Redéploiement militaire américain : L'Afrique du Nord aprés le 11 septembre 2001( Télécharger le fichier original )par Rachid Oufkir Université Paris VIII - Etudes Européennes et Internationales, spécialité La Construction Européenne, Option l'Europe et l'ordre International 2006 |
2 - Fondement d'une nouvelle politique africaine.Ambitions hégémonistesLe GSPC, la raison d'être officielle de la présence américaine au Sahara, est un groupe qui figure sur la liste de Département d'Etat des organisations étrangères qualifiées de terroristes, dont on estime compter dans ses rangs 100 membres basés en Algérie. Le groupe a été créé en 1990 pour déposer le gouvernement en place et établir un Etat d'inspiration extrémiste. Le groupe est accusé d'être à l'origine d'une avalanche d'attaques au Sahara l'année dernière, qui se sont soldés par la mort d'une quarantaine de morts dans le rang des militaires algériens et mauritaniens. Certains observateurs estiment que l'implication des Etats-Unis dans cette région pourrait la déstabiliser. Selon Jeremy Keenan, un spécialiste du Sahara à l'université de East Anglia en Angleterre, l'initiative américaine générera le terrorisme au lieu de le combattre, mais aussi générera une résistance à la stratégie et à la présence globale dans la région, il estime qu'au Sahara il n'y a pas de terrorisme, et que les autorités algériennes et américaines n'ont pas de preuve de la présence du terrorisme au Sahara. Sans le GSPC les Etats-Unis n'ont de légitimité de présence dans cette région, cela veut dire que clairement que l'ingérence américaine dans la région cache leur intérêts réel dans la région, à savoir le pétrole. Les Etats-Unis sont de plus en plus dépendants vis-à-vis du pétrole, et depuis que le président Bush l'a déclaré comme un intérêt national stratégique. Un rapport d'International Crisis Group, un Think-Tank basé à Bruxelles, dit que bien que le Sahara ne soit pas un creuset terroriste, les gouvernements autoritaires de la région ont profité de la « Guerre Globale contre le Terrorisme » de l'Administration Bush, pour capter les largesses des Etats-Unis et bafouer les libertés humaines des civils, c'est le cas notamment de l'ancien président mauritanien Mouayiwa Ould Sidi Taya, déposé en 2005, qui a utilisé la menace terroriste pour justifier les abus des droits de l'Homme et emprisonné des douzaines d'opposants, accusés d'être liés au GSPC16(*). Mais aussi le cas du Maroc, où les autorités ont arrêtés, suite aux attentats de Casablanca en Mai 2003, prés de 900 personnes sur la simple suspicion de lien avec les groupes islamistes radicaux. Lors de la mise en place de cette initiative, des Mauritaniens sont descendus dans la rue pour dénoncer les Etats-Unis, à la base de ce dispositif anti terroriste. En Somalie, les Etats-Unis sont accusés de soutenir les seigneurs de la guerre anti islamistes qui ont perdu le contrôle de Mogadiscio, au profit de la milice Djihadiste après 15 ans de mainmise sur la capitale du pays. Des opposants au programme de la CIA pensent que les seigneurs de la guerre ont exploité les craintes américaines pour convertir le pays en un paradis des terroristes, avoir un financement et des armes pour renforcer les opérations criminelles existantes sous prétexte de combattre les extrémistes. Les effets de cette politique, est ce qui a nourri les sentiments antiaméricains et le radicalisme islamique parmi les somaliens à la vue des américains, qui interférent dans leur affaires intérieures, et qui contribuent à déchirer le pays à force de soutenir certaines parties au conflit. Certains prédisent le même scénario au Sahara. Les opposants à cette initiative soutiennent que, bien que la menace du GSPC pèse sur le continent, les récents événements penchent pour dire que l'organisation même n'est plus aussi dangereuse et menaçante que le prétendent les Etats-Unis. Force est de constater les démantèlements continus de certaines cellules de ce groupe par les autorités algériennes, ainsi que l'analyse de certains qui consiste à dire que le leadership de l'organisation s'engouffre dans la déchirure. Même le fondateur du GSPC, emprisonné en Algérie, appelle les militants en activité de se rendre et de profiter de la loi algérienne d'amnistie, sous laquelle ils déposent les armes en échange d'une immunité contre la poursuite en justice. En février 2006, les autorités algériennes ont libérés 2200 des militants islamistes emprisonnés, sous la loi d'amnistie précitée. Le GSPC continue d'agir sur les compagnes algériennes mais, l'organisation a changé de cible, pour se déplacer sur le sol européen, où un réseau de cellules dormantes planifie des cibles civiles, des douzaines de suspects ont été arrêtés et de nombreux complots ont été déjoués, y compris un plan d'attentat qui vise à perpétrer des attentats similaires à ceux de 11 septembre 2001. Les officiels de renseignements européens et américains ont la preuve que des membres de cette organisation en Europe continuent de recruter, entrainer et financer des Djihadistes maghrébins pour aller combattre les forces américaines en Irak et en Afghanistan. Ces facteurs font d'elle l'une des organisations les plus dangereuses dans l'orbite d'Al-Qaïda, selon Jamestown Foundation, un Think-Tank basé à Washington. Ces cellules dormantes sont basées notamment en Italie, base de facto des opérations à destination des autres pays européens, selon Jamestown Foundation. Dans les banlieues de Milan, des activistes ont été arrêtés et des attentats déjoué, ciblant des monuments des stades de foot, des chemins de fer, le but était de faire le maximum de victimes, selon les déclarations du ministre de l'intérieur italien. La première cible de l'organisation en dehors de l'Italie est la France, selon L'UCLAT17(*), elle devient l'ennemi Numéro « Un » de cette organisation.la France est notamment décriée à cause de la loi de 15 Mars 2004 sur l'interdiction des signes religieux ostensibles à l'école. En Janvier 2005, 11 suspects ont été arrêtés, en septembre de la même année trois autres affiliés à l'organisation ont été arrêtés, leur objectif était de planifier le bombardement des métros parisiens. En Espagne aussi, des arrestations ont sévi dans les rangs du groupe combattant marocains, il est suspect d'être lié au GSPC, aux attentats de Madrid qui ont 191 victimes, mais aussi aux attentats de Casablanca en Mai 2003. Des arrestations ont été opérés en Belgique et au Pays-Bas, Angleterre enfin Canada. * 16 La FIDH rapporte que depuis le début de mois de mai 2003 une vague d'arrestation a lieur à l'encontre des dizaines de personnalités mauritaniennes, y compris des représentants politiques du parti Nouhoud, un maire, un représentant religieux, un magistrat, un directeur de la bibliothèque nationale, un ancien ambassadeur, ils sont détenus dans le secret, sans qu'aucune charge ne leur soit adressé. * 17 Unité de Coordination de la Lutte entre le Terrorisme, cellule anti terroriste basée à Paris, dont le but est de mettre en commun les renseignements sur les activistes islamistes. |
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