2. Acteurs privés : Etat actuel des GIE/PME
La ville de Ouagadougou a été divisée en
douze (12) zones de collecte pour la mise en oeuvre effective du SDGD. Ces
zones de collecte ont été attribuées aux GIE et aux PME
oeuvrant dans la filière déchet. A l'issue de l'appel d'offre
organisé en 2004, les GTE/PME assurent entièrement la collecte
des déchets auprès des ménages et des structures
privées. Chaque GIE/PME est chargé de collecter les
déchets des ménages et des autres producteurs dans sa zone
d'action après avoir formalisé des contrats d'enlèvement
des déchets avec ces derniers. Les prix des redevances
d'enlèvement varient entre 500 f CFA et 2000 f CFA/mois pour les
ménages. Pour certains services comme les hôtels, les coûts
peuvent atteindre 150.000 FCFA/mois. Ces prix se négocient entre les
producteurs des déchets et les associations ou les entreprises en charge
de la collecte des déchets. Ils dépendent de plusieurs facteurs
notamment la fréquence d'enlèvement des déchets, la
quantité et la distance avec les centres de collecte (CC). Les GIE et
les PME sont constitués d'un regroupement d'associations dont la plus
part des acteurs sont des jeunes et des femmes. Ils sont impliqués dans
toutes les activités et constituent l'essentiel de la main d'oeuvre pour
les opérations de collecte. Le tableau suivant présente la liste
des GIE/PME concessionnaires des zones de la ville de Ouagadougou.
Analyse des facteurs déterminants de la gestion des
déchets solides dans la ville de Ouagadougou et propositions
d'amélioration
Tableau N°4: Liste des GIE/PME adjudicatives des
zones de collecte
Zo ne
|
GIE/PME
|
Employés permanents
|
Nombre d'abonnés
|
CC utilisés
|
Secteurs concernés
|
2012
|
2013
|
1
|
BURKINA PROPRE
|
13Hommes (H)
12Femmes (F)
|
|
|
03
|
1 ; 2 ; 3
|
2
|
SENDES
|
24H, 06F
|
|
09
|
|
6, 7,9
|
3
|
ECMM
|
07H, 04F
|
|
|
08
|
8
|
4
|
ETE
|
|
|
28
|
|
4, 15, 27,
28,29,
|
5
|
SDS
|
23H, 44F
|
2811
|
3998
|
|
15 ; Ouaga 2000
|
6
|
CGMED
|
21H, 04F
|
|
|
09
|
14 ; 30
|
7
|
ECONFA
|
11H, 04F
|
|
|
12
|
10, 11,12
|
8 et
9
|
Clean
Environneme
nt
|
Delwendé- Benewendé
|
01H, 08 F
|
56
|
87
|
|
19
|
Lagmyam
|
01H, 16F
|
780
|
790
|
|
10, 17,18
|
AJSC
|
35H, 20F
|
1700
|
2300
|
|
16,17
|
SILO
|
39H, 04F
|
3161
|
3520
|
|
17
|
10
|
ANG E'CO
|
ASARED
|
20 H, 01F
|
750
|
820
|
|
13,27
|
Nabonswendé
|
01H, 12 F
|
682
|
835
|
|
13;25;26; 27
|
11
|
SANKSA-EMBEL
|
|
|
|
|
23 ;24 ; 25
|
12
|
GIE/APE
|
14H, 34F
|
6527
|
8017
|
|
20 ;21 ; 22
|
Source: DDD, 2013 et Enquête de terrain 2013
Dans le cadre du suivi et du contrôle de la collecte des
déchets solides par les GIE/PME, des cadres de concertation avec la
coordination sont organisés. En effet, une réunion par trimestre
se tient à la DDD, soit trois(03) réunions bilan par an. Ces
rencontres permettent de faire le bilan des activités et de
présenter les difficultés rencontrées. Au cours des
dernières années, on constate une augmentation globale du nombre
des abonnés aux services GIE/PME. Le tableau N°6 montre que les
GIE/PME ne disposent pas de personnel étoffé et le nombre
d'abonnés par GIE/PME très diversifié d'un groupement
à l'autre. En outre, ces groupements ont recourt à plusieurs CC
pour le déversement des déchets collectés. Cela est
dû à l'hétérogénéité des
secteurs de collecte où ils y oeuvrent.
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- Université AUBE NOUVELLE - Diplôme de
Master en Management de l'Environnement et
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Analyse des facteurs déterminants de la gestion des
déchets solides dans la ville de Ouagadougou et propositions
d'amélioration
Tableau N°5: Evolution des abonnés des
GIE/PME entre 2010 et 2012
GIE /PME
|
Secteurs concernés
|
Année
|
Nombre d'abonnés
|
CGMED ; SANKSA EMBEL; ECMM ;
|
|
2010
|
55 410
|
SENDES ; Burkina Propre; ECONFA ;
|
|
2011
|
76320
|
ETE; SEPROSEC; APE;SDS;
|
1à 55
|
|
|
2012
|
97540
|
ANGECO ; CLEAN
|
|
ENVIRONNEMENT
|
|
|
|
Source: DDD, 2012 et 2013 (rapports annuels)
A côté des GIE/PME officiellement reconnus,
oeuvrent des opérateurs informels qui collectent également les
déchets solides auprès des ménages. Ces informels sont
généralement des entreprises ou associations qui n'ont pas
été retenues lors de l'appel d'offres ou qui viennent de rentrer
dans le secteur des déchets. Ils ne disposent d'aucune autorisation
administrative, mais partagent les mêmes zones de collecte que les
opérateurs formels attributaires des zones de collecte. D'autres
informels se résument à des entreprises familiales où la
main d'oeuvre est quasiment composée des membres de la famille. Ces
informels offrent aux ménages des coûts largement en
deçà de ceux des GIE/PME. Certains informels disposent des
abonnés et d'autres interviennent de façon occasionnelle en
associant à d'autres activités comme le ramassage de
matériaux de construction, la vente de sable et de curasse, la vente de
fumier, etc. Ce sont des groupes issus des couches défavorisées
qui n'arrivent pas à se constituer en associations. Ils travaillent de
façon indépendante et suivant les services qui leurs sont
demandés par les populations.
2.1. Etude de cas: GIE-Salubrité et
Développement Social (SDS)
Le Groupement d'Intérêt Economique SDS a
été créé en 2003 dans le but de participer à
l'amélioration de la salubrité de la ville de Ouagadougou et
d'améliorer les conditions sociales des plus démunies que sont
les femmes. Il est composé de 67 membres répartis entre trois
associations (BAO-MANEGRE, ASTABIE et ADENS). Leurs salaires varient entre
20.000 et 60.000FCFA/mois en fonction des tâches accomplies. Le GIE/SDS
regroupe plusieurs équipes de 2 à 5 personnes, appelées
collecteurs qui collectent les déchets solides de sa clientèle.
Chaque équipe dispose en moyenne entre 200 à 215 ménages
abonnés qui
résident dans le secteur 15 (Patte d'oie) et Ouaga
2000. La zone de collecte est subdivisée en trois portions pour
permettre à chacune des associations composantes de prendre en charge
une partie des 3.998 abonnés que compte le GIE/SDS. Le
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d'amélioration
groupement dispose d'un siège et un bureau
composé de quatre (04) personnes qui assurent le fonctionnement des
activités. Il s'agit d'un président, un Secrétaire, un
trésorier et un animateur. L'animateur est chargé de
contrôler les prestations des collecteurs, de rechercher les clients au
compte du groupement et du recouvrement des redevances au prés des
ménages abonnés. Mais, cette dernière tâche est
exécutée difficilement à cause des retards ou du non
payement des redevances par les abonnés qui peuvent souvent allés
jusqu'à trois mois.
En général, chaque ménage
bénéficie d'un seul passage pour l'enlèvement de ses
ordures en raison de 1000FCFA/mois. Mais certaines structures comme les
ambassades et les hôtels formulent des contrats d'enlèvement
appréciés par les responsables. Dans ce cas, le coût des
redevances peut atteindre 500.000 FCFA/mois avec des enlèvements
quotidiens. Pour toute la zone, le GIE/SDS ne dispose que de 2 camions,
1tracteur et 25 charrettes pour effectuer ses opérations
d'enlèvement des déchets solides. C'est un matériel
insuffisant pour couvrir les besoin du GIE/SDS au vue de l'étendue de la
zone d'intervention, de l'augmentation et l'exigence des abonnés. Par
exemple, plusieurs ménages situés à Ouaga 2000 et les
entreprises n'acceptent plus que leurs déchets solides soient
enlevés par les charretiers parce qu'ils estiment très salissant
et moins commodes. Pour répondre à la demande, le GIE/SDS
Sous-traite (St) avec d'autres associations telles que PROVI, APES, AJSP et
SONG-TAABA. A l'image de tous les GIE/PME, les équipes de collecteurs
travaillent dans des conditions difficiles. Elles ne disposent pas de moyens de
protections (bottes, gants, etc.) et le matériels de transport est
constitué essentiellement de charrettes défectueux. D'où
les pannes incessantes qui les obligent souvent à maintenir les
déchets solides au siège en attendant une éventuelle
réparation. De plus, il existe une disparité dans les efforts
d'enlèvement entre les équipes de collecteurs alors que le
salaire mensuel est dérisoire et ne dépend pas de l'ampleur du
travail effectué. Cette situation explique l'évitement des
nouveaux abonnements par certaines équipes dans les sous sections qui
leur sont attribuées.
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d'amélioration
Tableau n°6: Logistique du GIE/SDS (Patte
d'oie-Ouaga 2000)
Associations
|
personn es
|
Femmes
|
Hommes
|
Matériels
|
Abon nés
|
Charrette s
|
camion
|
Tracteur
|
BAOMANEGR E
|
19
|
13
|
06
|
04
|
-
|
01
|
682
|
ASTABIE
|
23
|
19
|
04
|
08
|
01
|
-
|
1196
|
ADENS
|
22
|
19
|
03
|
06
|
-
|
-
|
1175
|
APES(St)
|
05
|
04
|
01
|
01
|
-
|
-
|
219
|
AJSP(St)
|
04
|
03
|
01
|
01
|
-
|
-
|
186
|
SONGTAABA( St
|
11
|
10
|
01
|
04
|
01
|
-
|
450
|
PROVI (St)
|
04
|
03
|
01
|
01
|
-
|
-
|
120
|
Total
|
88
|
71
|
17
|
25
|
02
|
01
|
4028
|
Source: Enquête de terrain, 2014
|