Impact ex-ante de la recherche: cas des technologies de gestion des solspar Kowami ATTILA Université de Lomé - Master de recherche en agroéconomie 2017 |
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE1-1 PROBLEMATIQUEAu Togo, le riz est devenu quelques années, une denrée de consommation courante au même titre que le maïs, le sorgho, le niébé. De nos jours, on estime à 15kg la quantité moyenne de riz consommée annuellement par chaque togolais, soit un besoin annuel de 90 000 tonnes pour une population de 6000 000 habitants. (ITRA, 2011). Cependant, la production nationale n'arrive pas à couvrir les besoins en raison de la consommation sans cesse croissante ; ce qui crée un déséquilibre entre l'offre et la demande. L'écart entre la production locale et la demande est comblé par les importations. Le gouvernement du TOGO a donc élaboré une Stratégie Nationale pour le Développement de la Riziculture(SNDR) qui tire ses orientations du Programme National d'Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA) ; les objectifs de la stratégie sont : accroître les superficies à emblaver de 36492 à 66500 ha; améliorer les rendements de 2.4 à 4.5T/ha; augmenter la production pour 2008-2013 et 2013-2018 de 85540 à 232750 tonnes de paddy soit 139650 tonnes de riz usiné en 2018 ; améliorer les technologies de préparation du sol etc.2(*) L'agriculture togolaise est tributaire de ses ressources foncières et de leur potentiel de production. Le système foncier est régi par le droit coutumier et le droit moderne. Au Togo, on assiste à deux formes de propriétés foncières : propriété de l'Etat et propriété privée (collective et individuelle). La loi sur le foncier existe depuis 1974 mais non appliquée. De sérieux problèmes sont observés et varient d'une région à une autre. Quelques ébauches de solutions sont envisagées dans le PNIASA et concernent notamment la création de Zones d'Aménagement Agricoles Planifiées (ZAAP) dont le but est de renforcer l'accès sécurisé et équitable aux ressources foncières. Pour traduire dans les faits ces engagements, certaines mesures sont envisagées entre autres : la définition d'une nouvelle politique de sécurisation foncière. Plusieurs auteurs ont mené des études empiriques sur l'adoption des technologies de gestion des sols. De ces études, plusieurs facteurs sensés influencés l'adoption de ces technologies ont été répertoriés. Knox et Meinzen-Dick (1999) ont montré qu'au moins six facteurs influencent le choix technologique des producteurs agricoles. En effet, selon eux, la détention des droits de propriété est un facteur déterminant de l'adoption d'une technologie visant à améliorer la productivité agricole. Les droits de propriété sont perçus non seulement comme étant l'appropriation des ressources conformément aux lois du pays, mais aussi une variété de droits issus du droit coutumier et des usages locaux (Knox et Meinzen-Dick, 1999). Parmi ces droits, on distingue la détention des droits de propriété, l'action collective, l'information, les risques environnementaux et commerciaux, la richesse, le crédit, la main d'oeuvre et d'autres facteurs tels que l'exclusion, la durée, la garantie. En effet, l'exclusion permet à ceux qui disposent de droits d'exclure les autres de l'utilisation d'une ressource particulière. De même, la durée permettra au détenteur de droits de récolter les fruits de son investissement et ce pour un horizon temporel suffisamment lointain. Enfin, les droits de propriétés doivent être garantis par des institutions compétentes capables de les faire appliquer en faveur d'un individu. Southgate et al (1990) estiment que les droits de propriété constituent un élément fondamental dans la motivation des agriculteurs à investir dans la conservation des ressources naturelles. Ils montrent que l'absence de ces droits décourage la conservation de l'environnement. Enfin, Barbier (1990) montre que la détention des droits de propriété influençait de façon significative la décision des agriculteurs indonésiens à investir dans le contrôle des sols perdus et en dégradation. Les terres des exploitations agricoles sont sujettes à de fortes dégradations à cause des mauvaises pratiques culturales. L'une de ces mauvaises pratiques culturales est la culture sur brûlis qui détruit la flore, la matière organique ainsi que la faune et la microfaune du sol. Cette pratique culturale est le principal facteur de dégradation des sols des exploitations rizicoles au Togo. De plus, les rendements des cultures ne répondent pas aux prévisions. Cette dégradation appauvrit la biodiversité, réduit les rendements et les aires de production des cultures. Afin de pouvoir répondre à leurs besoins, les agriculteurs intensifient leur production en raccourcissant les périodes de jachères. Cette situation influence négativement la capacité naturelle de régénération de la fertilité des sols. Malgré cette situation difficile, les enjeux actuels sont importants. La riziculture irriguée est la culture de prédilection sur les sols argileux et lourds des cuvettes alluviales des principaux axes hydrauliques. Sur ces sols la diversification est difficile et aléatoire. Les rendements sont inférieurs aux prévisions. La qualité du sol détermine le rendement des cultures en système irrigué et donc le revenu et le niveau de bien être des riziculteurs. Quels seront les impacts de la recherche des technologies de gestion des sols sur le revenu et la pauvreté des riziculteurs ? Cette étude vise à évaluer l'impact ex-ante des activités de la recherche des technologies de gestion des sols sur le revenu, la pauvreté des riziculteurs. Les principales technologies concernées sont : le défrichage, le labour, le nivellement (planage) et la confection des digues et diguettes. * 2 Stratégie Nationale pour le Développement de la Riziculture (SNDR-Togo) |
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