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Secteur informel et lutte contre la pauvreté dans la ville de Mbanza Ngungu. Cas des entrepreneurs exploitant les taxi-motos


par Therance BANZUZI KINKETE
Université Kongo - Graduat 2020
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens ». D'où je suis destiné avoir un esprit très ouvert.

IN MEMORIAM

A mon très cher Papa BANZUZI TEKASALA Didier, qui par son amour, son courage et sa détermination et son soutien indéfectible, n'a cessé de ménager d'efforts et sacrifices pour ma formation ; que le Maitre de temps et des circonstances vous récompense.

Nous aimerions que vous puissiez vivre en ce jour le couronnement de votre fils, hélas ! Le tout-puissant vous a appelé pour reposer auprès de lui. « Paix à ton âme ».

BANZUZI TEKASALA Didier

DEDICACE

Notre Maman MUMPASI BASIKA Dady

Très chère maman, vos actions demeurent toujours visibles dans notre vie ; l'éducation et les conseils que vous nous avez prodigués ont fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui et nous ont aidé à accomplir cette oeuvre grandiose.

BANZUZI KINKETE Therance

REMERCIEMENTS

Gloire à Dieu le miséricordieux à qui incombe la direction des hommes et à qui appartient la vie présente et éternelle, qu'il nous prête vie et force d'accomplir de ce travail. .

La rigueur scientifique et les exigences d'un travail de recherche sont souvent au-delà des seules capacités de l'étudiant. Il sera audacieux d'entrer dans le vif du sujet sans acquitter d'un devoir noble, d'une dette de reconnaissance auprès des personnes qui ont contribué à la réalisation de ce modeste travail.

Je saisis l'occasion qui m'est offerte pour exprimer ma profonde gratitude à toutes les âmes généreuses qui m'ont aidé de près ou de loin à mener et à finaliser ce travail.

Nous exprimons ainsi notre reconnaissance à notre Directeur, le Professeur KAMAVUAKO DIWAVOVA Justin qui, nonobstant ses multiples occupations, a accepté de diriger ce travail. Qu'il trouve dans ce travail un hommage vivant à sa haute personnalité.

Nous remerciements s'étendent également à Monsieur l'Assistant MAYINGA MUZITA Georges pour son assistance et le temps disposé pour notre encadrement tout en nous faisant observer que la rigueur et la discipline sont indissociablement les clés du succès. Trouvez en ces mots notre profonde gratitude.

Notre sincère reconnaissance à toutes les autorités académiques et administratives de l'Université Kongo ainsi qu'à tous les Professeurs pour leur encadrement, disponibilité et précieux enseignements qui ont été d'une grande utilité.

Nous remercions chaleureusement tous les membres de notre famille : mes chers frères : Ramsey MANIKA et sa femme Frida NSILULU, Olivier BANZUZI, Mike BANZUZI, Glody BANZUZI, Darcel BANZUZI; mes très chères soeurs : Mercidie MAFUANA, Floride MONGOLO, Jessica MONGOLO, Délice BANZUZI, Judulle BANZUZI ; mes cousins et cousines : Claricia MATUWIDI, Grace BANZUZI, Syntiche GEBA, Grady GEBA , Israël GEBA; mes neveux et nièces : Mighty MANIKA, Majesty, Chloé-Bérénice YEMA ; mes oncles Anglade BANZUZI, Patrick BANZUZI, Dullin BANZUZI ; mes tantes : Inenard BANZUZI, Ange KITENDA.

A mes amis, nous pouvons citer : Serdie BASOSA, Bloody KIATOKO, Aldo NZUIKI, Louange BANZUZI, Corneille MANDA, Aude NKALAMBOTE, Berly LUVEYA, Bénie KHONDE, Christian NGOMA, Deborah KUMBU, Rachel KUMBU, Merveille MIANKODILA, Onyx LOMAMI, Zizina MUNANGA, Francine NTEKI, Idris MBUKU, Plamedie NIATI.

A tous les pensionnaires du home de la paix (HP) pour l'amour et le soutien manifeste durant ces trois années, pour tous les moments de joie et de communion partagés ensembles.

Que toute personne de près ou de loin ayant apporté une pierre à la confection de cette oeuvre que nous n'avons pas pu citer nommément, trouve dans ce paragraphe l'expression de ma gratitude.

0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Présent dans presque tous les continents, le secteur informel s'est particulièrement fait remarquer en Afrique, au point d'y être perçu par certains comme une règle. En effet, l'ampleur du secteur informel en Afrique est considérable, la majorité des activités qui y sont menées ne sont pas formelles.

Il ne serait pas exagéré de dire que l'informel règne sur les économies Africaines. Pour certains économistes, il s'agit d'un obstacle à l'économie Africaine, une menace, pour d'autres, il s'agit d'une opportunité, un levier de développement. L'existence et l'expansion de l'informel sur le continent sont justifiées entre autres par le manque d'emploi, le manque de moyens financiers, un environnement des affaires jugés inadéquat par les opérateurs économiques, la corruption, les charges fiscales, des pratiques telles que le laxisme dans l'application des réglementations, l'absence d'éducation. Le forte démographique fait également partie des causes qui expliquent l'existence et l'importance de l'informel.1(*)

En dépit de leur poids prédominant dans les pays en développement (PED) et en transition, le secteur et l'emploi informels restent à ce jour largement méconnus et constituent un véritable « trou noir » pour la connaissance tout en étant négligés par les politiques publiques.

Le secteur informel, antérieurement considéré à priori comme un « accident » transitoire du processus de construction d'une économie moderne dans les pays en voie de développement, a révélé par la suite une dynamique d'expansion et de renforcement de son rayon d'action qui fournit des raisons objectives de penser qu'il continuera durablement à occuper une part importante de la population active. Au cours des deux dernières décennies, la République Démocratique du Congo a connu une période d'instabilité politique et de guerres qui ont plongé la population dans une extrême pauvreté. Conscient de cette situation, le Gouvernement congolais a mis en place un Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DCSRP).

Le secteur informel de l'enquête 1-2-3 a permis de dénombrer environ 2,9 millions d'Unités de Production Informelles (UPI) dans l'ensemble des centres urbains de la RDC, dans les branches marchandes y compris agricoles. Les agglomérations congolaises rassemblent pratiquement autant d'UPI que de ménages, c'est dire l'importance économique des activités informelles pour la population urbaine. Selon le Rapport National sur le Développement Humain de (2014, RNDH) qui vient d'être publié, les activités informelles interviennent pour plus de 70% dans les opérations socio-économiques en RDC. Car, dans la distribution des emplois dans l'ensemble du secteur productif des agglomérations urbaines indique que le secteur informel demeure le principal employeur avec 77,1% des emplois. Le rapport indique également que plus de 90% des revenus des ménages proviennent des activités de l'informel. Comme les emplois publics offrent aux fonctionnaires des horaires de travail plus souples, ceux-ci sont massivement impliqués dans l'exercice des activités informelles pour obtenir un complément de revenu dans une autre activité privée.

En effet selon le rapport fourni par la banque mondiale en (2015), la population active de la RD Congo qui vit des activités économiques formelles ont atteint 11% et 89% de la population vivent des activités économiques informelles. Sans doute, les statistiques sont aléatoires puisque, par sa nature, ce secteur échappe à tout contrôle. Il semblerait que près de 90% de la population active dans la ville de Mbanza-Ngungu vivent des activités informelles. L'importance du secteur informel surtout sous la forme du petit commerce n'est pas à démontrer en RDC en général et dans la ville de Mbanza-Ngungu en particulier.

Ainsi, le présent travail s'intéresse au secteur informel et aux stratégies de lutte contre la pauvreté dans la ville de Mbanza-Ngungu. Nous essayerons, au cours de cette analyse, de répondre à la question suivante :

Ø Quelle est l'importance de l'activité Taxi-Moto à la lutte contre la pauvreté ?

0.2. Objectif

Ce travail vise principalement d'analyser l'impact de l'activité Taxi-Moto à la lutte contre la pauvreté.

0.3. Hypothèse

Pour bien répondre à la question centrale soulevée à la problématique, nous formulons l'hypothèse suivante :l'activité de taxi-moto contribue à plus de la moitié aux besoins des ménages.

0.4. Choix et intérêt du sujet

Ce sujet revêt un intérêt capital pour nous compte tenu du rôle que joue le secteur informel dans la vie socio-économique de beaucoup de ménages des pays en développement et dans la lutte contre la pauvreté.

0.5. Méthodologie

Pour atteindre l'objectif ci-dessus, nous avons recouru aux techniques et méthodes suivantes :

- La technique documentaire a permis au travers un certain nombre d'ouvrages, d'articles et d'autres travaux scientifiques, l'exploitation de la littérature théorique qui cadre avec notre sujet de recherche ;

- La technique d'enquête a permis à partir d'un questionnaire d'obtenir les données statistiques sur terrain ;

- La méthode statistique a permis à partir des données collectées sur terrain l'analyse sur base de la distribution des fréquences et le test de khi-deux.

0.6. Canevas de travail

En dehors de l'introduction et la conclusion, ce travail comporte trois chapitres.Le premier chapitre fait référence aux généralités des concepts, le deuxième chapitre présente le cadre d'étude et enfin, le troisième chapitre se focalise sur l'analyse de résultats de l'enquête.

CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS THEORIQUES

Nous allons analyser dans le présent chapitre, les concepts de base utilisés dans ce travail. Il comprend trois (3) sections : la première section aborde les généralités et définitions du secteur informel, la deuxième présente la notion de la pauvreté et des pauvres, et la troisième présente le secteur informel en RDC.

Section 1. GENERALITES CONCEPTUELLES

1.1. Concept « Secteur Informel »

L'histoire nous renseigne que, L'expansion du salariat a caractérisé la révolution industrielle en Europe, bien que pendant longtemps encore, les employeurs aient continué à utiliser cette forme dépassée que constituait le travail à domicile. L'invention du chômage date de cette période où les travailleurs salariés permanents perdaient leur emploi, connaissant de longues périodes de non emploi en alternance avec des périodes d'emploi, en raison des crises cycliques. Ces situations de chômage furent progressivement reconnues et étendues aux travailleurs à domicile. Après la seconde guerre mondiale, les systèmes de protection sociale acquirent un caractère universel et polyvalent (santé, famille, retraite, chômage) dans la plupart des pays européens et des pays industrialisés, et peu à peu, ces avantages furent étendus aux travailleurs à domicile, une évolution des lois du travail qui peut permettre de comprendre que l'utilisation d'une telle forme de travail soit devenue moins pro?table pour les employeurs et qu'elle se soit progressivement éteinte.

L'irrésistible accroissement des taux de chômage (jusqu'à plus de 10% de la population active) du milieu des années 1970 jusqu'à nos jours a provoqué la remise en question du modèle européen de protection sociale universelle. Quel que soit l'avenir, les deux décennies passées ont vu stagner et même diminuer la part du salariat dans la population active, parallèlement à des taux de chômage de plus en plus élevés. Un nouvel intérêt s'est alors manifesté en faveur de l'emploi indépendant et de l'auto-emploi, comme moyen de prévenir les taux de chômage d'atteindre des sommets encore plus élevés.

Ce nouvel intérêt pour l'auto-emploi dans les pays industrialisés constituait une sorte d'écho à l'accroissement rapide de l'emploi dans le secteur informel dans les pays en développement.

Dès la ?n des années 1960 et le début des années 1970, le Programme Mondial de l'Emploi était lancé par le (Bureau International du Travail ; BIT): la crainte de taux de chômage et de sous-emploi toujours plus forts était désormais présente, principalement due aux taux de croissance démographique élevés et à l'importance de l'exode rural.

Etudes et enquêtes furent lancées dans diverses régions du monde dans le cadre du Programme Mondial de l'Emploi. Il devrait revenir au fameux rapport du BIT sur le Kenya, le premier d'une longue série, d'expliquer pourquoi et comment l'absence de création d'emploi dans le secteur moderne n'avait pas provoqué une augmentation insoutenable du chômage, et d'inventer ou plutôt d'enraciner le concept de secteur informel en tant que catégorie majeure pour l'analyse des marchés du travail dans les pays en développement. A ce même ordre d'idée, L'expression « secteur informel » est apparue en 1972 dans le rapport de (l'Organisation Internationale du Travail ; OIT). L'une des principales conclusions de ce rapport fut que, dans les pays en développement comme le Kenya, le véritable problème n'était pas le chômage, mais l'existence d'une importante population de « travailleurs pauvres », donc beaucoup peinaient très durement pour produire des biens et des services sans que leur activité soit pour autant reconnue, enregistrée, protégée ou réglementée par les pouvoirs publics. Le rapport parlait à cet effet de « secteur non structuré ». La mission avait alors avancé l'idée qu'avec une aide et une protection légale minimale, certaines activités de ce secteur pourraient offrir des emplois plus nombreux et plus sûrs. Mais ce modèle des dé?nitions multicritères collait de moins en moins bien avec une réalité où les deux types d'activités sont étroitement imbriquées et inter-reliées : tout d'abord parce que ces activités jouent un rôle de réserve de main d'oeuvre pour le secteur formel dont les travailleurs peuvent se procurer des biens et des services bon marché assurant ainsi une reproduction de la force de travail au moindre coût (dé?nitions fonctionnelles); et ensuite parce de nombreux travailleurs du secteur formel exercent des activités dans le secteur informel a?n de mieux gagner leur vie.

Beaucoup d'études ont été menées suite à ce constat pour mieux comprendre le phénomène du secteur informel, mais il n'existe pas de définition légale, officielle de ce secteur.

Ce regard sur l'origine du concept informel n'est pas pauvre d'enseignement. Au contraire, il nous fait découvrir une réalité (qui n'est peut-être pas une nouveauté) selon laquelle le concept est antérieur à l'année 1972. C'est plutôt son application dans le domaine socioéconomique qu'il faut attacher à cette période. La notion est explicitée ici et là en fonction des intérêts et des objectifs de recherche. Nous retiendrons quelques définitions.

1.2. LES DIFFERENTS DEFINITIONS DU CONCEPT

Avant d'aborder les différentes définitions du secteur informel, il est important de préciser premièrement les critères mis en place par (le rapport du B.I.T) au Kenya et qui servent de repères aux nombreuses et controversées définitions de ce concept.

Ainsi, d'après ce rapport, l'informalité économique est définie comme « une façon de faire des choses, avec les caractéristiques suivantes :

Ø La faciliter d'entrée ;

Ø Les recours aux ressources locales ;

Ø Les propriétés familiales des ressources ;

Ø Les activités à petites échelles ;

Ø L'utilisation des techniques simples et le nombre réduit de travailleurs ;

Ø La qualification acquise en dehors du système scolaire officiel ;

Ø Les Marchés des concurrences sans réglementation...

Selon l'économiste Emmanuel Sedegan, pour pouvoir définir le secteur informel il faut d'abord savoir ce que c'est que le produit intérieur brut (PIB). Il s'agit de la somme monétaire des biens et services produits dans une nation pendant une période donnée, de préférence un an ; il s'agit de la richesse créée. Il définit ensuite le secteur informel comme étant cette partie du PIB, de cette richesse qui a été effectivement créée mais qui n'a pas été comptabilisée dans la comptabilité nationale parce que la comptabilité nationale ne pouvait pas saisir ce qui a été fait pour que ces richesses soient créées. D'après lui, c'est seulement la partie officielle, les acteurs économiques qui se sont enregistré que l'Etat peuvent évaluer, et le secteur informel c'est la partie non comptable qui ne rentre pas dans la comptabilité officielle de l'Etat.

GAUTHIER DE VILLERS nous définit « le secteur informelle » comme étant l'ensemble des activités pratiquées généralement par les pauvres, exercées plus ou moins en marge des lois et institutions officielles et relevant des normes spécifiques par rapport à celles de la modernité.

Du point de vue du professeur NoukpoAgossou, il n'est pas certain que l'approche économique soit satisfaisante en matière de définition du secteur informel, car c'est un secteur qui intègre presque tous les aspects de la vie (la vie sociale, religieuse, économique, culturelle...), rien n'échappe au secteur informel. Selon lui, on ne peut donc pas se contenter d'une définition restrictive, il faut élargir le champ pour avoir une définition satisfaisante de ce secteur.

Afin, Le secteur Informel est officiellement défini comme un ensemble d'unités produisant des biens et services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées.

Le secteur informel a fait l'objet de plusieurs études dans divers domaines de l'économie. Le champ d'étude concernant ce secteur est très vaste, et évidemment de plus en plus difficile à cerner à cause des diverses approches.

A cet effet, Nous allons essayer de donner quelques approches définissant le secteur informel dans la littérature existante.

1.3. Différentes Approches

Il existe trois grandes approches du secteur informel dans la littérature. On distingue l'approche dualiste, l'approche fonctionnaliste et l'approche néo-institutionnaliste.

a. Approche dualiste

Cette approche est inspirée de la théorie dualiste de Lewis (1954). Elle est basée sur la coexistence du secteur économique traditionnel, principalement de l'agriculture avec un excès de la main d'oeuvre d'une part et du secteur moderne incarné par l'industrie capable d'embaucher un nombre limité de cette main d'oeuvre d'autre part. En effet, selon les théories du développement des années 60, le secteur informel est dû à la pléthore ou surabondance de la main d'oeuvre du secteur traditionnel qui devrait être absorbée par le secteur moderne.

Il devrait y avoir une transformation structurelle par le transfert des activités économiques du secteur traditionnel vers le secteur moderne. Le rythme de ce transfert devrait dépendre du taux d'investissement industriel et de l'accumulation du capital dans le secteur moderne. Mais cette prédiction théorique ne s'est pas réalisée. L'excès de la main d'oeuvre issu du secteur primaire qui n'a pas pu accéder au secteur moderne s'est tourné vers le secteur informel. 2(*)

b. Approche fonctionnaliste

L'approche fonctionnaliste est définie dans une autre logique. Elle considère le secteur informel comme un secteur où les populations créent des activités économiques qui leurs permettent de manifester leurs liens sociaux en dehors du secteur formel. On parle ainsi d'économie sociale. Par exemple, les coopératives non formelles en Afrique comme les tontines conjuguant le volet économique et l'aspect social sont une forme de secteur informel. Ce genre de coopératives fonctionne sur la base de la confiance mutuelle entre les membres d'une communauté. C'est cette confiance qui perpétue les activités dans ce secteur informel.

Peemans (1997) trouve une origine plus lointaine du secteur informel. Il parle d'un processus de longue durée qui faisait toujours partie des sociétés dans les pays en développement. Ainsi, selon lui, le secteur informel n'est pas un phénomène qui date de quelques décennies mais trouve son origine dans les pratiques populaires économiques et sociales de la population des pays en voie de développement depuis des siècles.3(*)

À la différence de l'approche dualiste qui date des années 60 où le secteur informel est le recours pour les populations qui n'arrivent pas à intégrer le système formel, l'approche fonctionnaliste analyse le secteur informel comme une partie intégrante des sociétés en voie de développement.

c. Approche néo-institutionnaliste

De Soto (1994) propose une dernière génération de définition du secteur informel comme « l'illégal », par opposition à l'État et à ses réglementations. Ainsi, le secteur informel est l'ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de la législation pénale, sociale ainsi que fiscale et qui échappent à la comptabilité nationale. Cette approche englobe le secteur informel dans un cadre plus vaste qui souligne l'idée de fraude. Les acteurs de l'informel choisissent ce secteur pour diverses raisons. Parmi cela, il y a le fait de vouloir éviter les taxes qui leur semblent trop élevées. Pour faire face à cela, beaucoup de pays ont mis en place une politique fiscale permettant d'attirer les activités informelles vers le secteur formel en instaurant la taxe synthétique par exemple. C'est une taxe préférentielle qui incite les petites et moyennes entreprises avec un faible niveau de capital à formaliser leurs activités de production. Malgré cela, le problème est loin d'être résolu. Ces petites et moyennes entreprises ne veulent pas se faire enregistrer au niveau de l'administration pour ne pas payer de taxes car elles trouvent que leurs activités sont trop restreintes et qu'ils n'ont pas assez de marge pour payer les impôts. Elles préfèrent prendre le risque d'exercer leurs activités dans l'illégalité.

À travers ces diverses approches non exclusives, on peut aborder la littérature du secteur informel selon l'orientation du sujet. La présente étude ne fait pas exception à cela. La dernière approche définissant le secteur informel comme un secteur d'activité échappant à tout contrôle de l'État sera retenue. Ainsi, on le définira comme une partie de l'activité économique dépourvue de toute taxation. Dans le cadre de cette étude, le secteur informel sera présenté sous une forme très simple d'un secteur illégal. Par contre, les entreprises qui évoluent dans le secteur formel paient les taxes qui contribuent aux recettes fiscales.4(*)

1.4. LA PREPONDERANCE DU SECTEUR INFORMEL EN AFRIQUE

Pour mieux étudier l'importance de ce secteur en Afrique, il est nécessaire de déterminé les caractéristiques et types d'activités du secteur informel (A), avant d'analyser le poids des unités de production informelles dans les économies africaines (B).

1.4.1. CARACTERISTIQUES ET TYPES D'ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL

a) Caractéristiques du secteur informel

Il a été relevé que les activités du secteur informel en Afrique doivent être distinguées des activités illicites ou inciviques et des activités souterraines. En effet, la grande majorité des activités du secteur informel produit des biens et services dont la production et la distribution sont parfaitement légales, ce qui s'oppose aux activités souterraines et aux activités criminelles ou de production illicite. Cette précision a été faite par des statisticiens dans une résolution adoptée en janvier 1993 par la conférence internationale des statisticiens du travail en sa quinzième session qui ont tenu à clarifier la nature des activités informelles : « les activités exercées par les unités de production du secteur informel ne sont

Pas nécessairement réalisées avec l'intention délibérée de se soustraire au paiement des impôts ou des cotisations de sécurité sociale ou d'enfreindre la législation du travail, d'autres législations ou d'autres dispositions administratives. A cet effet, les chercheurs semblent être d'accord sur la particularité de ce secteur généralement constitué de petites entreprises (PME) dans lesquelles travaille un maximum de moins de 10 travailleurs. A cet ordre d'idée, il s'agit d'entreprises familiales dans lesquelles les femmes, enfants offrent leur main-d'oeuvre sans percevoir un salaire et où les bénéfices au sein de l'entreprise, car celle-ci sont contrôlés par le propriétaire ou le père. Par conséquent, le concept des activités du secteur informel devrait être différencié de celui des activités de l'économie dissimulée ou souterraine. On a toujours constaté que le secteur informel au lieu de reculer gagne plutôt du terrain, d'où sa prépondérance dans les économies africaines.

b) Types d'activités informels

Le secteur informel présente une gamme variée d'activités ce qui fait qu'il est difficile de bien en définir les contours. Autrement dit, il existe une multituded'activités informelles. On peut distinguer :

- L'informel de production comme (agriculture périurbaine, menuiserie bois et métal, BTP, etc....) ;

- L'informel d'art comme (bijouterie, sculpture, tissage, couture, broderie, maroquinerie, cordonnerie, peinture, etc....) ;

- L'informel de services comme (restauration populaire, transports urbains, coiffure, couture, réparation mécanique ou électrique, etc....) ;

- L'informel d'échanges comme (distribution, commerce, change, etc....).5(*)

1.4.2. LE POIDS DES UNITES DE PRODUCTION INFORMELLES DANS LES ECONOMIES AFRICAINS

Le secteur informel occupe une place dominante dans les économies africaines. C'est une réalité qui a été démontrée à travers de nombreuses études. Certains affirment même que ces activités économiques qui échappent à l'administration fiscale constituent la règle sur le continent africain. En général, le poids du secteur informel dans les pays africains se mesure d'une part dans sa contribution au PIB (a), et d'autre part dans sa participation à la création d'emplois (b).

a) La contribution au PIB des unités de production informelles

Selon un rapport publié par le fonds monétaire international (FMI) en 2017 la contribution des activités informelles au produit intérieur brut varie en fonction des pays, elle est plus considérable dans certains pays que dans l'autres. Le marché informel représente entre 20 et 65% du produit intérieur brut (PIB) des pays d'Afrique subsaharienne. Il ressort également de l'étude faite par le FMI que dans les pays comme l'Afrique du Sud ouencore la Namibie, l'économie informelle varie entre 20 et 25% du PIB tandis que dans d'autres comme le Bénin, le Nigéria, la Tanzanie elle varie entre 50 et 65% du PIB. En Afrique, le secteur informel compte pour 40% du PIB environ, en moyenne pour les pays à faibles revenus ; 35% du PIB environ pour les pays à revenus intermédiaires. L'Afrique subsaharienne est l'une des régions où l'économie informelle pèse le plus avec la moyenne d'environ 38% du PIB entre 2010 et 2014 contre 34% pour l'Asie du sud-est et 23% pour l'Europe. Selon une statistique de la Banque africaine de développement rendue publique en 2015, le secteur informel représente près de 55% du PIB cumulé de l'Afrique subsaharienne.

Il est important de noter que le rapport du Fonds monétaire international a fait ressortir que « la part de l'économie informelle décroit quand le niveau de développement augmente ». La contribution du secteur informel à la création d'emplois permet également de se rendre compte du poids qu'il a dans les pays africains.

b) La participation du secteur informel dans la création d'emplois

Dans les pays africains, la majorité des emplois proviennent de l'informel. En effet, le secteur informel représente jusqu'à 60, 70% d'emplois dans certains pays. En réalité, lorsqu'il s'agit d'emplois informels, les proportions peuvent aller jusqu'à 80, 90% en fonction des pays. Une étude de la (Banque Africaine de Développement ; BAD) révèle qu'en Afrique subsaharienne seulement l'emploi informel représente plus de 80% de l'emploi total pour les femmes et plus de 60% pour les hommes. Selon le rapport de la banque mondiale de 2019 sur le développement dans le monde, le secteur informel pourvoit plus de 70% des emplois en Afrique subsaharienne. D'après une étude récente de la Banque mondiale, le secteur informel génèrerait 97% des créations d'emploi au Sénégal. Dans une ville comme Cotonou, c'est 90% des activités qui sont concernées par 6(*)le secteur informel et 97% de l'emploi selon un rapport du Bureau international du Travail. Au Togo, ce secteur regroupe environ 80% de la population active. En Afrique de l'Ouest, l'informel représenterait environ 75% des emplois.

1.4.3. L'INCIDENCE DU SECTEUR INFORMEL SUR LE DEVELOPPEMENT DES PAYS AFRICAINS

Même s'il est vrai que le secteur informel présente des aspects positifs (A), il a cependant des impacts négatifs qui constituent un frein pour le développement des économies africaines (B).

A. Les aspects positifs de l'informel

Il faut reconnaître que le secteur informel joue un rôle primordial dans le continent africain, il règle certains problèmes spécifiques et comble d'autres besoins. En effet, il est indispensable à la marche des sociétés africaines, il permet d'assurer la suppléance sociale, la suppléance économique et la suppléance éducative. Grâce à lui, des familles arrivent à scolariser les enfants, les nourrir, les faire soigner. Autrement dit, le secteur informel permet à une importante partie de la population active de trouver de quoi vivre ou de quoi survivre.

D'après l'économiste Ousmane BirameSané, le secteur informel en Afrique représente énormément pour l'économie ou le social, parce que quand on regarde le cas du Cameroun, du Tchad, du Ghana ou bien de l'Afrique du Sud, généralement dans ces pays les pouvoirs publics ne recrutent pas assez. De ce fait, le secteur informel reste encore le plus grand fournisseur d'emplois. Il dit appeler ce secteur un « amortisseur social ».

L'un des principaux atouts du secteur informel réside dans sa flexibilité : il est capable de s'adapter rapidement aux besoins du marché visé et au changement de la demande ; la création d'emplois est totalement souple et n'est entravée par aucune barrière réglementaire. L'informel a donc un rôle non négligeable sur le continent, il permet l'inclusion sociale, économique et même psychologique. Toutefois, il a des impacts négatifs qui freinent le développement en Afrique.

B. Les aspects négatifs du secteur informel qui impacts sur le développement des économies africaines

Les effets néfastes de l'implantation du secteur informel sur le développement du continent africain se remarquent principalement sur les plans économiques (1), juridique et même social (2). 

1. Sur les plans économiques

Sur ce plan, nous avons constaté que le secteur informel ne facilite pas l'amélioration du climat des affaires, fragilise la position des pays africains dans le monde des affaires. D'après l'auteur Aly Mbaye, l'une des principales conséquences du secteur informel est le manque à gagner dans les caisses des Etats (manque à gagner fiscal, manque à gagner sur le volet cotisations sociales). S'il représente 60% du PIB dans les pays africains, sa contribution à l'impôt n'est que de 3%, ce qui prive les Etats de ressources pour faire les investissements structurants ou dans les secteurs sociaux. Bien plus, il en résulte une charge fiscale disproportionnée sur les épaules du secteur formel, parce que les acteurs économiques qui sont identifiés et qui payent les impôts constituent finalement une proportion très faible de la population et des entreprises.

L'expansion de l'informel ne favorise pas l'attractivité économique en Afrique, a un impact négatif sur la compétitivité des entreprises.

Il est important de noter que, le secteur informel est un frein au développement économique en Afrique, car il instaure un mauvais climat des affaires ; d'une part, il concurrence déloyalement les entreprises formelles, ce qui a un impact globalement négatif sur le développement de leurs affaires, d'autre part, il n'encourage pas les investissements directs étrangers. Bien plus, la prédominance du secteur informel en Afrique ne rend encore l'accès au financement plus difficile sur ce continent, alors que le financement est essentiel pour la création de richesses et le développement économique.

2. Sur les plans Juridique et Social

En réalité, sur le plan social, l'informalité a des effets néfastes, car d'une part elle favorise le maintien des acteurs économiques concernés dans la paupérisation (appauvrissement), ce qui va à l'encontre des politiques de développement en Afrique. En effet, les emplois offerts par les entreprises informelles sont caractérisés par l'insécurité, la précarité, l'indécence. La plupart des employés dans le secteur informel ne disposent pas d'un contrat de travail, ce qui les expose à une vulnérabilité. Les acteurs économiques évoluant dans l'informel ne bénéficient pas d'une protection légale, ce qui les place dans une situation défavorable.

Sur le plan juridique, il a été relevé que les acteurs informels ne peuvent pas bénéficier des voies du droit, il leur est impossible de faire des procès commerciaux ou d'avoir ou d'offrir des garanties juridiques. Bien plus, l'expansion du secteur informel n'est un obstacle à l'établissement de relations juridiques stables, condition indispensable pour maintenir un climat des affaires favorable.

Bien que le secteur informel présente des aspects positifs, son implantation, ou encore son ampleur ne favorise pas la croissance des pays africains, peut-être une menace pour le développement des économies africaines. Soucieux de l'attractivité de leur territoire, les Etats africains mènent sans cesse des études pour réussir à maîtriser ce secteur et trouver les meilleures stratégies pour faciliter sa formalisation.   

1.5. DELIMITATION ENTRE LE SECTEUR INFORMEL ET FORMEL

Généralement, on oppose le secteur formel avec le secteur informel. Le secteur formel est un système organisé et se fonde sur le respect des lois concernant le paiement des impôts, le paiement de la patente et registre de commerce, de la réglementation des conditions du travail, en quelque sorte sur le respect de toute législation et réglementation. Il est un secteur officiel de l'économie structurée, réglementée, regroupant un bon nombre d'activités d'entreprises commerciales constituées et fonctionnant conformément aux lois établies.

Par contre, l'économie informelle représente un secteur regroupant l'ensemble de petites activités lucratives des débrouillardises qualifiées parfois de chômage déguisé, tantôt d'entreprise de la substance ou de service échappant à toute législation et non clairement identifié par le pouvoir public.

Section 2. Notion sur la Pauvreté7(*)8(*)

2.1. Pauvreté

Au regard de ce qui nous a été dit, la pauvreté est un phénomène qui peut être considéré sous divers aspects, en lien avec la richesse disponible, (l'Organisation du Travail ; OIT) et le chômage, le développement des sociétés et les modes d'impositions des gouvernements, ainsi que les principes moraux et religieux qui peuvent se manifester en rapport avec les inégalités économiques.

La recherche des voies et moyens pour réduire les effets néfastes de la pauvreté est devenue une priorité de la communauté tant internationale que nationale. En dépit des efforts consentis sur le plan international, notamment le sommet de Copenhague sur le développement social (1995) et celui de Johannesburg sur le développement (2002), sans oublié le Sommet de New York relatif aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (2000) ainsi que l'élaboration des DSCRP nationaux, force est de constater que l'ampleur des effets dévastateurs de la pauvreté n'est faite que s'accroître (UNESCO, 2002). Cette évolution grandissante de la pauvreté à travers le monde en générale et dans les pays en voie de développement en particulier, suit son parcours normal et sans entrave, son aggravation au fil du temps, reflet du mode de fonctionnement et de gestion du système économique actuel (FuscoAlessio, 2007). Ainsi, la préoccupation majeure de ce point est de savoir comment peut-on définir et appréhender la pauvreté ?

2.2.Les différentes définitions du concept9(*)

La pauvreté est définie comme un manque de ressources monétaires, un déficit d'éducation et santé, ou bien l'absence de liberté, l'impossibilité de participer à une communauté ou le manque d'un sentiment d'appartenance à une société donnée. (Www.wikipédia.com)

Le PNUD (programme de nation unie pour développement) affirme que la pauvreté résulte d'un manque d'accès aux actifs d'une croissance économique insuffisante ou inappropriée, et d'une mauvaise gouvernance.

D'après L'UNESCO, sont en état de pauvreté, l'individu ou famille dont les revenus en espèces ou d'autre ressources notamment sous forme de formation Scolaire et professionnelle sont nettement en dessous du niveau moyen de la société dans laquelle ils vivent (Google, UNESCO, la pauvreté, 2017).

Selon VANDERSHUEREN et Al, définissent la pauvreté comme « l'incapacité pour un individu, une famille ou une communauté de satisfaire certains besoins minimums. Cette définition met l'accent sur le caractère absolu et objectif de la pauvreté.

Quant à GILLIS, définit la pauvreté en parlant de la personne pauvre. « Les pauvres sont ceux qui s'estiment privé des avantages dont jouit autrui dans la société où ils se jugent parité intégrante.

Ces auteurs mettent10(*) plus l'accent sur le caractère relatif et subjectif de la pauvreté.

Pour être plus précis, une communauté est considérée comme pauvre, si deux des éléments suivants lui font défaut : un système d'approvisionnement en eau, des installations d'évacuation des déchets au niveau familial, des routes accessibles pendant toute l'année, des écoles et des centres médico-sociaux accessibles à moins d'une heure de marche et des logements adéquats.

Si l'on entre dans la logique de cette définition de la pauvreté, on peut parler de la pauvreté rurale quand dans la société rurale donnée, la population se trouve confrontée à toute une série de privation.

La littérature distingue aussi les pauvres chroniques atteintes dans leurs ressources humaines et physiques, les pauvres temporaires qui ont besoin d'une aide passerelle pour traverser une période difficile et enfin les personnes invalides ou très âgées qui peuvent s'enfoncer dans l'état de pauvreté.

Une caractéristique et que les pauvres ne participent pas à la prise de décision dans la vie civile, sociale et culturelle. En d'autre terme la manifestation de la pauvreté s'appréhende non seulement par le revenu mais aussi en fonction de l'accès aux services sociaux. Ainsi, une convergence de ce concept s'op11(*)ère dans la tentative de la définition de la pauvreté ; à côté des aspects liés aux revenus et aux ressources productives, l'accès aux services sociaux, l'exclusion sociale et l'absence de participation des pauvres aux prises de décisions sont aussi mis en exergue.

Le concept pauvreté, c'est-à-dire une forme d'inégalités inacceptable, connaît l'influence de trois écoles :

Ø Pour l'école de WELFARISTE : c'est le bien-être qui est la notion centrale. Le terme bien-être économique est compris comme l'utilité générale par la consommation totale, tandis que l'utilité est conçue comme un état mental, tel que le bonheur, le plaisir ou la satisfaction du désir procuré à un personnel a consommation ou possession de biens et services. Cette école est actuellement l'approche la plus dominante et la Banque Mondiale recourt à cette approche.

Ø Pour l'école des capacités : c'est la chose manquante dans la vie des pauvres, la chose qui manque n'est ni l'utilité ni la satisfaction de besoins de base, mais des habiletés ou capacités humaines. De manière générale, la pauvreté se traduit par une carence des moyens appropriés pour satisfaire les besoins ou ambitions d'un individu, d'un ménage ou d'une communauté donnée. Cette pauvreté peut être approchée au travers de ses insuffisances qui se manifestent dans la sous-alimentation, les conditions des logements précaires, le bas niveau d'éducation ou d'instruction, le système de production, et les attitudes de déroulement face à la prise d'initiatives et la faible participation aux mécanismes d'intégrations.

Un fait12(*) important à signaler est que la pauvreté n'est pas seulement une question de revenu comme certains pourraient le penser. Elle est une question multidimensionnelle. Plusieurs définitions peuvent être données à ce phénomène de pauvreté. Mais il n'existe pas une définition exhaustive qui puisse mettre les autres d'accord. La définition de la pauvreté varie selon deux types d'approches : une approche plus globalisante et une autre approche basée sur les trois dimensions de la pauvreté qui sont l'alimentation, le revenu et les besoins fondamentaux de l'homme.

C'est cette dernière approche qui est la plus souvent utilisée et dont la génération de ces trois dimensions produit trois grandes catégories de la pauvreté : la pauvreté alimentaire, monétaire et celle humaine. 13(*)

2.3. LES DIMENSIONS DE LA PAUVRETE

Ici, Le PNUD distingue trois (3) dimensions de la pauvreté à savoir :

1. La pauvreté monétaire : est un état dans lequel le revenu est insuffisant pour satisfaire les besoins de subsistance. Par souci de comparaison, la banque mondiale fixe ce niveau de revenu à 1$ par personne et par jour, généralement mesuré en termes de partie de change pour pouvoir appréhender le pouvoir d'achat.

2. La pauvreté alimentaire : celle-ci, tient compte de besoins minima en terme alimentaire. Il existe deux méthodes dans la littérature :

· La méthode de l'équilibre calorico-protéique utilisée par la (FAO). Ainsi donc, est considérée comme pauvre, toute personne adulte qui consomme moins de 2300 calories par jour.

· La méthode anthropométrique utilisée par (l'Organisation Mondiale de la santé ; OMS) chez les enfants et le rapport poids par âge ; le rapport poids par taille et le rapport taille par âge.

3. La pauvreté humaine : pour la PNUD, la pauvreté humaine est le manque des capacités humaines essentielles comme savoir lire et écrire correctement. La pauvreté humaine touche les aspects économiques de la pauvreté à travers les conditions de vie, qu'elle mesure par un indicateur composite de l'accès à l'assainissement, à l'habillement, au logement, à l'eau potable, aux soins de santé et à l'éducation. Tandis que l'aspect relatif à la longévité est appréhendé par l'espérance de vie alors que l'aspect à la capacité de s'informer est mesuré par l'alphabétisation.

2.4. LES INDICATEURS DE PAUVRETE

Pour tenter de mesurer l'ampleur de la pauvreté, quelques indicateurs ont été construits et ce, en fonction des différents aspects de la pauvreté visée par les chercheurs ou les initiateurs des enquêtes et/ou études sur la pauvreté. A cet effet, l'on distingue les indicateurs 14(*)particuliers des indicateurs composites. Les premiers appréhendent les aspects particuliers de la pauvreté tandis que les seconds sont des indices synthétiques tentant de saisir l'ampleur de la pauvreté dans une population. Parmi les indicateurs les plus utilisés figurent celui élaboré par (le Programme des Nations-Unies pour le Développement ; PNUD), en l'occurrence, l'Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH).15(*)

2.4.1.Indicateur de pauvreté Humaine (IPH)

L'indicateur de pauvreté humaine est une mesure permettant de caractériser le niveau de pauvreté d'un pays. Il a été créé par l'ONU. Dans cette optique, la pauvreté est essentiellement estimée par le nombre de personnes vivant avec un revenu en dessous d'un niveau (seuil) dit « de pauvreté », qui était en 2002 de 2 USD par jour par personne. D'autres niveaux de pauvreté sont fixés à 1,4 et 11 USD par jour, ce qui permet d'affiner l'analyse ; le niveau de revenu de 1 USD par jour étant appelé « niveau d'extrême pauvreté ».

Pour mesurer l'impact de la pauvreté sur la population, le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) utilise également des indicateurs indirects qui servent à calculer des indicateurs composites de pauvreté des revenus et des humains que sont l'IPH-1 et l'IPH-2 (indice de pauvreté humaine) ou HPI-1 et HPI-2 (humanpoverty index). L'unité des IPH est le pourcent (%), mais il ne s'agit pas d'un pourcentage de la population à proprement parler, il s'agit juste de l'homogénéité de la formule. Plus un IPH est élevé, plus un pays « est pauvre » IPH-1.

L'IPH-1 est adapté pour les pays pauvres et se calcule à partir des indicateurs suivants :

- indicateur de longévité (P1) ;

- indicateur d'instruction (P2) ;

- indicateur de conditions de vie (P3).

Sa valeur est le résultat de la moyenne cubique de trois indicateurs exprimés en pourcentages P1, P2 et P3. P1 exprime le pourcentage de décès avant 40 ans ; P2, le pourcentage d'analphabétisme et enfin P3 représente le manque de conditions de vie décente, il est lui-même la moyenne arithmétique de trois sous-indices P31, P32 et P33(avec P31 le pourcentage de personne privées 16(*)d'accès à l'eau potable ; P32, le pourcentage de personne privées d'accès aux services de santé et P33, le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale modérée ou aiguë). On calcule alors : et IPH-2.

L'IPH-2 est adapté aux pays riches ou développés (il est utilisé pour la plupart des pays de l'OCDE) et se calcule à partir des indicateurs suivants :

- Indicateur de longévité (P1) ;

- Indicateur d'instruction (P2) ;

- Indicateur de conditions de vie (P3) ;

- Indicateur d'exclusion (P4).

Il est à noter que, L'indicateur de pauvreté n'est pas à confondre à la mesure de pauvreté ou à l'indice de pauvreté humaine (IPH).

2.5. Causes de la pauvreté

Jusque-là, le phénomène « pauvreté » était analysé à l'échelle individuelle ou dans le cadre du ménage. Or, les observations révèlent que de manière générale, le phénomène de pauvreté de masses est observé dans les pays en développement et la pauvreté marginale ou résiduelle étant caractéristique des pays développés. Partant de cette considération, il y a lieu de postuler que la pauvreté de masses est la résultante de la conjugaison de facteurs explicatifs de la pauvreté des sociétés (pays) et des facteurs entravant l'épanouissement des individus dans la société. Le présent point s'intéresse aux différents aspects liés à la pauvreté des masses, étroitement liée à la pauvreté des nations.

A ce sujet, il sied de mentionner que la pauvreté des nations, le reflet du contraire du développement ou de la richesse des nations, se traduit notamment par « des problèmes économiques et sociaux considérables, liés à la faiblesse des revenus de l'État et des citoyens ».17(*)

Les populations des pays pauvres sont dès lors confrontées à des problèmes :

- D'alimentation : famines, malnutrition (alimentation insuffisante) fréquente ;

- De santé : forte mortalité infantile et maternelle, faible espérance de vie ;

- D'éducation : les taux d'alphabétisation sont souvent faibles parce que l'État n'a pas les moyens d'éduquer le nombre très important d'enfants et que les parents ne peuvent pas les envoyer à l'école ;

- D'emploi : le chômage est très important, d'autant plus que la part de jeunes adultes (qui cherchent un travail) est élevée dans la population. Beaucoup sont obligés de travailler dans l'informel ou d'exercer des « petits boulots » ;

- De logement : les conditions de vie sont très difficiles, des familles sont obligées de vivre dans la promiscuité, beaucoup n'ont pas accès à l'eau potable et à l'électricité.

Ainsi, à la base de cette situation, il y a lieu de distinguer les causes naturelles des causes non naturelles.

2.5.1. Causes naturelles

La pauvreté de certaines nations résulte des handicaps d'origine naturelle tels la rudesse des conditions climatiques (les régions quasi désertiques sont défavorisées), le relief peu favorable (les régions de montagne sont souvent plus pauvres, comme les Andes en Amérique du Sud), la pauvreté ((infertilité) des sols (difficulté de cultiver sur les sols pauvres du Sahel en Afrique).

Il est important toutefois de mentionner le fait que cette situation contraste avec la situation de certains pays potentiellement riches sur le plan géographique et jouissant des bonnes situations climatiques de l'Afrique, à l'instar de la RDC, qui consiste une réserve mondiale de minerai mais où la population croupit dans la misère.

Ainsi, c'est de l'incapacité des sociétés à surmonter les handicaps que leur impose la nature et/ou à capitaliser les potentialités naturelles que découlent les différents problèmes économiques et sociaux dont souffrent leurs populations. Cette incapacité, caractéristique des causes humaines de la pauvreté des nations, résulte à son tour des facteurs historiques, économiques et politiques.

2.5.2. Causes humaines (non naturelles)

A l'opposé, beaucoup de pays africains qui n'ont certainement pas connu cette phase de décollage économique lié à l'industrialisation, ont été soumis au contrôle d'autres pays européens et américains à travers la colonisation. Certains chercheurs et hommes politiques élèvent la voix pour lier en partie le retard de décollage des pays africains à cette situation de colonisation.

2.5.2.1. Causes économiques

Les échecs des politiques publiques constituent l'un des principaux facteurs explicatifs de la pauvreté des populations, mieux de son accentuation. Ces politiques, regroupant aussi bien les politiques fiscales et/ou budgétaires, les politiques sectorielles, que celles de redistribution des revenus, impliquent des choix des priorités et des instruments qui déterminent l'orientation et l'évolution de la situation économique des nations au cours des périodes données. L'on comprend ainsi que l'irrationalité desdites politiques et/ou l'inefficacité dans leur mise en oeuvre soient à la base des contreperformances économiques des nations avec corollaire les contreperformances sociales dont l'appauvrissement des populations, mieux la détérioration de leurs conditions de vie.

Cette considération est véhiculée par l'approche sociopolitique de la pauvreté dans laquelle la pauvreté est appréhendée comme la résultante d'un double processus de polarisation et d'intégration économique, politique et socioculturelle, qu'est la mondialisation. Cela est d'autant plus vraisemblable que ce processus génère des inégalités et valorise le profit, lequel profit se nourrit de la rareté.

2.5.2.2. Causes politiques

L'environnement institutionnel marqué par l'instabilité politique et les conflits armés (guerres civiles, déplacement massif des populations, pillages, etc.) peut constituer un obstacle majeur à l'essor des activités économiques ainsi qu'à la promotion du bien-être social dans un pays. A ce titre, l'instabilité politique représente un facteur explicatif de la pauvreté. La situation que traverse la RDC actuellement reflète à suffisance cet état des choses.

En effet, en période des conflits politiques, l'Etat consacre une bonne partie de ses dépenses à la stabilité et au maintien de l'ordre public et de la sécurité nationale, les dépenses liées aux secteurs sociaux et porteurs de la richesse sont ainsi évincées. Cette situation caractérise souvent les pays dits fragiles ou sortant des longues périodes des crises politiques. Dans cette condition, il est difficile voire même impossible pour les pouvoirs publics de satisfaire les besoins fondamentaux des populations.

Section 3. Le secteur informel en RDC

Le secteur informel est qualifié comme une réponse populaire contre la crise économique où ses opérateurs se recrutent dans toutes les couches de la population. Le secteur informel fait office « maquis » pour la survie de ceux que le secteur formel n'a pas pu intégrer ou a rejetés.18(*)

Le 25mai 2010. En République démocratique du Congo (RDC), le secteur informel représenterait plus de 80% de l'économie. Dès lors, il constituerait un frein au développement plus rapide et un facteur réducteur de l'assiette fiscale, minimisant ainsi les dépenses d'infrastructures dont le pays a besoin. Alors que certains voudraient l'atrophier ou le supprimer, le vrai problème c'est avant tout d'en déterminer l'origine.

Comme le souligne fort judicieusement B. Lautier, l'informalité « n'est pas le signe de l'absence d'Etat ». On peut même dire, pour renchérir, que l'Etat en est très souvent la genèse et le constituant. En fait, si le formel officiel coûte trop cher, il devient normal que les gens ne s'en servent pas. Malheureusement s'il est imposé comme seule solution formelle, et qu'il est trop coût eux pour la plupart des gens, il ne peut y avoir qu'informalité. La RDC ne déroge en aucune manière à cette règle.

En effet, au début des années 70, avec ses taux de croissance de 7%, cette République occupe la position d'une des puissances économiques de l'Afrique. Le parachèvement de son développement n'était plus qu'une question de temps. Il a fallu cependant de peu pour que la vulnérabilité de sa structure économique-économie extravertie, faiblement diversifiée, ...soit dévoilée au grand jour. Le retournement de la conjoncture mondiale des années 70 a entraîné une nette dégradation des termes de l'échange (ils sont passés de l'indice de 100 en 1970 à 34, 4 en 1984), nourrie par la hausse des prix à l'exportation et à la baisse des cours mondiaux des matières primaires. Cette dégradation, à son tour, s'est répercutée négativement sur la production, débouchant ainsi sur une crise économique.

Celle-ci va prendre de l'ampleur à la suite des politiques inadaptées, à savoir des politiques monétaires et budgétaires durablement laxistes et des taux de change intenables, avec des écarts entre le taux de change officiel et le taux parallèle dépassant plus de 300%. A ceux-là s'ajoutent les mesures de zaïrianisation (réservation exclusive des activités du commerce aux autochtones, nationalisation des sociétés agroindustrielles...) et de « radicalisation » (contrôle étatique de tous les secteurs économique essentiels jusqu'alors abandonnés aux privés) et la mauvaise gestion des grandes entreprises publique. Tout cela va donner un coup fatal à cette économie. Ainsi, le secteur formel se réduit nettement comme l'atteste les indicateurs : entre 1980 et 2000, la production intérieure a baissé de 69%, les revenus de l'Etat de 81%, et les exportations de 67%. La capacité de prélèvement fiscal de l'Etat qui était déjà faible en 1980 (8% du PI B) était tombée à 5% en2000.

Cette « déformalisation » a naturellement entraîné vers le bas les salaires (le revenu d'un salarié passe de 1572.5 dollars en 1973 à 28 dollars en 1998) et vers le haut le taux de chômage (il est estimé à plus de 90% aujourd'hui). Avec un tel tableau, la population dotée d'esprit d'entreprise s'est déversée dans les activités dites « informelles ». L'effondrement du secteur formel fut donc inévitablement compensé par le développement du secteur informel.

Et depuis lors, il est entre tenu par l'Etat. Dans une étude de Makabu Ma Nkenda, Martin Mba, Sébastien Merceron et Constance Torelli intitulée « Le secteur informel en milieu urbain en République démocratique du Congo : performances, insertion, perspectives principaux résultats de la phase 2 de l'enquête 1-2-3 2004-2005 », les auteurs constatent que, dans les centres urbains congolais, près de 66% des chefs des entreprises informelles (EI) méconnaissent des obligations juridiques pour se faire enregistrer à l'administration. Entre 5,3% et 8,3% des EI estiment que les démarches à entreprendre ont trop compliquées. En fin, le coût monétaire associé à l'inscription aux registres administratifs est invoqué par environ un quart des promoteurs. Alors que selon la même étude près de 91% des UPI sont totalement inconnues des services publics.

Et à la question « existe-t-il une volonté de l'Etat de pousser les informels à s'insérer dans le cadre réglementaire, et donc d'accéder au secteur formel ? » les chercheurs répondent par la négative. Cela paraît évident lorsque l'on regarde le Doing Business 2010 : la RDC occupe la 182ème position sur les 183 en termes de facilité de faire des affaires. Y créer une entreprise coûte 149jours, avec 13 procédures, alors que dans le Rwanda voisin, cela ne prend que 3jours. Et « Lorsqu'un litige survient, le différend se règle parle paiement d'une amende dans plus de 36% des cas. Le paiement d'un « cadeau », symptôme du phénomène de la corruption, représente le mode de règlement du conflit pour plus de 44% des chefs d'UPI interpellés par les agents de l'Etat », dixit les auteurs cités. Pour un pays se positionnant à la 162ème place sur 180 en matière de perception de la corruption, selon Transparency International ; cela se comprend spontanément.

En somme, l'Etat congolais apparaît comme le moteur de l'expansion du secteur informel. Et la seule option qui s'offre est l'amélioration de ses institutions : l'Etat doit travailler dans le sens de l'efficience et de la réduction de sa bureaucratie.19(*)

CHAPITRE 2. CADRE D'ETUDE

Ce chapitre présente la brève historique de la création de la ville de Mbanza-Ngungu, ainsi que sa situation géographique et administrative dans la première section; la deuxième point analyse la situation démographique et enfin le troisième présente la situation socio-économique.

Section 1 : Historique et situation géographique

1.1. Historique

La ville de Mbanza-Ngungu a vu le jour depuis la colonisation sous l'ancienne appellation de « Thysville ». Elle a été créée le 25 juillet 1934 par l'arrêt N° 107/AIMO du Gouvernement central. L'initiative de création d'une ville à cet endroit est l'oeuvre du colonel Albert THYS qui, attiré par un climat favorable aux Européens et une eau de la source de très bonne qualité, s'est résolu de procéder à une mutation de tous les bureaux de la compagnie du chemin de fer et d'y bâtir un sanatorium pour les employés de ladite compagnie. C'est pour dire que Mbanza-Ngungu est née dans les sillages de la création des Ateliers Centraux des chemins de fer, l'actuelle Société Commerciale de Transport et de Ports(SCTP), qui a donné naissance à cette entité

En 1904, il opéra les transferts de l'administration du district des cataractes de TUMBA à 70km en virons vers le SonaQongo, qui part la suite, pris le nom de Thysville en 1905, en mémoire de l'initiateur du projet, puis MBANZA-NGUNGU, sous le régime du recourt à l'authenticité prônée par le Maréchal MOBUTU pendant la deuxième République.

En regard du décret-loi N° 081 du 02/07/1998, portant organisation territoriale et administrative de la RDC, la ville de Mbanza-Ngungu est une entité administrative du territoire du même nom, déconcentrée et dépourvue de l'autonomie financière, compétence réservée aux entités Administratives décentralisées et les villes à l'heure actuelle.

Celle-ci deviendra officieusement en 2017 la troisième ville de la province du Kongo-Central, mais jusqu'à ce jour son administration officielle reste un non-événement.

1.2. Situation Géographique

La ville de Mbanza-Ngungu est Située au centre du secteur Boko dans le territoire de Mbanza-Ngungu, elle est bornée à l'Est par le groupement Kifua, au Nord par le groupement Kiazi, à l'Ouest et au Sud par le groupement Luvaka, tous du secteur Boko.

Elle est actuellement ville, dans la province du Kongo-Central. Cette ville a une superficie de 93 Km2, traversée par la nationale n°1 et est située à 154km de Kinshasa et à 211 km de la ville portuaire de Matadi.

Section 2. Situation Administrative et démographique

2.1. Situation Administrative

La ville de Mbanza-Ngungu est subdivisée en six quartiers à savoir : Ngungu, Révolution, Loma, Disengomoka, Noki et Ebeya.

2.1.1. Quartier NGUNGU

Ce quartier se trouve au centre de Mbanza-Ngungu. En effet, Il comporte plusieurs institutions et infracteurs publiques telles que : les écoles tant primaires que secondaires, les centres de santé, l'Hôpital Général de Référence de NSONA-NKULU, des écolesd'enseignement médical, le camp militaire lieutenant-colonel Bilolo (camps EBEYA) et le camp des policiers, ainsi que la prison centrale.

2.1.2. Quartier DISENGOMOKA

C'est un plateau érodé, borné au Nord par le quartier NGUNGU, à l'Ouest par celui de NOKI et à l'Est par le camp militaire EBEYA.

Il comprend 5 cellules et plus de 65 avenues. On trouve dans ce quartier un vieux temple protestant qu'on appelle communément « ville haute », construit au sommet de la colline.

On signale en outre la présence d'un amphithéâtre Saint Alphonse et des différents bâtiments commerciaux tout au long de la route nationale N°1. Par ailleurs, certaines parcelles renferment des espèces rurales pour la culture maraichère le plus souvent sont : la tomate, le choux...

2.1.3. Quartier REVOLUTION

C'est la juridiction la plus peuplée de la ville de Mbanza-Ngungu et la plus étendue par rapport aux autres. Elle est limitée au Nord et au Sud par le quartier NGUNGU. Ce quartier abrite le parking central, le stade officiel PAPA KITEMOKO et le marché OFFITRA.

Signalons que ce quartier et généralement menacé par des érosions de grande envergure qui dépassent même la compétence de l'autorité locale.

2.1.4. Quartier LOMA

C'est un quartier fort accidenté et déchiqueté par des érosions. Il est limité au Nord et à l'Est par le secteur BOKO, à l'Ouest par le quartier REVOLUTION et au Sud par le quartier DISENGOMOKA. La population de ce quartier s'adonne principalement à l'agriculture.

2.1.5. Quartier NOKI

C'est un quartier administratif par excellence, où l'on trouve le siège des institutions du district des Cataractes, de la police et du territoire de Mbanza-Ngungu, le parquet général de grande instance, l'Etat-major. Il comprend le campus de l'Université Kongo (U.K), l'Institut Supérieur pédagogique (I.S.P), l'institut universitaire d'étude et de formation en développement (I.U.E.F.D), une école secondaire protestante, des écoles primaires catholiques et officielles, les hôtels Cosmopolites et Makani qui ont été malheureusement pillés en octobre 1991. Le dernier a été restauré tandis que l'autre est encore en ruine.

En outre, on y trouve des ateliers centraux de la Société Congolaise de Transport et de Port (S.C.T.P) ex ONATRA, la R.T.M.B et la RADIO VUVU-KIETO.

Il comprend 6 cellules et plus de 38 avenues ajouté à cela le nouveau lotissement non encore débaptisé en avenues. Par ailleurs, outre les services administratifs et les commerces, les maraichers évoluent aussi dans ce quartier, pour la plupart, ils cultivent le chou pommé, la tomate pommée et plusieurs autres légumes. Il est borné au nord par les quartiers Ngungu et Disengomoka, à l'Est par le village Mbamba, à l'Ouest par le quartier Ngungu et au Sud par le village Kidiaki.

2.1.6. Quartier EBEYA

C'est un camp militaire situé à l'Est de la ville de Mbanza-Ngungu. Il est à noter que les données démographiques ne concernent qu'exclusivement la population civile, c'est-à-dire les épouses et les enfants des militaires qui y résident. On pratique la culture maraichère, telle que la culture de ciboule, le chou pommé, de tomate pommé, etc.

2.2. Situation Démographique

Nous signalons que l'analyse des données démographiques d'ordre administratif se rapporte à l'année 2018.

2.2.1. Population actuelle

Il importe de faire observer que l'analyse des données démographiques d'ordre administratif se rapporte à l'année 2020.Le tableau ci-dessous donne la répartition de la population de Mbanza-Ngungu par quartier.

Le tableau ci-après donne la répartition de la population de Mbanza-Ngungu par quartier en 2020.

Tableau N0 1: Répartition de la population de Mbanza-Ngungu par quartier et par nationalité en 2020

Population Congolaise

Population Etrangère

Total Général

Quartiers

Homme

Femme

Garçon

Fille

Total

Homme

Femme

Garçon

Fille

Total

 

1

Ebeya

1 330

1263

1427

1333

5 353

 

 

 

 

 

5353

2

Disengomoka

10490

8 229

8 950

9 087

36756

817

1 139

600

593

3 149

39 905

3

Ngungu

3220

3 083

3 460

3 693

13 456

170

248

305

552

1 275

14 731

4

Noki

2 897

3 191

3 382

3 383

12 853

198

252

301

318

1 069

13 922

5

Révolution

10 043

12 660

17 042

20 874

60 619

803

1 295

1 487

1 445

5 030

65 649

6

Loma

6 130

6 944

8 235

8 940

30 249

253

330

210

370

1 163

31 412

Total

34110

35 370

42 496

47 310

159 286

2 241

3 264

2 903

3 278

11 686

170 972

Source : Bureau du Territoire de Mbanza-Ngungu, Rapport annuel 2020.

Graphique n°1 : Répartition de la population de la cité de Mbanza-Ngungu par quartier en 2020.

Le graphique ci-dessus nous montre que cette population est inégalement répartie dans la cité. En effet, le quartier Révolution est le plus peuplé de la population totale, suivi respectivement des quartiers Disengomoka, Loma, Ngungu, Noki et enfin du quartier Ebeya. Cette répartition est due principalement à la différence d'étendue de ces quartiers.

Les langues parlées à Mbanza-Ngungu sont :

· Le kikongo, plus précisément le kindibu

· Le lingala, parlé par la majeure partie de la population

· Le français.

Les différentes confessions religieuses qui se trouvent dans la cité de Mbanza-Ngungu sont :

· La confession Kimbanguiste ;

· La confession Catholique ;

· La confession Protestante ;

· La confession Islamique ;

· Les églises de réveil ;

· Les églises du message du temps de la fin.

Ci-dessous nous présentons l'évolution de la population de la cité de Mbanza-Ngungu de 2002 à 202O.

Tableau N°2 : Evolution de la population dans la cité de Mbanza-Ngungu de 2002 à 2020

Années

Nombre d'habitants

Accroissement

2002

113 242

 

2003

79 777

-29,6%

2004

83 946

5,2%

2005

85 518

1,9%

2006

89 843

5,1%

2007

95 932

6,8%

2008

96 915

1,0%

2009

99 128

2,3%

2010

101 809

2,7%

2011

104 038

2,2%

2012

109 900

5,6%

2013

124 780

13,5%

2014

148 602

19,1%

2015

148 568

0,0%

2016

148 696

0,1%

2017

158 586

6,7%

2018

158 741

0,1%

2019

168 272

6,0%

2020

170 972

1,6%

Source : Bureau du territoire de Mbanza-Ngungu, Rapports annuels 2002-2020.

La figure qui suit présente de manière évolutive la population de la cité de Mbanza-Ngungu.

Graphique n°2 : Evolution de la population de la cité de Mbanza-Ngungu de 2002 à 2020

L'analyse du graphique ci-haut montre que la population de la cité de Mbanza-Ngungu a connu une décroissance entre 2002 et 2003, passant de 113.242 à 79.777 habitants, soit 30% de réduction. A partir de 2004, cette population n'a fait qu'augmenter avec des taux de croissance variant de 0,1% à 19,1%. Durant la période 2002-2020, la croissance moyenne de la population est de 5,8% dans la cité de Mbanza-Ngungu.

2.3. Situation Socio-économique

La ville n'a aucune grande entreprise capable d'embaucher un grand nombre des travailleurs et pouvant distribuer des salaires élevés. C'est ce qui explique en partie la faiblesse du revenu de sa population. Il y'a l'absence d'un pôle de croissance capable d'exercer des effets d'entrainement d'autres secteurs de l'économie Ngunguoise. La grande partie de cette population est focalisée à l'agriculture qui est encore rudimentaire. Mais nous savons qu'il existe aussi dans cette ville quelques activités économiques que nous pouvons regrouper en trois(3) catégories : les activités manufacturières, les activités primaires et les activités secondaires qui sont les services et les commerces.

2.3.1. Activités Primaires

Sur toute l'étendue de la ville, l'industrie dans le secteur primaire est inexistant dans l'activité, nous rencontrons uniquement des paysans qui pratiquent l'élevage et travaillent la terre en vendant les produits qui en résultent.

Ø L'élevage : Par son climat et végétation, la ville de Mbanza-Ngungu a d'énormes possibilités d'élevage qui sont malheureusement mal exploitées. Les principales causes de la sous exploitation des potentialités naturelles sont la sous information de la population pastorale et le manque des moyens financiers pour exploiter les fermes.

L'élevage ne constitue pas une activité très importante dans la cité, elle est pratiquée pour l'autoconsommation, la vente et accessoirement comme motif de prestige.

Ø L'agriculture: constituant un facteur fondamental de l'activité humaine, l'agriculture a pour objectif l'exploitation du sol afin d'en tirer profit pour satisfaire les besoins essentiels de l'homme : son habitat, sa nourriture et son habillement.

L'agriculture pratiquée dans la dite cité est une agriculture primitive. Elle est pratiquée en savane ou en forêt sur des petites étendues de terre ; l'outillage est très rudimentaire : houe, machette, arrosoir,... Les principales cultures sont : arachides, maïs, manioc, patates douces, légumes, fruits, etc.

Ø Les coopératives d'aide aux agriculteurs : Il y a quelques associations qui aident les agriculteurs de la contrée telles que : l'APRODEC et la CAMEC.

2.3.2. Activités Manufacturières

Comme pour les activités primaires, les activités manufacturières dans la ville de Mbanza-Ngungu ne sont pas développées. Nulle part nous rencontrons une seule firme qui évolue dans ce secteur. Toutefois, nous pouvons signaler la présence d'une Organisation Non Gouvernementale dénommée ACOTREPAL et L'INCUBATEUR.

Ø L'ACOTREPAKL: transforme les produits de la terre pour la vente tels que le thé « BULUKUTU », du piment ;

Ø L'INCUBATEUR : transforme le produit de la terre pour la vente tel que de jus naturel etc.

Le reste des activités de transformation que l'on peut signalé se recrutent dans l'artisanat de l'informel, par exemple l'entreprise « MBUTALEKI » alias MAVOS qui transforme le piment naturel en piment de table.

2.3.3. Activités Tertiaires 

La ville de Mbanza-Ngungu est un centre commercial qui a été mis en équilibre instable lors des pillages de novembre 1991 et de décembre 1993. Les maisons commerciales importantes qui ont existé avant ces événements ont presque toutes fermés leurs portes et d'autres en continuant les activités sont tombées en banqueroute.

Il y a reprise des activités avec hésitations dues à l'insécurité et au climat politique du pays. Toutefois, quelques grandes maisons de commerce fonctionnent à l'exemple de : ONO CONGO, PAPA HENRY, SUPER MARCHE, YONG HE, BETO NA BETO, PAPY MAYANGI, MONT FLEURY, KIYAMBU, C'EST PREVU, etc.

Le service

Les activités de service dans la ville de Mbanza-Ngungu comprennent:

1. L'atelier de la SCTP pour la réparation des locomotives ;

2. La REGIDESO, Agence de Mbanza-Ngungu. Son administration est située sur l'avenue Sainte Thérèse dans le quartier NGUNGU. Sa station d'exploitation se trouve à LOMA ;

3. La SNEL, centre de Mbanza-Ngungu : La Société National d'Electricité centre de vente et de service de Mbanza-Ngungu a un caractère commerciale, elle s'occupe de la distribution du courant électrique ;

4. Les Poste de Télécommunication : l'Office Nationale de Poste et Télécommunication est présentée dans ladite ville et comporte un bâtiment qui abrite les installations de deux secteurs, entre autre : la poste et la centrale de télécommunication.

2.3.4.Activités bancaires et non bancaires

· Les Activités Bancaires

Par activité bancaire, on entend toute activité en rapport avec les banques. En ce qui est des intuitions financières, la ville de Mbanza-Ngungu  dispose trois banques: la FBN (First Bank Nigeria), la Pro crédit Bank et la RawBank.

· Les Activités non Bancaires

La ville dispose de quelques caisses d'épargne qui joue un rôle très important dans l'économie locale par la collecte d'épargne des membres et l'octroi des crédits. Ainsi on trouve à travers la ville : la Caisse Générale d'Epargne du Congo(CADECO), la Caisse d'Action Mutuelle d'Epargne et du Crédit(CAMEC), la Caisse Générale d'Epargne Kimbanguiste(CADEKI) et la Caisse Populaire de Crédit Luymas (CPCL).

2.3.5. Secteur de transport, poste et télécommunications

· Transport

La route Kinshasa-Matadi communément appelé « la nationale n° 1 », est la plus exploitée pour les transports des biens locaux et étrangers.

Le parc automobile de la ville de Mbanza-Ngungu comprend plus de 100 voitures, exploitant un espace de circulation de 12Km. Le tronçon Mbanza-Ngungu est fréquenté par des taxis. Le trajet le plus long est celui utilisé par les véhicules qui desservent les marchés des localités environnantes de la ville de Mbanza-Ngungu sur des routes de desserte agricole. En vue de développer le secteur de transport de cette ville, l'association des chauffeurs du Congo (ACCO) avait été mise en place.

· Poste et télécommunication

L'office national de poste et télécommunication est représenté dans la ville de Mbanza-Ngungu et compte un bâtiment qui abrite les installations de deux secteurs, à savoir : La poste et la centrale des télécommunications. Dans ce secteur, il y a depuis quelques années la présence de quatre grandes sociétés de télécommunication, à savoir : VODACOM, ORANGE, AIRTEL et sans oublier une autre société AFRICELL, qui est déjà opérationnelle mais qui n'a pas encore de succursale. Ces sociétés ont beaucoup influencé l'économie de la cité en favorisant la communication ainsi que l'installation de plusieurs cabines de recharge des crédits.Et, Sans oublier l'internet, la phonie et la presse écrite, la ville dispose aussi des radios telles que : Radio GKV ; Radio NTEMO, Radio VUVU KIETO, Radio NGUNGA, Radio RATELKI, et deux chaines de télévision : VKV et RTMB.

2.3.6. ECONOMIE INFORMELLE

Vu le faible taux d'activités économiques structurées, une grande partie de la population active est en chômage. Ainsi, cette partie de la population, faute de mieux, s'est déversée dans les activités informelles car elle trouve une garantie de survie, ainsi qu'une source providentielle d'emploi et de revenu. On considère comme faisant partie de l'économie informelle, toutes les activités régulières voire irrégulières qui échappent volontairement à la comptabilité nationale et réduisent considérablement le revenu national. (KUZONDISA M, 2008).Mais, à l'instar d'autres coins du pays, l'économie informelle de la ville de Mbanza-Ngungu est caractérisée par l'instabilité des activités, le caractère rudimentaire de l'équipement et des méthodes de gestion très reculées.

Les activités y sont variées et diverses : agriculture (maraichère), l'artisanat ; l'élevage, l'exploitation des carrières (moellons, sable,...) et tous les autres petits métiers (cireurs, transporteurs, cambistes, commissionnement, etc.).

2.4. ACTIVITE EN RAPPORT AVEC LES PME

La ville de Mbanza-Ngungu dispose un grand nombre des PME qui participe au développement et à la croissance économique de la ville, dont : des Maison commerciale ; des Maison de couture ; des petites entreprises industrielles ; des hôtels.

Et en ce qui concerne les hôtels, La ville de Mbanza-Ngungu était au paravent convoitée par beaucoup d'étrangers en particulier les Européens, avait un certain nombre de sites touristiques qui motivaient également cette attraction ; mais depuis un certain nombre d'années la réalité n'est plus comme celle de la belle époque. Cependant, nous pouvons faire allusion à certains sites tels que :

· Les installations des ateliers centraux de la SCTP ex ONATRA, l'unique de telle envergure dans toute l'Afrique Centrale pour la réparation des locomotives. A titre exemplatif, Ces ateliers ont pu adaptés il y a de cela quelques années les blocs moteurs des bateaux dans des locomotives et grâce à cette ingéniosité, les locomotives sont encore en circulation jusqu'à nos jours ;

· Le site de l'Université Kongo à LUVAKA, situé à quelques kilomètres du centre-ville ;

· Les sites des fameuses grottes situés à moins de d'une dizaine de kilomètres ; plus précisément dans la contrée appelée LANGA. Il en existe plusieurs dont les plus reconnues et les plus visitées sont au nombre de trois(3), à savoir : la grotte des poissons aveugles, la grotte de guano et la grotte des chutes.

Ces grottes actuellement abandonnées à elles-mêmes, constituent des sites touristiques non négligeables et donc une source de revenu potentielle pour ladite cité en particulier et de la nation congolaise en général.

Quant à ce qui concerne l'hôtellerie, signalons tout de même que beaucoup d'hôtels qui autre fois avaient marqués leur histoire à Mbanza-Ngungu ne sont plus opérationnels, devenus pour certains des simples maisons d'habitation.

CHAPITRE 3. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE

Ce dernier chapitre est consacré aux entrepreneurs exploitant le taxi-moto dans la ville de Mbanza-Ngungu. Il comprend deux sections principales dont la première est basée sur la méthodologie d'enquête et, la seconde section sur la présentation et l'interprétation des résultats de l'enquête.

Suite à la désastreuse situation Economique des nombreux ménages dans la ville de Mbanza-Ngungu, les ménages font preuve de leur savoir-faire, de leur courage, en développant n'importe quelle activité de production des biens et services pour lutte contre la pauvreté.

Le secteur informel ne disposant, jusqu'à ce jour d'aucune structure organisée où les chercheurs peuvent puiser les informations voulues. D'où, l'enquête sur terrain reste le seul moyen approprié pour en savoir plus.

Section 1. La méthodologie d'enquête

Dans cette section, nous décrivons la méthodologie utilisée pour réaliser le présent chapitre. En effet, une méthodologie idéale s'appuie non seulement sur un raisonnement rigoureux du processus d'élaboration d'un projet de recherche, mais aussi sur l'organisation des étapes faisant partie de ce processus méthodologique (Thietart, 2007). Dans notre contexte, il s'agit de mettre l'accent sur une relation claire, structurée et cohérente entre les objectifs spécifiques et les questions d'investigation de la présente recherche.

1.1. Questionnaire

La conception d'un questionnaire représente une étape cruciale qui détermine fortement la réussite d'un projet de recherche mené sur terrain. (Thietart, 2007).

Dans notre contexte, le questionnaire a pour mission de déceler le secteur informel et lutter contre la pauvreté dans la ville de Mbanza-Ngungu, par les entrepreneurs exploitant le taxi-moto.

Les résultats recueillis seront valides, par ce que les répondants auront seulement à cocher sur des modalités parmi un choix varié des réponses suggérées à travers un questionnaire.

1.2. Méthode d'analyse

Les données ainsi recueillies ont fait l'objet d'une analyse statistique (descriptive et différentielle) En effet, cette méthode statistique bi-variée permet de déceler la liaison entre deux variables traduites par le rejet de l'hypothèse de l'indépendance entre elles. La distribution de Khi-deux est une distribution qui sert à vérifier : si Les fréquences observées dans la distribution de l'échantillon tiré d'une population ont le même comportement qu'une certaine population connue ; Si la population observée tiré d'un échantillon suit une loi normale, binominale ou multi normale ; Si deux variables sont liées ou indépendantes.

SECTION 2. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans cette section, il est question de présenter des résultats de cette enquête. Elle est question principalement de présenter les tableaux de fréquences des différentes variables de notre étude.

2.1. CARACTERISTIQUES DE L'ENQUETE

Les caractéristiques de l'enquête sont: Quartier d'habitation, âge, Position de l'enquêté dans son ménage, Genre, Niveau d'études, Etat civil.

2.1.1. Quartier d'habitation

Le tableau ci-dessous donne la répartition de la population enquêtée selon leur Quartier d'habitation.

Tableau n°1 : Répartition de la population enquêtée selon leur quartier d'habitation

Quartier d'habitation

Effectif

Fréquence

Ngungu

6

20,0%

Révolution

6

20,0%

Disengomoka

6

20,0%

Loma

5

16,7%

Noki

5

16,7%

Ebeya

2

6,7%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Il ressort de ce tableau 20% d'enquêtés habitentle Quartier Ngungu,20% autres le quartier Révolution, et 20% le quartier Disengomoka ; en plus17% habitent le Quartier Loma, 17% le quartier Noki ; et 7% le Quartier Ebeya.

3.2.2. Age

Les tranches d'âges d'entrepreneurs enquêtés sont reprises dans le tableau suivant :

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés selon leur âge.

Age

Effectif

Fréquence

Moins de 30ans

7

23,3%

Entre 30 et 40ans

13

43,3%

Entre 40 et 50ans

8

26,7%

Entre 50 et 60ans

1

3,3%

60ans et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%


Source : Notre enquête

Il ressort de ce tableau 30 entrepreneurs enquêtés, dont 43% ont 30 à 40ans ; 27% ont 40 à 50ans ; 23% sont âgées de moins de 30ans ;3% sont dans l'intervalle de 50 à 60ans ; et enfin 3% d'entrepreneurs enquêtés ont plus de 60ans. L'âge Moyen des enquêtés est de22ans

3.2.3. Position de l'entrepreneur dans son ménage

Le tableau ci-après nous donne la répartition de la position d'entrepreneurs dans son ménage.
Tableau n°3 : Répartition de la position de l'entrepreneur dans son ménage.

Position de l'entrepreneur

Effectif

Fréquence

Père

20

66,7%

Mère

3

10,0%

Enfant

7

23,3%

Autre

0

0,0%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Il découle du tableau que sur 30 enquêtés, 67% d'entrepreneurs ont le statut du père dans le ménage ; 10% le statut de mère dans le ménage ; 23% ont le statut des enfants dans le ménage.

3.2.4. Genre

Le tableau ci-après nous donne la répartition d'entrepreneurs selon leur sexe.

Tableau n°4 : répartition des enquêtés selon leur genre.

Sexe

Effectif

Fréquence

Homme

27

90,0%

Femme

3

10,0%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Il se dégage ici 10% des femmes exerce cette activité des taxis motos contre 90%  des hommes. La plupart des entrepreneurs des taxis motossont des hommes.

3.4.5. Niveau d'études

Le tableau ci-après nous donne la répartition d'entrepreneurs selon leur niveau d'instruction.

Tableau n°5 : Répartition des enquêtés selon leur niveau d'études.

Niveau d'études

Effectif

Fréquence

Sans instruction

1

3,3%

Primaire

2

6,7%

Secondaire

14

46,7%

Supérieur ou Universitaire

13

43,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : notre propre enquête

Ce tableau montre que 47% d'entrepreneurs ont un niveau d'étude secondaire achevé ; 43% ont un niveau supérieur ou universitaire ; 7% des enquêtés ont un niveau d'étude primaire achevé ; et 3% sont les analphabètes (donc sans instruit).

3.4.6. Etat matrimonial

Le tableau ci-après nous donne la répartition des enquêtés selon leur situation matrimoniale.

Tableau n°6 : répartition des enquêtés selon leur état matrimonial

Etat matrimonial

Effectif

Fréquence

Célibataire

7

23,3%

Marié, e

18

60,0%

Veuf, ve

0

0,0%

Divorcé, e

1

3,3%

Autre

4

13,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le tableau nous montre que 60% des enquêtés sont mariés ; 23% sont célibataires ; 13% des enquêtés sont des concubinages ; et 3% sont des divorcés.

3.3. CARACTERISTIQUES DU MENAGE

Les caractéristiques du ménage sont composée de: taille de ménage (nombre de personnes à charge, y compris les parents), activité principale du chef de ménage, revenu mensuel tiré de l'activité (taxi-moto), dépenses mensuelles du ménage, contribution de l'activité aux dépenses des ménages, année d'exercice de la dite activité, les difficultés rencontrés dans l'activité.

3.3.1. Taille de ménage

Le tableau ci-après nous donne la taille de ménage des enquêtés (nombre de personne à charge, y compris les parents).

Tableau n°7 : Répartition des enquêtés selon la taille de ménage

Taille de ménage

Effectif

Fréquence

Moins de 2,00

2

6,7%

De 2,00 à 3,00

1

3,3%

De 3,00 à 4,00

10

33,3%

De 4,00 à 5,00

3

10,0%

De 5,00 à 6,00

8

26,7%

De 6,00 à 7,00

1

3,3%

7,00 et plus

5

16,7%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le tableau montre que 33% des ménages des enquêtés vivent avec 3 à 4personnes ; 27% des ménages ont 5 à 6personnes ; 17% des ménages vivent avec 7personnes ou plus ; 10% vivent avec 4 à 5personnes ; 7% vivent avec moins 2personnes. La moyenne est de 5 personnes par ménages.

3.3.2. Activité principale du chef de ménage

Le tableau ci-dessous nous donne l'idée sur l'activité principale du chef de ménage enquêté.

Tableau n°8 : Répartition des enquêtés selon leur activité principale.

Activité principales

Effectif

Fréquence

Sans emploi

7

23,3%

Employé

2

6,7%

Fonctionnaire

6

20,0%

Agriculteur

5

16,7%

Commerçant

4

13,3%

Profession libérale

4

13,3%

Artisan

1

3,3%

Autre

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le tableau nous montre que la plupart des enquêtés sont sans emploi qui représentent 23% ; 20% sont des fonctionnaires ; 17% des enquêté sont des agriculteurs ; 13% sont respectivement des commerçants, et de profession libérale ; 3% des enquêtés sont respectivement des artisans, et autre.

3.3.3. Revenu mensuel tiré de l'activité

Le tableau ci-après nous donne la répartition d'entrepreneurs selon leur revenu mensuel tiré de l'activité.

Tableau n°9 : Répartition des enquêté selon leur revenu mensuel tiré de l'activité

Revenu mensuel

Effectif

Fréquence

0 à 100$

10

33,3%

100 à 200$

14

46,7%

200 à 300$

6

20,0%

300 à 400$

0

0,0%

400 à 500

0

0,0%

Plus de 500$

0

0,0%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Il ressort de ce tableau que 47% d'entrepreneurs gagnent mensuellement un revenu compris entre 100 et 200$, 33% touchent un revenu compris entre 0 et 100$, 20% ont un revenu compris entre 200 et 300$ le mois. La moyenne de revenu de cette activité est de 137$ ou 274.000FC.

3.3.4. Dépenses mensuelles du ménage

3.3.4.1. Sur la nourriture

Le tableau ci-après nous donne la répartition de dépenses mensuelles sur la nourriture.

Tableau n°10 : Répartition de dépenses mensuelles des enquêtés sur la nourriture

Nourriture

Effectif

Fréquence

Non réponse

2

6,7%

Moins de 120000

7

23,3%

De 120000 à 180000

6

20,0%

De 180000 à 240000

5

16,7%

De 240000 à 300000

2

6,7%

De 300000 à 360000

5

16,7%

De 360000 à 420000

2

6,7%

420000 et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Comme nous pouvons le constater dans le tableau ci-haut sur les 30 enquêtés, nous voyons que 23% des enquêtés dépenses moins de 120.000FC ; 20% dépenses entre 120.000FC et 180.000FC ; 17% dépenses respectivement entre 180.000FC et 240.000FC, et d'autre entre 300.000FC et 360.000FC ; 7% des enquêtés dépenses respectivement entre 240.000FC et 300.000FC, et d'autre dépenses entre 360.000FC et 420.000FC ; et 7% des enquêtés ne dépenses pas. La moyenne est de 151.071FC.

3.3.4.2. Sur l'habillement

Le tableau ci-après nous donne la répartition de dépenses mensuelles sur l'habillement.

Tableau n°11 : Répartition de dépenses mensuelles des enquêtés sur l'habillement.

Habillement

Effectifs

Fréquence.

Non réponse

9

30,0%

Moins de 20000

1

3,3%

De 20000 à 30000

3

10,0%

De 30000 à 40000

3

10,0%

De 40000 à 50000

2

6,7%

De 50000 à 60000

2

6,7%

De 60000 à 70000

3

10,0%

70000 et plus

7

23,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le tableau ci-dessus nous révèle que 30% de personnes ne dépense pas mensuellement ; 23% des enquêtés dépenses 70.000fc et plus ; 10% dépenses respectivement entre 20.000 et 30.000fc, d'autre entre 30.000 et 40.000fc, et enfin entre 60.000 et 70.000fc ; 7% des enquêtés dépenses respectivement entre 40.000 et 50.000fc, et d'autre entre 50.000 et 60.000fc ; et enfin 3% dépenses moins de 20.000fc. La moyenne s'élève à 53.095fc.

3.3.4.3. Sur la Scolarité

Le tableau ci-dessous donne la répartition de dépenses mensuelles sur la scolarité.

Tableau n°12 : répartition de dépenses mensuelles sur la scolarité.

Scolarité

Effectif

Fréquence

Non réponse

10

33,3%

Moins de 60000

6

20,0%

De 60000 à 120000

9

30,0%

De 120000 à 180000

0

0,0%

De 180000 à 240000

3

10,0%

De 240000 à 300000

1

3,3%

De 300000 à 360000

0

0,0%

360000 et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le tableau ci-dessus nous montre que sur le 30 enquêtés, 33% des enquêtés ne dépensent pas ; 30% dépenses entre 60.000 et 120.000fc ; 20% des enquêtés dépenses moins de 60.000fc ; 10% dépenses entre 180.000 et 240.000fc ; 3% dépenses respectivement entre 240.000 et 300.000fc, et d'autre 360.000fc et plus. La moyenne est de 126.667Fc

3.3.4.4. Soins médicaux

Le tableau qui suit présente la répartition de dépenses mensuelles de soins médicaux.

Soins de santé

Effectif

Fréquence

Non réponse

7

23,3%

Moins de 50000

7

23,3%

De 50000 à 100000

13

43,3%

De 100000 à 150000

2

6,7%

De 150000 à 200000

0

0,0%

De 200000 à 250000

0

0,0%

De 250000 à 300000

0

0,0%

300000 et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Les résultats de ce tableau nous montrent que 43% des enquêtés dépenses entre 50.000 et 100.000fc ; 23% dépenses moins de 50.000fc ; 23% d'enquêtés ne dépensent pas ; 7% dépenses entre 100.000 et 150.000fc ; 3% des enquêtés dépenses 300.000 et plus. La moyenne est de 64.130fc.

3.3.4.5. Transport

Le tableau ci-après présente la répartition des dépenses mensuelles de transport.

Tableau n°13 : répartition des dépenses mensuelles de transport.

Transport

Effectif

Fréquence

Non réponse

20

66,7%

Moins de 10000

2

6,7%

De 10000 à 20000

2

6,7%

De 20000 à 30000

2

6,7%

De 30000 à 40000

2

6,7%

De 40000 à 50000

0

0,0%

De 50000 à 60000

0

0,0%

60000 et plus

2

6,7%

TOTAL OBS.

30

100%


Source : Notre enquête

Le tableau nous montre que 67% des enquêtés ne dépenses pas ; 7% dépenses respectivement moins de 10.000fc, d'autre entre 10.000 et 20.000fc, entre 20.000 et 30.000fc, entre 30.000 et 40.000fc, et enfin entre 60.000 et plus. La moyenne s'élève à 29.000fc.

3.3.4.6. Loyer


Le tableau ci-après nous présente la répartition des enquêtés selon leur autres sources des revenus.

Tableau n°14 : Répartition de dépenses mensuelles des enquêtés selon leur loyer

Loyer

Effectif

Fréquence

Non réponse

15

50,0%

Moins de 40000

3

10,0%

De 40000 à 50000

5

16,7%

De 50000 à 60000

1

3,3%

De 60000 à 70000

3

10,0%

De 70000 à 80000

0

0,0%

De 80000 à 90000

2

6,7%

90000 et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Il ressort de ce tableau que sur le 30 enquêtés, 50% des enquêtés ne dépensent pour le loyer ; 16% dépenses entre 40.000 et 50.000fc ; 10% dépenses respectivement moins de 40.000fc, et entre 60.000 et 70.000fc ; 7% dépenses entre 80.000 et 90.000fc ; 3% des enquêtés dépenses respectivement entre 50.000 et 60.000fc, et 90.000fc et plus. La moyenne est de 56.333fc.

3.3.4.7. Eau et Electricité

Le tableau ci-après présente la répartition des enquêtés selon leur dépenses en eau et électricité.

Tableau n°15 : Répartition des enquêtés selon leur dépenses en Eau et Electricité

Eau et électricité

Effectif

Fréquence

Non réponse

6

20,0%

Moins de 10000

6

20,0%

De 10000 à 20000

13

43,3%

De 20000 à 30000

1

3,3%

De 30000 à 40000

3

10,0%

De 40000 à 50000

0

0,0%

De 50000 à 60000

0

0,0%

60000 et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Les résultats de ce tableau nous renseignes que 43% de 30 enquêtés dépenses entre 10.000 et 20.000fc ; 20% dépenses respectivement moins de 10.000fc, et d'autre ne dépensent pas ; 10% des enquêtés dépenses entre 30.000 et 40.000fc ; et enfin 3% dépenses 60.000fc et plus. La moyenne s'élève à 17.500fc.

3.3.4.8. Téléphone et abonnement canalsat

Les différentes dépenses d'entrepreneurs enquêtés en ce qui concerne le téléphone et abonnement canalsat sont reprises dans le tableau suivant :

Tableau n°16 : Répartition des enquêtés selon leur dépenses de téléphone et abonnement canalsat

Téléphone et abonnement canalsat

Effectif

Fréquence

Non réponse

1

3,3%

Moins de 10000

2

6,7%

De 10000 à 20000

4

13,3%

De 20000 à 30000

4

13,3%

De 30000 à 40000

11

36,7%

De 40000 à 50000

3

10,0%

De 50000 à 60000

2

6,7%

60000 et plus

3

10,0%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le tableau ci-dessus nous révèle que 37% sur 30 enquêtés dépenses entre 30.000 et 40.000fc ; 13% des enquêtés dépenses respectivement entre 10.000 et 20.000fc, et entre 20.000 et 30.000fc ; 10% dépenses respectivement entre 40.000 et 50.000fc, et entre 60.000fc et plus ; 7% dépenses respectivement moins de 10.000fc, et entre 50.000 et 60.000fc ;3% des enquêtés ne dépensent pas. La moyenne est de 323.167fc.

3.3.4.9. Autre dépenses

Nous présentons ci-dessous la répartition des enquêtés selon d'autres dépenses non répertorier ci-haut.

Tableau n°17 : Répartition des enquêtés selon d'autre dépenses non repris ci-haut

Autre

Effectif

Fréquence

Non réponse

25

83,3%

Moins de 10000

1

3,3%

De 10000 à 20000

0

0,0%

De 20000 à 30000

3

10,0%

De 30000 à 40000

0

0,0%

De 40000 à 50000

0

0,0%

De 50000 à 60000

0

0,0%

60000 et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le présent tableau nous indique que 83% des enquêtés ne dépensent pas ; 10% dépenses entre 20.000 et 30.000fc ; 3% des enquêtés dépenses respectivement moins de 10.000fc, et 60.000fc et plus. La moyenne est de 29.000fc.

Ainsi, les dépenses totales de ménage s'élève en moyenne de 495.833FC ou 248$. A cet effet, en faisant la comparaison entre 274.000FC (le revenu tiré de l'activité de taxi-moto) et 495.833FC (les dépenses du ménage), il se dégage une part de 55% de revenu de l'activité taxi-moto sur les dépenses de ménage. Donc, l'activité taxi moto contribue en moyenne de 55% dans les dépenses de ménage.

3.3.5. Durée d'activité

Le tableau ci-après nous présente la répartition des enquêtés selon leur durée d'activité.

Tableau n°18 : Répartition des enquêtés selon leur durée d'activité

année d'activité

Effectifs

Fréquence.

Moins de 1,50

3

10,0%

De 1,50 à 3,00

9

30,0%

De 3,00 à 4,50

10

33,3%

De 4,50 à 6,00

3

10,0%

De 6,00 à 7,50

2

6,7%

De 7,50 à 9,00

2

6,7%

9,00 et plus

1

3,3%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Le tableau nous montre que sur les 30 enquêtées ; 33% ont une activité compris entre 3 à 5ans ; 30% ont une expérience allant de 2 à 3ans ; 10% ont une durée respectivement de moins de 2 ans, et de 5 à 6 ans ; 7% ont une activité respectivement compris entre 6 à 7ans, et 8 à 9ans ; et enfin 3% ont une durée de 9ans et plus. La moyenne s'élève à 3,63.

3.3.6. Les difficultés rencontrées dans l'activité

Nous présentons ci-dessous la répartition des enquêtés selon les difficultés rencontrées dans l'activité.

Tableau n°19 : Répartition des enquêtés selon les difficultés rencontrées dans l'activité.

les difficultés rencontrées

Effectif

Fréquence

Non réponse

5

16,7%

Pannes

9

30,0%

Accident

6

20,0%

Tracasserie

5

16,7%

Autre

5

16,7%

TOTAL OBS.

30

100%

Source : Notre enquête

Les résultats de ce tableau nous renseignes que 30% de 30 enquêtés sont victimes de pannes ; 17% selon eux ne rencontre pas les difficultés ; 20% des enquêtés fait face aux accidents ; 17% sont respectivement répertorié de tracasserie, et autre.

CONCLUSION

Nous voici a la fin de notre travail intitulé «Secteur informel et lutte contre la pauvreté ». Etude menée auprès des entrepreneurs exploitant les taxi-moto dans la ville de Mbanza-Ngungu et dont l'objectif principal était celui de mettre en lumière les principales contraintes, les défis à relever et de proposer un certain nombre de piste de solution pour lutter contre la pauvreté en exploitant des activités informels dans la ville de Mbanza-Ngungu.

Pour atteindre cet objectif, notre préoccupation a tourné autour de la question suivante :

Ø Quelle est l'importance de l'activité Taxi-Moto à la lutte contre la pauvreté ?

Pour répondre à cette question, nous avons formulé l'hypothèse selon lequel : « l'activité de taxi-moto contribue à plus de la moitié aux besoins des ménages ».

Les informations obtenues au moyen d'un questionnaire d'enquête administré auprès de 30 entrepreneurs de taxi-moto de la ville de Mbanza-Ngungu ont été traitées au moyen du logiciel SPSS en faisant recours à la statistique descriptive. Après analyse de ces informations traitées, la statistique descriptive nous fournit les informations suivantes :

ü 23% des enquêtés avaient comme activité principale sans emploi ; 20% sont des fonctionnaires ; 17% des enquêté sont les agriculteurs ; 13% sont respectivement des commerçants, et de profession libérale ; 3% des enquêtés sont respectivement des artisans, et autre.

ü 47% d'entrepreneurs gagnent mensuellement un revenu compris entre 100 et 200$, 33% touchent un revenu compris entre 0 et 100$, 20% ont un salaire compris entre 200 et 300$ le mois. La moyenne est du revenu de cette activité est de 187$.

ü 33% ont une durée d'activité compris entre 3 à 5ans ; 30% ont une expérience allant de 2 à 3ans ; 10% ont une durée respectivement de moins de 2 ans, et de 5 à 6 ans ; 7% ont une activité respectivement compris entre 6 à 7ans, et 8 à 9ans ; et enfin 3% ont une durée de 9ans et plus. La moyenne s'élève à 3,63.

ü  Entre 274.000FC (le revenu tiré de l'activité de taxi-moto) et 495.833FC (les dépenses du ménage), il se dégage une part de 55% de revenu de l'activité taxi-moto sur les dépenses de ménage. Donc, l'activité taxi moto contribue en moyenne de 55% dans les dépenses de ménage.

De ce qui précède, nous confirmons que le secteur informel est une importante source d'emploi et de revenu dans la cité de Mbanza-Ngungu. Comprendre ses dynamiques devient important pour les politiques et pour l'Etat pour réaliser la transformation structurelle des économies et des créer des activités plus productives et génératrices de croissance. Même s'il présente certains aspects négatifs, nous sommes d'avis que le secteur informel est le levier de croissance en RDC en général et de la ville de Mbanza-Ngungu en particulier, une clé de développement.

Car ce dernier, a un impact positif sur l'amélioration des conditions de vie d'une couche de la population qui ne vie qu'a cette activité (taxi-moto) comme la seule issue de la résolution des malaises socio-économique auxquels cette population fait face au quotidien.

Recommandations

A l'Etat : il découle, à l'Etat congolais d'essayer de mieux maîtriser le secteur informel pour réussir à l'intégrer effectivement dans l'économie formelle. Les avancées qui ont déjà été faites sont louables et nous pensons que de meilleurs résultats peuvent encore être obtenus. .

BIBLIOGRAPHIE

1. Ouvrages

· Bernard Brest, le tiers Monde, Paris, 1995

· Bruno Laurier, L'économie informelle dans le tiers monde, Paris 1994.

· DE HERDT, T, et MARYSSE, S, L'économie informelle au zaïre, (sur) vie et pauvreté dans la période de transition, l'Harmattan, 1996.

· LUZOLELE LOLA, Congo-Kinshasa : combattre la pauvreté en situation de post conflit, l'Harmattan, Armand collin, 1997.

· MESTRUM, F, Mondialisation et pauvreté, l'Harmattan, Armand collin, 1997.

2. Revues et Rapports

· Analyse, observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, les travaux d'observatoire, 2000.

· Annie Chéneau-Loquay (2004) : Comment les NTIC sont-elles compatibles avec l'économie informelle en Afrique ?

· Bureau international du travail, « women and Men in the informal Economy: a Statistical Picture », Genève, 2018.

· EASTERLY, William (2002), "The Elusive Quest for Growth: Economists' Adventures and Misadventures in the Tropics", MIT Press, Cambridge, Mass.

· Informality, Solidarities, Unpaid Care Work: Forms of Résilience in Developing Countries, Springer, Dordrecht, Pays-Bas, 2018.

· Jacques CHARMES, Le secteur informel, levier de développement, IRD, CEPED, de l'université Paris Descartes.

· Martin BELEPA, François ROUBAUD, Le secteur informel et la pauvreté en Afrique : instrument de mesure, analyses et politiques économiques Stateco 2009.

· Programme de nations unis pour le développement (PNUD), « pauvreté et condition de vie de ménages », mars 2009.

· Rapport National sur le Développement Humain de (2014, RNDH).

· Yolaine Samantha EPOMA, le secteur informel en Afrique, Guide Dadupa, titulaire d'un master recherche en Droit Privé, 2020.

3. Cours et Travaux de fin d'études

· KANE KIWE J., Pauvreté des ménages et accès aux soins de santé en République Démocratique du Congo, une approche par méthode d'Analyse Factorielle des correspondances.

· MAKIESE M. E (2020) « Secteur informel et lutte contre la pauvreté dans la ville de Mbanza-Ngungu ». Cas de taxi-moto.

· MAKIESE F., Cours d'économie de développement, G2 FASEG, Université Kongo 2018-2019, Mbanza-Ngungu

· MANIKA J.P,  Cours d'entrepreneuriat, G3 FASEG, Université Kongo 2018-2019, Mbanza-Ngungu

4. Sites internet

· www.google.com

· www.wikipédia.com

· http://www.keepschool.com/cours-fiche-richesse_et_pauvrete_dans_le_monde.html#al.

ANNEXE

UNIVERSITE KONGO

UK

BP 202 MBANZA-NGUNGU

FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE SUR LE SECTEUR INFORMEL ET LA

LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

I. Caractéristique de l'enquêté

(Entrepreneur de Taxi-Moto)

Q1. Quartier d'habitation

1. Ngungu 2. Révolution

3. Disengomoka 4. Loma

5. Noki 6. Ebeya

Q2. Position de l'entrepreneur dans son ménage

1. Père 2. Mère

3. Enfant 4. Autres

Q3. Genre de l'entrepreneur

1. Homme 2. Femme

Q4. L'âge de l'entrepreneur

1. Moins de 30ans 2. Entre 30 et 40ans

3. Entre 40 et 50ans 4. Entre 50 et 60ans

5. 60ans et plus

Q5. Niveau d'études

1. Sans instruction 2. Primaire

3. Secondaire 4. Supérieur ou universitaire

Q6. Etat matrimonial

1. Célibataire 2. Marié, e 3. Veuf, ve

4. Divorcé, e 5. Autre

I. Caractéristique du ménage

Q7. Taille de ménage (nombre de personnes à charge, y compris les parents)..........................................

Q8. Principales activités du chef de ménage

1. Sans emploi 2. Employé

3. Fonctionnaire 4. Agriculteur

5. Commerçant 6. Profession libérale

7. Artisan 8. Autre

Q9. Revenu mensuel tiré de l'activité (Taxi-Moto)

1. 0 à 100$ 2. 100 à 200$

3. 200 à 300$ 4. 300 à 400$

5. 400 à 500$ 6. Plus de 500$

Q10. Dépenses mensuelles du ménage

1. Nourriture :..........................................

2. Habillement :.......................................

3. Scolarité :.............................................

4. Soins de santé :...................................

5. Transport :...........................................

6. Loyer :..................................................

7. Eau et électricité :.................................

8. Téléphone et abonnement canalsat

...............................................................

9. Autre :..................................................

Total :...................................................

Q11. Quelle est la contribution de votre activité aux dépenses des ménages

Montant :....................................................

Pourcentage :.............................................

Q12. Depuis combien d'années exercez-vous cette activité ?

.....................................................................

Q13. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre activité ?

.....................................................................

Table de matière

Contenu

EPIGRAPHE i

IN MEMORIAM ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

0. INTRODUCTION 1

0.1. PROBLEMATIQUE 1

0.2. Objectif 2

0.3. Hypothèse 2

0.4. Choix et intérêt du sujet 2

0.5. Méthodologie 2

0.6. Canevas de travail 3

1.5. DELIMITATION ENTRE LE SECTEUR INFORMEL ET FORMEL 12

2.1.1. Quartier NGUNGU 23

2.1.2. Quartier DISENGOMOKA 23

2.1.3. Quartier REVOLUTION 23

2.1.4. Quartier LOMA 23

2.1.5. Quartier NOKI 24

2.1.6. Quartier EBEYA 24

CHAPITRE 3. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE 33

Section 1. La méthodologie d'enquête 33

1.1. Questionnaire 33

1.2. Méthode d'analyse 33

SECTION 2. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS 34

2.1. CARACTERISTIQUES DE L'ENQUETE 34

2.1.1. Quartier d'habitation 34

3.2.2. Age 34

3.2.3. Position de l'entrepreneur dans son ménage 35

3.2.4. Genre 35

3.4.5. Niveau d'études 35

3.4.6. Etat matrimonial 36

3.3. CARACTERISTIQUES DU MENAGE 36

3.3.1. Taille de ménage 36

3.3.2. Activité principale du chef de ménage 37

3.3.3. Revenu mensuel tiré de l'activité 37

3.3.4. Dépenses mensuelles du ménage 38

3.3.5. Durée d'activité 43

3.3.6. Les difficultés rencontrées dans l'activité 44

CONCLUSION 45

Recommandations 46

BIBLIOGRAPHIE 47

ANNEXE 49

Table de matière 51

* 1 (Yolaine Samantha EPOMA, 2020)

* 2 EASTERLY, William (2002), "The Elusive Quest for Growth : Economists' Adventures and Misadventures in the Tropics", MIT Press, Cambridge, Mass

* 3OEVELTERE, P. (2000), "Exclusion sociale, secteur informel et économie sociale", Le courrier AC? -UE, No 178, p.68-70, KatholiekeUniversiteit Leuven.

* 4La taxe synthétique a été mise en vigueur à Madagascar dans les années 90

* 5Annie Chéneau-Loquay (2004) : Comment les NTIC sont-elles compatibles avec l'économie informelle en Afrique ?

* 6 Secteur Informel en Afrique par Yolaine Samantha EPOMA « Guide Dadupa »

* 7 www.google.com

* 8 GILLIS, op.cit

* 9 www.wikipédia.com

* 10 Analyse, observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, les travaux d'observatoire, 2000

* 11 Analyse, observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, les travaux d'observatoire, 2000

* 12 Documents stratégique de croissance et de la réduction de la pauvreté Sud-kivu 2014

* 13idem

* 14 Documents stratégique de croissance et de la réduction de la pauvreté Sud-kivu 2014

* 15 Documents stratégique de croissance et de la réduction de la pauvreté Sud-kivu 2014

* 16 Philippe Manière, l'aveuglement français, 1998, p236-237

17René Dumont, Démocratie pour l'Afrique, Paris le Seuil 1991

* 17Cette notion est développée dans l'article « Richesse et pauvreté dans le monde » qu'on peut retrouver dans le site : http://www.keepschool.com/cours-fiche-richesse_et_pauvrete_dans_le_monde.html#a1.

* 18. (Yolaine Samantha EPOMA, 2020)

* 19 ( www.UnMondelibreillustrée par l'économiste congolais Oasis KodilaTedika).






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius