II. LES PRATIQUES MODERNES LIEES A L'ELEVAGE ET A LA
RESTAURATION DU MILIEU
Elevage et végétation sont intimement
liés dans la CR de Madina, dans la mesure où les forêts
constituent les zones de pâturages naturelles. Les pratiques modernes
tentent de développer l'élevage ainsi que la restauration du
milieu.
2.1 L'utilisation des connaissances modernes pour la
gestion de l'élevage L'élevage de type intensif
fondé sur des pratiques modernes se développe timidement dans la
CR. Il est faciliter par les infrastructures de gestion comme :
- Les forages dans le Diéri et les parcs de vaccination
On a cinq forages dans la zone Diéri à vocation
d'élevage dont l'objectif est d'assurer un élevage de type
intensif par la sédentarisation des éleveurs (photo 4 et 5)
Photo 4 : Forage de Bano et infrastructures
annexes Photo 5 : Concentration des populations autour
d'un puits à Bano
Ce forage à Bano remplacé par le puits depuis sa
panne, polarise 21 villages dans le Diéri et limite le
déplacement des animaux. Il oblige les éleveurs à faire
des activités parallèles.
Par ailleurs, les deux parcs de vaccination de la CR dont un dans
le Diéri à Bano (photo 6) et l'autre dans le Walo à
Cas-Cas (photo 7) sont des zones de polarisation de l'élevage.
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Photo 6 : parc de vaccination de Bano Photo
7 : parc de vaccination de Cas-Cas
Des connaissances scientifiques sont utilisées pour
soigner les animaux au niveau des parcs. En effet, chaque année, le chef
de poste vétérinaire (CPV) organise des séances de
vaccination au niveau de ces parcs. Le bétail est
généralement vacciné contre la dermatose modulaire et le
bouthilisme pour les bovins, la pasteurelose et la diarrhée ovine pour
les petits ruminants. Les équins et la volaille sont rarement
immunisés.
Toutefois, selon le CPV, les éleveurs ne se manifestent
que quand leurs animaux sont sévèrement touchés par les
maladies.
- L'insémination artificielle
On l'appelle également le mélange de races en
vue d'augmenter la production laitière et la viande. C'est une technique
qui se développe lentement dans la CR en raison de la réticence
des éleveurs. En effet, l'opération débute par le
recensement des participants au programme que le CPV effectue pour
opérer une sélection des vaches aptes. Elle se déroule en
deux phases : une période de pause virale où l'injection de
dormeur est appliquée et une seconde où l'insémination
proprement dite est réalisée.
Ainsi, des semences issues de races étrangères
(le Montbéliard, le Guzéra, le Holstein et la Normande) sont
ensemencées sur la variété locale. Le diagnostic (qui
s'effectue après 3 mois) a révélé des
résultats positifs.
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2.3 Les actions de restauration du milieu
Conscient de l'intérêt que représentent
les ressources végétales dans la gestion du milieu au niveau de
la CR, les populations riveraines font des pratiques modernes qui sont une
illustration de l'appropriation des démarches de la foresterie
rurale.
2.3.1 Le reboisement
Il est pratiqué dans le CR en réaction contre la
dégradation des sols et surtout des ressources végétales.
Nous avons deux pépinières (Mboumba et Aéré lao)
qui fournissent aux populations l'essentiel des essences plantées dont
trois formes se singularisent :
- Les haies vives : elles sont reboisées par les GPF et
les GIE de riziculture. Cette pratique permet un quadrillage de l'espace
cultivé et délimité les chemins de circulation du
bétail (la divagation) tout en brisant la vitesse du vent. Ainsi, deux
essences (Prosopis juliflora, Eucalyptus camaldulensis) sont
utilisées et représentent une source importante de bois
communautaire et de protection des cultures.
- Le reboisement des rues et des axes routiers : c'est une
nouvelle pratique initié par le RIAD qui travaille avec les associations
de développement villageois. Une ligne qui suit l'axe routier, de
Cas-Cas à Souballo Mboumba a été reboisée. Le bilan
a été réalisé cette année avec des
résultats satisfaisants.
- Le reboisement individuel : le GPF de Cas-Cas13
pratique se système sous forme d'un parrainage d'arbres très
efficace car assurant l'entretien et le suivi. Le reboisement des arbres
fruitiers dans les maisons est très courant. Par ailleurs, les vergers
individuels offrent une meilleur illustration de ce type de reboisement
d'autant plus que le code forestier revisité en 1993 fait des
populations des propriétaires de plantations.
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