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Les politiques d'aménagement urbain à  Tchibanga. Quelle place pour les outils d'aménagement dans le contenu d'une leçon de géographie en classe de 1ère.


par Roland Régis Armel MOUSSAVOU
Ecole Normale Supérieure de Libreville Gabon - Master II 2019
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

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1. Constats

La géographie se distingue des autres disciplines par l'importance qu'elle accorde à la dimension spatiale. Elle intègre les différentes composantes sociales en relation directe avec le territoire qu'elle occupe.

Lorsque l'on observe les mouvements des populations aujourd'hui, nous pouvons affirmer que l'homme n'a de cesse d'aspirer à l'amélioration de son bien-être et au développement de son espace de vie.

Le développement d'une ville passe incontestablement par une bonne maîtrise, une gestion saine et rationnelle de toutes les composantes de l'environnement urbain. Aussi, la question de la croissance urbaine en Afrique est une réalité et est souvent au coeur des débats politiques de notre époque1.

C'est ainsi que les villes africaines, surtout les villes capitales, sont le théâtre continuel de toutes sortes de constructions en dehors d'un cadre d'organisation d'ensemble. L'urbanisation et les évolutions qu'elle sous-tend posent des défis permanents aux décideurs politiques, et n'ont cessé de repousser les limites de l'action publique. En effet, les politiques urbaines en Afrique et particulièrement au Gabon sont confrontées à un problème central, à savoir, la distorsion entre une croissance démographique très élevées et une croissance très faibles des activités et des emplois2. Cette distorsion est à l'origine de plusieurs fléaux du milieu urbain africain qui suscitent beaucoup de réflexions, et dont quelques interrogations portent essentiellement sur l'urbanisation anarchique, les quartiers sous-intégrés, l'insalubrité, etc...

Ainsi, les problèmes de l'urbanisation en Afrique ont déjà fait l'objet d'étude de toutes sortes dans le cadre d'articles scientifiques, de mémoires, de thèses et autres ouvrages. Mais, de nombreux problèmes se posent toujours au niveau de la vie urbaine et au niveau de l'organisation des espaces nécessaires pour permettre son existence et son développement harmonieux. Et sans être exhaustif, il s'agit du droit d'installation, de la spéculation foncière, les zones d'habitats insalubres, les conditions insuffisantes de logements, etc.

Toutes ces réalités qui frappent l'Afrique au sud du Sahara en général, frappent le Gabon en particulier. En effet, encore peu urbanisé en 1960, le Gabon détient aujourd'hui un record que

1 R, Ledrut, (1968): L'espace social de la ville ; problème de sociologie appliquée à l'aménagement urbain. Atropos, Paris, PP 338-354.

2 Wacheter et al., (2002) : L'aménagement durable ; défis et politiques. Edition de l'aube/DATAR, Paris, 195 pages.

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seule lui dispute la République du Congo, celui du pays le plus urbanisé du continent car en 1993, 73% de la population était considérée comme urbaine. Aujourd'hui, ce taux se rapproche de 80%3. La croissance des villes gabonaises est essentiellement dues à des constructions illégales, édifiées pour la plupart sans titre foncier, ni aucun autre droit d'occuper le sol, et sans aucun contrôle urbanistique4.

S'agissant de l'occupation et l'extension de la ville de Tchibanga se sont faites de manière spontanée, anarchique voire incontrôlée. Cette évolution de l'urbanisation mal maitrisée engendre des problèmes auxquels les acteurs urbains ont du mal à apporter des solutions faces aux différentes tentatives des politiques urbaines dont l'objectif est la maîtrise de l'espace.

A travers cette étude intitulée: « Les politiques d'aménagement urbain à Tchibanga : quelle place pour les outils d'aménagement dans le contenu d'une leçon de géographie en classe de première », il s'agit de montrer non seulement l'importance des politiques d'aménagement mais aussi le bien-fondé de l'utilisation des outils d'aménagement dans le processus de construction et d'aménagement d'une ville. Il convient de rappeler que les politiques d'aménagement se rapportent à des interventions conjointes qui ont pour but de structurer la dynamique d'un territoire. A cet effet, elle traite de l'organisation, du pilotage, et de l'évaluation des équilibres sociaux, spatiaux et économiques. Elle se rapproche souvent de la gestion d'actions urbaines, comme les opérations ou projets d'aménagement, qui constituent des moyens pour mettre en oeuvre les politiques5. Tant disque la gestion et des outils sont considérés dans leurs spécificités propres aux domaines de l'urbanisme et de l'aménagement.

Les SDAU et les POS constituent les outils majeurs de la planification urbaine ; tous deux sont mis en oeuvre par les représentants du pouvoir central, tous deux sont élaborés conjointement par les services de l'Etat et les collectivités.

Eviter l'extension anarchique des agglomérations, lutter contre la spéculation et les spéculateurs, instaurer des règles contraignantes en matière d'équipement, de construction tels semblent être les objectifs assignés aux documents d'urbanisme tels que les SDAU et les POS. De ce fait, ils constituent des éléments indispensables à la compréhension de l'évolution urbaine et, à ce titre, appartient à la sphère des préoccupations des géographes. Situés à l'aval du processus de planification, ils sont aussi les documents prévisionnels dont doivent tenir compte les

3 Atlas de l'Afrique (Gabon), (2004) : Les éditions J.A, Paris, p 28.

4 F. Allogho-Nkoghe, (2006): Politique de la ville et logiques d'acteurs. A la recherche d'alternatives d'aménagement pour les quartiers informels de Libreville (Gabon), Thèse de doctorat, P 41.

5 S. Guelton,(2014) ; Gérer l'aménagement urbain, Presses universitaires de Rennes, P 7.

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particularités, qu'ils soient à la tête d'une grande entreprise ou simples propriétaires d'un terrain à bâtir6.

Aussi est-il particulièrement important de connaitre les justifications données par le législateur à l'élaboration de tels documents et de s'interroger sur la responsabilité respective de l'Etat et des collectivités locales afin de poser clairement la question du pouvoir en matière d'aménagement urbain. F. Allogho-Nkoghe pense la crise mondiale de l'urbanisme repose sur les fondements culturels. Car les outils de l'architecture ou de l'urbanisation, qu'ils relèvent de l'imaginaire ou de la réflexion scientifique et technique, renvoient à la problématique des modèles, car tout projet architectural ou urbanistique est modélisation du « vécu spatial »7.

C'est pourquoi, la présente étude émerge des observations que nous faisons du paysage urbain peu reluisant des villes gabonaises en générale mais surtout celle de Tchibanga en particulier. Pour paraphraser F. Allogho-Nkoghe, nous dirons que ce sujet émane de notre vécu spatial des deux villes gabonaises que sont Libreville et Tchibanga.

2. Intérêt du sujet

Notre sujet d'étude intitulé « Les politiques d'aménagement urbain à Tchibanga : quelle place pour les outils d'aménagement dans le contenu d'une leçon de géographie en classe de première », revêt un intérêt aussi bien scientifique que pédagogique.

2.1. Intérêt scientifique

Ainsi, l'intérêt scientifique de notre thème est celui de démontrer que l'anarchie que nous observons dans l'occupation de la ville de Tchibanga est dû à l'absence des politiques d'aménagements urbains dans ladite. En effet, une politique d'aménagement consiste à tendent à une meilleure maîtrise de l'urbanisation en réalisant des plans d'aménagement à caractère régulateur et prospectif.

6 J.F D (1981), villes en parallèle, P 95.

7 F. Allogho-Nkoghe, (2013) : QUARTIER INFORMELS ET POLITIQUES DE LA VILLE : Les logiques d'aménagement à Libreville (Gabon), P 9.

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2.2. Intérêt pédagogique

Par ailleurs, l'aspect pédagogique de notre thématique vise à faire connaitre à l'apprenant que la ville dans laquelle il vit obéit à des normes urbanistiques et que ces dernières sont régis par une multitude d'outils qui permettent de rendre la vie en ville plus agréable.

En intégrant les outils d'aménagement dans une leçon de géographie permettra de se défaire d'une géographie longtemps abstraite pour une géographie active. C'est ainsi qu'il pourra établir des liens des causes à effets de l'environnement urbain dans lequel il vit. C'est ainsi qu'il sera capable d'appréhender les phénomènes sociaux afin d'examiner de façon critique leur environnement, leur cadre de vie et d'agir pour l'intérêt de tous.

Cette étude permettra d'améliorer le contenu et les méthodes d'apprentissage de la géographie élaborés par l'institut pédagogique national (IPN).

3. Méthodologie

La recherche scientifique obéit à une méthodologie bien précise qui sert de canevas en vue de parvenir à des résultats avérés. De ce fait, nous pouvons admettre que la méthodologie scientifique « précise les exigences théoriques et opératoires de l'observation et confère aux résultats un fondement légitime », c'est donc un ensemble de procédés et des étapes utilisés pour aboutir à des réalisations effectives et soutenus. Pour mener à bien ce travail, la démarche méthodologique utilisée est constituée de deux aspects majeurs que sont: la recherche documentaire, et les travaux de terrains en fonction des objectifs.

3.1. Recherche documentaire

Dans le but de bien cerner les contours du thème, certains centres de documentation susceptibles de nous fournir des informations relatives au sujet ont été visités. Cette phase a consisté au cours du travail à recenser et parcourir les ouvrages en rapport avec notre thème.

La recherche constituée par l'ensemble des textes et ouvrages nous ont servi pour appuyer notre argumentation. Il s'agit notamment des ouvrages spécialisés, généraux, des travaux universitaires (mémoires, thèses) et des revues. Elle a été faite dans les différents centres de documentation à savoir la bibliothèque de l'Université Omar Bongo (UOB), la bibliothèque de l'Ecole normale supérieure (ENS), au département du département histoire et géographie de l'école normale supérieure (ENS). Avons-nous aussi fait des recherches sur la toile (internet).

Nous, nous sommes aussi rendus dans les administrations publiques à l'instar du centre de documentation de la Direction Générale de l'Aménagement du Territoire et celui du Ministère de

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la planification. Nous, nous sommes également rendu à la Direction Provinciale de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadre de vie de la Nyanga, au Service de la législation et du contentieux de Tchibanga, au Service de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers de Tchibanga et à la Commission Nationale des Travaux d'Intérêt Public pour la Promotion de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi (CN TIPPEE).

L'objectif visé par cette phase était de connaître l'existant afin de mieux cerner les contours du sujet. Tout en poursuivant la recherche documentaire, les données ont été aussi collectées sur le terrain.

3.2. Outils de collecte des données

Les matériels utilisés pour conduire notre étude sont :

- Guides d'entretiens, ils ont permis de recueillir les informations auprès des acteurs de la Direction Provinciale de l'Habitat, de l'Urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga, des experts de développement local du projet PDIL2 de la CN TIPPEE, au premier adjoint au maire de la commune de Tchibanga ;

- Questionnaire administré aux populations ;

- Appareil photographique.

3.3. Ensemble de personnes concernées

Il s'agit des responsables administratifs du secteur de l'urbanisme, des chefs de quartier, des enseignants d'histoire et de géographie des lycées et des populations de la ville de Tchibanga. L'échantillon.

Le tableau ci-contre présente notre échantillon.

Statut des personnes enquêtées

Nombre

Service concernés

Premier adjoint au maire

01

Mairie centrale

Directeur

01

Direction provinciale du cadastre

Chef de service

01

Direction de l'urbanisme

Expert en développement local

01

Développement local CN TIPPEE

Géomètre

02

Direction provinciale du cadastre

Enseignants

07

Lycées

populations

205

L'ensemble des quartiers

Total

318

 

Source ; Tableau réalisé en janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir d'enquêtes personnelles.

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Après avoir effectué des entretiens avec les acteurs de l'administration qui interviennent dans l'occupation de l'espace, nous avons procédé de la même manière avec les acteurs locaux.

3.4. Traitement des données

Les données collectées ont fait l'objet d'un traitement minutieux. Ainsi, les informations recueillies ont été classées non seulement, selon les centres d'intérêts mais aussi appréciées selon les hypothèses et des éléments documentaires.

Il s'est déroulé sur la base des informations obtenues lors de la recherche documentaire, des entretiens, et des enquêtes. Le dépouillement des données a été manuel. Les données qualitatives recueillis ont été lues puis reparties en fonction de leur caractère et de la spécificité des intérêts tant scientifique que pédagogique.

4. Travaux antérieurs

L'urgence de régler les problèmes d'occupation des sols en milieu urbain a hissé l'aménagement des villes africaines au rang des préoccupations majeures du monde contemporain. Pour preuve, plusieurs études récentes consacrées aux problèmes de vie dans les villes africaines ont enrichi les réflexions.

La nécessité de mieux gérer l'installation des populations en milieu urbain meuble les discours des dirigeants, des travaux universitaires et publications de tous genres. C'est donc à juste titre que les chercheurs ont manifesté un grand intérêt à la question.

En effet, en 1993,Tribillon dans Nouveau manuel d'aménagement foncier a eu à faire l'observation selon laquelle deux mutations profondes traversent le continent Africain, qu'il s'agisse de son urbanisation accélérée ou du processus de démocratisation et de décentralisation en matière de gestion des affaires locales. Il nous propose de dépasser l'urbanisme pionnier d'origine fondé sur deux principes classiques selon lesquels « l'aménagement foncier précède le peuplement et l'organise » et « l'aménageur public a le monopole de la production et de la distribution du sol à bâtir ». Nous épousons son point de vue car, nous pensons que l'urbanisation doit précéder l'installation des populations car la terre appartient à l'Etat qui en assure la distribution.

Mais F. Allogho-Nkoghe en 2013 dans quartiers informels et politiques de la ville : Les logiques d'aménagement à Libreville (Gabon) pense que « les modèles urbains africains découlent du système colonial. Les villes des pays anglophones sont des tentatives de reproduction du modèle anglais, tout comme les villes des pays francophones s'inspirent du modèle français ». Nous

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observons s'agissant du dernier exemple que dans le modèle francophone, la ville est marquée par un centre où se concentre l'essentiel des équipements et des infrastructures, au détriment d'une périphérie où tout service ou tout équipement font défaut. Il ajoute en citant G. Massiah et J.-F Tribillon qu'ils désignent en 1988 par « charte de l'urbanisme et de la politique urbaine coloniale »

Par ailleurs, dans un document de travail, publié en 1995, «Quel cadastre pour quoi faire ?: Le cas du Gabon», Comby aborde le problème en nous faisant remarquer que ni les mairies, ni l'administration de l'urbanisme ne semblent disposer de plans sur lesquels seraient portées les réservations foncières à opérer pour la réalisation des équipements publics futurs et en premier lieu pour le tracé des voiries. La législation prévoit certes la réalisation de schémas directeurs et de plans d'occupations de sols (POS), mais il semble n'en exister aucun pour l'instant. D'où l'occupation anarchique de l'espace par les populations. Allogho-Nkoghe corrobore ses propos quand il écrit en 2006 dans Politique de la ville et logiques d'acteurs. A la recherche d'alternatives d'aménagement pour les quartiers informels de Libreville (Gabon), cette absence de maitrise par le foncier ou par l'urbanisme est naturellement responsable de l'anarchie qui règne dans les quartiers d'extension (...) les édifices sont implantés sans aucun contrôle, aucun ordre, sans laisser d'emprises pour les voiries futures ou les autres infrastructures.

C'est ainsi que soucieux des problèmes qui minent les villes Gabonaises, le Ministère de la Planification, de la Programmation, du Développement et de l'Aménagement du Territoire (MPPDAT) a rédigé la stratégie de développement urbain (2001), par le biais du Projet d'Ajustement et de Planification des Secteurs Urbains et des Transports (PAPSUT) en plusieurs volumes.

Dans ce document le Gabon repense la politique urbaine eut égard aux problèmes de développement urbain auquel il est confronté. C'est pourquoi nous pensons que le nouveau cadre global de politique veut rompre avec le passé par le désengagement progressif de l'État du secteur productif et l'introduction du libéralisme qui veut se traduire dans le secteur urbain par la mise en oeuvre d'une politique de décentralisation en vue d'insuffler une dynamique nouvelle dans la gestion et la résolution des problèmes des villes.

Aussi, savons-nous que le développement urbain ne peut être durable que s'il s'appuie sur une gestion de proximité, corollaire à la décentralisation qui offre des opportunités auxquelles peuvent accéder de nombreux acteurs.

Toutefois, l'Etat se doit d'avoir un regard dans l'application d'une décentralisation dans le secteur urbain par un suivi, un contrôle et une évaluation. Disposer les moyens conséquents à nos collectivités locales pour la mise en oeuvre d'une décentralisation plus efficace et efficiente.

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En vue de confirmer ou d'infirmer les hypothèses sues mentionnées plus haut, la méthodologie suivante a été adoptée.

5. Problématique

En parcourant le curriculum en géographie, nous remarquons que le programme de la classe de première n'intègre pas l'étude des politiques d'aménagements ni des outils d'aménagement urbain. Et pourtant il est indiqué d'après les concepteurs que « l'enseignement de la géographie du Gabon a été profondément remanié en fonction de la disponibilité réelle des travaux les plus récents et que la cette même géographie occupe une très large place et que l'objectif poursuivi est d'aborder les divers aspects du développement au Gabon. Et que les aspects techniques seront abordés dans les détails et que l'enseignement restera proche des réalités gabonaises8 ». Sur la base de ce qui précède, il est plus nécessaire de recentrer et de proposer une nouvelle approche dans le processus d'apprentissage de la géographie dans le système éducatif gabonais pour ne prendre que le niveau de première. Il s'agit d'une géographie recentrée. La question territoriale et des aménagements étant des champs d'analyse de la géographie, elle devrait dès lors susciter la conscience citoyenne pour être en adéquation avec les nouvelles problématiques qu'impose la société actuelle. Il faut rompre avec les clichés selon lesquels la géographie sert à écrire et à expliquer tout ce qu'il y'a à la surface de la terre, à accumuler des connaissances sur tous les facteurs qui expliquent l'organisation de l'espace terrestre, sur tous les types d'aménagement comme le pense le commun des gabonais. En tant que futur enseignant, la présente étude est d'expliquer et de démontrer que la géographie actuelle réfléchit aux problèmes posés aux populations humaines par l'utilisation de leur espace urbain, aux conséquences de l'action des populations sur cet espace. Nous ne traiterons pas non plus tous les problèmes d'aménagement mais de sélectionner celui qui parait le plus important par son implications sociale.

C'est pourquoi nous, nous posons la question de savoir : quelle est la place que l'on peut accorder aux outils d'aménagement urbain dans une leçon de géographie en classe de première ?

Le terme « outil » est employé de façon générique pour désigner toutes les démarches qui concourent à la réalisation d'objectifs de développement spatial.

En tant que futur enseignant, la présente étude prend appui sur le contenu du programme établi par l'Institut Pédagogique National (IPN) dans l'étude de l'urbanisation. L'étude de l'urbanisation ne

8 Curricula d'histoire et de géographie des lycées et collèges, enseignement général, édition 2010-2011.

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devrait pas seulement se limiter à l'augmentation croissante de ceux qui habitent en ville par rapport à l'ensemble de la population ; mais de se pencher aussi sur les transformations du milieu urbain, car la caractéristique majeure des villes en Afrique est la difficile maitrise de la croissance urbaine avec tous ces corollaires ; habitat précaire, quartiers spontanés. Les outils d'aménagement urbain dans une leçon de géographie est primordiale car elle permet de faire comprendre à l'apprenant qu'il est un acteur du monde réel, bientôt adulte responsable de son emprise sur le territoire. En tant qu'individu dans un groupe, il habite, se déplace donc produit du territoire finalement. En effet, Le développement durable répond aux besoins du présent en anticipant la capacité des générations futures à répondre aux leurs. C'est pourquoi les maux qui nous minent tels que l'occupation anarchique et l'urbanisation spontanée doivent nous amener à repenser la façon d'occuper nos territoires, d'envisager leur développement pour mieux y vivre et s'y déplacer. C'est ainsi que les Schémas Directeurs d'Aménagements Urbain (SDAU), les Plans d'Occupations des Sols (POS), les Plans Directeurs d'Urbanisme (PDU) et les Plans Locaux d'Urbanisme, outils d'aménagement urbain sont là pour déterminer les conditions qui permettent d'assurer ce développement harmonieux de nos villes en y assurant l'équilibre entre développement économique et développement socio-culturel, en répondant à l'absolue nécessité de protéger nos espaces urbains. C'est dans ce sens qu'affirmait Xavier LEROUX : « Si la géographie scolaire ne reçoit pas la mission de développer une capacité à argumenter rationnellement, d'utiliser des concepts dans une réflexion sur la compréhension des problèmes humains de territoire, alors elle n'a pas sa place à l'école en formation générale9 ».

6. Hypothèses de recherche

La problématique ci-dessus, nous emmène à élaborer comme dans toute démarche scientifique des hypothèses de recherches. Ainsi, deux hypothèses sous-tendent notre étude. La première nous emmènerait à supposer que c'est l'absence des politiques d'aménagement de l'espace urbain à Tchibanga qui est à l'origine de l'occupation anarchique de la ville.

La seconde quant à elle résiderait dans l'idée que nous pouvons ajouter les outils d'aménagement dans le contenu d'une leçon de géographie pendant l'étude de l'urbanisation.

9 X. Leroux, (2016) : Évolution et finalité d'une discipline: la géographie scolaire, La Revue du Projet n° 54, P 7.

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7. Limites et structure de l'étude

Dans cette dernière partie de notre introduction générale nous ferons état des difficultés rencontrées et donnerons les principales articulations de notre document.

7.1. Limites

Tout travail scientifique n'est pas une sinécure, c'est ainsi qu'au cours de la réalisation de cette étude, des obstacles majeurs ont entaché la réalisation de celui-ci. Il s'agit d'abord dans la collecte des informations se rattachant à notre thème. Il n'existe quasiment pas des documents qui abordent notre sujet dans la ville de Tchibanga. Car la majeure partie des documents en rapport à notre thématique ne se penchent que sur Libreville. Ensuite pour des besoins d'étude nous avons effectué un voyage sur Tchibanga cet effet. Enfin, nous avons eu des problèmes de santé qui nous ont beaucoup freinés dans la rédaction du document.

7.2. Structure de l'étude

Notre étude s'articule autour de deux principales parties :

La première traite de l'approche notionnelle, cadre institutionnel et processus d'élaboration des outils d'aménagement urbain est divisé en (3) trois chapitres qui se présentent comme suit : Chapitre I : Approche notionnelle des concepts politique urbain et aménagement urbain ;

Chapitre II : principaux cadres institutionnel, juridique et les outils d'aménagement urbain au Gabon

Chapitre III : processus d'élaboration des deux principaux outils d'aménagement urbain : le SDAU et le POS

La deuxième partie de notre travail quant à elle est entièrement consacrée au cadre physique de notre étude et abrite trois chapitres que sont :

Chapitre IV : Déterminants physiques et humains de l'aménagement de la ville de Tchibanga Chapitre V : États des lieux des politiques urbaines et le paysage urbain de Tchibanga

Chapitre VI : Analyse de la leçon portant sur l'urbanisation dans le monde et proposition d'introduction des outils d'aménagement urbain dans le contenu d'une leçon de géographie en classe de 1ere.

APPROCHE NOTIONNELLE DES CONCEPTS, CADRE

PREMIERE PARTIE

D'AMÉNAGEMENT URBAIN

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INSTITUTIONNEL ET PROCESSUS D'ÉLABORATION DES OUTILS

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Cette partie divisée en trois chapitres.

Le premier chapitre fait état d'abord d'une approche des notions politique d'aménagement et aménagement urbain.

Ensuite, le deuxième chapitre quant à lui présente les principaux cadre institutionnel, juridique et fait état des différents outils retenu par le législateur et utilisé au Gabon.

Enfin, le troisième chapitre de cette partie présente et détail le processus d'élaboration des deux principaux outils utilisé au Gabon puis s'en suit une analyse critique de la méthodologie utilisée par les experts locaux ou étrangers.

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CHAPITRE I. APPROCHE NOTIONNELLES :
POLITIQUE D'AMENAGENT ET AMENAGEMENT URBAIN

Ce premier chapitre traite de l'approche notionnelle qui gravite autour de deux notions clés que sont politique d'aménagement et aménagement urbain. Les définitions de ces deux expressions variant d'un auteur à un autre ne se laissent pas facilement saisir.

1. Qu'est-ce que l'aménagement ?

Si on consulte un dictionnaire, nous apprenons que l'aménagement, c'est l'action de disposer avec ordre. Cette définition peut paraître sommaire. Ce que nous retenons c'est que l'aménagement est un acte volontaire qui a pour objet d'introduire l'ordre, ou au moins un ordre jugé préférable à l'autre. Ce nous pensons, c'est ce que cet ordre cet établit dans l'espace. On devrait même dire dans un espace, car l'aménagement peut s'étendre à des échelles très variables, celle d'un pays (aménagement du territoire) jusqu'à la très petite unité spatiale que sont la ville, la commune ou même le quartier.

Ici, l'ordre recherché dépend de ce qui a été disposé auparavant et il marquera l'espace pour l'avenir. L'aménagement peut répondre à une acception plus englobant. Il s'agit alors d'un ensemble de modifications foncières et/ou de constructions qui visent à adapter un morceau du territoire local à une nouvelle fonction. On peut citer dans ce cas une ville, une commune, ou un quartier pour ne citer que ces exemples. Dans tous les cas, l'aménagement opère une mutation dans l'utilisation du sol, et en même temps une transformation des modes de production et d'occupation de l'espace.

F. Choay et P. Merlin dans le dictionnaire de l'aménagement et de l'urbanisme, définissent l'aménagement comme un ensemble d'actions concertées visant à disposer avec ordre les habitants, les activités, les constructions, les équipements et les moyens de communications sur l'étendue du territoire.

Ainsi, pouvons-nous dire que l'aménagement est donc indissociable de la géographie. On peut compléter la définition en disant que l'aménagement est l'art de disposer des hommes sur leur milieu de vie. L'aménagement est par essence global. Tel est le cas lorsqu'on évoque l'aménagement du territoire ou l'aménagement d'une ville.

Mais pouvons-nous attribuer à l'aménagement le statut scientifique ?

La question du statut épistémologique de cette notion peut être cependant évitée. En fait, nous pensons que l'aménagement n'est ni une science, ni une technique, ni art est une praxis, une action

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volontaire. Il est pratique c'est-à-dire exercice d'application, d'exécution, manière de faire, car il repose sur l'expérience que sur la connaissance10.

1.1. Nature de l'aménagement

C'est une action concentrée et volontaire d'organisation du territoire. C'est ainsi que nous pouvons distinguer plusieurs types d'aménagement selon l'espace11. Approcher l'aménagement en termes de définitions caractérise l'instabilité de celle-ci en ce sens qu'elle s'énonce différemment selon l'époque, l'espace et les intérêts souvent contradictoires qu'elle recouvre. Pisani propose une approche et une définition de l'aménagement : l'aménagement se fonde sur l'étude de notre espace et de notre peuple ainsi que de leurs évolutions. Il poursuit en disant que l'harmonie et l'épanouissement des personnes et de la collectivité sont les points à partir desquels doivent s'élaborer les politiques car aménager, c'est faire naître et entretenir sur notre territoire la prospérité dans l'harmonie12. Cependant, l'aménagement étant un système polymorphe, ses définitions varient selon les intérêts de ceux qui les énoncent.

H.Gumuchian, renchérie en disant que l'aménagement prend des sens différents selon le pays dans lequel il s'élabore. Il recouvre des modalités d'intervention multiples et très éloignées des unes des autres. Son approche, en prenant de la distance par rapport à l'objet, permet en réalité d'approcher la réalité plurielle de l'objet. Il conclut en disant qu'aménager le territoire consiste à prendre des décisions réfléchies sur la manière dont une population donnée doit utiliser (ou au contraire ne pas utiliser) une partie de l'espace terrestre. De ce point de vue nous pouvons dire que l'aménagement dans ce cas, est avant tout une décision réfléchie (qui s'oppose en cela à une décision légère voire insouciante) dont l'ordre d'apparition peut être compris par tous et dont les interventions sur l'espace prennent en compte le présent.

10 M. Pierre (991) : géographie et aménagement. In Travaux de l'Institut Géographique de Reims, n°79-80, 20 ans de TIGRE, 20 ans de géographie, P 25.

11 D. Brand et M. Durousset (1995) : Dictionnaire thématique Histoire Géographie, 4e édition, Sirey, pp 231.

12 E. Pisani, (1956) : l'aménagement du territoire, problèmes politiques et administratifs, Revue française de science politique vol VI, n°2, P262.

2. Politiques d'aménagement urbain

F. Choay et P. Merlin dans le dictionnaire de l'aménagement et de l'urbanisme pensent qu'une politique d'aménagement urbain consiste en l'organisation d'un développement structurel d'une ville donnée. Elle fixe la destination générale des équipements, le tracé des grandes infrastructures, la localisation des services le tout dans un document stratégique.

D.Brand et M. Durousset quant à eux renchérissent en disant que « les politiques d'aménagement urbain tendent à une meilleure maîtrise de l'urbanisation ; d'où la mise en plan d'aménagement à caractère régulateur et prospectif : le P.O.S., Plan d'Occupation des Sols distingue plusieurs zones : zone urbaine, zone industrielle, zone inconstructible car zone agricole protégé.

Le S.D.A.U., Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme est un plan d'urbanisme qui fixe les orientations de l'urbanisation future. Conçu pour les grandes agglomérations, il est révisé périodiquement et sert de référence pour la mise au point des P.O.S. Dans le S.D.A.U. sont délimitées les Z.A.C. (zone d'Aménagement Concertée), les Z.A.D (Zone d'Aménagement Différé) et les Z.U.P. Zone à Urbaniser par Priorité13)».

2.1. Projet urbain

Les notions traditionnelles de plan et de planification sont progressivement remplacées par celles de développement urbain durable et de projet urbain. Le projet urbain présente plusieurs dimensions, et peut être défini comme suit : « Le projet urbain est à la fois un processus concerté et un projet territorial : il consiste à définir et mettre en oeuvre des mesures d'aménagement sur un territoire urbain donné, en partenariat avec tous les partenaires civils et institutionnels concernés, intégrant les différentes échelles territoriales et le long terme, en vue d'un développement urbain durable.

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13 D. Brand et M. Durousset (1995) : Dictionnaire thématique Histoire Géographie, 4e édition, Sirey, pp 231-232.

3. Politiques urbaines au Gabon

Au Gabon, près de 80% de la population est urbaine14. Mais en dehors de Libreville, les autres villes du Gabon sont relativement plus petites. Les politiques menées par l'Etat peuvent être classées en deux types :

- celles qui concernent les territoires urbains dans leur ensemble ;

- celles qui s'adressent de manière plus spécifique aux quartiers en difficultés, connues sous l'appellation de « politique de la ville ».

Les macros schémas d'organisation spatiale des villes sont élaborés sur la base d'une démarche de planification stratégique qui associe une vision à long terme et une succession de projet et d'action, dans différents domaines, dans le but de définir pour chaque ville, une trajectoire de développement urbain visant à l'amélioration des conditions de vie des populations.

Au-delà de toute cette littérature, nous constatons que les autorités ne proposent pas les actes concrets observables. Les projets de l'Etat dans ce domaine ne sont que des perceptives, des visions qui s'étalent en terme d'horizon.

La majeure partie des diagnostics et des évaluations ne se sont portés que sur la ville de Libreville, les autres villes qui ont le qualificatif de petite ville à l'instar de Tchibanga n'a pas attirer l'attention des différents gouvernements qui se sont succédés.

14 F. Ondamba Ombanda (2004) : in Atlas de l'Afrique (Gabon), (2004), les éditions J.A, Paris, P 28.

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CHAPITRE II : PRINCIPAUX CADRE INSTITUTIONNEL, JURIDIQUE ET LES OUTILS D'AMENAGEMENT URBAIN AU GABON

Ce second chapitre présente le cadre institutionnel et juridique de l'élaboration des politiques d'aménagement sur le territoire gabonais. Il s'agira d'abord de faire l'historique et la présentation des différentes administrations qui sont chargées de matérialiser les visions du gouvernement en matière de politique urbaine. Ensuite, nous présenterons le Cadre juridique qui encadre et règlement les opérations d'aménagement urbain au Gabon. Nous présenterons de manière détaillée les différents outils utilisés dans les opérations d'aménagement. Par ailleurs au-delà de cette présentation, nous mènerons une analyse non seulement sur les choix du législateur gabonais mais aussi sur lesdits outils.

1. Historique, missions et organisation de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F)

1.1. Historique de la D.G.U.A.F

La Direction Générale de l'Habitat et de l'Urbanisme (D.G.H.U), fût créée en 1976 par le décret n°7/PR-PM-MHUC portant attribution et organisation du Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadastre. Ce Ministère était divisée en deux directions générales à savoir la Direction Générale de l'Habitat et la Direction Générale de l'Urbanisme et participait aux travaux de la commission nationale de l'Habitat et de l'Urbanisme, donnant son avis sur les questions concernant les projets de lotissement, les permis de construire et les voiries. Cette entité administrative a changée de dénomination par la loi n°3/81, du 8 Juin 1981 fixant le cadre de la réglementation d'urbanisme pour devenir la Direction Générale de l'Urbanisme. Elle aura pour prérogative l'obligation de faciliter l'obtention du permis de construire qui s'impose à toute personne physique ou morale, privée, publique ou parapublique, projetant d'entreprendre ou d'implanter une construction dans des conditions prévues par la loi.

Plus tard, elle devient, la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (en 1985), dénomination qu'elle a gardée jusqu'à nos jours. Elle est créée dans le but « d'assurer l'exécution de la politique du Ministère en matière d'urbanisme et d'aménagement fonciers en République Gabonaise. »

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1.2. Mission de la D.G.U.A.F

La D.G.U.A.F a pour mission d'élaborer et contrôler l'application de la législation et de la réglementation relative à l'urbanisme et l'aménagement foncier. Elle s'occupe également de l'organisation et de la réalisation des programmes de travaux en matière d'urbanisme et des aménagements fonciers. Cette Direction Générale est composée de trois directions techniques à savoir :

? La Direction de l'Urbanisme (D.U) ;

? La Direction des Aménagements Fonciers (D.A.F) ;

? La Direction des Enquêtes Socio-économiques (D.E.S.E).

Toutes ces directions sont impliquées dans la délivrance des actes administratifs et s'occupent également des aspects relatifs au foncier.

La question foncière, l'accès au logement et l'urbanisation constituant toujours les préoccupations majeures des autorités de la République. C'est ainsi que l'Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre va être créé. Il s'agit d'une volonté du président de la République de doter le pays d'un instrument soit disant efficace et efficient pour les questions foncières et le développement d'un environnement urbain harmonieux.

2. Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre (ANUTTC)

L'ANUTTC est un Etablissement public à caractère industriel et commercial doté de la personnalité juridique, de l'autonomie administrative et de gestion financière, créé par décret n°01500/PR/MHUEDD du 29 décembre 2011, modifié et complété par le décret n°0702/PR/MPITPTHTAT du 17 juillet 2013. Elle est placée sous la tutelle technique du Ministère de l'Habitat.

En effet, elle a pour mission la mise en oeuvre, pour le compte de l'Etat, des collectivités locales et des tiers, de l'aménagement d'espaces constructibles urbains et ruraux, la création des parcellaires en vue de la cession des lots, l'établissement des actes de cession, la remise des titres de propriété établis par la conservation de la propriété foncière et des hypothèques aux acquéreurs, et la gestion des terrains et propriétés bâties de l'Etat.

À ce titre, elle est notamment chargée :

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2.1. En matière d'urbanisme

- d'exécuter ou faire exécuter, en collaboration avec les autres services compétents, les schémas

directeurs, les plans et coefficients d'occupation des sols et des Plans d'aménagement,

- d'exécuter ou faire exécuter les plans sectoriels d'aménagement des zones à allotir

- d'examiner et d'approuver les plans de lotissement proposés par les lotisseurs privés,

- de contrôler l`occupation des terrains du domaine public et privé de l'État,

- de mettre en oeuvre les opérations de déguerpissement des terrains devant faire l'objet

d'opérations d'aménagement par l'Etat ou leur contrôle lorsqu'elles sont réalisées par des

opérateurs privés,

- de mettre en oeuvre les plans des lotissements dans le cadre de l`exécution des programmes

d'aménagement,

- de préserver les sites présentant un intérêt touristique, culturel ou historique de toute

occupation illégale,

- de constater toute infraction à la réglementation d'urbanisme et de prononcer les sanctions

administratives sans préjudice de I `exercice de l'action publique,

2.2. En matière de topographie

D'établir le canevas des bornes calculées en coordonnées dans le système national de référence nécessaire au rattachement des travaux, son entretien et la mise à la disposition des utilisateurs du répertoire.

2.3. En matière cadastrale

- de tenir et de mettre à jour le fichier du parcellaire cadastrale et les plans y afférents,

- d'archiver les dossiers relatifs aux parcelles cadastrées et aux procédures y attachées,

- d'exécuter le bornage des parcelles nouvellement créées ou le rébornage des parcelles

existantes ;

- de vérifier et vérifier les travaux de bornage exécutés par les opérateurs privés ;

- de mettre à disposition de l`administration fiscale les données techniques nécessaires à la

détermination des impôts fonciers sur le bâti et le non bâti en matière domaniale ;

- d établir et délivrer les actes de cession des terrains nus de l'Etat ;

- d établir et délivrer les actes de concession des baux sur les terrains de l'Etat ;

- d'établir les projets d'actes de cession et d'affectation des propriétés bâties de l'État ;

- d'établir les projets d'actes de location des biens immobiliers bâtis de l'État ;

--' 21 --'

- d'établir les projets d'actes d'acquisitions par l'État de biens immobiliers bâtis et non bâtis ;

- de tenir et de mettre à jour le fichier des biens immobiliers de l'État, en liaison avec les services de la conservation de la propriété foncière et des hypothèques ;

- d'appliquer les normes et spécifications techniques dans les domaines relevant de sa compétence ;

L'Agence nationale de l'urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre peut recevoir des pouvoirs publics de toute autre mission relevant de sa compétence. Elle a son siège à Libreville et possède des représentations dans chaque province.

2.4. Sur le plan technique

En matière d'urbanisme et surtout de planification urbaine, il a été institué au Gabon et conformément à la loi n° 3/81 du 8 Juin 1981 plusieurs outils dont notamment :

- le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) ;

- le plan d'occupation des sols (POS).

Par ailleurs, ce qui est le plus aisément observable, c'est la multiplicité des services aux attributions qui sont soit redondantes soit insuffisamment définies et qui conduit à une dispersion des compétences. Ainsi, l'ensemble du dispositif structurel peut laisser croire à une certaine complétude, qui cache un manque d'efficacité chronique. A cela nous constatons des similitudes des missions qui sont dévolues à la direction de l'urbanisme et de cette agence qui a été créée en 2011.

3. Cadre juridique des opérations d'aménagement urbain au Gabon

L'arsenal juridique susceptible de garantir l'ordre et la justice dans les activités de l'habitat et de l'urbanisation est constitué de la législation foncière et domaniale, de la réglementation d'urbanisme et de construction, de la fiscalité immobilière.

Les actes d'aménagement et d'urbanisme reposent sur la loi 3/81 du 8 juin 1981. Ce texte de loi est précédé de la loi 3/6(du 5 juin 1965, portant règlement général de l'urbanisme. La loi 3/65 recommande trois (3) grands types de plans : le plan d'urbanisme directeur (définissant l'occupation des sols), le plan d'urbanisme de détail (définissant l'organisation des lotissements) et le plan de masse (définissant les volumes construits et les équipements nécessaires).

Mais cette loi a été abrogée et remplacée par la loi 3/81 du 8 juin 1981. Cette loi prévoit deux types de documents complémentaires de la planification urbaine : le SDAU et le POS. Ces documents sont élaborés par l'Etat par le biais du Ministère chargé de l'urbanisme.

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Mais l'ordonnance N°6/2012 du 13 février 2012 fixant les règles générales relatives à l'urbanisme

a été ratifiée par la loi n°7/2012 du 13 aout 2012 et intègre les modifications apportées par cette

dernière. Ces modifications sont notables par l'ajout de nouvel outil de planification urbaine.

En plus des sus cités plus haut, nous avons ;

- Le plan directeur d'urbanisme (PDU) ;

- Le plan de secteur, dénommé SMART CODE ;

- Le plan d'aménagement de zone (PAZ).

3.1. Analyse de l'attitude du législateur gabonais

Selon Prouzet, « les législateurs africains ont, notamment dans le domaine de l'urbanisme, une proportion affirmée à puiser leur inspiration dans les modes étrangers ; en l'occurrence dans l'arsenal juridique des anciennes métropoles. Il ajoute en disant que ce phénomène est très visible et qu'ils prennent tels quels les concepts juridiques importés, sans les débaptiser. Il en va de même, non seulement sur le plan de la forme des textes, mais aussi sur le plan de leur contenu15 ». C'est ainsi que le Gabon a adopté les SDAU et les POS en s'inspirant des règles en France à cause des liens historiques qui lient ces deux pays sus cités. Allogho-Nkoghe citant J. Bugnicourt « conclut en disant que c'est bel et bien s'illusionner que de penser qu'une réglementation ne puisant pas ses racines dans le contexte local pourra s'appliquer de manière satisfaisante ».

15 M. Prouzet ( ) ; Politique foncière dans l'aménagement urbain in Enjeux foncier en Afrique

noire,ORSTOM-KARTHALA P 326.

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4. Outils d'aménagement urbain au Gabon

Il est question dans cette partie de faire un inventaire exhaustif des outils d'aménagent retenu par le législateur et qui encadre les opérations d'aménagement urbain au Gabon

4.1. Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU)

C'est un document par lequel les pouvoirs publics conviennent les principes fondamentaux de l'aménagement d'une agglomération qu'ils s'engagent à poursuivre à moyen terme (15 ans) et à long terme (30 ans)16.

Le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme localise les zones à urbaniser, les zones non urbanisables ou à protéger en raison de leurs caractéristique. Il fixe la destination des sols, le tracé des grands équipements, le schéma d'alimentation en eau potable et en électricité, la localisation des services et des activités ainsi que les servitudes relatives à l'utilisation des sols.

Au Gabon, le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) peut être établi pour les agglomérations de plus de 3000 habitants, d'une part et pour les centres dans lesquels il se justifie en raison du développement économique et social, d'autre part.

Compte tenu des relations qui existent entre ces agglomérations et les régions avoisinantes, et de l'équilibre qu'il convient de préserver entre l'extension, les schémas directeurs précisent en particulier :

- la destination générale des sols et leurs répartitions en zones suivant leur affectation ;

- le tracé des grands équipements d'infrastructures et le tracé des voies à modifier ou à supprimer ;

- le tracé des voies principales et secondaires ;

- un règlement fixant les servitudes relatives à l'utilisation du sol. Ces servitudes peuvent comporter aussi l'interdiction de construire dans certaines zones.

Dans l'élaboration de ce texte, le législateur avait pour volonté de maîtriser l'occupation des villes du Gabon, mais il y a une insuffisance. Nous pensons qu'il ne faut pas qu'une agglomération atteigne 3.000 habitants avant que celle-ci ne dispose d'un SDAU. Cela prouve une lacune de la loi qu'il serait opportun de corriger pour prévenir les occupations anarchique au sein de la ville.

16 Ordonnance n°002/PR/2017 du 27 février 2017 portant orientation de l'urbanisme en République gabonaise.

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4.2. Plan d'occupation des sols

Le Plan d'Occupation des Sols (POS) est un document qui réglemente l'utilisation du sol notamment le zonage, les réserves foncières pour les équipements et l'implantation des constructions. Il fixe les règles générales et les servitudes d'utilisation des sols. Le POS complète et détaille le SDAU.

Il comporte notamment :

- la délimitation des zones d'urbanisation ;

- la délimitation des zones d'affectation des sols selon l'usage principal qui doit en être fait ou la nature des activités dominantes qui peuvent y être exercées;

- le tracé, la largeur et les caractéristiques des principales voies de circulation à conserver, à modifier ou à créer ;

- la délimitation des quartiers, rues, monuments et sites à protéger ou à mettre en valeur pour des motifs d'ordre esthétique, historique ou culturel et environnementale ;

- les emplacements réservés aux voies et ouvrages publics, aux installations d'intérêt général.

Tout comme le SDAU, le POS est élaboré par l'Etat avec le concours des collectivités intéressées. Il est approuvé par décret pris en conseil des Ministres après consultation du public et dé libération des conseils locaux. Il est aussi susceptible de révision ou de modification.

Le POS est établit pour les agglomérations de plus de 100.000 habitants, et l'ensemble d'agglomérations dans lesquels ils se justifient en raison du développement économique et social.

4.3. Le plan directeur d'urbanisme (PDU)

Le PDU fixe les orientations fondamentales de l'aménagement du territoire au niveau des

communes. A cet titre, il précise notamment ;

- la destination générale des sols et leur répartition en zone suivant leur affectation ;

- le tracé des grands équipements d'infrastructure, notamment les voies principales et

secondaires ;

- le plan d'alimentation en eau, en électricité et téléphone incluant les nouvelles

technologies d'information et de communication ;

- le plan d'assainissement ;

- le règlement fixant les règles et les servitudes d'utilisation du sol, notamment :

? la délimitation des zones d'urbanisation ;

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? la délimitation des zones d'affectations des zones selon l'usage qui peut être fait et la nature des activités dominantes ;

? les caractéristiques géométriques des voies à conserver, à modifier ou à créer ;

? la délimitation des quartiers, rues, monuments et sites naturels, culturels ou historiques ;

? les emplacements réservés, les aires de jeux et les espaces verts.

Dès son adoption, le PDU se substitue au règlement national d'urbanisme (RNU) dans le territoire communal concerné.

4.4. Le plan de secteur

Le plan de secteur ou SMART Code complète et détaille le PDU dans les limites de son périmètre d'application.

4.5. Plan d'aménagement de zone (PAZ)

Les PAZ est un document d'urbanisme qui règlemente l'occupation des sols à l'intérieur d'une zone d'aménagement concerté (ZAC). Son contenu est le même que celui d'un POS. Somme toute, le PAZ complète et détaille le PDU à l'intérieur d'une zone d'aménagement concerté (ZAC).

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CHAPITRE III : PROCESSUS D'ELABORATION DES DEUX PRINCIPAUX OUTILS D'AMENAGEMENT URBAIN : LE SDAU ET LE POS

Il est question dans ce chapitre de présenter les différentes étapes du processus d'élaboration d'un SDAU et d'un POS. Dans un premier lieu, nous essayerons de distinguer la particularité entre les deux documents. En second lieu, nous aborderons les techniques de leur élaboration d'une part et de la gestion desdits documents d'urbanisme d'autre part. Enfin, nous apporterons un regard critique sur ce processus adopté par le Gabon.

1. Types de documents

L'urbanisation est un phénomène massif et dynamique engendré par l'explosion démographique. Face aux différents problèmes d'occupation d'espace (occupation anarchique des espaces disponibles, occupation sur densifiée d'anciens terrains bâtis appelée taudification) les urbanistes ont mis sur pied deux fondamentaux outils de planification spatiale.

C'est sur la base de ce qui précède que le législateur gabonais a doté du Gabon dans son arsenal juridique en matière d'urbanisme deux documents de base que sont le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (S.D.A.U.) et le Plan d'Occupation des Sols (P.O.S.) auxquels viennent se greffés les autres. Nous allons dans la mesure du possible à nous employer à décrire les processus d'élaboration de ces documents d'urbanisme.

1.1. Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU)

Le SDAU couvre une vaste étendue d'espace. Ainsi a-t-il une échelle petite : 1/10 000 ou

1/5 000 et l'horizon visé est de 10 à 15 ans.

Dans ces conditions, il détermine la destination générale des sols en localisant :

- Les zones à urbaniser et leur capacité ;

- Les zones à ne pas urbaniser (protection des richesses naturelles, forêts, agriculture, sites,

paysages).

- Les éléments structurant de l'espace à créer ou à aménager (routes, ouvrages

d'assainissement, universités, aérodromes...). Il est approuvé par conséquent par un Décret.

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1.2. Plan d'Occupation de Sols (P.O.S.)

Le P.O.S. prolonge les orientations du SDAU en les précisant. Ce document graphique est un instrument d'exécution. Son échelle est grande : 1/2 000 1/1 000 et son horizon est de 5 ans généralement.

Il permet alors de définir avec clarté et certitude les droits attachés à chaque terrain, de protéger les espaces naturels, de mieux organiser l'implantation et la

desserte des constructions situées dans les zones urbaines ; de ménager les emplacements nécessaires aux équipements futurs. Ces différents droits sont consignés dans un document appelé « Règlement d'Urbanisme ».

Il comprend parfois des annexes (eau, électricité, assainissement, téléphone).

Il est approuvé par Arrêté le gouvernement en conseil de ministres.

2. Processus d'élaboration des documents

2.1. La problématique de l'urbanisme

La problématique de l'urbanisme consiste dans la mise en équation des problèmes identifiés au niveau de la Ville et replacés dans un contexte global.

Deux orientations fondamentales et parallèles, à savoir les recherches documentaires d'une part et les investigations sur le terrain d'autre part concourent à fournir les informations à propos du fonctionnement de la Ville.

Si les recherches documentaires permettent d'éviter les redites donc de gagner du temps, les enquêtes sur le terrain permettent quant à elles, de légitimer ou d'infirmer les résultats établis puis de prolonger les efforts déjà accomplis en orientant les recherches dans de nouvelles directions.

A tout point de vue, ces recherches et enquêtes se fondent sur des critères multiples et variés et débouchent sur des propositions de solutions aux problèmes identifiés.

L'analyse multicritères est suivie d'une analyse algébrique des coûts avantages des différentes solutions qui seront éliminées les unes après les autres en fonction des priorités définies au préalable. Seules demeurent les plus optimales.

Le site est analysé à travers les documents photographiques, topographiques, géotechniques etc... qui renseignent sur le degré d'urbanisation (zone aédificandi), le relief

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(altius tollendi) et la forme du terrain (carte des pentes, des thalwegs et des crêtes) et sur la dynamique des sols.

L'analyse socio-économique et démographique renseigne sur la nature et la densité des infrastructures socio-économiques ainsi que sur la densité de population. Le propos en ce domaine est d'en faire une répartition rationnelle c'est-à-dire équilibrée dans l'espace.

2.2. Conception des Documents techniques

Les différentes cartes sont d'abord élaborées isolément. Ensuite il est question non pas de juxtaposer ces différentes cartes mais de les intégrer les unes aux autres dans un document graphique de synthèse.

Le document graphique est la concrétisation des théories élaborées au niveau de la problématique de l'urbanisme. Il se pose de ce point de vue comme les remèdes aux maux identifiés au niveau de la Ville.

La méthode de la confection consiste à partir de la carte de site qui comporte les éléments structurants de l'espace (relief, cours d'eau, route, etc..) à laquelle on superpose la carte des établissements humains.

L'interférence des sciences exactes et naturelles (carte de site) avec les sciences humaines (carte de densité de population ou des équipements socioéconomiques) montre suffisamment le caractère pluridisciplinaire de l'approche des réalités urbaines.

Le document de synthèse qui est le parti d'aménagement retenu devra concilier les sciences exactes et naturelles à caractère rigide avec les sciences humaines en perpétuel devenir. Il transcende ainsi la contradiction entre les deux ordres de science. La démarche est donc aussi transdisciplinaire.

3. Gestion des documents

Les documents d'urbanisme une fois approuvés constituent des instruments de planification des occupations d'espace à travers la délivrance des permis de construire, de certificat d'urbanisme, etc..

Leur gestion se fait au détour du règlement d'urbanisme qui comporte trois parties fondamentales :

- La première partie définit les types d'occupation ou d'utilisation du sol interdit ou pas ;

- La deuxième définit les règles auxquelles doivent répondre les terrains constructibles et l'implantation des constructions;

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- La troisième partie définit les densités.

Dans ce dernier cas, il faudrait retenir que le contenu de chaque règlement de zone est fixé

en fonction :

- De la situation actuelle (site, milieu bâti etc..)

- Des équipements existants

- Des volontés d'aménagement arrêtées par le groupe de travail.

In fine, au Gabon nous déplorons un fait. Depuis son accession à la souveraineté internationale ce sont toujours les bureaux techniques étrangers qui sont retenus pour la réalisation de ces documents de planification pour ne prendre que le cas de Libreville.

4. Analyse du processus d'élaboration

Les personnes avisées fustige la manière avec laquelle sont menées les réalisons des documents de planification urbaine en Afrique en générale mais au Gabon en particulier. A cet effet, plusieurs intellectuels et enseignants de rang magistral se sont penchés sur cette méthodologie adaptée.

C'est ainsi qu'Allogho-Nkoghe in Le Gabon à la recherche d'un modèle d'aménagement du territoire : Éléments de réflexion pour une réalité utilitariste « pense qu'un modèle d'aménagement est un outil efficace qui permet de projeter la représentation d'une vision à la fois technique et endogène sur un espace. Il repose sur un nombre d'actions concertées avec les populations locales, les organisations non gouvernementales (ONG) qui facilitent la réalisation des scenarii à mettre en pratique ». L'auteur déplore le fait que certains plans ont été initiés mais malheureusement demeurent au seul stade d'intentions. Puisqu'aucun plan d'aménagement n'a été traduit en actes17. Faisant ainsi allusion aux différents plans de Libreville de 1955, plan Pottier de 1962, plan d'Olivo-Prass 1965, Geri de 1994 et celui de BNETD de 2010.

Lelo Nzuzi, cité par Allogho-Nkoghe abonde dans le même sens et fustige « le comportement bureaucrate des experts locaux ou internationaux qui ignorent les usagers dans les études d'expertise ». Aussi, serait-il judicieux de s'interroger sur la dimension épistémologique du choix entre aménagement concerté et aménagement autoritaire. Des débats techniques frétillants opposent les défenseurs de l'aménagement concerté (dans un système centralisé) aux partisans de l'aménagement centralisé, autoritaire (dans un système autoritaire).

17 F. Allogho-Nkoghe (2018) : Le Gabon à la recherche d'un modèle d'aménagement du territoire. Éléments de réflexion pour une réalité utilitaire in Politiques d'aménagement du territoire au Gabon : Problèmes et perspectives, L'Harmattan, P 32.

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Les premiers mettent en avant les avantages liés à une implication forte des habitants, permettant la prise en compte de leurs besoins prioritaires. Les seconds se fondent sur le principe unitaire de l'Etat, garant de la stabilité et du développement. A cet effet, il poursuit en disant qu'ils pensent qu'une implication des habitants dans les problèmes qui relèvent des missions régaliennes de l'Etat empêcherait le bon fonctionnement des institutions.

Toutefois, « l'État doit pouvoir donner une orientation stratégique des politiques publiques, afin de garantir aux territoires et aux habitants une sorte de géographie du Bien-être18 ».

J-R Mambou souhaite par ailleurs que « les villes francophones rompent avec la transposition des modèles urbains européens ». Pour lui, il n'est plus question de transposer un modèle un modèle urbain donné, mais d'adapter les règles modernes d'urbanisme à la réalité locale. Pour cela, il faut commencer par la remise en cause des règlements d'urbanisme en vigueur qui ne sont des copier, coller des villes européennes en général et françaises en particulier.

4.1. Limites dans la mise en place des outils de planification

La planification urbaine apparaît, depuis le début du XXème siècle, comme une méthode relevant de l'aménagement du territoire et visant à maitriser le développement des villes. Malgré le fait que le Gabon dispose d'une panoplie de textes législatifs et réglementaires qui régissent le foncier et l'urbanisme, la pratique la plus répandue d'appropriation du sol demeure-t-il, l'occupation spontanée. C'est la raison pour laquelle nous pensons que nous devons repenser les outils de planification.

C'est ainsi que J.F Tribillon pense qu' « un plan d'urbanisme ou d'aménagement n'est pas un dessin de la ville telle qu'elle devrait être idéalement par application des normes les plus exigeantes. Un plan d'urbanisme n'est pas non plus le dessin de la ville. Il n'est pas non plus le résultat d'une démarche de planification qui part d'un plan d'aménagement du territoire national pour aller en cascade jusqu'aux plans d'urbanisme des quartiers19 ».

Mais un plan d'urbanisme est un ensemble de réponses cohérentes et faisables aux problèmes d'aménagement qui se posent dans le territoire auquel le plan se rapporte. Le mérite principal d'un

18 F. Allogho-Nkoghe (2018) : Le Gabon à la recherche d'un modèle d'aménagement du territoire. Éléments de réflexion pour une réalité utilitaire in Politiques d'aménagement du territoire au Gabon : Problèmes et perspectives, L'Harmattan, P 33.

19 J-F Tribillon, (2008) : Aménager la ville africaine : guide des procédés et procédures d'aménagement urbain à l'usage des municipalités africaines gestionnaires de villes moyennes (Afrique francophone), PDM, P 100.

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plan d'urbanisme est de cartographier des réponses cohérentes : si l'on décide ceci voilà ce qu'il faut prévoir en amont et voici ce qu'il faut faire en aval.

Cette conception est partagé par Lélo NZUZI,qui à partir de son vécu personnel, d'une réflexion rétrospective, prospective et volontaire, « préconise AFRIKAVILLE, entendre future ville authentiquement négro-africaine en fonction de la culture et des besoins des citadins. Fondée sur la participation, la méthodologie permet d'évaluer les besoins prioritaires des populations et de comprendre la vision de leur ville. S'il est vrai que la participation, mieux la prise en compte de leurs besoins réduit l'écart entre la pratique urbanistique (aménageur) et la pratique urbaine (usagers)».

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DEUXIÈME PARTIE

CADRE PHYSIQUE DE L'ÉTUDE, ÉTATS DES LIEUX DES

POLITIQUES URBAINES ET PROPOSITION D'INTRODUCTION

DES OUTILS D'AMÉNAGEMENT URBAIN AU LYCÉE

 
 

-' 33 -'

Cette deuxième partie est subdivisée comme la précédente en trois (3) chapitres. Il s'agira pour nous nous dans ce premier chapitre de faire une présentation de la ville de Tchibanga. Dans cette présentation deux aspects sont retenus à savoir le milieu physique et le cadre humain.

Tout au long du deuxième chapitre nous ferons un état des lieux des politiques d'aménagement initié à Tchibanga. C'est ainsi que nous irons à la rencontre du Directeur provincial du cadastre et de l'urbanisme, du premier maire adjoint et des populations.

Avant de clore ce chapitre, nous présenterons le paysage urbain et l'apport de la Banque Mondiale à travers le Plan de Développement des Infrastructures Locales (PDIL) pour doter la ville des outils d'aménagement.

Dans le troisième chapitre de cette partie et qui est le 6em de notre document, il consiste à faire l'analyse d'une partie du curriculum en vue d'introduire les outils d'aménagement urbain dans le contenu d'une leçon de géographie en classe de 1ere. Mais avant de le faire, nous allons nous rapprocher des enseignants d'histoire et géographie de la ville de Tchibanga afin d'avoir leur avis sur la réalisation de ce projet. A la fin de ce chapitre nous ferons une proposition non pas de leçon mais du contenu de la leçon ayant pour titre l'urbanisation au Gabon et ses conséquences.

-' 34 -'

CHAPITRE IV : DÉTERMINANTS PHYSIQUES ET HUMAINS DE
L'AMÉNAGEMENT DE LA VILLE DE TCHIBANGA

L'étude des déterminants de l'aménagement de la ville permet non seulement de décrire les aspects du site, de la population, mais aussi d'expliquer son influence sur l'organisation et les formes d'occupations et d'aménagement de l'espace. Dans ce chapitre nous ferons une localisation

1. Localisation et Présentation de la commune de Tchibanga

Tchibanga qui est le Chef-lieu du Département de MOUGOUTSI, est aussi la capitale de la ville de TCHIBANGA. En effet, la commune de Tchibanga est limitée au Nord par le village de Muganzi, au Sud par Manfila, à l'Est par Migoma et à l'Ouest par le village de Dilangui. Ladite ville qui est le chef-lieu de la Province est située sur deux (2) rives du majestueux fleuve qui porte son nom : la Nyanga. Tchibanga est un toponyme qui tire son nom d'une colline située à proximité de la ville que les autochtones punu ont appelé « Yibang ».

La commune compte 2 arrondissements subdivisés en 10 quartiers :

? 1er arrondissement:

Tableau 1 : Liste des noms de quartiers et leurs définitions dans le 1er arrondissement

Noms des quartiers

Significations

Bibora

Nom du cours d'eau

Ibanga

Fumoir

Minzanzala

Nom du cours d'eau

Ndabilila

Aperçu, regardé plus loin

Pola

Cours d'eau

Source : Tableau réalisé en janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir d'enquêtes personnelles.

? 2er arrondissement:

Tableau 2 : Liste des noms de quartiers et leurs définitions dans le 2er arrondissement

Noms des quartiers

Significations

Batsengui

Cours d'eau sablonneux

Château

Suite à la présence du château d'eau

Ingara

Homme fort, homme incontournable

Mavoundi

Cours d'eau, la traversée

Moukenga,

 

Source : Tableau réalisé en janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir d'enquêtes personnelles.

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2. Déterminants physiques

Les déterminants physiques sont présentés suivant une démarche analytique. Celle-ci permet d'élaborer un tableau de bord environnemental du milieu d'étude.

2.1. Relief

La ville est un vaste plateau qui s'étend du Nord-Ouest au Sud-est sur une largeur moyenne de 30 kilomètres pour finalement s'élargir sur 100 kilomètres à la frontière du Congo. Ce plateau vallonné est recouvert d'une savane arbustive ; des zones escarpées, qui s'étend sur environ 50 kilomètres de large et 150 kilomètres de long. Cette chaîne est relativement boisée.

2.2. Climat

La pluviométrie est la plus faible du pays, avec une moyenne mensuelle de 165 mm (moyennes mensuelles établies sur les vingt dernières années). On distingue deux saisons bien marquées :

? une saison sèche de mi-mai à mi-octobre ;

? une saison des pluies de mi-octobre à mi-mai, avec un léger ralentissement de décembre à

février. La température oscille entre 25°C et 27°C.

2.3. Hydrographie

Le fleuve Nyanga, long de 350 km, est le second fleuve du Gabon. Il prend sa source dans le massif du Chaillu, fait un détour au Congo avant de réintégrer le Gabon et se jeter dans l'Atlantique à 70 km au Nord-Ouest de Mayumba.

Le réseau hydraulique de la commune de Tchibanga draine les eaux tout le long et divise la ville en deux. Le fleuve Nyanga, navigable dans son cours inférieur est coupé de nombreux affluents dont le principal est Mougoutsi.

2.4. Végétation

Tchibanga et ses environs offrent une étendue recouverte par deux types de végétations :

? au nord, la forêt dense sempervirent, visible entre Ndendé et Tchibanga ;

? au sud, la savane herbeuse, visible sur la route de Tchibanga-Mayumba.

La forêt dense, vue d'avion constitue, une multitude de touffes vertes serrées les unes contre les autres, forment un luxuriant tapis qui recouvre le sol. La savane herbeuse se présente sous forme

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de tapis avec quelques poussières d'arbustes disséminés çà et là. Elle est parcourue et fréquentée par les feux de brousse pendant la saison sèche.

2.5. Sol

Tchibanga regorge de plusieurs types de sols.

On distingue:

- les sols hydromorphes sur les alluvions qui se caractérisent par leur pauvreté. Leur

exploitation nécessiterait un drainage ;

- les sols sur la série Schisto-gréseuse et non concrétionnés, et généralement favorables à

l'agriculture ;

- des podzols de nappe, à alios humo-ferrugineux.

Globalement, les sols du département de Mougoutsi sont riches en base, épais, peu lessivés.

In fine, quand une ville s'agrandit, le milieu physique n'a qu'un rôle secondaire, ce sont les facteurs d'une autre nature et infiniment plus importants qui impulsent le développement au point d'ignorer les contraintes naturelles20.

3. Déterminants humaines

Au titre des déterminants humains, on peut retenir entre autres, l'évolution démographique de la ville de 1960 à nos jours, l'existence d'un cadre réglementaire en matière d'urbanisme, etc.

3.1. Population de Tchibanga

L'avantage d'une étude démographique urbaine est de faire apparaitre des données qui sont du plus haut intérêt pour l'analyse du rythme d'accroissement de la population et le rôle de celle-ci dans le développement de la ville.

La population de la commune de Tchibanga en 2013 s'élève à 30 042 habitants, dont 51,6% de femmes et 48,4% d'hommes. Le premier Arrondissement 54,4% de la population, contre 55,6% pour le 2ème Arrondissement. La commune concentre de ce fait 56,8% de la population résidente de la Province de la Nyanga dont la population s'élevait en 2013 à 52 854 habitants21.

20 JF Tribillon.(2008) : Aménager la ville africaine : guide des procédés et procédures d'aménagement urbain à l'usage des municipalités africaines gestionnaires des villes moyennes, Karthala-PDM, 157 pages.

21 Recensement Général de la Population et des Logements, 2013.

Tableau 3 : Population de la commune de Tchibanga en 2013

 

Hommes

Femmes

Total

Arrondissement 1

7 995

8 335

16 330

Arrondissement 2

6 553

7 159

13 712

Ensemble

14 548

15 494

30 042

Source : Recensement Général de Population et du Logement 2013

3.2. Dynamismes démographiques

Le taux de croissance annuel moyen de la population est de 1,5% sur la période 1960 à 2013. C'est le résultat d'une fécondité relativement précoce et élevée, avec un Indice synthétique de fécondité de 5,6 enfants par femme et un âge à la première naissance de 18,6 ans. Par ailleurs, la province présente ces dernières années un solde migratoire négatif avec, résultat d'une forte émigration des populations, majoritairement des jeunes vers d'autres villes (Gamba, Port Gentil et Libreville notamment) à la quête de meilleures opportunités22.

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22 PLD de la ville de Tchibanga (2017-2021), février 2017, p 15.

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CHAPITRE V: ETATS DES LIEUX DES POLITIQUES URBAINES ET LE
PAYSAGE URBAIN DE TCHIBANGA

Ce chapitre consiste à faire le diagnostic du processus d'urbanisation dans la ville c'est-à-dire de faire une étude rétrospective des politiques d'aménagements élaboré pour développer, équilibrer et le paysage urbain que nous observons dans la ville de Tchibanga.

C'est ainsi que pour avoir les informations sur les différentes politiques d'aménagement urbain dans la ville, nous avons effectué un voyage de recherche. Une fois dans la capitale Nynoise nous, nous sommes rapprochés des administrations qui ont la charge la gestion urbain dans ladite ville, des populations qui y vivent, aussi constater de nous-même non pas avec les yeux d'un natif de la contrée mais avec les yeux de géographe.

A cet effet, nous avons eu des entretiens tour à tour avec le directeur provincial du cadastre, avec le premier adjoint au maire de la commune de Tchibanga et avec les chefs locaux et population.

1. Diagnostic de l'urbanisme à Tchibanga

Selon le chef de service de l'urbanisation, contrairement à la ville de Libreville qui a fait l'objet de plusieurs essais de planification de 1939 à 2010 a savoirs :

le plan colonial de 1939 ; le plan de 1962, le plan d'Olivo-Prass de 1965, le (SDAU) de 2005 et le (SDAU) de 2010, la ville de Tchibanga ne dispose qu'un Schéma préliminaire d'urbanisme dont l'élaboration a débuté en 1975 et s'est achevée dans les années 1984 d'après Après l'expiration de ce document, ce dernier n'a pas été renouvelé. L'existence des documents dans les années 80 a donné naissance à une ancienne ville harmonieuse, assez structurée et assez fonctionnelle eu égard à la présence d'un maillage des servitudes où les voies primaires forment des boucles et communiquent avec les voies secondaires.

La ville a néanmoins été dotée d'autres outils de planification dont un plan d'occupation du sol.

La plupart de ces outils de gestion spatiale et d'urbanisme qui avaient été conçus pour la plupart d'entre eux sont aujourd'hui caducs et donc inopérants à la Direction provinciale du Cadastre et de l'urbanisme.

De ce fait, on en déduit donc que l'évolution de la ville s'est et se fait au détriment des outils de planification et de tout règlement d'urbanisme.

Aujourd'hui, l'urbanisation galopante se fait sans une cohérence. Les extensions urbaines des quartiers périphériques, sous-équipées et montrent des insuffisances dans leur raccordement à l'ancienne ville. Ainsi les nouvelles extensions manquent de continuité avec la trame de voirie

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découlant de l'ancien document de planification qui est le schéma préliminaire d'urbanisme de 1984.

Photo 1: Couverture du Schéma préliminaire d'urbanisme de la ville de Tchibanga

Cliché : Moussavou, Janvier 2019

Ce Schéma préliminaire d'urbanisme de Tchibanga (photo 1), document technique vieux de plus de 30 ans est arboré et sert de tableau mural dans les bureaux du chef de service de l'urbanisme de Tchibanga.

1.1. Essai de spatialisation de l'espace urbain de Tchibanga

Nous pouvons nous essayer de faire une spatialisation de la ville de Tchibanga. A cet effet, nous pouvons dire que la ville incarne deux types de plans. En effet, en cartographie, le plan est un schéma présentant la topographie, sans indication de relief, d'un lieu donné. Le plan est à grande échelle, de 1/5000 à 1/2500, de sorte que les détails peuvent y être représentés rigoureusement à l'échelle. Il indique, en général, les routes, les chemins, les voies d'eau ou de chemin de fer et quelques monuments ou sites.

Les plans que nous rencontre à Tchibanga sont d'une part le plan en damier ou en échiquier, dit aussi « orthogonal », où les axes se coupent à angle droit, délimitant ainsi des blocs quadrilatères et réguliers23 et d'autre part le plan désordonné car ne présente pas de lignes directrices.

23 Microsoft Encarta 2008. 1993-2007 Microsoft Corporation

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Dans le premier cas, la particularité est -elle qu'il n'y existe pas des pistes pour quitter du quartier Bibora au quartier Pola pour ne citer que cet exemple. Cette situation s'explique par le maillage du réseau routier qui est la résultante conjugué de deux éléments que sont la réalisation dans les années 80 du seul document de planification que la ville a été dotée et du site. La ville de Tchibanga contraire à Libreville est située sur un plateau.

Dans le second cas, il est plus question de la disposition des habitations dans les angles où les axes routiers se coupent. Les maisons sont disposées dans toutes les directions et on est obligé d'emprunté quelques chemins tortueux entre les maisons.

2. Des entretiens avec les principaux acteurs dans l'occupation de l'espace

Il s'agit ici de présenter la substance des entretiens que nous ont accordés le directeur provincial du cadastre et de l'urbanisme et celui du premier maire adjoint de la commune de Tchibanga.

2.1. Entretien avec le directeur provincial du cadastre et de l'urbanisme

Le 10 Janvier 2019, un entretien nous a été accordé par Monsieur LOLOS RAPONTCHOMBO, Directeur provincial du cadastre et de l'urbanisme

Au cours de cet entretien, ce dernier a tenu à répondre aux questions qui figuraient dans notre guide d'entretien tout en présentant le cadre dans lequel notre étude s'inscrivait.

Nous vous présentons ci-dessous ledit questionnaire ainsi que les réponses obtenues lors de notre entretien.

Question 1 : Votre service relève-t-il de l'Etat et/ou des collectivités locales et quelles sont vos missions ?

A cette première question, nous avons obtenu la réponse selon laquelle le service relève de l'Etat mais n'empêche que si la mairie sollicite notre expertise et les services de mon administration nous répondrons par l'affirmative car la mairie comme mon service dépendent du pouvoir central qui est l'Etat.

Les missions de mon service sont contenues dans un arrêté du ministère mais cela prendra du temps pour chercher. Mais de nos jours les missions de mon administration est plus dans la régularisation administrative des parcelles en tenant compte de l'existant. La direction ne dispose pas les moyens pour remplir à bien ses missions. Nous ne disposons pas de budget ni des moyens roulant digne du nom. En effet, la direction provinciale se débrouille comme elle peut avec ce

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vieux véhicule (photo 4) pour satisfaire les besoins des populations. Certains de mes géomètres mettent à la disposition de la direction leur parc informatique (ordinateurs, appareils photo etc.).

Question 2 : Quelles sont vos relations avec les autorités communales ?

Nous entretenons de très bonnes relations avec les autorités communales. A cet effet lors de la réalisation du PDL de la ville nous avons déjà viabilisé un espace pour la construction future du marché de Tchibanga car ce point avait été retenu par le projet TEPPEE. A ce sujet, je t'invite à rencontrer M. Daniel MAGANGA, il va plus t'entretenir sur la CN TIPPEE vu qu'il avait été un des pilotes de la rédaction du PDL de Tchibanga.

Question 3 : Quelles sont les procédures d'acquisition d'une parcelle dans la ville ?

Je vais juste de parler de la régulation foncière.

S'agissant de la régularisation foncière, il y a plusieurs les squatters qui saisissent

l'administration pour borner les parcelles. Et pour ce faire la démarche est la suivante :

- Une demande est adressée à la direction provinciale de l'urbanisme ,
·

- Un technicien (le géomètre) qui fait une reconnaissance, c'est-à-dire un état des lieux ,
·

- Dresse un plan de bornage ,
·

- Puis avis d'affichage (délais de 15 jours) ,
·

- Enfin un certificat est délivré au requérant.

Le montant de ces opérations est fonction non seulement de la superficie, de la proximité de la

route et de la zone.

Question 4 : Ces procédures sont-elles respectées par les populations ?

Jeune homme les procédures ne sont pas respectées par les populations et je ne l'ai en veux pas du tout. Pour qu'elles puissent être respectée nous devrions mettre à leur disposition des parcelles prêtes à la construction avec toutes les commodités qu'impose la vie en ville.

Question 5 : Les populations disposent-elles des parcelles prêtes à la construction ?

A la question de savoir si les populations disposaient des parcelles prêtes à la construction, il nous a été répondu oui et non c'est un peu contradictoire mon propos. En demandant plus

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d'explications il justifie cette ambiguïté en nous disant qu'il y'a des parcelles qui constituent la réserve foncière et que réserve foncière émanent de deux initiatives :

- L'une privée par un fils de la province dont l'identité nous pas été révélé ;

- L'autre par l'Etat, un lotissement réalisé par la société RAMEZ.

En effet, s'agissant de la première, un digne fils de la province dont je ne vais pas vous révélé le nom, nous avait apporté son aide non pas en disposant de l'argent mais du carburant, de l'huile et un bulldozer à la direction du cadastre et de l'urbanisme pour des opérations de terrassement et d'ouverture de nouvelles voies. C'est suite à ce bienfaiteur que ce service a mis à la disposition des parcelles bien tracées aux populations de la ville (Photo2).

Mais le comble c'est qu'il n'existe aucune servitude, il faut comprendre les voies et réseaux diverse (adduction d'eau, extension du réseau électrique), ce qui fait qu'il y a des propriétaires et que certaines maisons sont en constructions. Ce sont les raisons pour lesquelles je te disais que les populations ne disent pas de parcelles.

Photo 2: Exemple de plan de situation dans un lotissement

Source. Direction provinciale de l'habitat, de l'urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga

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Somme toute, la participation des populations dans l'effort d'aménagement urbain peut être une solution envisageable et à adapter. Dans cet état de chose, nous pensons que l'aménagement urbain participatif et l'urbanisme participatif est la clef de la ville de Tchibanga. La recherche des nouveaux acteurs trouvent son fondement dans le souci d'améliorer le cadre et les conditions de vie des populations.

S'agissant de la deuxième initiative, c'est l'entreprise RAMEZ qui avait été sollicité par l'Etat pour la réalisation de deux projets de lotissements de chacun 20 hectares. A savoir à Mavoundi dans le 2em arrondissement et à Pola dans le 1er arrondissement. Ces travaux ont été préfinancés par l'entreprise. Mais suite aux besoins de renforcement des équipes lors de la construction des infrastructures pour l'organisation de la CAN de 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, le projet fut stoppé et abandonné. Le projet n'a pas été poursuivi suite aux impayés de l'Etat gabonais et pourtant réalisé à plus de 80% celui de Pola dans le 1er arrondissement. Quant à celui de Mikoulengui au quartier Mavoundi dans le 2em arrondissement a été arrêté pour des raisons techniques suite à la mauvaise lecture et qu'il faut refaire de nouveaux levés topographiques.

Les services du cadastre et de l'urbanisme ne peuvent ne peuvent pas concéder lesdites parcelles aux populations requérantes suite à une absence de plans.

La société RAMEZ en remontant sur Libreville a emporté avec elle, les différents plans de ces deux lotissements qui couvrent une superficie totale de 40 hectares.

Carte 2: Lotissement de Mavoundi réalisé par RAMEZ en 2011

Lotissement de Mavoundi

Source. Direction provinciale de l'habitat, de l'urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga

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Carte 3: Lotissement de Pola réalisé par RAMEZ en 2011

Lotissement de Pola

Source. Direction provinciale de l'habitat, de l'urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga

Question 6 : La commune de Tchibanga dispose-t-elle d'un plan directeur d'aménagement et d'urbanisme ?

A cette question, Il en ressort que la ville de Tchibanga ne dispose pas de S.D.A.U. car cet outil émane des plus hautes autorités et que c'est un lourd dispositif et très couteux à mettre en place. Si il n'y a pas de SDAU donc il n'y a pas de P.O.S vu que c'est ce dernier qui accompagne le S.D.A.U. En France par exemple pour ne citer que ce pays vu que j'ai eu à faire mes années universitaires là-bas, ils ont vite compris que le caractère dynamique du phénomène d'urbanisation recommande de la souplesse dans la démarche conceptuelle. Le schéma de cohérence territoriale est un outil de conception et de mise en oeuvre d'une planification urbaine et de prospective. Il sert de cadre de référence aux différentes politiques publiques sectorielles dans notre cas urbain. Le SCOT remplace le Schéma directeur d'Aménagement Urbain (SDAU), c'est ainsi aussi que le SCOT va être Schéma Directeur quand la date je ne l'ai pas. C'est également le cas du Plan Local d'urbanisme, ancien Plan d'occupation des sols doit être, non pas conforme, mais plutôt compatible aux orientations du schéma de cohérence territoriale, ancien SDAU. Cette manière de faire tu es d'accord de constater avec moi qu'il existe une certaine flexibilité en France dans le domaine des politiques urbaines. Revenons à Tchibanga

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jusqu'à ce jour, la ville a été dotée dans les années 80 d'un seul document de planification urbaine qui est le Schéma préliminaire d'urbanisme. .

Ces propos corroborent ceux de F Allogho-Nkoghe qui selon lui, « le fait qu'un S.D.A.U soit à l'étude depuis plus de 4 ans sans être achevé est un anachronisme remarquable, puisqu'en France, pays qui a vraisemblablement servi de modèle pour la loi 3/81, ce genre de document d'urbanisme n'est plus élaboré. Il est remplacé par des « plans de structure » beaucoup plus sommaires24 ». Il ajoute en disant en disant que le Gabon se trouve donc ici aussi, en période de crise, avec de instruments juridiques inapplicables et excessivement couteux.

Question 7 : Quelle est l'utilité de ces deux outils (question 4 et 5) pour le développement de la ville de Tchibanga ?

Ces deux outils petit frère, s'inscrivent dans la planification urbaine qui est la méthode de prévision et d'organisation qui permet aux autorités publiques d'orienter et de maîtriser le développement urbain par l'élaboration et la mise en oeuvre de documents d'urbanisme. Elle s'exprime par ces deux schémas susmentionnés aux questions précédentes. Comme je te disais prudemment en France on ne parle plus de SDAU mais de schéma directeur.

En effet, les schémas directeurs sont des documents prévisionnels qui fixent les orientations fondamentales de l'organisation des territoires intéressés en tenant compte en principe des besoins de l'extension urbaine, de l'exercice des activités agricoles. Mais dans notre pays il n'existe pas que je te dise la vérité.

A la lumière de ce propos nous constatons que le gouvernement ne fait pas des politiques urbaines une priorité eu égard au paysage très désolant qu'offre les villes gabonaises dans sa généralité.

Question 8 : Avez-vous des zones loties et des zones qui sont en cours de lotissement dans la ville de Tchibanga ?

Petit frère je pense avoir déjà répondu je pourrai réitérer mon propos en disant qu'il y a des parcelles loties mais pour le moment nous n'avons pas d'opération de lotissement en cours. Toi-même tu situation économique dans laquelle le pays se trouve actuellement.

24 F. Allogho-Nkoghe, (2013) quartiers informels et politiques de la ville : les logiques d'aménagement à Libreville au Gabon, L'Harmattan, P 58.

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Question 9 : Dans vos opérations de lotissement réservez-vous des espaces verts et les aires de jeux ?

Comme je te disais précédemment, que nous sommes plus dans les opérations de régularisation foncière car ne disposant pas d'engin pour les travaux de terrassement et de viabilisation. Mais par contre lors de nos différentes opérations de régularisation, nous, nous arrangeons avec le bénéficiaire de laisser des emprises pour les voies futures.

A ce sujet, J.F Tribillon soulignait que « lorsque ces voies stratégiques n'existent pas, il faut les crées. Il convient à cet effet de réserver l'emprise de ces voies futures. L'expérience semble montrer que les collectivités publiques ne peuvent ne peuvent « tenir » longtemps de trop nombreux « couloirs ». La meilleure façon de préserver un couloir est, sans aucun doute, d'y ouvrir plus vite possible une piste même provisoire qui occupera matériellement et économiquement l'emprise25 ».

Ainsi, nous pouvons conclure à la suite du propos du Directeur provinciale de l'urbanisme et du cadastre, nous pouvons conclure que l'Etat accorde peut d'intérêt dans l'aménagement des espaces urbain qui ont pour mission d'améliorer le quotidien des populations qui y vivent.

M. Lolos Rapontchombo a pour ainsi dire répondu de manière quasi satisfaisante à nos préoccupations en rapport avec notre et sortons avec des documents techniques mis à notre disposition.

Photo 3: Bâtiment abritant la Direction Provinciale Photo 4: Equipe revenant d'une opération de

de l'Habitat de l'urbanisme et du cadre de vie régularisation foncière

Cliché : Moussavou, Janvier 2019 Cliché : Moussavou, Janvier 2019

25 J.F Tribillon (2008) : Manuel des procédés et procédure d'aménagement urbain à l'usage des municipalités africaines gestionnaires de villes moyennes. Afrique francophone, PDM, P 36.

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La photo 3 montre les services de la direction provinciale de l'habitat de l'urbanisme et du cadastre de Nyanga et la photo 4 présente les agents de retour d'une opération de régularisation foncière.

2.2. Entretien avec le premier adjoint au Maire

C'est en cette matinée du 11 juin qu'un entretien nous a été accordé par le premier adjoint au maire. Les qui suivent expose les moments forts de cet entretien.

En effet de l'entretien que nous avons eu avec le premier adjoint au maire en la personne de Monsieur Maganga Bounda Daniel il en ressort « qu'en temps normal, les services du cadastres et de l'urbanisme sont les bras séculiers de la mairie et déplore le fait que les services de ses services exclus la mairie dans l'attribution des parcelles et sollicite la mairie juste pour venir casser, faisant allusion à la BSUC ». Il poursuit en disant : « de nos jours, nous constatons que la mairie devient le faire valoir des services du cadastre et de l'urbanisme ce qui n'est pas normal dans un pays de droit ». « Avant la collaboration était nette entre la mairie et le cadastre et que les maires ne se plaignaient pas d'être locataire sur leur territoire. Mais au cas par cas, il y a une sincère collaboration avec le directeur du cadastre ici à Tchibanga »

Par le passé l'attribution de parcelle se faisait lors de la tenue d'une commission qui se présentait comme suit :

- Le président le maire ;

- Le secrétaire général le directeur du cadastre et de l'urbanisme

- Et les membres étaient les différents services provinciaux.

Chaque service agissait dans son secteur d'activité et avant d'attribuer une parcelle, ils demandaient aux populations s'il n'y a pas litige. Mais de nos jours cette méthode de travail n'existe plus dixit monsieur le premier adjoint au maire de la commune de Tchibanga en fustigeant au passage la création de l'ANUTTC. Par le passé, « le maire était le président dans l'attribution des parcelles mais que cette prérogative a été cédé à l'ANUTTC et qu'un partie cette agence est à l'origine de cette cacophonie que nous observons ».

Somme toute, cette situation de l'absence de synergie entre les services de l'urbanisme et du cadastre accentue les difficultés de gestion urbaine et contribue à la dégradation du cadre de vie des populations. En effet, les deux entités amorcent des opérations d'extensions urbaines séparément. Ceci pose notamment les questions relatives à la réservation des espaces pour les nouveaux équipements et rend difficile le financement des équipements de base dans ce contexte de décentralisation.

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2.3. Relation entre les différents services chargés de la gestion urbaine

Des relations que la direction provinciale entretien avec les services de la mairie, il en ressort qu'ils ont mené une étude tripartite avec la Direction de l'Aménagement du territoire et de la mairie en vue de « séquestrer » des zones pour étendre la ville et se constitué ainsi des réserves foncières.

Dans la logique des faits actuels il n'existe aucune synergie entre les directions qui sont en charge de l'aménagement de la ville de Tchibanga.

Tout au long de notre séjour nous avons établir que l'évolution du périmètre urbain se fait au gré des occupations conduites par la Direction de l'urbanisme et du cadastre mais aussi au gré des squatters avec tous ses corollaires une extension non maitrisée et non orientée. La tendance d'extension actuelle est beaucoup plus accentuée dans le 1er arrondissement.

Il nous a été dit au passage que ses services ne disposent pas de moyens pour réaliser des opérations de lotissement.

En somme, il en ressort de notre étude de l'absence d'un cadre de concertation entre les principaux acteurs urbains que sont la Direction provinciale de l'habitat, de l'urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga et la Mairie de Tchibanga.

3. Structuration de l'espace urbain à Tchibanga

Du point de vue de la structuration de l'espace urbain, on peut affirmer qu'en dehors du centre-ville ayant fait l'objet de quelques précautions en matière de gestion de l'espace, il n'existe aucune norme en matière du parcellaire dans les deux arrondissements, que dans l'ensemble de la ville. En effet, la plupart des parcelles ne disposent pas de clôtures, sont de tailles variables et sont orientées dans toutes les directions. Elles sont implantées sans aucun ordre urbanistique, sans laisser d'emprises, ni pour la voirie et encore moins pour les infrastructures sociocommunautaires dont les populations ont tant besoin.

In fine, les principales contraintes liées à l'urbanisme de la ville de Tchibanga sont entre autre une inexistence de documents de planification urbaine et dont la conséquence immédiate est une urbanisation anarchique et un sous équipement des quartiers périphériques.

La conséquence est manifestement l'occupation anarchique de l'espace urbain a été le principal mode d'occupation. Elle laisse au paysage urbain une image peu reluisante telle que le présente la commune ladite ville.

3.1. Voies urbaines

Cette partie avec son titre évocateur consiste à présenter les voies urbaines de la ville. En effet, le réseau routier de la commune de Tchibanga est composé essentiellement de deux types de voies qui se caractérisent par :

- des voies bitumées ;

- des voies en latérites ou non bitumées.

3.1.2. Voies bitumées

Cette voirie urbaine comprend un linéaire de voies revêtues en bitume évalué à 12,5 Km dans le 1er Arrondissement et un linéaire de voies revêtues de 10,50 Km dans le 2ème Arrondissement soit un linéaire bitumé communal de 22,55 Km26.

Les trottoirs sont inexistants dans l'ensemble de la voirie et le phénomène de l'érosion qui tend à faire son apparition aux abords de celle-ci. Nous avons aussi remarqué la présence des hautes herbes qui réduise l'emprise de la route. Une des particularités du réseau routier urbain est presque l'inexistence des trottoirs (photos 5 et 6). L'occupation anarchique des quelques trottoirs existants par les petits commerçants et des places de stationnement et si elles existent ne sont que dans un sens pose d'énormes difficultés, rendant la circulation alternée sur les artères de voies secondaires.

Photo 5 : Axe Bibora Minzanzala Photo 6 : Axe carrefour Saint Joseph carrefour commercial

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Cliché : Moussavou, Janvier 2019 Cliché : Moussavou, Janvier 2019

26 PDL de Tchibanga (2017-2021), Février 2017

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3.1.3. Voies en latérites

Elles constituent essentiellement la voirie secondaire. Leur état est souvent défectueux et présente des emprises étroites. Elles permettent d'accéder aux différents quartiers.

Les linéaires des voies en terres dans le 1erArrondissement s'évaluent à 21,75 Km et à 23, 20 Km dans le 2ème arrondissement, soit un linéaire total de 45 Km27. Ces voiries sont généralement obstruées par de très hautes herbes. Elles sont constamment dégradées surtout en saison des pluies suite aux ruissellements des eaux de pluies et par l'absence des caniveaux pour l'évacuation de ces eaux. Cette situation inconfortable rend difficiles les déplacements des riverains. Leur entretien incombant à la Mairie requiert de grands moyens en termes d'engins lourds mais également en ressources humaines qualifiées et non qualifiées.

Photo 7: Route non bitumée au quartier Photo 8: Intersection des voies non bitumées

Minzanzala

Cliché : Moussavou, Janvier 2019 Cliché : Moussavou, Janvier 2019

La photo 8 présente une route en latérite qui est envahie de hautes herbes et ne possédant pas de caniveau limitant ainsi sa desserte en saison de pluies

Par ailleurs on peut noter la catégorie des nouvelles voies en création : Elles constituent les routes nouvellement créées par des particuliers et qui ne rentrent pas en ligne de compte dans le linéaire de voirie. Notons enfin que les différences majeures à noter sont essentiellement fonction de la qualité des dessertes et des infrastructures qui expliquent à la fois, l'insuffisance de planification, l'inégalité des revenus et le processus historique du développement de la ville. Nous avons remarqué la dégradation des voies en terres due à l'érosion, une insuffisance des capacités

27 PDL de Tchibanga (2007-2021), février 2017, P 19.

d'entretien des voies en terre qui est du à l'absence de l'entretien du parc de matériels lourds que possède la mairie (photos 9 et 10).

Les difficultés d'accès dans les nouveaux quartiers, l'absence des ouvrages d'art, l'insuffisance pour ne pas dire l'inexistence des panneaux de signalisation sont autant des problèmes qui minent la ville de Tchibanga.

Or de nos enquêtes il en ressort que les habitants veulent plus des voies bitumées.

Photo 9: un engin lourd servant de casse Photo 10: Parc automobiles de la mairie

pour les pièces de rechange

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Cliché : Moussavou, Janvier 2019 Cliché : Moussavou, Janvier 2019

3.2. Types d'habitats

Lors de nos observations sur le terrain nous avons pu constater que la ville de Tchibanga abrite

(3) trois types d'habitat, à savoir :

- habitat de type traditionnel ;

- habitat de type colonial ;

- habitat de type moderne.

3.2.1. Habitat de type traditionnel

La commune de Tchibanga est constituée des maisons plus anciennes. En effet, ces maisons sont construites en brique de terre cuite. Ces briques sont celées avec un mélange de sable et de ciment constitue le mortier qui permet de renforcer la solidité du bâtiment. A la fin, ces maisons sont crépies pour ajouter un côté moderne à la construction. Par ailleurs, à coté de cette technique nous avons une autre ou les maisons sont toujours construites en brique de terre cuite mais sont celées avec la boue (un mélange assez homogène entre de l'eau et la terre) et crépie

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toujours avec ce même mélange. Ce type d'habitat se situe dans les quartiers périphériques mais aussi dans ceux sous intégrés situés au coeur de la ville et caractérise les ménages à faible revenus.

Photo 11: Maison en terre scellée avec la boue Photo 12 : Maison en terre scellée avec la boue

et crépis en ciment

Cliché : Moussavou, Janvier 2019 Cliché : Moussavou, Janvier 2019

Les concessions (photos 11 et 12) sont disposées de manière anarchique avec des pistes étroites traversant les concessions. Les parcelles ne sont pas bornées et la quasi-totalité des maisons ne sont pas clôturées.

3.2.2. Habitat de type colonial

A côté de l'habitat traditionnel, nous avons la présence des habitats plus ancienne hérédité de l'époque coloniale. Elles sont très caractéristiques avec des toitures très élevées. Ce type d'habitat caractérise la grande église catholique, les bâtiments du Lycée Horizon et les bâtiments de l'école catholique tous appartenant à la mission catholique Saint Joseph. Ce type d'habitat est présent notamment au centre-ville et abrite certaines directions provinciales telles que l'Aménagement du Territoire, le commerce, le tourisme (photo14) ainsi que l'ancien hôpital régional.

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Photo 13: Bâtiment colonial au centre-ville Photo 14: Bâtiment colonial abritant des services publics

(Tourisme, l'agriculture et l'aménagement du territoire)

Cliché : Moussavou, Janvier 2019 Cliché : Moussavou, Janvier 2019

3.2.3. Habitat de type moderne

Les plus modernes sont celles qui sont faites en matériaux durables, c'est-à-dire en parpaings de brique voire même de moyen standing. Nous avons aussi remarqué que les maisons de types modernes côtoient celles de types traditionnel et colonial. Ce type d'habitat est fortement présent et représente plus de la moitié des constructions de la ville. Ces bâtiments et immeubles sont construits avec des briques de parpaing (photos 15 et 16).

Photo 15: Habitat colonial mitoyen à l'habitat moderne Photo 16: Habitat de type moderne R+2

Cliché : Moussavou, Janvier 2019 Cliché : Moussavou, Janvier 2019

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3.3. Problématique gestion des eaux pluviales

La ville de Tchibanga à cause de sa situation géographique est entourée de collines et de ce fait constitue une cuvette. Durant la saison pluvieuse, nombre des quartiers du premier arrondissement est sujette aux inondations notamment les quartiers : Ibanga, Bibora, Ndabilila, Minzanzala. Plusieurs anciens quartiers ne disposent pas de collecteurs primaires. Ceci accentue la vulnérabilité des populations aux catastrophes. C'est dire que ses quartiers s'inondent tout simplement parce qu'il y a une absence des infrastructures de drainage de ses cours d'eau qui serpentent lesdits quartiers et l'incivisme des populations qui obstrue l'écoulement des eaux. Certaines voies bitumées (Axe Cecado - carrefour Ingara ; Axe Cecado - quartier commercial) disposent de caniveaux de drainage des eaux pluviales mais ces ouvrages se trouvent dans un piteux c'est-à-dire bouchés par des déchets des ménages environnants et envahis par les herbes (photo 17). Cet état de fait est dû à une absence d'opération de curage.

Photo 17: Un caniveau occupé par des herbes (Carrefour commercial)

Cliché : Moussavou, Janvier 2019

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3.4. Résultats et interprétations de notre enquête

C'est le 09 janvier 2019 que nous déposions les questionnaires dans chaque maison en promettant de repasser soit en après-midi ou le lendemain pour permettre aux personnes qui voulaient se donner à cet exercice de le faire à tête reposée. Certaines populations étaient réfractaires estimant que c'était pour des fins politiques car ne voulant plus être des « marionnettes » pour les hommes politiques de la ville.

Les enquêtes de terrain se sont déroulées dans les dix (10) quartiers que compte la commune de Tchibanga. Ces ménages ont été choisis suivant la morphologie dans l'occupation de l'espace d'une part et le type de l'habitation d'autre part. Nous avons pu interroger 205 personnes pour l'ensemble des quartiers qu'abrite la commune de Tchibanga. Si l'on s'en tient à la taille de la population qui est de 30042 habitants selon RGPL 2013, nous avons un taux d'échantillonnage de 0,68%.

Nous vous présentons ci-dessous lesdites questions ainsi que les réponses obtenues.

Dans un premier temps il était question pour nous de connaitre le statut de notre population d'étude. 22.93% des personnes interrogées appartiennent au secteur public, 22.27% exercent une activité et 47.% sont sans activités.

Question 1 : Êtes-vous propriétaire de la parcelle que vous habitez actuellement ?

A cette interrogation, il en ressort que 91.22% de nos prospects vivent sur les parcelles qui les appartiennent contre seulement 8.78 % qui ne vivent pas sur leur parcelle.

Question 2 : Par quel mode avez-vous accédé à cette parcelle ?

En interrogeant sur le mode d'acquisition, 102 personnes ont hérité soit un pourcentage de 49.75%, 101 personnes reconnaissent avoir acheté soit un pourcentage de 49.27%, seul 2 personnes ont entourés autre sans pour autant justifié.

Question 3 : Connaissez-vous les procédures d'acquisition d'une parcelle dans la ville ? 97,56% des habitants ayant constitué notre panel affirment connaitre les procédures dans l'acquisition d'une parcelle dans la ville de Tchibanga, tandis que 2.44% affirment ne pas connaitre.

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Question 4 : Disposez-vous d'un document attestant votre droit de propriété ?

Près de 99% de notre échantillon ne possèdent pas de document attestant de leur droit de propriété. Ils se justifient en disant tout simplement que c'est une parcelle hérité soit du père ou de la mère.

Question 5 : Avez- vous déjà été victime d'une expropriation de terrain ?

A cette question les 205 personnes interrogées répondent ne pas être victime d'une expropriation de terrain.

Question 6 : Connaissez-vous l'organe chargé du règlement des conflits domaniaux ? 96.58 % connaissent tandis que 3.41 avoue ne pas connaitre les organes qui ont en charge les règlements des conflits domaniaux.

Question 7 : En cas de conflit foncier, à qui faites-vous recours pour le règlement ?

Pour cette question les réponses se présentent de la manière suivante :

Ceux qui font recours à la police 8.29% : ceux qui saisissent le chef de quartier 90.24% et ceux qui se rapproche du service contentieux du cadastre et de l'urbanisme 1.46 %.

Question 8 : Êtes-vous souvent inondés pendant la saison des pluies ?

Les 205 personnes qui constituent notre population d'enquête disent n'être pas souvent inondé en saison de pluies.

Question 9 : Quel est l'état de la route qui conduit chez vous quand il pleut ?

Praticable 98.54% Peu praticable 0% Impraticable 1.46%

Question 10 : D'après vous pourquoi le quartier où votre maison est toujours inondé ?

A cause du site A cause de l'intensité des pluies A cause d'un manque d'aménagement de l'espace

Question 11 : D'après vous Tchibanga est-elle aménagée ?

96.1% estiment que la ville est aménagée en faisant une comparaison avec Libreville seul 3.90 qui disent que la ville n'est pas aménagée.

Pour ces derniers, il est plus aisé de circuler à Tchibanga car le relief est plat, il n'y pas s trop de piste comme à Libreville.

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Question 12 : Votre quartier dispose-t-il des aires et des espaces verts ?

Presque tous sont unanimes de dire qu'il n'existe pas d'espace vert soit un effectif de 98.53%.

Question 13 : Vous plaisez-vous dans votre quartier ?

184 personnes soit un pourcentage de 89.76% estiment s'y plaire dans les leurs quartiers par contre 10.24% pour un effectif de 21 personnes estiment ne pas s'y plaire dans leurs quartiers.

4. Apport de la Banque mondiale pour doter la ville des outils de planification spatial

La ville vient de bénéficier du projet de développement des infrastructures locales (PDIL 2). Ce projet en effet, vise d'une part à doter la ville d'instruments de planification pour un développement spatial équilibré et cohérent avec les objectifs de développement économique et social ; et d'autre part à réaliser des infrastructures d'assainissement et de protection de l'environnement.

La principale action prévue est de doter la ville des documents de planification qui serviront à orienter le développement urbain. Les principales actions à mener sont :

- L'élaboration d'un Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU). Les orientations de ce document permettront de spécifier l'utilisation des sols et les zones d'expansion future de la ville (zones devant bénéficier d'une rénovation urbaine), et prévoir les éléments fonctionnels de la ville (transports, équipements publics, logements).

- L'élaboration des Plans d'Amélioration Concertés de Quartiers (PACQ). Ces plans porteront sur l'accès aux services de base à l'échelon des quartiers.

4.1.Élaboration d'un Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU)

Pour la réalisation du SDAU de Tchibanga c'est le cabinet italien KEIOS qui a été retenu par le CN TIPPEE. Ce choix a été porté sur ce cabinet c'est par expérience des connaissances africains vu qu'il avait déjà travaillé au Congo d'après les propos de Monsieur Valery Garandeau».

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4.2. Élaboration des Plans d'Amélioration Concertés de Quartiers (PACQ)

Lors de l'entretien qui nous a été accordé par Valéry Garandeau, expert en développement local à la CN TIPPEE, l'étude est en instance pour déterminer les besoins non seulement du quartier mais aussi des populations. Cette étude est censée débuter en février et devrait durée quatre (4) mois. Les quartiers sont sélectionnés selon les critères suivant : le degré d'enclavement dudit quartier (linéaire de voies traversant encombrées ou inaccessibles), le niveau d'accès à des services urbains de base (taux d'accès à l'eau potable, à l'assainissement à l'électricité), la densité de la population et le cadre de l'habitat sans oublier l'insalubrité. L'élaboration de ce PACQ va d'un constat, selon M Garandeau « l'urbanisation très rapide et anarchique a engendré le développement d'occupations sauvages sur des terres non viabilisées, ainsi qu'un accroissement du monde de ménages pauvres sans accès aux services urbains les plus élémentaires. En raison du manque de planification les quartiers se sont souvent développés dans des zones non habitables ».

4.3. Introduction du contrat Etat-ville de Tchibanga

L'introduction de la notion de « contrat de ville » par la Banque mondiale dans sa collaboration avec le Gabon est considérée comme un outil permettant de préserver et de mettre au point des méthodes qui permettent d'opérer un redressement générale de la gestion municipale, d'améliorer les relation avec la tutelle, et de faire des choix satisfaisant en termes d'investissements.

« Ce contrat est un accord contractuel signé entre l'Etat et la municipalité de Tchibanga qui définit les engagements réciproques relatifs aux investissements en infrastructures et les améliorations recherchées que les municipalités s'engagerons à effectuer en retour. Le contrat servira à clarifier les rôles et les responsabilités de chaque partie, non seulement au regard de la mise en oeuvre des investissements du projet, mais également d'un renforcement de gestion municipale que l'autorité local s'engage à opérer en échange d'investissement28 ».

Dans les faits, les contrats de ville présentent une approche normalisée des déficits et des handicaps des habitants, ces handicaps étant dans la plupart des cas rapportés au territoire.

28 Valéry Garandeau (2008) : Le contrat de ville, un nouvel outil de la gouvernance locale au Gabon, in Les politiques d'aménagement du territoire au Gabon : Problèmes et perspectives, PP 187-188.

~ 61 ~

« La mise en place de ces difficultés particulières donne une connotation spécifique aux représentations de l'habitant et contribue à définir des priorités29 ».

A la suite à tout ce qui précède, nous constatons une inexistence de documents de planification devant régir l'occupation de l'espace urbain de Tchibanga car le seul qui a existé date 1984. Il s'ensuit pour la présente étude que l'hypothèse 1 qui nous emmènerait à supposer que c'est l'absence des politiques d'aménagement de l'espace urbain à Tchibanga qui est à l'origine de l'occupation anarchique est vérifiée.

29 P.Crozet, F. Rangeon, (2006), Le public dans les contrats de ville : habitant, citoyen ou client ? In : politiques et management public, vol 24, n°4, p 22.

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CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA LEÇON PORTANT SUR L'URBANISATION DANS LE MONDE ET PROPOSITION D'INTRODUCTION DES OUTILS D'AMÉNAGEMENT URBAIN DANS LE CONTENU D'UNE LEÇON DE GÉOGRAPHIE EN CLASSE DE PREMIÈRE

Si l'on veut aborder d'une façon de renouvelée l'enseignement de la géographie au lycée, il faut tenir compte des mutations de la société et des transformations de la discipline dans ses contenus et ses modes d'action. Il s'agira tout au long de ce chapitre de monter les carences de la leçon portant sur l'urbanisation dans le monde du programme en géographie de classe de première générale et de proposer une nouvelle en lieu et place de l'urbanisation dans le monde.

1. Analyse d'une partie du contenu du curriculum de géographie

Les programmes occupent une place primordiale, car ce sont les instruments qui permettent de réaliser concrètement les objectifs d'une politique éducative et les formations scolaires correspondantes. C'est fort de cela que nous allons passer en revue les contenus proposés par l'IPN dans le programme actuel concernant l'enseignement de la notion de l'urbanisation du monde.

La géographie du Gabon occupe en classe de première, une très large place et se situe après l'étude des grands thèmes de géographie humaine générale. Le professeur s'assurera que les connaissances de base sont acquises (localisation et nature des grands ensembles de reliefs, climats, répartition des hommes, des ressources...). L'objectif poursuivi est d'aborder, avec les élèves plus âgés (par rapport à ceux de la classe de Troisième), les divers aspects du développement au Gabon, resitués par rapport au contexte international30.

Nous pensons que dans cette directive officielle contenue dans le curricula, nous pouvons encore affirmer que le programme est plus tourné vers l'extérieur. L'objectif poursuivi est de présenter aux élèves les différentes facettes géographiques du monde ce qui ne permet pas à ces derniers de se situer dans leur environnement urbain.

30 Curricula d'histoire et de géographie des lycées et collèges d'enseignement général édition 2010-2011, P 52.

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Par ailleurs, les aspects techniques, financiers, la gestion des ressources humaines, etc., seront abordés dans le détail. L'enseignement restera proche des réalités gabonaises31. Dans cette manière de faire les autorités qui ont en charge de l'éducation scolaire ont peur de présenter aux apprenants les réalités de leur environnement immédiat pour que ces derniers ne puissent pas prendre connaitre des raisons de la paupérisation des quartiers dans lesquels ils vivent au quotidien. Dans le programme, on préfère faire mention des aspects économiques, techniques et la gestion des ressources qui ne concernent pas directement les apprenants aux aspects sociaux qui eux touchent les quotidiens des apprenants. C'est dire que le système éducatif gabonais occulte les réalités tangibles qui minent la jeunesse gabonaise.

31 Curricula d'histoire et de géographie des lycées et collèges d'enseignement général édition 2010-2011, P53.

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Tableau 4: Leçon sur l'urbanisation dans le monde telle abordé dans le curricula d'histoire et géographie d'enseignement général

Leçon

Objectifs spécifiques

Contenus à enseigner

Strategies

Matériels
didactiques

Evaluation

 

Expliquer l'explosion et

L'explosion de l'urbanisation dans

Exposé

Manuels

Diagnostique

L'urbanisation

la généralisation de

l'urbanisation

le monde

La généralisation de l'urbanisation

Démonstration Questionnement

scolaires, Ouvrages

Formative Sommative

dans le monde

Analyser

l'environnement urbain

et les conséquences

et la comparaison des grandes villes L'urbanisation et ses conséquences : rurbanisation, bidonvilisation

etc.

généraux Autres matériels

 
 

Comparer la croissance

démographique des
grandes villes

 
 
 
 

Source : Curricula IPN édition 2010-2011

En parcourant le tableau ci-dessus, nous voyons aisément que le programme n'invite pas l'enseignement à être proche des réalités gabonaises. Ce programme d'enseignement est par contre altérité. Pour être proche des réalités gabonaises, il serait plus judicieux d'étudier l'urbanisation au Gabon et ses conséquences.

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1.1. L'urbanisation et ses conséquences

Parmi les conséquences évoquées dans le curricula, les enseignants se limitent aux démonstrations de deux principales conséquences dont la bidonvilisation et la rurbanisation des villes, des concepts qui ne reflètent pas les réalités de certains pays. Parler simplement de bidonvilisation et rurbanisation c'est mal connaitre les réalités du continent africain. L'absence de politique d'aménagement urbain, la pauvreté économique et la fracture urbaine sont autant de maux qui expliquent les conséquences beaucoup plus négatives de l'urbanisation en Afrique en général et du Gabon en particulier.

2. Champs d'investigation de notre étude

La commune de Tchibanga abrite cinq établissements d'enseignement secondaire. Parmi

ces établissements nous avons un (1) lycée technique et quatre (4) lycées d'enseignement général.

Mais pour notre présente étude nous, elle ne concernait que les établissements d'enseignement

général.

Les établissements qui ont été le lieu de notre enquête sont :

- Lycée Etienne Koumba Nziengui (établissement d'enseignement public);

- Lycée général Nazaire Boulingui (établissement d'enseignement public);

- Lycée la Réussite (établissement privé);

- Lycée Horizon (établissement d'enseignement catholique).

2.1. Population cible

Cette enquête a été adressée aux enseignants d'histoire, géographie et d'éducation civique. Non pas du Gabon mais ceux qui interviennent dans la ville de Tchibanga vu que c'est cette dernière qui est l'espace géographique dans lequel l'étude a été menée. Notre outil d'enquête a été un questionnaire qui a été soumis à un total de 15 enseignants. Et, c'est cet échantillon qui est censé par cette enquête nous motivé si oui ou non, nous pouvons repenser une leçon de géographie en y introduisant les outils d'aménagement urbain dans l'étude de l'urbanisation en classe de première.

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Nos effectifs se présentent de la manière qui suit :

Tableau 5: Effectif de l'échantillon en fonction de l'établissement

Etablissements

Effectifs

Lycée général Nazaire Boulingui

7

Lycée Etienne Koumba Nziengui

3

Lycée la Réussite

3

Lycée Horizon

2

Total

15

Source ; Tableau réalisé en janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir d'enquêtes personnelles

3. Présentation et interprétation des résultats de notre enquête

Nous présenterons en premier lieu les résultats et second lieu l'interprétation de ces résultats

3.1. Présentation des résultats

Le questionnaire a pour but de voir auprès des enseignants qui sont déjà en activité si la notion de l'urbanisation dans le monde était en phase avec les besoins de l'heure, et avoir aussi l'avis de tout un chacun dans la possibilité de repenser le curriculum en y intégrant les outils d'aménagement dans l'étude de l'urbanisation afin d'être en phase avec les états généraux de l'éducation tenu en 2010.

Sur les quinze (15) exemplaires du questionnaire distribué aux enseignants, nous n'avons pas pu récupérer la totalité. Nous n'avons reçu que 11 exemplaires pour un pourcentage de 73.33%. Cette situation pourrait trouver une réponse plausible peut être que ces enseignants ne tenaient que le premier cycle. Or, notre questionnaire n'était pas seulement destiné aux enseignants du second cycle mais à l'ensemble des enseignants d'histoire et géographie pour ne pas frustré certains aux détriments des autres. Et sur ceux que nous avons récupéré nous n'avons pas pris en compte quatre (4) questionnaires tout simplement parce qu'un censeur les avait fait remplir par des élèves soit un pourcentage de 26.67%.

Sur la base de ce qui précède nous n'avons retenus que sept (7) exemplaires qui constituent notre échantillon. C'est dire que l'interprétation de nos résultats se basera que sur ces sept questionnaires.

-' 67 -'

La présentation et l'analyse de chaque question nous donnent les conclusions quantitatives suivantes.

3.2. Interprétation des résultats de notre enquête

Cette partie de notre étude consiste à présenter les interprétations des résultats des enquêtes que nous avons menées auprès des enseignants.

Au début de notre enquête il s'est agi de faire une étude par rapport à l'approche genre. Les résultats se présentent comme suit.

Tableau 6: Approche genre et spécialité des enseignants d'histoire, géographie et éducation civique

Sexe Spécialité

Géographe

Historien

CAPC

Total

Femmes

1

1

1

3

Hommes

1

3

 

4

Total

2

4

1

7

Source : Tableau réalisé en janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir d'enquêtes personnelles.

Le tableau ci-dessus présente l'approche genre dans l'effectif des enseignants d'histoire, géographie et d'éducation civique dans l'enseignement général de la ville de Tchibanga.

En effet, nous voyons qu'il y a trois (3) enseignants de sexe féminin soit un pourcentage de 42.85% et quatre (4) enseignants de sexe masculin pour un pourcentage de 57.15% et parmi eux nous avons quatre ayant une formation à la base d'historiens (4) soit un pourcentage de 57% contre deux (2) ayant une formation de base en géographes soit un pourcentage de 28.57%. Par ailleurs une seule enseignante revient du primaire car ayant un diplôme de CAPC pour un pourcentage de 14.29%.

Question 1: Est-il nécessaire d'étudier l'urbanisation au lycée ?

A cette question, 100% des enseignants interrogés estiment qu'il est nécessaire d'étudier l'urbanisation au lycée.

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Question 2 : Est-il convenable d'étudier l'urbanisation au lycée sans connaitre les outils d'aménagement urbain ?

71.42 % des enseignants interrogés estiment qu'il n'est pas convenable d'étudier l'urbanisation au lycée sans connaitre les outils d'aménagement urbain. Par ailleurs 14.29 % des enseignants estiment qu'il n'est pas inconvenable d'étudier l'urbanisation au lycée sans les outils d'aménagement urbain et 14.29 % ne se sont pas prononcés sur la question.

Question 3 : Connaissez-vous les outils d'aménagement urbain ?

Six (6) enseignants sur l'ensemble de notre panel avouent ne pas connaitre les outils d'aménagement soit un pourcentage de 85.71 % et seule une personne a pu définir qu'une seule abréviation soit un pourcentage de 14.29 %. La seule abréviation définit par cet enseignant était le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU).

La conclusion que nous pouvons tirée est très simple. En effet, la majeure partie des enseignants interrogés ont une formation de base en histoire soit un effectif de 4 enseignants contre 2 ayant une formation de base en géographie.

Question 4 : Pouvons-nous introduire les outils d'aménagement urbain dans l'étude de l'urbanisation ?

L'ensemble de notre échantillon a répondu Oui, soit un pourcentage de 100 %.

Pa rapport à la justification voici résumé la substance de leurs propos. Les enseignants interrogés presque à l'unanimité estiment qu'il est nécessaire d'introduire les outils d'aménagement urbain dans l'étude de l'urbanisation car ils impossible d'étudier l'urbanisation sans connaitre les outils d'aménagement urbain.

Question 5 : Le curriculum en usage en Histoire et géographie répond-t-il aux aspirations des états généraux de l'éducation tenu à Libreville les 17 et 18 mai 2010?

A cette question les sept (7) enseignants soit un pourcentage de 100 % qui ont bien voulu participé à notre étude estiment que le curriculum ne répond pas non seulement aux aspirations des états généraux de l'éducation de 2010 mais aussi face aux défis du moment.

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4. Pour une géographie scolaire plus efficace dans les lycées

Au moment où la géographie joue un rôle de plus en plus grand dans la gestion et l'aménagement de l'espace, il semble possible de redonner à son enseignement un caractère opératoire et une efficacité capable de motiver les enseignants et les élèves. La base culturelle de l'enseignement de la géographie est toujours apparente dans les textes officiels (curriculum) comme dans les manuels, alors que les objectifs pratiques se sont, à notre sens dilués. Il nous semble nécessaire de redonner à la géographie des objectifs propres, en conformité avec une conception actualisée d'elle-même à savoir l'étude de l'organisation et du fonctionnement d'un espace socialisé. Dans cette conception, il s'agit que l'enseignant de la géographie privilégie un caractère opératoire, plutôt que de comprendre le monde. Notre préoccupation ici est avant tout de former des élèves, des citoyens à une pratique de ce qui devrait être fait et non des pratiques constatés dans nos villes pour ne citer que l'exemple de la ville de Tchibanga. Nos propos corroborent M. Allogho-Nkoghe « l'enseignement de la géographie doit rendre l'élève capable de développer sa curiosité à l'égard de la société et du monde qui l'entoure par une ouverture d'esprit et lui faire comprendre qu'il est appelé à assumer des responsabilités dans une société démocratique au sein de laquelle il doit exercer ses droits et de respecter ses devoirs (..). L'enseignement de la géographie vise la formation des citoyens responsables usant d'un esprit critique. C'est ainsi qu'au Gabon, la géographie apparaît de prime abord comme une discipline d'enseignement qui forme les élèves dans la connaissance des milieux qui les entourent32 ».

En prenant l'exemple de la France à cause du lien historique qui le lie au Gabon, ce pays a une pratique éducative très particulière du fait de son adaptation aux évolutions du moment. Car il faut le rappeler qu'en matière d'éducation, elle procède à une révision de son programme scolaire dans la perspective des questions d'actualité. C'est ainsi que les autorités ont mis en place à la rentrée de septembre 2011 un nouveau programme de géographie en classe de première qui résulte de la poursuite de la réforme des programmes des lycées entreprise une année plus tôt. En effet, le programme est traversé par trois lignes directrices: l'aménagement du territoire, le développement durable, la mondialisation. Les trois thèmes sont envisagés à travers les enjeux d'aménagement et de développement du territoire : comprendre les territoires de proximité, aménager et développer le territoire français et dynamiques de développement des territoires ». Ces thèmes présentent une

32F. Allogho-NKOGHE, (2014) : Etre géographe au Gabon : autopsie d'un métier en perspective in Les enjeux et défis du Gabon au XXIe siècle, réflexions critiques et perspectives des géographes. Edition connaissance et savoirs P 30.

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certaine cohérence : on perçoit l'intérêt géographique du changement d'échelle, allant de l'espace proche de l'élève au pays pour ne citer que la France.

4.1. Proposition d'un nouveau contenu de cours

L'approche que nous proposons est une approche notionnelle et non plus culturelle c'est-à-dire celle de connaitre et de comprendre le monde.

Avons-nous remarqué que le curriculum en histoire et géographie est un curriculum altérité. C'est l'approche culturelle qui s'est imposée jusqu'alors et se révèle de nos jours inefficace d'où les Etats Généraux de l'éducation de la recherche et de l'adéquation formation-emploi (EGERAFE) des 17 et 18 mai 2010. En effet, ces États Généraux sont consécutifs à un constat « d'un point de vue général, les états généraux ont souligné que la situation du système éducatif gabonais reste assez préoccupante, dans tous les ordres de l'enseignement. En ce début du troisième millénaire et à l'aube du deuxième cinquantenaire, le système éducatif gabonais est donc placé devant l'urgence de se réformer en redonnant un nouveau souffle à l'école, à la formation et à la recherche en vue de les rendre plus intégrales, inclusives, performantes et juste ; en somme, tendre vers une meilleure gouvernance33. Il en ressort de ces états généraux de mener une politique active de renouvellement des curricula et de mettre en oeuvre des stratégies pédagogiques développant l'autonomisation de l'apprenant d'une part et en y intégrant les dimensions citoyennes et de développement durable d'autre part.

C'est sur la base de tout ce qui précède que nous proposons une autre approche en vue de cadrer avec les conclusions des EGERAFE. Notre approche, si elle refuse un enseignement par accumulation de connaissance (la géographie de mémoire) souhaite au contraire une symbiose entre savoir, savoir-faire et savoir-être. De cette façon, la géographie enseignée en classe de première d'enseignement général, donne sa pleine place à un raisonnement scientifique avec des problèmes à résoudre.

Nous souhaitons aussi que la géographie enseignée en classe de première associe le vécu, le quotidien, l'imaginaire et ce qui devrait être fait notamment avant l'établissement des populations au sein d'une ville.

33 Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation(2010) : Etats généraux de l'éducation, de la recherche et de l'adéquation formation-emploi (les actes adoptés) ; page 23.

~ 71 ~

L'éducation est la clé du développement durable. C'est l'enseignement qui décidera de la capacité des dirigeants et des citoyens de demain à trouver les solutions et à ouvrir la voie vers un avenir meilleur et plus durable. Voilà pourquoi, il est convenable que le Gabon revoit son système éducatif à travers la révision du programme d'histoire et géographie en générale mais de la géographie en particulier. Car de nos jours, l'éducation est au coeur de tous les enjeux, en l'occurrence les enjeux environnementaux, d'aménagement du territoire et d'aménagement urbain. Or, le programme actuel gabonais contenu dans les le curriculum d'histoire-géographie des lycées et collèges d'enseignement général, date semble-t-il de 1993 et a fait l'objet d'actualisation lors des états généraux de l'éducation, de la recherche et de l'adéquation formation-emploi de 201034. Eu égard et sur la base de ce qui précède, nous soutenons que le programme scolaire en vigueur doit être en phase aux défis de ce 3e millénaire. Il est difficile de soutenir avec le comité de rédaction du curriculum d'histoire et géographie que ledit « programme a été actualisé et modernisé dans son ensemble, et que les enseignements restent proche des réalités gabonaises35. »

Dans notre présente étude, il n'est pas question de revoir tout le contenu du programme en géographie mais de revoir tout juste une leçon. La troisième leçon du premier chapitre du sous thème I.

C'est ainsi que nous proposons de remplacer l'urbanisation dans le monde en lieu et place de l'urbanisation au Gabon et ses conséquences. Ainsi, formulons-nous des nouveaux objectifs à atteindre et des nouveaux contenus à enseigner et ajoutons une nouvelle stratégie dans l'étude de cette leçon qui est les sorties de terrains.

34 J-P Boussougou (2015) : L'éducation au développement durable dans les lycées du Gabon : proposition d'un modèle d'enseignement en classe de première, P 70.

35 Curricula (2010) d'histoire et de géographie des lycées et collèges d'enseignement général, pp 51-52

~ 72 ~

Tableau 7 : Proposition d'un nouveau contenu au programme de classe de première d'enseignement générale

Leçon

Objectifs spécifiques

Contenus à enseigner

Strategies

Matériels
didactiques

Evaluation

 

- Présenter le rôle des

- Les services ct missions des

 
 
 
 

politiques

administrations en charge de les

Exposé

Ouvrages

Diagnostique

 

d'aménagement urbain

concevoir : DGUAF, DSU

Démonstration

généraux et

 

L'urbanisation au Gabon et

ses

dans une ville.

- Analyser un

Les outils d'aménagement urbain SDAU, POS, PLU, ZAC,

- L'absence de politique

Questionnement Sortie de terrain

techniques

Documents

Formative

Sommative

conséquences

environnement urbain

sans politique

d'aménagement et les conséquences.

d'aménagement urbain et ses

conséquences : bidonvilisation les
mapanes les matitis, les quartiers précaires et spontanés.

 

techniques, Aides visuelles

 

Source : Roland Régis Armel Moussavou

Dans l'étude de cette notion l'urbanisation au Gabon et ses conséquences, l'appropriation de cette notion doit être mise en relation avec les pratiques individuelles et collectives, du vécu et du quotidien de l'apprenant au savoir-savant.

-' 73 -'

A la lecture de ce qui précède et des résultats de notre enquête auprès des enseignants, nous estimons que nous pouvons ajouter les outils d'aménagement dans le contenu d'une leçon de géographie dans l'étude de l'urbanisation est confirmée : soit l'hypothèse 2.

CONCLUSION GÉNÉRALE

~ 74 ~

-' 75 -'

Il était question dans cette étude de faire un inventaire des politiques urbaine menée dans la ville de Tchibanga et voir dans quelle mesure il était possible d'intégrer les outils d'aménagement urbain dans une leçon de géographie en classe de première.

Notre étude est divisée en deux parties. La première partie est structurée en trois chapitres. Dans le premier chapitre il était question pour nous de présenter l'approche des notions de politique d'aménagement et aménagement urbain. Deux notions bien distinctes qui ne se perçoivent pas facilement. Dans le deuxième chapitre par contre nous avons présentés le cadre institutionnel et juridique qui encadre les opérations d'aménagement urbain. C'est ainsi que dans le même ordre d'idée pour avons de manière exhaustive les différents outils qui encadre les opérations d'aménagement urbain au Gabon. Par ailleurs nous avons aussi présenté la démarche méthodologique qui intervient dans le processus de réalisation des deux principaux d'aménagement que sont le SDAU et le POS. Les enseignants de rang magistral ont fustigé cette méthodologie des experts qui élaborent des plans sans associer les principaux bénéficiaires que sont les populations. C'est la raison pour laquelle, nous pensons que l'aménagement participatif, l'urbanisme participatif, sont la clé de développement des villes africaines.

Notre deuxième partie qui a pour titre cadre d'étude, états des lieux des politiques urbaines et proposition d'introduction des outils d'aménagement urbain au lycée, scinder en trois chapitres est le point vers lequel se focalise notre étude. Le chapitre IV de notre document est dédié au cadre d'étude de la ville de Tchibanga. Dans ce dernier, nous avons fait la présentation du cadre physique et humain de la ville. Il s'en est suivi dans le chapitre V de faire un diagnostic de l'urbanisation à Tchibanga. A cet effet, nous ne nous sommes pas seulement focalisé sur les propos des responsables de l'administration provinciale et de la collectivité pour ne pas dire la mairie mais nous, nous sommes également tournés vers les populations en leur administrant un questionnaire relatif à leur vécu de l'espace.

Il en ressort que cette ville ne s'est doté qu'un seul plan préliminaire d'urbanisme qui date des années 80. Malgré cet état de fait, la ville de Tchibanga s'est développée au fil des années sans planification urbaine. Malgré l'existence d'une pluralité de textes dans l'arsenal juridique en matière d'urbanisation au Gabon, Tchibanga qui est une portion du territoire gabonais n'a bénéficié d'aucune politique urbaine après les années 80. Le paysage urbain de ladite présente un habitat très pittoresque qui allie trois types d'habitats que sont colonial, traditionnel et moderne et le réseau routier est constitué des voies bitumées et des voies no bitumées qui ne possède pas pour la majorité des caniveaux et qui sont envahies des hautes herbes.

Par ailleurs, bien qu'il soit presque banal, de constater aujourd'hui que Tchibanga ne se porte pas très bien et que cela résulte de l'absence de planification. Il faut aller plus loin dans la réflexion et

-' 76 -'

identifier les principales embûches. Il est aussi vrai que l'espace urbain ne laisse pas entrevoir quelques signes de saturation. Cela ne peut rendre hypothétiques ou aléatoires d'éventuels projets de réhabilitation, qu'ils ne sont pas des sources d'une raison suffisante pour entretenir le laisser-faire. Certes, il n'est pas évident de remédier à tous les problèmes de la ville, mais il revient aux pouvoirs publics de réaliser les projets urbains et à réaliser des plans d'urbanismes pour que l'on parle de développement durable dans la ville de Tchibanga. Au Gabon comme le soulignait ROGOMBE, l'absence d'études sur les villes secondaires démontre le peu d'intérêt porté à cette catégorie de villes. La Banque Mondiale par le biais de CN TIPPEE est présente à Tchibanga dans le cadre du PDIL pour doter la ville de deux outils d'aménagement qui sont : le SDAU et le PACQ.

Par ailleurs, le chapitre VI aborde l'analyse du curriculum de la géographie. En effet, s'agissant du programme de géographie en classe de première nous pensons que celui-ci doit être un document officiel qui ne traduit pas le caractère sociologique et économique. C'est à ce juste titre que nous pensons que le programme de géographie en classe de première d'enseignement général peut être modifié au gré de l'évolution de la société car il n'a pas de durée bien déterminée. Aussi, nous avons tout au long de notre étude déploré que le programme utilisé actuellement dans les lycées et collèges en histoire-géographie n'est que le reflet de celui de 1993. C'est un programme qui est devenu inadapté donc ne répond pas aux problématiques actuelles. Nous pensons qu'en introduisant les outils d'aménagement (tels que le SDAU, le POS, le PDAU, PAZ etc.) dans le contenu d'une leçon de géographie en classe de 1ere, serait un gage de modernisation du curriculum car l'aménagement du territoire participe au développent durable. C'est ainsi que nous avons apporté cette modeste contribution afin d'améliorer ledit programme et d'être en phase avec les résolutions prises lors des assises des États Généraux tenues à Libreville les 17 et 18 mai 2010.

--' 77 --'

Liste des illustrations

Liste des cartes

Carte 1: Carte de la commune de Tchibanga 36

Carte 2: Lotissement de Mavoundi réalisé par RAMEZ en 2011 45

Carte 3: Lotissement de Pola réalisé par RAMEZ en 2011 .46

Liste des tableaux

Tableau 1 : Liste des noms de quartiers et leurs définitions dans le 1er arrondissement .....34

Tableau 2 : Liste des noms de quartiers et leurs définitions dans le 2er arrondissement 35

Tableau 3 : Population de la commune de Tchibanga en 2013 39

Tableau 4: Leçon sur l'urbanisation dans le monde telle abordé dans le curricula d'histoire et

géographie d'enseignement général 64

Tableau 5: Effectif de l'échantillon en fonction de l'établissement 66

Tableau 7 : Proposition d'un nouveau contenu au programme de classe de première

d'enseignement générale 67

Liste des photos

Photo 1: Couverture du Schéma préliminaire d'urbanisme de la ville de Tchibanga .41

Photo 2: Exemple de plan de situation dans un lotissement 44

Photo 3: Bâtiment abritant la Direction Provinciale de l'Habitat de l'urbanisme et du cadre de

vie 48

Photo 4: Equipe revenant d'une opération de régularisation foncière 48

Photo 5 : Axe Bibora Minzanzala 51

Photo 6 : Axe carrefour Saint Joseph carrefour commercial 51

Photo 7: Route non bitumée au quartier Minzanzala 52

Photo 8: Intersection des voies non bitumées 52

Photo 9: un engin lourd servant de casse pour les pièces de rechange 53

Photo 10: Parc automobiles de la mairie 53

Photo 11: Maison en terre scellée avec la boue 54

Photo 12 : Maison en terre scellée avec la boue et crépis en ciment 54

Photo 13: Bâtiment colonial au centre-ville 55

-' 78 -'

Photo 14: Bâtiment colonial abritant des services publics (Tourisme, l'agriculture et

l'aménagement du territoire) 55

Photo 15: Habitat colonial mitoyen à l'habitat moderne 55

Photo 16: Habitat de type moderne R+2 55

Photo 17: Un caniveau occupé par des herbes (Carrefour commercial) 56

--' 79 --'

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

Alvergne C., (2008) : Le défi des territoires : comment dépasser les disparités spatiales en Afrique de l'Ouest et du centre, Karthala-PDM, 259 pages.

Ouvrages spécialisés

Allogho-Nkoghe Fidèle., Mambani Jean-Bernard et al,. (2018) : Les politiques d'aménagement du territoire au Gabon : Problèmes et perspectives, L'Harmattan, 328 pages

Brand D. et al, (1995): Dictionnaire thématique Histoire Géographie, 4è édition, Sirey, Paris, 541

pages.

Merlin P., et Choaay F., (2000) : Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, 3eme édition. PUF, PARIS, 902 pages.

Atlas de l'Afrique (GABON). Les éditions J.A 2004, Paris, 75 pages.

Beau Michel., (2007) : L'art de la thèse : comment préparer et rédiger un mémoire de master, une thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à l'ère du net. La découverte, Paris, France, 196 pages.

Harouel J-L., (1985) : Histoire de l'urbanisme, que sais-je ? PUF, Paris, 127 pages.

Ledrut R., (1968) : L'espace social de la ville ,
· problème de sociologie appliquée à l'aménagement urbain.
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Massiah G., Tribillon J F., (1998) : Ville en développement ,
· essai sur les politiques urbaines dans le tiers monde.
La découverte, Paris, 293 pages.

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-' 80 -'

Tribillon J F., (2008) : Aménager la ville Africaine : guide des procédés et procédures d'aménagement urbain à l'usage des municipalités africaines gestionnaires des villes moyennes, Karthala-PDM, 159 pages.

Vennetier P., (1991) : Urbanisation et développement dans les pays tropicaux. CEGET, Paris, 198 pages.

Wachter S et al, (2002) : L'aménagement durable ; défis et politiques. Edition de l'aube/DATAR, Paris, 195 pages.

Articles scientifiques

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Crozet P., Rangeon F., (2006) : Le public dans les contrats de ville : habitant, citoyen ou client ? In : politiques et management public, vol 24, n°4, p 22.

Nguema Rano Michel., (2006): Développement de la ville, découpage et appropriation des territoires urbains au Gabon : le cas de Libreville, LAGRAC, UOB, 29 pages.

Nguema Ondo Samuel., (2009) : La problématique foncière au Gabon et la nécessité de son ouverture vers l'extérieur, FIG Working. 12 pages.

Thèses

Allogho-Nkoghe Fidèle.,(2006) : Politique de la ville et logiques d'acteurs. A la recherche d'alternatives d'aménagement pour les quartiers informels de Libreville (Gabon). Université Paul Valery -Montpellier III, thèse de doctorat 3eme cycle561 pages.

Borobo V., (1993) : Urbanisation spontanée, gestion urbaine et démocratisation à travers le quartier La Sorbonne à Libreville. Thèse de 3eme cycle, Université Pierre-Mendes, France. Institut d'uranisme de Grenoble, 316 pages.

Djéki J., (2003) : Politiques urbaines et dynamiques spatiales au Gabon : cas de Port-Gentil. Thèse de doctorat, université Laval, Québec, 401 pages.

Nziengui Mabila., (1981) : Dynamique urbaine du Grand Libreville : Laisser-faire et volonté d'aménagement. Université de Bordeaux III, thèse de doctorat 3eme cycle, 444 pages.

Mémoires

Amvama Nguema Félix., (2000): La dynamique humaine dans l'occupation de l'espace à Libreville (dans les années 70 aux années 90). Mémoire de maitrise, UOB, 105 pages.

Essogo-Ba-Mintsa Gabin JF., (2000) : Dynamique urbaine et problèmes d'aménagement dans la commune d'Owendo : Mémoire de maitrise de géographie, UOB, 121 pages.

Nkone Michelle,.(2015): Enseigner la géographie au secondaire : proposition d'une nouvelle approche dans le processus d'apprentissage pour le développement de la conscience citoyenne, mémoire professionnel, ENS, 97 pages.

Textes statutaires et réglementaires

Décret n° 001271/PR/, portant attribution et organisation du Ministère du cadastre, de l'urbanisme, de l'habitat, du logement, de la ville et du bien-être, 4 pages.

Décret n° 77/PR/MF. DE du 6 février 1967 réglementant l'octroi des concessions et locations des terres domaniales, 33 pages.

Ordonnance n°002/PR/2017 du 27 février 2017 portant orientation de l'urbanisme en République gabonaise.

Rapports

Assistance technique en Gestion Municipale volet plan de renforcement de capacités des villes : commune de Tchibanga : juillet 2018, 40 pages.

~ 81 ~

Contrat État-ville de Tchibanga, 8 pages.

~ 82 ~

Curricula d'histoire et de géographie des lycées et collèges d'enseignement général, édition 2010-2011, 98 pages.

Direction Générale des Statistiques (DGS)., 2010 : Annuaire statistique du Gabon, N°12, 235 pages.

Etats généraux de l'éducation, de la recherche et de l'adéquation formation-emploi : les actes adoptés. Libreville, les 17 et 18 mai 2010, 22 pages.

Rapport méthodologique d'approche, décembre 2018, 55 pages.

PAPSUT., 2001 : Déclaration de politique urbaine (vol 4) 36 pages.

PAPSUT., 2001 : Déclaration de politique urbaine (vol1) 18 pages.

PAPSUT., 1999 : Résumé de la stratégie urbaine du Gabon, 31 pages.

Plan de Développement Local de la ville de Tchibanga (2017-2021), février 2017, 98 pages.

--' 83 --'

Table des matières

Sommaire.

..i

Dédicace

iv

Remerciements

v

Sigles

vi

Résumé/Abstract

vii

INTRODUCTION GENERALE

1

1. Constats

2

2. Intérêt du sujet

.4

2.1. Intérêt scientifique

4

2.2. Intérêt pédagogique

5

3. Méthodologie

5

3.1. Recherche documentaire

5

3.2. Outils de collecte des données

6

3.3. Ensemble de personnes concernées

.6

3.4. Traitement des données

.7

4. Travaux antérieurs

7

5. Problématique

9

6. Hypothèses de recherche

.10

7. Limites et structure de l'étude

11

7.1. Limites

.11

7.2. Structure de l'étude

.11

PREMIERE PARTIE : Approche notionnelle des concepts, cadre institutionnel et processus

d'élaboration des outils d'aménagement urbain 12

CHAPITRE I. Approche notionnelles : politique d'aménagent et aménagement urbain....14

1. Qu'est-ce que l'aménagement ? 15

1.1. Nature de l'aménagement 16

2. Politiques d'aménagement urbain 16

2.1. Projet urbain 16

~ 84 ~

3. Politiques urbaines au Gabon 17

CHAPITRE II : principaux cadre institutionnel, juridique et les outils d'aménagement

urbain au Gabon 18

1. Historique, missions et organisation de la Direction Générale de l'Urbanisme et des

Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 18

1.1. Historique de la D.G.U.A.F .18

1.2. Mission de la D.G.U.A.F 19

2. Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre

(ANUTTC) 19

2.1. En matière d'urbanisme 20

2.2. En matière de topographie 20

2.3. En matière cadastrale 20

2.4. Sur le plan technique 21

3. Cadre juridique des opérations d'aménagement urbain au Gabon 21

3.1. Analyse de l'attitude du législateur gabonais

.22

4. Outils d'aménagement urbain au Gabon

.23

 

4.1. Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU)

23

4.2. Plan d'occupation des sols

.24

4.3. Le plan directeur d'urbanisme (PDU)

24

4.4. Le plan de secteur

25

4.5. Plan d'aménagement de zone (PAZ)

25

CHAPITRE III : Processus d'élaboration des deux principaux outils d'aménagent urbain :

le SDAU et le POS 26

1. Types de documents 26

1.1. Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) 26

1.2. Plan d'Occupation de Sols (P.O.S.) 27

2. Processus d'élaboration des documents 27

2.1. La problématique de l'urbanisme 27

-' 85 -'

2.2. Conception des Documents techniques 28

3. Gestion des documents 28

4. Analyse du processus d'élaboration 29

4.1. Limites dans la mise en place des outils de planification 30

DEUXIÈME PARTIE : Cadre physique de l'étude, états des lieux des politiques urbaines et

proposition d'introduction des outils d'aménagement urbain au lycée . 32

CHAPITRE IV : Déterminants physiques et humains de l'aménagement de la ville de

Tchibanga

.34

1. Localisation et Présentation de la commune de Tchibanga

34

2. Déterminants physiques

.37

2.1. Relief

37

2.2. Climat

37

2.3. Hydrographie

37

2.4. Végétation

37

2.5. Sol

38

3. Déterminants humaines

38

3.1. Population de Tchibanga

38

3.2. Dynamismes démographiques

39

CHAPITRE V: États des lieux des politiques urbaines et le paysage urbain de

Tchibanga

40

1. Diagnostic de l'urbanisme à Tchibanga

40

1.1. Essai de spatialisation de l'espace urbain de Tchibanga

41

2. Des entretiens avec les principaux acteurs dans l'occupation de l'espace

.42

2.1. Entretien avec le directeur provincial du cadastre et de l'urbanisme

.42

2.2. Entretien avec le premier adjoint au Maire

49

2.3. Relation entre les différents services chargés de la gestion urbaine

50

3. Structuration de l'espace urbain à Tchibanga

.50

-' 86 -'

3.1. Voies urbaines

 

51

3.1.2. Voies bitumées

51

3.1.3. Voies en latérites

.52

3.2. Types d'habitats

53

3.2.1. Habitat de type traditionnel

53

3.2.2. Habitat de type colonial

54

3.2.3. Habitat de type moderne

.55

3.3. Problématique gestion des eaux pluviales

56

3.4. Résultats et interprétations de notre enquête

. 57

4. Apport de la Banque mondiale pour doter la ville des outils de planification spatial.............59

4.1.Élaboration d'un Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU)

.59

4.2. Élaboration des Plans d'Amélioration Concertés de Quartiers (PACQ)

60

4.3. Introduction du contrat Etat-ville de Tchibanga

60

CHAPITRE VI : Analyse de la leçon portant sur l'urbanisation dans le monde et proposition d'introduction des outils d'aménagement urbain dans le contenu d'une leçon de

géographie en classe de première

.62

1. Analyse d'une partie du contenu du curriculum de géographie

62

1.2. L'urbanisation et ses conséquences

65

2. Champs d'investigation de notre étude

65

2.1. Population cible

65

3. Présentation et interprétation des résultats de notre enquête

66

3.1. Présentation des résultats

66

3.2. Interprétation des résultats de notre enquête

67

4. Pour une géographie scolaire plus efficace dans les lycées

69

4.1. Proposition d'un nouveau contenu de cours

.70

CONCLUSION GÉNÉRALE

74

Liste des illustrations

. 77

BIBLIOGRAPHIE

79

ANNEXES

87

ANNEXES

~ 87 ~






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote