I.1.2- La superstition
Ce terme se définit comme le fait de croire que
certains actes ou signes entrainent automatiquement des conséquences
bonnes ou mauvaises, qui généralement seraient de provenance
occulte (Le Petit Robert). Il est impossible parfois de croire en quelque
chose, aussi débile qu'elle soit ; sauf qu'une croyance
démesurée entraine de la superstition, qui est irrationnelle.
Elle est aussi basée sur la peur ou l'ignorance, ce qui donne un
caractère surnaturel à certains phénomènes. C'est
dans ce sens qu'il est dit dans l'article « Afrique et
superstition » qu'« en Afrique, la perception du surnaturel
semble tellement naturelle que c'est le naturel qui devient
surnaturel », ce qui explique que la superstition soit assez
rependue dans l'Afrique d'hier et d'aujourd'hui. On se demande à quoi
les choses ressembleraient si les superstitions venaient un jour à
disparaitre.
Dans « Afrique et superstition » encore,
il est écrit que « la vie de la communauté
[africaine], son organisation sociale et son équilibre sont
basées sur des croyances supposées ou avérées,
[qui] pour la plupart du temps, tirent leurs sources dans des contes et des
légendes qui n'ont rien à voir avec une expérience
directe ». Quelques superstitions les plus rependues en Afrique
sont : ne pas balayer la nuit, parce que cela appellera dérage les
esprits ou que des sorciers se montreront. Pour ceux qui croient en la
réincarnation, il est déconseillé de montrer un miroir
à un enfant, car il est dit que celui-ci pourrait se souvenir de ses
précédentes vies, ou que le miroir pourrait emprisonner son
âme.
Il est presque impossible de confirmer que ces superstitions,
une fois brisées produisent quelques effets que ce soit, n'empêche
que jusqu'à ce jour, bon nombre de ces superstitions s'appliquent dans
leurs différents contextes.
Encore, pour ce qui est des jumeaux, ce
phénomène est considéré en Afrique comme une
malédiction parce que, selon la superstition populaire, ce sont des
êtres malveillants ou malfaisants ; avec l'idée que l'un
d'eux n'a pas de place dans le monde des vivants, mais celui des esprits. C'est
la raison pour laquelle les jumeaux étaient mis à mort dans
plusieurs coutumes africaines.
Dans Ceux qui sortent dans la nuit de Mutt-Lon,
Ngambi dit : « Je viens de buter [mon orteil] contre une
pierre en montant ici...Ça signifie qu'il y a des gens qui sont en train
de me calomnier quelque part dans ce village. » (P. 234) Ceci se
révèle être une superstition parce qu'il n'est pas
prouvé que se faire mal à l'orteil est synonyme de calomnie.
Un autre exemple de superstition se trouve dans le roman
Afoh Ahkom, de Christian Tiako, où il nous ait dit que :
« Depuis dix heures, par pure superstition, des filles versaient
à intervalle de temps régulier du sel sur le feu. Certains
prétendaient que ce manège était susceptible de provoquer
la pluie. » (P. 9)
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