INCIDENCE DE L'ENTREPRENEURIAT SUR LA RÉDUCTION
DE LA PAUVRETÉ DANS LA COMMUNE RURALE DE FESHI
Par
LUNGANGA MWANAKWEY Emmanuel
Résumé
Cette recherche décrit les activités entreprises
par la population active de la commune rurale de Feshi, dans la Province du
Kwango, en RD Congoet génératrices de revenus ;pour
éradiquer sa pauvreté. Dans cette réflexion, les auteurs
se sont attardés à présenter aux lecteurs des exemples des
activités économiques entreprises sur le terrain en dépit
de l'environnement du pays qui ne rend pas la tâche facile aux
entrepreneurs. En décrivant l'analyse entrepreneuriale de cette commune,
la présente enquête a aussi dégagé les points forts
et faibles et montre la voie pour surmonter les obstacles dans ce domaine.
C'est en ces termes que le chômage et le sous-emploi qui frappent de
plein fouet l'économie congolaise seraient contournés par la
population investiguée.
INTRODUCTION
Dans un contexte économique et financier mondial morose
marqué par un ralentissement de la croissance, la dégradation des
conditions de vie, et la montée du chômage, ... la
réflexion sur les opportunités de création d'emploi et de
relance des activités sont sans doute au menu de tous les programmes de
développement économique national.
L'entrepreneuriat est « l'action de créer des
richesses et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une
entreprise » (www.wikipedia.org, l'encyclopédie libre). C'est
aussi un processus de conception et de lancement de nouvelles activités
économiques. Il est une activité difficile et bon nombre de
projets de créations d'entreprises n'aboutissent pas.
La naissance d'une démarche entrepreneuriale dans les
pays en développement trouve son explication dans la
problématique de la crise de l'emploi salarié et d'un contexte de
grande pauvreté. Elle participe des stratégies
développées par les populations pour faire face à la
conjoncture économique et sociale difficile. Il renvoie à des
situations hétérogènes qu'il est presque illusoire de lui
trouver une définition consensuelle qui puisse fédérer les
conceptions de chacun.
La pauvreté est un phénomène ancien, un
phénomène aussi vieux que l'humanité. Elle pose et a
toujours posé problème. La Bible, dans plusieurs de ses passages,
parle de la pauvreté et des pauvres, ... et de la faim. A titre
illustratif, nous citons : « heureux, vous les pauvres, car le
Royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim, car vous serez
rassasiés. » (Lc 6,20-21) ou encore : « vendez
vos biens, et donnez-les en aumône. Faites-vous des bourses qui ne
s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, où ni
voleur n'approche ni mite ne détruit. Car où est votre
trésor, là sera votre coeur » (Lc 12.33),
« main nonchalante appauvrit, la main des diligents
enrichit. » (Pr 10, 4).
Aux termes de la déclaration du millénaire de
l'ONU, les 189 pays qui l'ont adopté se sont donc engagés
« à faire du droit au développement une
réalité pour tous et à mettre l'humanité à
l'abri du besoin » (H. Dwight Perkins et al., 2008). A cet engagement
correspond un ensemble des huit objectifs qu'elle fixe. L'objectif premier, qui
cadre avec notre étude, est de « réduire
l'extrême pauvreté et la faim ».
L'on a toujours dit et on dit de la RD Congo qu'elle est un
scandale géologique au regard d'un côté de la richesse des
potentialités minières dont regorge son sous-sol et de l'autre de
la criante pauvreté qui caractérise la grande partie de la
population vivant sur son sol.
Cependant, en observant le vécu du (de la) congolais
(e) au quotidien, on peut se rendre compte que le Congo présente un
scandale dans plusieurs secteurs. A titre d'exemple, nous pouvons citer
l'agriculture, singulièrement les cultures fruitières
menée à travers tout le pays pouvoir être acheminées
dans de bonnes conditions et à temps vers le consommateur.
Il est encore un scandale, lorsqu'on regarde le dynamisme dont
fait preuve le (la) congolais (e) dans sa lutte aux multiples acrobaties pour
la survie. Dans sa lutte pour la survie, en effet, il (elle) exerce telle ou
telle autre activité aussi bien dans le domaine de la transformation, du
commerce que celui des services juste pour être à même de
faire face aux problèmes qui se posent quotidiennement sans aucune
vision de long terme. Non seulement l'amélioration ou la modernisation
de son outil de travail n'est pas son affaire, mais encore il opère dans
l'informel depuis 10, 20, 30 ans ou toute sa vie.
Nous pensons ici à toutes ces personnes dont les
activités arrivent à nourrir leurs familles, à scolariser
leurs enfants, à faire face aux soins de santé, à payer
leurs loyers, ... ces hommes et ces femmes qui sillonnent les rues pour
proposer de la glace ou simplement de l'eau fraiche « eau
pure » (eau pure, selon eux-mêmes).
Ces femmes qui produisent des beignets, gaufres et galettes
chaque jour ; ou encore celles qui fabriquent l'alcool traditionnel
appelé « LOTOKO » ou celles initiées à
la pratique des technologies appropriées en général
(fabrication du savon, de la confiture, des jus de fruits, de l'alcool, du
parfum, du vernis, des désinfectants, du curage, du lait de
beauté, de la pommade à cheveux pour femmes, du pain, des
beignets, des cakes, des gâteaux, de la margarine, du miel, des craies,
la salaison des poissons, la production du lait de soja, etc.).
Il y a lieu de souligner dans ce contexte le rôle
joué par la femme congolaise comme celle d'ailleurs dans
l'économie informelle rurale. S'occupant des ménages, la femme
rurale est devenue très active dans l'exercice du petit commerce et la
pratique des technologies appropriées depuis le début des
années 1990. En RD Congo, c'est pendant cette période que
beaucoup d'entreprises ont fermé, réduisant ainsi la plupart
d'employés au chômage et au sous-emploi. Cette fermeture
était déjà due à la crise économique que
connait le pays, crise aggravée par les pillages de 1991 et 1993 et tout
récemment par la guerre dite de libération de 1997 et la guerre
d'agression de 1998 à 2003.
L'entrepreneuriat dont il est question dans cette étude
concerne les très petits entrepreneurs, petits entrepreneurs et les
micro-entrepreneurs. Les micro-entrepreneurs qui font preuve d'esprit
d'entreprise se manifestent dans les initiatives de toutes sortes,
essentiellement, en vue de subvenir à leurs besoins.
Partant de tout ce qui précède, la question
fondamentale à laquelle notre réflexion voudrait répondre
peut être formulée comme suite : Comment l'entrepreneuriat
contribue au développent socio-économique de la Commune rurale de
Feshi ? De cette question fondamentale peuvent découler d'autres
questions subsidiaires : Est-ce que les praticiens de l'entrepreneuriat
ont déjà bénéficié de quelques formations
voire quelques encadrements en la matière ? Quelles actions qu'ils
envisagent au regard des problèmes et résultats
observés ?
Au regard de ce questionnaire, il ressort que la grande partie
de la population active de la commune rurale de Feshi est chômeuse et sa
survie ne dépend que des activités formelles et informelles
(entrepreneuriat) donc sa contribution dans la situation
socio-économique n'est pas de moindre envergure. Cette population n'a
pas encore bénéficié d'une quelconque formation,
sensibilisation voire encadrement sur l'entrepreneuriat sinon elle entreprendde
manière hasardeuse. Par conséquent, elle rencontre beaucoup
d'obstacles dans l'accomplissement de cette activité et c'est ce qui
fait à ce que les résultats assignés ne soient pas
parfaitement atteints.
I. Cadre théorique
I.1. Entrepreneuriat
I.1.1. Définitions
L'entrepreneuriat fait l'objet d'un engouement
médiatique et politique pouvant conduire à des amalgames. Il est
parfois utilisé dans des formes adjectives surprenantes :
création d'affaires, activité, etc.
La littérature consacrée au concept fait
état d'un nombre important des perspectives et d'une diversité
des définitions dont aucune ne fait l'unanimité au sein de la
communauté scientifique. Et les chercheurs qui s'y sont
intéressés ne l'ont abordé que selon leurs
allégeances disciplinaires (psychologie, économie, sociologie,
anthropologie, ...).
Au sens strict, l'entrepreneuriat (ou entreprenariat) est
l'action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la
création ou la reprise d'une entreprise. Le terme ne peut donc pas
être étroitement confiné à celui de l'entrepreneur.
Encore, moins, si on prend l'entrepreneuriat dans une acceptation, plus large,
c'est-à-dire dans la capacité de concrétiser une
idée et de se projeter dans le futur (
www.wikibéral.org).
Il y a beaucoup de chemins différents où
l'entrepreneuriat peut aussi être défini. Une vue possible de la
nature d'un phénomène entrepreneurial est de le considérer
comme un phénomène d'organisation. Dans cette vision, l'analyse
de l'entrepreneuriat revient à étudier la naissance de nouvelles
organisations où les activités permettent à un individu de
créer une nouvelle entité.
L'entrepreneuriat est une action de constituer une nouvelle
organisation et en particulier la création d'entreprise.
L'entrepreneuriat peut être une activité qui crée de
nombreux emplois. Pour Frank KNIGHT (1967) et Peter Drucker (1970),
cités dans (fr.m.wikipedia.org)« l'entrepreneuriat consiste
à prendre des risques ». poursuivent les auteurs,
l'entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en jeu sa
carrière et sa sécurité financière pour mettre son
temps et son capital dans une entreprise risquée.
En 1985, Peter Drucker révise sa position,
l'entrepreneuriat intelligent consiste à ne pas prendre de risques (
www.wikipedia.org). Ainsi un
entrepreneur peut être défini comme « quelqu'un qui agit
non en fonction des ressources qu'il contrôle actuellement, mais qui
poursuit inlassablement une occasion » (
www.wikipedia.org).
P.A. Julien et L. CADIEUX (2010) définissent
« l'entrepreneuriat comme une action humaine, soutenue par le milieu
environnant, générant de la valeur sur le marché par la
création ou le développement d'une activité
économique, évoluant avec cette valeur pour finalement affecter
l'économie, et ce, dans le but de mieux répondre aux besoins
individuels et collectifs d'un territoire ».
Gifford Pinchot III (1985) introduit le terme
d' «intrapreneuring » transposé en
« intrapreneuriat » en français pour décrire
les activités entrepreneuriales au sein même d'une grande
organisation (fr.m.wikipedia.org).
Selon Gasse (
www.wikipedia.org)
l'entrepreneuriat s'entend comme l' « appropriation et la
gestion des ressources humaines et matérielles, dans le but de
créer, de développer et d'implanter des solutions permettant de
répondre aux besoins des individus ». L'entrepreneur
crée des activités pour lutter contre la pauvreté, pour
produire des besoins et services, ... utiles à la
société.
Pour Ben Cheikh (
www.memoireonline.com),
l'entrepreneuriat est sans doute la suite logique de l'empowerment.
L'entrepreneuriat consiste à mettre en relation l'homme avec ses
contemporains afin de créer des échanges, des projets et de la
richesse.
Pour Verstracte et Fayolle (fr.m.wikipedia.org), quatre
paradigmes permettent de cerner le domaine de recherche en
entrepreneuriat : la création d'une organisation, la
détection-construction-exploitation d'une occasion d'affaires, la
création de valeur et l'innovation. Ces deux auteurs proposent la
définition suivante : « entrepreneuriat : initiative
portée par un individu (ou plusieurs individus s'associant pour
l'occasion) construisant ou saisissant une occasion d'affaires dont le profit
n'est pas forcément d'ordre pécuniaire par l'impulsion d'une
organisation pouvant faire naître une ou plusieurs entités et
créant de la valeur nouvelle (plus forte dans le cas d'une innovation)
pour des parties prenantes auxquelles le projet s'adresse ».
Paturel (fr.m.wikipedia.org) propose une définition
syncrétique de l'entrepreneuriat. Celui-ci « est à
partir d'une idée, l'exploitation d'une opportunité dans le cadre
d'une organisation impulsée, créée de toutes pièces
ou reprise dans un premier temps, puis développée ensuite, par
une personne physique seule ou en groupe qui subit un changement important dans
sa vie, selon un processus qui aboutit à la création d'une valeur
ou à l'économie de gaspillage de valeur existante.
Gatner (
www.memoireonline.com) s'est
beaucoup intéressé à la question de définition de
l'entrepreneuriat. Il a interrogé des experts avec la méthode
Delphi en essayant de répondre à la question suivante
« what are wetalking aboutwhenwe talk about
entrepreneuship ?» il a déterminé à la suite de
cette étude, huit (8) thèmes relatifs à
l'entrepreneuriat :
· L'entrepreneuriat touche à l'entrepreneur comme
un individu ayant des caractéristiques particulières ;
· L'entrepreneuriat à trait à l'innovation
en général ;
· L'entrepreneuriat c'est la création d'une
organisation ;
· L'entrepreneuriat c'est la création de
valeur ;
· Certains réservent d'entrepreneuriat au seul
secteur privé, d'autres estiment qu'il peut concerner le secteur
public ;
· L'entrepreneuriat intéresse les organisations
à forte croissance ;
· L'entrepreneuriat implique chose unique ;
· L'entrepreneuriat concerne les dirigeants
propriétaires.
I.1.2. Types d'entrepreneuriat
Nous inspirant de la typologie d'entreprises, nous pouvons
dire qu'il existe autant des types d'entrepreneuriat qu'il y a de types
d'entreprises et /ou d'entrepreneurs. Ainsi, nous pouvons avoir
l'entrepreneuriat public, l'entrepreneuriat privé, l'entrepreneuriat
social, etc. Si nous prenons les critères comme la
légalité, le nombre d'entrepreneurs, la durée de
l'activité, le sexe, le statut juridique de l'entrepreneur, nous pouvons
classifier l'entrepreneuriat en :
1) Entrepreneuriat formel et informel : l'entrepreneuriat
comprend les activités relatives à l'économie
formalisée, c'est-à-dire les activités autorisées
et reconnues par l'État alors que l'entrepreneuriat informel est relatif
aux activités qui s'exercent dans le noir, non enregistrées par
l'État. On peut avoir aussi l'entrepreneuriat souterrain, par analogie
à l'économie souterraine qui concerne les activités
prohibées et illicites.
2) Entrepreneuriat individuel et entrepreneuriat
collectif : le premier c'est la volonté d'une personne de se
démarquer, d'acquérir plus d'indépendance et de
liberté sans qu'intervienne une autorité. Les individus qui
empruntent cette voie cherchent à se réaliser sur les plans
personnel, professionnel et financier. L'entrepreneuriat individuel correspond
en fait au travail indépendant. L'entrepreneuriat collectif ou
communautaire est caractérisé par un groupe d'individus qui
décèlent un même besoin et qui choisissent d'unir leurs
efforts afin de répondre à ce besoin. Dans l'entrepreneuriat
collectif, les individus partagent les
bénéfices et les risques. Ils ont envie d'entreprendre ensemble
et non d'être en concurrence.
3) Entrepreneuriat occasionnel et entrepreneuriat
durable : selon la durée de l'activité, l'entrepreneuriat
occasionnel reprend les activités temporaires, journalières, ...
alors que l'entrepreneuriat durable correspond aux activités et surtout
les sociétés dont l'exploitation dure longtemps.
4) Entrepreneuriat féminin et entrepreneuriat
masculin : certaines activités peuvent être exclusivement
exercées par les femmes alors que d'autres peuvent être
spécifiques aux hommes.
5) Entrepreneuriat privé, entrepreneuriat public et
entrepreneuriat social : ici le critère est le statut juridique de
l'entreprise. Le privé concerne les entreprises du secteur
privé ; public, les entreprises du secteur public et
l'entrepreneuriat social concerne les différentes entreprises du secteur
de l'économie sociale.
I.1.3. Caractéristiques de l'entrepreneuriat
Dans la littérature, il ya plusieurs
caractéristiques de l'entrepreneuriat (
www.wikipedia.org) :
- Il y a un « leader », l'entrepreneur,
qui est la force motrice à l'origine des faits
économiques ;
- Dans l'esprit de cet entrepreneur, il ya une vision de
l'avenir qui est préférable à celle de l'état
présent ;
- Tout au long d'un processus partiellement
conscientisé d'intuitions et la perspicacité qui trouvent leurs
racines dans l'expérience, l'entrepreneur développe une vision
ainsi qu'une stratégie afin de la mettre en pratique.
- Cette vision est mise en oeuvre rapidement et avec
enthousiasme par l'entrepreneur. Le travail réalisé peut procurer
le sentiment de vivre pleinement ou la satisfaction de rendre service à
la société ;
- La stratégie est délibérée et la
vision d'ensemble est claire en revanche les détails sont
malléables, incomplets et émergents ;
- Les stratégies entrepreneuriales s'accompagnent
souvent de structures simples et centralisées qui répondent
rapidement aux directions que donne l'entrepreneur ;
- Les stratégies entrepreneuriales.
I.1.4. L'entrepreneuriat féminin
L'entrepreneuriat féminin est donc cet esprit
d'initiative des femmes qui se manifeste de manière
prépondérante; les femmes ont tendance à s'organiser
compte tenu des ressources disponibles pour satisfaire leurs besoins. Cet
entrepreneuriat est conçu comme un ensemble d'activités mises sur
pieds et gérées par les femmes elles-mêmes
indépendamment de la taille de l'entreprise. L'entrepreneuriat
féminin désigne enfin de comptes les activités des femmes
qui se prennent en charge, qui s'organisent pour créer des
activités économiques rentables dans les secteurs formel et/ou
informel. Il s'agit ici comme le dit G. TCHOUASSI (2005), « de la
dynamique féminine qui se manifeste par un esprit de
créativité admirable ».
L'entrepreneuriat féminin vise par conséquent
l'amélioration des conditions de vie individuelles et collectives, en un
mot le développement qui de nos jours connaît une diversité
des définitions.
I.1.5. Modes de financement de l'entrepreneuriat
Selon le Professeur J. Tsharina (2009), le financement correct
d'un projet est une des conditions de réussite de ce projet. Il
distingue trois sources des capitaux dont les capitaux propres, les capitaux
empruntés et les aides.
D'après E. Lunganga M. (2017), les capitaux propres
comprennent le capital social et les ressources internes à l'entreprise
(réserves, reports à nouveau, provisions, amortissements.
Poursuit l'auteur, les capitaux empruntés ou étrangers sont
constitués des dettes financières à plus d'un an. Ces
capitaux peuvent provenir des institutions financières, des
prêteurs, des bailleurs de fonds, des obligations, etc.
Les aides, sont généralement distribuées
par l'État ou la collectivité locale. Elles sont de nature
financière (subventions, avances remboursables, garanties d'emprunt),
fiscale (exonération d'impôt, réduction et abattements
fiscaux) ou encore sociale (exonération des charges sociales).
Pour démarrer son entreprise, le créateur doit
faire un choix optimal de ses ressources financières (E. Lunganga M.,
2014). Renchérit le penseur, les ressources financières d'un
acteur économique se distinguent en fonds propres et en dettes
financières (dettes à plus d'un an).
Les fonds propres sont constitués de l'ensemble des
apports des associés (propriétaires juridiques de l'entreprise),
des primes liées aux capitaux propres ainsi que des écarts de
réévaluation (A. Mapapa M. et R. Wanda, 2015). Les dettes,
l'endettement représentent les montants qu'il faudra emprunter (à
court, à moyen et à long terme) pour compenserà
l'insuffisance de fonds propres.
Cependant, il existe d'autres sources de financement telles
que l'épargne personnelle et familiale, les tontines et le crédit
accordé aux micro-entreprises par les institutions de micro finances. La
tontine la plus connue en RD Congo est le « Likelemnba ».
Les conditions d'octroi de microcrédit exigées par les
différentes institutions de Micro-finance en RD Congo peuvent être
classées en ordre d'importance décroissante de la manière
suivante : être membre de la coopérative, avoir une caution
(épargne dans l'institution de micro-finance), être
propriétaire d'un terrain, faire partie d'un groupe solidaire,
être bon producteur et avoir une ancienneté d'au moins six mois
dans une activité génératrice de recettes. Les autres
sources de financement de la micro et petite entreprise peuvent être
classées selon la typologie suivante : famille élargie,
épargne associative, épargne sociétaire, prêteurs et
usuriers.
I.1.6. Les principaux obstacles à
l'entrepreneuriat
L'entrepreneuriabilité est l'autre moyen de
réduire le chômage au niveau macroéconomique. Les
contraintes relatives à la formation des sociétés et la
création d'entreprises de manière formelle sont de freins
à lapromotion de l'esprit d'entreprise et d'initiative. La
création d'activités tout comme la création d'entreprises
n'est pas évidente, car l'esprit d'entreprise repose toujours sur la
conjonction d'un environnement institutionnel favorable, de programmes publics
bien conçus et de facteurs culturels propres. Les contraintes peuvent
être de plusieurs ordres dont les principales s'expriment tel qu'il
suit : les contraintes administratives, les contraintes
financières, les contraintes fiscales, les contraintes culturelles,
etc.
Les congolais se trouvent confrontés à de
nombreux obstacles relatifs au lancement de leurs activités
économiques. Il s'agit principalement des obstacles d'ordre
physiologique, socioculturel, juridique et même des obstacles liés
au niveau d'instruction des femmes. D'une manière fouillée, ces
obstacles sont décrits de la manière suivante :
1) Les obstacles d'ordre psychologique : en effet, il
arrive que les femmes maquent de confiance en elles ou même qu'elles
aient une image négative d'elles. Ce facteur psychologique n'est pas
à négliger en ce qui concerne la femme. En plus, les femmes
éprouvent des difficultés à concilier leurs rôles
familiaux et les contraintes de temps qu'implique l'exercice de
l'activité économique.
2) Les obstacles socioculturels : au plan socioculturel,
des préjugés défavorables à l'égard des
femmes obstruent leurs activités. Cet ascendant culturel expliquerait
aussi la restriction concernant le choix du secteur d'activité de
femmes. A cela, l'on peut ajouter le niveau d'instruction des femmes qui
généralement est bas. L'éducation de la jeune fille est
empreinte de préjugés. Cet état de choses réduit
considérablement les chances des filles et des femmes de suivre une
formation professionnelle.
3) Les obstacles d'ordre infrastructurel : s'agissant
des obstacles infrastructurels, l'accès au crédit, à la
technologie, aux services d'appui et à l'information est difficile pour
les congolais.
4) L'absence d'un environnement incitatif : les
interventions destinées à promouvoir l'entrepreneuriat
n'obtiennent pas de résultats satisfaisants car l'environnement
économique n'est pas propice. Il s'agit particulièrement des
politiques générales de développement, des politiques
fiscales et monétaires et de la législation.
De ce qui concerne l'entrepreneuriat et le secteur informel,
notons que le contexte de crise économique des années 1980
explique l'abondante littérature actuelle au sujet du secteur informel.
Le secteur informel est un ensemble d'activités de petite échelle
où le salarial est très limité, où le capital
avancé est faible, mais où il y a une circulation
monétaire, vente des biens et services. On comprend à travers
cette définition que les activités génératrices de
revenus relèvent du secteur informel et participent au
développement socio-économique.
I.2. La réduction de la pauvreté
La pauvreté est un état d'une personne qui
manque de moyens matériels, d'argent ; c'est l'insuffisance des
ressources. Elle renvoie à l'indigence, à la misère,
à la nécessité. Le pauvre c'est donc une personne qui n'a
pas assez d'argent, un indigent, un nécessiteux.
Au Québec (CEP1(*)E, 2009), une loi définit la pauvreté
comme étant « la condition dans laquelle se trouve un
être humain qui est privé des ressources, des moyens, des choix et
du pouvoir nécessaires pour acquérir et maintenir son autonomie
économique ou favoriser son intégration et sa participation.
La Commission européenne quant à elle,
définit la pauvreté comme « un phénomène
couvrant dans son acception non seulement l'absence de revenus et de ressources
financières, mais inclut aussi la notion de vulnérabilité,
ainsi que l'absence d'accès à une alimentation adéquate,
à l'éducation et à la santé, aux ressources
naturelles et à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et
au crédit, à l'information et à la participation
politique, aux services et aux infrastructures ».
Dans les pays en développement, le
phénomène de pauvreté repose sur des carences ou manques
observables dans trois aspects ou dimensions essentiels de la vie humaine,
à savoir :
- La longévité et santé ;
- L'instruction et accès au savoir ;
- L'accès à un niveau de vie décent.
Le seuil de pauvreté est déterminé aussi
bien au niveau mondial que par chaque pays par référence à
une valeur monétaire fixée sur la base du coût par habitant
d'un panier de la ménagère. D'une manière
générale, le seuil de pauvreté est fixé à un
dollar des États-Unis par tête le jour. Il existe certains
concepts apparentés au terme pauvreté :
précarité, vulnérabilité, inégalité,
...Ces derniers sont utilisés l'un ou l'autre dans le langage courant,
parfois à la place de la pauvreté.
Il est important de relever que parmi les objectifs poursuivis
par la déclaration du 21e siècle (déclaration
du Millénaire), la réduction de la pauvreté vient en
première position `'faire disparaitre l'extrême pauvreté et
la faim''. La réduction de la pauvreté consiste à
réduire l'écart entre le seuil de pauvreté et les revenus
inférieurs à ce seuil ; ou mieux ramener ces revenus au
niveau de seuil de pauvreté.
III. Analyse de la situation de l'entrepreneuriat dans
la commune rurale de Feshi
Il ressort de récentes études que la situation
de chômage ou de l'emploi précaire toucherait la très
grande majorité de la population congolaise active en
général et celle de la commune rurale de Feshi, en particulier.
La part du travail informel est en constante augmentation et les salaires
restent dérisoires tant dans l'informel que dans le formel.
Suite au chômage et à la situation de sous-emploi
qui s'exacerbent, la grande partie de la population active de la commune
étudiée se lance à la création des diverses
activités productives de revenus pour subvenir à leurs besoins.
Ces activités sont d'une part formelles, et d'autre part, informelles.
Cependant, cette réalité sociale peut être
appréhendée de trois manières. Premièrement, on se
trouve devant les jeunes garçons et jeunes filles sans niveau
d'instruction, les diplômés du secondaire et/ou du
supérieur, les responsables de ménages ... sans emploi
rémunérateur qui se voient dans l'obligation de créer un
emploi afin qu'ils satisfassent leurs besoins et de ceux dont ils ont la
charge. Le cas est celui d'un groupe de la population active
déçue par l'administration congolaise, c'est-à-dire il y a
des gens, depuis qu'ils ont été embauchés dans les
différents services de l'État congolais, ils n'ont eu ni
numéro matricule, ni rémunération pendant autant
d'années faites. Cette population cible préfère abandonner
tout bonnement ces services étatiques pour entreprendre des
activités lucratives de leur gré. Mais alors, le 3e
cas est celui de la population active employée par l'administration
congolaise et bien sûr, rémunérée mais juge
insuffisant leurs dus compte tenu des charges sociales auxquelles est
appelée à faire face au regard de la situation économique
de notre pays ; de surcroit, elle entreprend certaines actions
commerciales.
Face à cette triple réalité sociale, nous
nous sommes rendu compte que la population active enquêtée se
livre dans l'entrepreneuriat pour diverses raisons (motifs) selon tout un
chacun d'individus de ladite population.
III.1. Raisons de l'entrepreneuriat dans la commune de
Feshi
Les raisons d'application de l'entrepreneuriat par la
population précitée sont nombreuses. Parmi toutes ces raisons, la
principale raison reste la vie, c'est-à-que cette population entreprend
pour satisfaire les besoins (de réaliser, de réalisation, de
reconnaissance de relation, de sécurité physique et besoins
physiologiques).
D'une façon très spécifique, cette raison
principale peut être explicitée en termes d'une liste
suivante :
- La population active de la commune rurale de Feshi
entreprend pour améliorer la qualité de sa vie et celle des
membres de sa famille ;
- Elle entreprend pour satisfaire les besoins du moment ou
immédiats ;
- Elle entreprend pour avoir des revenus financiers afin de
s'acheter ce dont elle désire, pour faire des économies
(épargne et/ou investissement) dans l'intention de solutionner aux
problèmes qu'elle rencontre, ....
III.2. Les activités entreprises
Les activités qui font l'objet d'entrepreneuriat dans
le milieu de notre investigation sont très diversifiées et leur
choix dépend d'un entrepreneur à un autre. A notre entendement,
ce choix serait motivé par les ressources ou capitaux
possédées par l'entrepreneur, la vision (politique) commerciale
de ce dernier et les objectifs qu'il s'est assignés au
préalable.
Plus précisément, les activités
économiques entreprises dans ce coin de la Province du Kwango se
distinguent des activités formelles et activités informelles
telles que résumées dans les lignes suivantes.
III.2.1. Les activités formelles
Les activités formelles entreprises par la population
interviewée sont multiples mais les marquantes sont :
a) Le commerce des produits manufacturés : ici on
voit le petit et moyen commerce car notre milieu d'étude ne pratique pas
de commerce de gros. Le petit et moyen commerce sont pratiqués par des
entreprises personnelles et/ou familiales.Les produits manufacturés que
nous avons enregistrés se classent de deux manières : les
uns pour les hommes (consommables) et les autres pour les animaux (produits
vétérinaires). Tous ces produits sont vendus par les
propriétaires dans les différentes maisons (maisons commerciales)
malgré qu'elles aient une surface amoindrie. Leur nombre peut être
tablé de la manière suivante :
Tableau 1 : Effectif des maisons commerciales
N°
|
Dénomination
|
Ets des vivres
|
Pharmacies humaines
|
Pharmacies vétérinaires
|
01
|
17
|
14
|
05
|
Source : enquête sur terrain,
2018
Commentaire : Il ressort de ce tableau
que les établissements de vivres (17) occupent la première
position, c'est-à-dire 47 % ( ) ; suivis des pharmacies humaines (14) occupent la deuxième
position avec 39 % ( ) et enfin, les pharmacies vétérinaires (5) occupent la
dernière position avec 14%.
A côte de ces entreprenants, nous avons d'autres aussi
qui entreprennent dans les agences de voyage pour faciliter les
déplacements (transport) des habitants de notre commune ainsi que leurs
biens à atteindre les milieux équidistants tels que Kinshasa,
Kikwit, etc. Actuellement, notre commune possède trois agences de voyage
qui sont AVS, GRADEF et AV BENEDICOM. De ces agences, s'ajoutent des bars
où se vendent les produits brassicoles de BRALIMA et de BRACONGO. Au
paravent, la commune comptait un bon nombre des débits de boissons
brassicoles, mais suite à la hausse de prix d'une manière
galopante, certains débits de boissons n'opèrent plus et c'est
seulement trois d'entre eux qui fonctionnent régulièrement
à l'heure actuelle. A cette matière, nous signalons de passage
que notre terrain d'étudene possède qu'un seul dépôt
relais de la BRACONGO, dépôtrevenantà un particulier.
b) Les abattoirs : la commune rurale de Feshi
possède une série d`abattoirs purement rudimentaires
appelés communément « boucheries », endroits
pour abattre des boeufs et d'autres espèces animales destinés
à être vendus à la population. Ce sont ces abattoirs qui
pourvoient la commune en nourritures de temps en temps. Ils jouent un grand
rôle dans le maintien de la croissance alimentaire de notre population
car ils restent le moyen par excellence d'apport de la viande pour
approvisionner les ménages de cette commune. Ils sont parsemés
dans les différents quartiers de la commune et ils sont tablés de
la façon ci-après :
Tableau 2 : Effectif des abattoirs par quartier
N°
|
Quartier
|
Nbre d'abattoirs
|
%
|
Observation
|
01
|
Ngimbi
|
01
|
5.56
|
|
02
|
Kwenge
|
03
|
16.67
|
|
03
|
Kabila
|
12
|
66.67
|
|
04
|
Résidentiel
|
02
|
11.10
|
|
05
|
Kisalu
|
00
|
00
|
|
|
Total
|
18
|
100
|
|
Source : enquête sur terrain, 2018
Commentaire : Le deuxième tableau
montre que les abattoirs sont installés par rapport au centre
d'attraction qui est le marché communal se trouvant au quatre Kabila. Si
Kisalu n'a aucun abattoir, c'est par rapport à sa position
géographique (quartier périphérique).
c) La distribution d'eau par un Monsieur qui s'est
acheté une motopompe pour évacuer des eaux vers la commune. Pour
ce faire, l'intéressé a érigé (installé) les
tuyaux dans quelques avenues afin de faire circuler de l'eau qu'il vend
à la population. Il possède dans l'ensemble six (6) pompes d'eau
à travers l'étendue de la commune de Feshi.
d) Les activités agropastorales : certaines
personnes ont souhaité fructifier leurs moyens financiers dans l'achat
des fermes où elles y mettent des bêtes bovines et y font aussi
des jardins pour légumes. Toutefois, elles vendent les fruits de leurs
fermes quand les besoins se font sentir soit localement soit à
ailleurs.
Signalons de passage que la commune rurale de Feshi compte
dans l'ensemble 100 fermiers (ASOFEL)2(*) dont nous avons prélevé un
échantillon de 30 d'une disparate tablé de la manière
suivante :
Tableau 3 : Répartition des fermiers dans les
différents quartiers
N°
|
Nom du quartier
|
Nombre de fermiers
|
%
|
01
|
Kisalu
|
M
|
F
|
Total
|
13
|
04
|
00
|
04
|
02
|
Kabila
|
06
|
01
|
07
|
23
|
03
|
Ngimbi
|
05
|
00
|
05
|
17
|
04
|
Kwenge
|
04
|
01
|
05
|
17
|
05
|
Résidentiel
|
06
|
03
|
09
|
30
|
|
Total
|
25
|
05
|
30
|
100
|
Source : enquête sur terrain,
2018
Commentaire : sur un total de 30
fermiers, cinq (5) sont des femmes soit 17 % contre 25 hommes soit 83 %. Ceci
montre une inégalité criante.
III.2.2. Les activités informelles
Notre enquête révèle que les
présentes activités sont très nombreuses et variées
que les précédentes suite au caractère qu'elles
revêtent et suite au suite au pouvoir financier que possèdent les
entreprenants. Malgré leur variété, nous pouvons les
catégoriser en ces termes :
1) La vente des produits maraîchers, les farines de
maïs et manioc sur marché makulungulu (marché
communal) ;
2) La vente des pains, gâteaux, ...sur le marché
précité
3) La vente de vivres frais et des produits vivriers
4) Exposition des petits articles (divers) en vente dans les
rues, sur les places publiques, dans les marchés par la population
5) Entretien et réparation des engins roulants dans les
six petits ateliers de la place ;
6) Soudure des métaux dans les trois petites postes
à soudure (trois pour toute la commune) ;
7) La vente des unités par cartes
prépayées ou par flash, le transfert des fonds par m-pesa, orange
money et/ou airtel money.
8) La vente des pierres et caillasses par les casseurs des
pierres, des briques pour construction à semi-durable
9) Vente des bois de chauffage, de l'alcool traditionnel
(Lotoko), des whiskys, de la sève (Tombe), ...
10) Couture des habits vestimentaires dans les 24 ateliers de
couture par des couches cibles ;
11) Vente des mèches pour cheveux par les jeunes
filles, organisation de petits salons de coiffure, petits restaurants pour
vendre les nourritures à la population désireuse.
12) Montage de moyen de transport local appelé
« charrette » pour assurer soit le transport de l'eau
à vendre, soit pour assurer le transport des biens pour les parcours
moins équidistants.
13) Organisation de l'élevage de petitbétail
(ovin, caprin et porcin à laquelle nous ajoutons la volaille) ;
14) Huit (8) petites bureautiques pour la saisie des travaux
administratifs et scientifiques ;
15) Onze (11) ateliers de menuiserie pour la fabrication
différents meubles.
III.3. Sources de financement de l'entrepreneuriat dans
la commune de Feshi
Etant donné que le pouvoir financier est
improportionnel, l'origine des moyens financiers des activités
entreprises par la population de cette commune est variable compte tenu des
réalités économiques de tout un chacun. De commun des
mortels, il serait impossible que toute la population ait les sources de
financement identiques.
Il est évident de signaler que les recettes
financières que jouit la population active pour entreprendre, tire
premièrement leur origine dans les efforts propres ou personnels des
entrepreneurs (fonds propres). En cas d'insuffisance et/ou défaut des
fonds propres, les entrepreneurs recourent aux emprunts ou capitaux
étrangers (deuxième source). Ces emprunts, ils les contractent
auprès des tiers où ils estiment avoir gain de cause, à
l'issue de contrat, les deux parties aboutissent à l'élaboration
d'un document appelé « reconnaissance de dette »,
document qui précise toutes les clauses y afférentes au capital
emprunté, à l'échéance et à
l'intérêt payé.
A défaut total de ces deux moyens financiers
précités, les entrepreneurs peuvent recourir à d'autres
formes de financement, il s'agit de la tontine et de don. De toutes ces quatre
sources de financement, nous signalons que les trois premières sont
très fréquentes dans le chef des entrepreneurs de la commune
rurale de Feshi, précisément, ce sont de fonds propres, des
capitaux étrangers et la tontine. La quatrième source
apparaît rare compte tenu des habitudes congolaises et surtout qu'il
n'est pas donné à n'importe qui de faire le don financier sachant
qu'il ne va rien lui ramener.
III.4. Culture entrepreneuriale dans la commune rurale
de Feshi
La population de notre commune vit de l'entrepreneuriat
malgré qu'elle l'ignore. Cette ignorance est dite par
l'inexistence :
· Des activités de sensibilisation, de
préparation et de formation à l'entrepreneuriat ;
· Des activités d'encadrement, d'accompagnement et
de soutien des jeunes entrepreneurs (PME) ;
· Des activités de recherche en entrepreneuriat et
gestion des PME.
Toutes ces activités auraient pour
résultat : la création d'entreprise et donc création
d'emplois ; ce qui contribue au renouvellement du tissu économique
territorial en particulier et national en général en favorisant
la croissance et le développement économique durable de notre
commune.
Il ressort de multiples expériences tant continentales
que nationales que l'entrepreneurial est la solution au sous-emploi et au
chômage. Suite à ce manque de la culture entrepreneuriale, nous
avons déploré le fait de voir que peu de jeunes de la commune
rurale de Feshi prennent le courage de se lancer dans le monde des affaires
face au dynamique socio-économique alimenté par le besoin de
croissance et d'emploi à leur profit. Cette recherche encourage les
jeunes de notre commune à davantage se lancer dans l'entrepreneuriat, en
créant des unités de production ou des entreprises tout en
tançant la trilogie sur laquelle repose les différentes
façons d'entreprendre : innovation, création de valeur et
une bonne organisation. Ces trois éléments alimentent la
capacité à saisir l'opportunité, pour avoir des
opportunités, il faut savoir créer en exploitant son potentiel,
avant d'admettre le rôle de l'État et d'autres pesanteurs,
à l'instar de la formation, du genre et du marché du travail.
CONCLUSION
Cette recherche avait pour objectif de contribuer à la
réflexion sur la libération de l'entrepreneuriat en prenant comme
bouillon de cultures les initiatives productrices de la population active de la
commune rurale de Feshi, le chef-lieu du Territoire de même nom, dans la
Province du Kwango en RD Congo. Clairement, la commune rurale de Feshi reste le
moteur incontournable du développement économique du Territoire
de Feshi. Cela se justifie par un nombre important des activités
entreprises génératrices de revenus.
Les années 2014 à nos jours restent bien
marquantes et positives pour notre commune. Positif, du fait que c'est à
partir de ces années que la commune a été couverte par
trois réseaux de communication, occasion à partir de laquelle ses
habitants ont eu la facilité de se communiquer à temps
réel avec le monde extérieur autour de plusieurs faits parmi
lesquels, les faits économiques. A cet effet, le désenclavement
du milieu a permis l'émergence et l'expansion des transactions
commerciales pour la population désireuse. En dépit de
l'avènement de la télécommunication, nous avons
constaté que certaines personnes désirent créer les
unités de production mais fort malheureusement sont butées
à des embarras pour trouver les sources de financement.
Au demeurant, cette étude fait montre que les
activités agropastorales occupent une place prépondérante
parmi toutes les activités entreprises et génératrices de
revenus dans la commune de Feshi, elles sont suivies des activités
manufacturières ainsi que d'autres. Ce seuil de placement est dit par le
fait que les activités agropastorales constituent la première
activité génératrice de revenus de grande envergure dans
tout le Territoire de Feshi et particulièrement dans la commune rurale
de Feshi.
Au regard de tout ce qui précède, notre
investigation a révélé que par l'immense envie de faire
vivre cette commune, la population active multiplie diverses activités
productrices de revenus pour chercher son évolution
socio-économique enfin d'éradiquer la pauvreté sous toutes
ses formes. Les entrepreneurs de cette commune sont un peu discrets mais
extrêmement efficaces. Chacun d'eux ou alors tous possèdent
d'excellentes qualités relationnelles pour leurs survies ainsi que pour
satisfaire les besoins des consommateurs.
Nous souhaitons que les jeunes de cette commune misent sur les
nouveaux business, notamment l'entrepreneuriat social et s'ouvrent à
l'international.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
1. C.E, La politique de développement de la
communauté européenne, Luxambourg, Office des publications
officielles des Communautés Européennes
2. CEPE, Prendre la mesure de la pauvreté :
proposition d'indicateurs de pauvreté, d'inégalités et
d'exclusion sociale afin de mesurer les progrès au Québec,
Canada
3. Dwight Perkins H.et al., (2008), Economie du
développement, De Boeck, Bruxelles
4. Julien P.A. et L. Cadieux, (2010), La mesure de
l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, institut de la statistique du
Québec, Canada
5. Mapapa M. A. et R. Wanda, (2015), Comptabilité
générale OHADA, 2e éd., Droit Afrique.Com,
Paris
6. TchouassiG., (2005),Limites du fonctionnement du couple
Etat, marché : une analyse exploratoire de l'entrepreneuriat social
et solidaire des femmes, Cameroun
Notes de cours
1. Lunganga M.E., 2014, Organisation des entreprises et
management, Cours inédit, G2 SCA, ISP/Feshi
2. Lunganga M. E., (2017), Comptabilité
générale, cours inédit, G1 SCA, ISP/Feshi
3. TsharinaJ., (2009),Conception et évaluation des
projets, cours inédit, L1 SCA, ISP/Kikwit
Sitographie
fr.m.wikipedia.org
www.memoireonline.com
www.wikibéral.org
www.wikipedia.org
www.wikipedia.org, l'encyclopédie libre
* 1 CEPE : centre
d'étude sur la pauvreté
* 2 ASOFEL = Association des
Fermiers de Feshi
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