INTRODUCTION GENERALE
~ 1 ~
--' 2 --'
1. Constats
La géographie se distingue des autres disciplines par
l'importance qu'elle accorde à la dimension spatiale. Elle
intègre les différentes composantes sociales en relation directe
avec le territoire qu'elle occupe.
Lorsque l'on observe les mouvements des populations
aujourd'hui, nous pouvons affirmer que l'homme n'a de cesse d'aspirer à
l'amélioration de son bien-être et au développement de son
espace de vie.
Le développement d'une ville passe incontestablement
par une bonne maîtrise, une gestion saine et rationnelle de toutes les
composantes de l'environnement urbain. Aussi, la question de la croissance
urbaine en Afrique est une réalité et est souvent au coeur des
débats politiques de notre époque1.
C'est ainsi que les villes africaines, surtout les villes
capitales, sont le théâtre continuel de toutes sortes de
constructions en dehors d'un cadre d'organisation d'ensemble. L'urbanisation et
les évolutions qu'elle sous-tend posent des défis permanents aux
décideurs politiques, et n'ont cessé de repousser les limites de
l'action publique. En effet, les politiques urbaines en Afrique et
particulièrement au Gabon sont confrontées à un
problème central, à savoir, la distorsion entre une croissance
démographique très élevées et une croissance
très faibles des activités et des emplois2. Cette
distorsion est à l'origine de plusieurs fléaux du milieu urbain
africain qui suscitent beaucoup de réflexions, et dont quelques
interrogations portent essentiellement sur l'urbanisation anarchique, les
quartiers sous-intégrés, l'insalubrité, etc...
Ainsi, les problèmes de l'urbanisation en Afrique ont
déjà fait l'objet d'étude de toutes sortes dans le cadre
d'articles scientifiques, de mémoires, de thèses et autres
ouvrages. Mais, de nombreux problèmes se posent toujours au niveau de la
vie urbaine et au niveau de l'organisation des espaces nécessaires pour
permettre son existence et son développement harmonieux. Et sans
être exhaustif, il s'agit du droit d'installation, de la
spéculation foncière, les zones d'habitats insalubres, les
conditions insuffisantes de logements, etc.
Toutes ces réalités qui frappent l'Afrique au
sud du Sahara en général, frappent le Gabon en particulier. En
effet, encore peu urbanisé en 1960, le Gabon détient aujourd'hui
un record que
1 R, Ledrut, (1968): L'espace social de la
ville ; problème de sociologie appliquée à
l'aménagement urbain. Atropos, Paris, PP 338-354.
2 Wacheter et al., (2002)
: L'aménagement durable ; défis et politiques. Edition
de l'aube/DATAR, Paris, 195 pages.
~ 3 ~
seule lui dispute la République du Congo, celui du pays
le plus urbanisé du continent car en 1993, 73% de la population
était considérée comme urbaine. Aujourd'hui, ce taux se
rapproche de 80%3. La croissance des villes gabonaises est
essentiellement dues à des constructions illégales,
édifiées pour la plupart sans titre foncier, ni aucun autre droit
d'occuper le sol, et sans aucun contrôle urbanistique4.
S'agissant de l'occupation et l'extension de la ville de
Tchibanga se sont faites de manière spontanée, anarchique voire
incontrôlée. Cette évolution de l'urbanisation mal
maitrisée engendre des problèmes auxquels les acteurs urbains ont
du mal à apporter des solutions faces aux différentes tentatives
des politiques urbaines dont l'objectif est la maîtrise de l'espace.
A travers cette étude intitulée: « Les
politiques d'aménagement urbain à Tchibanga : quelle place pour
les outils d'aménagement dans le contenu d'une leçon de
géographie en classe de première », il s'agit de montrer non
seulement l'importance des politiques d'aménagement mais aussi le
bien-fondé de l'utilisation des outils d'aménagement dans le
processus de construction et d'aménagement d'une ville. Il convient de
rappeler que les politiques d'aménagement se rapportent à des
interventions conjointes qui ont pour but de structurer la dynamique d'un
territoire. A cet effet, elle traite de l'organisation, du pilotage, et de
l'évaluation des équilibres sociaux, spatiaux et
économiques. Elle se rapproche souvent de la gestion d'actions urbaines,
comme les opérations ou projets d'aménagement, qui constituent
des moyens pour mettre en oeuvre les politiques5. Tant
disque la gestion et des outils sont considérés dans leurs
spécificités propres aux domaines de l'urbanisme et de
l'aménagement.
Les SDAU et les POS constituent les outils majeurs de la
planification urbaine ; tous deux sont mis en oeuvre par les
représentants du pouvoir central, tous deux sont élaborés
conjointement par les services de l'Etat et les collectivités.
Eviter l'extension anarchique des agglomérations,
lutter contre la spéculation et les spéculateurs, instaurer des
règles contraignantes en matière d'équipement, de
construction tels semblent être les objectifs assignés aux
documents d'urbanisme tels que les SDAU et les POS. De ce fait, ils constituent
des éléments indispensables à la compréhension de
l'évolution urbaine et, à ce titre, appartient à la
sphère des préoccupations des géographes. Situés
à l'aval du processus de planification, ils sont aussi les documents
prévisionnels dont doivent tenir compte les
3 Atlas de l'Afrique (Gabon), (2004) : Les
éditions J.A, Paris, p 28.
4 F. Allogho-Nkoghe, (2006): Politique de la
ville et logiques d'acteurs. A la recherche d'alternatives d'aménagement
pour les quartiers informels de Libreville (Gabon), Thèse de
doctorat, P 41.
5 S. Guelton,(2014) ; Gérer
l'aménagement urbain, Presses universitaires de Rennes, P 7.
~ 4 ~
particularités, qu'ils soient à la tête
d'une grande entreprise ou simples propriétaires d'un terrain à
bâtir6.
Aussi est-il particulièrement important de connaitre
les justifications données par le législateur à
l'élaboration de tels documents et de s'interroger sur la
responsabilité respective de l'Etat et des collectivités locales
afin de poser clairement la question du pouvoir en matière
d'aménagement urbain. F. Allogho-Nkoghe pense la crise mondiale de
l'urbanisme repose sur les fondements culturels. Car les outils de
l'architecture ou de l'urbanisation, qu'ils relèvent de l'imaginaire ou
de la réflexion scientifique et technique, renvoient à la
problématique des modèles, car tout projet architectural ou
urbanistique est modélisation du « vécu spatial
»7.
C'est pourquoi, la présente étude émerge
des observations que nous faisons du paysage urbain peu reluisant des villes
gabonaises en générale mais surtout celle de Tchibanga en
particulier. Pour paraphraser F. Allogho-Nkoghe, nous dirons que ce sujet
émane de notre vécu spatial des deux villes gabonaises que sont
Libreville et Tchibanga.
2. Intérêt du sujet
Notre sujet d'étude intitulé « Les
politiques d'aménagement urbain à Tchibanga : quelle place pour
les outils d'aménagement dans le contenu d'une leçon de
géographie en classe de première », revêt un
intérêt aussi bien scientifique que pédagogique.
2.1. Intérêt scientifique
Ainsi, l'intérêt scientifique de notre
thème est celui de démontrer que l'anarchie que nous observons
dans l'occupation de la ville de Tchibanga est dû à l'absence des
politiques d'aménagements urbains dans ladite. En effet, une politique
d'aménagement consiste à tendent à une meilleure
maîtrise de l'urbanisation en réalisant des plans
d'aménagement à caractère régulateur et
prospectif.
6 J.F D (1981), villes en parallèle, P 95.
7 F. Allogho-Nkoghe, (2013) : QUARTIER INFORMELS
ET POLITIQUES DE LA VILLE : Les logiques d'aménagement à
Libreville (Gabon), P 9.
~ 5 ~
2.2. Intérêt pédagogique
Par ailleurs, l'aspect pédagogique de notre
thématique vise à faire connaitre à l'apprenant que la
ville dans laquelle il vit obéit à des normes urbanistiques et
que ces dernières sont régis par une multitude d'outils qui
permettent de rendre la vie en ville plus agréable.
En intégrant les outils d'aménagement dans une
leçon de géographie permettra de se défaire d'une
géographie longtemps abstraite pour une géographie active. C'est
ainsi qu'il pourra établir des liens des causes à effets de
l'environnement urbain dans lequel il vit. C'est ainsi qu'il sera capable
d'appréhender les phénomènes sociaux afin d'examiner de
façon critique leur environnement, leur cadre de vie et d'agir pour
l'intérêt de tous.
Cette étude permettra d'améliorer le contenu et
les méthodes d'apprentissage de la géographie
élaborés par l'institut pédagogique national (IPN).
3. Méthodologie
La recherche scientifique obéit à une
méthodologie bien précise qui sert de canevas en vue de parvenir
à des résultats avérés. De ce fait, nous pouvons
admettre que la méthodologie scientifique « précise les
exigences théoriques et opératoires de l'observation et
confère aux résultats un fondement légitime », c'est
donc un ensemble de procédés et des étapes utilisés
pour aboutir à des réalisations effectives et soutenus. Pour
mener à bien ce travail, la démarche méthodologique
utilisée est constituée de deux aspects majeurs que sont: la
recherche documentaire, et les travaux de terrains en fonction des
objectifs.
3.1. Recherche documentaire
Dans le but de bien cerner les contours du thème,
certains centres de documentation susceptibles de nous fournir des informations
relatives au sujet ont été visités. Cette phase a
consisté au cours du travail à recenser et parcourir les ouvrages
en rapport avec notre thème.
La recherche constituée par l'ensemble des textes et
ouvrages nous ont servi pour appuyer notre argumentation. Il s'agit notamment
des ouvrages spécialisés, généraux, des travaux
universitaires (mémoires, thèses) et des revues. Elle a
été faite dans les différents centres de documentation
à savoir la bibliothèque de l'Université Omar Bongo (UOB),
la bibliothèque de l'Ecole normale supérieure (ENS), au
département du département histoire et géographie de
l'école normale supérieure (ENS). Avons-nous aussi fait des
recherches sur la toile (internet).
Nous, nous sommes aussi rendus dans les administrations
publiques à l'instar du centre de documentation de la Direction
Générale de l'Aménagement du Territoire et celui du
Ministère de
-' 6 -'
la planification. Nous, nous sommes également rendu
à la Direction Provinciale de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadre de
vie de la Nyanga, au Service de la législation et du contentieux de
Tchibanga, au Service de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers de
Tchibanga et à la Commission Nationale des Travaux
d'Intérêt Public pour la Promotion de l'Entrepreneuriat et de
l'Emploi (CN TIPPEE).
L'objectif visé par cette phase était de
connaître l'existant afin de mieux cerner les contours du sujet. Tout en
poursuivant la recherche documentaire, les données ont été
aussi collectées sur le terrain.
3.2. Outils de collecte des données
Les matériels utilisés pour conduire notre
étude sont :
- Guides d'entretiens, ils ont permis de recueillir les
informations auprès des acteurs de la Direction Provinciale de
l'Habitat, de l'Urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga, des experts de
développement local du projet PDIL2 de la CN TIPPEE, au premier adjoint
au maire de la commune de Tchibanga ;
- Questionnaire administré aux populations ;
- Appareil photographique.
3.3. Ensemble de personnes concernées
Il s'agit des responsables administratifs du secteur de
l'urbanisme, des chefs de quartier, des enseignants d'histoire et de
géographie des lycées et des populations de la ville de
Tchibanga. L'échantillon.
Le tableau ci-contre présente notre échantillon.
Statut des personnes enquêtées
|
Nombre
|
Service concernés
|
Premier adjoint au maire
|
01
|
Mairie centrale
|
Directeur
|
01
|
Direction provinciale du cadastre
|
Chef de service
|
01
|
Direction de l'urbanisme
|
Expert en développement local
|
01
|
Développement local CN TIPPEE
|
Géomètre
|
02
|
Direction provinciale du cadastre
|
Enseignants
|
07
|
Lycées
|
populations
|
205
|
L'ensemble des quartiers
|
Total
|
318
|
|
Source ; Tableau réalisé
en janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir
d'enquêtes personnelles.
~ 7 ~
Après avoir effectué des entretiens avec les
acteurs de l'administration qui interviennent dans l'occupation de l'espace,
nous avons procédé de la même manière avec les
acteurs locaux.
3.4. Traitement des données
Les données collectées ont fait l'objet d'un
traitement minutieux. Ainsi, les informations recueillies ont été
classées non seulement, selon les centres d'intérêts mais
aussi appréciées selon les hypothèses et des
éléments documentaires.
Il s'est déroulé sur la base des informations
obtenues lors de la recherche documentaire, des entretiens, et des
enquêtes. Le dépouillement des données a été
manuel. Les données qualitatives recueillis ont été lues
puis reparties en fonction de leur caractère et de la
spécificité des intérêts tant scientifique que
pédagogique.
4. Travaux antérieurs
L'urgence de régler les problèmes d'occupation
des sols en milieu urbain a hissé l'aménagement des villes
africaines au rang des préoccupations majeures du monde contemporain.
Pour preuve, plusieurs études récentes consacrées aux
problèmes de vie dans les villes africaines ont enrichi les
réflexions.
La nécessité de mieux gérer
l'installation des populations en milieu urbain meuble les discours des
dirigeants, des travaux universitaires et publications de tous genres. C'est
donc à juste titre que les chercheurs ont manifesté un grand
intérêt à la question.
En effet, en 1993,Tribillon dans Nouveau manuel
d'aménagement foncier a eu à faire l'observation selon
laquelle deux mutations profondes traversent le continent Africain, qu'il
s'agisse de son urbanisation accélérée ou du processus de
démocratisation et de décentralisation en matière de
gestion des affaires locales. Il nous propose de dépasser l'urbanisme
pionnier d'origine fondé sur deux principes classiques selon lesquels
« l'aménagement foncier précède le peuplement et
l'organise » et « l'aménageur public a le monopole de la
production et de la distribution du sol à bâtir ». Nous
épousons son point de vue car, nous pensons que l'urbanisation doit
précéder l'installation des populations car la terre appartient
à l'Etat qui en assure la distribution.
Mais F. Allogho-Nkoghe en 2013 dans quartiers informels et
politiques de la ville : Les logiques d'aménagement à Libreville
(Gabon) pense que « les modèles urbains africains découlent
du système colonial. Les villes des pays anglophones sont des tentatives
de reproduction du modèle anglais, tout comme les villes des pays
francophones s'inspirent du modèle français ». Nous
-' 8 -'
observons s'agissant du dernier exemple que dans le
modèle francophone, la ville est marquée par un centre où
se concentre l'essentiel des équipements et des infrastructures, au
détriment d'une périphérie où tout service ou tout
équipement font défaut. Il ajoute en citant G. Massiah et J.-F
Tribillon qu'ils désignent en 1988 par « charte de l'urbanisme et
de la politique urbaine coloniale »
Par ailleurs, dans un document de travail, publié en
1995, «Quel cadastre pour quoi faire ?: Le cas du Gabon»,
Comby aborde le problème en nous faisant remarquer que ni les mairies,
ni l'administration de l'urbanisme ne semblent disposer de plans sur lesquels
seraient portées les réservations foncières à
opérer pour la réalisation des équipements publics futurs
et en premier lieu pour le tracé des voiries. La législation
prévoit certes la réalisation de schémas directeurs et de
plans d'occupations de sols (POS), mais il semble n'en exister aucun pour
l'instant. D'où l'occupation anarchique de l'espace par les populations.
Allogho-Nkoghe corrobore ses propos quand il écrit en 2006 dans
Politique de la ville et logiques d'acteurs. A la recherche d'alternatives
d'aménagement pour les quartiers informels de Libreville (Gabon),
cette absence de maitrise par le foncier ou par l'urbanisme est
naturellement responsable de l'anarchie qui règne dans les quartiers
d'extension (...) les édifices sont implantés sans aucun
contrôle, aucun ordre, sans laisser d'emprises pour les voiries futures
ou les autres infrastructures.
C'est ainsi que soucieux des problèmes qui minent les
villes Gabonaises, le Ministère de la Planification, de la
Programmation, du Développement et de l'Aménagement du Territoire
(MPPDAT) a rédigé la stratégie de développement
urbain (2001), par le biais du Projet d'Ajustement et de Planification des
Secteurs Urbains et des Transports (PAPSUT) en plusieurs volumes.
Dans ce document le Gabon repense la politique urbaine eut
égard aux problèmes de développement urbain auquel il est
confronté. C'est pourquoi nous pensons que le nouveau cadre global de
politique veut rompre avec le passé par le désengagement
progressif de l'État du secteur productif et l'introduction du
libéralisme qui veut se traduire dans le secteur urbain par la mise en
oeuvre d'une politique de décentralisation en vue d'insuffler une
dynamique nouvelle dans la gestion et la résolution des problèmes
des villes.
Aussi, savons-nous que le développement urbain ne peut
être durable que s'il s'appuie sur une gestion de proximité,
corollaire à la décentralisation qui offre des
opportunités auxquelles peuvent accéder de nombreux acteurs.
Toutefois, l'Etat se doit d'avoir un regard dans l'application
d'une décentralisation dans le secteur urbain par un suivi, un
contrôle et une évaluation. Disposer les moyens conséquents
à nos collectivités locales pour la mise en oeuvre d'une
décentralisation plus efficace et efficiente.
~ 9 ~
En vue de confirmer ou d'infirmer les hypothèses sues
mentionnées plus haut, la méthodologie suivante a
été adoptée.
5. Problématique
En parcourant le curriculum en géographie, nous
remarquons que le programme de la classe de première n'intègre
pas l'étude des politiques d'aménagements ni des outils
d'aménagement urbain. Et pourtant il est indiqué d'après
les concepteurs que « l'enseignement de la géographie du Gabon a
été profondément remanié en fonction de la
disponibilité réelle des travaux les plus récents et que
la cette même géographie occupe une très large place et que
l'objectif poursuivi est d'aborder les divers aspects du développement
au Gabon. Et que les aspects techniques seront abordés dans les
détails et que l'enseignement restera proche des réalités
gabonaises8 ». Sur la base de ce qui précède, il
est plus nécessaire de recentrer et de proposer une nouvelle approche
dans le processus d'apprentissage de la géographie dans le
système éducatif gabonais pour ne prendre que le niveau de
première. Il s'agit d'une géographie recentrée. La
question territoriale et des aménagements étant des champs
d'analyse de la géographie, elle devrait dès lors susciter la
conscience citoyenne pour être en adéquation avec les nouvelles
problématiques qu'impose la société actuelle. Il faut
rompre avec les clichés selon lesquels la géographie sert
à écrire et à expliquer tout ce qu'il y'a à la
surface de la terre, à accumuler des connaissances sur tous les facteurs
qui expliquent l'organisation de l'espace terrestre, sur tous les types
d'aménagement comme le pense le commun des gabonais. En tant que futur
enseignant, la présente étude est d'expliquer et de
démontrer que la géographie actuelle réfléchit aux
problèmes posés aux populations humaines par l'utilisation de
leur espace urbain, aux conséquences de l'action des populations sur cet
espace. Nous ne traiterons pas non plus tous les problèmes
d'aménagement mais de sélectionner celui qui parait le plus
important par son implications sociale.
C'est pourquoi nous, nous posons la question de savoir :
quelle est la place que l'on peut accorder aux outils
d'aménagement urbain dans une leçon de géographie en
classe de première ?
Le terme « outil » est employé de
façon générique pour désigner toutes les
démarches qui concourent à la réalisation d'objectifs de
développement spatial.
En tant que futur enseignant, la présente étude
prend appui sur le contenu du programme établi par l'Institut
Pédagogique National (IPN) dans l'étude de l'urbanisation.
L'étude de l'urbanisation ne
8 Curricula d'histoire et de géographie des lycées
et collèges, enseignement général, édition
2010-2011.
~ 10 ~
devrait pas seulement se limiter à l'augmentation
croissante de ceux qui habitent en ville par rapport à l'ensemble de la
population ; mais de se pencher aussi sur les transformations du milieu urbain,
car la caractéristique majeure des villes en Afrique est la difficile
maitrise de la croissance urbaine avec tous ces corollaires ; habitat
précaire, quartiers spontanés. Les outils d'aménagement
urbain dans une leçon de géographie est primordiale car elle
permet de faire comprendre à l'apprenant qu'il est un acteur du monde
réel, bientôt adulte responsable de son emprise sur le territoire.
En tant qu'individu dans un groupe, il habite, se déplace donc produit
du territoire finalement. En effet, Le développement durable
répond aux besoins du présent en anticipant la capacité
des générations futures à répondre aux leurs. C'est
pourquoi les maux qui nous minent tels que l'occupation anarchique et
l'urbanisation spontanée doivent nous amener à repenser la
façon d'occuper nos territoires, d'envisager leur développement
pour mieux y vivre et s'y déplacer. C'est ainsi que les Schémas
Directeurs d'Aménagements Urbain (SDAU), les Plans d'Occupations des
Sols (POS), les Plans Directeurs d'Urbanisme (PDU) et les Plans Locaux
d'Urbanisme, outils d'aménagement urbain sont là pour
déterminer les conditions qui permettent d'assurer ce
développement harmonieux de nos villes en y assurant l'équilibre
entre développement économique et développement
socio-culturel, en répondant à l'absolue nécessité
de protéger nos espaces urbains. C'est dans ce sens qu'affirmait Xavier
LEROUX : « Si la géographie scolaire ne reçoit pas la
mission de développer une capacité à argumenter
rationnellement, d'utiliser des concepts dans une réflexion sur la
compréhension des problèmes humains de territoire, alors elle n'a
pas sa place à l'école en formation
générale9 ».
6. Hypothèses de recherche
La problématique ci-dessus, nous emmène à
élaborer comme dans toute démarche scientifique des
hypothèses de recherches. Ainsi, deux hypothèses sous-tendent
notre étude. La première nous emmènerait à supposer
que c'est l'absence des politiques d'aménagement de l'espace urbain
à Tchibanga qui est à l'origine de l'occupation anarchique de la
ville.
La seconde quant à elle résiderait dans
l'idée que nous pouvons ajouter les outils d'aménagement dans le
contenu d'une leçon de géographie pendant l'étude de
l'urbanisation.
9 X. Leroux, (2016) :
Évolution et finalité d'une discipline: la géographie
scolaire, La Revue du Projet n° 54, P 7.
~ 11 ~
7. Limites et structure de l'étude
Dans cette dernière partie de notre introduction
générale nous ferons état des difficultés
rencontrées et donnerons les principales articulations de notre
document.
7.1. Limites
Tout travail scientifique n'est pas une sinécure, c'est
ainsi qu'au cours de la réalisation de cette étude, des obstacles
majeurs ont entaché la réalisation de celui-ci. Il s'agit d'abord
dans la collecte des informations se rattachant à notre thème. Il
n'existe quasiment pas des documents qui abordent notre sujet dans la ville de
Tchibanga. Car la majeure partie des documents en rapport à notre
thématique ne se penchent que sur Libreville. Ensuite pour des besoins
d'étude nous avons effectué un voyage sur Tchibanga cet effet.
Enfin, nous avons eu des problèmes de santé qui nous ont beaucoup
freinés dans la rédaction du document.
7.2. Structure de l'étude
Notre étude s'articule autour de deux principales parties
:
La première traite de l'approche notionnelle, cadre
institutionnel et processus d'élaboration des outils
d'aménagement urbain est divisé en (3) trois chapitres qui se
présentent comme suit : Chapitre I : Approche notionnelle des concepts
politique urbain et aménagement urbain ;
Chapitre II : principaux cadres institutionnel, juridique et
les outils d'aménagement urbain au Gabon
Chapitre III : processus d'élaboration des deux
principaux outils d'aménagement urbain : le SDAU et le POS
La deuxième partie de notre travail quant à elle
est entièrement consacrée au cadre physique de notre étude
et abrite trois chapitres que sont :
Chapitre IV : Déterminants physiques et humains de
l'aménagement de la ville de Tchibanga Chapitre V : États des
lieux des politiques urbaines et le paysage urbain de Tchibanga
Chapitre VI : Analyse de la leçon portant sur
l'urbanisation dans le monde et proposition d'introduction des outils
d'aménagement urbain dans le contenu d'une leçon de
géographie en classe de 1ere.
APPROCHE NOTIONNELLE DES CONCEPTS, CADRE
PREMIERE PARTIE
D'AMÉNAGEMENT URBAIN
~ 12 ~
INSTITUTIONNEL ET PROCESSUS D'ÉLABORATION DES
OUTILS
--' 13 --'
Cette partie divisée en trois chapitres.
Le premier chapitre fait état d'abord d'une approche des
notions politique d'aménagement et aménagement urbain.
Ensuite, le deuxième chapitre quant à lui
présente les principaux cadre institutionnel, juridique et fait
état des différents outils retenu par le législateur et
utilisé au Gabon.
Enfin, le troisième chapitre de cette partie
présente et détail le processus d'élaboration des deux
principaux outils utilisé au Gabon puis s'en suit une analyse critique
de la méthodologie utilisée par les experts locaux ou
étrangers.
-' 14 -'
CHAPITRE I. APPROCHE NOTIONNELLES : POLITIQUE
D'AMENAGENT ET AMENAGEMENT URBAIN
Ce premier chapitre traite de l'approche notionnelle qui
gravite autour de deux notions clés que sont politique
d'aménagement et aménagement urbain. Les définitions de
ces deux expressions variant d'un auteur à un autre ne se laissent pas
facilement saisir.
1. Qu'est-ce que l'aménagement ?
Si on consulte un dictionnaire, nous apprenons que
l'aménagement, c'est l'action de disposer avec ordre. Cette
définition peut paraître sommaire. Ce que nous retenons c'est que
l'aménagement est un acte volontaire qui a pour objet d'introduire
l'ordre, ou au moins un ordre jugé préférable à
l'autre. Ce nous pensons, c'est ce que cet ordre cet établit dans
l'espace. On devrait même dire dans un espace, car l'aménagement
peut s'étendre à des échelles très variables, celle
d'un pays (aménagement du territoire) jusqu'à la très
petite unité spatiale que sont la ville, la commune ou même le
quartier.
Ici, l'ordre recherché dépend de ce qui a
été disposé auparavant et il marquera l'espace pour
l'avenir. L'aménagement peut répondre à une acception plus
englobant. Il s'agit alors d'un ensemble de modifications foncières
et/ou de constructions qui visent à adapter un morceau du territoire
local à une nouvelle fonction. On peut citer dans ce cas une ville, une
commune, ou un quartier pour ne citer que ces exemples. Dans tous les cas,
l'aménagement opère une mutation dans l'utilisation du sol, et en
même temps une transformation des modes de production et d'occupation de
l'espace.
F. Choay et P. Merlin dans le dictionnaire de
l'aménagement et de l'urbanisme, définissent l'aménagement
comme un ensemble d'actions concertées visant à disposer avec
ordre les habitants, les activités, les constructions, les
équipements et les moyens de communications sur l'étendue du
territoire.
Ainsi, pouvons-nous dire que l'aménagement est donc
indissociable de la géographie. On peut compléter la
définition en disant que l'aménagement est l'art de disposer des
hommes sur leur milieu de vie. L'aménagement est par essence global. Tel
est le cas lorsqu'on évoque l'aménagement du territoire ou
l'aménagement d'une ville.
Mais pouvons-nous attribuer à l'aménagement le
statut scientifique ?
La question du statut épistémologique de cette
notion peut être cependant évitée. En fait, nous pensons
que l'aménagement n'est ni une science, ni une technique, ni art est une
praxis, une action
--' 15 --'
volontaire. Il est pratique c'est-à-dire exercice
d'application, d'exécution, manière de faire, car il repose sur
l'expérience que sur la connaissance10.
1.1. Nature de l'aménagement
C'est une action concentrée et volontaire
d'organisation du territoire. C'est ainsi que nous pouvons distinguer plusieurs
types d'aménagement selon l'espace11. Approcher
l'aménagement en termes de définitions caractérise
l'instabilité de celle-ci en ce sens qu'elle s'énonce
différemment selon l'époque, l'espace et les
intérêts souvent contradictoires qu'elle recouvre. Pisani propose
une approche et une définition de l'aménagement :
l'aménagement se fonde sur l'étude de notre espace et de notre
peuple ainsi que de leurs évolutions. Il poursuit en disant que
l'harmonie et l'épanouissement des personnes et de la
collectivité sont les points à partir desquels doivent
s'élaborer les politiques car aménager, c'est faire naître
et entretenir sur notre territoire la prospérité dans
l'harmonie12. Cependant, l'aménagement étant un
système polymorphe, ses définitions varient selon les
intérêts de ceux qui les énoncent.
H.Gumuchian, renchérie en disant que
l'aménagement prend des sens différents selon le pays dans lequel
il s'élabore. Il recouvre des modalités d'intervention multiples
et très éloignées des unes des autres. Son approche, en
prenant de la distance par rapport à l'objet, permet en
réalité d'approcher la réalité plurielle de
l'objet. Il conclut en disant qu'aménager le territoire consiste
à prendre des décisions réfléchies sur la
manière dont une population donnée doit utiliser (ou au contraire
ne pas utiliser) une partie de l'espace terrestre. De ce point de vue nous
pouvons dire que l'aménagement dans ce cas, est avant tout une
décision réfléchie (qui s'oppose en cela à une
décision légère voire insouciante) dont l'ordre
d'apparition peut être compris par tous et dont les interventions sur
l'espace prennent en compte le présent.
10 M. Pierre (991) : géographie et aménagement.
In Travaux de l'Institut Géographique de Reims, n°79-80,
20 ans de TIGRE, 20 ans de géographie, P 25.
11 D. Brand et M. Durousset (1995) : Dictionnaire
thématique Histoire Géographie, 4e
édition, Sirey, pp 231.
12 E. Pisani, (1956) : l'aménagement du territoire,
problèmes politiques et administratifs, Revue française de
science politique vol VI, n°2, P262.
2. Politiques d'aménagement urbain
F. Choay et P. Merlin dans le dictionnaire de
l'aménagement et de l'urbanisme pensent qu'une politique
d'aménagement urbain consiste en l'organisation d'un
développement structurel d'une ville donnée. Elle fixe la
destination générale des équipements, le tracé des
grandes infrastructures, la localisation des services le tout dans un document
stratégique.
D.Brand et M. Durousset quant à eux
renchérissent en disant que « les politiques d'aménagement
urbain tendent à une meilleure maîtrise de l'urbanisation ;
d'où la mise en plan d'aménagement à caractère
régulateur et prospectif : le P.O.S., Plan d'Occupation des Sols
distingue plusieurs zones : zone urbaine, zone industrielle, zone
inconstructible car zone agricole protégé.
Le S.D.A.U., Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme est un plan d'urbanisme qui fixe les orientations de l'urbanisation
future. Conçu pour les grandes agglomérations, il est
révisé périodiquement et sert de référence
pour la mise au point des P.O.S. Dans le S.D.A.U. sont délimitées
les Z.A.C. (zone d'Aménagement Concertée), les Z.A.D (Zone
d'Aménagement Différé) et les Z.U.P. Zone à
Urbaniser par Priorité13)».
2.1. Projet urbain
Les notions traditionnelles de plan et de planification sont
progressivement remplacées par celles de développement urbain
durable et de projet urbain. Le projet urbain présente plusieurs
dimensions, et peut être défini comme suit : « Le projet
urbain est à la fois un processus concerté et un projet
territorial : il consiste à définir et mettre en oeuvre des
mesures d'aménagement sur un territoire urbain donné, en
partenariat avec tous les partenaires civils et institutionnels
concernés, intégrant les différentes échelles
territoriales et le long terme, en vue d'un développement urbain
durable.
--' 16 --'
13 D. Brand et M. Durousset (1995) : Dictionnaire
thématique Histoire Géographie, 4e édition,
Sirey, pp 231-232.
3. Politiques urbaines au Gabon
Au Gabon, près de 80% de la population est
urbaine14. Mais en dehors de Libreville, les autres villes du Gabon
sont relativement plus petites. Les politiques menées par l'Etat peuvent
être classées en deux types :
- celles qui concernent les territoires urbains dans leur
ensemble ;
- celles qui s'adressent de manière plus
spécifique aux quartiers en difficultés, connues sous
l'appellation de « politique de la ville ».
Les macros schémas d'organisation spatiale des villes
sont élaborés sur la base d'une démarche de planification
stratégique qui associe une vision à long terme et une succession
de projet et d'action, dans différents domaines, dans le but de
définir pour chaque ville, une trajectoire de développement
urbain visant à l'amélioration des conditions de vie des
populations.
Au-delà de toute cette littérature, nous
constatons que les autorités ne proposent pas les actes concrets
observables. Les projets de l'Etat dans ce domaine ne sont que des perceptives,
des visions qui s'étalent en terme d'horizon.
La majeure partie des diagnostics et des évaluations ne
se sont portés que sur la ville de Libreville, les autres villes qui ont
le qualificatif de petite ville à l'instar de Tchibanga n'a pas attirer
l'attention des différents gouvernements qui se sont
succédés.
14 F. Ondamba Ombanda (2004) : in Atlas de
l'Afrique (Gabon), (2004), les éditions J.A, Paris, P 28.
~ 17 ~
--' 18 --'
CHAPITRE II : PRINCIPAUX CADRE INSTITUTIONNEL,
JURIDIQUE ET LES OUTILS D'AMENAGEMENT URBAIN AU GABON
Ce second chapitre présente le cadre institutionnel et
juridique de l'élaboration des politiques d'aménagement sur le
territoire gabonais. Il s'agira d'abord de faire l'historique et la
présentation des différentes administrations qui sont
chargées de matérialiser les visions du gouvernement en
matière de politique urbaine. Ensuite, nous présenterons le Cadre
juridique qui encadre et règlement les opérations
d'aménagement urbain au Gabon. Nous présenterons de
manière détaillée les différents outils
utilisés dans les opérations d'aménagement. Par ailleurs
au-delà de cette présentation, nous mènerons une analyse
non seulement sur les choix du législateur gabonais mais aussi sur
lesdits outils.
1. Historique, missions et organisation de la Direction
Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers
(D.G.U.A.F)
1.1. Historique de la D.G.U.A.F
La Direction Générale de l'Habitat et de
l'Urbanisme (D.G.H.U), fût créée en 1976 par le
décret n°7/PR-PM-MHUC portant attribution et organisation du
Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadastre. Ce
Ministère était divisée en deux directions
générales à savoir la Direction Générale de
l'Habitat et la Direction Générale de l'Urbanisme et participait
aux travaux de la commission nationale de l'Habitat et de l'Urbanisme, donnant
son avis sur les questions concernant les projets de lotissement, les permis de
construire et les voiries. Cette entité administrative a changée
de dénomination par la loi n°3/81, du 8 Juin 1981 fixant le cadre
de la réglementation d'urbanisme pour devenir la Direction
Générale de l'Urbanisme. Elle aura pour prérogative
l'obligation de faciliter l'obtention du permis de construire qui s'impose
à toute personne physique ou morale, privée, publique ou
parapublique, projetant d'entreprendre ou d'implanter une construction dans des
conditions prévues par la loi.
Plus tard, elle devient, la Direction Générale
de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (en 1985),
dénomination qu'elle a gardée jusqu'à nos jours. Elle est
créée dans le but « d'assurer l'exécution de la
politique du Ministère en matière d'urbanisme et
d'aménagement fonciers en République Gabonaise. »
-' 19 -'
1.2. Mission de la D.G.U.A.F
La D.G.U.A.F a pour mission d'élaborer et
contrôler l'application de la législation et de la
réglementation relative à l'urbanisme et l'aménagement
foncier. Elle s'occupe également de l'organisation et de la
réalisation des programmes de travaux en matière d'urbanisme et
des aménagements fonciers. Cette Direction Générale est
composée de trois directions techniques à savoir :
? La Direction de l'Urbanisme (D.U) ;
? La Direction des Aménagements Fonciers (D.A.F) ;
? La Direction des Enquêtes Socio-économiques
(D.E.S.E).
Toutes ces directions sont impliquées dans la
délivrance des actes administratifs et s'occupent également des
aspects relatifs au foncier.
La question foncière, l'accès au logement et
l'urbanisation constituant toujours les préoccupations majeures des
autorités de la République. C'est ainsi que l'Agence Nationale de
l'Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre va être
créé. Il s'agit d'une volonté du président de la
République de doter le pays d'un instrument soit disant efficace et
efficient pour les questions foncières et le développement d'un
environnement urbain harmonieux.
2. Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux
Topographiques et du Cadastre (ANUTTC)
L'ANUTTC est un Etablissement public à caractère
industriel et commercial doté de la personnalité juridique, de
l'autonomie administrative et de gestion financière, créé
par décret n°01500/PR/MHUEDD du 29 décembre 2011,
modifié et complété par le décret
n°0702/PR/MPITPTHTAT du 17 juillet 2013. Elle est placée sous la
tutelle technique du Ministère de l'Habitat.
En effet, elle a pour mission la mise en oeuvre, pour le
compte de l'Etat, des collectivités locales et des tiers, de
l'aménagement d'espaces constructibles urbains et ruraux, la
création des parcellaires en vue de la cession des lots,
l'établissement des actes de cession, la remise des titres de
propriété établis par la conservation de la
propriété foncière et des hypothèques aux
acquéreurs, et la gestion des terrains et propriétés
bâties de l'Etat.
À ce titre, elle est notamment chargée :
-' 20 -'
2.1. En matière d'urbanisme
- d'exécuter ou faire exécuter, en collaboration
avec les autres services compétents, les schémas
directeurs, les plans et coefficients d'occupation des sols et
des Plans d'aménagement,
- d'exécuter ou faire exécuter les plans sectoriels
d'aménagement des zones à allotir
- d'examiner et d'approuver les plans de lotissement
proposés par les lotisseurs privés,
- de contrôler l`occupation des terrains du domaine public
et privé de l'État,
- de mettre en oeuvre les opérations de
déguerpissement des terrains devant faire l'objet
d'opérations d'aménagement par l'Etat ou leur
contrôle lorsqu'elles sont réalisées par des
opérateurs privés,
- de mettre en oeuvre les plans des lotissements dans le cadre de
l`exécution des programmes
d'aménagement,
- de préserver les sites présentant un
intérêt touristique, culturel ou historique de toute
occupation illégale,
- de constater toute infraction à la réglementation
d'urbanisme et de prononcer les sanctions
administratives sans préjudice de I `exercice de l'action
publique,
2.2. En matière de topographie
D'établir le canevas des bornes calculées en
coordonnées dans le système national de référence
nécessaire au rattachement des travaux, son entretien et la mise
à la disposition des utilisateurs du répertoire.
2.3. En matière cadastrale
- de tenir et de mettre à jour le fichier du parcellaire
cadastrale et les plans y afférents,
- d'archiver les dossiers relatifs aux parcelles
cadastrées et aux procédures y attachées,
- d'exécuter le bornage des parcelles nouvellement
créées ou le rébornage des parcelles
existantes ;
- de vérifier et vérifier les travaux de bornage
exécutés par les opérateurs privés ;
- de mettre à disposition de l`administration fiscale les
données techniques nécessaires à la
détermination des impôts fonciers sur le bâti
et le non bâti en matière domaniale ;
- d établir et délivrer les actes de cession des
terrains nus de l'Etat ;
- d établir et délivrer les actes de concession des
baux sur les terrains de l'Etat ;
- d'établir les projets d'actes de cession et
d'affectation des propriétés bâties de l'État ;
- d'établir les projets d'actes de location des biens
immobiliers bâtis de l'État ;
--' 21 --'
- d'établir les projets d'actes d'acquisitions par
l'État de biens immobiliers bâtis et non bâtis ;
- de tenir et de mettre à jour le fichier des biens
immobiliers de l'État, en liaison avec les services de la conservation
de la propriété foncière et des hypothèques ;
- d'appliquer les normes et spécifications techniques
dans les domaines relevant de sa compétence ;
L'Agence nationale de l'urbanisme, des travaux topographiques
et du cadastre peut recevoir des pouvoirs publics de toute autre mission
relevant de sa compétence. Elle a son siège à Libreville
et possède des représentations dans chaque province.
2.4. Sur le plan technique
En matière d'urbanisme et surtout de planification
urbaine, il a été institué au Gabon et conformément
à la loi n° 3/81 du 8 Juin 1981 plusieurs outils dont notamment
:
- le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme
(SDAU) ;
- le plan d'occupation des sols (POS).
Par ailleurs, ce qui est le plus aisément observable,
c'est la multiplicité des services aux attributions qui sont soit
redondantes soit insuffisamment définies et qui conduit à une
dispersion des compétences. Ainsi, l'ensemble du dispositif structurel
peut laisser croire à une certaine complétude, qui cache un
manque d'efficacité chronique. A cela nous constatons des similitudes
des missions qui sont dévolues à la direction de l'urbanisme et
de cette agence qui a été créée en 2011.
3. Cadre juridique des opérations
d'aménagement urbain au Gabon
L'arsenal juridique susceptible de garantir l'ordre et la
justice dans les activités de l'habitat et de l'urbanisation est
constitué de la législation foncière et domaniale, de la
réglementation d'urbanisme et de construction, de la fiscalité
immobilière.
Les actes d'aménagement et d'urbanisme reposent sur la
loi 3/81 du 8 juin 1981. Ce texte de loi est précédé de la
loi 3/6(du 5 juin 1965, portant règlement général de
l'urbanisme. La loi 3/65 recommande trois (3) grands types de plans : le plan
d'urbanisme directeur (définissant l'occupation des sols), le plan
d'urbanisme de détail (définissant l'organisation des
lotissements) et le plan de masse (définissant les volumes construits et
les équipements nécessaires).
Mais cette loi a été abrogée et
remplacée par la loi 3/81 du 8 juin 1981. Cette loi prévoit deux
types de documents complémentaires de la planification urbaine : le SDAU
et le POS. Ces documents sont élaborés par l'Etat par le biais du
Ministère chargé de l'urbanisme.
--' 22 --'
Mais l'ordonnance N°6/2012 du 13 février 2012 fixant
les règles générales relatives à l'urbanisme
a été ratifiée par la loi n°7/2012 du
13 aout 2012 et intègre les modifications apportées par cette
dernière. Ces modifications sont notables par l'ajout de
nouvel outil de planification urbaine.
En plus des sus cités plus haut, nous avons ;
- Le plan directeur d'urbanisme (PDU) ;
- Le plan de secteur, dénommé SMART CODE ;
- Le plan d'aménagement de zone (PAZ).
3.1. Analyse de l'attitude du législateur
gabonais
Selon Prouzet, « les législateurs africains
ont, notamment dans le domaine de l'urbanisme, une proportion affirmée
à puiser leur inspiration dans les modes étrangers ; en
l'occurrence dans l'arsenal juridique des anciennes métropoles. Il
ajoute en disant que ce phénomène est très visible et
qu'ils prennent tels quels les concepts juridiques importés, sans les
débaptiser. Il en va de même, non seulement sur le plan de la
forme des textes, mais aussi sur le plan de leur contenu15 ».
C'est ainsi que le Gabon a adopté les SDAU et les POS en
s'inspirant des règles en France à cause des liens historiques
qui lient ces deux pays sus cités. Allogho-Nkoghe citant J. Bugnicourt
« conclut en disant que c'est bel et bien s'illusionner que de penser
qu'une réglementation ne puisant pas ses racines dans le contexte local
pourra s'appliquer de manière satisfaisante ».
15 M. Prouzet ( ) ; Politique foncière dans
l'aménagement urbain in Enjeux foncier en Afrique
noire,ORSTOM-KARTHALA P 326.
--' 23 --'
4. Outils d'aménagement urbain au Gabon
Il est question dans cette partie de faire un inventaire
exhaustif des outils d'aménagent retenu par le législateur et qui
encadre les opérations d'aménagement urbain au Gabon
4.1. Schéma directeur d'aménagement et
d'urbanisme (SDAU)
C'est un document par lequel les pouvoirs publics conviennent
les principes fondamentaux de l'aménagement d'une agglomération
qu'ils s'engagent à poursuivre à moyen terme (15 ans) et à
long terme (30 ans)16.
Le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme
localise les zones à urbaniser, les zones non urbanisables ou à
protéger en raison de leurs caractéristique. Il fixe la
destination des sols, le tracé des grands équipements, le
schéma d'alimentation en eau potable et en électricité, la
localisation des services et des activités ainsi que les servitudes
relatives à l'utilisation des sols.
Au Gabon, le Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme (SDAU) peut être établi pour les agglomérations
de plus de 3000 habitants, d'une part et pour les centres dans lesquels il se
justifie en raison du développement économique et social, d'autre
part.
Compte tenu des relations qui existent entre ces
agglomérations et les régions avoisinantes, et de
l'équilibre qu'il convient de préserver entre l'extension, les
schémas directeurs précisent en particulier :
- la destination générale des sols et leurs
répartitions en zones suivant leur affectation ;
- le tracé des grands équipements
d'infrastructures et le tracé des voies à modifier ou à
supprimer ;
- le tracé des voies principales et secondaires ;
- un règlement fixant les servitudes relatives à
l'utilisation du sol. Ces servitudes peuvent comporter aussi l'interdiction de
construire dans certaines zones.
Dans l'élaboration de ce texte, le législateur
avait pour volonté de maîtriser l'occupation des villes du Gabon,
mais il y a une insuffisance. Nous pensons qu'il ne faut pas qu'une
agglomération atteigne 3.000 habitants avant que celle-ci ne dispose
d'un SDAU. Cela prouve une lacune de la loi qu'il serait opportun de corriger
pour prévenir les occupations anarchique au sein de la ville.
16 Ordonnance n°002/PR/2017
du 27 février 2017 portant orientation de l'urbanisme en
République gabonaise.
--' 24 --'
4.2. Plan d'occupation des sols
Le Plan d'Occupation des Sols (POS) est un document qui
réglemente l'utilisation du sol notamment le zonage, les réserves
foncières pour les équipements et l'implantation des
constructions. Il fixe les règles générales et les
servitudes d'utilisation des sols. Le POS complète et détaille le
SDAU.
Il comporte notamment :
- la délimitation des zones d'urbanisation ;
- la délimitation des zones d'affectation des sols
selon l'usage principal qui doit en être fait ou la nature des
activités dominantes qui peuvent y être exercées;
- le tracé, la largeur et les caractéristiques
des principales voies de circulation à conserver, à modifier ou
à créer ;
- la délimitation des quartiers, rues, monuments et
sites à protéger ou à mettre en valeur pour des motifs
d'ordre esthétique, historique ou culturel et environnementale ;
- les emplacements réservés aux voies et
ouvrages publics, aux installations d'intérêt
général.
Tout comme le SDAU, le POS est élaboré par
l'Etat avec le concours des collectivités intéressées. Il
est approuvé par décret pris en conseil des Ministres
après consultation du public et dé libération des conseils
locaux. Il est aussi susceptible de révision ou de modification.
Le POS est établit pour les agglomérations de
plus de 100.000 habitants, et l'ensemble d'agglomérations dans lesquels
ils se justifient en raison du développement économique et
social.
4.3. Le plan directeur d'urbanisme (PDU)
Le PDU fixe les orientations fondamentales de
l'aménagement du territoire au niveau des
communes. A cet titre, il précise notamment ;
- la destination générale des sols et leur
répartition en zone suivant leur affectation ;
- le tracé des grands équipements d'infrastructure,
notamment les voies principales et
secondaires ;
- le plan d'alimentation en eau, en électricité et
téléphone incluant les nouvelles
technologies d'information et de communication ;
- le plan d'assainissement ;
- le règlement fixant les règles et les servitudes
d'utilisation du sol, notamment :
? la délimitation des zones d'urbanisation ;
--' 25 --'
? la délimitation des zones d'affectations des zones
selon l'usage qui peut être fait et la nature des activités
dominantes ;
? les caractéristiques géométriques des
voies à conserver, à modifier ou à créer ;
? la délimitation des quartiers, rues, monuments et
sites naturels, culturels ou historiques ;
? les emplacements réservés, les aires de jeux et
les espaces verts.
Dès son adoption, le PDU se substitue au
règlement national d'urbanisme (RNU) dans le territoire communal
concerné.
4.4. Le plan de secteur
Le plan de secteur ou SMART Code complète et
détaille le PDU dans les limites de son périmètre
d'application.
4.5. Plan d'aménagement de zone (PAZ)
Les PAZ est un document d'urbanisme qui règlemente
l'occupation des sols à l'intérieur d'une zone
d'aménagement concerté (ZAC). Son contenu est le même que
celui d'un POS. Somme toute, le PAZ complète et détaille le PDU
à l'intérieur d'une zone d'aménagement concerté
(ZAC).
--' 26 --'
CHAPITRE III : PROCESSUS D'ELABORATION DES DEUX
PRINCIPAUX OUTILS D'AMENAGEMENT URBAIN : LE SDAU ET LE POS
Il est question dans ce chapitre de présenter les
différentes étapes du processus d'élaboration d'un SDAU et
d'un POS. Dans un premier lieu, nous essayerons de distinguer la
particularité entre les deux documents. En second lieu, nous aborderons
les techniques de leur élaboration d'une part et de la gestion desdits
documents d'urbanisme d'autre part. Enfin, nous apporterons un regard critique
sur ce processus adopté par le Gabon.
1. Types de documents
L'urbanisation est un phénomène massif et
dynamique engendré par l'explosion démographique. Face aux
différents problèmes d'occupation d'espace (occupation anarchique
des espaces disponibles, occupation sur densifiée d'anciens terrains
bâtis appelée taudification) les urbanistes ont mis sur pied deux
fondamentaux outils de planification spatiale.
C'est sur la base de ce qui précède que le
législateur gabonais a doté du Gabon dans son arsenal juridique
en matière d'urbanisme deux documents de base que sont le Schéma
Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (S.D.A.U.) et le Plan
d'Occupation des Sols (P.O.S.) auxquels viennent se greffés les autres.
Nous allons dans la mesure du possible à nous employer à
décrire les processus d'élaboration de ces documents
d'urbanisme.
1.1. Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme (SDAU)
Le SDAU couvre une vaste étendue d'espace. Ainsi a-t-il
une échelle petite : 1/10 000 ou
1/5 000 et l'horizon visé est de 10 à 15 ans.
Dans ces conditions, il détermine la destination
générale des sols en localisant :
- Les zones à urbaniser et leur capacité ;
- Les zones à ne pas urbaniser (protection des richesses
naturelles, forêts, agriculture, sites,
paysages).
- Les éléments structurant de l'espace à
créer ou à aménager (routes, ouvrages
d'assainissement, universités, aérodromes...). Il
est approuvé par conséquent par un Décret.
--' 27 --'
1.2. Plan d'Occupation de Sols (P.O.S.)
Le P.O.S. prolonge les orientations du SDAU
en les précisant. Ce document graphique est un instrument
d'exécution. Son échelle est grande : 1/2 000 1/1 000 et son
horizon est de 5 ans généralement.
Il permet alors de définir avec clarté et
certitude les droits attachés à chaque terrain, de
protéger les espaces naturels, de mieux organiser l'implantation et
la
desserte des constructions situées dans les zones
urbaines ; de ménager les emplacements nécessaires aux
équipements futurs. Ces différents droits sont consignés
dans un document appelé « Règlement d'Urbanisme ».
Il comprend parfois des annexes (eau, électricité,
assainissement, téléphone).
Il est approuvé par Arrêté le gouvernement en
conseil de ministres.
2. Processus d'élaboration des documents
2.1. La problématique de l'urbanisme
La problématique de l'urbanisme consiste dans la mise
en équation des problèmes identifiés au niveau de la Ville
et replacés dans un contexte global.
Deux orientations fondamentales et parallèles, à
savoir les recherches documentaires d'une part et les investigations sur le
terrain d'autre part concourent à fournir les informations à
propos du fonctionnement de la Ville.
Si les recherches documentaires permettent d'éviter les
redites donc de gagner du temps, les enquêtes sur le terrain permettent
quant à elles, de légitimer ou d'infirmer les résultats
établis puis de prolonger les efforts déjà accomplis en
orientant les recherches dans de nouvelles directions.
A tout point de vue, ces recherches et enquêtes se
fondent sur des critères multiples et variés et débouchent
sur des propositions de solutions aux problèmes identifiés.
L'analyse multicritères est suivie d'une analyse
algébrique des coûts avantages des différentes solutions
qui seront éliminées les unes après les autres en fonction
des priorités définies au préalable. Seules demeurent les
plus optimales.
Le site est analysé à travers les documents
photographiques, topographiques, géotechniques etc... qui renseignent
sur le degré d'urbanisation (zone aédificandi), le relief
--' 28 --'
(altius tollendi) et la forme du terrain (carte des pentes,
des thalwegs et des crêtes) et sur la dynamique des sols.
L'analyse socio-économique et démographique
renseigne sur la nature et la densité des infrastructures
socio-économiques ainsi que sur la densité de population. Le
propos en ce domaine est d'en faire une répartition rationnelle
c'est-à-dire équilibrée dans l'espace.
2.2. Conception des Documents techniques
Les différentes cartes sont d'abord
élaborées isolément. Ensuite il est question non pas de
juxtaposer ces différentes cartes mais de les intégrer les unes
aux autres dans un document graphique de synthèse.
Le document graphique est la concrétisation des
théories élaborées au niveau de la problématique de
l'urbanisme. Il se pose de ce point de vue comme les remèdes aux maux
identifiés au niveau de la Ville.
La méthode de la confection consiste à partir de
la carte de site qui comporte les éléments structurants de
l'espace (relief, cours d'eau, route, etc..) à laquelle on superpose la
carte des établissements humains.
L'interférence des sciences exactes et naturelles
(carte de site) avec les sciences humaines (carte de densité de
population ou des équipements socioéconomiques) montre
suffisamment le caractère pluridisciplinaire de l'approche des
réalités urbaines.
Le document de synthèse qui est le parti
d'aménagement retenu devra concilier les sciences exactes et naturelles
à caractère rigide avec les sciences humaines en perpétuel
devenir. Il transcende ainsi la contradiction entre les deux ordres de science.
La démarche est donc aussi transdisciplinaire.
3. Gestion des documents
Les documents d'urbanisme une fois approuvés
constituent des instruments de planification des occupations d'espace à
travers la délivrance des permis de construire, de certificat
d'urbanisme, etc..
Leur gestion se fait au détour du règlement
d'urbanisme qui comporte trois parties fondamentales :
- La première partie définit les types d'occupation
ou d'utilisation du sol interdit ou pas ;
- La deuxième définit les règles
auxquelles doivent répondre les terrains constructibles et
l'implantation des constructions;
--' 29 --'
- La troisième partie définit les
densités.
Dans ce dernier cas, il faudrait retenir que le contenu de chaque
règlement de zone est fixé
en fonction :
- De la situation actuelle (site, milieu bâti etc..)
- Des équipements existants
- Des volontés d'aménagement arrêtées
par le groupe de travail.
In fine, au Gabon nous déplorons un fait. Depuis son
accession à la souveraineté internationale ce sont toujours les
bureaux techniques étrangers qui sont retenus pour la réalisation
de ces documents de planification pour ne prendre que le cas de Libreville.
4. Analyse du processus d'élaboration
Les personnes avisées fustige la manière avec
laquelle sont menées les réalisons des documents de planification
urbaine en Afrique en générale mais au Gabon en particulier. A
cet effet, plusieurs intellectuels et enseignants de rang magistral se sont
penchés sur cette méthodologie adaptée.
C'est ainsi qu'Allogho-Nkoghe in Le Gabon à la
recherche d'un modèle d'aménagement du territoire :
Éléments de réflexion pour une réalité
utilitariste « pense qu'un modèle d'aménagement est un
outil efficace qui permet de projeter la représentation d'une vision
à la fois technique et endogène sur un espace. Il repose sur un
nombre d'actions concertées avec les populations locales, les
organisations non gouvernementales (ONG) qui facilitent la réalisation
des scenarii à mettre en pratique ». L'auteur déplore
le fait que certains plans ont été initiés mais
malheureusement demeurent au seul stade d'intentions. Puisqu'aucun plan
d'aménagement n'a été traduit en actes17.
Faisant ainsi allusion aux différents plans de Libreville de 1955, plan
Pottier de 1962, plan d'Olivo-Prass 1965, Geri de 1994 et celui de BNETD de
2010.
Lelo Nzuzi, cité par Allogho-Nkoghe abonde dans le
même sens et fustige « le comportement bureaucrate des experts
locaux ou internationaux qui ignorent les usagers dans les études
d'expertise ». Aussi, serait-il judicieux de s'interroger sur la
dimension épistémologique du choix entre aménagement
concerté et aménagement autoritaire. Des débats techniques
frétillants opposent les défenseurs de l'aménagement
concerté (dans un système centralisé) aux partisans de
l'aménagement centralisé, autoritaire (dans un système
autoritaire).
17 F. Allogho-Nkoghe (2018) : Le Gabon à la
recherche d'un modèle d'aménagement du territoire.
Éléments de réflexion pour une réalité
utilitaire in Politiques d'aménagement du territoire au Gabon :
Problèmes et perspectives, L'Harmattan, P 32.
--' 30 --'
Les premiers mettent en avant les avantages liés
à une implication forte des habitants, permettant la prise en compte de
leurs besoins prioritaires. Les seconds se fondent sur le principe unitaire de
l'Etat, garant de la stabilité et du développement. A cet effet,
il poursuit en disant qu'ils pensent qu'une implication des habitants dans les
problèmes qui relèvent des missions régaliennes de l'Etat
empêcherait le bon fonctionnement des institutions.
Toutefois, « l'État doit pouvoir donner une
orientation stratégique des politiques publiques, afin de garantir aux
territoires et aux habitants une sorte de géographie du
Bien-être18 ».
J-R Mambou souhaite par ailleurs que « les villes
francophones rompent avec la transposition des modèles urbains
européens ». Pour lui, il n'est plus question de transposer un
modèle un modèle urbain donné, mais d'adapter les
règles modernes d'urbanisme à la réalité locale.
Pour cela, il faut commencer par la remise en cause des règlements
d'urbanisme en vigueur qui ne sont des copier, coller des villes
européennes en général et françaises en
particulier.
4.1. Limites dans la mise en place des outils de
planification
La planification urbaine apparaît, depuis le
début du XXème siècle, comme une méthode relevant
de l'aménagement du territoire et visant à maitriser le
développement des villes. Malgré le fait que le Gabon dispose
d'une panoplie de textes législatifs et réglementaires qui
régissent le foncier et l'urbanisme, la pratique la plus répandue
d'appropriation du sol demeure-t-il, l'occupation spontanée. C'est la
raison pour laquelle nous pensons que nous devons repenser les outils de
planification.
C'est ainsi que J.F Tribillon pense qu' « un plan
d'urbanisme ou d'aménagement n'est pas un dessin de la ville telle
qu'elle devrait être idéalement par application des normes les
plus exigeantes. Un plan d'urbanisme n'est pas non plus le dessin de la ville.
Il n'est pas non plus le résultat d'une démarche de planification
qui part d'un plan d'aménagement du territoire national pour aller en
cascade jusqu'aux plans d'urbanisme des quartiers19 ».
Mais un plan d'urbanisme est un ensemble de réponses
cohérentes et faisables aux problèmes d'aménagement qui se
posent dans le territoire auquel le plan se rapporte. Le mérite
principal d'un
18 F. Allogho-Nkoghe (2018) : Le Gabon à la
recherche d'un modèle d'aménagement du territoire.
Éléments de réflexion pour une réalité
utilitaire in Politiques d'aménagement du territoire au Gabon :
Problèmes et perspectives, L'Harmattan, P 33.
19 J-F Tribillon, (2008) : Aménager la
ville africaine : guide des procédés et procédures
d'aménagement urbain à l'usage des municipalités
africaines gestionnaires de villes moyennes (Afrique francophone), PDM, P
100.
--' 31 --'
plan d'urbanisme est de cartographier des réponses
cohérentes : si l'on décide ceci voilà ce qu'il faut
prévoir en amont et voici ce qu'il faut faire en aval.
Cette conception est partagé par Lélo NZUZI,qui
à partir de son vécu personnel, d'une réflexion
rétrospective, prospective et volontaire, « préconise
AFRIKAVILLE, entendre future ville authentiquement négro-africaine en
fonction de la culture et des besoins des citadins. Fondée sur la
participation, la méthodologie permet d'évaluer les besoins
prioritaires des populations et de comprendre la vision de leur ville. S'il est
vrai que la participation, mieux la prise en compte de leurs besoins
réduit l'écart entre la pratique urbanistique (aménageur)
et la pratique urbaine (usagers)».
~ 32 ~
|
DEUXIÈME PARTIE
|
CADRE PHYSIQUE DE L'ÉTUDE, ÉTATS DES LIEUX
DES
|
POLITIQUES URBAINES ET PROPOSITION
D'INTRODUCTION
|
DES OUTILS D'AMÉNAGEMENT URBAIN AU
LYCÉE
|
|
|
-' 33 -'
Cette deuxième partie est subdivisée comme la
précédente en trois (3) chapitres. Il s'agira pour nous nous dans
ce premier chapitre de faire une présentation de la ville de Tchibanga.
Dans cette présentation deux aspects sont retenus à savoir le
milieu physique et le cadre humain.
Tout au long du deuxième chapitre nous ferons un
état des lieux des politiques d'aménagement initié
à Tchibanga. C'est ainsi que nous irons à la rencontre du
Directeur provincial du cadastre et de l'urbanisme, du premier maire adjoint et
des populations.
Avant de clore ce chapitre, nous présenterons le
paysage urbain et l'apport de la Banque Mondiale à travers le Plan de
Développement des Infrastructures Locales (PDIL) pour doter la ville des
outils d'aménagement.
Dans le troisième chapitre de cette partie et qui est
le 6em de notre document, il consiste à faire l'analyse d'une partie du
curriculum en vue d'introduire les outils d'aménagement urbain dans le
contenu d'une leçon de géographie en classe de 1ere. Mais avant
de le faire, nous allons nous rapprocher des enseignants d'histoire et
géographie de la ville de Tchibanga afin d'avoir leur avis sur la
réalisation de ce projet. A la fin de ce chapitre nous ferons une
proposition non pas de leçon mais du contenu de la leçon ayant
pour titre l'urbanisation au Gabon et ses conséquences.
-' 34 -'
CHAPITRE IV : DÉTERMINANTS PHYSIQUES ET HUMAINS
DE L'AMÉNAGEMENT DE LA VILLE DE TCHIBANGA
L'étude des déterminants de l'aménagement
de la ville permet non seulement de décrire les aspects du site, de la
population, mais aussi d'expliquer son influence sur l'organisation et les
formes d'occupations et d'aménagement de l'espace. Dans ce chapitre nous
ferons une localisation
1. Localisation et Présentation de la commune de
Tchibanga
Tchibanga qui est le Chef-lieu du Département de
MOUGOUTSI, est aussi la capitale de la ville de TCHIBANGA. En effet, la commune
de Tchibanga est limitée au Nord par le village de Muganzi, au Sud par
Manfila, à l'Est par Migoma et à l'Ouest par le village de
Dilangui. Ladite ville qui est le chef-lieu de la Province est située
sur deux (2) rives du majestueux fleuve qui porte son nom : la Nyanga.
Tchibanga est un toponyme qui tire son nom d'une colline située à
proximité de la ville que les autochtones punu ont appelé «
Yibang ».
La commune compte 2 arrondissements subdivisés en 10
quartiers :
? 1er arrondissement:
Tableau 1 : Liste des noms de quartiers et leurs
définitions dans le 1er arrondissement
Noms des quartiers
|
Significations
|
Bibora
|
Nom du cours d'eau
|
Ibanga
|
Fumoir
|
Minzanzala
|
Nom du cours d'eau
|
Ndabilila
|
Aperçu, regardé plus loin
|
Pola
|
Cours d'eau
|
Source : Tableau réalisé en
janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir
d'enquêtes personnelles.
? 2er arrondissement:
Tableau 2 : Liste des noms de quartiers et leurs
définitions dans le 2er arrondissement
Noms des quartiers
|
Significations
|
Batsengui
|
Cours d'eau sablonneux
|
Château
|
Suite à la présence du château d'eau
|
Ingara
|
Homme fort, homme incontournable
|
Mavoundi
|
Cours d'eau, la traversée
|
Moukenga,
|
|
Source : Tableau réalisé en
janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir
d'enquêtes personnelles.
-' 35 -'
-' 36 -'
--' 37 --'
2. Déterminants physiques
Les déterminants physiques sont présentés
suivant une démarche analytique. Celle-ci permet d'élaborer un
tableau de bord environnemental du milieu d'étude.
2.1. Relief
La ville est un vaste plateau qui s'étend du Nord-Ouest au
Sud-est sur une largeur moyenne de 30 kilomètres pour finalement
s'élargir sur 100 kilomètres à la frontière du
Congo. Ce plateau vallonné est recouvert d'une savane arbustive ; des
zones escarpées, qui s'étend sur environ 50 kilomètres de
large et 150 kilomètres de long. Cette chaîne est relativement
boisée.
2.2. Climat
La pluviométrie est la plus faible du pays, avec une
moyenne mensuelle de 165 mm (moyennes mensuelles établies sur les vingt
dernières années). On distingue deux saisons bien marquées
:
? une saison sèche de mi-mai à mi-octobre ;
? une saison des pluies de mi-octobre à mi-mai, avec un
léger ralentissement de décembre à
février. La température oscille entre 25°C et
27°C.
2.3. Hydrographie
Le fleuve Nyanga, long de 350 km, est le second fleuve du Gabon.
Il prend sa source dans le massif du Chaillu, fait un détour au Congo
avant de réintégrer le Gabon et se jeter dans l'Atlantique
à 70 km au Nord-Ouest de Mayumba.
Le réseau hydraulique de la commune de Tchibanga draine
les eaux tout le long et divise la ville en deux. Le fleuve Nyanga, navigable
dans son cours inférieur est coupé de nombreux affluents dont le
principal est Mougoutsi.
2.4. Végétation
Tchibanga et ses environs offrent une étendue recouverte
par deux types de végétations :
? au nord, la forêt dense sempervirent, visible entre
Ndendé et Tchibanga ;
? au sud, la savane herbeuse, visible sur la route de
Tchibanga-Mayumba.
La forêt dense, vue d'avion constitue, une multitude de
touffes vertes serrées les unes contre les autres, forment un luxuriant
tapis qui recouvre le sol. La savane herbeuse se présente sous forme
-' 38 -'
de tapis avec quelques poussières d'arbustes
disséminés çà et là. Elle est parcourue et
fréquentée par les feux de brousse pendant la saison
sèche.
2.5. Sol
Tchibanga regorge de plusieurs types de sols.
On distingue:
- les sols hydromorphes sur les alluvions qui se
caractérisent par leur pauvreté. Leur
exploitation nécessiterait un drainage ;
- les sols sur la série Schisto-gréseuse
et non concrétionnés, et généralement favorables
à
l'agriculture ;
- des podzols de nappe, à alios
humo-ferrugineux.
Globalement, les sols du département de Mougoutsi sont
riches en base, épais, peu lessivés.
In fine, quand une ville s'agrandit, le milieu physique n'a
qu'un rôle secondaire, ce sont les facteurs d'une autre nature et
infiniment plus importants qui impulsent le développement au point
d'ignorer les contraintes naturelles20.
3. Déterminants humaines
Au titre des déterminants humains, on peut retenir
entre autres, l'évolution démographique de la ville de 1960
à nos jours, l'existence d'un cadre réglementaire en
matière d'urbanisme, etc.
3.1. Population de Tchibanga
L'avantage d'une étude démographique urbaine est
de faire apparaitre des données qui sont du plus haut
intérêt pour l'analyse du rythme d'accroissement de la population
et le rôle de celle-ci dans le développement de la ville.
La population de la commune de Tchibanga en 2013
s'élève à 30 042 habitants, dont 51,6% de femmes et 48,4%
d'hommes. Le premier Arrondissement 54,4% de la population, contre 55,6% pour
le 2ème Arrondissement. La commune concentre de ce fait 56,8%
de la population résidente de la Province de la Nyanga dont la
population s'élevait en 2013 à 52 854 habitants21.
20 JF Tribillon.(2008) : Aménager la
ville africaine : guide des procédés et procédures
d'aménagement urbain à l'usage des municipalités
africaines gestionnaires des villes moyennes, Karthala-PDM, 157 pages.
21 Recensement Général de la
Population et des Logements, 2013.
Tableau 3 : Population de la commune de Tchibanga en
2013
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Arrondissement 1
|
7 995
|
8 335
|
16 330
|
Arrondissement 2
|
6 553
|
7 159
|
13 712
|
Ensemble
|
14 548
|
15 494
|
30 042
|
Source : Recensement Général de Population
et du Logement 2013
3.2. Dynamismes démographiques
Le taux de croissance annuel moyen de la population est de
1,5% sur la période 1960 à 2013. C'est le résultat d'une
fécondité relativement précoce et élevée,
avec un Indice synthétique de fécondité de 5,6 enfants par
femme et un âge à la première naissance de 18,6 ans. Par
ailleurs, la province présente ces dernières années un
solde migratoire négatif avec, résultat d'une forte
émigration des populations, majoritairement des jeunes vers d'autres
villes (Gamba, Port Gentil et Libreville notamment) à la quête de
meilleures opportunités22.
-' 39 -'
22 PLD de la ville de Tchibanga (2017-2021),
février 2017, p 15.
~ 40 ~
CHAPITRE V: ETATS DES LIEUX DES POLITIQUES URBAINES ET
LE PAYSAGE URBAIN DE TCHIBANGA
Ce chapitre consiste à faire le diagnostic du processus
d'urbanisation dans la ville c'est-à-dire de faire une étude
rétrospective des politiques d'aménagements élaboré
pour développer, équilibrer et le paysage urbain que nous
observons dans la ville de Tchibanga.
C'est ainsi que pour avoir les informations sur les
différentes politiques d'aménagement urbain dans la ville, nous
avons effectué un voyage de recherche. Une fois dans la capitale Nynoise
nous, nous sommes rapprochés des administrations qui ont la charge la
gestion urbain dans ladite ville, des populations qui y vivent, aussi constater
de nous-même non pas avec les yeux d'un natif de la contrée mais
avec les yeux de géographe.
A cet effet, nous avons eu des entretiens tour à tour
avec le directeur provincial du cadastre, avec le premier adjoint au maire de
la commune de Tchibanga et avec les chefs locaux et population.
1. Diagnostic de l'urbanisme à Tchibanga
Selon le chef de service de l'urbanisation, contrairement
à la ville de Libreville qui a fait l'objet de plusieurs essais de
planification de 1939 à 2010 a savoirs :
le plan colonial de 1939 ; le plan de 1962, le plan
d'Olivo-Prass de 1965, le (SDAU) de 2005 et le (SDAU) de 2010, la ville de
Tchibanga ne dispose qu'un Schéma préliminaire d'urbanisme dont
l'élaboration a débuté en 1975 et s'est achevée
dans les années 1984 d'après Après l'expiration de ce
document, ce dernier n'a pas été renouvelé. L'existence
des documents dans les années 80 a donné naissance à une
ancienne ville harmonieuse, assez structurée et assez fonctionnelle eu
égard à la présence d'un maillage des servitudes où
les voies primaires forment des boucles et communiquent avec les voies
secondaires.
La ville a néanmoins été dotée
d'autres outils de planification dont un plan d'occupation du sol.
La plupart de ces outils de gestion spatiale et d'urbanisme
qui avaient été conçus pour la plupart d'entre eux sont
aujourd'hui caducs et donc inopérants à la Direction provinciale
du Cadastre et de l'urbanisme.
De ce fait, on en déduit donc que l'évolution de
la ville s'est et se fait au détriment des outils de planification et de
tout règlement d'urbanisme.
Aujourd'hui, l'urbanisation galopante se fait sans une
cohérence. Les extensions urbaines des quartiers
périphériques, sous-équipées et montrent des
insuffisances dans leur raccordement à l'ancienne ville. Ainsi les
nouvelles extensions manquent de continuité avec la trame de voirie
~ 41 ~
découlant de l'ancien document de planification qui est
le schéma préliminaire d'urbanisme de 1984.
Photo 1: Couverture du Schéma préliminaire
d'urbanisme de la ville de Tchibanga
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Ce Schéma préliminaire d'urbanisme de Tchibanga
(photo 1), document technique vieux de plus de 30 ans est arboré et sert
de tableau mural dans les bureaux du chef de service de l'urbanisme de
Tchibanga.
1.1. Essai de spatialisation de l'espace urbain de
Tchibanga
Nous pouvons nous essayer de faire une spatialisation de la
ville de Tchibanga. A cet effet, nous pouvons dire que la ville incarne deux
types de plans. En effet, en cartographie, le plan est un schéma
présentant la topographie, sans indication de relief, d'un lieu
donné. Le plan est à grande échelle, de 1/5000 à
1/2500, de sorte que les détails peuvent y être
représentés rigoureusement à l'échelle. Il indique,
en général, les routes, les chemins, les voies d'eau ou de chemin
de fer et quelques monuments ou sites.
Les plans que nous rencontre à Tchibanga sont d'une
part le plan en damier ou en échiquier, dit aussi « orthogonal
», où les axes se coupent à angle droit, délimitant
ainsi des blocs quadrilatères et réguliers23 et
d'autre part le plan désordonné car ne présente pas de
lignes directrices.
23 Microsoft Encarta 2008. 1993-2007 Microsoft
Corporation
--' 42 --'
Dans le premier cas, la particularité est -elle qu'il
n'y existe pas des pistes pour quitter du quartier Bibora au quartier Pola pour
ne citer que cet exemple. Cette situation s'explique par le maillage du
réseau routier qui est la résultante conjugué de deux
éléments que sont la réalisation dans les années 80
du seul document de planification que la ville a été dotée
et du site. La ville de Tchibanga contraire à Libreville est
située sur un plateau.
Dans le second cas, il est plus question de la disposition des
habitations dans les angles où les axes routiers se coupent. Les maisons
sont disposées dans toutes les directions et on est obligé
d'emprunté quelques chemins tortueux entre les maisons.
2. Des entretiens avec les principaux acteurs dans
l'occupation de l'espace
Il s'agit ici de présenter la substance des entretiens
que nous ont accordés le directeur provincial du cadastre et de
l'urbanisme et celui du premier maire adjoint de la commune de Tchibanga.
2.1. Entretien avec le directeur provincial du cadastre et
de l'urbanisme
Le 10 Janvier 2019, un entretien nous a été
accordé par Monsieur LOLOS RAPONTCHOMBO, Directeur provincial du
cadastre et de l'urbanisme
Au cours de cet entretien, ce dernier a tenu à
répondre aux questions qui figuraient dans notre guide d'entretien tout
en présentant le cadre dans lequel notre étude s'inscrivait.
Nous vous présentons ci-dessous ledit questionnaire ainsi
que les réponses obtenues lors de notre entretien.
Question 1 : Votre service relève-t-il
de l'Etat et/ou des collectivités locales et quelles sont vos missions
?
A cette première question, nous avons obtenu la
réponse selon laquelle le service relève de l'Etat mais
n'empêche que si la mairie sollicite notre expertise et les services de
mon administration nous répondrons par l'affirmative car la mairie comme
mon service dépendent du pouvoir central qui est l'Etat.
Les missions de mon service sont contenues dans un
arrêté du ministère mais cela prendra du temps pour
chercher. Mais de nos jours les missions de mon administration est plus dans la
régularisation administrative des parcelles en tenant compte de
l'existant. La direction ne dispose pas les moyens pour remplir à bien
ses missions. Nous ne disposons pas de budget ni des moyens roulant digne du
nom. En effet, la direction provinciale se débrouille comme elle peut
avec ce
-' 43 -'
vieux véhicule (photo 4) pour satisfaire les
besoins des populations. Certains de mes géomètres mettent
à la disposition de la direction leur parc informatique (ordinateurs,
appareils photo etc.).
Question 2 : Quelles sont vos relations avec les
autorités communales ?
Nous entretenons de très bonnes relations avec les
autorités communales. A cet effet lors de la réalisation du PDL
de la ville nous avons déjà viabilisé un espace pour la
construction future du marché de Tchibanga car ce point avait
été retenu par le projet TEPPEE. A ce sujet, je t'invite à
rencontrer M. Daniel MAGANGA, il va plus t'entretenir sur la CN TIPPEE vu qu'il
avait été un des pilotes de la rédaction du PDL de
Tchibanga.
Question 3 : Quelles sont les
procédures d'acquisition d'une parcelle dans la ville ?
Je vais juste de parler de la régulation
foncière.
S'agissant de la régularisation foncière, il y
a plusieurs les squatters qui saisissent
l'administration pour borner les parcelles. Et pour ce faire
la démarche est la suivante :
- Une demande est adressée à la direction
provinciale de l'urbanisme , ·
- Un technicien (le géomètre) qui fait une
reconnaissance, c'est-à-dire un état des lieux
, ·
- Dresse un plan de bornage , ·
- Puis avis d'affichage (délais de 15 jours)
, ·
- Enfin un certificat est délivré au
requérant.
Le montant de ces opérations est fonction non
seulement de la superficie, de la proximité de la
route et de la zone.
Question 4 : Ces procédures sont-elles
respectées par les populations ?
Jeune homme les procédures ne sont pas
respectées par les populations et je ne l'ai en veux pas du tout. Pour
qu'elles puissent être respectée nous devrions mettre à
leur disposition des parcelles prêtes à la construction avec
toutes les commodités qu'impose la vie en ville.
Question 5 : Les populations disposent-elles
des parcelles prêtes à la construction ?
A la question de savoir si les populations disposaient des
parcelles prêtes à la construction, il nous a été
répondu oui et non c'est un peu contradictoire mon propos. En
demandant plus
~ 44 ~
d'explications il justifie cette ambiguïté en nous
disant qu'il y'a des parcelles qui constituent la réserve
foncière et que réserve foncière émanent de deux
initiatives :
- L'une privée par un fils de la province dont
l'identité nous pas été révélé
;
- L'autre par l'Etat, un lotissement réalisé
par la société RAMEZ.
En effet, s'agissant de la première, un digne fils
de la province dont je ne vais pas vous révélé le nom,
nous avait apporté son aide non pas en disposant de l'argent mais du
carburant, de l'huile et un bulldozer à la direction du cadastre et de
l'urbanisme pour des opérations de terrassement et d'ouverture de
nouvelles voies. C'est suite à ce bienfaiteur que ce service a mis
à la disposition des parcelles bien tracées aux populations de la
ville (Photo2).
Mais le comble c'est qu'il n'existe aucune servitude, il
faut comprendre les voies et réseaux diverse (adduction d'eau, extension
du réseau électrique), ce qui fait qu'il y a des
propriétaires et que certaines maisons sont en constructions. Ce sont
les raisons pour lesquelles je te disais que les populations ne disent pas de
parcelles.
Photo 2: Exemple de plan de situation dans un
lotissement
Source. Direction provinciale de l'habitat, de
l'urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga
~ 45 ~
Somme toute, la participation des populations dans l'effort
d'aménagement urbain peut être une solution envisageable et
à adapter. Dans cet état de chose, nous pensons que
l'aménagement urbain participatif et l'urbanisme participatif est la
clef de la ville de Tchibanga. La recherche des nouveaux acteurs trouvent son
fondement dans le souci d'améliorer le cadre et les conditions de vie
des populations.
S'agissant de la deuxième initiative, c'est
l'entreprise RAMEZ qui avait été sollicité par l'Etat pour
la réalisation de deux projets de lotissements de chacun 20 hectares. A
savoir à Mavoundi dans le 2em arrondissement et à Pola
dans le 1er arrondissement. Ces travaux ont été
préfinancés par l'entreprise. Mais suite aux besoins de
renforcement des équipes lors de la construction des infrastructures
pour l'organisation de la CAN de 2012 co-organisée par le Gabon et la
Guinée Equatoriale, le projet fut stoppé et abandonné. Le
projet n'a pas été poursuivi suite aux impayés de l'Etat
gabonais et pourtant réalisé à plus de 80% celui de Pola
dans le 1er arrondissement. Quant à celui de Mikoulengui au
quartier Mavoundi dans le 2em arrondissement a été
arrêté pour des raisons techniques suite à la mauvaise
lecture et qu'il faut refaire de nouveaux levés topographiques.
Les services du cadastre et de l'urbanisme ne peuvent ne
peuvent pas concéder lesdites parcelles aux populations
requérantes suite à une absence de plans.
La société RAMEZ en remontant sur Libreville
a emporté avec elle, les différents plans de ces deux
lotissements qui couvrent une superficie totale de 40 hectares.
Carte 2: Lotissement de Mavoundi réalisé
par RAMEZ en 2011
Lotissement de Mavoundi
Source. Direction provinciale de l'habitat, de
l'urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga
~ 46 ~
Carte 3: Lotissement de Pola réalisé par
RAMEZ en 2011
Lotissement de Pola
Source. Direction provinciale de l'habitat, de
l'urbanisme et du cadre de vie de la Nyanga
Question 6 : La commune de Tchibanga
dispose-t-elle d'un plan directeur d'aménagement et d'urbanisme ?
A cette question, Il en ressort que la ville de Tchibanga
ne dispose pas de S.D.A.U. car cet outil émane des plus hautes
autorités et que c'est un lourd dispositif et très couteux
à mettre en place. Si il n'y a pas de SDAU donc il n'y a pas de P.O.S vu
que c'est ce dernier qui accompagne le S.D.A.U. En France par exemple pour ne
citer que ce pays vu que j'ai eu à faire mes années
universitaires là-bas, ils ont vite compris que le caractère
dynamique du phénomène d'urbanisation recommande de la souplesse
dans la démarche conceptuelle. Le schéma de cohérence
territoriale est un outil de conception et de mise en oeuvre d'une
planification urbaine et de prospective. Il sert de cadre de
référence aux différentes politiques publiques
sectorielles dans notre cas urbain. Le SCOT remplace le Schéma directeur
d'Aménagement Urbain (SDAU), c'est ainsi aussi que le SCOT va être
Schéma Directeur quand la date je ne l'ai pas. C'est également le
cas du Plan Local d'urbanisme, ancien Plan d'occupation des sols doit
être, non pas conforme, mais plutôt compatible aux orientations du
schéma de cohérence territoriale, ancien SDAU. Cette
manière de faire tu es d'accord de constater avec moi qu'il existe une
certaine flexibilité en France dans le domaine des politiques urbaines.
Revenons à Tchibanga
--' 47 --'
jusqu'à ce jour, la ville a été
dotée dans les années 80 d'un seul document de planification
urbaine qui est le Schéma préliminaire d'urbanisme. .
Ces propos corroborent ceux de F Allogho-Nkoghe qui selon lui,
« le fait qu'un S.D.A.U soit à l'étude depuis plus de 4
ans sans être achevé est un anachronisme remarquable, puisqu'en
France, pays qui a vraisemblablement servi de modèle pour la loi 3/81,
ce genre de document d'urbanisme n'est plus élaboré. Il est
remplacé par des « plans de structure » beaucoup plus
sommaires24 ». Il ajoute en disant en disant que le Gabon
se trouve donc ici aussi, en période de crise, avec de instruments
juridiques inapplicables et excessivement couteux.
Question 7 : Quelle est l'utilité de
ces deux outils (question 4 et 5) pour le développement de la ville de
Tchibanga ?
Ces deux outils petit frère, s'inscrivent dans la
planification urbaine qui est la méthode de prévision et
d'organisation qui permet aux autorités publiques d'orienter et de
maîtriser le développement urbain par l'élaboration et la
mise en oeuvre de documents d'urbanisme. Elle s'exprime par ces deux
schémas susmentionnés aux questions précédentes.
Comme je te disais prudemment en France on ne parle plus de SDAU mais de
schéma directeur.
En effet, les schémas directeurs sont des documents
prévisionnels qui fixent les orientations fondamentales de
l'organisation des territoires intéressés en tenant compte en
principe des besoins de l'extension urbaine, de l'exercice des activités
agricoles. Mais dans notre pays il n'existe pas que je te dise la
vérité.
A la lumière de ce propos nous constatons que le
gouvernement ne fait pas des politiques urbaines une priorité eu
égard au paysage très désolant qu'offre les villes
gabonaises dans sa généralité.
Question 8 : Avez-vous des zones loties et
des zones qui sont en cours de lotissement dans la ville de Tchibanga ?
Petit frère je pense avoir déjà
répondu je pourrai réitérer mon propos en disant qu'il y a
des parcelles loties mais pour le moment nous n'avons pas d'opération de
lotissement en cours. Toi-même tu situation économique dans
laquelle le pays se trouve actuellement.
24 F. Allogho-Nkoghe, (2013) quartiers informels et
politiques de la ville : les logiques d'aménagement à Libreville
au Gabon, L'Harmattan, P 58.
~ 48 ~
Question 9 : Dans vos opérations de
lotissement réservez-vous des espaces verts et les aires de jeux ?
Comme je te disais précédemment, que nous
sommes plus dans les opérations de régularisation foncière
car ne disposant pas d'engin pour les travaux de terrassement et de
viabilisation. Mais par contre lors de nos différentes opérations
de régularisation, nous, nous arrangeons avec le
bénéficiaire de laisser des emprises pour les voies
futures.
A ce sujet, J.F Tribillon soulignait que « lorsque
ces voies stratégiques n'existent pas, il faut les crées. Il
convient à cet effet de réserver l'emprise de ces voies futures.
L'expérience semble montrer que les collectivités publiques ne
peuvent ne peuvent « tenir » longtemps de trop nombreux «
couloirs ». La meilleure façon de préserver un couloir est,
sans aucun doute, d'y ouvrir plus vite possible une piste même provisoire
qui occupera matériellement et économiquement
l'emprise25 ».
Ainsi, nous pouvons conclure à la suite du propos du
Directeur provinciale de l'urbanisme et du cadastre, nous pouvons conclure que
l'Etat accorde peut d'intérêt dans l'aménagement des
espaces urbain qui ont pour mission d'améliorer le quotidien des
populations qui y vivent.
M. Lolos Rapontchombo a pour ainsi dire répondu de
manière quasi satisfaisante à nos préoccupations en
rapport avec notre et sortons avec des documents techniques mis à notre
disposition.
Photo 3: Bâtiment abritant la Direction Provinciale
Photo 4: Equipe revenant d'une opération de
de l'Habitat de l'urbanisme et du cadre de vie
régularisation foncière
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
25 J.F Tribillon (2008) : Manuel des
procédés et procédure d'aménagement urbain à
l'usage des municipalités africaines gestionnaires de villes moyennes.
Afrique francophone, PDM, P 36.
--' 49 --'
La photo 3 montre les services de la direction provinciale de
l'habitat de l'urbanisme et du cadastre de Nyanga et la photo 4 présente
les agents de retour d'une opération de régularisation
foncière.
2.2. Entretien avec le premier adjoint au Maire
C'est en cette matinée du 11 juin qu'un entretien nous
a été accordé par le premier adjoint au maire. Les qui
suivent expose les moments forts de cet entretien.
En effet de l'entretien que nous avons eu avec le premier
adjoint au maire en la personne de Monsieur Maganga Bounda Daniel il en ressort
« qu'en temps normal, les services du cadastres et de l'urbanisme sont
les bras séculiers de la mairie et déplore le fait que les
services de ses services exclus la mairie dans l'attribution des parcelles et
sollicite la mairie juste pour venir casser, faisant allusion à la BSUC
». Il poursuit en disant : « de nos jours, nous constatons
que la mairie devient le faire valoir des services du cadastre et de
l'urbanisme ce qui n'est pas normal dans un pays de droit ».
« Avant la collaboration était nette entre la mairie et le
cadastre et que les maires ne se plaignaient pas d'être locataire sur
leur territoire. Mais au cas par cas, il y a une sincère collaboration
avec le directeur du cadastre ici à Tchibanga »
Par le passé l'attribution de parcelle se faisait lors
de la tenue d'une commission qui se présentait comme suit :
- Le président le maire ;
- Le secrétaire général le directeur
du cadastre et de l'urbanisme
- Et les membres étaient les différents
services provinciaux.
Chaque service agissait dans son secteur d'activité
et avant d'attribuer une parcelle, ils demandaient aux populations s'il n'y a
pas litige. Mais de nos jours cette méthode de travail n'existe plus
dixit monsieur le premier adjoint au maire de la commune de Tchibanga en
fustigeant au passage la création de l'ANUTTC. Par le passé,
« le maire était le président dans l'attribution des
parcelles mais que cette prérogative a été
cédé à l'ANUTTC et qu'un partie cette agence est à
l'origine de cette cacophonie que nous observons ».
Somme toute, cette situation de l'absence de synergie entre
les services de l'urbanisme et du cadastre accentue les difficultés de
gestion urbaine et contribue à la dégradation du cadre de vie des
populations. En effet, les deux entités amorcent des opérations
d'extensions urbaines séparément. Ceci pose notamment les
questions relatives à la réservation des espaces pour les
nouveaux équipements et rend difficile le financement des
équipements de base dans ce contexte de décentralisation.
-' 50 -'
2.3. Relation entre les différents services
chargés de la gestion urbaine
Des relations que la direction provinciale entretien avec les
services de la mairie, il en ressort qu'ils ont mené une étude
tripartite avec la Direction de l'Aménagement du territoire et de la
mairie en vue de « séquestrer » des zones pour étendre
la ville et se constitué ainsi des réserves foncières.
Dans la logique des faits actuels il n'existe aucune synergie
entre les directions qui sont en charge de l'aménagement de la ville de
Tchibanga.
Tout au long de notre séjour nous avons établir
que l'évolution du périmètre urbain se fait au gré
des occupations conduites par la Direction de l'urbanisme et du cadastre mais
aussi au gré des squatters avec tous ses corollaires une extension non
maitrisée et non orientée. La tendance d'extension actuelle est
beaucoup plus accentuée dans le 1er arrondissement.
Il nous a été dit au passage que ses services ne
disposent pas de moyens pour réaliser des opérations de
lotissement.
En somme, il en ressort de notre étude de l'absence
d'un cadre de concertation entre les principaux acteurs urbains que sont la
Direction provinciale de l'habitat, de l'urbanisme et du cadre de vie de la
Nyanga et la Mairie de Tchibanga.
3. Structuration de l'espace urbain à
Tchibanga
Du point de vue de la structuration de l'espace urbain, on
peut affirmer qu'en dehors du centre-ville ayant fait l'objet de quelques
précautions en matière de gestion de l'espace, il n'existe aucune
norme en matière du parcellaire dans les deux arrondissements, que dans
l'ensemble de la ville. En effet, la plupart des parcelles ne disposent pas de
clôtures, sont de tailles variables et sont orientées dans toutes
les directions. Elles sont implantées sans aucun ordre urbanistique,
sans laisser d'emprises, ni pour la voirie et encore moins pour les
infrastructures sociocommunautaires dont les populations ont tant besoin.
In fine, les principales contraintes liées à
l'urbanisme de la ville de Tchibanga sont entre autre une inexistence de
documents de planification urbaine et dont la conséquence
immédiate est une urbanisation anarchique et un sous équipement
des quartiers périphériques.
La conséquence est manifestement l'occupation
anarchique de l'espace urbain a été le principal mode
d'occupation. Elle laisse au paysage urbain une image peu reluisante telle que
le présente la commune ladite ville.
3.1. Voies urbaines
Cette partie avec son titre évocateur consiste à
présenter les voies urbaines de la ville. En effet, le réseau
routier de la commune de Tchibanga est composé essentiellement de deux
types de voies qui se caractérisent par :
- des voies bitumées ;
- des voies en latérites ou non bitumées.
3.1.2. Voies bitumées
Cette voirie urbaine comprend un linéaire de voies
revêtues en bitume évalué à 12,5 Km dans le
1er Arrondissement et un linéaire de voies revêtues de
10,50 Km dans le 2ème Arrondissement soit un linéaire
bitumé communal de 22,55 Km26.
Les trottoirs sont inexistants dans l'ensemble de la voirie et
le phénomène de l'érosion qui tend à faire son
apparition aux abords de celle-ci. Nous avons aussi remarqué la
présence des hautes herbes qui réduise l'emprise de la route. Une
des particularités du réseau routier urbain est presque
l'inexistence des trottoirs (photos 5 et 6). L'occupation anarchique des
quelques trottoirs existants par les petits commerçants et des places de
stationnement et si elles existent ne sont que dans un sens pose
d'énormes difficultés, rendant la circulation alternée sur
les artères de voies secondaires.
Photo 5 : Axe Bibora Minzanzala Photo 6 : Axe carrefour
Saint Joseph carrefour commercial
~ 51 ~
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
26 PDL de Tchibanga (2017-2021), Février 2017
~ 52 ~
3.1.3. Voies en latérites
Elles constituent essentiellement la voirie secondaire. Leur
état est souvent défectueux et présente des emprises
étroites. Elles permettent d'accéder aux différents
quartiers.
Les linéaires des voies en terres dans le
1erArrondissement s'évaluent à 21,75 Km et à
23, 20 Km dans le 2ème arrondissement, soit un
linéaire total de 45 Km27. Ces voiries sont
généralement obstruées par de très hautes herbes.
Elles sont constamment dégradées surtout en saison des pluies
suite aux ruissellements des eaux de pluies et par l'absence des caniveaux pour
l'évacuation de ces eaux. Cette situation inconfortable rend difficiles
les déplacements des riverains. Leur entretien incombant à la
Mairie requiert de grands moyens en termes d'engins lourds mais
également en ressources humaines qualifiées et non
qualifiées.
Photo 7: Route non bitumée au quartier Photo 8:
Intersection des voies non bitumées
Minzanzala
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
La photo 8 présente une route en latérite qui
est envahie de hautes herbes et ne possédant pas de caniveau limitant
ainsi sa desserte en saison de pluies
Par ailleurs on peut noter la catégorie des nouvelles
voies en création : Elles constituent les routes nouvellement
créées par des particuliers et qui ne rentrent pas en ligne de
compte dans le linéaire de voirie. Notons enfin que les
différences majeures à noter sont essentiellement fonction de la
qualité des dessertes et des infrastructures qui expliquent à la
fois, l'insuffisance de planification, l'inégalité des revenus et
le processus historique du développement de la ville. Nous avons
remarqué la dégradation des voies en terres due à
l'érosion, une insuffisance des capacités
27 PDL de Tchibanga (2007-2021), février 2017, P 19.
d'entretien des voies en terre qui est du à l'absence de
l'entretien du parc de matériels lourds que possède la mairie
(photos 9 et 10).
Les difficultés d'accès dans les nouveaux
quartiers, l'absence des ouvrages d'art, l'insuffisance pour ne pas dire
l'inexistence des panneaux de signalisation sont autant des problèmes
qui minent la ville de Tchibanga.
Or de nos enquêtes il en ressort que les habitants veulent
plus des voies bitumées.
Photo 9: un engin lourd servant de casse Photo 10: Parc
automobiles de la mairie
pour les pièces de rechange
~ 53 ~
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
3.2. Types d'habitats
Lors de nos observations sur le terrain nous avons pu constater
que la ville de Tchibanga abrite
(3) trois types d'habitat, à savoir :
- habitat de type traditionnel ;
- habitat de type colonial ;
- habitat de type moderne.
3.2.1. Habitat de type traditionnel
La commune de Tchibanga est constituée des maisons plus
anciennes. En effet, ces maisons sont construites en brique de terre cuite. Ces
briques sont celées avec un mélange de sable et de ciment
constitue le mortier qui permet de renforcer la solidité du
bâtiment. A la fin, ces maisons sont crépies pour ajouter un
côté moderne à la construction. Par ailleurs, à
coté de cette technique nous avons une autre ou les maisons sont
toujours construites en brique de terre cuite mais sont celées avec la
boue (un mélange assez homogène entre de l'eau et la terre) et
crépie
~ 54 ~
toujours avec ce même mélange. Ce type d'habitat
se situe dans les quartiers périphériques mais aussi dans ceux
sous intégrés situés au coeur de la ville et
caractérise les ménages à faible revenus.
Photo 11: Maison en terre scellée avec la boue
Photo 12 : Maison en terre scellée avec la boue
et crépis en ciment
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Les concessions (photos 11 et 12) sont disposées de
manière anarchique avec des pistes étroites traversant les
concessions. Les parcelles ne sont pas bornées et la
quasi-totalité des maisons ne sont pas clôturées.
3.2.2. Habitat de type colonial
A côté de l'habitat traditionnel, nous avons la
présence des habitats plus ancienne hérédité de
l'époque coloniale. Elles sont très caractéristiques avec
des toitures très élevées. Ce type d'habitat
caractérise la grande église catholique, les bâtiments du
Lycée Horizon et les bâtiments de l'école catholique tous
appartenant à la mission catholique Saint Joseph. Ce type d'habitat est
présent notamment au centre-ville et abrite certaines directions
provinciales telles que l'Aménagement du Territoire, le commerce, le
tourisme (photo14) ainsi que l'ancien hôpital régional.
~ 55 ~
Photo 13: Bâtiment colonial au centre-ville Photo
14: Bâtiment colonial abritant des services publics
(Tourisme, l'agriculture et l'aménagement du
territoire)
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
3.2.3. Habitat de type moderne
Les plus modernes sont celles qui sont faites en
matériaux durables, c'est-à-dire en parpaings de brique voire
même de moyen standing. Nous avons aussi remarqué que les maisons
de types modernes côtoient celles de types traditionnel et colonial. Ce
type d'habitat est fortement présent et représente plus de la
moitié des constructions de la ville. Ces bâtiments et immeubles
sont construits avec des briques de parpaing (photos 15 et 16).
Photo 15: Habitat colonial mitoyen à l'habitat
moderne Photo 16: Habitat de type moderne R+2
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
Cliché : Moussavou, Janvier 2019
~ 56 ~
3.3. Problématique gestion des eaux pluviales
La ville de Tchibanga à cause de sa situation
géographique est entourée de collines et de ce fait constitue une
cuvette. Durant la saison pluvieuse, nombre des quartiers du premier
arrondissement est sujette aux inondations notamment les quartiers : Ibanga,
Bibora, Ndabilila, Minzanzala. Plusieurs anciens quartiers ne disposent pas de
collecteurs primaires. Ceci accentue la vulnérabilité des
populations aux catastrophes. C'est dire que ses quartiers s'inondent tout
simplement parce qu'il y a une absence des infrastructures de drainage de ses
cours d'eau qui serpentent lesdits quartiers et l'incivisme des populations qui
obstrue l'écoulement des eaux. Certaines voies bitumées (Axe
Cecado - carrefour Ingara ; Axe Cecado - quartier commercial) disposent de
caniveaux de drainage des eaux pluviales mais ces ouvrages se trouvent dans un
piteux c'est-à-dire bouchés par des déchets des
ménages environnants et envahis par les herbes (photo 17). Cet
état de fait est dû à une absence d'opération de
curage.
Photo 17: Un caniveau occupé par des herbes
(Carrefour commercial)
Cliché : Moussavou, Janvier
2019
-' 57 -'
3.4. Résultats et interprétations de notre
enquête
C'est le 09 janvier 2019 que nous déposions les
questionnaires dans chaque maison en promettant de repasser soit en
après-midi ou le lendemain pour permettre aux personnes qui voulaient se
donner à cet exercice de le faire à tête reposée.
Certaines populations étaient réfractaires estimant que
c'était pour des fins politiques car ne voulant plus être des
« marionnettes » pour les hommes politiques de la ville.
Les enquêtes de terrain se sont déroulées
dans les dix (10) quartiers que compte la commune de Tchibanga. Ces
ménages ont été choisis suivant la morphologie dans
l'occupation de l'espace d'une part et le type de l'habitation d'autre part.
Nous avons pu interroger 205 personnes pour l'ensemble des quartiers qu'abrite
la commune de Tchibanga. Si l'on s'en tient à la taille de la population
qui est de 30042 habitants selon RGPL 2013, nous avons un taux
d'échantillonnage de 0,68%.
Nous vous présentons ci-dessous lesdites questions
ainsi que les réponses obtenues.
Dans un premier temps il était question pour nous de
connaitre le statut de notre population d'étude. 22.93% des personnes
interrogées appartiennent au secteur public, 22.27% exercent une
activité et 47.% sont sans activités.
Question 1 : Êtes-vous propriétaire
de la parcelle que vous habitez actuellement ?
A cette interrogation, il en ressort que 91.22% de nos
prospects vivent sur les parcelles qui les appartiennent contre seulement 8.78
% qui ne vivent pas sur leur parcelle.
Question 2 : Par quel mode avez-vous
accédé à cette parcelle ?
En interrogeant sur le mode d'acquisition, 102 personnes ont
hérité soit un pourcentage de 49.75%, 101 personnes reconnaissent
avoir acheté soit un pourcentage de 49.27%, seul 2 personnes ont
entourés autre sans pour autant justifié.
Question 3 : Connaissez-vous les
procédures d'acquisition d'une parcelle dans la ville ? 97,56% des
habitants ayant constitué notre panel affirment connaitre les
procédures dans l'acquisition d'une parcelle dans la ville de Tchibanga,
tandis que 2.44% affirment ne pas connaitre.
-' 58 -'
Question 4 : Disposez-vous d'un document
attestant votre droit de propriété ?
Près de 99% de notre échantillon ne
possèdent pas de document attestant de leur droit de
propriété. Ils se justifient en disant tout simplement que c'est
une parcelle hérité soit du père ou de la mère.
Question 5 : Avez- vous déjà
été victime d'une expropriation de terrain ?
A cette question les 205 personnes interrogées
répondent ne pas être victime d'une expropriation de terrain.
Question 6 : Connaissez-vous l'organe
chargé du règlement des conflits domaniaux ? 96.58 % connaissent
tandis que 3.41 avoue ne pas connaitre les organes qui ont en charge les
règlements des conflits domaniaux.
Question 7 : En cas de conflit foncier, à
qui faites-vous recours pour le règlement ?
Pour cette question les réponses se présentent de
la manière suivante :
Ceux qui font recours à la police 8.29% : ceux qui
saisissent le chef de quartier 90.24% et ceux qui se rapproche du service
contentieux du cadastre et de l'urbanisme 1.46 %.
Question 8 : Êtes-vous souvent
inondés pendant la saison des pluies ?
Les 205 personnes qui constituent notre population
d'enquête disent n'être pas souvent inondé en saison de
pluies.
Question 9 : Quel est l'état de la
route qui conduit chez vous quand il pleut ?
Praticable 98.54% Peu praticable 0% Impraticable 1.46%
Question 10 : D'après vous pourquoi le
quartier où votre maison est toujours inondé ?
A cause du site A cause de l'intensité des pluies A cause
d'un manque d'aménagement de l'espace
Question 11 : D'après vous Tchibanga
est-elle aménagée ?
96.1% estiment que la ville est aménagée en faisant
une comparaison avec Libreville seul 3.90 qui disent que la ville n'est pas
aménagée.
Pour ces derniers, il est plus aisé de circuler
à Tchibanga car le relief est plat, il n'y pas s trop de piste comme
à Libreville.
-' 59 -'
Question 12 : Votre quartier dispose-t-il des
aires et des espaces verts ?
Presque tous sont unanimes de dire qu'il n'existe pas d'espace
vert soit un effectif de 98.53%.
Question 13 : Vous plaisez-vous dans votre
quartier ?
184 personnes soit un pourcentage de 89.76% estiment s'y plaire
dans les leurs quartiers par contre 10.24% pour un effectif de 21 personnes
estiment ne pas s'y plaire dans leurs quartiers.
4. Apport de la Banque mondiale pour doter la ville des
outils de planification spatial
La ville vient de bénéficier du projet de
développement des infrastructures locales (PDIL 2). Ce projet en effet,
vise d'une part à doter la ville d'instruments de planification pour un
développement spatial équilibré et cohérent avec
les objectifs de développement économique et social ; et d'autre
part à réaliser des infrastructures d'assainissement et de
protection de l'environnement.
La principale action prévue est de doter la ville des
documents de planification qui serviront à orienter le
développement urbain. Les principales actions à mener sont :
- L'élaboration d'un Schéma Directeur
d'Aménagement Urbain (SDAU). Les orientations de ce document permettront
de spécifier l'utilisation des sols et les zones d'expansion future de
la ville (zones devant bénéficier d'une rénovation
urbaine), et prévoir les éléments fonctionnels de la ville
(transports, équipements publics, logements).
- L'élaboration des Plans d'Amélioration
Concertés de Quartiers (PACQ). Ces plans porteront sur l'accès
aux services de base à l'échelon des quartiers.
4.1.Élaboration d'un Schéma Directeur
d'Aménagement Urbain (SDAU)
Pour la réalisation du SDAU de Tchibanga c'est le
cabinet italien KEIOS qui a été retenu par le CN TIPPEE. Ce choix
a été porté sur ce cabinet c'est par expérience des
connaissances africains vu qu'il avait déjà travaillé au
Congo d'après les propos de Monsieur Valery Garandeau».
-' 60 -'
4.2. Élaboration des Plans d'Amélioration
Concertés de Quartiers (PACQ)
Lors de l'entretien qui nous a été
accordé par Valéry Garandeau, expert en développement
local à la CN TIPPEE, l'étude est en instance pour
déterminer les besoins non seulement du quartier mais aussi des
populations. Cette étude est censée débuter en
février et devrait durée quatre (4) mois. Les quartiers sont
sélectionnés selon les critères suivant : le degré
d'enclavement dudit quartier (linéaire de voies traversant
encombrées ou inaccessibles), le niveau d'accès à des
services urbains de base (taux d'accès à l'eau potable, à
l'assainissement à l'électricité), la densité de la
population et le cadre de l'habitat sans oublier l'insalubrité.
L'élaboration de ce PACQ va d'un constat, selon M Garandeau «
l'urbanisation très rapide et anarchique a engendré le
développement d'occupations sauvages sur des terres non
viabilisées, ainsi qu'un accroissement du monde de ménages
pauvres sans accès aux services urbains les plus
élémentaires. En raison du manque de planification les quartiers
se sont souvent développés dans des zones non habitables
».
4.3. Introduction du contrat Etat-ville de Tchibanga
L'introduction de la notion de « contrat de ville »
par la Banque mondiale dans sa collaboration avec le Gabon est
considérée comme un outil permettant de préserver et de
mettre au point des méthodes qui permettent d'opérer un
redressement générale de la gestion municipale,
d'améliorer les relation avec la tutelle, et de faire des choix
satisfaisant en termes d'investissements.
« Ce contrat est un accord contractuel signé
entre l'Etat et la municipalité de Tchibanga qui définit les
engagements réciproques relatifs aux investissements en infrastructures
et les améliorations recherchées que les municipalités
s'engagerons à effectuer en retour. Le contrat servira à
clarifier les rôles et les responsabilités de chaque partie, non
seulement au regard de la mise en oeuvre des investissements du projet, mais
également d'un renforcement de gestion municipale que l'autorité
local s'engage à opérer en échange
d'investissement28 ».
Dans les faits, les contrats de ville présentent une
approche normalisée des déficits et des handicaps des habitants,
ces handicaps étant dans la plupart des cas rapportés au
territoire.
28 Valéry Garandeau (2008) : Le contrat de
ville, un nouvel outil de la gouvernance locale au Gabon, in Les politiques
d'aménagement du territoire au Gabon : Problèmes et
perspectives, PP 187-188.
~ 61 ~
« La mise en place de ces difficultés
particulières donne une connotation spécifique aux
représentations de l'habitant et contribue à définir des
priorités29 ».
A la suite à tout ce qui précède, nous
constatons une inexistence de documents de planification devant régir
l'occupation de l'espace urbain de Tchibanga car le seul qui a existé
date 1984. Il s'ensuit pour la présente étude que
l'hypothèse 1 qui nous emmènerait à supposer que c'est
l'absence des politiques d'aménagement de l'espace urbain à
Tchibanga qui est à l'origine de l'occupation anarchique est
vérifiée.
29 P.Crozet, F. Rangeon, (2006), Le public dans les
contrats de ville : habitant, citoyen ou client ? In : politiques et
management public, vol 24, n°4, p 22.
~ 62 ~
CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA LEÇON PORTANT SUR
L'URBANISATION DANS LE MONDE ET PROPOSITION D'INTRODUCTION DES OUTILS
D'AMÉNAGEMENT URBAIN DANS LE CONTENU D'UNE LEÇON DE
GÉOGRAPHIE EN CLASSE DE PREMIÈRE
Si l'on veut aborder d'une façon de renouvelée
l'enseignement de la géographie au lycée, il faut tenir compte
des mutations de la société et des transformations de la
discipline dans ses contenus et ses modes d'action. Il s'agira tout au long de
ce chapitre de monter les carences de la leçon portant sur
l'urbanisation dans le monde du programme en géographie de classe de
première générale et de proposer une nouvelle en lieu et
place de l'urbanisation dans le monde.
1. Analyse d'une partie du contenu du curriculum de
géographie
Les programmes occupent une place primordiale, car ce sont les
instruments qui permettent de réaliser concrètement les objectifs
d'une politique éducative et les formations scolaires correspondantes.
C'est fort de cela que nous allons passer en revue les contenus proposés
par l'IPN dans le programme actuel concernant l'enseignement de la notion de
l'urbanisation du monde.
La géographie du Gabon occupe en classe de
première, une très large place et se situe après
l'étude des grands thèmes de géographie humaine
générale. Le professeur s'assurera que les connaissances de base
sont acquises (localisation et nature des grands ensembles de reliefs, climats,
répartition des hommes, des ressources...). L'objectif poursuivi est
d'aborder, avec les élèves plus âgés (par rapport
à ceux de la classe de Troisième), les divers aspects du
développement au Gabon, resitués par rapport au contexte
international30.
Nous pensons que dans cette directive officielle contenue dans
le curricula, nous pouvons encore affirmer que le programme est plus
tourné vers l'extérieur. L'objectif poursuivi est de
présenter aux élèves les différentes facettes
géographiques du monde ce qui ne permet pas à ces derniers de se
situer dans leur environnement urbain.
30 Curricula d'histoire et de géographie des
lycées et collèges d'enseignement général
édition 2010-2011, P 52.
-' 63 -'
Par ailleurs, les aspects techniques, financiers, la gestion
des ressources humaines, etc., seront abordés dans le détail.
L'enseignement restera proche des réalités
gabonaises31. Dans cette manière de faire les
autorités qui ont en charge de l'éducation scolaire ont peur de
présenter aux apprenants les réalités de leur
environnement immédiat pour que ces derniers ne puissent pas prendre
connaitre des raisons de la paupérisation des quartiers dans lesquels
ils vivent au quotidien. Dans le programme, on préfère faire
mention des aspects économiques, techniques et la gestion des ressources
qui ne concernent pas directement les apprenants aux aspects sociaux qui eux
touchent les quotidiens des apprenants. C'est dire que le système
éducatif gabonais occulte les réalités tangibles qui
minent la jeunesse gabonaise.
31 Curricula d'histoire et de géographie des
lycées et collèges d'enseignement général
édition 2010-2011, P53.
~ 64 ~
Tableau 4: Leçon sur l'urbanisation dans le monde
telle abordé dans le curricula d'histoire et géographie
d'enseignement général
Leçon
|
Objectifs spécifiques
|
Contenus à enseigner
|
Strategies
|
Matériels didactiques
|
Evaluation
|
|
Expliquer l'explosion et
|
L'explosion de l'urbanisation dans
|
Exposé
|
Manuels
|
Diagnostique
|
L'urbanisation
|
la généralisation de
l'urbanisation
|
le monde
La généralisation de l'urbanisation
|
Démonstration Questionnement
|
scolaires, Ouvrages
|
Formative Sommative
|
dans le monde
|
Analyser
l'environnement urbain
et les conséquences
|
et la comparaison des grandes villes L'urbanisation et ses
conséquences : rurbanisation, bidonvilisation
|
etc.
|
généraux Autres matériels
|
|
|
Comparer la croissance
démographique des grandes villes
|
|
|
|
|
Source : Curricula IPN édition
2010-2011
En parcourant le tableau ci-dessus, nous voyons
aisément que le programme n'invite pas l'enseignement à
être proche des réalités gabonaises. Ce programme
d'enseignement est par contre altérité. Pour être proche
des réalités gabonaises, il serait plus judicieux
d'étudier l'urbanisation au Gabon et ses conséquences.
--' 65 --'
1.1. L'urbanisation et ses conséquences
Parmi les conséquences évoquées dans le
curricula, les enseignants se limitent aux démonstrations de deux
principales conséquences dont la bidonvilisation et la rurbanisation des
villes, des concepts qui ne reflètent pas les réalités de
certains pays. Parler simplement de bidonvilisation et rurbanisation c'est mal
connaitre les réalités du continent africain. L'absence de
politique d'aménagement urbain, la pauvreté économique et
la fracture urbaine sont autant de maux qui expliquent les conséquences
beaucoup plus négatives de l'urbanisation en Afrique en
général et du Gabon en particulier.
2. Champs d'investigation de notre étude
La commune de Tchibanga abrite cinq établissements
d'enseignement secondaire. Parmi
ces établissements nous avons un (1) lycée
technique et quatre (4) lycées d'enseignement général.
Mais pour notre présente étude nous, elle ne
concernait que les établissements d'enseignement
général.
Les établissements qui ont été le lieu de
notre enquête sont :
- Lycée Etienne Koumba Nziengui (établissement
d'enseignement public);
- Lycée général Nazaire Boulingui
(établissement d'enseignement public);
- Lycée la Réussite (établissement
privé);
- Lycée Horizon (établissement d'enseignement
catholique).
2.1. Population cible
Cette enquête a été adressée aux
enseignants d'histoire, géographie et d'éducation civique. Non
pas du Gabon mais ceux qui interviennent dans la ville de Tchibanga vu que
c'est cette dernière qui est l'espace géographique dans lequel
l'étude a été menée. Notre outil d'enquête a
été un questionnaire qui a été soumis à un
total de 15 enseignants. Et, c'est cet échantillon qui est censé
par cette enquête nous motivé si oui ou non, nous pouvons repenser
une leçon de géographie en y introduisant les outils
d'aménagement urbain dans l'étude de l'urbanisation en classe de
première.
-' 66 -'
Nos effectifs se présentent de la manière qui suit
:
Tableau 5: Effectif de l'échantillon en fonction
de l'établissement
Etablissements
|
Effectifs
|
Lycée général Nazaire Boulingui
|
7
|
Lycée Etienne Koumba Nziengui
|
3
|
Lycée la Réussite
|
3
|
Lycée Horizon
|
2
|
Total
|
15
|
Source ; Tableau réalisé
en janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir
d'enquêtes personnelles
3. Présentation et interprétation des
résultats de notre enquête
Nous présenterons en premier lieu les résultats
et second lieu l'interprétation de ces résultats
3.1. Présentation des résultats
Le questionnaire a pour but de voir auprès des
enseignants qui sont déjà en activité si la notion de
l'urbanisation dans le monde était en phase avec les besoins de l'heure,
et avoir aussi l'avis de tout un chacun dans la possibilité de repenser
le curriculum en y intégrant les outils d'aménagement dans
l'étude de l'urbanisation afin d'être en phase avec les
états généraux de l'éducation tenu en 2010.
Sur les quinze (15) exemplaires du questionnaire
distribué aux enseignants, nous n'avons pas pu récupérer
la totalité. Nous n'avons reçu que 11 exemplaires pour un
pourcentage de 73.33%. Cette situation pourrait trouver une réponse
plausible peut être que ces enseignants ne tenaient que le premier cycle.
Or, notre questionnaire n'était pas seulement destiné aux
enseignants du second cycle mais à l'ensemble des enseignants d'histoire
et géographie pour ne pas frustré certains aux détriments
des autres. Et sur ceux que nous avons récupéré nous
n'avons pas pris en compte quatre (4) questionnaires tout simplement parce
qu'un censeur les avait fait remplir par des élèves soit un
pourcentage de 26.67%.
Sur la base de ce qui précède nous n'avons
retenus que sept (7) exemplaires qui constituent notre échantillon.
C'est dire que l'interprétation de nos résultats se basera que
sur ces sept questionnaires.
-' 67 -'
La présentation et l'analyse de chaque question nous
donnent les conclusions quantitatives suivantes.
3.2. Interprétation des résultats de notre
enquête
Cette partie de notre étude consiste à
présenter les interprétations des résultats des
enquêtes que nous avons menées auprès des enseignants.
Au début de notre enquête il s'est agi de faire une
étude par rapport à l'approche genre. Les résultats se
présentent comme suit.
Tableau 6: Approche genre et spécialité des
enseignants d'histoire, géographie et éducation
civique
Sexe Spécialité
|
Géographe
|
Historien
|
CAPC
|
Total
|
Femmes
|
1
|
1
|
1
|
3
|
Hommes
|
1
|
3
|
|
4
|
Total
|
2
|
4
|
1
|
7
|
Source : Tableau réalisé en
janvier 2019 par Roland Régis A. Moussavou à partir
d'enquêtes personnelles.
Le tableau ci-dessus présente l'approche genre dans
l'effectif des enseignants d'histoire, géographie et d'éducation
civique dans l'enseignement général de la ville de Tchibanga.
En effet, nous voyons qu'il y a trois (3) enseignants de sexe
féminin soit un pourcentage de 42.85% et quatre (4) enseignants de sexe
masculin pour un pourcentage de 57.15% et parmi eux nous avons quatre ayant une
formation à la base d'historiens (4) soit un pourcentage de 57% contre
deux (2) ayant une formation de base en géographes soit un pourcentage
de 28.57%. Par ailleurs une seule enseignante revient du primaire car ayant un
diplôme de CAPC pour un pourcentage de 14.29%.
Question 1: Est-il nécessaire
d'étudier l'urbanisation au lycée ?
A cette question, 100% des enseignants interrogés
estiment qu'il est nécessaire d'étudier l'urbanisation au
lycée.
-' 68 -'
Question 2 : Est-il convenable
d'étudier l'urbanisation au lycée sans connaitre les outils
d'aménagement urbain ?
71.42 % des enseignants interrogés estiment qu'il n'est
pas convenable d'étudier l'urbanisation au lycée sans connaitre
les outils d'aménagement urbain. Par ailleurs 14.29 % des enseignants
estiment qu'il n'est pas inconvenable d'étudier l'urbanisation au
lycée sans les outils d'aménagement urbain et 14.29 % ne se sont
pas prononcés sur la question.
Question 3 : Connaissez-vous les outils
d'aménagement urbain ?
Six (6) enseignants sur l'ensemble de notre panel avouent ne
pas connaitre les outils d'aménagement soit un pourcentage de 85.71 % et
seule une personne a pu définir qu'une seule abréviation soit un
pourcentage de 14.29 %. La seule abréviation définit par cet
enseignant était le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain
(SDAU).
La conclusion que nous pouvons tirée est très
simple. En effet, la majeure partie des enseignants interrogés ont une
formation de base en histoire soit un effectif de 4 enseignants contre 2 ayant
une formation de base en géographie.
Question 4 : Pouvons-nous introduire les
outils d'aménagement urbain dans l'étude de l'urbanisation ?
L'ensemble de notre échantillon a répondu Oui,
soit un pourcentage de 100 %.
Pa rapport à la justification voici
résumé la substance de leurs propos. Les enseignants
interrogés presque à l'unanimité estiment qu'il est
nécessaire d'introduire les outils d'aménagement urbain dans
l'étude de l'urbanisation car ils impossible d'étudier
l'urbanisation sans connaitre les outils d'aménagement urbain.
Question 5 : Le curriculum en usage en
Histoire et géographie répond-t-il aux aspirations des
états généraux de l'éducation tenu à
Libreville les 17 et 18 mai 2010?
A cette question les sept (7) enseignants soit un pourcentage
de 100 % qui ont bien voulu participé à notre étude
estiment que le curriculum ne répond pas non seulement aux aspirations
des états généraux de l'éducation de 2010 mais
aussi face aux défis du moment.
--' 69 --'
4. Pour une géographie scolaire plus efficace
dans les lycées
Au moment où la géographie joue un rôle de
plus en plus grand dans la gestion et l'aménagement de l'espace, il
semble possible de redonner à son enseignement un caractère
opératoire et une efficacité capable de motiver les enseignants
et les élèves. La base culturelle de l'enseignement de la
géographie est toujours apparente dans les textes officiels (curriculum)
comme dans les manuels, alors que les objectifs pratiques se sont, à
notre sens dilués. Il nous semble nécessaire de redonner à
la géographie des objectifs propres, en conformité avec une
conception actualisée d'elle-même à savoir l'étude
de l'organisation et du fonctionnement d'un espace socialisé. Dans cette
conception, il s'agit que l'enseignant de la géographie
privilégie un caractère opératoire, plutôt que de
comprendre le monde. Notre préoccupation ici est avant tout de former
des élèves, des citoyens à une pratique de ce qui devrait
être fait et non des pratiques constatés dans nos villes pour ne
citer que l'exemple de la ville de Tchibanga. Nos propos corroborent M.
Allogho-Nkoghe « l'enseignement de la géographie doit rendre
l'élève capable de développer sa curiosité à
l'égard de la société et du monde qui l'entoure par une
ouverture d'esprit et lui faire comprendre qu'il est appelé à
assumer des responsabilités dans une société
démocratique au sein de laquelle il doit exercer ses droits et de
respecter ses devoirs (..). L'enseignement de la géographie vise la
formation des citoyens responsables usant d'un esprit critique. C'est ainsi
qu'au Gabon, la géographie apparaît de prime abord comme une
discipline d'enseignement qui forme les élèves dans la
connaissance des milieux qui les entourent32 ».
En prenant l'exemple de la France à cause du lien
historique qui le lie au Gabon, ce pays a une pratique éducative
très particulière du fait de son adaptation aux évolutions
du moment. Car il faut le rappeler qu'en matière d'éducation,
elle procède à une révision de son programme scolaire dans
la perspective des questions d'actualité. C'est ainsi que les
autorités ont mis en place à la rentrée de septembre 2011
un nouveau programme de géographie en classe de première qui
résulte de la poursuite de la réforme des programmes des
lycées entreprise une année plus tôt. En effet, le
programme est traversé par trois lignes directrices:
l'aménagement du territoire, le développement durable, la
mondialisation. Les trois thèmes sont envisagés à travers
les enjeux d'aménagement et de développement du territoire :
comprendre les territoires de proximité, aménager et
développer le territoire français et dynamiques de
développement des territoires ». Ces thèmes
présentent une
32F.
Allogho-NKOGHE, (2014) : Etre géographe au Gabon : autopsie d'un
métier en perspective in Les enjeux et défis du Gabon au XXIe
siècle, réflexions critiques et perspectives des
géographes. Edition connaissance et savoirs P 30.
--' 70 --'
certaine cohérence : on perçoit
l'intérêt géographique du changement d'échelle,
allant de l'espace proche de l'élève au pays pour ne citer que la
France.
4.1. Proposition d'un nouveau contenu de cours
L'approche que nous proposons est une approche notionnelle et
non plus culturelle c'est-à-dire celle de connaitre et de comprendre le
monde.
Avons-nous remarqué que le curriculum en histoire et
géographie est un curriculum altérité. C'est l'approche
culturelle qui s'est imposée jusqu'alors et se révèle de
nos jours inefficace d'où les Etats Généraux de
l'éducation de la recherche et de l'adéquation formation-emploi
(EGERAFE) des 17 et 18 mai 2010. En effet, ces États
Généraux sont consécutifs à un constat « d'un
point de vue général, les états généraux ont
souligné que la situation du système éducatif gabonais
reste assez préoccupante, dans tous les ordres de l'enseignement. En ce
début du troisième millénaire et à l'aube du
deuxième cinquantenaire, le système éducatif gabonais est
donc placé devant l'urgence de se réformer en redonnant un
nouveau souffle à l'école, à la formation et à la
recherche en vue de les rendre plus intégrales, inclusives, performantes
et juste ; en somme, tendre vers une meilleure gouvernance33. Il en
ressort de ces états généraux de mener une politique
active de renouvellement des curricula et de mettre en oeuvre des
stratégies pédagogiques développant l'autonomisation de
l'apprenant d'une part et en y intégrant les dimensions citoyennes et de
développement durable d'autre part.
C'est sur la base de tout ce qui précède que
nous proposons une autre approche en vue de cadrer avec les conclusions des
EGERAFE. Notre approche, si elle refuse un enseignement par accumulation de
connaissance (la géographie de mémoire) souhaite au contraire une
symbiose entre savoir, savoir-faire et savoir-être. De cette
façon, la géographie enseignée en classe de
première d'enseignement général, donne sa pleine place
à un raisonnement scientifique avec des problèmes à
résoudre.
Nous souhaitons aussi que la géographie
enseignée en classe de première associe le vécu, le
quotidien, l'imaginaire et ce qui devrait être fait notamment avant
l'établissement des populations au sein d'une ville.
33 Ministère de l'éducation
nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et
de l'innovation(2010) : Etats généraux de l'éducation, de
la recherche et de l'adéquation formation-emploi (les actes
adoptés) ; page 23.
~ 71 ~
L'éducation est la clé du développement
durable. C'est l'enseignement qui décidera de la capacité des
dirigeants et des citoyens de demain à trouver les solutions et à
ouvrir la voie vers un avenir meilleur et plus durable. Voilà pourquoi,
il est convenable que le Gabon revoit son système éducatif
à travers la révision du programme d'histoire et
géographie en générale mais de la géographie en
particulier. Car de nos jours, l'éducation est au coeur de tous les
enjeux, en l'occurrence les enjeux environnementaux, d'aménagement du
territoire et d'aménagement urbain. Or, le programme actuel gabonais
contenu dans les le curriculum d'histoire-géographie des lycées
et collèges d'enseignement général, date semble-t-il de
1993 et a fait l'objet d'actualisation lors des états
généraux de l'éducation, de la recherche et de
l'adéquation formation-emploi de 201034. Eu égard et
sur la base de ce qui précède, nous soutenons que le programme
scolaire en vigueur doit être en phase aux défis de ce
3e millénaire. Il est difficile de soutenir avec le
comité de rédaction du curriculum d'histoire et géographie
que ledit « programme a été actualisé et
modernisé dans son ensemble, et que les enseignements restent proche des
réalités gabonaises35. »
Dans notre présente étude, il n'est pas question
de revoir tout le contenu du programme en géographie mais de revoir tout
juste une leçon. La troisième leçon du premier chapitre du
sous thème I.
C'est ainsi que nous proposons de remplacer l'urbanisation
dans le monde en lieu et place de l'urbanisation au Gabon et ses
conséquences. Ainsi, formulons-nous des nouveaux objectifs à
atteindre et des nouveaux contenus à enseigner et ajoutons une nouvelle
stratégie dans l'étude de cette leçon qui est les sorties
de terrains.
34 J-P Boussougou (2015) : L'éducation au
développement durable dans les lycées du Gabon : proposition d'un
modèle d'enseignement en classe de première, P 70.
35 Curricula (2010) d'histoire et de géographie
des lycées et collèges d'enseignement général, pp
51-52
~ 72 ~
Tableau 7 : Proposition d'un nouveau contenu au programme
de classe de première d'enseignement générale
Leçon
|
Objectifs spécifiques
|
Contenus à enseigner
|
Strategies
|
Matériels didactiques
|
Evaluation
|
|
- Présenter le rôle des
|
- Les services ct missions des
|
|
|
|
|
politiques
|
administrations en charge de les
|
Exposé
|
Ouvrages
|
Diagnostique
|
|
d'aménagement urbain
|
concevoir : DGUAF, DSU
|
Démonstration
|
généraux et
|
|
L'urbanisation au Gabon et
ses
|
dans une ville.
- Analyser un
|
Les outils d'aménagement urbain SDAU, POS, PLU, ZAC,
- L'absence de politique
|
Questionnement Sortie de terrain
|
techniques
Documents
|
Formative
Sommative
|
conséquences
|
environnement urbain
sans politique
d'aménagement et les conséquences.
|
d'aménagement urbain et ses
conséquences : bidonvilisation les mapanes les matitis,
les quartiers précaires et spontanés.
|
|
techniques, Aides visuelles
|
|
Source : Roland Régis Armel
Moussavou
Dans l'étude de cette notion l'urbanisation au Gabon et
ses conséquences, l'appropriation de cette notion doit être mise
en relation avec les pratiques individuelles et collectives, du vécu et
du quotidien de l'apprenant au savoir-savant.
-' 73 -'
A la lecture de ce qui précède et des
résultats de notre enquête auprès des enseignants, nous
estimons que nous pouvons ajouter les outils d'aménagement dans le
contenu d'une leçon de géographie dans l'étude de
l'urbanisation est confirmée : soit l'hypothèse 2.
CONCLUSION GÉNÉRALE
~ 74 ~
-' 75 -'
Il était question dans cette étude de faire un
inventaire des politiques urbaine menée dans la ville de Tchibanga et
voir dans quelle mesure il était possible d'intégrer les outils
d'aménagement urbain dans une leçon de géographie en
classe de première.
Notre étude est divisée en deux parties. La
première partie est structurée en trois chapitres. Dans le
premier chapitre il était question pour nous de présenter
l'approche des notions de politique d'aménagement et aménagement
urbain. Deux notions bien distinctes qui ne se perçoivent pas
facilement. Dans le deuxième chapitre par contre nous avons
présentés le cadre institutionnel et juridique qui encadre les
opérations d'aménagement urbain. C'est ainsi que dans le
même ordre d'idée pour avons de manière exhaustive les
différents outils qui encadre les opérations d'aménagement
urbain au Gabon. Par ailleurs nous avons aussi présenté la
démarche méthodologique qui intervient dans le processus de
réalisation des deux principaux d'aménagement que sont le SDAU et
le POS. Les enseignants de rang magistral ont fustigé cette
méthodologie des experts qui élaborent des plans sans associer
les principaux bénéficiaires que sont les populations. C'est la
raison pour laquelle, nous pensons que l'aménagement participatif,
l'urbanisme participatif, sont la clé de développement des villes
africaines.
Notre deuxième partie qui a pour titre cadre
d'étude, états des lieux des politiques urbaines et proposition
d'introduction des outils d'aménagement urbain au lycée, scinder
en trois chapitres est le point vers lequel se focalise notre étude. Le
chapitre IV de notre document est dédié au cadre d'étude
de la ville de Tchibanga. Dans ce dernier, nous avons fait la
présentation du cadre physique et humain de la ville. Il s'en est suivi
dans le chapitre V de faire un diagnostic de l'urbanisation à Tchibanga.
A cet effet, nous ne nous sommes pas seulement focalisé sur les propos
des responsables de l'administration provinciale et de la collectivité
pour ne pas dire la mairie mais nous, nous sommes également
tournés vers les populations en leur administrant un questionnaire
relatif à leur vécu de l'espace.
Il en ressort que cette ville ne s'est doté qu'un seul
plan préliminaire d'urbanisme qui date des années 80.
Malgré cet état de fait, la ville de Tchibanga s'est
développée au fil des années sans planification urbaine.
Malgré l'existence d'une pluralité de textes dans l'arsenal
juridique en matière d'urbanisation au Gabon, Tchibanga qui est une
portion du territoire gabonais n'a bénéficié d'aucune
politique urbaine après les années 80. Le paysage urbain de
ladite présente un habitat très pittoresque qui allie trois types
d'habitats que sont colonial, traditionnel et moderne et le réseau
routier est constitué des voies bitumées et des voies no
bitumées qui ne possède pas pour la majorité des caniveaux
et qui sont envahies des hautes herbes.
Par ailleurs, bien qu'il soit presque banal, de constater
aujourd'hui que Tchibanga ne se porte pas très bien et que cela
résulte de l'absence de planification. Il faut aller plus loin dans la
réflexion et
-' 76 -'
identifier les principales embûches. Il est aussi vrai
que l'espace urbain ne laisse pas entrevoir quelques signes de saturation. Cela
ne peut rendre hypothétiques ou aléatoires d'éventuels
projets de réhabilitation, qu'ils ne sont pas des sources d'une raison
suffisante pour entretenir le laisser-faire. Certes, il n'est pas
évident de remédier à tous les problèmes de la
ville, mais il revient aux pouvoirs publics de réaliser les projets
urbains et à réaliser des plans d'urbanismes pour que l'on parle
de développement durable dans la ville de Tchibanga. Au Gabon comme le
soulignait ROGOMBE, l'absence d'études sur les villes secondaires
démontre le peu d'intérêt porté à cette
catégorie de villes. La Banque Mondiale par le biais de CN TIPPEE est
présente à Tchibanga dans le cadre du PDIL pour doter la ville de
deux outils d'aménagement qui sont : le SDAU et le PACQ.
Par ailleurs, le chapitre VI aborde l'analyse du curriculum de
la géographie. En effet, s'agissant du programme de géographie en
classe de première nous pensons que celui-ci doit être un document
officiel qui ne traduit pas le caractère sociologique et
économique. C'est à ce juste titre que nous pensons que le
programme de géographie en classe de première d'enseignement
général peut être modifié au gré de
l'évolution de la société car il n'a pas de durée
bien déterminée. Aussi, nous avons tout au long de notre
étude déploré que le programme utilisé actuellement
dans les lycées et collèges en histoire-géographie n'est
que le reflet de celui de 1993. C'est un programme qui est devenu
inadapté donc ne répond pas aux problématiques actuelles.
Nous pensons qu'en introduisant les outils d'aménagement (tels que le
SDAU, le POS, le PDAU, PAZ etc.) dans le contenu d'une leçon de
géographie en classe de 1ere, serait un gage de modernisation
du curriculum car l'aménagement du territoire participe au
développent durable. C'est ainsi que nous avons apporté cette
modeste contribution afin d'améliorer ledit programme et d'être en
phase avec les résolutions prises lors des assises des États
Généraux tenues à Libreville les 17 et 18 mai 2010.
--' 77 --'
Liste des illustrations
Liste des cartes
Carte 1: Carte de la commune de Tchibanga 36
Carte 2: Lotissement de Mavoundi
réalisé par RAMEZ en 2011 45
Carte 3: Lotissement de Pola
réalisé par RAMEZ en 2011 .46
Liste des tableaux
Tableau 1 : Liste des noms de quartiers et
leurs définitions dans le 1er arrondissement .....34
Tableau 2 : Liste des noms de quartiers et
leurs définitions dans le 2er arrondissement 35
Tableau 3 : Population de la commune de
Tchibanga en 2013 39
Tableau 4: Leçon sur l'urbanisation
dans le monde telle abordé dans le curricula d'histoire et
géographie d'enseignement général 64
Tableau 5: Effectif de l'échantillon
en fonction de l'établissement 66
Tableau 7 : Proposition d'un nouveau contenu
au programme de classe de première
d'enseignement générale 67
Liste des photos
Photo 1: Couverture du Schéma
préliminaire d'urbanisme de la ville de Tchibanga .41
Photo 2: Exemple de plan de situation dans un
lotissement 44
Photo 3: Bâtiment abritant la Direction
Provinciale de l'Habitat de l'urbanisme et du cadre de
vie 48
Photo 4: Equipe revenant d'une
opération de régularisation foncière 48
Photo 5 : Axe Bibora Minzanzala 51
Photo 6 : Axe carrefour Saint Joseph
carrefour commercial 51
Photo 7: Route non bitumée au quartier
Minzanzala 52
Photo 8: Intersection des voies non
bitumées 52
Photo 9: un engin lourd servant de casse pour
les pièces de rechange 53
Photo 10: Parc automobiles de la mairie 53
Photo 11: Maison en terre scellée avec
la boue 54
Photo 12 : Maison en terre scellée
avec la boue et crépis en ciment 54
Photo 13: Bâtiment colonial au
centre-ville 55
-' 78 -'
Photo 14: Bâtiment colonial abritant
des services publics (Tourisme, l'agriculture et
l'aménagement du territoire) 55
Photo 15: Habitat colonial mitoyen à
l'habitat moderne 55
Photo 16: Habitat de type moderne R+2 55
Photo 17: Un caniveau occupé par des
herbes (Carrefour commercial) 56
--' 79 --'
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terres domaniales, 33 pages.
Ordonnance n°002/PR/2017 du 27
février 2017 portant orientation de l'urbanisme en République
gabonaise.
Rapports
Assistance technique en Gestion Municipale volet plan
de renforcement de capacités des villes : commune de Tchibanga
: juillet 2018, 40 pages.
~ 81 ~
Contrat État-ville de Tchibanga, 8
pages.
~ 82 ~
Curricula d'histoire et de géographie des
lycées et collèges d'enseignement général,
édition 2010-2011, 98 pages.
Direction Générale des Statistiques (DGS).,
2010 : Annuaire statistique du Gabon, N°12, 235 pages.
Etats généraux de l'éducation, de la
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PAPSUT., 2001 : Déclaration de politique
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PAPSUT., 2001 : Déclaration de politique
urbaine (vol1) 18 pages.
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stratégie urbaine du Gabon, 31 pages.
Plan de Développement Local de la ville de Tchibanga
(2017-2021), février 2017, 98 pages.
--' 83 --'
Table des matières
Sommaire.
|
..i
|
Dédicace
|
iv
|
Remerciements
|
v
|
Sigles
|
vi
|
Résumé/Abstract
|
vii
|
INTRODUCTION GENERALE
|
1
|
1. Constats
|
2
|
2. Intérêt du sujet
|
.4
|
2.1. Intérêt scientifique
|
4
|
2.2. Intérêt pédagogique
|
5
|
3. Méthodologie
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5
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3.1. Recherche documentaire
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5
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3.2. Outils de collecte des données
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6
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3.3. Ensemble de personnes concernées
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.6
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3.4. Traitement des données
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.7
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4. Travaux antérieurs
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7
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5. Problématique
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9
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6. Hypothèses de recherche
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.10
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7. Limites et structure de l'étude
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11
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7.1. Limites
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.11
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7.2. Structure de l'étude
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.11
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PREMIERE PARTIE : Approche notionnelle des concepts,
cadre institutionnel et processus
d'élaboration des outils d'aménagement
urbain 12
CHAPITRE I. Approche notionnelles : politique
d'aménagent et aménagement urbain....14
1. Qu'est-ce que l'aménagement ? 15
1.1. Nature de l'aménagement 16
2. Politiques d'aménagement urbain 16
2.1. Projet urbain 16
~ 84 ~
3. Politiques urbaines au Gabon 17
CHAPITRE II : principaux cadre institutionnel,
juridique et les outils d'aménagement
urbain au Gabon 18
1. Historique, missions et organisation de la Direction
Générale de l'Urbanisme et des
Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 18
1.1. Historique de la D.G.U.A.F .18
1.2. Mission de la D.G.U.A.F 19
2. Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux
Topographiques et du Cadastre
(ANUTTC) 19
2.1. En matière d'urbanisme 20
2.2. En matière de topographie 20
2.3. En matière cadastrale 20
2.4. Sur le plan technique 21
3. Cadre juridique des opérations d'aménagement
urbain au Gabon 21
3.1. Analyse de l'attitude du législateur gabonais
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.22
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4. Outils d'aménagement urbain au Gabon
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.23
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4.1. Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme
(SDAU)
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23
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4.2. Plan d'occupation des sols
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.24
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4.3. Le plan directeur d'urbanisme (PDU)
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24
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4.4. Le plan de secteur
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25
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4.5. Plan d'aménagement de zone (PAZ)
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25
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CHAPITRE III : Processus d'élaboration des deux
principaux outils d'aménagent urbain :
le SDAU et le POS 26
1. Types de documents 26
1.1. Schéma Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme (SDAU) 26
1.2. Plan d'Occupation de Sols (P.O.S.) 27
2. Processus d'élaboration des documents 27
2.1. La problématique de l'urbanisme 27
-' 85 -'
2.2. Conception des Documents techniques 28
3. Gestion des documents 28
4. Analyse du processus d'élaboration 29
4.1. Limites dans la mise en place des outils de planification
30
DEUXIÈME PARTIE : Cadre physique de
l'étude, états des lieux des politiques urbaines et
proposition d'introduction des outils
d'aménagement urbain au lycée . 32
CHAPITRE IV : Déterminants physiques et humains
de l'aménagement de la ville de
Tchibanga
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.34
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1. Localisation et Présentation de la commune de Tchibanga
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34
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2. Déterminants physiques
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.37
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2.1. Relief
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37
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2.2. Climat
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37
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2.3. Hydrographie
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37
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2.4. Végétation
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37
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2.5. Sol
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38
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3. Déterminants humaines
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38
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3.1. Population de Tchibanga
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38
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3.2. Dynamismes démographiques
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39
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CHAPITRE V: États des lieux des politiques
urbaines et le paysage urbain de
Tchibanga
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40
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1. Diagnostic de l'urbanisme à Tchibanga
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40
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1.1. Essai de spatialisation de l'espace urbain de Tchibanga
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41
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2. Des entretiens avec les principaux acteurs dans l'occupation
de l'espace
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.42
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2.1. Entretien avec le directeur provincial du cadastre et de
l'urbanisme
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.42
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2.2. Entretien avec le premier adjoint au Maire
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49
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2.3. Relation entre les différents services chargés
de la gestion urbaine
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50
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3. Structuration de l'espace urbain à Tchibanga
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.50
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-' 86 -'
3.1. Voies urbaines
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51
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3.1.2. Voies bitumées
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51
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3.1.3. Voies en latérites
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.52
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3.2. Types d'habitats
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53
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3.2.1. Habitat de type traditionnel
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53
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3.2.2. Habitat de type colonial
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54
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3.2.3. Habitat de type moderne
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.55
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3.3. Problématique gestion des eaux pluviales
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56
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3.4. Résultats et interprétations de notre
enquête
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. 57
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4. Apport de la Banque mondiale pour doter la ville des outils de
planification spatial.............59
4.1.Élaboration d'un Schéma Directeur
d'Aménagement Urbain (SDAU)
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.59
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4.2. Élaboration des Plans d'Amélioration
Concertés de Quartiers (PACQ)
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60
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4.3. Introduction du contrat Etat-ville de Tchibanga
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60
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CHAPITRE VI : Analyse de la leçon portant sur
l'urbanisation dans le monde et proposition d'introduction des outils
d'aménagement urbain dans le contenu d'une leçon de
géographie en classe de première
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.62
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1. Analyse d'une partie du contenu du curriculum de
géographie
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62
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1.2. L'urbanisation et ses conséquences
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65
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2. Champs d'investigation de notre étude
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65
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2.1. Population cible
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65
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3. Présentation et interprétation des
résultats de notre enquête
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66
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3.1. Présentation des résultats
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66
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3.2. Interprétation des résultats de notre
enquête
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67
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4. Pour une géographie scolaire plus efficace dans les
lycées
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69
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4.1. Proposition d'un nouveau contenu de cours
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.70
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CONCLUSION GÉNÉRALE
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74
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Liste des illustrations
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. 77
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BIBLIOGRAPHIE
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79
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ANNEXES
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87
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ANNEXES
~ 87 ~
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