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Efficacite des huiles essentielles du lantanier (lantana camara) dans le controle de ravageurs de la culture du chou en region de Beni


par Georges KATEMBO TSONGO
Institut supérieur du bassin du Nil - Bac+3 2022
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

« E.S.U.»

INSTITUT SUPERIEUR DU BASSIN DU NIL

ISBN-BENI

BP 100 BENI

E-mail:isbnben2011 hotmail.com

EFFICACITE DES HUILES ESSENTIELLES DU LANTANIER (Lantana camara) DANS LE CONTROLE DE RAVAGEURS DE LA CULTURE DU CHOU EN REGION DE BENI

Par

KATEMBO TSONGO Georges

Travail de Fin de Cycle présenté et défendu en vuede l'obtention du grade de graduéen Science et Technique Agrovétérinaires

Option : Agrovétérinaire

Directeur :Ir Msc MAKISO LWANGA Toto

Chef de Travaux

ANNEE ACADEMIQUE 2021 - 2022

DEDICACE

A nos très chers parents

KAMBALE MUSUMBAKaposoet KAHINDO KIKUKULO Joséphine

A tous mes frères et soeurs,

A mes oncles et tantes

A tous mes neveux et nièces,cousins et cousines,

Aux amis et connaissances

A tous les agriculteursqui ont le chou comme culture de rente,

A tous les vendeurs des choux de la région de Beni

Nous dédions ce travail

REMERCIEMENTS

Le présent travail est le fruit des contributions de diverses personnes. D'où, il nous serait ingrat de ne pas adresser nos remerciements à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à son élaboration.

De prime abord, nous remercions tout d'abord à l'Eternel Dieu Tout Puissant pour nous avoir accordé le souffle de vie et nous a permis de réaliser ce travail.

Nos sincères remerciements s'adressentau Chef de Travaux Ir Msc MAKISO LWANGA Toto qui, malgré ses nombreuses occupations liées à ses recherches doctorales, a accepté de diriger ce travail, avec bravoure. Ses remarques et orientations très pertinentes, ont permis de donner forme et fond requis a un travail scientifique.

Nous reconnaissons également les apports de tous les enseignants des Sciences et Technique de Développement en agrovétérinaire, en particulier CT SONDIRYA TSONGO Michel pour leur sacrifice en faveur de notre formation dans le domaine agricole.

Nous ne saurons taire le soutien, appui et accompagnement tant spirituel, moral et financier de nos parents KAMBALE MUSUMBA Kaposoet KAHINDO KIKUKULO Joséphine, ainsi que de frères et soeurs MUMBERE TSONGO TSUTSU, KAMBALE TSONGO Blaise, KASEREKA TSONGO Avogadro, KAKULE TSONGO Anicet, MBUSA TSONGO Dieuseul, KAHINDO TSONGO, KAVIRA TSONGO, KAHAMBU KAMATHE Furaha, sans lequel nos études ne seront pas possible. A eux, nous disons infiniment grand merci.

KATEMBO TSONGO Georges

DECLARATION

1. Déclaration de l'étudiant

Moi, KATEMBO TSONGO Georgesdéclare que les résultats présentés dans ce travail sont le fruit de mes recherches originales et n'ont jamais été soumis dans aucune institution supérieur ou universitaire de la place d'ailleurs pour de fin de l'obtention d'un grade académique.

Signature et Date...................................

Nom, Post-nom et prénom KATEMBO TSONGO Georges

2. Déclaration des superviseurs

Ce travail a été soumissionné avec notre accord comme superviseurs académiques. Après avoir suivi et orienté l'étudiant, nous apposons nos signatures pour confirmer l'originalité du travail et pour certifier que les données contenues dans ce travail sont dignes d'être utilisées à des fins scientifiques.

Signature et Date...................................

Grade/Nom, Post-nom et prénom du Directeur................................

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

DECLARATION iii

TABLE DES MATIERES iv

LISTES DES TABLEAUX ET DES FIGURES v

RESUME viii

ABSTRACT ix

SIGLES ET ABREVIATION x

INTRODUCTION - 1 -

1. Contexte et problématique de l'étude - 1 -

2. Hypothèses du travail - 3 -

3. But, objectifs et intérêt de l'étude - 4 -

4. Subdivision du travail - 5 -

Chapitre I : CONSIDERATIONS GENERALES - 6 -

1.1. Généralités sur les ravageurs de choux - 6 -

1.1.1. La teigne de choux - 6 -

a) Position taxonomique - 6 -

b) Description morphologique - 6 -

I.1.4. Dégâts et dommages - 8 -

1.1.2. Les pucerons de choux - 9 -

1.2. Généralités sur le lantanier - 12 -

1.2.1. Description morphologique - 12 -

1.2.2. Composition phyochimique - 13 -

Chapitre II : MILIEU, MATERIEL ET METHODES - 14 -

2.1. Milieu d'étude - 14 -

2.1.1. Situation géographique - 14 -

2.1.2. Relief et climat - 15 -

2.1.3. L'agriculture dans la région de Beni - 16 -

2.2. Approche méthodologique - 16 -

2.2.1. Planification de la collecte des données - 16 -

2.2.2. Conduite de l'essai - 17 -

2.2.4. Paramètres analysés - 20 -

2.2.5.Méthodes d'analyses des données - 21 -

Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSIONS - 22 -

3.1. Potentiel des HE du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux - 22 -

3.1.1. Evolution de la prévalence des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier - 22 -

3.1.2. Evolution de la sévérité des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier - 23 -

3.1.3. Incidence des attaques de choux sous les pulvérisations des HE du lantanier - 24 -

3.1.4. Densité des ravageurs sur les plants de choux sous les pulvérisations des HE du lantanier - 25 -

3.2. Impact de pulvérisation des HE du lantanier sur la réduction de pertes de production dues aux attaques des ravageurs du chou - 26 -

3.2.1. Taux de pommaison de choux sous différentes pulvérisations - 26 -

3.2.2. Poids moyen de pomme sous différentes pulvérisations - 27 -

3.2.3. Rendement parcellaire sous différentes pulvérisations - 28 -

3.3. Rendement d'extraction des huiles essentielles du lantanier par hydrodistillation - 29 -

3.4. Discussions des résultats - 30 -

3.4.1. Efficacité des huiles essentielles dans le contrôle des ravageurs - 30 -

3.4.2. Influence de la fréquence d'application des huiles essentielles sur leur efficacité dans le contrôle des ravageurs - 31 -

3.4.3. Le rendement d'extraction des huiles essentielles de lantanier - 32 -

CONCLUSION - 33 -

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES - 34 -

LISTESDES TABLEAUX ET DES FIGURES

Tableau 1 : Position systématique du Plutellaxylostella...............................................................6

Tableau 2 : Position systématique des pucerons ...............................................................10

Figure 1 : Adultes du Plutellaxylostella : a) en plein vol b) en atterrissage)..................................7

Figure 2 : Differences entre les deux larves a) Plutella xylostella b) fausse-arpenteuse....................8

Figure 3 : pupe du Plutellaxylostella........................................................................................8

Figure 4 : Dégâts sur les plants....................................................................................8

Figure 5 : Spécimen du lantanier .................................................................................9

Figure 6 : Carte du territoire de Beni (en ligne)................................................................13

Figure 7: Distillateur artisanal des huiles essentielles du lantanier..........................................14

Figure 8: Dispositif expérimental..................................................................................17

Figure 9 : Prélèvement des données...............................................................................18

Figure 10 : Prévalence des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier.............20

Figure 11 : Sévérité des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier...............23

Figure 12 : Incidence des attaques de choux sous pulvérisation des HE du lantanier....................23

Figure 13 : Densité des ravageurs sur les plants de choux sous les pulvérisations des HE du lantanier.24

Figure 14 : Taux de pommaison de choux sous différentes pulvérisations.................................25

Figure 15 : Poids moyen de pomme sous différentes pulvérisations.......................................27

Figure 16 :Rendement parcellaire sous différentes pulvérisations...........................................28

Figure 17 : Rendement d'extraction des HE du lantanier (en %).............................................29

RESUME

Le but essentiel de la présente est d'évaluer l'efficacité des huiles essentielleshydrodistilléesdans le contrôle des ravageurs des choux. De ce fait, la démarche générale de cette étude consistera à procéder à l'expérimentation à deux niveaux à savoir sur la production des huiles essentielles du latanieret ensuite leur application sur la culture du chou pommé afin d'apprécier ensuite l'ampleur des attaques et leur dynamique sous différentes fréquences et doses de pulvérisation de ces huiles essentielles.

La présente étude a révélé que dans les parcelles sous pulvérisations tant de la Rockette que des HE du lantanier, la prévalence tout comme la sévérité et l'incidence des attaques ont diminuées progressivement jusqu'à leur suppression complète à la 8eme semaine, pendant qu'elles étaient en constante progression dans les parcelles témoins. C'est sous les pulvérisations des HE tous les 3 jours que les attaques ont été les plus faibles, même par rapport à la Rockette.

Par rapport à la productivité de choux, il est ressorti que le taux de pommaison est significativement affecté par les pulvérisations soumises aux parcelles. Et c'est sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours que le taux est le plus élevé (94% contre 91 sous les HE tous les 5 et 7 jours) et 89% sous les témoins. Il en a été de même pour le poids moyen de pomme qui a été est le plus élevé sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours (2.3 et 2.5 kg respectivement contre 2 et 1.8 kg sous les HE tous les 5 et 7 jours) pendant que sous les témoins, il est de 1.5kg.

De ce fait, ces HE du lantanier constituent un excellent substitut à la Rockette, pesticide chimique polluant et vis-à-vis duquel les ravageurs développent rapidement de la résistance, surtout que HE sont facile à extraire et à moindre coût, et de surcroit inoffensif pour l'homme sont plus efficaces que la Rockette, plus chère et dangereuses pour la santé de consommateurs des choux qui en reçoivent.

ABSTRACT

The main purpose of this study is to evaluate the effectiveness of hydrodistilled essential oils in the control of cabbage pests. Therefore, the general approach of this study will consist in carrying out experimentation at two levels, namely on the production of essential oils of latanier and then their application on the cultivation of headed cabbage in order to then assess the extent of the attacks and their dynamics under different frequencies and spray doses of these essential oils.

The present study revealed that in the plots sprayed with both Rockette and EO of the lantana tree, the prevalence as well as the severity and the incidence of the attacks decreased progressively until their complete suppression at the 8th week, while they were constantly increasing in the control plots. It was under the HE sprays every 3 days that the attacks were weakest, even compared to the Rockette. Compared to the productivity of cabbage, it emerged that the head rate is significantly affected by the sprays subjected to the plots.

And it is under the sprays of Rockette and lantana HE every 3 days that the rate is the highest (94% against 91 under the HE every 5 and 7 days) and 89% under the controls. The same was true for the average apple weight, which was highest under the Rockette and lantana HE sprays every 3 days (2.3 and 2.5 kg respectively against 2 and 1.8 kg under the HE every 3 days). 5 and 7 days) while under the witnesses, it is 1.5kg.

As a result, these lantana EOs are an excellent substitute for Rockette, a polluting chemical pesticide against which pests quickly develop resistance, especially since EOs are easy to extract and inexpensive, and moreover harmless. For humans are more effective than the Rockette, more expensive and dangerous for the health of consumers of cabbages who receive it.

SIGLES ET ABREVIATION

ANOVA   : Analyse de la variance

AH0  : Acceptation de l'hypothèse nulle

RH0  : Rejet de l'hypothèse nulle

HE  : Huiles essentielles

ddl : Degré de Liberté

F : Probabilité de Snedecor

FAO  : Food and Agriculture Organisation

g  : Gramme

ha   : Hectare

kg  : Kilogramme

m2   : mètre carré

pH  : Potentiel en hydrogène

SCE  : Somme des Carrés des Ecarts

t  : Tonne

t/ha  : Tonne par hectare

INTRODUCTION

1. Contexte et problématique de l'étude

Au travers le monde, le maraîchage est une activité économique importante qui contribue à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté pour les ménages ruraux. L'Afrique n'est pas en marge de cette réalité si bien quede nombreuses régions de pays en voie de développement dépendent principalement de cette culture (PAM et FAO, 2009). Cependant, ces cultures subissent partout une forte pression parasitaire dont celle des insectes ravageurs. La persistance et l'importance de leurs dégâts, remettent en cause l'efficacité des stratégies de leur contrôle(Fleischer et al., 1998).

La lutte chimique demeurel'un des moyens de lutte le plus efficace à court terme, mais les doses de pesticides appliquées et la fréquence des traitements sont généralement supérieures à celles recommandées (Bassole et Ouedraogo, 2007). Cette utilisation croissante et non raisonnée des pesticides induit l'apparition de populations résistantes de ravageurs notamment de chenilles désolatrices ou mineuses et des pucerons (Guilloux, 2000), des risques sanitaires importants dus aux résidus de pesticides dans les produits alimentaires (Makondy, 2012).

Parmi ces cultures maraichères, le chou fait partie des plus attaquées par les insectes dont la teigne du chou (Plutellaxylostella) et les pucerons se révèlent les plus dommageables. Par ailleurs, la culture du chou constitue un facteur de sécurité et de diversité alimentaire, en plus d'être un élément d'équilibre des systèmes de production (Nzolameso, 2005). Or, ces ravageurs particulièrement envahissants de jardinsconstituent un sérieux problème dans les régions tropicales et subtropicales où la culture de chou se conduit toute l'année. Les conditions climatiques très favorables à leur développement, associées à un fort potentiel reproductif, leur permettent d'avoir plus de 20 générations par an (Vickers et al., 2004).

La lutte chimique engagée contre la teigne du chou et les pucerons fut d'abord axée sur l'utilisation des insecticides de synthèses qui, très vite, ont montré leurs limites en se heurtant à l'étonnante capacité de résistance des populations de ravageurs à toutes les familles de produits existants, y compris les biopesticides à base de Bacillus thuringiens. Cette course entre les agriculteurs et le ravageur conduit à l'augmentation incessante des doses de produits. Ce qui affecte sérieusement la marge bénéficiaire des agriculteurs, qui pourtant est généralement réduite.

L'estimation du coût annuel dans l'économie mondiale pour lutter contre la seule teigne de choux est estimée à plus de 4 milliards de dollars (Zaluckietal., 2012). Pour faire face aux menaces de la teingnetout comme celles des autres ravageurs, il se montre de plus en plus urgent de trouver des méthodes alternatives permettant de contrôler le niveau de leurs populations, tout en préservant l'environnement et la santé tant des agriculteurs que des consommateurs.

La région de Beni n'est pas en marge des invasions spectaculaires des ravageurs de choux, en dépit de pulvérisations insecticides dont bénéficie la culture. En même temps, ils sont de plus en plus nombreux les planteurs qui se plaignent de l'insuccès des pulvérisations insecticides fréquemment utilisées pour combattre ces redoutables ravageurs de choux. A titre illustratif, dans son étude portant sur 28 champs de choux, Kithaka (2016) démontré que dans la région de Beni, on observe une sorte de la persistance des attaques de la teigne sur 9 à 15% de plants, en dépit de fréquentes pulvérisations de Ambush, Delmetrin, Diméthoate, Dudufenos, superlacer et thionex. Les résultats similaires ont été obtenus par Kamondi (2016) pour ce qui est de pucerons de choux dans la même région de Beni.

Dans ce contexte, Anjarwallaet al.,(2016) suggèrent que les plantes pesticides peuvent potentiellement surmonter ces problèmes liés aux pesticides synthétiques, car leur molécules actives se décomposent rapidement avec des impacts écologiques négligeables. De ce fait, elles peuvent fournir un moyen de lutter contre les ravageurs, inoffensif pour l'environnement.Une raison de plus est qu'elles ont été utilisées avec succès pendant des siècles et par conséquent adaptées dans les traditions de nombreux agriculteurs, encore qu'ellessont largement disponibles dans la plupart des zones agricoles et ce, à des prix minimes voire sans coût.

Par ailleurs, les plantes pesticides peuvent être utilisées et manipulées en toute sécurité, plus que les pesticides synthétiques (Rother, 2010). Par rapport aux pesticides synthétiques, elles sont, inoffensives pour l'environnement, généralement moins nocives tant pour l'homme que pour la faune utile (Amoabeng et al., 2013 ; Mkenda et al., 2015, Charleston et al., 2006).

Cependant, malgré les atouts des plantes pesticides, leurs recettes traditionnelles conservent mal leur efficacité pendant leur préparation prennent du temps. Ce qui limite leur niveau d'utilisation par les paysans. De ce fait, extraire leurs huiles essentielles par hydrodistillation et bien les conditionner permettraient d'accroitre leur efficacité et offrir en même temps la possibilité de les commercialiser afin de promouvoir leur utilisation comme alternatif aux pesticides chimiques. Ce qui exige en amont des sérieuses études de rentabilité technologique de leur production semi-industrielle d'abord et ensuite tester leur efficacité sur terrain ensuite puis réfléchir sur les stratégies de conditionnement. Festy (2008) rapporte que les huiles essentielles de plantes pesticides servent de signal chimique à la plante qui en produit ou qui en reçoit sous forme de pulvérisation, au point de repousser les insectes nuisibles en les dissuadant les ravageurs de ne pas les manger.

Le lantanier (Lantanacamara)figure parmi les ressources susceptibles de représenter une bonne solution alternative en région de Beni. En effet, cette espèce sauvage est assez abondante dans les brousses, jachères et aux abords de routes et bénéficie pas encore jusqu'aujourd'hui d'une quelconque valorisation dans nombreuses rurales, y compris celle de Beni. Pourtant, d'après, Anjarwallaet al.,(2016), les extraits aqueux de ses feuilles, et par conséquent leurs huiles essentielles, sont réputés de très grande efficacité dans la répulsion d'une une large gamme d'insectes notamment les moustiques, les mouches, les pucerons, coléoptères etlépidoptères, avec parfois un effet insecticides sur les larves.

Bien qu'en ces jours, il est souhaitable que le contrôle des ravageurs sur les cultures maraichères soit réalisé avec des substances inoffensives, et que les huiles de plantes insecticides soient recommandées, trop peu d'études ont été orientée dans cette optique. C'est dans le souci de contribuer au comblement de vide scientifique que la présente se focalise sur la production et l'évaluation de l'efficacité des huiles essentielles de cette plante insecticides dans le contrôle des ravageurs de choux en région de Beni.

Les huiles essentielles du lantanier offrent-t-elles une protection suffisante de choux contre ses ravageurs ? Telle est la question centrale pour orienter notre réflexion et à partir de laquelle ressortent les questions spécifiques suivantes :

- Les pulvérisations des huiles essentielles du lantanierréduisent-ellesla prévalence et la sévérité des attaques de ravageurs au sein des jardins de choux en région de Beni?

- La fréquence de pulvérisation des huiles essentielles du lantanier accroit-elle leur efficacité dans le contrôle des ravageurs des choux ?

- Existe-t-il une similarité d'efficacité entre les huiles essentielles du lantanier et les insecticides modernes dans le contrôle de ravageurs des choux au sein de jardins familiaux de Beni ?

2. Hypothèses du travail

La présente étude repose sur l'hypothèse centrale selon laquelle les pulvérisations des huiles essentielles du lantanier de peuvent offrir une protection suffisante de choux contre ses ravageurs.

Plus spécifiquement, nous présupposons que :

- Les pulvérisations des huiles essentielles du lantanier peuvent nettement réduire la prévalence et la sévérité des attaques de ravageurs de choux dans les jardins familiaux;

- L'efficacité de pulvérisation des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux pourra s'accroitre avec leur fréquence d'application

- Il n'existera pas de différences significatives d'efficacité entre les huiles essentielles du lantanier et les insecticides modernes.

3. But, objectifs et intérêt de l'étude  

Le but de cette étude est d'évaluer l'efficacité des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de chouxau sein des jardins familiaux de la région de Beni. Pour y parvenir, la présente s'est assigné les objectifs  suivants:

- Evaluer l'impact de pulvérisations des huiles essentielles du lantanier sur la prévalence et la sévérité des attaques de ravageurs de choux dans les conditions de la région de Beni;

- Déterminer la fréquence optimale pour un meilleur contrôle des ravageurs de choux

- Comparer l'efficacité des huiles essentielles du lantanier à celle de pesticides chimiques dans le contrôle des ravageurs de chouxen région de Beni;

Au vu de ces objectifs, on s'aperçoit aisément que la présente étude revêt un triple intérêt :

- Le premier se situe sur le plan scientifique et réside dans le fait de mettre en évidence l'efficacité des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux. Ainsi, cette étude constitue à la fois une banque de données et une référence aux chercheurs ultérieurs intéressés par la lutte contre les ravageurs des cultures par de substances inoffensives à l'homme.

- Le deuxième intérêt est purement agronomique dans l'idée que la mise en évidence de cette efficacité permettra aux agriculteurs de réduire le coût de lutte antiparasitaire ainsi que les risques environnementaux et sanitaires qui leur étaient jadis associés avec les pesticides chimiques.

- Le troisième intérêt est purement économique dans l'idée que la réduction de coût de traitement fongique contre les ravageurs des choux permettra d'accroitre les revenus des producteurs et de promouvoir cette culture dont l'une des contraintes se révèle le coût élevé de production.

4. Subdivision du travail

Le présent travail s'articule sur trois chapitres dont le premier est réservé aux généralités sur les ravageurs de choux et les huiles essentielles de lantanier, pendant que le deuxième chapitre présentera l'approche méthodologique adoptée. En fin, le troisième présentera les résultats et leurs discussions. Une conclusion et quelques recommandations clôtureront la présente étude.

Chapitre I : CONSIDERATIONS GENERALES

Dans ce chapitre, nous nous proposons de renseigner sur les principaux ravageurs de choux d'abord, et ensuite sur le lantanier ainsi que les huiles essentielles.

1.1. Généralités sur les ravageurs de choux

1.1.1. La teigne de choux

a) Position taxonomique

La Teigne des crucifères ou Teigne des choux (Plutellaxylostella) est une espèce de papillon de la famille des Plutellidae. La position systématique de l'espèce est la suivante.

Tableau 1 : Position systématique du Plutellaxylostella

Nom binominalPlutella xylostella( Linnaeus, 1758)

Source : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Plutella_xylostella):

Cette espèce est nommée en anglais Diamondbackmoth ou Cabbagemoth, en allemand Kohlschabe ou Kohlmotte, en espagnol Polilladela col et en italien Tignola delle crucifere.

b) Description morphologique

La teigne du chou due au Plutelaxylostella (Linné 1758) est un lépidoptère appartenant à la famille des Plutellidae. L'adulte estun petit papillon de 12 à 17 mm d'envergure aux ailes en toit au repos. Ses ailes antérieures, de couleur marron, sont étroites avec une frange au bord postérieur et ses ailes postérieures sont grises avec une frange. Les adultes sont de petits papillons nocturnes brun grisâtre, caractérisés par des motifs jaune ou crème en losanges qui apparaissent sur les ailes repliées. De plus, le bout des ailes s'élargit en une frange de longs poils. Ces petits papillons, d'un peu moins de 1 cm de long, volent rapidement d'une plante à l'autre à l'aube et au crépuscule. La coloration de l'aile antérieure est brun foncée ou brun clair selon les individus sur les 3/4 de sa largeur et blanc ivoire sur le 1/4 dorsal. Cette bande blanche est trisinuée sur sa longueur. Au repos, les ailes antérieures étroitement repliées le long du corps sont brunes latéralement et blanches dans la partie axiale (Moriuti, 1986).

a) b)

Figure 1 : Adultes du Plutellaxylostella : a) en plein vol b) en atterrissage)

Dans cette position, les palpes érigés en avant ainsi que les antennes qui prolongent l'axe du corps, donnent au papillon une allure caractéristique. Les ailes postérieures sont raccourcies, étroites, de coloration gris ardoisé, finement Enragées sur le bord inférieur et à l'apex. La tête est rougeâtre, les antennes claires, longues et fines, et les pattes sombres(Réal, 1966). C'est l'espèce la plus connue de son genre, à cause de son importance économique et aussi la seule à être cosmopolite(kfir, 1998) .

La femelle pond de très petits oeufs, ronds et jaunâtres, sur les deux faces des feuilles de la plante-hôte. Elle pose ses oeufs, à la face inférieure des feuilles.Les larves, []très agile et en cas de contact se laisse tomber sur le sol, sont de petites chenilles vert pâle aux extrémités légèrement fuselées. Elles dévorent les feuilles en laissant les nervures. Les larves du Plutellaxylostella se distinguent des autres chenilles ravageuses des crucifères par l'habitude qu'elles ont de se tortiller rapidement et de se laisser tomber d'une feuille par un long fil de soie quand elles sont dérangées (Chin, 1984).

Elle n'est donc pas à confondre à celle de la fausse arpenteuse qui est vert pâle et marquées d'une bande blanche longeant chaque côté du corps, les larves se déplacent en formant des « boucles », ce qui les distingue des autres chenilles qui ravagent les crucifères. La figure 2 ci-contre illustre bien cette différence.

Figure 2 : Differences entre les deux larves a) Plutella xylostella b) fausse-arpenteuse

À maturité, les larves atteignent une longueur de 8 mm; à la pupaison, elles fixent leur cocon délicat et lâchement tissé aux feuilles et à la tige de la plante hôte comme l'illustre cette figure 3.

Figure 3 : pupe du Plutellaxylostella

c) Biologie et écologie

La femelle donne trois à six générations par an. La femelle vole environ 16 jours. Ils évoluent en 4 à 8 jours[]. Ce papillon est capable de migrations à grande distance. La plupart des papillons adultes pondent leurs oeufs sur une grande variété de crucifères. De très petites larves éclosent au bout de cinq à dix jours; celles-ci se nourrissent des tissus des faces supérieure et inférieure des feuilles. Selon les températures, la maturation des larves et la pupaison durent de deux à trois semaines (Chin, 1984).

I.1.4. Dégâts et dommages

D'après Arvanitakis et Laurence (2013), le Plutellaxylostella cause de graves dommages en se nourrissant des feuilles de chou et d'autres crucifères comme illustrée surla figure 4.Il s'attaque aussi à la laitue, au céleri et aux tomates. Les petites larves s'alimentent en général des tissus de la face inférieure des feuilles, alors que les larves plus âgées dévorent des portions plus importantes sur toute la plante, laissant des gros trous de forme irrégulière. En outre, de grandes quantités de déjections foncées risquent de tacher les pommes de chou-fleur et de rendre le chou et le brocoli invendables.

Figure 4 : Dégâts sur les plants

On peut tolérer davantage de dommages sur le chou pommé destiné à la transformation, car plusieurs feuilles externes lui sont enlevées. Ces chenilles s'attaquent aussi à bon nombre de crucifères d'origine asiatique. Il n'est pas rare que des larves causent des dommages importants au chou.

À moins que la population ne soit élevée, les dommages causés sur les feuilles externes du chou ont peu d'effet sur les rendements. Par contre, les pertes peuvent s'élever davantage si les larves se nourrissent des feuilles du centre avant la pommaison. Les dommages causés par les jeunes larves ressemblent à de petites fenêtres de forme irrégulière sur les feuilles. Les larves plus âgées laissent plutôt un agencement irrégulier de trous ressemblant à des trous de chevrotine. Les larves creusent aussi des galeries dans les choux.

1.1.2. Les pucerons de choux

a) Taxonomie

Numériquement, les pucerons forment un groupe très important d'insectes avec plus de 4000 espèces dans le monde. Ilsoccupent la position taxonomique suivante (Robert, 2010):

Tableau 2 : Position systématique des pucerons

b) Morphologie et diversité de pucerons

D'après Robert(2010), les pucerons mesurent de 1 à 10 mm et se nourrissent de la sève élaborée des plantes, cultivées ou spontanées. D'où Ils s'attaquent à tous les types de plantes et provoque rapidement des dégâts importants dont le flétrissement et l'enroulement des feuilles, causant ainsi des dégâts importants aux cultures. Lorsque les conditions sont favorables, ils se reproduisent par parthénogenèse, si bien que leurs effectifs deviennent rapidement très élevés. Ils sont d'autant plus nuisibles qu'ils sont susceptibles de transmettre des virus.

De plus, ils rejettent du miellat, qui est colonisé par un champignon noir, appelé la fumagine. La présence de ce champignon à la surface des feuilles réduit la pénétration de la lumière et diminue la photosynthèse et, par conséquent, le rendement et la qualité des fruits. De plus, les pucerons sont d'importants vecteurs de virus. Ils peuvent donc induire des dommages économiques importants pour l'agriculture.

Par ailleurs, les pucerons sont exploités par de nombreux prédateurs spécialistes ou généralistes tels que les coccinelles, les chrysopes et les larves de quelques autres espèces. Toutefois, en cas d'attaque, les pucerons peuvent émettre des phéromones d'alarme, ruer, sauter ou chuter de la plante hôte, s'enfuir en se déplaçant sur la plante. La nature, la fréquence et l'efficacité de ces moyens défensifs varient en fonction de l'espèce, de la plante hôte, et de la taille du prédateur et des conditions écologiques.

Les pucerons les plus couramment rencontrés sur les cultures sont (Robert, 2010):

- Aphisgossypiiest un puceron polyphage. Cette espèce cosmopolite est appelée puceron du cotonnier, parfois puceron du melon, mais il est connue pour être polyphage. Ila été observé sur aubergine et sur sa proche parente la tomate. C'est un puceron de petite taille. Les colonies sont composées d'individus de différentes couleurs, allant du jaune-brun au vert foncé.

- Myzuspersicae (appelé puceron vert du pêcher), qui est particulièrement dangereux comme vecteur de virus (virus B et des virus agents de la mosaïque). Il colonise de nombreuses plantes herbacées (gueule de loup, bégonia, calcéolaire, oeillet, fuchsia, primevère, tulipe...). Femelle aptère : 1,2 à 2,5 mm de long. Couleur vert clair à vert-jaunâtre, cornicules assez longues, cauda triangulaire. Aile : 1,4 à 2,3 mm de long, tête et thorax brun-noirâtre ; l'abdomen vert à vert-jaunâtre et souvent rosâtre, avec une tache foncée sur le dos.

- Macrosiphumeuphorbiae (appelé puceron vert de la pomme de terre), s'attaque à plusieurs plantes spontanées. Il est vecteur de la mosaïque du freesia. La femelle est aptère : 1,7 à 3,6 mm de long, gris-vert à rose, antennes et pattes longues, cauda longue et cornicules très longues. Ailé : 1,7 à 3,4 mm de long, abdomen de couleur identique à celui de l'aptère, mais la tête, les antennes, le thorax et les cornicules sont brun-jaunâtre.

- Aphisfabae (appelé puceron noir de la fève), s'attaque à nombreuses plantes herbacées. Les hôtes primaires sont surtout des plantes ligneuses. La femelle est aptère : 1,5 à 2,9 mm de long, noire à brun-noirâtre, présentant souvent des taches de cire blanchâtres sur l'abdomen. Les antennes sont plus courtes que le corps, les cornicules sont foncées, assez courtes. Ailé : 1,8 à 2,7 mm de long ; de couleur noire, avec des points de cire blanche bien visibles.

- Toxopteracitricidadit puceron noir des agrumes est présent de manière quasi-systématique sur les agrumes, quelle que soit la variété considérée. Leurs colonies peuvent atteindre des densités très élevées. Les adultes sont noirs, les individus juvéniles sont bruns.

- Aphiscraccivora dit puceron de haricot. Il est de couleur brun-rosé, se développe sur les haricots. Les colonies peuvent être denses au point de recouvrir totalement les fruits ou les rameaux.

c) Dégât et dommage

Les pucerons sont des insectes piqueurs-suceurs se nourrissant de la sève des feuilles et des jeunes pousses. Par cet aspect, ils se montrent beaucoup plus nuisibles que par leur prélèvement de sève, surtout que tous propagent des virus. A titre d'exempleAphisgossypii, est vecteur de 44 virus.

Les pucerons occasionnent ainsi d'importants dégâts : la croissance de la plante peut être freinée, la plante s'affaiblit. On peut également observer l'avortement des fleurs, la chute des feuilles ou des dessèchements de pousses. L'action irritative et toxique de la salive se traduit par des déformations de type varié sur les feuilles ou les rameaux. Cela va de la simple crispation du feuillage. Les pucerons sont dotés d'une capacité de multiplication très élevée : 40 à 100 descendants par femelle, ce qui équivaut à 3 à 10 pucerons par jour pendant plusieurs semaines (Robert, 2010).

1.2. Généralités sur le lantanier

1.2.1. Description morphologique

Selon Ghisalberti (2000), le lantanier (Lantana camara) appartient à la famille de Verbénacées, ordre de Lamiales et à la classe de dicotylédones. C'est un arbuste dressé ou buisson sarmenteux de 2 à 5 m de haut, à nombreux rameaux anguleux partant dès le collet et garnis de protubérances épineuses plus ou moins recourbées. Les feuilles sont opposées, plus ou moins scabres dessus, pubescentes dessous, ovales et oblonques, de 2 à 7x2 à 4 cm, à sommet atténué en triangle, à base en coin ou arrondie, à bord régulièrement denté, dégageant une odeur camphrée plus ou moins désagréable au froissement. La floraison dure presque toute l'année, surtout à proximité des habitations. Les nervures sont saillantes sur la face inférieure. La plante possède également des poils épidermiques sécréteurs. Elle Colonise les lieux relativement humides, bosquets, bordures de bas-fond (Arbonnier, 2002).

L'inflorescence axillaire est en capitule hémisphérique constituée de 30 à 50 petites fleurs jaune orangé, tournant au rose en vieillissant. Les fleurs sont typiques de la famille (Cavalli, 2002):

- à calice court et vert (3 mm) ;

- à corolle en tube terminé par quatre lobes inégaux de 6 à 8 mm ;

- à quatre étamines insérées sur le tube à deux niveaux différents ;

- à ovaire supère et possédant deux carpelles par ovule.

Les fruits sont noirâtres et drupacés (fruit charnu à noyau). La floraison et la fructification se déroulent presque toute l'année. Les fruits sont noirâtres et drupacés (fruit charnu à noyau). La floraison et la fructification se déroulent presque toute l'année.

Figure 5 : Spécimen du lantanier

( https://www.complements-alimentaires.co/lantanier/)

Le lantanier est une plante rudérale très répandue en milieu humide, dans la végétation secondaire et les lisières de forêts. Cette espèce est essentiellement disséminée par les oiseaux et devenue localement spontanée et envahissante (Arbonnier, 2002).

1.2.2. Composition phyochimique

Un criblage phytochimique qualitatif mené sur plusieurs extraits de la plante entière et des feuilles a révélé la forte présence de triterpénoïdes, de saponines, de flavonoïdes, d'alcaloïdes et de terpénoïdes. Les autres phytocomposés présents étaient les phénols, les coumarines, les glycosides, les tanins et les stéroïdes. Or, ces composés chimiques et plus particulièrement les triterpènes sont reconnus pour leurs propriétés antibactériennes et antiparasitaires voire antivirales, en plus de leurs propriétés anti-inflammatoires. Leurs effets larvicides ont été déjà prouvés. Du fait de leurs odeurs caractéristiques, les propriétés répulsives des huiles essentielles de cette plante est de plus en plus exploitées en agriculture biologique (Hemalathaetal., 2015; Palei et al. 2020).

Bien qu'elle ne soit pas une plante à haut rendement, les premières études sur le lantanier étaient plus axées sur les huiles essentielles. Le rendement maximum obtenu par hydrodistillation des feuilles était de 5 à 10 %, celui des fleurs allait jusqu'à 6% (Ghisalberti 2000).

Chapitre II : MILIEU, MATERIEL ET METHODES

2.1. Milieu d'étude

Le milieu dans lequel nous nous proposons d'évaluer l'efficacité des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs des choux est bel et bien la région de Beni.

2.1.1. Situation géographique

La région de BENI (dont les coordonnées géodésiques sont autour de 0° 26' latitude Nord, 29° 27' longitude Est et 1200 m d'altitude), est située à l'Est de la République Démocratique du Congo, dans la Province du Nord-Kivu.

Comme illustré dans la figure 6, la région de Beni est délimitée à l'Est avec la république ougandaise, au nord par les territoires de Mambasa et d'Irumu de la province de l'Ituri et au sud, par le territoire de Lubero (RDC_Ministère du plan, 2005).

Figure 6 : Carte du territoire de Beni (en ligne)

2.1.2. Relief et climat

Dans sa globalité, la région présente une topographie très accidentée. La partie Sud-est est marquéepar des bourrelets montagneux, faisant directement suite au lac Édouard, dépassant partout 2 000 md'altitude. Cesmontagnes, formant des horsts élevés à la limite ouest du Western Rift Valleyd'Afrique de l'est, sontséparées par une succession des vallées souvent encaissées au fond des pentes abruptes.

En versants Est, ces montagnes s'élèvent abruptement, l'altitude passant d'environ 900 m (au niveau du lacÉdouard) à plus de 2 000 m (aux sommets des montagnes) sur une distance parfois inférieure à 5 km. En direction vers le Nord-ouest, les escarpements s'adoucissent progressivement. On dépasse unezone à multiples collines inclinées vers l'ouest avant d'atteindre le raccordement avec les régionsbasses de l'ouest. Les cartes hypsométriques renseignent que l'altitude de la région varie de 800 (aubas du fossé tectonique et de la cuvette à l'ouest) à plus de 5 000 m - 5 119 m au pic Marguerite,sommet des massifs du Ruwenzori -, soit une dénivellation de plus de 4 000 m. Des chercheursqualifient ces terres d'un relief fort compartimenté, le plus contrasté de toute la RD Congo (Kasay, 1988).

Cette compartimentation, poursuit l'auteur, engendre une grande diversité éco-climatique. Ainsi, à chaque terroircorrespond son microclimat surtout de par sa position altitudinale et sa topographie.Les températures moyennes journalières diminuent du nord au sud inversement à l'altitude. Onenregistre environ 23 °C à Beni où l'altitude est de 1 200 m et 15 °C à Kyondo et Luoto situé plus au sud-est àl'altitude voisine de 2 300 m.

L'amplitude thermique annuelle n'est pas considérable; à l'exemple des types équatoriaux, de l'ordre de 1,2 à 8,2 °C. En revanche, on observe un remarquable écart destempératures enregistrées journellement. Des mesures prélevées aux stations météorologiqueslocales renseignent que cet écart est encore plus accentué en considérant les températuresnocturnes. Cette situation n'aurait rien de nouveau aux types de climats d'altitude.

Les pluviométries annuelles sont pratiquement régulières. La hauteur moyenne annuelle est autour de1 400 mm. Toutefois la région connaît deux saisons pluvieuses de par la fréquence et la répartitionannuelle des pluies : la petite, de mi-février à mi-juin et la grande saison allant de mi-juillet à findécembre. Les deux maxima de la courbe ombrothermique sont enregistrés respectivement en avrilet en septembre.

Cependant aussi, il convient de noter des exceptions à cette situation. L'écart-type relativementgrand, calculé à partir des données de 1960 à 1990 révèle que sur un long terme, des années peuventsensiblement s'écarter des moyennes et seront soit trop pluvieuses ou trop sèches(KASAY-L., 1988).

2.1.3. L'agriculture dans la région de Beni

L'agriculture traditionnelle reste l'activité économique principale et vitale de la région de Beni. Elle est souvent la base unique de la vie de la grande proportion des populations. Elle occupe plus de 80 % des effectifs actifs. L'agriculture familiale, pratiquée par tous les ménages agricoles est un système d'économie domestique caractérisée par la prédominance de l'autosubsistance (Makiso, 2018).

L'agriculture "traditionnelle" dans la région est restée au stade primitif et il persiste dans la région certaines cultures de rente qui sont tout d'abord une émanation de la colonisation. La grande culture qui a été imposée par le colon Belge est le Caféier (Coffeacanephora et C. arabica). Le départ du colonisateur et le non-encadrement du paysan ont eu pour conséquence le dépérissement progressif de ces cultures de rente.

Les cultures vivrières rencontrées sont surtout le manioc, le bananier, le haricot, le riz, le maïs, le soja, l'ananas et l'arachide. On peut aussi rencontrer d'autres cultures tel que la patate douce, l'igname, le papayer, le palmier à huile, etc. Toutefois, avec l'essor de la biotechnologie dans le domaine de la création de cultivars améliorées et adaptées aux conditions climatiques intertropicales, une large gamme des cultures maraichères sont aujourd'hui pratiquée dans la région de Beni et même dans la zone de basses altitudes. Parmi ces cultures maraichères, on peut citer les choux, le poivron, la carotte, la pastèque, l'oignon, le poireau ....(Makiso, 2018).

2.2. Approche méthodologique

2.2.1. Planification de la collecte des données

Le but essentiel de la présente est d'évaluer l'efficacité des huiles essentielleshydrodistilléesdans le contrôle des ravageurs des choux. De ce fait, la démarche générale de cette étude consistera à procéder à l'expérimentation à deux niveaux à savoir sur la production des huiles essentielles du latanieretensuite leur application sur la culture du chou pommé afin d'apprécier ensuite l'ampleur des attaques et leur dynamique sous différentes fréquences et doses de pulvérisation de ces huiles essentielles.

Pour y parvenir, nous avons d'abord procéder à la conception d'un distillateur artisanal en vue d'évaluer le rendement d'extraction de huiles essentielles de latanier par hydrodistillation puis conduire une expérimentation en champ de la culture de choux pommés sur laquelle les pulvérisations seront effectuées dans le cadre de prévenir et de lutter contre la teigne et les pucerons de choux. En fin, les parcelles expérimentales de choux seront soumises aux observations relatives au développement des attaques de ravageurs dont la prévalence, la sévérité, l'incidence et les dommages.

2.2.2. Conduite de l'essai

Celle-ci s'est déroulée en deux étapes : l'extraction des huiles essentielles et ensuite le test de leur efficacité dans un jardin des choux.

a) Extraction des huiles essentielles de lantanier

L'extraction des huiles essentielles du lantanier a consisté à placer, dans le distillateur artisanal, une quantité connue de feuilles et d'en recueillir les huiles essentielles dont le volume sera mesuré afin d'en déterminer le rendement à l'extraction (Figure 7).

 

Figure 7: Distillateur artisanal des huiles essentielles du lantanier

A ce niveau, nous nous sommes contentés d'évaluer le rendement à l'extraction des huiles essentielles. De ce fait, nous avons procédé à la récolte des feuilles de lantanier dont avons pris soins de mesurer et puis les avons soumises à l'hydrodistillation dans un bain mari. Ainsi, une marmite contenant de l'eau a été chauffée jusqu'à l'ébullition et y avons plongé une casserole contenant les feuilles à distiller. Cette casserole bien recouverte, était connectée par tuyauterie à un réfrigérateur, et débouchait au récipient collecteur des huiles essentielles extraites. Le rendement d'extraction des huiles essentielles a été déterminé par un simple rapport entre la quantité de feuilles fraiches de lantanier et la quantité des huiles recueillies.

b) Test d'efficacité des huiles essentielles

A ce niveau, nous avons procédé à l'expérimentation en champs, les plants de choux élevés en pépinière durant un mois, seront transplantés dans des parcelles expérimentales de 5m*5m selon le dispositif en bloc complètement randomisé constitué de 5 traitements sous 3 répétitions. Chaque traitement correspondait à une pulvérisation, soit un total de 15 parcelles séparées par des sentiers de 1 m de largeur entre les parcelles et par des allées de 1.5 m entre les blocs (Figure 8) dont:

· T0- = Parcelles témoin négatif ne bénéficiant d'aucune pulvérisation

· T0+ = Parcelles témoin positif bénéficiant des pulvérisations de rocket tous les 4 jours

· T1 = Parcelles pulvérisées avecleshuiles essentielles tous les 3 jours

· T2 =Parcelles pulvérisées avecleshuiles essentielles tous les 5 jours

· T3 = Parcelles pulvérisées avecleshuiles essentielles tous les 7 jours

T2

T0-

T1

T1

T2

T0+

T2

T3

T0+

T3

T0-

T1

T0+

T3

T0-

Bloc I

Bloc II

Bloc III

Figure 8: Dispositif expérimental

Précisons que chaque parcelle expérimentale contenait 90 plants sous des écartements de 60 cm en tous sens et les pulvérisations se feront à la dose de 1litre des huiles essentielles dans 2 litres d'eau, soit dans les proportions de 1 volume contre deux volumes. L'essai a été conduit sur une période de 4 mois et s'est étalée de mi-juillet àmi-octobre2022. Après la délimitation et les travaux préparatoires des parcelles, nous avons procédé au semis puis aux travaux d'entretien de la culture dont les sarclo-buttages. Précisons que les pulvérisations ont démarré 3 semaines après plantations et se sont étalées jusqu'à la récolte.

Les parcelles ont bénéficié de tous les travaux d'entretien (figure 6). Quant aux observations, elles se sont étalées sur 3 mois, soit 12 semaines en raison d'une observation par semaines. Ces observations ont été porté sur les pieds aussi bien attaqués que les pieds sains, en se focalisant respectivement sur :

- La croissance en diamètre au collet

- Le nombre des feuilles formées

- Le nombre de pieds attaqués dans chaque parcelle expérimentale

- Le nombre de feuilles attaqués sur les plants atteints

- le taux de pommaison

- le poids moyen de pomme

- Le rendement parcellaire obtenu

Cette figure 9 résume le déroulement de nos activités sur terrains.

 
 

Figure 9 : Prélèvement des données

Signalons que toutes ces données recueillies ont été bien transcrits dans notre carnet de terrain, et ensuite saisis puis dépouillés dans le tableur EXCEL qui, grâce à son automatisme, nous a permis de créer des tableaux croisés dynamiques de différents paramètres observés.

2.2.4. Paramètres analysés

Au cours de cette étude, la collecte des donnéesa porté sur les paramètres suivants :

- La prévalence ou taux d'attaques

Elle correspond au rapport entre le nombre de pieds attaqués et le nombre total de pieds plantés. Elle se détermine par l'expression :

Prévalence (%) =

- La sévérité des attaques

Elle indique le rapport entre le nombre d'organes affectés par l'attaque (les feuilles) et le nombre total des organes émis. Elle s'obtient par la formule suivante :

Sévérité (en %)=

- L'incidence des attaques

Elle correspond au nombre de nouveau cas d'attaque en un moment donne. Autrement dit, l'incidence des attaques traduit leur propagation dans un champ entre deux moments. Elle s'exprime en pourcentage par l'expression :

2.2.5.Méthodes d'analyses des données

Les méthodes d'analyses des données dépendaient de la nature de paramètres observés. Toutefois, l'essentiel des résultats obtenus ont été analysées par les méthodes classiques de comparaison de moyennes (test de Fisher) ou d'analyse de la variance (ANOVA), mais aussi la détermination de régression et corrélation entre les variables.

La réalisation de ces statistiques s'est effectuée à l'aide du logiciel Excel. Les décisions statistiques de Rejet de l'Hypothèse nulle (RH0) ont été prises à chaque fois que F calculé obtenue était supérieure à la valeur F critique.

Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Présentés dans de figures suivies de commentaires et par moment de tests statistiques appropriés, les résultats de la présente étude s'articuleront autour de trois points majeurs dont le potentiel des HE du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux, son impact sur la réduction des pertes de production dues aux ravageurs du chou et le rendement d'extraction des huiles essentielles (HE) de lantanier.

3.1. Potentiel des HE du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux

Dans ce point, nous nous proposons de renseigner sur l'évolution tant de la prévalence et de la sévérité que de l'incidence et de la densité des ravageurs dans les parcelles selon les pulvérisations leur soumises en vue de les combattre.

3.1.1. Evolution de la prévalence des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier

La figure 10 illustre les résultats obtenus à ce sujet.

Figure 10 : Prévalence des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier

Cette figure 10 révèle trois faits :

- Le premier est que sous les parcelles témoins, les attaques des ravageurs de choux augmentent constamment tandis que dans les parcelles sous pulvérisations, ces attaques ne font que diminuer jusqu' à leur suppression complète à la 8 eme semaine. Ce qui démontre une certaine efficacité des HE du lantanier dans le contrôle de ces ravageurs. En effet, sous le témoin, la prévalence des attaques de ravageurs de choux a oscillé entre 3.3et 8% tandis que sous les pulvérisations, elles ont été en-dessous de 4%.

- Le deuxième fait est que la prévalence des attaques dans les parcelles sous pulvérisation semble varier considérablement entre les substances pulvérisées mais également entre les fréquences adoptées. En effet, l'ANOVSA soutient l'existence des différences significatives de prévalences des attaques entre les parcelles sous pulvérisations (RH0 : Fobs = 14.85 > F1-á = 2.21 ; á=0.05 ; ddl : k1= 9 et k2= 30). Et c'est sous la Rockette et les HE du lantanier tous les 3 jours que les attaques sont relativement plus faibles.

- Le troisième fait est que les attaques sous les HE de lantanier tous les 3 jours accusent des différences significatives avec celles sous la Rockette et le test de student en témoigne (RH0 : tobs = 1.946 >t1-á/2=1.83 ; á= 0.05 ; ddl=9).

Au vu de ces résultats, il y a lieu de conclure que les HE du lantanier, facile à extraire et à moindre coût, et de surcroit inoffensif pour l'homme sont plus efficaces que la Rockette, plus chère et dangereuses pour la santé de consommateurs des choux qui en reçoivent. De ce fait, ces HE du lantanier constituent un excellent substitut à la Rockette, pesticide chimique polluant et vis-à-vis duquel les ravageurs développent rapidement de la résistance.

3.1.2. Evolution de la sévérité des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier

Retrouvons dans la figure 11, les résultats obtenus.

Figure 11 : Sévérité des attaques des choux sous les pulvérisations des HE du lantanier

Cette figure 11 fait ressortir deux faits :

- Le premier est que sous les parcelles témoins, la sévérité des attaques des ravageurs de choux augmentent continuellement jusqu'à atteindre 40% des feuilles tandis que dans les parcelles sous pulvérisations, la sévérité de ces attaques n'a fait que diminuer jusqu' à leur suppression complète à la 8 eme semaine et n'a pas dépassée 5 %.

- Le deuxième fait est que la sévérité des attaques dans les parcelles sous pulvérisation ne varie pas assez entre les substances pulvérisées mais également entre les fréquences adoptées (RH0 : Fobs = 1.204 < F1-á = 2.86 ; á=0.05 ; ddl : k1= 3 et k2= 36). Et donc la sévérité des attaques sous les pulvérisations de la Rockettesont quasi les même que sous les HE du lantanier. Ce qui soutient l'idée de l'efficacité des HE de lantanier dans le contrôle de ravageurs de choux.

3.1.3. Incidence des attaques de choux sous les pulvérisations des HE du lantanier

Les résultats obtenus sont illustrés dans la figure 12.

Figure 12 : Incidence des attaques de choux sous pulvérisation des HE du lantanier

D'après cette figure 12, l'incidence des attaques de ravageurs a été progressive et plus ou moins constante. En effet, les ravageurs se sont étendues assez rapidement sur les nouveaux organes de plantes jusqu'à coloniser 86%de jeunes feuilles (même si sous des faibles densités comme le démontrera le paragraphe suivant). Ce qui pourrait affecter la pommaison du chou surtout que ces attaques ont débuté très précocement, notamment à la 3 emesemaine.

Par ailleurs, sous les pulvérisations, tant de la Rockette que des HE de lantanier, les attaques ont connu une faible incidence du fait de moins s'étendre sur les nouvelles feuilles en formation. Ce qui pourra affecter moins le taux de pommaison du chou. De ce fait, il n'existe pas de différences significatives d'incidences d'attaques entre les parcelles soumises aux pulvérisations (RH0 : Fobs = 0.471 < F1-á = 2.86 ; á=0.05 ; ddl : k1= 3 et k2= 36).

A ce niveau d'analyse, il se dégage que les HE du lantanier sont autant efficace que la Rockette dans le contrôle des ravageurs, mais avec une originalité d'être moins chère et inoffensif tant pour les planteurs qui en sont manipulateur que pour les consommateurs des récoltes.

3.1.4. Densité des ravageurs sur les plants de choux sous les pulvérisations des HE du lantanier

Voici les résultats obtenus.

Figure 13 : Densité des ravageurs sur les plants de choux sous les pulvérisations des HE du lantanier

Au vu de cette figure 13, la densité de ravageurs (pucerons et larves de la teigne de choux) a constamment accrue chez le témoin jusqu'à la 10eme semaine, puis commencer à diminuer progressivement mais sans disparaitre complètement. Par contre, dans les parcelles sous pulvérisation, cette densité a faiblement augmenté puis commencer à diminuer à partir de la 6 eme semaine pour disparaitre vers la 7 eme ou 8 emesemaine, à l'exception des pulvérisations de HE de lantanier tous les 7 jours.

L'ANOVA considère non significatives les densités de ravageurs entres les parcelles sous pulvérisations (AH0 : Fobs = 1.579 < F1-á = 2.86 ; á=0.05 ; ddl : k1= 3 et k2= 36). Toutefois entre les pulvérisations de Rockette et des HE du lantanier tous les 3 jours, il existe de différences significatives en faveur des HE (RH0 : tobs = 3.07 >t1-á/2=1.833 ; á= 0.05 ; ddl=9)

Au vu de ce résultat, i y a lieu de confirmer à nouveau que les HE du lantanier constituent un excellent substitut à la Rockette, pesticide chimique polluant et vis-à-vis duquel les ravageurs développent rapidement de la résistance.

3.2. Impact de pulvérisation des HE du lantanier sur la réduction de pertes de production dues aux attaques des ravageurs du chou

Sous ce point nous nous nous limiterons à présenter le taux de pommaison, le poids moyen de pomme et le rendement parcellaire sous différentes pulvérisations.

3.2.1. Taux de pommaison de choux sous différentes pulvérisations

La figure 14 nous en renseigne.

Figure 14 : Taux de pommaison de choux sous différentes pulvérisations

D'après cette figure 14, le taux de pommaison est significativement affecté par les pulvérisations soumises aux parcelles. Et c'est sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours que le taux est le plus élevé (94% contre 91 sous les HE tous les 5 et 7 jours) pendant que sous les témoins, il est de 89%. L'ANOVA juge très significatives ces différences (RH0 : Fobs = 10.17 >F1-á = 3.47 ; á=0.05 ; ddl : k1= 4et k2= 10). Par ailleurs, il n'existe pas de différences significatives entre les pulvérisations de la Rockette et celles de HE de lantanier tous les 3 jours car ne différant que de 0.4%.

3.2.2. Poids moyen de pomme sous différentes pulvérisations

Voici les résultats obtenus à ce sujet.

Figure 15 : Poids moyen de pomme sous différentes pulvérisations

Cette figure 15 révèle quelepoids moyen de pommes de choux est significativement affecté par les pulvérisations soumises aux parcelles. Et c'est sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours que le poids est le plus élevé (2.3 et 2.5 kg respectivement contre 2 et 1.8 kg sous les HE tous les 5 et 7 jours) pendant que sous les témoins, il est de 1.5kg.

L'ANOVA juge très significatives ces différences (RH0 : Fobs = 11.9 >F1-á = 3.47 ; á=0.05 ; ddl : k1= 4et k2= 10). Par ailleurs, il n'existe pas de différences significatives entre les pulvérisations de la Rockette et celles de HE de lantanier tous les 3 jours car ne différant que de 0.2 kg.

3.2.3. Rendement parcellaire sous différentes pulvérisations

Retrouvons dans la figure 16 les résultats obtenus à ce sujet.

Figure 16 :Rendement parcellaire sous différentes pulvérisations

Cette figure 1 illustre les différences significatives de rendement parcellaire entre les pulvérisations soumises aux parcelles. Et c'est sous les pulvérisations des HE de lantanier tous les 3 jours et de la Rocketteque le rendement parcellaire est le plus élevé (113kg et 98 kg respectivement contre 98 et 78 kg sous les HE tous les 5 et 7 jours) pendant que sous les témoins, il est de 41kg.

Autrement dit, sous les pulvérisations des HE de lantanier tous les 3 jours et de la Rockette que le rendement parcellaire ont été respectivement de  45.2t/ha et 39.1t/ha., contre 35.3 et 31.1t/ha, sous les HE tous les 5 et 7 jours, pendant que sous les témoins, il est de 16.3t/ha.

L'ANOVA juge très significatives ces différences (RH0 : Fobs = 4.42 >F1-á = 3.47 ; á=0.05 ; ddl : k1= 4 et k2= 10). Par ailleurs, il existe de différences significatives de rendement parcellaire entre les pulvérisations de de HE de lantanier tous les 3 jours et celle de la Rockette et celles (RH0 : tobs = 1.1 >t1-á/2=0.192 ; á= 0.05 ; ddl=2)

Au vu de ces résultats, il se dégage que les pulvérisations régulières de la Rockette et des HE du lantanier tous les 3 jours permettre d'obtenir plus de 2.5 fois le rendement sous témoin pendant que les pulvérisations de HE tous les 5 et 7 jours permettent de doubler le rendement du témoin. D'où le potentiel insecticide des HE de lantanier mérite d'être exploité dans la lutte contre les ravageurs de choux pour diverses raisons : la grande disponibilité de la ressource dans la région de Beni, la facilité de l'extraction de ses HE, leur inoffensive a l'égard de l'homme et leur efficacité dans le contrôle de ravageurs de choux et sans doute pour d'autres ravageurs. Ainsi, il y a urgence et nécessité de vulgariser le mode de leur extraction artisanal et d'évaluer le rendement de leur extraction.

3.3. Rendement d'extraction des huiles essentielles du lantanier par hydrodistillation

Les résultats obtenus sont illustrés dans la figure 17 selon les différents essais réalisés pour en produire.

Figure 17 : Rendement d'extraction des HE du lantanier (en %)

D'après cette figure 17 le rendement d'extraction des HE du lantanier varie entre 7.5 à 9%, soit 100 kg de feuilles permettent de produire entre 7.5 à 9 litres des HE. Ce rendement, quoi que de différant pas significativement entre les essais, dépend beaucoup plus de l'étanchéité de la marmite sous bain mari mais également de l'intensité du feu utilisé au cours de la distillation. Toutefois, ce rendement est assez satisfaisant car les HE produites peuvent être diluées dans 20 litres d'eau et permettre de combattre efficacement les ravageurs du choux au cours d'une semaine sur une étendue de plus près de 25 ares.

Du fait que les plants de lantaniers sont largement disponible dans la région, cette technique, non seulement d'extraction de ses HE et son utilisation dans la lutte contre les ravageurs de choux est à vulgariser aux profits de planteurs dont les coûts de lutte sera réduit mais aussi au profit des consommateurs de choux dont les risques d'intoxication par les résidus de pesticides dans les récoltes seront complètement écartés.

3.4. Discussions des résultats

Les résultats obtenus seront discutés autour de trois points dont l'efficacité des huiles essentielles dans le contrôle des ravageurs, les fréquences de leur application et le rendement de leur extraction.

3.4.1. Efficacité des huiles essentielles dans le contrôle des ravageurs

La présente étude a révélé que dans les parcelles sous pulvérisations tant de la Rockette que des HE du lantanier, la prévalence tout comme la sévérité et l'incidence des attaques ne font que diminuer progressivement jusqu'à leur suppression complète à la 8 eme semaine. Par contre, dans les parcelles témoins, elles ont été en constante progression. Ce qui affecter la pommaison du chou ainsi que le rendement, surtout que ces attaques ont débuté très précocement, notamment à la 3 emesemaine.

Bien que la prévalence, la sévérité et l'incidence des attaques aient varié considérablement entre les substances pulvérisées mais également entre les fréquences adoptées, il s'est révélé que c'est sous les pulvérisations des HE du lantanier que les attaques aient été les plus faibles, même par rapport à la Rockette. De ce fait, ces HE du lantanier constituent un excellent substitut à la Rockette, pesticide chimique polluant et vis-à-vis duquel les ravageurs développent rapidement de la résistance, surtout que HE sont facile à extraire et à moindre coût, et de surcroit inoffensif pour l'homme sont plus efficaces que la Rockette, plus chère et dangereuses pour la santé de consommateurs des choux qui en reçoivent.

Ce qui permet d'affirmer notre première hypothèse qui stipule que Les pulvérisations des huiles essentielles du lantanier peuvent nettement réduire la prévalence et la sévérité des attaques de ravageurs de choux dans les jardins familiaux.

Ces résultats corroborent les conclusionsde Isman, (2006) qui a rapporté que les huiles essentielles, qui sont des mélanges complexes de composés organiques volatils souvent trouvés dans les feuilles et fleurs de nombreuses espèces ont un potentiel pesticide très élevée et qu'elles sont de plus en pluscommercialisés en Amérique du Nord et on leur reconnaît de nombreuses propriétés insecticides antimicrobiennes, fongicides, et nématicides.

Par ailleurs, Pierre (2004) rapportequ'au Japon, les huiles essentiellesdes nombreuses espèces de plantes insecticides parmi lesquelles le lantanier, l'eucalyptus, la basilique, .... ont un effet répulsif chez les moustiques et les lépidoptères. Ainsi, leurs huiles essentielles sont également utilisées pour protéger les grains en cours de stockage contre leursravageurs.Ces analyses sont soutenues par Sanonet al. (2002), qui rapportent que la plupart des huiles essentielles agissent souvent comme neurotoxines chez les arthropodes.

En fin, Ogendoet al. (2004) ont fait des évaluations des propriétés des huiles essentielles de Lantana camara L. et Tephrosia vogelii comparées à celles d'un insecticide synthétique sur Sitophiluszeamais sur du maïs stocké en grains avec un témoin. L'efficacité des traitements a été évaluée en mesurant la mortalité des adultes âgés de 5 à 8 jours, l'émergence de la descendance et l'effet répulsif sur les adultes. Ils ont conclu que sous certaines fréquences de pulvérisations, ces huiles essentielles sont parfois plus efficaces que certains insecticides synthétiques, surtout vers qui les ravageurs développent rapidement de la résistance. Ce qui permet d'affirmer notre troisième hypothèse d'après laquelle Il n'existera pas de différences significatives d'efficacité entre les huiles essentielles du lantanier et les insecticides modernes.

3.4.2. Influence de la fréquence d'application des huiles essentielles sur leur efficacité dans le contrôle des ravageurs

Il est ressorti de cette étude que dans les parcelles soumises aux pulvérisations des HE du lantanier, les niveaux d'attaques des choux ont considérablement varié selon les fréquences adoptées : plus faible sous la fréquence de pulvérisation tous les 3 jours, relativement plus élevées sous celles de tous les 7 jourset moyen sous la fréquence de tous les 5 jours.

Par rapport à la productivité de choux, il est ressorti que le taux de pommaison est significativement affecté par les pulvérisations soumises aux parcelles. Et c'est sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours que le taux est le plus élevé (94% contre 91 sous les HE tous les 5 et 7 jours) pendant que sous les témoins, il est de 89%.

Il en a été de même pour le poids moyen de pomme qui a été est le plus élevé sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours (2.3 et 2.5 kg respectivement contre 2 et 1.8 kg sous les HE tous les 5 et 7 jours) pendant que sous les témoins, il est de 1.5kg. En fin, sous les pulvérisations des HE de lantanier tous les 3 jours et de la Rockette que le rendement parcellaire ont été respectivement de  45.2t/ha et 39.1t/ha., contre 35.3 et 31.1t/ha, sous les HE tous les 5 et 7 jours, pendant que sous les témoins, il est de 16.3t/ha.

Au vu de ces résultats, il ya donc lieu d'affirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle L'efficacité de pulvérisation des huiles essentielles du lantanier dans le contrôle des ravageurs de choux pourra s'accroitre avec leur fréquence d'application

Ces résultats corroborent bien les conclusions de Sanonet al. (2002) et Ogendoet al. (2004) ci haut présentées. Et Koba (2009) renchérit en précisant que les effets toxiques des extraits des plantes sont fonction de l'espèce de plante, de la dose du produit utilisé, de l'espèce d'insecte et aussi du temps d'exposition aux produits.

3.4.3. Le rendement d'extraction des huiles essentielles de lantanier

La présente étude révèle que le rendement d'extraction des HE du lantanier varie entre 7.5 à 9%, soit 100 kg de feuilles permettent de produire entre 7.5 à 9 litres des HE. Toutefois, ce rendement est assez satisfaisant car les HE produites peuvent être diluées dans 20 litres d'eau et permettre de combattre efficacement les ravageurs du choux au cours d'une semaine sur une étendue de plus près de 25 ares.

Ce résultat corrobore bien les conclusions de Ghisalberti (2000) qui a estimé que e rendement maximum obtenu par hydrodistillation des feuilles de lantanier était de 5 à 10 %, celui des fleurs allait jusqu'à 6%.

Du fait que les plants de lantaniers sont largement disponible dans la région, cette technique, non seulement d'extraction de ses HE et son utilisation dans la lutte contre les ravageurs de choux est à vulgariser aux profits de planteurs dont les coûts de lutte sera réduit mais aussi au profit des consommateurs de choux dont les risques d'intoxication par les résidus de pesticides dans les récoltes seront complètement écartés.

CONCLUSION

Le but essentiel de la présente est d'évaluer l'efficacité des huiles essentielleshydrodistilléesdans le contrôle des ravageurs des choux. De ce fait, la démarche générale de cette étude consistera à procéder à l'expérimentation à deux niveaux à savoir sur la production des huiles essentielles du latanieret ensuite leur application sur la culture du chou pommé afin d'apprécier ensuite l'ampleur des attaques et leur dynamique sous différentes fréquences et doses de pulvérisation de ces huiles essentielles.

La présente étude a révélé que dans les parcelles sous pulvérisations tant de la Rockette que des HE du lantanier, la prévalence tout comme la sévérité et l'incidence des attaques ne font que diminuer progressivement jusqu'à leur suppression complète à la 8eme semaine. Par contre, dans les parcelles témoins, elles ont été en constante progression. Bien que la prévalence, la sévérité et l'incidence des attaques aient varié considérablement entre les substances pulvérisées mais également entre les fréquences adoptées, il s'est révélé que c'est sous les pulvérisations des HE du lantanier tous les 3 jours que les attaques aient été les plus faibles, même par rapport à la Rockette.

Il est également ressorti de cette étude que dans les parcelles soumises aux pulvérisations des HE du lantanier, les niveaux d'attaques des choux ont considérablement varié selon les fréquences adoptées : plus faible sous la fréquence de pulvérisation tous les 3 jours, relativement plus élevées sous celles de tous les 7 jours et moyen sous la fréquence de tous les 5 jours. Par rapport à la productivité de choux, il est ressorti que le taux de pommaison est significativement affecté par les pulvérisations soumises aux parcelles. Et c'est sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours que le taux est le plus élevé (94% contre 91 sous les HE tous les 5 et 7 jours) et 89% sous les témoins.

Il en a été de même pour le poids moyen de pomme qui a été est le plus élevé sous les pulvérisations de la Rockette et des HE de lantanier tous les 3 jours (2.3 et 2.5 kg respectivement contre 2 et 1.8 kg sous les HE tous les 5 et 7 jours) pendant que sous les témoins, il est de 1.5kg. En fin, sous les pulvérisations des HE de lantanier tous les 3 jours et de la Rockette que le rendement parcellaire ont été respectivement de  45.2t/ha et 39.1t/ha., contre 35.3 et 31.1t/ha, sous les HE tous les 5 et 7 jours, pendant que sous les témoins, il est de 16.3t/ha.

De ce fait, ces HE du lantanier constituent un excellent substitut à la Rockette, pesticide chimique polluant et vis-à-vis duquel les ravageurs développent rapidement de la résistance, surtout que HE sont facile à extraire et à moindre coût, et de surcroit inoffensif pour l'homme sont plus efficaces que la Rockette, plus chère et dangereuses pour la santé de consommateurs des choux qui en reçoivent.

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