3. Gestion des documents
Les documents d'urbanisme une fois approuvés
constituent des instruments de planification des occupations d'espace à
travers la délivrance des permis de construire, de certificat
d'urbanisme, etc..
Leur gestion se fait au détour du règlement
d'urbanisme qui comporte trois parties fondamentales :
- La première partie définit les types d'occupation
ou d'utilisation du sol interdit ou pas ;
- La deuxième définit les règles
auxquelles doivent répondre les terrains constructibles et
l'implantation des constructions;
--' 29 --'
- La troisième partie définit les
densités.
Dans ce dernier cas, il faudrait retenir que le contenu de chaque
règlement de zone est fixé
en fonction :
- De la situation actuelle (site, milieu bâti etc..)
- Des équipements existants
- Des volontés d'aménagement arrêtées
par le groupe de travail.
In fine, au Gabon nous déplorons un fait. Depuis son
accession à la souveraineté internationale ce sont toujours les
bureaux techniques étrangers qui sont retenus pour la réalisation
de ces documents de planification pour ne prendre que le cas de Libreville.
4. Analyse du processus d'élaboration
Les personnes avisées fustige la manière avec
laquelle sont menées les réalisons des documents de planification
urbaine en Afrique en générale mais au Gabon en particulier. A
cet effet, plusieurs intellectuels et enseignants de rang magistral se sont
penchés sur cette méthodologie adaptée.
C'est ainsi qu'Allogho-Nkoghe in Le Gabon à la
recherche d'un modèle d'aménagement du territoire :
Éléments de réflexion pour une réalité
utilitariste « pense qu'un modèle d'aménagement est un
outil efficace qui permet de projeter la représentation d'une vision
à la fois technique et endogène sur un espace. Il repose sur un
nombre d'actions concertées avec les populations locales, les
organisations non gouvernementales (ONG) qui facilitent la réalisation
des scenarii à mettre en pratique ». L'auteur déplore
le fait que certains plans ont été initiés mais
malheureusement demeurent au seul stade d'intentions. Puisqu'aucun plan
d'aménagement n'a été traduit en actes17.
Faisant ainsi allusion aux différents plans de Libreville de 1955, plan
Pottier de 1962, plan d'Olivo-Prass 1965, Geri de 1994 et celui de BNETD de
2010.
Lelo Nzuzi, cité par Allogho-Nkoghe abonde dans le
même sens et fustige « le comportement bureaucrate des experts
locaux ou internationaux qui ignorent les usagers dans les études
d'expertise ». Aussi, serait-il judicieux de s'interroger sur la
dimension épistémologique du choix entre aménagement
concerté et aménagement autoritaire. Des débats techniques
frétillants opposent les défenseurs de l'aménagement
concerté (dans un système centralisé) aux partisans de
l'aménagement centralisé, autoritaire (dans un système
autoritaire).
17 F. Allogho-Nkoghe (2018) : Le Gabon à la
recherche d'un modèle d'aménagement du territoire.
Éléments de réflexion pour une réalité
utilitaire in Politiques d'aménagement du territoire au Gabon :
Problèmes et perspectives, L'Harmattan, P 32.
--' 30 --'
Les premiers mettent en avant les avantages liés
à une implication forte des habitants, permettant la prise en compte de
leurs besoins prioritaires. Les seconds se fondent sur le principe unitaire de
l'Etat, garant de la stabilité et du développement. A cet effet,
il poursuit en disant qu'ils pensent qu'une implication des habitants dans les
problèmes qui relèvent des missions régaliennes de l'Etat
empêcherait le bon fonctionnement des institutions.
Toutefois, « l'État doit pouvoir donner une
orientation stratégique des politiques publiques, afin de garantir aux
territoires et aux habitants une sorte de géographie du
Bien-être18 ».
J-R Mambou souhaite par ailleurs que « les villes
francophones rompent avec la transposition des modèles urbains
européens ». Pour lui, il n'est plus question de transposer un
modèle un modèle urbain donné, mais d'adapter les
règles modernes d'urbanisme à la réalité locale.
Pour cela, il faut commencer par la remise en cause des règlements
d'urbanisme en vigueur qui ne sont des copier, coller des villes
européennes en général et françaises en
particulier.
4.1. Limites dans la mise en place des outils de
planification
La planification urbaine apparaît, depuis le
début du XXème siècle, comme une méthode relevant
de l'aménagement du territoire et visant à maitriser le
développement des villes. Malgré le fait que le Gabon dispose
d'une panoplie de textes législatifs et réglementaires qui
régissent le foncier et l'urbanisme, la pratique la plus répandue
d'appropriation du sol demeure-t-il, l'occupation spontanée. C'est la
raison pour laquelle nous pensons que nous devons repenser les outils de
planification.
C'est ainsi que J.F Tribillon pense qu' « un plan
d'urbanisme ou d'aménagement n'est pas un dessin de la ville telle
qu'elle devrait être idéalement par application des normes les
plus exigeantes. Un plan d'urbanisme n'est pas non plus le dessin de la ville.
Il n'est pas non plus le résultat d'une démarche de planification
qui part d'un plan d'aménagement du territoire national pour aller en
cascade jusqu'aux plans d'urbanisme des quartiers19 ».
Mais un plan d'urbanisme est un ensemble de réponses
cohérentes et faisables aux problèmes d'aménagement qui se
posent dans le territoire auquel le plan se rapporte. Le mérite
principal d'un
18 F. Allogho-Nkoghe (2018) : Le Gabon à la
recherche d'un modèle d'aménagement du territoire.
Éléments de réflexion pour une réalité
utilitaire in Politiques d'aménagement du territoire au Gabon :
Problèmes et perspectives, L'Harmattan, P 33.
19 J-F Tribillon, (2008) : Aménager la
ville africaine : guide des procédés et procédures
d'aménagement urbain à l'usage des municipalités
africaines gestionnaires de villes moyennes (Afrique francophone), PDM, P
100.
--' 31 --'
plan d'urbanisme est de cartographier des réponses
cohérentes : si l'on décide ceci voilà ce qu'il faut
prévoir en amont et voici ce qu'il faut faire en aval.
Cette conception est partagé par Lélo NZUZI,qui
à partir de son vécu personnel, d'une réflexion
rétrospective, prospective et volontaire, « préconise
AFRIKAVILLE, entendre future ville authentiquement négro-africaine en
fonction de la culture et des besoins des citadins. Fondée sur la
participation, la méthodologie permet d'évaluer les besoins
prioritaires des populations et de comprendre la vision de leur ville. S'il est
vrai que la participation, mieux la prise en compte de leurs besoins
réduit l'écart entre la pratique urbanistique (aménageur)
et la pratique urbaine (usagers)».
~ 32 ~
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DEUXIÈME PARTIE
|
CADRE PHYSIQUE DE L'ÉTUDE, ÉTATS DES LIEUX
DES
|
POLITIQUES URBAINES ET PROPOSITION
D'INTRODUCTION
|
DES OUTILS D'AMÉNAGEMENT URBAIN AU
LYCÉE
|
|
|
-' 33 -'
Cette deuxième partie est subdivisée comme la
précédente en trois (3) chapitres. Il s'agira pour nous nous dans
ce premier chapitre de faire une présentation de la ville de Tchibanga.
Dans cette présentation deux aspects sont retenus à savoir le
milieu physique et le cadre humain.
Tout au long du deuxième chapitre nous ferons un
état des lieux des politiques d'aménagement initié
à Tchibanga. C'est ainsi que nous irons à la rencontre du
Directeur provincial du cadastre et de l'urbanisme, du premier maire adjoint et
des populations.
Avant de clore ce chapitre, nous présenterons le
paysage urbain et l'apport de la Banque Mondiale à travers le Plan de
Développement des Infrastructures Locales (PDIL) pour doter la ville des
outils d'aménagement.
Dans le troisième chapitre de cette partie et qui est
le 6em de notre document, il consiste à faire l'analyse d'une partie du
curriculum en vue d'introduire les outils d'aménagement urbain dans le
contenu d'une leçon de géographie en classe de 1ere. Mais avant
de le faire, nous allons nous rapprocher des enseignants d'histoire et
géographie de la ville de Tchibanga afin d'avoir leur avis sur la
réalisation de ce projet. A la fin de ce chapitre nous ferons une
proposition non pas de leçon mais du contenu de la leçon ayant
pour titre l'urbanisation au Gabon et ses conséquences.
-' 34 -'
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