Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?par Harry SADIO FOPA Université de Ngaoundéré - Master 2012 |
V-2-1-2 Disponibilité des infrastructures d'accueil sur les lieux et des agences detourismeLes infrastructures d'accueil ici apparaissent comme des éléments secondaires du tourisme ; les éléments primaires étant les attractions culturelles et naturelles. Les infrastructures d'accueil sont au service du tourisme. Ce dernier est provoqué et déclenché par les éléments primaires (attractions naturelles et culturelles). Cependant, il est important de préciser que ces infrastructures «ne sont pas des objets de tourisme, elles ne motivent pas la visite, mais la facilitent, voire la rendent possible«. Autrement dit, les infrastructures d'accueil ne constituent aucunement la base du tourisme, bien qu'elles soient importantes dans la pratique du tourisme, elles restent secondaires ; car elles sont destinées aux visiteurs et non au service des résidents. Ce qui veut dire que les infrastructures d'accueil n'ont de sens que s'il existe un tourisme. Les infrastructures d'accueil se répartissent ici en deux parties dont nous avons la restauration et l'hébergement. Dans un espace touristique, le touriste a besoin de se nourrir, de prendre de force afin d'effectuer ses voyages et visites d'où l'existence de restaurants et cafés. En plus des besoins physiologiques, le touriste éprouve également la nécessité de passer nuit hors de son cadre de vie. C'est ainsi que l'hébergement constitue un élément essentiel dans la pratique du tourisme en autorisant le séjour sur place. Dans la région de l'Extrême-Nord, on note l'existence des hébergements et restaurants dans les zones réputées touristiques comme à Rhumsiki avec le campement de Rhumsiki et le restaurant qu'il abrite, le campement du parc national waza, et même les autre formes d'hébergement d'une origine «tropicalisée« comme les fameuses cases d'obus et recouvertes de terre de la base au sommet qu'offre le Sultan de Pouss aux visiteurs qui arrivent dans son village, et aussi des nombreux hôtels de luxe que compte la ville de Maroua. L'hébergement et la restauration sont donc déterminants dans le développement du tourisme dans une zone car ils permettent aux visiteurs de séjournés, de se restaurer et de se livrer à la pratique touristique. De cette pratique, découle une fonction économique du tourisme pour la région et sa population. V-2-1-3 Le rôle économique du tourisme pour les populations et la région«Le tourisme est désormais l'un des grands acteurs du commerce international et, en même temps, il constitue l'une des principales sources de revenus dans de nombreux pays en développement. Du fait de son effet multiplicateur sur l'activité économique, le tourisme constitue un gisement à explorer et à exploiter au moment où il est plus que jamais question au Cameroun de booster l'économie nationale pour atteindre des taux de croissance plus élevés«62(*). Il est de ce fait clair que les retombées économiques du secteur touristique au Cameroun sont encore négligeables dans l'ensemble, et ne sont même pas perceptibles dans certaines régions du pays. Toutefois, la région de l'Extrême-Nord, avec ses aires protégées et ses sites touristiques universels exceptionnels offrent aux populations riveraines des hauts lieux d'attraction et à la région de manière générale «des chances (...) de faire des gains économiques«63(*). Aussi, la convention du tourisme durable en son article 7 stipule clairement que «les activités touristiques doivent pleinement s'intégrer dans l'économie locale et contribuer de manière positive au développement économique locale«64(*). Bien que certaines zones de cette région sont dépourvues des richesses touristiques, et ne profitant pas de ce secteurs, d'autres par contre profitent énormément des retombées économiques du tourisme. C'est le cas de la région Kapsikiènne, de la ville de Maroua et de la zone de Waza. Les populations de ces zones géographiques de la région de l'Extrême-Nord profitent de ce secteur par la vente des souvenirs et les activités afférentes au tourisme. C'est ainsi qu'on observe dans cette région un développement notable de l'artisanat avec des activités telles que la poterie, le tissage, la tannerie, etc. Les objets dérivant de chaque activités et présentant des motifs uniques et fabriqués selon des techniques ancestrales sont commercialisés à l'intention des touristes ; ce qui fait la fierté des paysans ou des artisans et le bonheur des touristes. Naikoua (2005) a, à titre d'exemple, démontré que dans la zone de Kapsiki, la population riveraine des pics de Rhumsiki bénéficie énormément du tourisme en ce sens que d'une part, bon nombre d'adolescents et d'adultes gagnent leur vie en servant de guide aux touristes dans la zone, et d'autre part, ils font également des gains économiques à travers la fabrique des objets d'art. Ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Par ailleurs, le tourisme dans cette partie du pays crée des activités, notamment en ce qui concerne les agences de tourisme, la restauration, l'hébergement qui nécessitent une importante main d'oeuvre pour ces entreprises. Economiquement parlant, le tourisme dans la région de l'Extrême-Nord joue un rôle important pour les populations, même s'il demande encore un minimum de viabilisation. Si ce secteur est assez rentable dans cette région par rapport à la région de l'Adamaoua par exemple, c'est à cause de la présence de plusieurs agences de tourisme, l'implication des «Tour Operator« dans le secteur, et également parce que il existe des véritables circuits touristiques qui permettent aux visiteurs de parcourir la région dans son ensemble tout en faisant des haltes sur les hauts lieux touristiques comme le sultanat de Pouss, les pics de Rhumsiki, le centre artisanal de Maroua, Waza, etc. Au regard de ce qui précède, il ressort que la région de l'Extrême-Nord est une véritable destination touristique ayant des impacts économiques positifs au Cameroun. Dans le même sillage, bien qu'elle n'offre pas exactement les produits touristiques, la région du Nord apparait aussi comme une zone touristique au Cameroun. * 62Cameroun tribune, n°10192/6393-38è année/ Jeudi 04 octobre 2012/ Directeur de publication : Marie-Claire NNana, page 15 ; Web : www.cameroun-tribune.cm. * 63Ndamé J.P. et al, 2010. «Problématique du développement de l'écotourisme au Cameroun : cas des aires protégées de la région du Nord«, in annales FALSH, vol XII, Université de Ngaoundéré, pp 165-183. * 64Déwally J-M. et Flament E., 2000. «Le tourisme«, Edition SEDES, Paris, 192 pages. |
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