1.1.4.2 Facteurs physiques
a) Relief
Certains types de relief provoquent l'apparition de
tourbillons d'air entraînant une mauvaise dispersion des polluants
atmosphériques.
La présence d'une vallée est
généralement défavorable à la dispersion des
polluants. Les couches d'air froid, plus denses s'accumulent dans le fond des
vallées déterminant un gradient de températures anormales
et la formation de brouillards. Les polluants ont alors tendance à
s'accumuler dans le fond de la vallée. Par contre, la présence
d'une vallée dans une plaine peut favoriser la dispersion des polluants
par suite des vents qui naissent entre la vallée et la plaine (brise de
vallée) et entre le fond et le sommet de la vallée (brise de
pente). Ces brises sont dues aux différences de température
existant entre les diverses zones (Diaf et Bouchaour, 2003).
b) Bâtiments
La structure de la ville est un facteur essentiel de la
particularité climatique du milieu urbain. Les rues et les hautes parois
verticales peuvent être considérées comme de
véritables pièges radiatifs parfois surnommés «
canyons urbains ». Certaines études ont prouvé que ces
canyons urbains retenaient les polluants atmosphériques au sein de la
ville et de ce fait augmentaient la concentration de ces derniers dans
l'agglomération urbaine (Britter and Hanna, 2003 in Zhou et Levy, 2007).
Les matériaux de construction sont soumis à un rayonnement
important qui contribue à augmenter l'énergie stockée dans
le bâti. Ainsi le cadre bâti stocke durant la journée une
importante quantité de chaleur qui sera restituée à la
basse atmosphère durant la nuit. Ce phénomène freine le
refroidissement nocturne comparativement à la campagne environnante
où il y a peu de stock de chaleur.
c) Végétation
La présence de la végétation diminue
l'intensité de turbulence, ce qui minimise la dilution des polluants
émis dans la rue et augmente les concentrations de CO et de
NOx par accumulation sous le niveau des arbres et au niveau des
piétons (INRA, 2015)
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Figure 2. La dispersion de
polluants par la végétation (Garrec, 2019). 1.1.5.
Différentes échelles de la pollution
La pollution de l'air n'a pas de barrière. Ainsi,
certains polluants atmosphériques dont la durée de vie est
élevée, peuvent migrer loin de leurs sources d'émission en
interférant à différentes échelles spatiales. C'est
pour cette raison que lors de la classification des phénomènes de
pollution, il faut faire référence à l'échelle
d'étude. Souvent on se limite à trois niveaux d'échelles :
locale, régionale et globale (Chang et al., 2000 ; Elichegaray
et al., 2010 ; Monks et al., 2009 ; Ramanathan et Feng,
2009). La figure ci-dessous nous montre les différentes échelles
de pollution.
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Figure 3. Différentes
échelles de la pollution (Chang et al., 2000).
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