La maladie sacrée, les parthenoi dans le regard de la médecine grecque( Télécharger le fichier original )par Virginie TORDEUX Université Rennes 2 - Master 2006 |
I. Les premières tentativesLa première tentative de réfutation des pratiques religieuses date de la fin du Vème siècle et du début du IVème siècle264(*). Pourquoi ? Hésiode et Homère sont des auteurs des cosmogonies théologiques. Les premiers philosophes de la nature sont aussi des innovateurs dans ce domaine265(*). D'une part, ils donnent des explications naturalistes dans certains domaines et d'autre part, ils considèrent comme divin le principe qu'ils placent à l'origine du monde. Par conséquent, on trouve, du VIIème au Vème siècle des auteurs innovant en matière de religion. Ainsi Xénophane266(*), mis en cause pour des raisons morales car il attribue des défauts aux Dieux et se moque de l'anthropomorphisme267(*) ou Héraclite268(*) qui condamne les purifications rituelles accomplit après un meurtre : « ils se purifient en vain par le sang et ils adressent des prières aux statues comme quelqu'un qui parleraient à des maisons » De plus, il considère que certains cultes sont l'occasion d'avoir une attitude qui, en temps normal, serait qualifié de honteuse et s'oppose au fait d'accomplir des actes sans en connaître le vrai sens. Ainsi, au Vième et Vème siècle, il est possible de critiquer les idées et les pratiques religieuses existantes afin d'en introduire de nouvelles. II. Le contexte socialQuelle est le contexte social de cette évolution de la pensée grecques ? Jusqu'où peut- on aller dans le repérage des conditions sociales qui ont permis ou favorisées l'émergence de la philosophie et de la science ? Pour cela, il faut prendre en compte la nature exacte et les limites des changements intellectuels qui se sont produits en Grèce, analyser les ressemblances et les dissemblances entre les données grecques et les sociétés différentes de la même époque. II.1. Les grecs et le Proche-OrientLa médecine, comme d'autres sciences telles que l'astronomie ou les mathématiques, bénéficie d'une contribution apportée par l'Egypte et la Mésopotamie. Toutefois, on trouve quelques différences entre leur travaux et ceux des Grecs269(*). Au coeur même de cette différence, la recherche d'une démonstration rigoureuse. Ainsi, à Babylone, on observait les astres car ils influençaient et déterminaient les évènements terrestres. Les grecs ont fait l'effort de construire des modèles géométriques capables de rendre compte des mouvements célestes. De même en médecine, les attaques contre l'utilisation de la magie sont typiquement grecs. C'est avec eux que l'enquête se dote d'une méthode sur laquelle elle a réfléchi270(*). * 264 G.E.R. Lloyd, loc. cit. * 265 Ibid. * 266 Xénophane : (570-470) philosophe grec. * 267 Anthropomorphisme : représentation d'un dieu sous l'apparence humaine. * 268 Héraclite : (540-480), philosophe grec. * 269 G.E.R. Lloyd, loc. cit. * 270 G.E.R. Lloyd, loc. cit. |
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