Conclusion
En conclusion, il ressort que pour un
département comme la Vina, une zone d'élevage qui se veut
touristique, le tourisme est un secteur qui a du mal à prendre son envol
compte tenu du fait qu'il présente plus de contraintes que d'atouts.
Ainsi donc il était important de suggérer un certain nombre
d'idées qui pourraient redynamiser le tourisme dans la Vina. A cet
effet, il faut que les personnes en charge du développement de ce
secteur pensent à mettre en place une véritable politique
touristique qui permettrait une bonne organisation du secteur, afin de
créer les activités afférentes au tourisme sur les lieux
d'attraction, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme
adaptées à cette zone d'élevage et utilise certaine
contrainte comme atout, notamment le mauvais état de route qui n'est pas
un contrainte à la pratique d'un tourisme de randonnées mais
plutôt un atout à exploiter. Penser à développer le
tourisme c'est également penser à préserver et à
gérer les sites de manière durable afin que ce secteur soit
rentable et équitable pour les populations locales de la Vina. Au regard
de ces propositions, nous pouvons donc dire qu'un vrai secteur touristique est
encore possible dans cette unité administrative, mais pour ce faire,
toutes les pistes doivent être exploitées.
CONCLUSION GENERALE
Le tourisme aujourd'hui est un secteur économique sur
lequel mise bon nombre de pays africains. A titre de rappel, ce secteur occupe
de nos jours une place prépondérante dans le processus de
développement à tel point que toutes les régions et tous
les départements lui offrent une place de choix dans leurs plan d'action
pour le développement. Donc, au terme de cette étude, il a
été question de faire ressortir l'image réel du tourisme
dans la région de l'Adamaoua en général et dans le
département de la Vina en particulier. Cette zone assez
particulière au Cameroun se caractérise par sa richesse
pastorale. Zone d'élevage par excellence, au Cameroun, celle-ci est
connue par les conditions naturelles qu'elle offre au bétail et aux
éleveurs, et de son cheptel bovin assez exceptionnel de part son
effectif et la qualité de ses races bovines assez particulières
non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique. Outre ces
caractéristiques, les performances de cette circonscription
administrative en matière d'élevage et de son offre sont telles
qu'elles sont reconnues dans le grand Nord, dans le Cameroun tout entier et
même au-delà des frontières.
Le département de la Vina de par son passé
géologique mouvementé, est doté d'un milieu physique
particulier au Cameroun, d'un réseau hydrographique immense et dense. Ce
qui laisse apparaitre dans cet espace de multiples lacs de cratère, des
chutes, cascades, des monts et montagnes qui offrent la possibilité de
développer le tourisme dans cette partie du pays. Par ailleurs, on note
également des richesses culturelles basées principalement sur les
sites archéologiques, les villages pittoresques, les grottes, les
événements ou manifestations culturelles, les objets et outils
ancestraux, qui constituent également un potentiel touristique ;
mais il existe aussi des richesses encore ignorées ou encore dans
l'ombre qui sont méconnues du grand public. Au regard de cette
capacité touristique dont regorge le département de la Vina, il
était important de voir si ces potentialités étaient
à mesure de brandir le département de la Vina, zone
d'élevage, au rang de zone touristique ou de destination touristique au
Cameroun dans un contexte de dynamique des espaces en ce sens que plusieurs
espaces dans le monde et en Afrique deviennent progressivement de
véritables destinations, et également dans un contexte où
la concurrence est toujours présente.
Après les travaux de terrain menés dans ce
département, il ressort que les potentialités touristiques du dit
département ne sont pas, pour le moment, à mesure de faire de la
Vina une véritable zone touristique du fait du déficit structurel
profond, notamment en ce qui concerne les équipements touristiques, les
moyens de transport, le mauvais état des routes, l'insuffisance des
travailleurs qualifiés, le manque de mise en marché des
potentialités, le manque d'aménagement adéquat des sites
et l'abandon en friche de ceux-ci (pourtant un pilier de l'existence du
tourisme dans un espace), etc. Compte tenu de ces potentialités
touristiques, le département de la Vina peut cependant
espéré devenir une zone touristique. Mais pour ce faire, il
était crucial de voir ce qui est fait ailleurs en matière de
développement touristique, notamment au Sénégal et au
Kenya, qui sont des destinations de choix en Afrique subsaharienne, mais aussi
au Nord et à l'Extrême-Nord afin de proposer des solutions pouvant
permettre à cette circonscription administrative de devenir une
véritable zone touristique capable d'accueillir les touristes
étrangers et camerounais. De ce fait, il était important de
proposer de développer les activités divertissantes sur les
sites, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme adaptées au
département compte tenu des contraintes et des potentialités
existantes.
Au regard de la littérature, de l'observation du
terrain, des enquêtes auprès de la population et des
différents entretiens, il ressort que le paysages touristique du
département de la Vina en particulier et de la région de
l'Adamaoua de manière générale, se caractérise par
une géomorphologie fort contrastée, des facteurs d'ordre humain,
ce qui confère à cette unité administrative une importante
richesse touristique. Toutefois, l'état des lieux des sites touristiques
contredit fortement l'image que les profanes ont du tourisme comme étant
un secteur qui vit et qui se pratique dans la Vina. Par ailleurs, la
présence des potentialités peut permettre de redynamiser le
tourisme à travers la mise en tourisme de ces richesses tout en mettant
l'accent sur les nouvelles formes de tourisme. Ce qui précède est
en quelque sorte l'éclairage du tourisme dans la Vina. Ils relatent
très clairement le véritable statut du tourisme dans cet espace.
Ce secteur économique dans la Vina, de part la qualité des sites,
la politique touristique en place et son impact économique non efficient
montre donc que pour le moment, le tourisme reste un mythe par rapport à
ce que les gens pensent, par rapport à ce qui est dit dans les
médias, et même par rapport à la concurrence dans le grand
Nord du Cameroun.
Vu les résultats obtenus dans ce travail, et ceux de
la littérature, il se trouve que maints travaux ont été
effectués sur le tourisme au Cameroun en général et en
particulier dans la Vina. Les travaux menés par Tchotsoua (1996) ont
permis de vanter la région de l'Adamaoua en général pour
ses richesses touristiques et aussi de dire ce à quoi elles pourraient
servir. Les propositions faites par Tchotsoua étaient cependant
limitées en ce qui concerne le développement de nouvelles formes
de tourisme. Il s'est principalement attardé sur les activités
que l'on pourrait développer sur les sites. Louléo (2006) quant
à lui, a uniquement remis en cause les sites touristiques de l'Adamaoua
en disant qu'ils ne sont pas de véritables sites touristiques et qu'il
manque d'aménagement pour être considéré comme
tels ; ce qui expliquerait la non-pratique du tourisme dans la Vina.
Hendélé pour sa part, a fait une évaluation des paysages
géomorphologiques afin de la mettre en relation avec le tourisme et
d'expliquer la non-efficience de ce secteur. Ces différents chercheurs
ont cependant appuyé leurs travaux uniquement sur les sites naturels de
l'Adamaoua et de la Vina en particulier, négligeant ainsi l'aspect
culturel du tourisme pourtant celui-ci compte pour beaucoup dans le
développement touristique. Par ailleurs, d'autres chercheurs, notamment
Ndamé (2010) a étudié la problématique du
développement de l'écotourisme dans le Nord-Cameroun. Cet aspect
des choses est un point très important pour le développement du
tourisme durable et équitable et également pour la
préservation et la protection de l'environnement naturel des
sites ; car c'est l'environnement naturel qui fait la beauté et
constitue l'attraction principale des sites naturels. Mais seulement, son
étude a porté uniquement sur les aires protégées et
pourtant les sites comme les monts, grottes, lacs, etc., et même le
patrimoine culturel sont pris en compte par l'écotourisme. C'est donc
ainsi que nous avons focalisé notre recherche sur les sites naturels et
culturels de la Vina. Bien que ce secteur soit, au terme de cette étude,
un secteur utopique, il ressort tout de même qu'un tourisme est encore
possible, mais pour cela, des lourds sacrifices en termes d'investissement,
d'organisation doivent être déployés à cet effet.
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