LE TOURISME DANS LE DEPARTEMENT DE LA VINA
(ADAMAOUA-CAMEROUN) : Mythe ou Réalité ?
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Master recherche en Géographie
Option : Géographie et Pratique du
Développement Durable
(GPRADD)
Par :
SADIO FOPA Harry
Titulaire d'une Licence en Géographie
Matricule : 06A433LF
Sous la direction de :
Pr. Joseph Pierre Ndamé
Maitre de conférences
Université de Ngaoundéré
Année académique : 2011/2012
DEDICACE
Je dédie ce travail :
Ø A mes parents Monsieur Foppa
André et Madame Foppa né Matchiffo
Rébecca qui n'ont jamais cessé de se sacrifier pour ma
formation, qu'ils trouvent dans ce mémoire un symbole de mon
obéissance et de mon amour pour eux ;
Ø A Monsieur Fopa Ndé Jean
Roméo mon frère, Foumdjeugon Fopa
Rosine et Kadji Fopa Mireille mes soeurs, car ils ont
été d'un apport inconditionnel à ma formation
académique en ce qui concerne l'encouragement et le soutien financier et
moral ;
Ø Enfin à ma nièce
bien-aiméeMandjeu Tchio Carelle, à Boris
et Samantha
REMERCIEMENTS
Cette étude est l'oeuvre d'un an de recherche. Elle
consistait à étudier le tourisme dans le département de la
Vina afin de mettre au jour le véritable statut de ce secteur. Sans
l'aide d'un certain nombre de personnes, ce travail ne serait jamais
arrivé à son terme. C'est dans ce cadre que mes remerciements
vont à l'endroit de :
Ø Mon directeur de mémoire le Professeur
Joseph Pierre Ndamé qui m'a fourni des informations
nécessaires à la réalisation de ce travail, qu'il trouve
dans ce mémoire un symbole de mon respect pour lui ;
Ø Professeur Tchotsoua Michel,
Professeur Wakponou Anselme, professeur Iya
Moussa, Docteur Aoudou Doua Sylvain et Docteur
Fofiri Eric Joël pour leurs enseignements et leurs
multiples sacrifices ;
Ø Aux assistants Anaba Banimb Robert Christian,
Mabouloum Anne Marie, Mvu Marie, Dourkangou Yaphet pour leurs conseils
et orientations ;
Ø Docteur Nizésété
Bienvenus Denis à Maroua et à son
épousemaman Rose, à eux je leurs dis vivement
merci pour leur orientation, soutien moral, matériel et
encouragement ;
Ø Docteur Atoukam pour son aide, son
soutien moral, ses orientations et ses conseils ;
Ø Mademoiselle Yabun Njihim Patricia
qui n'a jamais cessé de me soutenir matériellement et moralement
pendant tout ce temps ; à elle je lui dis une fois de plus
merci ;
Ø Monsieur Batchanou Kamtchoum Péguy,
Fouogué Tchinda Violette, Atangana Bamela, Solgué, Anavaï
Nathalie,Pouira Jean Bodel, Kosyakbe Armelle, Aoutaksa Bouba Christian,
Mbatchou M. Stephane, Ndjeuto Tchouli Prosper I., Kouassi P. Flavienet
à tous les autres camarades et amis de promotion ;
Ø Monsieur Wouamba Gérard et sa
Famille, qu'ils trouvent dans ce travail une immense reconnaissance pour ce
qu'il a fait pour moi et pour mes frères, une fois de plus je lui dis
merci ;
Ø Monsieur Djeutsop Pierre, mon
tuteur, pour son soutien financier et moral ;
Ø Toute la famille Mbo Nda'a de
Ngaoundéré pour leur encouragement inconditionnel ;
Ø Monsieur Fobit Ngouo Valerie et son
épouse pour leur soutien inconditionnel ;
Ø Monsieur Ngouatna Mathieu et sa
famille à Douala pour ses encouragements inconditionnels ;
Ø Madame Kontchou Véronique
pour ses encouragements ;
Ø Mon ami Nankap Salomon Collins et
à sa charmante fille, mon cousin Sop Ngouo Romain qui
m'a tenu compagnie et aidé pendant toute l'étape du terrain,
Oumarou Sanda dit député au grand marché
de Ngaoundéré pour ses encouragements ;
Ø Et enfin à tous ceux qui ont de prés ou
de loin contribué à la réalisation de ce mémoire
RESUME
Le département de la Vina au Nord-Cameroun est une
zone d'élevage par excellence souvent vantée pour ses
potentialités touristiques. Cependant, l'extrême
variété de son milieu naturel, les publicités marketing et
les informations «positives« véhiculées sur ce secteur
semblent indiquer que le tourisme yest en plein essor.Cependant, plusieurs
recherches scientifiques menées dans cet espace semblentplutôt
dubitatives quant à la volonté réelle des pouvoirs publics
de faire de la Vina une vraie zone touristique. A partir des observations de
terrain, des entretiens et des enquêtes participatives menées sur
un échantillon diversifié de plus de 180 personnes comprenant des
urbains, des riverains des sites et des touristes dans le département de
la Vina pendant plus de 6 mois, nous avons pu obtenir des résultats
probants qui mettent au grand jour le vrai statut du tourisme dans cette
localité.
Mots clés : Adamaoua,
Département de la Vina, Tourisme, Sites touristiques,
Aménagement.
ABSTRACT
The Vina division in northernCameroon is well known as area of
cattle rearing par excellence and for its numerous touristic potentialities.
Therefore, the extreme variety of its natural milieu, the marketing
advertisements and the «positive«information available seem to.
Demonstrate that tourism is developing. However, many scientific studies
carried out wthin that area seem to be reluctant to assume that authorities are
really willing to make the Vina division a real touristic area. From the
observations we made in the field, participative surveys carried out on a
diversified sample made up of more than 180 people, including city dwellers,
tourists, and resident of the touristic sites in the Vina division during 6
months, we have been able to come out with conclusive results which portrait
the real physiognomy of tourism in this area.
Key words: Adamawa, Vina division, tourism,
touristic sites, planning
SOMMAIRE
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
RESUME
iv
ABSTRACT
v
SOMMAIRE
vi
LISTE DES TABLEAUX
ix
LISTE DES FIGURES
x
LISTE DES PHOTOS
xi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
xii
INTRODUCTION GENERALE
1
PROBLEMATIQUE
2
QUESTIONS DE RECHERCHE
3
CONTEXTE SCIENTIFIQUE
3
OBJECTIFS DE RECHERCHE
12
HYPOTHESES DE RECHERCHE
12
CADRE GEOGRAPHIQUE
13
CADRE CONCEPTUEL ET METHOLOGIQUE
14
Cadre conceptuel
14
Cadre méthodologique
17
Première
partie :
30
Le
département de la Vina : une zone d'élevage aux
potentialités touristiques variées
30
Chapitre I : Présentation de la zone
d'étude et de ses caractéristiques
31
Introduction
31
I-1 La Vina dans la région de l'Adamaoua
31
I-2 Le Département de la Vina : un
milieu favorable à la pratique de l'élevage
40
I-3 Les performances de l'élevage de la
Vina
45
Conclusion
52
Chapitre II : Le département de la Vina
et son potentiel touristique
53
Introduction
53
II-1 Un relief et un réseau hydrographique
diversifiés
53
II-2 L'extrême variété des
potentialités connues
56
II-3 Les autres attractions touristiques connues ou
ignorées
68
Conclusion
73
Deuxième
partie :
74
L'état
des lieux du secteur dans le département de la Vina
74
Chapitre III : Les sites touristiques de la
Vina
75
Introduction
75
III-1 Définition et critères de choix
d'un site
75
III-2 le statut des sites de la Vina
82
III-3 Les insuffisances au niveau de leur
aménagement
97
Conclusion
101
Chapitre IV : Une organisation et une
influence économique mitigées du secteur touristique dans la
Vina
102
Introduction
102
IV-1 Une organisation défavorable à
la pratique du tourisme
102
IV-2 Des retombées économiques
faibles face à une politique
106
Conclusion
111
Troisième
partie :
113
Opportunités
et recommandations pour un développement touristique dans la Vina
113
Chapitre V : De véritables
«destinations« en Afrique et au Cameroun
114
Introduction
114
V-1 Quelques exemples des destinations en
Afrique
114
V-2 Les véritables espaces touristiques au
Cameroun
118
V-3 les forces et faiblesses de l'activité
touristique dans la Vina
124
Conclusion
130
Chapitre VI : Propositions et recommandations
pour un tourisme véritable dans le département de la Vina
131
Introduction
131
VI-1 Les conditions de viabilisation du secteur et
la redéfinition de la politique touristique en place
131
VI-2 Développement de nouvelles formes de
tourisme
143
Conclusion
150
CONCLUSION GENERALE
151
Bibliographie
154
Annexe
161
Table de matières
197
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Echantillon par catégorie
d'individus
1
Tableau 2: Liste des outils utilisés tout au
long de l'étude
28
Tableau 3: Les arrondissements du
Département de la Vina et leur chef lieu
33
Tableau 4: Le cheptel bovin de la région de
l'Adamaoua et du département de la Vina
45
Tableau 5: Rendement bouché du Goudali en
%
49
Tableau 6: Nombre de têtes de boeufs
exportés vers le Cameroun méridional en 2012.
51
Tableau 7: Nombre de sites touristiques par
département.
57
Tableau 8: Les sites touristiques du
département de la Vina : les lacs.
60
Tableau 9: Les sites touristiques du
département de la Vina : les chutes et cascades.
62
Tableau 10: Les sites touristiques du
département de la Vina : les sites d'altitude.
64
Tableau 11: Les sites touristiques du
département de la Vina : Les attractions culturelles.
67
Tableau 12:Les sites touristiques du
département de la Vina : Les campements et ranchs.
68
Tableau 13: Les circonstances de connaissance des
sites touristiques.
85
Tableau 14: Source d'information des touristes
87
Tableau 15: Nombre de sites aménagés
et non aménagés du département de la Vina.
89
Tableau 16: Effectif des enquêtés
ayant répondu à la question : le village en profite t-il ?
107
Tableau 17: Effectifs des personnes ayant
répondu à la question concernant les conditions d'accès
aux sites touristiques.
109
Tableau 18: Les aires protégées dans
la région du Nord.
122
Tableau 19:Les raisons expliquant la non-visite des
sites touristiques.
140
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte de localisation du
département de la Vina
1
Figure 2: Schéma récapitulatif de la
méthodologie
27
Figure 3: Carte de localisation des groupes
ethniques du département de la Vina
37
Figure 4: Diagramme évolutif du cheptel
bovin de la région de l'Adamaoua et du département de la
Vina.
46
Figure 5: Part de chaque département en
termes de possession de sites touristiques
57
Figure 6: Carte de localisation des sites
étudiés dans le département de la Vina
70
Figure 7: Part de chaque type de site touristique
en pourcentage
77
Figure 8: Fréquence des personnes ayant
entendu parler des sites touristiques.
84
Figure 9: Part de chaque circonstance ayant
informé la population urbaine sur l'existence des sites touristiques en
termes d'effectif et de pourcentage.
86
Figure 10: Part de chaque source d'information.
88
Figure 11: Taux des enquêtés ayant
donné des réponses sur la fréquentation des sites.
91
Figure 12: Part de visite de chaque site
touristique (Population urbaine).
92
Figure 13: Nombre de touristes ayant visité
chaque site touristique.
94
Figure 14: Part de chaque groupe
d'enquêtés ayant répondu à la question : «le
village en profite t-il ?«
108
Figure 15: Part de chaque groupe de personnes ayant
répondu à la question de savoir comment on accède aux
sites touristiques.
109
Figure 16: Des matières touristiques
à l'espace touristique.
128
Figure 17: les conditions pouvant permettre l'essor
du tourisme
137
Figure 18: Part de chaque catégorie de
personnes ayant visité ou pas visité un site.
140
Figure 19: Carte de proposition d'un circuit
touristique équestre
144
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Culture du haricot sur un espace
nouvellement mis en valeur à Ngan-ha.
1
Photo 2: Une prairie sur les hautes terres à
Gounjel.
41
Photo 3: Un Goudali de type
Ngaoundéré au marché à bétail de
Ngaoundéré.
48
Photo 4: Une vue partielle du marché
à bétail de Ngaoundéré.
51
Photo 5: Un lac de cratère au sud de
Ngaoundéré : le lac Tison.
55
Photo 6: Vu panoramique d'un site touristique
lacustre : Le lac de Mballang.
59
Photo 7: Les chutes de la Vina à gauche et
les cascades de Wack à droite.
61
Photo 8: Le lamidat de Ngaoundéré
à gauche et une chefferie vassale du lamidat à droite
65
Photo 9: Quelques cases au toit de pailles au
campement du ranch de Ngaoundaba.
69
Photo 10: Le musée de Ngan-Ha et ses objets
d'art ancestraux.
72
Photo 11: A gauche dans la broussaille
l'observatoire construit aux Chutes de Tello et à droite le
bar-restaurant vétuste du lac Tison
90
Photo 12: Chemin menant au lac de Mballang.
95
Photo 13: Vue panoramique du lac de Darang.
97
Photo 14: Un panneau indicateur de la direction des
chutes de Tello.
105
Photo 15: Un véhicule embourbé sur
une route crottée entre Ngaoundéré et Bélel.
126
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
CAO: Cartographie Assistée par
Ordinateur
CEMAC: Communauté des Etats
Monétaires de l'Afrique Centrale
DEA: Diplôme d'Etudes Approfondies
DREPIA : Délégation
Régionale de la Pêche et l'Industrie Animale
FALSH: Faculté des Arts, Lettres et
Sciences Humaines
GPS: Global Positionning System
IGN: Institut Géographique National
ISS: Institut Supérieur du Sahel
Ma : Millions d'années
MAÏSCAM: Maïserie du Cameroun
MINPIA: Ministère des Pêches et
des Industries Animales
MINTOUL: Ministère du Tourisme et des
Loisirs
N1 : Nationale n°1
N2 : Nationale n°2
OMT : Organisation Mondiale du
Tourisme
ONG : Organisation Non Gouvernemental
PED : Pays en développement
RAPAC : Réseau des Aires
Protégées d'Afrique Centrale
S. Z. W: Station Zootechnique de Wakwa
SCDP : Société
Camerounaise des Dépôts Pétroliers
SIG : Système d'Information
Géographique
SMNC : Société des Moulins
du Nord-Cameroun
SPSS: Statistical Package for Social
Sciences
TIC: Technologies d'Information et de la
Communication
UNESCO: United Nation of Education, Science
and Culture Organization, Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
WWF: World Wildlife Fund
ZIC: Zone d'Intérêt
Cynégétique
INTRODUCTION GENERALE
L'Afrique est un continent qui compte de nos jours 54 Etats
indépendants dont la majorité se trouve dans la zone
intertropicale. La plupart de ces pays projettent d'être émergents
en 2035, ce sont les pays comme le Gabon, le Tchad, la Cote d'Ivoire, le
Sénégal..., et le Cameroun ; tous ces pays comptent sur
leurs atouts économiques pour y arriver. Il s'agit entre autres de la
main d'oeuvre, des richesses du sol et sous sol, du commerce, des essences
forestières, de l'agriculture, de l'élevage et bien sûr du
tourisme.
Ces trois dernières formes d'atouts économiques
(agriculture, élevage et tourisme) sont entre autres les principaux
atouts sur lesquels misent les Etats d'Afrique en général et en
particulier le Cameroun. L'agriculture et l'élevage ont constitué
depuis des décennies la base des économies africaines, le
tourisme quant à lui, est désormais reconnu comme une industrie
porteuse de l'économie nationale et internationale ; Wakcerman G.
écrivait d'ailleurs à ce sujet que « le tourisme
est devenu une vaste affaire économique ». Autrement dit,
le tourisme est devenu un secteur économique très important pour
un pays qui a à sa disposition des potentialités touristiques. Le
tourisme dans le monde connait depuis le siècle dernier une hausse sans
cesse croissante, on comptait environ 25 millions de touristes internationaux
au milieu du siècle dernier pour un revenu d'environ 2,12 milliards de
dollars du PIB mondial. En 1980, la croissance du tourisme atteint le nombre de
268 millions de visiteurs et se multiplie par trois en 2000 avec 687,5 millions
de touristes (Nguepjouo, 2005). En 2010, l'OMT (Organisation Mondiale du
Tourisme) comptabilise plus de 900 millions de touristes à travers le
monde. Pour l'année 2011, la hausse serait de l'ordre de 4 à 5%
par rapport à 2010 soit une augmentation de 45 millions de touristes
(OMT). Signalons toutefois qu'entre 2008 et 2009, le tourisme mondial a connu
une légère baisse du fait de la crise économique qui a
frappé le monde ; raison pour laquelle l'OMT confirme la reprise du
tourisme mondial en 2010 avec plus de 6,7% de croissance soit une augmentation
de 58 millions de personnes.
Cependant, toutes les régions n'ont pas connu une
relance aussi marquée, c'est ainsi qu'on observe une hausse de 14% au
moyen orient, 13% en Asie, 8% en moyenne pour l'ensemble du continent
américain, 3% en Europe et 6% en Afrique. Pour ce qui est de l'Afrique,
cette hausse est significative pour le continent, mais reste encore
inégalement répartie ; certains pays comme le Kenya sont
considérés comme des destinations touristiques, d'autres par
contre ne sont pas appréciés comme tel. C'est le cas par exemple
de l'Afrique centrale et plus particulièrement de la zone CEMAC dont le
Cameroun, où le tourisme ne participe pas de manière efficace
à l'économie du pays. Pour toutes les destinations africaines,
l'Afrique centrale reste la dernière avec 802 000 arrivées
soit 2,1% de part du marché en 2005 (Rapport OMT, 2006). En dépit
de ces chiffres qui ne classent pas l'Afrique centrale en général
et le Cameroun en particulier comme une destination touristique et comme un
secteur économique important pour le pays, le tourisme reste
néanmoins un atout majeur. C'est ainsi que Emile Viard du RAPAC
déclare : « l'Afrique centrale est une destination
émergente (...) et les potentialités n'attendent qu'à
être valorisées à leur juste valeur ».
PROBLEMATIQUE
Situé au fond du golf de Guinée, le Cameroun est
un pays d'Afrique centrale qui envisage d'atteindre son émergence
à l'horizon 2035 et compte de ce fait sur les atouts économiques
dont il dispose. Ces atouts économiques sont nombreux et nous avons
entre autres le pétrole, l'agriculture, l'élevage, la main
d'oeuvre, et le tourisme.
Le tourisme figurait déjà à la
cinquième priorité du programme du président de la
République lors de son premier septennat pour la construction de
l'avenir du Cameroun. Cette priorité avait pour but principal de
transformer le pays en une destination touristique et par la même
occasion de participer au développement du pays. Aujourd'hui, le
tourisme occupe encore une place bien plus privilégiée dans le
processus de développement du Cameroun. Ce qui suppose que le tourisme
au Cameroun redevient un élément important pour le
développement. Il est même devenu un enjeu pour l'économie
et le développement pour de nombreuxpays d'Afrique comme le Maroc, la
Tunisie le Kenya, la Tanzanie, l'Afrique du Sud, etc. Auniveau international,il
est vu comme un secteur rentable.
Luigi Cabrini, alors directeur du développement
durable et tourisme à l'OMT disait que « l'idée que
le tourisme peut réellement oeuvrer en faveur du développement
durable et de réduction de la pauvreté gagne du
terrain ». Cette assertion montre que le tourisme est un secteur
qui devient de plus en plus important. Pour ce qui est du Cameroun, et
principalement du Nord-Cameroun, le tourisme est une activité
économique de premier rang et pourvoyeur de devises. Dans le Grand Nord,
c'est l'une des principales activités économiques. Cette partie
du pays compte trois régions administratives et a longtemps eu une
vocation touristique, de par le nombrede parcs nationaux,de ZIC (Zone
d'Intérêt cynégétique) et les sites naturels et
culturels, etc. Nonobstant ce potentiel, toutes les régions du Grand
Nord ne présentent pas lesmêmes caractéristiques,
même si on peut les considérer comme de possibles destinations.
Pour ce qui est de la Région de L'Adamaoua en général, et
particulièrement du Département de la Vina, l'offre touristique a
pendant longtemps bénéficié d'un grand nombre de
publicités marketing et de propagandes ; ceci dans le but de
booster le secteur afin qu'il soutienne uneéconomie locale
dominée par l'élevage bovin. Toujours dans la même
lancée, plusieurs travaux scientifiques ont été
menés sur ce secteur dans l'Adamaoua en général et dans le
Département de la Vina en particulier ou il a souvent été
relevé les potentialités que regorgeait la Vina dans ce domaine.
Compte tenu de ces multiples efforts,ce domainesemble être un secteur
encore confus où se conjuguent opportunisme, amateurisme et
clientélisme sans que l'on puisse savoir la réalité de
cette activité dans l'économie locale.Cette étude tentera
de contribuer à lever cette ambiguïté du tourisme dans le
Département de la Vina. De fait, le tourisme dans le Département
de la Vina est une activité «qui à première
vu ne rapporte pas encore beaucoup à l'économie«
locale, voire régionale. Pourquoi le tourisme ne participe-t-il pas
efficacement à l'économie du Département de la Vina ?
Ce secteur existe-t-il réellement ? N'est-il pas un mythe ?
Ces interrogationssuscitent un questionnement d'où la
nécessité de se poser un certain nombre de questions de
recherche.
QUESTIONS DE RECHERCHE
Question principale
Quel est le véritable
statut du tourisme dans le Département de la Vina ?
Questions spécifiques
Ø Quels sont les facteurs qui caractérisent le
paysage touristique du Département de la Vina ?
Ø Quel est l'état actuel de l'offre et de
l'image touristiques dans le Département de la Vina ?
Ø Quels peuvent être les facteurs de dynamisation
du secteur touristique dans la Vina ?
CONTEXTE SCIENTIFIQUE
Plusieurs travaux ont été faits sur le tourisme
en Afrique. C'est dans ce cadre que plusieurs ouvrages ont été
publiés sur le tourisme africain. Pour ce qui est de l'Afrique centrale,
cet espace géographique apparait comme la dernière destination
touristique avec 802 000 arrivés soit 2,1% de par marché
à l'échelle mondiale soit une recette de 221 millionsd'euros
(Viard E. ; RAPAC). C'est alors que des travaux ont été
effectués dans le but d'apporter les solutions pour permettre
l'émergence de l'activité touristique en Afrique centrale en
général et au Cameroun en particulier. Compte tenu des multiples
orientations que les chercheurs donnent à leurs travaux, nous avons ceux
qui ont effectué des travaux sur les sites naturels, d'autre qui se sont
concentrés sur le développement des formes de tourisme comme
l'écotourisme, d'autres encore qui se sont focalisés sur la
problématique du développement du tourisme au Cameroun, et ceux
qui, dans la même lancée ont abordé l'aspect historique du
tourisme. Nous avons également ceux qui ont mené des travaux sur
le milieu physique pour en tirer les avantages économiques qui
participent au développement local des régions ; et ceux qui
ont travaillé sur l'aménagement touristique, etc.
Des auteurs ont publié des travaux très
enrichissants sur le tourisme dans l'Adamaoua. Ils se sont penchés sur
l'aspect naturel de celui-ci ; c'est-à-dire sur les sites
touristiques naturels que regorge la région de l'Adamaoua. C'est entre
autres Michel Tchotsoua (1996)et Jean Louléo (2006) qui ont
respectivement publié : « Paysage
géomorphologique, patrimoine socioculturel et tourisme dans
l'Adamaoua » et « Analyse géographique des
sites naturels de la province de l'Adamaoua ». Tchotsoua (1996)
dans son investigation a étudié le potentiel touristique dont
dispose la région de l'Adamaoua et a qualifié cette région
d'un « cadre géographique unique au
Cameroun »1(*).cette qualification vient du fait que cette
région qui couvre près de 68 000 Km2 compte plus
de 60 sites touristiques dans lesquels ont dénombre 45 sites naturels
(Tchotsoua, 1996). Le but de son travail était de présenter des
aspects pittoresques des « paysages
géomorphologiques », après investigation, Tchotsoua
arrive à la conclusion selon laquelle l'Adamaoua est une région
dotée des plus beaux sites touristiques naturels du pays. Il
écrit à ce sujet : « la nature a pourvu
l'Adamaoua des sites touristiques naturels les plus pittoresques du
Cameroun ». Mais malgré ce riche potentiel, le tourisme
dans l'Adamaoua ne connait pas un véritable décollage et selon
lui cela est dû aux difficultés d'accès et à
l'absence de l'aménagement de ces paysages géomorphologiques. Au
regard de ce qui précède, ce qui inquiète Tchotsoua (1996)
c'est que toutes ces ressources touristiques «ne rapportent pas
à l'économie camerounaise » ; c'est ainsi
qu'il lance une sonnette d'alarme à l'endroit des opérateurs
économiques en disant que ceux-ci se mobilisent.
Toujours dans le même sillage, Louléo (2006) a
fait pour sa part un inventaire des sites touristiques naturels. Le but de son
travail était de démontrer que les sites touristiques existants
dans l'Adamaoua ne sont pas de véritables sites, mais plutôt des
potentialités touristiques. Selon lui, aucun site touristique
« n'obéit au critère d'évaluation des
ressources touristiques » (Louléo, 2006). D'après
lui, la région de l'Adamaoua est un potentiel qu'il faut
impérativement mettre en valeur. C'est ainsi qu'il dit que
« d'énormes efforts doivent être faits afin de
transformer les ressources actuelles en véritables sites capables
d'accueillir les touristes et non les excursionnistes ». Il se
base toutefois sur la définition de site touristique selon la
loi 98/006 du 14 avril 1998, alinéa 5 pour réfuter les sites
existants dans le Département de la Vina en particulier et dans
l'Adamaoua en général. Cette loi définit le site
touristique comme « tout paysage naturel ou tout
élément artificiel du patrimoine national présentant une
valeur universelle exceptionnelle du point de vue culturel, esthétique,
historique, scientifique, légendaire, artistique, et qui est
préservé pour l'intérêt du
tourisme ». L'élément essentiel qu'il retient dans
cette définition est le « caractère universel et
exceptionnel ». Ce qui veut dire qu'aucun site dans l'Adamaoua ne
répond à ce critère, également qu'aucun site n'est
ni universel ni exceptionnel. Et selon lui, sur les 146 sites touristiques
dénombrés dans le Grand Nord, trois (03) seulement
présentent ce caractère universel et exceptionnel, ce sont :
le parc national de la Bénoué, le parc national de Waza et le pic
de Rhumsiki. Mais, bien que Louléo ait qualifié l'Adamaoua d'un
site d'intérêt touristique, il recommande cependant de fournir des
efforts pour aménager la région sur le plan touristique et de
développer les activités connexes. C'est dans ce sens qu'il
affirme : « un grand effort doit être fait pour
transformer les nombreuses ressources touristiques de la province en sites
touristiques ». Au final, Tchotsoua et Louléo,
après des investigations peu divergentes, finissent tout de même
à aboutir à la même conclusion, celle de transformer la
région de l'Adamaoua en une destination touristique via la valorisation
de ces sites et potentialités touristiquesnaturels. Au regard de ce qui
précède, il ressort que ces deux investigations ne sont qu'un
aspect du tourisme ; ce qui veut dire qu'il convient d'avoir un regard
panoramique sur la question du tourisme afin analyser tous les aspects pour
mieux le situer.
Toujours dans le même sens, Tassé Louakdom(1993)
a effectué un travail de recherche sur le tourisme dans l'Adamaoua et
particulièrement dans le Département du Faro et Déo en vue
de l'obtention d'un DEA en géographie physique à
l'Université de Yaoundé I sous le thème :
« Base physique d'un aménagement touristique dans
l'Adamaoua : le cas de la région de
Tignère ». Dans son travail, il part du constat selon
lequel l'Adamaoua en général et Tignère en particulier
regorge de nombreux sites touristiques qui peuvent être
aménagés en vue de promouvoir le secteur touristique. Il s'appuie
principalement sur les sites géomorphologiques tels que les chutes, les
cascades, les grottes, les inselbergs, etc. Pour lui, l'Adamaoua est une zone
touristique très riche en potentialités qu'il faille mettre en
valeur à travers des aménagements appropriés.Au terme de
son travail, il aboutit à la conclusion selon laquelle
« il existe de nombreuses contraintes à la pratique du
tourisme » et que ces contraintes sont tributaires de la
sociologie locale et régionale ; ce qui veut dire que les
freins du tourisme dépendent étroitement du comportement
sociétal et du manque d'infrastructures. Bien que l'auteur ait
abordé l'aspect physique d'une région sur le plan touristique, il
se trouve que l'aspect humain et culturel n'est pas en reste. Ce que l'auteur
omet justement dans son travail. En plus, il ne s'est pas permis de mener une
étude pour essayer de comprendre si le tourisme est une activité
que l'on peut développer dans la région de l'Adamaoua en
général ; autrement dit, il ne s'est pas posé la
question de savoir s'il faut parler du tourisme dans l'Adamaoua.
Il y a également des auteurs qui ont
développé des travaux sur l'écotourisme.
L'écotourisme, la nouvelle approche pour valoriser le secteur
touristique est de nos jours au coeur du développement du tourisme dans
plusieurs pays ; c'est par exemple le cas du Cameroun et de Madagascar
où Joseph Pierre Ndamé (2010) et Mathieu Mayer (2010) ont
effectué des travaux de recherche sur ce concept qui voit le jour en
1983 par Hector Ceballos-Lacurain.
Au Cameroun, précisément dans la région
du Nord, Ndamé J.P.(2010) a mené un travail sur le
développement de l'écotourisme. Ce travail s'intitule
« Problématique du développement de
l'écotourisme au Cameroun : cas des aires protégées
de la région du Nord ». Dans son investigation, il pose
le problème du développement de l'écotourisme dans les
aires protégées du Cameroun en général et de la
région du Nord en particulier. Le choix de cette région comme
zone d'étude vient du fait que cette région est celle qui
détient le plus grand nombre d'aires protégées au pays et
qu'elle connait un véritable chaos écologique par des
phénomènes tel que le braconnage, la destruction de la
végétation, etc. Pour lui, cette région du pays est la
zone par excellence où l'on pourrait développer
l'écotourisme, car celui-ci a la capacité de préserver les
écosystèmes, de contribuer au développement des
communautés locales. Mais, il voit dans la région du Nord, tout
comme dans les autres régions du pays, le tourisme comme une richesse
mal exploitée. C'est pour cette raison qu'il écrit :
« les aires protégées de la région du nord
sont de plus en plus gérées de manière contemplative que
productive... » (Ndamé J.P., 2010). Ce qui veut dire que
les espaces touristiques comme les aires protégées n'existent que
pour le regard et ne contribuent pas au développement des
différentes communautés locales répertoriées dans
ces espaces. L'écotourisme dans cet espace géographique
s'avère difficile à développer parce que les populations
riveraines ne sont pas vraiment prises en compte par l'Etat, parce qu'on
assiste aux migrations des populations vers le sud de la région pour
développer la culture du coton ; ce qui met en péril la
conservation des écosystèmes alors que ces aires
protégées existent pour préserver les
écosystèmes. Ce qui montre que cet espace géographique et
touristique n'est pas mis en valeur afin de permettre le développement
de l'écotourisme et du tourisme. Mais Ndamé voit dans
l'écotourisme le moyen de « concilier le
développement socioéconomique de la région, la protection
de ces fragiles écosystèmes et les communautés
locales » (Ndamé, 2010). Cette vision du tourisme
peut-elle être appliquée dans le Département de la
Vina ?
Toujours dans la même lancée, Mathieu Meyer a
effectué un travail de recherche sur l'écotourisme à
Madagascar en 2010. L'objectif global de son travail est de montrer comment le
tourisme via l'écotourisme peut assurer l'avenir de sa pratique et le
développement des pays en développement (PED) en
général et de Madagascar en particulier. Pour lui, le tourisme
est «un secteur clef pour soutenir le
développement » des PED (Meyer, 2010) ; mais
présente cependant des obstacles qui freinent le développement de
celui-ci et ralenti par la même occasion le développement des PED
et de Madagascar en particulier. Au regard de ce qui précède,
l'auteur tente de trouver des solutions pour améliorer la contribution
de l'écotourisme dans la pratique du tourisme. Autrement dit, il essaye
de trouver les moyens qui pourront permettre de gérer de manière
durable les ressources touristiques pour un développement plus sûr
des pays d'Afrique en général. C'est ainsi qu'il pense à
la sensibilisation et à la protection du patrimoine touristique. Pour
lui, pour y arriver, l'on doit passer de la simple conservation à la
valorisation des espaces naturels c'est-à-dire de la
biodiversité. Il affirme d'ailleurs à ce sujet
qu' « au-delà de la richesse de sa
biodiversité, la question environnementale malgache a souvent
tourné autour de sa dégradation plus que de sa mise en
valeur ». Ce qui veut dire qu'il est impératif pour tous
les pays de mettre un accent sur la protection et la mise en valeur des espaces
naturels, car ceux-ci sont la raison d'être du développement de
l'écotourisme. Pour lui, valoriser les espaces naturels en les
érigeant en aire protégée constitue à faire de ces
zones les moteurs de développement. Pour ces acteurs qui ont
effectué des travaux sur l'écotourisme, pendant que l'un
travaillait sur la problématique du développement de cette forme
de tourisme, l'autre étudiait comment l'écotourisme peut
contribuer au développement de l'activité touristique des PED.
Ndamé (2010) a inventorié les facteurs qui mettent en
péril le développement de l'écotourisme ; quant
à l'autre, il n'a que répertorié les
éléments écologiques pouvant faire émerger le
tourisme en Afrique en général et à Madagascar en
particulier. De ce fait, existe-t-il des éléments pouvant faire
émerger le tourisme dans l'Adamaoua en général et dans le
Département de la Vina en particulier ?
Dans le cadre du développement touristique, Nguepjouo a
effectué des travaux au Sud-Cameroun en 2003 et 2005 notamment
auxsud-ouest et sud.
En 2003, Nguepjouo a mené un travail sous le
thème de : « Etude des performances touristiques de
la région du Mont Fako, province du Sud-ouest Cameroun ».
Son travail a consisté à étudier les performances
touristiques de la région du Sud-ouest en général et en
particulier la zone du Mont Fako. Dans son travail, Nguepjouo soulève le
problème selon lequel la zone du Mont fako est une région
très riche en potentialité touristique et principalement naturel,
mais ne connait pas de bonnes performances en ce qui concerne les
entrées touristiques. Autrement dit, pour lui, les performances
touristiques sont ridicules pour une région qui dispose des
infrastructures plus ou moins aménagées (hôtels).
L'objectif de son travail était de contribuer d'une manière ou
d'une autre à « l'accroissement de la
fréquentativité de cette région du Mont Cameroun et
établissant ce qu'elle présente réellement du point de vu
touristique comme avantages et faiblesses » (Nguepjouo, 2003).
Les résultats obtenus au terme de son travail sont entre autres la
faiblesse du niveau d'aménagement des sites touristiques ; la
faible fréquentation hôtelière et le manque de maintenance
de ces établissements constituent un frein au développement du
tourisme dans cette région ; etc. Il a également mené
des recherches sur le tourisme dans la région du Sud, principalement
dans la zone de Kribi.
En 2005, dans le Département de l'Océan, il
effectue une investigation scientifique sous le thème de :
« L'insertion touristique et les problèmes de son
développement dans les marges côtières de la province du
Sud-Cameroun ». L'objectif de son investigation était
d'étudier le processus de l'insertion du tourisme dans les marges
côtières de la province du Sud-Cameroun et d'en ressortir les
problèmes susceptibles de freiner l'insertion du tourisme dans cette
aire géographique. Au terme de son étude, il a abouti aux
résultats selon lesquels l'insertion du tourisme sur la côte du
Cameroun et plus particulièrement dans le Département de
l'Océan connait des énormes difficultés dont nous avons
entre autres le désengagement de l'Etat, qui, du fait de la pression de
l'ajustement structurel c'est démarqué des secteurs de production
dont figure le tourisme (Nguepjouo, 2005). Il a également
souligné que l'insertion s'avère difficile du fait de
l'érosion maritime qui dégrade certainesparties de la côte,
etc. En gros, Nguepjouo parle des difficultés de l'intégration du
tourisme dans une zone qui dispose de potentialité touristique
naturelles et humaines. Ces travaux très enrichissants portant sur le
développement du tourisme sur la côte camerounaise sont
très importants. Mais seulement, ces travaux n'ont que fait allusion aux
difficultés et aux faibles performances du tourisme dans cette partie du
pays. Mais alors, est-ce que la faiblesse de l'aménagement des sites
touristiques, la faible fréquentation hôtelière, la
dégradation de l'environnement sont uniquement les raisons pour
lesquelles le tourisme ne se développe dans une région ?
Vu ce qui précède, il convient de dire qu'il
existe une autre rubrique du tourisme, celle de l'aménagement.
L'aménagement touristique est le moyen permettant de valoriser les
ressources touristiques. Nizésété (2009) et
Hendélé (2006)ont mené des travaux de recherche dans ce
sens. Ils ont respectivement rédigé
« Création d'une agence touristique dans l'Adamaoua
(S.A) » et « Etude en vue de l'aménagement
touristique du lac Tison ».
Bien que le premier soit un projet de création d'une
entreprise, il reste néanmoins scientifique, car
Nizésété (2009) a répertorié quelques sites
et potentialités touristiques de l'Adamaoua et défini les
circuits touristiques via une démarche scientifique et a, par la
même occasion, fait un état des lieux des sites.
L'inconvénient dans son projet est que son travail a une finalité
économique, c'est-à-dire que son travail consiste seulement
à mettre sur pied un établissement générateur de
revenu. Mais avant de pouvoir mettre en place un tel projet, force est de se
demander si le tourisme est une activité existante dans la
région ?
Hendélé Jonas (2006), pour sa part, s'est
focalisé sur l'aménagement proprement dit en prenant pour exemple
le lac Tison comme cas d'étude. Après avoir
présenté le site de manière générale, il a
proposé la manière dont on pourrait aménager le site pour
le rendre très attrayant non seulement pour la population de la ville de
Ngaoundéré, mais aussi pour la population camerounaise et
étrangère. Mieux encore, il propose des solutions
d'aménagement pouvant permettre la durabilité du site et de
l'activité touristique sur le site.
Un autre travail tout aussi intéressant que les autres
a attiré notre attention. Celui de Malou(2007) qui a mené des
travaux d'investigation dans la haute vallée de la Bini. Son travail a
porté sur le milieu physique dont le but était de ressortir les
atouts économiques de ce milieu. C'est à ce titre que son sujet
s'intitule : « Les potentialités
économiques du milieu physique de la haute vallée de la
Bini ». Son investigation a consisté à inventorier
les facteurs naturels qui sont à l'origine de l'immigration des
populations vers la vallée de la Bini, et dire comment ces facteurs
naturels son économiquement rentable pour la population «autochtone
et allogène«. Ce qu'il omet dans son travail, c'est de se poser la
question de savoir si les potentialités qu'il énonce dans son
travail sont capables de permettre le développement du
tourisme ?Autrement dit, de savoir si le tourisme est une activité
praticable dans cette vallée au regard de ces potentialités, du
tourisme national et international. Déjà qu'il prend ou
considère les montagnes de la vallée de la Haute Bini comme des
potentialités physiques du tourisme.
D'autres auteurs encore, des historiens pour être
précis, ont également fourni des travaux sur le tourisme et sur
les thèmes connexes. C'est le cas de Baiguele Enock (2005) et de Naikoua
Gaboua (2005) qui ont respectivement effectué des recherches à
Ngan-ha dans l'Adamaoua et à Kapsiki dans l'Extrême-nord.
Baiguelé (2005) a effectué un travail sous le
thème de : « les sites d'occupation ancienne à
Ngan-ha : Etude archéologique ». Son travail a
permis d'exhumer les vestiges archéologiques afin de faire un inventaire
pour retracer l'histoire (culturelle) des différents peuples qui vivent
dans cette aire géographique. Dans son travail, il voit à travers
ces vestiges archéologiques un important potentiel du
développement du tourisme culturel. Mais alors, ce qu'il oublie c'est de
se demander si ces vestiges sont à mesure de permettre le
développement du tourisme dans le Département de la Vina.
Naikoua (2005) quant à lui a étudié
l'influence du tourisme sur le développement à l'extrême
nord entre la fin de la période sous tutelle jusqu'en 2002 ; son
cas d'étude portait sur Kapsiki d'où son sujet :
« Le tourisme et son impact sur le développement
socioéconomique et culturel de la région de Kapsiki
(1959-2002) ». Le but de sa recherche était de voir si le
tourisme est un facteur de cohésion social, un créateur de
richesse ou une cause de l'appauvrissement de la région de Kapsiki.
Autrement dit, il était question pour lui de « montrer
comment l'activité touristique est un facteur de développement ou
du déclin de la région » (Naikoua G., 2005).
Maa Omgba V. pour sa part, a réalisé un travail
dans le but de promouvoir de nouvelle forme de tourisme au Cameroun, à
l'occurrence du tourisme durable et du développement de
l'écotourisme. Le but de son travail était de donner les
« axes de développement socioéconomique et de
sauvegarde du patrimoine touristique » du Cameroun à
travers la pratique du tourisme durable et de l'écotourisme. L'auteur
ici a inventorié les richesses touristiques du pays,
répertorié les entraves à la pratique du tourisme et
analysé l'impact de l'activité touristique sur l'économie
camerounaise. De ces investigations, il ressort que le Cameroun,
« Afrique en miniature », regorge des sites et attractions
touristiques exceptionnels en Afrique et qui donnent la possibilité de
développer toute forme de tourisme qui puisse exister. Mais, le
développement de ces formes de tourismes s'avère difficile, voire
impossible, à cause de l'inaccessibilité de certains sites, du
manque d'investissement, etc. Pour elle, ces entraves font en sorte que les
retombées économiques et financières ne soient pas assez
satisfaisantes pour un pays qui cherche à sortir de l'ornière du
sous-développement. Cependant, l'auteur démontre que l'adoption
d'une politique du tourisme durable et du développement de
l'écotourisme est un idéal un pays qui veut développer son
secteur touristique. Car cette politique touristique prendra en compte les
aménagements et les installations touristiques, veillera sur la
qualité des équipements et surtout mettra l'accent sur la
protection de l'environnement et sur l'enjeu socioéconomique du
développement de cette forme de tourisme dans les communautés
locales. Bien que ce travail soit d'une importance capitale en ce sens qu'il
peut donner lieu à une activité touristique à long terme,
ce travail aurait pu être plus intéressant si l'auteur pensait
à faire une évaluation du potentiel du tourisme Camerounais afin
de ressortir des ressources touristiques nouvelles.
Au regard de ces travaux scientifiques, il ressort de cela que
le tourisme est un domaine convoité par plusieurs disciplines. C'est
ainsi que géographes, archéologues, historiens et
spécialistes en aménagement touristique ont mené des
recherches sur la question afin de permettre l'émergence du tourisme en
Afrique. Cependant, les travaux de ces auteurs présentent des limites.
Des limites qui se présentent comme des perspectives de recherche qu'il
convient d'exploiter. Autrement dit, c'est dans ces limites que se trouve notre
part d'investigation. Dans ce travail, nous entendons mener une étude
sur le tourisme dans le Département de la Vina, exposer le
véritable statut de ce secteur afin de voir quels voies et moyens
peuvent permettre son développement.
OBJECTIFS DE RECHERCHE
Pour mener à bien notre travail, des objectifs ont
été fixés.
Objectif principal
Notre objectif principal est de mettre à nu ou de faire
connaitre le véritable statut du tourisme dans le Département de
la Vina
Objectifs spécifiques
De l'objectif principal se dégagent trois objectifs
spécifiques :
Ø Déterminer les facteurs qui
caractérisent le paysage touristique de la Vina ;
Ø Faire un état des lieux du secteur touristique
et déterminer l'image réelle du tourisme ;
Ø Déterminer les facteurs qui peuvent rendre le
tourisme viable dans le Département de la Vina.
HYPOTHESES DE RECHERCHE
Hypothèse principale
Le tourisme dans le Département de la Vina est un
secteur économique qui manque d'initiative.
Hypothèses spécifiques
Ø Les facteurs physiques, anthropiques et culturels
caractérisent le paysage touristique de la Vina
Ø Actuellement, dans le Département de la Vina,
l'offre touristique n'est pas à mesure de satisfaire les visiteurs, ni
de redynamiser le secteur parce que les «sites touristiques«
existants manquent d'aménagement, et parce qu'il y a un manque
d'organisation et des activités touristiques ; l'image touristique
quant à elle est négative dans cette unité administrative
et dans l'Adamaoua en général ;
Ø Les facteurs de dynamisation du tourisme sont les
nouvelles sources de mise en tourisme et les nouvelles formes de pratiques
touristiques adaptées pour cette circonscription administrative.
CADRE GEOGRAPHIQUE
Situé au Nord dans la Région de l'Adamaoua, et
ayant pour chef-lieu Ngaoundéré, le Département de la Vina
se localise entre 12,82725° et 14,76536°de longitude Est et entre
6,52270° et 7,99075° de latitude Nord. Il est limité au Nord
par la Région du Nord, à l'Ouest par Département du Faro
et Déo, au Sud par le Département de la Mbéré et
celui du Djérem, et enfin à l'Est par le Département de la
Mbéré et la Région du Nord. Ce Département est
situé sur un énorme horst granitique et occupe de ce fait une
partie du plateau de l'Adamaoua qui couvre quasiment toute la Région
allant de l'Adamawa nigérian à l'Ouest de la Région
jusqu'à dans le secteur de Bocaranga en Centrafrique occidentale. Le
Département de la Vina, sur le plan physique présente un relief
très dense, c'est ainsi qu'on distingue des hautes terres et des basses
terres notamment la plaine de Mbé. La topographie de cette unité
administrative se matérialise par des escarpements au Nord et au Sud, ce
qui justifie le passage du plateau à la plaine. Cependant, le plateau
occupe la quasi-totalité de la superficie du département qui est
de 17170 km2. Son réseau hydrographique est dense, ce qui
fait de lui une région très arrosée ; la plupart des
cours d'eau de la Région et même du pays prennent leurs sources
dans ce Département, c'est le cas de la Vina, du Djérem, du
Mbéré, du Faro et de la Bénoué, etc. Sur le plan
administratif, le Département de la Vina est divisé en huit
arrondissements : la commune de Mbé au Nord, celle de Martap
à l'Ouest, Nyambaka au Sud, Bélel à l'Est, Ngan-ha au
Nord-est et enfin Ngaoundéré Ier,
IIème, IIIème au centre. Sa population est
cosmopolite, toutes les ethnies du pays s'y trouvent et vivent en harmonie avec
les populations locales notamment les foulbés, Mboum, Mbaya et Dii, etc.
Vu sa position géographique, le Département de la Vina assure le
lien entre le Grand Nord et le Sud du pays, ce qui fait de lui une
«zone de transition ou de région carrefour«.
Source : Carte routière du
Cameroun au 1 :1500000ème, réalisé par
l'ING (France) et mise à jour par l'INC (Cameroun), 1994.
Figure 1: Carte de
localisation du département de la Vina
CADRE CONCEPTUEL ET
METHOLOGIQUE
Cadre conceptuel
Pour mieux comprendre les contours du travail, il importe pour
nous de définir les concepts clés. La définition de ces
concepts nous permet d'éviter les incompréhensions, de mieux
circonscrire notre sujet et surtout de donner un sens précis à
ces concepts. Vu ce qui précède, il convient de dire qu'un
concept peut avoir plusieurs sens et souvent définit en fonction du
contexte, de la perception d'un auteur et parfois en fonction du temps. C'est
ainsi que nous définissons les concepts suivants :
Tourisme : Etymologiquement, le tourisme
vient de l'anglais «tourism« en 1811 qui est lui-même
emprunté du français «tour«. L'emploi de ce
mot consistait pour l'aristocratie anglaise d'aller faire un tour sur le
continent européen. Il trouve sa place dans le langage français
en 1877 à travers le supplément de Larousse. Selon le
Dictionnaire Larousse, le tourisme est le fait de voyager pour son
agrément ou un ensemble d'activité, de techniques mises en oeuvre
pour les voyages et les séjours d'agrément. Cette
définition reste toutefois limitée ; c'est ainsi que l'OMT
défini le tourisme comme «l'ensemble des activités
déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs
séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement
habituel pour affaire et autres motifs non liés à l'exercice
d'une activité rémunérée dans le lieu
visité«. D'après l'OMT, le tourisme couvre toutes les
activités des visiteurs que ce soit les visiteurs qui passent la nuit
(touriste) ou ceux qui passent la journée (excursionnistes). Quant
à Mathis Stock, le tourisme est «un système d'acteurs,
de pratique et d'espaces qui participent à la récréation
de l'individu par le déplacement temporaire hors des lieux du
quotidien« (Stock M., 2003). Cette définition de Stock dans
« Tourisme : acteurs, lieux et enjeux » met en exergue
l'aspect géographique de la chose en insérant dans ladite
définition la notion « d'espace » comme étant
un élément participant à l'agrément du visiteur.
Tchotsoua Michel (1996) quant à lui le défini comme une
«action de voyager pour le plaisir visuel« d'une part, et
comme «l'ensemble de questions d'ordre technique, financier ou
culturel que soulève dans chaque pays ou dans chaque région,
l'importance du nombre de touristes«2(*)d'autre part. Cette définition met l'accent
sur l'observation du paysage d'un côté, et de l'autre
côté regroupe tous les éléments nécessaires
à l'augmentation des touristes. C'est ainsi que certains auteurs encore
donnent au tourisme un caractère économique. C'est ainsi que
Vincent Vlès (2004) affirme que le «tourisme est la
première industrie au monde«. Bomba Atangana E. du MINTOUL
pour sa part le considère comme un facteur de réduction de la
pauvreté. Par rapport à toutes cesdéfinitions, il se
trouve que le tourisme est un concept complexe et les différentes
définitions officielles sont parfois insatisfaisantes.
De ce fait, le tourisme est une activité
économique et d'agrément qui consiste à se déplacer
de son lieu habituel vers un espace qui dispose en son sein un paysage naturel
ou non et/ou aménagé, qui constitue une attractivité
irréfutable pour le visiteur (étant entendu que le visiteur ici
n'est pas seulement le touriste, mais également l'excursionniste). Pour
cette étude, la définition la plus satisfaisante est celle de
Mathis Stock (2003) pour qui le tourisme est un système composé
d'acteurs, de pratiques et d'espaces participant ainsi au divertissement d'une
personne qui se déplace temporairement de son lieu habituel ou de son
cadre de vie vers un autre lieu.
Touriste : le touriste est un voyageur,
un visiteur. De ce fait, c'est un visiteur dont le séjour dans le pays
visité comporte au moins une nuit ou bien, le séjour doit
être supérieure à 24 heures. Cependant, le motif du voyage
peut-être personnel c'est-à-dire l'agrément, visite
à la famille ou à des amis, ou professionnel (mission ou
réunion...). Cette notion laisse apparaitre deux catégories de
touriste : le touriste international et le touriste interne.
Le touriste international est toute personne
qui, sans distinction de sexe, de race, de langue ou d'appartenance à
une religion, entre dans le territoire d'un Etat qui n'est pas le sien et y
séjourne pour au moins 24 heures et six mois tout au plus au cours d'une
année. Quant au touriste interne, celui-ci est une
personne qui se déplace dans son propre pays pour des raisons
personnelles ou professionnelles, et se livre à cet effet à des
consommations touristiques (hébergement, restauration, achat des
souvenirs, visite des sites naturels et culturels, etc.).
Site touristique : Ce concept demande
à ce que nous définissions d'abord la notion de site.
D'après le Petit Larousse, le site se définit comme un lieu
géographique du point de vu d'une ou plusieurs activités ;
c'est encore une partie déterminée d'une région qui
présente un caractère particulier d'un point de vue de
l'environnement ou de l'histoire.3(*)C'est ainsi que le MINTOUL défini le site
touristique comme «tout paysage naturel ou tout élément
artificiel du patrimoine national présentant une valeur universelle et
exceptionnelle du point de vue culturel, esthétique, historique,
scientifique, légendaire, artistique et qui est préservé
pour l'intérêt du tourisme«.Dewally J.M. et Flament E. (2000), quant à eux le
définissent comme «un lieu attractif qui suscite la venue des
touristes grâce à la qualité de la vue qu'il offre sur un
paysage, un monument«. De ce fait, nous définissons le site
touristique comme un cadre topographique et/ou humain dans lequel se situe un
objet géographique. Cependant, il est important de préciser que
ce sont les caractéristiques topographiques et naturelles qui
influencent l'installation de l'activité touristique à travers
les aménagements. Un site touristique est avant tout une entité
spatiale naturelle ou culturelle et ensuite un ensemble de plusieurs
éléments tels que le relief, la nature, les particularités
de la couverture végétale, les cours d'eau, les musées,
les monuments, les manifestations culturelles (...) ; un site touristique
se caractérise par la pratique de tourisme, c'est-à-dire les
«allés et venus« des visiteurs sur le lieu. Ce qui montre que
l'on ne réside pas sur le site, mais le visite. Un site touristique ne
peut qu'exister si et seulement si les pratiques touristiques y
afférentes sont visibles. «Le site touristique vit donc de
l'activité touristique et pour certains plus ou moins de la venue de la
population dans le cadre de leurs loisirs. Aussi c'est la pratique du
tourisme qui fait le lieu et non pas la nature du site«
(Knafou et Vidier)4(*)
Espace touristique : Pour mieux
appréhender ce concept, il est important de se poser la question de
savoir : c'est quoi l'espace ? Le Dictionnaire Larousse
définit l'espace comme une «étendue indéfinie qui
contient tous les objets«. Quant au dictionnaire de géographie
de Pascal Baud, l'espace est un terme polysémique ; car il est
utilisé avec des sens différents aussi bien par l'astronome, le
philosophe, le mathématicien que par le géographe. Dans le sens
géographique, l'espace est, au sens le plus banal du terme, «un
lieu ou une portion délimité (donc cartographiable) de
l'étendue terrestre«. C'est dans ce sens qu'on parle souvent
d'espace vert, public, privé, humanisé ; car ces
différents types d'espace sont souvent circonscrits dans
l'étendue terrestre. Au vu de ces deux définitions, il se trouve
que l'espace est une étendue indéfinie, mais devient une portion
délimitée lorsque celui-ci porte un qualificatif (vécu,
vert, privé, touristique...). Nous définissons alors un
espace touristique comme une étendue terrestre
délimitée au sein de laquelle on trouve un ou plusieurs
éléments nécessaires à la pratique du
tourisme ; autrement dit, c'est une portion de territoire où se
développe le tourisme, du moins, où les touristes viennent
percevoir les éléments touristiques répertoriés
dans cet espace (Dewally J.M. et Flament E, 2000).
Cadre méthodologique
Toute discipline scientifique requiert une
méthodologie. Celle-ci se définit comme étant l'ensemble
des méthodes utilisées dans un domaine particulier. De ce fait,
la méthodologie adoptée dans un domaine permet au chercheur de
vérifier les hypothèses qui ont été retenues pour
l'étude. Dans le cadre de ce travail, la méthodologie
adoptée et celle dite hypothético-déductive. Cette
méthode est basée sur la vérification des
hypothèses par une observation et des enquêtes de terrain. Cette
méthodologie comporte moult étapes, dont l'observation du
terrain, la collecte des données, l'échantillonnage et le
traitement des données.
Les
observations du terrain
Pour la réalisation de cette étude, une
observation du terrain a été nécessaire. Car il a
été important de faire deux descentes sur le terrain ; la
première descente s'est faite au mois d'avril, elle consistait à
observer en partie le paysage touristique du département de la Vina.
Pendant cette phase, six sites touristiques ont été
visités. Le but ici était d'apprécier l'état de ces
sites.
La deuxième descente sur le terrain s'est faite au mois
d'août. Cette descente consistait à parcourir les sites
touristiques du département et aussi observer les paysages dits
touristiques dans cette circonscription administrative. Compte tenu de la
répartition assez dispersée des sites dans la Vina, il a
été important de parcourir le département pour atteindre
ces lieux afin d'en juger leur état. L'observation du terrain nous a
permis de mieux apprécier le paysage touristique de cette
circonscription administrative.
La
collecte des données
La collecte des données ici consiste à
rassembler les informations quantitatives et qualitatives. Les données
généralement se reparti en deux catégories : les
données primaires et les données secondaires.
Les données
primaires
Les données primaires sont les données
récoltées par le chercheur. De ce fait, pour acquérir les
informations, plusieurs intervenants ont été
répertoriés, notamment la délégation
régionale du MINTOUL, la population du département, les
touristes, les guides touristiques et également les promoteurs des
établissements touristiques comme les agences de voyage et de tourisme.
Les fouilles menées à la délégation du MINTOUL ont
permis d'obtenir les données statistiques sur l'activité
touristique et également la loi et décret qui régit ce
secteur au Cameroun. Outre ces documents, il a été important de
recenser la totalité des sites touristiques du département de la
Vina qui sont classés par la délégation du MINTOUL afin de
mener l'étude. Au niveau de ladite délégation, les
fouilles ont été effectuées au service de la promotion et
de la valorisation des sites touristiques, au service des statistiques et
également au niveau du bureau du délégué
régional pour avoir les informations plus fiables. Ces informations
recueillies dans ces services ont permis de connaitre le nombre de sites et de
les localiser, de connaitre les critères de choix de ces sites, et aussi
de comprendre les lois qui régissent le développement de
l'activité touristique au Cameroun.
Outre les informations recueillies à la
délégation du MINTOUL, les travaux de terrain a permis d'obtenir
les coordonnées géographiques des différents sites au
moyen d'un GPS (Global Positionnig System), de faire une observation des sites
en fonction des informations obtenues à la délégation et
de discuter avec les personnes ressources rencontrées sur le terrain.
Les données
secondaires
Les données secondaires sont les informations obtenues
à partir de la littérature. Elle a consisté à
exploiter minutieusement les documents et travaux qui ont été
faits dans le domaine du tourisme de manière générale.
C'est ainsi que les ouvrages généraux, les thèses,
mémoires, articles et documents statistiques ont été
exploités. Il faut également noter que les documents traitant des
thèmes connexes au tourisme n'étaient pas en reste. Cette phase
de la recherche constitue aussi ce qu'on appelle la recherche
bibliographique.
Cette phase de la recherche a débuté au mois de
Novembre 2011 à la bibliothèque de
Ngaoundéré-anthropos de la FALSH (Faculté des Arts,
Lettres et Sciences Humaines) de l'Université de
Ngaoundéré, et sur internet. Cette fouille a permis d'avoir un
aperçu général sur le tourisme dans le monde, en Afrique
et au Cameroun. Au travers des premiers documents exploités, les
concepts clés du tourisme ont été
appréhendés, ce qui a permis d'avoir des différentes
idées pour ce travail et aussi de délimiter la zone
d'étude. Après le choix de la zone d'étude, la recherche
bibliographique s'est poursuivie. C'est ainsi que la fouille documentaire
devenait de plus en plus importante. De ce fait, tous les lieux où il
était susceptible de trouver les documents étaient pris d'assaut.
C'est le cas de la bibliothèque du Département de
Géographie et celle de la FALSH de l'Université de
Ngaoundéré et également la bibliothèque centrale de
l'Université.
La recherche de la documentation s'est aussi faite
auprès de toute personne susceptible de fournir les documents pour
l'étude ; c'est ainsi que les enseignants de l'Université,
notamment ceux du département de géographie et d'histoire ont
fourni des documents importants. Les enseignants des autres institutions
universitaires n'étaient pas en reste. Ils ont été d'un
grand apport dans la collecte des documents ; ce sont ceux de
l'Université de Maroua, plus précisément les enseignants
de L'ISS (Institut Supérieur du Sahel). La documentation était
aussi obtenue auprès des camarades qui disposaient des documents qui
portaient un intérêt pour cette étude.
Avec l'avènement des TIC (Technologie de l'Information
et de Communication), notamment Internet, celle-ci a permis d'avoir
accès au plus grand nombre de documents. C'était par
conséquent le plus gros fournisseur en documentation. Tous ces documents
obtenus dans différents lieux et personnes susmentionnés ont
été importants dans l'évolution des travaux. Après
une fouille documentaire, il était important pour cette étude
d'identifier les personnes auprès desquelles l'enquête devrait
être faite. Et identifier ces personnes demande à ce que l'on
procède à un échantillonnage.
Echantillonnage
Avant de dire comment l'échantillonnage a
été fait, il est important de présenter la population
cible de cette étude.
La population est un ensemble, c'est un groupe. De ce fait, la
population est «l'ensemble de tous les individus, objets,
unités spatiales qui compose« ce groupe. D'après
Hervé Gummechian (2000), la population d'une étude comprend tout
individu ou objet d'un groupe donné défini au départ par
le chercheur. Cependant, cette population ne renvoie pas forcément
à la totalité des individus ou objets. Pour cette étude,
trois types d'individus constituent la population cible. Ce sont les citadins,
les riverains des sites touristiques et les touristes. Au regard de ce qui
précède, la population cible de cette étude est
constituée de trois sous-groupes :
Ø La population riveraine des sites
touristiques ;
Ø La population urbaine de la ville de
Ngaoundéré ;
Ø Et les touristes.
Compte tenu de cette diversité de la population, il est
de ce fait important d'échantillonner cette population.
L'échantillonnage est un processus qui consiste
à déterminer un nombre d'individus ou d'objets
représentatifs d'une population. L'échantillonnage permet de ce
fait d'obtenir un échantillon. Celui-ci se définit comme
«un groupe relativement petit et choisi scientifiquement de
manière à représenter le plus fidèlement possible
une population«.
La détermination de l'échantillon de
l'étude était complexe en ce sens que la population cible de
l'étude était constituée de trois catégories
d'individus. Mais avant de pouvoir déterminer la taille de
l'échantillon, quelques méthodes ont été
testées.
Bien que ces choix méthodologiques
d'échantillonnage soient efficaces dans la détermination de la
taille de l'échantillon, elles restent toutefois inappropriées
pour cette étude. Car la population cible ici est grande pour être
déterminé à partir de ces méthodes.
Pour donc obtenir la taille de l'échantillon, la
méthode d'échantillonnage aléatoire simple a
été adoptée. Cette méthode se définit comme
le fait de choisir les individus, les objets ou les unités spatiales au
hasard ou de façon aléatoire et sans remise. Cette méthode
était par conséquent la plus indiquée à cause de la
grande population de l'étude. C'est ainsi que l'échantillon est
constitué de 188 individus dont 84 individus issus de la population
riveraine des sites touristiques, 80 issus de la population urbaine de la ville
de Ngaoundéré et enfin 24 touristes rencontrés dans les
différents endroits de la ville. Pour ce qui est du nombre d'individus
issus de la population riveraine des sites touristiques, il a été
obtenu en fonction du nombre de lieux où l'enquête a
été faite. Ladite enquête a été faite dans 14
«village« ; et 06 personnes ont été
enquêtées par «village«. En prenant donc 06 personnes
par village on obtient exactement 84 individus enquêtés.
Tableau 1: Echantillon par
catégorie d'individus
Catégorie d'individus
fréquence
Pourcentage
Pourcentage cumuléPopulation riveraine des
sites touristiques
84
44,69%
44,69%Population urbaine de la ville de
Ndéré
80
42,55%
87,24%Touriste2412,76%
100%Total188100%Source :
Enquête de terrain, Août 2012.
Le tableau 1 présente l'échantillon par
catégorie d'individus. On peut constater à travers les
données que la population riveraine des sites touristiques et la
population urbaine de la ville de Ngaoundéré constituent
l'essentiel de l'échantillon total soit 87,24%. L'échantillon de
la catégorie touriste compte pour 12,76% ; ce faible pourcentage
est dû au fait que les touristes ne sont pas vraiment accessibles. C'est
pour cette raison que le nombre de touristes est relativement bas par rapport
aux deux autres catégories.
|
Ce nombre qui constitue la taille de l'échantillon a
permis de réaliser cette étude et aussi d'aboutir aux
résultats pouvant être généralisés à
l'ensemble de la population mère. Obtenir la taille de
l'échantillon implique directement un autre aspect de la
recherche : l'enquête.
Les
enquêtes de terrain
L'enquête peut se définir simplement comme la
recherche des informations. De ce fait, les deux principales modes
d'enquête retenue pour cette étude sont l'enquête par
questionnaire et par entretien.
L'enquête par
questionnaire
Un questionnaire est une série de questions
écrites par rapport à un sujet donné soumises à un
plusieurs individus qui constituent une population cible sur laquelle le
chercheur veut extraire des informations. Le questionnaire est de ce fait un
document dont le contenu est bien classé et organisé en fonction
des informations que l'on veut obtenir. En fait, le questionnaire est un outil
de collecte de données de premier ordre.
Dans le cadre de cette étude, trois questionnaires ont
été élaborés et destinés à trois
catégories de personnes qui constituent l'échantillon de
l'étude. La répartition de ces questionnaires est faite ainsi
qu'il suit :
Le questionnaire destiné à la population urbaine
porte sur le comportement touristique de ladite population, sur sa façon
de percevoir l'activité touristique dans le département de la
Vina, et aussi de savoir si ce secteur peut être
revalorisé ;
Le questionnaire destiné à la population
riveraine des sites touristiques visait à connaitre et à
comprendre les mouvements touristiques des visiteurs au niveau des sites, de
savoir si ces différents sites sont visités ou pas, et aussi de
savoir si cette population profite de ce secteur ;
Le questionnaire destiné aux touristes ici avait pour
but de comprendre les raisons du choix des destinations de ceux-ci, et aussi de
connaitre les sites qu'ils ont visités et comment ils les ont
trouvés. Bref, le but était de connaitre et comprendre l'avis des
touristes sur ce secteur dans la vina de manière générale,
car c'est eux qui font vivre le tourisme.
Les questionnaires ont donc permis d'obtenir des informations
à ces différentes catégories de personnes de population
mère de l'étude. De ce fait, quel a été le mode
d'administration des questionnaires ?
Choix du type de
question
Classiquement, il existe deux types de questions dont il y a
d'une part les questions fermées et d'autre part les questions ouvertes.
Pour cette étude, nous avons opté pour des questions ouvertes. Ce
qui veut dire que les questionnaires de l'étude étaient des
questionnaires à questions ouvertes. Le choix de ce type de questions
vient du fait que les questions fermées comportent une liste de
réponses possible préétablie par le chercheur ; ainsi
donc, ce type de questions limitent les réponses du répondant et
s'en tient uniquement aux données objectives. Alors que les questions
ouvertes donnent aux répondants la liberté de s'exprimer comme il
le désire. De ce fait, le chercheur peut aborder tous les aspects du
sujet. Cependant, le choix des questions ouvertes a posé un certain
nombre de difficultés, notamment celle du dépouillement.
Administration des
questionnaires
Administrer un questionnaire à une population
donnée demande à ce que l'on choisisse un mode d'administration.
C'est ainsi que le mode d'administration direct a été
adopté. Car cette méthode d'administration permet d'obtenir des
informations fiables en administrant directement le questionnaire aux
répondants. Toutefois, un certain nombre de difficultés a
été rencontré lors de l'administration du questionnaire au
niveau de la population urbaine. La principale difficulté était
que les répondants n'avaient pas toujours le temps de répondre
directement aux questions compte tenu de leurs occupations quotidiennes.
Raisons pour lesquelles une autre méthode a été
adoptée. Cette méthode a consisté à distribuer les
questionnaires à un certain nombre de personnes et de les
récupérer après un ou deux jours. Pour ce qui est des
autres questionnaires, le mode d'administration direct s'est fait sans
difficulté. Bien qu'une méthode soit choisie au départ
pour l'administration des questionnaires, deux modes d'administration ont
finalement été appliqués compte tenu des
difficultés rencontrées sur le terrain.
Les
entretiens
L'entretien consiste à rencontrer les personnes
ressources et de discuter avec quelles afin d'obtenir les informations que le
chercheur ne peut pas trouver ailleurs. Plusieurs personnes ressources ont
été rencontrées sur le terrain, notamment le
délégué régional de la délégation
régionale du MINTOUL pour l'Adamaoua, le Chef service chargé de
la promotion et de la valorisation des sites touristiques, le Chef service des
statistiques, les promoteurs des entreprises touristiques comme le gestionnaire
du ranch de Ngaoundaba, le gardien du lac de Mballang, les chefs de village et
enfin les guides touristiques. Parmi ces personnes ressources, certains ont
été rencontrés au hasard sur le terrain, et d'autres
étaient programmés dans le plan de travail.
Pour ceux qui étaient programmés dans le plan de
travail, un guide d'entretien était élaboré pour
chacun ; ce qui fait que la discussion avec ces personnes était
bâtie autour de ces guides d'entretiens. En ce qui concerne les personnes
rencontrées sur les sites et villages, lors de l'administration du
questionnaire, des questions supplémentaires et anticipées
étaient posées à ces personnes. Ces entretiens ont permis
d'obtenir des informations importantes pour cette étude.
Une fois les données obtenues, il est important de
passer au traitement des informations recueillies.
Le
traitement et analyse des informations
Obtenir les données demande à les traiter et
à les analyser.
Le traitement des
données
Le traitement des données se définit comme un
ensemble d'opérations réalisées dans l'exploitation des
informations recueillies sur le terrain.
Cette phase du travail nécessite un certain nombre
d'étapes, notamment la codification des questionnaires, le
dépouillement de ceux-ci et l'insertion des données
codifiées dans un logiciel informatique de statistique en science
sociale tel que SPSS5(*)
(Statistical Package for Social Sciences).
La codification des questionnaires consiste à attribuer
un code numérique à chaque question du questionnaire, ici
considéré comme des variables. Après avoir obtenu la
totalité des questionnaires, ils ont été repartis par
catégorie. Ce qui fait que la codification a été faite en
fonction de ces catégories. Il a été de ce fait important
d'attribuer une valeur numérique à chaque variable de chaque
catégorie de questionnaire. Attribuer des codes aux variables
dépend étroitement des informations à extraire des
questionnaires. Pour limiter et éviter des erreurs, les réponses
à chaque question ont été classées par
catégorie ; et chaque catégorie était attribué
un code. Après une première codification, plusieurs
vérifications étaient faites ; ce qui permet d'apporter
à chaque fois des modifications pour améliorer la codification.
Une fois la codification des questionnaires achevée, un
dépouillement était nécessaire.
Le dépouillement ici consiste à extraire les
informations codifiées de chaque questionnaire. Avant le
dépouillement, comme il a été dit plus haut, un code
numérique était attribué à chaque catégorie
de réponse par rapport à une question donnée dans chaque
type de questionnaire. Ceux-ci étant déjà codifiés,
les réponses à valeurs numériques correspondantes aux
réponses nominales étaient extraites, car le logiciel
utilisé n'accepte que des données numériques. Cependant,
il est important de préciser que le dépouillement des
questionnaires était particulièrement difficile à cause du
type de question qui a été choisi pour cette étude.
L'insertion des données codifiées dans SPSS
était également une étape particulièrement
difficile ; car une confusion de données peut biaiser la
totalité des analyses. L'insertion des données s'est faite
minutieusement questionnaire après questionnaire jusqu'à
l'insertion totale des données dans le logiciel. Après cette
insertion des données, plusieurs vérifications ont
été faites pour déceler des erreurs avant de passer aux
analyses.
L'analyse des
données
L'analyse est un examen méthodique qui permet de
distinguer les différentes parties d'un problème afin de
définir leurs rapports. Pour ce faire, le logiciel SPSS a
été nécessaire, car ce logiciel est bien fourni en ce qui
concerne l'analyse des informations. La grande variété d'analyse
qu'offre ce logiciel au chercheur a permis de faire des analyses descriptives
de certaines variables. Ces analyses ont permis de décrire le
comportement touristique des visiteurs. Compte tenu de la diversité des
variables des questionnaires, SPSS a permis de réaliser des diagrammes
sectoriels et à bâton et même quelques tableaux. Outre ce
logiciel, le logiciel Excel également a été d'une
importance capitale en ce qui concerne les réalisations que SPSS ne
parvenait pas à faire.
Le
traitement cartographique et le traitement de texte
Le traitement
cartographique
Une étude géographique ne saurait se faire sans
le traitement et la réalisation des cartes. Pour réaliser les
cartes de cette étude, un certain nombre d'outils et de techniques
étaient nécessaires. Pour ce faire, un minimum de maitrise des
SIG (Système d'Information Géographique), de l'outil
informatique, des CAO (Carte Assistée par Ordinateur) étaient
également important. Disposant un minimum de pré requis dans ce
sens, le rassemblement des outils était important. Il s'agit des
logiciels de SIG tels que MAPINFO, Qgis, INSKAPE, Adobe Illestrator. Etant
donné qu'aucune carte ne peut se réaliser sur un logiciel de SIG
sans carte de base, celle qui a été utilisée à cet
effet est une carte routière du Cameroun de 1994 réalisé
par l'IGN (Institut Géographique Nationale) de France. Compte tenu du
fait qu'il était nécessaire dans cette étude de faire
apparaitre les informations sur les cartes, l'usage d'un GPS (Global
Positionning System) était important. Deux GPS ont été
utilisés dans ce travail, ces GPS sont de marque garmin notamment le
garmin 72 et le garmin Dakota.
Tous ces outils ont permis de représenter les
informations recueillies sur le terrain sous forme d'image. Autrement dit, ils
ont permis de transposer les données de terrain sur des cartes.
Le traitement de texte
Le traitement de texte s'est fait en phases :
La rédaction du mémoire : celle-ci a
été faite sur support papier de l'introduction à la
bibliographie (manuscrit) ;
La seconde phase est la saisie du manuscrit : la saisie
du manuscrit a permis d'avoir le même travail sur support
numérique. Ce qui a donné lieu à la mise en forme du
texte, de vérifier la conformité exigée par le
Département de géographie de l'Université de
Ngaoundéré et enfin de l'imprimer sur support papier.
Exploitation de la littérature
Descente sur le terrain
Bibliothèques, internet, Enseignants
Lectures diverses
Analyse des documents administratifs
Réflexion personnelle
Définition du cadre conceptuel
Définition du cadre méthodologique
Définition de la problématique et
rédaction du projet de recherche
Elaboration des questionnaires
Correction des questionnaires
Détermination de l'échantillonnage
Enquêtes
Auprès de la population
Auprès de l'administration
Collecte des questionnaires
Dépouillement et codification
Traitement des données dans SPSS et EXCEL
Analyse et interprétation des résultats
Analyse statistique
Réalisation cartographique
Production du mémoire
Figure 2: Schéma
récapitulatif de la méthodologie
Tableau 2: Liste des outils
utilisés tout au long de l'étude
Outils
|
Qualité
|
Fonction
|
Pré-requis
|
Microsoft word (2007)
|
Logiciel
|
Saisie de texte
|
Bureautique/Informatique
|
Microsoft excel (2007)
|
Logiciel
|
Gestion de données
|
Bureautique/Informatique
|
GPS (garmin 72 et Dakota)
|
Appareil
|
Localisation des lieux/objets et délimitation de
l'espace
|
SIG
|
Mapinfo 8.5
|
Logiciel (SIG)
|
Cartographie
|
CAO/SIG/Informatique
|
Qgis 1.7.4
|
Logiciel (SIG)
|
Cartographie
|
CAO/SIG/Informatique
|
Adobe Illustrator cs
|
Logiciel (dessin)
|
Cartographie par dessin
|
CAO/Informatique
|
Inskape
|
Logiciel (dessin)
|
Cartographie par dessin
|
CAO/Informatique
|
SPSS 17
|
Logiciel (statistique)
|
Analyse et gestion des données statistiques
|
Statistique/Informatique
|
Appareil photo numérique
|
Appareil
|
Prise de vues
|
Photographie
|
Ordinateur
|
Appareil
|
Gestion des logiciels
|
Informatique
|
Google Earth
|
Logiciel/Site internet
|
Localisation et observation panoramique des espaces
|
SIG/Informatique
|
Le tableau ci-dessus présente la liste de tous les
outils qui ont été nécessaire à la
réalisation de ce travail. On peut constater d'un côté que
la plupart de ces outils sont des logiciels ; c'est ainsi qu'on
dénombre 8 logiciels sur 11outils. Parmi ces outils, les outils de SIG
occupent une bonne place dans cette liste, ce qui veut dire que les SIG ont
été très importants dans cette étude. Et d'un autre
côté, il se trouve que l'ensemble des outils sont
étroitement liés à l'informatique ; ce qui
nécessite un minimum de connaissance dans ce domaine. Donc aucun outil
dans cette liste ne pouvait être utilisé sans l'usage d'un
ordinateur. Ce qui veut autrement dit que cette étude a
nécessité des connaissances de base dans les domaines connexes
à l'informatique tels que les SIG, la bureautique, les CAO, la
statistique, etc.
INTERET DE L'ETUDE
Vu que le Cameroun vise d'être émergent à
l'horizon 2035, l'intérêt de cette étude est double. Il est
d'abord d'ordre scientifique, ensuite il est d'utilité public.
Sur le plan scientifique, nous voulons que notre étude
puisse dégager les perspectives de recherche, afin que d'autres puissent
aussi mener des études dans ce sens pour que ce secteur
économique soit de plus en plus valorisé. Et pour qu'il soit
avant l'émergence un secteur économique compétitif. Tel
est notre manière d'apporter notre contribution à la chose
scientifique.
Sur le plan public, l'intérêt est que tous les
potentiels acteurs de l'activité touristique doivent prendre conscience
de l'enjeu économique du tourisme au Cameroun en général
et dans le département de la Vina en particulier. Cette prise de
conscience doit permettre que ce domaine soit mieux aménager,
protéger pour satisfaire et faire croitre le nombre des visiteurs et
à la même occasion générer des revenus pour les
populations locales.
Première partie :
Le département de la Vina : une zone
d'élevage aux potentialités touristiques variées
Chapitre I : Présentation de la zone
d'étude et de ses caractéristiques
Introduction
La zone d'étude est dans cette recherche l'espace dans
lequel l'étude a été menée. Cet espace
d'étude couvre tout le Département de la vina soit environ
18 487 Km2. Situé sur le plateau de l'Adamaoua à
une altitude d'environ 1200 m, il se trouve de ce fait dans une zone
soudano-sahélienne d'altitude. Dans ce présent chapitre, il est
question de présenter cette circonscription administrative de
manière générale. Pour ce faire, ce chapitre exposera tour
à tour la zone d'étude dans la région de l'Adamaoua en
s'appuyant sur sa situation géographique et l'aspect
ethno-démographique de celle-ci, ensuite, il présentera le
Département de la Vina comme une zone par excellence de l'élevage
bovin, et enfin les performances de ce secteur.
I-1 La Vina dans la région
de l'Adamaoua
Située sur un énorme horst granitique, la
région de l'Adamaoua est un vaste espace reparti en cinq
départements notamment la Mbéré, le Faro et Déo, le
Mayo Mbanyo, le Djérem et la Vina (Cf. figure 1). Ce dernier
étant l'objet de cette étude, il est de ce fait important de
connaitre sa situation géographique et les
généralités du cadre administratif de ce
Département.
I-1-1 Sa situation géographique et administrative
Parler d'une région renvoie à situer celle-ci
dans l'espace, de donner ses limites afin qu'elle soit facilement
identifiée dans cette espace et aussi de faire allusion à son
aspect administratif, c'est-à-dire donner les différentes
divisions administratives de cette région.
I-1-1-1 La situation géographique de la Vina
Le Département de la Vina, à cause de son
appartenance à la région de l'Adamaoua, est souvent connu sous
plusieurs noms. Il est à titre indicatif, appelé plateau de la
Vina à cause de son altitude relativement élevé,
château d'eau du Cameroun parce que la plupart des principaux cours d'eau
du pays y prennent leurs sources, ou encore zone d'échange ou
région carrefour entre le grand Sud et le Nord-Cameroun parce que toutes
les marchandises et même des personnes en partance vers le Sud ou le Nord
transitent par cette circonscription administrative. Sa position
géographique lui confère un certain nombre d'avantages notamment
en ce qui concerne les relations avec les autres départements de
l'Adamaoua et même avec ceux de la région du Nord. C'est ainsi que
quelques grands axes routiers du pays s'y rejoignent. C'est le cas de l'axe
Bafoussam-Ngaoundéré (N6), l'axe Bertoua-Ngaoundéré
(N1), l'axe Touboro-Ngaoundéré et l'axe
Garoua-Ngaoundéré (N1). La voie ferrée Transcamerounais
n'est pas en reste car elle permet aussi les échanges avec le Sud du
pays.
Outre cette position géographique, la Vina est
située en pleine zone soudano-sahélienne d'altitude dont la
température moyenne est de 22°c (Anaba Banimb R.C., 2010). Elle est
limitée au Nord par la région du Nord, à l'Ouest par le
département du Faro et Déo, à l'Est par la région
du Nord et le département de la Mbéré, au Sud par le
département du Djérem et celui de la Mbéré. Pour ce
qui est de l'aspect climatique du dit département, celui-ci est couvert
d'un climat de type soudano-guinéen influencé par l'altitude. Ce
climat se caractérise par deux saisons : une saison sèche
dominée par un vent sec en provenance du Sahara6(*) et une saison de pluies
généralement plus longue que la saison sèche. Les
précipitations annuelles de cette zone sont d'environ 1500 mm par an
avec des maxima aux mois de juillet et août. Son climat est fort
contrasté car on assiste à une baisse de température aux
mois de décembre et janvier d'où l'existence d'un froid intense
dans cette période7(*) ; au mois de mars et avril, une augmentation de
la température se fait sentir d'où la période chaude. Vu
les caractéristiques du climat de la Vina, le type de
végétation correspondant est la savane arbustive. La savane
arbustive est une végétation constituée de plantes
herbacées parsemées des arbustes (petits arbres). Le climat et la
végétation du département de la Vina sont partagés
entre plusieurs circonscriptions administratives.
I-1-1-2 Son cadre administratif
D' après le décret présidentiel N°
2008/376 du 12 novembre 2008 portant organisation administrative de la
République du Cameroun, en son article 1er alinéa 1
stipule que «le territoire de la République du Cameroun est
organisé en circonscriptions administratives«8(*). Ces circonscriptions
administratives sont reparties en régions, départements et
arrondissements. La région de l'Adamaoua compte cinq départements
dont celui de la Vina.
Le département de la Vina est une sous circonscription
administrative qui est sous l'autorité d'un Préfet. Depuis 2007,
ce département compte huit arrondissements suite au Décret
N° 2007/115 du 23 avril 2007portant création de nouveaux
arrondissements au sein de certains départements9(*) , c'est notamment
l'arrondissement de Ngan-ha au Nord-est du département, celui de
Bélel à l'Est, Martap qui couvre la partie Ouest et Sud-ouest du
dit département, Nyambaka au Sud-est, l'arrondissement de Mbé au
Nord frontalier avec la région du Nord, et enfin les arrondissements de
Ngaoundéré 1er, 2ème, et
3ème au centre. Ces différentes circonscriptions
administratives sont placées sous l'autorité des
sous-préfets et disposent chacun d'un chef-lieu d'arrondissement. Le
tableau suivant représente les arrondissements du département de
la Vina et leurs chefs-lieux
Tableau 3: Les
arrondissements du Département de la Vina et leur chef-lieu
Département de la Vina
|
Arrondissement
|
Chef-lieu d'arrondissement
|
Superficie en Km2
|
Ngan-ha
|
Ngan-ha
|
2621
|
Bélel
|
Bélel
|
2037
|
Martap
|
Martap
|
4830
|
Mbé
|
Mbé
|
1724
|
Nyambaka
|
Nyambaka
|
5112
|
Ngaoundéré 1er
|
Ngaoundéré
|
260
|
Ngaoundéré 2ème
|
Gadamabanga
|
346
|
Ngaoundéré 3ème
|
Dang
|
240
|
total
|
17 170 Km2
|
Source :Décret N° 2008/376
du 12 novembre 2008portant organisation administrative de laRépublique
du Cameroun.
Le tableau ci-dessus représente les huit
arrondissements du département de la Vina. On peut constater à
travers cette répartition que ces départements sont
inégalement répartis en termes de superficie. Les plus petits
arrondissements de la Vina sont les arrondissements de Ngaoundéré
1er, 2ème et 3ème ; la
raison qui explique les petites superficies de ces arrondissements est
probablement l'éclatement de l'ex-commune de Ngaoundéré
qui couvrait l'ensemble de ces trois arrondissements, par contre les autres
arrondissements ont été maintenu ce qui explique leurs grandes
superficies.
Dans l'Adamaoua, la Vina est le centre d'impulsion de la
région. Autrement dit, elle est un espace délimité
où se trouvent les fonctions de commandement de la région ;
ces fonctions sont d'ordre politique, économique, culturel et
confèrent à la Vina un rôle structurant sur l'espace
régional. Elle est le centre de décision tant sur le plan
politique qu'économique. Elle est par conséquent le
département dominant de la région de par son poids, sa taille qui
dépend d'un certain nombre de critères, de nature sociale,
économique et culturelle10(*). La capacité d'impulsion et de commandement du
département de la Vina dépend aussi d'un nombre
d'éléments notamment sa population (densité, niveau de
vie, etc.), ses capacités de production en termes de capitaux et de
qualifications, ses capacités d'auto-développement sur ses
ressources humaines et financières et ses capacités d'innovation
et d'investissement. C'est ainsi qu'on observe une démographie galopante
et un secteur économiques en pleine mutation.
I-1-2 l'aspect ethno-démographique et
économique
L'Adamaoua en général et le département
de la Vina en particulier sont dotés d'un fort regroupement humain en
pleine croissance. On note une forte
hétérogénéité de la population dans ces
zones du pays. Cette hétérogénéité de la
population s'applique également sur les activités
économiques.
I-1-2-1 L'aspect ethno-démographique
La population autochtone de cette circonscription
administrative est composée de plusieurs groupes ethniques qui
présentent des disparités appréciables11(*). Ce sont : les Peuls, les
Dii, les Mboum, les Haoussas, les Kaka et les Laka12(*). Ces différents peuples
se distinguent par leurs pratiques culturales et également par leurs
activités.
Les Peuls se répartissent en deux sous-groupes. Les
Foulbé et les MBororo. Les peuls sont un peuple d'éleveurs qui
serait venu de l'Afrique de l'Ouest au XIXème siècle.
Leur présence sur le plateau de la Vina se justifie par la recherche du
pâturage pour leur bétail13(*). Etant un peuple musulman, ceux-ci
s'installèrent dans la région en instaurant la pratique de
l'islam à la population locale et entretenant parfois des relations
violentes avec ces populations en ce qui concerne la gestion et la domination
sur le territoire14(*).
Les peuls se trouvent un peu partout dans le département de la Vina,
principalement dans les secteurs propices à la pratique de
l'élevage notamment à l'Est et au Sud-est du département
(gounjel, Idool, Tourningal, Dibi Wakwa, Nyambaka etc.)15(*), également au Nord dans
les secteurs de Mbang-foulbé, Moungel, Tchabal, etc. On les rencontre
également à l'Ouest et au centre du département notamment
à Ngaoundéré16(*). Bien qu'étant des peuls, les Foulbés
se distinguent des Mbororo de par leur organisation traditionnelle et leur
«supériorité« sur les Mbororo. L'organisation du peuple
Foulbé suit un modèle de structure
hiérarchisée ; c'est-à-dire du Chef Suprême aux
esclaves. Le Chef Suprême chez les foulbés est le Lamido,
et dans l'exercice de ses fonctions est accompagné de ses notables,
serviteurs et esclaves. La culture Foulbé se matérialise par les
manifestations culturelles telles que la Fatansia. Les Mbororo par contre ne
sont pas assez ancré dans la culture foulbé ; ceux-ci se
livrent particulièrement à la pratique de l'élevage bovin
et sont par conséquent considérés comme les gardiens du
bétail des Foulbés. C'est pour cette raison qu'ils sont souvent
considérés comme les «Foulbés de la
brousse«.
Les Dii ou Dourou: Les Dii sont un peuple
d'agriculteurs venu du Nord du Cameroun. Leurs mouvements migratoires les ont
permis de trouver une terre propice à la pratique agricole dans Nord de
la Vina. C'est ainsi qu'on rencontre les Dii dans la plaine de Mbé
après l'escarpement abrupt au Nord du département à 45 Km
de la ville de Ngaoundéré. On les trouve également au
Nord-est de la Vina.
Les Mboum ou Mbum: Les Mboum sont
considérés comme un peuple autochtone de la région parce
qu'ils y vivent bien avant l'arrivée des Peuls (Mouctar Bah T, in
Peuples et culture de l'Adamaoua (Cameroun), 1997) dans le territoire. A
l'arrivée des Peuls, ce peuple était animiste. Compte tenu de
l'islamisation que les Peuls ont apportée dans la région, ceux-ci
ont connu des moments de tension avec les Peuls. Vers la fin du
XIXème, les deux peuples signent un pacte de cohabitation
dans la région ; c'est ainsi que les Mboum, bien qu'ayant des modes
de vie différents s'intègrent dans une même structure et
respectant plus ou moins les mêmes valeurs. C'est ainsi que le royaume
Mboum devint un royaume vassal du Lamidat de Ngaoundéré.
Cependant, ce peuple reste tout de même ancré dans leurs
pratiques traditionnelles originelles, c'est dans ce sens que chaque deux ans
le Chef Supérieur Mboum appelé Bélaka organise un
festival culturel connu sous le nom de Mbor-Yanga, dont le but est de
réunir les Mboum de la région et de remémorer les
ancêtres. Ils occupent la partie Est de la Vina au niveau de Ngan-ha,
Mbam-mboum ; on les retrouve aussi à l'Ouest et au Sud du
département17(*).
Les Haoussa : Originaire du Nigéria, ce peuple
partage le coeur du département dans le secteur de
Ngaoundéré avec les Foulbés. La présence des
Haoussa dans l'Adamaoua en général et dans la Vina en particulier
serait d'ordre commercial ; la recherche des marchandises à prix
bas notamment le bétail aurait attiré ce peuple dans la
région. Trouvant donc un cadre propice à la pratique du commerce,
ceux-ci s'installèrent dans la région et adoptèrent la
culture des Peuls déjà présents sur les lieux.
Les Laka et les Kaka : Groupes ethniques minoritaire, les
Laka se trouvent dans le secteur de Ngaoundéré, il est cependant
difficile de déterminer une zone spécifique qualifiée de
zone «appartenant« aux Laka. Quant aux Kaka, ils occupent une petite
portion du territoire au Sud-ouest de la Vina à la frontière avec
le département du Djérem.
Source : Peuple et culture de
l'Adamaoua (Cameroun) Page 135 et Anaba Banimb R.C., 2010.
NB : Tous les groupes ethniques
ne sont pas représentés sur la carte parce que la localisation
précise des autres groupes (Haoussa et Laka) ne sont pas connus.
Réalisé par Sadio Fopa, 2013.
Figure 3: Carte de
localisation des groupes ethniques du département de la Vina
La figure ci-dessus est une carte de localisation des
groupes ethniques du département de la Vina. On peut constater sur la
dite carte que les groupes ethniques dominants sont les Peuls. Ils occupent une
grande partie du département de la Vina allant de l'Ouest à l'Est
englobant les localités comme Martap, Ngaoundéré, Dibi,
jusqu'à Bélel. Ils occupent aussi la partie Sud de la Vina
notamment au Sud de Martap et de Bélel et également au Nord de
Ngaoundéré dans le secteur de Tchabal. Les Dii quant à eux
se trouvent à l'extrême-Nord du département, ils se
localisent de ce fait au Nord après «la falaise« et au
Nord-est. Quant au Mboum, ceux-ci se localisent dans quatre zones bien
distinctes. On les trouve à l'Ouest, au Sud, à l'Est de
Ngaoundéré et au Nord de Bélel à la
frontière avec l'arrondissement de Touboro.
A côté de cette population autochtone, s'ajoute
une population étrangère. Celle-ci est constituée des
populations venues du Nord du Cameroun et du Sud, et également d'une
population ayant traversée les frontières. Les peuples nationaux
qu'on retrouve dans cet espace sont entre autres les Bamiléké,
Bassa, Bulu, Maka, Ewondo, Beti, Douala, etc. Plusieurs facteurs expliquent la
présence de ces peuples ; c'est par exemple le cas de la recherche
d'un meilleur cadre de vie, les raisons professionnelles tels que la fonction
publique, le secteur informel, et aussi le trop-plein de la population des
grandes villes comme Douala et Yaoundé. Pour ce qui est des
émigrés, la principale raison de leur présence est le
commerce. C'est par exemple le cas des Nigérians.
L'ensemble de ces peuples tant autochtones
qu'allogènes constituent la population totale de la Vina. En 2005, cette
population était d'environ 300 000 habitants ; et
d'après les résultats du dernier recensement, cette population
atteint aujourd'hui 365 000 habitants soit un taux de croissance d'environ
17,80%18(*). Cette
croissance est liée à l'accroissement naturel de la population de
cette région et aussi aux migrations.
I-1-2-2 L'aspect économique
Tout comme dans les autres régions du pays,
l'économie de la région de l'Adamaoua et du département de
la Vina en particulier repose sur plusieurs activités. Ces
activités sont nombreuses, l'agriculture, le commerce, les transports,
l'élevage et lapetite industrie.
Plusieurs types de spéculations agricoles
caractérisent l'agriculture du département de la Vina. C'est
ainsi que la culture vivrière domine l'agriculture dans le
département de la Vina ; ils y pratiquent aussi le maraîchage
(tomate, pigment, condiment, etc.). Les différentes spéculations
vivrières dominantes sont entre autres le maïs, le sorgho, le mil,
le haricot. Cependant, ils se localisent dans des zones bien
déterminées et favorables à la culture de chaque type de
spéculation. C'est ainsi que le maraîchage se localise
principalement dans les bas fond ou encore dans les secteurs inondables. Pour
ce qui est de la culture du maïs, celle-ci se pratique sur presque tout le
département sauf dans les grands bassins d'élevage comme à
Gounjel ou encore à Dibi et à Idool, etc. Quant au haricot, il se
cultive en grande quantité et sur des grandes superficies à l'Est
de Ngaoundéré notamment dans le secteur de Ngan-ha, Mbam-Mboum,
Ngangassaouo, etc.
Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue Nord-Sud. Coord X : 13,90621° Coord Y :
7,40748°
Photo 1: Culture du haricot
sur un espace nouvellement mis en valeur à Ngan-ha.
En arrière-plan de cette image, on aperçoit
le neck de Ngan-ha à droite et le dôme à gauche. Au centre,
on peut voir des arbustes parsemés dans une flore herbacée ce qui
caractérise la savane ; en avant plan, de l'image, on observe une
portion d'une nouvelle exploitation de l'espace au profit de la culture du
haricot. La ligne rouge sur l'image matérialise la limite de cet espace
mise en valeur avec l'espace encore non exploité. Les
légumineuses (haricot) sur cette image se matérialisent par des
regroupements linéaires et plus ou moins parallèles.
Le commerce dans la Vina touche un bon nombre de produits.
C'est dans ce sens qu'on observe le commerce des produits vivriers, des
produits alimentaires de première nécessité, le commerce
de bétail, etc. Sur ce plan, des points de vente sont localisés
dans quelques endroits dans la Vina, notamment à Mbam-mboum, Tello,
Ngaoundéré, etc. En ce qui concerne le transport, celui-ci est en
pleine croissance. En tant que région carrefour du Cameroun, le
transport bénéficie d'un certain nombre de privilèges en
ce qui concerne l'acheminement des marchandises et des personnes tant vers le
Nord que vers le Sud. C'est ainsi qu'on note l'existence de différents
types de transport à travers les entreprises existantes. C'est par
exemple le cas de Touristique Voyage qui est spécialisé dans le
transport des personnes, OMAIS spécialisé dans le transport des
biens (notamment les produits commerciaux), SCDP spécialisé dans
l'acheminement des produits pétroliers.
L'industrie ici, malgré son état embryonnaire,
repose essentiellement sur quelques industries. Parmi lesquelles MAÏSCAM
qui produit et transforme le maïs, soja et tournesol en farine ; la
SMNC qui transforme uniquement le blé en farine. Cependant, plusieurs
industries de transformation ont dû mettre la clé sous le
paillasson, notamment la SOGELAIT, TANICAM, SOGEBLE, etc. En ce qui concerne
l'élevage, celui-ci est l'activité économique dominante du
département. Car il est pratiqué dans toute la zone et dispose de
ce fait des grands marchés de bétail ou l'on peut apercevoir des
ventes destinées pour le grand Sud du Cameroun et même
destinées pour les pays étrangers comme le Gabon. L'apport
économique de l'élevage dans le Département de la Vina
dépend d'un certain nombre de facteurs.
I-2
Le Département de la Vina : un milieu favorable à la
pratique de l'élevage
L'élevage, pour son bon fonctionnement, a besoin des
animaux à élever et plus important encore des aliments
nécessaires à la bonne croissance de ceux-ci. Certaines personnes
élèvent le bétail dans un contexte où
l'alimentation naturelle est rare et doivent de ce fait aller chercher ou
acheter les aliments d'appoint ailleurs. Dans le département de la Vina,
l'élevage bovin bénéficie de la disponibilité de
cette alimentation et également d'un cadre propice à sa pratique
notamment en ce qui concerne la quantité importante du pâturage,
de l'appoint alimentaire et d'un peuple d'éleveur.
I-2-1 L'abondance du pâturage
Le plateau de l'Adamaoua en général et en
particulier celui de la Vina, est appelé par Jean Boutrais le
«Cabbal«19(*) ce qui signifie un haut plateau qui se
caractérise par de vastes étendues d'herbes. Cette
caractérisation du plateau de la Vina montre que c'est une zone
où l'alimentation du bétail ne se fait pas rare. Raison pour
laquelle cette zone dispose d'une grande variété de
pâturage
I-2-1-1 Les terres couvertes de plantes herbacées
Le plateau de la Vina se caractérise par son altitude
élevée compris entre 1200 et 1600 m, par une pluviométrie
élevé (1600mm repartie sur 7 à 8 mois), et aussi par la
situation géographique de certaines zones (Cabbe) propice
à l'élevage, notamment dans le secteur Est et Nord de la Vina.
Cette caractérisation permet au département de la Vina de
disposer de vastes étendues de terres couvertes d'herbes et presque
dépourvues d'arbres. Ces étendues de terre offrent un
pâturage nécessaire à l'alimentation bovine pendant une
longue période. Pendant cette période, le bétail ne
transhume pas jusqu'à ce que les herbes commencent à se faire
rares.
Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue : Ouest-est, Coord X : 14,17401° Y :
7,27613° Z : 1412
Photo 2: Une prairie sur
les hautes terres à Gounjel.
Cette image est la représentation d'une partie du
paysage pastoral sur les hautes terres de la Vina à Gounjel. On observe
sur cette photo une portion de la prairie qui constitue une alimentation pour
le bétail. En arrière-plan, de l'image, on aperçoit une
végétation dominée par les arbustes ; en avant plan,
une terre couverte d'herbe dans l'ensemble et parsemée d'arbuste dans
laquelle paît le bétail.
Outre la disponibilité de cette forme d'alimentation
pour le bétail, les hommes (les éleveurs) ont adopté un
mode de gestion des prairies afin que le pâturage soit toujours
disponible pour le bétail. Cette gestion consiste à faire
paître le bétail d'un endroit à un autre selon la
diminution des plantes herbacées. Cette technique est
généralement utilisé par les compagnies pastorales comme
les ranchs qui à eux seules disposent des hectares de terre. Bien que
les herbes couvrent des vastes étendues de terre dans certains endroits
du département de la Vina, il existe également des
pâturages provisoires.
I-2-1-2 Les pâturages provisoires
Le pâturage provisoire est une forme d'alimentation
bovine disponible et utile au moment où les herbes commencent à
manquées sur les hautes terres. Le pâturage provisoire se
présente sur plusieurs formes : les espaces inondables et
«les jachères post-culturales«20(*).
Les espaces inondables offrent également du
pâturage aux bétails. Ces espaces sont généralement
situés à proximité des galeries forestières qui
sont des endroits favorables à la pousse des plantes. On trouve aussi
ces pâturages provisoires dans les plaines très arrosées et
dans les marécages comme dans les marais de la Vina à l'Est du
département et celui de la Bini. Ces terres inondables sont quasiment
inaccessibles aux bétails pendant la saison des pluies, et sont de ce
fait des zones de transhumances pendant la saison sèches. La
jachère post-culturale confère aussi aux bétails une
alimentation non moins négligente. Lorsque les terres agricoles
s'appauvrissent, les agriculteurs l'abandonnent pour un moment ; cet
abandon offre aux bétails des nouvelles terres à conquérir
en attendant que la saison de pluies vienne à nouveau revaloriser les
grandes prairies.
I-2-1-3 Les autres formes de pâturages
Aux pâturages des prairies et aux pâturages
temporaires s'ajoute une autre forme de pâture encore appelé
pâturage aérien et pâturage de réserve. Ces formes de
pâturage sont constituées des foins et des feuilles fraiches des
arbres en saison sèche. Les foins sont des herbes fauchées et
séchées servant ainsi de nourriture aux bestiaux pendant la
saison de manque des herbes sur les terres ; l'arbre également, par
ces feuilles encore fraiches servent de nourriture aux bêtes. Le
bétail s'intéresse surtout aux bourgeons (jeunes feuilles encore
fraiches) des arbres lorsque le «tapis herbacé devient rare et
de médiocre qualité«21(*).
Outre l'abondance du pâturage pour le bétail qui
positionne le département de la Vina comme zone par excellence de
l'élevage, il existe également un appoint alimentaire naturel
très important pour les bêtes ; et à côté
de ce complément nutritif, il y a un peuple d'éleveurs qui assure
la sécurité et l'entretien des troupeaux.
I-2-2 Les sources natronées et un peuple
d'éleveurs
Dans le domaine de l'élevage, les éleveurs ont
pour habitude d'apporter un complément nutritif aux bêtes d'une
part, et ces éleveurs doivent toujours être disponibles pour le
bétail d'autre part.
I-2-2-1 Les sources natronnées : les
Lahorés
Généralement, après une
bonne alimentation fourragère, le bétail passe à une cure
en sel. Cette cure en sel consiste à distribuer aux animaux les barres
de sel. Cette forme d'appoint alimentaire s'observe généralement
dans les petites fermes et même dans les ranchs. En France par exemple,
dans les campagnes, les barres de sel sont régulièrement
distribuées au bétail ; même dans le
département de la Vina, les grands propriétaires de troupeaux
achètent les sacs de sel pour distribuer aux bêtes en saison
sèche quand ceux-ci rentrent aux enclos.
Cependant, la région de l'Adamaoua en
général et le département de la Vina en particulier
dispose cet appoint alimentaire dans la nature dont on recense 19 sur le
plateau de l'Adamaoua. Ce sont des points d'eau qui contient des
éléments nutritifs importants pour l'alimentation du
bétail. Ils sont fortement minéralisés, par
conséquent, très riche en sodium, magnésium, calcium,
carbonate, chlorure, magnésium, un Ph élevé22(*), etc.
L'existence de ces points d'eau ou encore des
Lahorés sur le plateau de la Vina est intimement liée
«aux phénomènes volcaniques accompagnées de
cassures de socles par lesquelles les eaux souterraines viennent aux contacts
du magma plus ou moins refroidi«23(*). Par conséquent, Boutrais (1974) affirme que
les Lahorés se localisent principalement dans les zones qui ont
été affectées par le volcanisme aux environ de
Ngaoundéré. C'est ainsi qu'on parle de la source
thermo-minérale de lahoré vina24(*) à 11 Km de Ngaoundéré sur la
route de Meiganga. Les Lahorés offrent ainsi une importante
cure saline naturelle aux bêtes ; elles ont été
découvertes par hasard par des foulbés lorsqu'ils amenaient leurs
bêtes à un point d'abreuvement utilisé par les animaux
sauvages. La découverte des Lahorés sur le plateau de la
Vina dont la plus importante est celui près de Ngaoundéré
a été déterminante dans l'installation d'un peuple
particulièrement ancré dans la pratique de l'élevage
bovin.
I-2-2-2 Un peuple ancré dans la pratique de
l'élevage
Le peuple d'éleveurs du plateau de la Vina serait venu
de l'Afrique de l'Ouest. La découverte des Lahorés ou
encore des sources natronées offraient une importante cure saline pour
leurs troupeaux ; ce qui leur offrait plus de facilité en ce qui
concerne l'entretien des bêtes. Ce peuple d'éleveurs, les peuls
pour être précis, décidèrent de s'installer dans la
Vina à cause des conditions naturelles et favorables qu'offrait la
nature pour leurs animaux.
Les peuls sont un peuple qui a pour activité
principale l'élevage. Leur connaissance et leur expérience dans
le domaine de l'élevage font d'eux des
«professionnels« du domaine. Ce qui fait en sorte que
l'Adamaoua soit une zone ou la pratique de l'élevage soit intense. Les
peuls de l'Adamaoua et de la Vina en particulier sont des pasteurs qui sont
uniquement passionnés par le bétail25(*) ; autrement dit, ce
peuple reste seulement préoccupé pour les bêtes. Ils se
livrent très rarement à d'autres activités, et quand bien
même ils se permettent de mener une autre activité, celle-ci
s'affiche au second plan de leur préoccupation. Chez les Peuls, la
catégorie de personne qui se livre à d'autres activités
sont généralement les Foulbés qui sont pour la plupart des
grands propriétaires des troupeaux. Quant au Mbororo, encore
appelé par Boutrais (1994) les «foulbés de la
brousse« sont ceux qui, tous les jours s'occupent de leur
bétail et aussi pour ceux qui vivent en ville. Bien que les Mbororo
soient plus expérimentés que les Foulbés dans le domaine
de l'élevage, tous deux restent néanmoins des
«excellents éleveurs«26(*).
Disposant donc d'un pâturage toujours permanent, des
appoints nutritionnels et un peuple expérimenté dans la pratique
de l'élevage, ce secteur dans le département de la Vina reste le
plus performant du pays.
I-3 Les performances de
l'élevage de la Vina
Vu les conditions naturelles et humaines
susmentionnées, des conditions favorables à la pratiques de
l'élevage, cette activité se classe comme l'activité
économique dominante de la région de l'Adamaoua en
général et du département de la Vina en particulier de par
ses performances dans le grand Nord et au Cameroun en général.
Ces performances s'appuient principalement sur le cheptel bovin et sur son
apport économique tant au niveau local qu'au niveau national.
I-3-1 Un cheptel bovin exceptionnel
Le cheptel se défini comme l'ensemble
des bestiaux d'une ferme ou d'une région donnée. Le cheptel bovin
du département de la Vina est constitué de son effectif et de ces
races bovines assez particulières. Ces deux éléments font
de la Vina une zone exceptionnelle en ce qui concerne les performances de ce
secteur.
I-3-1-1 Son effectif bovin
A défaut d'un recensement exhaustif,
les chiffres avancés dans cette partie proviennent de la
délégation régionale du MINPIA (Ministère de
l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales) pour l'Adamaoua.
L'effectif du cheptel bovin de la région de l'Adamaoua était
estimé en 2006 à 970203 têtes, ce chiffre atteint 810103
têtes en 2009 et 1069843 têtes en 2011. Pour ce qui est du
département de la Vina, son effectif bovin était de 327242
têtes en 2007, en 2008, le cheptel bovin voit son effectif baisser de
327 242 têtes pour atteindre 205339 têtes. Ce chiffre
évolue en 2010 au même chiffre qu'en 2008, puis augmente et
atteint 350000 têtes soit 32,71% de l'effectif total de la région
de l'Adamaoua.
Tableau 4: Le cheptel
bovin de la région de l'Adamaoua et du département de la
Vina
Année
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Adamaoua
|
970 203
|
763 152
|
705 797
|
810 103
|
855 794
|
1 069 843
|
Vina
|
-
|
327 242
|
205 339
|
210 339
|
205 339
|
350 000
|
% de la Vina
|
-
|
42,89%
|
29,09%
|
25,96%
|
23%
|
32,72%
|
Source : DREPIA-Adamaoua.
Vu le tableau ci-dessus, il est important d'apprécier
le comportement évolutif du cheptel bovin du département de Vina
afin de donner les probables causes de la baisse et de l'augmentation de ce
cheptel en 2011. La figure suivante représente le diagramme
évolutif du cheptel.
Source : DREPIA-Adamaoua.
Figure 4: Diagramme
évolutif du cheptel bovin de la région de l'Adamaoua et du
département de la Vina.
Le diagramme qui précède est la
représentation du comportement de l'évolution du cheptel bovin de
l'Adamaoua en général et du département de la Vina en
particulier. On peut constater sur cette image deux diagrammes dont l'un
présente l'évolution du cheptel bovin de l'Adamaoua de 2006
à 2011 ; et l'autre pour la Vina de 2007 à 2011. Ces deux
diagrammes ont plus ou moins la même tendance en ce sens qu'ils
connaissent une baisse spectaculaire entre 2006 et 2010. Puis une augmentation
du cheptel se fait sentir de 2010 à 2011. D'un côté, la
baisse du cheptel bovin de la région de l'Adamaoua et du
département de la Vina est probablement dû à la hausse de
la demande en viande bovine tant au niveau local que national. Cette demande en
viande va même au-delà des frontières internationales
notamment au Gabon. D'un autre côté, la croissance du cheptel est
dû au fait qu'en 2009, le gouvernement avait exigé aux
propriétaires des troupeaux de déclarer la totalité de
leur troupeaux afin de s'acquitter leurs taxes communales qui leurs avaient
été demandées. Vu ce qui précède, nous
pouvons affirmer sans risque de se tromper que l'effectif du cheptel bovin du
département de la Vina et de la région de l'Adamaoua en
général est bien plus élevé que les données
avancées par la délégation régionale du
MINEPIA.
Les données et le diagramme susmentionnés
montre que le département de la Vina a une forte capacité de
satisfaire la demande en viande bovine à travers son effectif
contrairement aux autres régions qui disposent également un
cheptel bovin, mais ont du mal satisfaire cette demande. Le département
de la Vina et l'Adamaoua sont de ce fait et restent les meilleures zones du
pays à disposer d'un effectif bovin assez important. Cependant, les
chiffres avancés ne sont pas les seuls indicateurs de la performance de
l'élevage dans le département de la Vina. Les performances de
l'élevage se font aussi connaitre par des races bovines assez
particulières.
I-3-1-2 Des races bovines exceptionnelles
La vina dispose tout un éventail de
race bovine. Mais parmi cette panoplie de races, figurent certaines races qui
font aussi la particularité de cette circonscription administrative. Ces
races ont chacune des aptitudes qui font leur particularité. Ce
sont : le zébu peul de Ngaoundéré, le White foulani,
le Brahman américain et la race hybride le Wakwa, etc.
Parmi ces races, la plus connue et la plus sollicitée
est le zébu peul de Ngaoundéré. Cette race est encore
connue sous les noms de zébu foulbé de l'Adamaoua (type
Ngaoundéré), de zébu poulfouli27(*)ou encore zébu Goudali.
Cette dernière forme d'appellation est la plus acceptée et la
plus utilisées dans la région. Notons cependant qu'il existe
trois types de Goudali appartenant à trois zones géographiques
bien déterminée. Ce sont :
Ø Le Goudali de Banyo localisé dans la zone de
Banyo ;
Ø Le Goudali de Yola localisé dans la zone de
Tignère ;
Ø Le Goudali de Ngaoundéré
localisé dans la zone de Ngaoundéré.
Ce dernier type de Goudali est le zébu typique du
département de la Vina. Le Goudali en général et celui de
Ngaoundéré en particulier se caractérise par sa taille
moyenne avec un profil convexe. Sa tête est longue, étroite avec
un chignon effacé. Les cornes de cette race sont courtes et rabattues
vers l'arrière. Le cou du goudali est court avec un fanon (peau pendante
du cou du boeuf) très peu développé ; son dos est
droit et légèrement plongeant vers l'avant. Entant qu'une race
à «bos indicus«, sa bosse est moue et tend à
tomber sur le côté. La robe du Goudali est
généralement tachetée de rouge28(*) ; la répartition
de la couleur rouge sur le Goudali varie depuis des types presque blancs avec
seulement quelques mouchetures jusqu'aux types uni-rouge, brun ; la
couleur noir sur cette race est un peu rare.
Cliché : Sadio Fopa, 2013. Angle
de prise de vue W-E. Coord X : 13,53601° Y : 7,33918°
Z : 1134
Photo 3: Un Goudali de type
Ngaoundéré au marché à bétail de
Ngaoundéré.
Le Goudali est reconnu pour ses aptitudes bouchères.
Sur ce plan, il présente un bon développement musculaire et une
très bonne faculté d'engraissement.
Tableau 5: Rendement
bouché du Goudali en %
Nombre
|
Poids vif (Kg)
|
Carcasse pantelante (Kg)
|
Rendement brut (%)
|
1
|
730
|
447
|
61,2
|
2
|
770
|
461
|
59,3
|
3
|
810
|
484
|
59,7
|
Moyenne
|
772,4
|
464
|
60
|
Source : Lhoste (1973),
cité par Atti-Mahamat A., (1989).
On remarque dans ce tableau que le Goudali est une race
bovine à haut rendement en viande. On peut remarquer que Lhoste en 1973
à fait une expérience sur trois Goudali ayant tous des poids
différents dont la moyenne est de 772,4 Kg. Après abattage, l'on
obtient des rendements bruts supérieurs à 50% du poids vif de la
bête. Pour les trois Goudali, on obtient un rendement brut moyen de 60%.
Ce qui fait donc du Goudali une race recherché sur le
marché.
Quant au Brahman américain, il est d'origine
américaine. Il a été importé en Adamaoua
camerounais pour des croisements avec la fameuse race qu'est le Goudali. Le but
de ce croisement était de donner une race hybride tout aussi
exceptionnelle que les géniteurs. Les expériences faites à
la S. Z. W. (Station Zootechnique de Wakwa) ont permis d'obtenir cette race
hybride appelée Wakwa. L'obtention de cette race hybride s'est faite en
trois stades ; le premier stade a consisté à croiser le
Goudali et le Brahman pour obtenir le préwakwa, le
deuxième stade a consisté à croiser les
préwakwa afin d'obtenir les Wakwa. Pour finir, la fixation de
la race consiste ici à croiser les Wakwa. Etant donné que le
Brahman est reconnu pour ses aptitudes laitières, et le Goudali pour ses
aptitudes bouchères, le Wakwa quant à lui présente une
bonne aptitude d'engraissement et bouchère (caractéristique
typique du Goudali) et une très bonne faculté en production
laitière (caractéristique typique du Brahman)29(*).
I-3-2 Les performances
commerciales du bétail de la Vina au niveau local, national et
international
L'élevage bovin dans la Vina est exceptionnel tant
dans le grand Nord qu'au Cameroun. C'est ainsi qu'il occupe une place de choix
sur le plan commercial au Cameroun et même en Afrique centrale. Les
performances de ce secteur se matérialisent par les grands regroupements
bovins et par les exportations.
I-3-2-1 Les marchés locaux
Le département de la Vina reste et demeure le
principal fournisseur en viande bovine non seulement pour ses populations, mais
aussi pour les populations du Sud-Cameroun, notamment les populations des
grands centres urbains comme Yaoundé et Douala. Le commerce du
bétail sur le plateau de la Vina est une activité lucrative
où se rencontrent les éleveurs (propriétaires et bergers),
bouchers et les marchands à bestiaux. Ces différents acteurs du
commerce du bétail se rencontrent généralement pendant les
grands regroupements bovins dans les marchés à bétail.
Le marché à bétail est le principal lieu
où s'effectuent les échanges commerciaux. Dans l'Adamaoua, on
dénombre 43 marchés à bétail. Le département
de la Vina dispose à lui seul 17 points de vente30(*), 09 dans le Djérem, 08
dans la Mbéré, 04 dans le Faro et Déo et 05 dans le
Mayo-banyo31(*). Le grand
nombre de marchés à bétail dans la Vina témoigne de
son importance en ce qui concerne l'offre en viande au niveau local et
national. Les points de vente de la Vina se localisent principalement dans les
grands bassins d'élevage notamment à Tello,
Ngaoundéré, Dibi, Likok, Mbam-foulbé, Nyambaka, Martap,
etc. les bêtes vendues dans ces marchés sont soit abattues sur
place pour la consommation locale, soit exportées au Sud du pays et
même au-delà des frontières.
Cliché : Sadio Fopa, 2013. Angle de prise de vue
NW-SE. Coord X : 13,53630° Y : 7,33917 Z : 1133
Photo 4: Une vue partielle
du marché à bétail de
Ngaoundéré.
I-3-2-2 Les exportations du bétail
Le plus gros exportateur du bétail au Cameroun est la
Vina. Les exportations des bêtes dans cette circonscription
administrative vont vers le Sud et vers les pays voisins. C'est par exemple le
cas du Gabon, du Congo qui se ravitaille auprès de cette zone pastorale.
Le tableau suivant représente les données chiffrées des
exportations des boeufs de la région de l'Adamaoua vers la partie
méridionale du Cameroun en 2012.
Tableau 6: Nombre de
têtes de boeufs exportés vers le Cameroun méridional en
2012.
Dpts/Adamaoua
|
Nbre de têtes
|
Prix moyen F cfa
|
Ressources générées en
Fcfa
|
Pourcentage
|
Djerem
|
19 987
|
350 000
|
6 995 450 000
|
21,84
|
Faro et Déo
|
7 692
|
350 000
|
2 692 200 000
|
8,44
|
Mayo Banyo
|
20 991
|
350 000
|
7 346 850 000
|
23,15
|
Mbéré
|
19 831
|
350 000
|
6 942 950 000
|
21,77
|
Vina
|
22 596
|
350 000
|
7 908 600 000
|
24,80
|
Total
|
91 103
|
350 000
|
31 886 050 000
|
100
|
Source : Rapport annuel
d'activités 2012 de la DREPIA- Adamaoua.
Au regard du tableau 6, il ressort très clairement
que la région de l'Adamaoua est un grand gisement de bétail. On
peut constater que le département de la Vina est le principal
exportateur de bétail avec 22 596 têtes de boeufs soit un
pourcentage de 24,80 en 2012, puis les départements du Mayo Banyo,
Djerem et Mbéré avec respectivement 23,15%, 21,84% et 21,17%
viennent en appoint à cette exportation. Cependant, les exportations du
Département de la Vina génèrent un revenu très
important sur le plan économique ; ainsi, les ressources
générées pendant cette année est de
31 886 050 000 F cfa dont 7 908 600 000 F cfa
pour la Vina. Toutefois, ces données sont insuffisantes en ce sens que
les exportations clandestines ne sont pas prises en compte, par
conséquent, les revenus sont probablement bien plus élevés
que les données avancées par la DREPIA.
Notons cependant que trois moyens d'exportation sont
utilisés pour acheminer le bétail à leur destination. Les
commerçants du bétail acheminent les bêtes soit par camion,
soit par le chemin de fer ou encore à pied. Cette dernière forme
semble la plus utilisée parce qu'elle est moins coûteuse que les
autres moyens. Dans ces exportations, il existe également des
exportations clandestines en destination du Nigéria où le prix de
la bête semble être plus lucratif qu'au Cameroun, ce qui
crée une augmentation du prix de la viande sur le marché et
parfois même des pénuries.
Conclusion
Au sortie de ce chapitre, il ressort que la région de
l'Adamaoua et le département de la Vina en particulier est une zone
exceptionnelle au Cameroun de par sa situation géographique, des
conditions naturelles favorables qu'elle offre à la pratique de
l'élevage. On constate de ce fait que le plateau de la Vina joue un
rôle prépondérant en ce qui concerne la couverture des
besoins en viande des populations aussi bien locales qu'extérieures. Le
département de la Vina, compte tenu de ses potentialités
pastorales est une zone d'élevage par excellence. Il est donc un
département qui est toujours vanté par sa capacité
à se maintenir au premier rang des zones productrices du bétail
au Cameroun et en Afrique centrale. Toutefois, cette zone d'élevage par
excellence est aussi souvent exalté par ses capacités
touristiques tant au plan régional que national.
Chapitre II : Le département de la Vina et son
potentiel touristique
Introduction
Le plateau de la Vina en général et les hautes
terres de la Vina en particulier sont des espaces aux paysages variés.
Situé à une altitude d'environ 1200 m, la Vina offre sur le plan
touristique toute une variété de paysages à voir. C'est
une zone d'élevage qui dispose de plusieurs atouts touristiques qui vont
des paysages géomorphologiques aux manifestations culturelles. De fait,
les potentialités de cet espace géographique reposent sur son
relief, son hydrographie et également sur des ressources qui peuvent
faire l'objet d'une attraction. Dans ce chapitre, il est question de
présenter les éléments qui constituent le paysage
touristique du département de la Vina.
II-1 Un relief et un réseau
hydrographique diversifiés
Le plateau de la Vina est un espace géographique qui
présente un paysage dont le relief varie d'un endroit à un autre.
Connu sous le nom de «château d'eau« du Cameroun, cet
espace dispose d'un réseau hydrographique dense et extrêmement
hétérogène.
II-1-1 Un relief diversifié
Le relief est défini comme l'ensemble
des irrégularités de la surface de la croute terrestre
causées par les mouvements structuraux et les phénomènes
érosifs. De ce fait, l'existence du plateau de la Vina résulte
d'un certain nombre d'évènements ; ce qui donne lieu aux
différentes formes de relief.
II-1-1-1 La formation du plateau de la Vina
Tchotsoua (1996) estime que la formation du
plateau de l'Adamaoua en général et principalement celui de la
Vina, à environ 2500 Ma au début du
Paléo-protérozoïque32(*). Pendant cette ère, cette unité
géographique se trouvait encore sous les eaux. Suite aux mouvements
tectoniques et aux activités volcaniques, les roches de cet espace ont
été «affectées d'un métamorphisme profond
accompagné d'une grande phase de plissement, d'une part, et d'autre
part, traversées par des roches éruptives
diverses«33(*).
Ce qui a permis le soulèvement des massifs qu'on observe aujourd'hui,
notamment les necks, les dômes les cratères (lacs) et les chaines
de montagnes, etc.
Pendant l'ère du Cambrien inférieur34(*), le soubassement rocheux est
affecté par des mouvements tectoniques, ce qui le sectionne en plusieurs
compartiments. «C'est donc à ce moment que se met en place la
dorsale de l'Adamaoua«35(*) et du coup celui de la Vina. Après la mise en
place de cette dorsale, les phénomènes érosifs
façonnent les massifs pour leur donner l'aspect pittoresque
d'aujourd'hui.
II-1-1-2 Les différentes formes de reliefs
Les inégalités du sol se caractérisent
par les montagnes, les collines, plateaux, plaines, fosses océaniques,
cuvettes, etc. La Vina est une zone qui présente diverses formes de
relief allant des hautes altitudes aux basses altitudes. C'est ainsi que cette
circonscription administrative est constituée d'un plateau et d'une
plaine. Ces deux ensembles morphologiques sont séparés par un
escarpement abrupt connu sur le non de «falaise de
Mbé« au Nord de Ngaoundéré.
Sur le plateau, les mouvements tectoniques, érosifs et
activités volcaniques d'antan ont favorisé l'existence de
surfaces terrestres élevées, notamment les montagnes. Les traits
qui caractérisent le paysage du plateau de la Vina sont entre autres des
vallons, des collines en chaines, des cratères36(*) ; on peut observer sur ce
plateau des necks, des dômes et monts parsemés dans une savane
arbustive. Quant à la plaine, celle-ci occupe la partie Nord du
département après la «falaise«. Elle se
caractérise par son altitude relativement bas et un paysage presque
uniforme.
La mise en place du plateau de la Vina et de ces ensembles
morphologiques ont eu un impact conséquent sur son hydrographie
d'où un réseau hydrographique varié et perturbé.
II-1-2 Un vaste réseau hydrographique
L'hydrographie se défini comme
l'ensemble des cours d'eau et des lacs d'un pays ou d'une région
donnée. Dans le département de la Vina, le réseau
hydrographique est extrêmement varié et dense ; ce qui fait
de cette région l'une des zones les plus arrosées du pays. C'est
ainsi qu'on y distingue des fleuves, des rivières, des sources et des
lacs.
II-1-2-1 Les étendues d'eau
Une étendue d'eau est une superficie
ou une surface occupée par quelque chose. De ce fait, une étendue
d'eau est une superficie occupée par de l'eau ; cette
étendue d'eau peut-être une mer, un océan ou encore un lac.
La vina ne débouchant pas à la mer ou à l'océan, ne
peut que contenir les étendues d'eau douce continentales ;
c'est-à-dire les lacs. Cet espace, ayant un passé
géologique actif, est parsemé ici et là par des lacs de
cratères. Par définition, un lacs de cratère est une
étendue d'eau qui résulte d'une activité volcanique. Le
passé géologique de la Vina a laissé à cet espace
d'importants cratères qui ont été occupé par les
eaux au fil du temps. C'est par exemple le cas du lac de Mballang, Tison,
Darang, etc.
Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue : NW-SE ; Coord X : 13,57408° Y :
7,25681 Z : 1188
Photo 5: Un lac de
cratère au sud de Ngaoundéré : le lac Tison.
Cette image est une vue partielle du lac Tison au Sud de
la Ville de Ngaoundéré. Il se trouve dans un ensemble granitique
entouré des monticules. Ce lac étant un lac de cratère,
résulte «37(*)
des explosions volcaniques survenues dans la région au
pléistocène moyen«. Occupant un cratère,
laissé par les activités volcaniques, il est complètement
dépourvu d'exutoire. Au centre de l'image, on observe un plan d'eau
entouré d'une végétation de type équatoriale ;
dans laquelle des «espaces aménagés « ont
été construite pour l'observation du plan d'eau et du paysage
environnant.
A côté de ces étendus d'eau
naturelles, on note aussi la présence des lacs artificiels, notamment le
lac de Wakwa, et des petites dépressions occupées par les eaux
des rivières formant ainsi des lacs comme le lac de Bini. Cependant, le
réseau hydrographique s'étend également au cours d'eau.
II-1-2-2 Les sources, rivières et fleuves de la
Vina
La région de l'Adamaoua en général et le
département de la Vina en particulier, nous l'avons déjà
dit, dispose d'un vaste réseau hydrographique. Cependant, l'altitude, la
structure géologique du plateau de la Vina et sa structure lithologique
a forcé l'organisation et le sens de l'écoulement des cours
d'eau. C'est ainsi que les cours d'eau de la région vont des sources aux
fleuves qui sont des collecteurs principaux en passant par des rivières
communément appelés «Mayos«.
Les sources sont ici les écoulements naturels d'eau
sortant du sol en un point précis. Les écoulements de ces eaux se
rassemblent dans une rivière ; le fleuve quant à lui,
collecte les eaux venues des rivières. Ces trois ensembles hydrologiques
sont donc hiérarchisés en fonction de leur importance. Comme il a
été avancé plus haut, l'orographie du plateau de la Vina
conditionne l'écoulement des eaux dans trois sens précis. Ainsi
donc, Olivry (1986) remarquait que «les rivières issues de
l'Adamaoua et de la Vina en particulier s'écoulent dans la direction
Nord pour le bassin de la Bénoué, au Nord-est pour le bassin du
Logone (Lac Tchad) d'une part, et vers le Sud pour le bassin de la Sanaga,
d'autre part«. L'altitude élevée, la
pétrologie38(*),
l'orographie et l'hydrographie du plateau de la Vina fait de lui un
véritable distributeur des eaux non seulement au Cameroun, mais aussi en
Afrique centrale, d'où son nom de château d'eau du
Cameroun.
Par ailleurs, la formation du plateau de la Vina, de
l'existence de ses necks, dômes, montagnes, collines, escarpements, lacs,
cours d'eau, et même les peuples qui vivent dans cet espace constituent
un «potentiel touristique« non négligeable.
II-2 L'extrême
variété des potentialités connues
L'Adamaoua compte dans son ensemble 88 sites
touristiques classés par le MINTOUL dont 25 sites pour le seul
département de la Vina, 18 pour le Faro et Déo, 20 pour la
Mbéré, 19 pour le Djérem et enfin 06 pour le
Mayo-Banyo.
Tableau 7: Nombre de sites
touristiques par département.
Département
|
Vina
|
Faro et Déo
|
Mbéré
|
Djérem
|
Mayo-Banyo
|
Total
|
Nbre de sites et attractions touristiques
|
25
|
18
|
20
|
19
|
6
|
88
|
Pourcentage
|
28
|
20
|
23
|
22
|
7
|
100
|
Source : Délégation
régionale du MINTOUL pour l'Adamaoua 2012.
Vu le tableau ci-dessus, on constate que les sites
touristiques dans l'Adamaoua sont inégalement répartis. L'image
ci-dessous présente la possession des sites touristiques par
département.
Source : Délégation
régionale du MINTOUL pour l'Adamaoua, 2012.
Figure 5: Part de chaque
département en termes de possession de sites touristiques
On peut constater sur cette image que le
département de la Vina possède la plus grosse part des sites
touristiques de l'Adamaoua soit 28%. Les départements du Faro et
Déo, Mbéré et Djérem le suivent avec respectivement
20, 23, 22% ; ceux-ci ont une part presque équitable. Quant au
département du Mayo-Banyo, celui-ci ne possède pas autant des
sites que les autres, il se limite seulement à 7% de la totalité
des sites de la région.
Etant donné que le département de la
Vina possède le plus grand nombre des sites touristiques dans la
région, et qu'il présente un cadre physique et humain fort
contrasté, il offre de ce fait toute une large gamme de sites naturels
et culturels.
II-2-1 La diversité des sites naturels
Comme il a été
évoqué plus haut, le passé géologique de la
région de l'Adamaoua a mis en place une multitude et une
diversité de paysages attrayants et pittoresques. C'est ainsi que
Tchotsoua (1996) a fait la remarque selon laquelle «la nature a pourvu
l'Adamaoua des sites touristiques naturels les plus pittoresques du
Cameroun«. Les sites naturels dans la Vina en particulier sont
intimement liés à son paysage géomorphologique.
D'où l'existence des lacs, chutes, monts, grottes, cascades, etc.
II-2-1-1 Les lacs, chutes et cascades
Le plateau de la Vina, comme
précédemment susmentionné dans son ensemble, se trouve sur
un énorme socle basaltique39(*). Il est ponctué des lacs, serpenté par
des cours d'eau qui sont à leur tour sectionnés par des chutes et
troublés par des cascades.
Un lac est par définition un grand espace d'eau
enclavé dans les terres. Le département de la Vina, de par sa
position dans la région et même au Cameroun, a connu «au
Tertiaire et même au début du Quaternaire, une intense
activité volcanique«40(*)ce qui confère à cet espace d'importants
cratères qui sont aujourd'hui occupé par des lacs. D'où
les lacs de cratère. A côté des lacs de cratère, il
y a des lacs artificiels qui ont été créé par
l'Homme.
Source : Sadio Fopa 2012. Angle
de prise de vue : Nord-Sud, Coord X : 13,73914° Y :
7,32903°Z : 1082
Photo 6: Vue panoramique
d'un site touristique lacustre : Le lac de Mballang.
La photo ci-dessus est une vue panoramique du lac de
Mballang situé dans le village Mballang Djalingo à 19 Km à
l'Est de la ville de Ngaoundéré. On peut remarquer un ilot
à droite envahi par une végétation de type
équatoriale. En arrière-plan de cette image, on observe un
campement (dans le cercle rouge) construit par les norvégiens pour
accueillir les visiteurs au niveau du site. L'étendu d'eau donne
l'impression d'être au bord de l'océan, ce qui donne la
possibilité de naviguer sur le lac, de pratiquer la pêche et
développer l'écotourisme.
Les différents lacs qui parsèment le
département de la Vina présentent chacun un aspect pittoresque
qui fait sa particularité, ce sont le lac de Mballang, Tison, Darang,
Bini, Dang, Wakwa, Ngaoundaba (au ranch de Ngaoundaba) (Cf. tableau 8). Par
exemple, le lac de Mballang est unique en son genre en ce sens qu'il dispose
d'un ilot en son sein.Le lac Tison quant à lui ne présente pas
d'exutoire. Cependant, de manière générale, tous les lacs
de la Vina présentent des aspects pittoresques communs. De par leur
superficie, ils offrent des plans d'eaux impressionnantes, une
végétation environnante proche de la végétation
équatoriale avec des espèces qu'on trouve
généralement au Sud-Cameroun, notamment les raffia. Aussi, le
contenu de ces plans d'eau est tout aussi attrayant de par les espèces
et la grosseur des poissons qui s'y trouvent. Au ranch de Ngaoundaba par
exemple, un employé du ranch affirme que «dans ce lac il y a
plusieurs variétés de poissons comme les carpes, les capitaines
et les languilles d'eau douce. Parfois même les touristes qui viennent
ici, pêchent ces poissons«41(*). Ces espèces de poissons donnent à
cette étendue d'eau un caractère exceptionnel. D'un point de vue
général, et d'après les aspects pittoresques communs que
peuvent offrir les lacs de la Vina, ils présentent tous les mêmes
intérêts touristiques.
Tableau 8: Les sites
touristiques du département de la Vina : les lacs.
Lacs
|
Coord X
|
Coord Y
|
Coord Z
|
Arrodissement
|
«Village«
|
Tison
|
13,57663
|
7,25484
|
1188
|
Ndéré I
|
Wakwa
|
Wakwa
|
13,53828
|
7,26218
|
1185
|
Ndéré I
|
Wakwa
|
Darang
|
13,4875
|
7,38085
|
1106
|
Ndéré I
|
Darang
|
Bini
|
13,50862
|
7,42307
|
1082
|
Ndéré III
|
Bini
|
Dang
|
13,55322
|
7,42332
|
1078
|
Ndéré III
|
Dang
|
Mballang
|
13,74139
|
7,32086
|
1082
|
Ngan-ha
|
Mballang Djalingo
|
Ngaoundaba
|
13,69493
|
7,13137
|
1171
|
Nyambaka
|
Dibi
|
Source : Délégation
régionale du MINTOUL et Enquête de terrain 2012.
Ce tableau présente les différents lacs du
département de la Vina avec leurs coordonnés
géographiques, les arrondissements et les «villages« dans
lesquels ils se trouvent.
Les cours d'eau sont composés des rivières et
des fleuves. Le relief de la Vina qui résulte des mouvements tectoniques
et volcaniques a une influence certaine sur les cours d'eau. D'un
côté, dans les secteurs à forte dénivellation, on
observe un écoulement très rapide des eaux. C'est ainsi qu'on
parle de cascades. Dans le département de la Vina, les fortes pentes
s'observent ici et là ; par exemple, entre Tchabbal et Mbé
il y a une dénivellation élevée entre le plateau et la
plaine, ce qui influence gravement l'écoulement des eaux dans ce secteur
comme nous montre la photo 7. C'est la raison pour laquelle on parle des
cascades de Wack entre Tchabbal et Wack. D'un autre côté, les
mouvements structuraux de la terre au niveau de la Vina ont causé des
failles dans certain endroit. Etant donné qu'une faille se défini
comme une ligne de cassure le long de laquelle un compartiment de roches ou une
section de croûte terrestre ont été déplacés
par rapport au compartiment de roches voisins, l'écoulement des eaux
à ce niveau se fait de manière abrupte et soudaine,
généralement en chute libre sur une certaine hauteur avant de
rejoindre son lit.
Cliché : sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue SW-NE, Coord X : 13,56004° Y : 7,67707°
Z : 681
Cliché : sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue SW-NE, Coord X : 13,58589° Y : 7,20854°
Z : 1067
Photo 7: Les chutes de la
Vina à gauche et les cascades de Wack à droite.
Sur ces photos, on peut observer sur celle de gauche une
image panoramique des chutes de la vina sur le fleuve du même nom. A ce
niveau, on voit clairement les eaux du fleuve tombées en chute libre
pour rejoindre son lit en contre bas. Sur la photo de droite, on observe
l'écoulement rapide des eaux entre les rochers ce qui donne l'aspect
pittoresque de ce cours d'eau.
La vina compte 5 chutes d'eau et une cascade (Cf. tableau9).
Ils sont cependant repartis dans cette circonscription administrative en
fonction de la présence des failles et des pentes abruptes. C'est ainsi
qu'on rencontre les chutes de la Vina au Sud de la ville de
Ngaoundéré à la limite entre l'arrondissement de
Ngaoundéré I et l'arrondissement de Nyambaka, les chutes de Bini
à Mbam-Boum, les chutes de Koudini après Bélel, les chutes
de Tello sur la route de Bélel à 44Km de Ngaoundéré
et les chutes de Waka Bodo.
Tableau 9: Les sites
touristiques du département de la Vina : les chutes et
cascades.
Chutes/Cascades
|
Coord X
|
Coord Y
|
Coord Z
|
Arrodissement
|
«Village«
|
Chute de la Vina
|
13,58589
|
7,20854
|
1064
|
Ndéré I
|
Vina Lah
|
Cascades de Wack
|
13,56004
|
7,67707
|
681
|
Mbé
|
Wack
|
Chute de Koudini
|
14,5227
|
7,11135
|
-
|
Bélel
|
-
|
Chute de Tello
|
13,94146
|
7,22958
|
1212
|
Ngan-ha
|
Mballang Mazanga
|
Chute de la Bini
|
13,88011
|
7,49744
|
1028
|
Ngan-ha
|
Mam-Boum
|
Chutes de Waka Bodo
|
-
|
-
|
-
|
Bélel
|
-
|
Source : Délégation
du MINTOUL et enquête de terrain 2012.
NB : Les tirets dans le tableau
renvoient aux données non disponibles ou aux informations que nous
n'avons pas pu obtenir.
II-2-1-2 Les grottes et les massifs montagneux
La grotte est une excavation naturelle dans une paroi
rocheuse, une falaise ou encore une montagne. Elle se définie encore
comme une cavité sous la surface de la terre ou à flanc de
colline, etc. Les grottes sont de taille et de formes variées et ont
généralement une grande ouverture en surface. Le massif
montagneux quant à lui se défini comme un ensemble de rocheux
homogènes au relief plus ou moins élevé. La vina est une
espace où sont dispersés un certain nombre de massifs montagneux
parmi lesquels d'autres sont considérés comme des sites
touristiques. Ces massifs sont constitués des montagnes, des collines,
des necks, des dômes, et des monts. Ceux-ci généralement
sont des lieux privilégiés pour la formation des grottes, c'est
pour cette raison que les grottes de la Vina se trouvent dans les monts et
montagnes. C'est par exemple le cas du mont Ngaoundéré qui abrite
une grotte, l'imposante chaine de montagne de Ngan-ha d'une altitude de
1923m42(*) qui abrite
également une importante grotte de par son volume et ses
différents compartiments, cette grotte connue sous le nom de la grotte
de Ngan-ha fait la fierté du peuple Mboum ; il y a aussi une
colline à Mbam-Mboum qui présente une vaste cavité en son
sein (Tableau 10).
L'aspect pittoresque des massifs montagneux vient du fait
qu'ils offrent aux visiteurs des paysages panoramiques, où ils peuvent
observer une savane parsemée des arbustes à perte de vue dans
laquelle se distinguent les agglomérations tant urbains que
rurales ; et aussi des galeries forestières qui serpentent les
vallées matérialisant ainsi le tracé des cours d'eau. Les
massifs montagneux qui offrent ces paysages sont : le mont
Ngaoundéré, les montagnes de Ngan-ha. Les grottes quant à
elles sont le reflet du passé d'un certain nombre de peuple et elles
présentent d'importants vestiges archéologiques, ce qui fait
l'objet d'une curiosité tant scientifique que pour le plaisir de
découvrir.
II-2-1-3 Les escarpements
Tchotsoua M. (1996) défini
l'escarpement comme étant un «versant rocheux à
très forte pente (généralement supérieur à
45°) qui marquent la discordance entre deux compartiments de
terrain« ; l'escarpement peut encore simplement se
définir comme une déclivité à très forte
pente. Dans l'Adamaoua, les inclinaisons de terrain sont observables dans
différents endroits, notamment à Banyo, à Tignère,
au Sud de la Vina sur la route de Meiganga, et au Nord de
Ngaoundéré43(*). Ce dernier semble porté plus
d'intérêt touristique de par sa position géographique au
Cameroun ; reconnu comme étant la falaise septentrionale de
l'Adamaoua, elle est «considéré comme la limite entre
deux zones, le Nord-Cameroun et le Sud-Cameroun. On verra que c'est aussi une
limite climatique et phytogéographique«44(*). C'est ainsi que l'escarpement
de Mbé, encore connue sous le nom de «falaise de Mbé ou
de Wack« offre aux visiteurs en amont un paysage panoramique de la
plaine de Mbé avec un changement radicale de la végétation
entre le plateau et la plaine, et une dynamique climatique progressive
lorsqu'on dévale cette falaise jusqu'en aval à Wack. Pour donc
mieux apprécier cette vue panoramique de la plaine de Mbé, la
délégation régionale du MINTOUL a fait construit un
mirador d'observation et quelques bâtiments pour accueillir les
visiteurs. Le tableau 10 recense les sites touristiques d'altitude de la Vina
avec leurs coordonnés géographiques et les arrondissements et les
localités dans lesquels ils se trouvent.
Tableau 10: Les sites
touristiques du département de la Vina : les sites
d'altitude.
Sites d'altitude
|
Coord X
|
Coord Y
|
Coord Z
|
Arrodissement
|
«Village«
|
Mont de Ndéré
|
13,56643
|
7,3125
|
1291
|
Ndéré I
|
Ngaoundéré
|
Falaise de Mbé
|
13,55355
|
7,6703
|
957
|
Mbé
|
Wack
|
Grotte de Bam-boum
|
13,87122
|
7,53176
|
1009
|
Ngan-ha
|
Mbam-boum
|
Grotte et les montagnes de Ngan-ha
|
14,01897
|
7,37135
|
-
|
Ngan-ha
|
Ngan-ha
|
Source :
Délégation régionale du MINTOUL et enquête de
terrain 2012.
Vu ce qui précède, les sites
touristiques naturels de la Vina sont la résultante des activités
tectoniques, volcaniques et corrosives d'antan de la terre. Etant donné
que cet espace a été géologiquement actif, ces sites
parsèment le paysage et constituent de ce fait une véritable
manne sur le plan touristique. Toutefois, à côté des sites
naturels foisonnent des attractions culturelles tout aussi importantes.
II-2-2 La variété des attractions
culturelles
La nature n'est pas le seul
élément qui puisse constituer une attraction touristique. Il
existe également un bon nombre d'éléments qui puisse
attirer voire fasciner les visiteurs. Ces éléments sont
principalement d'ordre culturel. Cependant, il existe aussi des faits
artistiques, légendaires, esthétiques qui sont de
véritables charmes pour les visiteurs. En effet, dans le
département de la Vina, les attractions culturelles se limitent aux
chefferies traditionnelles, aux villages pittoresques et aux sites
archéologiques.
II-2-2-1 Les chefferies traditionnelles
Les traditions ancestrales de certains
peuples dans la Vina, imposent à ceux-ci de bâtir leurs
organisations autour d'une chefferie. C'est pour cette raison que les peuls et
les mboum de l'Adamaoua en général structurent leur
hiérarchie et construisent leurs chefferies selon les normes
ancestrales.
Situé au coeur de la Ville de
Ngaoundéré, le lamidat de Ngaoundéré est une
imposante chefferie qui autrefois, présentait une allure purement
traditionnelle ; mais aujourd'hui, l'extérieur de cette chefferie
expose plutôt des constructions aux standards occidentaux qui cachent
toute une histoire des peuples Peuls et Mboum (Cf. photo 8). A
l'intérieurde la chefferie, l'apparence est assez traditionnelle avec de
grandes cases aux toits de chaume qui abritent des outils de guerre d'antan.
Quant aux autres chefferies, particulièrement celles de Ngan-ha et
d'Idool qui sont des chefferies vassales du lamidat de
ngaoundéré, celles-ci, contrairement à leur tutelle
affichent une allure purement traditionnelle dont l'entrée
présente une grande chaumière avec des représentants du
chef habillés de manière traditionnelle.
Ces chefferies à travers leurs structures
hiérarchiques, leurs organisations sociales et administratives,
constituent de ce fait une véritable attraction touristique. Cependant,
les manifestations culturelles de ces peuples ne sont pas en reste. A travers
les festivals et les fêtes d'origine islamiques, ils se livrent aux
danses et aux spectacles pour commémorer les ancêtres et les
pratiques ancestrales. Chez les mboum par exemple, un festival est
organisé tous les deux ans. Le Mbor Yanga commémore le
nouvel an Mboum45(*). Au
cours de ce festival, les objets ancestraux sont exhibés à la
foule venue partager la manifestation avec les Mboum. Pendant ce festival, qui
dure deux à trois jours, le visiteur peut observer et participer aux
prestations de danses comme la danse Dzà et visiter la grotte
de Ngan-ha avec le peuple qui fait l'ascension de la montagne jusqu'à
l'immense cavité pour commémorer leurs ancêtres. Quant aux
peuls, toutes les fêtes de Ramadan et de Tabaski, on peut participer aux
prestations de danses notamment leMballa et aux expressions de la
Fantasia à l'esplanade du lamidat.
Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue : NW-SE ; Coord X : 14,10836° Y :
7,19026° Z : 1438
Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue : W-E ; Coord X : 13,58804° Y :
7,32133° Z : 1438
Photo 8: Le lamidat de
Ngaoundéré à gauche et une chefferie vassale du lamidat
à droite
Sur ces photos, on peut constater à gauche une
refonte totale de l'entrée du Lamidat de Ngaoundéré qui
affiche de nos jours une tendance moderne, et à droite, la chefferie du
village Idool qui est un royaume vassal du lamidat de
Ngaoundéré ; créé en 1958 avant les
indépendances, cette chefferie garde toujours son allure traditionnelle
ce qui le rend aussi pittoresque.
II-2-2-2 La présence des villages pittoresques
Dans la région de l'Adamaoua, les
villages en présence sont construits en terre battue aux toits de
chaume. Nisézété (2009) avait déjà
remarqué cet avantage touristique dans le Sud-ouest de la région
dans les villages Mambila de Somié où «les cases de
terre battue, couvertes de toits de chaume cachées derrière des
arbres domestiques et sauvages sont d'un charme singulier«. Dans le
département de la Vina, les villages sont tout aussi pittoresques ;
on peut voir les villages Mbororo constitués des hameaux
dispersés dans le paysage pastoral. Ces types de villages aux allures
traditionnelles construits avec des matériaux rudimentaires longent
aussi les routes, notamment l'axe routier Ngaoundéré-Meiganga.
Parmi ces villages aux caractères touristiques, le
plus célèbre est le village Idool la fraîche dans
l'arrondissement de Bélel. Ce village crée en 1958 par un
administrateur français, est une agglomération peule à 70
Km longeant une partie de la route Ngaoundéré-Bélel. Idool
garde presque dans sa totalité son originalité traditionnel, il
est constitué principalement des peuls dotés d'un accueil
chaleureux, d'une gentillesse recherchée et d'un savoir-faire pastoral.
Idool la fraiche est un village tracé en damier facilitant ainsi les
déplacements dans le village. La plupart des concessions est construite
en terre battue d'une couleur rougeâtre qui attire l'attention du passant
et suscite la curiosité du visiteur.
Situé à une altitude de plus de 1400 m, le
climat de ce village est plus ou moins glacial en matinée et en
soirée tout au long de l'année ; ce village peul offre au
visiteur dans son périmètre des paysages pastoraux
inédits, etc. Ces caractéristiques susmentionnées font
d'Idool le Village le pittoresque de la Vina.
II-2-2-3 Les sites archéologiques
Les sites archéologiques sont les hauts lieux
où l'on peut contempler, dévisager (et même à des
fins scientifiques) les vestiges matériels d'une culture et d'un mode de
vie du passé d'un peuple donné. Pour
Nisézété (2009), le site archéologique est
«le lieu d'enfouissement ou d'engloutissement des vestiges
matériels que les archéologues peuvent mettre au jour, exploiter
et interpréter«. Il distingue de ce fait trois types de sites
dont les anciens villages, les sites paléométallurgiques et les
abris sous roches46(*).
Dans la Vina, on identifie plusieurs sites archéologiques qui sont de
véritable attraction touristique.
Les anciens villages ici sont les lieux où certains
peuples se sont séjournés il y a longtemps ou continu à y
vivre. Nous pouvons citer à titre d'exemple le village Ngan-ha du peuple
Mboum qui regorge d'important vestiges archéologiques mis à nus
et encore enfouilles47(*) ; les abris sous roche sont
généralement les grottes, en 1995, le mont
Ngaoundéré a fait l'objet d'une étude scientifique
menée par Nizésété où il met au jour des
centaines de tessons de poteries et de céramiques ; aussi, le
Ngaw-Hora, ancien village mboum48(*), est un plateau au sommet plus ou moins plat
culminant à 1300 m d'altitude49(*), et difficile d'accès. L'accès
difficile du site semble selon Nizésété être bien
protégé contre les pilleurs et les passages du bétail. Le
Ngaw-Hora offre ainsi une importante manne archéologique à
découvrir. Outre les sites archéologiques susmentionnés,
plusieurs autres existent encore, c'est le cas de Ngaw-sey, Ndjock Nang
à Ngan-ha, Nguilang, Ngaw-Dourou, etc. Et aussi les sites encore vierges
qui ne demandent qu'à être exploités. Sur le plan
touristique, ces sites sont de véritables pôles touristiques
à ne pas négliger.
Tableau 11: Les sites
touristiques du département de la Vina : Les attractions
culturelles.
Sites culturels
|
Coord X
|
Coord Y
|
Coord Z
|
Arrodissement
|
«Village«
|
Lamidat de Ndéré
|
13,58804
|
7,32133
|
1151
|
Ndéré II
|
Ngaoundéré
|
Idool la fraiche
|
14,10836
|
7,19026
|
1438
|
Bélel
|
Idool
|
Mbor Yanga
|
13,92649
|
7,4359
|
1078
|
Ngan-ha
|
Ngan-ha
|
L'arbre du centenaire
|
13,58541
|
7,32097
|
1138
|
NdéréII
|
Ngaoundéré
|
Source : Délégation
régionale du MINTOUL et enquête de terrain 2012.
Au regard des sites touristiques naturels et culturels qui
forment le paysage touristique de la Vina, autres formes d'attractions existent
également. Et à cela s'ajoutent les ressources touristiques
encore dans l'ombre.
II-3 Les autres attractions touristiques connues ou
ignorées
En plus des sites touristiques évoqués plus
hauts, la région détient encore un bon nombre de
potentialités qui attire des visiteurs et qui demandent aussi
d'être mis en valeur.
II-3-1 Les autres attractions touristiques
Les autres attractions touristiques de l'Adamaoua en
générale et de la Vina en particulier sont les oeuvres qui ont
été mis sur pied et qui ont fini par devenir de véritable
fascination pour le touriste. Ce sont, les ranchs pastoraux et les
campements.
II-3-1-1 Les ranchs pastoraux
Les ranchs pastoraux sont les hauts lieux ou
les grandes fermes où l'on pratique l'élevage intensif. Dans la
Vina, il existe plusieurs ranchs donc le plus célèbre est le
ranch pastoral de Gounjel. Dans ce ranch, le visiteur peut voir le paysage
dominé par une végétation herbacée à perte
de vue dans laquelle promènent des boeufs à la quête de
nourriture fourragère.
II-3-1-2 Les campements
Un campement est une forme d'hébergement sommaire
construit dans un lieu attractif afin de permettre aux visiteurs de
séjourner non loin de ce qui suscite un intérêt
touristique. Ce qui veut dire que le campement ne suscite pas un
intérêt touristique, mais c'est plutôt ce qui se trouve dans
l'espace où l'on fait construit ce campement. Par exemple, le campement
de Faro-Coron et de Ngaoundaba ont été construits pour
héberger les touristes amoureux de la chasse sportive et des safaris
photos.
Tableau 12:Les sites
touristiques du département de la Vina : Les campements et
ranchs.
Campements et ranchs
|
Coord X
|
Coord Y
|
Coord Z
|
Arrodissement
|
«Village«
|
Campement du Faro-coron
|
13,34345
|
7,83028
|
-
|
Mbé
|
Coron
|
Ranch de Ngaoundaba
|
13,69493
|
7,13137
|
1171
|
Nyambaka
|
Dibi
|
Ranch pasto de Gounjel
|
14,1861
|
7,27844
|
-
|
Bélel
|
Gounjel
|
Source : Délégation
régionale du MINTOUL et enquête de terrain 2012.
Pour le campement de Faro-Coron, celui-ci se trouve dans la
ZIC 15 où foisonnent des animaux sauvages très attrayants pour le
visiteur ; en ce qui concerne celui de Ngaoundaba, il suscitait jadis les
mêmes intérêts touristiques, mais reste toujours un
campement de renommé international.
Cliché : Sadio Fopa 2012.Angle de
prise de vue E-W, Coord : X : 13,69493 Y : 7,13137 Z :
1171
Photo 9: Quelques cases au
toit de pailles au campement du ranch de Ngaoundaba.
Cette photo est une vue partielle du campement de
Ngaoundaba ; on aperçoit deux cases au toit de pailles dans un
environnement plus ou moins naturel. La propreté et la situation du site
plongent le visiteur dans un milieu dépourvu de toutes nuisances
urbaines. Les cases sur cette image sont constituées de deux à
trois chambres.
Au regard des sites touristiques du département de la
Vina, ceux-ci sont repartis de manière inégale dans l'espace. Au
Nord-ouest du département, se trouve le campement de Faro-Coron, au
niveau de l'escarpement au Nord de Ngaoundéré se trouve la
«falaise « et les cascades de Wack, au centre, on aperçoit un
bon nombre de sites notamment les lacs de Bini, Darang, Mballang, Tison,
Wakwa ; les chutes de la Vina, le mont Ngaoundéré, le
lamidat et l'arbre du centenaire au coeur de la ville ; à l'Est les
chutes de Tello, de Koudini, de la Bini, le village Idool, le ranch pastoral de
Gounjel, les montagnes et grotte de Ngan-ha et la grotte de Mbam-Boum
parsèment le paysage touristique. L'Ouest et le Sud de cette
circonscription administrative sont dépourvus des sites. La figure
suivante présente de manière claire la répartition
spatiale des sites touristiques classés par le MINTOUL.
Source : Carte routière du
Cameroun au 1 :1500000ème, réalisé par
l'ING (France) et mise à jour par l'INC (Cameroun), 1994. Enquête
de terrain 2012.
Figure 6: Carte de
localisation des sites étudiés dans le département de la
Vina
II-3-2 La présence des ressources touristiques encore
ignorées
Sur le plan touristique, une ressource
exprime en quelque sorte la présence d'un gisement touristique dans un
espace donné. Selon Déwailly et Flament (2000), une ressource
touristique «traduit l'existence d'éléments que l'on
peut mettre en valeur, comme l'on exploite un gisement
pétrolier«. Dans le département de la Vina, bon nombre
d'éléments peuvent faire l'objet d'une attraction
touristique ; c'est entre autres l'élevage bovin, les objets d'arts
ancestraux, les sites archéologiques en friche, etc.
II-3-2-1 L'élevage bovin
Boutrais (1974, 1980, 1993, 1994), Sanzhie
Bokally (1982), et Atti-Mahamat (1989) et bien d'autres auteurs qualifient le
plateau de la Vina comme un espace exceptionnel et particulier à la
pratique de l'élevage bovin non seulement dans le Nord-Cameroun, mais
aussi au Cameroun et même dans la sous-région. Etant donc un
espace exceptionnel, il dispose aussi d'un important cheptel bovin particulier
de par l'effectif et la qualité de ce cheptel. Vu qu'un site ou une
attraction touristique est tout ce qui présente «une valeur
universelle et exceptionnelle«, l'élevage bovin dans la Vina
pourrait de ce fait constituer une véritable attraction touristique
à travers ses races bovines particulières, les activités
autour du bétail dans les ranchs et les villages pittoresques
d'éleveurs.
L'élevage étant propice dans la Vina, les races
bovines exceptionnelles, notamment le «Goudali«, pourrait devenir un
symbole touristique, une mascotte sympathique pour l'ensemble de cette zone
d'élevage. C'est le cas par exemple dans la Rhön en Allemagne
où un mouton, «véritable jardinier du
paysage«, qui était jadis en voie de disparition a fini par
devenir une attraction touristique certaine dans ce pays. Disposant donc d'une
race bovine assez particulière, le département de la Vina
pourrait faire de cette race une marque de son territoire tant sur le plan
régional que national
II-3-2-2 Les objets d'art ancestraux et les sites
archéologiques en friche
La région de l'Adamaoua et le
département de la Vina en particulier témoignent d'un riche
passé culturel qui n'attend qu'à être mise en valeur. Ce
passé culturel est visible d'une part à travers les objets d'art
et outils ancestraux stockés dans les magasins50(*) sans aucun
intérêt touristiques. Pourtant, ceux-ci sont, tout comme les
chutes, lacs et monts, une véritable attraction sur le plan culturel. A
Ngan-ha par exemple, le «musée« ne joue pas son
rôle muséographique qui pourrait bien, si aucun n'effort n'est
ménagé, constituer une attraction touristique certaine.
D'après les enquêtes de terrain, ce
«musée« ne reçoit pas de visiteur, sauf
quelques chercheurs et étudiant chercheurs s'intéressant à
la culture et au passé du peuple Mboum qui consomme ce patrimoine
culturel laissé à l'abandon.
Cliché : Sadio Fopa, 2012.
Angle de prise de vue W-E, Coord X : 13,92649 Y : 7,43590 Z :
1078
Photo 10: Le musée
de Ngan-Ha et ses objets d'art ancestraux.
La photo 10 ci-dessus nous montre l'abri des objets
ancestraux connus sous le nom de «musée« de Ngan-Ha. On peut
constater que cette maison qui sert de musée n'affiche aucune allure
muséographique, mais contient tout une collection d'objets qui peut fait
l'objet d'une attraction touristique.
Toutefois, ces outils ancestraux n'ont de valeur que pendant
le festival du Mbor-Yanga où les Mboum commémorent leurs
ancêtres. Aussi, au lamidat de Ngaoundéré, un abandon
quasi-total des outils de guerre peuls, de rites initiatiques, et des tenues
d'apparat sont laissés pour compte entassé dans un coin d'une
case.
En outre, bien que quelques sites archéologiques
soient connus, ils sont cependant loin de faire un attrait touristique.
L'histoire du peuplement de la Vina et du Cameroun relate que plusieurs peuples
ont séjourné sur ce territoire51(*) ; c'est ainsi que d'innombrables sites pouvant
tracer l'itinéraire migratoire et l'implantation des peuples pourraient
être mise au jour. D'ailleurs, Nizésété (2009)
atteste que «ce patrimoine archéologique enrichi par la mise au
jour de nouveaux sites et artefacts pendant la construction de la route
internationale Ngaoundéré- Touboro-Bogdibo, atteste formellement
que l'Adamaoua en général n'est pas un vide
archéologique«. D'où la nécessité de
mettre un accent particulier sur les recherches archéologiques afin de
mettre en tourisme ces sites.
Conclusion
En conclusion, l'Adamaoua et la Vina en
particulier sont des espaces qui ont connu pendant le
paléo-protérozoïque, le cambrien inférieur et le
crétacé des intenses mouvements tectoniques, volcaniques et
érosifs. Ce qui a doté la Vina d'un relief de plateau
disséqué par des cours d'eau, parsemé de lacs de
cratère, monts, necks, dômes, grottes et montagnes ; ce qui
constitue pour cette zone une attraction naturelle. Sur le plan culturel, la
Vina dispose d'un riche patrimoine. C'est ainsi qu'on rencontre les sites
archéologiques aux manifestations culturelles en passant par les objets
d'art ancestraux sans toutefois oublier également des richesses
touristiques encore dans l'ombre. Tous ces éléments constituent
le potentiel touristique du département de la Vina. Cependant, nous nous
interrogeons si la présence de ces potentialités est à
mesure d'élever la Vina au rang de destination touristique à
l'heure actuelle comme le laisse souvent propager les responsables
administratifs locaux chargé de la promotion de ce secteur ?
Deuxième partie :
L'état des lieux du secteur dans le département
de la Vina
Chapitre III : Les sites touristiques de la Vina
Introduction
Pour que le tourisme puisse exister dans une région
donnée, celui-ci a besoin d'un certain nombre d'éléments
dont le plus important est la présence de lieux attractifs. Dans la
Vina, le MINTOUL a identifié et classé un bon nombre de lieux
tant naturels que culturels comme des sites touristiques. Au regard de la
formation et de la création des lieux et des faits culturels qui sont
considérés aujourd'hui comme des sites touristiques, de
l'aménagement qui est fait sur ces espaces, pouvons-nous dire que nous
avons affaire à de véritables sites touristiques ?
Répondre à cette question revient à revoir la
définition du site touristique, les critères de choix de ces
lieux, de voir ce qui est fait sur les lieux ou ce qui manque comme
aménagement afin de dire si ces lieux sont des véritables sites
touristiques.
III-1 Définition et
critères de choix d'un site
Un lieu qui peut faire l'objet d'une attraction pour les
visiteurs est érigé en site touristique en fonction de la
définition de ce dernier et des critères de choix de celui-ci.
III-1-1 Définitions
Plusieurs définitions existent pour qualifier un lieu
d'une attraction touristique. C'est ainsi que différentes personnes tant
morales que physiques définissent le site touristique selon leur
perception et leur approche. La définition de ce concept peut de ce fait
varier d'une personne à une autre.
III-1-1-1 Définition selon le MINTOUL
Comme partout ailleurs, le gouvernement
camerounais, par le biais de son département ministériel en
charge du tourisme, définit le site touristique en fonction de ce qu'il
détient comme potentialité ou atout touristique.
D'après la Loi n°98/006 du 14 avril 1998 relative
à l'application de l'activité touristique, en son article 3
alinéa 5, le Cameroun définit le site touristique comme
«tout paysage naturel ou tout élément artificiel du
patrimoine national, présentant une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue culturel, esthétique, historique, scientifique,
légendaire, artistique, et qui est exploité et
préservé pour l'intérêt du tourisme«.
Selon cette définition, tout site touristique, qu'il soit naturel ou non
doit présenter un caractère «universel et
exceptionnel«. Louléo (2006) avait déjà
réfuté les sites touristiques de la région de l'Adamaoua
parce que pour lui, ceux-ci ne présentent aucune «valeur
universelle exceptionnelle«. En outre, cette définition stipule que
tout site touristique doit être «exploité et
préservé pour l'intérêt du tourisme«, vu sous
cet angle, aucun site n'est véritablement exploité et
préservé à des fins touristiques.
Par ailleurs, selon le décret n°99/443/PM du 23
mars 1999 fixant les modalités d'application de la Loi n°98/006 du
14 avril 1998 relative à l'activité touristique en son article
33, est considéré comme site touristique tout «un espace
national protégé à grande notoriété et
à fréquence touristique importante tout au long de l'année
ou destiné principalement à l'accueil des infrastructures
essentiellement touristiques«. Ici, un site doit
impérativement être un espace protégé, qu'il soit
naturel ou pas, doit également être un espace connu de tous tant
au niveau local, national qu'international. Toujours dans le même ordre
d'idées, cet espace doit aussi être un lieu dont la
fréquentation touristique est importante.
Si nous nous en tenons uniquement à cette
définition, cela signifiera que dans le département de la Vina,
aucun lieu d'attraction ne peut être considéré comme un
site touristique. Car aucun de ces lieux ne correspond à la description
faite par le gouvernement camerounais en général et par le
MINTOUL en particulier. De ce fait, il importe donc d'aborder d'autres
approches définitionnelles afin de comprendre si les sites touristiques
de la Vina doivent être considérés comme tels.
III-1-1-2 Définition selon les auteurs
A priori, un site touristique est un lieu
géographique. Bon nombre d'auteurs ont apporté une
définition au concept de site touristique. Ils définissent ces
lieux en fonction de leur origine ; c'est-à-dire sur le plan
naturel ou sur le plan culturel. La plupart des auteurs s'appuient
principalement sur les sites naturels parce que ceux-ci sont selon eux les plus
pittoresques. Dans la Vina par exemple, les sites naturels occupent 76% du
paysage touristique contre 24% pour les sites culturels. La figure suivante
représente la part de chaque type de sites en pourcentage.
Figure 7: Part de chaque
type de site touristique en pourcentage
Louléo (2006) conçoit le site touristique selon
la définition du MINTOUL en s'appuyant sur l'aspect «universel et
exceptionnel«. Donc pour lui un site doit être un lieu connu et
reconnu à tous les niveaux et être en même temps unique en
son genre. Il affirme d'ailleurs que «le caractère universel
exceptionnel est très important dans la définition d'un site
touristique«. Tchotsoua (1996) pour sa part assimile le site
(naturel) à un paysage géomorphologique ayant des
intérêts touristiques. Le paysage étant selon lui un
synonyme de l'espace, le site touristique naturel serait de ce fait
«un espace pouvant satisfaire l'agrément du
voyageur«. Hendélé (2008) quant à lui
définit le site touristique comme un «ensemble
d'éléments disparates des faits du milieu physique et/ou humain
dont le caractère est de plaire au visiteur, de distraire et d'effectuer
sur lui une certaine émotion«. Ce qui veut dire que si le site
ne distrait pas et n'influence en aucun cas émotionnellement le
visiteur, celui-ci ne saurait être considéré comme un site
touristique digne de ce nom.
D'autres auteurs encore abordent cette définition en
s'accrochant sur le décor naturel des sites, sur la fréquentation
de ceux-ci et également sur la pratique du tourisme. C'est ainsi que
Lozato (2003)52(*) classe
les sites touristiques naturels en deux catégories :
«Les sites-décors naturels et non
aménagés«. Ici, la qualité du site,
c'est-à-dire le paysage, la végétation, le climat, etc...
sont assez suffisantes pour détourner le touriste de son
itinéraire et le pousser à aller contempler la beauté du
paysage naturel et même culturel et anthropique. C'est par exemple le cas
des pics de Rhumsiki au Cameroun, du grand canyon du Colorado aux USA, les
chutes du Niagara entre les USA et le Canada, le mont Kilimandjaro au Kenya,
les pyramides égyptiennes, les chutes de Angel au Venezuela, les chutes
de Victoria dans le Sud de l'Afrique etc. Ces différents sites selon
Lozato (2003) n'ont pas besoin d'aménagement pour pouvoir attirer un
grand nombre de visiteurs ; le simple décor naturel suffit à
assurer une fréquentation touristique massive.
«Les sites-décors naturels et en partie
aménagés appartenant à un lieu ou foyer
touristique«. Ce type de site nécessite forcement des
aménagements au préalable. Les aménagements ici, il faut
le préciser, sont de toutes natures ; c'est à dire les
constructions des infrastructures d'hébergements sur les lieux, les
établissements de restauration, de loisir et aussi le
développement des activités touristiques et connexes. Autrement
dit, ce type de site nécessite des aménagements adéquats
susceptibles de pousser le touriste à rester plus ou moins longtemps sur
le site.
Déwally et Flament définissent le site
touristique comme un «lieu attractif qui suscite la venue des
touristes grâce à la vue qu'il offre sur un paysage, un
monument«. Pour eux, que les lieux soient naturels ou artificiels,
ils n'ont pas en soi de valeur touristique. Ils deviennent des sites
touristiques du moment où il y a une démarche consciente de
l'activité touristique sur les lieux. A cet effet, la touristification
«est le processus d'appropriation de l'espace par le tourisme, et donc
par le touriste«. Ce qui veut dire que pour qu'un lieu soit
considéré comme un site touristique, celui-ci doit
forcément être fréquenté par des touristes. Auquel
cas il reste un simple lieu comme d'autres. Toujours dans le même sens,
Knafou et Vidier qualifient un lieu de site touristique en fonction du
développement des activités et de la fréquentation
touristique sur le lieu ; ils affirment d'ailleurs que «le site
touristique vit donc de l'activité touristique et pour certains plus ou
moins de la venue de la population dans le cadre de leurs loisirs«.
De ce fait, nous ne pouvons parler de site touristique uniquement quand le lieu
est fréquenté par des touristes et truffé des
activités touristiques. C'est ainsi que ces auteurs déclarent que
«c'est la pratique du tourisme qui fait le lieu et non pas la nature
du site«.
Au regard de ces différentes définitions, il
ressort que dans la Vina il n'existe pas de véritable site touristique.
De part ces définitions, les sites de la région de l'Adamaoua en
général et de la Vina en particulier ne sont pas à mesure
d'attirer les touristes par leurs simples décors, d'où la
nécessité d'aménager les sites ou d'améliorer ce
qui est fait sur les lieux.
III-1-1-3 Définition selon les institutions
internationales
Les définitions susmentionnées
sont des conceptions subjectives ; c'est-à-dire que ces
définitions varient d'un pays à un autre, d'une personne à
une autre, bref selon la manière que la personne conçoit la
chose. Pour une définition acceptable, et applicable à tous les
pays, les institutions internationales à l'occurrence de l'OMT et
l'UNESCO apportent également chacune une approche définitionnelle
du site touristique.
En 1980, l'OMT défini le site touristique comme ce qui
détermine un espace touristique. Ce qui veut dire que l'espace
touristique ne saurait exister sans la présence de ces sites. Autrement
dit, le site est la condition essentielle de l'existence d'un espace
touristique. L'UNESCO va encore plus loin dans la définition de ce
concept ; pour cette institution internationale, un site est un
patrimoine, il peut être un patrimoine local, national ou mondial. En
effet, le patrimoine selon l'UNESCO est un site qui se trouve sous un label
officiel dont le but est de «protéger le bien naturel et/ou
culturel de valeur universelle exceptionnelle contre la menace d'un monde en
évolution rapide«. Ce qui rejoint la définition que
donne le gouvernement camerounais. Un site touristique est de ce fait un lieu
naturel ou culturel dont le but est de préserver les valeurs
environnementales (écologiques, biologiques), les valeurs culturelles
afin que celui-ci soit toujours attractifs pour le visiteur et à l'abri
des menaces dans un monde en constante évolution.
Au vue de ces multiples définitions, nous pouvons
constater que bien qu'elles soient peu divergentes, elles ont cependant des
traits communs en ce qui concerne la fréquentation du lieu, le
foisonnement des activités touristiques et connexes, et plus important
encore avoir un caractère universel et exceptionnel. En s'appuyant sur
ces faits essentiels de la définition de site touristique, il se trouve
qu'il n'y a pas vraiment de site touristique dans le département de la
Vina en particulier et dans la région de l'Adamaoua en
général ; du moins pour le moment. Bien que les
différentes définitions apportées caractérisent et
disent ce qu'est un site, cela n'est pas suffisant pour définir le
statut d'un lieu en site touristique. Ce qui veut dire que les critères
de sélection des sites sont tout aussi importants.
III-1-2 Les critères de choix d'un site
touristique
Les critères de sélection des sites
touristiques sont nombreux et se base principalement sur la zone
d'aménagement touristique, sur les aménagements (pour les sites
qui ne sont pas grandiose), et doit avoir une vocation de préservation
selon l'UNESCO.
III-1-2-1 L'appartenance à une zone
d'aménagement touristique
Au Cameroun, selon le décret
n°99/442/PM du 25 mars 1999 en son article 34, un site touristique doit
être situé dans une «zone d'aménagement
touristique prioritaire, dans une zone d'aménagement touristique
concerté ou dans une zone d'aménagement touristique
différé«.
Ø Une zone d'aménagement touristique
prioritaire est un espace dans lequel le tourisme est sans doute
l'activité dominante ;
Ø Une zone d'aménagement touristique
concerté, le tourisme est dans cette zone, parmi d'autres
activités, l'une des principales activités à
soutenir ;
Ø Une zone d'aménagement touristique
différé est un espace prioritairement destiné
à la promotion de l'écotourisme, à l'aménagement
des parcs et jardins publics et également à la constitution des
réserves foncières ; c'est aussi une zone ou toute
implantation de nature à dégrader l'environnement est
proscrit.
Pour donc être considéré comme site
touristique, celui-ci doit appartenir à l'une de ces zones. Or, dans la
Vina, aucun des 25 sites n'appartient à une zone d'aménagement
touristique. D'ailleurs, le chef service de la valorisation et de la promotion
des sites touristiques de la délégation régionale du
MINTOUL pour l'Adamaoua affirme que «de manière douteuse, on
peut classés les sites touristiques du département dans la zone
d'aménagement touristique concerté et aussi dans la zone
d'aménagement touristique différé. Mais en
réalité, pour le moment aucune zone d'aménagement
touristique n'a été définie dans cette
région«. Cette déclaration appuie l'assertion de
Louléo (2006) selon laquelle l'Adamaoua ne dispose pas de
véritables sites touristiques.
III-1-2-2 Les recommandations de l'UNESCO
Les sites classés comme patrimoine mondial par
l'UNESCO doivent respecter un certain nombre de critères, bien qu'ils
soient naturels ou culturels. Pour l'UNESCO, «la valeur universelle
exceptionnelle« est déterminante dans le choix des sites
naturels. En ce qui concerne les sites ou biens culturels, le critère le
plus important est l'authenticité de ce bien. C'est ainsi que cette
institution recommande aux pays membres de sélectionner les sites en
fonction des critères ci-après.
Pour les sites naturels, ils doivent :
«Etre des exemples éminemment
représentatifs des grands stades de l'histoire de la Terre, y compris le
témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le
développement des formes terrestres ou d'éléments
géomorphologiques ou physiographiques ayant une grande
signification ;
Etre des exemples éminemment représentatifs
de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution
et le développement des écosystèmes et communautés
de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et
marins ;
Représenter des phénomènes naturels
ou constituer des aires d'une beauté naturelle et d'une importance
esthétique exceptionnelles ;
Contenir les habitats naturels les plus
représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la
diversité biologique, y compris ceux où survivent des
espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de la science ou de la conservation«.
Pour les biens culturels, ils doivent :
«Représenter un chef-d'oeuvre du génie
créateur humain ;
Témoigner d'un échange d'influences
considérable sur le développement de l'architecture ou de la
technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la
création de paysages ;
Apporter un témoignage unique, ou du moins
exceptionnel, sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou
disparue ;
Offrir un exemple éminent d'un type de construction
ou d'ensemble architectural ou de paysage illustrant une ou des périodes
significatives de l'histoire humaine ;
Constituer un exemple éminent
d'établissement humain ou d'occupation du territoire qui soit
traditionnel et représentatif d'une culture (ou de cultures), surtout
quand il devient vulnérable sous l'effet de mutations
irréversibles ;
Etre directement ou matériellement associé
à des événements ou des traditions vivantes, des
idées, des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires
ayant une signification universelle exceptionnelle«.
Selon les critères de choix des sites selon l'UNESCO
imposent à ce que les pays membres choisissent les sites en fonction de
la beauté naturel et de l'authenticité de ceux-ci. Au cas
où les sites ne présentent pas le caractère universel et
exceptionnel, ils doivent être aménagés.
III-1-2-3 Disposition des aménagements adéquats
sur le site
Lorsqu'un lieu peut faire l'objet d'une
attraction touristique, et qu'il ne présente aucune valeur universelle
exceptionnelle, celui-ci n'attend qu'à être mis en valeur par des
aménagements adéquats. Ces aménagements doivent être
capables de retenir le visiteur aussi longtemps que possible ; autrement
dit, permettre aux touristes de séjourner sur le site. Le but d'une
telle action est d'augmenté le taux de fréquentation du site.
Lorsque ce dernier atteint un taux massif de visiteurs, il devient un
véritable site touristique.
Vu les multiples définitions susmentionnées et
les critères de choix des sites selon le gouvernement camerounais, les
recommandations de l'UNESCO et l'aménagement touristique, qu'en est-il
des sites du département de la Vina.
III-2 le statut des sites de la
Vina
L'élément fondamental dans
l'activité touristique reste le lieu d'attraction ou encore les objets
et manifestation qui suscitent la curiosité des visiteurs. Pour jouer ce
rôle prépondérant dans le domaine du tourisme, les
attractions, qu'elles soient naturelles ou culturelles doivent
impérativement être exploitées, visitées et connues.
Cependant, les sites touristiques dans la Vina ne semblent pas présenter
ces qualités.
III-2-1 des sites touristiques sous exploités et
faiblement visités
Le site touristique est un «argument de poids dans
la définition du lieu touristique« ou de la destination
touristique. Ce qui veut dire que le site est la cause de l'existence du
tourisme dans une région donnée ; il est ce qui constitue le
flux touristique. Cependant, dans l'Adamaoua et dans la Vina, les sites sont
certes attrayants mais malheureusement peu valorisés, enclavés,
mal entretenus et peu visités.
III-2-1-1 Des sites peu connus
Tout comme les autres secteurs
générateurs de revenus nécessitent une valorisation, le
tourisme et ses éléments constitutifs ont aussi besoin
d'être valorisés. Cette valorisation passe nécessairement
par la communication, c'est-à-dire que les éléments
constitutifs du tourisme, en l'occurrence les sites touristiques doivent
être connus tant au plan régional qu'au plan national et
international. La Vina dispose de deux types de visiteurs potentiels, notamment
la population locale et les visiteurs étrangers.
Pour ce qui est de la population locale, principalement
urbaine, la connaissance des sites du département est assez relative.
Cependant, la plus grande partie de ceux que nous avons interrogés
affirment avoir déjà entendu parler des sites touristiques dans
le département de la Vina. A cet effet, 77 enquêtés sur 80
soit 96,3% ont répondu favorablement à la question. Par contre,
trois seulement non jamais entendu parler des sites dans cette circonscription
administrative soit 3,8%.
Source : Enquête de terrain
2012.
Figure 8: Fréquence
des personnes ayant entendu parler des sites touristiques.
La figure ci-dessus est la représentation
graphique de la fréquence des personnes ayant répondu à la
question : Avez-vous déjà entendu parlez des sites
touristiques dans la Vina? Cette question destinée à la
population urbaine de la ville de Ngaoundéré révèle
qu'un bon nombre de personnes a déjà entendu parler des sites
touristiques. Ce qui veut probablement dire que les sites à ce niveau ne
sont pas totalement méconnus ; déjà que nous avons 77
personne sur 80 enquêtés qui ont au moins déjà
entendu parler des sites touristiques.
Au regard de ce qui précède, il est important de
s'intéresser aux circonstances dans lesquelles les sites touristiques de
la Vina ont été connu. Autrement dit, les circonstances dans
lesquelles les personnes interrogées lors de l'enquête ont entendu
parler des sites. Cependant, il est important de préciser que ces
circonstances varient d'une personne à une autre. C'est ainsi que
certaines personnes ont entendu parler des sites lors des causeries entre amis,
d'autres l'ont suivi aux médias, à travers les panneaux
indicateurs de direction des sites, et aussi lors de la journée
internationale du tourisme, etc.
Tableau 13: Les
circonstances de connaissance des sites touristiques.
|
Circonstance
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Causerie
|
28
|
35,0
|
36,4
|
36,4
|
Education
|
6
|
7,5
|
7,8
|
44,2
|
Médias
|
9
|
11,3
|
11,7
|
55,8
|
Journée internationale du tourisme
|
9
|
11,3
|
11,7
|
67,5
|
excursion
|
7
|
8,8
|
9,1
|
76,6
|
Education, médias
|
10
|
12,5
|
13,0
|
89,6
|
Causerie, médias
|
2
|
2,5
|
2,6
|
92,2
|
Causerie, éducation
|
2
|
2,5
|
2,6
|
94,8
|
Causerie, médias, excursion
|
1
|
1,3
|
1,3
|
96,1
|
Causerie, éducation, excursion
|
2
|
2,5
|
2,6
|
98,7
|
Média, panneau indicateur de direction des sites
|
1
|
1,3
|
1,3
|
100,0
|
Total
|
77
|
96,3
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
3
|
3,8
|
|
|
Total
|
80
|
100,0
|
|
|
Source : Enquête de terrain
2012.
Nous pouvons constater à travers le tableau
n°12 qu'il existe plusieurs circonstances qui ont permis à la
population urbaine de connaitre l'existence des sites touristiques dans le
département de la Vina. C'est notamment lors des causeries,
l'éducation, les médias, les panneaux signalétiques, les
excursions et la journée internationale du tourisme. Toutefois,
certaines personnes ont entendu parler de ces sites dans plusieurs
circonstances, ce qui justifie les réponses à deux ou trois
circonstances dans ce tableau
Pour mieux apprécier la part de chaque circonstance
ayant permis aux personnes de la population urbaine de connaitre l'existence
des différent sites, il est important de ce référer
à la figure suivante.
Source : Enquête de terrain
2012.
Figure 9: Part de chaque
circonstance ayant informé la population urbaine sur l'existence des
sitestouristiques en termes d'effectif et de pourcentage.
Il ressort de cette image que la circonstance ayant
informé plus de personnes dans la ville de Ngaoundéré est
la causerie ; car celle-ci compte 28 enquêtés soit 35% de
tous ceux qui ont répondu à la question. Nonobstant ce taux
élevé, ceux qui ont répondu «causerie et
médias« viennent en deuxième position avec un effectif de 10
personnes soit 12,5% ; ensuite, ceux ayant répondu
«Médias« et «journée internationale du
tourisme« viennent en troisième position avec un effectif de 9
personnes chacune soit 11,3% des répondants. Bref, la plus grande partie
des enquêtés ont entendu parler des sites touristiques dans les
causeries, dans les médias, lors de la journée internationale du
tourisme. Toutefois, l'éducation, l'excursion et les panneaux
signalétiques ne sont pas en reste.
En ce qui concerne les touristes sur lesquels nous avons
enquêtés dans la ville de Ngaoundéré, ceux-ci
contrairement à la population urbaine ont des sources d'information
différentes. Il faut déjà préciser que tous les
touristes enquêtés étaient de passage dans la Vina ;
et les raisons de leurs séjours ici étaient la fatigue dont la
cause principale est le voyage particulièrement pénible. C'est
donc pendant leur temps de repos qu'ils profitent pour visiter les
différents lieux. Ils sont généralement informés
par des guides touristiques ; mais certains d'entre eux ont
été informés depuis leur pays par les programmes
d'étude et parfois aussi par des amis.
Tableau 14: Source
d'information des touristes
|
Source d'information
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Un ami
|
1
|
4,2
|
7,1
|
7,1
|
le guide touristique
|
11
|
45,8
|
78,6
|
85,7
|
programme d'étude
|
2
|
8,3
|
14,3
|
100,0
|
Total
|
14
|
58,3
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
10
|
41,7
|
|
|
Total
|
24
|
100,0
|
|
|
Source : enquête de terrain
2012.
Au regard du tableau ci-dessus, il ressort que les
touristes sont généralement informés sur les sites
touristiques par les guides touristiques. Cependant, il se trouve que d'autres
touristes sont informés par des amis et des programmes d'étude.
C'est ainsi que nous avons dans ce tableau 45,8% des touristes ont
été informés par des guides touristiques, 8,3% par les
programme d'étude et 4,2% par un ami. Toutefois, la cellule «non
répondu« dans le tableau correspond aux touristes qui n'ont pas
visité le département de la Vina ; autrement dit, ils n'ont
pas été informé sur l'offre touristique du
département.
L'image suivante est la représentation graphique du
tableau qui précède. A travers cette image, nous percevons
clairement le taux des différentes sources d'information en effectif et
pourcentage ; les deux derniers bâtons correspondent à la
part des touristes qui n'ont pas été informés sur les
sites touristiques.
Source : enquête de terrain
2012.
Figure 10: Part de chaque
source d'information.
Au regard de ce qui précède, il ressort que les
différentes populations (urbaines et touristes) ne sont pas suffisamment
informés sur l'existence des sites touristiques dans le
département de la Vina. Par exemple, dans la figure n°9, la plupart
de la population urbaine sait qu'il existe des sites à travers les
conversations avec les amis ; quant aux autres sources d'information,
celles qui devraient même jouer ce rôle prépondérant
sont plutôt sous exploitées. Quant à la figure n°10,
c'est le guide touristique la principale source d'information ; ce
rôle dominant s'explique par le fait que le guide à pour
métier de conduire les touristes sur les sites, les assister pendant
leurs séjours contre rémunération, mais seulement ce
dernier n'a pas suivi une formation ; il sait où se trouvent les
sites mais n'a aucun bagage intellectuel pour expliquer ce qu'il faut visiter
aux touristes.
III-2-1-2 Des sites aménagés et mal
entretenus
Il a été dit plus haut que
lorsqu'un site ne présente aucune «valeur universelle
exceptionnelle«, celui-ci doit forcément s'accompagner des
aménagements. Pour Louléo (2006), «un site
d'intérêt touristique n'est pas un site touristique. Il le devient
lorsque l'aménagement touristique s'en suit«. Ce qui veut dire
que pour qu'un lieu qui présente un intérêt touristique
soit considéré comme un véritable site touristique, des
aménagements doivent être fait sur ce lieu. Des
aménagements capables d'accueillir le plus grand nombre de visiteurs
(touriste et excursionnistes).
En effet, dans la Vina, l'on dénombre seulement 5
sites touristiques aménagés sur 25 que compte le
département. Soit respectivement 20% contre 80% non
aménagés. Ces sites sont :
Les Chutes de Tello, à 44 Km de la ville de
Ngaoundéré sur la route de Bélel.Ce site comporte un
«parking« en amont avec un boukarou qui sert à observer le
paysage environnant du site, des escaliers qui servent à descendre les
pentes jusqu'à l'observatoire qui a été construit pour
admirer les chutes d'eau, etc ;
La falaise de Mbé, site identifié en 2010,
compte un boukarou supposé servir de campement aux visiteurs, un
bar-restaurant pour la détente et un mirador qui sert à observer,
admirer le paysage de la plaine de Mbé et de la végétation
environnante ;
Le lac tison, ce site possède une salle de fêtes
pouvant accueillir environ 100 personnes, un bar-restaurant vétuste, un
logement pour le gardien et un bâtiment à l'entrée du site
servant de bureau annexe de la délégation du MINTOUL ;
Le ranch de Ngaoundaba, site touristique de renommée
internationale est le seul qui présente les meilleurs
aménagements du département et même de la
région ;
Le lac de Mballang quant à lui, pittoresque de par son
étendue et son ilot, présente l'un des aménagements les
plus piteux du département. Car le bâtiment vétuste est
dans un état de délabrement avancé et n'accueille
même plus de visiteurs de nos jours.
Tableau 15: Nombre de sites
aménagés et non aménagés du département de
la Vina.
Sites touristiques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Aménagés
|
5
|
20
|
20
|
Non aménagés
|
20
|
80
|
100
|
Total
|
25
|
100
|
|
Source : Délégation
régionale du MINTOUL et enquête de terrain 2012.
Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue NW-SE, Coord X : 13,57408°Y : 7,25681°
Z : 1198
Cliché : Sadio Fopa, 2012. Angle
de prise de vue SE-NW, Coord X : 13,94146° Y : 7,22958°
Z : 1210
Photo 11: A gauche dans la
broussaille l'observatoire construit aux Chutes de Tello et à droite le
bar-restaurant vétuste du lac Tison
. Les deux photos ci-dessus sont en partie les
aménagements qui sont faits au niveau des chutes de Tello et au lac
Tison. Nous pouvons observer d'une part, sur la photo de gauche le
bâtiment qui sert d'observatoire ; il est construit en face des
chutes d'eau ce qui donne une vue panoramique des chute de Tello. Cependant,
cette construction est abandonnée dans la broussaille sans entretien.
Sur les lieux, la végétation couvre totalement les marches qui
indiquent probablement un manque de visite sur les lieux. D'autre part, sur la
photo de droite, le bar restaurant du lac Tison ; qui affiche une allure
d'un bâtiment qui accueille des visiteurs avec des chaises et des tables
à la véranda. Or ce bâtiment n'est en même pas
à mesure de pouvoir satisfaire un visiteur ; d'où des
aménagements inutilisés.
Malgré le fait qu'une petite poignée de sites
bénéficient de quelques aménagements, ceux-ci ne sont pas
les plus adéquats et sont également mal entretenus. Tous les
sites présentés comme des sites aménagés manquent
d'entretien, les aménagements faits sur ces lieux sont abandonnés
à la merci des intempéries ; ce qui rend ces bâtiments
au fil du temps de plus en plus inutilisables. La vétusté et
l'abandon de ces aménagements expliquent leur faible taux de
fréquentation.
III-2-1-3 Des lieux pourtant attrayants mais très peu
visités
«La nature à pourvu
l'Adamaoua des «sites« touristiques (...) les plus pittoresques du
Cameroun«53(*).Bien que cette expression soit quelque peu
exagérée, il n'en demeure pas moins qu'ils valent le
déplacement.
Dans l'ensemble, les sites touristiques de la Vina
connaissent une baisse constante du nombre de visiteurs54(*) ; certains sites n'ont
même jamais été visités depuis leur
dénomination. L'enquête menée au lac Tison nous a
révélé que depuis 2000 jusqu'à 2012, le site a
accueilli 4442 touristes55(*) soit une moyenne annuelle de 370 touristes et de 31
touristes par mois soit en moyenne 1 touriste par jour. Bien que ces calculs
soient des estimations, le gardien du site affirme que le taux de
fréquentation diminue d'année en année malgré la
publicité faite autour de ce site, et que depuis environ 2006-2007, le
site reçoit moins de 200 touristes par an, soit environ 16 visiteurs par
mois alors qu'en même temps la population du département à
plus que doublé en 15 ans. En outre, un bon nombre
d'enquêtés issus de la population riveraine des sites touristiques
affirment aussi que le taux de fréquentation est en diminution, d'autres
déclarent qu'il n'y a pas de visiteurs ; sauf quelques-uns qui
attestent que le taux de fréquentation est en augmentation.
Source : Enquête de terrain
2012.
Figure 11: Taux des
enquêtés ayant donné des réponses sur la
fréquentation des sites.
Le diagramme sectoriel de la figure n° 11
représente le nombre de personnes ayant donné des réponses
sur la fréquentation des sites touristiques dans le département
de la Vina. 48% des enquêtés affirment que le nombre de touristes
est en baisse, 14% disent que les sites ne sont pas visités, 33%
déclarent que le nombre de touristes est en augmentation et 5% n'ont
donné aucune réponse. Ces données attestent qu'il y a
effectivement une réduction des fréquentations des sites de
manière générale à laquelle s'ajoutent les sites
qui ne sont pas visités.
Nous pouvons par exemple constater dans le graphique
ci-dessous le nombre de personnes qui ont entendu parler des sites et qui ont
visité ces sites.
Source : Enquête de
terrain, juillet-août 2012.
Figure 12: Part de visite
de chaque site touristique (Population urbaine).
Le graphique qui précède montre l'effectif
de personnes enquêtées qui ont entendu parler des
différents sites et également l'effectif de ces personnes qui ont
visité ces sites. Nous pouvons constater d'une part que les sites les
plus connus sont également les plus visités, en l'occurrence du
mont Ngaoundéré, les chutes de tello, le lac tison ; et qui
jusqu'aujourd'hui connaissent une fréquentation de la population
urbaine. Pour les lieux comme le lac de Mballang, les Chutes de la Vina, le
Ranch de Ngaoundaba ne sont pas aussi visités et connu que ceux qui
précèdent. D'autre part, il ressort de cette enquête que la
population urbaine ne s'intéresse beaucoup aux attractions culturelles,
ce qui pourrait expliquer le fait que les attractions telles que le
musée de ngan-ha, l'arbre du centenaire, le festival Mbor-yanga ne
soient pas visités, déjà même que ceux-ci ne sont
pas connu. Toujours dans le même sens, on constate que bon nombre de
sites ne sont pas connu, notamment le ranch de Gounjel, les chutes de Waka
Dobo, le lac de Wakwa, la source thermale de laouré, le campement de
Faro-coron, etc. Par ailleurs, il y a des lieux qui sont connus mais pas du
tout visités ; c'est le cas des chutes de la Bini, la grotte de
Mbam-boum. En somme, nous pouvons ici tirer la conclusion selon laquelle c'est
probablement l'aspect accessibilité qui indique la variation des visites
des différents «sites«.
Outre le fait que la population urbaine visite très
faiblement les sites touristiques du département de la Vina, les
touristes, eux aussi ne s'intéressent pas vraiment au tourisme dans
cette zone vu le nombre de touristes qui transite par cette région pour
aller visiter les régions du Nord et de l'Extrême-Nord pendant la
saison touristique. Ceux qui séjournent dans la Vina pour se reposer,
profitent de ce moment pour visiter ce qui leurs sont proposés par des
guides touristiques. A travers les enquêtes menées auprès
des touristes, nous avons constaté que de tous les sites touristiques de
la Vina, quatre seulement sont visités par des touristes. Ce sont :
le lamidat de Ngaoundéré, le lac Tison, les chutes de Tello et
les manifestations culturelles (fantasia et danse traditionnelle lors de la
fête de tabaski). Sur les 24 touristes que nous avons
enquêtés, 10 ont visité le lac Tison, 8 le lamidat de
Ngaoundéré, 4 sont allés aux chutes de Tello et 5 ont
assisté aux manifestations culturelles pendant deux jours. Les visites
sur ces sites sont probablement dues à leur accessibilité
très facile.
Le lac Tison a été le plus visité
certainement à cause de sa proximité avec ville de
Ngaoundéré, les chutes de Tello ont été les moins
visités sans doute à cause de leur éloignement de la
Ville. En ce qui concerne les manifestations culturelles, celles-ci
résultent du fait que les touristes étaient de passage dans la
Ville au moment où la communauté musulmane
célébrait la fête de tabaski. Le tableau qui suit
représente le nombre de touristes ayant visité les quatre sites
susmentionnés.
Source : Enquête de terrain
2012.
Figure 13: Nombre de
touristes ayant visité chaque site touristiqued'août à
novembre 2012.
Au regard de ce qui précède, il ressort que les
lieux qualifiés de touristique dans le département de la Vina
sont très peu visités tant par la population urbaine que par des
touristes. En outre, les révélations faites par les personnes
ressources et les personnes sur lesquelles nous avons menées
l'enquête indiquent que dans l'ensemble, le taux de fréquentation
des sites décroit progressivement, et que certains sites d'ailleurs
n'accueillent pas de visiteurs. La diminution du taux fréquentation des
sites et le manque de visite de certains lieux ne sont-elles pas liées
à la faible valorisation de leur potentiel et probablement ou fatalement
au manque d'expérience des promoteurs de ce secteur qui se contentent de
faire le minimum ?
III-2-2 Des sites touristiques à l'abandon
L'ensemble des sites touristiques du
département de la Vina regroupe également des lieux qui sont
quasiment abandonnés. Ceux-ci se matérialisent par leur
enclavement et aussi le non signalement de leur vocation touristique.
III-2-2-1 Des lieux attractifs mais enclavés
La notion d'enclavement désigne quelque chose qui est
entourer complètement et ne laissant aucune véritable issue. Dans
la Vina, on a surtout affaire àdes sites touristiques enclavés
qui ne présentent pas d'issues. Autrement dit, ce sont des lieux dont
l'accès est extrêmement difficile. Dans la zone d'étude,
plusieurs cas ont été identifiés, c'est entre autres le
lac de Mballang, la grotte de Mbam-boum, les chutes de la Bini, le lac de
Darang, le lac de Bini, le lac de Wakwa, les chutes de la Vina et les cascades
de Wack, etc. Tous ces sites sont soit très difficiles d'accès,
soit ne présentent aucun accès capable de permettre une
circulation adéquate pour le visiteur.
Cliché SadioFopa 2012. Angle de prise
de vue S-N, Coord X : 13,74067° Y : 7,31521° Z :
1073
Photo 12: Chemin menant au
lac de Mballang.
La photographie qui précède expose le
chemin qui mène au lac de mballang. En arrière-plan, on observe
une végétation parseméed'arbres sur une partie du
cône qui abrite ledit lac ; en avant plan, une
végétation herbacée dépourvue d'arbres sur laquelle
se dessine le passage du bétail. De l'avant plan vers
l'arrière-plan, on peut remarquer des tracés de couleur sombre
indiquant la direction du lac.
La manière dont se présentent ces sites sur le
plan de la desserte, constitue un obstacle majeur à la pratique du
tourisme.
III-2-2-2 Des sites se détournant de la vocation
touristique
Le manque de desserte plonge ces lieux dans un abandon total.
Ce qui les écarte de ce qui devrait être réellement leur
fonction première : l'attraction touristique. Déjà
que l'OMT conçoit le site touristique comme ce qui détermine un
espace touristique, celui-ci doit de ce fait garder toutes ces facultés
à pouvoir attirer et satisfaire les visiteurs.
Malheureusement, dans la Vina, bon nombre de sites se
détournent de leurs vocations touristiques et épousent d'autres
activités, notamment l'agriculture. Or un lieu attractif, en plus
d'être touristique doit permettre la conservation de l'environnement
naturel sans aucune forme de dégradation56(*) ; mais dans le département de la Vina,
plusieurs sites sont dominés par les activités agricoles et
pastorales. Par exemple, au lac Tison, bien qu'ils reçoivent quelques
touristes, on assiste aux promenades des boeufs sur le site et des gens qui
creusent des pierres ponces ; ce qui dégrade progressivement
l'environnement écologique de ce sites. C'est le cas aussi au lac de
darang, aux chutes de la Bini, etc., où les activités agricoles
ont changé totalement le visage des sites, ce qui fait en sorte que ces
lieux ne soient plus des «sites touristiques«. Au lac de Darang par
exemple, le lac est utilisé pour la pratique du maraîchage,
autrement dit, les eaux de ce lac sont exploitées uniquement pour
arroser les plantes comme les tomates et les légumes.
Cliché Sadio Fopa, 2012. Angle de
prise de vue NE-SW, Coord X : 13,49308° Y : 7,38494°
Z : 1106
Photo 13: Vue panoramique
du lac de Darang.
Vu ce qui précède, les lieux
d'attraction du département de la vina présentent beaucoup
d'éléments qui ne permettent pas de les considérer comme
des sites touristiques ; ils sont dans l'ensemble sous exploités,
mal valorisés, méconnus, mal desservis et très peu
visités. Cependant, en ce qui concerne les aménagements de ces
lieux, on note un grand nombre d'insuffisances.
III-3 Les insuffisances au niveau
de leur aménagement
Dans la région de l'Adamaoua en
général, aucun site ne permet aux touristes de séjourner
sur les lieux. Or les aménagements des sites doivent être
«capables d'amener le touristes à séjourner sur le
site« (Louléo, 2006). Dans la Vina en particulier, les sites
touristiques manquent d'aménagements, et quand bien même ceux-ci
existent, ils sont sommaire, incapables de retenir les visiteurs.Le manque
d'aménagements conduit à une sous valorisation des ressources
touristiques encore inexploitées.
III-3-1 Des sites aux aménagements limités
Attirer, retenir les visiteurs et les
satisfaire ; ce sont les objectifs principaux d'un site touristique. Pour
ce faire, doit-être doté d'un certain nombre d'aménagements
pour faire plaisir aux visiteurs. Malheureusement dans la Vina, les
aménagements sont élémentaires, limités et sans
distraction.
III-3-1-1 Un manque
d'hébergement et de restauration sur les lieux
L'hébergement se définit comme la mise à
disposition des logements. L'hébergement se classe en plusieurs
catégories selon Déwally et Flament ; dont il y a
«l'ancienne forme d'hébergement« c'est-à-dire
se loger chez les parents et les amis ; les résidences secondaires
et l'hôtellerie. De nos jours, les campements sont devenus tout aussi
importants dans le tourisme. Dans ce secteur, l'hébergement constitue
«un élément capital pour la démarche touristique.
En permettant aux touristes de passer la nuit hors de chez lui, ils autorisent
la durée, donc l'éloignement, dans le déplacement
effectué«. Ce qui signifie que s'il n ya pas
d'hébergement, il n'y a pas de séjours. Dans le
département de la Vina, l'hébergement est concentré au
coeur de la ville de Ngaoundéré. Dans le cadre de cette
étude, nous nous intéressons à la disponibilité des
hébergements sur les sites et de la restauration. Les sites touristiques
de la Vina manquent d'hébergement sur les lieux, raison pour laquelle
les visiteurs ne séjournent pas sur ces lieux. Lorsqu'on parle
d'hébergement, celui-ci doit s'accompagner de la restauration ; car
séjourner sur un site demande à ce que l'on se nourrisse.
Les sites touristiques du département de la Vina ne
présentent aucune forme d'hébergement et de restauration pour
retenir les visiteurs, d'où la non pratique efficiente du tourisme dans
cette partie du pays. Cependant, il est important, de noter que les
hébergements et la restauration constituent aussi l'objet du
déplacement touristique, ils sont donc de ce fait des
éléments complémentaires aux sites touristiques.
Toutefois, les distractions sur les lieux d'attraction sont aussi
importantes.
III-3-1-2 Des lieux sans distraction pour le visiteur
Dans la plupart des sites, l'on
développe des distractions qui permettent de retenir le visiteur sur les
lieux. C'est le cas par exemple des ZIC ou l'on développe la chasse
sportive, le trekking dans les zones de montagnes, les activités
nautiques sur les plan d'eau sont autant de distractions qui contribuent
à attirer et à augmenter le flux de visiteurs sur les lieux
touristiques.
Dans la Vina, on assiste à un manque important
d'aménagement des lieux, un abandon quasi-total de ces lieux ; ce
qui a pour corollaire la non pratique et l'inexistence des distractions.
L'inexistence des distractions sur les lieux qualifiés de touristique
dans le département de la Vina sont tout comme les autres, un facteur
majeur de la passivité de l'activité touristique. Lorsqu'on se
trouve sur les sites «dits aménagés«, on se rend vite
compte qu'il n'existe aucun aménagement renvoyant aux distractions.
III-3-2 Un patrimoine touristique en friche
Le patrimoine touristique en friche constitue ici l'ensemble
des richesses touristiques encore inexploitées et qui ne constituent pas
pour le moment une attraction touristique. L'Adamaoua est un territoire riche
en ressources culturelles et en ressources touristiques encore en friche.
III-3-2-1 Manque de valorisation du patrimoine culturel
Le patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des
faits liés à la tradition d'un peuple. Ces faits sont entre
autres, les objets d'art, les outils ancestraux, la langue, la danse, les
manifestations culturelles, etc. Ces éléments sont des
instruments importants pour le développement du tourisme. Dans
l'Adamaoua en général, et dans la Vina en particulier, le
patrimoine culturel est sous valorisé et parfois même personne ne
leur accorde un intérêt touristique. Au lamidat de
Ngaoundéré par exemple, les objets d'art et outils ancestraux
peuls qui pouvaient être exposé pour l'intérêt du
tourisme, sont plutôt entassés dans un coin du palais et sans
protection. Pourtant ceux-ci gardent une riche histoire du peuple peul depuis
son implantation dans la région. A Ngan-ha également le
même scénario se présente ; une pièce d'une
maison appelée «musée de Ngan-ha«
prétend offrir aux visiteurs l'histoire du peuple Mboum à travers
les objets qui s'y trouvent. Alors que ces objets ne portent aucun
intérêt touristique, du moins pour le moment. C'est ainsi que
Nizésété (2007) s'interroge sur la question en
disant : «s'agit-il dans ce pays des magasins de stockage
d'objets de collection entassés souvent sans aucune logique
muséographique ?«
En outre, bon nombre de rites, de manifestations et
patrimoines matériels disparaissent peu à peu57(*). Autrement dit, ils ne gardent
plus la même envergure qu'avant et tant à être un patrimoine
en voie de disparition. Ce manque de valorisation et de sous valorisation du
patrimoine culturel contribue à réduire la pratique du tourisme
dans la Vina. Par ailleurs, on assiste également à une absence de
mise au jour de nouvelles ressources touristiques.
III-3-2-1 Manque de mise au
jour des trésors touristiques encore en friche
Dans le domaine du tourisme, il arrive
à un moment donné que les gens portent un intérêt
touristique à un lieu, à un monument, un rite ou encore à
un objet. D'où la transformation de ces éléments en sites
ou attractions touristiques. C'est le cas par exemple de la montagne qui
était jadis un espace hostile, mais est devenue aujourd'hui une
véritable attraction touristique pour les amoureux du trekking, des
randonnées ou encore des sports extrêmes comme l'alpinisme. Ce qui
veut dire que le tourisme est à la quête permanente de nouvelles
sources d'attraction. Cependant, une ressource devient touristique à
travers ce que l'Homme fait de cette ressource et à partir du moment
où celle-ci commence à recevoir des visiteurs.
Dans la région de l'Adamaoua, les sites touristiques
sont toujours ceux qui ont existé depuis leur dénomination et
restent toujours tels qu'ils sont. C'est-à-dire sans aménagement
adéquat. D'après la liste des sites de la
délégation du MINTOUL, l'Adamaoua en général et la
Vina en particulier s'accroche plus aux sites naturels qu'aux sites
culturels ; d'où le nombre surélevé des sites
naturels dans la région. Ces sites, dans l'ensemble présentent
les mêmes intérêts touristiques ; autrement dit,
l'intérêt du lac de Mballang sera le même sur tout autre
lac, tout comme l'intérêt des chutes de tello sera le même
ailleurs, etc. au regard de ce qui précède, il ressort que les
pratiques touristiques restent en quelque sorte limitées, or il existe
un riche trésor touristique en friche qui pourrait, si l'on le met en
valeur, promouvoir le développement du tourisme avec des nouvelles
formes de tourisme. Etant donné qu'un site touristique ou un espace
touristique doit présenter un caractère universel exceptionnel,
les ressources en friche peuvent, s'il y a une bonne touristification de ces
ressources, faire de la région de l'Adamaoua ou de la Vina en
particulier un espace exceptionnel qui pourra être universellement
reconnu non seulement au plan national qu'international. De ce fait, les sites
archéologiques et l'élevage sont entre autres des ressources
à exploiter afin que le département de la Vina soit
qualifié de destination ou d'espace touristique. D'où
l'importance de mettre sur pied une politique touristique plus créative
et offensive.
Conclusion
Parvenu au terme de ce chapitre, il ressort que les sites
touristiques du département de la Vina présentent beaucoup de
failles pour être considérés comme de véritables
sites touristiques. Ils ne détiennent aucune valeur universelle
exceptionnelle, ne sont pas véritablement aménagés dans
l'ensemble, et quand ces aménagements existent, ils sont très
sommaires voire élémentaires, incapables de retenir et de
satisfaire le visiteur. Autrement dit, les différentes
définitions apportées sur le site touristique, et les
critères de sélection de ceux-ci, la qualité des sites et
leur statut, remettent sans doute en cause les sites touristiques du
département de la Vina. Bien que les lieux d'attractions ne soient pas
de véritables sites touristiques pour le moment, ce territoire se fit
à une politique touristique tatillonne qui vit dans la défensive,
d'où un manque criarde d'aménagements, un manque de valorisation
et également un manque de mise au jour des ressources exploitables sur
le plan touristique. Par ailleurs, l'absence d'une organisation du tourisme et
du développement des activités touristiques dans la Vina et sur
les lieux d'attraction enfreignent aussi le développement de ce
secteur.
Chapitre IV : Une organisation et une influence
économique mitigées du secteur touristique dans la Vina
Introduction
Pour une bonne pratique touristique, les espaces ont besoin
d'une bonne organisation du secteur. Autrement dit, tous les acteurs doivent se
faire sentir et agir en conséquence pour la bonne marche et le
développement du tourisme. Dans la plupart des pays qualifiés de
destination touristique, ce domaine prospère à cause de la mise
en place d'une bonne politique touristique très offensive. Ce qui fait
souvent de lui le secteur économique dominant. Au Cameroun en
général et plus particulièrement dans le
département de la Vina, le tourisme présente une organisation
touristique qui ne joue pas en sa faveur, et cela a pour corollaire la
non-efficience économique de ce secteur.
IV-1 Une organisation
défavorable à la pratique du tourisme
Le département de la Vina est une
zone qui ne dispose pas pour le moment d'une organisation touristique capable
de booster ce secteur. Cette organisation touristique se matérialise par
de nombreuses carences des organisateurs.
IV-1-1 Un manque important depromoteurs du tourisme
Dans la Vina en particulier et dans l'Adamaoua de
manière générale, on note un manque important depromoteurs
de tourisme. Ceci se matérialise par l'insuffisance et l'amateurisme des
agences de tourisme et par l'absence de «Tour Opérator«.
IV-1-1-1 L'insuffisance des agences de tourisme
Une agence de tourisme est une entreprise qui organise les
voyages touristiques dans une région en proposant aux visiteurs des
prestations de danses, des sites et attractions touristiques à voir. Une
agence de tourisme est un acteur important dans le développement et la
pratique du tourisme dans une région, car elle recense les sites, et
à travers un circuit, le visiteur peut contempler le paysage touristique
durant un séjour bien déterminé. Dans notre zone
d'étude, les agences de tourisme sont quasi absentes. On note cependant
dans ce département la présence d'une seule agence de tourisme
connu sous l'appellation de «SAMA VOYAGE«.
Malheureusement pour le tourisme dans cette circonscription
administrative, cette agence supposée vendre les produits touristiques
de la Vina, se penche plutôt vers les régions du Nord et de
l'Extrême-Nord pour les safaris photos ou la chasse sportive. Cette
agence de tourisme située au coeur de la ville de
Ngaoundéré préfère vendre l'ailleurs justement
à cause du mauvais état des sites touristiques du
département de la Vina d'une part, et également parce que les
régions du Nord et de l'Extrême-Nord disposent des attractions
touristiques assez exceptionnelles et universellement reconnus avec des
activités assez développées sur les lieux d'autre part.
D'ailleurs, à ce sujet, un guide touristique régional travaillant
en partenariat avec la dite agence affirme que «les touristes ne sont
pas intéressés par les sites touristiques du
département ; déjà même qu'avant d'arriver ils
portent leur choix sur Garoua ou Maroua où le tourisme est un peu plus
vivant. C'est la raison pour laquelle SAMA VOYAGE les accueille à la
gare pour les conduire vers le Nord«58(*).
IV-1-1-2l L'inexistence des «Tour operator«
Un «tour operator« est une personne physique ou
morale qui organise des voyages touristiques et s'assure de
l'hébergement, de la restauration et de la sécurité des
clients. Les «tour operator« généralement travaillent
en partenariat avec les agence de tourisme. Ils sont des personnes qui vendent
l'image d'un pays, d'une région et même d'un espace restreint aux
touristes du monde entier ; autrement dit, c'est eux qui font venir le
plus grand nombre de touristes dans un lieu. Au Cameroun, on les rencontre
rarement. Cependant, quelques «tour operator« existent dans les
régions du Nord et de l'Extrême-Nord, alors qu'il n'existe aucun
«tour operator« dans la Vina.
Les agences de tourisme et les «tour operator« sont
incontestablement de véritables organisateurs du tourisme dans une
région. Malencontreusement, dans notre zone d'étude, ces acteurs
sont quasi absents et ne trouvent aucun intérêt touristique dans
la Vina. Cependant, cette inertie du secteur n'est-elle pas due à une
mauvaise communication et à l'inexistence des activités
afférentes au tourisme ?
IV-1-2 Une communication
passive et des activités touristiques inexistantes
La communication est un fait essentiel dans le
développement d'un secteur. Dans le cadre de notre étude, c'est
une action capitale et à cela s'ajoutent les activités
touristiques sur les lieux d'attraction.
IV-1-2-1 Une communication passive
Faire connaitre le tourisme et les sites touristiques demande
à ce que l'on fasse une bonne communication. Informer les populations ou
les potentiels visiteurs sur l'existence des différents sites d'une
région est très important dans le développement du
tourisme. Seulement dans la Vina, la communication est inerte et sans effet sur
les populations locales et encore moins sur les populations
étrangères. D'ailleurs, nous pouvons constater sur les figures 9
et 10 que la communication se fait par des tierces personnes. Au niveau de la
population urbaine, ce sont généralement des amis qui informent
les autres à travers les causeries. Et en ce qui concerne les touristes,
ceux-ci sont dans la plupart des cas informés par des guides
touristiques. Et pourtant, les moyens plus rapides et efficaces pour informer
les populations existent aujourd'hui, mais ne sont pas utilisés ;
c'est notamment le cas des médias.
En outre, d'autres formes de communication sont quasi
absentes. Dans un espace qualifié de touristique, les sites sont
indiqués via les panneaux indicateurs de direction. Dans l'Adamaoua en
général et dans la Vina en particulier, cette forme de
communication n'est pas très utilisé alors qu'elle pourrait bien
orienter des éventuels visiteurs sur un lieu d'attraction. De tous les
sites répertoriés dans la Vina, sauf trois
bénéficient d'une indication de direction via un panneau. Ce
sont : les chutes de Tello, le ranch de Ngaoundaba et le lac Tison.
Cliché Sadio Fopa, 2012. Angle de
prise de vue N-S, Coord X : 13,93774° Y : 7,24564° Z :
1276
Photo 14: Un panneau
indicateur de la direction des chutes de Tello.
Cette image est une vue d'un panneau indicateur de la
directiond'un site touristique. Situé à 44 Km de la Ville de
Ngaoundéré dans le village Mballang Mazanga, ce panneau est
à une petite bifurcation et informe les passants ou des éventuels
visiteurs sur la direction et la distance des chutes de Tello.
Au vu de ce qui précède, nous constatons que la
communication qui est faite sur les sites touristiques dans le
département de la Vina ne donne vraiment pas les résultats
escomptés ; elle est donc une communication inerte. Bien que
quelques sites bénéficient d'une relative communication, ils
restent toutefois dépourvus de toute activité attractive.
IV-1-2-2 Des activités touristiques inexistantes
«Les zones (...) se caractérisent par une
spatialisation diffuse des activités«59(*). Cette assertion
soulève l'importance des activités récréatives et
de loisir sur les différents lieux d'attraction. Chaque type de site se
caractérise généralement par des activités qui y
sont développées ; par exemple, les sites balnéaires
se caractérisent par des sports aquatiques et nautiques ; les sites
d'altitude comme les montagnes quant à eux se distinguent par les
pratiques sportives telles que l'ascension, l'alpinisme et même les
pratiques excursionnistes, etc. Autrement dit, les activités
touristiques (récréatives, loisir et détente) sont
déterminantes dans la pratique du tourisme dans une zone. Pour ainsi
parler d'espace ou de destination touristique, nous devons percevoir une
organisation de l'espace par le tourisme et voir les activités y
afférentes prendre de l'ampleur sur les lieux60(*).
Au regard de ce qui précède, seules les
activités encouragent les visiteurs à passer plus de temps sur un
site et même d'y revenir. La Vina est un espace qui, malheureusement, ne
présente aucune activité sur les lieux ; ce qui pourrait
expliquer la non-pratique du tourisme dans cette zone. Que ce soit en zone de
montagnes, dans les espaces lacustres ou toute autre forme d'attraction, on ne
voit en aucun cas prospérer une activité. D'où l'inertie
du secteur touristique dans la Vina. Compte tenu de l'inertie de ce secteur, il
est important de s'interroger sur son aspect économique.
IV-2 Des retombées économiques faibles
face à une politiquepeu visible
Le tourisme, au niveau mondial, national ou local, est vu
comme un secteur porteur de l'économie et pourvoyeur de devises pour les
populations. De ce fait, quel est son apport économique et quelle
politique touristique est mise en place pour promouvoir ce secteur ?
IV-2-1 Le tourisme : un secteur économique peu
productif dans la Vina
Parler de l'apport économique du
tourisme revient, dans notre zone d'étude, à analyser sa
rentabilité pour les populations riveraines des sites et de voir
à quel niveau se limite cet apport économique.
IV-2-1-1 Un secteur non
rentable pour les populations riveraines des sites
Depuis quelques décennies, le concept
de développement durable touche tous les secteurs dit
économiques ; et ceci dans le but d'exploiter et de gérer
les ressources afin que les générations futurs puissent elles
aussi en profiter. En outre, ce concept prévoit une gestion plus ou
moins équilibrée des ressources pour que les populations locales,
elles aussi, puissent en profiter. C'est alors dans cette voie qu'on parle du
tourisme durable.
Le tourisme durable exige à ce que l'environnement
naturel des sites soit préservé de façon à offrir
aux visiteurs présents et futurs une attraction durable, et que les
populations riveraines des sites touristiques puissent bénéficier
des retombés économiques de ce secteur. Nonobstant les buts
fondamentaux du tourisme durable, les populations riveraines des sites
touristiques du département de la Vina affirment dans l'ensemble
qu'elles ne profitent pas et qu'elles n'ont d'ailleurs jamais profité du
tourisme dans leur «village«. D'ailleurs, lors des enquêtes,
nous avons posé la question de savoir si le village profite du
tourisme ? A cette question, posée à 84 personnes, 22 ont
répondu favorablement, 56 par contre ont répondu
négativement et 6 sont restées neutres ; soit respectivement
26,2% contre 66,7% et 7,1%.
Tableau 16: Effectif des
enquêtés ayant répondu à la question : le village en
profite-t-il ?
|
Le village en profite-t-il ?
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Oui
|
22
|
26,2
|
28,2
|
28,2
|
Non
|
56
|
66,7
|
71,8
|
100,0
|
Total
|
78
|
92,9
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
6
|
7,1
|
|
|
Total
|
84
|
100,0
|
|
|
Source : Enquête de
terrain, 2012.
Source : Enquête de terrain,
2012
Figure 14: Part de chaque
groupe d'enquêtés ayant répondu à la question :
«le village en profite t-il?«
Ce graphique représente la part des
enquêtés ayant répondu à la question de
savoir : le village en profite-t-il ? Nous constatons de
manière générale que le plus grand nombre de personnes ont
répondu «non«. Par contre, 22 personne ont répondu
«oui« ; mais malheureusement, ces personnes s'en tiennent
uniquement aux petits détails.
Bien que le tourisme soit dans l'ensemble un secteur
qui ne profite pas aux populations riveraines des sites, il est
néanmoins productif ailleurs mais reste très limité pour
une zone qui veut faire de ce secteur une activité
génératrice de revenus.
IV-2-1-2 Un apport économique limité
L'apport économique du tourisme dans l'Adamaoua et le
département de la Vina en particulier reste très limité.
Par rapport à cet aspect, les données statistiques y
afférentes ne sont pas significatives et se limitent d'ailleurs
uniquement à l'hôtellerie. On a l'impression que pour les
responsables, l'accent est mis plus sur la forme que sur le fond. Compter les
personnes qui dorment dans les hôtels peu importe leur raison, est plus
facile à faire. Par ailleurs, les éléments qui constituent
le socle du tourisme restent malheureusement non productifs. Car l'accès
aux lieux d'attraction sont gratuits et ne génèrent aucun revenu
pour le département. Et malgré cette gratuité, les gens
n'affluent pas
Tableau 17: Effectifs des
personnes ayant répondu à la question concernant les conditions
d'accèsaux sites touristiques.
|
Condition d'accès au site
|
Fréquence
|
pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Gratuit
|
77
|
91,7
|
96,3
|
96,3
|
Payant
|
3
|
3,6
|
3,8
|
100,0
|
Total
|
80
|
95,2
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
4
|
4,8
|
|
|
Total
|
84
|
100,0
|
|
|
Source : Enquête de
terrain, 2012.
Nous pouvons constater à travers le tableau
ci-dessus que de manière générale les sites touristiques
de la Vina sont d'accès gratuit ; par conséquent ils ne
rapportent rien à l'économie du département de la
Vina.
Source : Enquête de
terrain, 2012.
Figure 15: Part de chaque
groupe de personnes ayant répondu à la question de savoir comment
onaccède aux sites touristiques.
Ce graphique présente la part de chaque groupe
d'enquêtés qui ont eu à répondre à la
question de savoir comment on accède aux sites touristiques. Il ressort
de cette enquête que la quasi-totalité des sites du
département de la Vina sont d'accès gratuit. On constate
d'ailleurs dans le graphique que 77 enquêtés affirment que
l'accès aux sites est gratuit ; 3 enquêtés affirment
que c'est payant. Cependant, ces dernières personnes qui affirme que
c'est payant sont les riverains du lamidat de Ngaoundéré, ce qui
signifie que l'accès au lamidat est payant mais ceci au profit du guide
de la chefferie. Et enfin, 4 personnes n'ont pas répondu à la
question.
Les tableaux et graphiques ci-dessus, relatent que le
tourisme dans la Vina est un secteur sans effet économique
véritable non seulement pour les populations riveraines des sites
touristiques mais aussi pour le département tout entier. A
côté de cet aspect économique, se hisse une politique
touristique tatillonne.
IV-2-2 Une politique touristique tatillonne
Le secteur touristique dans le
département de la Vina manque d'initiative stratégique. Dans son
ensemble, la politique touristique dans cette circonscription administrative
s'attache uniquement aux faits les plus élémentaires en ce sens
que la stratégie appliquée n'est pas efficace et manque de
professionnalisme.
IV-2-2-1 Une stratégie touristique
inopérante
Dans la plupart des pays ou des zones touristiques dans le
monde, on note plusieurs moyens utilisés pour attirer le plus grand
nombre de visiteurs. C'est notamment la mise en valeur des ressources, la
politique de prix dans l'organisation du tourisme, l'implication des
opérateurs économiques, la position géographique de
certains lieux qui leur confère un certain avantage tel que la
proximité du marché émetteur, la protection de
l'environnement et la valorisation des différentes cultures en
présence, etc. Tous ces moyens sont des stratégies souvent
utilisées pour développer le tourisme dans un espace
donné.
La stratégie en place dans le département de la
Vina est inopérante, voire inexistante. Aucun moyen n'est mis en oeuvre
pour attirer les visiteurs. Par exemple, lors de l'entretien auprès d'un
personnel de la délégation régionale du MINTOUL, nous
avons posé la question de savoir quelle stratégie utilisent les
acteurs du tourisme pour retenir et attirer les touristes de passage dans la
Vina ? La réponse apportée par ce dernier était
plutôt décevante en ce sens qu'aucune stratégie n'est mise
en oeuvre pour retenir les touristes. Il affirme d'ailleurs que «nous
ne pouvons rien faire pour retenir un touriste. Le touriste vas où il
veut et visite ce qu'il veut ; ce que nous faisons c'est aménager
et entretenir les sites pour qu'ils soient plus attrayants«. Ce qui
veut dire qu'aucun moyen n'est utilisé pour retenir ou pousser un
potentiel visiteur qui est de passage ou qui réside dans la ville de
Ngaoundéré ; ce qui remet même en cause le tourisme
dans ce département. En outre, la politique d'aménagement reste
très limitée et inadéquate, les potentialités sont
sous-valorisées, les contraintes jadis énoncées toujours
présentes, etc. A cet effet, ce manque d'engagement dans ce secteur ne
peut pas permettre son essor. Pourtant, le tourisme est un domaine qui demande
des lourds investissements en termes d'aménagement, d'entretien et de
viabilisation des sites. Aussi, un manque de professionnalisme se fait
également sentir dans ce domaine.
IV-2-2-2 Un manque important de professionnalisme
Un bon nombre de personnes interviennent dans le domaine du
tourisme en fonction de leurs expériences, de leurs compétences.
Ce sont ces personnes qui étudient, analysent et décrivent la
situation du tourisme dans un espace sur le plan du développement et de
la concurrence de ce secteur d'activité. La Vina contrairement à
d'autres zones dispose d'un personnel peuformé et qui manque de
professionnalisme. Pour un pays comme le Cameroun en général et
le département de la Vina en particulier, qui, après la crise
économique de 1990, a décidé de faire du tourisme une
priorité pour son développement ; il est de ce fait grave de
savoir que ce secteur n'est pas vraiment pris en compte, et manque d'ailleurs
de sérieux de la part des personnes chargées de transformer le
secteur en un véritable catalyseur de développement. Par exemple,
l'inventaire des ressources touristiques ne respecte pas les textes
d'application ; pire encore, «cet inventaire est
réalisé par des personnes très peu
qualifiées« ou pas du tout. Ce manque de professionnalisme
constitue ainsi l'un des obstacles majeurs au développement du
secteur.
En outre, cette incompétence ne se présente pas
seulement au niveau des agents de la délégation du MINTOUL, mais
aussi au niveau de toute personne oeuvrant au développement du tourisme.
C'est ainsi qu'on note un certain amateurisme dans la mise en marché des
produits touristiques.
Conclusion
En somme, le département de la Vina
est une zone où le secteur touristique est très mal
organisé. Autrement dit, il n'existe pas dans cette zone les personnes
capables de faire du tourisme un véritable secteur économique.
C'est ainsi qu'on note une absence des «tour operator«, une
insuffisance des agences de tourisme, etc. Ce manque d'organisation du tourisme
a pour corollaire l'inefficacité du secteur. Sur le plan
économique. Considérant que le tourisme moderne vise à ce
que les populations locales profitent de l'activité, dans la Vina,
aucune population ne bénéficie des retombées
économiques du tourisme. Tous ces éléments attestent que
le secteur touristique dans la Vina est un secteur qui manque d'initiative et
ceci à cause d'une politique touristique qui s'en tient aux faits
élémentaires, on se contente d'allonger la liste des «sites
visitables«, mais personne ne semble en faire véritablement un vrai
secteur économique à part entière. Cependant, à la
lumière de tout ce qui caractérise le tourisme sur le plateau de
la Vina, comme étant potentialités et des éléments
supposés faciliter la pratique du tourisme, y a-t-il possibilité
de rendre l'offre touristique de la Vina plus attractive ? Autrement dit,
est-il possible d'améliorer son offre touristique ?
Troisième partie :
Opportunités et recommandations pour un
développement touristique dans la Vina
Chapitre V : De véritables
«destinations« en Afrique et au Cameroun
Introduction
Après avoir observé
l'état des lieux du tourisme dans la Vina dans la partie
précédente, il est important dans ce chapitre de voir comment se
présente le tourisme ailleurs. Cependant, il est nécessaire de
noter que le tourisme est un secteur complexe qui demande
énormément de moyens pour son développement. C'est dans ce
sens que chaque région, pays ou zone touristique au monde, en Afrique et
au Cameroun adopte des voies et moyens convenables à ce qu'il dispose
comme potentialités touristiques. En Afrique par exemple, chaque pays
touristique a dû mettre sur pied une stratégie non seulement pour
valoriser ses richesses et ses ressources, mais aussi pour faire face à
la concurrence ; au Cameroun principalement, bien qu'il ne soit pas aussi
touristique comme les autres pays, notamment le Sénégal et le
Kenya, il dispose néanmoins des destinations reconnues au niveau
mondial. Par ailleurs, les autres zones qui ne sont pas qualifiées de
zones touristiques au Cameroun comme la Vina, possède toutefois des
points forts et des points faibles à l'essor du secteur touristique.
V-1 Quelques exemples des
destinations en Afrique
L'Afrique, bien qu'elle ne soit pas une
destination privilégiée dans le monde, dispose cependant quelques
zones où le tourisme est assez développé. Plusieurs pays
sont connus par leur offre touristique et constituent de ce fait des
destinations de choix pour les touristes. Bon nombre de pays sont de
véritable zone touristique, mais dans le souci de ne pas énoncer
tous ces pays, nous nous limiterons, à titre d'exemple, au
Sénégal et au Kenya.
V-1-1 Le Sénégal : une destination
privilégiée en Afrique occidentale
Situé sur la pointe extrême
occidentale du continent africain entre le 12°5' et 16°5' de latitude
Nord, puis 12° et 17° de longitude Ouest, le Sénégal
est un pays d'Afrique de l'Ouest limité au Nord par la Mauritanie, au
Sud par la Guinée et la Guinée Bissau, à l'Est par le Mali
et à l'Ouest par la Gambie et l'océan atlantique. Ce pays, dans
la partie Ouest africaine, se trouve être une destination
privilégiée pour les touristes venus de l'occident ; ceci
s'explique par la position qu'il occupe dans cette partie du continent,
l'existence de plusieurs formes de tourisme et aussi de l'influence
économique de ce secteur dans le pays.
V-1-1-1 Une position dominante
du tourisme sénégalais en Afrique de l'Ouest
Tous les pays en Afrique et principalement
en Afrique de l'Ouest sont concernés par le tourisme et compte sur ce
secteur pour booster leur développement. Malheureusement, dans cette
partie Ouest africaine, sauf quelques pays profitent du secteur touristique,
dont le Ghana, le Bénin et le Sénégal, se taillent la plus
grosse part du gâteau. En effet, au sein de cet ensemble régional,
le Sénégal compte parmi les leaders. Il est de ce fait l'un des
rares pays à pouvoir développer un tourisme de masse, il est de
ce fait la deuxième destination après le Nigéria en
Afrique de l'Ouest et le premier pays francophone en Afrique à recevoir
autant de visiteurs.
Par rapport à ses voisins et à d'autres pays
africains, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette position dominante du
tourisme sénégalais. Le Sénégal est, par sa
position géographique, plus proche de l'Europe (principale marché
émetteur à l'échelle mondiale) que les autres pays ;
il est à 5 heures de vol du vieux continent. Sa proximité de
l'Europe lui confère un certain avantage en ce qui concerne le taux de
touristes qui visitent l'Afrique. En outre, les sites et attractions font aussi
de ce pays une destination de choix pour les européens ; l'offre
touristique sénégalaise est principalement balnéaire. Avec
ses 500 Km de côte, le Sénégal offre un cadre idéal
et de détente aux touristes pendant l'hiver avec son climat et son
soleil adoucissant. A côté de l'offre balnéaire, il
présente un riche patrimoine historique, culturel et naturel que ses
concurrents ne disposent pas. Ce qui permet donc à ce pays de
développer différents formes de tourisme.
V-1-1-2 L'existence de plusieurs formes de tourisme
Plusieurs formes de tourisme sont pratiquées au
Sénégal. La pratique de ces formes de tourisme découle
d'une bonne politique et d'une organisation touristique efficiente. C'est ainsi
que le tourisme de congrès, balnéaire, de découverte et
culturel sont les principales pratiques du secteur.
Le tourisme de congrès est assez
développé au Sénégal. Grace à la position
stratégique de ce pays, proche de l'Europe et première escale
africaine des vols venant de l'Amérique, la stabilité politique
du pays font de ce pays un endroit idéal pour la pratique de cette forme
de tourisme. En plus, l'existence des hôtels de luxe (5 étoiles)
comme TERANGA, SAVANA, NOVOTEL, et du palais de congrès favorisent les
rencontres internationales. Quant au tourisme balnéaire, celui-ci est le
plus pratiqué avec un nombre important d'adeptes tant nationaux
qu'étrangères ; la valorisation des parcs, des sites
historiques, des objets d'art et les musées ont favorisé le
développement du tourisme de découverte et culturel. L'existence
de ces formes de tourisme est le résultat d'une bonne stratégie
touristique qui se base sur la mise en valeur du patrimoine culturel, naturel
et historique. A côté de ces formes de tourisme, les
activités sportives et halieutiques y sont développés ce
qui contribue énormément à attirer le plus grand nombre de
visiteurs. C'est le cas des sports nautiques tels que le surf, la voile ;
la chasse et la pêche ne sont pas en reste. Le tourisme de manière
général prospère également à cause d'une
forte présence des «tour operator«, d'une forte organisation
du secteur ; ce qui a donc une influence économique importante dans
ce pays.
V-1-1-3 L'impact économique avéré du
tourisme sénégalais
Le tourisme est un rare secteur ayant des
liens commerciaux avec quasiment tous les autres secteurs de l'économie.
Au Sénégal, il occupe une place essentielle dans
l'économie et a un impact certain sur les autre secteurs tels que
l'artisanat, l'agriculture, les services, etc. Depuis 1991, il occupe le
deuxième rang des entrées de devises au Sénégal
après la pêche. Il est loin devant les autres secteurs
économiques tels que l'agriculture, et les produits comme le
phosphate ; il contribue ainsi au «redressement de la balance de
paiement«. Les données qui ont été
collectées au Sénégal révèlent que les
retombés économiques du secteur sont importants. De
manière générale, ce sont les hôteliers et les
artisans qui bénéficient énormément des
retombés du tourisme, soit respectivement 70,8% et environ 12,1%. Il est
donc un secteur majeur et important pour l'économie
sénégalaise ; au Kenya aussi, ce secteur est primordial.
V-1-2 Le Kenya : une destination de choix en Afrique
De part sa situation géographique
équatoriale, le Kenya bénéficie d'excellentes conditions
climatiques tout au long de l'année. C'est un pays doté de
ressources touristiques exceptionnelles au plan mondial. Ces ressources
permettent la pratiques d'un tourisme qui a un impact sans
précédent sur l'économie. Cependant, si ce secteur est en
plein essor au Kenya, c'est justement à cause d'une remarquable
volonté politique.
V-1-2-1 Présence des ressources exceptionnelles
Grand nombre d'éléments font
du Kenya une destination de choix en Afrique. C'est entre autres les parcs
animaliers, les réserves naturelles, les montagnes, les lacs, les plages
de sable fin et également un peuple qui a su garder en Afrique ses
traditions ancestrales, c'est en l'occurrence le peuple Massaï. Les parcs
nationaux sont d'une importance capitale pour le tourisme et draine chaque
année des milliers voire des millions de visiteurs par exemple, le parc
national du lac Nakuru accueille près de 245 000 visiteurs par an
dont 149 512 étrangers et 95 518 nationaux. Pour avoir accès
à cette aire protégée, les étrangers doivent
s'acquitter d'un droit d'entrée d'environ 80 dollars et les nationaux
d'un montant de 11 dollars. L'ouverture à l'océan de ce pays
favorise le tourisme balnéaire et de croisière. Par ailleurs, les
chiffres ci-dessus indiquent que le tourisme occupe une place de choix dans son
économie.
V-1-2-2 Le tourisme : un secteur vital pour
l'économie
En 2006, l'industrie touristique a représenté
12,7% du PIB kenyan, occupant ainsi le troisième rang en ce qui concerne
les sources de revenus en devises. Secteur vital de l'économie, il est
avec l'agriculture (horticulture, thé et café) l'une des
principales sources de richesse et le plus grand pourvoyeur d'emplois. Ce
secteur constitue donc un enjeu important pour le Kenya en ce sens qu'il
emploie plus de 500 000 personnes directement et indirectement, alors que
850 000 personnes dépendent de lui. Si ce secteur prospère
dans ce pays c'est parce qu'il existe une bonne desserte aérienne vers
le Kenya et aussi une bonne stratégie touristique.
V-1-2-3 Une forte volonté politique touristique
Le Kenya offre un environnement favorable dû à
la grande diversité de ses paysages et de la variété de sa
faune et de sa flore. Le Kenya est l'un des rares pays africain à
disposer un grand nombre d'aires protégées ; il compte 59
parcs nationaux et réserves naturelles soit 11% de la superficie total
du pays. Il se distingue par sa manière à promouvoir le tourisme
durable et équitable, et également pour avoir introduire une
politique touristique ambitieuse en matière de «protection de
la faune et la valorisation des cultures traditionnelles et
autochtone«61(*).
En outre, le gouvernement kenyan, dans le souci
d'améliorer le secteur touristique, pratique une politique de promotion
agressive qui consiste désormais à diversifier son offre en
visant les touristes disposant des moyens financiers élevés.
Autrement dit, l'industrie touristique kenyane vise les touristes
étrangers aisés, ce qui a permis à ce pays à
favoriser l'augmentation des séjours tout en augmentant les prix des
nuitées dans les hébergements et les entrées dans les
parcs. Le tourisme ne reposant pas uniquement sur les touristes
étrangers, le gouvernement à dû baisser les prix pour le
nationaux afin de permettre et faciliter le tourisme intérieur.
Au regard du tourisme africain, notamment dans les pays
qualifiés de destination touristique en Afrique subsaharienne, comme le
Sénégal et le Kenya, qu'en est-il de ce secteur dans les espaces
touristiques au Cameroun ?
V-2 Les véritables espaces
touristiques au Cameroun
Bien que le Cameroun ne soit pas une
destination touristique comme le Sénégal, le Kenya ou encore tout
autre pays qui draine des millions de touristes chaque années, il
dispose néanmoins des zones où le tourisme est pratiqués
sous plusieurs formes. Dans le triangle national, il est reconnu que la plus
grande zone touristique est la zone septentrionale avec les régions de
l'Extrême Nord et du Nord.
V-2-1 Le cas de la région de l'Extrême-Nord
S'étalant de la région du Nord
au Sud au lac Tchad, et des monts Mandara à l'Ouest jusqu'au secteur de
Pouss à l'Est à la frontière avec le Tchad, la
région de l'extrême Nord est une région pourvu des sites
touristiques universels exceptionnels, des infrastructures d'accueil sur les
lieux et joue un rôle économique important pour les populations de
la région.
V-2-1-1 Présence de véritables sites
touristiques
La région de l'extrême-Nord se distingue de la
région du Nord ou de toute autre région du pays par ses sites
touristiques qui sont reconnus sur le plan mondial. Ce patrimoine est
très riche et extrême varié sur le plan naturel que
culturel.
Sur le plan naturel, on note tout comme dans la région
du nord, de nombreuses aires protégées ; ce sont le parc
national de Kalamaloué à Kousseri, le parc national de Mozogo
gokoro à Koza et le parc national de waza à Waza. Pour montrer
l'importance de ces aires protégées, le parc national de Waza a
été classé patrimoine mondial de l'UNESCO justement
à cause des animaux exceptionnels et en voie de disparition qui s'y
trouvent. A côté de ces parcs on note la présence des lacs
(lac Tchad, lac de Maga), les paysages lunaires de Kapsiki parsemés des
pics. Sur le plan culturel, plusieurs grandes chefferies existent, notamment le
sultanat de Pouss, ainsi que des manifestations culturelles et devin au crabe
(Rhumsiki), etc. Toutes ces attractions font de la région de
l'extrême-Nord une véritable destination touristique au Cameroun.
Si cette région est considérée comme telle, c'est
justement à cause du fait que Rhumsiki est l'un des endroits les plus
touristiques au Cameroun, également parce que le parc national de waza
est le parc le plus visité du pays. La présence de ces
différents sites a transformé la région de
l'Extrême-Nord en une véritable destination en ce sens que la
plupart des touristes qui arrivent au Cameroun ne manquent pas de faire un
détour à Rhumsiki pour apprécier le beau paysage lunaire
de la zone et de parcourir le parc de Waza pour contempler la population
faunique avec des variétés exceptionnelles. Si la région
de l'Extrême-Nord est touristique c'est à cause aussi de la
présence des infrastructures d'accueils.
V-2-1-2 Disponibilité
des infrastructures d'accueil sur les lieux et des agences detourisme
Les infrastructures d'accueil ici
apparaissent comme des éléments secondaires du tourisme ;
les éléments primaires étant les attractions culturelles
et naturelles. Les infrastructures d'accueil sont au service du tourisme. Ce
dernier est provoqué et déclenché par les
éléments primaires (attractions naturelles et culturelles).
Cependant, il est important de préciser que ces infrastructures
«ne sont pas des objets de tourisme, elles ne motivent pas la visite,
mais la facilitent, voire la rendent possible«. Autrement dit, les
infrastructures d'accueil ne constituent aucunement la base du tourisme, bien
qu'elles soient importantes dans la pratique du tourisme, elles restent
secondaires ; car elles sont destinées aux visiteurs et non au
service des résidents. Ce qui veut dire que les infrastructures
d'accueil n'ont de sens que s'il existe un tourisme.
Les infrastructures d'accueil se répartissent ici en
deux parties dont nous avons la restauration et l'hébergement. Dans un
espace touristique, le touriste a besoin de se nourrir, de prendre de force
afin d'effectuer ses voyages et visites d'où l'existence de restaurants
et cafés. En plus des besoins physiologiques, le touriste éprouve
également la nécessité de passer nuit hors de son cadre
de vie. C'est ainsi que l'hébergement constitue un élément
essentiel dans la pratique du tourisme en autorisant le séjour sur
place.
Dans la région de l'Extrême-Nord, on note
l'existence des hébergements et restaurants dans les zones
réputées touristiques comme à Rhumsiki avec le campement
de Rhumsiki et le restaurant qu'il abrite, le campement du parc national waza,
et même les autre formes d'hébergement d'une origine
«tropicalisée« comme les fameuses cases d'obus et
recouvertes de terre de la base au sommet qu'offre le Sultan de Pouss aux
visiteurs qui arrivent dans son village, et aussi des nombreux hôtels de
luxe que compte la ville de Maroua. L'hébergement et la restauration
sont donc déterminants dans le développement du tourisme dans une
zone car ils permettent aux visiteurs de séjournés, de se
restaurer et de se livrer à la pratique touristique. De cette pratique,
découle une fonction économique du tourisme pour la région
et sa population.
V-2-1-3 Le rôle économique du tourisme pour les
populations et la région
«Le tourisme est désormais
l'un des grands acteurs du commerce international et, en même temps, il
constitue l'une des principales sources de revenus dans de nombreux pays en
développement. Du fait de son effet multiplicateur sur l'activité
économique, le tourisme constitue un gisement à explorer et
à exploiter au moment où il est plus que jamais question au
Cameroun de booster l'économie nationale pour atteindre des taux de
croissance plus élevés«62(*). Il est de ce fait clair que les retombées
économiques du secteur touristique au Cameroun sont encore
négligeables dans l'ensemble, et ne sont même pas perceptibles
dans certaines régions du pays. Toutefois, la région de
l'Extrême-Nord, avec ses aires protégées et ses sites
touristiques universels exceptionnels offrent aux populations riveraines des
hauts lieux d'attraction et à la région de manière
générale «des chances (...) de faire des gains
économiques«63(*). Aussi, la convention du tourisme durable en son
article 7 stipule clairement que «les activités touristiques
doivent pleinement s'intégrer dans l'économie locale et
contribuer de manière positive au développement économique
locale«64(*).
Bien que certaines zones de cette région sont dépourvues des
richesses touristiques, et ne profitant pas de ce secteurs, d'autres par contre
profitent énormément des retombées économiques du
tourisme. C'est le cas de la région Kapsikiènne, de la ville de
Maroua et de la zone de Waza. Les populations de ces zones géographiques
de la région de l'Extrême-Nord profitent de ce secteur par la
vente des souvenirs et les activités afférentes au tourisme.
C'est ainsi qu'on observe dans cette région un développement
notable de l'artisanat avec des activités telles que la poterie, le
tissage, la tannerie, etc. Les objets dérivant de chaque
activités et présentant des motifs uniques et fabriqués
selon des techniques ancestrales sont commercialisés à
l'intention des touristes ; ce qui fait la fierté des paysans ou
des artisans et le bonheur des touristes.
Naikoua (2005) a, à titre d'exemple,
démontré que dans la zone de Kapsiki, la population riveraine des
pics de Rhumsiki bénéficie énormément du tourisme
en ce sens que d'une part, bon nombre d'adolescents et d'adultes gagnent leur
vie en servant de guide aux touristes dans la zone, et d'autre part, ils font
également des gains économiques à travers la fabrique des
objets d'art. Ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Par
ailleurs, le tourisme dans cette partie du pays crée des
activités, notamment en ce qui concerne les agences de tourisme, la
restauration, l'hébergement qui nécessitent une importante main
d'oeuvre pour ces entreprises. Economiquement parlant, le tourisme dans la
région de l'Extrême-Nord joue un rôle important pour les
populations, même s'il demande encore un minimum de viabilisation.
Si ce secteur est assez rentable dans cette région par
rapport à la région de l'Adamaoua par exemple, c'est à
cause de la présence de plusieurs agences de tourisme, l'implication des
«Tour Operator« dans le secteur, et également parce que il
existe des véritables circuits touristiques qui permettent aux visiteurs
de parcourir la région dans son ensemble tout en faisant des haltes sur
les hauts lieux touristiques comme le sultanat de Pouss, les pics de Rhumsiki,
le centre artisanal de Maroua, Waza, etc. Au regard de ce qui
précède, il ressort que la région de l'Extrême-Nord
est une véritable destination touristique ayant des impacts
économiques positifs au Cameroun. Dans le même sillage, bien
qu'elle n'offre pas exactement les produits touristiques, la région du
Nord apparait aussi comme une zone touristique au Cameroun.
V-2-2 Le cas de la région du Nord
Au Cameroun, la région du Nord, Située entre
les 8ème et le 10ème degré de
longitude Nord et les 12ème et 16ème
degrés de longitude Est, occupe une position de choix dans le grand Nord
non seulement en ce qui concerne sa situation géographique, mais
également à cause de la présence des diverses attractions
touristiques et des infrastructures de transport de norme nationales et
internationales.
V-2-2-1 Une destination de choix pour les touristes
Située au centre du Nord-Cameroun, la région du
Nord est une circonscription administrative qui fut la capitale de cette partie
du pays. Son passé sur le plan administratif lui a conféré
un certain nombre d'avantages, notamment en ce qui concerne la présence
d'un aéroport internationalquifut un atout majeur dans le
développement du secteur touristique. Le touriste peut à partir
de cette région faire le tour du Nord-Cameroun afin de découvrir
les merveilles de cette région. En outre, la capacité
d'hébergement de cette région est sans concurrence dans cette
partie du pays. La présence d'un aéroport international et des
hébergements de qualité dans la région du Nord,
principalement à Garoua, ne constituent pas les seuls
éléments qui font de cette région une destination de choix
dans le Nord du Cameroun.
V-2-2-2 Des attractions et des
activités touristiques presque uniques au Cameroun
La région du nord est une zone touristique au
Cameroun. Le tourisme dans cette partie du pays repose principalement sur les
aires protégées, notamment les parcs nationaux et les ZIC. C'est
la région du pays qui compte le plus grand nombre d'aires
protégées ; c'est le cas parc national de Bouba Ndjida, le
parc national de l aBénoué, le parc national du Faro et de
nombreux ZIC (zones de chasse).
Tableau 18: Les aires
protégées dans la région du Nord.
Aire protégée
|
Nombre
|
Parc national
|
03
|
ZIC
|
27
|
Total
|
30
|
Source : Convention de cogestion,
MINPAT(1998). Cité par Ndamé et al (2010).
A côté de ces aires protégées
jonchent une panoplie d'atouts touristiques qui font de cette région une
zone exceptionnelle au Cameroun, ce sont les gorges de Kola, le marché
à bétail d'Adoumri, les chefferies traditionnelles, etc. Ces
attractions touristiques drainent chaque année des milliers de
visiteurs. Outre ces attractions, les activités relatives au tourisme
s'y sont développées.
Les formes de tourisme qui sont développées
dans la région du Nord sont le «tourisme de vision et la chasse
safari«65(*).
Selon Ndamé et al (2010), ces deux formes de pratique touristique sont
les «principaux modes d'exploitation des aires protégées
de la région«. Ces pratiques touristiques consistent à
faire des voyages dans un espace afin de découvrir les attractions qui
s'y trouvent et à organiser les parties de chasse pendant la saison
touristique. Ces différentes activités dans la région du
nord permettent de retenir le touriste sur les lieux. Justement à propos
des séjours des touristes, plusieurs hébergements ont
été construits dans les parcs et ZIC et même au niveau des
sites naturels comme aux gorges de Kola. D'où l'existence des
organisateurs du secteur.
V-2-2-3 Une omniprésence des organisateurs du secteur
touristique
Principalement basé sur
l'exploitation des ressources fauniques, le tourisme dans la région du
Nord existe à cause d'une organisation adéquate du secteur et de
l'implication de plusieurs acteurs qui jouent chacun un rôle bien
déterminé. Dans cette région, il y a un bon nombre
d'acteurs qui interviennent dans le développement du secteur ;
c'est notamment les conservateurs des parcs, les gestionnaires des ZIC
(privés), les guides touristiques, les agences de tourisme, les
promoteurs hôteliers, etc.
Pour que le secteur se développe, chaque intervenant
joue un rôle particulier, les conservateurs des parcs ont pour rôle
de préserver l'intégrité naturelle du parc,
c'est-à-dire protéger et sauvegarder le patrimoine faunique et
floristique. Car c'est justement ces deux éléments qui
constituent la richesse touristique dans ces espaces protégés,
c'est ainsi qu'on observe dans les parcs du Nord des foules de touristes qui se
promènent dans ces espaces pour contempler le paysage naturel dans
lequel circulent les animaux rares et même en voie de disparition tels
les éléphants, les lycaons, les lions, girafes, le grand calao,
les hippopotames, etc. Les gestionnaires des ZIC quant à eux,
généralement les entreprises touristiques, sont
spécialisés dans l'organisation de la chasse sportive pendant la
saison touristique, et accueillent à cet effet un grand nombre de
touristes amoureux de la chasse. Quant aux agences de tourisme, et des tour
operator, le tourisme est encore mieux pratiqué ; car ceux-ci
disposent des moyens nécessaires à sa pratique, c'est le cas des
véhicules de tourisme, des agences de location de voitures, l'entretien
et la sécurisation des touristes. Mieux encore, ils créent et
mettent en place des circuits touristiques afin que les visiteurs parcourent
les sites et les attractions exceptionnelles du grand Nord (excepté la
région de l'Adamaoua). Pour les promoteurs hôteliers, ceux-ci
mettent en place les établissements d'hébergement ; car
c'est ce qui permet aux touristes de passer des séjours dans la
région.
Nous pouvons donc constater que dans la région du Nord
le tourisme est un secteur qui existe réellement depuis de longues
années, car plusieurs éléments concrets permettent de
faire du tourisme un domaine qui participe à l'économie de la
région, il s'agit d'un secteur à moitié privatisé
qui a ainsi beaucoup profité de l'intervention des ONG.Mais cependant la
crise économique aidant à laquelle se mêle une
pauvreté ambiante, le secteur touristique dans cette partie du pays se
voit menacer par le braconnage, la dégradation de la
végétation, l'invasion des aires protégées par les
populations humaines. L'omniprésence des organisateurs du tourisme est
donc déterminante dans le développement du secteur dans un espace
qui dispose d'autant de potentialités. Au regard de ces
différences sur le plan touristique, il ressort que chaque zone en
Afrique et au Cameroun présentent des forces et des faiblesses pour une
zone qui à priori n'est pas touristique comme le département de
la Vina.
V-3 Les forces et faiblesses de
l'activité touristique dans la Vina
Toute région dans le monde peut être mise en
valeur ; tout dépend de ce que l'homme fait de cet espace. Ce qui
revient à dire que toute zone, qu'elle soit touristique ou non, a des
forces et des faiblesses. C'est ainsi que pour le département de la
Vina, une zone de plateau et d'élevage présente des points forts
et des points faibles au développement du tourisme.
V-3-1 Les faiblesses du tourisme
La zone de la Vina est un espace voué
à la pratique de l'élevage, mais la géomorphologie et les
aspects humains de cet espace lui confèrent un caractère
touristique. Malheureusement, le tourisme dans ce département est
buté à des contraintes telles que la concurrence des autres
régions qui ont pris beaucoup d'avance souvent pour des raisons
politiques, et l'absence d'une touristification66(*) ordonnée
V-3-1-1 La concurrence des autres régions
Au Cameroun, la partie septentrionale est reconnue comme une
grande zone touristique, principalement avec les régions du Nord et de
l'Extrême-Nord. De manière générale, la
région de l'Adamaoua en général et le département
de la Vina en particulier sont confrontés à une concurrence qui
s'appuie principalement sur les facteurs naturels, le type de paysage et la
qualité des routes.
Le facteur naturel ici se base essentiellement sur les
attractions naturelles de chaque région. Les attractions naturelles de
la région du Nord et de l'Extrême-Nord sont constituées des
aires protégées, des sites naturels universels exceptionnels
reconnus au niveau mondial. Ces attractions drainent chaque année des
milliers de touristes venus de tous les horizons du monde. Par contre,
l'Adamaoua en général et la Vina en particulier s'appuient
uniquement sur les paysages géomorphologiques qui ne sont ni universels,
ni exceptionnels et presque pas aménagés. Sur le marché du
tourisme international, l'offre touristique naturelle du département de
la Vina ne constitue pas un élément de choix des touristes. Ce
que le touriste recherche en Afrique et au Cameroun en particulier, c'est de
voir ce qu'il y a de rare au monde comme des animaux sauvages, des sites
touristiques uniques au monde. Ces offres sont disponibles dans le Nord et
l'Extrême-Nord avec les parcs, les ZIC, les pics de Rhumsiki, les gorges
de Kola, etc. Par contre, le département de la Vina ne présente
aucun site naturel exceptionnel qui puisse faire la particularité de
cette zone.Il n'offre que des sites que l'on peut rencontrer partout au
Cameroun et même dans d'autres pays d'Afrique et du monde.
Le paysage naturel ici varie d'une région à une
autre. Cette variation se base sur la mutation de la végétation
entre la savane arbustive dans l'Adamaoua à la steppe à
l'Extrême-Nord, et aussi sur une mutation du relief et la présence
d'une faune extrêmement variée. Par rapport à la
région de l'Adamaoua, le paysage naturel du Nord et de
l'Extrême-Nord offrent des éléments touristiques uniques et
mondialement reconnus.
Sur le plan de la desserte des hauts lieux touristiques dans
le Nord Cameroun, l'Adamaoua semble être la région qui
présente le plus mauvais état des routes en ce sens que dans
cette région en général et dans la Vina en particulier, il
n'existe pas de véritables circuits touristiques. Un circuit touristique
se définit comme un itinéraire en boucle, ou un itinéraire
dont le point de départ et d'arrivée est le même. Par
contre, dans les deux autres régions du septentrion, de
véritables circuits ont été mis en place permettant aux
guides touristiques et aux touristes de parcourir presque l'ensemble de ces
deux régions. De ce fait, l'absence des circuits touristiques qui
découle du mauvais état des routesdépartementales apparait
comme un obstacle à la pratique du tourisme dans la Vina.
Cliché Sadio Fopa, 2012. Angle de
prise de vue SE-NW, Coord X : 13,7919° Y : 7,31768°
Z : 1197
Photo 15: Un
véhicule embourbé sur une route crottée entre
Ngaoundéré et Bélel.
La photographie qui précède montre
l'état d'une route qui mène à un site touristique dans le
département de la Vina. On peut constater sur l'image des voyageurs qui
cherchent à libérer un véhicule qui s'est embourbé.
Ce genre d'expérience ne peut que laisser de mauvais souvenir qui
n'incitent pas à revenir
En somme, la région de l'Adamaoua en
général et le département de la Vina en particulier n'est
pas compétitif sur le marché du tourisme car ses
potentialités ne sont pas à mesure de rivaliser les autre
régions dont la qualification de «destination touristique«
peut-être justifiée.
V-3-1-2 Une absence de mise en tourisme cohérente
Nous l'avons dit plus haut que pour qu'on puisse parler
d'espace touristique ou de destination touristique, il faut absolument qu'il
y'ait des visiteurs pour percevoir n'importe quelle attraction qui existe dans
une région donnée. Par conséquent, du moment où
arrivent des visiteurs dans une région pour admirer ou contempler les
attractions, le processus de touristification ou de mise en tourisme se met en
marche. Ce processus se caractérise par une «occupation
progressive de l'espace pour les hébergements et équipements,
polarisation de flux à différentes échelles d'espace et de
temps, impact divers sur le milieu d'accueil, physique, social,
économique«67(*). Ce qui veut dire que lorsque démarre le
mécanisme de mise en tourisme, on observe une mutation de l'espace par
la mise en place des infrastructures touristiques et connexes, par
l'augmentation de flux de visiteurs tout azimut ; et dans la mise en
tourisme d'un espace, l'on doit pouvoir observer dans le milieu d'accueil des
impacts socio-économiques et environnementaux.
Pendant la touristification d'un espace donné, l'on
doit pouvoir observer un concentré touristique dans cet espace,
notamment en ce qui concerne les matières touristiques (primaire,
secondaire et complémentaire) et les activités. Lorsque dans un
espace les potentialités d'intérêt touristique sont mises
en valeur, mises en réseaux et disposant des infrastructures et des
activités, et qu'il y a un nombre important de visiteurs, cet espace
devient une destination ou une zone touristique. C'est donc ce mécanisme
qui confère à un espace une force d'attraction qui
«permet au client d'en distinguer l'originalité parmi d'autres,
donc de faire son choix«. Cependant, il est important de
préciser qu'en assemblant tous les éléments primaires,
secondaires et complémentaire ou additionnels, se créent l'espace
touristique comme le montre la figure 16.
Comptoir
Région
Pays
Station
Ville
Matière touristique
Naturelle
Artificielle
Primaire
Secondaire
Complémentaire
Voyage et/ou mise en marché
Touriste
Espace touristique
Site
Source : Model de
touristification selon Déwally et Flament, 2000.
Figure 16: Des
matières touristiques à l'espace touristique.
Au regard de ce qui précède, nous pouvons
constater que dans le département de la Vina, la mise en tourisme des
potentialités ne suit aucune logique. Les richesses ne sont pas vraiment
mises en valeur, les infrastructures sur les lieux sont
élémentaires, les activités inexistantes ; ce qui
aboutit à dit une force d'attraction très faible sur les
potentiels visiteurs. Par conséquent, cette circonscription
administrative, ne saurait être une zone touristique. Car jusqu'à
nos jours aucun processus de touristification n'a démarré. Bien
que la Vina ne soit pas un espace touristique de part ces faiblesses, il
présente néanmoins quelques repères exploitables.
V-3-2 Les forces du tourisme
Les forces du tourisme sont les facteurs
pouvant favoriser l'essor du tourisme dans une région. Les points forts
de ce secteur dépendent étroitement de plusieurs
éléments et varient d'une région à une autre. Ce
sont des éléments qui, en s'appuyant dessus, en les exploitant ou
en les utilisant intelligemment, rationnellement et professionnellement,
peuvent relever le défi. Dans ce sens, le département de la Vina,
de part ses ressources, peut se démarquer des autres régions et
offrir un flux important de visiteurs de part sa position
géographique.
V-3-2-1 Comment se démarquer de la concurrence
locale ?
Nous avons vu plus haut que les autres
régions du Cameroun, en l'occurrence la région du Nord et de
l'Extrême-Nord, qu'elles disposent chacune des attractions qui font
d'elles des destinations touristiques confirmées. Apparaissant comme des
concurrents de la région de l'Adamaoua, elles présentent aux
touristes une offre touristique exceptionnelle que l'on retrouve uniquement
dans cette partie du pays. Etant donné que le département de la
Vina ne peut offrir les mêmes produits, ou encore créer les
mêmes attractions, il pourrait se démarquer de cette concurrence
en valorisant les ressources encore en friche ; et en développant
d'autres formes de tourisme.
Il revient donc à la Vina de mettre un accent
particulier sur ce qui existe actuellement comme offre touristique, de
privilégier un ou des produits, prestations, ou encore des concepts et
des idées que la concurrence ne dispose pas ou n'a pas encore
développé. Car cela permettrait à cette zone de booster
son secteur touristique afin d'être compétitif sur le
marché du tourisme. Pour donc redynamiser le secteur dans la Vina,
l'idéal serait de se distinguer des autres régions non pas
seulement en s'appuyant sur l'offre qu'il dispose actuellement, mais aussi en
mettant un accent particulier sur les richesses en friche et sur les formes de
tourisme qui pourront être adapté pour cette région. Outre
ce point fort, la position géographique de la Vina peut apparaitre comme
un atout majeur au développement de ce secteur.
V-3-2-2 La position géographique du département
de la Vina
Sur le plan géographique, l'Adamaoua
et le département de la Vina en particulier occupe une position de choix
en ce sens qu'il est à cheval entre le Sud-Cameroun et la partie
septentrionale. Cette région est la porte d'entrée et de sortie
entre les deux grands ensembles géographiques du Cameroun. Ce
département abrite le terminus du trans-camerounais, il est le lieu
où transite un bon nombre de personnes. Ce qui pourrait, si les
éléments touristiques présents dans cette zone sont bien
mis en valeur à l'intention des visiteurs, favoriser les visites des
lieux touristiques et même les séjours.
Cet atout géographique du département de la
Vina n'est cependant pas un élément essentiel dans le
développement du tourisme ; il apparait uniquement comme un facteur
qui pourrait favoriser l'augmentation de la polarisation du flux des visiteurs
vers cette circonscription administrative. De ce fait, tout visiteur en
destination du Nord ou du Sud pourrait faire une halte dans cette région
et consommer les produits qui lui sont proposés. La position
géographique du département de la Vina est donc un atout à
exploiter pour l'émergence du secteur touristique.
Conclusion
Parvenu au terme de ce chapitre, il a été
question de faire une analyse du tourisme, de voir et comprendre comment et
pourquoi ce secteur prospère ailleurs. A titre d'exemple, au niveau
continental, plus particulièrement en Afrique subsaharienne, le
Sénégal et le Kenya ont fait l'objet de cette analyse. Et il
ressort que dans ces pays le tourisme est un secteur vital non seulement pour
les populations locales, mais aussi pour l'économie de ces pays en ce
sens qu'il contribue énormément au PIB. Les principales raisons
du succès de ce secteur dans ces pays sont entre autre la
proximité de l'Europe, la présence des ressources
exceptionnelles, une très bonne stratégie touristique pour
attirer le plus grand nombre de visiteurs, l'effort du développement du
tourisme intérieur et enfin la valorisation d'autres richesses afin de
viser tout type de clients. Par ailleurs, au Cameroun, principalement dans les
régions du Nord et de l'Extrême-Nord, le secteur touristique est
assez développé. Ceci vient du fait qu'elles disposent des
ressources exceptionnelles, qu'il existe dans cette partie du pays une forte
implication du secteur privé ou des opérateurs
économiques, notamment avec la présence des «tour
opérator«, les agences de tourisme et aussi l'existence des
activités y afférentes. Au regard de ce qui est fait ailleurs, et
ce sur quoi repose le tourisme, il ressort que chaque zone s'appuie sur ce
qu'elle dispose comme attraction tout en mettant l'accent sur ce qui peut faire
l'objet d'une attraction universelle exceptionnelle. Toutefois, il se trouve
que chaque zone ou région, qu'elle soit touristique ou non, a des forces
et des faiblesses. Si celles-cisont gérées de manière
efficiente, une zone qui à priori n'est pas touristique, peut changer
d'image et devenir une véritable zone touristique.
Chapitre VI : Propositions et recommandations pour un
tourisme véritable dans le département de la Vina
Introduction
Au regard du chapitre précédant, il ressort que
le tourisme dans le département de la Vina est loin de répondre
aux exigences de ce secteur d'activité. Car la
touristicité68(*)
de cet espace ou même de ses sites touristiques n'a aucune influence
majeure non seulement sur les touristes mais aussi sur sa population.
Cependant, tout espace peut-être mis en tourisme ; autrement dit, le
tourisme peut être développé dans n'importe quel espace.
Tout dépend de ce qu'il y a comme potentialité dans cet espace,
de ce que les Hommes font de ces potentialités ou encore de ce qu'il y a
comme infrastructures. D'ailleurs, «tous les pays et régions du
monde reçoivent maintenant les touristes, mais tous ne sont pas dit pour
autant touristiques, ils n'ont pas la même
touristicité« ; dans le département de la Vina, la
fréquentation touristique et la touristicité de cet espace est
très marginale pour en faire une véritable zone touristique.
VI-1 Les conditions de viabilisation du secteur et la
redéfinition de lapolitique touristique en place
Partout ailleurs, le tourisme est un secteur complexe ;
car sa réussite dépend d'un bon nombre de facteurs. Ces facteurs
sont d'ordre économique, social et même environnemental.
Cependant, les facteurs déterminant le succès du tourisme varient
d'un endroit à un autre. De fait, pour que ce secteur soit viable dans
la Vina, un certain nombre de réalisations doivent être faites.
Mais il faut aussi redéfinir la politique touristique.
VI-1-1 Conditions de viabilisation du tourisme
Le tourisme est un secteur trop exigeant. Il demande des
lourds sacrifices pour être uneactivité compétitive et
rentable. C'est un domaine qui impose des déplacements pour les loisirs,
le dépaysement et l'agrément ; il faut donc entre autres pour le
département de la Vina des aménagements, créer des
activités afférentes à ce domaine et enfin une implication
certaine des opérateurs économiques dans le secteur.
VI-1-1-1 Aménagement, valorisation et vulgarisation
des sites
«Un site d'intérêt touristique n'est
pas un site touristique. Il le devient lorsque l'aménagement touristique
s'en suit...«. Cette déclaration de Louléo (2007)
soulève le problème du manque d'aménagement des
supposés sites touristiques dans l'Adamaoua en général et
dans le département de la Vina en particulier. Les sites touristiques
dans ce département ne sont pas dans l'ensemble
aménagés ; ceux qui sont néanmoins pourvus
d'aménagements présentent des infrastructures en piteux
état. D'où la nécessité de réaménager
et d'aménager les sites avec l'aide des professionnels afin de
promouvoir un véritable tourisme dans la Vina.
Cependant, l'aménagement des sites ne doit pas
participer à la destruction des lieux, mais plutôt de
protéger et valoriser le site. Selon le décret n°99/443/PM
du 25 mars 1999 fixant les modalités d'application de la loi
n°98/006 du 14 avril 1998 relative à l'activité touristique,
en son article 36 stipule que «l'aménagement d'un site
touristique a pour objet : la protection des beautés naturelles
dont la conservation constitue un facteur primordial d'attraction«.
En son article 37 alinéa 1, «l'aménagement d'un site
comprend notamment l'inventaire des ressources qui le rendent attractif et
prioritaire, la viabilisation de celui-ci et la réalisation des
infrastructures et des équipements«. Malheureusement, au
regard de ces deux articles, l'aménagement touristique dans le
département ne respecte pas ces règlements. Il serait donc
important, pour les sites qui ne présentent aucune valeur universelle
exceptionnelle, pour les sites d'intérêt touristique, de
réaliser les constructions afférentes au tourisme, d'identifier
et mettre en valeur l'élément qui rend attractif le lieu.
Cependant, il est important de noter qu'aménager un site demande aussi
à le vulgariser à l'intention des visiteurs. Autrement dit, cette
vulgarisation doit aller à l'endroit des étrangers, mais aussi
à l'endroit des nationaux.
Nonobstant le fait que tous les sites de la Vina ont besoin
d'être aménagés pour être considérés
comme tels, ils ne peuvent pas hélas tous être
aménagés au même moment. Etant donné que de tous les
sites de la Vina il y a un certain nombre d'entre eux qui sont parfois
visités ; ceux-ci apparaissent donc plus importants que les autres
du fait de leur proximité de la ville de Ngaoundéré. C'est
ainsi que nous recommandons de mettre un accent particulier sur les sites les
plus visités et surtout d'implanter les infrastructures capables
d'accueillir les étrangers et les nationaux, et surtout qui vont les
pousser à séjourner sur les lieux. Toutefois, il faut
préciser que le visiteur qui séjourne sur un lieu a besoin de
s'évader, de se divertir, d'où la création des
activités sur les lieux d'attraction.
VI-1-1-2 Création et gestion des activités
afférentes au tourisme
Pour mieux retenir un visiteur sur un site, il doit pratiquer
ou participer aux activités créées à cet effet. Par
exemple sur une station balnéaire les activités comme le surf, le
bronzage, la pêche, la nage, etc., attirent et retiennent les visiteurs
sur les lieux. Autrement dit, sur chaque type d'attraction doit correspondre un
type d'activité. Un sport d'ascension ne peut être pratiqué
sur un site lacustre ou encore sur un site culturel. La création des
activités afférentes au tourisme doivent donc correspondre et
dépendre de chaque catégorie de sites. Etant donné qu'il
existe plusieurs catégories de sites dans la Vina, notamment les lacs,
les chutes et cascades, les sommets, les ranchs, les attractions culturelles,
etc., il serait donc de ce fait important de créer les activités
en fonction de ces catégories.
Les lacs : Tchotsoua (1996) a décrit les lacs de
l'Adamaoua en général et ceux de la Vina en particulier comme des
«haut lieux touristiques« où peuvent se
développer des sports nautiques comme la voile, des safaris photo et
comme lieu privilégié de la détente. Bien que ces
propositions soient importantes pour la mise en valeur d'un lieu, elles sont
cependant insuffisantes. Car il existe des milliers de lacs de ce genre dans le
monde et quelques uns seulement, au prix des investissements conséquents
ont été transformés en sites touristiques où se
déploient des activités connexes. L'on pourrait donc de ce fait
ajouter à ces proposition «la pêche«. Certains
plans d'eau du département de la Vina sont impressionnants et
recèlent une richesse aquatique inestimable. Si l'on créait sur
les différents plans d'eau, notamment au lac Tison, Mballang, Ngaoundaba
et Wakwa, les activités de pêche, nous pensons qu'en plus des
aménagements, cela attirerait un nombre impressionnant de personnes qui
ne demandent qu'à passer un moment de détente sur les lieux loin
des bruits sonores de la ville en toute sécurité.
Les chutes et les cascades : Cette catégorie
d'attraction n'offre pas les mêmes avantages que les lacs. Vu la
dangerosité des eaux sur les lieux, les animaux aquatiques ne peuvent
vivre au niveau des chutes et des cascades (rapides), par conséquent, la
pêche est impossible. Vu également la rapidité des eaux et
la présence des blocs rocailleux dans le lit de ces eaux, la natation ou
toute activité nautique et aquatique est proscrite. Nous pensons que les
seules activités possibles sur ces lieux sont la détente et
l'observation, comme c'est le cas à Kribi avec les chutes de la
Lobé qui sont une attraction touristique qui attire annuellement des
milliers de visiteurs nationaux comme étrangers.
Les sommets : Ce sont les montagnes, les monts, et les
grottes par ricochet. Ces ensembles de roches aux versants abrupts sont des
hauts lieux ou peuvent se développer des activités sportives
comme l'ascension, l'alpinisme, etc. Tchotsoua (1996) voit en ces lieux
uniquement la pratique des safaris photo et des hauts lieux pour des recherches
en science naturelles et humaines ; pourtant, l'idée est de
créer et développer les activités pouvant drainer un grand
nombre d'adeptes ; c'est dans ce sens que les activités telles que
l'ascension et l'alpinisme peuvent apparaitre comme des activités de
choix pour la pratique du tourisme dans ces lieux. Mais cela ne veut pas dire
que les safaris photo et études doivent être balayés du
revers de la main ; mais tout comme les autres, ils drainent aussi des
visiteurs. De plus, la détente est tout aussi importante, car ces
sommets offrent aux visiteurs des paysages sur les plaines, plateau et
vallée de la Vina.
Les ranchs : De manière générale, la
région de l'Adamaoua est une zone par excellence du développement
des ranchs. Dans le département de la Vina en particulier, on note la
présence de plusieurs ranchs dont les plus célèbres sont
le ranch de Ngaoundaba, le ranch pastoral de Gounjel et le Ranch AMAO. Les
ranchs de la Vina sont des ranchs totalement dépourvus
d'activités relatives au tourisme. De ce fait, il serait donc crucial de
mettre sur pied des activités capables d'amener les visiteurs à
séjourner dans les ranchs. Mais avant, il serait important de construire
des gîtes ruraux dans ces ranch afin d'héberger les visiteurs.
Comme activité dans les ranchs, nous proposons au propriétaire et
responsable des ranchs d'inventer les activités autour du bétail,
destinées à émerveiller les visiteurs, comme amener le
bétail paître, les regrouper et les entretenir, les nourrir, etc.,
bref jouer le rôle d'un vrai berger pendant leurs séjours, en
mettant en exergue le rôle de ce dernier dans la gestion des troupeaux,
car il s'agit d'une race de travailleurs en voie de disparition. Et pourquoi
pas construire dans ces ranchs des petits musées à la gloire de
la race bovine locale comme il existe ailleurs le musée du cheval.
Les attractions culturelles : Sur le plan culturel,
toutes les régions du monde présentent des potentialités
culturelles de part les différentes cultures qui s'y trouvent. Ce qui
veut dire que bien que le tourisme culturel ne soit pas développé
dans la Vina, il reste néanmoins une pratique incontournable dans cette
région. Le tout est de mettre sur pied des activités culturelles
afin de rehausser l'inertie de la culture de cette partie du pays. Les
activités touristiques sur ce plan se limitent uniquement à la
visite du lamidat de Ngaoundéré. Autour de ce site devaient
pourtant graviter des activités annexes comme musées et autres
qui mettraient en exergue les symboles de la culture locale comme l'ont si bien
réussi à Foumban autour du Palais des Bamouns.
Pour mieux vanter ce secteur, il serait souhaitable de
revaloriser toutes les pratiques culturelles et traditionnelles de chaque
peuple en ce sens que ces pratiques sont en voie de disparition. Par exemple,
au Kenya, le peuple Massaï est une véritable attraction culturelle
justement parce que ce peuple a su conserver ses pratiques culturelles et
ancestrales, ce qui fait donc de ce peuple l'un des peuples les plus
exceptionnels au monde. De ce fait, compte tenu des différences
culturelles entre le peuple Massaï et ceux du Cameroun en
général, l'on devrait, dans le département de la Vina
créer un rassemblement culturel des différents peuples en
présence chaque année pour deux ou trois jours, afin que ceux-ci
redonnent une importance certaine à leur pratique ancestrale telle que
la danse ; les festivals comme le Mbor yanga, la fantasia et bien
d'autres. A côté de ces pratiques, les différents peuples
de l'Adamaoua en général et ceux de la Vina en particulier
cachent une importante richesse qui n'attend qu'à être
exploitée. C'est le cas des objets ancestraux des Mboum et des
Foulbés qui moisissent dans les palais sans qu'on ne leurs accorde une
importance touristique. Au Sénégal par exemple, les musées
sont la plaque tournante du tourisme culturel, tout y est
représenté et draine ainsi des milliers de visiteurs chaque
année. En ce qui concerne le patrimoine culturel du Cameroun en
général et celui de la Vina en particulier,
Nizésété (2007) déclare les ressources culturelles
sont «sous-valorisés, des pans entiers du patrimoine
matériel se dégradent progressivement, livrés à la
merci des intempéries et des vandales, pendant que des
éléments du patrimoine immatériel à l'instar des
rites, langues et certaines prestations ludiques disparaissent tout
simplement«. Ce qui demande donc une revalorisation du patrimoine
culturel, et cela passe forcément par la création d'un
musée interculturel dans la Vina. De ce fait, nous pensons que s'il y a
un musée digne de ce nom, qui rassemble tous les objets des
différents peuples, et qu'il y a aussi des moments des manifestations
interculturelles où les différents peuples viennent faire des
prestations à l'intention de la population locale et
étrangère ; ce que le tourisme pourrait prendre son envol.
Il est donc crucial de développer ces activités afin de
promouvoir le tourisme dans la Vina.
Par ailleurs, créer les activités
afférentes au tourisme demande des lourds investissements et une bonne
organisation du secteur.
VI-1-1-3 Investissement et organisation du secteur
Le secteur touristique est un domaine complexe qui demande de
très lourds investissements et une forte organisation du secteur car le
tourisme est une activité économique qui «peut rapporter
gros, mais peut aussi coûter cher«. Organiser le tourisme
revient à investir lourdement dans le secteur afin qu'il soit
compétitif sur le marché national et international. Vu les
exigences des touristes aujourd'hui, le secteur doit s'équiper en
conséquence et surtout s'adapter à la nouvelles donne
touristique. Pour ce faire, il est urgent que les pouvoirs publics et les
opérateurs économiques considèrent le tourisme comme un
secteur qui peut rapporter gros ; certes les bénéfices ne
sont pas immédiats, mais il reste cependant un secteur prometteur.
Par ailleurs, il est tout aussi important de permettre et de
faciliter l'installation des tours opérateurs et des agences de voyages
et de tourisme ; car ceux-ci sont des véritables organisateurs du
secteur touristique, c'est eux qui font en quelque sorte d'une région
une région touristique. Ils mettent sur pied des programmes de voyages
et des séjours dans un espace ; ils contribuent donc efficacement
à la redynamisation ou à la dynamisation du tourisme dans une
région ou un pays. Justement à ce titre, le département de
la Vina est dépourvu de tous ces éléments essentiels.Par
conséquent, il reste une zone où le tourisme entant
qu'activité économique reste virtuel. Tchotsoua (1996) avait
déjà soulevé cette question d'investissement en appelant
les opérateurs économiques à prendre conscience de l'enjeu
de ce secteur. Cependant, valoriser le tourisme ne relève pas uniquement
de l'implication des opérateurs économiques parce que ceux-ci
disposent des moyens. Mais ne sont pas prêts à prendre des risques
économiques de cette nature. Car passerdu commerce général
ou on achète et on revend, à un investissement où il faut
attendre 5 ans en moyenne pour voir les retombées éventuelles,
est un risque que très peu d'investisseurs potentiels ne sont pas
prêts à prendre.
Au regard de ce qui précède, il ressort que
tout ce qui est proposé concerne les éléments essentiels
au développement du tourisme dans la Vina. La figure suivante est la
représentation graphique des informations concernant les conditions de
viabilisation du secteur.
Source : Enquête de
terrain, 2012
Figure 17: Les conditions
pouvant permettre l'essor du tourisme
L'image graphique ci-dessus représente les
conditions qui peuvent permettre l'essor du tourisme dans le département
de la Vina. On peut constater sur l'image qu'il y a deux types de
catégorie de population qui recommandent des solutions pour l'essor du
tourisme (le bleu renvoie à la population urbaine et le rouge aux
touristes). On peut constater que les deux catégories de population ont
recommandé d'aménager, valoriser, vulgariser, créer et
gérer les activités, investir tout en organisant le secteur pour
que le tourisme soit viable dans la Vina. Toutefois, la conservation de
l'environnement naturel, la redéfinition des sites, repenser la
politique touristique et sensibiliser la population sur l'enjeu du tourisme
sont également déterminant dans la viabilisation du tourisme dans
l'Adamaoua en général et dans le département de la Vina en
particulier.
Bon nombre de facteurs peut déterminer la
réussite du tourisme dans une région ; ces facteurs sont
d'ordre social, économique environnemental et professionnel. Bien que
ces facteurs soient importants, encore faut-il déterminer une bonne
stratégie touristique pour une réussite certaine.
VI-1-2 Réexaminer la stratégie touristique en
place
Le tourisme a toujours été un
secteur qui figure parmi les objectifs de développement que s'est
fixé le Cameroun à moyen et long terme. Malencontreusement, la
stratégie touristique mise en place au Cameroun en général
et dans le département de la Vina en particulier n'est pas efficiente
soit parce qu'elle n'est pas respectée, soit parce qu'elle est
obsolète. D'où l'importance de réexaminer cette politique
tout en mettant l'accent sur les voies et moyens pour amener les populations
locales et étrangères à s'intéresser au tourisme
dans la Vina, sur la coopération entre le secteur public et privé
et mettre en place une commission d'organisation du secteur.
VI-1-2-1 Viser une clientèle nationale et
étrangère
Il serait irrationnel et insensé de reposer le
succès du tourisme dans le département de la Vina et même
au niveau national de manière générale uniquement sur les
touristes occidentaux. Il serait même impossible de développer le
tourisme comme on le pense si la population camerounaise n'intègre pas
la culture touristique nationale dans son comportement. C'est-à-dire
visiter leur propre pays. En fait, dans tous les pays qualifiés de
destination touristique, on note une présence importante des nationaux
dans la pratique du tourisme interne ; et la création des
ministères chargés du tourisme, des loisirs et du temps libre
dans de nombreux pays comme la France, le Maroc est la preuve qu'il s'agit
d'une vraie prise de conscience de l'importance de ce secteur. Donc, en
excluant les touristes étrangers, on note tout de même l'existence
d'un tourisme national. Au Kenya par exemple, la population nationale est
particulièrement ancrée dans la pratique du tourisme, ce qui fait
de ce pays une véritable destination en Afrique. Dans le
département de la Vina, on a l'impression que le secteur touristique ne
vise aucune clientèle en ce sens que les sites sont dans l'ensemble
abandonnés et très mal entretenus malgré la
présence d'une Délégation régionale et
départementale du tourisme à Ngaoundéré. Bref, ils
ne ressemblent pas aux lieux pouvant accueillir les visiteurs. Comme dans tout
pays touristique, la clientèle visée doit être de toutes
les catégories sociales provenant de l'étranger et du territoire
national. Aucune campagne de promotion n'est faite pour vanter les
potentialités de la région et inciter les populations à la
découverte
En fait, d'un côté, la première
clientèle visée doit d'abord être les touristes
camerounais. Ceux-ci sont extrêmement variés et constituent de ce
fait un potentiel de visiteurs important. Ndamé (2010) et
Nizésété (2009) ont d'ailleurs affirmé qu'un bon
nombre de personnes dans le milieu scolaire, universitaire ; ainsi que les
employeurs et employés salariés et même les chômeurs
s'intéressent de plus en plus aux activités de distractions.
Selon Ndamé (2010), «les tendances récentes montrent
pourtant que les jeunes (...) grâce aux médias, sont de plus en
plus curieux et se laissent attirer par les activités
récréatives«. Cette assertion peut se confirmer
à travers les enquêtes de terrain que nous avons menées
auprès de la population urbaine via des questionnaires. C'est ainsi que
sur 80 enquêtés, 55 personnes affirment avoir déjà
visité un ou plusieurs sites non seulement dans la Vina, mais aussi dans
les régions du Nord et de l'Extrême-Nord. Par contre, 25 personnes
disent ne jamais avoir visité un site touristique ici ou ailleurs.
Figure 18: Part de chaque
catégorie de personnes ayant visité ou pas visité un
site.
Toutefois, les raisons qu'avancent les personnes qui n'ont
jamais visité un site sont diverses, mais la majorité avance la
raison selon laquelle elles n'ont pas encore eu l'occasion de pouvoir le
faire.
Tableau 19:Les raisons
expliquant la non-visite des sites touristiques.
|
Raison expliquant la non-visite des sites
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Pas intéressé
|
2
|
2,5
|
9,1
|
9,1
|
Pas encore eu l'occasion
|
13
|
13,8
|
50,0
|
59,1
|
pas été informé
|
3
|
3,8
|
13,6
|
72,7
|
pas d'organisation touristique
|
4
|
3,8
|
13,6
|
86,4
|
Total
|
22
|
27,5
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
58
|
72,5
|
|
|
Total
|
80
|
100,0
|
|
|
Le tableau ci-dessus présente les raisons qui ont
favorisé ou non la visite d'un site par les enquêtés. Nous
pouvons constater dans ce tableau que le plus grand nombre de personnes n'ont
pas encore eu l'occasion de visiter les sites ; 4 d'entre eux ne l'ont pas
encore fait à cause du manque d'organisation du tourisme pendant que 3
n'ont pas été informé sur les richesses touristiques du
département. Par contre 2 seulement ne sont pas intéressés
par le tourisme. Ce qui veut probablement dire que dans l'ensemble la plupart
de la population urbaine s'intéresse au tourisme bien que certaines
personnes n'ont pas encore eu l'occasion de se livrer à cette
activité.
Au regard de ce tableau et du comportement
qu'affichent les camerounais face aux activités
récréatives, nous pouvons dire qu'au niveau de cette
catégorie de clientèle, il y a une lueur d'espoir pour le
développement du tourisme intérieur. Mais cependant, beaucoup
reste à faire. Il faudrait par exemple que les pouvoirs publics, les
organisateurs de voyages et même les guides touristiques organisent de
temps à autre les visites qui permettront aux
populationsdécouvrir ces lieux. Justement à ce sujet, on note
dans la ville de Ngaoundéré des groupes de personnes qui
organisent (bien qu'ils ne soient pas des professionnels du tourisme) des
sorties à caractère touristique, c'est notamment le cas des
étudiants, élèves, clubs de sport, associations, etc. Les
endroits prisés pour ces sorties sont entre autres le lac Tison, les
chutes de Tello, le mont Ngaoundéré et aussi en direction du
Nord-Cammeroun comme au campement du buffle noir (vu sa proximité de
Ngaoundéré) , parc national de Waza, etc. mais il s'agit des
voyages aller et retour dans la journée qui n'ont plus valeur de
distraction que de décourverte.
D'un autre côté, les touristes étrangers
constituent une clientèle clé au regard des devises qu'ils
apportent ; autrement dit, de leur pouvoir d'achat. Bon nombre de
touristes visitent le Cameroun, et ceux-ci se répartissent au Cameroun
dans deux grands bassins touristiques : la zone du littoral camerounais,
notamment à Kribi, Douala, Limbé, etc. ; et au Nord-Cameroun
dans les régions du Nord et Extrême-Nord. Pour une zone comme la
Vina, région intermédiaire entre le Nord et le Sud, voit
plusieurs touristes traverser son territoire pour d'autres destinations. Le but
principal recherché par les touristes étrangers est le
dépaysement, l'agrément, l'immersion totale dans une autre
culture, le loisir, etc. Pour capter une telle clientèle, il faudrait
valoriser les produits et ressources touristiques tant au niveau national
qu'international, et surtout de déployer les activités afin de
satisfaire ceux-ci lors de leurs visites et séjours. Pour mener à
bien une telle action, c'est-à-dire amener les touristes nationaux et
étrangers à visiter la Vina, il faut une bonne collaboration du
secteur public et privé.
VI-1-2-2 Une mixité d'intervention publique et
privée
Les politiques d'aménagement et de
développement touristique sont dotées d'un nombre
considérable d'acteurs avec deux caractéristiques. Le
développement touristique nécessite l'intervention et la
compétence des pouvoirs publics et du secteur privé. Cette
mixité doit par conséquent toujours être
omniprésente dans le processus de développement de ce secteur.
Vincent Vlès (2004) a montré l'importance de cette mixité
en Europe occidentale où «l'organisation touristique locale
n'est pas devenue une activité relevant pleinement du secteur
privé. Tout au plus, les politiques publiques d'aménagement et de
développement touristique s'adaptent aussi à l'organisation du
secteur«. Autrement dit, les deux types d'acteurs doivent intervenir
obligatoirement dans l'organisation du tourisme dans un espace pour que ce
secteur soit plus actif et rentable. Car pour le moment on peut dire que le
secteur touristique dans la Vina ne rapporte rien dans les caisses de l'Etat. A
cet effet, on peut constater une absence totale du secteur privé dans
l'organisation du tourisme dans le département de la Vina ; le
secteur public ou les pouvoirs publics tentent tant bien que mal d'organiser le
domaine, mais malheureusement cette organisation reste très
limitée voir même inexistante. Pour plus de rentabilité, il
faudrait d'abord que le secteur privé se développe et ensuite
intervenir dans le domaine tout en collaborant avec les pouvoirs publics. Il
est tout aussi crucial de mettre en place une commission régionale
chargé de l'organisation du secteur touristique pour plus de
professionnalisme.
VI-1-2-3 La commission
d'organisation du secteur touristique
Le tourisme est une filière qui dépend
énormément des autres domaines. En d'autres termes, c'est un
secteur qui dépend de l'agriculture, l'élevage, la nature, la
culture, l'art, l'architecture, l'archéologie, l'hydrographie, le milieu
urbain et rural, etc. Par ailleurs, il se trouve que chaque domaine est
géré par des personnes tant morales que physiques. Au Cameroun,
l'Etat intervient presque dans tous ces domaines par le biais de ses
départements ministériels. Ce qui devrait donc normalement
permettre une certaine collaboration entre les différentes
représentations des départements ministériels et celle du
tourisme, c'est notamment le cas du ministère de l'environnement, le
ministère de l'art et de la culture, et ministère de
l'élevage, etc. Bien que les autres départements
ministériels soient concernés d'une manière ou d'une autre
dans le domaine du tourisme, on ne note pas de collaboration.
A côté de cette commission, il serait tout aussi
important de mettre en place une association à caractère
touristique dont le but est «d'assurer localement l'accueil et
l'information du public sur le tourisme dans la Vina«
(c'est-à-dire renseigner le public sur les richesses touristiques,
animer le secteur par l'organisation des fêtes locales ou des kermesses
afin de rendre la Vina plus accueillant au tourisme, enfin sensibiliser les
jeunes et les visiteurs à la protection de la nature). La mise en place
d'une commission d'organisation du tourisme demande à
réfléchir sur les formes de tourisme à développer
et sur la rentabilité de ce secteur.
VI-2 Développement de nouvelles formes de tourisme
Lorsqu'un espace dispose des
potentialités variées, l'exploitation de ces potentialités
peut se faire de différentes manières et ceci en fonction de ce
qui pourrait intéresser le visiteur. La Vina, la variété
de ces potentialités touristiques peut donner place aux nouvelles formes
de tourisme et surtout de faire en sorte que ce secteur soit rentable et
équitable.
VI-2-1 Développement de
nouvelles formes de tourisme adaptées au département
Il existe plusieurs formes de pratique touristique ;
celles-ci doivent-être mises en valeur en fonction du potentiel qui se
trouve dans un espace donné. La Vina offre un potentiel varié
pouvant donner naissance à une certaine forme de tourisme. Mais, il se
trouve que cette zone du pays présente plusieurs obstacles et
contraintes qui freinent ou obstruent le développement du tourisme. De
fait, il serait donc important de prendre en compte ces difficultés et
de les utiliser comme avantages pour le développement du tourisme.
VI-2-1-1 Créer de véritables circuits
touristiques
Actuellement dans la Vina il n'existe pas de
véritables circuits touristiques. Un circuit touristique se
définit comme un itinéraire en boucle. Selon Coccomo, c'est un
«déplacement ou un voyage effectué en plusieurs
étapes, à l'aide d'un ou de plusieurs moyens de transport
permettant la visite de plusieurs lieux touristiques«, au sens de
L'INSEE le circuit est un séjour pendant lequel l'individu a
changé de lieu sans être resté au même endroit plus
de trois jours.Un circuit consiste ainsi à se déplacer dans une
région sur une itinéraire balisé tout en faisant des
«escales et des nuitées dans des sites et villages
pittoresques«. En effet, pour la Vina il est important de baliser des
circuits qui permettront aux touristes de visiter les paysages, les sites et
les villages pittoresques de la Vina tout en faisant des haltes et
séjournant sur les lieux préalablement aménagés
à l'occasion. Et la présence des chevaux dans la région et
qui ne servent que pour la fantasia, serait une occasion de les utiliser comme
moyen de transport pour se déplacer d'un site à l'autre puisque
les route sont parfois impraticable. La carte suivante présente une
proposition d'un circuit touristique possible (pour une randonnée
équestre) dans le département de la Vina.
Réalisé par Sadio Fopa.
Source : Carte routière du
Cameroun au 1 :1500000ème, réalisé par
l'ING (France) et mise à jour par l'INC (Cameroun), 1994. Enquête
de terrain 2012.
Figure 19: Carte de
proposition d'un circuit touristique équestre
L'image ci-dessus est une
carte de proposition d'un circuit touristique équestre à l'est de
Ngaoundéré. Sur cette carte, on peut constater que le circuit est
en boucle dont le point de départ et le point d'arrivée est le
lac de Mballang ; ce circuit offre aux visiteurs la possibilité de
visiter six sites touristiques dans cette partie du département tout en
appréciant la savane arbustive du plateau de la Vina, le paysage naturel
et pastoral des différents espaces, les villages pittoresques, et
également de s'immerger dans la culture des différents peuples
qui jonchent le circuit. Dans ce circuit, on peut constater que presque tous
les types de sites y sont représentés. C'est ainsi que
après un jour passé au lac de Mballang, le visiteur peut
également passer un jour à la chute de Tello afin
d'apprécier les chutes d'eau dans un environnement équatorial en
pleine savane, ensuite, poursuivant son trajet, fait un halte au village
pittoresque d'Idool où il séjourne deux ou trois jours afin de se
fondre dans la culture peul et d'en apprécier les traditions
ancestrales ; au terme de son séjour, il poursuit son chemin au
ranch pastoral de Gounjel où il fait également deux ou trois
jours dans un environnement purement pastoral où il peut participer aux
activités pastorales dans un ranch qui s'étend presque à
perte de vue ;ensuite il se rend à Ngan-ha où il passe aussi
deux ou trois jours, s'immerge dans la culture et la tradition Mboum, pendant
son séjour dans ce village, une randonnée de montagne (trekking)
est organisée à la montagne de Ngan-ha où un panorama du
paysage environnant du plateau de la Vina lui est offert et également
une visite guidée de la grotte accompagnée d'un commentaire
historique du peuple Mboum ; et enfin le touriste reprend son chemin vers
le lac de Mballang après un séjour bien mérité au
village Mboum. Circuit touristique : lac de Mballang-Chutes de
Tello- Idool-ranch de Gounjel-Ngan-ha(visite montagne, grotte et objet d'art
ancestraux)-lac de Mballang.
Un circuit est la clé du succès de la pratique
du tourisme. Il donne la possibilité de valoriser et de
fréquenter les sites qui font parties de l'itinéraire. Et donc de
promouvoir les formes de tourisme en fonction des atouts disponibles dans un
espace. En fonction des formes de tourisme à promouvoir et adapter dans
la Vina, deux types de circuit peuvent être mis en place : les
circuits relayant en boucle et les circuits thématiques.
Le circuit relayant en boucle (figure n°19) permettra
ici de faire des haltes et de visiter les différentes attractions du
département tout en participant aux activités
créées sur les différents lieux. Le circuit
thématique quant à lui doit se mettre en relation avec
différentes formes de tourisme. Ici, le circuit consiste à mettre
en exergue la pratique de chaque type de tourisme. Cependant, une succession de
circuits thématiques peut donner lieu à un circuit en boucle. De
ce fait, quelles peuvent-être les formes de tourisme adaptées
à la Vina.
VI-2-1-2 Mettre sur pied un tourisme de randonnée
équestre et pédestre
Avec ses rivières, fleuves, lacs, chutes, ses paysages
naturels et pastoraux, ses ranchs et villages pittoresques, ses sommets et
attractions culturelles, etc., le département de la Vina est un
territoire surprenant à découvrir. Cette zone d'élevage
possède une nature généreuse et authentique propice aux
longues balades et aux randonnées.
La Vina est un espace qui, sur le plan touristique, connait
un grand nombre de difficultés dont on peut citer entre autres le
mauvais état des routes, l'abandon des sites, le manque de
fréquentation de ces sites, etc. Pour donc mieux exploiter les sites et
transformer certaines difficultés en un atout, il est important pour la
Vina de mettre sur pied un tourisme de randonnée équestre et
pédestre. Les randonnées équestres et pédestres
sont des pratiques qui se font sur des terres nues et
généralement sur des pistes balisées à cet effet.
Le circuit proposé à la figure 17 est un circuit de
randonnée équestre. Pour ce type de randonnée, il est
opportun d'aménager le circuit pour satisfaire les besoins des cavaliers
et de leurs chevaux ; pour ce faire, il est nécessaire de
construire les gîtes ruraux spécialement aménagés
à chaque halte afin que les touristes puissent se reposer, se distraire
à travers les activités déployées à cet
effet ; afin que les chevaux aussi puissent se reposer, s'abreuver et
récupérer les forces pour la suite du circuit. Vu que ce circuit
impose forcément des séjours sur les différents lieux, il
permettrait ainsi à tous les adeptes de la randonnée
équestre qui souhaitent visiter la Vina de parcourir un certain nombre
de sites afin d'accroitre le taux de fréquentation au niveau de ces
lieux.
Pour ce qui est de la randonnée pédestre,
moins important que la randonnée équestre de parcours, est aussi
un élément très important dans le développement du
tourisme interne en commençant par la population locale en ce sens que
cette forme de pratique touristique s'appuie principalement sur les pratiques
sportives des weekends. Le trekking par exemple, randonnée
pédestre en zone de montagne est déjà observable dans la
ville de Ngaoundéré le samedi et dimanche au mont
Ngaoundéré ; et cette activité prend de plus en plus
d'ampleur. En plus, de temps en temps, les jeunes organisent des
randonnées pédestres et de détente au niveau du lac Tison,
«rapide de Dang«, etc. Ces pratiques indiquent probablement que ce
sont des formes de tourisme qui peuvent booster le tourisme interneet attirer
le plus grand nombre de pratiquants si elles sont mises en valeur et bien
encadrées. Par ailleurs, les randonnées équestres et
pédestres se pratiquent généralement dans les milieux
écologiquement fragiles dotés d'un peuple ignorant les enjeux du
tourisme ; d'où l'importance de promouvoir l'écotourisme.
VI-2-1-3 Promouvoir le développement de
l'écotourisme
Concept forgé dans les années 1980 par la WWF
(World Wildlife Fund), l'écotourisme a pour objectif la conservation des
aires naturelles protégées ainsi, que le développement
durable des populations concernées. Pour Ndamé (2010), ce concept
«s'apprécie avant tout comme une forme de tourisme
étroitement liée au milieu naturel. Il est défini aussi
sinon plus par les bénéfices qu'il est susceptible d'apporter
tant à la conservation qu'aux communautés locales«.
Dans notre zone d'étude, certains lieux d'attraction voient leurs
environnements naturels se dégrader à cause de l'intervention
anthropique d'une part, et une population locale riveraine des sites qui ne
profite aucunement des retombées du tourisme. Alors, pour un tourisme
équitable et soucieux de l'environnement, l'écotourisme est une
forme de tourisme de choix pour le département de la Vina.
En outre, avec des ressources touristiques comme
l'élevage avec la présence des ranchs, l'écotourisme
s'intègre parfaitement dans la pratique touristique dans la
région. Car tout en respectant l'environnement pastoral de ces lieux, le
touriste peut, pendant son séjour dans un ranch, participer aux
activités autour du bétail. L'écotourisme étant
donc une stratégie de choix pour le développement du secteur
touristique dans le septentrion (Ndamé 2010), sa promotion et son
développement doit par conséquent être fort pour
ériger la Vina en une zone touristique. Disposant une population
extrêmement variée en termes de culture, le tourisme culturel
n'est pas en reste.
VI-2-1-4 Mettre un accent sur le développement du
tourisme culturel
Le tourisme ne joue pas seulement un rôle
économique, il est également considéré comme une
industrie humaine provenant de l'homme, destinée à l'homme et
ayant pour vocation de rapprocher les peuples et de leur transmettre les
valeurs de tolérance, de solidarité et d'échange.
Actuellement, à l'heure des grandes mutations mondiales, il s'est
avéré important de diversifier le produit touristique et de
trouver de nouveaux marchés. Ces nouveaux marchés passent par la
présentation d'un nouveau produit capable d'attirer les non adeptes du
milieu naturel ; autrement dit, ceux qui sont fascinés par la
culture étrangère. Ce nouveau produit est le potentiel culturel,
d'où le tourisme culturel. Le tourisme culturel se définit comme
une «forme de tourisme centré sur la culture, l'environnement
culturel, les valeurs et styles de vie, le patrimoine local, les arts
plastiques et ceux du spectacle, les industries, les traditions et les
ressources, de loisir, de la visite de musées et monument et la
rencontre avec des locaux. Il ne doit pas seulement être
considéré comme une activité économique
identifiable, mais plutôt comme englobant toutes les expériences
vécues pour les visiteurs d'une destination au-delà de leur
univers de vie habituel«. Cette forme de tourisme touche toutes les
régions du monde. C'est-à-dire que, là où se trouve
un peuple ou là où a séjourné un peuple, la
pratique du tourisme culturel est possible.
En effet, la Vina est un espace riche d'un passé plein
d'histoire. Ce département a connu, par le passé, de multiples
cultures et civilisations qui se sont succédées sur son sol, tout
en laissant leur empreintes, à l'instar des sites archéologiques
découverts et ceux encore en friche. Le patrimoine culturel de la Vina
est composé «d'anciens villages dont certains sont
fortifiés, de sites paléo-métallurgiques, des abris sous
roches«69(*),
des manifestations culturelles, des villages pittoresques, des chefferies
traditionnelles, des objets d'art et outils ancestraux, etc. Au regard de ce
patrimoine culturel, l'Adamaoua et principalement la Vina sont un
«haut lieu de l'histoire ancienne et contemporaine du
Cameroun«. Malgré ce patrimoine culturel très riche, le
tourisme culturel n'est pas pratiqué dans la Vina, et pourtant cette
forme de tourisme pouvait permettre une mise valeur du patrimoine culturel et
accentuer le développement du secteur. De ce fait, tous les acteurs
culturels et tous les acteurs du tourisme doivent mettre un accent particulier
sur ce domaine afin de le redynamiser pour qu'il soit une pratique de choix
dans la Vina.
VI-2-2 Pour un tourisme rentable et équitable
Activité économique la plus
rentable au monde, le tourisme est un secteur qui a cessé d'être
économiquement rentable au Cameroun. Dans la Vina en particulier, ce
secteur n'apporte pas grand-chose aux populations et à la région
du fait de la visite gratuite des sites et de la non-touristification de ces
potentialités, et la non-implicationdes populations riveraines des sites
dans la gestion de ce «patrimoine«.
VI-2-2-1 Mise en marché des potentialités
touristiques
La mise en tourisme est un moment
très importante dans le processus de développement touristique.
Celle-ci consiste en fait à valoriser une potentialité et de le
mettre sur le marché touristique afin que cette potentialité soit
productive. Dans notre zone d'étude, on note une gratuité notable
de ce qui est considéré comme site touristique et une absence
importante de la mise en marché des potentialités. Ce qui fait en
sorte que se secteur ne soit pas rentable pour la Vina. Pour donc faire du
tourisme un secteur productif, il serait important que l'accès aux sites
soit payant en fonction de ce qui est développé sur les lieux
comme activité. Vendre les produits touristiques constitue en fait un
élément crucial dans la rentabilité du secteur. Par
ailleurs, si l'accès est gratuit il faut bien mettre en place des
éléments qui pourront pousser les visiteurs à
dépenser sur les lieux ; il n'y a ni carte postale ni symbole
représentant les sites, ni logo pouvant rapporter un peu d'argent
à ce secteur, alors que les panneaux publicitaires faute de
publicité pourrissent le long des axes les plus fréquentés
de la ville ; ainsi, la rentabilité touristique dépend de
l'imagination que les promoteurs pourront mettre au service de ce secteur
moribond au lieu de se contenter de falsifier les chiffres du nombre de
touristes dans la région pour faire croire que le tourisme vit.
VI-2-2-2 Implication des
populations riveraines dans la gestion du patrimoinetouristique
Au Kenya, le peuple Massaï est vraiment
intégré dans la gestion du patrimoine touristique en ce sens que
celui-ci apparait comme un véritable gardien du parc qui se trouve tout
près de leur village. S'il est concerné par la protection du
parc, c'est justement parce que ce parc attire des visiteurs et ceux-ci ne
manquent pas de faire un séjour dans cette tribu afin de consommer les
prestations de danse et de vivre comme ce peuple ; ce qui apporte
énormément de revenus pour ce peuple. Etant donné que dans
la Vina les populations riveraines des sites se sentent concernées par
le tourisme, et ne perçoivent aucun rendement de ce secteur ou des sites
touristiques, il est important de les intégrer dans la protection et la
gestion de ces espaces d'attraction, car celles-ci, par leur volonté
pourront contribuer d'une manière ou d'une autre au développement
du secteur touristique. Déjà même, les personnes ressources
avec lesquelles nous avons eu des entretiens, et la plus part des
enquêtés nous ont fait part de leur réelle volonté
de faire du tourisme une source de revenus pour leur communauté. Mais
seulement par manque de moyens et de volonté des pouvoirs publics
à les intégrer dans le programme de développement
touristique, leur projet reste pour l'instant un rêve. Par exemple, le
Chef du village pittoresque d'Idool affirme : «les touristes
viennent ici de temps en temps, et repartent toujours en fin de journée
par manque de logement pour eux. C'est pour ça que j'avais eu à
écrire en 2010 à la délégation du tourisme pour la
construction de quatre ou cinq logements pour les touristes ;
malheureusement je n'ai aucune réponse jusqu'ici«70(*).
Il serait donc important d'attribuer une certaine
responsabilité aux populations riveraines des sites touristiques en ce
qui concerne la gestion de ces lieux, notamment en matière de protection
et d'entretien de ces aires, et aussi de permettre à ces populations
d'accueillir les éventuels visiteurs à travers la construction
des logements dans ces «villages«. Pour un développement
touristique avéré, il est crucial de prendre en compte les
populations riveraines des sites dans la gestion et le développement du
tourisme.
Conclusion
En conclusion, il ressort que pour un
département comme la Vina, une zone d'élevage qui se veut
touristique, le tourisme est un secteur qui a du mal à prendre son envol
compte tenu du fait qu'il présente plus de contraintes que d'atouts.
Ainsi donc il était important de suggérer un certain nombre
d'idées qui pourraient redynamiser le tourisme dans la Vina. A cet
effet, il faut que les personnes en charge du développement de ce
secteur pensent à mettre en place une véritable politique
touristique qui permettrait une bonne organisation du secteur, afin de
créer les activités afférentes au tourisme sur les lieux
d'attraction, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme
adaptées à cette zone d'élevage et utilise certaine
contrainte comme atout, notamment le mauvais état de route qui n'est pas
un contrainte à la pratique d'un tourisme de randonnées mais
plutôt un atout à exploiter. Penser à développer le
tourisme c'est également penser à préserver et à
gérer les sites de manière durable afin que ce secteur soit
rentable et équitable pour les populations locales de la Vina. Au regard
de ces propositions, nous pouvons donc dire qu'un vrai secteur touristique est
encore possible dans cette unité administrative, mais pour ce faire,
toutes les pistes doivent être exploitées.
CONCLUSION GENERALE
Le tourisme aujourd'hui est un secteur économique sur
lequel mise bon nombre de pays africains. A titre de rappel, ce secteur occupe
de nos jours une place prépondérante dans le processus de
développement à tel point que toutes les régions et tous
les départements lui offrent une place de choix dans leurs plan d'action
pour le développement. Donc, au terme de cette étude, il a
été question de faire ressortir l'image réel du tourisme
dans la région de l'Adamaoua en général et dans le
département de la Vina en particulier. Cette zone assez
particulière au Cameroun se caractérise par sa richesse
pastorale. Zone d'élevage par excellence, au Cameroun, celle-ci est
connue par les conditions naturelles qu'elle offre au bétail et aux
éleveurs, et de son cheptel bovin assez exceptionnel de part son
effectif et la qualité de ses races bovines assez particulières
non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique. Outre ces
caractéristiques, les performances de cette circonscription
administrative en matière d'élevage et de son offre sont telles
qu'elles sont reconnues dans le grand Nord, dans le Cameroun tout entier et
même au-delà des frontières.
Le département de la Vina de par son passé
géologique mouvementé, est doté d'un milieu physique
particulier au Cameroun, d'un réseau hydrographique immense et dense. Ce
qui laisse apparaitre dans cet espace de multiples lacs de cratère, des
chutes, cascades, des monts et montagnes qui offrent la possibilité de
développer le tourisme dans cette partie du pays. Par ailleurs, on note
également des richesses culturelles basées principalement sur les
sites archéologiques, les villages pittoresques, les grottes, les
événements ou manifestations culturelles, les objets et outils
ancestraux, qui constituent également un potentiel touristique ;
mais il existe aussi des richesses encore ignorées ou encore dans
l'ombre qui sont méconnues du grand public. Au regard de cette
capacité touristique dont regorge le département de la Vina, il
était important de voir si ces potentialités étaient
à mesure de brandir le département de la Vina, zone
d'élevage, au rang de zone touristique ou de destination touristique au
Cameroun dans un contexte de dynamique des espaces en ce sens que plusieurs
espaces dans le monde et en Afrique deviennent progressivement de
véritables destinations, et également dans un contexte où
la concurrence est toujours présente.
Après les travaux de terrain menés dans ce
département, il ressort que les potentialités touristiques du dit
département ne sont pas, pour le moment, à mesure de faire de la
Vina une véritable zone touristique du fait du déficit structurel
profond, notamment en ce qui concerne les équipements touristiques, les
moyens de transport, le mauvais état des routes, l'insuffisance des
travailleurs qualifiés, le manque de mise en marché des
potentialités, le manque d'aménagement adéquat des sites
et l'abandon en friche de ceux-ci (pourtant un pilier de l'existence du
tourisme dans un espace), etc. Compte tenu de ces potentialités
touristiques, le département de la Vina peut cependant
espéré devenir une zone touristique. Mais pour ce faire, il
était crucial de voir ce qui est fait ailleurs en matière de
développement touristique, notamment au Sénégal et au
Kenya, qui sont des destinations de choix en Afrique subsaharienne, mais aussi
au Nord et à l'Extrême-Nord afin de proposer des solutions pouvant
permettre à cette circonscription administrative de devenir une
véritable zone touristique capable d'accueillir les touristes
étrangers et camerounais. De ce fait, il était important de
proposer de développer les activités divertissantes sur les
sites, et surtout de mettre sur pied des formes de tourisme adaptées au
département compte tenu des contraintes et des potentialités
existantes.
Au regard de la littérature, de l'observation du
terrain, des enquêtes auprès de la population et des
différents entretiens, il ressort que le paysages touristique du
département de la Vina en particulier et de la région de
l'Adamaoua de manière générale, se caractérise par
une géomorphologie fort contrastée, des facteurs d'ordre humain,
ce qui confère à cette unité administrative une importante
richesse touristique. Toutefois, l'état des lieux des sites touristiques
contredit fortement l'image que les profanes ont du tourisme comme étant
un secteur qui vit et qui se pratique dans la Vina. Par ailleurs, la
présence des potentialités peut permettre de redynamiser le
tourisme à travers la mise en tourisme de ces richesses tout en mettant
l'accent sur les nouvelles formes de tourisme. Ce qui précède est
en quelque sorte l'éclairage du tourisme dans la Vina. Ils relatent
très clairement le véritable statut du tourisme dans cet espace.
Ce secteur économique dans la Vina, de part la qualité des sites,
la politique touristique en place et son impact économique non efficient
montre donc que pour le moment, le tourisme reste un mythe par rapport à
ce que les gens pensent, par rapport à ce qui est dit dans les
médias, et même par rapport à la concurrence dans le grand
Nord du Cameroun.
Vu les résultats obtenus dans ce travail, et ceux de
la littérature, il se trouve que maints travaux ont été
effectués sur le tourisme au Cameroun en général et en
particulier dans la Vina. Les travaux menés par Tchotsoua (1996) ont
permis de vanter la région de l'Adamaoua en général pour
ses richesses touristiques et aussi de dire ce à quoi elles pourraient
servir. Les propositions faites par Tchotsoua étaient cependant
limitées en ce qui concerne le développement de nouvelles formes
de tourisme. Il s'est principalement attardé sur les activités
que l'on pourrait développer sur les sites. Louléo (2006) quant
à lui, a uniquement remis en cause les sites touristiques de l'Adamaoua
en disant qu'ils ne sont pas de véritables sites touristiques et qu'il
manque d'aménagement pour être considéré comme
tels ; ce qui expliquerait la non-pratique du tourisme dans la Vina.
Hendélé pour sa part, a fait une évaluation des paysages
géomorphologiques afin de la mettre en relation avec le tourisme et
d'expliquer la non-efficience de ce secteur. Ces différents chercheurs
ont cependant appuyé leurs travaux uniquement sur les sites naturels de
l'Adamaoua et de la Vina en particulier, négligeant ainsi l'aspect
culturel du tourisme pourtant celui-ci compte pour beaucoup dans le
développement touristique. Par ailleurs, d'autres chercheurs, notamment
Ndamé (2010) a étudié la problématique du
développement de l'écotourisme dans le Nord-Cameroun. Cet aspect
des choses est un point très important pour le développement du
tourisme durable et équitable et également pour la
préservation et la protection de l'environnement naturel des
sites ; car c'est l'environnement naturel qui fait la beauté et
constitue l'attraction principale des sites naturels. Mais seulement, son
étude a porté uniquement sur les aires protégées et
pourtant les sites comme les monts, grottes, lacs, etc., et même le
patrimoine culturel sont pris en compte par l'écotourisme. C'est donc
ainsi que nous avons focalisé notre recherche sur les sites naturels et
culturels de la Vina. Bien que ce secteur soit, au terme de cette étude,
un secteur utopique, il ressort tout de même qu'un tourisme est encore
possible, mais pour cela, des lourds sacrifices en termes d'investissement,
d'organisation doivent être déployés à cet effet.
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Annexes
Annexe I : Les sites
et attractions touristiques de la région de l'Adamaoua
La région de l'Adamaoua de par ses
caractéristiques géographiques regorge de nombreux sites et
attractions touristiques. Ces derniers sont réparties sur l'ensemble de
ses principales unités administratives que sont notamment les
Département. Le tableau suivant regroupe les différent sites et
attractions touristiques des Départements.
Département de la Vina
N°
|
Dénomination
|
Localisation
|
Description
|
Voies d'accès
|
Période de visite
|
Prestations offertes
|
Informations liées aux us et
coutumes
|
01
|
Chutes de la Vina
|
15 Km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga
|
Chute d'une hauteur de 30 m
|
Accessible à moto et à voiture
|
A tout moment
|
Ecotourisme
|
|
02
|
Chutes de Tello
|
44 Km de Ngaoundéré sur la route de Belel
|
Chutes très spectaculaires d'une hauteur de 40 m
formant une grotte avec le rocher en forme d'un arc de cercle sur lequel la
rivière Tello prend son point de chute
|
Accessible à moto et pied
|
Toute saison
|
Ecotourisme
|
|
03
|
Chutes de Koudini
|
135 Km de Ngaoundéré sur la route de touboro
|
L'eau a une hauteur de chute d'environ 40 m et tombe d'une
énorme table rocheuse d'environ 50 m de diamètre
|
Accessible à moto et à pied
|
A tout moment
|
Ecotourisme
|
|
04
|
Chutes de Bini
|
55 Km de Ngaoundéré
|
Chute magnifique près de 40 m de chutes hauteur
|
Accessible à moto et à pied
|
A tout moment
|
Ecotourisme
|
|
05
|
Chutes de Waka Bodo
|
35 Km de Belel
|
Chute ayant des grosses langues d'eau coulant sur des rochers
dispersés en escalier
|
Accessible à moto et à voiture
|
Toute saison
|
Ecotourisme
|
|
06
|
Lac Tison
|
8 km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga
|
Lac de cratère particulièrement encaissé
aux sensations fortes, véritable attraction touristique
|
Accessible à moto et à voiture
|
Toute saison
|
Ecotourisme
|
|
07
|
Lac de Mballang
|
22 km de Ngaoundéré
|
Lac de cratère dont la rivière stabilise son
niveau
|
Accessible àmoto et à pied
|
Toute saison
|
Ecotourisme
|
|
08
|
Lac de Wakwa
|
10 km de Ngaoundéré sur la route de
Ngaoundéré
|
Lac de barrage d'environ 12 ha dans l'enceinte de l'IRAD de
Wakwa, poissonneux, ce lac est régulièrement
fréquenté par les canards sauvages et atteint 40 m de profondeur
par endroit, il sert également d'abbreuvoir au bétail
|
Accessible à moto, à pied et à voiture
|
Toute saison
|
Pêche à la ligne
|
|
09
|
Lac de dang
|
15 Km de Ngaoundéré sur la route de Garoua
|
Vaste étendue d'eau poissonneux et présence de
plusieurs espèces d'oiseaux
|
Accessible à moto, à piedet à voiture,
non aménagé
|
Toute saison
|
Tourisme de vision
|
|
10
|
Lac de darang
|
10 Km de Ngaoundéré sur le route de Garoua
|
Lac très poissonneux
|
Accessible à moto et à voiture
|
A tout moment
|
|
|
11
|
Ranch de Ngaoundaba
|
40 Km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga
|
Ce ranch est situé à une altitude de 1300 m dans
un parc au bord du lac de 2 ha environ très poissonneux, structure
d'accueil très reposant par sa localisation et son architecture
originelle site touristique, doté d'un grand vergé , d'un lac de
cratère, d'une salla d'exposition des trophées de chasse
|
Accessible à moto et à voiture
|
Toute saison
|
Tourisme culturel, pirogue sur le lac, randonnée et
découverte
|
|
12
|
Ranch pastoral de Gounjel
|
80 Km de Ngaoundéré sur la route de Belel
|
Ranch constitué d'un vaste pâturage où
évoluent les boeufs par milliers et à perte de vue
|
Accessible à moto et voiture
|
Toute saison
|
Agrotourisme
|
|
13
|
Lamidat de Ngaoundéré
|
Centre ville
|
Chefferie traditionnelle dont l'architecture est
composée des cases rondes au toit en toupie et faits de chaume
|
Accessible
|
Toute l'année
|
Tourisme culturel, fantasia, rachitecture exceptionnelle, sons
tambours et trompe
|
La population autochtone n'entre pas avec les chaussures au
Lamidat sauf les étrangers et les autorités administratives
|
14
|
Village Idool
|
70 Km de Ngaoundéré sur la route de Belel
|
Village touristique au quartier en damier, crée en 1968
avec une imposante chefferie construite selon la tradition peule, climat doux,
arbre fruitier en abondance
|
Accessible
|
Toute l'année
|
Tourisme culturel
|
L'hospitalité légendaire engendre la visite des
hommes de marque tels que Tombalbay et Ahmadou Ahidjo
|
15
|
Falaise de Mbé
|
45 Km de Ngaoundéré sur la route de Garoua
|
Site très reposant situé à une altitude
permettant d'avoir une bonne vue de la plaine de Mbé
|
Accessible
|
Toute l'année
|
Tourisme de vision
|
|
16
|
Cascades de Wack
|
45 Km de Ngaoundéré sur la route de Garoua
|
Présence des cascades
|
Accessible
|
Toute l'année
|
Excursion
|
|
17
|
Grotte de Mbang Mboum
|
...Km de Ngaoundéré sur la route de Touboro
|
Grotte entourées d'arbre en forme des Boukarous
|
Accessible mais non aménagé
|
Novembre-avril
|
Trekking
|
|
18
|
Grotte de Ngan-ha
|
120 Km de Ngaoundéré
|
Lieu de refuge des Mboum lors de la guerre de
résistance
|
accessible
|
Novembre-avril
|
|
|
19
|
Grotte de Mayo-Djabo
|
55 Km de Ngaoundéré sur la route de Meiganga
|
Grotte qui combine avec une chute qui porte le même nom
et haut de près de 30 m
|
Accessible mais non aménagé
|
Novembre-avril
|
|
|
20
|
Mont Ngaoundéré
|
Centre ville
|
Montagne qui porte le nom de la ville en langue Mboum qui
signifie la montagne au nombril. Il est le gardien de la ville de
Ngaoundéré
|
Accessible
|
Toute l'année
|
Tourisme sportif
|
|
21
|
Mont Ngan-Ha
|
100 Km de Ngaoundéré
|
Existence de plusieurs grotte où on trouve des objets
d'arts, véritable sanctuaire des population Mboum de
Ngaoundéré
|
Accessible mais non aménagé
|
Novembre-avril
|
Trekking
|
Refuge pour le peuple Mboum lors de la période
coloniale
|
22
|
Source thermominérale de Laouré
vina
|
11 Km de Ngaoundéré sur la route de meiganga
|
Au pied de la chute de la Vina, source d'eau chaude de 35
°c fortement minéralisée en sodium, calcium et
magnésium
|
accessible
|
Toute l'année
|
|
Zone écologiques, vente de liel en permanence
|
23
|
Campement de faro coron
|
7 Km de Mbé sur la route de Garoua
|
Situé dans la zone très giboyeuse où
campent les orpailleurs
|
Accessible toute l'année
|
|
|
|
24
|
Festival Mbor-yanga
|
100 Km de Ngaoundéré (Ngan-ha)
|
Manifestation touristique culturelle au cours de laquelle le
Bélaka ou chef supérieur Mboum entre en communion avec son peuple
pour se souvenir de leur passé glorieux en célébrant un
culte aux ancêtres Mboum à travers les activités telles que
la sortie des objets royaux, la sortie solennelle du Bélaka, les
activités culturelles, les excursions, l'exposition d'objets d'art
|
|
|
|
|
25
|
Arbre du centenaire
|
Ngaoundéré
|
Grand arbre situé en plein centre ville de
Ngaoundéré
|
Accessible
|
Toute l'année
|
Tourisme culturel
|
Les foulbés et les Mboum ont signé sous cet
arbre un pacte pour le partage du pouvoir au lamidat et pour lequel le Lamido
doit automatiquement être de race Mboum et Foulbé pour
régner.
|
Annexe II :TEXTES
JURIDIQUES ET REGLEMENTATION DU TOURISME AU CAMEROUN
LOI N° 98/006 DU 14 AVRIL 1998 RELATIVEA
L'APPLICATION DE L'ACTIVITE TOURISTIQUE
L'Assemblée Nationale a délibéré
et adopté,
Le Président de la République promulguela loi
dont la teneur suit:
CHAPITRE I
DES DISPOSITIONS
GENERALES
ARTICLE 1er -La présente loi fixe,
dans le cadre de la législation sur l'activité commerciale, les
règles particulières applicables à l'activité
touristique, en vue:
-du développement économique;
-de la promotion de la culture nationale;
-de l'intégration nationale et le brassage des
peuples;
-de la protection et de la sauvegarde des valeurs
touristiques, cultures
nationales, ainsi que de l'environnement;
-de la mise en valeur du patrimoine touristique national.
ARTICLE 2.- Est, au sens de la
présente loi, estconsidérée comme
activitétouristique, toute activité commerciale qui
concourt à la fourniture des prestations d'hébergement, de
restauration et/ou à la satisfaction des besoins des personnes qui
voyagent pour leur agrément, ou pour des motifs professionnels, ou qui a
pour finalité un motif à caractère touristique,
notamment:
-l'organisation des voyages et des séjours;
-la construction, l'extension, la transformation ou
l'exploitation
d'un établissement de tourisme;
-l'aménagement, l'exploitation ou la protection d'un
site touristique.
ARTICLE 3.- Pour l'application de la
présente loi et des textes qui en découlent, les
définitions ci-après sont admises:
1) Structure d'organisation de
voyages et de séjours: une agence
de tourisme ou, selon le cas, un tour-opérateur;
2) Agence de tourisme: une entreprise
créée par une personne physique
ou morale, en vue d'organiser et de vendre, de façon
habituelle, au public directement, à forfait ou à la commission,
des voyages et des séjours individuels ou collectifs, ainsi que toute
activité s'y rattachant;
3) Tour-opérator: une
entreprise créée par une personne physique ou morale, en vue de
concevoir et de fabriquer, de façon habituelle, des produits
touristiques et de les vendre au public, directement ou indirectement, à
forfait ou à la commission;
4) Etablissement de tourisme: un
établissement créé par une personne physique ou morale en
vue de fournir au public des prestations d'hébergement, de restauration,
de loisirs ou de détente;
5) Site touristique: tout
paysage naturel ou tout élément artificiel du patrimoine
national, présentant une valeur universelle exceptionnelle du point de
vue culturel, esthétique, historique, scientifique, légendaire,
artistique, et qui est exploité et préservé pour
l'intérêt du tourisme;
6) Syndicat d'initiative ou office de
tourisme: une personne morale créée conformément
à la législation sur les groupements d'intérêt
économique, par des personnes physiques ou morales ou des
collectivités territoriales décentralisées en vue du
développement et de la promotion du tourisme dans une localité
donnée;
7) Guide de tourisme: une
personne ayant des références et des compétences
professionnelles, chargée d'accompagner à plein temps ou à
temps partiel, des touristes dans les visites des monuments, des musées
et de sites touristiques, ou tout autre lieu d'intérêt
touristique, et de leur fournir des commentaires et explications de tous
ordres.
ARTICLE 4.- (1)Le développement de
l'activité touristique sur l'étendue du territoire national
constitue une préoccupation majeure de l'Etat.
A ce titre:
-il prend toutes mesures tendant à encourager et
à garantir la promotion du tourisme;
-il élabore des stratégies, plans ou
programmes en vue d'assurer le développement rapide et durable du
tourisme et de créer des effets d'entraînement positifs
sur l'économie nationale.
(2) Les Administrations publiques de l'Etat, les organismes
publics et para-publics, les collectivités territoriales
décentralisées doivent dans le cadre de leurs missions
respectives, promouvoir les activités touristiques dans leurs politiques
sectorielles.
A cet égard, ils organisent des campagnes de
sensibilisation en vue de la promotion d'une véritable culture
touristique.
(3) L'Etat garantit la sécurité des
touristes sur l'ensemble du territoire national
ARTICLE 5.- Le Gouvernement veille au
respect de la Charte du Tourismeet duCode duTouristede l'Organisation
Mondiale du Tourismeinvitant les Etats et les Personnes à
empêchertoute possibilité d'utilisation du tourisme aux fins
d'exploitationde la prostitution d'autrui.
A cet égard, il est tenu de prendre des mesures
appropriées à l'effet de combattre letourisme sexuel
mettant en cause des enfants.
ARTICLE 6.- (1) La politique de l'Etat doit
être compatible avec la législation relative à
lagestion et à la protection de l'environnement. Dans cette
optique, un accent particulier doit être mis sur le classement et
la protection des sites touristiques
(2) Elle doit, notamment, avoir pour objectif
d'encourager la libre entreprise ainsi que la libre concurrence et de favoriser
l'émergence d'un secteur privé compétitif.
CHAPITRE II
DES CONDITIONS D'EXERCICE DES ACTIVITES
TOURISTIQUES
ARTICLE 7.-La liberté d'exercer
l'activité touristique sur l'étendue du territoire est reconnue
à toutepersonne physique ou morale, sous réserve du
respect des lois et règlements en vigueur, ainsi que des exigences de
professionnalisme reconnues par les normes en la matière.
ARTICLE 8.- Les activités
régies par la présente loi peuvent être exercées
séparément ou conjointement.
ARTICLE 9.- (1) La construction, la
transformation ou l'extension d'un établissement de tourisme
sont subordonnées à l'obtention préalable d'une
autorisation délivrée après avis obligatoire d'une
commission compétente.
(2) L'exercice de l'activité de guide de
tourisme est subordonné à l'obtention d'un
agrément délivré après avis obligatoire d'une
commission compétente.
(3) L'exploitation d'une structure d'organisation de
voyages et de séjours ou d'unétablissement de tourisme
est subordonnée à l'obtention préalable d'une licence
délivrée après avis obligatoire d'une commission
compétente.
(4) La composition et les modalités de fonctionnement
de la commission prévue aux alinéas (1), (2) et (3) ci-dessus
sont fixés par voie réglementaire.
ARTICLE 10.- L'aménagement ou l'exploitation d'un site
touristique se fait sur la base d'un cahier de charges
préalablement approuvé par l'administration chargée du
tourisme, suivant des modalités fixées par voie
réglementaire.
ARTICLE 11.- (1) L'administration
chargée du tourisme est tenue de se prononcer sur les demandes dont elle
est saisie dans un délai de soixante (60) jours à compter de la
date de réception de cette demande, contre
récépissé. Passé ce délai, le silence
gardé par ladite Administration vaut décision implicite
d'acceptation.
(2) Toute décision de refus doit être
motivée et notifiée.
(3) Les modalités d'application du présent
article sont fixées par voie réglementaire.
ARTICLE 12.- La délivrance
de l'agrément, de la licence ou de l'autorisation prévue à
l'article 9 ci-dessus, ainsi que l'approbation du cahier de charges, sont
subordonnées au paiement de droit dont le montant est fixé par
la loi des finances.
ARTICLE 13.- Tout syndicat d'initiative ou
office de tourisme est tenu, préalablement au démarrage de ses
activités, d'en faire la déclaration auprès de
l'administration chargée du tourisme, suivant des modalités
fixées par voie réglementaire.
ARTICLE 14.- (1) L'autorisation,
l'agrément et la licence prévus par la présente loi sont
individuels.
(2) Ils ne peuvent être ni
loués, ni cédés, ni transférés.
ARTICLE 15.- (1) Les établissements
de tourisme, les structures d'organisation de voyages et de séjours, les
sites touristiques, peuvent être classés ou non classés,
suivant les normes nationales et/ou internationales.
(2) Les modalités de classement ou
de déclassement sont fixées par voie réglementaire.
ARTICLE 16.- (1) Un panonceau apposé
sur la façade principale ou en un endroit visible indique la nature et
la classification de la structure d'organisation de voyages et de
séjours de l'établissement de tourisme ou du site touristique
indiqué.
(2) Le panonceau est fourni par l'Administration
chargée du tourisme. Il donne lieu au paiement d'une redevance annuelle
dont le taux est fixé par la loi des finances.
Il reste propriété
de l'Etat
ARTICLE 17.- Toute personne exploitant une
structure d'organisation de voyages et de séjours, un
établissement de tourisme, un site touristique classé, est tenue
de produire des documents statistiques établis suivant le modèle
arrêté par l'Administration chargée du tourisme et une
période fixée par ladite Administration.
ARTICLE 18.- (1) Nul ne peut exercer les
fonctions de directeur ou de gérant d'une structure d'organisation de
voyages et de séjours, d'un établissement de tourisme ou d'un
site touristique, classé, s'il justifie de qualifications
professionnelles fixées par voie réglementaire.
(2) Les établissements
visés par l'alinéa (1) ci-dessus sont tenus d'informer
l'Administration chargée du tourisme des qualifications de leur
directeur ou gérant.
(3) Le défaut d'information de
l'Administration chargée du tourisme entraîne les sanctions
prévues à l'article 20 ci-dessous.
ARTICLE 19.- (1) Toute personne
exerçant une activité touristique régie par la
présente loi est soumise au contrôle effectué par des
agents assermentés de l'Administration chargée du tourisme et est
tenue, à cet effet, de mettre à la disposition de ces agents,
toute information nécessaire à l'accomplissement de leur mission
de contrôle.
(2) Les agents visés à
l'alinéa (1) ci-dessus sont tenus au respect du secret professionnel et
des règles en matière de concurrence.
ARTICLE 20.- (1) L'autorisation,
l'agrément ou la licence prévu par la présente loi peut
être retiré ou son exploitation suspendue pour l'un des motifs
suivants :
- Cessation d'activité du bénéficiaire
pour une durée supérieure à douze (12) mois et
après une mise en demeure reste sans suite ;
- Condamnation du bénéficiaire pour toute
infraction aux dispositions de la présente loi et des textes
réglementaires pour son application, ou pour toute infraction à
la législation fiscale, douanière ou relative au change ;
- Condamnation du bénéficiaire à une
peine afflictive ou infamante ;
- Faillite ou mise en liquidation judiciaire du
bénéficiaire
- Défaut d'assurance
- Non respect des normes de sécurité ou des
règles d'exploitation
- Non paiement des droits ou de la redevance au titre de
l'activité touristique
- Utilisation d'un directeur ou d'un gérant en
violation des dispositions de la
Présente loi
- Refus opposé aux agents assermentés de
l'Administration chargée du tourisme d'exercer leur mission de
contrôle ;
- Usage d'une autorisation, d'un agrément ou d'une
licence falsifiée.
(2) Les dispositions de l'alinéa (1) ci-dessus
s'appliquent, mutatis mutandis, à toute personne autorisée
à aménager ou à exploiter un site touristique.
ARTICLE 21.- (1) La décision
suspendant l'exploitation d'une autorisation, d'un agrément ou d'une
licence, en fixe la durée, sans que celle-ci puisse excéder un
(1) an.
Passé ce délai et faute d'avoir
remédié à la cause de la suspension, le retrait est
prononcé d'office
(2) Toute décision de suspension ou
de retrait doit être motivée et notifiée au
bénéficiaire en cause. La décision de retrait est prise
après avis obligatoire de la commission compétente prévue
à l'article 9 de la présente loi.
Elle emporte, de plein droit, cessation temporaire ou
définitive des activités du mis en cause, sous peine de
l'application des dispositions de l'article 191 du code Pénal.
(3) Les modalités de suspension ou de retrait sont
précisées par voie réglementaire.
CHAPITRE IV
DE LA PROMOTION DU TOURISME
ARTICLE 26.- Des mesures d'encouragement spécifiques
peuvent être prises, notamment dans les domaines fiscal, douanier,
foncier ou domanial, dans le cadre de la loi de finances ou des lois
particulières, afin de promouvoir les investissements touristiques et de
rendre le produit touristique national compétitif.
ARTICLE 27.- (1) En vue d'assurer et de
garantir le développement et le soutien de l'activité
touristique, la loi de finances fixe annuellement, les ressources
particulières devant alimenter un compte d'affectation spécial
créé à cet effet par décret du Président de
la République, conformément aux dispositions des articles 39 et
41 de l'ordonnance n°62/OF/4 du 7 février 1962 relative au
régime financier de l'État.
Ce décret précise, notamment, les
modalités de gestion du compte susvisé.
(2) Le compte d'affectation
spécial prévu à l'alinéa (1) ci-dessus peut
également recevoir, le cas échéant :
Des contributions des donateurs internationaux
Toutes autres contributions volontaires
Des dons et legs.
(3) Les ressources prévues aux alinéas (1), (2)
ci-dessus sont exclusivement affectées aux activités de
développement du tourisme.
ARTICLE 28.- L'exploitation des vols charter
est autorisée à partir de toutes destinations
étrangères dans le cadre des voyages à forfait.
ARTICLE 29.- (1) Il est créé
par la présente loi, un Conseil National du Tourisme, ci-après
désigné le « Conseil »,
chargé :
- D'étudier et de proposer au Gouvernement toutes
mesures ou tous aménagements susceptibles de faciliter l'entrée
et le séjour des touristes au Cameroun, ainsi que leur sortie et leur
sécurité.
- D'émettre un avis sur toutes les questions dont il
est saisi par le Ministre chargé du tourisme.
- D'une manière générale, de faire au
Gouvernement toute proposition ou recommandation concourant au
développement du tourisme, notamment en ce qui concerne la promotion des
investissements, l'organisation, les aménagements et le partenariat
touristique.
(2) L'organisation et le fonctionnement du
Conseil sont fixés par voie réglementaire.
DECRET N°99/443/PM du 25 mars 1999 fixant les
modalités d'applicationde la LOI N° 98/006 du 14 avril 1998
relative à l'activité touristique
LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT,
Vu la Constitution ;
Vu la loi n°98/006 du 14 avril 1998 relative à
l'activité touristique ;
Vu le décret n°92/089 du 04 mai 1992
précisant les attributions du Premier Ministre, modifié et
complété par le décret n°95/145 du 04 août
1995 ;
Vu le décret n°97/205 du O7 décembre 1997
portant organisation du Gouvernement, modifié et complété
par le décret n° 98/067 du 28 avril 1998 ;
Vu le décret n°97/206 du 07 décembre 1997
portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
DECRÈTE
CHAPITRE III
DE L'EXPLOITATION DES AGENCES DE TOURISME
SECTION I
DES CONDITIONS D'EXPLOITATION DES AGENCES DE
TOURISME
ARTICLE 15.- Est considérée
comme agence de tourisme l'entreprise créée par une personne
physique ou morale exerçant de façon habituelle l'activité
commerciale consistant à organiser et à vendre au public,
directement ou indirectement, à forfait ou à la commission, des
voyages et des séjours individuels ou collectifs, ainsi que toute
activité s'y rattachant et consistant notamment à :
Vendre ou délivrer des titres de transport,
réserver des places dans les moyens de transport en commun, louer des
voitures, faciliter le transport des bagages ;
Réserver ou louer des chambres dans les
établissements d'hébergement, réserver
des repas dans les établissements de
restauration ;
Organiser des voyages ou des croisières, individuels ou
en groupe ;
Organiser des excursions ou des visites, guidées ou
non, dans les villes, les sites, les
monuments, les musées, etc. ;
Fournir des renseignements sur les conditions de voyages, de
transport et de séjour en République du Cameroun et à
l'étranger ;
Effectuer auprès des établissements
agréés, pour le compte de leurs voyageurs, des opérations
de change concernant uniquement le voyage dans le cadre de la
législation en vigueur ;
Faire assurer les touristes ou leurs bagages ;
S'occuper de toutes les formalités auxquelles sont
astreints les voyageurs ;
Louer des autocars ou automobiles avec ou sans chauffeur, et
tous autres moyens de transport adaptés aux excursions et voyages
touristiques avec leur propre matériel ;
Exploiter des villages de vacances ;
Vendre des produits et des circuits de chasse.
(2) Est également considérée comme agence
de tourisme et, par conséquent, régie par les dispositions du
présent décret, l'agence de location des véhicules.
TITRE II
DES CONDITIONS D'AMENAGEMENT ET
D'EXPLOITATION DES SITES TOURISTIQUES
ARTICLE 33.- Est considéré
comme site touristique, un espace national protégé à
grande notoriété et à fréquence touristique
importante tout au long de l'année ou destiné principalement
à l'accueil des infrastructures essentiellement touristiques.
ARTICLE 34.- (1) Le site touristique peut
être situé dans une zone d'aménagement touristique
prioritaire, dans une zone d'aménagement touristique
concerté ou dansune zone d'aménagement
touristique différé.
(2) Les zones d'aménagement touristique prioritaire,
concerté et les zones d'aménagement touristique
différé sont créées par décret du
Président de la République.
ARTICLE 35.- (1) Dans les zone
d'aménagement touristique prioritaire le tourisme est, sans être
exclusif, l'activité dominante.
(2) Dans les zone d'aménagement touristique
concerté le tourisme est, parmi d'autres, l'une des principales
activités à promouvoir.
(3) Dans les zone d'aménagement touristique
différé, vouées prioritairement à
l'écotourisme, à l'aménagement des parcs et jardins
publics et à la constitution des réserves foncières,
aucune implantation de nature à dégrader l'environnement n'est
autorisée.
CHAPITRE I
DE L'AMENAGEMENT DES SITES TOURISTIQUES
ARTICLE 36.- L'aménagement d'un site
touristique a pour objet :
La protection des beautés naturelles dont la
conservation constitue un facteur primordial d'attraction ;
La réalisation, sur la base d'objectifs et d'un plan
arrêtés au préalable, d'un certain nombre
d'activités et d'investissements propres à entraîner le
développement complexe de toutes les valeurs qui constituent le site
touristique.
ARTICLE 37.-L'aménagement d'un site
touristique comprend notamment l'inventaire des ressources qui rendent
attractif et prioritaire, la viabilisation de celui-ci et la réalisation
des infrastructures et des équipements.
ARTICLE 38.- (1) L'inventaire des sites et
des richesses touristiques relève de la compétence du Ministre
chargé du tourisme.
(2) La viabilisation des sites touristiques incombé
à l'Etat qui la réalise soit au travers des organismes publics
créés spécialement à cette fin, soit par
l'entremise d'organismes publics existants chargés de
l'aménagement des zones industrielles ou des terrains urbains et
ruraux.
(3) La viabilisation des sites touristiques et la
réalisation sur ceux-ci d'infrastructures et d'équipements
peuvent faire l'objet d'une concession.
ARTICLE 39.- L'exploitation d'un site
touristique se fait suivant une convention d'exploitation signée par le
Ministre chargé du tourisme, après avis de la Commission.
ARTICLE 40.- La convention d'exploitation est
un contrat qui confère au concessionnaire le droit d'exécuter
dans un site touristique des travaux et d'exploiter des ouvrages
destinés à l'accueil et à l'agrément des
touristes.
Elle est assortie d'un cahier de charges, approuvé par
le Ministre du tourisme après avis obligatoire de la Commission, et
définit les droits et obligations de l'Etat et du concessionnaire.
ARTICLE 41.- La convention d'exploitation est
conclue pour une durée de vingt (20) ans renouvelable. Elle est
évaluée tous les trois (3)ans.
ARTICLE 42.- La convention et le cahier de
charges fixent notamment :
Les modalités générales de financement
des investissements et les rapports
financiers entre l'Etat et le concessionnaire ;
Les conditions dans lesquelles sont exécutés
les travaux, leur échelonnement et
éventuellement les conditions d'exploitation des
ouvrages ;
Les délais dans lesquels les projets d'exécution
doivent être présentés et les travaux
achevés ;
Les normes techniques relatives à l'étude de
détail et à l'exécution des ouvrages ;
Les clauses techniques d'exploitation des ouvrages ;
Les clauses financières de l'exploitation notamment
celles relatives au prix des
prestations du concessionnaire qui peuvent varier selon
l'usage auquel elles sont
destinées.
ARTICLE 43.- (1) La concession touristique
est le territoire sur lequel s'exerce la convention d'exploitation.
Elle est attribuée par décret du Premier
Ministre après avis obligatoire de la Commission.
(2) La superficie totale pouvant être accordée
à un même concessionnaire est fonction du potentiel de la
concession touristique, calculé sur la base d'un rendement soutenu et
durable. Elle ne peut en aucun cas excéder cinquante mille (50 000)
hectares.
ARTICLE 44.- Toute personne qui désire
exploiter une concession touristique doit déposer au Ministère
chargé du tourisme, contre récépissé, un dossier
complet en dix (10) exemplaires comprenant les pièces
suivantes :
Une demande timbrée au taux en vigueur
indiquant :
-Les noms, prénoms, nationalité,
profession et domicile, s'il s'agit d'une personne physique ;
-La raison sociale, le siège social, et la
liste des associés, s'il s'agit d'une personne morale ;
Un certificat de domicile, s'il s'agit d'une personne
physique, ou d'une expédition authentique des statuts de la
société et les pouvoirs du signataire de la demande, s'il s'agit
d'une personne morale.
Cinq (5) exemplaires de la carte géographique au 1/200
000è , indiquant les limites, la situation et la superficie
du site sollicité, d^ment certifié soit par les services du
cadastre de l'Etat, soit par un géomètre - expert
agréé ;
Un certificat d'imposition ;
Un extrait du casier judiciaire du postulant, s'il s'agit
d'une personne physique ou du Directeur chargé de l'exploitation, s'il
s'agit d'une personne morale, datant de moins de trois (3) mois ;
Un plan d'investissement décrivant le programme
d'exploitation, le matériel disponible ou à mettre à
l'oeuvre, la consistance des équipements installés ou
envisagés, la composition de la main d'oeuvre et le programme de
formation de celle-ci ;
Les garanties de financement ;
Les propositions en matière de protection de
l'environnement ;
Une pièce justifiant l'ouverture d'un compte d'affaires
dans un établissement bancaire local agréé ;
L'acte de cautionnement délivré par un
établissement bancaire ou de crédit agréé par le
Ministre de l'Economie et des Finances ;
Une quittance de paiement des frais de dossier dont le montant
est fixé par la loi des finances.
CHAPITRE II
DES SYNDICATS D'INITIATIVE ET
DES OFFICES DE TOURISME
ARTICLE 46.- Les syndicats d'initiative de
tourisme et les offices de tourisme assurent au niveau local une mission
d'accueil et d'information touristique et concourent à la promotion et
au développement de certains sites touristiques communaux ou
régionaux.
SECTION I
DU SYNDICAT D'INITIATIVE DE TOURISME
ARTICLE 47.- (1) Le syndicat d'initiative de
tourisme est une association à caractère touristique
chargée d'assurer localement l'accueil et l'information du public.
A ce titre :
Il renseigne sur les richesses touristiques du
département ou d'une portion de celui-ci, grâce à une
documentation qu'il édite et qu'il distribue aux visiteurs ;
Il anime, par l'organisation des fêtes locales ou des
kermesses, le département dans le but de le rendre plus accueillant au
tourisme ;
Il sensibilise les jeunes à la protection de la
nature.
(2) Constitué au niveau du département par des
personnes physiques et morales, le syndicat d'initiative du tourisme, auquel un
caractère d'utilité publique peut être reconnu,
après avis du Ministre chargé du tourisme, est créé
suivant la législation sur les groupements d'intérêt
économique.
ARTICLE 48.- (1) Une copie de la
déclaration déposée à la préfecture de
ressort, et relative à la création du syndicat d'initiative de
tourisme, est adressée au Ministre chargé du tourisme pour
information.
(2) Le Ministre chargé du tourisme peut demander au
préfet territorialement compétent de rappeler à l'ordre
les promoteurs de syndicat d'initiative de tourisme s'il s'avère que les
statuts déposés ne sont pas compatibles avec les missions
prévues à l'article 46 ci-dessus.
CHAPITRE IV
DU CLASSEMENT DES SITES TOURISTIQUES
ARTICLE 77.- Les sites touristiques
susceptibles d'exploitation sont classés en trois groupes :
Les sites touristiques d'intérêt
national ;
Les sites touristiques d'intérêt
régional
Les sites touristiques d'intérêt local.
ARTICLE 78.- (1) Les sites
touristiques d'intérêt national sont prioritairement
réservés à l'accueil des stations touristiques
spécialisées telles que les stations balnéaires, les
stations ludiques, les stations thermales, les stations de montagne, les
complexes hôteliers et les marinas.
(2) Les sites touristiques d'intérêt
régional sont prioritairement réservés
à l'accueil des stations polyvalentes, dans lesquelles le tourisme n'est
pas l'activité dominante, les parcs récréatifs
régionaux et des villages de vacances.
(3) Les sites touristiques d'intérêt
local, de taille réduite, déjà
spécialisés et en principe enclavés, sont prioritairement
réservés au camping et au caravaning.
ARTICLE 79.-L'acte de classement, qui emporte
en expropriation des populations concernées indique la
caractéristique du site notamment, sa localisation, sa superficie, ses
coordonnées cadastrales, la qualité des voies d'accès,
l'appartenance zonale.
L'acte susvisé peut soumettre à un
régime particulier et, le cas échéant, interdire à
l'intérieur du site, toute activité susceptible de nuire au
développement naturel de la faune et de la flore et, plus
généralement, d'altérer le caractère dudit
site.
Il est établi en tenant compte de
l'intérêt du maintien des activités traditionnelles
existantes dans la mesure où elles sont compatibles avec les
intérêts définis ci-dessus.
ARTICLE 80.- Le classement des sites
touristiques est matérialisé par l'implantation à
l'entrée du site d'un panneau de signalisation confectionné par
le Ministère chargé du tourisme.
Annexe III :
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR
L'EDUCATION,LASCIENCEETLACULTURE
CONVENTION CONCERNANT LA
PROTECTION DU PATRIMOINE MONDIAL
CULTURELETNATUREL
AdoptéeparlaConférencegénérale
Asadix-septièmesession
Paris, 16novembre1972
Textefrançais
Convention pour laprotection du patrimoine
mondial,culturel etnaturel
LaConférence générale de l'Organisation
des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture,
réunie à Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972, en sa
dix-septième session,
Constatant que le patrimoine culturel et le
patrimoine naturel sont de plus en plus menacésde destruction non
seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par
l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave par
des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus
redoutables,
Considérant que la dégradation ou la
disparition d'un bien du patrimoine culturel et naturel constitue un
appauvrissement néfaste du patrimoine de tous les peuples du monde,
Considérant que la protection de ce patrimoine
à l'échelon national reste souvent incomplèteenraison de
l'ampleur des moyens qu'elle nécessite et de l'insuffisance des
ressources économiques, scientifiques et techniques du pays sur le
territoire duquel se trouve le bienà sauvegarder,
Rappelant que l'Acte constitutif de l'Organisation
prévoit qu'elle aidera au maintien, à l'avancementetà la
diffusion du savoir en veillant à la conservation et protection du
patrimoine universel et en recommandant aux peuples intéressés
des conventions internationalesà cet effet,
Considérant que les conventions,
recommandations et résolutions internationales existantes en faveur des
biens culturels et naturels démontrent l'importance que présente,
pour tous les peuples du monde, la sauvegarde de ces biens uniqueset
irremplaçables à quelque peuple qu'ils appartiennent,
Considérantque certains biens du patrimoine
culturel et naturel présentent un intérêt exceptionnelqui
nécessite leur préservation en tant qu'élément du
patrimoine mondial de l'humanité tout entière,
Considérant que devant l'ampleur et la
gravité des dangers nouveaux qui les menacent ilincombeà la
collectivité internationale tout entière de participer à
la protection du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle
exceptionnelle, par l'octroi d'une assistance collective qui sans se substituer
à l'action de l'Etat intéressé la complétera
efficacement,
Considérant qu'il est indispensable d'adopter
à cet effet de nouvelles dispositions conventionnelles
établissant un système efficace de protection collective du
patrimoine culturel et naturel de valeuruniverselle exceptionnelle
organisé d'une façon permanente et selon des méthodes
scientifiques et modernes,
Aprèsavoir décidé lors de sa
seizième session que cette question ferait l'objet d'une
Conventioninternationale,
Adopte ce seizième jour de novembre 1972 la
présente Convention.
IDEFINITIONSDUPATRIMOINECULTURELETNATUREL
Article1
Aux fins de la présente Convention sont
considérés comme "patrimoine culturel":
-les monuments: oeuvres architecturales, de sculpture ou de
peinture monumentales, éléments ou structures de caractère
archéologique, inscriptions, grottes et groupes
d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de l'histoire, de l'art ou de lascience,
-les ensembles: groupes de constructions isolées ou
réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou
de leurintégration dans le paysage, ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,
-les sites: oeuvres de l'homme ou oeuvres conjuguées de
l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites
archéologiques qui ont une valeur universelleexceptionnelle du point de
vue historique, esthétique, ethnologique ouanthropologique.
Article2
Aux fins de la présente Convention sont
considérés comme"patrimoine naturel" :
- les monuments naturels constitués par des formations
physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une
valeur universelle exceptionnelledupoint de vue esthétique ou
scientifique,
-les formations géologiques et physiographiques et les
zones strictement délimitéesconstituant l'habitat
d'espèces animale et végétale menacées, qui ont
unevaleuruniverselleexceptionnelledupointdevuedelascienceoudelaconservation,
-les sites naturels ou les zones naturelles strictement
délimitées, qui ont une valeuruniverselle exceptionnelle du point
de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle.
Article3
Il appartient à chaque Etat partie à la
présente Convention d'identifier et de délimiter les
différents biens situés sur son territoire et visés aux
articles 1 et 2 ci-dessus.
II.PROTECTIONNATIONALEETPROTECTIONINTERNATIONALE
DUPATRIMOINECULTURELETNATUREL
Article4
Chacun des Etats parties à la présente
Convention reconnaît que l'obligation d'assurer l'identification, la
protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux
générations futures du patrimoine culturel et naturel visé
aux articles
1 et 2 et situé sur son territoire, lui incombe en
premier chef. Ils'efforce d'agir à cet effet tant par son propre effort
au maximum de ses ressources disponibles que, le cas échéant, au
moyen de l'assistance et de la coopération internationales dont il
pourra bénéficier, notamment aux plans financier, artistique,
scientifique et technique.
Article5
Afin d'assurer une protection et une conservation aussi
efficaces et une mise envaleur aussi active que possible du patrimoine culturel
et naturel situé sur leur territoire et dans les conditions
appropriées à chaque pays, les Etats parties à la
présenteConvention s'efforceront dans la mesure du possible :
(a)d'adopter une politique générale visant
à assigner une fonction au patrimoineculturelet naturel dans la vie
collective, et à intégrer la protection de ce patrimoine dans les
programmes de planificationgénérale ;
(b)d'instituer sur leur territoire, dans la mesure ou ils
n'existent pas, un ou
plusieurs services de protection, de conservation et de mise
en valeur du patrimoine culturel et naturel, dotés d'un personnel
approprié, et disposantdes moyens lui permettant d'accomplir les
tâches qui lui incombent ;
(c)dedévelopper les études et les recherches
scientifiques et techniques et perfectionner les méthodes d'intervention
qui permettent à un Etat de fairefaceaux dangers qui menacent son
patrimoine culturel ou naturel ;
(d)deprendre les mesures juridiques, scientifiques,
techniques, administratives et financières adéquates pour
l'identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la
réanimation de ce patrimoine ; et
(e)de favoriser la création ou le développement
de centres nationaux ou régionaux de formation dans le
domainedelaprotection, de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine
culturel et naturel et d'encourager la recherche scientifique dans ce domaine.
Article6
1.Enrespectant pleinement la souveraineté des Etats sur
le territoire desquels est situéle patrimoine culturel et naturel
visé aux articles l et 2, et sans préjudice des droits
réels prévus par la législation nationale sur ledit
patrimoine, les Etats parties à la présente convention
reconnaissent qu'il constitue un patrimoine universel pour la protection duquel
la communauté internationale tout entière a le devoir de
coopérer.
2.Les Etats parties s'engagent en conséquence, et
conformémentaux dispositions dela présente convention, à
apporter leur concours à l'identification, à la protection,
à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel
et naturel visé aux paragraphes 2 et 4 de l'article 11 si l'Etat sur le
territoire duquelil est situé le demande.
3.Chacun des Etats parties à la présente
convention s'engage à ne prendre délibérémentaucune
mesure susceptible d'endommager directement ou indirectement le patrimoine
culturel et naturel visé aux articles l et 2 qui est situé sur le
territoire d'autresEtats parties à cette convention.
Article7
Aux fins de la présente convention, il faut entendre
par protection internationale du patrimoine mondial culturel et naturel la mise
en place d'un système de coopération et d'assistance
internationales visant à seconderles Etats parties à la
convention dans les efforts qu'ils déploient pour préserver et
identifier ce patrimoine.
III.COMITEINTERGOUVERNEMENTALDELAPROTECTIONDUPATRIMOINEMONDIALCULTURELETNATUREL
Article8
1.Il est institué auprès de l'Organisation des
Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, un
Comité intergouvernemental de la protection du patrimoine culturel et
naturel de valeur universelle exceptionnelle dénommé "le
Comité du patrimoine mondial". Il est composé de 15 Etats parties
à la convention,élus par les Etats parties à la convention
réunis en assemblée générale au cours de sessions
ordinaires de la Conférence générale de l'Organisation des
Nations Unies pour l'éducation, la science et laculture.
LenombredesEtatsmembres du Comité sera porté à 21 à
compter de la session ordinaire de la Conférence générale
qui suivra l'entrée en vigueur de la présente convention pour au
moins 40 Etats.
2.L'électiondes membres du Comité doit assurer
une représentation équitable des différentes
régions et cultures du monde.
3.Assistent aux séances du Comité avec voix
consultative un représentant du Centre international d'études
pour la conservation et la restauration des biens culturels (Centre de Rome),
un représentant du Conseil international des monuments et des sites
(ICOMOS), et un représentant de l'Union internationalepour la
conservation de la nature et de ses ressources (UICN), auxquels peuvent
s'ajouter, àlademande des Etats parties réunis en
assemblée générale au cours des sessions ordinaires de la
Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies
pour l'éducation, la science et la culture, des représentants
d'autres organisations intergouvernementalesounon gouvernementales ayant des
objectifs similaires.
Article9
1.Les Etats membres du Comité du patrimoine
mondialexercent leur mandat depuis la fin de la session ordinaire de la
Conférence générale au cours de laquelle ils ont
été élus jusqu'à la fin de sa troisième
session ordinaire subséquente.
2.Toutefois, le mandat d'un tiers des membres
désignés lors de la première élection se terminera
à la fin de la première session ordinaire de la Conférence
générale suivant celle au cours de laquelle ils ont
été élus et le mandat d'un second tiers des membres
désignés en même temps, se terminera à la fin de la
deuxième session ordinaire de la Conférence
générale suivant celle au cours de laquelle ils ont
été élus. Les noms de ces membres seront tirés au
sort par le Président de la Conférencegénérale
après la première élection.
3.Les Etats membres du Comité choisissent pour les
représenter des personnes qualifiées dans le domaine du
patrimoine culturel ou du patrimoine naturel.
Article10
1.LeComitédu patrimoine mondial adopte son
règlement intérieur.
2.LeComité peut à tout moment inviter à
ses réunions des organismes publics ou privés, ainsi que des
personnes privées, pour les consulter sur
desquestionsparticulières.
3.LeComité peut créer les organes consultatifs
qu'il estime nécessaires à l'exécution de sa tâche.
Article11
1.Chacun des Etats parties à la présente
convention soumet, dans toute la mesuredu possible, au Comité du
patrimoine mondial un inventaire des biens du patrimoine culturel et naturel
situés sur son territoire et susceptibles d'être inscrits sur la
liste prévue au paragraphe 2 du présent article. Cet inventaire,
qui n'est pas considéré comme exhaustif, doit comporter une
documentation sur le lieu des biens en questionet sur l'intérêt
qu'ils présentent.
2.Sur la base des inventaires soumis par les Etats en
exécution du paragraphe 1 ci-dessus, le Comité établit,
met à jour et diffuse, sous le nom de "liste du patrimoine mondial", une
liste des biens du patrimoine culturel et du patrimoine naturel, tels qu'ils
sont définis aux articles 1 et 2 de la présente convention, qu'il
considère comme ayant une valeur universelle exceptionnels en
application des critères qu'il aura établis. Une mise à
jour de la liste doit être diffusée au moins tous les deux ans.
3.L'inscription d'un bien sur la liste du patrimoinemondial ne
peut se faire qu'avec le consentement de l'Etat intéressé.
L'inscription d'un bien situé sur un territoire faisant l'objet de
revendication de souveraineté ou de juridiction de la part de
plusieursEtats ne préjuge en rien les droits des parties au
différend.
4.Le Comité établit, met à jour et
diffuse, chaque fois que les circonstances l'exigent, sous le nom de "liste du
patrimoine mondial en péril", une liste des biens figurant sur la liste
du patrimoine mondial pour la sauvegarde desquels de grands travaux sont
nécessaires et pour lesquels une assistance à été
demandéeaux termes de la présente convention. Cette liste
contient une estimation du coût des opérations. Ne peuvent figurer
sur cette liste que des biens du patrimoine culturel et naturel qui sont
menacés de dangers graves et précis, tels que menace de
disparition due à une dégradation accélérée,
projets de grands travaux publics ouprivés,rapide développement
urbain et touristique, destruction due à des changementsd'utilisation ou
de propriété de la terre, altérations profondes dues
à unecauseinconnue, abandon pour des raisons quelconques, conflit
armé venant ou menaçant d'éclater, calamités et
cataclysmes, grands incendies, séismes, glissements de terrain,
éruptions volcaniques, modification du niveau des eaux, inondations, raz
de marée. Le Comité peut, à tout moment, en cas d'urgence,
procéder à une nouvelle inscription sur la liste du patrimoine
mondialen péril et donner à cette inscription une diffusion
immédiate.
5.Le Comité définit les critères sur la
base desquels un bien du patrimoine culturel etnaturelpeut être inscrit
dans l'une ou l'autre des listes visées aux paragraphes 2 et 4 du
présent article.
6.Avant de refuser une demande d'inscription sur l'une des
deux listes visées aux paragraphes 2 et 4 du présent article, le
Comité consulte l'Etat partie sur le territoire duquel est situé
le bien du patrimoine culturel ou naturel dont il s'agit.
7.Le Comité, avec l'accord des Etats
intéressés, coordonne et encourage les études et les
recherches nécessaires à la constitution des listes visées
aux paragraphes 2 et 4 du présent article.
Article12
Le fait qu'un bien du patrimoine culturel et naturel n'ait pas
été inscrit sur l'une oul'autre des deux listes visées aux
paragraphes 2 et 4 de l'article 11 ne saurait en aucune manière
signifier qu'il n'a pas une valeur universelle exceptionnelle à des fins
autres que celles résultant de l'inscription sur ces listes.
Article13
1.Le Comité du patrimoine mondial reçoit et
étudie les demandes d'assistance internationale formulées par les
Etats parties à la présenteConvention ence quiconcerne les biens
du patrimoine culturel et naturel situés sur leur territoire, qui
figurent ou sont susceptibles de figurer sur les listes visées aux
paragraphes 2 et 4 de l'article 11. Ces demandes peuvent avoir pour objet la
protection, la conservation, la mise en valeur ou la réanimation de
cesbiens.
2.Les demandes d'assistance internationale en application du
paragraphe 1 du présentarticle peuvent aussi avoir pour objet
l'identification de biens du patrimoine culturel et naturel défini aux
articles 1 et 2, lorsque des recherches préliminaires ont permis
d'établir que ces dernières méritaient d'être
poursuivies.
3.Le Comité décide de la suite à donner
à ces demandes, détermine, le cas échéant, la
nature et l'importance de son aide et autorise la conclusion, en son nom, des
arrangements nécessaires avec le gouvernement intéressé.
4. Le Comité fixe un ordre de priorité pour ses
interventions. Il le faitentenantcompte de l'importance respective des biens
à sauvegarder pour le patrimoine mondial culturel et naturel, de la
nécessité d'assurer l'assistance internationale aux biensles plus
représentatifs de la nature ou du génie et de l'histoire des
peuples du monde et de l'urgence des travaux à entreprendre, de
l'importance des ressources des Etats sur le territoire desquels se trouvent
les biens menacés et en particulierde la mesure dans laquelle ils
pourraient assurer la sauvegarde de ces biens par leurs propres moyens.
5.LeComité établit, met à jour et diffuse
une liste des biens pour lesquels une assistance internationale à
été fournie.
6.Le Comité décide de l'utilisation des
ressources du Fonds créé aux termes de l'article 15 de la
présente Convention. Il recherche les moyens d'en augmenterlesressources
et prend toutes mesures utiles à cet effet.
7.Le Comité coopère avec les organisations
internationales et nationales, gouvernementalesetnon gouvernementales, ayant
des objectifs similaires à ceux de la présente Convention pour la
mise en oeuvre de ses programmes et l'exécution deses projets, le
Comité peut faire appel à ces organisations, en particulier au
Centre international d'études pour la conservation et la restauration
des biens culturels (Centre de Rome), au Conseil international des monuments et
des sites (ICOMOS) et à l'Union internationale pour la conservation de
la nature et de ses ressources (UICN), ainsi qu'à d'autres organismes
publics ou privés et à des personnes privées.
8.Les décisions du Comité sont prises à
la majorité des deux tiers des membres présentset votants. Le
quorum est constitué par la majorité des membres du
Comité.
Article14
1. Le Comité du patrimoine mondial est assisté
par un secrétariat nommé par le Directeur général
de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, lascience et la
culture.
2.Le Directeur général de l'Organisation des
Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, utilisant le
plus possible les services du Centre international d'études pour la
conservation et la restauration des biens culturels (CentredeRome), du Conseil
international des monuments et des sites (ICOMOS), et de l'Union internationale
pour la conservation de la nature et de sesressources(UICN), dans les domaines
de leurs compétences et de leurs possibilités respectives,
prépare la documentation du Comité, l'ordre du jour de ses
réunions et assure l'exécution desesdécisions.
Annexes IV :
Questionnaires d'enquête
QUESTIONNAIRE DESTINE A LA POPULATION
URBAINE
Depuis combien de temps vivez-vous dans la ville de
Ngaoundéré ?
0-[0-5ans [ 1-[5-10ans [ 2-[10-15ans [
3-[15ans- [
Avez-vous déjà visité quelque
chose ici comme touriste ?
0-Oui 1-Non
Si oui, qu'avez-vous visité ?
0-Lamidat 1-Mont Ngaoundéré 2-Lac Tison
3-Chute de Tello 4-Chute de la Vina 5-Chute de Bini 6-Lac de
Mballang 7-Lac de Darang 8-Lac de Bini 9-Lac de Dang
10-Idool la fraiche 11-Ranch pasto de gounjel 12-Montagnes et grotte
de Ngan-ha 13-Musée de Ngan-ha 14-Grotte de bam-Boum
15-Falaise de Mbé 16-Cascade de Wack 17-Arbre du centenaire
18-Ranch de Ngaoudaba 19-Chute de Koudini 20-Chute de Waka
Dobo 21-Chute et grotte de Mayo Djabo 22-Campement du Faro-Coron
23-Source thermale de Laouré-Vina 24-[1,2,3,6,12,18] 25-[1,6,2]
26-[2,3] 27-[0,6] 28-[3,2,1] 29-[1,3] 30-[9,8,15] 31-[0,1,2]
32-[3,1,4] 33-[2,6] 34-[1,2] 35-[3,6] 36-[3,4,1,2,18] 37-[2,3,6]
38-[0,1,2,3,16] 39-[2,3,6,18] 40-[1,10] 41-[1,2,3,4] 42-[1,2,3,4,6]
43-[1,2,3,18] 44-[0,2] 45-[2,3,18] 46-[0,1,2,3,18] 47-[0,3]
48-[2,4,18] 49-[1,3,15] 50-[1,3,4,6,18]
Si non, pourquoi ?
0-Pas intéressé 1-Pas encore eu
l'occasion 2-Pas été informé 4-Pas
d'organisation touristique 5-[4,1]
Avez-vous déjà entendu parler de
l'Adamaoua comme région touristique ?
0-Oui 1-Non
Avez-vous déjà entendu parler des sites
touristiques dans la Vina ?
0-Oui 1-Non
Si oui, à quelle
circonstance ?
0-Causerie 1-Education 2-Médias
3-journée internationale du tourisme 4-Panneau
signalétique 5-Excursion 6-[1,2] 7-[0,2] 8-[0,1]
9-[0,2,5] 10-[0,1,5]
Citez quelques sites dont vous avez entendu
parler ?
0-Lamidat 1-Mont Ngaoundéré 2-Lac Tison
3-Chute de Tello 4-Chute de la Vina 5-Chute de Bini 6-Lac de
Mballang 7-Lac de Darang 8-Lac de Bini 9-Lac de Dang
10-Idool la fraiche 11-Ranch pasto de gounjel 12-Montagnes et grotte
de Ngan-ha 13-Musée de Ngan-ha 14-Grotte de bam-Boum
15-Falaise de Mbé 16-Cascade de Wack 17-Arbre du centenaire
18-Ranch de Ngaoudaba 19-Chute de Koudini 20-Chute de Waka
Dobo 21-Chute et grotte de Mayo Djabo 22-Campement du Faro-Coron
23-Source thermale de Laouré-Vina 24-[1,3,2,6,0] 25-[2,6,3,1]
26-[2,3] 27-[0,2,6] 28-[3,2,1] 29-[2,3,16] 30-[6,3,2]
31-[12,18,6,3,2] 32-[2,6,3,15] 33-[6,2,3,1,12,4] 34-[2,15,1] 35-[3,5]
36-[3,1,9] 37-[2,3,9,5,1,15] 38-[0,1,2,3] 39-[3,1,4] 40-[2,6,19]
41-[2,9] 42-[3,4,1,2,18] 43-[3,6] 44-[3,18] 45-[0,2,3,1,6,16,18]
46-[2,3,6,16,18] 47-[2,3,6,18] 48-[1,2] 49-[1,2,10,18] 50-[1,2,3,4]
51-[3,15,19] 52-[2,3,4,18] 53-[1,3,15] 54-[2,3,12]
55-[1,2,3,4,5,6,15,18]
Lequel ou lesquels avez-vous
visité ?
0-Lamidat 1-Mont Ngaoundéré 2-Lac Tison
3-Chute de Tello 4-Chute de la Vina 5-Chute de Bini 6-Lac de
Mballang 7-Lac de Darang 8-Lac de Bini 9-Lac de Dang
10-Idool la fraiche 11-Ranch pasto de gounjel 12-Montagnes et grotte
de Ngan-ha 13-Musée de Ngan-ha 14-Grotte de bam-Boum
15-Falaise de Mbé 16-Cascade de Wack 17-Arbre du centenaire
18-Ranch de Ngaoudaba 19-Chute de Koudini 20-Chute de Waka
Dobo 21-Chute et grotte de Mayo Djabo 22-Campement du Faro-Coron
23-Source thermale de Laouré-Vina 24-[1,2,3,6,12,18]
25-[1,6,2] 26-[2,3] 27-[0,6] 28-[3,2,1] 29-[1,3] 30-[9,8,15]
31-[0,1,2] 32-[3,1,4] 33-[2,6] 34-[1,2] 35-[3,6] 36-[3,4,1,2,18]
37-[2,3,6] 38-[0,1,2,3,16] 39-[2,3,6,18] 40-[1,10] 41-[1,2,3,4]
42-[1,2,3,4,6] 43-[1,2,3,18] 44-[0,2] 45-[2,3,18] 46-[0,1,2,3,18]
47-[0,3] 48-[2,4,18] 49-[1,3,15] 50-[1,3,4,6,18]
Vous y étiez seul ou en
groupe ?
0-Seul 1-Groupe
Quelles sont vos impressions générales
sur le tourisme dans la Vina ?
0-Très mauvais 1-Mauvais 2-Passable
3-Bon 4-Très Bon
Pensez-vous qu'il y a des efforts à faire dans ce
domaine
0-Oui 1-Non
Si oui, à quelle niveau (ou bien
lesquels)
0-Aménagement et construction des logements sur les
sites 1-Sensibilisation 2-repenser la politique touristique
3-Valorisation et vulgarisation des sites 4-Création et gestion des
activités touristiques 5- Choix des sites
6-Investissement, transport et organisation du tourisme 7-[0,2,4]
8-[0,1] 9-[4,3,5] 10-[3,0,5] 11-[6,1] 12-[0,2] 13-[0,6] 14[0,6,1]
15-[0,2] 16-[0,3] 17-[0,1,6] 18-[0,3] 19-[1,3] 20-[6,3] 21-[0,2,6]
22-[0,1,3] 23-[0,1,2,3] 24-[0,1,2] 25-[4,6] 26-[0,4] 27-[0,1,3]
Pensez-vous que ce secteur peut améliorer
l'image de la région si on n'y met desmoyens ?
0-Oui 1-Non
QUESTIONNAIRE DESTINE A LA POPULATION RIVERAINE DES
«SITES TOURISTIQUES«
Quelles est votre profession ?
0-Eleveur 1-Cultivateur
2-Fonctionnaire 3-Autres
Combien de temps avez-vous déjà fait
ici ?
0-[0-5[ 1-[5-10[ 2-[10-15[ 3-[15-
[
Qu'est ce qui justifie votre présence
ici ?
0-Agriculture 1-Elevage 2-Natif
3-Fonction publique 4-Autres
Savez-vous qu'il existe un site touristique
ici ?
0-Oui 1-Non
Les gens viennent-ils souvent le
visiter ?
0-Oui 1-Non
Quels moyens de transport utilisent-ils souvent pour
arriver ici ?
0-Moto 1-Véhicule personnel
2-Transport en commun 3-A pied 4-[0,1,2] 5-[1,2]
6-[0,1] 7-[0,1,2,3] 8-[0,2]
Quel type de personne vient souvent visiter le
site ?
0-Etranger 1-Citadin
2-Aucun 3-[0,1]
Comment accède t-on au site ?
0-Gratuit 1-Payant
Y'a-t-il un gardien sur le site ?
0-Oui 1-Non
Depuis que vous êtes ici, le Nombre de visiteurs
a augmenté ou pas ?
0-En augmentation 1-En diminution
2-Pas de visiteurs
A quel moment le site est le plus
visité ?
0-Saison sèche 1-Saison de pluie
2-Toute l'année
Vous sentez-vous personnellement
concerné ?
0-Oui 1-Non
Le village en profite-il ?
0-Oui 1- Non
QUESTIONNAIREDESTINE AUX TOURISTES
D'où venez-vous ?
0-USA 1-France 2-Italie 3-Angleterre 4-Allemagne
Quel est le motif de votre visite ?
0-Etude (recherche) 1-Affaire 2-visite à la
famille/amis 3-Dépaysement 5-Vacance
Connaissez-vous l'Afrique ?
O-Oui 1-Non
Pourquoi avoir choisir le Cameroun ?
0-Programme d'étude, 1-Information touristique sur
la Cameroun 2-Cause conjugale
3-A cause du choix des amis 4-Visite à un ami
Qu'avez-vous l'intention de visiter au
Cameroun ?
0-Groupe ethnique 1-Village bamiléké 2-Les
chutes 3-Les villes du Sud-Cameroun 4-Parc de Waza, les pic de Rhumsiki
Où bien avez-vous déjà
visité le Cameroun ?
0-Oui 1-Non
Qu'avez-vous visité ?
0-Etokos et Ebogo 1-Parc de Waza et les Pic de Rhumsiki
2-Ville de Maroua
Vous êtes seul ou en groupe ?
0-Oui 1-Non
Que comptez-vous visiter ici dans la
Département de la Vina ? (Ou avez-vous déjà
visité ?)
0-Lamidat 1-Lac tison 2-Chutes de tello
3-Manifestation culturelle Peul lors de la Tabaski 4-Lac Tison et les
Chutes de Tello 5-Lamidat et lac Tison
Qui vous en a parlé ?
0-Le guide touristique 1-Un ami
Sites touristiques
|
N° Photo
|
Coord X
|
Coord Y
|
Coord Z
|
Angle de prise de vue
|
Observation
|
|
Coord Y :
|
Date :
|
|
|
|
|
|
Voie d'accès :
Accessibilité :
Aménagement :
Statut du site :
Zone d'aménagement touristique :
Fréquentation :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coord X :
|
Coord Z :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coord Y :
|
Date :
|
|
|
|
|
|
Voie d'accès :
Accessibilité :
Aménagement :
Statut du site :
Zone d'aménagement touristique :
Fréquentation :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coord X :
|
Coord Z :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe V:Fiche
d'observation de terrain
Annexe VI: Tableaux
et graphiques supplémentaire
L'intéressement de la population riveraine des
sites par rapport au tourisme
|
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage Valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Oui
|
47
|
56,0
|
68,1
|
68,1
|
Non
|
22
|
26,2
|
31,9
|
100,0
|
Total
|
69
|
82,1
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
15
|
17,9
|
|
|
Total
|
84
|
100,0
|
|
|
Le village en profite t-il?
|
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Oui
|
22
|
26,2
|
28,2
|
28,2
|
Non
|
56
|
66,7
|
71,8
|
100,0
|
Total
|
78
|
92,9
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
6
|
7,1
|
|
|
Total
|
84
|
100,0
|
|
|
Depuis que vous êtes ici, le nombre de visiteurs
a augmenté ou pas?
|
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
En augmentation
|
28
|
33,3
|
35,0
|
35,0
|
En diminution
|
40
|
47,6
|
50,0
|
85,0
|
Pas de visiteurs
|
12
|
14,3
|
15,0
|
100,0
|
Total
|
80
|
95,2
|
100,0
|
|
Manque
|
Non répondu
|
4
|
4,8
|
|
|
Total
|
84
|
100,0
|
|
|
Avez-vous entendu parler de l'Adamaoua comme
Région touristique?
|
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulatif
|
Valide
|
Oui
|
64
|
80,0
|
80,0
|
80,0
|
Non
|
16
|
20,0
|
20,0
|
100,0
|
Total
|
80
|
100,0
|
100,0
|
|
Table de matières
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
RESUME
iv
ABSTRACT
v
SOMMAIRE
vi
LISTE DES TABLEAUX
ix
LISTE DES FIGURES
x
LISTE DES PHOTOS
xi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
xii
INTRODUCTION GENERALE
1
PROBLEMATIQUE
2
QUESTIONS DE RECHERCHE
3
Question principale
3
Questions spécifiques
3
CONTEXTE SCIENTIFIQUE
3
OBJECTIFS DE RECHERCHE
12
Objectif principal
12
Objectifs spécifiques
12
HYPOTHESES DE RECHERCHE
12
Hypothèse principale
12
Hypothèses spécifiques
12
CADRE GEOGRAPHIQUE
13
CADRE CONCEPTUEL ET METHOLOGIQUE
14
Cadre conceptuel
14
Cadre méthodologique
17
Les observations du terrain
18
La collecte des données
18
Les données primaires
18
Les données secondaires
19
Echantillonnage
20
Les enquêtes de terrain
22
L'enquête par questionnaire
22
Choix du type de question
23
Administration des questionnaires
23
Les entretiens
24
Le traitement et analyse des informations
24
Le traitement des données
24
L'analyse des données
25
Le traitement cartographique et le traitement de
texte
26
Le traitement cartographique
26
Le traitement de texte
26
INTERET DE L'ETUDE
29
Première
partie :
30
Le
département de la Vina : une zone d'élevage aux
potentialités touristiques variées
30
Chapitre I : Présentation de la zone
d'étude et de ses caractéristiques
31
Introduction
31
I-1 La Vina dans la région de l'Adamaoua
31
I-1-1 Sa situation géographique et
administrative
31
I-1-1-1 La situation géographique de la
Vina
31
I-1-1-2 Son cadre administratif
32
I-1-2 l'aspect ethno-démographique et
économique
34
I-1-2-1 L'aspect ethno-démographique
34
I-1-2-2 L'aspect économique
38
I-2 Le Département de la Vina : un
milieu favorable à la pratique de l'élevage
40
I-2-1 L'abondance du pâturage
40
I-2-1-1 Les terres couvertes de plantes
herbacées
41
I-2-1-2 les pâturages provisoires
42
I-2-1-3 Les autres formes de pâturages
42
I-2-2 les sources natronées et un peuple
d'éleveurs
43
I-2-2-1 les sources natronnées : les
Lahorés
43
I-2-2-2 Un peuple ancré dans la pratique de
l'élevage
44
I-3 Les performances de l'élevage de la
Vina
45
I-3-1 Un cheptel bovin exceptionnel
45
I-3-1-1 Son effectif bovin
45
I-3-1-2 Des races bovines exceptionnelles
47
I-3-2 Les performances commerciales du
bétail de la Vina au niveau local, national et international
49
I-3-2-1 Les marchés locaux
50
I-3-2-2 Les exportations du bétail
51
Conclusion
52
Chapitre II : Le département de la Vina
et son potentiel touristique
53
Introduction
53
II-1 Un relief et un réseau hydrographique
diversifiés
53
II-1-1 Un relief diversifié
53
II-1-1-1 La formation du plateau de la Vina
53
II-1-1-2 Les différentes formes de
reliefs
54
II-1-2 Un vaste réseau hydrographique
54
II-1-2-1 Les étendues d'eau
55
II-1-2-2 Les sources, rivières et fleuves de
la Vina
56
II-2 L'extrême variété des
potentialités connues
56
II-2-1 La diversité des sites naturels
58
II-2-1-1 Les lacs, chutes et cascades
58
II-2-1-2 Les grottes et les massifs montagneux
62
II-2-1-3 Les escarpements
63
II-2-2 La variété des attractions
culturelles
64
II-2-2-1 Les chefferies traditionnelles
64
II-2-2-2 La présence des villages
pittoresques
66
II-2-2-3 Les sites archéologiques
66
II-3 Les autres attractions touristiques connues ou
ignorées
68
II-3-1 Les autres attractions touristiques
68
II-3-1-1 Les ranchs pastoraux
68
II-3-1-2 Les campements
68
II-3-2 La présence des ressources
touristiques encore ignorées
70
II-3-2-1 L'élevage bovin
71
II-3-2-2 Les objets d'art ancestraux et les sites
archéologiques en friche
71
Conclusion
73
Deuxième
partie :
74
L'état
des lieux du secteur dans le département de la Vina
74
Chapitre III : Les sites touristiques de la
Vina
75
Introduction
75
III-1 Définition et critères de choix
d'un site
75
III-1-1 Définitions
75
III-1-1-1 Définition selon le MINTOUL
75
III-1-1-2 Définition selon les auteurs
76
III-1-1-3 Définition selon les institutions
internationales
79
III-1-2 Les critères de choix d'un site
touristique
80
III-1-2-1 L'appartenance à une zone
d'aménagement touristique
80
III-1-2-2 Les recommandations de l'UNESCO
81
III-1-2-3 Disposition des aménagements
adéquats sur le site
82
III-2 le statut des sites de la Vina
82
III-2-1 des sites touristiques sous
exploités et faiblement visités
83
III-2-1-1 Des sites peu connus
83
III-2-1-2 Des sites aménagés et mal
entretenus
88
III-2-1-3 Des lieux pourtant attrayants mais
très peu visités
91
III-2-2 Des sites touristiques à
l'abandon
95
III-2-2-1 Des lieux attractifs mais
enclavés
95
III-2-2-2 Des sites se détournant de la
vocation touristique
96
III-3 Les insuffisances au niveau de leur
aménagement
97
III-3-1 Des sites aux aménagements
limités
97
III-3-1-1 Un manque d'hébergement et de
restauration sur les lieux
98
III-3-1-2 Des lieux sans distraction pour le
visiteur
98
III-3-2 Un patrimoine touristique en friche
99
III-3-2-1 Manque de valorisation du patrimoine
culturel
99
III-3-2-1 Manque de mise au jour des trésors
touristiques encore en friche
100
Conclusion
101
Chapitre IV : Une organisation et une
influence économique mitigées du secteur touristique dans la
Vina
102
Introduction
102
IV-1 Une organisation défavorable à
la pratique du tourisme
102
IV-1-1 Un manque important de promoteurs du
tourisme
102
IV-1-1-1 L'insuffisance des agences de tourisme
102
IV-1-1-2l L'inexistence des «Tour
operator«
103
IV-1-2 Une communication passive et des
activités touristiques inexistantes
103
IV-1-2-1 Une communication passive
104
IV-1-2-2 Des activités touristiques
inexistantes
105
IV-2 Des retombées économiques
faibles face à une politique
106
IV-2-1 Le tourisme : un secteur
économique peu productif dans la Vina
106
IV-2-1-1 Un secteur non rentable pour les
populations riveraines des sites
106
IV-2-1-2 Un apport économique
limité
108
IV-2-2 Une politique touristique tatillonne
110
IV-2-2-1 Une stratégie touristique
inopérante
110
IV-2-2-2 Un manque important de
professionnalisme
111
Conclusion
111
Troisième
partie :
113
Opportunités
et recommandations pour un développement touristique dans la Vina
113
Chapitre V : De véritables
«destinations« en Afrique et au Cameroun
114
Introduction
114
V-1 Quelques exemples des destinations en
Afrique
114
V-1-1 Le Sénégal : une
destination privilégié en Afrique occidentale
114
V-1-1-1 Une position dominante du tourisme
sénégalais en Afrique de l'Ouest
115
V-1-1-2 L'existence de plusieurs formes de
tourisme
115
V-1-1-3 L'impact économique
avéré du tourisme sénégalais
116
V-1-2 Le Kenya : une destination de choix en
Afrique
116
V-1-2-1 Présence des ressources
exceptionnelles
116
V-1-2-2 Le tourisme : un secteur vital pour
l'économie
117
V-1-2-3 Une forte volonté politique
touristique
117
V-2 Les véritables espaces touristiques au
Cameroun
118
V-2-1 Le cas de la région de
l'Extrême-Nord
118
V-2-1-1 Présence de véritables sites
touristiques
118
V-2-1-2 Disponibilité des infrastructures
d'accueil sur les lieux et des agences de tourisme
119
V-2-1-3 Le rôle économique du tourisme
pour les populations et la région
120
V-2-2 Le cas de la région du Nord
121
V-2-2-1 Une destination de choix pour les
touristes
122
V-2-2-2 Des attractions et des activités
touristiques presque uniques au Cameroun
122
V-2-2-3 Une omniprésence des organisateurs
du secteur touristique
123
V-3 les forces et faiblesses de l'activité
touristique dans la Vina
124
V-3-1 Les faiblesses du tourisme
124
V-3-1-1 La concurrence des autres
régions
125
V-3-1-2 Une absence de mise en tourisme
cohérente
126
V-3-2 Les forces du tourisme
128
V-3-2-1 Comment se démarquer de la
concurrence locale
129
V-3-2-2 La position géographique du
département de la Vina
129
Conclusion
130
Chapitre VI : Propositions et recommandations
pour un tourisme véritable dans le département de la Vina
131
Introduction
131
VI-1 Les conditions de viabilisation du secteur et
la redéfinition de la politique touristique en place
131
VI-1-1 Conditions de viabilisation du tourisme
132
VI-1-1-1 Aménagement, valorisation et
vulgarisation des sites
132
VI-1-1-2 Création et gestion des
activités afférentes au tourisme
133
VI-1-1-3 Investissement et organisation du
secteur
136
VI-1-2 Réexaminer la stratégie
touristique en place
138
VI-1-2-1 Viser une clientèle nationale et
étrangère
138
VI-1-2-2 Une mixité d'intervention publique
et privée
142
VI-1-2-3 La commission d'organisation du secteur
touristique
142
VI-2 Développement de nouvelles formes de
tourisme
143
VI-2-1 Développement de nouvelles formes de
tourisme adaptées au département
143
VI-2-1-1 Créer de véritables circuits
touristiques
143
VI-2-1-2 Mettre sur pied un tourisme de
randonnée équestre et pédestre
145
VI-2-1-3 Promouvoir le développement de
l'écotourisme
146
VI-2-1-4 Mettre un accent sur le
développement du tourisme culturel
147
VI-2-2 Pour un tourisme rentable et
équitable
148
VI-2-2-1 Mise en marché des
potentialités touristiques
148
VI-2-2-2 Implication des populations riveraines
dans la gestion du patrimoine touristique
149
Conclusion
150
CONCLUSION GENERALE
151
Bibliographie
154
Annexe
161
Annexe I : Les sites et attractions
touristiques de la région de l'Adamaoua
162
Annexe II : TEXTES JURIDIQUES ET
REGLEMENTATION DU TOURISME AU CAMEROUN
170
Annexe III : ORGANISATION DES NATIONS UNIES
POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE
182
Annexes IV : Questionnaires
d'enquête
190
Annexe V:Fiche d'observation de terrain
193
Annexe VI: Tableaux et graphiques
supplémentaire
194
Table de matières
197
* 1Tchotsoua M,
1996. « Paysage géomorphologique, patrimoine
socioculturel et tourisme dans l'Adamaoua«. Contribution au colloque
du Festival National des Arts et de la Culture. Ngaoundéré,
décembre 1996.
* 2 Tchotsoua M, 1996.
« Paysage géomorphologique, patrimoine socioculturel et
tourisme dans l'Adamaoua«.
* 3Microsoft® Encarta®
2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation.
* 4 Les auteurs sont
cités dans un document anonyme dont le titre est «Dictionnaire du
tourisme : Quelques définitions«
* 5SPSS (Statistical
Package for Social Sciences).est un logiciel d'analyse des données
numériques. Il analyse les informations et réalise les graphiques
en fonction de ce que son utilisateur lui demande.
* 6 L'harmattan
* 7Anaba Banimb R.C.,
2010. Cartographie et analyse des types d'occupation du sol dans la
commune d'arrondissement de Ngaoundéré troisième,
Mémoire de Master, Université de Ngaoundéré,
Département de géographie, GENA, 151 pages.
* 8Décret 2008/376 du 12
novembre 2008 portant organisation administrative de la République du
Cameroun.
* 9In Anaba Banimb R.C.,
2010.
* 10Léonard A.,
2006. Lexique géographique, Lycée Français de
Varsovie, 63pages.
* 11Mouctar Bah
T., Le facteur peul et les relations inter-ethniques dans l'Adamaoua
au XIXème siècle, in Peuples et culture de l'Adamaoua
(Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier,
ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et
Séminaires, Paris 1993, 319 pages.
* 12 Anaba Banimb
R.C., 2010. Cartographie et analyse des types d'occupation du sol dans
la commune d'arrondissement de Ngaoundéré troisième,
Mémoire de Master, Université de Ngaoundéré,
Département de géographie, GENA, 151 pages.
* 13Boutrais
J., Les conditions naturelles de l'élevage sur le plateau de
l'Adamaoua (Cameroun), Cah. ORSTOM, ser. Sci. Hum., Vol XI, n°2-1974, Pp
145-198.
* 14Mouctar Bah
T., Le facteur peul et les relations inter-ethniques dans l'Adamaoua
au XIXème siècle, in Peuples et culture de l'Adamaoua
(Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier,
ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et
Séminaires, Paris 1993, 319 pages.
* 15Boutrais
J. Les populations pastoral de «CABBAL«en Adamaoua,
Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier,
ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et
Séminaires, Paris 1993, Pp 32-49.
* 16 Confère figure 3
* 17In Peuples et culture de
l'Adamaoua (Cameroun), Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au
16 janvier, ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et
Séminaires, Paris 1993, Pge 138.
* 18BUCREP, in Rapport
régional de progrès des objectifs pour le millénaire et le
Développement : Région de l'Adamaoua.
* 19Boutrais
J. Les populations pastoral de «CABBAL«en Adamaoua,
Actes du colloque de Ngaoundéré du 14 au 16 janvier,
ORSTOM/Ngaoundéré Anthropos, Collection colloques et
Séminaires, Paris 1993, Pp 32-49.
* 20Boutrais
J., Les conditions naturelles de l'élevage sur le plateau de
l'Adamaoua (Cameroun), Cah. ORSTOM, ser. Sci. Hum., Vol XI, n°2-1974, Pp
145-198.
* 21Boutrais J.,
1980. L'arbre et le boeuf en zone soudano-guinéenne, cah.
ORSTOM, sér., sci. Hum., Vol XVIII, n°5, Pp 235-246.
* 22Sanzhie Bokally R.
J. J., 1982.Contribution à l'Etude de l'amélioration du
cheptel bovin de l'Adamaoua (Cameroun) pour la production de Viande,
Thèse de Doctorat vétérinaire, Université de Dakar,
E. I. S. M. V., Faculté de Médecine et Pharmacie, 139 page.
* 23Boutrais
J., Les conditions naturelles de l'élevage sur le plateau de
l'Adamaoua (Cameroun), Cah. ORSTOM, ser. Sci. Hum., Vol XI, n°2-1974, Pp
145-198.
* 24 Attraction touristique
classée par le MINTOUL
* 25, Boutrais J.,
1994. Les foulbés de l'Adamaoua et l'élevage : de
l'idéologie pastorale à la pluri-activité, Cahier d'Etudes
africaines 133-135, XXXIV-1-3, Pp. 175-196.
* 26 Rapport de tournée
du 14 janvier au 13 février 1921 par BRU, Chef de la Circonscription de
Ngaoundéré (ANCY), cité par Boutrais J. (1996).
* 27Atti-Mahamat A.,
1989. Etude des paramètres de production des races bovines
Wakwa et Goudali élevées à la station Zootechnique de
Wakwa (Cameroun), Thèse de Doctorat vétérinaire,
Université de Dakar, E. I. S. M. V., Faculté de Médecine
et Pharmacie, 145 pages.
* 28Sanzhie Bokally R.
J. J., 1982.Contribution à l'Etude de l'amélioration du
cheptel bovin de l'Adamaoua (Cameroun) pour la production de Viande,
Thèse de Doctorat vétérinaire, Université de Dakar,
E. I. S. M. V., Faculté de Médecine et Pharmacie, 139 page.
* 29Atti-Mahamat A.,
1989
* 30 Rapport annuel
d'activités 2012 de la DREPIA-Adamaoua.
* 31Sanzhie Bokally R.
J. J., 1982
* 32 Le
protérozoïque correspond à la période comprise entre
- 2500 Ma et -540Ma.
* 33 Eno Belinga (1984),
cité par Tchotsoua Michel (1996).
* 34 Terme géologique
renvoyant à la première période de l'ère primaire,
il y a environ 540 million d'années.
* 35Tchotsoua M,
1996. « Paysage géomorphologique, patrimoine
socioculturel et tourisme dans l'Adamaoua«. Contribution au colloque
du Festival National des Arts et de la Culture. Ngaoundéré,
décembre 1996.
* 36Hendele J.,
2008. Paysage géomorphologique et tourisme sur le plateau de
Ngaoundéré, Mémoire de DEA, Université de
Ngaoundéré, FALSH, Département de Géographie, 60
pages.
* 37Hendele J.,
2008
* 38La
pétrologie traite de l'origine, de la présence, de la
structure et l'histoire des roches métamorphiques.
* 39Hendele J.,
2008
* 40Tchotsoua M,
1996
* 41 Information recueillie sur
le terrain auprès de Monsieur Tizé Zra ; Directeur adjoint
du ranch de Ngaoundaba.
* 42Olivry J.C., (1986)
et Tchotsoua M, 1996.
* 43
Boutrais J.,
* 44Olivry J.C.
1986. Fleuves et rivières du Cameroun, Collection
« Monographies Hydrographiques ORSTOM », N°9, Paris,
733 pages.
*
45Nizésété B.D. et al, 2009.
«Création d'une agence de tourisme dans l'Adamaoua (S.A) «,
FALSH, Université de Ngaoundéré, 46p
*
46Nizésété B.D. Sites
archéologique de la Vina dans l'Adamaoua au Nord-Cameroun :
D'important archives matérielles en sursis, In KALIAO, Ecole Normale
Supérieure, Université de Maroua, Volume 1, Numéro 2,
décembre 2009, Pp 69-90.
* 47Baiguelé
E., 2005. «Les sites d'occupation ancienne à Ngan-ha dans
l'Adamaoua : étude archéologique«, Mémoire de
DEA en histoire, Université de Ngaoundéré, 45p.
* 48Mohamamdou Eldridge
(1990 :89-124), cité par Nizésété
(2009).
*
49Nizésété B.D., 2009.
*
50Nizésété B.D. 2007.
Musée et développement : réflexion sur les enjeux et
défis des musées camerounais pour le valorisation du patrimoine
culturel, in Annale de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences
Humaines, Vol IX, Pp 5-36.
*
51Nizésété B.D. Sites
archéologique de la Vina dans l'Adamaoua au Nord-Cameroun :
D'important archives matérielles en sursis, In KALIAO, Ecole Normale
Supérieure, Université de Maroua, Volume 1, Numéro 2,
décembre 2009, Pp 69-90.
* 52 Cité par
Louléo (2006) et Hendélé (2008).
* 53 Tchotsoua M., 1996.
* 54 Enquête de terrain
2012.
* 55 Information obtenue
auprès du gardien du site.
* 56 UNESCO
* 57
Enquête de terrain 2012.
* 58 Information recueillie
auprès de Monsieur Alim Garga, Guide, touristique régional ;
enquête de terrain, 2012.
* 59Dewailly B. et
Ovazza J.M., 2004. « Le tourisme au Liban : quand l'action ne
fait plus système », in Berriane M. dir., Tourisme des
nationaux, tourisme des étrangers : quelles articulations en
Méditerranée ?, Institut Universitaire Européen de
Florence.
* 60Dewailly B. et
Ovazza J.M., 2004
* 61Nyaga E.,
2007. L'industrie touristique au Kenya, Mission économique de
Nairobi, Kenya.
* 62Cameroun tribune,
n°10192/6393-38è année/ Jeudi 04 octobre
2012/ Directeur de publication : Marie-Claire NNana, page 15 ;
Web : www.cameroun-tribune.cm.
* 63Ndamé
J.P. et al, 2010. «Problématique du développement
de l'écotourisme au Cameroun : cas des aires
protégées de la région du Nord«, in annales FALSH,
vol XII, Université de Ngaoundéré, pp 165-183.
* 64Déwally
J-M. et Flament E., 2000. «Le tourisme«, Edition SEDES,
Paris, 192 pages.
* 65Ndamé
J.P. et al, 2010. «Problématique du développement
de l'écotourisme au Cameroun : cas des aires
protégées de la région du Nord«, in annales FALSH,
vol XII, Université de Ngaoundéré, pp 165-183.
* 66 Touristification :
processus de mise en tourisme des potentialités identifiées dans
un espace donné
* 67Déwally
J-M. et Flament E., 2000. «Le tourisme«, Edition SEDES,
Paris, 192 pages.
* 68La
touristicité Ce terme désigne le caractère
fonctionnel touristique d'un espace. Il qualifie cet espace touristique en
termes de poids économique (degré d'insertion économique)
et en termes de présence dans le paysage et d'aménagement du
territoire (degré d'insertion spatiale) .Le degré de
touristicité s'apprécie à travers une multitude d'indices
: parcs d'hébergements, statistiques de fréquentation, chiffres
d'affaires des entreprises touristiques, etc...
*
69Nizésété B.D. Sites
archéologique de la Vina dans l'Adamaoua au Nord-Cameroun :
D'important archives matérielles en sursis, In KALIAO, Ecole Normale
Supérieure, Université de Maroua, Volume 1, Numéro 2,
décembre 2009, Pp 69-90.
* 70 Information et propos du
Chef du Village Idool