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Comparaison entre les forêts tropicales adultes et les forêts secondaires de l'axe impfondo-dongou, département de la Likouala, république du Congo.


par Saint Fédriche NDZAI
Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville - Master de recherche en gestion durable des forêts 2020
  

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3-2-5- Les teneurs d'azote, de phosphore et la granulométrie du sol

Les moyennes des teneurs en azote sont plus fortes dans les forêts adultes que dans les forêts secondaires. Elles sont de 0,62#177;0,54 % dans la forêt inondée à Guibourtia et de 0,36#177;0,15 % dans la forêt inondable à Lophira et faibles dans la forêt secondaire à Musanga. Cette augmentation du taux d'azote dans ces types de forêts est due certainement par la présence des espèces forestières appartenant à la famille des Légumineuses ou Fabaceae. L'analyse floristique de cette même étude révèle que, l'espèce Guibourtia demeusei (Fabaceae-Caesalpinioideae) est la plus dominante et abondante dans la forêt à Guibourtia. Dans la forêt inondable, on observe l'abondance de l'espèce Dialium pachyphyllum (Fabaceae-Caesalpinioideae). En revanche, dans les sols forestiers naturels, la teneur en azote est plus élevée. La composition chimique de l'azote organique du sol dépend fortement des sources d'origine, du type de sol et des pratiques agricoles. Simon (2014) stipule que, certains arbres ne se limitent pas qu'aux symbioses mycorhiziennes. Leurs racines forment des renflements, appelés nodosités, qui peuvent mesurer quelques millimètres à plusieurs centimètres. Ces nodosités sont peuplées de bactéries qui fixent l'azote atmosphérique en une forme organique assimilable par l'arbre.

Le taux de phosphore le plus élevé est obtenu dans la FAL (0,06#177;0,04 %) et la FAG (0,04#177;0,01 %) et moins faible dans les forêts secondaires. Cette différence est due certainement par les activités anthropiques de ces forêts. Harrison (1987) montre que le phosphore varie selon les sols et leur type d'utilisation. La mise en culture des sols et l'apport de fertilisants augmentent les pertes en phosphore quand les conditions hydrologiques sont favorables (Haygarth et Jarvis, 1999). La proportion du phosphore dans le sol varie au cours de la pédogenèse. Elle est très faible lorsque la roche mère commence à s'altérer, puis au fur et à mesure que le sol se développe elle prend de plus en plus de l'importance pour atteindre un maximum et diminuer enfin dans les sols très fortement altérés (Syers et Curtin, 1989). Sur des échelles de temps plus courtes, le phosphore diminue lorsqu'un sol est mis en culture sans apport d'engrais phosphaté, mais il augmente lorsque le sol reçoit des quantités importantes de matières organiques sur de longue périodes et quand le sol cultivé retourne sous forme de prairie ou de jachère (Condron et al., 1990 ; Dalal, 1977). Williams et Anderson (1968) montrent que la concentration en phosphore augmente lorsque la matière organique s'accumule dans les sols et diminue lorsque les sols sont mis en culture. Une bonne teneur en phosphore favorise la division racinaire (Simon, 2014). Cependant, une carence en phosphore favorise une diminution de la photosynthèse (Rausch et Bucher, 2002).

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Les teneurs en carbone sont plus élevées dans les forêts adultes que dans les forêts secondaires. Pour Batjes (1996), une grande variation des teneurs en carbone organique relativement aux types de sol. La teneur du sol en carbone dépend des principaux facteurs à long terme de la formation du sol, mais elle peut être fortement modifiée, dégradée ou améliorée par les changements d'utilisation du sol et la gestion du sol (FAO, 2002).

L'analyse des résultats de cette étude montre que les teneurs moyennes en argile sont plus élevées dans la FAC (0,91#177;0,39 %) et de la FAL (0,67#177;0,52 %) et moins élevées dans la FAG (0,37#177;0,40 %). Les teneurs moyennes en limon les plus élev ées sont obtenues dans la FSMu (4,14#177;3,82 %) et moins élevées dans la FAG et dans la FSMa. Par contre, les teneurs en sable sont plus élevées dans la FSMa (8,80#177;0,86 %) et à FSMu (8,08#177;2,41 %). Les études de Volkoff et al. (1999) ; Banville (2009) ont permis de constater que les stocks de carbone les plus bas correspondent toujours aux classes texturales les plus sableuses. Ce qui correspond bien avec nos résultats du carbone du sol dont les stocks les plus bas sont obtenus dans les forêts secondaires. L'analyse de ces teneurs en azote, en phosphore et en carbone montre bien la différence entre les forêts adultes et les forêts secondaires.

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