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Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?


par Harry SADIO FOPA
Université de Ngaoundéré - Master 2012
  

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Conclusion

En conclusion, il ressort que pour un département comme la Vina, une zone d'élevage qui se veut touristique, le tourisme est un secteur qui a du mal à prendre son envol compte tenu du fait qu'il présente plus de contraintes que d'atouts. Ainsi donc il était important de suggérer un certain nombre d'idées qui pourraient redynamiser le tourisme dans la Vina. A cet effet, il faut que les personnes en charge du développement de ce secteur pensent à mettre en place une véritable politique touristique qui permettrait une bonne organisation du secteur, afin de créer les activités afférentes au tourisme sur les lieux d'attraction, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme adaptées à cette zone d'élevage et utilise certaine contrainte comme atout, notamment le mauvais état de route qui n'est pas un contrainte à la pratique d'un tourisme de randonnées mais plutôt un atout à exploiter. Penser à développer le tourisme c'est également penser à préserver et à gérer les sites de manière durable afin que ce secteur soit rentable et équitable pour les populations locales de la Vina. Au regard de ces propositions, nous pouvons donc dire qu'un vrai secteur touristique est encore possible dans cette unité administrative, mais pour ce faire, toutes les pistes doivent être exploitées.

CONCLUSION GENERALE

Le tourisme aujourd'hui est un secteur économique sur lequel mise bon nombre de pays africains. A titre de rappel, ce secteur occupe de nos jours une place prépondérante dans le processus de développement à tel point que toutes les régions et tous les départements lui offrent une place de choix dans leurs plan d'action pour le développement. Donc, au terme de cette étude, il a été question de faire ressortir l'image réel du tourisme dans la région de l'Adamaoua en général et dans le département de la Vina en particulier. Cette zone assez particulière au Cameroun se caractérise par sa richesse pastorale. Zone d'élevage par excellence, au Cameroun, celle-ci est connue par les conditions naturelles qu'elle offre au bétail et aux éleveurs, et de son cheptel bovin assez exceptionnel de part son effectif et la qualité de ses races bovines assez particulières non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique. Outre ces caractéristiques, les performances de cette circonscription administrative en matière d'élevage et de son offre sont telles qu'elles sont reconnues dans le grand Nord, dans le Cameroun tout entier et même au-delà des frontières.

Le département de la Vina de par son passé géologique mouvementé, est doté d'un milieu physique particulier au Cameroun, d'un réseau hydrographique immense et dense. Ce qui laisse apparaitre dans cet espace de multiples lacs de cratère, des chutes, cascades, des monts et montagnes qui offrent la possibilité de développer le tourisme dans cette partie du pays. Par ailleurs, on note également des richesses culturelles basées principalement sur les sites archéologiques, les villages pittoresques, les grottes, les événements ou manifestations culturelles, les objets et outils ancestraux, qui constituent également un potentiel touristique ; mais il existe aussi des richesses encore ignorées ou encore dans l'ombre qui sont méconnues du grand public. Au regard de cette capacité touristique dont regorge le département de la Vina, il était important de voir si ces potentialités étaient à mesure de brandir le département de la Vina, zone d'élevage, au rang de zone touristique ou de destination touristique au Cameroun dans un contexte de dynamique des espaces en ce sens que plusieurs espaces dans le monde et en Afrique deviennent progressivement de véritables destinations, et également dans un contexte où la concurrence est toujours présente.

Après les travaux de terrain menés dans ce département, il ressort que les potentialités touristiques du dit département ne sont pas, pour le moment, à mesure de faire de la Vina une véritable zone touristique du fait du déficit structurel profond, notamment en ce qui concerne les équipements touristiques, les moyens de transport, le mauvais état des routes, l'insuffisance des travailleurs qualifiés, le manque de mise en marché des potentialités, le manque d'aménagement adéquat des sites et l'abandon en friche de ceux-ci (pourtant un pilier de l'existence du tourisme dans un espace), etc. Compte tenu de ces potentialités touristiques, le département de la Vina peut cependant espéré devenir une zone touristique. Mais pour ce faire, il était crucial de voir ce qui est fait ailleurs en matière de développement touristique, notamment au Sénégal et au Kenya, qui sont des destinations de choix en Afrique subsaharienne, mais aussi au Nord et à l'Extrême-Nord afin de proposer des solutions pouvant permettre à cette circonscription administrative de devenir une véritable zone touristique capable d'accueillir les touristes étrangers et camerounais. De ce fait, il était important de proposer de développer les activités divertissantes sur les sites, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme adaptées au département compte tenu des contraintes et des potentialités existantes.

Au regard de la littérature, de l'observation du terrain, des enquêtes auprès de la population et des différents entretiens, il ressort que le paysages touristique du département de la Vina en particulier et de la région de l'Adamaoua de manière générale, se caractérise par une géomorphologie fort contrastée, des facteurs d'ordre humain, ce qui confère à cette unité administrative une importante richesse touristique. Toutefois, l'état des lieux des sites touristiques contredit fortement l'image que les profanes ont du tourisme comme étant un secteur qui vit et qui se pratique dans la Vina. Par ailleurs, la présence des potentialités peut permettre de redynamiser le tourisme à travers la mise en tourisme de ces richesses tout en mettant l'accent sur les nouvelles formes de tourisme. Ce qui précède est en quelque sorte l'éclairage du tourisme dans la Vina. Ils relatent très clairement le véritable statut du tourisme dans cet espace. Ce secteur économique dans la Vina, de part la qualité des sites, la politique touristique en place et son impact économique non efficient montre donc que pour le moment, le tourisme reste un mythe par rapport à ce que les gens pensent, par rapport à ce qui est dit dans les médias, et même par rapport à la concurrence dans le grand Nord du Cameroun.

Vu les résultats obtenus dans ce travail, et ceux de la littérature, il se trouve que maints travaux ont été effectués sur le tourisme au Cameroun en général et en particulier dans la Vina. Les travaux menés par Tchotsoua (1996) ont permis de vanter la région de l'Adamaoua en général pour ses richesses touristiques et aussi de dire ce à quoi elles pourraient servir. Les propositions faites par Tchotsoua étaient cependant limitées en ce qui concerne le développement de nouvelles formes de tourisme. Il s'est principalement attardé sur les activités que l'on pourrait développer sur les sites. Louléo (2006) quant à lui, a uniquement remis en cause les sites touristiques de l'Adamaoua en disant qu'ils ne sont pas de véritables sites touristiques et qu'il manque d'aménagement pour être considéré comme tels ; ce qui expliquerait la non-pratique du tourisme dans la Vina. Hendélé pour sa part, a fait une évaluation des paysages géomorphologiques afin de la mettre en relation avec le tourisme et d'expliquer la non-efficience de ce secteur. Ces différents chercheurs ont cependant appuyé leurs travaux uniquement sur les sites naturels de l'Adamaoua et de la Vina en particulier, négligeant ainsi l'aspect culturel du tourisme pourtant celui-ci compte pour beaucoup dans le développement touristique. Par ailleurs, d'autres chercheurs, notamment Ndamé (2010) a étudié la problématique du développement de l'écotourisme dans le Nord-Cameroun. Cet aspect des choses est un point très important pour le développement du tourisme durable et équitable et également pour la préservation et la protection de l'environnement naturel des sites ; car c'est l'environnement naturel qui fait la beauté et constitue l'attraction principale des sites naturels. Mais seulement, son étude a porté uniquement sur les aires protégées et pourtant les sites comme les monts, grottes, lacs, etc., et même le patrimoine culturel sont pris en compte par l'écotourisme. C'est donc ainsi que nous avons focalisé notre recherche sur les sites naturels et culturels de la Vina. Bien que ce secteur soit, au terme de cette étude, un secteur utopique, il ressort tout de même qu'un tourisme est encore possible, mais pour cela, des lourds sacrifices en termes d'investissement, d'organisation doivent être déployés à cet effet.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon