CONCLUSION
Nous avons montré que l'analyse vibratoire utilise des
outils mathématiques qui permettent de surveiller l'état des
machines tournantes en prélevant périodiquement le signal
vibratoire. Ce signal contient une grande quantité d'informations, c'est
pourquoi en pratique il est impossible de l'utiliser directement. Dès
lors, on utilise des méthodes de filtrage pour extraire le signal utile.
De même on peut concevoir des indicateurs d'endommagement des roulements
à partir du signal vibratoire afin d'évaluer en temps réel
l'état de la machine. En sus, l'analyse vibratoire a aussi l'avantage
d'élaborer un diagnostic de l'équipement une fois la panne
détectée afin de désigner l'élément
défectueux sans démonter la machine, juste à l'aides des
fréquences caractéristiques des défauts.
CHAPITRE 4 :
ACQUISITION DES DONNEES
INTRODUCTION
Ce chapitre s'intéresse aux moyens mis en oeuvre pour
obtenir les données auxquelles nous allons appliquer les techniques de
l'analyse vibratoire. De prime abord, nous allons revenir sur les concepts
fondamentaux de la numérisation d'un signal analogique et la notion de
spectre d'un signal en posant quelques bases mathématiques sur les
concepts de produit de convolution et de peigne de Dirac.
4.1 Notion de spectre du
signal
La rotation de l'arbre d'une machine tournante est le
phénomène donnant naissance aux vibrations. Cette rotation
étant par nature périodique, les vibrations enregistrées
le sont aussi. Le mathématicien français Joseph Fourier
(1768-1830) a montré que tout signal périodique de forme
quelconque pouvait être décomposé en une somme de signaux
élémentaires sinusoïdaux (fondamental et harmoniques, les
harmoniques étant les multiples du fondamental) autour d'une valeur
moyenne (composante continue) qui pouvait être nulle. L'ensemble de ces
composantes forme le spectre du signal ou bande de fréquence
occupée par le signal (largeur de bande). La somme de ces
sinusoïdes est connue sous le terme de série de
Fourier. Si S (S peut désigner l'accélération, la
vitesse ou le déplacement) est une fonction du temps, on peut
écrire :
La représentation graphique du signal vibratoire en
fonction du temps reste assez « illisible ». Elle ne
favorise pas l'analyse car tous les termes sont superposés. On a besoin
d'un outil mathématique supplémentaire. La
transformée de Fourier, lorsqu'elle s'applique à
une fonction du temps comme l'accélération, la vitesse ou le
déplacement, donne pour résultat une autre fonction dont la
variable est la fréquence. Cette nouvelle fonction est appelée
spectre. Le spectre est la représentation de
l'amplitude d'une grandeur en fonction de la fréquence. On le
détermine par la relation suivante :
s(f) = TF(S(t)) = .
Par exemple, le spectre d'un signal sinusoïdal est un pic
à la fréquence du signal comme on peut le voir sur la figure
suivante :
Figure 13 : spectre d'un signal
sinusoïdal
Un signal vibratoire étant la somme de plusieurs sinus,
son spectre sera par conséquent une succession de fréquences
caractéristiques du signal de départ.Il y a complète
dualité entre l'espace temporel et l'espace fréquentiel qui est
représenté par la transformée de Fourier. Cela implique
l'existence de la transformée de Fourier inverse :
e(t) = TF-1(E(f)) =
La transformée de Fourier introduit la notion de spectre
d'un signal qui est la caractéristique fréquentielle d'un signal.
Un signal peut être ainsi défini dans deux espaces, soit temporel
soit fréquentiel.
Introduisons deux concepts mathématiques importants du
traitement de signal que sont le produit de convolution et le peigne de
Dirac.On définit le produit de convolution entre deux signaux en
décalant de l'un des deux signaux et en intégrant leur produit
sur le temps :
s(t) = e(t)*h(t) = .
On peut montrer aisément la commutativité du
produit de convolution en procédant par un changement de variable de la
forme u = . On notera que la transformée de s(t) traversant un filtre de
réponse impulsionnelle h(t) vaut :
S(f )= E(f ).H(f )
Inversement, si S(f )= E(f )*H(f ) alors s(t) = e(t).h(t)
C'est une propriété très importante. Une
multiplication temporelle devient un produit de convolution fréquentiel.
De même un produit de convolution temporel devient une multiplication
fréquentielle.
L'impulsion de Dirac, notée (t), est une impulsion de
durée to, d'amplitude Ato, avec to très petit. C'est une
impulsion d'énergie constante. Mathématiquement on la
défini de la manière qui suit : t ? 0 (t) = 0, .
De plus e(t0) = . L'impulsion de Dirac est le neutre de la convolution : s(t) =
s(t)*(t).
On en déduit donc que :
TF((t)) = 1
Le peigne de Dirac est un train d'impulsions espacés de
Te. On le note PTe(t) et :
De plus :
TF(PTe(t)) = P1/Te(t).
Pour un système linéaire qui, à une
d'entrée e(t), fait correspondre la fonction de sortie s(t) par une
fonction de transfert h(t), si e(t) = (t) alors S(f) = E(f).H(f) = H(f). Donc
s(t) = h(t). On appelle ainsi h, la réponse impulsionnelle.
|