SECTION II. IMPACT DES RESSOURCES
MINIERES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Encadré 2. Résultat de la régression
par les MCO sur l'équation de croissance
Variable dépendante est le PIB par
habitant
|
Variables Coefficients
valeur T-stat plus significativité
|
C
Rente
Leb
Scolar
Fbcf
Epargne
Infl
Dépcons
War
R2
|
-19,1459
5,4053
-0,7237
0,1096
0,5033
0,2978
-0,0085
0,3876
-3,7332
80
|
(-0,2376)
(2,0594)*
(-0,499)
(0,7578)
(2,9330)***
(0,2925)
(-2,5287)**
(0,3612)
(-1,6071)*
|
Source : construit par l'auteur à partir d'EViews
8
Note.
*, **, *** dénotent la significativité
statistique du coefficient au niveau de confiance de 0,1 ; 0,05 ;
0,01.Nous avons utilisé 33 observations.
§1. Interprétation des
résultats empiriques
Le résultat obtenu révèle l'existence
d'une relation positive entre la croissance économie per capita et la
rente minière considérée comme la variable
d'intérêt de ce modèle. Par ailleurs, la relation entre
croissance économie per capita et les guerres civiles est
négative.Seules les variables de rente minière, iInvestissement
représentant le capital physique et l'inflation qui représente le
capital financier sont significatives, les autres variables (espérance
de vie, taux d'alphabétisation, épargne, et dépenses de
consommation) ne sont pas significatives au seuil de 5%. S'agissant de
l'investissement, il est significatif au seuil de 1%.
L'augmentation d'un point de la rente minière
entraîne une augmentation de 5,4053 du taux de croissance du revenu par
habitant. Et la présence de la guerre civile diminue le taux de
croissance du PIB/H per capita de 3,7332 point. Ce résultat, loin
d'être généralisé, corroborent avec l'analyse faite
au niveau de la section suivante en ce qui concerne l'économie
congolaise. Et donc, il exige beaucoup de prudence dans son
interprétation.
Les ressources
minières sontdans l'ensemble, un déterminantde la croissance
économique de la RD.Congo. La significativité de cette variable
n'approuve pas la théorie de Sachs et Warner (1997),
« l'impact entre les ressources point source et la croissance est
négative ou il n'y a pas d'impact significatif » et cette
théorie ne se vérifie pas pour le cas de la R.D.Congo. Car les
minerais jouent un rôle important dans l'analyse de croissance en
R.D.Congo.D'après la Banque Mondiale (2008), les ressources
minières constituent un atout pour la croissance économique de la
R.D.Congo.
Le taux d'alphabétisation globale n'est rien d'autre
que le taux d'alphabétisation des adultes et des enfants.
L'alphabétisation n'est pas un facteur significatif pour la croissance
économique de la R.D.Congo. Bien entendu, malgré les
améliorations actuelles, le niveau reste bas, cette situation engage
d'énormes financements. Puis que c'est un capital humain qu'il faut
investir (Barro et Sala-I-Martin, 1995).
L'espérance de vie n'influence pas la croissance de la
R.D.Congo et le signe attendu est négatif. Nous utilisons que
l'espérance de vie est un indicateur de la santé de la
population. Tel que suggéré par Sachs et Warner (1997, 2001), la
mauvaise santé de la population affecte la croissance économique
par la réduction de la productivité du travail.
L'espérance de vie à la naissance peut être
interprétée comme une mesure qu'on ajoute dans le capital humain.
D'après les auteurs, une raison valable qu'on peut
donner à ce résultat est que la hausse du niveau de
l'espérance de vie, améliore la santé publique et conduit
à la hausse de survie de personne âgée, qui affecte la
population qui n'a plus la force de travailler et cependant peut avoir moins
d'impact économique (soit 0,7237). Cela se pourrait se justifier dans le
cas de la R.D.Congo, où la pyramide des âges montre que la
population est jeune mais cette population n'a pas encore atteint le niveau
souhaité d'instruction. Une baisse de l'espérance de vie
reflète un cout économique, de la hausse de la mortalité
infantile, la hausse de la morbidité de la population et un manque
d'horizon de temps pour l'accumulation du capital humain (Sachs et Warner,
1997).Le fait que les conditions de santé en R.D.Congo ne soient pas
bon, diminuent le PIB/habitant.
La croissance économique est corrélée
négativement avec les dépenses. Au fait, les dépenses de
consommation sont les dépenses du gouvernement central et les
dépenses privés. D'après Keynes (1936), les
dépenses de consommation nécessitent la disponibilité de
revenus. Plus les dépenses augmentent et le PIB/H baisse.La mise en
place des nouvelles réformes économique de secteur minier, de
l'initiative pour la transparence des industries
extractives,l'amélioration de la qualité des routes, des
infrastructures de santé, l'eau et l'électricité.
Malgré tous ces efforts, la R.D.Congo n'a pas encore atteint le niveau
maximum pour booster la croissance. La Banque Mondiale (2008) suggère
qu'une bonne gouvernance pourrait rendre efficace les dépenses.
Par contre, le signe attendu de l'épargne renseigne que
cette dernière a un signe positif mais qui n'est pas significatif. Cela
veut dire que la R.D.Congo n'a pas encore atteint le niveau d'épargne
nécessaire capable de promouvoir l'investissement afin de
déclencher un taux de croissance positif. Bien que son signe soit
positif, le niveau d'épargne n'est pas satisfaisant, capable de financer
l'investissement, qui est le moteur de la croissance. La variation du taux
d'épargne nationale dans un pays est potentiellement une source
importante de la variation du taux de croissance, et l'épargne nationale
est par définition la somme de l'épargne privé et de
l'épargne publique. Comme mentionne (Barro, 1994) que l'impact de
l'augmentation de l'épargne publique dépend de la baisse de
l'épargne privé.Les récents travaux empiriques de Edwards
(1996) développe l'idée qu'une augmentation dans l'épargne
publique entraine une augmentation de l'épargne nationale. Par manque
des données en séries pour l'épargne privé, nous
prenons la variable de mesure l'épargne nationale, comme la grande part
provient de l'épargne du gouvernement central et les entreprises
publiques.
Le taux d'épargne national est mesuré par
l'épargne nominale divisée par le Pib nominal. Ce n'est pas
seulement une variable observée par le politique mais aussi ça
provient de taxe de consommation, du marché des institutions financiers,
etc. le taux d'épargne nationale est effectivement influencé par
l'épargne publique.
L'investissement nécessaire à l'expansion
industrielle nécessite l'accroissement de l'épargnenationale.
L'épargne provient des ménages, des entreprises et des
administrations publiques.L'épargne des ménages dépend
fortement de leur niveau de revenu mais elle est aussistimulée par
l'assainissement de l'environnement macro-économique et la
solidité du systèmejuridique et financier, qui donnent aux
épargnants le sentiment que leurs avoirs sont protégés.
L'épargne des entreprises peut être
stimulée par des réductions d'impôt sur les
bénéfices quisont utilisés pour de nouveaux
investissements, et l'épargne des administrations publiquesaugmentera au
fur et à mesure que le gouvernement maîtrisera les déficits
budgétaires.
La Formation Brute du Capital Fixe est une mesure comptable de
l'investissement (Beitone, 2010). Bien évidemment, elle affecte
positivement la croissance économique de la R.D.Congo. Des efforts ont
été entrepris mais cela reste marginal soit 0,5033 point. La
corrélation entre investissement et croissance peut être un cercle
vertueux ou un cerclevicieux. Une croissance élevée peut stimuler
l'investissement en augmentant la demandeglobale et en encourageant
l'évolution technique. Les revenus croissants
permettentd'accroître l'épargne tant en valeur absolue qu'en tant
que part du PIB et de financer ainsi desinvestissements croissants. Et pourtant
la R.D.Congo risque d'être prise au piège, la
pauvretélimitant l'épargne, la faible demande limitant les
possibilités d'investissement et le faibleinvestissement entravant les
mutations structurelles et la croissance de la productivité. La baisse
de l'inflation se traduit par l'augmentation de la croissance
économique, actuellement le gouvernement mène des politiques
monétaire et budgétaire restrictives, les efforts sont entrepris
et elle est signficative à 5% mais son impact économique n'est
pas encore efficace, soit 0,00085 point.
Ce dernier résultat est cohérent avec les
conclusions de Sala-I-Martin et Subramanian. Ce ne sont pas les ressources qui
constituent le fléau mais bien l'utilisation que l'on en fait.
Cependant, contrairement aux résultats de Sachs et Warner qui
suggère que les ressources « point source » affectent
négativement et significativement la croissance, le coefficient
associé à la rente minière est ici positif et
significatif.
D'après la Banque Mondiale (2008), l'effet positif et
significatif des ressources minières à la croissance, s'explique
par le fait qu'ellessont le principal et un atout à la réduction
de la pauvreté.
Il est important de remarquer que contrairement à Sachs
et Warner, ici on ne teste pas l'impact des ressources naturelles sur la
croissance, on l'a dit, les ressources minières affectent positivement
la croissance économique principalement parce que la rente
minière a d'effet significatif sur la croissance.Pour Sachs et Warner
(1997), les ressources naturelles ont un impact négatif sur la
croissance car un pays avec d'importantes ressources voient le niveau de son
développement en baisse. Cependant, cette explication n'est pas
très satisfaisante puisqu'elle n'explique pas pourquoi les ressources
minières affectent significativement et positivement la croissance
économique de la R.D.Congo.
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