Introduction
Le Mali est un pays dont les revenus reposent en grandes
parties sur les activités du secteur primaire. Il occupe un rang
considérable en Afrique à travers ses productions agricoles et
pastorales. Premier producteur de coton en Afrique avec le concours inlassable
de la Compagnie Malienne du Développement Textile dont les trois
millions de producteurs ont fait une réalisation de plus de 700.000
tonnes lors de la campagne 2018 (CMDT, 2018). Le plus grand pays
d'élevage de l'Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) avec 7,8 millions de bovins, 22 millions d'ovins et caprins.
Troisième pays exportateur de cheptel en Afrique vers les pays comme la
Cote d'Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso, le Ghana et le
Niger1. L'élevage occupe une place incontournable dans le
développement économique et social avec environ 12% du PIB et
représente 25 à 30% de la production rurale (API Sikasso, 2018).
Le potentiel d'exportation de cette filière est estimé à
977 003 548,55 € (636 milliards de FCFA). L'installation de fabrique
d'articles en cuir et en peau est d'une production estimée à 3
500 000 peaux d'ovins et de caprins et à plus de 500 000 peaux de bovins
par an (API Sikasso, 2018). Ces peaux sont exportées vers les pays de
l'Europe comme l'Espagne, l'Italie et la France. Dans la sous-région,
les exportations sont dirigées vers la Côte d'Ivoire, le Ghana, la
Sierra Léone et le Nigeria. L'élevage est la principale source de
revenu pour plus de 30% de la population rurale (CSA, 2011).
De ces progrès considérables, on remarque que le
rôle des ruminants dans l'approvisionnement des petits exploitants en
espèce, en nourriture (lait et viande) et en facteurs de production
(puissance de traction, fumure) est limité à cause de la
faiblesse de la productivité du cheptel et les contraintes liées
à la commercialisation2. Aussi, des pertes de
productivités et de commercialisations dues aux maladies demeurent
élevées au Mali. Le Pradère rapporte qu'en 2007, 540 000
têtes de bovins et 3,4 à 5,2 millions de petits ruminants sont
morts, entraînant une perte de 135 millions de dollars (78 975 000 000
FCFA), soit 20% du PIB du secteur. Des études antérieures
approfondies menées par l'Institut International de Recherche en Elevage
(ILRI), le Centre International d'Elevage en Afrique (ILCA) et (Wilson, en
1986) au centre du Mali, ont estimé les taux d'avortements à 3,3%
pour toutes les mises basses et le nombre total de décès à
31,6% chez les bovins âgés de 4 ans. Les taux de croissance sont
lents et les poids à
1 Agence pour la Promotion de l'Investissement
(API) Sikasso, 2018 ;
2 Document projet FTF-MLTSP ILRI, 2015
13
la maturité ne sont pas atteints avant l'âge de 5
ans. Des pertes de poids surviennent chaque année pendant la saison
sèche même chez les sujets jeunes.
En tenant compte de ces aspects, ILRI a initié en
janvier 2016 le projet intitulé « Projet de diffusion à
grande échelles des technologies de l'élevage au Mali Feed The
Future Mali Livestock Technologies Scaling Program (FTF-MLTSP)) dans les
régions de Sikasso, Tombouctou et Mopti » qui prendra fin en
décembre 2019, financé par l'Agence Internationale de
Développement des Etats Unis (USAID/Mali).
Au regard de l'importance de la dimension nationale de ce
projet sur le développement économique du monde rural, il sera
question de mener une étude sur l'une des activités de ce projet
d'où le choix du thème : « Evaluation des activités
de facilitation d'accès aux crédits des institutions
financières du projet d'élevage de l'ILRI en région de
Sikasso dans les communes de Natien et de Farakala».
La démarche adoptée pour mener à bien cette
étude se structure comme suit :
La description de la méthodologie (Chapitre 1), ensuite
s'enchaine une recherche théorique (Chapitre 2), la présentation
de l'ILRI et du projet FTF-MLTSP (Chapitre 3), résultats et discussions
(chapitre 4) et perspectives à la suite des analyses de résultats
(Chapitre 5).
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