République du Niger
MES/R Université Abdou Moumouni Faculté des
Lettres et Sciences Humaines Département de géographie
Master Professionnel en Aménagement du Territoire
et Développement
Durable
Dynamique du couvert végétal autour de
la ville de Niamey dans un rayon de 75 Km
Présenté par : AYOUBA HAMZA Abdoulaye
Sous la Direction de :
BAHARI IBRAHIM Mahamadou, Maître de
Conférences DG/FLSH/UAM
Président :
BOUZOU MOUSSA Ibrahim, Professeur titulaire
DG/FLSH/UAM
Maitre stage :
Assesseur :
AFANE Abdoulkader, Assistant DG/FLSH/UAM
MOURTALA Bachir,
Spécialiste de SIG et télédétection
(CNSEE)
Année académique : 2022-2023
1
Contenu
LISTE DES CARTES 4
LISTE DES FIGURES 4
LISTE DES PHOTOS 4
LISTE DES TABLEAUX 4
DÉDICACE 5
REMERCIEMENTS 6
SIGLES ET ABRÉVIATIONS 7
RÉSUMÉ 8
SUMMARY 9
INTRODUCTION 10
CHAPITRE 1 : CADRE DE TRAVAIL 12
1.1 CADRE THÉORIQUE 12
1.1.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
12
1.1.2. REVUE DE LA LITTÉRATURE 13
1.1.2.1. Télédétection dans
l'analyse de la végétation 14
1.1.2.2. État du couvert végétal
dans l'Ouest du Niger 16
1.1.3. PROBLÉMATIQUE 17
Question principale 18
De cette question principale découle les
questions subsidiaires suivantes : 18
Hypothèse principale 18
Hypothèses subsidiaires 18
Objectif principal 18
Objectifs spécifiques 19
1.1.4. MÉTHODOLOGIE 19
Méthodes et outils de vérification de
la première hypothèse 20
Méthodes et outils de vérification de
la deuxième hypothèse 22
Méthodes et outils de vérification de
la troisième hypothèse 22
Méthodes et outils de vérification de
la quatrième hypothèse 22
II. PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE
23
1.2.1 CLIMAT 23
1.2.2 UNITÉS PAYSAGÈRES 24
1.2.3. EAUX DE SURFACE 25
1.2.4. DÉMOGRAPHIE 25
1.2.5. ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES
26
CHAPITRE II : DYNAMIQUE DU COUVERT VÉGÉTAL
AUTOUR DE NIAMEY
DANS UN RAYON DE 75 KM 29
2.1. ÉTAT DU COUVERT VÉGÉTAL ET DES
USAGES DU SOL DEPUIS 1990 29
2.1.1. Évolution de l'indice normalisé
de végétation (NDVI) 29
2.1.2. État du couvert végétal
et des usages des sols entre 1990 et 2000 30
2.1.3. État du couvert végétal
et des usages des sols entre 2000 et 2010 34
2.1.4. État du couvert végétal
et des usages des sols entre 2010 et 2015 38
2.1.5. État du couvert végétal
et des usages des sols entre 2015 et 2020 42
2.2. PARTICULARITÉ DU COUVERT
VÉGÉTAL AUTOUR DES SITES AMÉNAGÉS 46
2.3. DÉFICIT PLUVIOMÉTRIQUE ET L'EXPLOITATION
DES RÉSERVES FORESTIÈRES,
ACCÉLÈRENT LES USAGES DU SOL AU COURS DES
ANNÉES ANTÉRIEURES. 48
2.3.1. Évolution des pluies dans la
région d'étudié 48
2.3.2. Exploitation de la réserve
forestière 50
2.4. INTERACTION ENTRE DYNAMIQUE DU COUVERT
VÉGÉTAL ET FACTEURS MISES EN
CAUSE 56
2.5. LEÇONS TIRÉES DE LA DÉGRADATION
DU COUVERT VÉGÉTAL 57
CHAPITRE III : DISCUSSION DES RÉSULTATS
59
3.1. PLUVIOMÉTRIE ET EXPLOITATION DE LA
RÉSERVE FORESTIÈRE. 59
3.1.1. Variabilité pluviométrique dans
la zone d'étude 59
3.2. Exploitation de la réserve forestière
60
3.3. COUVERT VÉGÉTAL ET DES USAGES DU SOL
DEPUIS 1990 63
3.4. IMPACT DES FACTEURS ANTHROPIQUES 65
3.5. AMÉNAGEMENT DES SITES DÉGRADÉS
66
3.5. PROPOSITIONS D'AMÉNAGEMENT 68
CONCLUSION 70
BIBLIOGRAPHIE 72
ANNEXE : GUIDE D'ENTRETIEN 80
4
Liste des cartes
Carte 1 : Carte de localisation de la zone d'étude
23
Carte 2: Comparaison des cartes d'occupation et d'utilisation
du sol de 1990 à 2000 31
Carte 3: Comparaison des cartes d'occupation et d'utilisation
du sol de 2000 à 2010 35
Carte 4: Comparaison des cartes d'occupation et d'utilisation
du sol de 2010 à 2015 39
Carte 5: Comparaison des cartes d'occupation et d'utilisation
du sol de 2015 à 2020 43
Carte 6: Carte de localisation des sites
aménagés 46
Carte 7: Évolution spatiale des normales climatiques
dans la zone d'étude 48
Liste des figures
Figure 1: Démarche méthodologique de la
réalisation des cartes d'occupation des sols 21
Figure 2: Évolution de la population de Niamey (Source
INS projection 2022) 26
Figure 3: Évolution du NDVI moyen de 1990 à 2020
29
Figure 4 : Évolution décennale de la
pluviométrie dans les stations de la ville de Niamey de
1971 à 2020. 50
Liste des Photos
Photo 1: Site récupéré sur le plateau
à Kouré , 51
Photo 2 : Camion transportant 15 Stères en provenance
Wankama sur l'axe route Filingué, 52
Photo 3: Champs de culture à Kouré 53
Photo 4: Récupération de terre sur le talus et
bas fond à karma 54
Photo 5: Récupération de terre sur le plateau de
bougoum 54
Photo 6: Exemple de récupération non
réussie 55
Liste des tableaux
Tableau 1: Caractéristiques des images utilisées
20
Tableau 2: Comparaison des superficies de 1990 à 2000
(ha) 33
Tableau 3 : Comparaison des superficies de 2000 à 2010
(ha) 37
Tableau 4: Comparaison des superficies de 2010 à 2015
(ha) 41
Tableau 5: Gain et perte de superficies sur les unités
d'occupation de 2015 à 2020 (ha) 45
5
Dédicace
À la mémoire de mon défunt grand
frère,
Feu AYOUBA HAMZA Anass
Remerciements
Louange à Allah Seigneur de l'univers et de tous les
hommes, l'inventaire des ténèbres et des lumières par sa
grâce et sa miséricorde ce mémoire a été
réalisé. Que sa paix et sa bénédiction soient sur
celui qui est le sceau des Prophètes et des Messagers, le
Prophète Mohammad (Paix et Salut sur Lui), sur sa Sainte Famille ses
Fidèles Compagnons et sur tous Ceux qui leur suivront dans le bien
jusqu'au jour de la résurrection.
Je tiens à remercier très chaleureusement
l'initiateur de ce travail Dr. BAHARI IBRAHIM Mahamadou, Maître de
Conférences au département de Géographie/FLSH/UAM. Il a su
se montrer disponible tant pour parler des différents aspects de ce
travail que pour exprimer son affection et sa solidarité durant les
moments difficiles sur le terrain.
Toute ma reconnaissance aux enseignants-chercheurs du
département de Géographie pour la formation et les conseils.
Mes sincères remerciements au personnel du Centre
National de Surveillance Écologique et Environnementale au premier rang
son Directeur pour son aide considérable et ses conseils dans la
réalisation de ce travail.
Mes sincères remerciements vont à l'endroit de
l'ensemble des camarades de la section
MATDD 2021-2023.
À toutes les personnes qui m'ont aidé de
près ou de loin. Merci !
7
8
Sigles et abréviations
BACDN : Bassin d'Approvisionnement en
Combustibles Domestique de Niamey CES - DRS :
Conservation des Eaux et des Sols - Défense et Restauration des Sols
DRE : Direction Régional de l'Environnement
FAO : Organisation pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FONABES : Gestion des Forêts Naturelle et
Approvisionnement Durable en Bois Énergie des villes du Sahel
GEF : Global Environnement Facility
GIEC : Groupe d'experts Intergouvernemental sur
l'Évolution du Climat IFPRI : Institut International de
Recherche sur les Politiques alimentaires INS : Institut
National de la Statistique
NDVI : (Normalized Difference Vegetation Index)
Indice de Végétation par Différence Normalisé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PDES : Plan de Développement
Économique et Social
PDC : Plan de Développement
Communautaire
PLCE/BN : Programme de Lutte Contre
l'Ensablement dans le Bassin du Fleuve Niger
RGP : Recensement Générale de la
Population
SDACD-N : Schéma Directeur
d'Approvisionnement en Combustibles Domestiques de Niamey
SDAN : Schéma d'Approvisionnement en
Bois-énergie de Niamey
SIG : Système d'Information
Géographique
UAM : Université Abdou Moumouni
UNCCD : Convention des Nations Unies sur la
Lutte contre la Désertification
Résumé
Les grandes sécheresses des années 1970 et 1980
avec deux vagues de sécheresse de 1971 à 1976 et de 1980 à
1988 ont affecté le Sahel avec un bouleversement de l'ordre traditionnel
de gestion menaçant de plus en plus la disponibilité des
ressources naturelles. Au Niger, et notamment aux alentours de la ville de
Niamey, ces sècheresses ont provoqué une mutation profonde des
unités d'occupation de sol.
L'objectif principal assigné à cette
étude, est de diagnostiquer l'évolution du couvert
végétal autour de la ville de Niamey dans un rayon de 75 km. Pour
ce faire, une approche cartographique basée sur l'utilisation des outils
technologiques par télédétection et SIG a permis de
cartographier l'état et l'évolution des unités
d'occupation des sols sur le périmètre de l'étude. Des
cartes d'occupation des sols ont été utilisées à
l'aide des images satellitaires du programme américain Landsat 5 de
1990, Landsat 7 de 2000 et 2010, et Landsat 8 de 2015 et 2020 acquis à
la même période du mois de février et avec une même
résolution spatiale (30 m). La superposition des sites
aménagés sur l'image Landsat 8 de 2020 a permis
d'apprécier l'impact des ouvrages de récupération des
terres dans la reconstitution du couvert végétal. C'est ainsi
que, cette démarche a été complétée par des
entretiens réalisés auprès des villages ciblés et
des services techniques notamment, les agents des eaux et forêts. Il
ressort des résultats de cette étude, une évolution du
couvert végétal marquée par 2 grandes phases : une phase
de dégradation continue de 1990-2010 et une seconde phase de
renversement de tendance entre 2015 et 2020. Cette dynamique du couvert
végétal est la résultante de la combinaison de plusieurs
facteurs dont entre autre la pression anthropique, la forte pression sur les
ressources naturelles et la pluviométrie.
Mots clés : Sécheresse, Occupation
des sols, Sahel, Niamey et ses environs, Télédétection,
Summary
9
The major droughts of the 1970s and 1980s, with two waves of
drought from 1971 to 1976 and from 1980 to 1988, impacted the Sahel, causing a
disruption to the traditional management order that continues to raise concerns
about the future of natural resources. In Niger, especially around the city of
Niamey, this drought led to a profound transformation of land use patterns.
The main objective of this study is to diagnose the evolution
of vegetation cover around the city of Niamey within a radius of 75 km. To
achieve this, a cartographic approach based on the use of technological tools
through remote sensing and GIS (Geographic Information System) was employed to
map the state and evolution of land use units within the study area. Land use
maps were created using satellite images from the American Landsat program,
including Landsat 5 in 1990, Landsat 7 in 2000 and 2010, and Landsat 8 in 2015
and 2020, all acquired in the same period of February and with the same spatial
resolution (30 m).
Overlaying the developed sites on the Landsat 8 image of 2020
allowed for an assessment of the impact of land reclamation structures on the
restoration of vegetation cover. This approach was complemented by interviews
conducted with targeted villages and technical services, notably water and
forestry agents. The results indicate an evolution of vegetation cover
characterized by two major phases: a continuous degradation phase from 1990 to
2010 and a second phase of trend reversal between 2015 and 2020 in the study
area. This dynamic vegetation cover change is the result of a combination of
factors, including anthropogenic pressure, high pressure on natural resources,
and rainfall patterns.
Keywords: Droughts, Land use, Sahel, Niamey, Remote sensing,
GIS,.
10
INTRODUCTION
La dégradation des sols, la désertification et
la sécheresse sont des phénomènes mondiaux qui
présentent une menace croissante pour l'avenir de notre environnement
(A. Amani et al., 2019). La sècheresse des années 1980
au Sahel s'est soldée par un déficit pluviométrique
exceptionnel marquant ainsi une nette rupture avec les excédents
hydriques des années 1950. Cette situation climatique a entrainé
une dégradation des sols et du couvert végétal. La
disparition progressive de la végétation au niveau du sol
entraine un tassement et un encroûtement des sols, limitant
l'infiltration de l'eau et le développement de la
végétation, tout en favorisant le ruissellement de surface. Ce
cercle vicieux, selon la FAO (2005) cité par J. Lebrun (2022) a
accéléré le processus de désertification et a
causé une perte de plus de 17000 km2 du couvert forestier par an au
Sahel.
Les conséquences dévastatrices de la
sécheresse des années 1980 dans le Sahel ont marqué un
tournant majeur. Dans la partie ouest du Niger, d'importantes mutations
socio-environnementales ont été observées depuis 1976,
lorsque le gouvernement a envisagé le transfert des populations du
Zarmaganda et du Kourfey vers les terres du Sud (B. Abba, 2012). La
décision de l'Etat a pris une autre tournure laissant la population
exploiter les ressources naturelles de la zone de manière anarchique et
incontrôlée, et créer une situation de dégradation
accélérée du couvert végétal. La pression
anthropique, l'urbanisation accélérée et le
surpâturage ont engendré une extension des terres agricoles au
détriment de la végétation naturelle (J. Lebrun, 2022).
À cela, s'ajoute également un phénomène de
déboisement pour l'utilisation du bois de chauffe et l'approvisionnement
des centres urbains, qui ont accentué une pression sur les ressources
naturelles. Les années 1990 ont été marquées par
une dégradation accélérée du couvert
végétal, ce qui justifie le choix de l'année 90 comme
période de référence pour réaliser cette
étude. C'est ainsi que, eu égards de ces situations
précédentes, cette étude a été
proposée pour évaluer la « Dynamique du couvert
végétal autour de la ville de Niamey dans un rayon de
75km». Cette étude a pour but de d'évaluer
l'évolution du couvert végétal dans un rayon de 75 km
autour de la ville de Niamey sur la période de 1990 à 2020, afin
de permettre aux décideurs d'entreprendre des actions permettant de
contribuer à la restauration du couvert végétal
dégradé.
Ce document est structuré en trois (3) chapitres
à savoir : le premier chapitre qui présente le cadre
théorique et la présentation de la zone d'étude, le
deuxième qui traite de l'analyse
11
diachronique du couvert végétal autour de
Niamey, le troisième présente les résultats et leurs
discussions et enfin une proposition de mode de gestion des ressources
végétales.
12
Chapitre 1 : Cadre de travail
Ce chapitre est structuré en deux grandes parties. La
première partie traite des aspects théoriques et
méthodologiques autour desquels le présent travail de recherche
est construit. Les aspects théoriques sont traités dans la
première section, et comprennent la revue de la littérature, la
problématique, les hypothèses et les objectifs de recherche.
S'agissant du cadre méthodologique, il porte sur la recherche
documentaire, la collecte des données, leur traitement et analyse. Quant
à la seconde partie, elle présente la zone d'étude dans
ses caractéristiques physiques, socio-économiques et
démographiques.
1.1 Cadre théorique
1.1.1. Contexte et justification du choix du
sujet
La bande Sahélienne et particulièrement la
partie Ouest Nigérienne est une région fragile. Les
dernières décennies ont été
caractérisées par des changements profonds en termes d'occupation
du sol, résultats de changement climatique et des complexes interactions
entre les sociétés et leur environnement. Ces processus, qui
règlent et transforment le paysage, s'expriment à plusieurs
échelles spatiales et temporelles et se traduisent par une dynamique de
dégradation du couvert végétal. Les effets du changement
climatique sont plus ressentis dans cette partie du monde (A. Reisinger et
al., 2007) en raison de la forte dépendance des populations aux
ressources naturelles.
Le Niger en tant que pays sahélien, enclavé et
dont les trois quarts de son territoire sont occupés par le
désert, dans sa partie septentrionale fait face à ce
phénomène de dégradation des terres, notamment dans sa
partie sud-ouest. Il dispose de 12 millions d'hectares de terres
forestières qui produisent en moyenne plus de 9 millions m3
de bois de chauffe par an (PDES, 2017-2021). Sur la période 2012-2015,
348.750 ha des terres forestières, agricoles et pastorales ont
été réhabilités et/ou traités contre
l'érosion éolienne ou hydrique. En outre, 197.377 ha des
plantations forestières, en blocs ou en lignes (brise-vent et
haie-vives) ont été réalisés. Face à
l'ampleur de la dégradation, ces résultats n'ont pas
été à la hauteur des attentes (PDES, 2017-2021). En effet,
seulement 36% des superficies prévues ont été couvertes
avec les techniques d'agroforesterie fondées sur la
régénération naturelle assistée et ouvrages de
restauration des terres (PDES, 2017-2021).
Les précipitations dans les pays sahéliens de
l'Afrique de l'Ouest, sont marquées par une forte variabilité
spatio-temporelle (T. Lebell et al, 2009). Avec un Indice
Standardisé de la
Pluviométrie (ISP) variant de -2,54 à 2,24, les
précipitations constituent l'un des principaux facteurs climatiques
influençant la dynamique environnementale (H. Sani Ousmane, 2022). Notre
zone d'étude, constituée des environs de Niamey (dans un rayon de
75km), est soumise constamment aux pressions diverses liées à
l'avancée du front agricole, à l'exploitation abusive du bois, au
surpâturage et surtout au développement urbain (CNEDD, 2017). Ces
perturbations ont conduit à une fragmentation de cet
écosystème entrainant des changements profonds au niveau des
unités d'occupation du sol. D'où, la nécessité de
réaliser cette étude sur la «Dynamique du couvert
végétal autour de la ville de Niamey dans un rayon de
75km». En effet, au cours de cette étude, une analyse de
l'état de l'évolution du couvert végétal a
été réalisée à travers la
télédétection et le Système d'Information
Géographique. Ces techniques ont démontré leur
efficacité pour estimer et évaluer l'état du couvert
végétal au fil du temps.
La technique de télédétection
utilisée pour cette étude, est basée sur une approche
diachronique. Des nombreuses études basées sur cette approche ont
été effectuées par des auteurs comme M. Sarr, (2009) ; K.
Yéro, (2013) et O. Marega, (2016).
1.1.2. Revue de la littérature
Plusieurs travaux ont été effectués dans
la partie Ouest du Niger par diverses institutions et programmes de recherche
dans les domaines variés. La synthèse de ces travaux donne un
aperçu sur les études antérieures rapportant soit sur
notre thème de recherche soit sur le site d'étude.
Dans les régions sèches d'Afrique Subsaharienne,
un questionnement scientifique existe sur les interactions réciproques
entre désertification et changement climatique. La variabilité du
climat dans cette région renvoie plus précisément à
l'aléa pluviométrique. Le changement climatique se traduit par
une réduction de la pluviométrie qui accélère la
dégradation du couvert végétal et l'érosion des
sols, déclenchant les mécanismes de désertification (Y.
Hountondji, 2008). La sécheresse sévère et
généralisée qui a touché l'Afrique de l'Ouest au
cours des années quatre-vingts représente le plus fort signal
climatique observé sur terre depuis la disponibilité des mesures
météorologiques (J. Goutorbe et al., 1997). Comme le
décrit W. Zida, 2020, le Sahel a souffert des sécheresses des
années 1970-1980 ayant entrainées au niveau environnemental la
dégradation des terres et du couvert végétal. En effet,
depuis 1950, l'emprise de l'homme s'est considérablement accrue (forte
croissance démographique, conséquences des sécheresses
sévères des années 1970 et 1980) : les surfaces
14
cultivées ou laissées en jachère courte
sont ainsi passées de 12 % à 63 %. La profonde modification du
couvert végétal induit un changement de redistribution de l'eau
de pluie à la surface et dans le sous-sol et donc de la recharge de la
nappe (Y. Hountondji, 2008). À l'aide de la reconnaissance et la
cartographie des unités de paysages à partir des images
satellitaires, une analyse sur le long terme est faite afin de mieux cerner les
changements environnementaux dans la région sahélienne (D. Brami,
2006). En effet, la première utilisation des Systèmes
d'Information Géographique (SIG) en relation avec le couvert
végétal remonte aux débuts de la technologie des SIG dans
les années 1960 et 1970. À l'époque, les applications
liées au couvert végétal étaient principalement
axées sur la cartographie et la surveillance environnementale. Aux
besoins classiques de suivi des aménagements forestiers et de
communication entre les différents acteurs de la filière «
forêt-bois », s'ajoutent une volonté de la part des
responsables de la planification de disposer d'informations sur
l'évolution qualitative et quantitative des ressources
forestières, à différentes échelles de temps et
d'espace (E. Andre et al., 2004). Les techniques de cartographie et
d'estimation de la ressource à partir de la
télédétection évoluent dans une perspective de
produire aux gestionnaires, ou à des fins de recherche et
développement, une information suffisamment précise et
exploitable. Aux technologies du domaine optique qui s'améliorent pour
la cartographie et la distinction des essences, s'ajoutent maintenant celles du
Lidar et du Radar orientées sur l'amélioration des
méthodes pour fournir des données spatialisées sur la
hauteur et la densité de la forêt, et donc d'estimation des
volumes de bois (V. Cheret, 2016). À travers l'opération de
télédétection spatiale appliquée à la
recherche géographique en milieu tropical aride et semi-aride, les
images spatiales présentent l'usage qui peut être fait des
données issues de la télédétection en vue de
l'inventaire général de territoires vastes et encore
insuffisamment connus dans certains de leurs aspects (Y. Poncet, 1986).
1.1.2.1. Télédétection dans l'analyse
de la végétation
La télédétection permet de mesurer
à distance le rayonnement réfléchi par le soleil d'une
surface, afin de déterminer les caractéristiques physiques et
biologiques de cette surface (J. Durand, 2019). Chaque satellite de
télédétection a ses propres caractéristiques
techniques qui conditionnent son utilisation : la durée de vie du
satellite, la résolution spatiale (finesse de l'image), la
résolution temporelle (le temps de retour du satellite) et les
propriétés spectrales du capteur (longueurs d'onde
mesurées). Comme l'avait mentionné J. Durand, (2019), la
télédétection est un procédé permettant
l'analyse d'imagerie aérienne ou satellitaire. Les images sont acquises
à l'aide des capteurs passifs ou actifs, dont la procédure est la
suivante :
·
15
le sol étudié reçoit des rayonnements
électromagnétiques provenant du soleil ;
· le sol (ainsi que l'atmosphère) absorbe une
partie du rayonnement qu'il a reçu puis diffuse les rayonnements non
absorbés ;
· les capteurs du satellite reçoivent les
rayonnements diffusés ;
· le satellite transmet par voie Hertzienne l'ensemble
des valeurs de luminance obtenues à une station sur Terre.
Le niveau de traitement varie en fonction des organismes,
certains fournissent plusieurs niveaux de traitement.
Le Landsat-1 en 1972 avec une résolution de 80m
était le premier satellite utilisé pour la mesure d'onde. Afin,
de distinguer la végétation des autres occupations du sol, il
faut s'intéresser à la signature spectrale de la surface foliaire
des plantes. La végétation reflète une part importante des
longueurs d'ondes du proche-infrarouge et absorbe le rouge, ce qui la
différencie des autres types de surface (J. Rouse et al., 1974
cités par J. Lebrun, 2022). La combinaison et la standardisation des
bandes du rouge et du proche infrarouge se calculent à l'aide d'indices
qui mettent en valeur la végétation. Par exemple, l'indice NDVI
(Normalized Difference Vegetation Index) créé dès 1974,
est largement utilisé pour quantifier l'avancée et le recul du
désert sur la végétation (J. Rouse et al., 1974).
Depuis la résolution spatiale des satellites, les pixels dans une image
se sont affinés et de nouveaux indices sont apparus ce qui réduit
toujours un peu plus les biais et les approximations inhérentes aux
indices et images satellitaires. L'indice de végétation par
différence normalisée, appelé aussi NDVI est
calculé à partir des bandes rouges (R) et proches infrarouge
(PIR). Elle met en valeur la différence entre la bande visible du rouge
et celle du proche infrarouge. NDVI = (PIR-R) / (PIR+R). Selon B. Tychon,
(2016), l'indice de végétation constitue une mesure de la
quantité et de la vitalité de la végétation
présente sur un sol.
En 2006, une étude concernant la
télédétection des caractéristiques de la surface du
sol à partir des segmentations multi-échelles a été
publiée (C. Corbane, 2006). Dans cette étude, l'auteur
étudie l'évolution des états de surface sur les sols de
Roujan, de Kamech et du Puisserguier entre janvier 2004 et mars 2005. Durant
son étude, elle utilise des images aériennes acquises par drone
(résolution spatiale 0.10m) et des images de SPOT5 (taille de pixel : 5
m) pour cartographier les états de surface par
télédétection optique. Elle obtient des précisions
variant de 63% à 80 % en fonction de la date pour les images
aériennes et des précisions de l'ordre de 60 % pour les images
SPOT5
1.1.2.2. État du couvert végétal dans
l'Ouest du Niger
En s'appuyant sur des observations de terrain et
cartographiques pour analyser les indices de la végétation et de
dégradation en milieu cultivé et en zone classée
(dépourvue d'actions anthropiques), dans leur travaux M. Bahari Ibrahim
et al, (2019) montrent que l'analyse de données indique une
tendance au reverdissement dans les zones classées, avec une
augmentation d'au moins 500 % de l'indice de végétation.
Cependant, dans les zones cultivées, deux tendances se dégagent :
l'une montre un reverdissement et une réduction de la
dégradation, tandis que l'autre présente un paradoxe de
reverdissement coexistant avec l'extension des sols dégradés.
Cette dernière tendance peut s'expliquer par l'impact à long
terme des sécheresses des années 1970-1990, ainsi que par les
pratiques de gestion des ressources (I. Bouzou Moussa et al.,
2020).
Dans la période de 1989 à 2020, l'espace
occupé par la végétation ligneuse est passé de
70,11 à 24,24% et de 71,95 à 50,5% respectivement à Simiri
et à Tondikiwindi. La proportion des sols nus est passée de 1989
à 2020, respectivement de 29,8 à 75,2% à Simiri et de
27,93 à 48,47% à Tondikiwindi. L'occupation des sols par les
plans d'eau a évolué de 1989 à 2020 respectivement de 0,09
à 0,39% à Simiri et de 0,12 à 1,03% à Tondikiwindi.
Ces résultats illustrent que, les ressources ligneuses sont en
dégradation dans cette partie du Niger en depit des efforts
effectués pour lutter contre ce phenomène (O. Moussa Abdou et
al., 2022).
Par ailleurs, les agriculteurs nigériens ont
développé des stratégies d'adaptation qui ont
prouvé leur efficacité. Le couvert arboré se densifie et
s'étend grâce à l'émergence d'agrosystèmes
qui favorisent les variétés d'arbres sélectionnées
pour leur résistance à la sécheresse, leur rôle dans
la restauration de l'écosystème et leur utilité pour les
populations locales (J. Hänke et al. 2016 cité par J.
lebrun, (2022). Selon J. Mari Karimoun Ambouta et al., (1996),
certaines zones sont plus difficiles à restaurer que d'autres, notamment
les plateaux latéritiques cuirassés fréquents au Sahel car
leurs sols sont pauvres et peu perméables. Les premiers essais de
banquettes semblent commencer en 1925 en Afrique du Nord, mais c'est surtout
à partir de 1950 que des grandes surfaces sont restaurées avec un
bilan mitigé. Certaines études attestent d'une
amélioration du rendement et une baisse significative de
l'érosion (J. Delwaulle 1973), tandis que d'autres signalent que les
banquettes produisent l'exact inverse de l'effet recherché, une baisse
de la production et une augmentation de l'érosion (B. Heusch 1986). O.
Laminou Manzo et al., (2020) montre l'évolution et les raisons
de cette évolution du couvert végétal. Selon lui,
17
les effets associés au caractère dominant
sableux du sol ont permis l'amélioration de l'état structural et
textural de ce dernier et l'augmentation de l'infiltration et du stockage de
l'eau qui aurait résulté au développement quantitatif et
qualitatif du couvert végétal.
1.1.3. Problématique de recherche
La dégradation du couvert végétal
constitue un problème écologique mondial. Elle a une incidence
directe sur les moyens de subsistance des millions de personnes, surtout les
plus vulnérables habitant dans les zones arides de la planète,
où plus de 500 millions d'hectares de terres sont
dégradées (N. Ishii 2014). Au Niger, la dégradation du
couvert végétal est un facteur important contribuant à la
faible productivité agricole, l'insécurité alimentaire et
à la pauvreté. Ainsi, plus de 200.000 ha (C. Reij, et
al., 2009) des terres arables sont dégradées chaque
année du fait des variabilités climatiques ou des interventions
humaines. On attribue cela aux changements d'usage des sols, et à une
fatigue de ceux-ci, épuisés par des successions de cultures de
moins en moins suivies de phases de repos. La variation de la couverture
végétale peut être aussi expliquée par plusieurs
facteurs dont les activités anthropiques, les aléas climatiques
et environnementaux (A. Kadéba, 2019). L'explosion démographique
de ces dernières décennies entraîne tout un cortège
d'impacts sur l'environnement, dont les plus significatifs sont les pratiques
agricoles non appropriées, la surexploitation des sols et des ressources
hydriques, le surpâturage, le piétinement, les migrations des
populations vers le sud ou vers les noyaux urbains et la sédentarisation
massive des populations nomades (Y. Hountondji, et al..., 2005). Devant les
défis posés par les influences du climat et de l'activité
humaine, divers intervenants se sont engagés dans des initiatives visant
à restaurer la couverture végétale «
aménagements antiérosifs ou techniques de CES/DRS». Ces
actions ont été mises en oeuvre par des acteurs impliqués
dans la préservation de l'environnement, en réponse aux
périodes de sécheresse survenues dans la région du Sahel
nigérien en 1973 et 1984, comme indiqué par M. Bahari Ibrahim
(2021). Néanmoins, même avec les résultats positifs
découlant de la mise en oeuvre et de l'étude de ces techniques,
il demeure des aspects à améliorer en ce qui concerne l'entretien
de ces pratiques par les divers acteurs. Ceci est crucial pour atténuer
la dégradation continue du couvert végétal. En effet,
Niamey et ses environs ne font pas exception. Les écosystèmes
situés aux alentours de la ville de Niamey subissent d'énormes
mutations dans le temps et l'espace. C'est dans cette optique que s'inscrit la
présente étude dont l'intitulé est «
Dynamique du couvert végétal autour de la ville de Niamey
dans un rayon de 75km ». Il s'agit d'effectuer le diagnostic du
couvert végétal qui permettra de connaître non seulement
18
l'état du couvert végétal et son
évolution de la période de référence (1990)
à la période de surveillance (2020) mais aussi, d'évaluer
les causes et conséquences de la mutation observée au fil du
temps sur le couvert végétal. Celles-ci aidera sans doute les
décideurs à mieux élaborer des stratégies de
planification et d'adaptation à cette zone en vue de mieux orienter les
investissements structurants sur le territoire.
Pour mieux aborder cette problématique, les questions de
recherche suivantes sont posées. Question principale
Comment se traduit l'évolution du couvert
végétal autour de Niamey dans un rayon de 75 km ces
dernières décennies ?
De cette question principale découle les questions
subsidiaires suivantes :
· Quel est l'état du couvert
végétal et des usages de 1990 à 2020 autour de la ville de
Niamey (rayon de 75km) ?
· Quels sont les facteurs mis en cause dans la dynamique
du couvert végétal autour de la ville de Niamey ?
· Quelle est la particularité du couvert
végétal autour des sites aménagés ?
· Quelles sont les perspectives pour une gestion plus
durable du couvert végétal autour de la ville de Niamey ?
Hypothèse principale
Le couvert végétal autour la ville de Niamey
dans un rayon de 75 km se dégrade de plus en plus malgré les
actions de restauration entreprises.
Hypothèses subsidiaires
· Le couvert végétal se dégrade de
plus en plus autour de Niamey depuis 1990 et de grande mutation s'observe dans
l'utilisation des sols.
· Le déficit pluviométrique et
l'exploitation de la réserve forestière, accélèrent
l'évolution du couvert végétal et les usages des sols.
· Une régénération du couvert
végétal autour des sites aménagés est
observée ces dernières années.
· Les modes de gestion de préservation de la
végétation passent par l'adoption de bonnes pratiques de
conservation.
Objectif principal
19
L'objectif principal de cette étude est
d'évaluer l'évolution du couvert végétal autour de
Niamey.
Objectifs spécifiques
· Analyser l'évolution du couvert
végétal dans un rayon de 75 km Niamey ;
· Déterminer les principaux facteurs mis en cause
dans la dynamique du couvert végétal dans la zone d'étude
;
· Caractériser la spécificité du
couvert végétal sur les sites aménagés ;
· Proposer un plan de gestion durable du couvert
végétal autour de Niamey.
1.1.4. Méthodologie
Pour mener à bien cette étude, la
démarche méthodologique adoptée est composée de
trois grandes phases qui sont : la phase préliminaire, la phase du
terrain et celle du traitement des données.
La phase préliminaire
considérée comme phase préparatoire a permis de
collecter des données bibliographiques relatives au thème. Un
travail préalable a été mené en vue de rassembler
toute la documentation nécessaire pour l'étude. Cette
étape d'appropriation de la thématique a consisté dans un
premier temps, à la collecte et l'exploitation des documents portant sur
le thème afin de mieux l'appréhender, de cerner la
problématique et de mieux préparer les travaux de terrain.
La phase de terrain est la phase
d'observation du terrain et de collecte de données auprès des
populations.
Elle a été faite à travers des
observations sur le terrain portant sur l'état actuelle du couvert
végétal, des entretiens avec les services techniques
impliqués dans la gestion et la restauration de l'environnement
notamment, le service des eaux et forêts (Direction régional de
l'environnement) et avec la population de quatre villages notamment avec les
chefs des villages et un groupe de 5 adultes (âgé de 30 à
60 ans) dans chacun de 4 villages. Également, pour mieux cerner les
facteurs qui interviennent dans la dynamique du couvert végétal,
les données pluviométriques ont été
utilisées pour évaluer le rôle du climat.
20
La phase du traitement des données a
porté sur la réalisation des cartes d'occupation et d'utilisation
de sol et les calculs d'indice de végétation (NDVI) à
travers une étude diachronique avec un pas de décalage de 10 ans
pour les trois premières années étudiées. Ce
décalage est motivé par l'instabilité climatique et de la
biodiversité dans la zone pendant la période d'étude.
Puis, pour les deux dernières années, un pas de 5 ans a
été mis entre les années pour raison d'une forte action de
restauration des terres qui a eu lieu durant la période d'étude.
Cette phase nous a permis d'appréhender l'état du couvert
végétal et des usages du sol depuis 1990 à 2020. La
superposition des sites aménagés sur la situation actuelle (2020)
nous a permis d'appréhender l'état du couvert
végétal sur les sites aménagés.
Méthodes et outils de vérification de la
première hypothèse
Dans le cadre de cette étude, quatre images
(scènes) ont été téléchargées sur le
site d'USGS. Ces images ont servi à la réalisation des cartes
d'occupation et d'utilisation des sols. Les caractéristiques des images
satellitaires sont indiquées dans le tableau 1.
Tableau 1: Caractéristiques des images
utilisées
Niveaux
|
Noms
|
Mois et années
|
Résolution (Spatiale/ Spectrale)
|
LE05_L1TP
|
Landsat 5
|
02/1990
|
30 mètre/ 8 Bit
|
LE07_L1TP
|
Landsat 7
|
02/2000
|
30 mètre/ 8 Bit
|
LE07_L1TP
|
Landsat 7
|
02/2010
|
30 mètre/ 8 Bit
|
LE08_L1TP
|
Landsat 8
|
02/2015
|
30 mètre/ 8 Bit
|
LE08_L1TP
|
Landsat 8
|
02/2020
|
30 mètre/16 Bit
|
Ces images ont été traitées en utilisant
une composition classique de trois bandes (4, 3, 2) pour Landsat 5 et 7) et (5,
4, 3 pour Landsat 8) en fausses couleurs infrarouges à l'aide du
logiciel Arc GIS 10.4. Les unités ont été définies
et hiérarchisées suivant des classes thématiques (plan
d'eau, fleuve Niger, riziculture, savane arbustive, savane arborée,
kori, culture pluviale, plateau et ville de Niamey) conformément
à la Nomenclature d'Occupation des Sols du Niger (OSS 2015). L'indice de
végétation par différence normalisée (NDVI) qui
varie de 0 à 1 a été calculé à partir des
bandes rouges (R) et proches infrarouge (PIR).
Formule : NDVI = (PIR-R) / (PIR+R).
Selon B. Tychon, (2016), l'indice de végétation
constitue une mesure de la quantité et de la vitalité de la
végétation présente sur un sol.
Acquisition des données 1990-2020
Traitement des données
Classification supervisée
ROI (Région of Interest)
Maximum Likelihood Classification (MLC)
Prétraitement des données
Correction radiométrique
Masquage des nuages et des ombres
Post-traitement
Précision
Exactitude
|
|
|
Cartes d'occupation des sols et utilisation des terres
1990-2020
|
21
Figure 1: Démarche méthodologique de la
réalisation des cartes d'occupation des sols
Méthodes et outils de vérification de la
deuxième hypothèse
Pour vérifier notre seconde hypothèse, une
superposition des 52 sites de récupération des terres a
été faite avec la situation de 2020. L'analyse de la
superposition a permis de mieux appréhender l'évolution du
couvert végétal sur les sites.
Méthodes et outils de vérification de la
troisième hypothèse
Les données climatiques notamment celles des
précipitations ont été utilisées afin de
vérifier l'hypothèse portant sur les facteurs de
dégradation du couvert végétal et l'usage
accéléré du sol au cours des années
antérieures. L'analyse des données pluviométrie de 30 ans
(19902020) de la ville de Niamey et ses environs a permis d'apprécier
l'évolution du cumul annuel des précipitations. Cette analyse a
été corrélée avec l'évolution du couvert
végétal dans la zone d'étude. L'analyse a
été faite dans le logiciel Excel 2013.
Outre cette analyse, des entretiens ont été
effectués avec des services techniques en charge du suivi de
l'environnement, dans les villages (Kouré, Karma, Damari et Karey Gorou
) et avec les transporteurs du bois afin d'avoir des informations sur
l'évolution de la couverture végétale et l'état de
dégradation. Le choix de ces localités a été
motivé par leur position géographique par rapport à la
ville de Niamey et leurs caractéristiques biophysiques. Ce choix a
été aussi guidé par les services de protection de
l'environnement notamment, la Direction de l'environnement de Niamey et la
brigade qui s'occupe du contrôle de l'exploitation de bois.
Les informations collectées ont été
traitées grâce au logiciel d'analyse qualitative Nvivo.
Méthodes et outils de vérification de la quatrième
hypothèse
Pour vérifier l'hypothèse selon laquelle, les
modes de gestion de préservation de la végétation passent
par l'adoption des bonnes pratiques de conservation, une analyse
bibliographique des documents existants et les observations terrain ont
été réalisées. Enfin, la synthèse des
différents résultats a permis de proposer les alternatives de
gestion possibles de préservation de la végétation autour
la ville de Niamey.
II. Présentation de la zone d'étude
Cette partie traite de la localisation de la zone d'étude,
de ses caractéristiques physiques (géomorphologie, hydrologie,
climat) et socioéconomiques.
La zone qui fait l'objet de cette étude se situe à
l'ouest du Niger et est comprise entre 13°20' et 13°40' de latitude
Nord et 2°00' et 2°06' de longitude Est. Elle couvre la ville de
Niamey et ainsi que sa périphérie en rive gauche et droite dans
un rayon de 75 Km (Carte N°1).
Carte 1 : Carte de localisation de la zone
d'étude
1.2.1 Climat
Le climat de la ville de Niamey est de type sahélien
selon la classification de Koppen (P. Estienne et A. Godard, 1970). Il se
caractérise par deux saisons :
- une saison sèche, d'Octobre à Mai, durant
laquelle souffle un alizé sec, chargé de poussières,
appelé harmattan ;
- une saison des pluies, de Juin à Septembre,
caractérisée par des précipitations
irrégulières, parfois intenses, apportées par le flux de
mousson.
Le caractère semi-aride du climat est confirmé
par la valeur de l'indice de De Martonne, 13 à Niamey à 13,30 de
latitude (P. Estienne et A .Godard, 1970).
Les températures sont extrêmement
élevées, avec des minimales avoisinant les 23°C et des
maximales fluctuant entre 35 et 38°C en octobre. De Novembre à
Janvier, les températures minimales descendent à 12°C. La
moyenne annuelle de la température se situe aux alentours de 29°C.
Pendant la période de mai à juin, elles peuvent atteindre 42
à 45°C (PDC, 2014).
La saison des pluies à Niamey dure
généralement de Juin à Septembre. Les
précipitations annuelles sont enregistrées pendant cette
période. Les pluies sont généralement intermittentes et
souvent sous forme d'averses intenses et de courtes durées,
accompagnées parfois d'orages. Les températures peuvent
être légèrement plus basses pendant cette période en
raison de l'effet de refroidissement des pluies. Les précipitations
annuelles à Niamey sont relativement faibles, avec une moyenne d'environ
500 à 600 millimètres (S. Vassolo, et al., 2015) par an.
Les pluies sont souvent irrégulières d'une année à
l'autre, ce qui peut entraîner des variations dans la
disponibilité des ressources en eau et dans les conditions agricoles.
1.2.2 Unités paysagères
Le paysage de la ville de Niamey est composé de deux
formations géologiques. Le socle cristallin et la couverture
sédimentaire. Ces deux formations contribuent à la
géomorphologie de la région et à son paysage (I. Bouzou
Moussa et al., 2016). Le relief présente des pentes faibles de
l'ordre de 2 à 3%. Les sommets sont constitués par des fragments
de la cuirasse ferrugineuse et des grès argileux. On observe
également au niveau des obstacles, des couches sablo-argileuses qui
recouvrent une partie de la surface des plateaux (I. Ousseini et al.,
1994). Ces formations divisent la région en deux rives : droite et
gauche. La rive gauche est le domaine des plateaux et la terrasse ferrugineuse
T1 sur laquelle est établie la ville alors que sur la rive droite, les
plaines constituent l'essentiel des formes du relief bien qu'ils subsistent
quelques buttes et plateaux, la ville étant développée sur
la moyenne terrasse T3 (G. Sanda, 2010).
Les formations végétales de type brousse
tigrée se caractérisent par l'alternance de bandes de
végétation dense et des plages des sols nus constituant
l'impluvium nécessaire aux bandes végétalisées.
Cette végétation est située essentiellement sur les
surfaces des plateaux gréseux.
25
Les espèces les plus dominantes sont les
combrétacées telles que : Combretum micranthum, Combretum
glutinosum, Combretum nigricans, mais aussi Guiera senegalensis.
Ce type de formation naturelle (Brousse tigrée) constitue la source
principale d'approvisionnement en bois d'énergie pour les centres
urbains (Niamey) et les villages ruraux (P. Montagne et al 2017).
La végétation observée sur les talus dans
la ville de Niamey est de type herbacé, notamment des herbes, et des
plantes à fleurs. Ce type de végétation est observé
sur le glacis (Acacia, Euphorbe, Graminée).
Dans les plaines alluviales de Niamey, on peut observer une
variété des types des végétations adaptées
aux conditions spécifiques de ces zones sujettes aux inondations
saisonnières et aux sols riches en sédiments fluviaux
(végétation riparienne, plantations d'arbres).
1.2.3. Eaux de surface
Les eaux de surface de la ville de Niamey, sont
étroitement liées au fleuve ainsi qu'aux précipitations et
aux réseaux hydrographiques locaux. Ce réseau fonctionne avec un
régime des pluies saisonnier avec une saison des pluies qui
s'étend généralement de Mai à Septembre. Pendant
cette période, les précipitations sont plus importantes et
peuvent entraîner des crues importantes du fleuve Niger et des
rivières locales.
Le fleuve Niger est le principal cours d'eau qui traverse la
ville de Niamey. Il est vital pour la vie économique et sociale de la
région. Le fleuve Niger est aussi utilisé comme source d'eau
potable, de pêche, de transport fluvial et d'autres activités
récréatives. Outre le fleuve Niger, Niamey est également
traversée par plusieurs cours d'eau plus petits qui sont des affluents
du fleuve. Ces affluents sont généralement saisonniers et peuvent
être secs pendant la saison sèche. Ils contribuent au drainage
local (I. Mamadou, 2012).
Le long de ce réseau hydrographique se développe
des fourrées rupicoles. 1.2.4. Démographie
Selon la projection de l'INS, la population de Niamey
dépasse actuellement un million (1.407.635) d'habitants (INS, 2022). La
ville continue de croître rapidement en raison de l'urbanisation et de
l'attraction qu'elle exerce en tant que centre économique et
administratif du pays. Niamey est une ville cosmopolite où se
côtoient différents groupes ethniques. Les principales
communautés ethniques présentent à Niamey incluent les
Haoussa, les Zarma-
26
Songhaï, les Peuls, les Touaregs, les Kanuri, les
Gourmantché, les Toubous, ainsi que d'autres groupes minoritaires. La
figure 2 présente l'évolution de la population de Niamey de 1988
à 2022
Population
1026848
707951
397437
1988 2001 2012 2022
1407635
1 2 3 4
Figure 2: Évolution de la population de
Niamey
1.2.5. Activités socio-économiques
On note des variétés d'activités
économiques. La ville abrite des commerces, des marchés, des
industries, des services gouvernementaux, des institutions éducatives,
des organisations non gouvernementales et d'autres secteurs
d'activité.
a) Agriculture
Les activités agricoles à Niamey et dans ses
environs sont variées et jouent un rôle crucial dans
l'économie locale ainsi que dans la subsistance des populations. Les
principales activités agricoles à Niamey et dans ses environs
notamment les céréales sont essentiellement pour la
sécurité alimentaire des habitants. Le long du fleuve Niger
représentent une énorme potentialité pour la production
des légumes tels que la tomate, l'oignon, la carotte, le choux et le
poivron grâce à l'irrigation. Ces terres fertiles offrent un
potentiel considérable pour le développement de cultures
diversifiées, favorisant ainsi la sécurité alimentaire et
la croissance économique dans la région. Niamey est connue pour
sa production des fruits tels que les mangues, les oranges, les papayes, les
citrons et les pamplemousses. De plus, des espèces à usages
multiples tels que le karité et le moringa sont également
cultivées pour leurs propriétés nutritives et
médicinales.
b)
Élevage
L'élevage des petits et gros ruminants et des
volailles dans des zones résidentielles et dans les
périphéries de la ville est pratiqué. Cela fournit une
source de viande et des produits laitiers locaux. Niamey abrite
également un marché à bétail, où les
éleveurs de la ville vendent des animaux vivants, tels que des bovins,
des chameaux et des ânes. L'élevage bovin est répandu
à Niamey. Les bovins sont élevés pour leur viande, leur
lait et d'autres produits dérivés tels que le cuir.
L'élevage caprin et ovin est également courant à Niamey.
Les chèvres et les moutons sont élevés pour leur viande,
lait et leur peau. Ils sont souvent élevés par les populations
locales. L'élevage des volailles, y compris les poules, les canards et
les dindes, est répandu à Niamey. Les volailles sont
élevées pour leur viande et leurs oeufs, qui sont des sources
importantes des protéines pour la population.
c) Pêche
La pêche dans le secteur de Niamey est ancrée
dans la vie quotidienne de la population locale. Le fleuve Niger, qui traverse
la ville, abrite une variété de poissons tels que le capitaine,
le tilapia, le poisson-chat et d'autres espèces endémiques. Les
pêcheurs locaux utilisent une gamme de techniques traditionnelles, telles
que les filets, les nasses et parfois les lignes, pour capturer ces poissons
(B. Moussa et al., 2022). Les mêmes auteurs soulignet que la
pêche se pratique sur le fleuve Niger dans les bassins de pêche de
Goudel, Gamkallé et Néni Goungou. Elle est affectée
aujourd'hui par des aléas climatiques en particulier les fortes
chaleurs, l'étiage précoce, l'ensablement, etc.
d) Exploitation de la
végétation
Niamey abrite 49 marchés ruraux de bois cités
par les transporteurs (SDACD-N 2016) où le bois et les produits
dérivés du bois peuvent être achetés et vendus.
Cela, inclut des produits tels que le bois de chauffe et de service, le
charbon, des sculptures, des objets artisanaux et d'autres articles en bois.
Cependant, il est important de noter que la majorité de ces produits
proviennent souvent des zones environnantes de la ville de Niamey et non
directement de la ville de Niamey elle-même. Selon (SDACD-N
2016), le bois énergie est le combustible le plus utilisé au
Niger et en particulier à Niamey. Chaque année, il est
consommé plus de 300.000 tonnes soit l'équivalent d'une surface
forestière de près de 85.000 hectares qui seraient coupés
à blanc (FONABES, 2017).
Dans le cadre des initiatives de protection de l'environnement
et de lutte contre la déforestation, des programmes de reboisement et de
gestion forestière sont mis en place à Niamey et dans ses
environs. Ces programmes visent à préserver les ressources
forestières, à promouvoir la régénération
des arbres et à encourager une utilisation durable du bois (A.
28
Karimou et al., 1997). Les autorités locales
et les organisations de conservation mènent des campagnes de
sensibilisation pour promouvoir la conservation des ressources
forestières, y compris la réduction de la consommation de bois de
chauffage et la promotion d'alternatives durables. Il est important de noter
que l'exploitation du bois peut avoir des implications environnementales,
sociales et économiques (A. Boubacar et al, 2017). Il est
crucial de veiller à ce que les activités liées au bois
soient effectuées de manière légale et durable, en
respectant les réglementations et en favorisant la gestion responsable
des ressources forestières pour assurer leur conservation à long
terme (P. Montagne et al, 1997).
29
Chapitre II : Dynamique du couvert végétal
autour de Niamey dans un rayon de 75 km
Ce chapitre présente d'une part la dynamique du couvert
végétal de 1990 à 2020 à travers une cartographie
basée sur la télédétection et d'autre part, les
principaux facteurs mis en cause dans l'évolution du couvert
végétal autour de la ville de Niamey.
2.1. État du couvert végétal et des
usages du sol depuis 1990
2.1.1. Évolution de l'indice normalisé de
végétation (NDVI)
Le couvert végétal a connu des périodes de
mutation de 1990 à 2020. Cette évolution est marquée par
des périodes d'amélioration et de réduction du NDVI
(figure N°3).
0,07
0,06
0,05
moyenne
NDVI
0,04
0,03
0,02
0,01
0
1990 2000 2010 2015 2020
Année
Figure 3: Évolution du NDVI moyen de 1990 à
2020
Source : Landsat (1990-2020)
Il ressort de la figure 3, une fluctuation de NDVI entre 1990
à 2020 caractérisée par un indice plus élevé
en 1990 qui décroit progressivement de 2000 à 2010. Cette
décroissance est suivie par une reprise en croissance de l'indice de
2015 à 2020. En 1990, le NDVI moyen traduit une couverture
végétale plus importante. Celle-ci, s'est dégradée
progressivement pour atteindre son plus bas niveau en 2010. À partir de
2015, on assiste à un retour progressif de la végétation,
sans atteindre son niveau des années 1990.
2.1.2. État du couvert végétal et des
usages des sols entre 1990 et 2000
L'année 1990 se révèle être une
période de grande importance dans l'analyse de l'occupation du sol.
À cette époque, la savane arborée régulière
dominait le paysage, couvrant jusqu'à 37,76 % de la superficie totale de
la zone d'étude. Cette vaste étendue de savane était
principalement caractérisée par des espèces de
graminées, situées dans les villes sud-ouest de la zone
d'étude, en grande partie sur les plateaux. La faible présence
humaine, représentant seulement 0,06 % de l'occupation,
témoignait d'un environnement encore largement préservé.
De plus, la culture pluviale couvrait 26,05 % de la superficie, soulignant
l'importance de l'agriculture dans la région.
La classe de savane arbustive régulière et
dégradée occupait également une place significative dans
ce paysage. Cependant, cette classe se localisait davantage au sud-sud-ouest,
sur les plateaux, et était caractérisée par des
espèces des graminées. En troisième position, on trouvait
les forêts rupicoles et les vergers, principalement le long des cours
d'eau et des rivières. Cette classe se composait des galeries
forestières et des vergers fruitiers, et était également
utilisée pour des pratiques telles que le maraîchage, bien que ne
représentant que 3,04 % des unités.
L'année 2000 quant à elle, se caractérise
par une relative stabilité de l'occupation du sol dans la zone
d'étude. Néanmoins, il convient de noter une légère
régression au niveau de la classe de végétation naturelle,
principalement due à la dégradation du couvert
végétal. Les cultures pluviales, en revanche, ont
enregistré une augmentation significative, passant de 26,05 % à
34,03 % de la superficie totale, soit une augmentation de plus de 8 %. Cette
évolution met en évidence les changements dans les pratiques
agricoles au fil des années.
Le passage de 1990 à 2000 a engendré des
modifications notables dans diverses unités d'occupation du sol,
certaines connaissant une régression tandis que d'autres ont connu une
augmentation. Pour mieux comprendre ces évolutions, la Carte N°2,
présente une comparaison des cartes d'occupation et d'utilisation des
terres de 1990 à 2000, offrant ainsi une perspective visuelle des
changements survenus au cours de cette décennie cruciale. Cette analyse
cartographique permettra de mieux appréhender la dynamique de
l'occupation du sol
dans la région.
Carte 2: Comparaison des cartes d'occupation et
d'utilisation du sol de 1990 à 2000
Le tableau 2, présente l'évolution des
superficies des différentes classes d'occupation des sols de 1990
à 2000. En analysant ces chiffres, plusieurs observations sont à
noter : 370978,20 ha de la classe de savane arbustive régulière
sont restés stables. En revanche, en 2000 cette classe a
régressé de 2,33 % de sa superficie totale qui était de
37,90 % en 1990, la classe de savane arbustive dégradée a
également conservé 261985,39 ha entre 1990-2000 et a suivi une
perte de 6,13 % de sa superficie totale qui était de 32,59 % en 1990. La
superficie des cultures pluviales a subi des modifications significatives entre
1990 et 2000. Cette classe a connu une augmentation de 7,55 % de sa superficie
totale, mais a conservé 289597 ha de cette même superficie entre
1990 et 2000. Les fourrées rupicoles ont également connu une
légère régression, avec une diminution de 0,38 % de leur
superficie au cours de cette période et a conservé 15705,29 ha ;
cette tendance de régression est générale pour certaines
autres classes, notamment le Fleuve Niger, la riziculture et les cours d'eau ;
d'autres classes ont enregistré des progressions, comme la ville de
Niamey, les Kori et les Mares.
Ces données soulignent les changements importants qui
ont eu lieu dans la répartition des classes d'occupation des sols entre
1990 et 2000, mettant en lumière l'impact des activités humaines
et des facteurs environnementaux sur ces transitions. Il est essentiel de
comprendre ces évolutions pour mieux orienter les politiques de gestion
des terres et de préservation de l'environnement dans la
région.
Tableau 2: Comparaison des superficies d'occupation des
sols de 1990 à 2000 (ha)
1990/2000
|
Strate arbustive régulière
|
Strate arbustive dégradée
|
Culture pluviale
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
Kori
|
Mare
|
Fleuve Niger
|
Ville de Niamey
|
Riziculture
|
Cours d'eau
|
Total 1990
|
Strate arbustive
régulière
|
370978,20
|
126801,87
|
140698,39
|
8346,91
|
90,44
|
306,85
|
145,81
|
124,92
|
22,44
|
14,16
|
669530,029
|
37,91
|
Strate arbustive
dégradée
|
139776,89
|
261985,3
|
167322,67
|
2503,6
|
142,69
|
170,46
|
67,73
|
683,49
|
24,88
|
13,62
|
575663,47
|
32,59
|
Culture pluviale
|
104265
|
71613,60
|
289597
|
1779,21
|
208,76
|
235,71
|
3,12
|
384,30
|
3,12
|
12,14
|
468302,012
|
26,51
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
12103,79
|
6259,5
|
3343,54
|
15705,29
|
19,68
|
75,50
|
627,34
|
104,90
|
386,26
|
0,89
|
38606,74
|
2,18
|
Kori
|
13,14
|
6,84
|
19,30
|
0,0003887
|
3,24
|
0,061
|
0
|
0
|
0
|
0
|
142,6
|
0,008
|
Mare
|
233,89
|
66,18
|
246,48
|
36,68
|
0,74
|
157,79
|
0,49
|
0,44
|
0
|
|
742,72
|
0,042
|
Fleuve Niger
|
136,09
|
171,55
|
239,36
|
2227,66
|
0,09
|
16,04
|
4962,95
|
0,22
|
32,78
|
0,18
|
9780,97
|
0,55
|
Ville de Niamey
|
411,96
|
68,35
|
2,99
|
272,08
|
0,146
|
2,9
|
267,14
|
2,01
|
1,62
|
0
|
1029,24
|
0,058
|
Riziculture
|
311,23
|
207,77
|
36,87
|
767,71
|
2,89
|
6,055
|
4,46
|
17,20
|
54,26
|
0
|
1408,47
|
0,079
|
Cours d'eau
|
205,59
|
164,37
|
134,84
|
155,35
|
1,76
|
10,31
|
20,37
|
2,14
|
0,34
|
3,75
|
698,85
|
0,039
|
Total 2000
|
628435,84
|
467345,45
|
601641,48
|
31794,53
|
470,48
|
981,71
|
6099,44
|
1319,67
|
525,74
|
44,76
|
1765905,14
|
100
|
35,58
|
26,46
|
34,06
|
1,80
|
0,026
|
0,055
|
0,34
|
0,074
|
0,029
|
0,002
|
100
|
0
|
2.1.3. État du couvert végétal et des
usages des sols entre 2000 et 2010
L'année 2000 a marqué le début d'une
série de changements notables dans la répartition des couverts
terrestres. Initialement, cette année a enregistré une
légère régression de la couverture végétale,
tandis que les zones de culture et d'habitat ont montré une tendance
à la croissance, comme le démontre le tableau N°3.
Cependant, cette situation a considérablement évolué de
manière préoccupante en 2010.
L'année 2010 se distingue par une dégradation
significative de la couverture végétale et une augmentation
marquée des zones des cultures, marquant ainsi un tournant dans
l'évolution du paysage. La catégorie de savane arborée
régulière est passée de 36,1% en 2000 à seulement
10,38% en 2010, soit une régression impressionnante de 26% de la
superficie totale. Cette réduction drastique de la superficie de cette
classe végétative est un signal alarmant de la perte de
biodiversité et des défis environnementaux auxquels nous sommes
confrontés.
En revanche, la catégorie de savane arborée
dégradée a augmenté de 3,4%, passant de 26,74% en 2000
à 29,78% en 2010. Cette augmentation peut refléter des dynamiques
de dégradation des terres ou des activités humaines impactant
cette classe.
De plus, la catégorie de culture pluviale a connu une
augmentation significative, passant de 34,03% en 2000 à 57,23% en 2010,
soit une croissance de 23,3%. Cette expansion des terres cultivées
témoigne de l'importance de l'agriculture pluviale dans la
région, mais soulève également des questions sur la
durabilité de ces pratiques et leur impact sur l'environnement.
Pour une analyse visuelle des changements entre 2000 et 2010,
la carte N°3 compare les cartes d'occupation et d'utilisation des sols.
Cette représentation spatiale est essentielle pour comprendre les
évolutions territoriales et planifier des actions de conservation et de
gestion appropriées face à ces transformations.
Carte 3: Comparaison des cartes d'occupation et
d'utilisation du sol de 2000 à 2010
L'analyse des données révèle des
tendances significatives en termes de variation de superficie des
différentes unités entre 2000 et 2010. Le total des gains en
ligne et des pertes en colonne nous offre un aperçu précis de ces
évolutions.
Il est particulièrement intéressant de noter que
la classe savane arbustive régulière a enregistré une
régression nette de 26,23 % de sa superficie en 2000, mais a
conservé 137.803 ha en 2010. Cette variation substantielle
témoigne d'une dynamique évolutive dans
l'écosystème de cette classe.
De même, la classe savane arbustive
dégradée a connu une croissance de 3,22 % au cours de la
décennie. Cependant, il est crucial de noter que, dans l'ensemble, la
superficie conservée de cette classe est de 275.684 ha en 2010. Ces
chiffres mettent en évidence l'impact des changements environnementaux
sur cette classe spécifique.
Les cultures pluviales, quant à elles, ont
enregistré un regain impressionnant de 34,21 % de leur superficie
pendant la période. La classe fourrées rupicoles/vergers a vu sa
superficie diminuer de 0,78 %. La ville de Niamey a connu un gain exceptionnel
de 0,25% de sa superficie total.
Il convient de noter que ces dynamiques ne se limitent pas
à ces classes spécifiques, mais sont susceptibles de se
reproduire dans d'autres unités. L'ensemble de ces observations met en
lumière l'importance de comprendre ces variations de superficie dans le
contexte de la gestion des ressources et de la préservation de
l'environnement.
Tableau 3 : Comparaison des superficies d'occupation des
sols de 2000 à 2010 (ha)
2000/2010
|
Savane arborée régulière
|
Savane arbustive dégradée
|
Culture pluviale
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
Kori
|
Mare
|
Riziculture
|
Fleuve Niger
|
Cours d'eau
|
Ville de Niamey
|
Total 2000
|
%
|
Savane arborée
régulière
|
137803
|
162423
|
339419
|
5804,66
|
93,13
|
163,33
|
723,72
|
18,19
|
14,33
|
2637,29004
|
649099,65
|
36,75
|
Savane arbustive dégradée
|
29807,69
|
275684
|
160293
|
3324,44
|
64,19
|
344,13
|
519,23
|
16,19
|
64,05
|
1204
|
471320,92
|
26,69
|
Culture pluviale
|
10451,29
|
85102,5
|
507469
|
559,39
|
317,076
|
275,85
|
27,34
|
3,58
|
0,24
|
46,91
|
604253,17
|
34,21
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
7529,27
|
4357,29
|
2849,06
|
9697,07
|
0,74
|
16,17
|
3519,31006
|
3052,66
|
19,06
|
892,46
|
31933,09
|
1,8
|
Kori
|
6,56
|
168,85
|
204,8
|
4,72
|
76,93
|
7,94
|
0
|
0
|
0
|
2,98
|
472,78
|
0,026
|
Mare
|
88,18
|
106,16
|
42,022
|
112,22
|
4,482
|
556,37
|
31,1959
|
1,64
|
9,13
|
28,25
|
979,64
|
0,055
|
Riziculture
|
47,97
|
104,07
|
7,78
|
153,15
|
0
|
0
|
184,800995
|
14,84
|
0
|
11,59
|
524,20
|
0,029
|
Fleuve Niger
|
3,24
|
0,3
|
0,0027
|
97,47
|
0
|
0
|
17,6679001
|
5833,29
|
1,3
|
0,0089
|
5953,27
|
0,33
|
Cours d'eau
|
0,087
|
0,7
|
0
|
10,71
|
0
|
0,14
|
1,02312
|
0,54
|
31,73
|
0,07
|
45,00012
|
0,0025
|
Ville de Niamey
|
49,64
|
275,82
|
19,57
|
53,61
|
0
|
0,97
|
11,1625004
|
1,33
|
1,3
|
905,4
|
1318,80
|
0,074
|
Total 2010
|
185786,92
|
528222,72
|
1010304,25
|
19817,5
|
556,57
|
1201,6
|
5035,46
|
8942,32
|
141,18
|
5729,001
|
1765900,55
|
100
|
10,52
|
29,91
|
57,21
|
1,12
|
0,031
|
0,06
|
0,28
|
0,5
|
0,0079
|
0,32
|
100
|
0
|
2.1.4. État du couvert végétal et des
usages des sols entre 2010 et 2015
L'année 2010 a marqué un tournant très
significatif, avec la classe zone de culture dominant le paysage,
représentant plus de la moitié des unités, soit une
impressionnante proportion de 57%. Cette transformation majeure reflète
probablement l'impact de l'expansion des activités agricoles et des
pressions liées à l'urbanisation.
Cependant, à partir de 2015, une observation
essentielle s'impose : un renouveau du couvert végétal par
rapport à l'année 2010. Cela, suggère des dynamiques
environnementales et de gestion des ressources qui méritent une
attention particulière.
En 2015, plusieurs tendances marquent cette évolution.
D'abord, on note une croissance significative des zones des cultures et de la
ville de Niamey, mettant en évidence l'influence de l'expansion urbaine
et des activités agricoles sur le paysage. Cependant, la
végétation elle-même reste relativement stable, avec une
légère augmentation de la superficie de la savane arbustive
régulière, passant de 10,39% à 18,99%. Cette croissance
peut indiquer un potentiel de récupération de cette classe
végétative grâce à des pratiques de gestion plus
durables ou à des mesures de conservation.
De manière similaire, la classe savane arborée
régulière, autrefois a 10,38% en 2010, a connu une augmentation
notable pour atteindre 19,52% en 2015, démontrant ainsi une expansion
significative de cette classe végétative. Cette transformation
peut être liée à des facteurs environnementaux ou à
des initiatives de préservation.
En revanche, la savane arbustive dégradée a subi
une régression marquée, chutant de 29,78% en 2010 à 18,99%
en 2015, soit une perte significative de 10,79%. Cette diminution pourrait
résulter des diverses pressions, notamment la dégradation des
terres ou d'autres facteurs environnementaux.
De plus, les fourrées rupicoles/vergers ont connu une
augmentation de 0,62% par rapport à 2010, témoignant d'une
dynamique spécifique dans cette classe.
Pour mieux comprendre ces changements majeurs, la carte
N°4 compare les cartes d'occupation et d'utilisation des sols de 2010 et
2015. Cela, permet d'analyser visuellement les évolutions et les
tendances spatiales, fournissant des informations essentielles pour une gestion
durable et durable de ces ressources vitales.
Carte 4: Comparaison des cartes d'occupation et
d'utilisation du sol de 2010 à 2015
L'analyse comparative entre les années 2010 et 2015
révèle des transformations notables qui ont eu lieu au cours de
cette période. Plusieurs unités territoriales ont connu des
évolutions significatives, chacune reflétant des dynamiques
spécifiques de changement.
Tout d'abord, la classe savane arborée
régulière a connu une augmentation de 5,4% de sa superficie en
2010. Cette augmentation est révélatrice d'une certaine
résilience de cette classe face aux changements environnementaux, ce qui
peut être dû à des pratiques de gestion plus durables ou
à des conditions favorables.
En revanche, la savane arbustive dégradée a
connu une régression de 4,4% de sa superficie en 2010. Cependant, elle a
conservé 287.278 ha en 2015, marquant ainsi une évolution
complexe suggère des fluctuations au sein de cette classe
végétative et souligne l'importance de surveiller attentivement
les facteurs qui influent sur sa dynamique.
La classe des cultures pluviales a subi un gain de 1,32 % de
sa superficie en 2010, bien que cette évolution fût
accompagnée d'une conservation de 778.256 ha de sa superficie sur la
période 2010-2015. Ces chiffres démontrent que cette unité
a été soumise à des variations significatives et que des
mesures de gestion pourraient être nécessaires pour assurer une
stabilité à long terme.
Dans l'ensemble, la plupart des unités ont connu une
régression de superficie en 2015, illustrant les défis de la
conservation et de la gestion durable des ressources terrestres. Cependant, il
est important de noter que la savane arbustive régulière a fait
exception en enregistrant une augmentation de sa superficie, soulignant
l'importance de comprendre les facteurs qui sous-tendent ces variations pour
une gestion durable de notre environnement.
Tableau 4: Comparaison des superficies d'occupation des
sols de 2010 à 2015 (ha)
2010/2015
|
Culture pluviale
|
Strate arbustive régulière
|
Kori
|
Ville de Niamey
|
Mare
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
Fleuve Niger
|
Cours d'eau
|
Riziculture
|
Strate arbustive dégradée
|
Total
|
Culture pluviale
|
778256
|
94447,6
|
891,8
|
58,4
|
86,69
|
684,91
|
0
|
0
|
68,59
|
135829
|
1010323,03
|
57,21
|
Strate arbustive régulière
|
49695,3
|
101093
|
13,34
|
81,15
|
84,87
|
4059,19
|
0,49
|
0,04
|
231,74
|
30535,69
|
185794,86
|
10,52
|
Kori
|
147,81
|
61,29
|
269,042
|
0
|
0,16
|
0,09
|
0
|
0
|
0
|
78,14
|
556,56
|
0,031
|
Ville de Niamey
|
51,53
|
1246,95
|
0,26
|
3404,57
|
23,002
|
645,25
|
0
|
0,6
|
43,32
|
313,46
|
5728,97
|
0,32
|
Mare
|
312,76
|
131,57
|
0,067
|
0
|
775,12
|
50,57
|
0
|
0,21
|
0,27
|
94,28
|
1364,89
|
0,077
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
1820,26
|
6664,68
|
3,39
|
217,67
|
165,04
|
5985,75
|
41,24
|
8,84
|
954,15
|
3956,4
|
19817,47
|
1,12
|
Fleuve Niger
|
10,1
|
352,39
|
0,061
|
15,61
|
40,03
|
3020,69
|
5060,35
|
2,25
|
410,7
|
30,1
|
8942,33
|
0,5
|
Cours d'eau
|
4,03
|
17,57
|
0
|
0,83
|
0,18
|
55,39
|
1,67
|
51,26
|
0,3
|
9,92
|
141,18
|
0,0079
|
Riziculture
|
75,98
|
1194,31
|
1,24
|
32,88
|
5,8
|
2478,32
|
5,17
|
0,025
|
1030,39
|
211,32
|
5035,46
|
0,28
|
Strate arbustive dégradée
|
156771
|
78868,89
|
60,75
|
1753,35
|
100,53
|
2508,45
|
0
|
0,35
|
883,79
|
287278
|
528225,16
|
29,91
|
Total
|
987144,8
|
284078,31
|
1239,98
|
5564,48
|
1281,47
|
19488,67
|
5108,93
|
63,61
|
3623,28
|
458336,36
|
1765929,94
|
100
|
55,89
|
16,086
|
0,07
|
0,31
|
0,072
|
1,1
|
0,28
|
0,0036
|
0,2
|
25,95
|
100
|
0
|
2.1.5. État du couvert végétal et des
usages des sols entre 2015 et 2020
L'année 2020 a été marquée par un
phénomène remarquable : un retour de la végétation
et une tendance à la récupération totale du couvert
végétal. Ces évolutions révèlent des
dynamiques environnementales et de gestion des terres dignes
d'intérêt.
En particulier, la savane arbustive régulière a
enregistré une augmentation significative de sa superficie, passant de
19,52% en 2015 à 25,12% en 2020. Cette croissance de 5,6% de sa
superficie reflète une reprise remarquable de cette classe
végétative. Ces chiffres suggèrent que des mesures de
conservation ou des conditions environnementales plus favorables ont
contribué à cette récupération, soulignant ainsi
l'importance de préserver et de gérer judicieusement ces
écosystèmes.
D'autre part, la savane arbustive dégradée a
connu une légère régression de seulement 0,1% de sa
superficie en 2020, ce qui indique une relative stabilité. Cependant, il
est essentiel de surveiller attentivement cette classe pour comprendre les
facteurs sous-jacents à cette évolution et veiller à sa
conservation à long terme.
En 2020, la classe zone de culture pluviale domine les autres
catégories, représentant plus de 59% de la superficie totale.
Cette prédominance souligne l'importance de l'agriculture pluviale dans
la région et son rôle clé dans l'utilisation des terres.
Pour une meilleure compréhension des changements
intervenus entre 2015 et 2020, la carte N°5 illustre visuellement ces
évolutions. L'analyse de ces données spatiales est cruciale pour
une gestion durable des ressources naturelles et pour maintenir
l'équilibre entre développement humain et préservation de
l'environnement.
Carte 5: Comparaison des cartes d'occupation et
d'utilisation du sol de 2015 à 2020
Le tableau 5, présente de manière claire la
dynamique des gains et des pertes de superficie des différentes
unités géographiques entre 2015 et 2020. Ces données
révèlent des tendances significatives.
En analysant les chiffres, on remarque que les zones de
culture pluviale ont connu une régression remarquable, avec 13,98 % de
leur superficie. Cependant, cette classe a conservé 740.136 ha au cours
de la période. La savane arbustive régulière, quant
à elle, a également connu une perte de 6 % de sa superficie en
2020. Cette classe a conservé 255.561 ha en 2020.
La situation de la savane arbustive dégradée est
tout aussi préoccupante, avec une modeste augmentation de 3,71 %. Cette
tendance soulève des inquiétudes quant à la
dégradation de l'environnement et à la nécessité de
mesures de conservation.
Il est intéressant de noter que, conformément
aux données du tableau N°5, toutes les unités
géographiques ont enregistré des pertes de superficie
supérieures à leurs gains au cours de la période
2015-2020. Cette situation mérite une analyse plus approfondie pour
comprendre les facteurs sous-jacents à ces tendances
négatives.
Enfin, il convient de souligner la performance de la ville de
Niamey, qui se démarque en enregistrant un gain net de 0,56 % de sa
superficie. Cette réussite relative mérite d'être
examinée pour identifier les pratiques ou politiques spécifiques
qui ont permis cette croissance positive dans un contexte où des
nombreuses autres unités ont vu leurs superficies diminuées.
Tableau 5: Gain et perte de superficies sur les
unités d'occupation de 2015 à 2020 (ha)
2010/2015
|
Culture pluviale
|
Strate arbustive régulière
|
Kori
|
Ville de Niamey
|
Mare
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
Fleuve Niger
|
Cours d'eau
|
Riziculture
|
Strate arbustive dégradée
|
Total
|
Culture pluviale
|
778256
|
94447,6
|
891,8
|
58,4
|
86,69
|
684,91
|
0
|
0
|
68,59
|
135829
|
1010323,03
|
57,21
|
Strate arbustive régulière
|
49695,3
|
101093
|
13,34
|
81,15
|
84,87
|
4059,19
|
0,49
|
0,04
|
231,74
|
30535,69
|
185794,86
|
10,52
|
Kori
|
147,81
|
61,29
|
269,042
|
0
|
0,16
|
0,09
|
0
|
0
|
0
|
78,14
|
556,56
|
0,031
|
Ville de Niamey
|
51,53
|
1246,95
|
0,26
|
3404,57
|
23,002
|
645,25
|
0
|
0,6
|
43,32
|
313,46
|
5728,97
|
0,32
|
Mare
|
312,76
|
131,57
|
0,067
|
0
|
775,12
|
50,57
|
0
|
0,21
|
0,27
|
94,28
|
1364,89
|
0,077
|
Fourrée
rupicole/fourrée
|
1820,26
|
6664,68
|
3,39
|
217,67
|
165,04
|
5985,75
|
41,24
|
8,84
|
954,15
|
3956,4
|
19817,47
|
1,12
|
Fleuve Niger
|
10,1
|
352,39
|
0,061
|
15,61
|
40,03
|
3020,69
|
5060,35
|
2,25
|
410,7
|
30,1
|
8942,33
|
0,5
|
Cours d'eau
|
4,03
|
17,57
|
0
|
0,83
|
0,18
|
55,39
|
1,67
|
51,26
|
0,3
|
9,92
|
141,18
|
0,0079
|
Riziculture
|
75,98
|
1194,31
|
1,24
|
32,88
|
5,8
|
2478,32
|
5,17
|
0,025
|
1030,39
|
211,32
|
5035,46
|
0,28
|
Strate arbustive dégradée
|
156771
|
78868,89
|
60,75
|
1753,35
|
100,53
|
2508,45
|
0
|
0,35
|
883,79
|
287278
|
528225,16
|
29,91
|
Total
|
987144,8
|
284078,31
|
1239,98
|
5564,48
|
1281,47
|
19488,67
|
5108,93
|
63,61
|
3623,28
|
458336,36
|
1765929,94
|
100
|
55,89
|
16,086
|
0,07
|
0,31
|
0,072
|
1,1
|
0,28
|
0,0036
|
0,2
|
25,95
|
100
|
0
|
46
2.2. Particularité du couvert végétal
autour des sites aménagés
Depuis le début des années 2005, la
dégradation du couvert végétal a atteint un niveau
critique dans la zone d'étude, l'Etat et les ONG ont intensifié
les actions de récupération de terre. Ainsi, il a
été dénombré 52 sites aménagés de
2005 à 2020 dans la zone d'étude. Ces sites se localisent
principalement sur les revers des plateaux où la dégradation du
couvert végétal est plus importante. La carte 6, illustre la
répartition des sites aménagés dans la zone
d'étude. Pour mieux appréhender la particularité du
couvert végétal autour des sites aménagés, il a
été procédé à la superposition des sites
aménagés à la situation de 2020.
Carte 6: Carte de localisation des sites
aménagés
Il ressort de la carte 6 que l'ensemble des ouvrages de
récupération de terre sont concentrés dans le Nord et cela
peut s'expliquer par la forte dégradation du couvert
végétal dans le secteur.
47
D'après la carte, on remarque une faible couverture
végétale dans le secteur Nord. Le secteur reste toujours dominer
par la culture pluviale. Aussi, les sites sur lesquels le recouvrement
végétal se développe, s'observe une savane arborée
dégradée. Sur le secteur Nord, des efforts restent à
fournir pour inverser la situation de dégradation continue.
Le secteur Sud avec moins des ouvrages de
récupération reste le secteur le plus stable avec une nette
évolution du couvert végétal et particulièrement
sur les sites aménagés. La formation végétale
dominante est la savane arborée régulière sur toute la
bande. Ainsi, au Sud le développement de la végétation se
lie semble-t-il à la réussite des ouvrages
réalisés.
48
2.3. Déficit pluviométrique et l'exploitation
des réserves forestières,
accélèrent les usages du sol au cours des
années antérieures.
2.3.1. Évolution des pluies dans la région
d'étudié
Le changement climatique à travers l'évolution
des pluies a joué un rôle déterminant dans
l'évolution du couvert végétal du fait de l'alternance des
années des sècheresses et des phases humides. En effet, l'analyse
de l'évolution de la pluviométrie dans le secteur d'étude
de 1981 à 2020 a concerné cinq stations
météorologiques à savoir : Gotheye, Niamey, Banizoumbou,
Say et Torodi.
La carte 7 présente l'évolution spatiale
de la pluviométrie suivant les 2 normales climatique soit 1981-2010 et
1991-2020.
Carte 7: Évolution spatiale des normales
climatiques dans la zone d'étude
49
Il ressort de l'analyse de cette figure, une
amélioration de la pluviométrie sur l'ensemble de la zone
d'étude entre 1981-2010 et 1991-2020. Cette amélioration des
pluies est variable dans la zone. Elle est plus remarquable dans la partie Sud
de la zone d'étude avec la remontée de l'isohyète 600 mm
au niveau de la station de Torodi. Sur l'ensemble de la zone d'étude
l'amélioration des pluies constatée est de 50 mm, soit 8,33% par
rapport la série 1981-2010.
La variation des isohyètes durant les périodes
1981-2010 et 1991-2020 met en évidence le retour de la
pluviométrie généralisée qui se marque par une
remontée des isohyètes vers le Nord. Cette remontée des
isohyètes au cours de la période 1991-2020 est un des signes
annonciateurs de la fin de la sécheresse pluviométrique qui
sévit au Sahel depuis une trentaine d'années de plus en plus
visibles ces dernières années (P. Ozer et al., 2003).
À l'exception de la station de Niamey, la
décennie 1971-1980 a été déficitaire dans toutes
les stations de la zone. Toutefois, à partir de l'année 1990 on
assiste à un retour des pluies à l'exception de la
décennie 2001-2010 qui est déficitaire par rapport aux
décennies 1991-2000 et 2011-2020. Il ressort également de
l'analyse de la figure 4 que, la partie Sud (station de Torodi) est la plus
pluvieuse dans ces décennies comparativement à la station de
Gotheye sur la période analysée. Une analyse temporelle des
pluies décennales des différentes stations sont
présentées sur figure 4.
1971-1980 1981-1990 1991-2000 2001-2010 2011-2020
572,3
615,75
493,98
564,39
484,07
Gotheye Niamey Say Torodi Banizoumbou
700 600 500 400 300 200 100
0
50
Figure 4 : Évolution décennale de la
pluviométrie dans les stations de la ville de Niamey de 1971 à
2020.
Source : Direction nationale de la
Météorologie Niger
De façon générale, l'amélioration
des pluies semble un facteur favorisant l'amélioration de la couverture
végétale dans la zone d'étude. Ainsi, en l'absence de
déficit pluviométrique important, la pression anthropique
croissante à travers l'exploitation de la végétation
paraît être actuellement le véritable moteur de la
dégradation de la végétation.
2.3.2. Exploitation de la réserve
forestière
Pour mieux étudier l'exploitation de la réserve
forestière, des entretiens avec les populations ont été
menés dans les trois secteurs de la zone d'étude à savoir
le secteur du Nord (Karma), le secteur du Sud (Kouré) et le secteur des
milieux (Damari et Karey Gorou).
Il ressort des entretiens que dans le temps (il y a 30 ans),
le couvert végétal était très important avec une
diversité d'espèces végétales dans la zone
d'étude. Cette diversité végétale servait d'habitat
pour une faune diversifiée et un réservoir pour la
pharmacopée. En effet, les entretiens effectués rapportent que
dans les années 1990 et 2000, une grande partie des terres
cultivées aujourd'hui étaient jadis des savanes arborées
denses, difficiles à parcourir. Les sommets des plateaux étaient
couverts par une végétation dense. La végétation se
dégrade plus rapidement et à grande échelle que dans les
années précédentes.
51
Plusieurs espèces végétales existantes
ont disparu aux fils du temps. Des espèces utilisées dans la
pharmacopée ont pratiquement disparu aujourd'hui dans les terroirs. Il
faut parcourir plus de 20 km pour les retrouver.
Face à cette dégradation avancée du
couvert végétal, l'Etat et ses partenaires techniques et
financiers ont menés des actions de restauration des terres
dégradées et de régénération du couvert
végétal dans les zones ciblées (photo 1). Même si
ces actions ont été menées à des échelles
réduites par des Projets et ONG, elles ont permis de reconstituer la
couverture végétale.
Photo 1: Site récupéré sur le
plateau à Kouré, Source : travaux terrain, 2023
Dans les zones d'interventions, les actions de
récupération des terres ont permis d'inverser la tendance sur
plusieurs sites.
La coupe du bois pour la commercialisation est la principale
cause de la dégradation du couvert végétal selon la
population. Sur les axes (route Filingué, Dosso, Béla, Torodi,
Youri, Ouallam et Namaro) menant à Niamey sont observés chaque
jour des dizaines des camions et d'autres types de voiture transportant du bois
de chauffe notamment, le jour de marché des villages environnants comme
le marché de :
Axe route filingué : Wankama (2,65667 E ; 13,6719 N)
Axe route Dosso : Margou Béné (2,84095 E ;
13,10576 N), Béla 2 Fakara (2,5243 E ; 13,1637 N), Béla 2 ,
Axe route Torodi : Mossi Paga, Bitinkodji,
52
Axe route say : Youri (2,24556 E ; 13,3356 N) , Sina Koira
(2,64538 E; 13,27709 N) , Djakindi,
Axe route Ouallam : Mangayzé Goubé
Axe route Namaro : Chantier Koga,
On peut compter jusqu'à 300 stères de bois par jour
et 100 à 200 stères pour les autres jours (Source : registre
de la brigade de contrôle d'exploitation de bois, 2023). Ce flux
s'observe plus aux mois de juillet, août et septembre (photo 2).
Photo 2 : Camion transportant 15 Stères de bois en
provenance de Wankama sur l'axe
route Filingué,
Source : travaux terrain, 2023
Les poids d'un stère de petit bois sec de
diamètre 4 à 8 cm avait été estimé à
225 kg. Le moyen bois de diamètre 8 à 14 cm3 à
300 kg et le gros bois de diamètre 14 à 20 cm3
à 350 kg. Sur ces bases, la productivité en bois de feu pour
Niamey avait été estimée à près de 300 000
tonnes par an (FONABES, 2016). Le jour de marché du bois (villages
environnants), il peut y avoir jusqu'à 20 camions de ce type sur
différents axes, ainsi que d'autres types des véhicules
transportant du bois à usage domestique ou pour la commercialisation. La
population coupe les grands arbres qui ne sont pas morts, les font
sécher avant de tout revendre sur le marché. Cette pratique est
la plus destructrice de la végétation. Cela fait en sorte que
chaque année, une bonne partie de la végétation est
perdue, car après la coupe, il n'y a pas d'initiative de plantation de
bois par la population. Également, la mise en valeur des terres
agricoles s'accompagne de la destruction du couvert végétal, ce
qui a entraîné la perte de milliers
d'hectares de végétation. Cela est
illustré dans photo 3 d'un champ de culture qui, autrefois, était
une savane boisée intacte.
Photo 3: Champs de culture à
Kouré
Source : travaux terrain, 2023
La croissance démographique combinée à la
diminution de la productivité des terres a incité la population
à rechercher davantage des terres, entraînant la destruction du
couvert végétal pour créer des nouveaux champs afin, de
répondre au besoin croissant de la population (source : Entretien
avec la population). Cette croissance démographique entraîne
un défrichement massif du couvert végétal en vue d'obtenir
plus d'espace pour l'agriculture. Un exemple de ce phénomène de
déboisement ou plus de 100 hectares du couvert végétal a
été détruit dans les années 1990 pour créer
un champ de culture dans le secteur Sud. Cette pratique est l'un des nombreux
exemples des destructions de la végétation, entraînant une
perte significative du couvert végétal.
Aussi, l'élevage joue un rôle important dans la
dégradation de la végétation dans la mesure où les
éleveurs coupent les arbres pour nourrir les animaux. 25% des ressources
fourragères viennent principalement du couvert végétal
selon le DRE (Directeur Régional de l'Environnement).
L'élevage peut également contribuer à la
régénération du couvert végétal si les
éleveurs se limitent à la taille des branches des arbres. Cela
permettra aux arbres dont les branches ont été taillées de
se régénérer efficacement avec des nouvelles feuilles plus
denses.
De plus, l'expansion urbaine joue un rôle décisif
dans la détérioration de la végétation. Plusieurs
hectares des forêts classées ont été
morcelés, comme cela a été le cas pour la forêt
54
classée de l'aéroport de Niamey, située
dans le département de Kolo, au cours des années 2012-2013.
Les interventions de plusieurs Projets, Programmes et ONG
depuis les années 2005 ont permis de récupérer une bonne
partie des terres dégradées (Photo 4 et 5).
Photo 4: Récupération de terre
sur le talus et bas fond à karma
Photo 5: Récupération de terre
sur le plateau de Bougoum
Source : Travaux terrain, 2023
Ces photos illustrent l'efficacité des
aménagements de restauration des sols, montrant le degré de
réussite de la régénération des terres. Les
principales méthodes de réhabilitation des terres
dégradées incluent les activités de demi-lune, les seuils
de pendage et les banquettes.
Certaines initiatives menées par les ONG et Projets de
développement se sont avérées très efficaces et
adaptées. Elles ont permis de restaurer plus de mille hectares de terres
dégradées. La prise de conscience générale, a
permis une réelle implication de la population dans les efforts de
restauration du couvert végétal. Ces activités de
restauration des terres se font sous formedu Cash for Work (Travail contre
Rémunération).
Toute fois après le départ des Projets, par
manque de suivi des activités réalisées, la
réussite des actions entreprises est compromise, C'est l'exemple de
plusieurs sites de récupération où l'on trouve des signes
d'ouvrages non réussi, principalement les demi-lunes. Cependant, il est
également important de noter que dans d'autres secteurs, aucune action
de récupération des terres n'a été entreprise,
comme c'est le cas à Damari, laissant ainsi les terres dans un
état de dégradation continue. Dans d'autres secteurs
également, les actions n'ont pas donné les résultats
escomptés en raison d'un manque de suivi (photo 6).
55
Photo 6: Exemple de récupération
non réussie Source : Travaux terrain, 2023
Malgré l'effort consenti sur ce site de
récupération, le résultat n'est pas celui attendu dû
à l'absence de suivi des ouvrages réalisés.
En résumé, l'analyse souligne l'impact
significatif du changement climatique sur l'évolution du couvert
végétal de la région étudiée,
influencé par les variations pluviométriques au fil du temps. Les
données météorologiques entre 1981 et 2020
révèlent une amélioration des précipitations, en
particulier dans la partie Sud de la région, signalant un possible recul
de la sécheresse pluviométrique qui a affecté le Sahel (P.
Ozer et al., 2003).
Cependant, la décennie 2001-2010 a été
marquée par une baisse des précipitations, sauf à Niamey.
Globalement, une augmentation des précipitations semble être
bénéfique pour le couvert végétal, tandis que la
dégradation actuelle de la végétation est principalement
due à l'exploitation humaine, en l'absence des déficits
pluviométriques majeurs. L'analyse, met en évidence l'importance
de surveiller les tendances pluviométriques dans le contexte du
changement climatique pour une gestion et une préservation.
Les entretiens avec les populations des trois secteurs de la
zone d'étude révèlent une dégradation
avancée du couvert végétal au cours des dernières
décennies. Les activités humaines, en particulier la coupe de
bois à des fins commerciales, sont identifiées comme la
principale cause de cette détérioration. De plus l'expansion
urbaine, la croissance démographique et la pression foncière ont
contribué à la transformation des zones boisées en terres
agricoles.
Néanmoins, des actions de restauration des terres et de
régénération du couvert végétal ont
été entreprises avec une certaine efficacité. Il est
essentiel de poursuivre ces efforts pour restaurer
le couvert végétal et sensibiliser la population
à la préservation de l'environnement. La gestion durable des
ressources naturelles est cruciale pour éviter une dégradation
continue du couvert végétal et de l'environnement.
2.4. Interaction entre dynamique du couvert
végétal et facteurs mises en cause
En 1990, le secteur Nord affichait une dégradation de
la couverture végétale, et cela était attribuable à
plusieurs facteurs, dont le premier est la pluviométrie. La crise
climatique qui a débuté à la fin des années 1960 a
eu un impact important dans notre zone d'étude, en particulier dans le
secteur Nord qui est le plus peuplé. La pluviométrie moyenne dans
les stations de Gothèye et Banizoubou entre 1971 et 1990 était
seulement de 359 mm, ce qui a entraîné la dégradation du
couvert végétal dans cette région. De plus, les
activités humaines, telles que l'agriculture et la coupe de bois
à petite échelle, ont contribué à la destruction de
la couverture végétale.
Le secteur Sud a connu une dégradation moins
significative, bien qu'il ait été touché par la
sécheresse au cours de la période 1971-1990. La
pluviométrie moyenne dans les stations de Say et Torodi était de
538 mm, supérieure à celle du secteur Nord, expliquant ainsi la
meilleure préservation du couvert végétal. De plus, le
secteur Sud était moins affecté par les activités humaines
que le Nord.
Cependant, le décret n°76/141/PLMS/MDR du 22
août 1976 a contribué à la dégradation de la
couverture végétale en autorisant le déclassement d'une
partie de la réserve totale de faune de Tamou pour son exploitation
agricole par les populations sans terre du Nord de la région de
Tillabéry, en raison de la sécheresse des années
1973-1974. La situation s'est encore détériorée dans les
années 2000. Le NDVI qui était de 0,058 en 1990, est tombé
à 0,049 en 2000. Malgré un retour de la pluviométrie, la
végétation a continué à régresser en raison
d'une forte anthropisation de la région. La croissance
démographique rapide, avec un taux de croissance de 3,1 % en 2001, a eu
un impact considérable sur l'environnement, favorisant la colonisation
des terres pour l'agriculture. L'opération "ayi noma" a attiré la
population vers la zone périphérique du parc national du W du
Niger, au détriment de la conservation de la couverture
végétale. En 2010, la situation s'est encore aggravée en
raison de plusieurs facteurs, notamment, la forte anthropisation, le recul de
la pluviométrie dans les deux secteurs (Sud et Nord), et la situation
sécuritaire dans l'extrême Nord, qui a entravé les
activités de la population, telles que la coupe de bois pour la
commercialisation et l'agriculture. La
57
dégradation a été plus prononcée
dans le secteur Sud, où entre 1990 et 2010, la savane arborée
régulière a perdu 79% de sa superficie au profit d'autres
unités. Il a fallu attendre les années 2005-2008 pour que la
question de la dégradation de l'environnement attire l'attention des ONG
et les projets qui ont intensifié les actions de
récupération des terres. Les résultats de ces efforts
commencent à être visibles à partir de 2015.
La création des marchés du bois, la
multiplication des ouvrages de récupération des terres, la prise
de conscience généralisée, le retour de la
pluviométrie et la situation sécuritaire dans le secteur Sud et
l'extrême Nord ont contribué au retour de la couverture
végétale, en particulier dans le secteur Sud. Cependant, la
situation du secteur Nord reste préoccupante, malgré le nombre
important d'ouvrages de récupération, et n'a pas connu du
changement significatif de tendance par rapport à la période de
1990 à 2010.
Ces observations soulignent l'importance de la conservation de
la couverture végétale, la nécessité d'une gestion
durable des ressources naturelles, et l'impact des facteurs environnementaux,
climatiques et humains sur l'évolution du paysage dans la
région.
2.5. Leçons tirées de la dégradation
du couvert végétal
Depuis les années 2008-2010, les ONG et les programmes
de l'État ont entrepris des actions pour inverser la tendance de
dégradation qui a prévalu de 1990 à 2010. Il est
remarquable que, à partir de 2015, nous observions un retour à
une situation de stabilité, principalement dans le secteur Sud de la
zone d'étude. En se basant sur les constats de ces réalisations,
il est possible d'affirmer que les ouvrages de récupération ont
en grande partie réussi à atteindre leurs objectifs. Une note
positive réside également dans le fait que très peu des
forêts aménagées sont soumises à des
défrichements agricoles, ce qui constitue pourtant une menace
généralisée dans les zones non contrôlées et
qui est souvent une cause majeure de déboisement.
Cependant, malgré ce bilan globalement positif de la
nouvelle politique forestière, plusieurs limites et insuffisances
demeurent évidentes. La question du suivi, en particulier en ce qui
concerne la pérennité écologique des ressources, reste un
facteur limitant dans la lutte contre la dégradation de la couverture
végétale, comme l'a souligné A. Ichaou (2004).
De plus, les ressources allouées aux activités
de lutte contre la dégradation de la couverture végétale
ne sont pas toujours entièrement utilisées à cette fin,
selon les données de la DRE de Niamey (2023). La formation des
villageois pour qu'ils s'approprient les techniques de
58
récupération demeure inadéquate. Notons
également que de plus en plus, des ONG et de bureaux d'études ont
été créés dans ce domaine.
Les agents forestiers chargés d'accompagner la nouvelle
politique d'aménagement et de gestion forestière pour la
production de bois-énergie semblent manquer de motivation en raison de
salaires bas qui les exposent à des tentations de corruption. De plus,
la réduction de l'effectif de ces agents forestiers et l'insuffisance de
la logistique constituent un véritable frein dans la lutte contre la
dégradation de la couverture végétale.
Pour assurer le succès continu de ces efforts, il est
essentiel d'aborder ses limites et insuffisances, en mettant l'accent sur un
suivi régulier, une utilisation efficace des ressources, une formation
accrue des communautés locales, une diversification des acteurs du
secteur privé et une meilleure rémunération et motivation
des agents forestiers. Cette approche globale garantira une gestion plus
efficace de la couverture végétale et contribuera à la
préservation de l'environnement à long terme.
59
Chapitre III : Discussion des résultats
Dans le chapitre précédent, sont
présentés les résultats issus de la méthodologie
utilisée. Ainsi, l'analyse climatique, les entretiens, la
réalisation des cartes d'occupation et d'utilisation de sol et l'analyse
des sites de récupération des terres avaient constitué les
éléments clés de cette méthodologie qui a permis
d'aboutir à ces résultats qui sont discutés dans le
présent chapitre.
3.1. Pluviométrie et exploitation de la
réserve forestière.
3.1.1. Variabilité pluviométrique dans la
zone d'étude
Les résultats auxquels est parvenue la présente
étude viennent appuyer ou confirmer ceux obtenus par les recherches
antérieures.
Le climat et la croissance démographique
associés aux modes d'exploitation du milieu rural agissent pour
déterminer un gradient nord-sud de différenciation et de
dégradation des unités de végétation (I.
Chaïbou 2008). L'analyse des données pluviométriques sur la
période s'étendant de 1981 à 2010 révèle un
déficit significatif des précipitations dans la zone en question,
mettant en évidence une détérioration constante des
conditions pluviométriques dans la région sahélienne
depuis les années 1980. Cette évolution est d'une importance
capitale pour comprendre les enjeux liés aux changements climatiques et
à l'exploitation de la végétation dans cette
région. Les observations de Courel (1984) pointent du doigt le
déficit pluviométrique persistant qui a marqué les
années 1968-1983 comme l'une des principales causes de l'état
précaire des milieux sahéliens en 1983. Cependant, il souligne
également que cette situation découle en partie de l'exploitation
séculaire de ses terres, mettant en lumière l'impact cumulatif de
facteurs humains et environnementaux. Ces constatations sont partagées
dans les recherches de P. Ozer et al, en 2005, menées au Niger.
Ils ont comparé les isohyètes entre la période dite humide
de 1950 à 1967 et la période de sécheresse de 1968
à 1985, révélant une diminution
généralisée des précipitations. Cette
réduction se manifeste par un retrait significatif des courbes
isohyètes vers le Sud, s'étendant sur une distance
impressionnante de 200 kilomètres. Cette régression de la limite
géographique des précipitations a eu des répercussions
majeures sur la végétation, et la vie quotidienne des habitants
de la région. Par ailleurs, selon les observations de I. Lona (2010), il
est clair que le cumul annuel des précipitations de 1990 à nos
jours est marqué par une forte variabilité. Au cours de cette
décennie, la pluviométrie a globalement montré une
tendance à la baisse, comme en attestent diverses recherches
menées par L. Seguis et al., (2003) et par A. Ali et
al.,
(2009). Cette variabilité se caractérise par une
alternance abrupte entre les années humides et les années
sèches. Ces fluctuations climatiques confirment l'analyse de la
période 1981-2010, qui démontre une régression
significative de la pluviométrie dans notre zone d'étude.
Après cette période dite déficitaire, on
assiste à un retour de la pluviométrie dans la zone pour la
période 1990-2020. Il ressort de notre analyse pour la période
1990-2020, que le cumul annuel a connu une augmentation significative, ce
phénomène a été observé par plusieurs
chercheurs (M. Bahari Ibrahim et al., 2014). Du même auteur, au
cours de la période récente, de 1990 à 2013, des indices
climatiques essentiels ont montré une nette amélioration, comme
le met en évidence le calculés à travers l'application
RClimdex. Egalement dans le même ordre d'idée, M. Malam Abdou
(2007) ajoute que, bien que tous les cumuls annuels ne dépassent pas la
moyenne centennale (fixée à 563,05 mm), une tendance
générale indique une relative amélioration des
précipitations. A. Ali e & T. Lebel, 2009 et A. Bodian, 2014
signalent également une reprise notable de la pluviométrie dans
cette région. Ce qui confirme notre analyse sur la période
1990-2020.
Le changement climatique, avec ses répercussions sur
les variations pluviométriques, a provoqué un bouleversement
profond du système environnemental, perturbant ainsi la croissance
normale des écosystèmes comme le souligne A. Boubacar Na-Allah
(2014). Ces variations significatives des précipitations ont eu des
répercussions néfastes sur l'environnement. Dans le même
ordre d'idées, T . Vischel et al., (2015) soulignent que dans
la région du Sahel, les précipitations revêtent une
importance cruciale pour les préoccupations environnementales et
sociétales.
3.2. Exploitation de la réserve
forestière
Il ressort de notre analyse une intense transformation humaine
de la région qui se traduit par une exploitation poussée des
ressources forestières, notamment dans le contexte de l'exploitation du
bois-énergie, ainsi que par des efforts en vue de valoriser les terres.
Ces constatations rejoignent les conclusions d'autres chercheurs, telles que
l'étude menée par I. Bouzou Moussa et al., (2011), dans
la région de l'Ouest du Niger. Leurs résultats mettent en
évidence de manière convaincante l'impact conjoint des facteurs
climatiques et anthropiques sur la dégradation des terres dans la zone.
En outre, les travaux de P. Rognon (1989) montrent que la dégradation
environnementale observée au Sahel est le résultat direct de
plusieurs facteurs. En effet, la densification de l'occupation humaine a
exacerbé la pression sur les ressources naturelles. L'exploitation
abusive des arbres, sous forme de pâturage de
substitution pour le bétail et comme combustible, a eu
des conséquences néfastes sur l'équilibre
écologique de la région. Pour I. Mamadou (2005), l'exploitation
du bois est la principale explication des défrichements récents
et des coupes rases. Cette intensification de l'impact anthropique dans la zone
aggrave la vulnérabilité de l'environnement face aux changements
climatiques. Il est essentiel de noter que, la majeure partie de la population
de la région est principalement rurale, atteignant 83,8 %, et
dépend fortement de l'exploitation des ressources naturelles pour ses
revenus, comme indiqué par le rapport du PANA Niger de 2006. Le rapport
de la FAO de 2011 apporte un éclairage pertinent sur l'ampleur de la
dégradation des terres causée par les activités humaines.
Il révèle que la dégradation anthropique affecte environ
34 % des terres agricoles mondiales, l'équivalant de près de 1660
millions d'hectares. Cet important chiffre met en évidence la
portée étendue de la détérioration des terres et
souligne l'urgence de prendre des mesures pour prévenir et inverser
cette tendance préjudiciable. De cela, il faut noter que la
surexploitation du potentiel végétal entraîne la
diminution, voire la disparition de certaines espèces
végétales. Ce qui se traduit par la réduction des zones
boisées au profit de vastes étendues dénudées sur
les plateaux, comme l'a relevé A. Ingatan warzagan (2011). De plus, I.
Bouzou Moussa et al., (2020), ainsi que M. Tankari Maifada (2022), ont
identifié des facteurs naturels et anthropiques comme causes majeures de
la dégradation des terres et des ressources naturelles dans leurs zones
d'étude respectives. Ces constatations mettent en évidence
l'impact de l'interaction complexe entre les forces environnementales et
humaines sur la dégradation des terres. Une autre forme de pression
significative est le prélèvement du bois par le biais du
défrichement et de la coupe incontrôlée pour
répondre aux besoins en bois-énergie de la ville de Niamey. Une
activité qui est devenue un enjeu économique et financier majeur
(S. Arouna Hamidou, 1997). Cette exploitation forestière non
réglementée accentue la pression sur les ressources naturelles,
contribuant ainsi à la détérioration des
écosystèmes locaux. Ces zones, étant proches de Niamey,
jouent un rôle vital dans son approvisionnement en bois-énergie.
Les travaux de A. Ichaou menés entre 1995 et 2000 mettent en
lumière l'importance de ces régions en termes d'approvisionnement
en bois-énergie. Les données recueillies dans ces zones
révèlent des quantités de bois produites allant de 0,1
à 1 stère par hectare par an conformément aux
études de C. Delwaulle et Y. Roederer (1973), à 0,33 à 1
stère par hectare par an. Selon CTFT 1982, pour une pluviométrie
de 500 mm, les quantités de bois produites allant de 0,06 à 0,4
mètres cubes par hectare par an, soit l'équivalent de 0,15
à 1 stère par hectare par an). Les résultats de
l'étude intitulée "Diagnostic du Secteur Bois-Énergie"
menée par Y. Seybou (2005) montre que, la quantité de bois
acheminée vers la ville de Niamey a connu une
62
croissance significative. Entre 1984 et 1990, la
quantité de bois transportée a augmenté de 15 %. Cette
tendance s'est poursuivie entre 1990 et 1996, avec une augmentation de la
quantité de bois transportée de 18 %. La croissance de la
population urbaine de la région explique en grande partie cette
augmentation. Entre 1984 et 2001, la quantité de bois acheminée
vers Niamey a augmenté de manière impressionnante de 41 %. Chaque
année, plus de 300 000 tonnes de bois sont consommées,
équivalant à la déforestation d'une superficie
forestière d'environ 85 000 hectares si l'on considère qu'un
stère équivaut à 0,4 mètres cubes de bois, comme
indiqué dans la note d'information du Colloque international sur la
gestion des ressources forestières périurbaines et le changement
climatique en 2017. Par ailleurs, selon le SDACD-N (2016), la Bassin
d'Approvisionnement en Combustibles Domestiques de Niamey (BACDN) se
caractérise par des fortes densités démographiques, parmi
les plus élevées du pays. Le taux de fécondité
atteint 7,6 enfants par femme en moyenne (FAO, 2014). La croissance de la
population est beaucoup plus prononcée en milieu urbain, avec un taux
quasi doublé par rapport aux zones rurales. Cependant, en termes de
nombre d'habitants, ce sont les zones rurales qui ont doublé leur
population en l'espace de 30 ans, à un rythme de croissance
supérieur à 2 % par an. Les populations rurales des
régions du BACDN sont passées de 1 527 370 à 2 654 470
habitants entre 1977 et 2010, soit une augmentation impressionnante de 74 %.
Cette forte croissance démographique dans les régions
d'approvisionnement en combustible domestiques exerce une pression accrue sur
les ressources forestières, intensifiant ainsi la dégradation des
terres et la demande en bois-énergie. Il est clair que, la
déforestation motivée par des besoins énergétiques
et une utilisation accrue des terres, contribue à l'aggravation de la
dégradation du couvert végétal.
Afin d'inverser cette tendance, il est impératif de
promouvoir des pratiques de gestion durable des terres, de sensibiliser aux
impacts de l'exploitation forestière excessive, et de mettre en oeuvre
des stratégies de conservation des écosystèmes. Une
approche intégrée qui tient compte à la fois des facteurs
humains et climatiques est essentielle pour atténuer les effets de la
dégradation des terres au sahel et assurer la résilience des
communautés locales. La promotion des pratiques durables de gestion des
ressources forestières et la mise en place des mécanismes de
contrôle appropriés sont essentielles pour préserver ces
ressources précieuses tout en répondant aux besoins
économiques de la région. Il faut préciser que, ces
techniques favorisent la reforestation, la restauration des sols et la
réhabilitation des zones dégradées. Cela a un impact
direct sur la production agro-sylvo-pastorale de plusieurs manières
selon les
chercheurs comme (M. Laminou et al., 2020) ; M.
Bahari Ibrahim (2021) et K. Abdou Goumassa,2017). Ces ouvrages permettent :
- Augmentation de la fertilité du sol : Les pratiques
de CES-DRS, telles que la gestion de l'eau et la conservation des sols,
contribuent à améliorer la fertilité des sols. Cela,
permet une meilleure croissance des cultures, une augmentation de la biomasse
végétale et un meilleur pâturage pour le bétail ;
- Conservation de l'eau : Les ouvrages de CES-DRS, tels que
les digues, les bassins de rétention et les systèmes
d'irrigation, permettent de mieux gérer les ressources en eau. Cela
garantit un approvisionnement en eau plus stable pour l'irrigation, tout en
rechargeant les nappes phréatiques et en maintenant les
écosystèmes aquatiques ;
- Restauration des écosystèmes : Ces techniques
contribuent à la réhabilitation des écosystèmes
naturels, y compris les zones boisées et les pâturages. Cela,
favorise la biodiversité et offre des opportunités de production
agro-sylvo-pastorale durable ;
- Réduction de l'érosion : Les
aménagements de CES-DRS aident à lutter contre l'érosion
du sol, en préservant les nutriments et en empêchant la
dégradation des terres arables.
Les preuves scientifiques sont catégoriques : les
ouvrages de CES-DRS ont un impact positif significatif sur la
régénération du couvert végétal et la
production agro-sylvo-pastorale. Ces mesures jouent un rôle essentiel
dans la durabilité des pratiques agricoles et la restauration des
écosystèmes, tout en améliorant de manière probante
les moyens de subsistance des communautés rurales.
3.3. Couvert végétal et usages du sol depuis
1990
La zone d'étude dispose d'un couvert
végétal relativement abondant dans les années 1990 qui en
fait une des capitales la plus boisée de la sous-région,
même si ces formations boisées, naturelles ou artificielles sont
le plus souvent très dégradées et ne fournissent du bois
qu'aux populations des quartiers et villages périphériques qui y
sont rattachés (SADCD-N, 2017). Le couvert végétal, qui
constitue un élément essentiel des écosystèmes
terrestres, subit des altérations significatives comme le
démontre l'analyse de la carte 3 qui fait la comparaison de
l'année 2000 à celle de 2010. Cette dégradation peut
être d'origine anthropique, lorsque les activités d'entretien sont
interrompues (O. Salek Seidi, 2023). Il ressort de l'analyse de la figure 3 que
l'indice de végétation a connu une régression de 1990
jusque en 2010 mais à partir de 2015 on assiste à un retour du
couvert végétal cela est dû aux actions entreprises par
l'Etat et les partenaires techniques et financiers. Plusieurs
travaux de recherche ont démontré que les ouvrages de CES-DRS
contribuent de manière significative à la
régénération du couvert végétal dans les
régions où ils sont mis en oeuvre. Cela confirme notre analyse de
la carte 6 qui présente les effets des actions de
récupération des terres sur l'espace en 2020. Lorsqu'on examine
la période allant des années 1990 à 2010, période
où les ouvrages de CES-DRS n'étaient pas encore largement
présents, on constate une régression progressive du couvert
végétal. Cependant à partir de 2010, l'État et ses
partenaires ont intensifié la mise en place de ces ouvrages dans notre
région d'étude. L'analyse des cartes 2 et 3, nous a offert un
aperçu plus clair des évolutions dans les usages des terres de
1990 à 2010. Comme le souligne H. Sani Ousmane (2022), la croissance de
la population a exercé une pression croissante sur les ressources
naturelles, ce qui s'est traduit par l'expansion des zones cultivées.
Cette situation a été à l'origine de la progressive
disparition des jachères et de formations végétales
précieuses telles que les forêts, les savanes arbustives, les
fourrées rupicoles, et même les aires protégées.
Selon les analyses des cartes 4 et 5, un phénomène
réjouissant s'observe : un retour de la végétation. Cette
reprise ne résulte pas uniquement de l'augmentation des
précipitations, mais aussi des efforts soutenus de restauration du
couvert végétal. Cette tendance est encourageante à bien
des égards, et elle est appuyée par des données
précises. Pour mieux comprendre l'ampleur de ce phénomène,
examinons quelques chiffres. En 1990, la superficie des formations
forestières (hors formations de bas-fonds et de plateaux) avait
été estimée à 2.438.100 hectares (SDAN, 1990).
Cependant, grâce à des méthodologies plus précises,
notamment l'utilisation de la télédétection, une
évaluation plus récente indique qu'en 2015, la superficie des
formations de bas-fonds (FRB) et de plateaux (FCP) s'élevait à
3.057.625 hectares. Cela représente près de 0,6 million
d'hectares de plus que l'évaluation de 1990 selon le rapport d'Atelier
de Présentation du Schéma Directeur d'Approvisionnement en
Combustibles Domestiques de la ville de Niamey (SDACD-N, 2016). Ces chiffres
révèlent une nette tendance au reverdissement et à la
restauration du couvert végétal. Ils indiquent que les actions de
préservation de l'environnement et de restauration des formations
végétales ont été couronnées de
succès, contribuant ainsi à l'expansion de la couverture
végétale dans la région. Cela revêt une importance
considérable, car une végétation saine favorise la
conservation de la biodiversité, l'amélioration de la
qualité de l'air et la régulation du climat. De plus, les travaux
de I. Bouzou Moussa et al., (2021), menés en zone
classée, révèlent une tendance au reverdissement encore
plus marquée, avec une augmentation d'au moins 500 % de l'indice de la
végétation. Ces résultats soulignent l'efficacité
des efforts de restauration du
couvert végétal dans les zones sensibles, tout
en démontrant l'impact positif sur la restauration de
l'écosystème local et confirme l'analyse de la période
2015-2020 présentée par la carte 6.
En somme, ces données montrent que les actions de
restauration du couvert végétal ont un effet tangible sur
l'environnement, renforçant ainsi la nécessité de
poursuivre les initiatives pour maintenir et améliorer notre patrimoine
naturel, tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique
et à la préservation de la biodiversité.
3.4. Impact des facteurs anthropiques
Le facteur anthropique, qui fait référence
à la tendance naturelle d'un système à évoluer vers
le désordre ou le chaos, a eu un impact significatif sur la dynamique du
couvert végétal. Notre analyse montre que, la coupe abusive du
bois, souvent liée à des pratiques de déforestation non
durables, a contribué de manière notable à l'accroissement
de l'entropie dans la région. Cette coupe abusive a des
conséquences directes sur la dynamique des écosystèmes
forestiers, car elle entraîne la perte de la biodiversité, la
dégradation des sols, la diminution des ressources en eau et la
perturbation des équilibres écologiques. La très forte
augmentation des zones cultivées se traduit par une dégradation
importante du couvert végétal (L. Christian et L. Maud (1997).
Également la proximité de la ville de Niamey, la présence
des routes, des couloirs de passage sont autant des facteurs qui jouent sur le
recul ou la densification du couvert ligneux. Ainsi, les analyse des images
satellites Landsat qu'a mené G. Assoumane (2015) a permis de
préciser la question du rôle de la proximité de la ville de
Niamey et l'impact de l'exploitation du bois sur l'évolution du couvert
végétal. Dans le même ordre d'idée, la
dégradation supposée de la végétation au Sahel
semble contredire la théorie d'E. Boserup (1970) selon laquelle "more
people, less erosion" (plus de population, moins d'érosion). En effet,
Boserup a avancé l'idée que l'augmentation de la densité
de la population pouvait encourager des pratiques culturales plus intensives et
durables, ce qui, en fin de compte, entraînerait une réduction de
l'érosion des sols. Cependant, la réalité dans le Sahel
est complexe et multifactorielle. L'augmentation de la densité de la
population, associée souvent à des pratiques agricoles non
durables, a en réalité une influence directe sur les
transformations du milieu biophysique (M. Demont et P. Jouve, 1999). Et cela,
se traduit par une réduction de la durée de la jachère,
une augmentation de la fréquence des cultures, et par conséquent,
la dégradation du couvert forestier, des systèmes de production
agricole, et la baisse des rendements. Ce qui concorde avec notre observation
sur la période de 1990 à 2020 où la classe culture
pluviale n'a cessé de s'accroître chaque année jusqu'en
2020 ou
cette classe couvre plus de 50% de la superficie totale de
notre zone d'étude et cela malgré les efforts consentie de l'Etat
et ses partenaires. Il est important de comprendre que l'effet de
l'augmentation de la population sur la dynamique de la végétation
dépend fortement des pratiques agricoles mises en oeuvre. Dans certaines
situations, une gestion agricole appropriée peut en effet contribuer
à prévenir l'érosion, comme le suggère E. Boserup
(1970). Cependant, lorsque les pratiques agricoles ne sont pas durables et que
la pression sur les terres s'accroît, les conséquences
néfastes sur l'environnement peuvent être manifestes. Outre les
cultures, l'exploitation des bois énergie joue un rôle crucial
dans la détérioration du couvert végétal. Selon le
SDACD-N (2017), dans presque toutes les communes, la consommation des
populations locales est désormais supérieure à la
production de bois, dans 48 communes sur 54, la consommation rurale
excède la possibilité annuelle. Il y a une surexploitation des
ressources ligneuses des terroirs, avant tout par les ruraux eux-mêmes.
Ce qui montre combien de fois l'homme joue un rôle très important
dans la transformation de son environnement notamment comme le démontre
notre analyse, l'homme a joué de façon significative dans la
dégradation du couvert végétal.
3.5. Aménagement des sites
dégradés
Les initiatives mises en oeuvre dans la zone ont eu un impact
significatif sur la dynamique environnementale, marquant un revirement net par
rapport à la tendance observée entre 1990 et 2010, comme le
montre clairement la carte 2 et 3. Ces initiatives englobent un éventail
des mesures de conservation des sols, de restauration du couvert
végétal, de gestion durable des ressources naturelles, et de
promotion de l'agriculture respectueuse de l'environnement. Ce revirement
positif s'est traduit par une situation substantiellement différente
entre 2010 et 2020, comme illustré sur la carte 4 et 5. Les effets de
ces initiatives ont été visibles dans la restauration de la
végétation, la régénération des sols, et
l'amélioration globale de l'environnement. Les zones qui étaient
autrefois dégradées ont montré des signes de
récupération, avec une augmentation de la couverture
végétale, une amélioration de la biodiversité, et
une réduction de l'érosion des sols. Ces résultats
démontrent l'efficacité des pratiques de gestion durable des
ressources et de conservation de l'environnement dans la région. Ils
soulignent également l'importance de continuer à soutenir et
à promouvoir ces initiatives pour assurer la durabilité des
terres et la préservation de l'écosystème. Cela
témoigne le fait que des actions ciblées et bien
planifiées, combinées à des efforts de sensibilisation et
d'éducation environnementale, peuvent avoir un impact positif sur
l'environnement, contribuant ainsi à la lutte contre la
dégradation des terres et à la protection des
écosystèmes.
Une étude exhaustive portant sur 25 ans de
réhabilitation et de conservation des sols au Sahel, menée
conjointement par le Secrétariat de l'UNCCD (Convention des Nations
Unies sur la Lutte contre la Désertification) et l'IFPRI (Institut
international de recherche sur les politiques alimentaires), en 2013, a mis en
lumière des avancées notables. Au total, 354 294 hectares de
terres agricoles, 165 743 hectares de terres sylvo-pastorales, et 8 132
hectares de terres de bas-fonds ont été aménagés au
moyen de seuils d'épandage. Ces chiffres illustrent l'ampleur des
efforts consentis pour la réhabilitation des sols et la protection des
écosystèmes.
Le travail de J. Lebrun en 2022 témoigne du
succès remarquable des ouvrages de récupération dans notre
zone d'étude. Il met en avant que les banquettes, construites en 2008
dans le cadre du Programme de Lutte Contre l'Ensablement dans le Bassin du
Fleuve Niger (PLCE/BN), se maintiennent en bon état dans une large
mesure, avec un taux de préservation variant entre 70 % et 80 %. Ces
chiffres révèlent la robustesse et la durabilité
exceptionnelles de ces infrastructures. La persistance de ces banquettes en bon
état est d'une importance cruciale pour la région, car elles
jouent un rôle essentiel dans la prévention de l'ensablement, la
régulation des écoulements d'eau, et la conservation des sols.
Leur capacité à résister aux conditions environnementales
difficiles démontre l'efficacité des méthodes de
construction et de gestion mises en oeuvre. Ces chiffres mettent en
lumière l'impact positif de l'investissement dans des infrastructures
durables pour la gestion des ressources naturelles. Ils soulignent
également l'importance de la continuité de ces efforts pour
assurer la protection à long terme de l'environnement et des
écosystèmes dans la ville. La réussite de ces ouvrages de
récupération démontre qu'une gestion
réfléchie des ressources naturelles peut avoir des
répercussions positives sur la durabilité environnementale et sur
la résilience des communautés locales face aux défis
environnementaux. Cependant, l'ensemble de ces résultats témoigne
de l'efficacité des mesures de conservation des sols et de
réhabilitation des écosystèmes mises en place dans la
région. Ils soulignent l'importance cruciale de maintenir et de
renforcer ces pratiques durables pour assurer la durabilité des terres,
la protection de l'environnement, et l'amélioration des conditions de
vie des populations locales. La réussite de ces efforts confirme que,
grâce à des initiatives ciblées et à une gestion
durable des ressources, il est possible d'atteindre des résultats
positifs dans la lutte contre la dégradation des terres et la
préservation des écosystèmes sahéliens.
3.5. Propositions d'aménagement
La dégradation sévère du couvert
végétal, résultant de phénomènes naturels,
tels que les variations climatiques, et d'actions anthropiques, comme
l'exploitation non durable des ressources naturelles, a entraîné
un recul dramatique de la savane arborée régulière,
laissant la place à d'autres types de végétation,
principalement la savane arborée dégradée et les zones de
culture pluviale. Bien que l'on ait récemment observé un regain
du couvert végétal, il est impératif de proposer des
mesures pour favoriser un rétablissement effectif de la couverture
végétale.
La clé de toute initiative d'aménagement doit
reposer sur un schéma directeur de protection et de mise en valeur
élaboré en collaboration avec les populations locales, qui le
comprennent bien et l'acceptent pleinement (I. Ousseini et H. Bender, 2000).
Cette approche participative est cruciale pour garantir que les mesures de
restauration du couvert végétal soient adaptées aux
besoins et aux réalités locales.
Afin de favoriser un rétablissement effectif du couvert
végétal, quelques propositions essentielles sont formulées
:
Plantation des plantes résistantes à la
sécheresse et capables de prospérer dans des environnements
semi-arides (Guiera senegalensis, Faidherbia albida,
Ziziphus mauritiana, , Andropogon gayanus etc.) ;
Suivi des aménagements : Il est essentiel de revoir et
de garantir un suivi continu des aménagements actuels sur les
faciès cuirassés des plateaux pour assurer leur efficacité
;
Formation de la population : Tout projet visant à
lutter contre la dégradation du couvert végétal doit
inclure un volet de formation de la population locale pour l'appropriation des
techniques de récupération de la terre et de gestion durable des
ressources ;
Mécanisme de suivi et évaluation : L'Etat
devrait mettre en place un mécanisme de suivi et d'évaluation
pour tous les projets, programmes et ONG intervenant dans la lutte contre la
dégradation du couvert végétal. Cela, garantira une
coordination efficace et une reddition de comptes ;
Sensibilisation : Multiplier les campagnes de sensibilisation
sur l'importance du couvert végétal et la nécessité
de planter des arbres, jouera un rôle significatif dans la
préservation de la végétation ;
Utilisation du gaz au lieu du bois : Encourager l'utilisation
du gaz ou charbon minéral comme source d'énergie au
détriment du bois, réduira l'impact sur la
végétation et contribuera à préserver le couvert
végétal ;
L'adaptation d'une agriculture durable : Implique l'adoption
de pratiques et de méthodes qui préservent la santé des
sols, la biodiversité, et qui répondent aux besoins des
communautés locales tout en minimisant l'impact environnemental ;
Cartographie générale des zones
dégradées : Réaliser une cartographie complète des
zones dégradées et de leurs caractéristiques. Cette
cartographie fournira une vision globale de la situation du couvert
végétal aux décideurs, les aidant ainsi à mieux
comprendre les besoins et à lutter de manière plus efficace
contre la dégradation.
Nouvelles lois et sensibilisation : Établir de
nouvelles lois réglementant l'utilisation des espaces
végétalisés, y compris les forêts et les savanes, et
sensibiliser la population sur l'impact de la déforestation sur
l'environnement, contribueront à lutter efficacement contre la
surexploitation des ressources naturelles et à préserver
rigoureusement le couvert végétal.
La réussite de ces propositions dépendra de la
collaboration étroite avec les communautés locales, de la
compréhension des besoins spécifiques du site et de la mise en
oeuvre de pratiques agricoles durables.
En suivant ces propositions et en favorisant la participation
active des communautés locales, il est possible de promouvoir un
rétablissement efficace du couvert végétal, contribuant
ainsi à la préservation de l'environnement, à la
régénération des écosystèmes et à
l'amélioration des conditions de vie des populations locales.
70
CONCLUSION
Cette étude portant sur la « Dynamique du couvert
végétal autour de la ville de Niamey dans un rayon de 75 km»
a pour objectif principal d'analyser l'évolution du couvert
végétal en vue de proposer les modes de gestion qui peuvent
permettre de lutter efficacement contre cette dégradation. La
démarche méthodologique s'est effectuée en trois phases
(phase préliminaire, phase terrain et celle du bureau). La phase
préliminaire qui consistait à l'exploitation des documents
portant sur la thématique afin de l'appréhender et mieux
préparer la phase terrain qui s'est faite par des observations et des
entretiens avec dans les villages ciblés et les services des eaux et
forêt. L'analyse des données climatiques suivie de la cartographie
avait constitué la phase des travaux au laboratoire.
Les résultats du terrain ont montré que la zone
à connue une forte dégradation du couvert végétal
depuis les années 1990. Il ressort également de ces travaux de
terrain que, cette dégradation est liée à la forte action
anthropique dans la zone notamment l'agriculture et l'exploitation de bois
énergie. L'analyse climatique a soulevé une période de
sècheresse (1981-2010). Celle-ci coïncide avec la période de
forte dégradation du couvert végétal dans la zone
d'étude. Ce qui confirme notre première hypothèse selon
laquelle « le déficit pluviométrique et l'exploitation de la
réserve forestière, accélère l'évolution du
couvert végétal et les usages du sol dans la zone d'étude
».
L'analyse des cartes d'occupation et d'utilisation de sol de
1990, 2000 et 2010 ont montré une évolution décroissante
des savanes arbustives et des formations rupicoles due à
l'intensification des activités agricoles à travers l'extension
des surfaces cultivées. Ce qui a aggravé la réduction du
couvert végétal dans la zone. Selon toujours l'analyse, à
partir de 2015 jusqu'à 2020, on assiste à un retour du couvert
végétal bien que la situation reste en deçà par
rapport aux années 1990. Cela, confirme notre deuxième
hypothèse selon laquelle « la végétation se
dégrade de plus en plus autour de Niamey depuis 1990 ».
Les actions entreprises par l'Etat et les ONG dans la zone ont
favorisé le retour du couvert végétal dans la zone. Cela
ressort de l`analyse des sites de restauration du couvert végétal
bien que certains de ces sites dans le secteur Nord n'ont pas produit les
résultats escomptés. Toutefois, la situation reste globalement
satisfaisante surtout dans le secteur Sud de la zone d'étude. Ce qui
permet de vérifier notre troisième hypothèse selon
laquelle « on assiste
71
particulièrement ces dernières années
à une régénération du couvert végétal
autours des sites aménagés ».
Le suivi des actions entreprises, l'adaptation d'une
agriculture durable, l'utilisation du gaz ou charbon minéral, la
formation de la population et la sensibilisation de la population locale sur
les techniques de récupération pour une prise de conscience sur
l'impact de ses activités pour un retour du couvert
végétal sont nécessaires. Ce qui permet de vérifier
notre troisième hypothèse selon laquelle « les modes de
gestion possibles de préservation des terres passent par l'adoption de
bonnes pratiques de gestion et de conservation ».
Au vu des résultats sur ce rayon de 75 km autour de
Niamey, il est intéressant d'élargir cette recherche sur
l'ensemble de l'Ouest du Niger afin de diagnostiquer la dynamique du couvert
végétal, un des préalables d'un aménagement du
territoire et un suivi environnemental durable.
72
Bibliographie
ABBA Bachir. (2007) Approche méthodologique pour la
constitution d'une base de données pour la surveillance des
systèmes hydrogéomorphologiques de l'aire pionnière Ayi
Noma (observatoire de Tamou, département de Say). (Mémoire
de DEA Université Abdou Moumouni de Niamey).
ABBA Bachir. (2012). Changements d'usage des sols et
érosion dans l'aire «ayi noma» à la
périphérie du parc national du W du Niger (Doctoral
dissertation, Thèse de l'Université Abdou Moumouni de Niamey,
Niamey)
https://dicames.online/jspui/bitstream/20.500.12177/6731/1/Changements%20d%E2%80%99
usage%20des%20sols%20et%20%C3%A9rosion%20dans%20l%E2%80%99aire%20%%
AB%20ayi%20noma%20%%BB%20%C3%A0%20la Abba%20Bachir.pdf.
ABDOU Ichaou, (1995). Étude comparée de la
productivité des formations forestières de brousse tigrée
et de brousse diffuse : conséquences pour la gestion et pour la
régénération de ces formations. Mémoire de fin
de cycle, IPR Katibougou, Mali/ORSTOM, Niamey, Niger.
ABDOU, Ousseini Moussa, SAIDOU, Salifou, et GUIMBO, Iro Dan.
(2022). Dynamique spatio-temporelle de la dégradation des terres
dans les communes rurales de Simiri et Tondikiwindi du département de
Ouallam, région de Tillabéri (Niger). International
Journal of Biological and Chemical Sciences, 16(5), 2143-2157.
AMBOUTA Jean-Marie Karimou, VALENTIN Christian, et
LAVERDIÈRE Marc R. (1996). Jachères et croûtes
d'érosion au Sahel. Science et changements
planétaires/Sécheresse, 7(4), 269-275.
ABDOU, Ousseini Moussa, LAMSO Nomaou Dan GUIMBO, Iro Dan.
(2022). Etudes des facteurs influant la dynamique du paysage dans le
département de Ouallam (Niger). International Journal of Innovation
and Applied Studies, 37(4), 735-751,
https://search.proquest.com/openview/49844d47a3a2e66253d1f850972500a3/1?pq-origsite=gscholar&cbl=2031961.
AMBOUTA Jean-Marie Karimou, PELTIER Régis, (1997).
Fonctionnement et gestion des écosystèmes forestiers
contractés sahéliens. John Libbey Eurotext.
73
ALI Abdou et LEBEL Thierry.The Sahelian standardized
rainfall index revisited. International Journal of Climatology: A Journal
of the Royal Meteorological Society, 29(12), 1705-1714,
https://rmets.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/joc.1832.
ARIORI Serge Léopold et OZER Pierre. (2005).
Évolution des ressources forestières en Afrique de l'Ouest
soudano-sahélienne au cours des 50 dernières années.
Geo-Eco-Trop, 29.
https://orbi.uliege.be/handle/2268/15851.
ANDRÉ Eric, CHAUVIN Christophe, et DE GRENOBLE, CEMAGREF.
(2004). Information géographique et gestion forestière,
état des lieux et perspectives. Rapport de phase, 2.
http://147.100.164.84/wordpress/wp-
content/uploads/2017/07/Cemagref Chauvin RapportInfoGeo
2004.pdf.pdf.
BRAMI Diane. (2006). Le climat et l'homme, facteurs de
déséquilibres des milieux sensibles sahéliens: le cas des
rives sud du lac Tchad (Tchad) (Doctoral dissertation, Paris 1).
BARMO Soukaradji, AMANI Abdou, SOUMANA Idrissa. (2019).
Structure et diversité des parcs agroforestiers adjacents à
la forêt protégée de Baban Rafi, Niger-Afrique de
l'Ouest. Afrique Science, 15(2), 166-185.
https://duddal.org/files/original/60fc60fc30355bf50d8b96864ab4f71a9ba3d1f4.pdf.
BIERBAUM Rosina, STOCKING Michael Harry, COWIE Annette, DIAZ
Sandra, GRANIT Jakob, PATWARDHAN Anand et SIMS Ralph. (2014). « Produire
des effets positifs sur l'environnement mondial en vue d'un
développement durable. Rapport du STAP à la 5ème
Assemblée du FEM, Mexique, mai 2014. » Fonds pour l'environnement
mondial, Washington, DC. (États-Unis d'Amérique).
BODIAN Ansoumana. (2014). Caractérisation de la
variabilité temporelle récente des précipitations
annuelles au Sénégal (Afrique de l'Ouest). Physio-Géo.
Géographie physique et environnement, (Volume 8), 297-312.
BADAMASSI YACOUBA Moussa, YAYE Mousa , MEHDI Saqalli,
DOMINIQUE Laffly , EMMANUEL Chapron (2022). Pratiques de pêche de
poissons et changement climatique sur le fleuve Niger à Niamey, Niger.
AFRIQUE SCIENCE.
BOUBACAR NA-ALLAH Abdoulaye, MALAM ABDOU Moussa, WARZAGAN
INGATAN Aghali (2017). Efficacité du sous-solage dans la restauration
des sols sahéliens
74
dégradés. Étude expérimentale sur
le site de Tondi Kiboro, Niger. Afrique SCIENCE, 13(6),
189-201.
BESANCENOT Jean-Pierre. (1994). Mécanismes et
répartition des climats: Alain Godard et Martine Tabeaud, Les
climats. Mécanismes et répartition. In Annales de
géographie (Vol. 103, No. 576, pp. 201-201). Persée-Portail des
revues scientifiques en SHS.
BOUBACAR Abdoulkarim, GAFSI Mohamed, SIBELET Nicole. (2017).
Ressources arborées et viabilité des exploitations agricoles
familiales dans le bassin en bois-énergie de Niamey (Niger).
BAHARI Ibrahim Mahamadou, MALAM Abdou Moussa, MAMADOU Ibrahim,
MAMAN Issoufou, ABBA Bachir, KADAOURE Ibrahim, FARAN Maiga Oumarou & BOUZOU
Moussa Ibrahim (2021). « Tendances du reverdissement et de la
dégradation du sol dans l'Ouest du Niger ». Revue canadienne de
géographie tropicale/Canadian journal of tropical geography, Vol.
(8) 1. En ligne le 15 août 2021, pp. 52-57. URL:
http://laurentian.ca/cjtg
BACHIR Mourtala., GARBA Abdou., ASSOUMANE Garba., MAIZAMA
Abdoulaye. (2023) : Télédétection et SIG pour
l'évaluation de l'état de dégradation et des
opportunités de restauration des terres au Niger revu Bio science
186 ISSN 1997-5902 p19666 à 19681.
COUREL, Marie-Françoise, CUQ, François, et
TOUNSI, Ibtissem. (1988). Suivi de
l'évolution des pâturages du Sahel
malien. Mappemonde, 10(2), 26-31,
https://www.persee.fr/doc/mappe_0764-3470_1988_num_10_2_2439.
CHERET Véronique. (2016).
Télédétection et géomatique pour le suivi des
milieux forestiers: contributions à l'évaluation des
risques,
https://oatao.univ-toulouse.fr/21175/.
CNEDD, 2017 neutralité de la dégradation des
terres au Niger situation de référence, Cabinet du premier
ministre, secrétariat exécutif, Niger, p 46
COUREL Marie-Françoise. (1984). Etude de
l'évolution récente des milieux sahéliens à partir
des mesures fournies par les satellites (Doctoral dissertation,
Université Panthéon-Sorbonne-Paris I).
Delwaulle Jean. (1973). Résultats de six ans
d'observations sur l'érosion au Niger.
75
D'HERBÈS Jean-Marc, AMBOUTA Jean-Marie Karimou, &
PELTIER Régis. (1997) Le Schéma Directeur d'Approvisionnement
en bois de la ville de Niamey. Fonctionnement et gestion des
écosystèmes forestiers contractés sahéliens,
25.
DURAND Jean., (2022), Cartographies des
caractéristiques de surfaces du sol par traitement d'images satellites
optiques multi-sources et multi-temporelles : cas de la
végétation verte, du faciès, du travail du sol, et des
états de surface, [memoire présenté en vue d'obtenir
le diplome d'ingenieur cnam, conservatoire national des arts et metiers ecole
superieure des geometres et topographes],
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02443674.
HENRI Motcho Kokou et ABDOULAYE Adamou (2014). Les
problèmes d'urbanisation et de politiques urbaines à Niamey
(Niger). Sahel: entre crises et espoirs: hommage au Pr. Joerg Winistorfer,
201.
HOUNTONDJI Yvon-Carmen Houéhanou. (2008). Dynamique
environnementale en zones sahélienne et soudanienne de l'Afrique de
l'Ouest: Analyse des modifications et évaluation de la
dégradation du couvert végétal. Belgique:
Université de Liège.
HOUNTONDJI Yvon-Carmen, NICOLAS Jacques, SOKPON Nestor.
(2005). Mise en évidence de la résilience de la
végétation sahélienne par
télédétection basse résolution au Niger à la
suite d'épisodes de sécheresse. Belgeo. Revue belge de
géographie, (4), 499-516.
IBRAHIM Mahamadou Bahari, MAMAN Issoufou, et MALAM ABDOU
Moussa (2019). Impacts environnementaux et socioéconomiques de
production des granulats (sable et gravier) de la plaine alluviale du fleuve
Niger à Niamey.
IBRAHIM Boubacar 2008, Mise en évidence de la
persistance pluviométrique à faible échelle des
évènements pluvieux sur le degré carré de Niamey
(mémoire de Master Sciences de l'Univers, Environnement, Ecologie
Parcours Hydrologie-Hydrogéologie, Université Pierre et Marie
Curie, École des Mines de Paris & École Nationale du
Génie Rural des Eaux et des Forêts Master 2 Sciences de l'Univers,
Environnement, Ecologie Parcours Hydrologie-Hydrogéologie).
ISSA Chaïbou et MAXIME Banoin,(2008). Analyse
diachronique et structurale du paysage agraire de la zone de transition de la
réserve transfrontalière de biosphère du W au Niger.
Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin, 62,
34-47.
76
ISSAKA Lona. (2010). Changement climatique et
développement agricole dans la commune rurale de Diagourou
(région de Tillabéry): de l'observationa l'analyse des
données. Mémoire de DEA, université Abdou Moumouni,
Niamey, Niger.
IBRAHIM Mamadou, (2012). La dynamique
accélérée des koris de la région de Niamey et ses
conséquences sur l'ensablement du fleuve Niger (Doctoral
dissertation, Thèse de doctorat: Université de Grenoble 1
(France) et Université Abdou Moumouni de Niamey (Niger)).
INGATAN WARZAGAN Agali, (2011), Conséquences de la
contraction des bandes boisées sur la genèse et l'augmentation
des ruissellements sur les plateaux à brousse tigrée du Fakara
(sud-ouest du Niger), [Mémoire de master, UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI
et 'Institut de Recherche pour le Développement (IRD)].
JEAN Delwaulle et YVES Roederer, (1973). Le bois de feu
à Niamey. BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 152, 55-60.
KASSOUM. Ouattara, JENNIE Barron., ISSA Ouedraogo, & LINE
JOSEFIN Gordon (2015). Etats des écosystèmes
sahéliens: reverdissement, perte de la diversité et
qualité des sols. Afrique science, 11(5), 433-446.
LEBRUN Jean., (2022), Les apports de la
télédétection pour le suivi de la végétation
autour des ouvrages de restauration des terres au Sahel, [Mémoire
de master, réalisé à l'Institut des Géosciences de
l'Environnement (IGE) et au laboratoire PACTE]
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03792465/document.
MOUSSA Ibrahim Bouzou, MAIGA Oumarou Faran, IBRAHIM Mahamadou
Bahari & ISSAKA Lona (2014). La dynamique érosive dans la
vallée de Keita (région de Tahoua, Niger). Sahel:
entre crises et espoirs: hommage au Pr. Joerg Winistorfer, 159.
MOUSSA Ibrahim Bouzou, MAIGA Oumarou Faran, IBRAHIM MAHAMADOU
Bahari, ADAM ABDOU Alou, ISSAKA Lona, BONTIANTI Abdou, IBRAHIM Mamadou,
ABDOULAYE Alio, LUC Descroix. (2016). Changement climatique,
géomorphologie et inondabilité de la plaine alluviale du fleuve
Niger à Niamey (Niger). Revue du C. AM. ES, nouvellle Série
B.
MOUSSA Malam Abdou, JEAN-PIERRE Vandervaere, MOUSSA Ibrahim
Bouzou, LUC Descroix, IBRAHIM Mamadou et MAIGA Oumarou Faran (2016).
Genèse des écoulements sur deux petits bassins versants
cristallins de l'Ouest du Niger: approche multi-échelles du
77
fonctionnement hydrodynamique. Géomorphologie:
relief, processus, environnement, 22(4), 363-375.
MAMADOU Ibrahim, BEN TAHAR Vanessa, DESCROIX Luc, BOUZOU
MOUSSA Ibrahim (2011). Pluies et crues exceptionnelles au Sahel: Cas de la
région de Niamey au Niger en 2010.
MONTAGNE Pierre, HOUSSEINI Mato, & Sanda, L. (1997).
Les marchés ruraux de bois-énergie au Niger: le mode de
développement.
OUSMANE LAMINOU Manzo, ABDOU Amani, IRO DAN Guimbo, ABDOU
HAROUNA Rachidi & ALI Mahamane (2020). Impacts des banquettes dans la
récupération des terres dégradées au Niger. Journal
of Applied Biosciences, 151(1), 15510-15529.
OZER Pierre. (2009). Introduction aux risques
naturels.
OSS (2015) «Niger : Atlas des cartes d'occupation du
sol» - Projet Amélioration de la résilience des populations
sahéliennes aux mutations environnementales - REPSAHEL.
OZER Pierre, BODART Catherine, et TYCHON Bernard. (2005).
Analyse climatique de la région de Gouré, Niger
oriental: récentes modifications et impacts environnementaux.
CyberGeo: European Journal of Geography.
PIERRE Montagne, OUMAROU Idrissa, ALAIN Bertrand, FANNY Rives,
ABOUBACAR Ichaou , REGIS Peltier (2016). Bois-énergie domestique,
démographie et urbanisation: situation après vingt-cinq
années de gestion forestière des néo-communs au Sud-Niger.
AFD.
Poncet Yveline.. (1986). Images spatiales et paysages
sahéliens: une étude Générale des milieux naturels
par télédétection, Azawagh, République du Niger
(Vol. 200). IRD Editions,
https://books.google.com/books?hl=fr&lr=&id=NnGK3PyhM28C&oi=fnd&pg=PA1&dq=Yv
eline+PONCET,+PARIS+1986,+Images+spatiales+et+paysages+sah%C3%A9liens,&ots=w9
9uTDsPL8&sig=-dpdlcYWqpt3Kd89HBzyl7lzAW0
PACHAURI Rajendra et REISINGER, Andy (2008). Bilan 2007
des changements climatiques. Contribution du Groupe de travail III au
quatrième Rapport d'évaluation du Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat. GIEC, Genève.
Disponible sur:
http://www.
ipcc. ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr_fr. pdf.(Consulté
le 7/04/2010).
78
PIERRE Rognon (1989). Biographie d'un désert. Paris, Plon,
Coll. Synthèse.
PANA Niger (2006) : Synthèse des études de
vulnérabilité de l'agriculture et de l'élevage au
changement climatique, 90p.
PIERRE Montagne, ADAMA Coulibaly, ABDOU Nouhou, Oumarou, IDRISSA
Oumarou, HASSANE Djibo, & ABOUBACAR Ichaou (2017). Schéma Directeur
d'Approvisionnement en Combustibles Domestiques de Niamey. Rapport
d'étude du projet COGESO, 224.
PDC de la ville de Niamey, période de 2014-2018.
SARR, Mamadou Adama. (2009). Cartographie des changements de
l'occupation du sol entre 1990 et 2002 dans le nord du Sénégal
(Ferlo) à partir des images Landsat. Cybergeo: European Journal of
Geography,
https://journals.openedition.org/cybergeo/22707.
SANI OUSMANE Abdou Hadi (2022), Evaluation de la degradation
des terres et des services ecosystemiques autour du lac madarounfa (Departement
de madarounfa/ maradi/ niger, Mémoire de master Universite Abdou
Moumouni).
SANDA Gonda (2010). Cartographie de la dynamique de
l'occupation des sols et de l'érosion dans la ville de Niamey et sa
périphérie. Mémoire Maîtrise en
géographie. Université Abdou Moumouni de Niamey, 152.
SARA Vassolo, PHILIP Schuler, ABDOU Guero, SANOUSSI
Rabé, MAIMOUNA Mounkaila, SVEN Menge (2015). Caractérisation
des eaux souterraines de la Ville de Niamey, Niger. Rapport Technique N 2 du
projet" Appui à l'ABN pour la Gestion des Eaux Souterraines
(AGES)", élaboré par l'Autorité du Bassin du Fleuve
Niger (ABN), Niamey et l'Institut Fédéral des Géosciences
et des Ressources Naturelles de l'Allemagne (BGR), Hanovre: 50 p., Niamey.
SANI OUSMANE Abdoul Hadi (2022), Evaluation de la degradation
des terres et des services ecosystemiques autour du lac madarounfa (Departement
de Madarounfa/ Maradi/Niger Mémoire de Master Universite Abdou
Moumouni).
SEGUIS Luc, CAPPELAERE Bernard, PEUGEOT Christophe, LEDUC
Christian, MILESI Géraldine (2003). Influences de la sécheresse
et du défrichement sur les écoulements d'un petit bassin
sahélien. IAHS PUBLICATION, 429-434.
79
RÉPUBLIQUE du NIGER (2011), Initiative Grande Muraille
Verte. Ministère de l'hydraulique et de l'environnement.
http://extwprlegs1.fao.org/docs/pdf/Ner169723.pdf.
ROUSE John Wilson, HAAS Rüdiger , SCHELL John (1974),
Surveillance des systèmes végétaux dans les Grandes
Plaines avec l'ERTS. NASA Spec. Publ, 351(1), 309.
YAYE Seybou, (2005), Diagnostic du secteur bois-énergie.
Etude sur la stratégie nationale des énergies domestiques.
ZIDA Wendpouiré Arnaud (2020), Dynamique du couvert
végétal forestier des agrosystèmes sahéliens du
nord du Burkina Faso après les sécheresses des années
1970-1980: implication des pratiques d'aménagement des terres.
80
Annexe : guide d'entretien
Guide d'entretien avec la population concerné
et le service compétant
Objectifs : L'objectif de cette discussion est de recueillir
vos opinions, expériences et idées sur des questions de la
végétation:
Quels constats de l'évolution du couvert
végétal il y a 30 ans ;
Quel constat se dégage aujourd'hui ?
Quels sont les facteurs mis en cause c'est-à-dire le
pourquoi ?
Les activités agropastorales ont-elles un effet sur le
couvert végétal dans votre secteur ? Comment ils impactent le
couvert végétale ?
y-a-t-il des actions de restauration du couvert
végétal et des projets et ONG qui interviennent pour y
remédier au problème ?
Quel est la part de la responsabilité de la population
dans les actions de restauration du couvert végétal ?
Quel est l'efficacité de ces actions dans la restauration
du couvert végétal ?
Existe-t-il des marchés ruraux de bois dans votre secteur
?
Quelle suggestion faites-vous pour améliorer la couverture
?
|
|