Enseignement
Supérieur et Universitaire
Université de Kindu
UNIKI
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B.P.122
Kindu
Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
Département de Sciences Economiques
Impact de taux de fécondité sur la
croissance économique en République Démocratique du Congo
de 1990 à 2017
Par
KANGOLO SHAKO
Prosper
Travail de fin d'étude présenté et
défendu en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences
Economiques
Option : Economie publique
Directeur : Blaise SARY NGOY
Professeur Ordinaire
Encadreur : IDI OMARI Patient
Assistant2
Juillet 2019
Epigraphe
La démographie, un atout économique à
condition de la maitriser.
Jean-Joseph BOILLOT
In mémorium
A vous OKAKO SHAKO Jeanne, YANI
Jeanne, qui inopinément avez quitté la terre de nos
ancêtres en obéissant ainsi précocement à cette
règle intempestive de la nature.
Que ce travail puisse vous immortaliser et que la terre de
nos ancêtres vous soit douce !
KANGOLO SHAKO Prosper
Dédicace
A l'Eternel Dieu des armées et Créateur de toute
chose, pour Sa provision dans notre vie.
Rien de ce que nous avons accompli dans notre vie n'a
été un mérite. Sa grâce nousfait vivre.
A notre cher père, SHAKO NDJADI
Rigobert, notre premier conseiller. Lui qui s'est toujours
privé d'avoir ses objets de valeur, afin de nous aider d'aller de
l'avant. Il n'est pas pour nous un père, il est plus qu'un père.
A notre chère mère IDOZI
NDJELA, pour toutes ses prières en notre faveur. Une femme qui
a toujours cru en l'avenir de son enfant.
A notre chère soeur OKAKO Jeanne, pour
tant d'affections et souffrances consenties à notre égard et sur
tout à notre frère NDJADI SHAKO Leader d'avoir
fait de nous l'homme que nous sommes aujourd'hui, grâce à ses
conseils et ses soutiens.
KANGOLO SHAKO Prosper
Remerciements
Seul le cochon mange la pomme qui tombe du pommier sans
regarder d'où elle provient. Il mange le fruit, il se repose sous
l'ombre de l'arbre, sans le remercier. Cependant, nous avons
décidé de penser à tous ceux qui nous sont chers et qui
nous ont aidé, car l'élaboration de ce travail n'est pas une
oeuvre personnelle, elle a été obtenue grâce au concours de
plusieurs personnes.
Nos vifs remerciements s'adressent aux autorités
académiques de l'université de Kindu et plus
particulièrement au Professeur Ordinaire Blaise SARY
NGOY qui accepté de diriger ce travail en dépit de ses
multiples occupations et à notre encadreur Patient IDI
OMARI qui, avec des remarques et orientations, nous aidé
à la réalisation dudit travail.
En second lieu, nous remercions, notre père
SHAKO NDJADI Rigobert qui ne cesse de nous motiver dans nos
projets. Il a été d'une grande contribution dans notre parcours
universitaire et à notre chère mère IDOZI
NDJELA, une mère qui a toujours eu une grande
considération pour tout ce que nous faisons. Elle nous a toujours
encouragés à travailler. C'est une femme de très grande
valeur et nous la remercions pour sa contribution dans l'élaboration de
cette oeuvre.
A la famille ASSASI, pour le sens
d'hospitalité et joie exprimé à notre égard, et
pour tant d'affections et souffrances consenties à notre égard,
que ce travail vous soit un grand honneur.
A Monsieur SEBASTIEN KANEFU et PATHY
ASSASI qui nous ont toujours rappelé que la vie est un
cadeau.
A notre frère OKOLE SHAKO Théodore et
Alexandre TOKASHIKA, qui incarnent l'intégrité et la
détermination.
A nos chers frères et soeurs, AFUMA SHAKO
Clémentine, TINE SHAKO, NDJADI SHAKO Leadeur, YAMBA SHAKO Leonard,
KYOMA SHAKO Dieudonné, OKOLE SHAKO Théodore, OKAKO JEANNE,
LOKONDE ABULANGA François, USENI Rachel, SENGELI BILOKUMU Rosette,
ASSASI NDJULU Norbert, ASSASI ANYEKE Sandrine, ONDOLE KANGAODJA Thomas, ELI
LOMADJA, ASANI MWANGULA Sakody, IDOZI LOMANDJA Esther, ANUNGA TCHAMA Elizabeth,
BENOIT ZAWALONGA, ASANI RAMAZANI, Polyne ASSASI, SIMBA Jeanne, SIMBA
Joséphine, ZAUMA AMZATI Grace, Marie BWANDWA, combien de fois vous avez
tout fait pour nous élever à l'échelle où nous
sommes grâce à vos conseils qui nous demandaient d'aller de
l'avant.
Aux camarades étudiants, ABDULU MUPENDA Apc, Jonas
KABEZIA WAKABEZIA, BUSI KINGOMBE Poquelin, RAMAZANI MADUWA Marius, KALUMBU
WATUMBA Pascal, AMISI KASONGO Jeph, LUPEMA WITAKENGE Evariste, Pierre WENGA,
MANUSURA KANGOMBE, NGONGO MUNKOKOLE Felix, BULONGO DANIEL Héritier,
RAMAZANI FAZILI, RAMAZANI MASUDI, KITOKO IDOLWA Prince, ZAKARI BUMANDE
Phéno, KAZINGI KALONGAMA Ethigard, ALIMASI KAKANDU, NKOMBE NGOY
Alphonse, ALPHANI NGOY, MWINYIMALI Paul, NGELEZA BUNTUKOLA Chris,
SEFU MUFULA, SEFU KADINDZE, WILY KIZENGA, AZAMA SADIKI Sandra, ABDALA
BIBWANA Séraphine, BARUTI BEATRICE, ARIDJA BINTISAIDI Grâce,
BINDUBUBI ZUENA Marie, MWEMEDI ZUENA, MWEMEDI MENA Rachel, TATILO PEMBU
Micheline, LUMBU TULIZA Aime, MWANAMBUNDA TULIYA Grâce,MUKONGWE KALONDA
Christine, MORISHO SAKINA Carine, YENGA FEZA Martine , prudence
MASANZI, MUSAFIRI BIENVENU, ABASI KABOKA Josué avec qui nous avons
enduré et persévéré durent notre séjours
à l'UNIKI.
Que tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué d'une ou d'une autre manière à
l'élaboration de ce travail et dont nous avons omis les noms, trouvent
ici l'expression de notre gratitude.
KANGOLO SHAKO Prosper
Liste des sigles
B .P : Boite Postale
BCC : Banque Centrale du Congo
CDF : Congolese Democratique Franc
ICF : Indice Conjoncturel de Fécondité
IDF : Indice de la Descendance Finale
IDH : Indice de Développement Humain
FSEG : Faculté des sciences économiques et
de gestions
MCO : Moindre carré ordinaire
ONU : Organisation des Nations Unis
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
POPA : La population active
PNUD : Programme de Nations Unis pour le
Développement
RD : Recherche et développement
RDC : République Démocratique du Congo
TAA : Taux d'alphabétisation des adultes
TBN : Taux Brut de Natalité
TBR : Taux Brut de Reproduction
TFG ou TGF : Taux de Fécondité Globale
TF : Taux de fécondité
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UNIKI : Université de Kindu
UNILU : Université de Lubumbashi
Liste des tableaux
Tableau N°:1 Test de racine unitaire et de
cointégration des variables.........................51
Tableau N°2 : Test sur les résidus de la
relation de cointégration..............................52
Tableau N° 3: Estimation de la relation de
cointégration........................................53
Tableau N°4 : Test de racine unitaire sur les
résidus de la relation de long terme............54
Tableau N°5 : Estimation de la relation
dynamique..............................................55
Listes des graphiques
Graphique N°1 : Evolution du PIB de la RD Congo
de 1990 à 2017........................44
GraphiqueN°2 : Evolution du taux de
fécondité de 1990 à
2017..............................45
Graphique N° 3 : Evolution du taux
d'investissement...........................................46
Graphique N°4 : Evolution des dépenses
en recherche et développement....................47
Graphique N°5 : Evolution de la population
active..............................................48
Graphique N°6 Evolution du taux d'alphabétisation
des adultes..............................49
O. Introduction
Si le concept croissance démographique est facile
à comprendre et peut être interprété comme le rythme
d'augmentation ou de diminution de la population, l'élévation de
la production de biens et services dans un pays, par quelque moyen que ce soit
peut être appelée croissance économique. Les habitants des
pays doivent être de ce fait, parmi les principaux participants au
processus de la croissance économique.u
Par ailleurs, les perspectives démographiques du
siècle qui débute génèrent les interrogations du
siècle que l'on sait sur la relation entre les variables
démo-économiques.
Dès le XVI siècle, Jean BODIN marque
l'intérêt accordé à la notion de population et plus
généralement au sujet touchant la démographie, puisque
selon lui « il n'est de richesses que
d'hommes ». La relation entre la croissance
démographique, le changement technologique et le niveau de vie ont alors
donné lieu à de multiples analyses. Mais dès la fin du
XVIIIème siècle, l'argument de base de Malthus est que
« le pouvoir multiplicateur de la population est infiniment plus
grand que le pouvoir qu'a la terre de produire la subsistance de
l'homme».
L'exemple donnée par Malthus d'une progression
arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6) des ressources alimentaires et d'une
progression géométrique (1,2, 4, 8, 16, 32) de l'espèce
humaine indique qu'en longue période la population ne peut pas croitre
selon ce rythme biologique. Elle en est empêchée par l'existence
de mécanismes régulateurs, les freins répressifs que
constituent les guerres, famines et autres épidémies qui
surviennent inévitablement en cas de population trop nombreuse.
Mais Malthus mentionne aussi les freins préventifs,
évidemment préférables aux premiers, qui consistent pour
les hommes à ne fonder une famille que lorsqu'ils sont en mesure de
l'entretenir dignement. L'idée se répandit que la croissance
démographique rapide pouvait inhiber le développement
nécessaire à la réduction endogène de la
fécondité. Tout naturellement, s'imposa comme une évidence
l'opinion selon laquelle la modernisation économique devait
nécessairement être précédée de modernisation
démographique, et en particulier que la baisse de la
fécondité devrait être impulsée par des actions de
politique démographique. L'accélération de la croissance
de la population enregistrée dans les pays en développement,
dès les années cinquante, est essentiellement imputable à
la baisse de la mortalité, les taux de fécondité restant
stabilisés à des niveaux élevés.
En effet, notre projet est d'oeuvrer à la mise en
évidence du caractère fondamental de la variable
démographique dans l'analyse de la croissance économique en
République Démocratique du Congo. Nous ne sommes pas très
éloignés de la situation observée sur le plan
international depuis un demi-siècle. Il ne fait pas beaucoup de doutes
qu'aujourd'hui le foisonnement des recherches sur les relations entre la
croissance démographique et économique fait écho suite
à la progression sans précédent de la population des pays
du sud et à l'inquiétude qui en a résulté.
De nombreux cris d'alarme ont été lancés,
à la fois par des scientifiques, des politiciens et des institutions
internationales, pour dénoncer la perte à laquelle allait
l'humanité si la croissance démographique continuait ainsi.
Reposant sur des modèles ingrats des variables économiques et
démographiques, ces discours ont eu une audience maximale dans les
décennies 1960 et 1970. Mais devant les faits et la présence
d'autres courants de pensées, ce mouvement a légèrement
décliné dans les décennies 1980 et 1990, ou tout au moins
a pris d'autres formes moins explicites. Il est question ici de faire un bilan
des relations entre le taux de fécondité et la croissance
économique de ces dernières décennies dans la
République Démocratique du Congo.
O .1 :
Problématique
Au commencement de l'agriculture, vers 8000 AV-JC, la
population mondiale était d'à peu près 5 millions. Durant
les 8000 ans qui ont séparé cette période au début
de notre ère, celle-ci a atteint 200 millions (certaines études
l'estiment entre 300 et 600 millions). Ce qui révèle le
degré d'incertitude propre à l'estimation de la population sur
cette période. La révolution industrielle créa un fort
bouleversement alors qu'il avait fallu attendre des millénaires à
la population mondiale pour atteindre le milliard d'individus. Celle-ci a
doublé et donc dépasse les 2 milliards à peine 130 ans
(1930), puis 3 milliards en 30 ans(1960), 4 milliards à prés 15
autres années (1974), 5milliards en seulement 13ans (1987), 6 milliards
en 12 ans (1999) et 7.6 milliards en 2017. Selon de récentes
études menées par l'ONU, la population mondiale devait atteindre
8 milliards d'habitants au printemps 20231(*).
Par ailleurs, le taux de fécondité est
passé de 4.7 naissances par femme en 1950 à 2.4 en 2017,
au-delà du fait que les femmes ont désormais un meilleur
accès à l'éduction, à l'emploi et aux services des
santés.2(*)
Alors que l'Afrique ne représente que 17 de la
population mondiale aujourd'hui, sa croissance démographique ralentit
moins rapidement que celle des autres continents.3(*) L'indice synthétique de
fécondité, soit le nombre d'enfants par femme, était de
6.6 dans les années 1975-1980. Il est aujourd'hui en baisse, mais de
manière assez lente : estimé à 4.7 pour 2010-2015. Le
record est détenu par le Nigeria avec (7.4) en 2010-2015, suivi par la
Somalie (6.6), la RDC (6.4), l'Angola et Burundi (6.0), l'Ouganda (5.9) et le
Niger (5.7). Alors qu'à peu près partout dans le monde la
population a tendance à vieillir, celle de l'Afrique affiche une
jeunesse étonnante, et cela n'est pas prêt de s'arrêter.
Actuellement, le taux de croissance démographique moyen de l'Afrique est
de 2.7 contre 1 au niveau mondial, et à peine 0.4en Amérique du
nord, tandis que l'Europe est quasi stationnaire.4(*)
Pour ce qui concerne plus particulièrement l'Afrique
subsaharienne, la population serait ainsi passée de 17 en 1500 à
7 en 1900; cette histoire alimente toujours des controverses sur les
conséquences démographiques de la traite négrière.
Entre 1900 et 2000, la population de l'Afrique subsaharienne augmente de 600
millions, et soit multiplier par sept. Ces évolutions sont les
résultats de la transition démographique, soit le passage de
niveaux de mortalité et de fécondité élevés
non maitrisés, à des niveaux maitrisés mais beaucoup
faible5(*). La part de
celle-ci dans la population mondiale a fortement augmenté de 12, en
2010, elle pourrait être de 21 en 2050 et se situer entre 31 et 37 en
2100 selon l'hypothèse de projection retenue. Aussi la croissance
démographique mondiale dépendra-t-elle largement de la croissance
démographique de l'Afrique subsaharienne. Sous l'hypothèse
moyenne, l'augmentation de la population de cette partie d'Afrique en 2050
devrait être de 32miliions par an et représenter alors 86 de
l'augmentation de la population mondiale6(*).
Quant à la population congolaise, des années
1920 à la fin des années 50, elle est passée de 440 000
à 910 000 habitants, soit un dédoublement en quatre
décennies. En 1984, la population recensée est de
1 912 429 habitants dont 96 639 étrangers soit 5.1 de la
population totale. Ce chiffre correspond à une augmentation de
près 100 en une vingtaine d'années, alors qu'il a fallu deux fois
plus de temps pour voir la population congolaise doubler au cours de la
période précédente. Cette évolution marque une
hausse de la croissance démographique. Celle-ci passe de 1 par an dans
les années vingt, à 1.7 par an au cours des années
cinquante. La croissance de la population connait ensuite une
accélération avec 2.1 au cours des années soixante, 2.7
durant les années soixante-dix, 3.38 après 10 ans (1990) et va
diminuer au début des années 2000 avec 2.53 puis augmente en
2003 à 3.07. Vers 2016, la population de la RD Congo s'élevait
à 78.7 millions d'habitants, soit un taux de croissance
démographique annuel de 3.3.7(*) En sus, l'indice synthétique de la
fécondité en RDC est resté élevé au cours de
40ans (1970-1990 et 2010) avec 7.1 en 1990 et va légèrement
baisser en 2010 et de 6.2 en 2015. Pour l'ensemble de période 1960-2017,
on enregistre une moyenne annuelle de 45.84 de taux de natalité en RDC,
avec un taux plus élevé de 46.9 en 1965 et la valeur la plus
basse est de 41.73 en 20178(*).
Sujet d'intenses préoccupations depuis des
années, le lien entre la croissance démographique et la
croissance économique suscite encore de nombreuses réactions. De
manière générale, une forte hausse de l'activité
économique comme lors de la révolution industrielle, s'accompagne
aussi de transformations démographiques.
D'un côté théorique, la croissance
économique se réalise uniquement par la croissance
démographique. En effet au XVIème siècle, le mercantiliste
JEAN BODIN9(*)
affirmait : « il ne faut jamais craindre qu'il y'ait trop de
citoyen, car il n'est de force ni de richesses que l'homme ».
Cette maxime affirme bien, en effet, que la population seule, crée de la
richesse. Pour les mercantilistes, l'homme lui-même va produire des
articles manufacturés dans le but ultime d'amasser des métaux
précieux. L'homme est l'élément premier dans la cette
recherche d'or et argent. Dans une même optique, les physiocrates
attachent beaucoup d'importance à la croissance démographique car
les hommes sont à l'origine de la richesse : la production
agricole.
D'un autre cote, la croissance démographique est un
frein à la croissance économique. En effet, Malthus,
économiste libéral, dans « l'essai sur le principe
de la population » (1798) donne une description dure du sort de
l'humanité. Il se sert de la loi des rendements décroissants de
la production agricole pour expliquer ce décalage entre population et
ressources. Selon lui, il faut limiter la croissance de la population pour
faire en sorte qu'elle ne dépasse pas le potentiel de
productivité.
Il faut restreindre les natalités pour augmenter le
niveau de vie, se marier plus tard...et même des mesures très
excessives. Les défis démographiques sont à
appréhender de manière distincte. Du coté des pays
pauvres, les grands chiffres d'accroissement démographique renforcent
les difficultés en ce qui concerne une croissance économique
durable.
Etant donné le taux de croissance de la population
congolaise, taux en constante progression, et compte tenu de la
littérature théorique non consensuelle sur les liens entre la
démographie et la productivité, notre étude cherche
à répondre à la question suivante: le taux de
fécondité influe-t-il sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo?
O.2 : Hypothèse
de recherche
En guise de réponse provisoire à la question
posée ci-haut, nous estimons que le taux de fécondité
influerait négativement sur la croissance économique à
court terme, pendant que le long terme laisserait apparaitre une liaison
positive entre les grandeurs.
0.3 Méthodologie de la
recherche
La méthodologie assure le cheminement qui permet
à la pensée d'atteindre la vérité. Selon Jean-Louis
LAUBET DE LBAYLE10(*), « une démarche
méthodologique est un ensemble d'opérations intellectuelles
permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité
étudiée ». Pour notre, part nous avons
utilisé les méthodes et techniques décrites ci-dessous.
0.3.1 Méthodes de
recherche
Pour arriver à des résultats escomptés,
le recours à une ou plusieurs méthodes s'avère
indispensable dans toute démarche scientifique.
Sur cette base, notre démarche méthodologique a
fait appel à la méthode analytique, comparative et
hypothético-déductive.
0.3.1.1 Méthode analytique
Cette méthode consiste à comparer les faits,
découvrir des liens de corrélation générale. Elle
consiste, en autre, à l'exploitation de faits, en décelant les
différences et les ressemblances entre les phénomènes
comparés11(*). Elle
nous a permis d'analyser systématiquement toutes les informations et
éléments récoltés en rapport avec les indicateurs
de taux de fécondité (croissance démographique) et de la
croissance économique de même que d'autres grandeurs susceptibles
d'influer sur la croissance du PIB réel par tête.
0.3.1.2 Méthode comparative
Comparer, c'est chercher simultanément les
ressemblances entre deux ou plusieurs phénomènes. Cette
méthode nous facilité de suivre au fil des temps
l'évolution de chaque variable d'intérêt de manière
à s'imprégner des améliorations enregistrée ainsi
que des dégradations éventuelles.
0.3.1.3 Méthode
hypothético-déductive
Cette méthode nous a permis de vérifier la
théorie en rapport avec les effets de la croissance démographique
sur la croissance économique dans le cadre de données
concrètes de la RDC en émettant, pour cette fin, un certain
nombre d'hypothèses sur le comportement de variables retenues dans les
modèles confectionnés.
0.3.2 Techniques de recherche
Afin de rendre pragmatiques ces méthodes, nous avons
recouru au techniques documentaire et économétrique.
0.3.2.1 Technique documentaire
Le terme document renvoie à toute source de
renseignement déjà existante à laquelle le chercheur peut
avoir accès. Ces documents peuvent être sonores, visuels,
audio-visuels, écrit, ou objets. L'attention porterait sur les documents
écrits disponibles soit dans les différentes archives ou
bibliothèques, soit sur l'internet.
0.3.2.2 Technique
économétrique
Cette technique nous a permis de faire l'estimation des
paramètres contenus dans nos modèles de base, la conduite de
nombreux tests d'hypothèse de même que la détermination de
la nature de relation entre les différentes variables de base, gage de
propositions de politiques économiques.
0.4 Objectifs du travail
Tout travail poursuit nécessairement un certain nombre
d'objectifs à atteindre. Il va sans dire que tous les moyens
engagés par le chercheur ne sont qu'au service des objectifs qu'il s'est
fixé.
N'échappant pas à cette règle d'or de la
démarche scientifique, cette étude a pour principale visée
l'analyse de la nature de relations entre la démographie
représentée par le taux de fécondité, et
l'économie dont la croissance du PIB en terme réel se veut la
représentation ; et ce, sur le double horizon temporel( court et
long termes).
Par ailleurs, il est subsidiairement question de :
* Comprendre la littérature théorique et
empirique sur les liens entre la croissance démographique et la
croissance économique ;
* Suivre dans le temps l'évolution de la
fécondité en RD Congo ;
* S'imprégner d'autres éléments
inhibateurs ou instigateurs de la croissance en RD Congo ;
* Suggérer des politiques économiques aux
décideurs pour des résultats beaucoup plus favorables
0.5 Choix et
intérêt du sujet
Tous les types d'économies ont eu, à un moment
ou un autre, à expérimenter un problème plus au moins
sévère lié à leur poussée. Un sujet de
recherche n'est jamais choisi au hasard, sans être à la recherche
de la compréhension ou de solution d'un problème qui se pose au
sein de la société. Les études antérieur portant
sur la croissance économique de la République démocratique
du Congo n'ont présenté que des aspects liées à la
problématique de l'évolution de la croissance économique,
reforme macroéconomique et croissance économique, la croissance
économique et réduction de la pauvreté, politique
budgétaire et croissance économique etc...., rares sont les
études s'ayant intéressée à l'impact de taux de
fécondité sur la croissance économique en
République démocratique du Congo. C'est pourquoi nous avons
choisi d'orienter notre recherche dans ce sens.
Sur cette base, ce thème comporte un
intérêt à la fois personnel, scientifique et pratique. Du
point de vue purement personnel, ce travail représente notre
expérience dans la conduite d'une recherche scientifique. Il nous permet
d'approfondir nos connaissances sur le couple formé de deux sciences
(démographie et économie). Par ailleurs, la croissance
démographique intéresse les économistes, les organismes
internationaux, et bien d'autres chercheurs. De ce fait, la croissance
démographique fait l'objet de nombreux travaux (rapports de la banque
mondiale, de la BCC, articles scientifiques, conférences,
mémoires etc....), elle est supposée avoir un impact sur la
croissance économique. C'est dans ces sens que nous avons voulu apporter
notre contribution à la matière tout en nous
référant sur les cas de mon patrie qu'est la RD Congo.
Sur le plan scientifique et pratique ce document servira comme
outil de référence à tous les chercheurs qui voudront
s'orienter dans ce domaine, de même les suggestions issues de ce document
pourront aider les décideurs politiques dans la prise de
décisions adéquates relatives à la bonne performance de la
croissance économique.
0.6 Délimitation
spatio-temporelle
Tout travail scientifique doit être limité dans
le temps et dans l'espace. Par conséquent, la disponibilité de
données justifie la délimitation de notre champ d'investigation
sur une période allant de 1990 à 2017.
Dans l'espace, nous avons choisi de traiter l'impact de taux
de fécondité sur la croissance économique en
République démocratique du Congo.
0.7 Structure du travail
À part l'introduction, la conclusion
générale et quelques propositions de politiques
économiques, notre travail comporte trois chapitres dont :
Ø Le premier aborde l'approche théorique sur la
fécondité et la croissance économique ;
Ø Le deuxième concerne la
fécondité et la croissance économique : analyse des
liens théoriques et évidences empiriques ; et
Ø Le dernier examine l'impact de taux de
fécondité sur la croissance économique en
République démocratique du Congo : à l'aide des
outils économétrique.
Chapitre premier :
Approche théorique sur la
fécondité et la croissance économique
La fécondité et la croissance économique
étant les concepts clés dont dépend la
compréhension du travail, dans sa globalité, connaitre ce qu'ils
désignent plus concrètement devient, à ce sujet, un
préalable. Ce chapitre s'attache donc à fournir une
littérature théorique sur la fécondité (Section I)
et sur la croissance démographique (Section II).
Section I. Notions sur la
fécondité
Les démographes accordent la priorité à
l'étude de la fécondité en générale et en
particulier à celle des femmes en âge de procréer.
L'étude porte tantôt sur la fécondité d'une
génération des femmes et tantôt sur celle de plusieurs
cohortes des femmes en âge de procréer à un instant
donné.
Que désigne en fait la fécondité ;
comment se mesure-t-elle ? Quels sont les facteurs explicatifs ? Les
lignes qui suivent fournissent des réponses à ses nombreuses
interrogations.
1.1 Définition
La fécondité est définie comme une
capacité de se reproduire d'une population12(*) . En règle
générale lorsqu'on parle de la fécondité, on pense
d'abord à la fécondité féminine.
Pour HASSEN, la fécondité est l'activité
de reproduction (de procréation) au sein d'une population. C'est ces
faits répétitifs consistant à donner des enfants par des
couples d'homme et femme13(*). La fécondité est à distinguer
de la fertilité. Ce dernier concept est défini comme la
capacité biologique de « faire » des enfants.
En effet, alors que biologiquement un couple peut engendrer
jusqu'à 15enfants durant sa vie commune, il n'en donne effectivement,
selon les statistiques mondiales, que 2,5enfants en moyenne, ce dernier chiffre
correspond à la fécondité alors que le premier correspond
à la fertilité. La fertilité par opposition à la
stérilité est une condition nécessaire à la
fécondité mais non suffisante. La fertilité résulte
en effet des considérations à la fois biologiques et
sociologiques.
1.2 Mesure de la
fécondité
La mesure de la fécondité s'effectue à
l'aide des indicateurs de ce phénomène calculent à partir
des naissances vivantes et des effectifs de la population totale. On mesure la
fécondité de deux manières :
1.2.1 A partir de nombre de naissances
vivantes
C'est le nombre brut des naissances vivantes survenues dans
une population humaine donnée au cours d'une période
déterminée, généralement limitée à
une année civile. C'est un indicateur facile à calculer, car il
suffit d'agréger les naissances déclarées dans les
différents services de l'état civil pour l'obtenir. Cependant, il
n'est pas d'un grand intérêt pour les démographes en ce
sens qu'il ne renseigne pas sur le potentiel réel de reproduction de la
population étudiée. Pour corriger cet effet de nombre ou comparer
ce qui est comparable, il est important de raisonner à un niveau
d'échelle qui élimine cet effet de taille. C'est le cas notamment
du taux brut de natalité.
1.2.2 A partir du taux brut de
natalité(TBN)
C'est le rapport total des naissances vivantes durant une
période (en général l'année civile) à la
population moyenne totale durant cette période. Il mesure donc le nombre
moyen de naissances vivantes pour mille habitants de deux sexes et quel que
soit l'âge. Si on suppose une répartition linéaire de
naissances vivant au cours de l'année c'est-à-dire qu'il y a
autant des naissances vivantes qui surviennent au mois de janvier, de
février, de mars, d'avril...décembre, alors le taux brut de
natalité s'obtient à partir de la formule suivante :
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L'avantage de cet indicateur de mesure réside dans la
simplicité de son mode de calcul. Cependant, il présente de
nombreux écueils, qui minorent son intérêt réel dans
la recherche et la compréhension des facteurs à l'origine des
variations de l'effectif de la population humaine. Le dénominateur
recouvre l'ensemble de la population de deux sexes et de tous âges. Or
l'on sait très bien que ce sont les femmes d'un certain âge qui
procréent. Le mode de calcul du TBN ne tient compte ni de l'effet de la
structure par âge de population ni de la répartition par sexe de
la population. Pourtant, le nombre total des naissances dépend de ces
deux variables.
Une population jeune et compte d'avantage des femmes que
d'hommes, à un potentiel de reproduction élevé. Pour
pallier l'inconvénient du taux brut de natalité, on étudie
la fécondité de la population féminine en âge de
procrée à partir de taux et indices synthétiques de
fécondité.
1.3 Analyse de la
fécondité
Les démographes accordent la priorité à
l'étude de la fécondité en général et en
particulier à celle des femmes en âge de procréer.
L'étude porte tantôt sur la fécondité d'une
génération des femmes (il s'agit dans ce cas de figure d'une
observation longitudinale de la fécondité), tantôt sur
celle de plusieurs cohortes des femmes en âge de procréer
à un instant donnée (il s'agit alors d'une observation
transversale de la fécondité).
1.3.1 Analyse longitudinale de la
fécondité
L'analyse longitudinale de la fécondité consiste
à étudier la fécondité d'une
génération des femmes depuis l'âge de 15ans jusqu'à
ce lui de leur ménopause (mesure de l'intensité par
génération des femmes14(*)). L'indice de la descendance finale (IDF) est
difficile à construire parce qu'il demande un suivi des femmes de la
génération pendant les 35 ans que dure leur vie
génésique. La mobilité spatiale des femmes de la
génération ne facilite pas non plus la tâche aux
démographes. Cela peut conduire à une sous-estimation du nombre
effectif des enfants que les femmes de la génération ont eus en
moyenne. Par ailleurs, en cas d'une analyse rétrospective de la
fécondité, les risques d'oubli demeurent réels surtout
lorsque l'enfant né vivant est mort à bas âge. Pour
éviter des délais d'attente très longs ainsi que des
oublis, les démographes analysent le plus souvent la
fécondité dans une optique transversale.
1.3.2 Analyse transversale de la
fécondité
L'analyse transversale de la fécondité porte sur
les naissances vivantes qui ont été en registrées dans
une population féminine au cours d'une période de temps
très court qui est généralement l'année civile. En
coupe transversale, on mesure l'intensité de la fécondité
à partir des taux et des indices synthétiques de
fécondité.
A. La mesure de la fécondité à
l'aide des taux
Le taux brut de fécondité (ft) de
l'année t est donné par le rapport du nombre de naissances
vivantes enregistrées au cours de l'année t(Nt) sur le nombre de
femmes en âge de procrée(Ft)15(*).

Selon René MWANIA KIBANZA, il mesure le nombre moyen
des naissances vivantes pour mille femmes en âge de procréer
(15-49ans révolus) au cours de l'année d'observation. Il est
calculé par la formule suivante :

Avec PF la population moyenne féminine en âge de
procrée de l'année n et N nombre moyen des naissances vivantes.
Le terme global signifie que le taux ne concerne l'ensemble
des naissances vivantes (légitimes et illégitimes) et des femmes
de 15-49 ans révolus quel que soit leur état matrimonial.
B. La mesure de la fécondité à
l'aide des indices synthétiques
L'indice synthétique de la fécondité est
une somme, pour une période donnée, pour les différents
groupes d'âges, du taux de fécondité multiplié par
l'amplitude du groupe d'âge.
Compte tenu des problèmes que soulève le suivi
d'une génération des femmes, les démographes
privilégient l'optique de l'analyse transversale. Dans cette optique, on
calcule plusieurs indices de fécondité.
B.1 Indicateur conjoncturel de la
fécondité
Selon Cédric DOLGIER16(*), l'indicateur conjoncturel de la
fécondité est obtenu en additionnant le taux de la
fécondité par âge, définie comme le rapport de
naissances issues de mères d'un âge donné à
l'effectif de femmes de cet âge, observé au cours d'une
année de référence dans une population féminine. Il
permet d'extrapoler la descendance théorique de génération
si les comportements observés se maintiennent dans la durée.
Cette mesure fictive, qui est un estimateur tendanciel et estimatif,
détermine le nombre d'enfants qui seraient mis au monde par
génération de femmes en supposant qu'elle parcourt tous les taux
de fécondité de l'année considérée.
S'agissant de la descendance finale, elle traduit au contraire le comportement
réel des générations féminines.
Pour R M KIBANZA, l'indice conjoncturel de
fécondité ou la somme de naissance réduite(ICF) est le
nombre d'enfants que mettrait au monde, en l'absence de mortalité, une
génération imaginaire de femmes qui seraient soumis, à
chaque âge aux taux de fécondité observés au cours
de l'année considérés. C'est-à-dire elle
présente la descendance finale d'une fille qui vient de fêter ses
15ans d'âge dans 35ans si elle adoptait le même comportement de
procréation que ses illustres ainées de sexe féminin
âgées aujourd'hui de 15 à 49ans révolus.

L'ICF est un indice conjoncturel or, la conjoncture est
par définition changeante.
On ne peut donc pas établir des prévisions
fiables sur la fécondité sur base de cet indicateur. Son
caractère conjoncturel, l'ICF présente un autre
inconvénient. Il s'agit du nombre moyen d'enfants de deux sexes.
Pourtant, comme nous l'avons déjà souligné, ce sont les
femmes qui procréent les enfants. Il convient donc de ce fait de
déterminer parmi les enfants que mettront au monde les filles de
génération fictive combien seront de sexe féminin
d'où l'intérêt évident que les démographes
accordent au taux de reproduction qui est un ICF corrigé.
B.2 Le taux de reproduction
Les démographes calculent un nouvel indice
synthétique de fécondité appelé taux brut de
reproduction(TBR) pour palier l'inconvénient de l'ICF. Le terme brut
signifie que son mode de calcul ne tient pas compte de la mortalité. Ce
taux indique le nombre de filles que chaque femme de la cohorte fictive aura en
moyenne mis au monde, à la fin de sa vie fertile (50ans) à
l'absence des phénomènes perturbateurs tel que la
mortalité plus particulièrement. Il est calculé de la
manière suivante :

Ou 0.488 est le complément de l'unité du rapport
masculinité.
Supposons que le TBR soit, pour une population donnée,
de 0.976 fille cet indice s'interprète : à la fin de leur
vie génésique, les filles âgées de 15 ans
l'année N auront donné en moyenne à 0.976 filles.
1.4 Les déterminants du
nombre d'enfant dans les pays en développement et les facteurs de
fécondité
L'Africaine ne choisit pas en réglé
générale la taille de sa cellule ni le nombre des enfants qu'elle
souhaite élever. En zone rurales, les croyances ont une peau dure et ce
n'est pas demain qu'elles pourront changer. En Afrique l'enfant demeure un don
de Dieu.
Ici, plus qu'ailleurs, la stérilité est
ressentie comme une malédiction divine. Lorsqu'une femme ne parvient
pas à accoucher, la faute n'est jamais attribuée à
l'époux car la stérilité ne peut être que
féminine. Pour être en bon terme avec les membres de sa
belle-famille, la belle-soeur pour les uns, la bru pour les autres, doit donner
la vie au moins à un enfant sinon, elle se verrait affublée de
tous les qualificatifs ridicules et moqueurs.
Au contraire, le fait de donner à son époux une
descendance nombreuse lui confère une certaine respectabilité
dans la famille de celui-ci. Dans ce conditions ; la seule alternative que
la société africaine offre à l'épouse est de
procrée, de faire un maximum d'enfants non seulement pour satisfaire les
ego des membres de la belle-famille mais aussi pour assurer ses
arrière-gardes ; préparer son avenir, se prémunir
contre les risques de dégénérescence du corps du fait du
vieillissement des cellules. Ce sont les enfants qui présentent en
quelque sorte couverture sociale pour leurs parents. Or la mortalité
infantile est acore très élevée dans certaines
contrées du continent. De plus il est impossible de prévoir
beaucoup pour ne pas se retrouver sans enfants au moment où on en aura
grandement besoin, pour avoir une solution de rechange au cas où l'un
des enfants n'aurait pas suffisamment de compensions à l'égard de
ses vieux parents.
Le nombre élevé d'enfants par femme qu'on
observe encore de nos jours dans les pays en développement pourrait
être expliqué par : le manque et / ou les couts
élevés des moyens de contraception voire par l'attitude d'une
catégorie des femmes à l'égard des méthodes
contraceptives ;
IL s'observe de comportements de procréation dans les
pays en développement entre les femmes urbaines et rurales, d'une
région du pays à une autre voir à l'intérieur d'une
même région géographique. Ce différance peut
être attribué à des facteurs physiologique ou biologique(ce
l'aptitude concevoir au cours d'un cycle mensuel normale-
fécondité et stérilité) , démographique
(durée moyenne du mariage, âge moyenne du mariage) et
socio-économique (fréquence des rapport sexuels au cours de cycle
menstruel, durée de l'allaitement de l'enfant au sein maternel, niveau
de inscription de la femme, usage de méthodes de contraceptions, niveau
de revenu du foyer, statut professionnel de la femme, etc...)
Section II : Approche
théorique sur la croissance économique
La croissance est un phénomène relativement
récent, avant la révolution industrielle, le niveau de vie
était le même partout au monde. Si la croissance est une loi quasi
immuable de la nature, il ne reste pas moins vrai qu'elle ne se déroule
pas partout suivant le même rythme : certains pays ont connu un taux
de croissance élevé, tandis que d'autres n'ont progressé
que très lentement.
2.1 Définition
La croissance économique désigne la variation
positive de la production de biens et des services dans une économie sur
une période donnée, généralement une période
longue.
En macroéconomie, la notion de croissance
économique désigne une augmentation continue de la
quantité et de la qualité des biens et services produits chaque
année dans un pays ou zone géographique, liée à
l'augmentation de la productivité du travail et du capital.17(*)
Selon Henri LEPAGE en 1982, le mot croissance n'est donc pas
seulement synonyme d'accumulation croissante. Il est ainsi, d'abord et avant
tout, l'expression d'un mouvement dynamique dont la caractéristique est
de contraindre le producteur à offrir aux consommateurs les moyens
d'accéder à des « technologies »
d'usage de leur temps de plus en plus efficientes18(*). La croissance
économique est souvent présentée comme ayant toutes les
vertus. Elle permet de diminuer le chômage dans les pays
industrialisés et de réduire la pauvreté dans les pays en
développement. Elle correspond à l'augmentation, pendant une
longue période, du volume de la production et de richesse d'un
pays.19(*)
La croissance est un phénomène quantitatif et
ne doit pas être confondue avec le développement qui est un
phénomène qualitatif.
Pour Jacques GARELLO et Jean YVES NAUDE, la croissance
économique se caractérise par une augmentation durable de la
production et de principales grandeurs économiques comme le
PIB.20(*)
Selon Jules FONTAINE SAMBWA, la croissance économique
est un processus complexe d'évolution en longue durée qui se
manifeste par l'accroissement des dimensions caractéristiques de
l'économie et par une transformation des structures de la
société.21(*)
La croissance est l'objectif final de toutes les
économies. Les facteurs principaux de la croissance sont la population,
l'investissement, l'innovation et le développement des échanges.
Selon la définition de François PERROUX, la
croissance économique correspond à « l'augmentation
soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de
dimension, pour une nation, le produit globale met en termes
réels ».22(*)
La définition de SIMON KUZNETS va au- delà et
affirme qu'il y a croissance lors que la croissance du PIB est supérieur
à la croissance de la population.23(*) Au sens strict, la croissance décrit un
processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne
renvoie donc pas directement à l'ensemble de mutations
économiques et sociales propre à une économie en
développement. Ces transformations au sens large sont
conventionnellement, désignées par le terme de
développement économique. Selon François Perroux, «
le développement est la combinaison de changement mentaux et sociaux
d'une population qui la rend apte à faire croitre, cumulativement et
durablement, son produit réel globale ». Le terme
« croissance » s'applique alors plus
particulièrement aux économies déjà
développées.
Pour qu'il y ait croissance, il faut non seulement que la
production augmente, mais aussi que le mouvement ascendant soit durable et non
aléatoire. En pratique l'indicateur le plus utilisé pour mesurer
la croissance économique est le produit intérieur brut ou PIB. Il
est mesuré « en volume » ou
« à prix constants » pour corriger les
effets de l'inflation. Le taux de croissance, lui est le taux de variation du
PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indicateur de
l'amélioration de la richesse individuelle, assimilé au niveau de
vie.24(*)
La définition ci-haut suggère que les
économistes utilisent le terme de croissance conventionnellement pour
décrire une augmentation de la production sur le long terme. A court
terme, les économistes utilisent plutôt le terme
« d'expansion », qui s'oppose à
« récession », et qui indique une phase de
croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle estime
l'écart entre la croissance mesuré et celle qui serait obtenue
avec une pleine utilisation de tous les facteurs de productions ; Cet
écart est minimale au plus fort d'une expansion. Par la croissance
économique ; il faut entendre le fait que, dans un pays
donné, on assiste à une production accrues de biens et services
et à l'amélioration du niveau de vie de la population. Ainsi, la
croissance économique peut se définir comme « un
accroissement durable de sa dimension, accompagné de changements de
structure et conduisant à l'amélioration du niveau de
vie ».25(*)
2.2 Mesure et critiques de
l'indicateur de croissance économique
Pour rendre compte du changement de dimension d'une
économie, on a très souvent recours à des agrégats
permettant de mesurer l'évolution de l'ensemble des productions tels que
le PIB (produit intérieur brut) ou le PNB (produit national brut). Le
PIB en valeur, résultat d'un effet quantitatif (PIB en volume) et d'un
effet prix (accroissement du niveau général des prix) pouvant
aussi bien masquer une stagnation qu'un recul de la production en
période d'inflation, les économistes préfèrent
utiliser le terme de PIB en volume comme indicateur de la croissance. Le taux
de croissance se définit alors comme la variation relative du PIB en
volume d'une année sur l'autre.

Comme la croissance économique est un
phénomène quantitatif, elle peut être mesurée.
L'indicateur de mesure le plus utilisé est le produit intérieur
brut ou PIB.26(*)
Le PIB mesure l'activité des unités de
production à l'intérieur d'un pays sur une période de
référence, en général une année. Il peut
être obtenu selon plusieurs méthodes, dont celle qui suit est la
plus simple et la plus utilisée.
Ø On calcule d'abord la somme de valeurs
ajoutées brutes des résidents du pays, qui est la richesse
crée par tous les biens et service produits.
Ø On prend cette valeur, on y soustrait le prix des
consommations intermédiaires et les coûts de l'usine des biens
d'équipement(les machines, par exemple) : on obtient la richesse
créée par tous les biens et services produits. C'est la somme de
valeurs ajoutées brutes des résidents du pays.
Ø On y ajoute la TVA (taxe sur les valeurs
ajoutées), les droits de douane. Enfin, on retire les subventions pour
l'importation. Ce calcul du PIB est exprimé en prix courant ou en prix
constant, selon qu'on lui intègre ou non l'inflation. Pour rendre
compte d'une modification des structures d'une économie, on retiendra
que la croissance économique s'accompagne très souvent d'une
nouvelle répartition des activités par secteur et par
région. Dans le cas d'une nouvelle répartition sectorielle des
activités, on constate que les parts relatives de la production
agricole, industrielle, de services marchands ou non marchands dans le PIB
évoluent régulièrement. Le calcul de la production
agricole, industrielle, des services ...permet de rendre compte de cette
évolution. Le calcul du PIB par région et de son taux de
croissance permet ainsi d'indiquer l'évolution des équilibres
régionaux. Ainsi même un taux de croissance de PIB peut cacher
la baisse de certaines productions et le déclin de certaines
régions Pour apprécier le niveau de vie d'un pays, on rapporte
le PIB à la population totale, on obtient ainsi la production par
tête (ou encore revenu moyen par habitant).
L'augmentation de ce dernier n'est pas cependant pas synonyme
de progrès.
Le PIB est un indicateur très utile. Il est
néanmoins critiqué, car on lui reproche de ne pas tenir compte
des inégalités de richesse au sein d'un même pays. Ce
n'est pas parce que le PIB augmente que tous les habitants voient leurs
richesses augmenter dans les mêmes proportions.
Le PIB est également sous évaluer parce qu'il ne
tient pas compte de l'économie souterraine, comme le trafic de drogue
ou le bénévolat. Par exemple, si un médecin travaille dans
une clinique, sa production fera partie du PIB, alors que ça ne sera pas
le cas s'il travaille gratuitement pour une association. Le calcul du PIB
ignore aussi complètement les dégradations causées par la
croissance économique telles que la pollution de l'air et l'eau qui
sont très élevées dans les pays où la croissance du
PIB est importante. Paradoxalement, en cas de catastrophe naturelle, les
dégâts à réparer génèrent de la
croissance. Il faut emprunter de l'argent, acheter des matériaux et
embaucher des ouvriers. Les frais de répartition des dommages
occasionnés seront comptabilisés dans le PIB, sans tenir compte
des pertes d'argent liées à cette catastrophe. C'est pourquoi, le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) calcule depuis
1990, un indicateur pour le développement humain (IDH). Ce dernier
prend compte les facteurs suivants : le niveau de santé
représenté par le niveau d'espérance de vie ; le
niveau d'éducation appréhendé par le taux
d'alphabétisation et nombre moyen d'années d'études ;
le niveau de revenu moyen obtenu à partir du PIB par habitant
corrigé par la non prise en compte des revenus les plus
élevés.
2.3 Classification
En règle générale, deux types de
croissance économique sont distingués27(*)
Ø La croissance intensive : correspond à
l'accroissement de production à volume de facteurs de production
équivalent grâce à de gain de productivité. Elle
n'entraine pas nécessairement de création d'emplois ;
Ø La croissance extensive se caractérise par une
augmentation du nombre de facteurs de productions tels que la création
de nouvelles entreprises. Ce type de croissance économique est
générateur d'emplois. Mais lorsque la croissance dépend
des quantités de facteurs de production disponibles dans une
économie, du capital humain et l'état de la technologie, elle est
de long terme. Cette croissance de long terme désigne la croissance
potentielle d'une économie. La croissance potentielle correspond
à l'utilisation de la main d'oeuvre et les savoir-faire... ;
c'est-à-dire la croissance qu'on obtiendrait si tous les facteurs de
production étaient utilisés de façon maximale. Elle donc
le sentier de croissance de long terme que l'économie devrait suivre
à l'absence de chocs exogènes et de tensions. La croissance
économique potentielle est évaluée par le taux de
croissance du PIB potentielle, c'est-à-dire le PIB maximal qui pourrait
être réalisé grâce à la pleine utilisation de
facteurs de production disponibles.
La croissance réelle est celle qui est effectivement
observée à partir de facteurs de production réellement
utilisées. La croissance effective est plus souvent différente
de la croissance potentielle, compte tenu de fait que l'économie alterne
des périodes de surchauffe et de ralentissement. 28(*)
2.4. Déterminants de la
croissance économique
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le
rôle primordial du progrès technique dans la croissance
économique. Sur le long terme, seul le progrès technique est
capable de rendre plus productive une économie (cet donc de lui
permettre de produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance).
Toutefois, ces théories expliquent mal d'où provient ce
progrès et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de
l'économie. C'est dans cette optique que bon nombre d'économiste
ont donnés leurs visions de la croissance.
2.4.1 Théorie traditionnelle de la croissance
économique ou croissance exogène
La croissance exogène est une théorie de
croissance économique qui considère le progrès technique
comme exogène, c'est-à-dire dû à des facteurs
externes. Depuis longtemps, les économistes tentent de comprendre les
causes de la croissance et les facteurs qui permettent de la maintenir sur le
long terme.
Les classiques sont les premiers à s'interroger sur la
question. Dans ses recherches sur la nature et les causes de la richesse des
nations(1776)29(*) Adam
Smith met en évidence le rôle de la division du travail (surplus,
marché, gains de productivité), comme facteur de croissance.
Cette division du travail se trouve renforcée par la participation du
pays au commerce international (théorie des avantages absolus).
L'optimisme de de Smith apparait à travers les traits d'une croissance
illimitée (elle dure tant que l'on peut étendre la division du
travail et le marché). Le commerce international est donc essentiel pour
la croissance. Pour RICARDO, MALTHUS et MILL, la croissance n'est pas
appréhendée comme un processus de long durée ; la loi
des rendements décroissantes mène l'économie à un
« état stationnaire ». Toutefois, le
progrès technique est déjà vu comme un facteur permettant
de contrer les forces conduisant à cet état.30(*)
Dans les années 1920, NIKOLAI KONDRATIEV met à
jour l'existence de cycles économiques longs de 40 à 60 ans
lorsque les activités économiques connaissent successivement une
ascension et un déclin.
En 1942, Joseph SCHUMPETER31(*) fait du progrès industriel la clé du
changement : « l'impulsion d fondamentale qui met et
maintien la machine capitaliste est imprimer par les nouveaux objets de la
consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les
nouveaux marchés, les nouveaux types d'organisation industrielle-tous
éléments, crées par initiation capitaliste ».
En d'autres termes, le progrès industriel est porté par des
innovateurs qui cherchent à emporter le gros lot.
L'analyse schumpetérienne est intéressante, car
elle ne repose pas seulement sur le progrès technique, sur
l'évolution des connaissances ou les grandes innovations (avec
le cycle des révolutions industrielles successives). Schumpeter y ajoute
un héros-le chef d'entreprises qui prend les risques de lancer un
nouveau produit ou une nouvelle façon de produire, et une structure (la
concurrence monopolistique) qui assure à celui qui a réussi son
pari d'en percevoir une rétribution financière. Dans cette
perspective, la croissance vient du progrès industriel qui
lui-même, est causé par la croissance. Dans les années
1940, Roy HARROD et DOMAR sont à l'origine des premiers modèles
de croissance postkeynésiens ; ils discutent de la
possibilité d'une croissance équilibrée, ou la demande
augmente au même rythme que les capacités de production qui
garantiraient le plein emploi. Le modèle montre qu'il y a aucune raison
que la croissance soit équilibrée et que telle situation est
improbable. La croissance économique serait un chemin
étroit « sur le fil du rasoir », qui
ne pourrait être maintenu qu'à l'aide de l'intervention de
l'Etat.32(*)
Au cours des années 1950 et 1960, Robert SOLOW
développe ce qui deviendra le modèle de croissance
néoclassique de référence.33(*)
Critique HARROD et DOMAR, il montre qu'une croissance de
plein-emploi stable et équilibrée est possible. Une place
importante est accordée au progrès technique, mais celui-ci est
exogène au modèle de HARROD et DOMARD. Solow propose en 1956 un
modèle de croissance qui est à la base des modèles
contemporains. Alors que le modèle de HARROD - DOMAR était
pessimiste (l'équilibre est difficilement atteignable si on
« laisse faire », celui de Solow est de nature optimiste,
car il conçoit que la croissance peut être durable et stable. Le
modèle de SOLOW est construit sur base de plusieurs hypothèses
simplificatrices qui viennent pour la plupart de la théorie
néoclassique. Il considère un modèle à un seul bien
et un seul agent (la communauté), ne connaissant ni chômage ni
dysfonctionnement. Dans ce modèle, la production ne dépend que de
deux facteurs, le travail et le capital. Les autres hypothèses sont la
flexibilité des facteurs de production (alors que dans le modèle
de HARROD-DOMAR ceux-ci étaient fixés), les rendements
décroissants, et le réinvestissement de toute l'épargne.
Dans le modèle de SOLOW, l'augmentation des facteurs de production
(travail et capital) explique une part de la croissance. C'est donc parce qu'il
y a une augmentation de la population (facteur de travail) et des
investissements (facteur capital), qu'il a de la croissance. Toutefois, la plus
grande part de la croissance n'est pas expliquée par ces deux facteurs,
mais est due à un « facteur
résiduel ». Il s'agit du progrès technique, dont
on ne connait l'origine (certains disent que c'est un facteur
« tombé du ciel ». Les causes de la
croissance (augmentation de la population et progrès technique) sont
donc exogènes : le modèle n'explique pas leur
origine.34(*)
Ce modèle est en équilibre stable :
à long terme, l'économie converge vers un
« état stationnaire » où
l'activité économique évolue au même rythme que la
population. L'hypothèse de substitution des facteurs est
particulièrement importante, car elle montre que la croissance
mène au plein-emploi. Par exemple ; s'il y a du chômage, le
prix du travail baisse profitant des faibles salaires, les entrepreneurs
peuvent donc embaucher, ce qui mène à une diminution du
chômage. La croissance assurait donc naturellement le plein-emploi.
Toutefois, ce modèle reposant sur des hypothèses très
simplificatrice ; cette interprétation est, selon certains,
erronée35(*).
2.4.2 Théories modernes de la croissance
économique ou croissance endogène
Les théories modernes ou de croissance endogène
visent à expliquer le caractère cumulatif de la croissance ou,
autrement dit, à expliquer pourquoi certains pays ne parviennent pas
à amorcer un processus de croissance et demeurent alors dans une trappe
à sous-développement. A la différence du modèle de
Solow, les modèles de croissance endogène font l'hypothèse
que les rendements sont croissants (grâce aux externalités) et
considèrent que le progrès technique est endogène,
c'est-à-dire qu'il dépend du comportement des agents. Autrement
dit, tout comme chez Solow, le progrès technique génère de
la croissance économique, mais en retour cette dernière
également susceptible de générer du progrès
technique.36(*)
Robert LUCAS (prix Nobel en 1995)37(*) Souligne l'importance du
capital humain pour la croissance. Un travailleur devient plus productif
lorsqu'il accumule des connaissances et des compétences, or celles-ci ne
s'usent pas : le capital humain est un capital accumulatif, qui
présente des rendements croissants.
Robert LUCAS se contente de développer qu'accumuler du
capital humain permet au travailleur d'être plus productif, mais nous
pouvons aller plus loin : en accumulant du capital humain, un individu
est capable d'innover, de créer des idées, un savoir et
savoir-faire qui n'existaient pas auparavant. Paul ROMER38(*) se fondant sur cette
théorie du « learning by doing », va conclure en
précisant que c'est en produisant que l'économie accumule le
savoir et l'expérience. Comme selon l'adage l'argent va à argent,
la croissance va à la croissance. Ceci est vrai au niveau
macroéconomique, mais aussi au niveau microéconomique, comme on
peut en témoigner la production d'externalités positives, induite
par le savoir d'une entreprise sur l'ensemble des entreprises qui l'entourent.
Donc un cercle vertueux est à l'oeuvre : en innovant, une
entreprise permet aux autres entreprises d'innover. Paul ROMER, reprenant
l'idée d'ARROW selon laquelle le progrès technique est issu de
l'apprentissage pose que le niveau d'avancement technologique, commun à
toutes les entreprises, est directement proportionnel au stock de capital
agrégé. L'agrégation des investissements privés
engendre un supplément commun à toutes les entreprises.
Robert BARRO39(*) souligne le rôle joué par
l'investissement public, c'est-à-dire l'accumulation de capital public,
dans la croissance : les infrastructures publiques (routes,
aéroports, éclairage publics, réseau de distribution
d'eau, d'électricité, etc...) stimulent la productivité
des agents privés et par conséquent l'activité. Or, avec
la croissance, l'Etat prélève davantage de taxes et
d'impôts, donc un cercle vertueux est à l'oeuvre :
l'investissement public favorise la croissance et la croissance favorise en
retour l'investissement public.
En définitive, la théorie de la croissance
endogène, une approche issue de la nouvelle économie classique
pour appliquer la dynamique interne au système croissance, permet
d'expliquer le développement inégal des pays et leur non
convergence par un faible écart de taux d'investissement à
travers lequel le progrès technique produit ses effets vertueux. Elle
donne aussi un nouveau rôle à l'Etat pour porter la croissance
à son collectives.
Chapitre
deuxième :
Fécondité et croissance
économique analyse des liens théoriques et évidences empiriques
Ce chapitre est consacré à une synthèse
des idées disponibles dans la littérature et sert principalement
à présenter un cadre d'analyse des relations théoriques et
empiriques entre la croissance économique et la croissance
démographique.
Section I Revue de la
littérature théorique
Le cadre théorique est généralement
perçu comme une synthèse des idées disponibles dans la
littérature. Il sert principalement à présenter un cadre
d'analyse et à généraliser des relations
théoriques déjà prouvées dans d'autres contextes
pour tenter de les appliquer au problème de recherche. Dans le cadre de
notre travail, le phénomène apparait trop complexe pour le
réduire à un résultat plutôt spontané. De ce
fait, nous mettons en exergue, les principaux courants d'idées relatifs
à la relation entre les variables démo-économiques pour
mieux nous situer et ainsi déterminer notre position
théorique.
Il convient donc de signaler d'emblée que la question
des liens entre les variables démographiques et économiques a
nourri des débats depuis l'origine de sciences économiques. Ces
débats opposent d'un côté ceux qui voient dans le volume de
la population un levier important dont peuvent se servir les décideurs
politiques pour stimuler la croissance de la production (les populationnistes)
et d'autre côté ceux qui perçoivent une population
nombreuse comme un frein ou obstacle à l'accumulation des richesses (les
malthusiens ou anti populationnistes).
I.1 Les populationnistes
Au cours des XVIème et XVIIème siècles,
développement du mercantilisme marqué par le souci
omniprésent de se procurer des richesses, n'a pas empêché
l'éclosion du populationnisme qui prône les bienfaits de la
croissance de population.
L'ensemble de ces thèses ne reposait pas encore sur
une connaissance scientifique de la population. Néanmoins, une
intuition formulée par Jean BODIN40(*) en 1576 apparait déjà en des termes
célèbres: « il ne faut jamais craindre qu'il
y'ait trop de citoyens vu qu'il n'y a ni richesse ni force que
l'homme ».
Les thèses mercantilistes se sont rapidement traduites
par une augmentation des impôts c'est pourquoi les idées
populationnistes s'en sont peu à peu écartées.
Par ailleurs, CANTILLON, un économiste du
XVIIème siècle a démontré l'existence de trois
déterminants en faveur de l'augmentation de la population .Il y a, d'une
part, un mode de vie relativement frugal loin des velléités de
nos sociétés, d'autre part des ressources suffisantes et enfin
l'usage des ressources (moteurs de l'économie) par les
propriétaires. L'optimisme de SMITH, quant à lui, le conduit
à affirmer que la « marque décisive de la
prospérité d'un pays est l'augmentation du nombre de ses
habitants » ; de plus la croissance démographique
dépend des lois économiques41(*).
Pour BODIN, il n'y a pas de problème
démographique, mais un problème d'organisation sociale. C'est
également la thèse des pays socialistes. Dans la mesure
où les dispositions sont prises pour subvenir aux besoins de la
population. Ainsi, lorsqu'il y a de limites économiques à la
demande d'hommes, l'augmentation de la population est freinée, de sorte
que le besoin de main-d'oeuvre détermine le nombre d'habitants.
I.2 Le courant orthodoxe ou
courant malthusien
Avec MALTHUS, l'étude de la démographie prend un
nouveau tournant. Lors de la parution en 1798 de l' «Essai sur les
principes de la population », il déclare que le pouvoir
multiplicateur de la population est infiniment plus grand que le pouvoir de la
terre de produire les subsistances de l'homme. Aussi l'homme doit-il par tous
les moyens pallier les menaces de la loi de population. En effet, les moyens de
subsistance ne croissent pas au même rythme que la population. Par
conséquent, lorsque la population augmente, ces hommes sont de
trop : ils n'ont pas leur place « aux banques de la
nature ». La société n'a pas besoin de la force de
travail qu'ils représentent parce qu'elle ne peut pas les nourrir.
L'excès de la population constitue d'ailleurs un frein actif à
son augmentation par la mortalité qu'elle engendre.
D'autre part, MALTHUS prône le retard de l'âge du
mariage, le célibat et la limitation de naissances.
La thèse Malthusienne présente une vision pour
le moins étriquée du potentiel de la terre à produire des
richesses et surtout de la capacité de l'homme à s'adapter et
à trouver de nouvelles ressources42(*).
Par ailleurs, en reconnaissant la capacité de
l'espèce humaine à se reproduire à l'infini, il met en
place un schéma bien précis selon lequel l'augmentation de la
population est bornée par le défaut de moyens d'existence.
Cependant cette théorie repose sur la prise en compte du rendement, qui
constitue le rapport entre la quantité produite et la surface
cultivée et non de la productivité, qui correspond au rapport
entre la quantité produite et le travail de l'homme43(*).
L'ensemble des discours malthusiens a été
repris par les libéraux tels que Jean BAPTISTE SAY, qui n'a pas
hésité à affirmer qu'il était bien plus important
d'épargner que de féconder.
Pour RICARDO, l'augmentation de la population est naturelle,
mais les conditions économiques en limitent la croissance. Afin de
favoriser le maintien d'une population nombreuse et de promouvoir la croissance
démographique par le développement de la richesse, et vice-versa,
il faudrait donc développer le progrès technique et le
libre-échange. Au début du XXème siècle, l'effort
général de rationalité touche la science de la
démographie et se traduit par l'utilisation de modelés.44(*) Mais le clivage entre les
malthusiens et les anti-malthusien demeure. Pareto affirme la dépendance
mutuelle entre l'évolution démographique et l'évolution
économique. Cependant, contrairement à Malthus qui analyse les
effets de la croissance de la population uniquement en termes de
prospérité, Pareto met en évidence une pluralité de
causes. Le mode d'organisation de la société, l'utilisation de
capitaux, etc....
La théorie de Pareto illustre une approche
économique de la famille et lorsqu'il déclare que l'augmentation
des richesses conduit à une chute de la natalité par le
désir de conserver une vie aisée, il ne fait que décrire
le tableau que nous avons aujourd'hui dans les yeux45(*).
La doctrine Malthusien, quant à elle subit deux
courants, l'un qui lui marque une opposition farouche et l'autre qui lui
imprime une réactualisation intéressante. Dans l'ensemble, les
opposants au malthusianisme formulent des objections importantes. Tout d'abord,
la croissance démographique s'inscrit dans un processus de
développement économique non négligeable. Elle crée
en effet une pression créatrice ; selon les termes d'ESTHER
BOSERUP ; qui modifie les modes de production contrairement à la
proposition de Thomas Malthus selon laquelle les méthodes agraires
définissaient la taille de la population (fonction de la nourriture,
disponible), elle démontre au contraire que c'est la pression
démographique qu'impose l'évolution de technique agraires ;
en bref , la nécessité est la mère de l'invention,
l'augmentation de la population se traduit alors par une augmentation des
ressources, ce qu'ALFRED SAUVY soulignait également en reconnaissant
l'importance des relations entre le progrès technique et le volume de la
population active occupée46(*).
En 1958, KUZNETS soulevait encore la question des avantages
économiques d'une croissance démographique rapide. Il
déclare au début d'un rapport que les récents ouvrages
spécialisés (et vulgarisés) soulignent
spécifiquement l'aspect négatif et le danger de la croissance de
la population : épuisement de ressources non renouvelables,
détérioration des conditions d'accumulation du capital,
difficultés d'organisation etc..., il propose d'envisager l'apport
positif de la croissance de la population, estimant qu'il devra tôt ou
tard l'emporter sur l'effet négatif. Mais ses intentions n'aboutirent
à rien. La question principale de la discussion comme dans la plupart de
recherches dans le domaine des relations entre la démographie et la
croissance économique reste ouverte. Il poursuit que nous n'avons
même pas de données empiriques approximatives pour pouvoir
soupeser les divers aspects positifs et négatifs de la croissance des
populations47(*).
Bien que nous puissions, en toute vraisemblance, distinguer ce
qui est avantageux de ce qui ne l'est pas, il est rare que nous connaissions le
caractère des fonctions qui les relient aux diverses valeurs de la
croissance démographique. Revenant sur cette question, mais cette fois
en 1965, KUZNETS affirme qu'on ne peut répondre aux variables que par de
jugements spéculatifs, en ayant recours à toutes sortes de
connaissances incomplètes, la recherche s'orienta peu jusqu'à la
fin des années soixante-dix, vers l'exploration des conséquences
économiques de la forte croissance démographique. Les quelques
analyses théoriques développées avaient donc pour but de
soutenir les positions antinatalistes.48(*) Face à ces analyses qui se bornaient à
prolonger les modèles canoniques de croissance par accumulation, les
études réellement empiriques orientées vers les recherches
de liaisons statistiques pertinentes et significatives entre la croissance de
la population et les performances macro-économiques furent relativement
rares. La recherche ne s'orienta vers cette démarche empirico -
inductive qu'à partir des années quatre-vingt principalement en
divisant le champ des relations démo-économiques en quelques
domaines d'interaction séparés les uns des autres et
étudiés de façon indépendante ceteris parisbus.
C'est ce que MC NICOLL49(*) appelle les « tropical
studies » que nous traduirons par études
thématiques partielles. Cette méthodologie sera très
liée au renouvellement de la conception des conséquences
économiques vers des positions plus neutralistes et relativistes,
généralement qualifiées de révisionnistes.
H. PERKINS, STEVEN RADELT ET DAVID L. LINDAUER, concluent
qu'il n'existe pas de correspondance simple et absolue entre la pression
démographique et l'évolution des technologique, la population ne
constitue que l'un des nombreux facteurs qui influent sur la nature et la
qualité du contexte institutionnel conditionnant l'introduction
techniques de la révolution verte, qui peuvent en agriculture, augmenter
spectaculairement la production de cultures données, comme le riz et le
blé, ont été adoptées dans des régions
fortement peuplées, mais pas dans autres. Cela donne à penser que
la pression démographique n'a pas été le seul facteur
décisif50(*).
I.3 Le courant
hétérodoxe ou relativiste (le révisionnisme)
L'étude des relations entre population et croissance
économique mérite deux remarques linaires. En premier lieu, elle
doit être soigneusement distinguée des relations entre population
active et croissance, car même si on en doute, les deux relations sont
étroitement liées. Ensuite elle ne doit pas être
étudiée avec le préjugé qu'un excès de
population freine la croissance économique.
ALFRED SAUVY avait développé le concept
d'optimum de peuplement pour bien montrer que le défaut de population,
autant que son excès, pouvait freiner le développement
économique.51(*)
Le classique : « il n'est de richesses que
l'homme » de Jean BODIN a été relayé entre
autre, par l'analyse d'EMILE DURKHEIM52(*), pour qui le développement numérique de
la population est une des causes de la division du travail social ;
« ladivision du travail social est elle-même le point de
départ de toute une série de perfectionnements dans tous les
domaines de la vie ».
Dans le même ordre d'idées, ESTHER BOSERUP
196553(*) présenta
des arguments dans le but de réfuter l'idée selon laquelle la
croissance démographique rapide est un frein au développement.
Selon elle, cette croissance engendre de préférence une nouvelle
organisation dans la collecte et dans la progression des denrées
agricoles par tête. C'est de l'accroissement de la population que
résultent des modifications dans le mode d'exploitation des terres et
non l'inverse. Ainsi, c'est la croissance démographique qui incite les
sociétés à se trouver des terres. Par contre, moins le
pays est peuplé mois cette société cherchera à
trouver de nouvelles techniques pour améliorer la production de ces
terres. Par-là, BOSERUP défend le rôle moteur que joue la
croissance démographique dans le changement des techniques. Ce qu'elle
désigne sous le nom de pression créatrice.
La perspective orthodoxe fut attaquée dès la fin
des années soixante, sous le double effet de l'absence durable de
corrélation significativement négative entre croissance
démographique et croissance économique et de la remise en cause
théorique et empirique de ses principaux résultats.
Mais, elle ne vit s'édifier, face à elle, un
paradigme alternatif cohérent et robuste qu'à partir des
années quatre-vingt.
PAUL DEMERY54(*) appela alors le révisionnisme cette
perspective renouvelée par opposition à l'orthodoxie que pouvait
constituer le corpus néo-classique et néo-malthusien des effets
négatifs de court terme. La définition des révisionnismes
nécessairement critique par rapport à la théorie de
Malthus, puisque ce mouvement d'analyse se construit sur les échecs et
les apories du système orthodoxe. Le problème est en substance
de vérifier si la croissance démographique a réellement
(révisionnisme extrême) des effets négatifs sur la
croissance économique, ou de mesurer et relativiser la portée
réelle de ces effets (révisionnisme modéré) au cas
où ils existeraient réellement.55(*)
Le point essentiel sur lequel tous s'entendent, est que les
conséquences de la croissance démographique sur la croissance
économique ne peuvent être isolées de façon
agrégée et monolithique, sans prendre en compte les liaisons
multiples qui caractérisent le système démographique,
dans toutes ses temporalités.
De plus, la forte croissance démographique est un
facteur parmi d'autres, qui peut selon les circonstances jouer soit
négativement dans le court terme, sur la croissance du niveau de vie.
Les conclusions orthodoxes doivent donc être relativisées,
nuancées et conceptualisées.56(*)
La réponse de KARL MARX57(*) à la théorie malthusienne est
cinglante. Le marxisme a toujours eu une attitude de rejet à
l'égard de l'interprétation malthusienne des rapports entre
croissance de la population et bien-être, rapprochant aux malthusiens de
négliger les processus réels en particulier le progrès
technique et de vouloir rendre la croissance démographique responsable
du chômage et d'autres vices découlant de la nature même du
capitalisme.
La polémique avec le malthusianisme a conduit à
des attitudes extrêmes : à nier, par exemple, l'influence
négative de l'explosion démographique sur la solution des
problèmes économiques et sociaux des pays en voie de
développement. A présent, les démographes marxistes se
sont libérés de leur façon simpliste de comprendre les
interactions des processus économiques et démographiques.
Mais dans l'ensemble, la tradition marxiste constitue comme
par le passé, à ne pas surestimer le rôle du facteur
démographique, surtout ses incidences négatives sur le
développent économique et l'augmentation du bien-être,
qu'il soit question de croissance rapide ou de croissance lente de la
population. Par ailleurs, l'une des synthèses les plus efficaces de la
perspective révisionniste est donnée par KELLEY58(*) dans son importante revue de
la recherche en 1996, il affirme que dans de nombreux pays, l'impact de la
population fut vraisemblablement négligeable et fut même positif
dans certains d'entre eux(...), parce qu'Il n'y a pas d'estimation fiable et
généralement acceptée de l'effet de la population sur le
développement, seule une appréciation qualitative semble pour
être formulée. Cette appréciation positive ou
négative varie d'un pays à l'autre, à travers le temps
et potentiellement, avec le taux de croissance démographique. Ce qui est
clair, c'est qu'une appréciation de l'impact d'une poussée
démographique sur la croissance économique peut être
très complexe, tenant compte de problème tel que le
chômage, la famine et malnutrition pour ne citer que ceux-là.
Insister sur les politiques de ralentissement de la
croissance démographique sans tenir compte simultanément de tous
les autres facteurs fondamentaux, peut conduire à de résultats
très décevants. Toujours selon KELLEY, le ralentissement de la
croissance démographique semble avoir un effet net positif sur le ratio
capital / travail et un effet probable sur le taux d'épargne.
Simultanément, même si le ralentissement de la croissance
démographique a un effet d'approvisionnement du capital, cet effet
semble être relativement modeste, car dans l'industrialisation, les
économies d'échelles sont épuisées pour des tailles
urbaines modérées.
Le ralentissement de la croissance démographique n'a
donc vraisemblablement pas d'impact négatif sur la productivité
dans le secteur manufacturé urbain.
Dans l'agriculture, la relation positive qui existe entre la
densité et la productivité (choix des techniques) semble se
transformer en relation négative (rendements décroissants) pour
des densités trop importantes. D'où, les mécanismes qui
réalisent la pression démographique pour transformer en mal
« malthusien » en richesse supplémentaires
sont complexes et ambivalents.
Section II Evidences
empiriques
Les différentes questions soulevées sur le point
de savoir quel impact la croissance démographique peut avoir sur la
croissance économique ont porté plusieurs économistes et
démographiques à analyser les phénomènes. Ils ont
réalisés de nombreuses études à ce sujet.
En 1958 la liaison dynamique entre croissance
démographique et accumulation du capital est décrite par les
analyses pionnières de COAL ET HOOVER59(*). Ils identifient sur une double base théorique
et empirique, une série d'effets démographiques négatifs
sur les conditions d'accumulation. L'effet de diversion directement productifs;
l'effet dilution du capital résulte arithmétiquement de la
dynamique dont le dénominateur est l'effet de dépendance relie
négativement la capacité d'épargne d'un ménage ou
de l'économie avec la part des inactifs par rapport à la
population active. Simultanément et sous l'influence des modèles
de développement dualistes, certains analystes insistaient
alternativement sur les capacités d'absorption d'une force de travail
qui suit le rythme de l'accroissement démographique et sur les risques
de paupérisation de masse lié au développement du cercle
vicieux élargie entre la croissance rapide de la population, la pression
sur l'accumulation, le chômage et le sous-emploi. Enfin, les ratios de
dépendance importants impliqués par la forte croissance
démographique. Conduisaient à l'augmentation du besoin en
investissements démographiques non directement productifs et limitai
corrélativement le capitale disponible pour les investissements
directement productifs.
SIMON KUZNETS, indiqué que, pour 40 pays en
développement entre 1950 et 1964, il n'avait pas existé de
corrélation entre l'essor démographique et la croissance de la
production individuelle60(*).
Pour le démographe ANSLEY COALE et l'économiste
Edgar HOOVER qui ont élaboré, en 1958 un modèle innovant
de l'effet démographique sur le bienêtre matériel, leur
travail juge la croissance démographique nuisible au
développement économique. COALE et HOOVER ont soutenu qu'une
réduction du taux de natalité pourrait élève, le
revenu individuel selon trois modalités importantes, en premier lieu,
des niveaux de fécondité plus faibles ralentiront l'augmentation
de la population active future. Dès lors, le montant des investissements
pour assurer un capital constant par travailleur pour un nombre croissant
d'actifs diminuerait et permettrait d'en consacrer une proportion accrue
à l'augmentation du capital par actif. En second lieu, la
réduction de la fécondité, du nombre d'enfants, permettra
de transférer des financements publics affectés à
l'éducation et à la santé pour les investir dans le
capital matériel, ce qui selon l'hypothèse de COALE et HOOVER,
constituera un emploi plus productif des dépenses de l'Etat.61(*)
Pour NANCY BIRDSALL62(*), les recherches ultérieures n'ont pas
confirmé les conclusions de COAL et de HOOVER. Pour un montant
d'investissement donné, l'accroissement de la population active se
traduit par une baisse de capital par travailleur, donc l'importance
quantitative pour la production apparait toutefois réduite. Le transfert
de moyens vers l'éducation au quel s'intéressaient Coal et
Hoover, n'a pas été corroboré non plus par des recherches
ultérieures. Les facteurs démographiques n'exercent pas un effet
indépendant notable sur le part du PIB affectée à
l'éduction et aux autres programmes de prestations sociales. En autre,
on voit de plus en plus, dans l'éducation et la santé, non des
dépenses de la consommation, mais des investissements dans le capital
humain dont les rendements peuvent égaliser ceux des investissements
dans le capital matériel, voire les dépasser.
Certains modèles (LIEBENTEIN 1954 ; NELSON
1956)63(*),
décrivent sur ces bases, une trappe d'équilibre de niveau dans
laquelle la croissance démographique engluait la croissance du revenu
par tête. Toutefois, à cette époque (autour de 1960), La
discussion des conséquences macroéconomiques était
fondée sur les modèles consacrés aux autres usages
essentiellement des modèles de croissance économique.
L'important support politique en faveur de mesures de
réduction des preuves scientifiques finalement évanescentes. Ces
interventions de politique démographique étaient toutefois
justifiées par les prétendus bénéfices aux niveaux
individuels et collectifs qu'elles permettraient.
ROUGIER (1998)64(*) tente de vérifier sur la période de
l'étude la validité de l'hypothèse forte de Malthus selon
laquelle la population est un obstacle à la croissance économique
(croissance de la richesse) et de produit. Il intègre à son
analyse les variables de fécondité et de mortalité.
Partant de l'équation Blanchet (fonction de production
à rendements d'échelle décroissants avec un seul facteur,
le travail). Il démontre , à partir de plusieurs modèles
économiques(mêlant des données transversales pour 81 pays
en développement à des séries temporelles de taux de
croissance ordonnée en 9 sous-périodes quinquennales allant de
1950-1955-1994 ) dans un premier temps, que la relation statistique entre la
croissance du PIB et celle de la population semble passer selon les blocs
continentaux, d'une relation positive ou presque nulle et non significative
à une relation négative dans un deuxième temps. Il a
remarqué que les coefficients de régression sont positifs pour
les pays à faible revenu moyen et négatif pour ceux à
niveau de revenu par tête supérieur. Ce qui traduirait que
l'hypothèse de Malthus, dans ce cas, est rejeté. Toutefois, en
intégrant les indicateurs de transition démographique, la
relation dynamique entre la population et croissance au cours du processus de
transition démographique est caractérisée d'abord par un
signe négatif et élevé. Ensuite, par une relation positive
lorsque la baisse du taux de fécondité s'accompagne d'une baisse
de la mortalité. Au total, dans les années récentes,
l'impact net de la démographie sur la croissance de revenu par
tête serait négatif. Il remarque toutefois que la majeure partie
des contributions à la perspective révisionniste
développent essentiellement des arguments qualitatifs et ne sont pas
susceptibles de fournir aucune évaluation d'importance des effets nets
agrégés de la croissance démographique sur les
évolutions économiques.
Pour WILLIAM EASTERLY65(*), auteur de l'ouvrage, «les pays pauvres
sont-ils condamnent à le rester », les prévisions
alarmistes concernant le déséquilibre entre la croissance de la
population et la croissance économique ne sont jamais
réalisées. En témoigne l'exemple suivant :
Paul EHRLICH66(*) , dans son ouvrage « cri de
coeur », paru en 1968 prédisait une famine sans
précédent dans plusieurs pays d'Afrique, d'Amérique du sud
et d'Asie qui finirait par décimer un cinquième de la population
mondiale, car de 1960 à 1998 la population a plus que doublé
alors qu'en même temps la production alimentaire avait plus que
triplé. Ainsi Il y a suffisamment des ressources disponibles pour faire
face à ce fléau.
LESTER BROWN,67(*) du Word Watch Institute, également une
alarmiste, a déclaré dans un communique de presse qu'il a
publié en 1999 lors de la sortie de son livre titre
« Au-delà de Malthus » que le monde
récolte les conséquences d'une croissance de la population non
contrôlée et que les offres en eau sont insuffisantes pour combler
les demandes de cette croissance effrénée de la population depuis
plus d'un siècle et ceci dans plusieurs pays.
Le Word Watch Institute a, de son coté, alerté
dans sa publication intitulée «Etat de la planète
2000 »68(*)
que la croissance démographique pourrait alterner le progrès
économique plus brutalement qu'aucune tendance attisant tous les autres
problèmes sociaux et environnementaux.
Dans un autre ordre d'idées, il cite l'article
suivant «la croissance économique depuis l'an un million
avant J-C » de MICHAEL KREMER69(*), qui parle d'une relation positive entre population
initiale et la croissance économique à l'instant de ces
prédécesseurs KUZNETS ET BOSERUP. Plus la population est
élevée, plus on a un meilleur potentiel créatif et plus de
personnes pour soutenir le coût du développement et en tire parti.
Ce qui devrait permettre à la société d'entretenir plus de
bouches. En conclusion, la population devrait s'accroitre.
De son coté, Cédric DOLIGER70(*) dans son article
intitulé «démographie et croissance
économique en France après la seconde guerre
mondiale » analyse la relation entre les deux variables à
travers une approche clio métrique. Son étude est
déclinée en trois approches :
Ø L'analyse de la relation entre la croissance
économique et la population ;
Ø L'analyse de relations entre la croissance
économique et les indicateurs démographiques
Ø L'analyse de la relation entre la croissance et les
facteurs influant sur l'évolution démographique.
Les résultats majeurs de son étude ont
confirmés l'existence de relation entre la croissance économique
et la démographie, une relation directe de la croissance
économique aves la croissance de la population et une relation
indirecte de la population avec la croissance économique et ceci par
l'intermédiaire de variables économiques.
Puisque c'est la classe la plus jeune qui dynamise
l'économie Française et, de ce fait, l'attention doit être
portée essentiellement sur les décisions d'avoir des enfants.
Ensuite, selon lui, cette relation entre les sphères économique
et démographique s'exerce via le marché du travail, notamment
à travers le salaire (qui se traduit par un effet revenu et un effet
prix) et le chômage (car l'inactivité génère
également la procréation). Ce qui a pour conséquence une
réorganisation des politiques salariales qui ne sont plus maintenant
centrées sur une augmentation des salaires, mais plutôt
dirigées vers des politiques familiales visant à atténuer
les pertes occasionnées sur le marché du travail par des
naissances. Ainsi, toute politique visant à accroitre l'économie
pourra être soit démographique, selon les objectifs à
atteindre, les contraintes posées et les évolutions
autorisées.
WILLIAM EASTERY71(*) , toutefois s'abstient de conclure sur la
relation entre les deux variables. Selon lui, subventionner le contrôle
des naissances demeure une problématique, car les avantages et
coûts nets des naissances sont très incertains et par ailleurs, il
existe bien de pays qui, en dépit d'une croissance
démesurée de taille de leur population, arrivent à garder
un niveau de vie standard. De ce fait, il conviendrait mieux de laisser chaque
pays décider si une population plus nombreuse crée une pression
intolérable sur ses ressources naturelles ou s'il s'agit d'un terreau
propice au développement de nouvelles idées et une nouvelle
source de recette fiscales.
Pour RACHELLE et RALPH HERVE, RENAUD ET WATA72(*), dans leur mémoire
intitulé « l'impact de la croissance démographique
sur la croissance économique dans les pays en voie de
développement de 1980 à 2008 : une analyse sur les
données de panel » arrivent à conclure que la
croissance économique de la population nuit à la croissance
économique, tel que le concevait Malthus. En soutenant les
hypothèses de SOLOW selon les quels : « plus les taux
de croissance de la population est élevé, plus le pays est
pauvre ; plus le taux d'épargne est élève, plus le
pays est riche » et ils suggèrent que pour réduire
le déséquilibre entre la population et la croissance
économique et relever le niveau du PIB par habita, les PMA doivent
mettre en place une politique axée sur :
v Un contrôle de natalité de manière
incitative ou coercitive qui repose sur l'éducation, la sensibilisation
et l'encadrement des populations
v Un programme économique visant une accumulation
constante et soutenable des richesses en identifiant les avantages comparatifs
du pays pour une meilleure spécialisation sur le marché
international.
Pour A. NAYIHANBA (2015)73(*), les résultats de la modélisation
économique montrent que le dividende démographique observé
jusqu'à présent sur le continent n'a pas eu un effet notable sur
la croissance économique. Cela s'explique par les ratios de
dépendance toujours élevés sur le continent notamment dans
sa partie subsaharienne.
Pour ce faire l'accroissement de la population en âge de
travailler devrait s'accompagner de politiques adéquates notamment en
matière de santé ; d'éducation et emploi afin de
rendre cette population économiquement productive. Dans le cas
contraire, l'augmentation de la population en âge de travailler pourrait
constituer un facteur de déstabilisation pour les pays. Au chapitre des
insuffisances de cette étude on peut noter qu'elle s'est
particulièrement intéressée à la baisse de ratio de
dépendance résultant de l'augmentation de la part des personnes
en âge de travailler sur la croissance économique.
DIDIER BLANCHET74(*), constante que l'analyse était restée
sur une hypothèse d'économie fermée. Une approche en
économie ouverte tendrait à relativiser encore davantage les
conséquences des changements démographiques : elle conduit
à traiter rendement du capital et salaires comme exogènes, ce qui
réduit à peu de choses les variables sur lesquels la
démographie peut avoir un impact. Mais on ignore par-là
même le fait que les autres pays, au moins les pays
développés, connaissent peu les mêmes évolutions
démographiques. L'approche en économie fermée est donc une
façon de prendre en compte ce parallélisme des évolutions
démographiques, au moins pour ces pays développés.
Selon ERIC ROUGIER75(*), la sédimentation de résultats au moins
convergents ou contradictoires dans ce domaine de recherche qui a pu conduire
à ce que l'hypothèse malthusienne d'une relation négative
dans le long terme entre la croissance démographique rapide et
l'évolution des niveaux de vie ait pu être sérieusement mis
en doute. L'articulation de ces résultats stratégiques peut se
résumer de façon assez concise. De nombreux économistes en
reconnaissant et prenant en compte les rétroactions positives de long
terme qui contrebalancent les effets négatifs de court terme de la
croissance démographique, ont insistent sur le rôle des
institutions (marchés, Etats, réglementation).
CANALIS EMILIE ET EBERT CORINNE76(*) , remarquent que les pays
présentant une corrélation positive entre les
phénomènes de croissance et population sont des pays
développés, industrialisés, et qui ont achevé leur
transition démographique. Ces pays à économie de
marché ont connu une période de forte fécondité, de
l'après-guerre jusqu'au milieu des années soixante. Mais arrivent
à conclure que le lien entre croissance démographique et
croissance économique est loin d'être direct ; de nombreuses
autres variables doivent être pris en compte dans le débat.
Le facteur travail constitue un des piliers de l'analyse. En
effet il nous semble nécessaire de prendre en considération la
qualité de ce facteur pour comprendre la diversité du
problème selon les pays.
Chapitre
troisième :
Fécondité et
croissance économique en RD Congo : analyse
économétrique
Ce chapitre confronte la théorie
développée au deuxième chapitre et les données
empiriques de la RD Congo pour vérifier nos hypothèses de
départ. Pour mieux appréhender les effets de long terme et ceux
de courte période, un des objectifs majeurs poursuivi dans ce travail,
nous avons fait recours à la cointégration et, donc, au
modèle à correction d'erreur. Tout d'abord, le modèle de
base est spécifié, les variables y contenues décrites et
la source des données précisées. En deuxième lieu,
l'ordre d'intégration des variables, et avec lui le test de
cointégration, est déterminé après que le
modèle d'analyse soit présenté. Il va sans dire que
l'examen de la stationnarité des variables est effectué à
ce niveau. Par la suite, les différentes variables sont décrites
et suivies dans le temps. Les différentes estimations et les tests qui
les sous-tendent sont effectués, avant que les divers résultats
trouvés ne fassent l'objet d'une interprétation et d'une
discussion.
III.1. Présentation du
modèle, mesure et description des variables
En analysant l'influence du taux de fécondité
sur la croissance économique, nous adoptons un point de vue purement
relativiste. Selon ce point de vue la trappe malthusienne se
vérifie à court terme ; il s'y observe une relation
négative entre les variables démographiques et les variables
économiques, la croissance tout singulièrement. A long terme, par
contre, la relation positive se substitue à l'influence négative.
Par ailleurs, en dehors du taux de fécondité, notre modèle
de base comprend d'autres variables traditionnelles, issues de la
théorie de la croissance endogène, qui sont censées
expliquer les mouvements de la production. C'est le cas du capital humain,
capital physique et capital technologique.
Le modèle de long terme s'écrit comme suit:

Les variables explicatives sont donc les suivantes :
a) Le taux d'investissement (TI)
Mesuré par le rapport entre le volume des
investissements (privés et publics) et le produit intérieur brut,
la théorie économique suggère que l'accroissement de
l'effort de l'investissement se répercute positivement sur la croissance
économique, du fait qu'il est à la fois une composante de la
demande et accroît l'offre. Par effet de multiplication et effet de
capacité, l'investissement accroît le PIB. L'on s'attend de ce
fait à un coefficient positif.
b) La population active (POPA)
La production étant fonction de la quantité des
facteurs (capital et travail) utilisés, nous nous attendons à ce
que les variations de la croissance se fassent dans le même sens que
celles de la population active, aussi bien à court terme qu'à
long terme. Cette population est la somme de la population employée et
celle n'ayant pas un emploi, mais qui est à la recherche d'un emploi.
c) Le taux de fécondité (TF)
La revue de la littérature fournie ci-haut est pleine
de controverses pour ce qui est de l'influence des variables
démographiques sur la croissance économique. Le signe attendu,
comme dit ci-haut en nous appuyant sur le point de vue des
révisionnistes, est positif à long terme, mais négatif
dans la courte période.
Elément constitutif du capital technologique, les
dépenses engagées en recherche et développement ou leur
accroissement relatif as un effet positif, à l'instar de Paul Romer, sur
la croissance économique. Cet effet est immédiatement moins
significatif, mais plus substantiel dans la longue période.
d) Le taux d'alphabétisation des adultes
(TAA)
Indicateur du capital humain, le taux d'alphabétisation
des adultes a une influence positive sur la croissance économique quelle
que soit la période. Cependant, nous nous attendons à un
coefficient plus important dans la longue période que dans
l'immédiat.
Il s'agit, par ailleurs, des données chronologiques
à fréquence trimestrielle et ( ) sont les paramètres de la régression à estimer et
est le terme d'erreur captant l'influence sur le taux d'inflation de
toutes les variables non retenues dans le modèle spécifié.
Les signes attendus de nombreux paramètres sont décrits dans le
tableau ci-dessous :
A l'exception des taux d'alphabétisation des adultes,
du taux de fécondité et du niveau de la population active qui
sont tirés des rapports de la Banque mondiale, toutes les
données sont exprimées en millions de CDF et sont extraites des
rapports annuels de la Banque centrale du Congo. Ci-dessous la description et
l'évolution de ces différentes variables pendant la
période sous-étude.
Graphique N°1 : Evolution du PIB de la RD
Congo de 1990 à 2017

Cette figure indique que le PIB de la RD Congo est croissance
dans la décennie 1990. Plusieurs situations peuvent expliquer une telle
tendance. Cette période est caractérisée par des pillages,
des guerres (plus précisément la guerre de libération de
1997) qui détériorent considérablement le tissu
économique du pays, en constituant un obstacle pour les investisseurs
tant nationaux qu'étrangers. A partir de 2000, le pays renoue avec la
croissance économique avec un nouveau gouvernement issu des accords de
Sun City. L'expansion de l'activité économique est
caractéristique de cette période ; expansion qui n'occulte
pas tout de même des récessions dues aux chocs exogènes.
L'on peut voir une baisse du PIB en 2009 et 2015, à la suite
respectivement de la crise immobilière qui a commencé aux USA
pour se répandre, par la suite, sur le reste du monde ; et la chute
des cours de produits de base baissant considérablement les recettes
d'exportations du pays au point qu'une loi de finances rectificative est
votée en 2015.
Graphique N°2 : Evolution du taux de
fécondité de 1990 à 2017

Cette figure traduit un mouvement de baisse de la
fécondité des femmes congolaises au fur et à mesure que
les années passent. L'on est de ce fait passé de près de 7
enfants par femme à l'âge de procréation à environ 6
enfants. Le développement des méthodes de contraception avec la
médecine moderne couplée à la généralisation
des plannings de naissances peuvent expliquer une telle tendance.
Graphique N°3 : Evolution du taux
d'investissement

Cette figure indique combien le taux d'investissement,
investissements nationaux rapportés au PIB, fluctue au gré de la
conjoncture. Ce taux tout en restant inférieur à 30% du PIB, est
croissant à partir de 2000. La politique volontariste visant à
réhabiliter les infrastructures diverses détruites par les
troubles de la décennie 1990 et une politique monétaire
accommodante basée sur des bas taux expliquent en partie cette allure
ascendante. Cette évolution n'occulte tout de même pas les
périodes de retournement de la tendance lié à des chocs
aussi bien exogènes qu'endogènes.
Graphique N°4 : Evolution des dépenses en
recherche et développement

La lecture de cette figure indique que les dépenses en
recherche et développement sont relativement faibles jusqu'en 2002. Un
regain d'intérêt s'observe à partir de 2003 pour atteindre
un niveau plus élevé en 2006 et chuter par la suite. Une
précision mérite d'être faite. Ces dépenses sont
celles engagées par le Ministère de tutelle, sans que la
distinction entre les dépenses affectées à la promotion de
recherche et développement soient séparées de celles
liées uniquement au fonctionnement dudit ministère. Une telle
scission serait à même d'améliorer la qualité des
analyses.
Graphique N°5 : Evolution de la population active

A l'instar de bien d'indicateurs économiques et sociaux
qui sont au rouge durant la décennie 1990, le pourcentage de la
population active dans la population totale est en baisse pendant cette
période, au point d'être en-dessous de 10%. Par la suite, la
fraction des individus à même de travailler est en hausse
environnant parfois 60% en 2015.
Graphique N°6 : Evolution du taux
d'alphabétisation des adultes

La recherche de l'amélioration du capital physique et
technologique n'implique pas la réduction des efforts dans
l'amélioration du capital humain. Ce graphique indique que le taux
d'alphabétisation des adultes est en constante progression. Partant de
20% dans les années 1990, ce taux est actuellement au-dessus de 70%.
Après avoir décrit très brièvement
les variables d'intérêt, analysons de manière statistique
leur stationnarité et, partant, leur degré
d'intégration.
III.2. Analyse de la
stationnarité des variables et de la cointégration
La cointégration est une propriété
statistique des séries temporelles introduite dans l'analyse
économique, notamment par Engle et Newbold (1974). En des termes
simples, la cointégration permet de détecter la relation de long
terme entre deux ou plusieurs séries temporelles. Sa formalisation
rigoureuse est due à Granger (1981), Engle et Granger (1987) et Johansen
(1991, 1995). Techniquement, la notion de cointégration implique
implicitement celle d'intégration.
Pour R. Bourbonnais77(*) (2015), en régressant une série non
stationnaire (de type DS) sur une autre série du même type, on
peut obtenir des coefficients significatifs mais avec une statistique DW proche
de 0. Ce qui illustre le risque de régresser entre elles deux
séries affectées d'une tendance stochastique. Il faut donc, au
préalable, stationnariser des séries non stationnaires ;
dans le cas contraire, il existe un risque de « régression
fallacieuse » (« spuriousregression »).
Par ailleurs, poursuit-il, l'analyse de la
cointégration permet d'identifier clairement la relation
véritable entre deux variables en recherchant l'existence d'un vecteur
de cointégration et en éliminant son effet, le cas
échéant.
Pour Valéry Mignon78(*) (2008), si sont deux séries , alors en général la combinaison linéaire
zt :
est aussi I(d).
Cependant, il est possible que ne soit pas mais où b est un entier positif . En d'autres termes, est intégré d'un ordre inférieur à l'ordre
d'intégration des deux variables considérées. Dans ce cas,
sont dites cointégrées, ce que l'on
note :

â est le paramètre de cointégration et le
vecteur est le vecteur de cointégration. Le cas le plus
étudié correspond à : . Ainsi, deux séries non stationnaires sont cointégrées s'il existe une combinaison
linéaire stationnaire de ces deux séries.
L'idée sous-jacente est la suivante : A court
terme, et peuvent avoir une évolution divergente (elles sont toutes les
deux non stationnaires), mais elles vont évoluer ensemble à long
terme. Il existe donc une relation stable à long terme entre et . Cette relation est appelée relation de
cointégration ou encore relation de long
terme. A long terme, les mouvements similaires de et ont tendance à se compenser de sorte à obtenir une
série stationnaire. mesure l'ampleur du déséquilibre entre et et est appelée erreur d'équilibre.
Le tableau ci-dessous les résultats issus du test ADF
de stationnarité de diverses variables :
Tableau N°1 : Test de racine unitaire et de
cointégration des variables
Variables
|
Stat ADF
|
1%
|
5%
|
10%
|
PIB
|
-0.498
|
-3.711
|
-2.981
|
-2.629
|
D(PIB)
|
-0.372
|
-2.656
|
-1.954
|
-1.609
|
POPA
|
-0.652
|
-3.699
|
-2.976
|
-2.627
|
D(POPA)
|
-3.502
|
-3.711
|
-2.981
|
-2.629
|
TAA
|
-
|
|
|
|
D(TAA)
|
|
|
|
|
TF
|
-0.239
|
-3.724
|
-2.986
|
-2.632
|
D(TF)
|
-0.239
|
-3.724
|
-2.986
|
-2.632
|
TI
|
-1.427
|
-3.699
|
-2.976
|
-2627
|
D(TI)
|
-7.244
|
-3.711
|
-2.981
|
-2.629
|
RD
|
-4.538
|
-3.699
|
-2.796
|
-2.627
|
Source : Nos calculs sur Eviews 9.0
Ce tableau indique que la seule variable stationnaire à
niveau est la RD. Certaines variables (PIB, POPA, TAA, TF et TI) sont
stationnaires en différence première, du fait que la valeur
calculée de la statistique ADF, en termes absolus, est supérieure
à la valeur théorique. Mutatis mutandis, la probabilité
associée à la statistique calculée est inférieure
au seuil de 5%.
En appliquant l'algorithme en deux étapes d'Engle et
Granger, nous remarquons que les séries PIB, POPA, TAA, TF et TI sont
cointégrées d'ordre 1, du fait qu'elles ont
nécessité la différenciation d'ordre 1 pour devenir
stationnaires. La condition nécessaire de cointégration
étant vérifiée, les variables étant
intégrées de même ordre, nous pouvons estimer la relation
de long terme par les MCO. Les résultats des estimations sont
consignés au niveau des annexes (annexe 2). Avant de tester la
stationnarité des résidus issus de la relation de long terme,
condition suffisante de l'application de l'algorithme, vérifions les
hypothèses fondant la méthode des MCO (normalité des
résidus, autocorrélation des erreurs, constance des variances
quelle que soit la période d'observation).
Le tableau ci-dessous reprend les principaux résultats
de tests sur les résidus :
Tableau N°2 : Test sur les résidus de la
relation de cointégration
Statistiques
|
Valeurs
|
Jarque-Bera
|
3,07
|
Probabilité Jarque-Bera
|
0,215
|
Probabilité Breusch-Godfrey
|
0,0000
|
Probabilité Breusch-Godfrey-Pagan
|
0,0000
|
Probabilité RAMSEY
|
0,249
|
Source : Nos calculs sur Eviews 9.0
La lecture de ce tableau indique que les résidus
suivent la loi normale, la probabilité de Jarque-Bera étant
supérieure à 5%. Par ailleurs la statistique LM, produit du
nombre d'observations par le coefficient de détermination, reste
largement inférieure à la valeur calculée de Fisher pour
le test de Breusch-Godfrey. Autrement dit, la probabilité critique est
inférieure au seuil de signification de 5%. Nous rejetons
l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrélation des erreurs. En
plus, les probabilités associées aux tests de
Breusch-Godfrey-Pagan et Ramsey Reset sont respectivement en-dessous et
au-dessus de 0,05. Dans ce dernier cas, les résidus sont
hétéroscédastiques et le modèle, quant à
lui, est correctement spécifié.
Pour Régis Bourbonnais79(*) (2015), lorsque l'hypothèse
d'homoscédasticité et/ou l'hypothèse d'indépendance
des erreurs ne sont plus vérifiées, la matrice des
variances-covariances de l'erreur n'a plus la forme particulière et
l'estimateur des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) n'est plus à
variance minimale. Dans le cas de la violation de l'une de ces
hypothèses, il convient alors d'utiliser un estimateur
présenté par Aitken appelé estimateur des MCG (Moindres
carrés généralisés). Cet estimateur est efficace
quelle que soit la forme de la matrice des variances-covariances de l'erreur.
Cette méthode n'est cependant pas utilisable que dans le cas où
la variance du terme de l'erreur est connue. Dans la pratique, nous ne
connaissons cette matrice, sauf dans les cas exceptionnels. Il convient
d'utiliser des procédures d'estimation opérationnelles.
Valéry MIGNON80(*),
abondant dans le même sens, affirme que la présence
d'hétéroscédasticité a pour conséquence que
les estimateurs des MCO restent sans biais, mais ne sont plus de variance
minimale. Ceci poste problème, continue-t-elle, notamment parce que cela
affecte la précision des tests... A cette fin, on peut utiliser les
corrections suggérées par White (1980) et Newey et West (1987).
Ces deux techniques ne modifient pas la valeur estimée par les Moindres
Carrés Ordinaires des coefficients du modèle de
régression, mais modifient uniquement les écarts-types
estimés de ces coefficients (et donc leurs t de student), il est
également possible d'utiliser les résultats de certains tests,
tels que celui de Glesjer afin de corriger
l'hétéroscédasticité.
Le tableau ci-dessous reprend l'output de la relation de long
terme, après avoir corrigé l'autocorrélation des erreurs
et centré les variables.
Tableau N°3 : Estimation de la relation de
cointégration
Variables et statistiques
|
Valeurs et probabilités critiques
|
Variables et statistiques
|
Valeurs et probabilités critiques
|
C
|
30,422
(20,859)
|
RD
|
0,000345
(1,575)
|
Log(TF)
|
-7,308
(-10,219)
|
R²
|
0,827
|
Log(TAA)
|
-0,591
(-3,918)
|
R² ajusté
|
0,819
|
Log(TI)
|
0,213
(3,230)
|
F-statistic
|
101,947
|
Log(POPA)
|
0,232
(2,803)
|
Prob(F-Statistic)
|
0,0000
|
DW
|
0,305
|
|
|
Source : Nos estimations sur Eviews 9.0 ( )= la valeur
empirique de Student au seuil de signification de 5%
La stationnarité des résidus de ces estimations,
dont l'interprétation est faite dans la dernière section, du
chapitre, doit être testée pour que l'algorithme d'Engle et
Granger soit opérant. Ils doivent en effet être stationnaires
à niveau. Ci-dessous le test de racine unitaire appliqué aux
résidus (voir annexe).
Tableau N°4 : Test de racine unitaire sur les
résidus de la relation de long terme
Statistique ADF
|
1%
|
5%
|
10%
|
-2,706
|
-2,585
|
-1,943
|
-1,614
|
Source : Nos calculs sur Eviews 9.0
Il ressort de ce tableau que les résidus sont
stationnaires à niveau quel que soit le seuil de signification
retenu.
Les deux conditions essentielles de la cointégration
dans l'approche d'Engle et Granger sont satisfaites ; nous disons que les
variables citées ci-haut sont cointégrées. Par ailleurs,
Lorsque les séries sont non stationnaires et cointégrées,
il convient d'estimer leurs relations au travers d'un modèle à
correction d'erreur.
Pour Valéry, une des propriétés
fondamentales des séries cointégrées est qu'elles peuvent
être modélisées sous la forme d'un modèle
à correction d'erreur. Ce résultat a été
démontré dans le cadre du théorème de
représentation de Granger (1981), valable pour des
séries . De tels modèles permettent de modéliser les ajustements
qui conduisent à une situation d'équilibre de long terme. Il
s'agit ainsi des modèles dynamiques qui intègrent à la
fois les évolutions de court terme et de long terme des
variables81(*).
Soient et deux variables . Si l'on suppose que est la variable endogène et est la variable explicative, le modèle à correction
d'erreur s'écrit comme suit :

Où ?t est un bruit blanc. est le résidu de l'estimation de la relation de
cointégration entre et . est un polynôme fini en L. en pratique, on a fréquemment
et le modèle à correction d'erreur s'écrit plus
simplement :

Le coefficient ã associée à représente la force de rappel vers la cible de
long terme, donnée par la relation de cointégration. Le
coefficient ã doit être significativement différent de
zéro et négatif pour que le mécanisme à correction
d'erreur existe. Si tel n'est pas le cas, il n'existe pas de
phénomène de retour à l'équilibre. Le modèle
à correction d'erreur permet d'intégrer les fluctuations de court
terme autour de l'équilibre de long terme. Il décrit, termine
Valéry, un processus d'ajustement et combine deux types de
variables :
- Des variables en différence première
(stationnaires) qui représentent les fluctuations de court terme,
- Des variables en niveau, ici une variable , combinaison linéaire stationnaire de variables non
stationnaires, qui assurent la prise en compte du long terme.
L'output des estimations de court terme est reporté
dans le tableau ci-contre :
Tableau N°5 : Estimation de la relation dynamique
Variables et statistiques
|
Valeurs et probabilités critiques
|
Variables et statistiques
|
Valeurs et probabilités critiques
|
RESIDU(-1)
|
-0,046
(-3,312)
|
R²
|
0,170
|
C
|
0,105
(-1,034)
|
R² ajusté
|
0,138
|
DLog(TF)
|
-2,406
(-3,521)
|
DW
|
1,988
|
DLog(TAA)
|
-0,05
(-1,006)
|
Nombre d'observations
|
112
|
DLog(TI)
|
0,037
(3,476)
|
|
|
DLog(POPA)
|
0,017
(0,738)
|
|
|
Source : Nos calculs sur Eviews 9.0
La valeur des résidus décalés d'une
période étant significativement négative, nous validons le
théorème de représentation de Granger. Il existe un
mécanisme de correction des décalages entre les coefficients de
court terme et leur cible de long terme.
III.3. Discussion et
interprétation des résultats
Les estimations qui viennent d'être faites
révèlent que le taux de fécondité et le taux
d'investissement entretiennent des liens significatifs avec la croissance
économique du pays aussi bien à court terme qu'à long
terme. Les indicateurs du capital humain, le niveau de la population active et
le taux d'alphabétisation des adultes, quant à eux, n'expliquent
la croissance économique que dans la longue période ;
pendant que les dépenses en recherche et développement
n'influence presque pas la variation de la production globale.
Ainsi donc, le taux de fécondité influence
négativement la croissance économique de la RD Congo. Cette
influence est forte à long terme qu'à court terme. Les
élasticités, en valeur absolue, étant de 7,3 et 2,4 dans
l'ordre respectif. Ce qui signifie que l'accroissement du taux de
fécondité d'un point de pourcentage réduit le taux de
croissance de 2,4 points (à court terme) et 7,3 points (à long
terme). Ces résultats radicalisent la trappe malthusienne et
réconfortent le point de vue des économistes orthodoxes, pour qui
la croissance de la population a des effets néfastes sur les variables
économiques quelle que soit la période.
Ces résultats ne nous suggèrent toutefois pas de
réduire encore davantage le nombre d'enfants par femme pendant toute sa
période génésique. Ils indiquent, par contre, la
propension qui existe et qui pourra s'observer dans le cas où rien ne
change tant dans le comportement du gouverneur que dans celui des habitants. Il
va sans dire que les investissements sociaux massifs pourront transformer les
effets actuellement vicieux à des impacts beaucoup plus vertueux. La
population augmentant sous l'effet de l'accroissement de la population peut
élever le niveau du capital humain, à condition que
l'éducation et la santé soient adéquatement
assurées.
Le taux d'investissement agit plus à long terme
qu'à court terme. L'élasticité de la croissance au taux
d'investissement est de 0,21 contre 0,04. Cela reste conforme avec la
théorie qui suggère l'importance des effets d'entraînement
ou de multiplication des investissements tant à court terme qu'à
long terme. Ils sont à l'instar de Harrod et Domar une composante de la
demande globale et un élément qui accroît la
capacité productive de l'économique. Sous ce double effet, ils
élèvent le taux de croissance de l'économie.
Une élasticité proche de celle relative aux
investissements à long terme est observable pour ce qui concerne la
population active. Si cette dernière s'accroît de 5%, la
croissance économique bondit de près de 1,1 point. Le niveau
relativement faible des dépenses en recherche et développement,
sans douter de leur affectation, peut expliquer cette absence de liens
statistiquement significatifs avec la croissance économique pendant la
période sous-examen.
Le résultat surprenant reste celui qui attribue un
coefficient statistiquement négatif au taux d'alphabétisation des
adultes et l'indicateur de croissance économique dans le long terme.
Ceci ne trouve pas d'explications dans l'état actuel des connaissances
et constitue une base sur laquelle pourront se fonder les recherches
ultérieures.
Conclusion et propositions
de politiques économiques
Le débat sur l'impact de la croissance
démographique sur la croissance économique est loin d'être
clos.Il oppose d'un côté ceux qui la qualifient d'un frein
à la croissance économique et d'un autre côté ceux
qui lui attribuent un rôle de stimulant à la croissance
économique. Les divergences exposées ci-dessus rendent compte de
la difficulté de se prononcer de manière définitive sur la
question. Nous avons de ce fait choisi d'aborder une étude sur
« l'impact de taux de fécondité sur la croissance
économique en République Démocratique du Congo de 1990
à 2017 ».
Pour bien cerner cette problématique, nous avons
orienté cette étude autour de la question fondamentale
suivante : Le taux de fécondité influe-t-il sur la
croissance économique en RD Congo ?
Face à cette question, nous avons formulé
l'hypothèse suivante :Le taux de fécondité influerait
négativement sur la croissance économique à court terme,
pendant que dans le long terme laisserait apparaitre une liaison positive entre
les deux grandeurs.
La vérification de cette hypothèse a
nécessité le recours à la méthode
hypothético-déductive, comparative et analytique appuyées
par la technique documentaire et économétrique. La combinaison de
ces méthodes et techniques nous a permis d'obtenir les résultats
probants de notre analyse.
Par ailleurs, l'objectif global poursuivi dans cette
étude était d'analyse la nature de relation entre la
démographie représentée par le taux de
fécondité, et l'économie dont la croissance du PIB
réel se veut la représentation ; et ce, sur le double
horizon temporel (court et long terme) durant la période sous examen.
Pour ce faire, les objectifs spécifiques ont été les
suivants : comprendre la littérature théorique et empirique
sur les liens entre la croissance démographique et la croissance
économique, suivre dans les temps l'évolution de la
fécondité en République Démocratique du Congo,
s'imprégner d'autre élément inhibiteurs ou instigateurs de
la croissance en RDC et suggérer des politiques économiques aux
décideurs pour des résultats beaucoup plus favorables.
Pour être plus précis, nous avons
délimité notre travail dans le temps et dans l'espace. Dans le
temps, il concerné la période de 1990 à 2017. Du point de
vue spatial, il s'intéresse singulièrement à la RD Congo.
Hormis l'introduction et la conclusion, ce modeste travail a
été structuré en trois chapitres dont :
v Le premier a abordé l'approche théorique sur
la fécondité et croissance économique ;
v Le deuxième a concerné la
fécondité et la croissance économique : analyse des
liens théoriques et évidences empiriques ;
v Le dernier a examiné l'impact de taux de
fécondité sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo à l'aide des outils
économétriques.
Ainsi, à l'issue de la présentation, analyse de
données et de l'interprétation des résultats nous avons
abouti aux résultats ci-après :
Le taux de fécondité et le
tauxd'investissemententretiennent des liens significatifs avec la
croissanceéconomique du pays aussibien à court termequ'à
long terme. Les indicateurs du capital humain, le niveau de la population
active et le tauxd'alphabétisation des adultes, quant à eux,
n'expliquent la croissanceéconomique que dans la longue
période ; pendant que les dépenses en recherche et
développementn'influencentpresque pas la variation de la production
globale.
Ainsidonc, le taux de fécondité influence
négativement la croissanceéconomique de la RD Congo.Cette
influence est forte à long termequ'à court terme. Les
élasticités, en valeurabsolue, étant de 7,3 et 2,4
dansl'ordre respectif. Ce qui signifiequel'accroissement du taux de
fécondité d'un point de pourcentageréduit le taux de
croissance de 2,4 points (à court terme) et 7,3 points (à long
terme). Cesrésultatsradicalisent la trappemalthusienneet
réconfortent le point de vue des économistesorthodoxes, pour qui
la croissance de la population a des effetsnéfastessur les variables
économiques quelle que soit la période.
Le tauxd'investissement influence plus à long
termequ'à court terme. L'élasticité de la croissance au
taux d'investissements de 0,21contre 0,04. Celaresteconforme avec la
théorie qui suggèrel'importance des effetsd'entraînementou
de multiplication des investissementstant à court termequ'à long
terme.Ilssont à l'instar de Harrod et Domarunecomposante de la
demandeglobale et un élément qui accroît la capacité
productive de l'économique. Sous ce double effet,
ilsélèvent le taux de croissance de l'économie.
Uneélasticitéproche de celle relative aux
investissements à long termeest observable pour ce qui concerne la
population active. Si cettedernières'accroît de 5%, la
croissanceéconomiquebondit de près de 1,1 point. Le niveau
relativementfaible des dépenses en rechercheetdéveloppement, sans
douter de leur affectation, peutexpliquercette absence de liens
statistiquementsignificatifs avec la croissanceéconomique pendant la
période sous-examen.
Le résultatsurprenantrestecelui qui attribueun
coefficient statistiquementnégatif au tauxd'alphabétisation des
adultes et l'indicateur de croissanceéconomiquedans le long terme. Ceci
ne trouve pas d'explicationsdansl'étatactuel des
connaissancesetconstitueune base surlaquellepourront se fonder les
recherchesultérieures.
Cesrésultats ne nous suggèrenttoutefois pas de
réduire encore davantage le nombred'enfants par femme pendant
toutespériodes génésiques. Ilsindiquent, par contre, la
propension qui existe et qui pourras'observerdans le casoùrien ne change
tantdans le comportement du gouvernementquedanscelui des habitants. Ilva sans
dire que les investissementssociaux massifs pourront transformer les
effetsactuellementvicieux à des impacts beaucoup plus vertueux. La
population augmentant sous l'effet de l'accroissement de la population
peutélever le niveau du capital humain, à condition
quel'éducationet la santé adéquatementassurées.
L'Etat congolais devrait, en outre, investir dans la recherche
et développement en y consacrant une part raisonnable de son budget
annuel et ces investissements se doivent de concerner plusieurs domaines de la
vie socioéconomique.
Le présent travail est fort limité,
particulièrement dans l'explication de certains résultats
trouvés. L'on pourrait aussi se demander le niveau optimal du taux de
fécondité, c'est-à-dire celui compatible avec la
croissance économique. Cette préoccupation n'a pas trouvé
d'éléments de réponse dans cette étude. Outre cela,
il comporte nombreuses autres imperfections tant dans sa forme que dans son
fond. Nous ouvrons une piste de recherche pour les recherches futures et sommes
prêt à recevoir les remarques et suggestions susceptibles
d'améliorer nos productions scientifiques à venir.
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V. Autres documents officiels
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VI. Webographie
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http://www.chefd'entréprise.org
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Consulté le 19 février 2019
3. http://www.admin@liberaux.org consulté le 03 mars
2019
4.
http://www.marximcours.com
Consulté le 03 mars 2019
Table des matières
O. Introduction
1
O .1 : Problématique
2
O.2 : Hypothèse de recherche
5
0.3 Méthodologie de la recherche
5
0.3.1 Méthodes de recherche
5
0.3.2 Techniques de recherche
6
0.4 Objectifs du travail
6
0.5 Choix et intérêt du sujet
7
0.6 Délimitation spatio-temporelle
8
0.7 Structure du travail
8
Chapitre premier : Approche théorique
sur la fécondité et la croissance économique
9
Section I. Notions sur la
fécondité
9
1.1 Définition
9
1.2 Mesure de la fécondité
10
1.3 Analyse de la fécondité
11
1.4 Les déterminants du nombre d'enfant dans
les pays en développement et les facteurs de fécondité
14
Section II : Approche théorique sur la
croissance économique
15
2.1 Définition
15
2.2 Mesure et critiques de l'indicateur de
croissance économique
17
2.3 Classification
19
2.4. Déterminants de la croissance
économique
20
Chapitre deuxième :
Fécondité et croissance économique analyse des
liens théoriques
25
Et évidences empiriques
25
Section I Revue de la littérature
théorique
25
I.1 Les populationnistes
25
I.2 Le courant orthodoxe ou courant malthusien
26
I.3 Le courant hétérodoxe ou
relativiste (le révisionnisme)
29
Section II Evidences empiriques
32
Chapitre troisième :
39
Fécondité et croissance
économique en RD Congo : analyse économétrique
39
III.1. Présentation du modèle, mesure
et description des variables
39
III.2. Analyse de la stationnarité des
variables et de la cointégration
45
III.3. Discussion et interprétation des
résultats
52
Conclusion et propositions de politiques
économiques
54
Annexes
1. Données brutes
|
PIB
|
POPA
|
RD
|
TAA
|
TF
|
TI
|
1990Q1
|
8186454.9
|
25.80000
|
0.000
|
20.10
|
6.98
|
11.00
|
1990Q2
|
8186454.9
|
25.80000
|
0.000
|
20.10
|
6.98
|
11.00
|
1990Q3
|
8186454.9
|
25.80000
|
0.000
|
20.10
|
6.98
|
11.00
|
1990Q4
|
8186454.9
|
25.80000
|
0.000
|
20.10
|
6.98
|
11.00
|
1991Q1
|
7497155.4
|
20.60000
|
0.000
|
20.20
|
6.76
|
4.50
|
1991Q2
|
7497155.4
|
20.60000
|
0.000
|
20.20
|
6.76
|
4.50
|
1991Q3
|
7497155.4
|
20.60000
|
0.000
|
20.20
|
6.76
|
4.50
|
1991Q4
|
7497155.4
|
20.60000
|
0.000
|
20.20
|
6.76
|
4.50
|
1992Q1
|
6709954.0
|
19.70000
|
0.000
|
22.70
|
6.77
|
7.00
|
1992Q2
|
6709954.0
|
19.70000
|
0.000
|
22.70
|
6.77
|
7.00
|
1992Q3
|
6709954.0
|
19.70000
|
0.000
|
22.70
|
6.77
|
7.00
|
1992Q4
|
6709954.0
|
19.70000
|
0.000
|
22.70
|
6.77
|
7.00
|
1993Q1
|
5803258.9
|
13.50000
|
0.000
|
20.80
|
6.77
|
2.20
|
1993Q2
|
5803258.9
|
13.50000
|
0.000
|
20.80
|
6.77
|
2.20
|
1993Q3
|
5803258.9
|
13.50000
|
0.000
|
20.80
|
6.77
|
2.20
|
1993Q4
|
5803258.9
|
13.50000
|
0.000
|
20.80
|
6.77
|
2.20
|
1994Q1
|
5578636.5
|
10.70000
|
0.000
|
21.90
|
6.78
|
7.50
|
1994Q2
|
5578636.5
|
10.70000
|
0.000
|
21.90
|
6.78
|
7.50
|
1994Q3
|
5578636.5
|
10.70000
|
0.000
|
21.90
|
6.78
|
7.50
|
1994Q4
|
5578636.5
|
10.70000
|
0.000
|
21.90
|
6.78
|
7.50
|
1995Q1
|
5618637.8
|
9.400000
|
0.000
|
23.70
|
6.78
|
9.60
|
1995Q2
|
5618637.8
|
9.400000
|
0.000
|
23.70
|
6.78
|
9.60
|
1995Q3
|
5618637.8
|
9.400000
|
0.000
|
23.70
|
6.78
|
9.60
|
1995Q4
|
5618637.8
|
9.400000
|
0.000
|
23.70
|
6.78
|
9.60
|
1996Q1
|
5556071.7
|
8.800000
|
0.023
|
25.80
|
6.78
|
7.50
|
1996Q2
|
5556071.7
|
8.800000
|
0.023
|
25.80
|
6.78
|
7.50
|
1996Q3
|
5556071.7
|
8.800000
|
0.023
|
25.80
|
6.78
|
7.50
|
1996Q4
|
5556071.7
|
8.800000
|
0.023
|
25.80
|
6.78
|
7.50
|
1997Q1
|
5255549.5
|
7.600000
|
0.132
|
25.80
|
6.77
|
15.50
|
1997Q2
|
5255549.5
|
7.600000
|
0.132
|
25.80
|
6.77
|
15.50
|
1997Q3
|
5255549.5
|
7.600000
|
0.132
|
25.80
|
6.77
|
15.50
|
1997Q4
|
5255549.5
|
7.600000
|
0.132
|
25.80
|
6.77
|
15.50
|
1998Q1
|
5164264.5
|
8.500000
|
0.000
|
25.90
|
6.77
|
17.64
|
1998Q2
|
5164264.5
|
8.500000
|
0.000
|
25.90
|
6.77
|
17.64
|
1998Q3
|
5164264.5
|
8.500000
|
0.000
|
25.90
|
6.77
|
17.64
|
1998Q4
|
5164264.5
|
8.500000
|
0.000
|
25.90
|
6.77
|
17.64
|
1999Q1
|
4943744.8
|
9.600000
|
0.000
|
25.80
|
6.76
|
3.09
|
1999Q2
|
4943744.8
|
9.600000
|
0.000
|
25.80
|
6.76
|
3.09
|
1999Q3
|
4943744.8
|
9.600000
|
0.000
|
25.80
|
6.76
|
3.09
|
1999Q4
|
4943744.8
|
9.600000
|
0.000
|
25.80
|
6.76
|
3.09
|
2000Q1
|
4602626.4
|
26.00000
|
0.301
|
25.85
|
6.75
|
3.47
|
2000Q2
|
4602626.4
|
26.00000
|
0.301
|
25.85
|
6.75
|
3.47
|
2000Q3
|
4602626.4
|
26.00000
|
0.301
|
25.85
|
6.75
|
3.47
|
2000Q4
|
4602626.4
|
26.00000
|
0.301
|
25.85
|
6.75
|
3.47
|
2001Q1
|
4505970.9
|
36.80000
|
0.000
|
35.90
|
6.74
|
5.42
|
2001Q2
|
4505970.9
|
36.80000
|
0.000
|
35.90
|
6.74
|
5.42
|
2001Q3
|
4505970.9
|
36.80000
|
0.000
|
35.90
|
6.74
|
5.42
|
2001Q4
|
4505970.9
|
36.80000
|
0.000
|
35.90
|
6.74
|
5.42
|
2002Q1
|
4662260.0
|
50.90000
|
1.268
|
61.10
|
6.73
|
8.95
|
2002Q2
|
4662260.0
|
50.90000
|
1.268
|
61.10
|
6.73
|
8.95
|
2002Q3
|
4662260.0
|
50.90000
|
1.268
|
61.10
|
6.73
|
8.95
|
2002Q4
|
4662260.0
|
50.90000
|
1.268
|
61.10
|
6.73
|
8.95
|
2003Q1
|
4932264.5
|
51.50000
|
301.375
|
61.20
|
6.72
|
12.23
|
2003Q2
|
4932264.5
|
51.50000
|
301.375
|
61.20
|
6.72
|
12.23
|
2003Q3
|
4932264.5
|
51.50000
|
301.375
|
61.20
|
6.72
|
12.23
|
2003Q4
|
4932264.5
|
51.50000
|
301.375
|
61.20
|
6.72
|
12.23
|
2004Q1
|
5259764.4
|
54.60000
|
160.176
|
61.20
|
6.70
|
12.80
|
2004Q2
|
5259764.4
|
54.60000
|
160.176
|
61.20
|
6.70
|
12.80
|
2004Q3
|
5259764.4
|
54.60000
|
160.176
|
61.20
|
6.70
|
12.80
|
2004Q4
|
5259764.4
|
54.60000
|
160.176
|
61.20
|
6.70
|
12.80
|
2005Q1
|
5670065.0
|
50.40000
|
197.382
|
61.20
|
6.69
|
13.08
|
2005Q2
|
5670065.0
|
50.40000
|
197.382
|
61.20
|
6.69
|
13.08
|
2005Q3
|
5670065.0
|
50.40000
|
197.382
|
61.20
|
6.69
|
13.08
|
2005Q4
|
5670065.0
|
50.40000
|
197.382
|
61.20
|
6.69
|
13.08
|
2006Q1
|
5971768.0
|
51.80000
|
2514.702
|
61.20
|
6.67
|
10.60
|
2006Q2
|
5971768.0
|
51.80000
|
2514.702
|
61.20
|
6.67
|
10.60
|
2006Q3
|
5971768.0
|
51.80000
|
2514.702
|
61.20
|
6.67
|
10.60
|
2006Q4
|
5971768.0
|
51.80000
|
2514.702
|
61.20
|
6.67
|
10.60
|
2007Q1
|
6345569.5
|
52.80000
|
108.571
|
67.30
|
6.65
|
18.30
|
2007Q2
|
6345569.5
|
52.80000
|
108.571
|
67.30
|
6.65
|
18.30
|
2007Q3
|
6345569.5
|
52.80000
|
108.571
|
67.30
|
6.65
|
18.30
|
2007Q4
|
6345569.5
|
52.80000
|
108.571
|
67.30
|
6.65
|
18.30
|
2008Q1
|
6740637.9
|
46.80000
|
125.100
|
67.90
|
6.62
|
22.40
|
2008Q2
|
6740637.9
|
46.80000
|
125.100
|
67.90
|
6.62
|
22.40
|
2008Q3
|
6740637.9
|
46.80000
|
125.100
|
67.90
|
6.62
|
22.40
|
2008Q4
|
6740637.9
|
46.80000
|
125.100
|
67.90
|
6.62
|
22.40
|
2009Q1
|
6933087.5
|
39.20000
|
26.500
|
70.80
|
6.59
|
19.40
|
2009Q2
|
6933087.5
|
39.20000
|
26.500
|
70.80
|
6.59
|
19.40
|
2009Q3
|
6933087.5
|
39.20000
|
26.500
|
70.80
|
6.59
|
19.40
|
2009Q4
|
6933087.5
|
39.20000
|
26.500
|
70.80
|
6.59
|
19.40
|
2010Q1
|
7425889.7
|
49.90000
|
367.500
|
70.20
|
6.54
|
29.30
|
2010Q2
|
7425889.7
|
49.90000
|
367.500
|
70.20
|
6.54
|
29.30
|
2010Q3
|
7425889.7
|
49.90000
|
367.500
|
70.20
|
6.54
|
29.30
|
2010Q4
|
7425889.7
|
49.90000
|
367.500
|
70.20
|
6.54
|
29.30
|
2011Q1
|
7936395.2
|
48.60000
|
654.800
|
75.30
|
6.49
|
16.50
|
2011Q2
|
7936395.2
|
48.60000
|
654.800
|
75.30
|
6.49
|
16.50
|
2011Q3
|
7936395.2
|
48.60000
|
654.800
|
75.30
|
6.49
|
16.50
|
2011Q4
|
7936395.2
|
48.60000
|
654.800
|
75.30
|
6.49
|
16.50
|
2012Q1
|
8498839.5
|
46.80000
|
230.300
|
72.30
|
6.43
|
20.30
|
2012Q2
|
8498839.5
|
46.80000
|
230.300
|
72.30
|
6.43
|
20.30
|
2012Q3
|
8498839.5
|
46.80000
|
230.300
|
72.30
|
6.43
|
20.30
|
2012Q4
|
8498839.5
|
46.80000
|
230.300
|
72.30
|
6.43
|
20.30
|
2013Q1
|
9219707.4
|
53.90000
|
349.900
|
67.40
|
6.36
|
21.30
|
2013Q2
|
9219707.4
|
53.90000
|
349.900
|
67.40
|
6.36
|
21.30
|
2013Q3
|
9219707.4
|
53.90000
|
349.900
|
67.40
|
6.36
|
21.30
|
2013Q4
|
9219707.4
|
53.90000
|
349.900
|
67.40
|
6.36
|
21.30
|
2014Q1
|
10092840.2
|
57.00000
|
297.500
|
75.70
|
6.29
|
21.80
|
2014Q2
|
10092840.2
|
57.00000
|
297.500
|
75.70
|
6.29
|
21.80
|
2014Q3
|
10092840.2
|
57.00000
|
297.500
|
75.70
|
6.29
|
21.80
|
2014Q4
|
10092840.2
|
57.00000
|
297.500
|
75.70
|
6.29
|
21.80
|
2015Q1
|
10790880.0
|
60.40000
|
1315.400
|
77.00
|
6.20
|
23.70
|
2015Q2
|
10790880.0
|
60.40000
|
1315.400
|
77.00
|
6.20
|
23.70
|
2015Q3
|
10790880.0
|
60.40000
|
1315.400
|
77.00
|
6.20
|
23.70
|
2015Q4
|
10790880.0
|
60.40000
|
1315.400
|
77.00
|
6.20
|
23.70
|
2016Q1
|
11049794.1
|
59.90000
|
576.500
|
77.20
|
6.11
|
25.40
|
2016Q2
|
11049794.1
|
59.90000
|
576.500
|
77.20
|
6.11
|
25.40
|
2016Q3
|
11049794.1
|
59.90000
|
576.500
|
77.20
|
6.11
|
25.40
|
2016Q4
|
11049794.1
|
59.90000
|
576.500
|
77.20
|
6.11
|
25.40
|
2017Q1
|
11458730.5
|
53.90000
|
290.500
|
77.80
|
6.05
|
28.30
|
2017Q2
|
11458730.5
|
53.90000
|
290.500
|
77.80
|
6.05
|
28.30
|
2017Q3
|
11458730.5
|
53.90000
|
290.500
|
77.80
|
6.05
|
28.30
|
2017Q4
|
11458730.5
|
53.90000
|
290.500
|
77.80
|
6.05
|
28.30
|
2. Relation de long terme (avant correction des
anomalies)
Dependent Variable: LOG(PIB)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/03/19 Time: 11:52
|
|
|
Sample: 1990Q1 2017Q4
|
|
|
Included observations: 112
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
30.42242
|
0.996122
|
30.54084
|
0.0000
|
LOG(TF)
|
-7.308575
|
0.482659
|
-15.14231
|
0.0000
|
LOG(TAA)
|
-0.591221
|
0.061200
|
-9.660491
|
0.0000
|
LOG(TI)
|
0.213101
|
0.026432
|
8.062206
|
0.0000
|
LOG(POPA)
|
0.232748
|
0.033392
|
6.970213
|
0.0000
|
RD
|
3.45E-05
|
2.43E-05
|
1.420242
|
0.1585
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.827848
|
Meandependent var
|
15.70299
|
Adjusted R-squared
|
0.819728
|
S.D. dependent var
|
0.278005
|
S.E. of regression
|
0.118037
|
Akaike info criterion
|
-1.383561
|
Sumsquaredresid
|
1.476859
|
Schwarz criterion
|
-1.237927
|
Log likelihood
|
83.47943
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.324473
|
F-statistic
|
101.9473
|
Durbin-Watson stat
|
0.305638
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3. Test de normalité de
Jarque-Bera

4. Test d'autocorrélation des erreurs de
Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
123.9965
|
Prob. F(2,104)
|
0.0000
|
Obs*R-squared
|
78.90844
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/03/19 Time: 12:09
|
|
|
Sample: 1990Q1 2017Q4
|
|
|
Included observations: 112
|
|
|
Presamplemissing value laggedresiduals set to zero.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-0.592536
|
0.555282
|
-1.067091
|
0.2884
|
LOG(TF)
|
0.258350
|
0.268263
|
0.963046
|
0.3378
|
LOG(TAA)
|
0.051538
|
0.034641
|
1.487781
|
0.1398
|
LOG(TI)
|
-0.016791
|
0.014766
|
-1.137117
|
0.2581
|
LOG(POPA)
|
-0.014226
|
0.018473
|
-0.770072
|
0.4430
|
RD
|
-5.76E-06
|
1.33E-05
|
-0.431502
|
0.6670
|
RESID(-1)
|
0.885777
|
0.097416
|
9.092703
|
0.0000
|
RESID(-2)
|
-0.047136
|
0.099964
|
-0.471527
|
0.6383
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.704540
|
Meandependent var
|
5.99E-15
|
Adjusted R-squared
|
0.684653
|
S.D. dependent var
|
0.115347
|
S.E. of regression
|
0.064774
|
Akaike info criterion
|
-2.567067
|
Sumsquaredresid
|
0.436353
|
Schwarz criterion
|
-2.372889
|
Log likelihood
|
151.7558
|
Hannan-Quinn criter.
|
-2.488283
|
F-statistic
|
35.42758
|
Durbin-Watson stat
|
1.786478
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5. Test d'homoscédasticité de
Breusch-Godfrey-Pagan
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
8.180001
|
Prob. F(5,106)
|
0.0000
|
Obs*R-squared
|
31.18312
|
Prob. Chi-Square(5)
|
0.0000
|
Scaledexplained SS
|
18.53220
|
Prob. Chi-Square(5)
|
0.0023
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID^2
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/03/19 Time: 12:11
|
|
|
Sample: 1990Q1 2017Q4
|
|
|
Included observations: 112
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.028003
|
0.111930
|
0.250185
|
0.8029
|
LOG(TF)
|
0.011404
|
0.054234
|
0.210278
|
0.8339
|
LOG(TAA)
|
-0.017561
|
0.006877
|
-2.553637
|
0.0121
|
LOG(TI)
|
-0.004522
|
0.002970
|
-1.522592
|
0.1308
|
LOG(POPA)
|
0.012617
|
0.003752
|
3.362600
|
0.0011
|
RD
|
-5.98E-06
|
2.73E-06
|
-2.193804
|
0.0304
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.278421
|
Meandependent var
|
0.013186
|
Adjusted R-squared
|
0.244384
|
S.D. dependent var
|
0.015258
|
S.E. of regression
|
0.013263
|
Akaike info criterion
|
-5.755555
|
Sumsquaredresid
|
0.018647
|
Schwarz criterion
|
-5.609922
|
Log likelihood
|
328.3111
|
Hannan-Quinn criter.
|
-5.696467
|
F-statistic
|
8.180001
|
Durbin-Watson stat
|
0.409147
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6. Test de spécification ou RamseyRESET
test
Ramsey RESET Test
|
|
|
Equation: UNTITLED
|
|
|
Specification: LOG(PIB) C LOG(TF) LOG(TAA) LOG(TI) LOG(POPA)
RD
|
Omitted Variables: Squares of fitted values
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Value
|
df
|
Probability
|
|
t-statistic
|
1.988334
|
105
|
0.2494
|
|
F-statistic
|
3.953473
|
(1, 105)
|
0.2494
|
|
Likelihood ratio
|
4.139586
|
1
|
0.2419
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-test summary:
|
|
|
|
Sum of Sq.
|
df
|
Mean Squares
|
|
Test SSR
|
0.053589
|
1
|
0.053589
|
|
Restricted SSR
|
1.476859
|
106
|
0.013933
|
|
Unrestricted SSR
|
1.423270
|
105
|
0.013555
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LR test summary:
|
|
|
|
Value
|
df
|
|
|
RestrictedLogL
|
83.47943
|
106
|
|
|
UnrestrictedLogL
|
85.54922
|
105
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7. Estimation avec correction de
l'autocorrélation des erreurs et de
l'hétéroscédasticité de White
Dependent Variable: LOG(PIB)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/03/19 Time: 12:14
|
|
|
Sample: 1990Q1 2017Q4
|
|
|
Included observations: 112
|
|
|
HAC standard errors& covariance (Bartlett kernel, Newey-West
fixed
|
bandwidth =
5.0000)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
30.42242
|
1.458437
|
20.85960
|
0.0000
|
LOG(TF)
|
-7.308575
|
0.715169
|
-10.21937
|
0.0000
|
LOG(TAA)
|
-0.591221
|
0.150883
|
-3.918420
|
0.0002
|
LOG(TI)
|
0.213101
|
0.065966
|
3.230484
|
0.0016
|
LOG(POPA)
|
0.232748
|
0.083015
|
2.803668
|
0.0060
|
RD
|
3.45E-05
|
2.19E-05
|
1.575610
|
0.1181
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.827848
|
Meandependent var
|
15.70299
|
Adjusted R-squared
|
0.819728
|
S.D. dependent var
|
0.278005
|
S.E. of regression
|
0.118037
|
Akaike info criterion
|
-1.383561
|
Sumsquaredresid
|
1.476859
|
Schwarz criterion
|
-1.237927
|
Log likelihood
|
83.47943
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.324473
|
F-statistic
|
101.9473
|
Durbin-Watson stat
|
0.305638
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Wald F-statistic
|
54.98611
|
Prob(Wald F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8. Test de racine unitaire sur les résidus de
la relation de cointégration
NullHypothesis: RESIDU has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
LagLength: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-2.706504
|
0.0071
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.585962
|
|
|
5% level
|
|
-1.943741
|
|
|
10% level
|
|
-1.614818
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(RESIDU)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/03/19 Time: 12:30
|
|
|
Sample (adjusted): 1990Q2 2017Q4
|
|
Included observations: 111 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RESIDU(-1)
|
-0.114384
|
0.042263
|
-2.706504
|
0.0079
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.060202
|
Meandependent var
|
-0.002794
|
Adjusted R-squared
|
0.060202
|
S.D. dependent var
|
0.057509
|
S.E. of regression
|
0.055751
|
Akaike info criterion
|
-2.926875
|
Sumsquaredresid
|
0.341899
|
Schwarz criterion
|
-2.902464
|
Log likelihood
|
163.4415
|
Hannan-Quinn criter.
|
-2.916972
|
Durbin-Watson stat
|
1.903138
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9. Relation dynamique ou de court terme
Dependent Variable: DLOG(PIB)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/03/19 Time: 12:33
|
|
|
Sample (adjusted): 1990Q2 2017Q4
|
|
Included observations: 111 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RESIDU(-1)
|
-0.046561
|
0.014056
|
-3.312535
|
0.0001
|
DLOG(TF)
|
-2.406436
|
0.683304
|
-3.521762
|
0.0006
|
DLOG(TAA)
|
-0.051251
|
0.050932
|
-1.006264
|
0.3166
|
DLOG(TI)
|
0.037125
|
0.010678
|
3.476652
|
0.0007
|
DLOG(POPA)
|
0.017778
|
0.024081
|
0.738247
|
0.4620
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.170295
|
Meandependent var
|
0.003029
|
Adjusted R-squared
|
0.138986
|
S.D. dependent var
|
0.031996
|
S.E. of regression
|
0.029690
|
Akaike info criterion
|
-4.152032
|
Sumsquaredresid
|
0.093437
|
Schwarz criterion
|
-4.029981
|
Log likelihood
|
235.4378
|
Hannan-Quinn criter.
|
-4.102520
|
Durbin-Watson stat
|
1.986292
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10. La matrice des coefficients de corrélation simple
(test de multicolinéarité)
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