REPUBLIQUE DEMOCRATIAQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR DE MANAGEMENT
ISM-BUKAVU
PROGRAMME « ISM »INTER-AFRICA B.P:
2116/BUKAVU
DEPARTEMENT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE DEVELOPPEMENT
CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES DES ETUDIANTS
DE LA VILLE DE BUKAVU EN MATIERE D'INTERRUPTION VOLONTAIRE DE LA
GROSSESSE.
CAS DES INSTITUTIONS D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
DU
SECTEUR PUBLIC.
Présentés par : KABUNDI SANGO
Elysée
Travail de Fin d'étude présenté
en vue de l'obtention du diplôme de licencié en Sciences et
Techniques de Développement.
Option : Développement Communautaire
Orientation : Santé Communautaire
Directeur : CT MUKUNDA MULONDANI Benjamin M.P.H,
Economiste de la santé Encadreur : Ass. BAHIZIRE MATERANYA
Année académique 2019-2020
Dédicace
A mon épouse POMPO NYEMBO Mamy
Les mots me manquent pour qualifier l'épouse que tu as
été et continue à représenter pour moi.
Voilà tu es récompensée pour toutes ces années
d'abnégations soutenues. Merci pour tous ces efforts afin que je deviens
aujourd'hui par la force de ta volonté et de ton courage ce que je suis,
cette volonté de réussir, je te le dois. Je veux que tu
reçoives en ce travail, la reconnaissance de tant d'espoir et de la
confiance que tu as placée en moi. Que l'Eternel le tout Puissant te
comble et m'accorde la grâce de te faire bénéficier autant
que possible du fruit de ce travail.
Amour infini et longue vie à toi.
II
Remerciements
A Dieu tout Puissant, sans lui ce travail ne serait jamais une
réalité
Au corps académique de L'ISM/Bukavu, pour avoir
organisé ce cycle dans notre milieu et les enseignements scientifiques
reçus à l'ISM.
Aux personnes qui jugent ce travail aujourd'hui et à ceux
qui l'ont rendu possible hier.
Au CT MUKUNDA MULONDANI Benjamin (M.P.H, Economiste de la
santé) et l'Assistant BAHIZIRE MATERANYA Ghislain. Vous nous avez fait
honneur de diriger ce travail. Merci pour votre aide, votre rigueur (parfois
décourageante pour les étudiants que nous fûmes !), votre
soutien tout au long de sa réalisation. De ce projet, vous avez
planté la graine, nous l'avons fait germer et pousser, vous en avez
été le tuteur. Vous fertilisez à présent son sol
afin qu'il grandisse encore et que nous puissions en goûter un jour les
fruits. Merci de votre investissement auprès de tous les
étudiants de l'ISM qui partagent avec nous la passion de la santé
communautaire.
A tous les personnels des établissements d'enseignement
supérieur du secteur public de la ville de Bukavu, Merci pour votre
participation et votre enthousiasme, merci pour vos témoignages et leur
sincérité. Nous espérons que vous accorderez à nos
successeurs un accueil aussi chaleureux que celui que nous avons reçu.
Nous espérons qu'à terme, notre travail vous aidera à
assurer cette tâche difficile mais au combien primordiale qu'est
l'éducation à la santé sexuelle et reproductive de nos
jeunes frères.
A mes Parents, merci d'avoir su m'apprendre à toujours
donner le meilleur de moi-même.
A mes camarades de promotion : Sinzi, Marina, Justin, Jules,
Raymon, Joseph et Apollinaire, merci pour tous les moments passé
ensemble.
Un « merci tout spécial à ma famille »
pour sa patience, ses sacrifices et son appui tout au long de ces années
de formation. A mes enfant : MAUA KABUNDI Jeanne, SANGO KABUNDI Médard,
NYEMBO KABUNDI Joys, NZALIZA KABUNDI Glodie et KABUNDI WA KABUNDI David.
A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin
à la réalisation de ce travail.
III
Sigles et abréviations
A
ASR: Avortement Sans Risque 4
C
CEPED: Centre population et développement (CEPED) 3
D
DDR: Date de Dernières règles 4
E
EDS: Enquête sur la Démographie et de Santé
1
G
GND: Grossesses Non désirées 10
I
ISAM : Institut Supérieur d'Art et Métier 19
ISC : Institut Spérieur de Commerce 19
ISDR : Institut Supérieur de Développement Rural
19
ISP : Institut Superieur Pédagogique 19
ISPT : Institut Supérieur de Pédagogie et
Technique Applique 19
ISTM : Institut Supérieur de Technique Médicale
19
L
ISM : Institut Supérieur de management 3
IVG : Interruption volontaire de grossesse 2
M
COVID-19 Maladie de corona virus 14
MSF: Médecins Sans Frontières 9
IV
O
ODD: Objectifs de Développement Durables 1
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement 1
OMS: Organisation Mondiale de la Santé 1
ONG: Organisation Non Gouvernementale 1
R
RDC: République Démocratique du Congo 1
S
SA: semaine d'aménorrhée, 4
SSR : Santé Sexuelle et Réproductive 22
U
UOB: Université Officielle de Bukavu 19
V
VS: Violence Sexuelle. 10
V
Liste des tableaux et graphiques
Tableau 1: Répartition de l'échantillon par
grappe (Institution universitaire) 19
Tableau 2: Caractéristique sociodémographique
des enquêtés 23
Tableau 3: Calcul du score de bonne connaissance 26
Tableau 4: Calcul du score des bonnes attitudes 28
Tableau 5: Calcul du score de bonnes pratiques 29
II.6.Tableau 6: Régression logistique (Facteurs de
risque) 31
Diagramme 1: Distribution des enquêtés selon
l'utilisation de la contraception lors du premier
rapport sexuelle 25
Diagramme 2: Distribution des répondants selon la
meilleure source d'information sur l'IVG 26
Diagramme 3: Distribution des connaissances des
étudiants en rapport avec l'IVG 27
Diagramme 4: Distributions des attitudes 29
Diagramme 5: Distribution du niveau des pratiques 30
VI
Table des matières
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
SIGLES ET ABREVIATIONS III
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES V
TABLE DES MATIERES VI
RESUME VII
ABSTRACT VIII
I. INTRODUCTION 1
I.1. Problématique 1
I.2. Revue de la littérature 4
I.2.1. Considérations théoriques 4
I.2.2. Principaux résultats des études
antérieures sur le sujet 7
I.3. Question de recherche 11
I.4. Hypothèse de la recherche 11
I.5. Cadre logique 12
I.6. Objectifs 13
I.7. Intérêt du sujet (Personnel,
académique, scientifique) 13
CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES 15
1.1. Description de la ville de Bukavu 15
1.1.1. Historique et Création de la ville de Bukavu
15
1.1.2. Données géographiques de la ville de
Bukavu 15
1.1.3. Situation Sanitaire 16
1.2.4. L'éducation dans la ville de Bukavu 17
1.2. Type d'étude 17
1.3. Méthodologie 17
1.4. Période d'étude 18
1.5. Echantillonnage 18
1.6. Critères d'inclusion et de non inclusion 19
1.7. Techniques de collecte des données 19
CHAPITRE II : PRESENTATION DES RESULTATS 23
DISCUSSION 33
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 36
BIBLIOGRAPHIE 38
ANNEXES 40
VII
Résumé
Dans la majorité des pays d'Afrique, l'interruption
volontaire de grossesse (IVG) est soumise à des conditions tellement
strictes que l'avortement clandestin demeure la règle, avec toutes les
conséquences dramatiques sur la santé publique que cela implique.
C'est pourquoi, nous avons voulus menés une étude sur la
connaissance, attitudes et pratiques des IVG auprès des étudiants
des institutions d'enseignement supérieur du secteur public de la ville
de Bukavu au Sud Kivu en RDC.
Cette étude avait comme objectif de contribuer à
l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive chez les
étudiants en évaluant leur niveau de connaissance, attitude et
pratique en matière d'IVG. De type transversal, elle a inclus 384
étudiants des institutions d'enseignement supérieur du secteur
public de la ville de Bukavu pendant une période d'une année
civile.
Généralement, la plupart des étudiants
inclus dans l'étude furent d'UOB (32,3%), suivi de ceux ISP (20,1%),
d'ISTM (19,3%), ISDR (14,6%), ISC (11,5%), ISAM (1,8%) et ISPT (0,5%). Ils
étaient en majorité du cycle de graduat, (plus de 60%) avec un
état civil célibataire (94,53%). les filles représentent
53,39% et les garçons 46,61%. La plupart est âgé entre 20
à 25 ans (72,1%).
Notons ensuite qu'en moyenne, 24,93% des étudiants ont
une bonne connaissance en matière d'IVG ; 31,81% ont une bonne attitude
en matière d'IVG et 19,77% ont une bonne pratique en matière
d'IVG. Mais ces résultats obtenus sont inférieurs à 50%.
Cela revient à dire que les étudiants des institutions
d'enseignements supérieurs du secteur public de la ville de Bukavu ont
une mauvaise connaissance, attitude et pratique en matière d'IVG. Enfin,
certains facteurs ont été associés de manière
significative à la connaissance, attitude et pratique des jeunes sur les
IVG :
La connaissance des étudiants sur les IVG
dépendent significativement de l'âge , du niveau d'étude ,
de l'état civil , du niveau d'étude des parents , de la
profession de la mère , de la religion des parents , de la vulgarisation
de l'éducation sexuelle dans les institutions , du dialogue en
matière de la SSR entre parents et enfants , de la connaissance d'un
enseignant formé en matière d'IVG et l'implication des
autorités en matière d'IVG (p<0,05). Les attitudes des
étudiants sur les IVG dépendent significativement de l'âge,
du niveau d'étude, de l'état civil, du niveau d'étude du
père, de la religion des parents, du fait que les IVG est parler
ouvertement dans les églises, de la vulgarisation de l'éducation
sexuelle dans les institutions, de la connaissance d'un enseignant formé
en matière d'IVG et de l'implication des autorités en
matière d'IVG (p<0,05). La pratique en matière d'IVG
dépend de l'âge, du sexe, de la religion, du niveau d'étude
de la mère, de la profession du père, de la religion des parents,
du fait que les IVG soient parlé ouvertement dans les églises, de
la connaissance du comportement à risque, de la mauvaise connaissance et
pratique (p< 0.05).
Mot clé : Connaissance - attitude - pratique -
IVG - Etudiants - Bukavu - Sud Kivu - ROC - Priorité.
VIII
Abstract
In the majority of African countries, voluntary interruption
of pregnancy (abortion) is subject to such strict conditions that clandestine
abortion remains the rule, with all the dramatic public health consequences
that this implies. This is why we wanted to conduct a study on the knowledge,
attitudes and practices of abortion among students in public sector higher
education institutions in the city of Bukavu in South Kivu, DRC.
The objective of this study was to contribute to the
improvement of sexual and reproductive health among students by assessing their
level of knowledge, attitudes and practices regarding abortion.
As a cross-cutting project, it included 384 students from
public sector higher education institutions in the city of Bukavu for a period
of one calendar year.
Generally most of the students included in the study were from
UOB (32.3%), followed by those from ISP (20.1%), ISTM (19.3%), ISDR (14.6%),
ISC (11.5%), ISAM (1.8%) and ISPT (0.5%). They were mostly from the graduation
cycle, (more than 60%) with a single marital status (94.53%). Girls represent
53.39% and boys 46.61%. Most of them were between 20 and 25 years old
(72.1%).
Next, it should be noted that, on average, 24,93% of students
have a good knowledge of abortion; 31,81% have a good attitude toward abortion
and 19,77% have a good practice in abortion. However, these results are less
than < 50%, which means that students in public sector higher education
institutions in Bukavu have a poor knowledge, attitude and practice with regard
to abortion. Finally, certain factors were significantly associated with young
people's knowledge, attitude and practice regarding abortion:
Students' knowledge of abortion was significantly related to
age, level of education, marital status, parents' level of education, mother's
profession, parents' religion, the availability of sex education in
institutions, the level of SRH dialogue between parents and children, the
knowledge of a teacher trained in abortion and the involvement of the
authorities in abortion (p<0.05). Students' attitudes about abortion depend
significantly on age, level of education, marital status, father's level of
education, parents' religion, the fact that abortion is spoken about openly in
churches, the popularization of sex education in institutions, knowledge of a
teacher trained in abortion and the involvement of the authorities in abortion
(p<0.05). The practice of abortion depends on age, sex, religion, mother's
education level, father's profession, parents' religion, whether abortions are
spoken about openly in churches, knowledge of risk behaviour, poor knowledge
and practice (p<0.05).
1
I. INTRODUCTION
I.1. Problématique
La santé de la reproduction est une priorité
aussi bien dans les pays du Sud que dans les pays du Nord. Le souci de la
santé maternelle a été l'objet de plusieurs assises
internationales et a donné naissance à de nombreux programmes et
Organisation Non Gouvernementale (ONG) dans le monde entier. C'est dans ce
cadre que l'Initiative mondiale pour une maternité sans risque a
été lancée en 1987 lors de la conférence
internationale de Nairobi. Assurer la santé maternelle est le
cinquième des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) et le troisième des Objectifs de
Développement Durables (ODD) des Nations Unies.
Nombreux sont les chercheurs qui ont travaillé sur la
thématique de la santé de la reproduction. Les résultats
des différents travaux menés sur le sujet, ont montré que
la santé maternelle dépend de plusieurs facteurs, dont la
qualité des soins de santé, le suivi des femmes en grossesse,
l'intervalle inter génésique, l'avortement, etc. Parlant de ces
facteurs, « l'avortement est sans aucun doute considéré
comme un sujet d'importance mineur dans le débat concernant la
façon de réduire le taux de décès suite à
des causes liées à la grossesse, même si les complications
d'avortement représentent environ 15 % de tous les décès
maternels et s'élèvent même à 30 % dans certains
pays ». (Thonneau, 2001).
Depuis que le monde est monde, la femme tombe enceinte, mais
elle tombe aussi enceinte quand elle ne le souhaite pas. Les progrès de
la contraception ont réduit le nombre de grossesses non
désirés, mais ils ne l'ont pas supprimé. En
République Démocratique du Congo (RDC) 19% des femmes utilisaient
au moment du Deuxième Enquête sur la Démographie et de
Santé (EDS-RDC II 2013-2014) une méthode contraceptive ; Mais on
peut tomber enceinte avec une contraception fiable et utiliser correctement.
Aucune contraception n'est fiable à 100% ! Il y a même des
échecs de stérilisation par ligature des trompes. Aussi, selon
(EDS-RDC II 2013-2014) pour les femmes âgées de 25-49 ans,
l'âge médian aux premiers rapports sexuels est estimé
à 16,8 ans, soit 1,2 ans avant l'âge majeur (18 ans). Ainsi, chez
les femmes congolaises, l'âge médian aux premiers rapports sexuels
est antérieur à l'âge d'accès à
l'université, cela quel que soit la caractéristique
sociodémographique considérée (MPSMRM, 2014). Ceci
augmente le risque d'une grossesse pendant la période
pré-universitaire. « À l'échelle mondiale, environ 41
% des grossesses ne sont pas désirées. Cela signifie que chaque
année, près de 85 millions de femmes sont enceinte alors qu'elles
ne le désirent pas » (Gold, 2015). En RDC la violence sexuelle
augmente encore plus le risque d'une grossesse non désiré, Selon
la revue annuelle 2019 du programme de la santé de la reproduction 7076
femmes ont été victime de la violence sexuelle dans la province
du Sud Kivu dont 2596 ont eu accès au Kit PEP soit 36,69% des
victimes.
Par conséquent, les grossesses non planifiées
aboutissent soit à une naissance non désirée, soit
à un avortement provoqué. « L'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) estime à 36 avortements pour 1000 femmes de 15-44 ans
en Afrique de l'Est » (Basinga, 2012).
2
Pour des raisons allant des droits humains à la
religion, l'avortement entraîne plus de désaccords politiques et
sociaux que presque tous les autres sujets. Cela reste un problème
particulièrement complexe et émotif dans beaucoup de pays,
parfois sans aucune place laissée à un débat
équilibré.
Dans la majorité des pays d'Afrique, l'interruption
volontaire de grossesse (IVG) est soumise à des conditions tellement
strictes que l'avortement clandestin demeure la règle. Avec toutes les
conséquences dramatiques sur la santé publique que cela implique,
l'avortement provoqué a été et demeure un problème
de santé publique considérable dans le monde entier ; ceci a
été reconnu lors de la conférence internationale sur la
population et développement du Caire en 1994.
D'Après OMS, de 2010 à 2014 les avortements
à risque étaient de l'ordre de 25 millions par an, dont un tiers,
soit 8 millions approximativement, étaient pratiqués dans les
pires conditions de sécurité par des personnes
incompétentes ayant recours à des méthodes dangereuses et
invasives.
Toujours selon l'OMS, les avortements non
sécurisés entraînent plus de 7 millions de complications.
Dans les régions développées, on estime que pour 100 000
avortements à risque, 30 femmes meurent. Ce chiffre atteint 220
décès pour 100 000 avortements à risque dans les pays en
développement et 520 décès en Afrique subsaharienne. La
mortalité due aux avortements à risque pèse de
manière disproportionnée sur les femmes en Afrique, alors que ce
continent comptabilise 29% de tous les avortements à risque et c'est 62%
des décès qui leur sont imputables.
« Un avortement provoqué illégalement est
souvent à risque. Au Rwanda, on estime que 40% des avortements
clandestins aboutissent aux complications nécessitant un traitement dans
un établissement de santé. Malheureusement, un tiers des femmes
souffrant de ces complications ne reçoivent pas de traitement, et
celles-ci sont particulièrement susceptibles de subir des
conséquences graves »(Basinga et al., 2012).
Parlant de l'avortement dans la pratique en RDC, «
malgré l'interdiction légale de l'avortement, celui-ci est
largement pratiqué. Du fait de l'illégalité, presque tous
les avortements sont réalisés dans la clandestinité et les
complications incluant le décès, sont courantes. Cependant, il
n'existe pas de statistiques ou de données fiables (officielles) sur la
fréquence de l'avortement non médicalisé dans le pays, sur
la manière dont il est pratiqué et sur la gravité de ses
complications. De même, il n'y a que très peu d'information sur
les caractéristiques des femmes qui ont un avortement non
médicalisé ». (CGND, 2018).
Il faut donc recourir à des données «
indirectes » (nombre de femmes hospitalisées pour des suites
d'avortement - spontané ou provoqué - et les séquelles de
ces avortements) qui sont aussi difficile d'accès vu le poids de la
législation en vigueur. « En RDC, les statistiques indiquent 846
décès pour 100.000 naissances vivantes, soit 3 femmes qui meurent
chaque heure et les avortements à risques représentent la
deuxième cause de mortalité maternelle dans le pays » (CGND,
Rapport sur la conférence organisée le 28 Septembre 2018 au
Pullman Hotel sur la problèmetique des grossesses
nondésirées et avortements à risques, 2018). En 2019,
Selon
3
le rapport de présentation de la revue annuelle du
programme de santé de la reproduction, la province du Sud Kivu a
enregistré 284 décès maternels dont 155 dans les
structures sanitaires et 129 dans la communauté ; mais les causes de
décès surtout communautaires ne sont pas documentés.
Néanmoins selon la même source, 5043 avortement ont
été enregistrés dans la province dont 4616 avortements
spontanés et 427 avortements provoqués soit 8,5% du total des
avortements. Cette source renseignent aussi que 123 sur les 427 avortements
provoqués été enregistrés dans les trois zones de
santés de la ville de Bukavu, soit 28,8% des avortements
provoqués dans la province.
Au final, le débat sur la question ne semble
porté que par des ONG. "Interdire l'avortement ne l'empêche pas,
explique une chercheuse pour le Centre population et développement
(CEPED). Les femmes continueront d'avorter de façon clandestine. La
seule différence, c'est qu'il y a celles qui ont les moyens d'aller dans
des cliniques privées, et celles qui vont mettre leur vie en danger." La
quasi-totalité des complications et des décès liés
à un avortement à risque peuvent être évités
en ayant accès à des services d'avortement
sécurisé.
Parlant d'accès aux services de la santé
sexuelle et de la reproduction, la revue annuelle 2019 du programme de
Santé de la reproduction au Sud Kivu renseignent un taux d'utilisation
par les jeunes de 10-24 ans de service d'information sur la santé
sexuelle et reproductive de 10% dans la province avec un minima de 0,9% et
maxima de 22,1%. Ceci montre combien les jeunes ne sont pas informées
sur la santé sexuelle et reproductive.
Les informations issues de ces quelques enquêtes et
études montrent clairement l'existence d'un recours à
l'avortement provoqué dans le monde en général et en
République Démocratique du Congo (RDC) en particulier. Il importe
donc d'en évaluer le niveau de connaissance, de déterminer les
pratiques et les différentes attitudes en rapport avec ce
phénomène surtout en milieu estudiantin. La présente
étude s'inscrit dans cette perspective. Il est aussi à constater
que peu d'étude ont été réalisés sur la
problématique de IVG en milieu estudiantin dans la ville de Bukavu en
général et à l'Institut Supérieur de management
(ISM) en particulier.
4
I.2. Revue de la littérature
I.2.1. Considérations
théoriques
I.2.1.1. Définition des concepts
a. Avortement
L'OMS définie l'avortement comme étant
l'interruption d'une grossesse avant que le foetus ne soit capable de se
maintenir en vie de façon autonome à l'extérieur de
l'utérus. L'avortement peut soit se produire spontanément, on
parlera alors d'avortement spontané ou fausse couche, soit être
provoqué par une intervention voulue, et il s'agira dans ce dernier sens
d'une interruption volontaire de la grossesse (IVG). C'est dans ce dernier sens
que le terme d'avortement est généralement utilisé et sera
utilisé dans cette étude. Ainsi Sont exclus du champ de
l'étude les avortements spontanés ou fausses couches.
b. Avortement Sans Risque (ASR)
Les avortements sont sans risque s'ils sont pratiqués
à l'aide d'une méthode préconisée par l'OMS,
appropriée à la durée de la grossesse et si la personne
pratiquant ou accompagnant l'avortement est compétente. Il peut s'agir
de l'administration de médicaments (avortement médical) ou d'un
acte simple pratiqué en ambulatoire.(Green, 2016)
c. Avortement à Risque
« On parle d'avortement à risque lorsque la
grossesse est interrompue par des personnes qui n'ont pas les
compétences nécessaires ou lorsque l'avortement est
pratiqué dans un environnement où les normes médicales
minimales ne sont pas appliquées, voire les deux. » (OMS, 2018)
d. Avortement moins sécurisé :
« Les avortements sont moins sécurisés
lorsqu'ils sont pratiqués avec des méthodes
désuètes comme le curetage instrumental, même si le
praticien est compétent ou si les femmes absorbant des
médicaments ne sont pas correctement informées ou n'ont pas
accès à une personne compétente en cas de besoin. »
(OMS, 2018)
e. Avortement dangereux
« Les avortements sont dangereux ou peu sûrs
lorsqu'ils supposent l'ingestion de substances caustiques ou que des personnes
non formées appliquent des méthodes dangereuses telles que
l'insertion de corps étrangers ou l'absorption de concoctions
traditionnelles. » (OMS, 2018)
f. La grossesse
5
Elle dure 266 à 270 jours en moyenne, soit 39 à
40 semaine d'aménorrhée (SA), depuis la fécondation
jusqu'`a l'accouchement. La fécondation correspond à la
pénétration de spermatozoïde dans l'ovule mûr,
à la fusion des éléments nucléaire et
cytoplasmiques des deux gamètes mâle et femelles qui donne un oeuf
diploïde, et déclenche le développement (Merger, 1979).
g. Age gestationnel en semaines
d'aménorrhée
Nombre de jours ou de semaines écoulés depuis
le premier jour des dernières règles (DDR) chez les femmes ayant
des cycles réguliers (pour les femmes dont les cycles sont
irréguliers, il sera peut-être nécessaire de
déterminer l'âge gestationnel par un examen physique ou une
échographie). On considère généralement que le
premier trimestre comprend les 12 premières ou les 14 premières
semaines d'aménorrhée
h. Stigmatisation de l'avortement
Le verbe « stigmatiser » est défini par Le
Larousse comme le fait de « dénoncer, critiquer publiquement
quelqu'un ou un acte que l'on juge moralement condamnable ou
répréhensible (Merger, 1979)». La stigmatisation de
l'avortement peut, quant à elle, être définie de multiples
façons. L'Ipas (Une Organisation non Gouvernementale Américaine
qui lutte pour un droit à l'avortement sûr et respectueux incluant
des conseils et une contraception pour prévenir des futures grossesses
non désirées) la définit comme « un qualificatif
négatif attribué aux femmes souhaitant mettre fin à une
grossesse qui les positionne comme inférieures par rapport aux
idéaux de la féminité (Kumar, 2019) ». Dans un
contexte plus large, la stigmatisation de l'avortement peut être
définie par le fait que l'IVG est une pratique mauvaise et/ou moralement
inacceptable au sein d'une communauté ou d'une société
donnée. La stigmatisation se manifeste « à de nombreux
niveaux (individus, prestataires de services, communautés, institutions,
lois et politiques) ainsi que dans le discours grand public, que relaient
notamment les médias (IPPF, 2020) ».
I.2.1.2. Connaissances théoriques sur le
sujet
a. Physiopathologie de l'avortement
Une grossesse évolue depuis la nidation jusqu'au terme
dans un milieu physiologique et anatomique spécifiques permettant le
développement normal de l'oeuf. Les manoeuvres abortives visent
directement ou indirectement à modifier ce milieu, par perforation de
l'oeuf ou par décollement placentaire et ont pour finalité
l'évacuation de l'utérus, de tout son contenu. Or, le
décollement traumatique est souvent partiel. Tout avortement
provoqué fait courir essentiellement 2 risques : le retard de
l'expulsion de l'oeuf, d'une part, facteur d'infection et d'hémorragie,
et l'expulsion incomplète, d'autres parts et surtout la rétention
de la totalité ou d'une partie du placenta. Ce corps étranger
intra-utérin va s'infecter et empêcher la bonne rétraction
de l'utérus d'où hémorragie. A tout avortement
provoqué s'ajoutent les risques liés à l'agent abortif :
risque traumatique inhérent aux instruments agressifs (Delecour M,
2004)
b. Complications des avortements à
risque
6
Suite à un avortement non sécurisé, les
femmes risquent de présenter un ensemble de troubles affectant leur
qualité de vie et leur bien-être, et certaines d'entre elles, des
complications engageant le pronostic vital. Les principales complications
potentiellement mortelles résultant d'un avortement à risque sont
les hémorragies, les infections et les lésions de l'appareil
génital et des organes internes. (OMS, 2018)
c. Signes et symptômes
Une évaluation initiale précise est
indispensable pour garantir un traitement adapté et une
orientation-recours rapide en cas de complications après un avortement
à risque. Les signes et symptômes critiques des complications
nécessitant des soins immédiats sont les suivants :
· saignement vaginal anormal ;
· douleurs abdominales ;
· infection ; et
· état de choc (collapsus cardiovasculaire).
Les complications d'un avortement à risque sont
parfois difficiles à diagnostiquer. Par exemple, une femme
présentant une grossesse extra utérine ou ectopique
(développement anormal d'un ovule fécondé en dehors de
l'utérus) peut présenter des symptômes ressemblant à
ceux de l'avortement incomplet.
d. Traitement et soins
Les complications découlant d'avortements à
risque et leurs traitements sont :
· des hémorragies : le traitement rapide des
pertes de sang profuses est crucial, tout retard pouvant être fatal.
· des infections : il faut traiter dès que
possible avec des antibiotiques et évacuer les tissus de la grossesse
pouvant être encore présents dans l'utérus.
· des lésions de l'appareil génital et/ou
des organes internes : en cas de suspicion, il est essentiel de
transférer rapidement la patiente à un niveau approprié
des soins de santé.
e. Prévention et lutte
On peut éviter les avortements à risque par :
· une éducation sexuelle exhaustive ;
· la prévention des grossesses non
désirées au moyen d'une contraception efficace, y compris
d'urgence ; et
· l'accès à l'avortement
sécurisé et légal.
De plus, on peut réduire le nombre des
décès et des incapacités résultant des avortements
à risque en assurant à temps le traitement d'urgence des
complications.
f. Impact économique
7
Outre les décès et les incapacités qu'ils
provoquent, les avortements à risque ont des coûts sociaux et
financiers majeurs pour les femmes, les familles, les communautés et les
systèmes de santé. En 2006, on a estimé à 553
millions de dollars (US $) le montant des dépenses consacrées au
traitement des conséquences graves des avortements à risque. Il
faudrait 375 millions de dollars de plus pour couvrir complètement les
besoins non satisfaits en matière de traitement des complications dues
aux avortements non sécurisés.
g. Législation en matière d'IVG
Quand les lois et les politiques autorisent l'avortement dans
une large gamme d'indications, l'incidence de l'avortement non
sécurisé et la mortalité qui en résulte sont
réduits à un minimum. L'avortement est permis pour des raisons
sociales ou économiques seulement dans 16 % des pays en
développement, mais dans 80 % des pays développés. (OMS,
2018)
En RDC le contexte légal a connu une certaine
évolution grâce à la publication du Protocole de Maputo
(Annexe) au Journal Officiel du pays, ce qui rend ce texte non seulement
opposable à tous mais aussi supérieur aux lois nationales dont le
code pénal.
I.2.2. Principaux résultats des études
antérieures sur le sujet
En 2003, à Goma, Province du Nord-Kivu en RDC, Alba
NGWALI MUNGOSY avait mené une étude sur les avortements
provoqués dans l'aire de santé du centre médicochirurgical
« Charité maternelle », qui a révélé un
ensemble des facteurs qui poussent les filles de cette aire de santé
à interrompre clandestinement les grossesses. Il s'agit entre autres
facteurs, du refus de l'auteur de la grossesse d'en assumer la
responsabilité, du manque de dialogue franc entre les parents et leurs
filles, du souhait de ne pas avoir d'enfants en étant sur le banc de
l'école,... En outre, ces jeunes filles sont informées du
contexte dans lequel se font les interruptions clandestines des grossesses,
notamment le recours aux abortifs comme le savon OMO mélangé avec
du sel de cuisine, le curetage et une plante médicinale localement
appelée MURAVUMBA dont la tisane est injectée dans
l'utérus pour provoquer l'avortement
En 2007, à Bukavu, Province du Sud-Kivu en RDC, Alain
CHABO BYAENE avait mené une étude cas témoin sur la
problématique des avortements criminels dans le district sanitaire de
Bukavu qui a révélé que Les grossesses non
désirées, se soldant par un avortement sont favorisées par
la non pratique de la contraception due à l'ignorance ou à la
négligence. L'avortement criminel a lieu entre cinq et quinze semaines
d'aménorrhée et elle est facilitée par des
paramédicaux qui utilisent les moyens chimiques ou un curetage
instrumental septique. Les complications immédiates qui en
résultent sont de nature hémorragique ou infectieuse. Leur prise
en charge est coûteuse et leur évolution se fait vers la
guérison, mais avec un taux de mortalité élevé. Les
séquelles de cet acte criminel sont des algies pelviennes chroniques et
un sentiment de culpabilité de la part de l'avortée.
L'âge moyen des femmes ayant avorté est de 20 ans
(avec des extrêmes de 10 ans et 45 ans), et 11% des avortements
clandestins concernent des adolescentes. 46% des grossesses
8
interrompues étaient issues d'un rapport sexuel
imposé, et 33% dans le cadre d'un échange (argent, notes à
l'école ou à l'université, etc.). Toujours selon ce
travail mené à Bukavu par Byaene (2007), les raisons les plus
souvent évoquées pour l'avortement (et qui peuvent s'additionner)
sont nombreuses : la crainte des parents avec le risque de se faire chasser de
chez soi (40%) (il ne peut pas y avoir «deux femmes » dans la
même maison selon la coutume locale), la crainte de ne pas pouvoir
poursuivre les études (35%), la fuite/l'irresponsabilité du
géniteur (16%), ou encore, dans une moindre mesure, le manque de
ressource pour élever un enfant, la crainte de ne plus être
«mariable » lorsqu'on a déjà eu un enfant hors
union.
Toujours selon cet auteur, « les manoeuvres abortives ont
été pratiquées dans 5% des cas par les médecins ;
dans 58% des cas par les paramédicaux ; dans 6% des cas par les femmes
elles-mêmes ; dans 4% des cas par les matrones ; dans 4% des cas par les
étudiants en médecine ; dans 12% des cas par les
élèves infirmiers ou les étudiants infirmiers. Dans 11%
des cas, les avorteurs n'ont pas été identifiés. »
(Byane, 2007).
En 2008, en Côte d'Ivoire, l'association ivoirienne pour
le bien-être familial (AIBEF) avait réalisé une
étude sur les connaissances, attitudes et pratiques de l'avortement
provoqué clandestin, l'étude a permis de mesurer de façon
globale la fréquence de l'avortement provoqué clandestin dans la
population féminine. Le résultat montre que plus de deux femmes
sur cinq ayant déjà contractées une grossesse ont
déclarés avoir avorté au moins une fois, il ressort une
prévalence de l'avortement provoqué clandestin de 30,8% en
Côte d'Ivoire.
Des méthodes d'avortements révélés
par cette enquête, il ressort que ce sont les plantes et les
décoctions qui sont les plus utilisés pour les avortements
provoqués clandestins en Côte d'Ivoire. Soit 50,1% des avortements
enregistrés. Après elles, viennent le curetage (38,5%) et les
comprimés (12,8%). Les avortements provoqués sont
réalisés pour le grand nombre à domicile ou chez un
avorteur traditionnel. Seulement 28,3% des avortements provoqués sont
faits dans une clinique privée et 19,6% dans un centre de santé
publique (CHR, CHU, Infirmerie). Les avortements réalisés
à domicile ou chez l'avorteur traditionnel se font soit gratuitement, ou
à moins de 10.000 FCFA. Ce qui n'est pas le cas lorsque ces actes ont
lieu dans un centre de santé (privé ou publique).Où le
coût est plus élevé. Il se situe fréquemment entre
10.000FCFA et 50.000 FCFA.
Le recours à l'avortement en Côte d'Ivoire, selon
l'enquête de l'AIBEF est largement dépendant de l'environnement
social, familial et économique des femmes. En effet, 27,7% des femmes
interrogées ont déclaré avoir avorté par crainte de
la réaction de leurs parents ou de la réprobation de la
société. Pour 22,2% des personnes interrogées, c'est
l'âge qui est le motif du recours à l'avortement. Elles se
trouvent trop jeunes pour avoir un enfant. Et le manque de moyens financiers
pour assurer la charge d'un enfant a été évoqué par
21,3% des enquêtés.
A la suite des avortements provoqués clandestins selon
l'enquête, 55,8% des femmes ont des complications dont les plus
fréquentes sont les douleurs pelviennes chroniques dans 68,2% des cas.
Ensuite viennent les perforations avec 58% et les infections et lésions
des organes génitaux avec 17,6% chacune.
Ces complications d'avortements, peuvent causer la mort. Ou
laissées des séquelles.
9
En effet, 26,5% des personnes interrogées ont
déclaré connaître au moins une femme
décédée des suites d'un avortement. Et 26% des femmes
interrogées qui avaient déjà avorté ont
déclaré avoir connues après l'avortement une
période au cours de laquelle elles cherchaient à contracter une
grossesse sans y parvenir.
En 2010, au Rwanda, Paulin Basinga et ses collègues,
ont fait une enquête intitulée « Grossesse non
désirée et avortement provoqué au Rwanda » qui a
révélé qu'il y avait 114 grossesses non planifiées
pour 1000 femmes âgées de 15-44 ans et 22% de ces grossesses sont
interrompues volontairement. Chaque année environ 26 000 femmes sont
traitées à cause des complications liées à l'IVG ;
malheureusement un tiers d'elles ne reçoivent pas de traitement.
2013 en Uganda, L'institut Guttmacher a réalisé
une étude intitulé : « Grossesse non désirée
et avortement en Ouganda », les résultats de cette étude
montrent que, malgré que l'avortement soit autorisé en Ouganda
dans certaines circonstances, « Le traitement des complications de
l'avortement non médicalisé représente des coûts
importants pour le système de santé ougandais. En moyenne, les
soins après avortement coûtent près de 130 $ US par
patiente ; les coûts annuels totalisent près de 14 millions de
dollars américains. (Hussain, 2013) », « Dans une autre
étude qualitative, les membres de la communauté ont reconnu la
profonde stigmatisation entourant l'avortement et ont exprimé la
conviction que certains prestataires de soins de santé maltraitaient ou
maltraitaient les femmes cherchant des soins après avortement. (Hussain,
2013) »
En 2015 à Bamako au Mali, les résultats du
mémoire institué « Connaissances, Attitudes et Pratiques des
jeunes sur les IST/VIH/SIDA à Bamako (Mali) : cas des communes III et IV
» réaliser par Mlle Oumou Keita a trouvé que 65% des jeunes
étaient sexuellement actifs soit (74/114 qui avaient déjà
eu un partenaire) et l'âge moyen au premier rapport sexuel était
de 16 ans. Cette étude avait mis en évidence la
précocité de l'âge au premier rapport sexuel. Quant
à l'utilisation du préservatif, sur les 65 % des jeunes
sexuellement actifs 68,8% des jeunes femmes et 31,2% des jeunes hommes avaient
déclaré n'avoir jamais utilisé le préservatif lors
du premier rapport sexuel.
En 2016, à Kinshasa, en RDC, Les résultats de
l'étude fait par une équipe mixte des chercheurs de
l'Université de Kinshasa et de Guttmacher Institute (une organisation de
recherche fondée en 1968 qui travaille à étudier,
éduquer et faire progresser la santé et les droits sexuels et
reproductifs) sur les avortements, ont montré que 61% des grossesses
étaient non planifiées et que 43% des grossesses non
planifiées débouchaient sur un avortement. Aussi, l'étude
a indiqué les expériences de violence vécues par les
patientes en soins après avortement. (Keita, 2015)
En 2016 à Kinshasa RDC, les résultats d'une
étude pilote sur l'approche de réduction des méfaits
associés à l'avortement à risque, initiée par
PATHFINDER International (organisation créé Depuis 1957, ayant
pour mission: défendre la santé et les droits sexuels et
reproductifs dans le monde entier, mobiliser les communautés qui en ont
le plus besoin pour briser les barrières et forger leur propre chemin
vers un avenir plus sain) ont montré en ce qui concerne les
caractéristiques sociodémographiques que, les groupes d'âge
de 15 à 24 ans sont
10
les plus concernés par l'avortement (91%). Pour ce qui
est de l'état matrimonial, les célibataires sont plus
concernés que les mariées (89% contre 11%).
Cependant, concernant l'attitude à garder la grossesse
ou à avorter, l'étude a montré que lorsqu'elles portent
une grossesse qui bouleverse leurs plans de vie (grossesse non
désirée), la majorité des jeunes filles cherchent à
interrompre la grossesse malgré les conseils des prestataires de
santé de garder la grossesse (86% des femmes venaient avec la
décision d'interrompre la grossesse).
En 2017, au Sud-Kivu. Nord-Kivu et en Ituri, en RDC, Une
étude anthropologique menée par Médecins Sans
Frontières (MSF) dont les objectifs spécifiques étaient
notamment la connaissance des caractéristiques locales des soins de
santé de la reproduction (planification familiale/ contraception,
comportement dans l'accès aux soins de santé), du contexte et des
perceptions des violences sexuelles, des facteurs contribuant aux grossesses
non désirées (GND), des facteurs qui entrainent l`interruption de
grossesse (perceptions et attitudes).
Les résultats de cette étude qualitative ont
montré un contexte local de prévalence élevée des
violences sexuelles, une vulnérabilité des femmes dans la
communauté et le manque de connaissance/utilisation de la contraception
et de la planification familiale.
Concernant les facteurs qui entrainent les demandes
d'interruption de grossesse, l'étude a épinglé les
facteurs sociodémographiques (âge, scolarité, statut
marital), culturels et familiaux (conserver son attractivité, relation
avec le mari, femme allaitante), environnementaux et contextuels (conflit et
insécurité, prévalence VS), financiers et
économiques (commerce sexuel / sexe transactionnel, pas de moyen pour
élever un enfant) et la stigmatisation des victimes de violence sexuelle
(VS).
S'agissant des actes d'avortements non sécurisés
ou médicalisés, l'étude a décrit les
méthodes utilisées et catégorisé les prestataires
en trois secteurs parmi lesquels se trouvent les femmes elles-mêmes avec
toutes sortes de breuvage ou lavement, les charlatans et les professionnels de
santé.
Quant aux attitudes et perceptions envers les avortements
provoqués, celles-ci sont différentes dans les trois zones de
l'étude (forte opposition et outrage, solution adaptée si
considérations légales, attitude mixte), avec trois tendances
principales chez les prestataires des soins malgré la déontologie
médicale (volontaristes pro avortement mais limités par le cadre
légal, pro accouchement mais tolérants vis-à-vis des
clientes décidées à avorter, opposants radicaux qui
condamnent sur base de la morale et de la religion).
Pour ce qui est du comportement des femmes à
l'accès aux soins, l'étude a indiqué qu'elles consultent
d'abord les guérisseurs traditionnels et viennent tardivement dans les
structures de santé, que la stigmatisation représente une
barrière pour les victimes de VS et que le personnel de santé
souligne la volonté de pouvoir pratiquer IVG à l'hôpital
car fin de fin l'hôpital répare ce qui a été
commencé ailleurs.
Pour conclure, l'étude met en lumière le manque
de pouvoir décisionnel de la femme (ou perception) au regard de sa
sexualité, les facteurs contribuant au recours à l'avortement,
une forte demande pour l'interruption de grossesse dans les 3 zones de
l'étude.
I.3. Question de recherche
Suite à ce qui précède et au regard de la
situation ci-haut mentionnée, nous nous posons la question suivante :
Les étudiants des institutions enseignement supérieur du secteur
public de la ville de Bukavu ont-ils de bonnes connaissances, attitudes et
pratiques face au phénomène d'interruption volontaire de la
grossesse ?
I.4. Hypothèse de la recherche
Les étudiants des institutions d'enseignement
supérieur du secteur public de la ville de Bukavu ont des faibles
connaissances, mauvaises attitudes et pratiques en matière
d'interruption volontaire de la grossesse.
11
I.5. Cadre logique
12
Coutumes retrogrades et Religions
Ignorance des parents
Manque
d'investissement en matière d'IVG/SSR
Insuffisance d'enseignants formes en
matières d'IVG/SSR
Faibles connaissances des conséquences
liées aux IVG
Faible Dialogue en matière de sexualité entre
parent et leurs enfants
Faible implication des autorités
politico- Administratives et sanitaires
Méconnaissances des comportements
à risque
Information insuffisante en matière d'IVG
Non Vulgarisation de l'éducation sexuelle dans les
écoles et universités
Faibles
connaissances,
Mauvaises attitudes et pratiques en matière d'IVG
13
I.6. Objectifs
1.6.1. Objectif général
Contribuer à l'amélioration de la santé
sexuelle et reproductive chez les étudiants.
1.6.2. Objectifs spécifiques
Pour atteindre notre objectif général, nous nous
proposons d'atteindre les objectifs spécifiques suivants :
- Evaluer les connaissances, les attitudes et les pratiques
des étudiants en matière d'IVG - Formuler des recommandations
pour des générations futures
I.7. Intérêt du sujet (Personnel,
académique, scientifique)
Tout travail d'un chercheur avéré doit avoir un
caractère scientifique pour qu'il soit vérifié,
accepté et justifié à la portée de tout le monde.
Notre choix est porté sur « Etude sur les connaissances, attitudes
et pratiques des étudiants de la ville de Bukavu sur l'interruption
volontaire de grossesse cas des étudiants des institutions enseignement
supérieur du secteur public de la ville de Bukavu »
A Bukavu, il n'existe pas suffisamment de données en
rapport avec l'avortement à risque. Il s'avère alors
nécessaire de mener une étude pouvant permettre de cerner
l'ampleur du problème afin d'y apporter des solutions
adéquates.
a) Intérêt sur le plan Académique et
Scientifique
Nous ne faisons pas ce travail pour seulement l'obtention de
diplôme mais pour qu'il soit un miroir pour les autres chercheurs qui
viendront après nous. Les hommes passent mais l'histoire qu'ils ont
écrite reste comme un monument. Nous voulons que ceux qui viendront
après nous, trouvent une documentation fiable, nécessaire et
utile qui les aidera à parachever leurs investigations, nous ne voulons
pas qu'ils commencent dans le vide. Que ce document soit un modèle pour
eux.
b) Intérêt sur le plan Pratique
Ce document de travail scientifique veut évaluer le
niveau de connaissance des étudiants, comprendre les attitudes et
pratique en rapport avec l'interruption volontaire de la grossesse. Nous avons
voulu aussi pousser le gens à débattre sur cette question qui est
considérer comme tabou et illégale dans notre pays.
I.8. Subdivision du travail
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail porte sur
deux chapitres. Le premier chapitre développera des matériels et
méthodes utilisées ; le deuxième concerna à la
présentation des résultats, l'analyse et la discussion.
I.9. Délimitation du sujet (spatiale et
temporale et thématique)
Dans le Cadre temporel, notre travail couvre la période
d'une année civile, soit d'octobre 2019 à octobre 2020, suite
à la maladie de corona virus (COVID-19) qui avait frappé le monde
entière. Nous avons circonscrit notre étude sur les
connaissances, attitudes et pratiques en matière d'IVG. Tandis que dans
le cadre spécial, elle couvre les institutions enseignement
supérieur du secteur public de la ville de Bukavu.
I.10. Considérations éthiques
Le consentement éclairé a été
obtenu auprès des sujets avant l'administration du questionnaire. Le
consentement étant libre et verbal, lors de cette étude, les
données ont été collectées de façon anonyme
et confidentielle. Nous nous sommes réservé le droit de
sauvegarder la vie privée et la personnalité du sujet.
14
15
CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES
1.1. Description de la ville de Bukavu
1.1.1. Historique et Création de la ville de
Bukavu
La ville de Bukavu, située dans la province du
Sud-kivu, a été créée et délimitée
depuis 1901. Elle était reconnue en tant que circonscription urbaine en
1925 et Ville en 1958. Elle compte 3 communes, 20 quartiers, plus de 400
avenues et une population actuellement évaluée à environ
1.387.000 avec une densité moyenne 33.829 hab. / km2. Sa superficie est
60 km2 y compris Lac Kivu. Son climat est tropical humide tempéré
par son relief montagneux, avec 2 saisons (sèche : 4 mois et de pluies 8
mois). Le sol argileux et la température moyenne est de 20°C. Elle
est une entité décentralisée avec une personnalité
juridique aux termes de disposition de l'article 52 de l'ordonnance
n0068-82 du 22 février 1952 portants organisations
territoriales, politiques et administratives de la République du
Zaïre actuellement République Démocratique du Congo (RDC)
1.1.2. Données géographiques de la ville de
Bukavu
Localisation : La ville de Bukavu, chef-lieu
de la Province du Sud-Kivu, est située à l'Est de la RDC entre
2°30'55» de latitude Sud et 28°50'42» de longitude Est
précisément dans le bassin appelé Eastern Valley Grabben
(région des grands-lacs).
Limites et subdivision administrative : La
ville de Bukavu, d'une superficie de 44,9km2, est subdivisée
en trois commune à savoir : la commune de Bagira (avec
23,30km2), la commune d'Ibanda (avec 11,57km2) et la
commune de Kadutu (avec 10km2).
Le point le plus élevé de la ville de Bukavu est
le sommet de la colline de CHOMUHINI haut de 2,191Km. En tenant compte de
l'espace occupé par la configuration urbaine, son point le plus
culminant se trouve à CIMPUNDA. Selon les communes, on identifie le
classement des pentes suivantes :
1. Commune d'Ibanda : Elle est
résidentielle à pentes douces d'un bas avec une pente de l'ordre
de 4% et quelques paliers correspondants aux states basaltiques les plus
résistantes comme : Le palier de l'EDAP/ISP à 1600m ; le palier
de la poste de la cathédrale à1550m et le palier
d'athénée à 1500m dominant directement le lac Kivu.
2. Commune de Bagira : Celle-ci est
construite sur un plateau en tanières étroits inclinés
vers le Nord-Est descendant de 1700m à Bagira, haut de 1500m suivant une
pente générale de 6%, cependant les versants du plateau
connaissant une pente de 30 à 40%.
3. Commune de Kadutu : Cette commune occupe
un site particulier, elle comprend : Kadutu cité O.N.E.L, cité
planifiée à l'époque coloniale sur le plus grand
glissement de terrain avec une pente générale de 16%, Kadutu
extension, quartier Funu au pied d'une pente de 100 où le
16
lac basaltique se détache encore très
fréquemment surtout pendant la saison de pluie et provoque les
éboulements qui menacent ce quartier (Funu).
Elle est limitée :
Au Nord : par le lac Kivu
Au Sud : par le territoire de Kabare selon une ligne
conventionnelle qui part de l'Est de Panzi en se prolongeant à l'Ouest
jusqu'à la rivière Nyamuhinga dans la commune de Bagira. Cette
rivière déverse ses eaux dans la Nyaciduduma avant de se jeter
dans le lac Kivu au Nord.
A l'Ouest : par les rivières Nyamuhinga et Nyaciduduma
constituant la limite Ouest de la Ville de Bukavu avec le territoire de
Kabare.
À l'Est : par la rivière Ruzizi qui accueille
les eaux du lac Kivu et les charrie jusqu'au lac Tanganyika en constituant au
départ de limite à la Ville de Bukavu mais aussi, par sa
prolongation, de limite entre la RDC et les républiques du Rwanda et du
Burundi.
1.1.3. Situation Sanitaire
La ville de Bukavu compte trois zones de santé suivant
qu'elle a des communes : la zone de santé d'Ibanda, de Bagira et de
Kadutu.
La zone de santé de Bagira. Elle compte un seul
hôpital avec comme HGR, l'HGR de Bagira. l'HGR de Bagira organise, en
plus des quatre services de base du ministère de la santé, les
services spécialisés comme le labo, l'imagerie et le CTA. L'HGR
de Bagira a 65 lits installés (pour une capacité d'accueil de 65
lits). Les maladies cause de mortalité dans la zone de santé sont
: le paludisme grave, l'IVRI et la malnutrition.
La zone de santé d'Ibanda. Elle compte cinq
hôpitaux avec comme HGR, l'HGR de Panzi. l'HGR de Panzi organise, en plus
des quatre services de base du ministère de la santé, les
services spécialisés comme la prise en charge des violences
sexuelles, le service psychologie, l'imagerie, le labo, etc. L'HGR de Panzi a
450 lits installés (pour une capacité d'accueil de 450 lits). Les
maladies cause de mortalité dans la zone de santé sont : la
méningite cérébro-spinale, les IRA, la malnutrition,
l'anémie et l'hypertension artérielle.
La zone de santé de Kadutu. Elle compte cinq
hôpitaux avec comme HGR, l'HGR de Cirhiri, l'HGR de Cirhiri, Dr Rau.
L'HGR de Cirhiri a 200 lits installés (pour une capacité
d'accueil de 300 lits). Les maladies cause de mortalité dans la zone de
santé sont : les IRA, le paludisme, le VIH, l'anémie et la
malnutrition aigüe sévère.
Toutes ces zones de santé sont regroupées autour
de l'Hôpital Provincial Général de Référence
de Bukavu, en sigle HPGRB. La ville de Bukavu comprends deux centres
spécialisés à savoir : le centre SOSAME (centre
psychiatrique) et le centre HERI KWETU (centre de réadaptation des
personnes handicapées). Pour l'ensemble des zones de santé, les
médicaments sont disponibles par voie d'aides humanitaires aux
hôpitaux, grands dépôts pharmaceutiques (SHALINA, BDOM,
CELPA) et pharmacies.
17
Maladies les plus récurrentes
Les maladies les plus récurrentes diffèrent
d'une zone de santé à une autre. Citons cependant les maladies
communes suivantes :
Paludisme, Anémie, Malnutrition, IRA
1.2.4. L'éducation dans la ville de Bukavu
Bukavu fut l'un des sites de bonne scolarisation du pays. La
ville en question compte plusieurs écoles maternelles, primaires,
secondaires sans oublier les centres de professionnalisation en diverses
options, aussi des instituts supérieurs et universitaires, tant publics
que privés avec différents départements et
facultés. Le nombre des instituts supérieurs et des
universités ne cessent de croitre dans la ville de Bukavu. Les
institutions privées et publiques de l'enseignement supérieur et
universitaire de Bukavu sont subdivisées en huit catégories dont
:
> Les Institutions fonctionnant avec les décrets
présidentiels ou ordonnances
présidentielles ;
> Les institutions fonctionnants avec l'agrément
définitif ;
> Les institutions fonctionnant avec l'agrément
provisoire
> Les institutions fonctionnants avec l'autorisation de
fonctionnement ;
> Les institutions ayant reçu une mission de
contrôle de viabilité ;
> Les institutions fonctionnants avec un accusé de
réception
> Les institutions fonctionnant de fait ou anarchiquement ;
> Les institutions publiques ou Etatiques
1.2. Type d'étude
C'est une étude descriptive transversale à
visée analytique qui a concerné les connaissances, attitudes et
pratiques des étudiants des institutions d'enseignement supérieur
du secteur public de la ville de Bukavu en matière d'IVG.
1.3. Méthodologie
Pour évaluer les connaissances, attitudes et pratiques
des étudiants sur l'IVG, des questions en rapport avec les
connaissances, les attitudes et les pratiques ont été
posées à l'aide d'un questionnaire standardisé anonyme
distribué dans 7 institution d'enseignement supérieur de la ville
de Bukavu du secteur public, s'intéressant aux caractéristiques
sociodémographiques, aux connaissances, aux attitudes et aux pratiques
des étudiants vis à vis des IVG.
Le questionnaire distribué (voir Annexe 4), comprenait
4 parties : la première partie portait sur les caractéristiques
sociodémographiques du répondant, la deuxième les
connaissances sur les IVG, la troisième s'intéressait aux
attitudes et la dernière partie interrogeait sur les pratiques.
Pour identifier le niveau de connaissance, les attitudes et
pratiques sur l'IVG par les populations ciblées, nous avons dû
calculer la moyen des bonnes réponses en rapport avec les variables
explicatives du niveau de connaissance, variables explicatives des attitudes et
les variables explicatives des pratiques. La connaissance des étudiants
était considéré mauvaise lorsque la moyenne du score
était < 50%, niveau de connaissance moyenne lorsque le score moyen
était comprise entre 50% et 70% et bonne connaissance pour une moyenne
de score >70%. Ce même critère était aussi
appliqué pour le niveau d'attitude et de pratique.
Nous procèderont aussi à des tests de
corrélation pour voir s'il existe un lien entre le niveau de
connaissance en matière d'IVG, les attitudes, pratiques et le sexe, la
religion, les institutions, le niveau d'instruction des parents, la
connaissance des parents en matière d'IVG, la vulgarisation de
l'éducation sexuelle dans les institutions, le dialogue entre parents et
enfants en matière de SSR, l'implication des autorités
politico-administrative.
1.4. Période d'étude
Cette étude a était réalisé d'octobre
2019 à Octobre 2020 dans la ville de Bukavu.
1.5. Echantillonnage
Nous avons utilisé un échantillonnage en grappes
à 3 degrés pour déterminer notre échantillon.
Au premier degré, nous avions calculé la taille
de notre échantillon qui a été de 384 étudiants
selon la formule de SCHARTZ
z2x p x q
Avec :
- n = taille de l'échantillon
- p = proportion de la population ayant la caractéristique
étudiée. Etant donné que nous
n'avons pas la proportion des étudiants ayant la
caractéristique étudiée, nous
considérons p=50% = 0.5
- q= proportion supposée de la population n'ayant pas le
phénomène étudié (q=1-p)
- z= l'écart correspondant à un degré de
confiance de 95% (Valeur typique=1,96)
- d= marge d'erreur acceptable de 5% (valeur type de 0,05)
n=
|
z2x p x q
|
=
|
(1, 96)2x 0, 5x(1- 0, 5)
|
3,8416 x 0,5 x 0,5
=
0, 0025
|
0, 9604
=
0, 0025
|
= 384
|
d2
|
(0, 05)2
|
18
Au second degré, nous avons considéré chaque
institution universitaire publique comme étant une grappe.
19
Au total, nous avons 7 grappes correspondant au nombre des
Institution d'enseignement supérieur du secteur public de la ville de
Bukavu (l'ESU/Sud-Kivu, 2017)
Tableau 1: Répartition de l'échantillon par
grappe (Institution universitaire)
N0
|
Institution
|
Population Totale par
Institution
|
Echantillon par institution
|
1
|
ISP
|
3836
|
77
|
2
|
ISAM
|
342
|
7
|
3
|
ISDR
|
2795
|
56
|
4
|
ISTM
|
3697
|
74
|
5
|
ISC
|
2193
|
44
|
6
|
ISPT
|
100
|
2
|
7
|
UOB
|
6163
|
124
|
Total
|
|
19126
|
384
|
Au troisième degré, nous avions tiré au
hasard dans chaque grappe un nombre d'étudiants dont on avait besoin,
selon la méthode de l'urne. En prenant la liste des étudiants on
attribuait à chaque nom un jeton numéroté. Ensuite, on
brassait les numéros dans chaque boîte.
Enfin de compte, on tirait au hasard un jeton
numéroté, correspondant à chaque étudiant. On
procédait de la sorte dans chaque institution afin d'atteindre le
chiffre prévu ; ce qui nous avait permis d'atteindre notre
échantillon de 384 étudiants qui constituent notre
échantillon.
1.6. Critères d'inclusion et de non
inclusion
Etait finalement inclus dans cette étude, tout
étudiant inscrit dans les institutions enseignement supérieur du
secteur public de la ville de Bukavu pour l'année académique
20192020, trouvé sur le site de l'institution à enquêter et
ayant donné son consentement verbal éclairé.
N'était pas inclus dans cette étude, les
étudiants n'ayant pas consentis, bien qu'ils soient inscrits dans une
des institutions à enquêter.
1.7. Techniques de collecte des données
Technologie Utilisée
Dans le cadre de l'enquête, le choix a été
porté sur la technologie mobile pour la collecte et le transfert des
données. La technologie utilisée s'appelle Kobotoolbox.
20
KoBoToolbox, développé par la Harvard
Humanitarian Initiative, est une suite d'outils open source de collecte et
d'analyse de données dans les situations d'urgence humanitaire et
d'autres environnements difficiles qui a été conçue pour
combler cette lacune. KoBoToolbox est entièrement financé par de
généreuses subventions et dons des partenaires. Les outils
permettent de collecter des données à l'aide d'appareils mobiles
(tournant sous Android) et de soumettre ces mêmes données sur un
serveur en ligne. La collecte de données peut se faire sans internet.
Une fois les données collectées sur le terrain avec KoboCollect,
il est possible d'importer et de gérer les données en ligne.
Kobotoolbox permet également de
télécharger les ensembles de données dans des formats
agrégés, par exemple un fichier csv.
Avantages de la technologie
Beaucoup de structures ont désormais adopté
l'utilisation d'appareils mobiles pour la collecte de leurs données. Ce
choix est justifié par les avantages considérables qu'on peut
avoir avec cette approche comparée à une collecte de
données sur papier :
· l'organisation de la saisie des données sera
supprimée car les données sont immédiatement disponibles
après la collecte (d'où un gain de temps énorme) ;
· la supervision de la collecte peut se faire à
distance à partir du serveur (on peut suivre l'évolution de
l'enquête et savoir qui fait quoi et apprécier la qualité
des données) ;
· très peu de nettoyage de données
nécessaires ;
· plus rapide que les questionnaires papier car facile
à utiliser ;
· la qualité des données est
améliorée (les contrôles de validité, le remplissage
obligatoire des questions, ainsi que les sauts et autres fonctions sont
programmées sur le questionnaire, ce qui empêche à
l'enquêteur de saisir n'importe quoi);
· les sites visités seront facilement géo
localisés pour faciliter la production de cartes thématiques ;
· pas besoin de connexion pendant la collecte, l'envoi
des données sur le serveur peut être différé ;
· pas de risque d'erreur de saisie du papier à
l'électronique (les données sont
téléchargées directement sur ordinateur ou envoyées
via Internet et mises sur serveur).
21
Schéma technique
Collecte des données
Les données ont été collectées
à l'aide de questionnaires téléchargé sur Smart
phone, auto-administrés par les enquêtés sous la
supervision de quatre (4) enquêteurs après un pré-test
effectué sur vingt-cinq étudiants. Ce pré-test a permis
d'améliorer certaines parties du questionnaire.
Les enquêteurs ont reçu au préalable une
formation leur permettant de répondre aux inquiétudes et aux
questions des étudiants. Après avoir informé les
étudiants des objectifs de l'étude, et leur assuré de la
préservation de l'anonymat et de la confidentialité, les
questionnaires leur ont été administrés. Ils ont
été remplis par les étudiants eux-mêmes en utilisant
les smart phones des enquêteurs.
1.8. Variables de l'étude
1.8.1. Variable dépendante
Connaissances, attitudes et pratiques en matière
d'IVG 1.8.2. Variables indépendantes
Les variables indépendantes ici sont celles qui ont
été retenues comme pouvant expliquer le niveau de connaissances,
les attitudes et pratiques des étudiants en matière d'IVG.
V' Information insuffisante en matière d'IVG
V' Méconnaissances des comportements à risque
V' Non vulgarisation de l'éducation sexuelle dans les
écoles et universités
V' Faible dialogue en matière de sexualité entre
parent et leurs enfants
V' Faible implication des autorités
politico-administrative et sanitaire
y' Faibles connaissances des conséquences liées aux
IVG y' Insuffisance d'enseignants formés en matière d'IVG/SSR y'
Ignorance des parents en matière d'IVG y' Manque d'investissement en
matière d'IVG/SSR y' Coutumes rétrogrades et religions
1.9. Traitement et analyse des données
Les données ont été analysées sur
l'ordinateur à l'aide du logiciel Epi info 7, Excel 2007 et Word 2007.
Les résultats ont été présentés sous forme
de tableau et graphique. Les questionnaires incomplet ont été
retirés des analyses (les personnes ayant commencé à
répondre mais n'ayant pas poursuivi).
1.10. Limites méthodologiques/Difficultés
rencontrées
Les résultats de l'étude que nous avons
réalisée pour ce mémoire ne concernent que les
institutions d'enseignement supérieur du secteur public de la ville de
Bukavu. Pourtant, évidemment cela ne peut en n'aucun cas
prétendre s'appliquer aux institutions d'enseignement supérieur
du Sud Kivu.
Parlant des difficultés, nous pouvons citer : les long
temps d'entente pour avoir accès aux données, les rendez-vous
manqués ; bref les difficultés d'ordre tant matériel que
financier retardant ainsi la réalisation du présent travail.
22
23
CHAPITRE II : PRESENTATION DES RESULTATS
II.1. Identification des enquêtés
Tableau 2: Caractéristique
sociodémographique des enquêtés
Variable
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Institution
|
n=384
|
|
ISAM
|
7
|
1,82
|
ISC
|
44
|
11,46
|
ISDR
|
56
|
14,58
|
ISP
|
77
|
20,05
|
ISPT
|
2
|
0,52
|
ISTM
|
74
|
19,27
|
UOB
|
124
|
32,29
|
Promotion
|
n=384
|
|
D1
|
2
|
0,52
|
D3
|
2
|
0,52
|
G1
|
117
|
30,47
|
G2
|
85
|
22,14
|
G3
|
87
|
22,66
|
L1
|
49
|
12,76
|
L2
|
42
|
10,94
|
Etat Civil
|
n=384
|
|
Célibataire
|
363
|
94,53
|
En Couple (Mais pas marié)
|
4
|
1,04
|
Marié
|
17
|
4,43
|
Sexe
|
n=384
|
|
Féminin
|
205
|
53,39
|
Masculin
|
179
|
46,61
|
Age
|
n=384
|
|
[20-25] ans
|
278
|
72,40
|
[26-30] ans
|
23
|
5,99
|
[31-35] ans
|
4
|
1,04
|
< 20 ans
|
77
|
20,05
|
> 35 ans
|
2
|
0,52
|
Qui finance les études
|
n=384
|
|
Autres
|
4
|
1,04
|
Mes parents
|
316
|
82,29
|
Moi-même
|
5
|
1,30
|
Mon ami/e
|
1
|
0,26
|
Mon mari/Ma femme
|
7
|
1,82
|
Un membre de la famille
|
51
|
13,28
|
Religion des enquêtés
|
n=384
|
|
Adventiste
|
7
|
1,82
|
Autres
|
32
|
8,33
|
Catholique
|
202
|
52,60
|
24
Eglise de Réveil
|
10
|
2,60
|
Kimbanguiste
|
5
|
1,30
|
Protestante
|
123
|
31,81
|
Non Croyants
|
5
|
1,30
|
Logement des enquêtés
|
n=384
|
|
A l'internat
|
26
|
6,77
|
Chez de amis
|
5
|
1,30
|
Chez mes parents
|
233
|
60,68
|
Chez moi
|
52
|
13,54
|
Chez un membre de la famille
|
68
|
17,71
|
Religion des parents
|
n=384
|
|
Adventiste
|
3
|
0,78
|
Autres
|
33
|
8,59
|
Catholique
|
212
|
55,21
|
Eglise de réveil
|
9
|
2,34
|
Kimbanguiste
|
3
|
0,78
|
Protestante
|
119
|
30,99
|
Non Croyants
|
5
|
1,30
|
Niveau Etude de la mère
|
n=384
|
|
=< 6 ans primaire
|
78
|
20,31
|
> Maîtrise
|
1
|
0,26
|
Diplôme d'Etat
|
197
|
51,30
|
Graduat
|
75
|
19,53
|
Licence
|
32
|
8,33
|
Maîtrise
|
1
|
0,26
|
Niveau Etude du père
|
n=384
|
|
=< 6 ans primaire
|
34
|
8,85
|
> Maîtrise
|
3
|
0,78
|
Diplôme d'Etat
|
123
|
31,81
|
Graduat
|
93
|
24,22
|
Licence
|
121
|
31,51
|
Maitrise
|
10
|
2,60
|
Profession de la mère
|
n=384
|
|
Agriculteur/Fermier
|
32
|
8,33
|
Autres
|
28
|
7,29
|
Commerçant
|
121
|
31,51
|
Employé
|
22
|
5,73
|
Enseignant
|
36
|
9,38
|
Fonctionnaire de l'Etat
|
48
|
12,50
|
Profession libérale
|
13
|
3,39
|
Sans profession
|
84
|
21,88
|
Profession du père
|
n=384
|
|
Agriculteur/Fermier
|
18
|
4,69
|
Autres
|
60
|
15,63
|
Commerçant
|
44
|
11,46
|
Employé
|
61
|
15,89
|
Enseignant
|
58
|
15,10
|
Fonctionnaire de l'Etat
|
87
|
22,66
|
Profession libérale
|
27
|
7,03
|
Sans profession
|
29
|
7,55
|
L'échantillon d'étude était
caractérisé par une majorité de femmes (53,39%), 72.40% de
notre échantillon avec l'âge compris dans la tranche de 20
à 25 ans, 94.53% étaient de célibataires. En rapport avec
les promotions, notre échantillon était caractérisé
par une majorité des étudiants en premier cycle (75,26%). 52,60%
de nos enquêtés étaient des catholiques pendant que les
protestant représentaient 32,29% de notre échantillon. Les
enquêtés qui habitaient avec leurs parents représentaient
60,68%, 17,71% vivaient chez un membre de la famille et 6,77% logeaient
à l'internat. Parlant de la source d'information, 27,86% de notre
échantillon ont déclaré que l'internet est leur meilleure
source d'information, 24,74% tirent leurs informations auprès des amis
et 15,89% leurs institutions. Les parents étaient la source de
financement des études de la majorité de notre échantillon
(82,03%), 13,54% de nos enquêtés ont dit qu'un membre de la
famille financé leurs études et 1,30% finançaient
eux-mêmes les études. Toujours selon notre tableau, notre
échantillon était composé de 51,30% des étudiants
dont leurs mères avaient le niveau de diplômes d'Etat et 19, 53%
étaient de gradués. 31,81% des enquêtés nous ont
indiqués que leurs pères avaient le niveau de diplôme
d'Etat, 24, 22% de graduat et 31,51% de licence. 31,51% des mères de nos
enquêtés étaient des commerçantes, 21,88%
étaient sans emploi. Nous avons trouvé que 22,66% de pères
de notre échantillon étaient de fonctionnaire de l'Etat, 15,10%
des enseignants, 15,89% des employés et 11,46% des commerçants.
55,21% de notre échantillon étaient composé des
étudiants dont les parents sont des catholiques et 30,99% sont des
protestants.
Diagramme 1: Distribution des enquêtés
selon l'utilisation de la contraception lors du premier rapport
sexuelle
62%
38%
A utilisé
N'a pas utilisé
25
26
Ce diagramme montre que seulement 38% des
enquêtés avaient eu recourt à la contraception lors du
premier rapport sexuelle, contre 62%
Diagramme 2: Distribution des répondants selon
la meilleure source d'information sur l'IVG
120
100
80
60
40
20
0
Ce diagramme montre que l'internet est la meilleure source
d'information pour les enqu6etés II.3. Variables
explicatives du niveau de connaissances enquêtées
Tableau 3: Calcul du score de bonne
connaissance
Score de bonne Connaissance
|
Effectif
|
%
|
Avoir déjà entendu parler d'IVG (n=384)
|
327
|
85,16
|
Organisation des séances sur la Santé Sexuelle
et Reproductive cette année dans les universités
|
103
|
26,8
|
Connaissance d'un enseignant formé en matière
d'IVG
|
98
|
25,5
|
Connaissance des 3 méthodes d'avortement
sécurisé
|
|
|
Dilatation et evacuation
|
69
|
18
|
Médicamenteuse
|
160
|
41,67
|
Par Aspiration
|
51
|
13,3
|
Connaissance IVG pour une grossesse de plus de 14 semaines
|
183
|
47,66
|
Entendre parler du Protocol de Maputo
|
62
|
16,1
|
Connaissance publication du Protocol de Maputo au journal
officiel de la RDC en 2018
|
15
|
3,9
|
Connaissance sur l'avortement médicalisé
autorisé selon le protocole de Maputo
|
|
|
Agression sexuelle
|
35
|
9,11
|
Viol
|
48
|
12,5
|
Inceste
|
36
|
9,38
|
27
Danger de mort de la mère ou l'enfant
|
38
|
9,9
|
Danger de santé mentale ou physique
|
23
|
5,99
|
Connaissance d'une organisation qui travaille dans ce domaine
de l'accès aux IVG sécurisés
|
35
|
9,11
|
Niveau de connaissances des parents sur les IVG
|
249
|
64,84
|
SCORE MOYEN DE BONNE CONNAISSANCE (384)
|
95,75
|
24,93
|
Score moyen de connaissance 24,93%
|
|
|
< 50% : Mauvaise connaissance
|
|
|
50% - 70% : Connaissance moyenne
|
|
|
>70% : Bonne connaissance
|
|
|
Notons globalement que 24,93% des étudiants ont une
bonne connaissance en matière d'IVG ; le résultat obtenu
étant < 50% (24,93%), cela revient à dire que les
étudiants des institutions d'enseignements supérieurs du secteur
public de la ville de Bukavu ont une mauvaise connaissance en matière
d'IVG.
Diagramme 3: Distribution des connaissances des
étudiants en rapport avec l'IVG
Distribution du niveau des connaissances
75%
Bonne connaissance Mauvaise connaissance
25%
Ce diagramme montre que seulement 25% des
enquêtés ont une bonne connaissance en matière d'IVG
II.4. Variables explicatives du niveau de l'attitude
des enquêtées Tableau 4: Calcul du score des bonnes
attitudes
score moyen des bonnes attitudes
|
Effectif
(384)
|
%
|
Êtres à l'aise avec le sujet de l'avortement
|
158
|
41,15
|
Parler ouvertement de l'IVG au sein de votre communauté
religieuse
|
188
|
48,96
|
Pour les IVG
|
20
|
5,2
|
l'IVG n'est pas un péché
|
35
|
9,11
|
Les femmes qui se font avorter ne commettent pas un meurtre
|
19
|
4,95
|
Discussion de la sexualité avec
|
|
|
Parents
|
82
|
21,35
|
Enseignants
|
122
|
31,77
|
Amis
|
309
|
80,47
|
Collogues
|
154
|
40,1
|
Parents sont à l'aise pour parler d 'IVG
|
144
|
37,5
|
Discussion IVG dans la Famille
|
104
|
27,08
|
Exclusion de personne ayant recours au IVG
|
131
|
34,11
|
SCORE MOYEN DE BONNE ATTITUDE
|
122,17
|
31,81
|
Score moyen de bonne attitude 31,81%
|
|
|
< 50% : Mauvaise attitude
|
|
|
50% - 70% : attitude moyenne
|
|
|
>70% : Bonne attitude
|
|
|
D'après ce résultat, 31,81% des étudiants
ont une bonne attitude en matière d'IVG. Ce résultat nous pousse
à affirmer que les étudiants des institutions d'enseignement du
secteur public de la ville de Bukavu ont une mauvaise attitude en
matière d'IV, car le score moyen de bonne attitude (31,81%) étant
< à 50%.
28
29
Diagramme 4: Distributions des attitudes
68%
32%
Bonne attitude Mauvaise attitude
Ce diagramme montre que 32% des étudiants ont une bonne
attitude en matière d'IVG
II.5. Variables explicatives du niveau de pratiques des
enquêtées
Tableau 5: Calcul du score de bonnes pratiques
Pratique
|
Effectif
|
%
|
N'avoir jamais eu un rapport sexuel
|
189
|
49,21
|
N'avoir pas eu un rapport sexuel pendant le 12 dernier mois
|
89
|
23,17
|
Rapport sexuel après consentement
|
104
|
27,08
|
Recouru à une méthode de contraception lors du
premier rapport sexuel
|
75
|
19,43
|
Femmes tombent enceinte par volonté
|
85
|
22,13
|
Méthode de contraception utilisée pour
éviter la grossesse
|
|
|
Calcul du cycle menstruel
|
16
|
4,2
|
Il faut se protéger
|
15
|
3,9
|
L'Abstinence
|
92
|
24
|
On prend les pulliles
|
21
|
5,5
|
Utiliser les préservatifs
|
40
|
10,4
|
Accessibilité au service IVG
|
91
|
23,7
|
Niveau d'implication des autorités
politico-administrative et sanitaires en matière d'IVG a plus de 60%
|
59
|
15,36
|
Protection des droits de la femme à la santé
sexuelle et reproductive par les autorités
|
111
|
28,9
|
SCORE MOYEN DE BONNE PRATIQUE
|
75,92
|
19,77
|
Score moyen de pratique 19,77%
|
|
|
< 50% : Mauvaise pratique
50% - 70% : Pratique moyenne
>70% : Bonne pratique
Notons en général que, seulement 19,77% des
étudiants ont une bonne pratique en matière d'IVG. Ce chiffre
étant < à 50% cela nous pousse à affirmer que les
étudiants des institutions d'enseignements supérieur du secteur
public de la ville de Bukavu ont une mauvaise pratique en matière
d'IVG.
Diagramme 5: Distribution du niveau des
pratiques
80%
20%
Bonne pratique Mauvaise pratique
Le diagramme ci-dessus montre que seulement 20% de
l'échantillon a des bonnes pratiques sur les IVG
30
II.6.Tableau 6: Régression logistique (Facteurs
de risque)
-
_
_
_
_
Connaissance
|
Terme
|
Odds Ratio AJUSTE
|
Z-
Statistic
|
Age
|
2,9
|
0,973
|
Sexe
|
10,59
|
2,6623
|
Niveau d'étude
|
4,455
|
1,1439
|
Religion de l'étudiant
|
3,521
|
0,8956
|
Etat civil
|
4,455
|
2,1439
|
Niveau d'étude de la mère
|
55,012
|
0,2478
|
Niveau d'étude du père
|
4,456
|
1,1439
|
Profession de la mère
|
55,012
|
0,2478
|
Profession du père
|
3,521
|
0,8956
|
Religion de parents
|
4,455
|
1,1439
|
Connaissance de parents sur les IVG
|
3,38270
|
1,6162
|
Parler ouvertement des IVG à
l'église
|
2,6045
|
1,8239
|
Vulgarisation de l'éducation
sexuelle dans les Universités
|
4,8785
|
3,3041
|
Dialogue en matière de la sexualité entre
parents et enfants
|
2,5904
|
2,096
|
Connaissance d'enseignant formé en matière
d'IVG
|
27,2973
|
4,3811
|
Connaissance de comportement à risque
|
1,0000
|
0,0000
|
Implication autorité en matière
d'IVG
|
3,9300
|
2,9296
|
mauvaise connaissance
|
_
|
-
|
mauvaise attitude
|
_
|
|
Pratique
|
Odds Ratio AJUSTE
|
Z-Statistic
|
41,23
|
-0,6209
|
6,722
|
-0,0436
|
0,8647
|
1,0218
|
4,5
|
-0,6147
|
0,4354
|
0,0461
|
2,77
|
0,73
|
0,8647
|
1,0218
|
2,822
|
1,611
|
5,5
|
-0,6147
|
0,8647
|
1,0218
|
1,0156
|
0,0514
|
0,5803
|
-2,0704
|
1,0306
|
0,1068
|
0,6173
|
-1,6058
|
1,5491
|
1,5796
|
17,2731
|
5,0719
|
0,7369
|
-0,8405
|
4,822
|
1,611
|
2,5
|
-0,6147
|
Attitude
|
Odds Ratio AJUSTE
|
Z-
Statistic
|
10,809
|
0,0787
|
6,12
|
-0,0653
|
0,3554
|
1,1067
|
1,566
|
-1,256
|
0,24
|
-0,1149
|
_
|
0,7097
|
0,3554
|
1,1067
|
0,185
|
0,1543
|
1,566
|
-1,256
|
0,3554
|
1,1067
|
1,8894
|
1,9009
|
7,4752
|
5,5664
|
1,9292
|
2,4342
|
9,6709
|
7,7000
|
1,8412
|
1,2382
|
1,5235
|
1,2666
|
2,3676
|
2,7929
|
P-Value
0,002933
3753
0,008804
0,384
0,009
0,008804
0,009
0,004
0,384
0,008804
0,106
0,0682
0,0361
0,0000
0,001
1,0000
0,0034
_
_
P-Value
0,00962
0,3029
0,0386
0,1965
0,0117
_
0,0167
0,491
0,1965
0,0117
0,0573
0,0000
0,0000
0,0252
0,0149
0,2053
0,0052
P-Value
0,005347
0,00388
0,3069
0,0094
0,029
0,002
0,3069
0,1072
0,03069
0,000539
0,959
0,0384
0,9149
0,1083
1142
0,0000
0,4006
0,000539
0,01072
31
32
En matière d'IVG nous avons remarqué que
certains facteurs de risque ont été associés à la
connaissance, attitude et pratique des étudiants sur l'IVG ;
La connaissance des étudiants sur les IVG
dépendent significativement de l'âge , du niveau d'étude ,
de l'état civil , du niveau d'étude des parents , de la
profession de la mère , de la religion des parents , de la vulgarisation
de l'éducation sexuelle dans les institutions , du dialogue en
matière de la SSR entre parents et enfants , de la connaissance d'un
enseignant formé en matière d'IVG et l'implication des
autorités en matière d'IVG (p<0,05).
Les attitudes des étudiants sur les IVG
dépendent significativement de l'âge, du niveau d'étude, de
l'état civil, du niveau d'étude du père, de la religion
des parents, du fait que l'IVG est parlé ouvertement dans les
églises, de la vulgarisation de l'éducation sexuelle dans les
institutions, de la connaissance d'un enseignant formé en matière
d'IVG et de l'implication des autorités en matière d'IVG
(p<0,05).
La pratique en matière d'IVG dépend de
l'âge, du sexe, de la religion, du niveau d'étude de la
mère, de la profession du père, de la religion des parents, du
fait que l'IVG soit parlé ouvertement dans les églises, de la
connaissance du comportement à risque, de la mauvaise connaissance et
pratique (p< 0.05).
33
Discussion
Cette discussion a portée sur les
caractéristiques sociodémographiques des étudiants, le
niveau de connaissance, attitude et pratique en matière d'IVG et sur les
facteurs de risque lié à ceux-ci.
a) Caractéristiques
démographiques
D'après les résultats au tableau 2, nous avons
inclus dans notre étude les étudiants de UOB (32,3%), suivi de
ceux d'ISP (20,1%), d'ISTM (19,3%), et ISDR (14,6%). %), ISC (11,5%), ISAM
(1,8%) et ISPT (0,5%).
Ils étaient en majorité du cycle de graduat,
(plus de 60%) avec un état civil célibataire (94,53%), les filles
représentent 53,39% et les garçons 46,61%. La plupart est
âgé de 20 à 25 ans
Ces résultats se rapportent à ceux d'une
étude menée par Ariane M. et de A. Traoré qui avaient
respectivement trouvé 53,9% des filles représentant 21-24 ans
(A., 2006) (M., 2009) et en rapport avec l'état civil,
b) Niveau de connaissance
Le résultat du tableau sur la connaissance, nous
renseigne qu'en moyenne 24,93% des enquêtés avait une bonne
connaissance sur les IVG, cette connaissance était dépendante de
plusieurs facteurs dont l'âge, le niveau d'étude, de l'état
civil, du niveau d'étude des parents , de la profession de la
mère, de la religion des parents, de la vulgarisation de
l'éducation sexuelle dans les institutions, du dialogue en
matière de la SSR entre parents et enfants, de la connaissance d'un
enseignant formé en matière d'IVG et l'implication des
autorités en matière d'IVG.
Selon KABUTU BIRIAGE et BADIKA WANE pensent que l'absence de
l'enseignement religieux sur la sexualité humaine s'observe presque
partout dans nos paroisses, parce que la plupart de nos pasteurs n'y sont pas
préparés. Ils font partie des parents qui se demandent ce qu'ils
peuvent dire aux jeunes dans ce domaine glissant. Ils ont aussi peur de croire
que les jeunes risquent de faire de leur enseignement sur la sexualité
une pratique expérimentale (B., 2001).
c) Attitude
Le tableau de logistique de régression montre que
l'attitude est dépendante de l'âge, du niveau d'étude, de
l'état civil, du niveau d'étude du père, de la religion
des parents, du fait que les IVG est parler ouvertement dans les
églises, de la vulgarisation de l'éducation sexuelle dans les
institutions, de la connaissance d'un enseignant formé en matière
d'IVG et de l'implication des autorités en matière d'IVG.
S'agissant de l'âge, avons aussi vu que l'âge moyen du premier
rapport sexuel est de 19 ans. Ce résultat est légèrement
supérieur à celui trouvé lors de l'EDS-RDC de 2017 (16
ans) et celui trouvé par Oumou Keita dans son étude
«Connaissances,
34
Attitudes et Pratiques des jeunes sur les IST/VIH/SIDA
à Bamako (Mali): cas des communes III et IV » (Keita, 2015); mais
la majorité de nos enquêtés ont reconnu que les jeunes
commence leurs premier rapport sexuel à 15 ans.
Notre étude a montré que 80,18% de nos
enquêtés sont contre l'IVG, ceci est en lien avec le
résultat de l'étude de connaissances, attitudes et pratiques des
adolescentes relatives à la contraception en milieu scolaire dans la
commune v du district de Bamako qui avait trouvé que 81,33% de
l'échantillon désapprouvaient l'IVG (Dembele, 2018).
d) Pratique
Au regard du tableau sur le pratique, nous constatons que
seulement 19,77% de nos enquêtes ont une bonne pratique, aussi nous avons
trouvé que 1,56% des répondants ont reconnu avoir
déjà fait l'avortement, 2,34% n'ont pas voulu répondre
à cette question et 34,90% ont en mémoire un amie qui a
déjà fait un IVG dont 35,07% de ces cas était
réalisé dans une structure médicale.
Le résultat sur la fréquence de avortement sont
presque similaire (1,8%) à ceux trouvé par Alain Chabo Byaene
dans son étude sur la problématique des avortements criminels
dans le district sanitaire de Bukavu même si ceci ne reflète pas
la réalité (Byane, 2007). En rapport avec la connaissance d'une
personne ayant déjà fait l'IVG, notre résultat est presque
similaire à celui trouvé (30,8%) dans l'enquête sur la
pratique de l'avortement provoqué clandestin en Côte d'Ivoire
(AIBEF, 2020). Cette enquête avait aussi trouvé que seule 19,6%
des avortements ont lieu dans une structure de santé reconnue, ce
résultat est la moitié de ce que nous avons trouvé dans
notre cas.
Notre étude a montré que 54,05% de nos
enquêtés ont déclaré connaître au moins une
amie qui est décédée suite à un IVG, ce
résultat est le double du résultat de l'enquête AIBEF
réalisé en Côte d'Ivoire et avait trouvé 26,5% des
interrogées (AIBEF, 2020)
e) Facteurs de risque
Il Paraît clairement que peu d'étudiants (31,25%)
ont eu recourt à une méthode de contraception lors du
première rapport sexuelle, néanmoins 47,14% ont aujourd'hui une
stratégie pour éviter la grossesse. Ce résultat est de
loin supérieur à celui trouvé en France dans l'analyse du
Baromètre santé en 2005 qui a montré que seule 8,9 % des
femmes qui ont eu leur premier rapport entre 2000 et 2005 n'ont pas
utilisé de moyen de contraception lors de ce premier rapport (tandis
qu'elles étaient presque 30 % parmi celles qui ont eu leur premier
rapport avant 2000) (Moreau C, 2020)
Notre enquête montre que 52,91% des
enquêtés sont sexuellement actifs, ce taux est inférieur
à celui trouvé par Oumou Keita (66,67%) dans son étude
«Connaissances, Attitudes et Pratiques des jeunes sur les IST/VIH/SIDA
à Bamako (Mali): cas des communes III et IV » (Keita, 2015)
35
f) Source d'information
Notre étude montre que l'internet est la meilleur
source d'information pour nos enquêtés (27,6%), suivi des amis
(25%), des institutions d'enseignement (15,63%), de la radio (14,84%), des
Parents (7,03%) et afin l'église (5,47%). ces résultats nous
montrent que les parents et l'église ne sont pas
considérés comme meilleur source d'information pour nos
enquêtés.
36
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Cette étude de connaissances, attitudes et pratiques
des étudiants de la ville de Bukavu en matière d'interruption
volontaire de la grossesse, avait comme objectif de contribuer à
l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive chez les
étudiants en évaluant leur niveau de connaissance, attitude et
pratique en matière d'IVG.
De type transversal, elle a inclus 384 étudiants des
institutions d'enseignement supérieur du secteur public de la ville de
Bukavu pendant une période d'une année civile, soit d'octobre
2019 à octobre 2020.
Généralement la plupart des étudiants
inclus dans l'étude étaient d'UOB (32,3%), suivi de ceux d'ISP
(20,1%), d'ISTM (19,3%), ISDR (14,6%), ISC (11,5%), ISAM (1,8%) et l'ISPT
(0,5%). Ils étaient en majorité du cycle de graduat, (plus de
60%) avec un état civil célibataire (94,53%). Les filles
représentent 53,39% et les garçons 46,61%, la plupart est
âgé de 20 à 25 ans.
Notons ensuite qu'en moyenne, 24,93% des étudiants ont
une bonne connaissance en matière d'IVG ; 31,81% ont une bonne attitude
en matière d'IVG et 19,77% ont une bonne pratique en matière
d'IVG. Mais ces résultats obtenus sont inférieur à <
50%, cela revient à dire que les étudiants des institutions
d'enseignements supérieurs du secteur public de la ville de Bukavu ont
une mauvaise connaissance, attitude et pratique en matière d'IVG.
Enfin, certains facteurs ont été associés
de manière significative à la connaissance, attitude et pratique
des jeunes sur les IVG :
La connaissance des étudiants sur les IVG
dépendent significativement de l'âge , du niveau d'étude ,
de l'état civil , du niveau d'étude des parents , de la
profession de la mère, de la religion des parents , de la vulgarisation
de l'éducation sexuelle dans les institutions, du dialogue en
matière de la SSR entre parents et enfants , de la connaissance d'un
enseignant formé en matière d'IVG et l'implication des
autorités en matière d'IVG (p<0,05).
Les attitudes des étudiants sur les IVG
dépendent significativement de l'âge, du niveau d'étude, de
l'état civil, du niveau d'étude du père, de la religion
des parents, du fait que les IVG est parler ouvertement dans les
églises, de la vulgarisation de l'éducation sexuelle dans les
institutions, de la connaissance d'un enseignant formé en matière
d'IVG et de l'implication des autorités en matière d'IVG
(p<0,05).
La pratique en matière d'IVG dépend de
l'âge, du sexe, de la religion, du niveau d'étude de la
mère, de la profession du père, de la religion des parents, du
fait que les IVG soit parlé ouvertement dans les églises, de la
connaissance du comportement à risque, de la mauvaise connaissance et
pratique (p< 0.05).
Nous ne prétendons pas épuisé tout le
sujet, mais au contraire nous ouvrons une brèche aux futurs chercheurs
pour continuer à mener d'autres études dans ce domaine.
Ainsi nous recommandons :
· Au Gouvernement de la ROC en
général :
o La vulgarisation du Protocol de Maputo
o Mettre en place tout l'arsenal juridique nécessaire
pour son application.
· Au ministère de l'enseignement
supérieur et Universitaire :
o Mobiliser le système éducatif pour qu'il
devienne le moteur d'un programme de prévention et de prise en charge
généralisée pour les étudiants ;
o Introduire dans le programme d'enseignement des cours
d'éducation à la santé sexuelle et reproductive ;
o Encourager les études et les recherches
opérationnelles sur les comportements sexuels des étudiants.
· Au ministère de la santé
:
o Mettre au sein des universités et des instituts
supérieurs d'enseignement des centres de jeunes pour le conseil à
la santé sexuelle et reproductive.
o Organiser des journées de sensibilisations sur la
santé sexuelle et reproductive sein des universités à
travers des conférences débats, des sketchs, des jeux
concours.
· Aux étudiants :
o Participer régulièrement aux activités
sur la SSR ;
o Eviter les comportements à risque ;
· Aux organisations non gouvernementales
:
o Améliorer les finances des activités visant
l'éducation à la SSR en milieu estudiantin
· Aux Parents :
o Aborder de temps en temps avec leurs enfants des sujets sur
la SSR ;
· Aux futurs chercheurs :
o De mener une étude sur ce sujet au profit des
institutions d'enseignements supérieur du secteur privé de la
ville de Bukavu.
37
38
Bibliographie
A., T. (2006). Connaissances, attitudes et pratiques des
jeunes de moins de 20 ans aux IST/SIDA . Bamako.
AIBEF. (2020, Juin 3). Pratique de l'avortement
provoqué clandestin en Côte d'Ivoire.
Récupéré sur Magzine Santé et Environnement:
https://www.santesurlabreche.net/
B., K. (2001). Le phénomène
Chic-choc-chèque. Language et vécu sexuel de jeunes en milieu
universitaire congolais. Kinshasa: CEPROPAS.
Basinga, P. (2012). Grossesse non désirée et
avortement provoqué au Rwanda: Causes et conséquences. New
York: Guttmacher Institute. Consulté le Février 6, 2020, sur
https://www.guttmacher.org/sites/default/files/report_pdf/grossesse-non-desiree-rwanda_0.pdf
Byane. (2007, Juillet 5). La problèmatique des avortements
criminels dans le district sanitaire de Bukavu. Bukavu, Sud-Kivu, RD Congo.
CGND. (2018). Rapport sur la conférence
organisée le 28 Septembre 2018 au Pullman Hotel sur la
problèmetique des grossesses nondésirées et avortements
à risques. Kinshasa: Le Secrétariat Technique de la
Conférence. Consulté le Février 6, 2020, sur
http://mwasi.com/wp-content/uploads/2019/01/RAPPORT-CONFERENCE-SUR-LAVORTEMENT-CGND-2018.Vfn_.pdf?x89565
CGND. (2018). Rapport sur la conference organisee le 28
septembre 2018 au salon congo de pullman hotel. Kinshasa: CGND.
Delecour M, C. G. (2004). Les complication des avortements
spontanés Encyclopédie Médico Chirurgicale. Paris.
Dembele, M. A. (2018). Connaissances, attitudes et pratiques
des adolescentes relatives à la contraception en milieu scolaire dans la
commune v du district de Bamako. Bamako: USTTB.
Gold, J. (2015, Septembre 6). Comment parler de
l'avortement-IPPF. Récupéré sur ippf site Web:
https://www.ippf.org/sites/default/files/ippf_abortion_messaging_guide_fr.pdf
Hussain, R. (2013). Unintended Pregnancy and Abortion in
Uganda. New York: Guttmacher Institute.
IPPF. (2020, Fevrièr 2). Lutter contre stigmatisation
de l'avortement: Initiatives passées et
prochaines étapes. Récupéré
sur IPPF:
https://www.ippf.org/sites/default/files/ippf_abortion_stigma_work_summary_french.p
df
Kumar, L. H. (2019). Conceptualising abortion stigma.
Culture, Health & Sexuality.
39
l'ESU/Sud-Kivu, C. p. (2017). Situation des institutions de
l'ESU. Bukavu.
M., A. (2009). Connaissance, attitudes et pratiques
comportementales des jeunes de moins de 20 ans face aux IST/SIDA FMPOS.
Merger, L. J. (1979). Précis d'obstétrique
4ème édition. Masson.
Moreau C, L. N. (2020, Juin 3). Activité sexuelle,
infections sexuellement transmissibles, contraception. Baromètre
santé 2005. Attitudes et comportements de santé à
paraître. .
Récupéré sur
Solidarites-sante.gouv.fr:
https://solidarites-
sante.gouv.fr/IMG/pdf/Dossier_de_presse_contraception_que_savent_les_francais.pdf
MPSMRM, M. I. (2014). Enquête Démographique
et de Santé en République Démocratique du Congo
2013-2014. Rockville.
OMS. (2018, Février 1). Organisation mondiale de la
santé . Récupéré sur
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/preventing-unsafe-abortion
Thonneau, P. F. (2001, janvier 1). Mortalité maternelle
et avortements dans les en développemnet. Toulouse, France.
40
ANNEXES
Annexe 1: Formulaire d'information et de
consentements
Chères étudiantes, chers étudiants, Dans
le cadre de mon travail de fin d'étude en Développement
Communautaire option santé communautaire à l'Institut
Supérieur de Management de Bukavu, je réalise un mémoire
portant sur les connaissances, Attitudes et pratiques vis à vis de
l'interruption volontaire de grossesse auprès de la population
estudiantine de la ville de Bukavu. En effet nous observons une
évolution des pratiques et de la perception de celle-ci depuis quelques
années. Que vous vous sentez concerné ou pas par cette
problématique, que vous soyez une femme ou un homme, que vous soyez
contre ou pour l'interruption volontaire de grossesse, que vous vous ayez
pratiqué ou pas, que vous ayez (déjà) eu des rapports
sexuels ou pas.... Peu importe votre orientation sexuelle, Je souhaite avoir
votre avis !
Ce questionnaire comporte des questions sur vos connaissances,
votre attitude, ainsi que votre pratique (ou pas) sur les IVG. La durée
du questionnaire est comprise entre 15 et 30 min selon vos réponses.
Votre participation à ce questionnaire est volontaire. Vous êtes
donc libre de refuser d'y participer. Vous pouvez également vous retirer
à n'importe quel moment, en fermant la fenêtre de votre navigateur
web sans terminer le questionnaire. Les données incomplètes
seront supprimées. Toutefois, lorsque vous aurez rempli et validé
le questionnaire, il sera impossible de détruire les données
puisque aucune information permettant d'identifier les personnes participantes
ne sera recueillie. L'anonymat est garanti. Voudriez-vous continuer ?
Annexe 2: Liste des institutions d'enseignement
supérieur du secteur public agrée de la ville de Bukavu
(2017)
N0
|
Noms de l'institution
|
Abréviation
|
Effectifs M
|
Effectifs F
|
Total
|
1
|
Institut supérieur pédagogique
|
ISP
|
2672
|
1164
|
3836
|
2
|
Institut Supérieur de Technique
Médicale
|
ISTM
|
2293
|
1404
|
3697
|
3
|
Institut Supérieur de Développement Rural
|
ISDR
|
1765
|
1030
|
2795
|
4
|
Institut Supérieur de Commerce
|
ISC
|
1184
|
1009
|
2193
|
5
|
Institut Supérieur d'Art et Métier
|
ISAM
|
40
|
302
|
302
|
6
|
Université Officielle de Bukavu
|
UOB
|
4745
|
2018
|
6763
|
7
|
Institut Supérieur de Pédagogie et Technique
Appliquée
|
ISPT
|
93
|
7
|
100
|
Source : Situation des institutions
de l'ESU Sud-Kivu au 2018 octobre 2017 Annexe 3:
Présentation de la plateforme KoboToolbox
Partant du principe que la compréhension des besoins de
la population est souvent négligée faute de moyens rapides de
recueillir et d'analyser les données, l'Initiative Humanitaire de
Harvard a créé KoBoToolBox. Il s'agit d'un logiciel libre et open
source, utilisé majoritairement par des professionnels qui travaillent
dans le contexte des crises humanitaires ou de développement et qui
regroupe plusieurs outils pour la collecte de données sur le terrain
et
41
dans les environnements difficiles. En septembre 2014, ils ont
continué à développer le logiciel en coordination avec
l'ONU et le Comité International de Secours (IRC) pour rendre la
collecte électronique de données plus normalisée, plus
fiable et plus facile à utiliser en cas de crises humanitaires.
Le serveur est soumis à UN Copyright, Terms and
Conditions of Use, et Privacy qui garantissent un niveau
élevé de protection des données, déclinent toute
responsabilité quant à une potentielle perte de ces derniers. La
sécurité du serveur est garantie par
https://www.blackmesh.com/security.
L'avantage de la plateforme Kobo est qu'elle est
également accessible par internet au lien suivant :
https://ee.kobotoolbox.org/x/#YQ6m
(Eketo).
Si jamais remplir le formulaire sur place est impossible (ex.
batterie à plat), il sera toujours possible de rentrer les informations
au moyen d'un ordinateur ou bien après la visite. La limite étant
que les coordonnées GPS ne seront pas présentes. La
fonctionnalité GPS permet d'extraire des cartes interactives de
différent type sur lesquels on peut faire afficher les informations
pertinentes.
La plateforme offre également la possibilité
d'extraire les données sous forme de tableaux, de graphes, etc, de
façon automatisée mais aussi de les exporter sous format xls,
xmls, afin de conduire soi-même l'analyse.
Enfin le site possède une FAQ très
complète sur toutes les questions techniques qui peuvent se poser au
lien suivant. http://support.kobotoolbox.org/
Annexe 4: Questionnaire
Les caractéristiques socio démographiques
des enquêtés
N0 Questions Modalité
|
1
|
|
|
2
|
Quelle est votre promotion ?
|
LI G1 LI G2 LI G3 LI L1
LI L2 LI D1 LID2 LI D3
LI D4
|
3
|
Quelle est votre faculté/Département ou option ?
|
|
4
|
Quel est votre état civil ?
|
LI Célibataire LI Marié
LI En couple (Mais pas marie) LI Divorcé
LI Veuve
|
5
|
Quel est votre sexe ?
|
LI Masculin LI Féminin
|
6
|
Quel est votre âge ?
Veuillez choisir votre tranche d'âge
|
LI < 20 an LI [20 - 25] ans
LI [26 - 30] ans LI [31 - 35] ans
LI > 35 ans
|
7
|
Quel est le plus haut niveau d'étude atteint par votre
mère ?
|
LI=<6 ans primaire LI Diplôme d'Etat LI Graduat
|
42
|
|
? Licence ? Maitrise ? > Maitrise
|
8
|
Quel est le plus haut niveau d'étude atteint par votre
mère ?
|
? =< 6 ans primaire ? Diplôme d'Etat
? Graduat ? Licence ? Maitrise ? > Maitrise
|
9
|
Quelle est la catégorie professionnelle de votre
mère ?
|
? Sans profession
? Fonctionnaire de l'Etat
? Enseignant
? Employé
? Profession libérale
? Commerçant
? Agriculteur/fermier
? Autres
|
10
|
Quelle est la catégorie professionnelle de votre
père ?
|
? Sans profession
? Fonctionnaire de l'Etat
? Enseignant
? Employé
? Profession libérale
? Commerçant
? Agriculteur/fermier
? Autres
|
11
|
Qui finance vos études ?
|
? Mes parents
? Un membre de la famille
? Moi - même
? Mon mari/Ma femme
? Mon ami/e
? Autres
|
12
|
Quelle activité faites-vous pour financer vos
études ? (Si 12=Moi-même)
|
.
|
13
|
Vous êtes croyants ?
|
? Oui ? Non
|
14
|
Quelle est votre religion ? (si 13=Oui)
|
? Catholique ? Protestante
? Kimbanguiste ? Adventiste
? Eglise de réveil ? Autres
|
15
|
Quel est votre degré de pratique de religion ?
(Combien de point sur 10)
|
/10
|
16
|
Vos parents sont - ils croyants ?
|
? Oui ? Non
|
17
|
Quelle est leurs religion ? (si 16=Oui) En cas
divergence entre le père et la mère, choisir la religion de la
mère
|
? Catholique ? Protestante
? Kimbanguiste ? Adventiste
? Eglise de réveil ? Autres
|
18 Actuellement vous vivez où ? Li
Chez mes parents
Li Chez moi
Li A l'internat
Li Chez des amis
LiChez un membre de la famille
|
43
Connaissance en matière d'interruption volontaire
de la grossesse (IV.G)
N0 Questions Modalité
|
19 Est-ce que vous avez déjà
entendu parler d'IVG ? Li Oui
Li Non
|
Vulgarisation de la Santé sexuelle et reproductive
dans les institutions
|
20 Existe - t - il dans votre programme
académique des Li Oui
moments planifiés pour l'éducation sexuelle ?
Li Non
|
21 Cette année votre institution a -
t-elle organisé des Li Oui
séances sur la Santé Sexuelle et Reproductive ?
Li Non
|
22 Connaissez - vous un enseignant formé
en matière Li Oui
d'IVG ? Li Non
|
Source d'information
|
23 En matière de sexualité,
où trouvez-vous vos Li Radio
informations ? (Plusieurs réponses sont
possibles) Li Télévision
Li Parents
Li Amis
Li Eglise
Li Internet
Li Institution d'enseignement
|
24 Quelle était votre meilleure source
d'information ? Li Radio
Li Télévision
Li Parents
Li Amis
Li Eglise
Li Internet
Li Institution d'enseignement
|
Connaissance Méthode d'avortement
sécurisé
|
25 Quelles sont les 3 méthodes
d'avortement sécurisé Li Dilatation et
évacuation
que vous connaissez ? (veuillez Choisir trois Li
Moderne
réponses) Li Médicamenteuse
Li Par aspiration
Li Traditionnelle
Li curetage
Li Je ne sais pas
|
26 Peut - on interrompre d'une manière
sécurisée une Li Oui
grossesse de plus de 14 semaines ? Li Non
|
Connaissance protocole de Maputo
|
44
27
|
Est - ce que vous avez déjà entendu parler du
Protocol de Maputo ?
|
L1 Oui L1 Non
|
28
|
Le Protocol de Maputo a été publié au
journal officiel de la RDC en :
|
L1 2014 L1 2015 L1 2016
L1 2017 L1 2018 L1 2019
L1 2020
|
29
|
Selon le Protocol de Maputo l'avortement
médicalisé est autorisé dans les 5 cas suivant :
(Veuillez choisir 5 réponses)
|
L1 Agression sexuelle
L1 Conflit entre partenaires L1 Viol
L1 Décès du copain
L1 Inceste
L1 Danger de mort de la mère ou l'enfant
L1 Danger de santé mentale ou physique
|
30
|
Connaissez-vous une organisation qui travaille dans ce domaine
de l'accès à l'IVG sécurisé ?
|
L1 Oui L1 Non
|
31
|
En matière d'IVG, diriez - vous que les
connaissances de vos parents sont :
|
L1 Très bonnes
L1 Bonnes
L1 Mauvaises
L1 Très mauvaises
|
Attitude en matière d'interruption volontaire de
la grossesse (IVG)
N0 Questions Modalité
|
32
|
Etes - vous à l'aise avec le sujet de l'avortement ?
|
L1 Oui L1 Non
|
33
|
Peut - on parler ouvertement de l'IVG au sein de votre
communauté religieuse ?
|
L1 Oui L1 Non
|
34
|
En rapport avec les IVG êtes - vous ?
|
L1 Contre
L1 Trop défavorable L1 Très défavorable L1
Neutre
L1 Très favorable L1 Trop favorable L1 Pour
|
35
|
Vous pensez que l'IVG est un péché ?
|
L1 Oui L1 Non
|
36
|
Les femmes qui se font avorter commettent un meurtre ?
|
L1 Oui L1 Non
|
37
|
En matière de sexualité, en
général, avec qui en avez - vous discuté ?
(Plusieurs réponses sont possibles)
|
L1 Parents L1 Amis
L1 Collègues L1Autres
|
38
|
A votre avis, vos parents sont - ils à l'aise pour
parler de l'IVG avec vous ?
|
L1 Oui L1 Non
|
45
39 La famille qui vous a élevé a -
t - elle discuté avec Oui vous d'opinions ou de valeurs au sujet de
Non l'avortement ?
Pratique en matière d'interruption volontaire de
la grossesse(IVG)
N0 Questions Modalité
|
Pratiques sexuelles
|
|
40 Selon vous les jeunes ont leurs premiers
rapports sexuels
à quel âge ?
|
q <12 ans 13ans 14 ans
q 15 ans 16 ans 17 ans
q 18 ans 19 ans 20 ans
q > 20 ans
|
41 Avez - vous déjà eu un
rapport sexuel ?
|
q Oui
q Non
q Je ne voudrais pas répondre
|
42 A quel âge était la
première fois ? (Si 41=Oui)
|
ans
|
43 Avez - vous eu un rapport sexuel pendant le
12 dernier
mois ?
|
q Oui
q Non
q Je ne voudrais pas répondre
|
44 Vous est - il déjà
arrivée d'avoir un rapport sexuel sans
le vouloir ?
|
q Oui
q Non
|
Pratique de la contraception
|
|
45 Lors de votre premier rapport sexuel, avez
- vous (ou
votre partenaire) recouru à une méthode
contraception ?
|
q Oui
q Non
|
46 Pensez - vous qu'il y a des femmes qui
tombent enceinte
sans le vouloir ?
|
q Oui
q Non
|
47 Que faites-vous pour retarder ou
éviter une grossesse ?
|
.
|
Pratique d'IVG
|
|
48 Avez - vous connaissance d'une amie ou
collègue qui a
déjà fait un IVG
|
q Oui
q Non
|
49 Qui l'avait aidé dans cette
expérience ? (si 48=Oui)
|
q Personnel soignants/structure sanitaire
q Personnel soignants/à la maison
q Tradi praticiens
q Amis
q Autres
|
50 Vous est - il déjà
arrivé de faire un IVG ?
|
q Oui
q Non
q Je ne voudrais pas répondre
|
51 Avez - déjà conseillé
une amie à faire l'IVG ?
|
q Oui
q Non
q Je ne voudrais pas répondre
|
52 Connaissez - vous quelqu'un qui est
décédé suite aux
complications d'IVG ?
|
q Oui
q Non
|
|
|
|
|
Contribution du pouvoir publique
|
|
53
|
Pensez-vous que le service d'interruption volontaire de la
grossesse est accessible ?
|
? Oui ? Non
|
54
|
Selon vous, quel est le niveau d'implication des autorités
politico - administratives et sanitaires en matière
d'IVG ? (Combien des points sur 10)
|
/10
|
55
|
Pensez - vous que les autorités politico -
administratives protègent le droit de la femme à la santé
sexuelle et reproductives ?
|
? Oui ? Non
|
56
|
Vous pensez qu'une personne qui a été recours
à l'avortement ne devrait pas être autorisée à
entrer dans une l'église/un temple/une mosquée/un lieu de culte
?
|
? Oui ? Non
|
46
|
|