INCIDENCE DE L'ENTREPRENEURIAT SUR LA RÉDUCTION
DE LA PAUVRETÉ DANS LA COMMUNE RURALE DE FESHI
Par
LUNGANGA MWANAKWEY Emmanuel
Résumé
Cette recherche décrit les activités entreprises
par la population active de la commune rurale de Feshi, dans la Province du
Kwango, en RD Congoet génératrices de revenus ;pour
éradiquer sa pauvreté. Dans cette réflexion, les auteurs
se sont attardés à présenter aux lecteurs des exemples des
activités économiques entreprises sur le terrain en dépit
de l'environnement du pays qui ne rend pas la tâche facile aux
entrepreneurs. En décrivant l'analyse entrepreneuriale de cette commune,
la présente enquête a aussi dégagé les points forts
et faibles et montre la voie pour surmonter les obstacles dans ce domaine.
C'est en ces termes que le chômage et le sous-emploi qui frappent de
plein fouet l'économie congolaise seraient contournés par la
population investiguée.
INTRODUCTION
Dans un contexte économique et financier mondial morose
marqué par un ralentissement de la croissance, la dégradation des
conditions de vie, et la montée du chômage, ... la
réflexion sur les opportunités de création d'emploi et de
relance des activités sont sans doute au menu de tous les programmes de
développement économique national.
L'entrepreneuriat est « l'action de créer des
richesses et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une
entreprise » (www.wikipedia.org, l'encyclopédie libre). C'est
aussi un processus de conception et de lancement de nouvelles activités
économiques. Il est une activité difficile et bon nombre de
projets de créations d'entreprises n'aboutissent pas.
La naissance d'une démarche entrepreneuriale dans les
pays en développement trouve son explication dans la
problématique de la crise de l'emploi salarié et d'un contexte de
grande pauvreté. Elle participe des stratégies
développées par les populations pour faire face à la
conjoncture économique et sociale difficile. Il renvoie à des
situations hétérogènes qu'il est presque illusoire de lui
trouver une définition consensuelle qui puisse fédérer les
conceptions de chacun.
La pauvreté est un phénomène ancien, un
phénomène aussi vieux que l'humanité. Elle pose et a
toujours posé problème. La Bible, dans plusieurs de ses passages,
parle de la pauvreté et des pauvres, ... et de la faim. A titre
illustratif, nous citons : « heureux, vous les pauvres, car le
Royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim, car vous serez
rassasiés. » (Lc 6,20-21) ou encore : « vendez
vos biens, et donnez-les en aumône. Faites-vous des bourses qui ne
s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, où ni
voleur n'approche ni mite ne détruit. Car où est votre
trésor, là sera votre coeur » (Lc 12.33),
« main nonchalante appauvrit, la main des diligents
enrichit. » (Pr 10, 4).
Aux termes de la déclaration du millénaire de
l'ONU, les 189 pays qui l'ont adopté se sont donc engagés
« à faire du droit au développement une
réalité pour tous et à mettre l'humanité à
l'abri du besoin » (H. Dwight Perkins et al., 2008). A cet engagement
correspond un ensemble des huit objectifs qu'elle fixe. L'objectif premier, qui
cadre avec notre étude, est de « réduire
l'extrême pauvreté et la faim ».
L'on a toujours dit et on dit de la RD Congo qu'elle est un
scandale géologique au regard d'un côté de la richesse des
potentialités minières dont regorge son sous-sol et de l'autre de
la criante pauvreté qui caractérise la grande partie de la
population vivant sur son sol.
Cependant, en observant le vécu du (de la) congolais
(e) au quotidien, on peut se rendre compte que le Congo présente un
scandale dans plusieurs secteurs. A titre d'exemple, nous pouvons citer
l'agriculture, singulièrement les cultures fruitières
menée à travers tout le pays pouvoir être acheminées
dans de bonnes conditions et à temps vers le consommateur.
Il est encore un scandale, lorsqu'on regarde le dynamisme dont
fait preuve le (la) congolais (e) dans sa lutte aux multiples acrobaties pour
la survie. Dans sa lutte pour la survie, en effet, il (elle) exerce telle ou
telle autre activité aussi bien dans le domaine de la transformation, du
commerce que celui des services juste pour être à même de
faire face aux problèmes qui se posent quotidiennement sans aucune
vision de long terme. Non seulement l'amélioration ou la modernisation
de son outil de travail n'est pas son affaire, mais encore il opère dans
l'informel depuis 10, 20, 30 ans ou toute sa vie.
Nous pensons ici à toutes ces personnes dont les
activités arrivent à nourrir leurs familles, à scolariser
leurs enfants, à faire face aux soins de santé, à payer
leurs loyers, ... ces hommes et ces femmes qui sillonnent les rues pour
proposer de la glace ou simplement de l'eau fraiche « eau
pure » (eau pure, selon eux-mêmes).
Ces femmes qui produisent des beignets, gaufres et galettes
chaque jour ; ou encore celles qui fabriquent l'alcool traditionnel
appelé « LOTOKO » ou celles initiées à
la pratique des technologies appropriées en général
(fabrication du savon, de la confiture, des jus de fruits, de l'alcool, du
parfum, du vernis, des désinfectants, du curage, du lait de
beauté, de la pommade à cheveux pour femmes, du pain, des
beignets, des cakes, des gâteaux, de la margarine, du miel, des craies,
la salaison des poissons, la production du lait de soja, etc.).
Il y a lieu de souligner dans ce contexte le rôle
joué par la femme congolaise comme celle d'ailleurs dans
l'économie informelle rurale. S'occupant des ménages, la femme
rurale est devenue très active dans l'exercice du petit commerce et la
pratique des technologies appropriées depuis le début des
années 1990. En RD Congo, c'est pendant cette période que
beaucoup d'entreprises ont fermé, réduisant ainsi la plupart
d'employés au chômage et au sous-emploi. Cette fermeture
était déjà due à la crise économique que
connait le pays, crise aggravée par les pillages de 1991 et 1993 et tout
récemment par la guerre dite de libération de 1997 et la guerre
d'agression de 1998 à 2003.
L'entrepreneuriat dont il est question dans cette étude
concerne les très petits entrepreneurs, petits entrepreneurs et les
micro-entrepreneurs. Les micro-entrepreneurs qui font preuve d'esprit
d'entreprise se manifestent dans les initiatives de toutes sortes,
essentiellement, en vue de subvenir à leurs besoins.
Partant de tout ce qui précède, la question
fondamentale à laquelle notre réflexion voudrait répondre
peut être formulée comme suite : Comment l'entrepreneuriat
contribue au développent socio-économique de la Commune rurale de
Feshi ? De cette question fondamentale peuvent découler d'autres
questions subsidiaires : Est-ce que les praticiens de l'entrepreneuriat
ont déjà bénéficié de quelques formations
voire quelques encadrements en la matière ? Quelles actions qu'ils
envisagent au regard des problèmes et résultats
observés ?
Au regard de ce questionnaire, il ressort que la grande partie
de la population active de la commune rurale de Feshi est chômeuse et sa
survie ne dépend que des activités formelles et informelles
(entrepreneuriat) donc sa contribution dans la situation
socio-économique n'est pas de moindre envergure. Cette population n'a
pas encore bénéficié d'une quelconque formation,
sensibilisation voire encadrement sur l'entrepreneuriat sinon elle entreprendde
manière hasardeuse. Par conséquent, elle rencontre beaucoup
d'obstacles dans l'accomplissement de cette activité et c'est ce qui
fait à ce que les résultats assignés ne soient pas
parfaitement atteints.
I. Cadre théorique
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