ANNEXE 2
Suppression du Smic hôtelier et une semaine de
congés payés en plus
L'Umih et le GNC ont signé avec trois syndicats
salariés (CFTC, CGC et FO) jeudi 1er juillet les grandes lignes du
projet d'avenant à la convention collective qui doit donner lieu
à un accord définitif qui sera entériné et
signé mardi 13 juillet prochain. La profession peut continuer à
travailler sur la base de 39 heures mais, en contrepartie, elle supprime le
Smic hôtelier, accorde une semaine de congés supplémentaire
et deux jours fériés, et met en place un régime de
prévoyance.
Le projet d'accord conclu entre l'Umih et le
GNC avec 3 syndicats salariés n'est pas passé inaperçu,
l'information ayant largement été relayée dans la presse
écrite et dans les journaux télévisés. Mais le
projet définitif doit être encore signé par les partenaires
sociaux mardi prochain. Même si Bernard Luminet, représentant de
la CGC, déclare «être fier d'avoir signé cet accord
dans la profession», il reconnaît que «sans le coup de pouce et
la pression exercée par les ministères des Finances et du Travail
sur les employeurs, rien n'aurait été possible» : il n'en
reste pas moins prudent. En effet, mardi 6 juillet au matin, les 3
organisations salariées ont fait une déclaration commune dans
laquelle elles annoncent : «Nous voulons rappeler également aux
organisations patronales signataires que ce `relevé de décisions'
devient caduc le 13 juillet au soir, et qu'à la moindre filouterie de
dernière minute, à la moindre virgule de travers dans le texte
définitif qui dénaturerait notre accord sur le fond, ils
assumeront toutes les conséquences de notre retrait.»
Pour André Daguin, président de l'Umih, la
signature de cet accord a pour premier objectif de clarifier la situation des
entreprises des CHR sur trois problèmes principaux, qui étaient
en suspens. «La durée du travail est désormais fixée
à 39 heures dans les CHR, il faut rappeler que le décret qui
fixait cette durée dérogatoire pour la profession doit prendre
fin au 31 décembre 2004. Nous avons donc confirmé cette
durée du travail pour la profession. Nous avons réglé le
problème du travail de nuit en le définissant, ce qui permettra
à tous les hôtels de cesser d'être en infraction en faisant
travailler ces veilleurs plus que ce qu'autorise la loi et qui n'était
pas adapté à nos entreprises. Nous avons aussi
réglé le problème du temps partiel en adaptant ce type de
contrat à la spécificité de nos métiers et pour
permettre d'avoir une coupure de 5 heures au lieu de 2 heures. Ensuite, il faut
faire attention aux effets d'annonce : quand on parle d'une augmentation de
salaire de 11 %, il faut rappeler que l'augmentation du Smic était
déjà de 5,8 %, et en supprimant le Smic hôtelier cela
correspond à une augmentation supplémentaire de 5,2 %. On ne peut
pas vouloir continuer à faire travailler nos salariés sur la base
de 39 heures sans les payer en conséquence. On ne peut pas se plaindre
de ne pas trouver de salariés sans rien faire pour rendre la profession
plus attractive.»
Une partie des organisations patronales très
mécontentes...
La CPIH, la Fagiht et le Synhorcat avaient
présenté en commun leur propre texte lors de la mixte paritaire,
mais celui-ci n'a pas retenu l'attention des syndicats salariés. En
raison des propositions faites de part et d'autre qu'ils jugeaient
déraisonnables, ils ont quitté rapidement la table des
négociations.
Pour Didier Chenet, président du Synhorcat, il s'agit
d'un accord injuste. «De nombreuses petites entreprises ne pourront pas
suivre et vont disparaître. Les allégements de charges ne pourront
pas couvrir en totalité ces coûts supplémentaires pour les
entreprises. Ces mesures vont représenter une augmentation de la masse
salariale de 8 à 10 % : les allégements de charges ne
compenseront pas cette hausse et cela se traduira par une perte de 3 à 4
point de marge nette. Quand on regarde la rentabilité de nos entreprises
et ce qu'elles laissent en marge nette... attention danger ! Si le texte est
confirmé, nous nous opposerons à son extension»,
conclut-il.
Quant à Jacques Jond, président de la Fagiht, il
dénonce «la politique de surenchère pratiquée par les
syndicats salariés» : Nous étions prêts à
accepter la suppression du Smic hôtelier, ce qui représentait une
augmentation de 11 % pour 40 % des salariés, mais nous ne voulions pas
donner plus de 2 à 3 jours de congés en plus. Cet accord va
profiter uniquement aux salariés, au détriment des entreprises.
21 % des hôtels saisonniers ont disparu depuis 10 ans, et cet accord va
accélérer le processus.» Pour Jean-François Girault,
«les petites entreprises vont avoir rapidement des problèmes. En
effet, cet accord va être applicable dès l'année prochaine
avec les congés payés, alors que le dispositif d'aide à
l'emploi prendra fin au 31 décembre 2005.»
... de même chez les salariés
Ce projet est loin de faire l'unanimité chez les
salariés, la CDFT et la CGT ayant elles aussi, un peu plus tard dans la
soirée, quitté la table des négociations et refusé
de valider ce projet. Pour la CFDT, «ce texte, même s'il comporte
des acquis tels que l'abandon du Smic hôtelier et la mise en place d'un
régime de prévoyance, laisse encore beaucoup de zones d'ombre qui
pourraient se traduire par des inégalités de traitement entre les
salariés.»
Les principales dispositions qui ont été
négociées
Le 1er juillet au soir, l'Umih et le GNC ont
signé avec trois organisations salariales (CFTC, CGC, FO) un
`relevé de décisions' qui doit être rédigé
pour en préciser les modalités, afin de donner lieu à un
accord définitif qui doit être signé mardi 13 juillet
prochain. Accord qui devra ensuite être étendu pour être
rendu obligatoire à tous les employeurs de la profession. Nous vous
proposons ici les grandes lignes du projet d'accord.
< Confirmation de la durée du travail
à 39 heures dans les CHR On prend en compte les heures
supplémentaires à partir de la 40e heure. Ces heures seront
majorées de 15 % pour les 4 premières, de 25 % pour les 4
suivantes et de 50 % pour les autres.
< Suppression du Smic hôtelier
Les employeurs des CHR qui ont l'obligation de nourrir leur
personnel doivent accorder 2 repas par jour, mais avec le mécanisme du
Smic hôtelier, la prise en compte de la moitié des repas dans le
salaire espèces disparaît.
Ce qui va entraîner une augmentation de 6 % du salaire.
Avec l'augmentation du Smic au 1er juillet, cela représente une
augmentation de 11 % des salaires au Smic dans la profession.
< Une semaine de congés payés
supplémentaires
L'accord prévoit l'octroi de 6 jours de congés
payés supplémentaires, à raison de 0,5 jour par mois de
travail effectif. Les salariés auront donc droit à 6 semaines de
congés payés par an.
Par contre, les salariés qui ont déjà des jours de RTT ou
autres ne bénéficieront pas de ces 6 jours en plus.
< Deux jours fériés
supplémentaires
en plus des trois déjà accordés par la
convention collective).
< Majoration pour le travail de nuit
Définition du travailleur et travail de nuit dont la
plage horaire est définie de 22 heures à 7 heures du matin.
Nouvelles durées maximales journalières de travail pour le
veilleur de nuit, qui sont fixées à 12 heures.
Pour les salariés qui travaillent la nuit, 2 jours de
repos supplémentaires et 1 jour pour les travailleurs du soir.
< Mise en place d'un régime de
prévoyance à 0,80 %
Cette nouvelle cotisation sera répartie à parts
égales, entre l'employeur et le salarié.
< Disposition sur le temps partiel
Conformément à la loi, un temps partiel est
inférieur à 35 heures. Mais l'accord prévoit qu'il ne peut
être inférieur à 24 heures, avec une seule coupure par
jour, mais qui peut être de 5 heures.
< Définition des trois catégories de
cadres
Un cadre dirigeant doit avoir au minimum un salaire
inférieur à 1,5 du plafond mensuel de la Sécurité
sociale, soit aujourd'hui un salaire supérieur à 3 714 e (plafond
Sécu : 2 476 x 1,5)
Un cadre autonome ne peut avoir un salaire
inférieur au plafond de la Sécurité sociale, soit 2 476
e. Un cadre intégré soumis à la durée collective
du travail de l'entreprise bénéficie en outre d'indemnité
de départ à la retraite supplémentaire. zzz66f
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L'Hôtellerie
Restauration n° 2880 Hebdo 8 juillet 2004
ANNEXE 3
OPTIMISER L'EFFICACITÉ DE VOTRE
PERSONNEL
Comment limiter le stress professionnel
Le stress peut être à l'origine d'absences
répétées, d'accidents du travail, de maladies
professionnelles. Pistes d'action pour limiter ce risque. Par Carole
Gayet, information juridique.
La liste des facteurs professionnels exposant au stress est
longue. Selon les personnes, l'impact de ces facteurs pourra être
différent. Ces facteurs peuvent être liés à la
tâche à accomplir (charge de travail,
répétition...), à l'organisation du travail (inadaptation
des horaires de travail aux rythmes biologiques, à la vie sociale et
familiale, comment faire vite et bien), aux relations de travail, à
l'environnement physique et technique (bruit, chaleur...) ou à
l'environnement socioéconomique de l'établissement (concurrence,
compétitivité...).
Plus de 1 travailleur sur 2 déclarent travailler dans
l'urgence et pour 1 travailleur sur 3, les relations avec les supérieurs
hiérarchiques sont source de tensions. Les symptômes du stress
peuvent être physiques (douleurs, troubles du sommeil, etc.),
émotionnels (sensibilité et nervosité accrues, etc.),
intellectuels (erreurs, oublis, etc.), comportementaux (agressivité,
isolement...).
Les réactions physiologiques pour faire face à
une situation de stress peuvent être néfastes pour l'organisme.
Les principales pathologies liées au stress sont les maladies
cardiovasculaires, la dépression et les troubles musculo-squelettiques.
Les effets du stress peuvent générer des absences
répétées, être à l'origine d'un accident du
travail ou d'une maladie professionnelle. Ils peuvent conduire à une
inaptitude, que sera amené à prononcer le médecin du
travail. Il s'en suivra une obligation de reclassement à votre charge.
À défaut, vous serez contraint de prononcer le licenciement pour
inaptitude.
Les conséquences du stress au travail sont lourdes
pour le salarié et l'employeur, la prévention de ce risque est
donc indispensable. À cette fin, nous vous proposons des pistes pour
identifier ce risque et le prévenir. zzz60m
Les questions à se poser...
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... Des pistes d'action
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Votre personnel de cuisine est énervé,
crispé ?
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Bien définir les tâches de chacun.
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Le personnel a-t-il du mal à faire face aux coups de
feu ?
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Bien définir les procédures d'organisation.
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Vos salariés se bousculent ?
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Organiser le travail pour anticiper et s'adapter
aux fluctuations de l'activité.
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Il y a de la casse ?
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Veiller à bien coordonner salle et cuisine.
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Votre personnel de salle fait d'incessants allers-retours en
cuisine ?
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Prévoir des zones de passage des plats
cuisine-salle.
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Le personnel de salle a des difficultés à
mémoriser les commandes, fait fréquemment des erreurs ?
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Bien définir les modalités d'identification
des plats.
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Pour vous aider, n'hésitez pas à faire appel
à votre Comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail (CHSCT), au médecin du travail, au service
prévention de votre Cram (Caisse régionale d'assurance maladie)
ou à l'Institut national de recherche et de sécurité
(INRS).
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Que dit le Code du travail ?
Le chef d'établissement prend les mesures
nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la
santé physique et mentale des salariés de l'établissement
(L.230-2).
L'Hôtellerie Restauration n° 2967
Hebdo 9 mars 2005
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