CHAPITRE II : LES NOUVELLES INITIATIVES D'EXPLOITATION
DES RESSOURCES NATURELLES
La CR de Madina Ndiathbé est un champ où
s'appliquent des connaissances locales qui ont permis à la population
d'exploiter les ressources naturelles d'une manière durable, permettant
des systèmes de production des agriculteurs, pécheurs et pasteurs
de s'articuler entre eux et de former la mise en valeur du terroir.
Cependant, les années de sécheresses
imposèrent de nouvelles stratégies orientées vers les
aménagements hydroagricoles. Et du même coup, des pratiques
modernes sont initiées dans le secteur de l'élevage pour
stabiliser la filière tel que la pisciculture pour apporter une
alternative aux pécheurs et les activités de reboisement pour
reverdir le milieu. Ces connaissances scientifiques méritent
d'être caractériser.
I. LES PRATIQUES AGRICOLES MODERNES ET LES ACTIONS DE
GESTION DES TERRES
Elles sont pour la plupart l'oeuvre de groupement paysan
organisé autour d'un GTE, des ONG et autres partenaires ou structures
d'encadrement dans le cadre du développement rural.
1.1 Les pratiques agricoles modernes
Elles tournent autour de l'irrigation dont la
sécheresse des années 1970, qui a dévasté les
cultures pluviales, fortement rétrécie les surfaces cultivables
en décrue, éliminé le cheptel et les ressources
halieutiques, a été le prétexte majeur. « Les
cultures irriguées sont ainsi pour les paysans de la zone la seule
activité possible » (Adams, 2000)11.
Ainsi, depuis 1980 les aménagements hydroagricoles se
sont insérés dans le système traditionnel dont ils ont
fini de devenir le monopôle.
- les périmètres irrigués villageois
(PIV)
Ce sont des aménagements sommaires
réalisé par la SAED pour aider les populations à recouvrir
leur autosuffisance alimentaire et sécuriser la production
vivrière. Cette culture irriguée à petite échelle
s'est effectuée sur la base de connaissances scientifiques
avérées. On utilise la technique d'exhaure grâce à
un groupe motopompe (GMP) installé sur le plan d'eau à
proximité de la berge. Le périmètre aménagé
est situé sur le bourrelet de berge. Ensuite, un
11 Adams Adrian, 2000 : « Quel avenir pour la
vallée » IIED 108 pages
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réseau hydraulique est réalisé à
la main mais le plus souvent par tracteur après dessouchage et
terrassement, puis on fait le coulage en béton ou en ciment des petits
ouvrages. Le schéma de base d'un périmètre (PIV) illustre
cette technique.
Figure : Schéma de base d'un
périmètre irrigué (PIV)
Ainsi, c'est la SAED qui a initié à cette
population ces différents procédés scientifiques :
préparation du sol, planage manuel ou tracteur, semis, repiquage,
utilisation de l'engrais, suivi et contrôle, fauchaison, battage et
acheminement des récoltes.
- Le maraichage
Il est pratiqué par les groupements de promotion
féminine (GPF) .Tous les villages enquêtés ont leur jardin
des femmes dont les parcelles qui tournent autour de 5 ares, sont
attribuées uniquement aux femmes mariées. De nos jours, les
cultures maraichères sont étroitement liées à la
culture principale du riz. Elles partagent les mêmes réseaux
d'irrigation, elles le suivent dans le calendrier cultural. Elles
bénéficient surtout les mêmes engrais et les mêmes
pesticides et impliquent en générale les mêmes
organisations paysans.
- Le jardinage
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De petits jardins destinés à couvrir les besoins
en produits frais de la CR sont initiés. La plupart des
périmètres irrigués privés se sont
développées dans ces conditions. Actuellement, beaucoup de
famille s'organisent pour travailler leur terre sous cette nouvelle forme. Les
agriculteurs cherchent à diversifier leur production et de plus en plus
à spécialiser leurs parcelles. A l'exemple du GIE privé
« Mbamtaré hakkundé majé » qui a
travaillé pendant quelques années avec la SODEFITEX à
Dounguel
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