BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
MEMOIRE DE MASTER
MENTION ECONOMIE
SPECIALITE
DÉVELOPPEMENT LOCAL ET GESTION
DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES (M2
DEVLOG)
THEME : ANALYSE DE L'EFFICACITÉ DU
CONTRÔLE DE L'EXÉCUTION DU BUDGET COMMUNAL AU BURKINA
FASO
Présenté par
Paul TIENDREBEOGO
Sous la direction du Dr Kassoum ZERBO Enseignant
chercheur à l'UO II
Mémoire soutenu publiquement le 30 juin 2018
Année académique :
2016-2017
DEDICACE
Je dédie ce mémoire aux acteurs du
développement local qui oeuvrent quotidiennement et inlassablement
pour impulser une nouvelle dynamique aux communes ; Ensuite ce modeste
ouvrage est dédié à ma mère, ma chérie
Rita et mon fils Nolhan ; Je dédie enfin cet ouvrage à mon
défunt père qui m'a inculqué un esprit de
combativité et de persévérance dans toute
entreprise.
II
REMERCIEMENTS
A l'issue de ce travail, je tiens à exprimer ma
profonde gratitude et mes vifs remerciements à mon directeur de
mémoire, le Dr Kassoum ZERBO, pour tout le temps qu'il a
consacré, ses directives précieuses et la hauteur d'esprit qu'il
a fait preuve durant mon encadrement.
Je m'en voudrais de ne pas remercier très
sincèrement mon maitre de stage et ses collaborateurs que sont Monsieur
Charles Félix DALLA, directeur du développement local et
régional, les chefs de service Madame KIENTEGA /ZERBO Maimouna,
Messieurs SANOU Sogossi, et RAMDE Sokoba, avec leurs collaborateurs pour la
qualité de mon encadrement durant la période de stage et
même au cours de la phase de rédaction du présent
document.
Mes plus vifs remerciements vont au corps professoral et
administratif de l'IFOAD de l'UO 2.
Je traduits mes reconnaissance et remerciement à toute
personne qui de près ou de loin a contribué d'une façon et
d'une autre à la réalisation de cette oeuvre.
Je ne saurai clore cette liste sans témoigner ma
gratitude à l'Agence Universitaire de la Francophonie pour m'avoir
offert l'allocation d'études.
III
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUE
Tableau N°01 : Cadre logique de la
méthodologie de collecte des données O.S. 1
|
35
|
Tableau N°02 : Cadre logique de la méthodologie de
collecte des données O.S. 2
|
37
|
Tableau N°03 : Résultats au plan interne selon
l'analyse SWOT
|
46
|
Tableau N°04 : Résultats au plan externe selon
l'analyse SWOT
|
47
|
Tableau N°05 : Résultats de l'Objectif.
Spécifique 2
|
..48
|
Tableau N°06 : Suggestions d'amélioration des
insuffisances décelées
|
.59
|
Tableau 07 : Comparaison des insuffisances de 2011 à 2013
|
66
|
GRAPHIQUE
|
|
Graphique 1: Gestion des fonds transférés aux
communes
|
66
|
iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
ASCE-LC : Autorité Supérieure
de Contrôle d'Etat et de Lutte contre la Corruption
ARCOP : Autorité de Régulation
de la Commande Publique
AUF : Agence Universitaire de la
Francophonie
CASEM : Conseil d'Administration du Secteur
Ministériel
C.C : Cour des Comptes
CGCT : Code Général des
Collectivités Territoriales
CI : Code des Impôts
CGE : Contrôleur Général
d'Etat
CNDP : Comité National de la Dette
Publique
C.T : Collectivités Territoriales
DCF : Direction du Contrôle Fiscal
DG-CMEF : Direction Générale du
Contrôle des Marchés Publics et des Engagements Financiers
DGDT : Direction Générale du
Développement Territorial
DGI : Direction Générale des
Impôts
DGTCP : Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique
DR-CMEF : Direction Régionale du
Contrôle des Marchés Publics et des Engagements Financiers
DP-CMEF : Direction Provinciale du
Contrôle des Marchés Publics et des Engagements Financiers
DSF : Direction des Services Fiscaux
DTFCT : Direction de la Tutelle
Financière des Collectivités Territoriales
DUDH EPE
|
: Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du
Citoyen Français : Etablissement Public de l'Etat
|
IFOAD : Institut de Formation Ouverte
à Distance
IGF : Inspection Générale des
Finances
ISC : Institution Supérieure de
Contrôle
ITI : Inspection Technique des
Impôts
ITT : Inspection Technique du
Trésor
ITS : Inspection Technique des Services
MATD : Ministère de l'Administration
Territoriale et de la Décentralisation
MINEFID : Ministère de l'Economie des
Finances et du Développement
NPJ/CT : Nomenclature des Pièces
Justificatives des Collectivités Territoriales
ONG : Organisation Non Gouvernementale
V
ORAD : Organe de Règlement des
Différends
PEFA : Public Expenditure and Financial
Accountability
RGAA : Rapport Général Annuel
d'Activités
RGFL : Rapport Général sur les
Finances Locales
TP : Trésor Public
UCAD : Université Cheick Anta Diop
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UO II : Université Ouaga II
vi
SOMMAIRE
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUE iii
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES iv
SOMMAIRE vi
RESUME vii
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 1 : LA REVUE DE LITTÉRATURE
3
1.1 : Définition des concepts 3
1.2 : Examen de la littérature sur le
contrôle des budgets communaux 13
CHAPITRE 2 : LE DISPOSITIF ET LES NORMES DE
CONTRÔLE DU BUDGET
COMMUNAL AU BURKINA FASO 18
2.1 : Le dispositif de contrôle de
l'exécution budgétaire au Burkina Faso 18
2.2 : Les normes de contrôle des finances publiques
: institutions et normes en matière de
contrôle............... 27
2.3 : Les conditions de l'efficacité du
contrôle budgétaire 33
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
35
3.1 : Cadres logiques de la méthodologie de collecte
des données 35
3.2 : Démarche méthodologique 40
3.3 : Méthodologie d'enquête 43
CHAPITRE 4 : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATION
46
4.1 : Présentations des résultats 46
4.2 : Interprétation des résultats obtenus
sur les variables étudiées. 49
4.3 : Recommandations 58
CONCLUSION GENERALE 61
BIBLIOGRAPHIE 63
ANNEXES 66
TABLE DES MATIERES 73
RESUME
vii
La présente étude analyse l'efficacité du
dispositif de contrôle de l'exécution du budget communal au
Burkina Faso. Ce faisant, nous avons choisi de mener une analyse quantitative
et qualitative selon la méthode SWOT qui permet de diagnostiquer d'une
part les forces et les faiblesses à l'intérieur des structures de
contrôle et d'autre part les facteurs extérieurs qui constituent
des opportunités ou menaces pour lesdites structures.
Il en ressort respectivement au titre des forces la
qualité des contrôleurs, la qualité des manuels de
procédures de contrôle ; les faiblesses se résument
globalement à l'insuffisance des contrôleurs, des ressources
matérielles et budgétaires, à la non maitrise des risques.
Quant aux facteurs externes on peut relever en termes d'opportunité
l'absence d'ingérence politique dans le contrôle. La menace
principale identifiée est la méconnaissance du nombre de
structures à contrôler.
Ces différents résultats impliquent non
seulement que le dispositif de contrôle des budgets communaux n'est pas
performant mais aussi que la bonne gouvernance des ressources locales constitue
un défi permanent pour l'Etat et les collectivités territoriales.
Au regard de ces insuffisances nous avons formulé des recommandations
pour parfaire le système de contrôle.
Mots clés : efficacité,
contrôle, exécution budgétaire.
VIII
ABSTRACT
This study analyzes the effectiveness of the control device of
the execution of the municipal budget in Burkina Faso. In doing so, we chose to
conduct a quantitative and qualitative analysis according to the SWOT method
which allows to diagnose on one and the strengths and the weaknesses inside the
structures of control and on the other hand the outer (mailmen) which establish
(constitute) opportunities or treats for the aforementioned structures.
It emerges respectively in conformance with the strengths the
quality of the controllers, the quality of the textbooks (manual workers) of
control procedures; the weaknesses amount globally to the inadequacies of the
controllers, the material and budgetary resources, to the not control of the
risks. As for the external factors (mailmen) we can recover in terms of
opportunity, the absence of political intervention in the control. The
identified treat is the misunderstanding of the number of structures to the
checked.
These various results imply well only that the control system
of the municipal budgets seems little successful but also that the good
governance of the local resources establishes a permanent challenge for the
State and the regions with à measure of autonomy. In view of these
shortcomings we have recommendations to improve the control system.
Keywords: efficiency, control, budgetary
execution
INTRODUCTION GENERALE
La décentralisation consacre le pouvoir des populations
locales à s'administrer librement et à gérer les affaires
propres1. Depuis l'avènement de la communalisation
intégrale intervenue à l'issu des élections du 23 avril
2006 au Burkina Faso, le processus suit son cours malgré les
difficultés rencontrées çà et là. Au nombre
de celles-ci, on peut relever les dysfonctionnements dans certaines communes,
le problème d'aménagement foncier, les conflits
agriculteurs-éleveurs, la corruption et le problème de la gestion
efficace des deniers publics locaux.
En effet, sur cette dernière difficulté les
rapports annuels d'activités de l'Autorité supérieure de
contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) indiquent une
nette progression des irrégularités constatées dans
l'exécution budgétaire des communes. A titre illustratif, le
rapport 2013 de l'ASCE-LC indique une malversation d'un montant de 45 153 650 F
CFA dans les communes de Banfora et de Zoungou. De même le rapport de
l'ASCE-LC 2011 relève une irrégularité de gestion de
l'ordre de 18 208 180 F CFA dans la seule commune urbaine de Koudougou. La Cour
des Comptes dans son rapport public 2012 a révélé une
dépense de 20.000.0000 F CFA sans un dossier d'appel à
concurrence sur la commune urbaine de Bobo-Dioulasso. Les rapports de
l'ASCE-LC, de la Cour des Comptes et de l'Inspection générale des
finances font ressortir ces manquements de gestion qui se composent de
détournements de fonds, de manquants de pièces justificatives et
la perception d'argent indue. C'est dire donc que des
irrégularités de gestion des finances publiques locales sont
quasi-permanentes au Burkina Faso. Cela freine le développement de nos
communes étant que donné que les budgets constituent l'instrument
principal de réalisations des investissements locaux.
1
1Article 1 de la loi n°55-2004/AN du 21
décembre 2004 portant code général des
collectivités territoriales au Burkina Faso
2
Cependant, il y a une dizaine de structures de contrôle
qui auditent l'exécution budgétaire des communes au Burkina Faso.
De surcroit les organes de contrôle interviennent tout au long du
processus de l'exécution budgétaire c'est-à-dire à
priori, concomitamment et même à postériori à la
phase d'application budgétaire autorisée par les conseils
municipaux.
Malgré cette multitude d'institutions de
contrôle, les irrégularités persistent. Il y a donc lieu de
se poser la principale question suivante : pourquoi malgré la multitude
d'institutions de contrôle, y a-t-il toujours des
irrégularités dans l'exécution des budgets communaux ?
Cette principale question entraine deux questions spécifiques :
premièrement, est-ce que le dispositif mis en place par les institutions
de contrôle pour vérifier l'exécution des budgets communaux
est efficace ? Deuxièmement, les gestionnaires des budgets communaux,
utilisent-ils des outils performants pour l'exécution desdits budgets
?
L'objectif général de cette recherche est
d'analyser l'efficacité du dispositif de contrôle qui s'exerce sur
les budgets communaux au Burkina Faso. De manière spécifique il
s'agira de diagnostiquer le dispositif de contrôle en ses forces et les
faiblesses d'une part, et d'autre part en ses menaces et opportunités.
Ensuite il s'agira d'étudier l'efficacité des outils internes de
gestion des budgets communaux.
Pour atteindre les objectifs ainsi fixés, les
hypothèses suivantes ont été formulées :
1- Le dispositif de contrôle de l'exécution des
budgets communaux présente des faiblesses (menaces) et des forces
(opportunités) ;
2- Les outils de gestion interne des budgets communaux sont
inefficaces.
Le présent mémoire s'articule autour de quatre
points principaux. Le premier point est consacré à la revue de
littérature de la problématique (chapitre 1), le second point
porte sur le dispositif et les normes de contrôle de l'exécution
des budgets communaux (chapitre 2). Le troisième point est
consacré à la méthodologie de la recherche (chapitre 3)
suivi du dernier point traitant des résultats et recommandations
(chapitre 4).
3
CHAPITRE 1 : LA REVUE DE LITTÉRATURE
La revue de littérature poursuit deux finalités
dans le cadre d'un mémoire de fin d'études. D'abord elle fournit
une information de fond sur la problématique ou le thème à
partir des recherches antérieures sur le sujet. Ensuite elle identifie
des questions ou aspects de la problématique. Dans le cadre du
présent travail, nous allons nous appesantir d'abord sur la
définition des concepts clés du thème (1.1) avant
d'aborder la revue de littérature à proprement dit (1.2).
1.1 Définition des concepts
Les concepts clés du thème sont explicités
ici afin de lever toute équivoque de compréhension.
1.1.1. Le concept d'efficacité du contrôle
Selon le sens général l'efficacité
renvoie à la production de l'effet attendu. Au plan pratique, la
directive N°06-2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant loi de finances au
sein de l'UEMOA, définit l'efficacité comme étant la
capacité d'une personne, d'un groupe ou d'un système à
arriver à ses buts ou aux buts qu'on lui a fixé. Être
efficace consiste à produire des résultats escomptés et
réaliser des objectifs fixés en terme de qualité, de
rapidité et/ou de coûts. L'efficacité désigne aussi
le rapport entre les résultats obtenus et les objectifs.
La problématique de l'efficacité du
contrôle met en exergue la nécessité que le contrôle
doit parvenir à ses objectifs, c'est à dire résoudre le
problème des irrégularités constatées
çà et là dans l'exécution du budget communal. Un
contrôle efficace suppose l'atteinte des objectifs dans une
période relativement courte, ce qui implique que dans une certaine
période, même si il n y a pas de contrôle, le risque de
malversations doit rester très bas. Un contrôle efficace est
assorti de sanctions adéquates, de recommandations fortes, de
renforcement de capacités des gestionnaires des budgets et
d'amélioration même du dispositif de contrôle.
4
? Les implications de l'efficacité du
contrôle2
La question de l'efficacité du contrôle peut
apparaitre surprenante ; pourtant elle ne peut être éludée
car le contrôle a un coût qui doit comme pour les autres
dépenses publiques être approprié. Cependant la nature des
activités de contrôle comme son caractère
protéiforme se prête mal à une évaluation de son
efficacité. Différentes approches sont possibles.
- L'approche par la sanction
Lorsque le contrôle se traduit par des sanctions
(amendes, débets, sanctions disciplinaires, sanctions pénales) il
serait possible d'estimer qu'un contrôle efficace est celui qui «
produit » le plus grand nombre de sanctions. On pourrait dire à
contrario qu'un contrôle qui ne débouche jamais sur des sanctions
est inefficace. Toutefois, ces affirmations ne sont qu'en partie vraies. En
effet, l'existence même d'un système visant à sanctionner
les erreurs et les fautes suffit à dissuader ceux qui en l'absence de ce
dispositif se conduiraient autrement. Il est impossible de mesurer l'effet
dissuasif du système mais cependant il existe.
- L'approche par l'influence
Lorsque le contrôle n'aboutit pas à des sanctions
(cas de l'examen de la gestion par la Cour) mais à des critiques la
mesure de l'efficacité devient encore plus délicate. Il est
possible de mesurer l'impact des observations lors du contrôle suivant
mais cette pratique retarde la mesure de l'efficacité lorsque le
délai séparant deux contrôles est important. Dans certains
cas la Cour peut, après avoir porté des critiques sur
l'efficacité, l'efficience et les résultats d'une politique,
faire des recommandations. Il devient alors possible de suivre
l'efficacité des préconisations faites dans le cadre du
contrôle. Cela suppose que la Cour reprenne une procédure de
contrôle peu après avoir terminé son évaluation.
Cette démarche reste toutefois pertinente car elle
oblige l'institution à prendre des positions constructives et à
les assumer. Elle peut aussi avoir un véritable effet sur l'organisme
contrôlé qui ne doit pas ignorer que la Cour assurera un suivi de
son propre travail.
2Guide didactique de la directive n°
06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant lois de finances au sein de l'UEMOA,
page 189
5
- L'approche par le champ et l'intensité des
contrôles
Elle consiste à mettre en évidence le nombre
d'organismes contrôlés, le masses financières qui ont fait
l'objet d'un contrôle et le rapport entre les masses financières
contrôlées et celles qui devraient l'être. Cette
manière de procéder est sans doute la plus objective, mais pas la
plus pertinente pour mesurer l'efficacité des contrôles
effectués.
- L'approche politique
La production de rapports au parlement qu'ils viennent des
commissions parlementaires ou des autorités de contrôle externe
peut avoir des conséquences politiques (révélation de
scandales politico-financiers) mais il est difficile de mesurer l'influence du
contrôle à l'aune du nombre des scandales
révélés.
La mesure de l'efficacité des contrôles est
délicate. La combinaison des approches analysées ci-dessus peut
seule donner une idée de l'efficacité des contrôles
1.1.2. La notion de contrôle et les différents
types de contrôle
En finances publiques la notion de contrôle qui
évoque l'idée de vérification a une signification
très précise. Contrôler, c'est s'assurer qu'un acte
(dépense ou recette) ou une gestion est conforme à une norme
donnée, plus ou moins précise, qui sert de
référence. Cette norme pourra être une règle de
droit ou un principe de saine gestion.3 Le contrôle est
l'action visant à s'assurer que l'exécution se fait suivant le
plan définit d'avance en respectant les normes, règlements et
instructions, et ce pour détecter les insuffisances et les faiblesses en
vue de leur trouver des solutions adéquates, dont l'objectif principal
est de sauvegarder les deniers publics en vue de s'assurer que leur utilisation
s'est faite dans le but auquel elle est destinée4. Selon
l'académie française de 1986 « le contrôle est la
vérification de la régularité des opérations
financières dans les différents secteurs de l'Administration
»5
3 FABRE, J.F (1968), « le contrôle des finances
publiques », Paris, PUF, p.8.
4S. ISSAD et A. ABADA in colloque international
tenu les 11 et 12 mars 2013 en Algérie
5www.la-definition.fr
consulté le 30/11/2017
Au regard de notre sujet, la seconde définition semble
appropriée au contexte. Il y a deux types de contrôle.
Le contrôle de forme consiste à vérifier
la régularité formelle des documents et pièces du compte
de gestion ainsi que la présence effective des documents et
pièces justificatives dans le domaine de la comptabilité.
Le contrôle de fond quant à lui détermine
la bonne transcription des différents montants des pièces dans
les documents du compte de gestion, l'exactitude des calculs, la
cohérence entre les chiffres de la partie du compte de gestion
réservée à l'exécution du budget et ceux du compte
administratif.
Quant au contrôle interne, la Cour des Comptes du
Burkina Faso dans son rapport public d'activités 2012 le définit
comme « l'ensemble des mesures de contrôle que la direction d'une
entité définit, applique et surveille sous sa
responsabilité afin d'assurer : la régularité et la
sincérité des enregistrements comptables et des états
financiers, l'optimisation des ressources, la protection des actifs et des
ressources financières, la fiabilité des informations
financières et comptables»6.
Au vu donc des différentes explications du terme «
contrôle », nous pouvons l'appréhender comme la
vérification ou l'inspection de la régularité des
opérations budgétaires établies par les gestionnaires que
sont l'ordonnateur et le receveur municipal conformément aux
prescriptions du budget.
L'Audit, notion voisine au contrôle est un diagnostic
global portant sur l'examen des comptes et l'évolution de l'organisation
et de la gestion d'une collectivité ou d'un organisme.7
6
6Rapport public d'activités 2012 de la Cour des
Comptes du Burkina Faso
7 Direction générale de la coopération
internationale et du développement de la France, (2004), Rapport sur
« la gestion de la dépense publique dans les pays de l'Afrique
subsaharienne » page 392
7
1.1.3 : La notion d'exécution budgétaire des
collectivités territoriales8
L'exécution budgétaire renvoie à
l'application du budget de la collectivité qui se traduit par
l'intervention d'acteurs et de procédures9.
Les acteurs chargés de l'exécution du budget de la
CT
Selon les dispositions de l'article 20 du régime financier
et comptable des CT, les opérations relatives à
l'exécution du budget de la CT font intervenir deux (02)
catégories d'acteurs : - les ordonnateurs (les
présidents de Conseil de CT) ;
- les comptables publics (les receveurs
municipaux).
Le président de conseil de CT est l'ordonnateur
principal du budget de CT. Il prescrit l'exécution des recettes et des
dépenses de sa collectivité :
En matière de recettes, il constate et liquide les
droits de la CT et met en recouvrement les produits ; en matière de
dépenses, il procède aux engagements, liquidations et
ordonnancements ; en matière de tenue de la comptabilité, il
retrace l'ensemble des opérations de recettes et de dépenses
effectuées tout au long de l'exercice budgétaire ; en
matière de production d'état de synthèse, il
élabore à la fin de l'exercice budgétaire, les balances
définitives et le compte administratif.
L'ordonnateur encourt dans l'exercice de sa fonction une
responsabilité civile, pénale et disciplinaire.
Il peut être suppléé en cas d'absence ou
d'empêchement par une personne désignée par
arrêté pris sous sa responsabilité.
Le comptable public exécute à titre principal
les opérations de la CT et est appelé receveur de ladite
collectivité. Le receveur de CT est comptable en deniers, valeurs et
titres appartenant ou confiés à la CT. A ce titre, il est seul
habilité à assurer notamment : la prise en charge et le
recouvrement des produits ; la prise en charge et le paiement des
dépenses ; la garde et la conservation des fonds et valeurs ; la tenue
de la comptabilité du receveur ; le maniement des fonds ;
8 Extrait du Rapport global sur les finances locales
de l'exercice 2014 9Extrait du Rapport global sur les finances
locales de l'exercice 2013
8
la conservation des pièces justificatives ; la confection
du compte de gestion.
En plus des responsabilités de droit commun, le
receveur de CT encourt une responsabilité personnelle et
pécuniaire. En tant que comptable principal du budget de la CT, il rend
compte de sa gestion au Juge des comptes10.
Outre ces deux acteurs principaux de la chaîne
d'exécution budgétaire des CT, interviennent d'autres acteurs que
sont le contrôleur financier, le régisseur et le responsable des
services des impôts.
L'exécution du budget de la CT consiste à la
mise en oeuvre d'un certain nombre de mécanismes administratifs et
comptables permettant la réalisation des recettes et des dépenses
prévues, autorisées et approuvées.
L'exécution du budget en recettes se traduit par
l'émission, la prise en charge, le recouvrement et l'apurement des
titres de recettes :
- l'émission des titres de recettes relève de la
phase administrative et incombe à l'ordonnateur ;
- la prise en charge, le recouvrement et l'apurement des
titres de recettes relèvent de la phase comptable et incombe au
receveur.
La phase administrative : l'émission des titres de
recettes
Selon les termes de l'article 40 du décret
n°2006-204/PRES/PM/MFB du 15 mai 2006 portant régime financier et
comptable des collectivités territoriales, "Toutes les recettes
s'exécutent par l'émission de titres de recettes..." car il
n'y a pas de perception sans titre. Le titre de recettes est l'acte
administratif qui établit le droit de la CT.
La procédure d'émission des titres de recettes
comporte trois étapes : la constatation ; la liquidation ;
l'ordonnancement.
La constatation des droits de la Collectivité
Territoriale
C'est l'ensemble des opérations administratives qui
concourent d'une part à la recherche de la matière imposable et
d'autre part à la détermination de la base imposable ou du
montant du droit à acquitter.
10Article 30 du décret
n°2005-255/PRES/PM/MFB du 12 mai 2005 portant règlement
général sur la comptabilité publique
9
La constatation se matérialise soit par :
Une déclaration de recettes faite par le receveur en
cas de recouvrement sans titre ; une demande écrite du débiteur ;
un contrat signé ; un acte de justice.
La liquidation
Elle consiste à la détermination du montant des
droits dus à la CT. Cette détermination se fait par application
des dispositions contenues dans le Code des impôts en ce qui concerne les
recettes fiscales et des montants arrêtés par
délibération du Conseil de CT pour les recettes non fiscales.
L'ordonnancement
Il se traduit par l'établissement du titre de recettes par
l'ordonnateur du budget (pour les recettes non fiscales) et par la Direction
générale des impôts (DGI) pour les recettes fiscales. Les
titres de recettes émis par l'ordonnateur doivent recevoir le visa du
contrôleur financier avant d'être transmis au receveur pour prise
en charge et recouvrement.
La phase comptable
Elle comporte trois (3) étapes à savoir la prise en
charge, le recouvrement et l'apurement. La prise en charge
Le titre de recettes est le support juridique qui permet au
comptable public de percevoir la recette. La prise en charge marque le
début des opérations comptables d'exécution du budget.
Avant de procéder à la prise en charge du titre de recettes
émis par l'ordonnateur, le receveur doit effectuer un certain nombre de
contrôles pour s'assurer de la validité de la créance. Ces
contrôles portent essentiellement sur : la régularité de
l'imputation budgétaire ; l'exactitude des calculs de liquidation ; la
concordance entre les pièces justificatives ; la présence du
titre énoncé au bordereau ; la continuité des
opérations par l'examen de la numérotation des bordereaux et du
report des opérations précédentes.
Si à l'issue de ces contrôles, aucune
irrégularité n'est relevée, le receveur procède
à la prise en charge du montant du titre dans sa comptabilité
(enregistrement). Après l'enregistrement, le receveur est tenu de tout
mettre en oeuvre pour assurer le recouvrement optimum du titre pris en
charge.
10
En cas d'irrégularités relevées sur le
titre ou sur le bordereau, le receveur invite l'ordonnateur à y apporter
les corrections nécessaires par un rejet motivé.
La prise en charge peut intervenir :
- soit avant le recouvrement, elle constitue alors le point de
départ des opérations de recouvrement ;
- soit après le recouvrement, on parle dans ce cas de
« titre de régularisation ».
Le recouvrement des titres de recettes
Le recouvrement consiste à l'encaissement du montant
des recettes dues par les débiteurs de la CT. Ainsi, dès que le
titre de recettes est émis et pris en charge, le receveur de CT doit
mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour assurer le
recouvrement intégral.
À la fin de l'exercice budgétaire, le receveur
procède à l'apurement des titres de recettes. L'apurement des
titres de recettes
L'apurement d'un titre de recettes trouve en principe son
origine : soit dans le paiement effectué par le débiteur ; soit
dans la réduction ou l'annulation du titre de recettes; soit dans la
remise gracieuse de la dette accordée par la CT.
Malgré les moyens mis en oeuvre pour assurer le
recouvrement des recettes, le comptable peut ne pas obtenir le recouvrement de
tous les titres émis et pris en charge au cours d'une gestion, parce que
certaines créances peuvent s'avérer irrécouvrables.
Dès lors, à la clôture de la journée
complémentaire, le receveur doit dresser un état des restes
à recouvrer sur les titres pris en charge au cours de l'exercice clos et
un état des créances irrécouvrables. Ces deux états
accompagnés de toutes les pièces justificatives et des demandes
d'admission en non-valeur, formulées par le receveur, sont soumis
à l'examen du Conseil de CT qui statue sur le dossier. Au vu de la
décision du Conseil, le receveur procède à la
comptabilisation des sommes admises en non-valeur ou des restes à
recouvrer.
L'exécution des dépenses
En finances publiques, la comptabilité en matière
de dépenses obéit à deux phases qui sont :
- la phase administrative qui incombe à l'ordonnateur ;
- et la phase comptable qui relève du domaine du
receveur.
La phase administrative de l'opération de
dépense
11
La phase administrative comporte trois étapes que sont
l'engagement, la liquidation et l'ordonnancement.
L'engagement est l'acte par lequel l'ordonnateur ou ses
délégués créent ou constatent à l'encontre
de la CT une obligation dont résultera une dépense. L'ordonnateur
procède à l'engagement au vu des pièces
énumérées dans la Nomenclature des Pièces
Justificatives des CT (NPJ/CT).
La liquidation a pour objet de vérifier la
réalité de la dette et de calculer le montant exact de la
dépense (certification du service fait par le tiers).
L'ordonnancement est l'acte par lequel l'ordonnateur
matérialise l'ordre qu'il donne au receveur de procéder au
paiement de la dette de la CT. Il se traduit par l'émission d'un mandat
de paiement au profit du créancier.
La phase comptable de l'opération de dépense
Dans la phase comptable, la réalisation de la
dépense consiste à libérer la CT de sa dette. À
cette phase, deux étapes peuvent être distinguées : la
vérification et la prise en charge et le paiement de la
dépense.
Vérification et prise en charge
La vérification consiste pour le receveur à
procéder aux différents contrôles des titres de paiement
conformément à la règlementation en vigueur. Ces
contrôles portent essentiellement sur : la qualité de
l'ordonnateur ; l'exactitude de l'imputation budgétaire en relation avec
la nature et l'objet de la dépense; la disponibilité des
crédits budgétaires; la justification du service fait ;
l'exactitude des calculs de liquidation ; la production des justifications
prévues par les lois et règlements en vigueur ; l'application des
règles de prescription et de déchéance quadriennale ; le
visa du contrôleur financier ; l'existence des fonds disponibles
suffisants pour effectuer le paiement ; la régularité du mode de
paiement demandé ; l'inexistence d'une opposition au paiement.
La prise en charge intervient après cette
vérification. Si celle-ci n'a révélé aucune
irrégularité, le receveur marque son accord pour le titre de
paiement.
Lorsqu'à l'occasion de ces contrôles ci-dessus
cités, le receveur de CT constate, soit dans les pièces
justificatives, soit dans le corps du mandat, des erreurs matérielles,
omissions ou irrégularités, il doit poursuivre la
régularisation de celles-ci auprès de l'ordonnateur en lui
précisant les redressements à effectuer.
12
Il peut également suspendre son visa lorsque les
énonciations contenues dans les pièces produites ne lui
paraissent pas suffisamment précises et réclamer à
l'ordonnateur des certificats administratifs complétant ces
énonciations.
En cas de refus de visa, le receveur de CT doit, dans les cinq
(05) jours qui lui sont impartis à compter de la réception des
mandats pour exercer ses contrôles, délivrer à
l'ordonnateur, une déclaration écrite et motivée à
l'appui du mandat rejeté.
Si malgré ce refus, l'ordonnateur donne l'ordre au
receveur de CT d'effectuer le paiement, celui-ci procède sans
délai au paiement et il annexe au mandat, une copie de sa
déclaration et l'original de l'acte de réquisition.
Dans ce cas, le receveur de CT ne peut déférer
à l'ordre de payer la dépense dès lors que le refus est
motivé par : l'absence ou l'insuffisance de crédits disponibles ;
l'absence de justification du service fait, sauf pour les avances et les
subventions ; le caractère non libératoire du paiement ;
l'omission ou l'irrégularité des pièces.
Lorsque le receveur de CT obtempère, en dehors des cas
ci-dessus à l'ordre de payer de l'ordonnateur, il cesse d'être
responsable de la dépense en cause. Les copies de l'ordre de
réquisition émis par l'ordonnateur sont transmises au Ministre en
charge des finances et à la Cour des comptes.
Les mandats rejetés et les mandats visés
payables en numéraire sont renvoyés par le receveur de CT
à l'ordonnateur à l'appui d'un des exemplaires du bordereau
d'émission.
Les pièces justificatives correspondant aux mandats
visés sont conservées par le receveur ; elles seront
rattachées, par ses soins, aux mandats le jour de leur règlement.
Le receveur de CT conserve également pour règlement, les mandats
payables par virement de compte.
L'ordonnateur remet les mandats visés aux parties
prenantes contre décharge. Ces mandats ne sont payables qu'à la
caisse du receveur de CT qui les a visés. Ils ne peuvent être
payés à une autre caisse publique qu'après autorisation
préalable et visa spécial du receveur de CT
intéressé.
En cas de perte d'un mandat, il en est délivré
un duplicata par l'ordonnateur sur la déclaration motivée de la
partie prenante, affirmant la perte qu'elle a enregistré et s'obligeant
à rembourser la somme ordonnancée en cas de double paiement et
sur l'attestation écrite du
13
receveur de CT, certifiant qu'il n'en a pas acquitté le
montant. Ces pièces sont jointes au duplicata de mandat émis. Les
bordereaux d'émission du premier mandat sont annotés en
conséquence par l'ordonnateur et par le receveur de CT.
Le paiement est l'acte par lequel la CT se libère de sa
dette. Il doit donc s'effectuer entre les mains du véritable
bénéficiaire. Il doit également être fait selon le
mode de paiement approprié.
NB : Il y a cependant des cas de paiement sans ordonnancement
préalable (remboursement de la dette, précompte d'office etc.).
Dans ce cas, le receveur informe l'ordonnateur qui émet un mandat de
régularisation.
1.2. Examen de la littérature sur le
contrôle des budgets communaux
Le contrôle des finances publiques d'une manière
générale et spécifiquement des finances locales remonte
à une période lointaine en Angleterre (a) et se décline en
plusieurs types (b).
a) Genèse du contrôle des finances publiques
locales
Le point de départ des finances publiques se situe au
début du XIII e siècle en Angleterre avec la Magna Carta en juin
1215, document dans lequel sont inscrites les premières règles
financières.11S'agissant du contrôle des finances
locales, son point de départ date des 1980 avec la création des
chambres régionales des comptes en France. Dans le domaine de la
levée et de l'utilisation des ressources publiques, l'exigence de
l'exercice d'un contrôle a été considérée
comme fondamentale au point que les auteurs de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 aout 1789 ont
proclamé à l'article 14 de ladite Déclaration : « les
citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique,
de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la
quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée » .
En fait, très peu de pays échappent à la
dilapidation des fonds publics et à la corruption. Ces
phénomènes revêtent simplement des formes et prennent des
proportions différentes dans le temps et dans l'espace. Seul un
contrôle effectif et performant permet de lutter efficacement contre
ceux-ci et d'assurer la maitrise des finances publiques et de remédier
aux dysfonctionnements préjudiciables à l'épanouissement
des citoyens des Etats.
11 YONABA S., (2010) cours de finances publiques,
Université Ouaga II
14
FIEDLER (1998), Secrétaire général de
l'INTOSAI en 1998, affirme, dans l'avant-propos de la Déclaration de
LIMA sur les grandes lignes directrices du contrôle des finances
publiques, que les objectifs spécifiques du contrôle des
finances publiques tiennent essentiellement à l'utilisation
appropriée et efficace des fonds publics, la recherche d'une gestion
financière rigoureuse, l'adéquation de l'action administrative et
l'information des pouvoirs publics et de la population par la publication de
rapports objectifs.
Le champ des finances publiques est visiblement dominé
par le contrôle présent à toutes les étapes de la
vie financière de l'Etat et des collectivités locales.
b) Typologie du contrôle
Le contrôle prend des formes et modes d'exercice divers.
Ce qui a amené des auteurs à entreprendre la classification des
différents types de contrôle.
A cet égard, DUVERGER (2000) considère que le
contrôle peut revêtir plusieurs formes et être classé
d'après la nature des personnes contrôlées (contrôle
sur les administrateurs et contrôle sur les comptables), d'après
la nature des faits contrôlés (contrôle des recettes et
contrôle des dépenses), d'après le moment du contrôle
( contrôle a priori, contrôle en cours d'exécution et
contrôle a posteriori), d'après la nature des organismes
contrôleurs (contrôle administratif, contrôle juridictionnel
et contrôle politique exercé par le parlement). D'autres auteurs
procèdent à une distinction plus synthétique identifiant
les modes d'endo contrôle ou contrôles financiers internes et les
modes d'exo contrôle ou contrôles financiers externes. FALL (2004)
soutient que les premiers interviennent en cours d'exécution ou a priori
et sont exercés par des services relevant des Ministères des
finances, les seconds étant exercés par des organes situés
en dehors de l'administration que sont notamment les juridictions des comptes
et le Parlement. En dépit des efforts de classification des
différents modes de contrôle qui s'exercent sur les finances
publiques, les systèmes financiers des Etats de l'Afrique subsaharienne
francophone cumulent ces différentes modalités de contrôle
à l'instar du système financier français dont ils sont
héritiers.
Dans le même ordre d'idées, TAM (1990)
énonce deux options de contrôle à savoir le domaine
d'application du contrôle qui porte en principe sur les opérations
de dépenses et de recettes des organismes publics d'une part, et de la
multiplicité et variété des contrôles d'autre
part.
15
Il distingue cinq (5) classifications des contrôles.
Pour lui les contrôles peuvent être classés d'après
les agents contrôlés et s'exercent sur les administrateurs de
crédits, les ordonnateurs-délégués et les
comptables publics. TAM (1990) poursuit en énumérant les
contrôles d'après le moment où ils s'exercent : les
contrôles à priori, en cours d'exécution ou après
l'exécution ; il cite également les contrôles en ce qu'ils
portent sur la régularité des actes (contrôles de la
régularité des actes) ou sur la qualité de la gestion ; il
classe aussi les contrôles d'après qu'ils s'effectuent sur place
et sur pièces (les contrôles sur place et les contrôles sur
pièces).
La dernière classification faite est le contrôle
d'après les organes qui les exercent qui se répartit
premièrement en organes d'endo contrôle et organes exo
contrôle et deuxièmement en trois groupes de contrôles :
organes administratifs, organes juridictionnels et organe
politique.12
Pour notre part, ces différentes classifications
relèvent beaucoup plus de la théorie que de la pratique. Sur le
plan théorique cette classification est pointue et s'accommode avec la
doctrine. Tandis qu'au plan pratique il présente le risque de confusion
pour les gestionnaires des budgets.
Jusque-là les auteurs se sont intéressé
à la genèse et aux différents types de contrôle des
finances publiques dont les finances locales. Leurs interventions se portent
également sur les moments du contrôle ainsi que les structures de
contrôle de chaque pays. De même le problème soulevé
par les auteurs et les différents rapports se résument d'une part
à l'intérêt du contrôle pour les populations et
d'autre part sur les conséquences des mauvaises gestions des finances
publiques.
Mais la problématique de l'efficacité du
contrôle n'est pas assez développée par les auteurs. En
effet une chose est de contrôler mais le but principal reste
l'efficacité c'est-à-dire atteindre les objectifs poursuivis par
le contrôle. Ces objectifs sont la diminution ou l'anéantissement
total des malversations ou irrégularités de gestions des budgets
locaux. Quelques rares auteurs se sont intéressés à
l'efficacité du contrôle des finances publiques.
Ceux qui se sont intéressé à la question
font un diagnostic d'un organe de contrôle pour mettre à nu les
faiblesses qu'il faille corriger. Dans un premier temps ISSAD et
12 TAM (1990) page 310
16
ABADA (2014) de l'Université de Setif 1 ont fait un
rapport sur l'« évaluation de l'efficacité du contrôle
financier de l'état sur l'exécution des programmes
d'investissements publics (2001-2014) » qui soulèvent les forces et
faiblesses du contrôle financier sur la gestion des finances publiques.
Ils mettent à nu la problématique du contrôle financier sur
les dépenses d'équipement de l'Etat, sur la lutte contre le
gaspillage et la mauvaise gestion des deniers publics.
Dans un second temps, KERS (2013), de la cour des comptes du
Maroc décrit, les limites du dispositif du contrôle des finances
publiques qui sont de deux ordres. D'une part, ce sont essentiellement les
fragilités du système tenant à la diversité des
procédures et techniques d'investigation et d'autre part les conditions
défavorables liées à l'absence du suivi des indicateurs de
performance et aux insuffisances constatées au niveau des reporting
limitant ainsi la qualité des contrôles effectués.
Quant à DIALLO (2011) de l'UCAD dans son mémoire
de fin d'études sur « le contrôle des finances locales au
Sénégal », le contrôle des finances locales
comporte des imperfections susceptibles d'entraver son efficacité. Il
note que du point de vue politique, c'est la prévalence des relations
partisanes entre l'organe délibérant et l'exécutif qui
constitue le premier blocage. L'efficacité du contrôle du budget
local est ensuite confrontée au manque de formation des élus
locaux chargés du contrôle interne.
Dans un rapport au gouvernement français, LAMBERT et
MIGAUD (2009) ont rendu publiques, le 16 septembre 2005, les conclusions de
leur mission auprès du Gouvernement sur la mise en oeuvre de la LOLF. Ce
rapport propose des pistes de travail pour transposer « aux
collectivités territoriales des outils et processus budgétaires,
comptables et relatifs à l'évaluation et au contrôle
introduits par la LOLF ». Ce rapport précise qu'« une
amélioration des outils budgétaires des collectivités
territoriales pourrait donc être envisagée, et contribuer tant
à la transparence de l'action qu'à la performance de la gestion
locale. Une fois les outils forgés, elle pourrait faire l'objet d'une
expérimentation, sur la base du volontariat, dans les
collectivités » (p.80)13.
13* Laurent ZAMPICCOLI
17
TOURE14 (2004) du Mali évoque des paradoxes
dans le système de contrôle des finances publiques dans son pays.
Mais avant ces paradoxes l'auteur, sur la notion de contrôle
soulève la problématique de la confusion entre le contrôle
hiérarchique et le contrôle de tutelle. S'agissant des paradoxes
évoqués par TOURE (2004) sur le système de contrôle
des finances publiques au Mali, l'auteur relève dans un premier temps
les insuffisances du contrôle interne.
A ce titre, il cite d'abord les faiblesses du contrôle
interne qui sont entre autres le manque d'assimilation du fait administratif,
la longueur des circuits administratifs, la fluctuation des hiérarchies,
les difficultés de mise en oeuvre de la responsabilité
pécuniaire des ministres, la lenteur de la publication des rapports de
contrôle. TOURE (2004) relève aussi l'inadaptation du
contrôle interne qui se caractérise par le chevauchement des
différentes structures de contrôle interne et par le fait que les
mêmes structures disposent des mêmes attributions. TOURE (2004)
propose donc une intégration des systèmes de contrôle pour
remédier à l'inadaptation. L'auteur met à nu
également d'autres limites qu'il qualifie de subjectives au rang
desquelles on peut noter les difficultés d'ordre politique et
administratif et le manque de motivation des agents.
Il convient de souligner que l'étude de
l'efficacité des structures a très peu intéressé
les auteurs burkinabè. C'est cela qui témoigne de la
rareté des publications y relatives, exemption faite des organes de
contrôle qui publient régulièrement leur rapport
d'activités.
E
n sommes, nous avons dans un premier temps donné des
éclaircissements sur les concepts clés du thème de notre
étude. Dans un second nous nous sommes intéressé à
la revue de littérature pour montrer la situation de la
problématique de l'efficacité du contrôle des budgets
locaux vue par la doctrine. La littérature sur le contrôle des
finances publiques est abondante ; cependant sur l'analyse de
l'efficacité du contrôle les publications sont rares. Il y a lieu
de décrire maintenant le dispositif et les normes de contrôle de
l'exécution du budget communal au Burkina Faso.
14 Enseignant à la faculté des sciences
juridiques et économiques de l'Université de Bamako
18
CHAPITRE 2 : LE DISPOSITIF ET LES NORMES DE
CONTRÔLE DU BUDGET COMMUNAL AU BURKINA FASO
Le dispositif de contrôle des finances locales (2.1) est
organisé en contrôle interne à l'Administration d'une part
et d'autre part en contrôle externe à l'Administration. De son
côté les normes de contrôle (2.2) sont également
organisées en normes nationales et en normes internationales.
2.1 : Le dispositif de contrôle de
l'exécution budgétaire au Burkina Faso
L'exécution budgétaire des communes du Burkina Faso est
contrôlée dans un premier temps par la hiérarchie et dans
un second temps par des institutions externes à l'Administration.
A. Le contrôle interne à l'administration
Le contrôle administratif est le contrôle interne
de l'administration sur ses agents, il inclut le contrôle interne
à priori, le contrôle concomitant et le contrôle à
posteriori.15
Dans l'exécution financière des budgets
communaux la tutelle financière est exercée par le
ministère de l'économie, des finances et du développement
à travers ces structures centrales et déconcentrées. En
effet il y a cinq grandes directions de ce ministère qui participent
à l'élaboration, l'exécution et au contrôle des
budgets communaux au Burkina Faso.
Le contrôle se fait à trois moments
différents.
Le contrôle à priori est exercé par la
Direction générale du Contrôle des Marchés et
Engagements Financiers à travers ses directions régionales et
provinciales que sont les DR-CMEF et DP-CMEF. Le contrôle a priori des
marchés publics des CT s'exerce autour de trois (3) objets à
savoir la régularité, la légalité et la
moralité.
Contrôler la régularité consiste à
s'assurer de l'exacte imputation de la dépense, de la
disponibilité des crédits, de l'exactitude des calculs et de
l'authenticité des pièces justificatives. Contrôler la
légalité consiste à s'assurer que les propositions
d'engagement sont conformes aux dispositions légales et
réglementaires. Contrôler la moralité consiste à
s'assurer que les propositions de dépenses (qualité et prix) sont
raisonnables.
15 Article 82 de la loi n° 073-2015/CNT du 06 novembre 2015
relatives aux lois de finances
19
? La Direction générale du
contrôle des marchés publics et des engagements
financiers
Il est l'organe de contrôle a priori des marchés
publics et tous les engagements de dépenses des Collectivités
Territoriales.
Le contrôle a priori exercé par la DG-CMEF sur
les marchés publics des CT consiste principalement à :
contrôler l'application de la législation et de la
réglementation sur les marchés publics et
délégations de service public sans préjudice de la gestion
des pouvoirs généraux de contrôle des autres organes de
l'Etat ; informer, sensibiliser et conseiller l'ensemble des acteurs de la
commande publique sur la réglementation et les procédures
applicables par l'édition et la diffusion des documents et des textes
portant sur la passation des marchés ; sensibiliser des acteurs de la
commande publique sur la règlementation et d'en assurer la vulgarisation
; émettre des avis, accorder des autorisations et dérogations
nécessaires à la passation et l'exécution des
marchés publics lorsqu'elles sont prévues par la
règlementation en vigueur ; assurer, en relation avec l'Autorité
de Régulation de la Commande Publique, la formation des acteurs des
marchés publics ; contribuer, en relation avec l'Autorité de
Régulation de la Commande Publique, à la collecte des
informations et des documents sur la passation et à l'exécution
des marchés publics en vue de la constitution d'une banque de
données.
Aucun marché public ne peut recevoir un début
d'exécution avant le visa du contrôleur financier. Aussi, ne peut
être passé outre l'avis défavorable du contrôleur
financier que sur décision du Ministre des Finances et du Budget.
Le contrôle à priori porte également sur
tout engagement de la dépense publique du budget communal en
émettant un avis favorable ou défavorable à tout projet
d'engagement. Toutefois, aux termes de l'article 72 de loi Organique
n°073-2015/AN du 06 novembre 2015 portant modification de la loi
n°006-2003/AN du 24 janvier 2003 portant loi relative aux lois de
finances, la Direction Générale du Contrôle des
Marchés publics et des Engagements Financiers exerce un contrôle a
posteriori sur l'exécution physique de la commande publique et dispose
à cet effet de pouvoirs d'enquête les plus étendus.
20
? La Direction Générale du Trésor
et de la Comptabilité Publique (DGTCP)
Elle intervient dans l'appui des CT dans plusieurs
manières. Cet appui va de l'exécution des opérations
budgétaires des CT à l'appui-conseil et la promotion de la bonne
gouvernance en passant par la gestion de la trésorerie locale. Toutes
ces fonctions sont exercées par le receveur général
à travers les receveurs municipaux. Ces receveurs sont des comptables
directs du Trésor. Les opérations budgétaires ces CT
comprennent essentiellement le recouvrement des recettes, le paiement des
dépenses et de la tenue de la comptabilité. Le recouvrement des
recettes au profit des CT : les comptables publics nommés auprès
des structures déconcentrées du Trésor Public assurent le
recouvrement des recettes au profit des budgets des CT. Le paiement de la
dépense publique : en matière de paiement de la dépense
publique à l'échelle locale, le trésor public assure
notamment des dépenses des CT. L'exercice de la fonction de «
payeur » du receveur est exclusif et tout autre personne qui s'immisce
dans cette attribution sans habilitation, est déclarée
gestionnaire de fait. Avant tout paiement, les receveurs sont tenus d'effectuer
certains contrôles sous peine d'engager leurs responsabilités
personnelle et pécuniaire. La tenue de la comptabilité des CT :
le trésor public intervient pour tenir la comptabilité des CT
conformément aux règles de la comptabilité publique. Dans
la gestion de la trésorerie locale, les receveurs des CT sont les seuls
habilités à manier les deniers publics locaux, à
l'encaissement des recettes mises en recouvrement par les ordonnateurs et de ce
fait, à tenir exclusivement la caisse des CT. Chaque CT est tenue de
déposer ses fonds dans un compte unique ouvert dans les livres du TP.
La gestion de la trésorerie consiste en un ajustement
quotidien des encaissements et des décaissements dans l'objectif
d'éviter les tensions de trésorerie. Cet ajustement consiste
à faire en sorte que le rythme des décaissements n'excède
pas celui des encaissements. La gestion de la trésorerie est une
activité importante des comptables publics qui doivent faire face aux
dépenses des CT en tout temps. En matière de mise en oeuvre de la
réglementation budgétaire, financière et comptable, le
receveur de la CT veille au respect de la règlementation
financière et comptable, en apportant des précisions sur le
contenu et le sens des textes y afférents. En matière
d'endettement tous les dossiers d'emprunt des CT sont instruits par le
Comité National de la Dette Publique (CNDP) dont le TP assure le
secrétariat technique. Les CT sont tenues de saisir le CNDP pour toutes
leurs initiatives d'endettement.
21
En matière de contrôle, la DGTCP est
chargée d'assurer la supervision et l'organisation comptable et
financière des CT, à travers la Direction des études et de
la législation financière. A ce titre, le service de la
législation financière et comptable assure notamment :
- l'élaboration et l'étude des systèmes
comptables applicables aux opérations
financières de l'Etat, des comptes spéciaux du
trésor, des budgets annexes, des CT, des EPE et projets soumis aux
règles de la comptabilité publique ;
- l'élaboration et la mise à jour de la
nomenclature des comptes du trésor.
Quant au service des comptes de gestion, il est chargé
notamment de la supervision du réseau des comptables publics à
travers notamment la mise en état d'examen de gestion des comptables
principaux, le suivi des réponses aux injonctions prononcées par
la Cour des comptes.
Le contrôle des CT par la DGTCP se fait également
par l'Inspection générale du trésor qui a pour mission
d'assurer le contrôle de l'ensemble des services du trésor et
l'ensemble des réseaux des comptables publics et assimilés par
:
- le contrôle de l'ensemble des réseaux des
comptables publics ;
- le suivi de la mise en oeuvre du dispositif de contrôle
interne au sein de la DGTCP ; - de mener tout audit et vérification
confiés par le Directeur Général.
-
? La Direction Générale des Impôts
(DGI)
La DGI intervient de façon indirecte dans la gestion et
l'exécution des budgets communaux au Burkina Faso. En effet,
l'exécution des recettes communales est confiée en partie aux
services des impôts qui assurent le recouvrement des taxes et
impôts communaux et étatiques dans le ressort de chaque commune.
Ainsi après l'engagement par l'ordonnateur, il appartient aux agents des
impôts de poursuivre le recouvrement des recettes.
Le contrôle est assuré par trois directions
techniques, il s'agit de l'Inspection Technique des Impôts (ITI), la
Direction des Services Fiscaux et la Direction du Contrôle Fiscal.
S'agissant de l'ITI, elle assure le contrôle du respect par les agents
des lois et règlements en matière fiscale, la mise en oeuvre de
la stratégie de lutte contre la corruption, le faux et l'usage de faux
au sein de la direction, et enfin l'exécution de toutes autres missions
confiées par le DGI
22
notamment les enquêtes administratives internes, les
investigations, les études, l'assistance-conseil et les dialogues de
gestion. Elle collabore avec les autres organes de contrôle de l'Etat.
Quant à la direction des services fiscaux, elle a pour mission la
centralisation et le suivi des opérations d'assiette et de recouvrement,
la gestion du guichet unique des états financiers, la centralisation et
le suivi des impôts locaux, et la gestion des valeurs inactives. A ce
titre, le service central des impôts locaux a pour mission le
contrôle de l'application des dispositions fiscales et administratives et
du suivi de la mise en oeuvre des plans d'actions en matière d'assiette
des impôts locaux. Il assure : l'appui technique au profit des CT en
matière de fiscalité locale ; le contrôle des
opérations d'assiette et de recouvrement des impôts locaux ; la
centralisation et l'analyse des données relatives aux impôts
locaux ; le suivi des dégrèvements d'impôts locaux ; la
production et l'analyse des statistiques sur les émissions et le
recouvrement des impôts locaux ; le suivi de l'exécution des
actions de recouvrement des impôts locaux.
En ce qui concerne la Direction du Contrôle Fiscal, elle
a pour mission la coordination et l'encadrement des services
opérationnels chargés du contrôle fiscal. En effet, elle
assure notamment : la définition des orientations du contrôle sur
la base d'une analyse du tissu fiscal et des risques ; la définition des
objectifs qualitatifs et quantitatifs du programme national de contrôle ;
la coordination de l'action et l'encadrement des structures de contrôle ;
le suivi de l'élaboration et de l'exécution des programmes de
vérifications ; l'analyse et le suivi des performances des brigades de
vérification ; le renforcement des capacités en matière de
contrôles.
Les structures de contrôle intervenant à
postériori sont l'Inspection générale des finances,
l'autorité de régulation de la commande publique, la Direction
générale du développement territorial et l'Autorité
supérieure du contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption.
23
? L'Inspection Générale des Finances
(IGF)
L'IGF a pour mission d'assurer le contrôle de l'ensemble
des services financiers, fiscaux et comptables de l'Etat, des CT et des EPE et
de manière générale de toutes les structures qui
reçoivent, détiennent ou gèrent des deniers publics.
Elle est chargée entres autres : de contrôler les
services financiers, fiscaux et comptables de l'Etat, des CT et des EPE ; de
l'audit de la gestion financière et comptable des CT ; d'assurer le
contrôle de la gestion financière des projets et programmes, des
Sociétés d'Etat, des sociétés d'économie
mixte et de toutes les sociétés dans lesquelles l'Etat
possède des participations ; des établissements privés qui
reçoivent les subventions de l'Etat ; de réaliser les audits
financiers des structures de l'Administration Publique ; de l'audit
organisationnel des structures fiscales et douanières ; de l'audit de la
gestion des recettes de l'Etat et de ses démembrements ; de la gestion
des dossiers et activités relatifs à la lutte contre la
corruption.
? L'Autorité de Régulation de la Commande
Publique (ARCOP)
L'Autorité de Régulation de la Commande Publique
a été créée par décret n°2014-554/PRES/
PM du 27 juin 2014. Elle a pour mission la régulation de la commande
publique. A ce titre, elle est chargée : de la définition des
politiques en matière de commande publique ; de la formation et
l'information dans le domaine de la commande publique ; du maintien du
système d'information de la commande publique et de la conduite des
audits et l'évaluation du système.
Il est également institué auprès de
l'ARCOP un organe administratif de recours non juridictionnel chargé de
la discipline et du règlement non juridictionnel des différends
en matière de marché public, de délégation de
service public et de partenariat public-privé, dénommé
Organe de Règlement Amiable des Différends (ORAD).
Dans le cadre de la passation et de l'exécution des
marchés publics des CT, les acteurs ont souvent recours à cet
organe (ORAD) pour régler certains différends.
Cet organe de recours non juridictionnel est chargé :
24
y' de prononcer, sur dénonciation ou plainte, les
sanctions prévues à l'encontre des candidats, des
soumissionnaires, des attributaires et titulaires, auteurs de violation des
textes régissant la commande publique et de tenir leur liste ;
y' d'engager des poursuites judiciaires et de recommander
à l'autorité compétente les sanctions disciplinaires
prévues par les textes régissant la commande publique à
l'encontre des agents de l'Administration, ainsi que de toute personne
intervenant à quelque titre que ce soit, dans la chaîne de
passation de ces contrats administratifs , et ayant participé
directement ou indirectement aux actes prohibés et infractions
visées par les textes en vigueur.
En matière d'audit et d'évaluation du
système national de passation des marchés publics, elle est
chargée notamment de :
y' réaliser ou commanditer des enquêtes ou des
audits internes ou indépendants en
matière de marchés publics et de
délégations de service public et suivre la mise en oeuvre des
recommandations issues de ces audits ;
y' évaluer périodiquement la conformité et
la performance du système national de passation des marchés
publics et des délégations de service public au regard des
standards internationaux en la matière et de contrôler les
procédures d'octroi et de retrait des certifications et
d'agréments aux opérateurs économiques.
? La Direction générale du
développement territorial (DGDT)
Le contrôle effectué par cette direction est une
veille permanente sur l'exécution des budgets communaux. C'est elle qui
assure la tutelle financière à proprement parlé des CT. En
son sein est logé la Direction de la tutelle financière des CT.
Celle-ci est chargée entre autres :
- du suivi de la mise en oeuvre de la règlementation
budgétaire applicable aux CT ;
- du suivi du processus d'approbation des budgets et des comptes
des CT ;
- de la centralisation, de l'analyse et de la diffusion des
statistiques budgétaires des CT. Dans le cadre de ses activités
elle traite des demandes de réaménagements des budgets des CT,
des reports de crédits soumis à autorisation de la tutelle...
25
? L'Autorité Supérieure de
Contrôle d'Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC)
L'Autorité Supérieure de Contrôle d'Etat
créée par la loi n°032-2007/AN du 29 novembre 2007 est
chargée notamment : du contrôle de l'observation des textes qui
régissent l'administration ; de la lutte contre la corruption ; du suivi
de la mise en oeuvre des recommandations des corps de contrôle de l'Etat
; de la saisine de la justice des cas de malversations et de la coordination
technique de l'ensemble des corps de contrôle de l'ordre administratif.
C'est l'organe supérieur de contrôle de l'ordre administratif.
B. Le contrôle externe à l'Administration
Il s'agit du contrôle exercé sur les communes par
des organes externes à l'Administration.
? La cour des comptes
Le contrôle par la Cour des comptes de
l'exécution des lois de finances s'inscrit dans le cadre de l'assistance
que la Cour doit apporter à l'Assemblée nationale
conformément à la Constitution qui dispose en son article 105 que
« l'Assemblée nationale règle les comptes de la Nation,
selon les modalités prévues par la loi de finances. Elle est,
à cet effet, assistée par la Cour des comptes qu'elle charge de
toutes enquêtes et études se rapportant à
l'exécution des recettes et des dépenses publiques, ou la gestion
de la trésorerie nationale, des CT, des administrations ou institutions
relevant de l'Etat ou soumises à son contrôle ». Et l'article
127, alinéa 3 de poursuivre « La Cour des comptes
est la juridiction supérieure de contrôle des finances publiques
».
La loi organique n° 014-2000/AN du 16 mai 2000 portant
composition, attributions, organisation, fonctionnement de la Cour des comptes
et procédure applicable devant elle, définit en ses articles 2 et
127 les principales missions de la Cour des comptes : selon l'article 2 «
la Cour des comptes juge les comptes des comptables publics, sanctionne les
fautes de gestion et assiste l'Assemblée nationale dans le
contrôle de l'exécution des lois de finances ».
La Cour des Comptes est la juridiction supérieure du
contrôle des finances publiques au Burkina Faso. C'est cette
compétence qui lui permet de contrôler les budgets des
collectivités territoriales. Elle dispose en sein d'une chambre
chargée du contrôle des collectivités territoriales pour
apurer les comptes des receveurs municipaux.
26
+ L'assemblée nationale
Le contrôle de l'Assemblée nationale sur l'action
de l'exécutif est une attribution constitutionnelle. En principe elle
doit contrôler les rapports produits par le gouvernement. Mais dans la
pratique l'Assemblée nationale conformément à ses
règlements crée des commissions parlementaires sur des domaines
intéressant la vie de la nation. C'est dans ce cadre qu'elle crée
des commissions sur le contrôle des communes notamment sur les budgets et
les lotissements.
+ Le conseil municipal
Au niveau local, le conseil de collectivité
contrôle l'action du président de collectivité à
travers :
V' le contrôle de l'exécution du plan de
développement de la collectivité et son évaluation
périodique ;
V' le suivi de la bonne exécution du budget ;
V' le contrôle a posteriori au moment du vote du compte
administratif et du compte de gestion.
Il convient de souligner que des Organisations non
gouvernementales dans leur rôle de veille citoyenne procèdent
à des vérifications des budgets locaux à des fins de
plaidoyers ou d'informations des populations. Le cas du centre d'information,
de formation et d'études sur le budget en est un exemple parfait.
+ Le Centre d'Information, de formation et
d'études sur le budget (CIFOEB)16 Le Centre
d'information, de formation et d'études sur le budget (CIFOEB) a
été reconnu officiellement par récépissé
n°2003-498/MATD du 18 septembre 2003. Il est dirigé par un
Secrétariat Exécutif et un Conseil d'administration et se compose
de chercheurs, d'universitaires, économistes et juristes, experts des
finances publiques, agent de l'administration publique, agents des corps de
contrôle de l'Etat.
Sa mission est de promouvoir la bonne gouvernance
économique au Burkina Faso par une gestion optimale des ressources
publiques, en l'occurrence leur répartition équitable, efficiente
et efficace notamment en faveur des populations défavorisées.
16www.cifoeb.org
27
Le CIFOEB se veut un lieu de compétences et de
référence sur les questions budgétaires au niveau
national. Il se positionne comme une institution relais entre le monde
académique de la recherche, le monde des techniciens de la gestion des
finances publiques et les populations qui sont les principaux acteurs de
développement et bénéficiaires au niveau local. Il
intervient essentiellement dans le domaine du budget qui est transversal
à tous les secteurs
de l'économie nationale. Ses interventions sont :
l'information et la sensibilisation (promouvoir la participation des
citoyens à la gestion des affaires publiques) ; le renforcement des
capacités des partenaires (contribuer au renforcement des
capacités des Organisations de la société civile, des
élus locaux et des administrations nationales sur les questions
budgétaires) ; l'analyses, l'études et les recherches
(développer une expertise locale pertinente sur les questions
liées aux finances publiques et à la gestion budgétaire)
;
l'expérimentation du budget participatif au niveau
municipal (promouvoir le plaidoyer sur la prise en compte des
préoccupations des populations pauvres dans les budgets) ; la
formulation d'avis pour les décideurs politiques, les élus locaux
et les organisations de la société civile sur la pertinence des
choix de politique publique et les alternatives de politique possibles.
2.2. Les normes de contrôle des finances
publiques : institutions et normes en matière de contrôle
Il s'agit de dresser les règles qui gouvernent le
contrôle des finances publiques au Burkina Faso. On évoquera les
institutions nationales et internationales de contrôle des finances
publiques.
A. Les institutions de contrôle au niveau
international
Selon le Public Expenditure and Financial Accountability
(PEFA) in « les directives pour l'application du cadre de mesure de la
performance dans les collectivités publiques infranationales »,
« volume 1-principales directives » de mai 2008, au niveau
international, les institutions supérieures de contrôles des
finances publiques sont : la Fédération internationale des
experts comptables (IFAC) et son Comité du secteur public (PSC),
l'Organisation internationale des institutions supérieures de
contrôle des finances publiques (INTOSAI) et l'Institut des auditeurs
internes (IIA).
28
La Fédération internationale des experts
comptables (IFAC) regroupe des associations professionnelles nationales
d'experts comptables, ainsi que certains groupes spécialisés
ayant des échanges fréquents avec la profession.
L'adhésion à l'IFAC est ouverte aux organismes
agréés de la profession des experts comptables. Actuellement, la
Fédération comprend 156 organismes membres dans 114 pays,
représentant quelque deux millions d'experts comptables.
L'IFAC publie des normes et des directives internationales
dans six domaines : la vérification des comptes et les services
connexes, la formation, la déontologie, la comptabilité
financière et de gestion, l'informatique et la comptabilité
publique. Elle a également publié un code international de
déontologie.
L'Organisation internationale des institutions
supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) rassemble
185 institutions supérieures de contrôle (ISC) de pays membres de
l'Organisation des Nations Unies ou de ses institutions
spécialisées. Les ISC jouent un rôle majeur en
matière de vérification des comptes publics et de contrôle
des opérations du secteur public, et contribuent à promouvoir une
saine gestion des fonds publics et la responsabilisation financière dans
leurs pays respectifs17.
B. Les Normes nationales de contrôle des Institutions
Supérieures de Contrôle
Au Burkina Faso, c'est l'Autorité supérieure de
contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption qui a
élaboré les différentes normes de contrôle des
finances publiques. Elles sont contenues dans son manuel de procédures
imposable aux organes de contrôle de l'ordre administratif. Ce sont :
Les Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs doivent respecter et
appliquer les règles et principes fondamentaux suivants:
intégrité, objectivité, confidentialité,
compétence, indépendance, confraternité, qualité du
travail, conseil.
Les règles de conduite des contrôleurs et
inspecteurs sont : l'intégrité, l'objectivité, la
confidentialité, la compétence, l'indépendance, la
confraternité, la qualité du travail et le conseil.
17PEFA, (2003), « Aperçu des normes
internationales en matière de comptabilité d'audit et de
contrôle interne dans le secteur public »
29
Au titre des normes pour la pratique professionnelle du
contrôle, les normes sont des principes obligatoires qui ont pour objet
:
- de définir les principes fondamentaux de la pratique du
Contrôle ;
- de fournir un cadre de référence pour la
réalisation et la promotion d'un large champ d'intervention des
Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs à valeur ajoutée ;
- d'établir les critères d'appréciation du
fonctionnement des structures de contrôle administratif et de favoriser
l'amélioration des processus organisationnels et des opérations.
Il y a trois catégories de normes édictées par
l'ASCE-LC.
La première catégorie porte sur des normes
générales qui présentent le cadre général
des interventions des structures de contrôle. Ainsi : le Burkina Faso
encourage et soutient des structures de contrôle administratif
rigoureuses et crédibles qui jouissent de la confiance du gouvernement,
qui contribuent directement à la gestion efficace des risques, à
la saine gestion des ressources et à une gouvernance efficace. Il
repositionne ces structures comme un des fondements clés de la
gouvernance au sein des ministères et des organismes publics.
Le gouvernement garantit l'indépendance réelle
et perçue de l'ASCE, de l'IGF et des Inspections techniques face aux
gestionnaires. Il met en place au niveau de chaque département
ministériel un Comité d'audit rattaché au CASEM.
Tous les ministères et organismes, et le gouvernement
dans son ensemble, sont appuyés par des structures de contrôle
professionnel, grâce à un nouveau modèle de
responsabilité dans lequel :
a) les ordonnateurs, les comptables et les gestionnaires
assument l'entière responsabilité du contrôle interne des
processus, des activités et des opérations qui relèvent
d'eux ;
b) les structures de contrôle de l'ordre administratif
assument la responsabilité de
contrôle de l'efficacité des dispositifs de
contrôle interne mis en place par les ordonnateurs, les comptables et les
administrateurs de crédits et contribuent, à travers leurs
évaluations et ses conseils, à l'amélioration de ces
dispositifs.
L'Inspection technique élabore un rapport annuel de
contrôle basé sur les risques de l'entité à laquelle
elle est rattachée.
30
Ce rapport porte sur l'efficacité et la pertinence des
processus de gestion des risques, de contrôle, de gouvernance/lutte
contre la corruption au sein de l'entité.
Le Gouvernement nomme, aux postes de Contrôleurs
d'Etat/Inspecteurs, des personnes compétentes, intègres et ayant
le profil adéquat.
Les responsables des entités relevant du champ de
contrôle et leurs collaborateurs sont tenus à :
a) mettre en place des procédures efficaces afin
d'assurer l'examen systématique des processus de contrôle et de
reddition de comptes de leurs entités ;
b) tenir compte des résultats des contrôles
effectués par les Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs ;
c) s'assurer de préparer des plans d'action qui donnent
suite de façon adéquate aux recommandations et aux constats des
Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs, et que ces plans d'actions sont
appliqués efficacement ;
d) s'assurer que les Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs, dans
le cadre des responsabilités qui leur sont confiées, aient un
libre accès aux documents, aux bases de données, aux lieux de
travail et aux employés de l'entité ainsi que le droit d'obtenir
des informations et des explications.
Les ordonnateurs et les comptables doivent disposer de moyens
pour pouvoir déterminer, dans le cadre du contrôle
réciproque :
a) l'indépendance, le professionnalisme et la performance
du Contrôleur/Inspecteur ;
b) la mesure dans laquelle les activités de
contrôle portent sur tous les secteurs à plus haut risque et
d'importance significative ;
c) l'exécution en temps opportun du processus de
contrôle et la présentation de rapports de contrôle ;
d) l'efficacité des mesures de suivi des recommandations
formulées.
L'ASCE et les inspections techniques assurent la promotion des
bonnes pratiques en matière de : contrôle interne, la gestion
financière, gestion de la performance, la gouvernance publique et la
lutte contre la corruption. Elle émet des directives et des lignes
directrices sur ces pratiques au profit de l'Administration publique, et
contrôle leur mise en oeuvre. Elle établit un classement des
entités relativement au respect de ces directives et lignes
directrices.
31
Les données relatives à cette activité sont
intégrées au rapport général annuel.
L'ASCE incite les démembrements de l'Etat à
maîtriser et à mettre en oeuvre un système de self-audit et
les accompagne dans ce processus.
Un système de certification en self-audit est mis en
place pour attester de la qualité du processus. Les données sur
cette activité sont incluses dans le rapport général
annuel.
L'ASCE met en place un système de certification des
démembrements de l'Etat en matière de contrôle interne et
de management des risques. Ce système permettra d'établir une
classification annuelle des entités
contrôlées/auditées, sur une échelle de
qualité des dispositifs de contrôle interne mis en place. Ce
classement fait partie intégrante du rapport général
annuel.
La seconde catégorie de norme est relative à la
qualification des contrôleurs/inspecteurs :
- la mission, les pouvoirs et les responsabilités des
Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs doivent être formellement
définis dans une charte de Contrôleur d'Etat pour l'ASCE,
d'inspecteur technique pour les Inspections Techniques et d'inspecteur des
finances pour l'IGF. Le Contrôleur Général d'Etat
révise périodiquement ces chartes et les soumet à
l'approbation du Premier Ministre.
L'indépendance et l'objectivité :
L'indépendance est la capacité du Contrôleur
d'Etat/Inspecteur à assumer, de manière impartiale, ses
responsabilités. Afin d'atteindre un degré d'indépendance
nécessaire et suffisant à l'exercice de ses
responsabilités, le Contrôleur Général d'Etat et les
Inspecteurs Généraux doivent avoir un accès direct et non
restreint à leur tutelle et à son Comité d'audit.
L'objectivité est une attitude impartiale qui permet
aux Contrôleurs d'Etat/Inspecteurs d'accomplir leurs missions de telle
sorte qu'ils soient certains de la qualité de leurs travaux menés
sans compromis. L'objectivité implique que les Contrôleurs d'Etat/
Inspecteurs ne subordonnent pas leur propre jugement à celui d'autres
personnes.
Les violations à l'indépendance et à
l'objectivité doivent être appréhendées à
différents niveaux : au niveau du Contrôleur d'Etat/Inspecteur
(individu) ; au niveau de la conduite de la mission (processus -
activité) ; au niveau de la structure de contrôle
(organisation).
32
L'ASCE, l'IGF et l'Inspection technique doivent
élaborer et tenir à jour un programme d'assurance et
d'amélioration qualité portant sur tous les aspects du
contrôle qu'elles effectuent. Ce programme permet également de
s'assurer de l'efficacité et de l'efficience des activités de
contrôle et d'identifier toutes opportunités
d'amélioration.
- Les évaluations internes Elles doivent comporter :
a) une surveillance continue de la performance de l'ASCE, de
l'IGF et de l'Inspection technique à travers des indicateurs pertinents
;
b) des revues périodiques, effectuées par
auto-évaluation. - Les évaluations externes
a) Elles doivent être réalisées au moins
tous les 3 ans par une équipe ou un évaluateur qualifié,
indépendant et extérieur à l'ASCE.
b) L'ASCE assure les évaluations externes des Inspections
techniques et de l'IGF.
c) Le Contrôleur Général d'Etat doit
s'entretenir avec le Premier Ministre au sujet : - du besoin d'augmenter la
fréquence de ces évaluations externes ;
- des qualifications de l'évaluateur ou de
l'équipe d'évaluation externe ainsi que de son
indépendance y compris au regard de tout conflit d'intérêt
potentiel.
La troisième catégorie concerne le
fonctionnement des institutions de contrôle : l'organisation de la
mission de contrôle d'audit/contrôle ; la planification : L'ASCE,
l'IGF et l'Inspection technique établissent une planification
fondée sur les risques afin de définir des priorités
cohérentes avec leurs objectifs et ceux de l'Etat et un plan pluriannuel
de contrôle/ audit fondé sur les risques.
- la cartographie des risques est élaborée et
révisée par l'ASCE et l'IGF et l'inspection technique des
services et la communication, la gestion des ressources humaines
qualifiées et suffisantes, l'établissement de règles et
procédures, la coordination des actions de structures de contrôle,
la reddition des comptes, la bonne gouvernance, le management des risques,
doivent être respectés par les institutions de contrôle.
Les structures de contrôle doivent aider l'organisation
à maintenir un dispositif de contrôle approprié en
évaluant son efficacité et son efficience et en encourageant son
amélioration continue.
33
Les structures de contrôle doivent évaluer la
pertinence et l'efficacité du dispositif de contrôle choisi pour
faire face aux risques relatifs à la gouvernance/lutte contre la
corruption, aux opérations et aux systèmes d'information de
l'organisation. Cette évaluation doit porter sur les aspects
suivants:
- la fiabilité et l'intégrité des
informations financières et opérationnelles ;
- l'efficacité et l'efficience des opérations et
des programmes ;
- la protection des actifs et le respect des lois, des
règlements, des directives, des règles, des procédures,
des notes de services, des contrats, des conventions.
2.3. Les conditions de l'efficacité du
contrôle budgétaire
Au regard des normes de contrôle, les conditions de
l'efficacité du contrôle de l'exécution du budget communal
semblent être :
La régularité du contrôle : les
institutions de contrôle doivent programmer et respecter le
contrôle de façon régulière suivant la cartographie
des risques mis à jour ;
La formulation des recommandations pertinentes : chaque
contrôle doit être assorti de recommandations fortes en vue de
parer aux insuffisances constatées dans la gestion des finances
publiques. Ces recommandations doivent être réalistes et
réalisables pour les gestionnaires communaux ;
Le suivi de l'application des recommandations : une veille des
structures de contrôle est nécessaire pour la mise en oeuvre
efficace des suggestions formulées ;
La responsabilisation des gestionnaires internes : la
réussite du contrôle passe aussi par la responsabilisation de
l'ordonnateur et du gestionnaire du budget communal ;
La création de contrôle interne : le
contrôle interne doit constituer un rempart pour les gestionnaires et
faciliter la vérification des contrôleurs extérieurs ;
La sanction des auteurs de mauvaises gestions : la
réussite de l'objectif de la mission de contrôle passe
inéluctablement par la prononciation des sanctions correctives à
l'encontre des fautifs.
E
34
n définitive, le système de contrôle des
finances locales repose sur beaucoup d'institutions de contrôle
intervenant chacune soit à priori soit concomitamment ou à
postériori. Il sied de signaler que ces structures de contrôle
interviennent principalement au niveau étatique et non seulement au
niveau communal et se répartissent en ordre administratif,
juridictionnel et parlementaire. Les normes de contrôle ne semblent pas
être coercitives au regard des manquements qui peuvent être
recensés.
Mais quelle sera la méthodologie de collecte des
données auprès de ces structures de contrôle ?
35
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Elle va consister à montrer respectivement les outils et
méthodes d'analyse, la
population d'étude et l'échantillonnage. Pour ce
faire, des cadres logiques de méthodologie de
collecte ont été conçus.
Les cadres logiques ci-dessous décrivent quant à
eux les objectifs spécifiques et les
hypothèses, suivi des indicateurs et les instruments
d'analyse.
3.1 Présentation schématique de la
méthodologique de collecte des données
Le premier tableau concerne l'objectif spécifique 1.
Tableau N°01 : Cadre logique de la
méthodologie de collecte des données (Obj. Spécifique 1)
Objectifs
|
Hypothèses
|
Domaines
|
Indicateurs
|
Instruments d'analyse
|
Objectif spécifique 1 Montrer les forces
et
faiblesse/menaces et opportunités du
système actuel de contrôle
|
Le système de contrôle présente des forces /
opportunités d'une part et d'autre part des faiblesses /menaces
|
Ressources humaines
|
-nombre de contrôleurs - niveau des contrôleurs -
leur ancienneté
- agents d'appui
- nombre d'entités contrôlables - connaissance des
finances locales
|
-Fiche d'enquête ou d'entretien ;
-observations directe sur le terrain ; -rapports
et
- déclarations de personnes ressources
Méthode SWOT d'analyse des données
|
|
Ressources financières
|
-rémunérations (salaires)
- allocations budgétaires
|
Ressources matérielles
|
- matériel bureautique
-disponibilité du matériel roulant -cadre de
travail
|
Système de communica- tion
|
- existence d'un service de communication - efficacité de
la communication -utilisation des TIC -disponibilité des rapports
-confidentialité des rapports
|
Manuels de
procédures de contrôle
|
-facilité des procédures de contrôle
-adaptation aux finances locales -criticité
(qualité) des manuels
|
36
|
|
|
- existence de manuels
|
|
Coordination des actions
|
-empiètement entre les différentes structures de
contrôles -précision des rôles de chaque acteur -synergie
d'actions
|
Environne-
ment du contrôle
|
-facteurs politiques -sécurité des
contrôleurs -autonomie des contrôleurs
|
Organisation du travail
|
-moment du contrôle -Dynamisme (aide) des institutions
internes
-durée du contrôle
|
|
|
Disponibilité
des rapports de gestion
|
-production des rapports (temps) -fournitures des pièces
justificatives
|
Cartographie des risques
|
-existence de cartographie -exhaustivité
(fiabilité) -périodicité de révision -existence de
nouveaux risques
|
Méthodes et
moyens de
Contrôle
|
-principales sources d'informations (comptes, pièces et
textes)
|
Source : auteur
Le tableau ci-dessus a présenté des variables et
indicateurs ayant permis l'analyse SWOT.
S'agissant de l'objectif spécifique 2, un
cadre logique a été élaboré pour la recherche. Ce
cadre comprend neuf variables et vingt indicateurs.
37
Tableau N°02 : Cadre logique de la
méthodologie de collecte de données (Obj. Spéc.
2)
Objectifs
|
Hypothèses
|
Variables
|
Indicateurs
|
Instruments d'analyse
|
Objectif spécifique 2 :
Étudier l'efficacité des outils de gestion
interne des budgets communaux
|
Les outils de gestion
interne des budgets communaux sont inefficaces
|
Comptabilité pratiquée
|
-comptabilité de
gestion
-comptabilité des matières
-comptabilité de l'ordonnateur
|
-Fiche d'enquête ou
d'entretien ;
-observations directe sur le terrain ;
-rapports et déclarations de personnes ressources
|
|
|
Archivage
des pièces justificatives
|
-existence d'archives
formelles
-la qualité de la tenue
|
Manuel de
procédure
|
-clarté des manuels de procédures internes - son
existence
|
Ressources humaines
|
-quantité ; -qualité
-renforcement des capacités
|
|
|
Ressources financières
|
-quantité des
dotations de
fonctionnement
|
Ressources matérielles
|
-quantité -qualité
|
Gestion du
carburant
|
-support
d'enregistrement -fiabilité du support
|
Contrôle interne
|
- comité de suivi
budgétaire
- service de contrôle interne
|
Exécution
des marchés publics
|
- capacité des
ressources humaines -respect des PPM
- conflit de compétences
|
Source : Auteur
Ce cadre logique décrit les variables et indicateurs en
lien avec les outils de gestion des budgets communaux.
38
? Explication des indicateurs :
Le nombre de contrôleurs : c'est le nombre de personnes
qui effectue le travail du contrôle dans chaque institution de
contrôle, selon les institutions, ils peuvent s'appeler inspecteurs,
vérificateurs, contrôleurs, assistants vérificateurs...
;
Le niveau : c'est la qualification professionnelle des
contrôleurs ;
L'ancienneté renvoie à la durée pendant
laquelle les contrôleurs effectuent le contrôle, donc il s'agit de
l'expérience dans le contrôle ;
Les agents d'appui sont les personnels de soutien qui
accompagnent les contrôleurs dans leur mission comme les
secrétaires, les agents de liaison, les informaticiens, les
documentalistes... ;
La spécialisation en finances locales : c'est la
maitrise des questions budgétaires des collectivités
territoriales ;
Le nombre de structures à contrôler renvoie au
structures dans lesquelles un contrôle ou audit peut être
effectué par les institutions de contrôle, donc ce sont par
exemple les ministères et institutions, les établissements
publics de l'Etat, les sociétés d'Etat, les communes, les projets
et programmes.... ;
La rémunération des contrôleurs renvoie au
salaire perçu par chaque contrôleur dans le cadre de son travail
de contrôle ;
Le budget de fonctionnement est la dotation allouée aux
institutions de contrôle pour leur fonctionnement parce que le volume et
la qualité du travail sera fonction ;
Le matériel bureaucratique : c'est le nécessaire
pour travailler comme les ordinateurs, le papier, l'encre, les stylos, les
bureaux et chaises agents et directeurs... ;
Le matériel roulant se définit comme les
véhicules quatre roues qui permettent aux missions de contrôle de
pouvoir exécuter lesdites missions efficacement ;
Le cadre de travail c'est l'endroit dans lequel le
contrôleur travaille c'est-à-dire la climatisation, l'espace
approprié ;
L'existence du système de communication : c'est le
dispositif d'échange entre l'institution et les usagers, de même
qu'avec les structures à contrôler ;
39
La possession d'un site web : site internet de la structure de
contrôle ;
La confidentialité des rapports : c'est la protection
du rapport de contrôle, son caractère secret ;
L'efficacité de la communication est l'atteinte des
objectifs communicationnels que l'institution s'est fixée, c'est la
performance ;
Le manuel de contrôle : document dans lequel sont
inscrites les prescriptions procédurales à suivre pour mener ou
conduire le contrôle ;
La qualité du manuel : il s'agit de la perfection des
procédures, son niveau de finition ;
La maitrise par les contrôleurs renvoie à
l'appropriation du manuel par les utilisateurs ;
L'adaptation aux finances locales : c'est
l'applicabilité du manuel de procédures de contrôle aux
finances locales ;
La similarité des missions : mêmes attributions
confiées aux mêmes contrôleurs dans la même
institution de contrôle ;
L'empiétement des fonctions : le fait de confier une
mission à un contrôleur incompétent ;
La synergie d'action : action coordonnée de deux
institutions pour l'accomplissement d'une même mission ;
L'environnement de contrôle : ce sont les facteurs
politiques qui peuvent compromettre l'efficacité du contrôle ; la
sécurité des contrôleurs et leur autonomie sont des
facteurs participants à l'efficacité du contrôle
également.
Le moment du contrôle est la période à
laquelle le contrôle est effectué.
Le contrôle interne s'entend du dispositif interne
à la structure contrôlée qui peut faciliter le travail des
contrôleurs externes ;
La qualité de vérification renvoie au
mécanisme de vérification efficace.
La cartographie des risques : document dans lequel sont
recensées les potentielles irrégularités de gestion et des
structures au sein desquelles des risques peuvent exister. On
s'intéresse à son existence, l'exhaustivité des risques et
la périodicité de révision de la cartographie ;
40
La disponibilité des rapports de gestion : la
production dans les délais et la disponibilité des pièces
justificatives ;
La méthode de contrôle : existence de
procédure contradictoire et l'enquête sur pièces et sur
place ;
La comptabilité de gestion : celle tenue par le
receveur ; la comptabilité des matières qui inventorie le
patrimoine de la commune ; la comptabilité administrative : celle tenue
par l'ordonnateur (maire) mais dans la pratique c'est celle tenue par le
comptable de la commune ;
Le support d'enregistrement du carburant renvoie à
l'outil sur lequel on gère le carburant (registre ou logiciel
informatique...) ; la fiabilité du registre : sécurité du
support ;
Le comité de suivi budgétaire : collège
de conseillers communaux chargé de suivre et de veiller au bon
fonctionnement du budget communal ;
Un conflit de compétence : différend entre les
gestionnaires (maire, secrétaire général, personne
responsable des marchés, comptable) de marché public lié
à la compétence de chaque intervenant ; le plan de passation des
marchés s'entend du document sur lequel sont inscrits les marchés
programmés avec les dates et les procédures prévues.
3.2 : Démarche méthodologique
La présente étude relève de la recherche
socio-économique. Le sujet s'intéresse à l'analyse du
système de contrôle des finances publiques locales au Burkina
Faso.
Pour avoir des résultats scientifiquement acceptables,
il a été adopté une méthode mixte c'est à
dire qualitative et quantitative à la fois. Aussi il a été
utilisé la méthode Strengths Weaknesses Opportunities and Treatts
ou Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces d'analyse de
données pour la vérification de la première
hypothèse formulée qui consiste à déterminer les
forces et faiblesses de fonctionnement à l'interne des organes de
contrôle puis des opportunités et menaces au niveau externe. La
commission européenne définit l'analyse - ou la matrice - SWOT
comme « un outil d'analyse stratégique.
41
Il combine l'étude des forces et des faiblesses d'une
organisation, d'un territoire, d'un secteur, etc. avec celle des
opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à
la définition d'une stratégie de développement ».
Pour la deuxième hypothèse il a été
procédé à la mesure de l'efficacité ou
l'inefficacité des outils de gestion interne des budgets communaux
à travers les indicateurs. C'est donc une analyse essentiellement
qualitative qui a été faite.
3.2.1. Matrice SWOT
|
Forces
|
Faiblesses
|
Interne
|
Conséquences positives de la
|
Conséquences négatives de la stratégie
|
|
stratégie des structures de contrôle
|
des structures de contrôle
|
|
Opportunités
|
Menaces
|
|
Facteurs externes qui influent
|
Facteurs externes qui influent
|
Externe
|
positivement son développement
|
négativement son développement et
|
|
et/ou ses performances.
|
peuvent parfois nuire au point de mettre
|
|
Eléments indépendants de la
|
en danger sa perennité. Eléments
|
|
stratégie des organes de contrôle
|
indépendants de la stratégie des organes de
contrôle
|
Source :
www.manager-go.com/strategie-entreprise
et adapté par nous-même.
? Les éventuelles limites de l'analyse
swot18
La méthode SWOT est une enquête de
l'environnement interne et externe dans lequel une entreprise ou une autre
organisation fonctionne. L'analyse fournit des informations qui permettent aux
organisations d'allouer leurs ressources de manière à
développer un avantage dans l'atteinte des objectifs
stratégiques.
18
http://whatshow.ru
42
C'est un outil important dans le processus de planification
stratégique, mais il a ses limites.
D'abord, elle est flexible, mais vague : les partisans du
point d'approche SWOT note sa flexibilité comme un avantage majeur. La
flexibilité du cadre SWOT rend applicable à de nombreux
paramètres, y compris les entreprises, les organismes gouvernementaux et
d'autres organisations.
Cependant, cette flexibilité présente une
limitation. Ainsi, le cadre SWOT souligne les éléments de forces,
faiblesses, opportunités et menaces, mais ne donne aucune indication
réelle sur la façon dont les différentes organisations
peuvent identifier ces éléments pour eux-mêmes. Les
planificateurs stratégiques peuvent ne pas avoir toutes les informations
nécessaires pour identifier les forces et les faiblesses. Par exemple,
une entreprise peut croire sa stratégie de marketing ou de service
à la clientèle, c'est une force, mais les cadres
supérieurs peuvent ne pas être au courant des problèmes
existants dans ces domaines.
Ensuite, la difficulté de déterminer une
opportunité ou menace. En effet, les organisations peuvent aussi avoir
de la difficulté à déterminer si quelque chose dans leur
environnement extérieur présente une opportunité ou une
menace, et le cadre SWOT ne propose pas un moyen de les distinguer. Que quelque
chose représente une opportunité ou une menace peut
dépendre de jugement subjectif. La ligne qui sépare les forces
des faiblesses ou des opportunités aux menaces n'est pas toujours
claire, et SWOT ne propose pas de méthodes pour l'élaboration de
ces lignes.
En outre il y a le manque de détail : une analyse SWOT
consiste souvent en des phrases de un et de deux mots pour identifier les
forces, faiblesses, opportunités et menaces et ne comporte pas de
détails. Ce manque de détail est un autre inconvénient
dans le cadre SWOT. En outre, SWOT ne nécessite aucune justification
pour classer quelque chose sous l'élément dans lequel il a
été classé.
Enfin, sur le manque d'indication de classement, l'analyse
SWOT fournit un cadre dans lequel les entreprises peuvent identifier leurs
forces et faiblesses internes, ainsi que d'évaluer les
opportunités et les menaces externes. Cependant, la méthode SWOT
ne fournit aucune indication pour les organisations de classer chacun des
éléments sous ces quatre rubriques ou de fixer des
priorités.
43
? Prévention ou pistes de solution
Les organisations peuvent compenser les limites de l'analyse
SWOT par la discussion en profondeur des faiblesses qui se concentrent pour les
transformer en points forts. Il faudrait aussi essayer de recadrer les menaces
comme des opportunités. Il sied également de viser pour plus de
détail dans l'analyse SWOT le poids de chaque force, faiblesse,
opportunité ou menace pour classer et hiérarchiser chaque
élément.
3.2.2 : Les outils d'analyse
Ce sont les outils traditionnels de traitement de texte,
c'est-à-dire les logiciels Word et Excel pour le texte et les tableaux
issus de la collecte. Pour la prise de décision nous prenons la
majorité des réponses favorables, au-delà de 50%. Mais la
priorité est donnée aux rapports des institutions de
contrôle comme l'IGF et l'ASCE-LC dans la mesure où les
enquêtés s'ouvrent fidèlement à eux. En cas de
contradictions entre nos enquêtes et celles des ISC, ce sont les
résultats de ces dernières qui prévalent.
3.2.3 : Méthode d'analyse
Il s'agit de trouver des variables et des indicateurs pour
traiter les deux hypothèses formulées. Pour la première
hypothèse il a été recensé onze (11) variables et
trente-six (36) indicateurs conformément au cadre logique ci-dessus.
Pour la vérification de l'hypothèse 2 relative
à l'efficacité des outils de gestion interne dans les communes,
neuf (09) variables et vingt (20) indicateurs ont été
utilisés.
3.3. Méthodologie d'enquête
La méthodologie d'enquête consiste à
décrire la population d'étude d'une part, et les outils de
collecte de données d'autre part.
3.3.1 : Population d'étude et
échantillonnage
Pour les besoins de cette étude la population se
compose d'une population principale, d'une population secondaire et de
personnes ressources. La première est composée des institutions
de contrôle administratif et juridictionnel tandis que la seconde
concerne les gestionnaires des budgets communaux.
44
Pour le diagnostic des forces et faiblesses et
opportunités et menaces du système de contrôle,
l'échantillon est composé de six (06) institutions et deux
personnes ressources. Ce sont : l'Autorité supérieure de
contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption, l'Inspection technique
des services du Ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation, le ministère de l'économie, des finances
et du développement à travers la direction générale
du contrôle des marchés et des engagements financiers, la
direction générale du trésor et de la comptabilité
publique, la direction générale des impôts, la direction
générale du développement territorial ; l'Inspection
générale des finances ; l'Autorité de régulation de
la commande publique ; la Cour des comptes ; Quant aux personnes ressources, il
s'agit du Contrôleur général d'Etat et l'Inspecteur
général des finances. Il convient de noter que c'est l'ensemble
des structures formelles de contrôle des finances publiques qui ont
été enquêtées.
Quant à l'analyse des outils internes de gestion de
l'exécution budgétaire, l'échantillon se compose de
soixante-dix communes dont : trois communes urbaines sur quarante-neuf, une
commune à statut particulier sur deux, trois arrondissements sur
dix-neuf et soixante-trois communes rurales sur trois cent deux.
Statistiquement la composition de l'échantillon par rapport au nombre de
communes parait insignifiant pour refléter unanimement la
réalité mais étant donné que les communes sont
gérées par les mêmes organigrammes et les mêmes
animateurs, on peut admettre scientifiquement les résultats de
l'enquête.
3.3.2 Outils de collecte de données
Dans le cadre du présent travail, quatre
méthodes de collecte de données ont été
utilisées. D'abord, il a été administré un
questionnaire aux organes de contrôle, suivi d'un entretien avec eux en
vue d'expliciter les incompréhensions. Lesdits questionnaires comportent
des questions qualitatives et des questions de type numérique et
texte.
La collecte des données s'est fait également par
observation directe sur le terrain.
En outre il a été consulté des rapports
d'étude, des mémoires et autres supports d'informations en lien
avec notre problématique.
Enfin les déclarations de personnes ressources ont
été également prises en compte dans la collecte de
données.
E
45
n guise de conclusion, on peut dire que la méthodologie
de recherche adoptée a permis de choisir et de collecter les variables
quantitatives et qualitatives suivant la méthode SWOT de collecte de
données pour l'analyse de la problématique de l'efficacité
du contrôle de l'exécution du budget communal au Burkina Faso.
Ladite méthodologie n'a pas la prétention de déterminer
des résultats exempts de critiques mais elle aura le mérite de
susciter des débats qualitatifs sur la méthodologie qui
siérait. Mais quels sont donc les résultats auxquels nous sommes
parvenus ?
46
CHAPITRE 4 : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATION
Dans ce chapitre, il sera présenté les
résultats obtenus sur les variables étudiées
(4.1), ensuite une interprétation sera faite sur les
résultats obtenus selon les hypothèses émises plus haut
(4.2). Enfin, des recommandations seront faites à l'issu de
l'interprétation (4.3).
4.1 : Présentations des résultats
Les résultats obtenus à l'issue de la collecte
des données sont exposés dans le tableau ci-après par
indicateur et se répartissent d'une part en l'analyse par la
méthode SWOT de l'hypothèse 1, et d'autre part par les
indicateurs pour la détermination de l'efficacité des outils
internes de gestion des budgets locaux.
Tableau N° 03 : Résultats de la recherche
au plan interne selon la méthode SWOT
FORCES
|
FAIBLESSES
|
Le niveau d'étude des contrôleurs ou
inspecteur dans le
contrôle : la majorité des
contrôleurs ont un niveau supérieur ou égal à
BAC+5 ans de formation.
|
L'insuffisance des contrôleurs ; il y a
un manque énorme en contrôleurs/inspecteurs ou
vérificateurs selon les cas (135).
|
L'expérience dans le contrôle :
presque tous les
inspecteurs/vérificateurs ont une ancienneté
d'au moins 5 ans dans le contrôle
|
L'insuffisance des agents de soutien, cela ne
permet pas une finalisation rapide des rapports de contrôle
|
La maitrise de l'audit des contrôleurs
: ils ont été formés également en audit et
en investigation même pour certains
|
La méconnaissance des finances locales des
contrôleurs : le fait que ce sont les mêmes
contrôleurs étatiques qui font le contrôle local, beaucoup
d'entre eux ne maitrisent pas les finances locales
|
Le traitement salarial des contrôleurs
: les contrôleurs sont mieux traités du point de vue du
salaire que les autres fonctionnaires
|
L'insuffisance des dotations budgétaires
pour le travail de contrôle : les budgets de fonctionnement sont
insuffisants
|
L'insuffisance du matériel roulant pour
les missions de contrôle.
|
L'adaptation du cadre de travail :
l'environnement du travail est propice pour servir efficacement
|
Les critiques formulées sur les manuels
: maintes critiques sont faites à l'encontre de certains
manuels de contrôle
|
La confidentialité des rapports : les
rapports sont top secrets
|
La non séparation des attributions des
contrôleurs à l'intérieur des structures de contrôle
: une spécialisation des contrôleurs par domaine
s'impose.
|
L'existence d'un manuel de procédures de
contrôle : tout
le travail des contrôleurs se fait conformément
aux prescriptions du manuel de chaque organe
|
Le manque de protection des
contrôleurs, ceux-ci ne bénéficient pas d'agents
de sécurité à domicile et même dans certaines
entités à contrôler.
|
La qualité du manuel, il est
adapté au travail des contrôleurs
|
Le contrôle interne n'est pas
approprié.
|
L'autonomie des contrôleurs : il n y a
pas d'injonction des contrôleurs venant de qui que ce soit.
|
Les contrôles interne et externe ne sont pas
complémentaires : la quasi inexistence du contrôle
interne ne facilite pas le contrôle externe
|
La méthode de vérification :
c'est la méthode de contrôle par pièces et sur place qui
est pratiquée
|
Les courtes durées des missions de
contrôle : pour une bonne investigation, le temps imparti pour
le contrôle et les rapports est très réduit
|
Le moment du contrôle : tout au long de
l'exécution budgétaire il y a un contrôle qui se fait
|
La non exhaustivité des risques pour
celles qui en possèdent
|
Le délai de production des rapports de gestion
: ils sont produits par les gestionnaires dans les délais
indiqués au calendrier budgétaire
|
La non révision périodique de la
cartographie des risques, ce qui ne permet pas d'avoir une situation
claire des risques à contrôler
|
L'indisponibilité des pièces
justificatives pour les contrôleurs : très souvent il
manque les pièces justificatives des dépenses pour la
vérification
|
Source : Auteur
Ce sont des forces et des faiblesses au sein des institutions de
contrôle.
47
Tableau N°04 : Résultats au plan externe
du dispositif de contrôle selon l'analyse SWOT
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
L'absence d'ingérence politique dans le
contrôle,
les facteurs politiques n'influencent pas
le contrôle
|
Nombre de structures à contrôler : la
méconnaissance du nombre de structures à contrôler ne
permet pas une meilleure planification du travail de contrôle
|
L'existence d'une procédure contradictoire avant
l'établissement du rapport définitif de contrôle : le
contrôlé à la possibilité de revenir sur le rapport
provisoire
|
Empiètement de fonctions entre les contrôleurs :
les uns interviennent souvent sur des attributions d'autres
|
Le manque de synergie d'actions entre les contrôleurs,
il
pèche au niveau de la coordination des structures
de contrôle en ce sens qu'il n y a pas un cadre formelle qui
regroupe périodiquement toutes les structures
des différents ordres
|
L'inexistence de cartographie des risques, seul l'ASCE-LC
dispose d'une cartographie de risque comme support de contrôle alors que
les autres organes n'en disposent et agissent beaucoup plus sur
dénonciations et plaintes
|
Source : Auteur
Ce tableau présente les résultats issus de
l'enquête. Ce sont des facteurs externes qui sont
considérés soit comme des opportunités, soit comme des
menaces pour les institutions de contrôle.
48
Tableau N° 05 : Résultats sur le
diagnostic de l'efficacité des outils de gestion interne dans les
communes
Efficacité des outils de gestion interne des
budgets communaux
|
Inefficacité des outils de gestion interne des
budgets
communaux
|
La tenue de comptabilité de gestion :
la comptabilité du receveur est bien tenue
|
L'absence de la tenue d'une comptabilité des
matières ; en effet il n y a pas de comptable matières
dans les communes.
|
La clarté du manuel de procédures
comptable : toutes les communes possèdent et applique
rigoureusement ledit manuel
|
La mauvaise tenue de la comptabilité
administrative par le comptable communal.
|
L'absence d'inventaire périodique des biens
à défaut de la
comptabilité matières est à
déplorer
|
L'absence de conservation appropriée des
pièces comptables dans les mairies.
|
L'absence de manuel de procédures
financières dans les communes influe beaucoup sur
l'efficacité du contrôle de gestion dans les communes.
|
L'insuffisance du personnel communal n'est
pas de nature à faciliter une bonne administration à même
de rendre efficace un éventuel contrôle.
|
Le bas niveau des comptables communaux ne
permet la tenue d'une comptabilité de qualité exempte
d'irrégularités.
|
L'insuffisance du renforcement des capacités
des comptables communaux
|
L'insuffisance des dotations budgétaires de
fonctionnement des services comptables cause des facteurs de mauvaises
gestions
|
L'insuffisance du matériel de travail
influe négativement sur la qualité de gestion.
|
L'absence d'un outil formel de gestion du carburant
communal cause beaucoup d'irrégularités mettant à
nu la fiabilité de sa gestion.
|
L'absence de délibérations sur la
répartition du carburant est synonyme de contre-performance de
gestion .
|
L'inexistence de service de contrôle interne
dans les mairies ne facilite pas la prévention
d'irrégularités de gestion
|
La non formalisation du comité de suivi
budgétaire qui devrait pouvoir anéantir les risques de
malversations financières.
|
La méconnaissance des procédures de
passation des marchés publics par les acteurs locaux.
|
Les conflits de compétence des gestionnaires
des marchés publics sont des goulets d'étranglements
empêchant la saine gestion des deniers publics.
|
Source : auteur
Il s'agit des résultats issus de
l'enquête menée auprès de l'échantillon de 70
communes.
49
Les résultats indiquent clairement une
supériorité nette des outils inefficaces dans la gestion
budgétaire des communes.
4.2. Interprétation des résultats obtenus
sur les variables étudiées.
Il est commenté dans un premier temps les
résultats issus de l'hypothèse 1 et dans un second temps les
résultats de l'hypothèse 2.
4.2.1. Commentaires sur les résultats de
l'hypothèse 1
Sur tout l'échantillon de notre étude, il
ressort qu'il y a une carence énorme en matière de nombre de
contrôleurs pour effectuer le contrôle à temps et sur les
structures contrôlables. Si nous partons de l'hypothèse qu'il y a
au minimum mille entités à contrôler, par rapport à
la centaine de contrôleurs/inspecteurs, nous en déduisons que le
nombre est nettement inférieur et ne permet pas de couvrir toutes les
entités selon la norme (chaque année au niveau des receveurs
municipaux et 2 ans dans les ambassades au niveau du trésor public par
exemple).
S'agissant du niveau des contrôleurs, nous avons
trouvé que plus des deux tiers des contrôleurs ont un niveau au
moins égal à BAC+5 ans de formation. C'est une force qui respecte
la norme sur la qualification des ressources humaines.
En ce qui concerne leur expérience dans le
contrôle, l'enquête montre que la majorité des
vérificateurs effectue le contrôle depuis au moins 5 ans. C'est
également une force.
Pour ce qui est de leur capacité en audit il ressort
que la quasi-totalité des contrôleurs ont reçu une
formation en audit, puisque le contrôle et l'audit sont presque
indissociables.
Sur l'indicateur agents de soutien aux vérificateurs,
l'étude montre qu'il y a en moyenne 86 agents d'appuis qui facilitent la
finalisation du travail des contrôleurs. Le rapport
contrôleurs/agents d'appui donne 86/135 =0,63. Cela signifie qu'un
contrôleur n'a pas un agent d'appui pour finaliser son rapport. C'est une
faiblesse du dispositif de contrôle.
50
Sur le nombre de structures à contrôler les
enquêtés disent unanimement ignorer leur nombre. Le dispositif ne
saurait être efficace si le nombre des structures à
contrôler n'est pas connu par ceux qui effectuent le travail.
C'est un handicap lourd. S'agissant de la
spécialisation des contrôleurs en finances locales, les
enquêtés répondent majoritairement par la négative.
Alors que la qualité du travail de contrôle est basée sur
la maitrise des procédures et de la nomenclature des budgets locaux,
nous en déduisons qu'il s'agit d'une faiblesse et menace à la
fois.
La deuxième variable porte sur la
rémunération des contrôleurs car l'un des facteurs de
réussite de la mission de contrôle en dépend. Sur le
salaire des contrôleurs, les enquêtés déclarent
majoritairement être satisfaits. Cela est une force considérable
parce qu'on suppose qu'ils se donneront entièrement à leur
travail. Relativement au budget alloué aux structures de contrôle,
il ressort que les allocations budgétaires sont insuffisantes pour
permettre aux organes de conduire efficacement leur mission. Il s'agit d'une
faiblesse au niveau interne et une menace au niveau externe.
La troisième variable mesurée concerne les
ressources matérielles que les structures ont pour effectuer le travail.
Ici trois indicateurs sont vérifiés. Quant au matériel
bureautique il ressort de l'enquête une parité des
réponses, ce qui implique la moitié déclare la suffisance
et l'autre moitié déclare le contraire. Pour ce qui est du
matériel roulant, l'enquête révèle qu'il y a un
manque crucial de ce type de matériel. Il s'agit une faiblesse quand on
sait que toutes les missions de contrôle sont effectuées avec le
matériel roulant, sans ce matériel il est impossible d'effectuer
le contrôle sur le terrain. S'agissant du cadre de travail, nous avons
trouvé qu'il est adapté pour le travail de contrôle des
vérificateurs. C'est une force.
Du point de vue du système de communication des organes
de contrôle les résultats suivants sont obtenus. Concernant
l'existence d'un système de communication, l'étude
révèle que la quasi-totalité des organes de contrôle
n'en possèdent pas. Alors que la communication constitue une norme de
contrôle, il sied de conclure que c'est une faiblesse. Sur son
efficacité, les organes qui en possèdent se prononcent en faveur
de son inefficacité. C'est une menace et faiblesse à la fois car
la population n'est pas satisfaite sur la communication.
51
Du point de vue de la possession d'un site web fonctionnel
presque toutes les institutions de contrôle en possèdent.
Sur la possibilité de consulter électroniquement
les rapports produits il est quasiment impossible de les trouver. C'est une
opportunité dans la mesure où la norme de contrôle
prévoit la confidentialité des rapports. Mais le rapport
général annuel d'activités doit être accessible au
public. De même, nos enquêtés déclarent unanimement
que leurs rapports sont confidentiels. C'est une force respectant les normes de
contrôle.
Nous nous sommes intéressés à la question
des manuels de procédure de contrôle des différentes
structures de contrôle. La quasi-totalité des structures affirment
en avoir même si certaines utilisent pour d'autres comme le cas du manuel
de l'ASCE-LC qui est utilisé par l'ITS MATD et l'IGF. En termes de
qualification il s'agit d'une force car il est prescrit dans les normes de
contrôle. Sans manuel de procédure de contrôle, on ne peut
pas réaliser un contrôle efficace. Sur l'indicateur relatif
à sa maitrise, les enquêtés déclarent
majoritairement en maitriser sauf au niveau de la Cour des Comptes ou il est
inadapté au contrôle des finances mais plutôt aux
procédures juridictionnelles. Pour nous cela constitue une
opportunité pour les structures à contrôler et une force au
niveau interne aux institutions de contrôle. Pour ce qui est de la
qualité du manuel, les structures disent qu'il ne comporte pas de
faille. Il s'agit donc d'une force pour les contrôleurs. S'agissant de
l'adaptation du manuel de contrôle au contrôle des finances
locales, il ressort que les avis sont partagés en ce sens que la
moitié dit oui et l'autre répond non. Sur la criticité des
manuels de contrôle il ressort que certains manuels (ITS MATD et CC) ne
sont pas adaptés aux finances locales, d'autres ne sont pas
validés par un expert externe (IGF), l'IGT dit que son manuel se limite
au contrôle de l'équilibre de la comptabilité et ne permet
pas d'établir la balance. D'où la conclusion que c'est une
faiblesse du système de contrôle.
Concernant la variable coordination des actions, 3 indicateurs
ont été étudiés. Du point de vue de la
similarité des missions des structures de contrôle il ressort que
toutes les structures exécutent pratiquement les mêmes missions.
Cela d'un point de vu organisationnel peut être assimilé à
une faiblesse, les missions devraient être reparties par structures de
contrôle de sorte à alléger le travail. Il ressort
également qu'il n y a pas de séparation nette entre les missions
des contrôleurs. L'étude montre aussi dans l'ensemble qu'il manque
une synergie d'actions entre les organes de contrôle.
52
On en déduit que la coordination pèche en termes
d'organisation, alors qu'une norme de contrôle en recommande une
meilleure coordination entre les structures de contrôle.
A la suite de la coordination trois autres indicateurs ont
été mesurés en lien avec la rubrique environnement de
travail. Selon l'enquête il n y a pas d'interférence politique
dans la mission de contrôle. Corroborant le principe de
l'indépendance des ISC, nous concluons à une force. Dans le
même ordre d'idées, les contrôleurs déclarent
majoritairement être en insécurité dans l'exercice de leur
fonction.
Cela est une faiblesse quand on sait que la qualité de
travail en dépend. Par contre, ils déclarent être autonomes
dans leurs attributions, c'est une force non négligeable.
L'organisation physique du contrôle semble pertinente
pour nous dans le sens de l'appréciation du système de
contrôle. Ce faisant, quatre indicateurs sont choisis pour la mesurer.
L'étude révèle que c'est la méthode de
vérification par pièces et sur place qui est pratiquée par
les organes de contrôle. C'est une force du dispositif de contrôle
car son efficacité est irréfutable en matière de
contrôle de gestion. S'agissant du moment du contrôle de
l'exécution budgétaire on s'aperçoit que tout au long de
l'exécution budgétaire, il y a un contrôle qui s'effectue.
Pour ce faire la DG-CMEF contrôle à priori, l'IGF et la DGDT
contrôlent concomitamment, et l'ASCE, la CC interviennent en fin
d'exécution. Ces deux indicateurs sont considérés comme
des forces du dispositif de contrôle.
Pour ce qui est de l'aide du contrôle interne au niveau
communal, il ressort qu'il n'existe pratiquement pas. Théoriquement un
comité de suivi budgétaire existe mais dans pratiquement toutes
les communes il n'existe pas. Quant à la complémentarité
des contrôles interne et externe, les intervenants sont divisés,
les uns se prononçant en faveur et d'autres contre. Il est conclu que
ces deux derniers indicateurs sont des faiblesses tant ils ne facilitent pas le
travail de contrôle. Quant à la durée du contrôle,
notre enquête nous révèle que chaque organe de
contrôle programme sa mission en fonction de sa capacité. C'est
dire qu'il n y a pas une norme, c'est arbitraire. L'idéale était
de programmer le passage des contrôleurs dans les communes selon une
fréquence régulière mais ce n'est pas le cas dans la
majorité des structures de contrôle. Certaines se contentent des
dénonciations et plaintes pour procéder au contrôle. C'est
une caractéristique de l'inefficacité du contrôle.
53
Il a été procédé à
l'analyse de la cartographie des risques des structures de contrôle car
l'efficacité du contrôle en dépend. La
quasi-totalité des organes de contrôle n'en possèdent pas.
Sauf l'ASCE-LC qui possède une cartographie des risques. Le risque
zéro n'existe pas ; c'est alors que cette liste n'est pas exhaustive.
C'est dire que tous les risques n'ont pas pu être recensés.
Conventionnellement, il devrait avoir de période de révision, ce
qui n'est pas le cas à l'ASCE-LC organe supérieur de
contrôle interne à l'administration.
La norme concernant la cartographie des risques est importante
au regard de l'insuffisance des contrôleurs par rapport d'une part aux
budgets communaux et d'autre part aux milliers d'entités à
contrôler, c'est une faiblesse du système de contrôle.
La variable documents de gestion des comptables, objet du
contrôle a été aussi étudié à travers
deux indicateurs. Le premier indicateur porte sur les délais de
production des documents de gestion notamment les comptes de gestion. Il
ressort que les rapports sont produits à temps pour le contrôle
à postériori. C'est une prouesse qu'il faut saluer. En ce qui
concerne les pièces justificatives il ressort qu'elles ne sont pas
totalement réunies au moment du passage des contrôleurs. C'est
aussi une faiblesse de l'appareil de contrôle.
La dernière variable que nous avons
enquêté pour diagnostiquer les forces et faiblesses des structures
de contrôle est la méthode de contrôle pour finaliser le
rapport de contrôle. L'échantillon reconnait la procédure
contradictoire du contrôle avant l'établissement du rapport final.
En effet un rapport provisoire est transmis à l'enquêté
pour amendement ou opposition avant l'établissement du rapport
définitif. Cette variable constitue une force du dispositif de
contrôle.
4.2.2 : Commentaires sur les résultats de
l'étude sur l'efficacité des outils de gestions internes aux
communes
Ici, ce sont également des variables suivies
d'indicateurs qui sont mesurés en vue d'analyser les outils internes de
gestion des budgets communaux.
Sur la variable comptabilité tenue par les
gestionnaires des budgets, trois indicateurs ont permis d'analyser sa
performance. Du point de vue du compte de gestion tenu par le receveur
municipal, il est ressorti que 100% des communes la pratique, c'est donc une
performance à saluer en ce sens que les structures de contrôle
apprécient sa tenue.
54
Du point de vue la comptabilité des matières,
seul 30% de notre échantillon la pratique, cela dénote une
mauvaise gestion des biens des communes. C'est un indicateur de
contre-performance de gestion dans la mesure où elle rend inefficace le
contrôle. Il est notamment pratiqué dans quelques communes
urbaines. Alors que les règles de la comptabilité publique en
demandent sa tenue obligatoire. S'agissant de la tenue du compte administratif
l'étude révèle que bien que sa tenue est obligatoire,
seulement 50% des enquêtés déclarent la tenir
convenablement. Sa particularité c'est qu'elle doit établir les
mêmes soldes que le compte du receveur. La mauvaise tenue de cette
comptabilité limite davantage l'efficacité du contrôle. Le
niveau des comptables communaux est en partie responsable de sa non tenue. Du
point de vue de l'inventaire périodique des biens à défaut
de la comptabilité matière, la majorité soit 55% des
communes ne recensent pas les biens communaux périodiquement. Cela n'est
pas de nature à faciliter le travail de contrôle.
L'archivage des pièces justificatives joue
également sur l'efficacité du contrôle.
Concernant l'existence d'archives formelles dans les communes
ou dans les services de comptabilité, il ressort que seul 10% de notre
échantillon possède des archives formelles à même de
bien conserver les pièces. C'est un handicap pour un contrôle
efficace. Nonobstant l'existence d'archives formelles, la qualité de
tenue des pièces justificatives a été
étudiée. Il ressort que la moitié des communes
étudiées classe leurs pièces comptables dans des classeurs
ou chronos dans les bureaux. Etant donné leur importance dans la
vérification de la comptabilité nous pouvons conclure qu'il
s'agit d'une contre-performance qui entrave l'efficacité du travail de
contrôle.
L'enquête a été également
portée sur le manuel de procédures au niveau des communes. A ce
sujet, deux indicateurs ont été mesurés. L'existence
même de manuel de procédures administratives, financières
et comptables. Mais seul le manuel comptable existe à 100% dans toutes
les communes, cependant il n y a pas de manuel administrative, ni de manuel
financière sauf dans les communes urbaines. Cet état de fait a
comme risque les conflits de compétences entre le personnel clé
des mairies. Quant à la clarté du manuel comptable, tous les
enquêtés déclarent le comprendre entièrement. Il en
découle sur le plan du contrôle budgétaire, des lourdeurs
du processus en ce sens que les contrôleurs vont d'abord
55
statuer sur chaque aspect, d'abord l'aspect administratif,
ensuite l'aspect financier et enfin la comptabilité.
La variable ressources humaines a été
étudiée et le résultat est clair. Ainsi, sur le plan
quantitatif, seul 45% des communes affirment que le personnel est suffisant
contre 55% d'insuffisance du personnel tant sur le plan administratif que
comptable. Or, le facteur travail est primordial dans le rendement qualitatif
et quantitatif des communes. Dans ce sens le manque de personnel constitue un
handicap en termes d'efficacité. Au titre du niveau des comptables il
convient de souligner que la moyenne des comptables a le niveau du Brevet
d'Etudes Professionnelles en comptabilité privée, tandis que la
comptabilité qu'ils tiennent est publique. Cela traduit aussi la
qualité des documents tenus et la tâche qui incombera
respectivement au receveur municipal et aux structures de contrôle. Au
chapitre, renforcement des capacités il ressort que 50% de
l'échantillon reçoit des formations en vue d'améliorer
leurs prestations.
Sur le plan des dotations de fonctionnement des services ayant
en charge la tenue de la comptabilité, plus de la moitié des
communes enquêtées affirment que les dotations sont insuffisantes
pour une bonne administration de la comptabilité. Il sied de conclure
qu'il s'agit d'une contre-performance interne de gestions de budgets locaux
ayant comme corollaire la complication de la tâche des
contrôleurs.
Du point de vue des ressources matérielles, deux
indicateurs ont été mesurés. Le premier est la
quantité du matériel, il ressort son insuffisance selon
l'enquête. La qualité a aussi été mesurée et
il ressort un doute sur la qualité. Comment peut-on être efficace
sans matériels de travail.
S'agissant de la maitrise du calendrier budgétaire, il
ressort que seul 45% des comptables communaux maitrisent les dates de
production et d'adoption des différents documents budgétaires.
Il est également vérifié la gestion du
carburant dans les mairies. S'agissant du support d'enregistrement, seul 30%
possède un support formel d'enregistrement. Sur la fiabilité du
registre également c'est 30% qui a un registre fiable. Sur les textes de
gestion du carburant, près de la moitié de notre
échantillon n'a pas un arrêté formel de répartition.
On peut en déduire que la gestion du carburant n'est pas saine dans nos
communes d'où la
56
complication des auditeurs dans la vérification.
Le travail a aussi porté sur le contrôle interne
au sein des mairies. Dans un premier temps l'étude s'est
intéressée à l'existence d'un service de contrôle
interne au niveau des mairies d'où il ressort que seul 10% des mairies
en dispose. Ensuite sur le comité de suivi budgétaire, seul 15%
des communes ont leur comité qui fonctionne régulièrement
pour veiller à la bonne exécution.
Nous avons aussi enquêté sur les marchés
publics étant donné qu'ils absorbent une grande partie du budget
communal. Concernant la capacité des ressources humaines notamment les
comptables communaux tenant la comptabilité de l'ordonnateur en
principe, il ressort qu'environ 70% de ce personnel n'arrive pas convenablement
à bien exécuter les marchés publics. S'agissant du respect
des Plans de Passation des Marchés publics, seul 30% respecte
intégralement ce document fondamental de gestion des appels à
concurrence. Sur le respect de la règlementation des appels à
concurrence, il ressort que près de 50% suive les procédures en
la matière. Il y a de plus un problème de conflit de
compétence souvent entre les acteurs de gestion des marchés au
niveau communal qu'il faut solutionner.
Dans cette importante variable on déduit qu'elle
constitue une contre-performance de gestion interne qui ne facilite pas le
travail de contrôle des organes.
4.2.3 : Les forces et les opportunités du
système de contrôle
Après analyse des résultats obtenus, les forces
qui se dégagent sont les suivants : le bon niveau des
contrôleurs/inspecteurs, leur expérience dans le contrôle,
leur capacité en audit, la suffisance des salaires des
contrôleurs, l'adaptation du cadre de travail, la confidentialité
des rapports, la possession d'un manuel de procédures, la qualité
du manuel de procédures, le manque d'interférence politique sur
le contrôle, l'autonomie des contrôleurs, la méthode de
vérification par pièces et sur place, le moment du
contrôle, la production des rapports de gestion dans les délais,
l'existence d'une procédure contradictoire.
57
4.2.4: Les faiblesses et menaces du dispositif de
contrôle
Les faiblesses et menaces qui ressortent du diagnostic du
système de contrôle sont : l'insuffisance des contrôleurs,
l'insuffisance des agents de soutien, la méconnaissance des
entités à contrôler, la non spécialisation en
finances locales de la majorité des contrôleurs, l'insuffisance
des dotations budgétaires pour le travail de contrôle ,
l'insuffisance du matériel roulant pour les missions, l'absence d'un
système de communication formelle, l'inefficacité de la
communication, l'impossibilité de consulter les rapports
électroniquement, maintes critiques formulées sur les manuels, la
mauvaise répartition des missions confiées aux institutions de
contrôle, le manque de synergie d'actions entre les structures de
coordination, le manque de protection des contrôleurs
(insécurité), l'inexistence du contrôle interne
approprié, la non complémentarité des contrôles
interne et externe, la courte durée de la mission de contrôle, le
manque de cartographie des risques des organes de contrôle, la non
exhaustivité des risques pour celles qui en possèdent, la non
révision périodique de la cartographie des risques,
l'indisponibilité des pièces justificatives pour les
contrôleurs.
4.2.5. Les performances de gestions internes dans les
communes
Les outils internes de gestion des budgets communaux efficaces
sont :
- la tenue de compte de gestion - la clarté de manuel
comptable
4.2.6. Les contre-performances des outils de gestions
internes dans les communes
Ce sont : l'absence de la tenue d'une comptabilité des
matières globalement, la mauvaise tenue de la comptabilité
administrative, l'absence d'inventaire périodique des biens,
l'inexistence d'archives formelles pour les pièces comptables, la
mauvaise conservation des pièces justificatives, l'absence de manuel de
procédures financières, l'insuffisance de personnel communal, le
bas niveau des personnels comptables, le manque de renforcement des
capacités des comptables des communes, l'insuffisance des dotations de
fonctionnement des services comptables, l'insuffisance du matériel de
fonctionnement, la non maitrise du
58
calendrier de l'exécution budgétaire, l'absence
d'un support formel d'enregistrement du carburant, la non fiabilité du
registre d'enregistrement de carburant, l'absence de textes de
répartition du carburant, l'absence de service de contrôle interne
dans les mairies, la non formalisation du comité de suivi
budgétaire, la méconnaissance des procédures de passation
des marchés publics par certains acteurs, les conflits de
compétences des gestionnaires des marchés publics.
4.3. Recommandations
Au regard des faiblesses et menaces recensés dans le
diagnostic du dispositif de contrôle, et des insuffisances
relevées dans les outils internes de gestion dans les communes, il est
formulé des suggestions pour y remédier.
59
Tableau N° 06 : Suggestions d'amélioration
des insuffisances décelées
Insuffisances
|
Recommandations
|
Les ressources humaines : il a été
relevé
l'insuffisance des contrôleurs/inspecteurs pour
effectuer les contrôles. En effet beaucoup de missions de contrôle
n'ont pas été faites en raison du manque de contrôleurs.
Que ce soit à l'ASCE-LC, à la Cour des Comptes ou à l'IGF
il est ressorti un besoin en quantité et en qualité de
contrôleurs.
|
Il est recommandé le recrutement en quantité
suffisante de contrôleurs/inspecteurs pour renforcer
la capacité productive de travail des institutions de contrôle.
L'efficacité du dispositif
de contrôle repose essentiellement sur les
hommes et les femmes qui animent les structures.
|
L'insuffisance des dotations budgétaires de
fonctionnement des institutions de contrôle
pour faire fonctionner efficacement les institutions
chargées du contrôle constitue un grand handicap.
|
Il faut donc allouer conséquemment les
institutions de contrôle afin qu'elles s'équipent
suffisamment et renforcent les capacités des contrôleurs.
|
Le manque de cartographie des risques des structures de
contrôle. L'enquête a révélé que seul
l'ASCE-LC dispose d'une cartographie des risques qui d'ailleurs n'a pas encore
été révisée. Eu égard au manque de
personnel, si il n'y a pas encore de cartographie de risques, il est
évident que la planification du contrôle va poser problème
et jouer considérablement sur le rendement des structures de
contrôle.
|
A cet effet nous recommandons fortement que chaque institution
de contrôle élabore et révise sa cartographie de risques.
C'est une exigence même des normes de contrôle pour rendre efficace
le système de contrôle.
|
La méconnaissance des structures à
contrôler n'est pas de nature à faciliter le travail de
contrôle
|
Il incombe à chaque institution de contrôle de
recenser exhaustivement les entités relevant de son champ de
contrôle.
|
L'absence de contrôle interne dans les
communes : qui pouvait
réduire considérablement le risque
d'irrégularités de gestion à un niveau très bas.
Même les comités de suivi budgétaire des conseils
municipaux ne sont pas opérationnels
|
Nous recommandons la création des services de
contrôle interne dans les communes comme requis dans les normes de
contrôle.
|
Source : Auteur
60
A l'issue du diagnostic, des faiblesses ou insuffisances ont
été retrouvées. Ce tableau fait une recommandation pour
remédier auxdites insuffisances.
Au-delà des recommandations, il est proposé de
pistes de solutions pour réduire les faiblesses et menaces
recensées. Ainsi il faut :
- le recrutement en quantité suffisante de personnel de
soutien ;
- le renforcement des capacités des contrôleurs en
finances locales ;
- l'équipement en quantité suffisante en
matériel roulant : le parc automobile :
- la protection des contrôleurs : chaque
contrôleur doit bénéficier au moins d'un agent de
sécurité et d'une arme de protection ;
- la création d'un cadre formel de concertation
périodique des institutions de contrôle de tous les ordres
(administratif, juridictionnel et parlementaire et même les Organisations
de la société civile).
L
'analyse des hypothèses a permis d'établir d'une
part que le dispositif de contrôle présente effectivement des
forces et des faiblesses. De surcroit les résultats indiquent que les
faiblesses surclassent les forces. Il convient également de noter
concernant la deuxième hypothèse que les outils de gestion
interne des budgets communaux ne sont pas efficaces. Du reste les outils
inefficaces sont majoritaires. En somme le diagnostic du système de
contrôle des institutions de contrôle et les outils de gestion
interne présente beaucoup d'insuffisances que nous avons d'ailleurs
faites des recommandations pour y remédier. Les deux hypothèses
formulées sont exactes.
61
CONCLUSION GENERALE
L'étude avait pour objectif d'analyser
l'efficacité du contrôle exercé sur les budgets communaux
et consistait non seulement à analyser les forces et les faiblesses du
système de contrôle mais aussi à s'appliquer à
connaitre l'efficacité des outils internes de gestion des budgets
communaux au Burkina Faso.
S'appuyant sur la méthode SWOT d'analyse des
données, nous sommes parvenus à déceler les faiblesses et
menaces du dispositif de contrôle au titre desquelles on peut citer
l'insuffisance du nombre de contrôleurs, les insuffisances des dotations
budgétaires de fonctionnement et du matériel roulant, la quasi
absence de cartographie des risques et la méconnaissance du nombre de
structures à contrôler. Au chapitre des forces et
opportunités déterminées dans le dispositif de
contrôle, il est important d'énumérer l'aptitude des
contrôleurs à travers leur niveau d'étude et leur
expérience professionnelle, l'usage d'un manuel de procédures de
contrôle et l'existence de la vérification sur toute la
période de l'exécution du budget communal. En ce qui concerne le
diagnostic de l'efficacité des outils internes de gestion interne dans
les communes nous avons déterminé comme points positifs la
qualité de la tenue de la comptabilité du receveur municipal et
la clarté du manuel de procédures comptable. Mais les
difficultés liées à l'insuffisance des ressources humaines
en quantité et qualité, à l'absence de service de
contrôle interne dans les mairies et les difficultés de gestion
des marchés publics locaux constituent des contre-performances. Ces
résultats permettent de conclure que le dispositif de contrôle de
l'exécution du budget communal comporte beaucoup de faiblesses que de
forces. Il ressort également une nette supériorité des
contre-performances des outils internes de gestion des budgets communaux. Mais
étant donné qu'il y a des insuffisances dans l'analyse SWOT des
données les résultats ne pourraient être pris comme des
vérités bibliques au point de ne pas pouvoir être remis en
cause.
62
Du reste, la taille de l'échantillon semble petite au
point qu'on peut se réserver à généraliser les
résultats mais le fait que ce sont les mêmes organes de
contrôle et les mêmes organigrammes des mairies quel que soit la
grandeur de l'échantillon, on aboutirait aux mêmes
résultats.
Toutefois le fait que ce sont les mêmes structures de
contrôle qui interviennent à tous les niveaux administratifs
constitue un handicap institutionnel au regard de leur manque de moyens et de
ressources. Une réforme doit être opérée à ce
niveau pour désengorger lesdites structures. N'est-il pas indiqué
de créer des structures de contrôle exclusivement
réservées au contrôle des budgets communaux. C'est dans
cette optique qu'il a été créé en France les
chambres régionales des comptes pour contrôler la gestion des
communes, des départements et des régions. Fort des
résultats engrangés par la déconcentration de la Cour des
Comptes française, il est souhaitable que le Burkina Faso aille dans ce
sens pour améliorer qualitativement sa gouvernance et promouvoir le
développement à la base. Une telle réforme participe
même à l'autonomisation des collectivités territoriales.
Parler du problème de l'efficacité du contrôle des budgets
communaux revient à évoquer le dispositif de contrôle en
général des finances publiques au Burkina Faso.
Le contrôle de l'exécution des finances locales
est un défi permanent pour les acteurs de la bonne gouvernance. La
réflexion pourrait s'étendre sur l'impact du contrôle des
budgets locaux sur le développement local au Burkina Faso.
63
BIBLIOGRAPHIE
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« finances publiques et droit budgétaire : le budget des
collectivités locales », Ellipses, 157 p.
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finances et de la législation française », Giard :
Paris, 286 p.
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« Finances Publiques », Ellipses 416 p.
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Les rapports
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d'Etat et de Lutte contre la Corruption, « Rapport
général annuel d'activités 2010 »
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2011 - Rapport général annuel d'activités 2012
- Rapport général annuel d'activités 2013 -
Rapport général annuel d'activités 2014 -
Rapport général annuel d'activités 2015
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Rapport sur l'exécution de la
loi de finances 2010 ; déclaration
générale de conformité »
- Le rapport public 2011
- Le rapport public 2012
- Le rapport public 2013
- Le rapport public 2014
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cour des comptes du Burkina Faso »
(décembre 2014)
64
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Burkina Faso, (avril 2014), « rapport de synthèse des audits
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territoriales par le budget de l'Etat et les partenaires techniques et
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Rapport Global sur les Finances Locales
Gestion 2012
- Rapport Global sur les Finances Locales Gestion
2013
- Rapport Global sur les Finances Locales Gestion
2014
- Rapport Global sur les Finances Locales Gestion
2015
· Ministère de l'Economie, des Finances et du
Développement, Rapport Global sur les Finances Locales Gestion
2016
Législation
· Assemblée Nationale du Burkina Faso, Loi
n° 027-2006/AN du 05 décembre 2006 portant régime juridique
applicable aux emplois et agents des collectivités territoriales et ses
textes d'application, JOBF N°06 du 08/02/2007,
- Loi n°055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant
code général des collectivités territoriales au Burkina
Faso, ensembles ses modificatifs, JOBF spécial N°2 du
20/04/2005,
- Loi n°39-2013/AN du 28 novembre 2013 portant
modificatif de la loi n°006-2003/AN du 24 janvier 2003 relative aux lois
de finances, JOBF N°11 du 13/03/2013
- Loi organique 82-2015/CNT du 24 novembre 2015 portant
attributions, composition, organisation et fonctionnement de l'Autorité
Supérieure de Contrôle d'Etat et de Lutte contre la Corruption,
JOBF N°08 du 23/02/2017
- Loi 039-2016/AN du 02 décembre 2016 portant
règlementation générale de la commande publique, JOBF
N°04 du 26/01/2017
· Premier Ministère, Décret
n°2014-554/PRES/PM du 27 juin 2014 relatif à la création de
l'ARCOP, JOBF N°40 du 02/10/2014
· UEMOA, guide didactique de la directive
N°06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant lois de finances au sein de
l'UEMOA
65
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l'exécution de la loi de finances au Bénin » consulté
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finances locales au Sénégal » consulté sur
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Règlement dans le droit des finances publiques des Etats membres de
l'UEMOA », consulté le 30/11/2017
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chambre cour des comptes du Maroc, consulté le 22 septembre 2017 sur
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consulté le 22/03/2018
66
ANNEXES
Tableau 07 : Comparaison des
insuffisances de 2011 à 2013
Insuffisances constatées
|
2011
|
2012
|
2013
|
Mauvais fonctionnement du conseil municipal
|
24%
|
24%
|
80%
|
Insuffisances dans la gestion administrative
|
22%
|
24%
|
67%
|
Insuffisances/ irrégularités dans la gestion
financière et budgétaire
|
22%
|
24%
|
53%
|
Insuffisances/ irrégularités dans la gestion
foncière
|
11%
|
5%
|
47%
|
Insuffisance dans la mise en oeuvre de la coopération
décentralisée
|
11%
|
5%
|
33%
|
Insuffisance dans l'exercice de la tutelle rapprochée
(délibérations, convocations des conseils, ....)
|
9%
|
16%
|
33%
|
Source : Rapport général annuel
d'activités 2013 de l'Autorité Supérieure de
Contrôle d'Etat
Graphique 1: Gestion des fonds
transférés aux communes
Source : rapport général annuel
d'activités 2012 de l'ASCE-LC
67
LES QUESTIONNAIRES
? Questionnaire aux structures de contrôle des
budgets communaux
Le présent guide (questionnaire) est
élaboré dans le but de recueillir les données en vue de
rédiger un mémoire de fin d'études en master en
développement local et gestion des collectivités territoriales
à l'UO II. Le thème du mémoire est « l'analyse de
l'efficacité du contrôle de l'exécution du budget communal
au Burkina Faso »
Ressources humaines
1. Combien de contrôleurs avez-vous dans votre structure ?
2. Quel est le niveau moyen des contrôleurs.
nSupérieure à BAC+5 n Inférieure à BAC+5
3. Quelle est l'ancienneté moyenne des contrôleurs
dans le contrôle ? n + 5 ans n inférieur à 5ans
4. Sont-ils formés en audit ?
nOui nNon
5. Combien d'agents de soutien avez-vous dans votre structure ?
6. Combien d'entités avez-vous à contrôler
par an ?
7. Combien de contrôleurs sont affectés ou
spécialisés dans le contrôle des finances locales ?
Ressources financières
8. Pensez-vous que les rémunérations des
contrôleurs leur permettent de bien mener leurs missions efficacement
?
nOui nNon nNe sais pas
9. Le budget de votre structure vous permet-il de mener vos
activités convenablement ? n Oui n Non
Ressources matérielles
10. Disposez-vous suffisamment de matériel bureautique
pour le fonctionnement de votre structure ?
n Oui nNon
11.
68
Le matériel roulant vous permet -il de mener efficacement
vos missions ?
nOui nNon
12. Le cadre de travail est-il adapté ?
nOui nNon
Système de communication
13. Avez-vous un service de communication ?
nOui nNon
14. Selon vous, votre système de communication est-il
efficace ?
nOui nNon nNe sais pas
15. Utilisez-vous les TIC ?
nOui nNon
16. Vos rapports d'activités, sont-ils consultables sur
le net ?
nOui nNon
17. Vos rapports d'activités sont-ils confidentiels ? si
oui, pourquoi ?
Manuels de procédure de
contrôle
18. Disposez-vous d'un manuel de procédures de
contrôle ?
nOui nNon nNe sais pas
19. Maitrisez-vous les prescriptions du manuel ?
nOui nNon nAutre
20. Comporte-t-il des insuffisances, ce manuel ?
21. Est-il adapté au contrôle des budgets communaux
?
nOui n Non
22. Quelles critiques faites-vous de votre manuel ?
69
Coordination du contrôle
23. D'autres structures de contrôle disposent-elles de
missions similaires que les vôtres ?
nOui n Non
24. Y a-t-il une séparation nette entre les missions de
chaque contrôleur ?
nOui nNon nAutre
25. Selon vous y a -t-il une synergie d'actions entre les
structures de contrôle ?
nOui nNon
26. D'autres facteurs entravent-ils vos missions ?
Environnement du contrôle
27. Etes-vous en sécurité pour accomplir vos
missions au service et à domicile ?
nOui nNon
28. Etes-vous autonome dans l'accomplissement de vos missions
?
nOui nNon
29. Y a-t-il des facteurs politiques qui entravent votre travail
?
n Oui n non Organisation du travail
30. Quelle est votre méthode de contrôle
(vérification) ?
31. A quel moment de l'exécution budgétaire,
procédez-vous au contrôle et
pourquoi ?
32. Pensez-vous que le contrôle interne au niveau communal
est efficace pour faciliter le
vôtre ?
Disponibilité des rapports de gestion
33. Est-ce que les rapports de gestion sont produits à
temps ?
nOui nNon
34. Les pièces justificatives sont-t-elles disponibles
pour les contrôleurs à temps ?
nOui nNon
70
Cartographie des risques
35. Avez-vous une cartographie des risques ?nOui nNon
36. Est-elle exhaustive ? nOui nNon
37. Depuis son élaboration, de nouveaux risques se
sont-ils présentés ?
nOui nNon nNe sait pas
38. Dans quelle périodicité procédez-vous
à la révision de la cartographie ?
39. Menez-vous des enquêtes sur pièces et sur place
? nOui nNon
40. Faites-vous une procédure contradictoire avant
l'établissement du rapport de
contrôle ? nOui nNon
NB : veuillez cocher ou remplir les lignes selon les
questions correspondantes.
? QUESTIONNAIRE AUX COMMUNES
Comptabilité pratiquée
1. Quelle type de comptabilité, pratiquez- vous dans
votre mairie ?
ncomptabilité de l'ordonnateur ncomptabilité de
gestion ncomptabilité matières Archivage des
pièces justificatives
2. Existe -t-il un service d'archives formel dans votre mairie
?
nOui nNon
3. Pensez-vous que les archives sont bien conservées ?
nOui nNon Manuel de procédures
4. Quel(s) types de manuel(s) existe (nt) t-il(s) dans votre
mairie ?
nComptable nfinancier nadministrative naucun
5. Pensez-vous que ce(s) manuel(s) est (sont) claire (s) ?
nOui nNon Ressources humaines
6. Avez-vous suffisamment d'agents pour animer les services
financiers et comptables ?
nOui nNon
7.
71
Quel est le niveau de recrutement de ces agents ?
n< BAC n=BAC n>BAC
8. Sont-ils formés à l'ENAREF ou à l'ENAM
?
nOui nNon
9. Bénéficient-ils de formations annuellement ?
nOui nNon Ressources financières
10. La dotation budgétaire permet -elle de bien mener vos
attributions ?
nOui nNon
11. Le personnel financier, est-il satisfait de sa
rémunération ?
nOui nNon Ressources matérielles
12. Disposez-vous suffisamment de matériels de travail,
les services financiers et comptables ?
nOui nNon nNe sait pas
13. La qualité dudit matériel vous permet-il de
bien travailler ?
nOui nNon Gestion du carburant
14. Sur quel support, enregistrez-vous le carburant ?
15. Pensez-vous que c'est un support fiable ?
nOui nNon
16. L'octroi du carburant se base-t-il sur quel texte ?
Contrôle interne
17. Est-ce que le comité de suivi budgétaire de la
commune est opérationnel ?
nOui nNon
18. Y a-t il un service de contrôle interne
opérationnel à la mairie ?
nOui nNon
Exécution des marchés publics
19. Est-ce que les gestionnaires des marchés publics sont
compétents ?
nOui nNon nNe sait
20.
72
Est-ce que les plans de passation des marchés sont
respectés ?
Oui Non
21. Y a-t-il souvent de conflits de compétences entre les
gestionnaires des marchés publics ?
Oui Non
NB : veuillez cocher ou remplir les lignes selon les
questions correspondantes. Merci pour votre contribution inestimable
à la rédaction de notre mémoire
73
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUE iii
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES iv
SOMMAIRE vi
RESUME vii
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 1 : LA REVUE DE LITTÉRATURE
3
1.1 : Définition des concepts
3
1.1.1 : Le concept d'efficacité du
contrôle 3
1.1.2 : La notion de contrôle et les
différents types de contrôle 5
1.1.3 : La notion d'exécution budgétaire
des collectivités territoriales 7
1.2 : Examen de la littérature sur le
contrôle des budgets communaux 13
CHAPITRE 2 : LE DISPOSITIF ET LES NORMES DE
CONTRÔLE DU 18
BUDGET COMMUNAL AU BURKINA FASO 18
2.1 : Le dispositif de contrôle de
l'exécution budgétaire au Burkina Faso 18
A : Le contrôle interne à
l'administration 18
B : Le contrôle externe à
l'administration 25
2.2 : Les normes de contrôle des finances
publiques : institutions et normes en matière de contrôle
27
A : Les institutions de contrôle au niveau
international 27
B : Les Normes de contrôle des Institutions
Supérieures de Contrôle au Burkina Faso 28
2.3 : Les conditions de l'efficacité du
contrôle budgétaire 33
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
35
3.1 : Présentation schématique de la
méthodologique de collecte des données 35
3.2 : Démarche méthodologique
40
3.2.2 : Les outils d'analyse 43
3.2.3 : Méthode d'analyse 43
3.3 : Méthodologie d'enquête
43
3.3.1 : Population d'étude et
échantillonnage 43
3.3.2 : Outils de collecte de données
44
CHAPITRE 4 : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATION
46
74
4.1 : Présentations des résultats
46
4.2 : Interprétation des résultats
obtenus sur les variables étudiées. 49
4.2.1 : Commentaires sur les résultats de
l'hypothèse 1 49
4.2.2 : Commentaires sur les résultats de
l'étude sur l'efficacité des outils de gestions
internes
aux communes 53
4.2.3 : Les forces et les opportunités du
système de contrôle 56
4.2.4: Les faiblesses et menaces du dispositif de
contrôle 57
4.2.5 : Les performances de gestions internes dans les
communes 57
4.2.6 : Les contre-performances des outils de gestions
internes dans les communes 57
4.3: Recommandations 58
CONCLUSION GENERALE 61
BIBLIOGRAPHIE 63
ANNEXES 66
TABLE DES MATIERES 73
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