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Savoirs locaux et nouvelles initiatives pour la gestion des ressources naturelles dans la communauté rurale de Madina Ndiathbe (département de Podor).


par Aliou WANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - DEA (Diplome d'étude approfondie) en Géographie 2009
  

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II. LES PRATIQUES MODERNES LIEES A L'ELEVAGE ET A LA RESTAURATION DU MILIEU

Elevage et végétation sont intimement liés dans la CR de Madina, dans la mesure où les forêts constituent les zones de pâturages naturelles. Les pratiques modernes tentent de développer l'élevage ainsi que la restauration du milieu.

2.1 L'utilisation des connaissances modernes pour la gestion de l'élevage L'élevage de type intensif fondé sur des pratiques modernes se développe timidement dans la CR. Il est faciliter par les infrastructures de gestion comme :

- Les forages dans le Diéri et les parcs de vaccination

On a cinq forages dans la zone Diéri à vocation d'élevage dont l'objectif est d'assurer un élevage de type intensif par la sédentarisation des éleveurs (photo 4 et 5)

Photo 4 : Forage de Bano et infrastructures annexes Photo 5 : Concentration des populations autour

d'un puits à Bano

Ce forage à Bano remplacé par le puits depuis sa panne, polarise 21 villages dans le Diéri et limite le déplacement des animaux. Il oblige les éleveurs à faire des activités parallèles.

Par ailleurs, les deux parcs de vaccination de la CR dont un dans le Diéri à Bano (photo 6) et l'autre dans le Walo à Cas-Cas (photo 7) sont des zones de polarisation de l'élevage.

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Photo 6 : parc de vaccination de Bano Photo 7 : parc de vaccination de Cas-Cas

Des connaissances scientifiques sont utilisées pour soigner les animaux au niveau des parcs. En effet, chaque année, le chef de poste vétérinaire (CPV) organise des séances de vaccination au niveau de ces parcs. Le bétail est généralement vacciné contre la dermatose modulaire et le bouthilisme pour les bovins, la pasteurelose et la diarrhée ovine pour les petits ruminants. Les équins et la volaille sont rarement immunisés.

Toutefois, selon le CPV, les éleveurs ne se manifestent que quand leurs animaux sont sévèrement touchés par les maladies.

- L'insémination artificielle

On l'appelle également le mélange de races en vue d'augmenter la production laitière et la viande. C'est une technique qui se développe lentement dans la CR en raison de la réticence des éleveurs. En effet, l'opération débute par le recensement des participants au programme que le CPV effectue pour opérer une sélection des vaches aptes. Elle se déroule en deux phases : une période de pause virale où l'injection de dormeur est appliquée et une seconde où l'insémination proprement dite est réalisée.

Ainsi, des semences issues de races étrangères (le Montbéliard, le Guzéra, le Holstein et la Normande) sont ensemencées sur la variété locale. Le diagnostic (qui s'effectue après 3 mois) a révélé des résultats positifs.

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2.3 Les actions de restauration du milieu

Conscient de l'intérêt que représentent les ressources végétales dans la gestion du milieu au niveau de la CR, les populations riveraines font des pratiques modernes qui sont une illustration de l'appropriation des démarches de la foresterie rurale.

2.3.1 Le reboisement

Il est pratiqué dans le CR en réaction contre la dégradation des sols et surtout des ressources végétales. Nous avons deux pépinières (Mboumba et Aéré lao) qui fournissent aux populations l'essentiel des essences plantées dont trois formes se singularisent :

- Les haies vives : elles sont reboisées par les GPF et les GIE de riziculture. Cette pratique permet un quadrillage de l'espace cultivé et délimité les chemins de circulation du bétail (la divagation) tout en brisant la vitesse du vent. Ainsi, deux essences (Prosopis juliflora, Eucalyptus camaldulensis) sont utilisées et représentent une source importante de bois communautaire et de protection des cultures.

- Le reboisement des rues et des axes routiers : c'est une nouvelle pratique initié par le RIAD qui travaille avec les associations de développement villageois. Une ligne qui suit l'axe routier, de Cas-Cas à Souballo Mboumba a été reboisée. Le bilan a été réalisé cette année avec des résultats satisfaisants.

- Le reboisement individuel : le GPF de Cas-Cas13 pratique se système sous forme d'un parrainage d'arbres très efficace car assurant l'entretien et le suivi. Le reboisement des arbres fruitiers dans les maisons est très courant. Par ailleurs, les vergers individuels offrent une meilleur illustration de ce type de reboisement d'autant plus que le code forestier revisité en 1993 fait des populations des propriétaires de plantations.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote