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Vivre la ville à  la campagne : crise urbaine et exurbanisation à  Kinshasa. Cas de la cité de Kasangulu.


par Camille MUNDELE VALIDA
Université Pédagogique Nationale UPN  - Graduat  2019
  

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I.6 Organisation urbaine :

Organiser un espace désigne un faisceau d'actions visant à transformer le cadre naturel des activités pour en optimiser l'efficacité en fonction de stratégies déterminées autour d'objectifs précis (militaires, politiques, nourriciers, Administratifs...)

On doit impérativement déboucher sur une typologie des espaces en fonction des objectifs recherchés.

Pour MERENNE (1981), l'organisation de l'espace est une structure que les hommes ont donnée spontanément ou volontairement, individuellement ou collectivement, aux répartitions spatiales des éléments divers de leurs activités.

Ainsi par exemple, comme le Constate GEORGE (1970), l'exploitant agricole organise l'espace lorsqu'il répartit ses assolements, l'homme d'affaires organise l'espace lorsqu'il implante les succursales de sa firme (niveau micro géographique).

Au niveau macro géographique, la création d'un réseau d'irrigation, l'ouverture d'une micro et des moyens de communication qui la desservent, l'établissement d'une ville dans une zone pionnière sont des actes d'organisation de l'espace.

L'expression ne peut donc pas être prise pour un synonyme de « géographique volontaire », car l'organisation de l'espace est bien plutôt la conséquence non voulue d'une infinité d'interventions partielles.

Lorsque la société agit volontairement sur son espace, elle réorganise, elle restructure celui-ci : On réservera à cette action le terme d'aménagement de l'espace (Du territoire), afin de ne pas confondre le subi et le voulu, le passif à l'actif.

Dans l'organisation de l'espace, certains éléments jouent un rôle particulier, qui est un rôle structurant, ils donnent à l'espace habité sa cohésion et ses moyens de fonctionnement en mettant les hommes et les sociétés en contact les uns avec les autres : Ce sont les voies de communication et les villes.

Les villes et routes sont les grandes initiatrices d'unité, elles créent la solidarité des contrées. Autrement dit, elles organisent l'espace.

I.7. L'aire de centralité et la périphérie urbaine

I.7.1 L'aire de centralité

A/ Le centre

Le centre est généralement le point tel que tous les points d'une figure. Soient symétriques deux à deux par rapport à lui. C'est le coeur, le milieu d'un espace quelconque. Il peut aussi être considéré comme le point de convergence ou de rayonnement.

Dans ce sens l'aire de centralité traduit le lieud'attraction, de rassemblement (Centre Urbain). Il détient par le fait même le pouvoir et moyens de l'appliquer c'est-à-dire la puissance.

Labasse (1966) l'entend comme la transposition tangible du « Principe de modalité » sur lequel est basée l'armature d'un pays.

Que l'on discute de l'accessibilité de la ville, de son pouvoir d'attraction, de l'exercice de ses fonctions les plus raffinées, il faut toujours en venir à lui. Lerenforcementde cette aire se fait aux dépens de la périphérie (moyennes et petites villes et leurs régions).

Traditionnellement, le centre réunit des éléments disparates que les aménageursanglo-saxons aiment à grouper dans la trilogie administration, affaires, activités socioculturelles. Les sociologues attribuent en premier lieu au centre des vertus « symboliques, ludiques et affectives ».

La noblesse est en effet l'apanage du centre et son fondement y est moins d'ordre monumental, bien qu'il ne soit pas à négliger. En plus, le centre a aussi une vocation rassembleuse qui s'exerce à travers l'hôtel, et le cabinet de documentation international, les salles de réunion, les secrétariats multilinguistiques, les divers points d'aboutissement des réseaux de transport (Sièges, locaux des compagnies aériennes, etc.)

En fait, l'aire de centralité est l'espace ou la région motrice.Faisons remarquer que ce n'est pas une notion géométrique. Car cet espace peut être décentré, mais jouer le rôle de pôle de développement.

Le concept centre évoque aussi, selon LABASSE (1966), le coeur et la noblesse de la cité, qui possède un noyau paré des attribues essentielles de la vie civilisée (à savoir : Cathédrale, théâtre, salle de concert et de réunion, galerie d'art, bibliothèque), il estime que les critères de la centralité sous son aspect authentique semblent tenir en définitive du qualitatif pur. « Le centre est en effet le champ d'exercice et d'accomplissement des responsabilités et des satisfactions d'un ordre élève, prestige, information et interconnexion en sont les attributs apparemment irrécusables ».

En fait la logique dans cette organisation de l'espace exige qu'au fur et mesure que l'on se hausse dans la hiérarchie des villes, certains services, soient, éliminés, au profit de plus nobles. En d'autres termes, l'espace périphérique hébergera progressivement les services qui impliquent des manipulations encombrantes d'abord, puis éventuellement le tour des équipements unitaires à caractèresemi-présidentiel, comme les industries, qui iront plus loin du centre.

C'est ainsi que pour BAILLY et BEGUIN (1982), la périphérie est à entendre dans l'analyse dialectique des concepts antagonistes centre périphérie.

La périphérie est alors considérée comme lieu d'investissement pour profiter du travail peu rémunéré et accroître la plus-value différentielle. L'espace périphérie prend le sens en termes de rapports économiques sociaux. La théorie des rapports centre-périphérie est ici destinée à montrer comment le renforcement du centre se fait aux dépens de la périphérie et comment progressent les inégalités par appropriation des ressources et de la force de travail de la périphérie par le centre qui détient le capital et le savoir-faire.

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