SECTION I. LES CANAUX DE TRANSMISSIONSDES RESSOURCES MINIERES
ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Cette sectionsitue les origines du concept
il s'agit dans cette section de situer les origines du
concepte.........dans un premier temps. et dans un second temps. de
présenter.....
de la croissance économique dans un premier temps,
afin de donner une idée claire de sa signification dans le cadre de ce
travail. Et dans un second temps, de présenter une revue
théorique portant sur les différents canaux de transmissions des
ressources minières.
§1. Les origines de la
croissance économique
Depuis Adam Smith (1776), la croissance occupe l'esprit de
nombreuxéconomistes. Les modèles de Domar et Harrod (1941) vont
chercher à rendre compte des conditions et caractéristiques
essentielles de l'équilibre d'une économie capitaliste en
croissance. Le modèle néoclassique, tel que l'on conçoit
aujourd'hui, a été développé successivement par
Ramsey (1928), Solow (1956), Swan (1956), Cass (1965) et Koopmans (1965),qui
attribue l'origine de la croissance au montant de capital technique investi
(machines, équipements, logiciels, infrastructures...). Le modèle
de Solow n'expliquait pas la croissance, il signalait simplement que
grâce au progrès technique, la croissance peut perdurer. Pour les
tenants de la théorie de la croissance endogène, le
progrès technique ne tombe pas du ciel. La croissance est ainsi
assimilée à un phénomène autoentretenu par
accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie, le capital
physique, le capital humain et le capital public.
Ainsi, pour rendre compte du changement de dimension d'une
économie, trèssouvent le recours à des agrégats
permet de mesurer l'évolution de l'ensemble de productions telles que le
PIB (Produit Intérieur Brut) ou le PNB (Produit National Brut). Le taux
de croissance se définit alors comme la variationrelative du PIB en
volume d'une année à l'autre.« La croissance
économique est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global en termes réels. »(Perroux 1903-1987 ;
Beitone et al., 2010). Ainsi, la croissance économique s'accompagne
généralement d'une nouvelle répartition des
activités par secteur et par région. Dans le cas
d'unenouvelle répartition sectorielle des activités, les parts
relatives de laproduction agricole, industrielle, de services marchands ou non
marchands dans le PIBévoluent régulièrement.
Pour apprécier le niveau de vie d'un pays, on rapporte
le PIB à la population totale, on obtient ainsi le produit par
tête (ou encore revenu moyen par habitant). L'augmentation de ce dernier
n'est cependant pas synonyme de progrès. Elle peut en effet
s'accompagner d'une dégradation des conditions de vie (pollution,
nuisance....), des équipements collectifs ou encore d'une aggravation
des inégalités et de l'exclusion. En outre, une mesure du bien
être par le seul indicateur du PIB par tête peut induire en erreur.
Ainsi, la Guinée équatoriale, qui bénéficie depuis
le milieu des années 1990 d'importantes découvertes
pétrolières, affiche un PIB par habitant comparable à
celui des européens. Cependant, sa mortalité infantile est trente
fois plus élevée et l'espérance de vie de ses habitants
atteint à peine quarante-deux ans (Diemer, 2009).
C'est pourquoi, le programme des Nations Unis pour le
développement calcule depuis 1990, un Indicateur pour le
Développement Humain (IDH). Ce dernier prend compte les facteurs
suivants : le niveau de santé représenté par le
niveau d'espérance de vie à la naissance ; le
niveaud'éducation appréhendé par le taux
d'alphabétisation et le nombre moyen d'années d'études ;
le niveau de revenu moyen obtenu à partir du PIB par habitant
corrigé par la non-prise en compte des revenus les plus
élevés. C'est le Canada qui a l'indicateur de
développement humain le plus élevé (0,938) et la
Guinée parmi le plus faible (0,340) d'après les statistiques du
PNUD en 2010. Le PIB étant égal à la somme des valeurs
ajoutées créées par les entreprises, il est possible
d'analyser la croissance économique à partir d'une étude
des différents facteurs de production et de l'organisation du
système de production.
Au cours des dix dernières années, on a
assisté à un regain d'intérêt pour les principaux
moteurs de la croissance économique des pays de l'Afrique Subsaharienne.
La R.D.Congo, parmi les leaders dans les ressources minières a vu
accélérer la croissance de son PIB par habitant, ce qui
soulève des questions quant au rôle respectif des ressources
minières sur la croissance économique.
A ce point, deux types de classifications peuvent être
utiles. D'abord, la croissance peut être extensive, c'est-à-dire
générée par l'accumulation de capital, ou intensive,
auquel cas elle résulte d'un usage plus efficace du capital existant et
d'autres ressources. Parmi les nombreux moyens différents de promouvoir
l'efficience économique et sociale, l'un des meilleurs est
l'accumulation de capital humain par l'éducation, la formation dans
l'emploi et le système de santé. Mais il y a beaucoup d'autres
façons d'augmenter l'efficience et la croissance économique.
Ainsi, il est maintenant admis que la qualité des institutions et de la
gouvernance peut contribuer à une croissance durable de même que
d'autres facteurs divers relevant de l'organisation, des institutions et de la
politique économique (Fischer et Sahay, 2000 ; Campos et Coricelli,
2002 ; Acemoglu et Johnson, 2005).Une deuxième classification
distingue plusieurs formes de capital à savoir :
1. l'épargne et l'investissement qui servent à
créer le capital réel ou physique- les infrastructures
physiques, les routes et les ponts, les usines, les machines, les
équipements, etc.
2. l'éducation, la formation, le système de
santé et la sécurité sociale qui servent à
créer le capital humain, c`est-à-dire une population
active meilleure et plus productive ;
3. les exportations et les importations de biens, de services
et de capitaux qui servent à créer un capital
extérieur pour, entre autres choses, compléter le capital
national ;
4. la démocratie, la liberté,
l'égalité et l'honnêteté - c'est-à-dire
l'absence de corruption- qui servent à créer le capital
social, afin de renforcer les liens sociaux qui assurent la
cohésion du système économique et son bon fonctionnement
;
5. la stabilité économique, avec une faible
inflation, qui sert à créer le capital financier - en
d'autres termes la liquidité - pour mettre de l`huile dans les rouages
du système économique et ;
6. les industries manufacturières et les services qui
permettent de diversifier l'économie nationale, la faisant
échapper à une dépendance excessive à
l`égard d`une production primaire à faible qualification,
agricole notamment, basée sur le capital naturel.
Selon Thorvaldur (2010), généralement, il est
importantde reconnaître que les six éléments cités -
capital réel, capital humain, capital extérieur, capital social,
capital financier et capital naturel - sont intrinsèquement
désirables et utiles, et aussi que la diversification de
l`activité économique est souhaitable. Toutefois, atteindre ces
objectifs est une autre affaire.
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