REPUBLIQUE TUNISIENNE
Ministère de l'enseignement Supérieur, de la
recherche scientifique et de la technologie
Ministère de la jeunesse, des sports
et de l'éducation physique
Institut Supérieur du sport et de
l'éducation physique de ksar-Saïd
Université de la Manouba
Mémoire
Pour l'obtention du Mastère en sciences et
Techniques des Activités Physiques et sportives
Option : Entraînement sportif et
performance
Relation entre la force isocinétique
concentrique et la force explosive des extenseurs du genou chez des
taekwondoïstes de l'élite tunisienne
Directeur de thèse
Professeur Mohamed AMRI
Présenté par:
Mr. Nadhir Hammami
Sous la direction de:
Dr. Ridha Layouni et Pr. Fatma-Zohra Ben Salah
Année Universitaire 2008/2009
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
REVUE DE LA LITTERATURE 5
I- Anatomie fonctionnelle de l'articulation du
genou 5
I-1- Biomécanique du geste sportif 5
I-2- Cinématique de l'articulation du
genou 6
I-2-1- Cinématique de l'articulation
fémoro-tibiale 6
I-2-2- Cinématique de l'articulation
fémoro-patellaire 7
I-3- Musculature et mouvements de l'articulation du
genou 8
I-4- Stabilité et statique du genou 9
II- L'isocinétisme et l'articulation du
genou 11
II-1- Généralités et
Définitions de l'isocinétisme 11
II-2- Le concept d'évaluation
isocinétique 14
II-2-1- Intérêts des tests
isocinétiques 14
II-2-2- Risques et contre-indications de
l'évaluation isocinétique 15
II-3- Evaluation isocinétique des muscles du
genou 16
III- Exigences physiques du Taekwondo de
compétition 17
III-1- Définition du Taekwondo de
compétition 17
III-2- Capacités physiques pricipales en
Taekwondo de compétition 18
III-2-1- La Force 18
III-2-2- La vitesse 20
III-2-3- La mobilité 21
III-3- La Force - Vitesse (Puissance) dans le
Taekwondo de compétition 23
IV- L'évaluation de
l'éxplosivité des membres inférieurs 24
IV-1- L'exemple du five-jump test 24
IV-2- L'évaluation de l'explosivité par
le 5-Jump test 25
METHODOLOGIE 27
I- But 27
II- Tâches 27
I
II- Problématique 27
I
V- Hypothèse 28
V- Population d'étude
28
VI- Matériels utilisés
29
VII- Déroulement des expériences
30
V
II-1- Le test isocinétique 30
V
II-2- Le five-jump test 32
VIII- Paramètres isocinétiques
étudiés 33
IX- Analyse statistique
34
PRESENTATION DES
RESULTATS 36
I- Caractérisiques
anthropométriques des sujets 36
I
I- Comparaison des paramètres
isocinétiques aux vitesses étudiées entre les
taekwondoïstes prformants et moins performants au 5JT 37
I
I-1- A vitesse lente (60°/s) 37
I
I-1-1- Comparaison des performances au 5JT Absolu
37
II-1-2- Comparaison des performances au 5JT Relatif
38
II-1-3- Comparaison des performances au 5JT
Rapporté à la masse corporelle 39
II-2- A vitesse rapide (180°/s) 40
I
I-2-1- Comparaison des performances au 5JT Absolu
40
II-2-2- Comparaison des performances au 5JT Relatif
41
II-2-3- Comparaison des performances au 5JT
Rapporté à la masse corporelle 42
III- Etude de la relation entre les
paramètres isocinétiques aux vitesses choisies et les
performances du five-jump test 43
II
I-1- A vitesse lente (60°/s) 43
II
I-1-1- Le five-jump test absolu 43
II
I-1-2- Le five-jump test relatif 43
I
II-1-3- Le five-jump test rapporté
à la masse corporelle 44
II
I-2- A vitesse rapide (180°/s) 45
II
I-2-1- Le five-jump test absolu 45
II
I-2-2- Le five-jump test relatif 45
I
II-2-3- Le five-jump test rapporté
à la masse corporelle 46
IV- Synthèse des principaux
résultats 47
DISCUSSION 48
I
- Comparaison des paramètres
isocinétiques aux vitesses choisies 48
II
- Relation entre les paramètres
isocinétiques et le 5JT 51
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 55
BIBLOGRAPHIE
57
Introduction
Le Taekwondo (TKD) est un art martial coréen
très populaire et un sport de combat devenu olympique depuis les Jeux
olympiques de Sydney 2000. C'est une activité qui exige beaucoup
d'habiletés (compétences), d'importante dépense
énergétique et des techniques sophistiquées. Les
entraînements contiennent des exercices techniques éprouvants
physiquement (Bouhlel et al., 2006). Ils sont basés sur un
entraînement spécifique, incluant la course, le saut à la
corde, la frappe de raquette et notamment des exercices spéciaux de
renforcement musculaire, classiques et peu variés.
La recherche sur les caractéristiques physiques et
physiologiques des Taekwondoïstes élites pratiquants la haute
compétition est limitée et réalisée il y a
seulement dix ans (Pieter, 1991 ; Thompson et al., 1991). Quelques
études récentes ont traité l'analyse des
caractéristiques de la biomécanique musculaire en Taekwondo sous
l'angle de l'optimisation de la performance, par la conception et la
création des systèmes de mesure ou par la prévention des
blessures musculaires (Chiu et al., 2007 ; Roosen et al., 2007). En
conséquent, l'évaluation de la force des muscles du membre
inférieur et spécialement les extenseurs du genou, peut donner
des indications sur la performance en Taekwondo lors de l'exécution des
différentes techniques en compétition.
Dans ce cas, l'évaluation isocinétique peut se
présenter comme un des moyens d'évaluation car elle permet,
grâce à son principe, de donner une évaluation musculaire
objective et quantitative, de calculer l'équilibre musculaire autour de
l'articulation étudiée, de détecter les éventuels
déséquilibres articulaire et musculaire et d'y apporter une
réponse satisfaisante : rééquilibrage, suivi et
prévention (Pocholle et al., 2000). Ce concept permet d'améliorer
l'évaluation de la fonction musculaire « in vivo »
parce qu'il intègre les différents paramètres qui vont
influencer la tension développée par un muscle, à savoir
la variation de sa longueur relative, la vitesse de contraction et la variation
de longueur des bras de levier. Il autorise, à l'inverse de l'exercice
isotonique, l'application d'un moment de force maximal sur toute l'amplitude du
mouvement. Il offre donc des perspectives encourageantes pour le suivi
individuel et longitudinal des sportifs (Croisier et al., 1995 ;
Croisier, 1996). Outre le moment de force maximal, nous avons retenu parmi les
paramètres isocinétiques, la puissance moyenne et la durée
d'accélération (Chamari, 2008). Un autre paramètre en
relation avec le moment de force maximal peut entrer en jeu et semble
être intéressant à étudier : Le temps du moment
de force maximal.
Pour toute évaluation de ce type, l'analyse des
paramètres chiffrés de l'isocinétisme nous renseigne sur
la qualité de la contraction musculaire pour différentes
positions articulaires. Les valeurs de la force musculaire sont ainsi
très variables surtout en fonction du mode de contraction et de la
vitesse du test (Gross, 1989). Ces deux derniers paramètres influent sur
la force développée qui diminue en mode concentrique quand
la vitesse augmente (Alexander, 1990 ; Dvir, 1996; Kramer, 1990).
De plus, le choix des vitesses lors de
l'expérimentation isocinétique permet de se rapprocher du geste
sportif (Hilsopp et al., 1967 ;Griniby, 1982). Ceci est tributaire de la
spécificité fonctionnelle, motrice et technique de chaque
discipline sportive ainsi que les modalités mécaniques qui
régissent ses mouvements. Comme le Taekwondo de compétition est
un sport dynamique qui se base sur des coups de pieds très rapides et
puissants (Roosen et al., 2007) suite à des assauts et/ou
déplacements (des esquives le plus souvent), et que la vitesse et la
force de l'attaque sont tous les deux des facteurs importants pour y
réussir (Roosen et al., 2006), il est important d'évaluer aussi
la force explosive des membres inférieurs surtout celle
développée par les extenseurs du genou.
Le five-jump test (5JT) pourrait constituer donc un
outil intéressant et un moyen pratique applicable sur le terrain, pour
estimer la puissance musculaire donc la force explosive des membres
inférieurs chez une population d'athlètes
sélectionnés (Bouhlel et al., 2006 ; Chtara et al.,
2005 ; Paavolainen et al., 1999 ; Slattery, 2004 ; Slattery et
al., 2006 ; Spurrs et al., 2003), mais aussi chez des footballeurs
élites (Chamari, 2008) et des jeunes judokas (Bouhlel et al., 2006).
Dans ce contexte, l'optimisation de la performance
réalisée dans les compétitions de Taekwondo de haut
niveau, nous oblige à analyser les facteurs pour l'obtenir et
l'améliorer. L'étude des types de force et leurs manifestations
développés par le membre inférieur (acteur principal des
coups portés en Taekwondo de compétition), est un des facteurs
touchant la haute performance. De plus, la notion de la puissance est
prédéterminante dans la pratique du taekwondo de
compétition. Les attaques avec les techniques de pieds doivent
être très rapides et brèves dans le temps (Roosen et al.,
2006). La détermination de la vitesse d'attaque du taekwondoïste
passe entre-autre par l'estimation des temps de réaction
(rétrocontrôle) et d'offensive, qui semble très utile pour
les entraîneurs de la discipline (Chiu et al., 2007) afin de pouvoir
ajuster leurs programmes d'entraînement orientés vers la haute
performance. D'autre part, l'analyse de quelques aspects de la performance des
Taekwondoïstes dans la réalisation des différents coups de
pieds en compétition avec une puissance dévastatrice,
accouplée de nombreux assauts et déplacements d'esquives, fait de
la cinétique des extenseurs du genou le facteur principal de la
réussite du coup (Roosen et al., 2007). Le test isocinétique
(Pocholle et al., 2000) et le five-jump test (Chamari et al., 2008),
respectivement pour une évaluation de la force isocinétique et de
la force explosive, contribuent largement à cette analyse.
Nous tentons alors de montrer s'il existe une relation entre
la force isocinétique concentrique et la force explosive des extenseurs
du genou mesurées par ces deux tests, pour une population de
taekwondoïstes de l'élite tunisienne.
Revue de la littérature
I- Anatomie fonctionnelle de l'articulation du
genou :
I-1- Biomécanique du geste
sportif :
La biomécanique concerne d'une façon
générale l'analyse des mouvements humains (locomotion, posture,
geste sportif) et des mouvements à l'intérieur du corps humain
(cellule musculaire, circulation sanguine, os et articulation). La
biomécanique peut alors se définir simplement comme l'application
de la mécanique à l'étude des systèmes biologiques
humains.
Grâce à l'analyse biomécanique, il est
possible de décrire avec précision les gestes sportifs les plus
complexes, ce qui permet de tester la pertinence d'un geste sportif particulier
par rapport au geste canonique d'un champion. Il s'avère
également possible de recourir à des modélisations, afin
de mieux comprendre l'organisation du mouvement, et d'être ainsi à
même de mettre en évidence certaines règles de
fonctionnement à visée générale. Toutefois, dans
des disciplines réputées complexes sur le plan de la
coordination, telles que la natation, l'aviron, le ski de fond ou même
les sports de percussion, la biomécanique pourrait venir en aide et
déboucherait sur des conseils très pratiques que le sportif
pourrait mettre en oeuvre en plus de ses acquis techniques (Millet et al.,
2007).
En définitive, la biomécanique permet d'analyser
tous les mouvements de n'importe quelle discipline, et de les décomposer
pour déterminer quelle action de quel muscle constitue la clé
d'une performance. Ce type d'information est donc très important pour
une raison très simple : il se trouve que, si l'entraînement
général améliore la condition physique, la meilleure
façon d'améliorer une performance consiste à faire
travailler les muscles et répéter les mouvements en jeu dans la
compétition (Millet et al., 2007). Comme le taekwondo de
compétition est un sport de combat où les coups portés
sont en majorité avec le pied, la capacité à esquiver et
sauter tout en conservant son équilibre, ainsi que l'action de la hanche
et surtout du genou, sont les plus intéressantes à étudier
pour les travailler aux entraînements.
La biomécanique indique que des règles de base
et de conduites existent pour chaque activité physique donnée
(cas du taekwondo compétitif dans cette étude), et contribue
largement à l'étude du comportement de cette articulation du
genou et des groupes musculaires assurant son fonctionnement. Grâce aux
analyses du mouvement produit par les différentes techniques, une
meilleure compréhension des mécanismes permettant de gagner en
force, en puissance et en vitesse est rendue possible (Millet et al., 2007).
I-2- Cinématique de l'articulation du
genou :
La cinématique consiste à étudier les
mouvements sans tenir compte des causes qui les engendrent ; elle vise à
analyser avec précision tous les paramètres du mouvement
articulaire. Elle peut se limiter à un plan de l'espace : c'est la
cinématique plane ou intégrer les trois plans de l'espace :
c'est la cinématique tridimensionnelle.
Le genou est une articulation difficile à
étudier du fait de l'asymétrie des surfaces articulaires et
surtout de sa composition en deux autres articulations : la
fémoro-tibiale et la fémoro-patellaire
(fémoro-rotulienne), travaillant en synergie dans chaque mouvement
engendré par le genou.
I-2-1- Cinématique de l'articulation
fémoro-tibiale :
Dans cette articulation, les condyles fémoraux forment
deux saillies convexes dans les deux sens allongées d'avant en
arrière. Le rayon de courbure des condyles croît
régulièrement d'arrière en avant passant de 17 à 38
mm pour le condyle interne et de 12 à 60 mm pour le condyle externe
(Kapandji, 1980). Chaque segment de la courbe condylienne peut être
considéré comme faisant partie d'un cercle (cercle osculateur de
Frain, 1980) dont le centre est le centre de courbure de cette
portion.
En cinématique plane, tout mouvement complexe d'un
corps par rapport à un autre dans un plan fixe peut être
décomposé en une succession de rotations de centres variables. Le
mouvement peut alors être caractérisé par les centres
instantanés de rotation (CIR) : centres autour desquels tourne le
corps considéré pour passer d'une position à la position
suivante. C'est le cas de cette articulation (Frain et al., 1980).
Pour le cas de la flexion du fémur sur le tibia, les
condyles présentent un mouvement complexe de roulement et de glissement.
La part de l'un et de l'autre dépend de la position du CIR par rapport
au centre de courbure. Frain et al. (1980) a montré dans son
étude cinématique que les centres instantanés de rotation
se situent à chaque fois sur le rayon du cercle osculateur
correspondant. L'étude de ce phénomène de roulement et de
glissement lui a permit de montrer que la flexion commence par un glissement
puis apparaît progressivement le roulement, pour atteindre 50% de l'un
et de l'autre entre 60° et 90°. À la fin de la flexion on voit
que le roulement diminue pour terminer par le glissement ; cette courbe est
régulière et ne s'accompagne d'aucune contrainte.
I-2-2- Cinématique de l'articulation
fémoro-patellaire :
Lorsque le genou fléchit (le tibia se
déplaçant vers le fémur), la rotule (patella) s'articule
avec la région trochléenne du fémur au niveau des deux
tiers supérieurs de sa face postérieure. Lors de la flexion du
genou, la rotule se déplace vers le bas : Proximalement à la
rotule, il y a le tendon du quadriceps, et distalement le ligament rotulien qui
est décrit comme le prolongement du premier (Moore, 1995).
Bien que le mouvement essentiel de l'articulation du genou
soit la flexion et l'extension du tibia par rapport au fémur, des
mouvements de rotation du tibia sont aussi normaux. Lorsqu'on étend le
genou, le tibia subit une rotation externe, et lorsqu'il se fléchit, une
rotation interne. Ces mouvements sont contrôlés par les structures
des tissus mous du genou (Green, 2005).
L'étude cinématique de l'articulation du genou
est fondamentale car elle va permettre de déterminer la position du
centre de rotation. C'est une notion importante pour :
- permettre le calcul des forces en fonction de la position du
centre de rotation du genou ;
- pour étudier les forces de cisaillement qui peuvent
s'exercer au niveau des surfaces articulaires.
I-3- Stabilité et statique du
genou :
En ce qui concerne la stabilité et la statique du
genou, il est intéressant de l'étudier dans le plan frontal et
sagittal de l'espace (Green, 2005).
Dans le premier, le plus important c'est tenir compte des
axes. En effet, Cette notion d'axe est fondamentale car elle permet le calcul
des forces qui s'exercent sur l'articulation (fémoro-tibiale). Pour
apprécier ces axes et les mesurer, il est possible de les tracer sur une
radiographie du membre inférieur en charge (Figue 1):
- La ligne gravitaire assimilée par Thomine et al.
(1981).
- L'axe mécanique du membre inférieur
défini par la droite joignant le centre de la tête fémorale
et le centre de la mortaise tibio-péronière ;
- L'axe mécanique fémoral défini par la
droite joignant le centre de la tête fémorale et le point
projeté du centre de l'échancrure intercondylienne sur la ligne
tangente aux condyles fémoraux ;
- L'axe mécanique tibial défini par la droite
joignant le centre du sommet des épines tibiales et le centre de la
mortaise tibio-péronière.
Fig.1 : Les axes de l'articulation du genou (Carret et
al., 1991)
Dans le plan sagittal, Green (2005) insiste sur la
stabilité antéro-postérieure du genou en évoquant
les obstacles à la translation tibiale antérieure et à la
translation postérieure. Butler et al. (1980) et Piziali et al. (1980),
par une méthodologie complexe, ont apprécié avec
précision la part de chaque structure ligamentaire dans la stabilisation
antérieure du genou. Sur le genou sain, la translation tibiale
antérieure maximale est observée entre 15° et 45° de
flexion du genou. Lors de l'application d'une force
postéro-antérieure sur le tibia celui-ci se met en rotation
interne. Il ressort que le ligament croisé antérieur est le
principal obstacle au tiroir antérieur ou mieux, le frein principal
à la translation antérieure puisqu'il représente 87% de la
résistance à 30° de flexion et 85% de la résistance
à 90° de flexion. La pente tibiale (Dejour et al., 1988 et Bonnin,
1990) et la corne postérieure du ménisque interne semblent
participer aussi au contrôle de cette translation antérieure du
tibia.
I-4- Musculature et mouvements de l'articulation du
genou :
L'articulation du genou est une articulation
trochléenne qui réunit les surfaces articulaires du fémur
au tibia et à la rotule. La surface articulaire de
l'extrémité inférieure du fémur comporte en avant
la trochlée et en arrière les surfaces condyliennes,
séparés des versants de la trochlée par les rainures
condylotrochléennes.
Un ensemble de groupes musculaires constituant une musculature
puissante, assure la réalisation de différents mouvements et une
protection partielle de l'articulation du genou (Figure 2).
Antérieurement, on trouve le muscle quadricipital comprenant les vastes
interne, externe et intermédiaire, ainsi que le droit antérieur.
Postérieurement, on trouve du côté interne, les tendons des
muscles de la patte-d'oie (droit interne, demi-membraneux et demi-tendineux) et
le muscle jumeau interne ; du côté externe, le muscle jumeau
externe et le muscle biceps crural. Plus latéralement, on distingue le
tractus iliotibial (ou bandelette iliotibiale) et les muscles ischio-jambiers.
Sur des coupes axiales passant par les plateaux tibiaux ou sur des coupes
coronales passant par le creux poplité, on peut également
visualiser les muscles poplité, long péronier et soléaire
(Shahabpour et al., 2005).
Fig.2 : Les haubans musculaires du genou (Netter Frank,
1997)
D'après Kapandji (1978), les mouvements possibles de la
jambe par rapport à la cuisse au niveau de l'articulation du genou
(Figures 3 et 4) se limitent à :
La flexion de la jambe assurée par les
ischio-jambiers : le biceps fémoral, le couturier et le droit
interne ainsi que le demi-tendineux et le demi-membraneux. Cette flexion est
active de 140° si la hanche est fléchie, et de 120° si elle
est tendue. Elle est passive à 150°.
L'extension de la jambe assurée principalement par le
quadriceps : le droit antérieur, le vaste interne, le vaste externe
et le crural (mouvement effectué de 0 à 5°).
Fig.3 : Mouvement des condyles sur les glènes lors de la
flexion-extension (Kapandji, 1985)
La rotation interne assurée par le demi-tendineux, le
demi-membraneux, mais aussi par le couturier, le droit interne et le vaste
interne du quadriceps. Ce mouvement est possible jusqu'à 30° quand
le genou est fléchi à 90°.
La rotation externe assurée par le biceps crural et
vaste externe du quadriceps. Cette rotation arrive à 40°
d'amplitude quand le genou est fléchi à 90°.
Fig. 4 : Mouvements des condyles sur les glènes lors des
rotations axiales (Kapandji, 1985)
II- L'isocinétisme et l'articulation du
genou :
II-1- Généralités et
définitions de l'isocinétisme :
À la fin des années 60, Hislop et al. (1967) et
Thisle et al. (1967) ont proposé, lors d'un effort musculaire, le
contrôle de la vitesse du mouvement et ils ont introduit
ainsi le concept de l'isocinétisme.
Le sens étymologique du mot
« isocinétisme » est en effet (iso, veut dire :
même et cinétique, veut dire mouvement) d'où l'attribution
des termes même vitesse ou vitesse constante. De ce fait,
l'isocinétisme prend en considération le mouvement musculaire
dynamique à vitesse constante. Il diffère du travail habituel qui
est le plus souvent à vitesse variable et à charge constante
(isotonique). Le travail isocinétique peut donc être à
charge variable, le seul paramètre non modulable étant la vitesse
gammée. La résistance opposée au mouvement s'adapte
à tout moment à l'effort développé par le sujet
pour que l'exercice se poursuive à la même vitesse.
Cette méthode d'évaluation semble être
adéquate pour apprécier la force musculaire ou la qualité
de résistance à la fatigue (Baltzopoulos et al.,1989 ;
Delitto, 1990 ; Deramoudt et al.,1991 ; Fossier, 1991 ; kannus,
1994 ; Stam et al.,1992). Le principe fondamental de l'évaluation
isocinétique autorise le développement d'un moment de force sur
toute l'amplitude du mouvement, et l'évaluation simultanée
des groupes musculaires agonistes et antagonistes (par exemple,
fléchisseurs et extenseurs du genou) présente toutefois un
intérêt supplémentaire (Croisier et al., 1999).
D'une façon générale, plusieurs points
semblent importants à signaler en évoquant
l'isocinétisme :
· L'évaluation musculaire et articulaire du
sportif de haut niveau s'effectue sur appareils isocinétiques.
· Les principales articulations et groupes musculaires
peuvent être testés par la répétition d'un geste
définit en fonction du sport pratiqué par le sujet.
· En opposant au sujet à tester une
résistance asservie en temps réel, proportionnelle à
l'effort produit à fin de maintenir constante la vitesse du mouvement,
le dynamomètre isocinétique mesure à différentes
vitesses préétablies les principales caractéristiques de
la contraction musculaires.
· La force maximale et le secteur angulaire.
· Le travail global et la puissance moyenne.
· La résistance et la fatigabilité.
· L'impulsion et la puissance explosive.
· La balance équilibre des groupes musculaires
antagonistes.
Toutefois, ce type d'exploitation isocinétique
s'intéresse aux métabolismes anaérobiques. Les
paramètres qui en résultent sont précis et reproductibles
(Croisier et al., 1999). Ils permettent de déterminer chez les sportifs,
des profils de forces en fonction de la discipline et de l'entraînement,
en cas de courte performance ou de blessure, une exploration
isocinétique apporte une aide précieuse aux équipes
techniques et scientifiques qui assurent le suivi de l'athlète. Il
pourra être mis en évidence un déficit ou un
déséquilibre entre les groupes musculaires synergiques par
comparaison à des résultats antérieurs ou à ceux du
côté opposé. Ces renseignements contribuent à
l'orientation des entraînements des sportifs.
Le registre de vitesse proposé se situe classiquement
entre 0°/s et 500°/s en mode concentrique et de 0°/s et
300°/s en mode excentrique (Croisier et al., 1999). Ces mêmes
auteurs signalaient que l'information isocinétique présente des
paramètres chiffrés tels que :
· Le moment de force maximum (MFM),
exprimé en newton-mètre (N.m) : c'est le moment de force le
plus élevé qui correspond au sommet de la courbe en question et
développé au cours du mouvement.
· Le travail maximum (W), il correspond à
l'intégration de la surface située sous la courbe s'exprimant en
joule (J).
· La puissance (P), qui intègre les
valeurs de mouvements de force et de vitesse d'exécution du mouvement,
s'exprimant en watt.
· L'angle d'efficacité maximale (AEM) qui
mesure la position de l'articulation pour la quelle apparaît le moment de
force maximum et qui s'exprime en degrés de flexion.
· Le rapport agonistes /antagonistes qui met en
relation le moment de force maximum développé par chaque groupe
musculaire exprimé en %.
· Le coefficient de variance qui souligne
l'importance des variations rencontrées lors du test entre chaque
répétition. Si le coefficient de variance est supérieur
à 10%, on peut émettre des doutes quand à la participation
du sujet au test. L'interprétation en devient plus aléatoire.
· La fatigue au travail : De nombreux tests
d'endurance sont décrits : ces tests n'ont de valeurs que si le
sportif participe totalement à l'exercice. Ils consistent à faire
réaliser une série de mouvements répétées
à raison de 30 à 50 contractions jusqu'à épuisement
(Trente contractions alternées suffisent pour un sujet standard,
quarante sont nécessaires pour un athlète).
II-2- Le concept d'évaluation
isocinétique :
II-2-1- Intérêt des tests
isocinétiques :
Le concept d'isocinétisme intègre les
différents paramètres suivants : la variation de la longueur
relative d'un muscle, la vitesse de sa contraction, et la variation de la
longueur du bras de levier. Ces derniers influencent la tension
développée par ce muscle. Ce genre de test utilise une gamme
d'appareils isocinétiques qui utilisent, pour le fonctionnement de leur
moteur, des principes mécaniques, hydrauliques et électriques
(Levet et al., 1991). Ils permettent également de travailler selon un
mode concentrique ou excentrique et, en théorie, toutes les grosses
articulations peuvent être testées mais les localisations les plus
fréquemment évaluées et rééduquées
sont le genou, le tronc et l'épaule.
Le fonctionnement de ces appareils repose sur deux grands
principes (Baltzopoulos et al., 1989 ; Osternig, 1986) : la
maîtrise de la vitesse et l'asservissement de la
résistance. Le montage technique de l'appareil impose que l'axe du
dynamomètre corresponde à l'axe articulaire du mouvement
effectué.
Le matériel isocinétique de première
génération (Cybex I) doit être distingué des
modèles plus récents (Biodex, Cybex 6000 et Norm, Kini-com,
Kintex) (Fossier, 1985 ; Malone, 1988 ; Perrine, 1993). L'action de
la pesanteur négligée lors de la conception des premiers
dynamomètres, a entraîné la publication d'hypothèses
physiologiques peu crédibles (Thorstensson et al., 1976), d'autant plus
que le facteur gravitationnel peut favoriser ou contrarier le mouvement
isocinétique dans un plan vertical et modifie ainsi les
paramètres de l'évaluation (Figoni et al., 1988 ; Fillyaw et
al., 1986 ; Perrine, 1993 ; Rothstein et al., 1987 ; Winter et
al., 1981).
En conclusion, comme pour toute technique d'évaluation
de la force musculaire, différents facteurs modifient la
reproductibilité des mesures et il convient de standardiser les
protocoles et de contrôler si possible ces facteurs. Les appareils
d'isocinétisme permettent de réaliser, chez un sujet
donné, pour un groupe musculaire donné et dans des conditions
opératoires standardisées, une évaluation musculaire
objective et quantitative. Ils permettent aussi lors d'un même test du
couple musculaire agoniste/antagoniste de mettre en évidence un
éventuel déséquilibre.
II-2-2- Risques et contre-indications de
l'évaluation isocinétique :
Très peu d'études décrivent des accidents
mettant en cause l'utilisation de l'appareil d'isocinétisme et en
particulier aucun effet adverse n'a été trouvé dans la
littérature en ce qui concerne les tests isocinétique au niveau
du tronc (Bloesch et al., 1996). Cependant, des lésions peuvent toucher
les muscles ou les tendons. Elles sont principalement d'origine (Kellis et al.,
1995 ; Pocholle et al., 1998) :
ü Mécanique : l'association d'un
étirement du complexe musculo-tendineux et de la contraction musculaire
est responsable de lésions par
« overstretching ».
ü Métabolique : la
réalisation d'un travail excentrique prolongé est responsable de
modifications internes des cellules musculaires. Il est observé une
modification de la viscosité et de l'élasticité
musculaire. Des biopsies réalisées suite à un travail
excentrique prolongé mettent en évidence une nécrose
cellulaire associée à une désorganisation du tissu
conjonctif de soutien.
Un risque cardio-vasculaire est également possible lors
des tests isocinétiques puisque la réalisation d'un effort
musculaire important s'accompagne de modifications cardio-vasculaires
physiologiques, qui peuvent devenir pathologiques.
De plus, le matériel isocinétique est encore peu
répandu, et sa maintenance est très spécifique
nécessitant un personnel averti et qualifié. De plus, ces tests
montrent l'existence de différences entre le geste d'évaluation
et le geste sportif d'une part, et la vitesse constante et vitesse
physiologique d'autre part (Ghozlane, 2003).
Les contre-indications à l'utilisation d'un appareil
d'isocinétisme peuvent être liées soit à la
pathologie articulaire concernée par l'évaluation, soit à
une pathologie concomitante qui pourrait être aggravée par
l'effort consenti par le patient au cours du déroulement du test.
Ghozlane (2003) propose des contre-indications relatives (Douleurs
invalidantes, Hydarthrose importante ou récidivante, Lésion
ligamentaire récente, Épilepsie, Lésion cutanée,
etc.) et absolues (Fracture non consolidée, Processus pathologique
évolutif, Pathologie cardio-vasculaire non équilibrée
(angor, HTA) contre-indiquant tout effort). Certaines de ces contre-indications
sont à évaluer au cas par cas en fonction de la symptomatologie
du patient et de sa gravité.
II-3- Évaluation isocinétique des
muscles du genou :
Le genou a été la première articulation
évaluée en isocinétisme (Hislop et al., 1967). Depuis, de
très nombreux travaux concernant l'exploration isocinétique ont
fait l'objet de publications. Ils concernent le plus souvent cette articulation
et, à degré moindre, l'épaule, la cheville, le rachis, le
coude et la hanche.
L'exploration isocinétique est un excellent moyen
d'évaluation de la force des extenseurs et fléchisseurs du genou.
Cette technique est un complément très utile des méthodes
classiques d'évaluation et a permis d'établir des normes de
références en fonction de l'âge, du sexe et de la
spécialité sportive (Herlant et al., 1993). Cependant, le
mouvement en physiologie humaine n'est en aucun cas un mouvement
isocinétique. Il nécessite par ailleurs la mise en jeu de
chaînes musculaires (extenseurs et fléchisseurs du genou, mais
aussi gastrocnémiens notamment). Il est réalisé à
des vitesses nettement supérieures à celles que l'on peut
programmer sur un dynamomètre isocinétique tout
particulièrement lors de la réalisation du geste sportif qui
nécessite des vitesses supérieures à 1000°/seconde.
Le recrutement des différents chefs musculaires est probablement
différent de celui rencontré lors du geste sportif (Rochcongar,
2004).
Selon Pocholle et al. (2000), l'articulation du genou permet
une bonne reproductibilité des mesures sur un mouvement simple de
flexion - extension. Ce mouvement s'effectue en effet sur une grande amplitude,
autorise peu de compensations, et la force développée par les
muscles moteurs du mouvement est importante, facilement analysable tant sur le
plan quantitatif que qualitatif. Initialement, seule la force concentrique du
quadriceps et des ischio-jambiers a pu être explorée mais
progressivement l'évolution des matériels a permit
l'évaluation de la force excentrique et depuis peu, l'exploration en
chaîne cinétique fermée.
Trois éléments présentent pour le
clinicien un intérêt : les valeurs de la force musculaire
maximale qui sont très variables en fonction de l'âge, du
sexe, du morphotype, de l'activité pratiquée, du mode de
contraction et de la vitesse de contraction (Gross et al., 1989), le ratio
Ischio-jambiers/Quadriceps et ses variations physiologiques, et enfin
l'analyse des courbes qui est une aide au diagnostic et permet
d'orienter l'entraînement et la rééducation (Ex. : Au
niveau du genou, l'allure générale de la courbe
isocinétique concentrique rappelle une parabole).
III- Exigences physiques du Taekwondo de
compétition :
III-1- Définition du Taekwondo de
compétition :
Le Taekwondo, un art martial et un sport de combat, appartient
à la famille des sports de percussion où on utilise les mains et
les pieds (ceux-ci à 80% des coups portés) pour marquer des
points sur le plastron (protège tronc) et sur la casque (protège
tête) lors des compétitions. À la différence de ses
autres composantes moins exigeantes sur le plan physique (la
démonstration, la casse ou encore le combat codifié), le
Taekwondo de compétition est un sport où le K.O (Knock out) est
omniprésent car le coup de pied à la tête est
autorisé, celui de poings est strictement interdit au visage (seulement
au plastron). Actuellement, les compétitions se déroulent en
trois rounds de deux minutes séparés par un temps de repos d'une
minute. En cas d'égalité, un quatrième round
décidera l'essor du résultat par le point d'or.
Comme toute discipline sportive, le Taekwondo
compétitif est caractérisé par une nature physiologique
spécifique qui est développée grâce aux exigences de
la discipline elle-même. Lin et al. (2006), ont montré que le
Taekwondo est un sport à caractère anaérobique
essentiellement et que les taekwondoïstes de haut niveau doivent
améliorer leurs capacités anaérobiques d'autant qu'elles
présentent une grande importance dans la réussite de la
compétition.
En outre, Roosen et al. (2007) ont démontré que
le Taekwondo de compétition est un sport dynamique qui se base sur des
coups de pieds très puissants (Figure 5). La vitesse et la force de
l'attaque sont tous les deux des facteurs importants pour y réussir
(Roosen et al., 2006).
Fig.5 : Coup latéral tournant en Taekwondo de
compétition (J.O Beijing 2008)
III-2- Capacités physiques principales en
Taekwondo de compétition :
III-2-1- La Force :
La force est une condition élémentaire et
primordiale pour toute activité sportive, un niveau minimal est toujours
indispensable et déterminé suivant chaque discipline. Son
importance se modifie avec l'évolution de la performance (Letzelter et
al., 1990). Elle constitue un élément capital de la condition
physique (Let Zelter, 1978).
Pour réaliser une action motrice, il s'avère
nécessaire de déplacer au moins un segment de corps ayant un
petit ou un grand poids. Le mouvement implique la modification de l'inertie du
segment respectif, ce qui ne peut pas se réaliser qu'à travers
une force déterminée par la contraction ou l'extension d'un ou de
plusieurs muscles (Lassoued, 1983).
En sciences physiques, la force est définie comme le
produit de la masse et de l'accélération. Étant
donné que le sportif déplace généralement une
masse (L'adversaire, un accessoire, son propre corps) et que le problème
majeur est l'accélération, ce principe s'applique parfaitement
à la motricité sportive. (Letzelter, 1990). C'est ainsi que la
force se présente, en sport, comme étant une variante
mécanique et une capacité biologique motrice de l'organisme
humain.
D'après Weineck (1997), la force ne se manifeste jamais
dans les différents sports sous une forme
abstraite, « pure », mais à travers une
combinaison, plus ou moins nuancée, de facteurs physiques qui
conditionnent la performance.
Letzelter (1990) préconise que plus
l'accélération est forte, plus le mouvement est rapide. En effet,
l'accélération est proportionnelle à la force qui agit sur
le corps. Cette force provoque une force égale mais agissant en sens
inverse : c'est la force réactionnelle. Ces forces
réactionnelles sont mesurables avec des plateformes de mesure indiquant
des courbes avec des composantes latérales, horizontales et verticales.
Cette dernière, était l'objet d'étude de Nigg (1983) qui a
réalisé un diagramme Force/ temps des composantes verticales
suite à un test de saut en extension à pieds joints à fin
de mettre en évidence la composante verticale des forces
réactionnelles.
La biomécanique distingue l'effet statique et
l'effet dynamique de la force. Lorsque les forces qui s'appliquent
sur le corps peuvent être très intenses mais de direction
opposée, leur résultante est égale à zéro.
De même pour l'accélération, il s'agit de l'effet
statique ou la force statique, qui est compensée par une autre,
identique à la force de gravité du gymnaste suspendu aux anneaux
par exemple. Cette force égale ou compensatrice ne modifie pas le
mouvement ; c'est l'effet de la force statique qui provoque une
déformation du corps.
Si toutefois la force développée et la force de
compensation ne sont pas égales, la première exerce un effet
dynamique. L'intervention de la force dynamique est dominante dans le
domaine sportif et se manifeste aussi en combinaison avec la force statique.
Les éléments extérieurs interviennent de leur part dans la
pratique du taekwondo compétitif et exercent parfois un effet de
freinage. La force de freinage est opposée à la force du
mouvement où forme avec elle un angle obtus.
III-2-2- La Vitesse :
En étant un ensemble de capacité
extraordinairement divers et complexe se présentant dans la plus part
des actions motrices, la vitesse n'apparaît pas seulement comme
étant la capacité de courir vite.
« La vitesse est l'une des principales formes de
sollicitation motrice ; comme la mobilité, elle fait partie à la
fois des capacités de la condition physique - endurance et force - et
des capacités de coordinations. » (Martin et al., 1991 ;
Weineck, 1992 ; Grosser, 1991 ; Schnabel et al., 1993).
Un mouvement très rapide est déclenché
par une contraction forte qui lance le segment intéressé ;
le temps de contraction est beaucoup plus court que celui du mouvement dans son
ensemble car cette contraction des muscles synergiques (muscles associés
à l'accomplissement d'un même acte) est suivie par un
relâchement de ces muscles et par une forte contraction des muscles
antagonistes (action opposée à celles des muscles synergiques)
dont le rôle de freinage est d'arrêter le mouvement.
Ce freinage est essentiel pour sauvegarder
l'intégrité articulaire : il est facile d'imaginer les
violents troubles articulaires qui résulteraient d'une contraction
insuffisante, trop tardive ou même nulle, des muscles antagonistes.
Quelques joueurs de volley-ball et de football ont fait involontairement la
cruelle expérience au cours du smash et du shoot manqué :
dans ces actions, l'impact contre le ballon se substitue à l'action des
muscles antagonistes et si par maladresse, le joueur manque le ballon,
l'articulation du coude ou du genou arrête brutalement et douloureusement
le mouvement de l'avant bras ou de la jambe.
De ce fait, le développement musculaire très
équilibré des muscles synergiques et antagonistes est
nécessaire à l'efficacité du geste rapide : des
muscles antagonistes insuffisants devraient, en effet, en vue d'obtenir une
action de freinage correct, anticiper leur contraction et de ce fait, ralentir
le mouvement (Lambert, 1991).
Quelques auteurs ont assimilé les mouvements rapides,
opposés à de très faibles résistances, à
des contractions musculaires, isométriques de très courte
durée. Que cette thèse soit ou non retenue affirme Lambert
(1991), l'efficacité du mouvement rapide peut être
attribuée à deux facteurs principaux étroitement
liés :
· Le degré de mobilité et de
précision dans le temps des processus nerveux qui commandent les actions
musculaires.
· L'importance de la force exercée pendant deux
très courts instants successifs respectivement par les muscles
synergiques et par les muscles antagonistes.
III-2-3- La mobilité :
La mobilité est la capacité et la
propriété qu'a le sportif d'exécuter, par lui-même
ou avec l'aide de forces extérieures, des mouvements de grandes
amplitudes faisant jouer une ou plusieurs articulations.
On donne généralement comme synonyme de
mobilité : flexibilité, souplesse. La
mobilité articulaire (en ce qui concerne le fonctionnement des
articulations), et la capacité d'étirements (en ce qui concerne
les muscles, tendons, ligaments et cartilages articulaires) devraient en
revanche être considérées comme des composantes, et par
conséquent des sous-catégories de la mobilité (Frey,
1977).
Tout de même on doit établir la distinction entre
des notions telles que : mobilités générale,
spécifique, active, passive et statique :
· Mobilité générale lorsque
la mobilité des principaux systèmes articulaires est suffisamment
développés.
· Mobilité spécifique est la
mobilité qui se rapporte à une articulation bien
déterminée.
· Mobilité active est l'amplitude
maximale d'une articulation pouvant être obtenue par la contraction des
muscles agonistes et l'étirement des muscles antagonistes.
· Mobilité passive est l'amplitude
segmentaire maximale que le sportif peut obtenir par l'effet des forces
externes (partenaire, poids additionnel), grâce à la
capacité d'étirements ou de relâchement des muscles
antagonistes (Harre, 1976). La mobilité passive est toujours plus grande
que la mobilité active.
· Mobilité statique est la tenue d'une
position d'étirement pendant une durée déterminée.
Cette faculté joue un rôle capital dans le stretching.
La mobilité est une des conditions
élémentaires qui permet l'exécution des mouvements
qualitativement et quantitativement corrects (Harre, 1976). Son
perfectionnement optimal, c'est-à-dire adapté aux exigences du
sport considéré, produit une action positive sur le
développement des facteurs physiques qui déterminent la
performance (par ex. la force, la force-vitesse, etc.) et sur les
habiletés sportives (ex. techniques). Sans une capacité
suffisante d'étirement et par conséquent de relaxation de la
musculature, on ne peut guère imaginer de mouvement techniquement
accompli, dans la mesure où le mouvement ne peut pas alors
bénéficier d'une exécution spatio-dynamique idéale.
L'amélioration de la mobilité perfectionne ainsi la
fluidité du mouvement, son harmonie et son interprétation
expressive. Un développement optimal de la mobilité
élargit l'éventail des techniques motrices sportives
spécifiques praticables (Weineck, 1997).
En conclusion, une souplesse optimale permet une plus grande
élasticité, une plus grande capacité d'étirement et
de relâchement des muscles, tendons et ligaments qui participent au
mouvement, elle contribue donc notablement à augmenter la
tolérance de charge.
III-3- La Force - Vitesse (Puissance) dans le Taekwondo
de compétition :
La force -vitesse désigne la capacité qu'a le
système neuromusculaire de surmonter des résistances avec la plus
grande vitesse de contraction possible (Harre, 1976 ; Frey, 1977).
Pour un même sujet, la force -vitesse peut être de
niveau différent selon les segments corporels considérés
(bras ou jambes). Un sportif peut avoir des bras rapides (le boxeur par
exemple) mais aussi des jambes lentes (Hollmam et al., 1980). Du point de vue
physique, la force-vitesse est la capacité de créer une forte
accélération de telle sorte que son propre corps (saut ou
course), un accessoire (par exemple le poids ou le disque) ou une partie du
corps (Bras et/ou jambe en taekwondo, en Karaté, en Boxe anglaise etc.)
atteigne une grande vitesse (Let Zelter, 1990).
La force maximale, force de base relativement peu
spécifique qui est refoulée au profit d'une force-vitesse
très spécifique, est fonction de la structure du muscle, de la
coordination intra et intermusculaire, des modes d'innervation correspondantes,
de la vitesse motrice, de l'angle de travail et du type de sollicitation
musculaire (Duchateau, 1993). Son importance va en paire avec l'augmentation de
la charge. Weineck (1997) confirme ainsi que : « le
degré de corrélation entre la force maximale et la vitesse du
mouvement augmente lorsque la charge s'accroît ».
Du point de vue de la méthode d'entraînement, la
force-vitesse se départage en la force de démarrage et la force
explosive. La première désigne la capacité de
développer une force maximale au début de la contraction
musculaire. Elle conditionne la performance dans les mouvements exigeants une
grande vitesse initiale telles que les techniques redoutables directes et
rotatoires en taekwondo. Elle est déterminée par la
capacité d'engager un nombre maximal d'unités motrices au
début de la contraction et d'engendrer une force initiale importante
(Weineck, 1997). La deuxième considère la capacité de
réaliser le plus grand accroissement de la force dans le temps le plus
court possible : l'élément dominant est l'accroissement de
la force par unité de temps.
On peut donc conclure que pour une résistance faible,
c'est la force de démarrage qui domine. Pour une charge accrue, si la
durée de l'effort augmente, c'est la force explosive qui domine. Dans le
cas de charge très élevée, c'est finalement la force
maximale qui intervient (Letzelter, 1978). À signaler que la
force-vitesse dépend beaucoup de la discipline et des facteurs
spécifiques de l'entraînement. En effet, la force-vitesse d'un
sportif se définit toujours par le rapport entre les différentes
capacités de force-vitesse propre à sa discipline sportive.
Ainsi, la force-vitesse d'un taekwondoïste par exemple se présente
comme fonction des deux capacités de force-vitesse qui sont la force de
frappe, la force de sprint (en déplacement court) lors des attaques et
contre-attaques (Letzelter, 1990).
Dans la vaste gamme des exercices sportifs, rares sont les
mouvements rapides ne rencontrant qu'une faible opposition. En revanche, les
exercices dont le type de contraction se situe entre celui de l'effort rapide
et celui de l'effort de force sont très nombreux. Le vocabulaire,
puissance, détente, force explosive contient certain nombre de nuance.
Lambert (1991) propose les expressions suivantes :
F Exercices de puissance -vitesse dans lesquels la vitesse est
qualité prédominante.
F Exercices de puissance : dans lesquels la vitesse et la
force semblent avoir une égale importance.
F Exercices de puissance -force : dans lesquels la
contraction des muscles antagonistes est secondaire.
IV- L'évaluation de l'explosivité des
membres inférieurs :
IV-1- L'exemple du Five-Jump test :
Le five-jump test (5JT) est une épreuve
d'évaluation de l'explosivité ou la force explosive musculaire
des membres inférieurs (Paavolainen et al., 1999). Ce test consiste en
cinq bonds consécutifs, alternativement en appui sur les pieds, avec au
départ et à la fin de l'épreuve les pieds sont joints. Par
comparaison à d'autres tests de terrain, le five-jump test est
très simple à réaliser et n'exige pas d'équipements
sophistiqués. Cependant, malgré sa simplicité et son
accessibilité, cette épreuve peu étudiée, est
rarement utilisée par les entraîneurs et les préparateurs
physiques pour l'évaluation et l'entraînement de
l'explosivité des membres inférieurs (Mouelhi et al., 2007).
Une étude a permis de montrer que l'entraînement
de la force explosive au moyen du five-jump test augmente la puissance
musculaire d'une part, par une amélioration des caractéristiques
neuromusculaires comme l'augmentation du recrutement des unités
motrices, et d'autres part, par une augmentation sensible la masse musculaire
(Paavolainen et al., 1999). Le five-jump test permet donc
d'entraîner les qualités de puissance de groupes musculaires des
membres inférieurs. D'autres études chez des enfants judokas
(Bouhlel et al., 2006) et des footballeurs élites (Chamari, 2008) ont
montré que le five-jump test pourrait constituer un outil
intéressant d'estimation de la puissance musculaire des membres
inférieurs applicable sur le terrain, et un moyen pratique pour la
sélection et/ou l'orientation des jeunes vers les sports explosifs.
IV-2- L'évaluation de l'explosivité par le
Five-Jump test :
Des récentes études ont montré que la
performance réalisée au cours de five-jump test (5JT)
est un moyen pratique pour estimer la force explosive des membres
inférieurs chez une population d'athlètes
sélectionnés (Bouhlel et al., 2006 ; Chamari et al.,
2008 ; Chtara et al., 2005 ; Paavolainen et al., 1999 ;
Slattery, 2004 ; Slattery et al., 2006 ; Spurrs et al., 2003).
La performance réalisée lors du 5JT est
exprimée le plus souvent en terme absolu de la distance complète
parcourue (c'est-à-dire en mètre). En revanche, la taille du
sujet peut jouer un rôle significatif dans la réalisation de la
performance. La longueur des foulées est proportionnelle à celle
des membres inférieurs favorisant ainsi les athlètes grands de
taille.
En outre, le 5JT nécessite le déplacement de la
masse corporelle dans un laps de temps très limité. Une telle
réussite de la distance parcourue peut requérir de
différences importantes de l'expression de la force / puissance des
sujets ayant des masses corporelles différentes (Challis, 2004). Chamari
et al. (2008) suggère que performance du 5JT doit tenir compte de la
différence de taille des sportifs lors de l'évaluation
(performance absolu et relative à la taille des membres
inférieurs).
Ces mêmes auteurs, indiquent que l'utilisation du 5JT
pour mesurer la force explosive des membres inférieurs est plus
attractive grâce à un équipement accessible en comparaison
avec le test de la détente verticale par exemple (vertical jump). C'est
la raison pour laquelle il est suggéré que les entraîneurs,
n'ayant pas la possibilité d'accès aux équipements de
laboratoires, d'utiliser le 5JT pour évaluer la force explosive
horizontale des membres inférieurs. De plus, deux mesures
anthropométriques simples (la masse corporelle et la taille assise)
suffisent. Elles permettent ainsi de calculer les valeurs du 5JT afin de
pouvoir comparer les performances des athlètes ayant différentes
tailles.
Méthodologie
I- But :
Étudier la relation entre la force isocinétique
concentrique et la force explosive des extenseurs du genou chez des
Taekwondoïstes de l'équipe nationale tunisienne.
Il s'agit précisément d'étudier la
relation entre les paramètres de la force isocinétique
concentrique des extenseurs du genou et les performances (absolues, relatives
à la taille des membres inférieurs et rapportées à
la masse corporelle) de la détente horizontale mesurée par le
five-jump test, chez des Taekwondoïstes de l'élite
tunisienne.
II- Tâches :
Pour la réalisation de ce travail, nous avons
procédé par les étapes suivantes :
· Étude bibliographique,
· Réalisation de l'évaluation
isocinétique en mode concentrique des deux genoux,
· Réalisation de l'évaluation de
l'explosivité des membres inférieurs par le five-jump
test,
· Traitements statistiques des résultats.
· Interprétation des données
recueillies,
· Analyse et discussion des résultats,
· Présentation de la conclusion
générale et des perspectives.
III- Problématique :
La réalisation des différents
déplacements, techniques et coups de pieds, dans la pratique du
Taekwondo de compétition, nécessite une grande agilité et
coordination de mouvement ainsi qu'une puissance musculaire très
importante reliant la vitesse d'exécution à la force de frappe
(Lin et al., 2006). Cependant la force explosive des membres inférieurs
joue un rôle primordial dans la victoire en compétition (Roosen et
al., 2006).
L'analyse de quelques aspects de la performance des
Taekwondoïstes dans la réalisation des différents coups de
pieds en compétition avec une puissance dévastatrice,
accouplée de nombreux assauts et déplacements d'esquives, fait de
la cinétique des extenseurs du genou le facteur principal de la
réussite du coup (Roosen et al., 2007). De ce fait, le test
isocinétique (Pocholle et al., 2000) et le five-jump test
(Chamari et al., 2008), respectivement pour une évaluation de la
force isocinétique et de la force explosive, contribuent largement
à cette analyse.
Nous tentons donc d'étudier l'interrelation entre des
paramètres de la force isocinétique concentrique à des
vitesses isocinétiques lente et rapide, et la force explosive de la
détente horizontale, des extenseurs des genoux chez des
taekwondoïstes de l'élite nationale tunisienne.
IV- Hypothèse :
Nous supposons que l'étude et la quantification de la
force isocinétique et de la force explosive des extenseurs du genou,
permettraient de révéler que certaines variables de la
performance en détente horizontale, chez des taekwondoïstes
élites, est liée et corrélée aux paramètres
de la force isocinétique concentrique de ces muscles.
V- Population d'étude :
Pour atteindre notre objectif consigné, les
évaluations ont porté sur 15 Taekwondoïstes tunisiens de
catégorie senior et de sexe masculin qui sont tous membres de
l'équipe nationale tunisienne. Ces sportifs possèdent le grade de
ceinture noire qu'ils l'ont obtenu en juin 2006.
Conformément aux règles internationales
régissant cette discipline, nos taekwondoïstes présentent un
niveau technique très développé pour la pratique de la
compétition de haut niveau, qui est reflété par leur
réussite au passage de grade évoqué ci-dessus. De plus,
ils suivent des entraînements à raison de 9 séances par
semaines selon la réglementation du ministère tunisien de la
jeunesse, des sports et de l'éducation physique.
Le groupe se présentait en parfaite santé et
aucun de ses membres ne souffrait d'accident sportif ou blessure
antérieure.
Nos compétiteurs ont donné leur contentement
pour participer à l'étude sans percevoir d'avantages
financiers.
VI- Matériels
utilisés :
Les appareils d'isocinétisme n'évaluent ni la
stabilité articulaire, ni la fonctionnalité ; cependant ils
viennent compléter l'évaluation clinique d'un déficit
musculaire. Ils ont été utilisés dans différentes
indications : diagnostic, évaluation, renforcement, et
rééducation musculaire (Pocholle et al., 1998 ; Mollard et
al., 1986 ; Heuleu et al., 1991).
Pour réaliser nos tests isocinétiques, nous
avons utilisé un dynamomètre isocinétique (Figure 6)
appartenant à la famille BIODEX dont le nom commercial est
« Biodex System 3 Pro (#830-520) ».
Comme tout dynamomètre isocinétique, le
« Biodex System 3 Pro (#830-520) » est accompagné
par un ordinateur de bord qui contrôle son fonctionnement,
intégré par un logiciel Biodex assurant la passation des tests.
Une gamme d'accessoires est également disponible pour tester l'ensemble
des grandes articulations du corps humain (poignet, coude, épaule,
rachis, genou, et cheville). Le mode de fonctionnement sur le
dynamomètre est montré sur des séquences vidéos
enregistré sur l'ordinateur mais aussi sur les catalogues (livre,
brochures, et affiches) fournis avec l'appareil.
Quant au five-jump test, l'évaluation est
facile à réaliser et ne dispose pas d'un matériel
sophistiqué pour l'accomplir. Les mesures des performances du groupe de
taekwondoïstes ont été prises à l'aide d'un double
décamètre. De la poudre blanche de magnésium est
également utilisée dans ce test de terrain ainsi qu'un stylo
marqueur noir pour indiquer la ligne de départ. Les données sont
directement enregistrées sur un ordinateur portatif.
Fig.6 : BIODEX SYSTEM 3PRO (# 830-520)
|
VII- Déroulement des
expériences :
La population des Taekwondoïstes a été
divisée en quatre groupes (3 groupes de 4 athlètes et un groupe
de 3 athlètes) à cause des contraintes du temps qui nous est
alloué et de l'appareil isocinétique lui-même. Celui-ci ne
peut tester qu'au plus quatre athlètes dans l'intervalle de temps que le
chef du laboratoire nous a confié (2 heures pour chaque groupe). Le test
de terrain (Five-jump test) et le test du laboratoire (test
isocinétique) ont été réalisés
séparément par un intervalle d'une semaine pour chaque groupe. Le
premier test est effectué entre 11h00 et 12h30, tandis que le
deuxième test est accompli entre 14h00 et 15h30, durant la
première quinzaine du mois d'octobre 2007, le mercredi et le jeudi de
chaque semaine.
Le premier groupe réalise le 5JT le mercredi et le
deuxième effectue le test isocinétique. Le lendemain, le
troisième et le quatrième groupe entre en lisse pour la
même procédure. La semaine d'après, les tests seront
inversés pour chaque deux groupes.
Tous les Taekwondoïstes ont été
encouragé verbalement pour donner le maximum de leur effort durant tous
les tests.
VII-1- Le test isocinétique :
Permettant à la fois un entraînement et une
évaluation objective du système musculo-squelettique,
l'isocinétisme présente un intérêt certain dans les
unités de physiologie d'évaluation, de rééducation
fonctionnelle et de médecine de sport. De plus, l'utilisation d'un
équipement isocinétique en évaluation comme en
rééducation, se base sur « la mobilisation d'une
articulation à vitesse constante » puisqu'il s'affirme en tant
que moyen technique performant et efficace.
Les tests isocinétiques permettent, dans le cadre de
l'évaluation de la fonction des muscles, le calcul précis et
reproductible des forces musculaires autour d'une articulation. Ils permettent
également de calculer l'équilibre musculaire autour de cette
articulation, de détecter les anomalies pathogéniques et d'y
apporter une réponse satisfaisante : rééquilibrage,
suivi et prévention, (Pocholle et al., 2000), ainsi qu'une
quantification étudiée des paramètres définissant
la qualité de force (Croisier et al., 1999).
Dans notre étude, les tests se sont effectués au
Laboratoire de Recherche en Biomécanique, Biomatériaux, Imagerie
(3D) en Orthopédie de l'Institut National d'Orthopédie Mohamed
Kassab à Ksar Saïd et au service de Médecine Physique et
Réadaptation Fonctionnelle du même institut à partir de la
première quinzaine du mois d'octobre 2007.
Les tests se sont déroulés en conformité
avec les conditions validées par la littérature scientifique
(Pocholle et al., 2000). Le sujet se place en position assise avec inclinaison
de 15° du tronc par rapport à la verticale suivant ces
étapes:
ü Faire fonctionner le dynamomètre
isocinétique avec son ordinateur en intégrant les informations
nécessaires sur le sujet dans le logiciel (nom, prénom,
côté sain, côté lésé ainsi qu'un code
de libre choix, représentant chaque sujet),
ü Expliquer au sujet d'une manière claire et
précise les étapes du déroulement du test en montrant une
séquence vidéo intégrée dans un logiciel de
l'ordinateur de l'appareil, ainsi que le système de
sécurité en cas d'accident,
ü Exiger un échauffement de 10 min sur bicyclette
ergométrique à vitesse moyenne suivie de quelques exercices de
mobilisation articulaire (Flexion-extension puis rotation des genoux) et
d'étirements (quadriceps, ischio-jambiers, adducteurs, psoas iliaque et
fessiers),
ü Placer le sujet dans la chaise, sangler le tronc et le
bassin et fixer le membre controlatéral,
ü Accrocher l'accessoire spécifique pour les tests
du genou après que le dynamomètre ait fait un tour complet
(commencer par le côté non dominant),
ü Aligner parfaitement l'axe du dynamomètre avec
le centre articulaire moyen de flexion-extension du genou,
ü Ajuster l'accessoire en question avant de sangler la
jambe sollicitée dans le test de manière à placer le
contre -appui résistif placé sur le segment jambier à
deux doigts de la malléole externe de la cheville.
ü Prendre les limites du mouvement selon le choix libre
du sujet, le poids du membre et de l'accessoire ainsi que la position de
référence -positon dans laquelle le sujet se sent à
l'aise.
ü Inciter le sujet à faire quelques essaies (des
contractions isocinétiques sous -maximales) aux vitesses angulaires
choisies qui sont 60°/s (vitesse lente) et
180°/s (vitesse rapide) afin de permettre une
familiarisation optimale à ce type de test.
ü Commencer le test isocinétique une fois que le
sujet se sent prêt avec réalisation de cinq
répétitions.
ü Terminer la passation du test pour une jambe, puis
passer à l'autre jambe en suivant à la lettre les mêmes
procédés.
ü Passer à la vitesse suivante après un
temps de récupération de 2 à 3min.
VII-2- Le five-jump test :
Ce test a été réalisé dans la
salle de Taekwondo de la cité de jeune d'El Menzeh, sur le tatami
approprié pour la compétition avec les Taekwondoïstes, les
pieds nus, revêtant la tenue officielle de compétition de
taekwondo (le dobok). Il est à signaler que le tatami de taekwondo
diffère de celui employé en karaté, en lutte, ou en judo.
Il est peu épais (3cm d'épaisseur) et peu amortissable.
Le 5JT consiste en cinq bonds consécutifs, alternatifs
en appui sur les pieds, avec au départ et à la fin de
l'épreuve les pieds sont joints. Au début, le participant ne doit
pas prendre un élan avec un pas arrière, plutôt commencer
directement de la position pieds réunis et faire la première
foulée avec un pied de son choix. Après les quatre
premières foulées, alternatives en appuis droit et gauche, la
cinquième doit se terminer les pieds joints. Comme les athlètes
ont du mal à laisser leurs pieds fixes lors de l'atterrissage, nous les
leurs avons étalé avec de la poudre de magnésium pour
laisser de trace d'une part, et pour éviter la glissade d'autre part. Si
jamais le Taekwondoïste rabatte du dos à la fin des cinq bonds,
nous refaisons le test automatiquement. Les mesures ont été
prises à l'aide d'un double décamètre étalé
depuis le point de départ des pieds dans la direction de la
réalisation du test et dont la ligne de départ est marquée
par un trait noir visible. Chaque un mètre, une marque est tracée
jusqu'à la fin du double décamètre.
VIII- Paramètres
étudiés :
En se basant sur la littérature scientifique ainsi que
les données des paramètres chiffrés isocinétiques
fournies par l'ordinateur de l'appareil isocinétique, nous avons pris
en considération quatre paramètres isocinétiques à
savoir (ANAES, 2001) :
§ Le Moment de Force Maximale
(MFM) qui correspond au moment de force le plus
élevé développé au cours du mouvement,
exprimé en.
§ La Puissance moyenne (PM)
c'est le rapport entre le travail réalisé et la
durée du travail (puissance = travail / temps = force×vitesse),
exprimée en Watt ().
§ La durée
d'accélération (DA) qui correspond au temps requis
pour obtenir la vitesse angulaire prédéterminée,
exprimé en secondes (sec).
§ Le temps de moment de force (TMF)
qui correspond au temps requis pour atteindre le moment maximal
lors des répétitions, exprimé en (sec).
Nous nous sommes contentés des valeurs des
paramètres isocinétiques du membre sain (dominant) avec lequel le
Taekwondoïste exécute aisément et efficacement les
techniques d'attaque en compétition (membre préférentiel).
Ce choix provient du fait que plusieurs études ont montré que la
force musculaire développée par le quadriceps et les
ischio-jambiers ne semble pas être différente entre le
côté dominant et le côté non dominant (Fossier et
al., 1988 ; Hammami, 2006 ; Homles et al., 1984 ; Kannus, 1988),
pour un déficit inférieur à 10% entre les deux membres
(Rochcongar, 2004). Notre population présente des déficits
inférieurs ou égaux à 10%.
Les variables du five-jump test retenus lors de
l'expérimentation vont en pair avec plusieurs recherches scientifiques
(Chamri et al., 2008 ; Mouelhi et al., 2007). La plupart des recherches ne
se limitent plus à la valeur mesurée. La performance en 5JT doit
prendre en considération les variables suivantes exprimées
en mètre ou en rapport avec la taille des membres inférieurs et
la masse corporelle de chaque sportif :
§ La performance absolue de 5JT
mesurée lors de la réalisation complète des essais du test
et exprimée en mètre (m),
§ La performance Relative de 5JT
correspondant à la valeur d'une foulée (obtenue en
divisant la performance absolue par cinq) divisée par la longueur du
membre inférieur : 5JT-Relative=1Foulée/Lg Memb
Inf.
§ La valeur du 5JT
multiplié par la masse corporelle
de chaque Taekwondoïste : 5JT-Masse Corporelle=5JT
Absolue× Masse Corporelle.
IX- Analyse statistique :
À fin d'interpréter et analyser les
données recueillies sur la population d'étude, nous avons
utilisé le logiciel de traitement statistique SPSS 13.0 applicable sur
Windows. Après avoir étudié la normalité de la
distribution, nous avons opté pour la statistique non
paramétrique. Pour la statistique descriptive, nous avons retenu la
moyenne et l'écart type.
Pour l'étude de la comparaison intergroupe des
paramètres isocinétiques en fonction des variables
indépendantes du 5JT-Absolue, de 5JT-Relative et de 5JT-Masse
corporelle, nous avons utilisé le « Mann-Withney
test ».
L'analyse des corrélations entre ces paramètres
isocinétiques retenus (variables dépendants) et les valeurs de la
performance du 5JT, a été réalisé avec le test non
paramétrique de corrélation de
« Kendall ».
Le seuil de signification « p » retenu est
de 0.05.
Présentation des
Résultats
I- Caractéristiques anthropométriques
des sujets :
Les moyennes (#177; les écarts types) des
caractéristiques anthropométriques de tous les sujets de la
population de taekwondoïstes sont présentées dans le tableau
ci-dessous.
Seule la longueur du membre préférentiel qui
correspond au membre dominat est mentionnée. Les taekwondoïstes
appartiennent à des catégories de poids différentes mais
successives dans leur classification au niveau des compétitions
internationales seniors, à savoir les poids de -64kg, -67kg,
-72kg et -78kg. Toutefois, dans les compétitions olympiques, les
deux premiers poids fusionnent ensemble pour ne former qu'une seule
catégorie (-68kg). Les deux derniers forment eux aussi une autre
catégorie olympique (-83kg).
Ce groupe s'entraîne ensemble, et la programmation
d'entraînement ainsi que les dosages des intensités de travail
varient peu, donc aucun taekwondoïste n'est avantagé par rapport
à son coéquipier.
Le groupe est hétérogène au niveau de
l'âge et la taille.
|
Age (ans)
|
Masse corporelle (Kg)
|
Taille (cm)
|
Longueur du membre inférieur
préférentiel (cm)
|
Moyenne #177; écart type
|
21,94 #177;
2,58
|
70,34 #177;
8,05
|
177,54 #177;
7,3
|
85,6 #177;
4,34
|
Tableau n°1 : Mesures
anthropométriques de la population des Taekwondoïstes.
II- Comparaison des paramètres
isocinétiques aux vitesses étudiées entre les
taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT :
II-1- À vitesse lente (60°/s) :
II-1-1- Comparaison des performances au 5JT
Absolu :
|
Vitesse lente (60°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Taekwondoïstes (-) performants au 5JT
Absolu
|
217,4 #177;
25,44
|
30 #177;
16,33
|
621,43 #177;
142,76
|
137,89 #177;
19,51
|
Taekwondoïstes (+) performants au 5JT
Absolu
|
237,45 #177;
31,87
|
33,75 #177;
24,46
|
502,5 #177;
238,43
|
142,06 #177;
21,22
|
Comparaison
|
Z
|
1,04
|
0,06
|
1,39
|
0,06
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS
|
NS
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ;
TMF : Temps du Moment de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ;
NS : Différence statiquement Non
Significative
Tableau n°2 : Comparaison des
paramètres isocinétiques à vitesse lente (60°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT
absolu.
La comparaison statistique par le test de Mann-Whitney des
paramètres isocinétiques à vitesse lente (60°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT absolu,
ne montre pas de différence significative à p< 0,05.
Les valeurs des variables isocinétiques
étudiées à savoir le moment de force maximale, la
durée d'accélération, le temps du moment de force et la
puissance moyenne, des taekwondoïstes plus performants au 5JT absolu ne
différent pas significativement de ceux moins performants à p<
0,05, pour cette même vitesse du test isocinétique.
II-1-2- Comparaison des performances au 5JT
Relatif :
|
Vitesse lente (60°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Taekwondoïstes (-) performants au 5JT
Relatif
|
226,1 #177;
34,63
|
42,86 #177;
22,89
|
697,14 #177;
183,64
|
138,96 #177;
19,85
|
Taekwondoïstes (+) performants au 5JT
Relatif
|
229,84 #177;
27,36
|
22,5 #177;
12,82
|
436,25 #177;
129,05
|
141,12 #177;
21,10
|
Comparaison
|
Z
|
0,69
|
1,77
|
2,31
|
0,06
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS*
|
S
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ;
TMF : Temps du Moment de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ;
NS : Différence statiquement Non
Significative ;
S : Différence statiquement
Significative ;
NS* : Tendance de signification
Tableau n°3 : Comparaison des
paramètres isocinétiques à vitesse lente (60°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT
relatif.
La comparaison statistique par le test de Mann-Whitney des
trois paramètres isocinétiques à savoir le moment de force
maximale et la puissance moyenne à vitesse lente (60°/s) des
taekwondoïstes signalant des valeurs élevées au 5JT relatif
à ceux dont les valeurs sont moins élevées, montre qu'il
n'existe aucune différence significative à p< 0,05.
En revanche et pour la même vitesse lente
d'isocinétisme (60°/s), la différence demeure significative
pour le paramètre isocinétique du temps du moment maximal des
taekwondoïstes plus performants au 5JT Relatif à p< 0,05. La
comparaison de la durée d'accélération montre une tendance
de signification très proche du seuil de signification p< 0,05.
II-1-3- Comparaison des performances au 5JT
Rapporté à la masse corporelle :
|
Vitesse lente (60°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Taekwondoïstes (-) performants au 5JT
Rapporté à la masse corporelle
|
213,46 #177;
26,8
|
28,57 #177;
17,73
|
517,14 #177;
209,9
|
133,66 #177;
18,42
|
Taekwondoïstes (+) performants au 5JT
Rapporté à la masse corporelle
|
240,9 #177;
27,7
|
35 #177;
23,3
|
593,75 #177;
202,41
|
145,76 #177;
20,41
|
Comparaison
|
Z
|
2,08
|
0,47
|
0,69
|
1,22
|
Signification à p<0.05
|
S
|
NS
|
NS
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ;
TMF : Temps du Moment de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ;
NS : Différence statiquement Non
Significative ;
S : Différence statiquement
Significative ;
Tableau n°4 : Comparaison des
paramètres isocinétiques à vitesse lente (60°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT
rapporté à la masse corporelle.
La réalisation de la comparaison statistique par le
test non paramétrique de Mann-Whitney de tous les paramètres
isocinétiques choisis excepté le moment de force maximale, permet
de constater qu'il n'y a pas de différences significatives à
p< 0,05 entre les taekwondoïstes possédant les meilleures
valeurs au 5JT rapporté à leurs masses corporelles, et ceux ayant
les valeurs moindres à la vitesse angulaire lente (60°/s) du test
isocinétique.
Par contre, la comparaison du moment de force maximal
à cette même vitesse isocinétique des taekwondoïstes
les plus performants en 5JT rapporté au poids avec leurs
coéquipiers les moins performants, enregistre une différence
significative à p < 0,05.
II-2- À vitesse rapide (180°/s) :
II-2-1- Comparaison des performances au 5JT
Absolu :
|
Vitesse rapide (180°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Taekwondoïstes (-) performants au 5JT
Absolu
|
123,21 #177;
15,43
|
61,43 #177;
22,68
|
300 #177;
51,64
|
205,23 #177;
23,28
|
Taekwondoïstes (+) performants au 5JT
Absolu
|
131,82 #177;
23,98
|
53,75 #177;
9,16
|
317,5 #177;
42,34
|
222,17 #177;
46,45
|
Comparaison
|
Z
|
0,35
|
0,65
|
1,05
|
0,35
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS
|
NS
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ;
TMF : Temps du Moment de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ;
NS : Différence statiquement Non
Significative.
Tableau n°5 : Comparaison des
paramètres isocinétiques à vitesse lente (180°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT
absolu.
A travers le test de Mann-Whitney, la comparaison des
paramètres isocinétiques à vitesse rapide (180°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT Absolu
montre qu'il n'existe aucune différence significative à p<
0,05.
Les valeurs de tous ces paramètres isocinétiques
à savoir le moment de force maximale, la durée
d'accélération, le temps du moment de force et la puissance
moyenne, des taekwondoïstes ayant obtenus les meilleures performances au
5JT absolu ne semblent pas être différentes significativement de
ceux moins performants à p< 0,05, lors du test isocinétique,
à cette vitesse angulaire rapide (180°/s).
II-2-2- Comparaison des performances au 5JT
Relatif :
|
Vitesse rapide (180°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Taekwondoïstes (-) performants au 5JT
Relatif
|
123,5 #177;
19,91
|
57,5 #177;
15,81
|
305,71 #177;
52,23
|
204,59 #177;
38,24
|
Taekwondoïstes (+) performants au 5JT
Relatif
|
132,73 #177;
20,96
|
57,14 #177;
18,9
|
312,5 #177;
43,34
|
225,33 #177;
35,56
|
Comparaison
|
Z
|
1,16
|
0,00
|
0,29
|
1,39
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS
|
NS
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ;
TMF : Temps du Moment de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ;
NS : Différence statiquement Non
Significative
Tableau n°6 : Comparaison des
paramètres isocinétiques à vitesse rapide (180°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT
relatif.
Statistiquement, la comparaison par le test non
paramétriques de Mann-Whitney de tous les paramètres
isocinétiques étudiés à vitesse isocinétique
rapide (180°/s) entre les taekwondoïstes performants et moins
performants au 5JT Relatif montre qu'il n'existe aucune différence
significative à p< 0,05.
À la même vitesse angulaire de
l'isocinétisme (18°/s), les valeurs du moment de force maximale, de
la durée d'accélération, du temps du moment de force et de
la puissance moyenne, des taekwondoïstes ayant les meilleures valeurs
rapportées au 5JT relatif (à la taille du membre inférieur
préférentiel) ne semblent pas être significativement
différentes, à p< 0,05, des taekwondoïstes
présentant des valeurs moindres.
II-2-3- Comparaison des performances au 5JT
Rapporté à la masse corporelle :
|
Vitesse rapide (180°/s)s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Taekwondoïstes (-) performants au 5JT
Rapporté à la masse corporelle
|
118,39 #177;
13,64
|
47,14 #177;
11,13
|
280 #177;
31,09
|
198,78 #177;
24,45
|
Taekwondoïstes (+) performants au 5JT
Rapporté à la masse corporelle
|
136,1 #177;
22,15
|
66,25 #177;
15,98
|
335 #177;
42,43
|
227,81 #177;
42,59
|
Comparaison
|
Z
|
1,74
|
2,13
|
2,45
|
1,27
|
Signification à p<0.05
|
NS*
|
S
|
S
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale; DA : Durée
d'Accélération ;
TMF : Temps du Moment de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ;
NS : Différence statiquement Non
Significative ;
S : Différence statiquement
Significative ;
NS* : Tendance de signification
Tableau n°7 : Comparaison des
paramètres isocinétiques à vitesse rapide (180°/s)
entre les taekwondoïstes performants et moins performants au 5JT
rapporté à la masse corporelle.
La comparaison statistique par le test de Mann-Whitney de la
puissance moyenne à vitesse lente (60°/s), des taekwondoïstes
signalant des valeurs élevées au 5JT rapporté à la
masse corporelle à ceux dont les valeurs sont moins
élevées, montre qu'il n'existe aucune différence
significative à p< 0,05.
En revanche, les différences demeurent significatives
pour la durée d'accélération et le temps du moment maximal
avec une tendance de signification pour le moment de force maximale à
p< 0,05, lors de la comparaison statistique des taekwondoïstes ayant
des valeurs meilleures au 5JT rapporté à la masse corporelle avec
leurs coéquipiers ayant les valeurs moins bonnes, à la vitesse
angulaire rapide de l'évaluation isocinétique (180°/s).
III- Étude de la relation entre les
paramètres isocinétiques aux vitesses choisies et les
performances au five-jump test :
III-1- À vitesse lente (60°/s) :
III-1-1- Le five-jump test absolu :
|
Vitesse lente (60°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Performance du 5JT Absolu
|
Coefficient de corrélation de Kendall
|
r = 0,28
|
r = -0,05
|
r = -0,24
|
r = 0,14
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS
|
NS
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ; TMF : Temps de Moment
de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
r : Coefficient de corrélation par le test de
Kendall ;
NS : Différence statiquement Non
Significative
Tableau n°8 : Étude de la
corrélation entre les paramètres isocinétiques à
vitesse lente (60°/s) et les performances au five-jump test
absolu.
Le test non paramétrique de corrélation de
Kendall montre qu'il n'existe aucune relation significative à p< 0,05
entre les paramètres isocinétiques étudiés et les
performances du 5JT Absolu à la vitesse angulaire lente du test
isocinétique 60°/s.
III-1-2- Le five-jump test relatif :
|
Vitesse lente (60°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Valeurs du 5JT Relatif
|
Coefficient de corrélation de Kendall
|
r = 0,18
|
r = -0,13
|
r = -0,37
|
r = 0,00
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS
|
S
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ; TMF : Temps de Moment
de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
r : Coefficient de corrélation par le test de
Kendall ;
NS : Différence statiquement Non
Significative ; S : Différence statiquement
Significative
Tableau n°9: Étude de la
corrélation entre les paramètres isocinétiques à
vitesse lente (60°/s) et les performances au five-jump test
relatif.
Pour la vitesse isocinétique 60°/s, l'étude
de la corrélation par le test non paramétrique de Kendall, du
moment de force maximale, de la durée d'accélération et de
la puissance moyenne avec les valeurs du 5JT Relatif, montre qu'il n'existe
aucune relation significative à p< 0,05. Toutefois, le temps du
moment de force est significativement corrélé inversement (r=
-0,1; p< 0,05) avec ces mêmes valeurs du 5JT Relatif.
III-1-3- Le five-jump test rapporté à la
masse corporelle :
|
Vitesse lente (60°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Valeurs du 5JT Rapporté à la masse
corporelle
|
Coefficient de corrélation de Kendall
|
r = 0,6
|
r = -0,09
|
r = -0,10
|
r = 0,38
|
Signification à p<0.05
|
S
|
NS
|
NS
|
S
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ;
TMF : Temps de Moment de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
r : Coefficient de corrélation par
le test de Kendall ;
NS : Différence statiquement Non
Significative ;
S : Différence statiquement
Significative
Tableau n°10 : Étude de la
corrélation entre les paramètres isocinétiques à
vitesse lente (60°/s) et les performances au five-jump test
rapporté à la masse corporelle.
D'après les données du tableau n°10, le
test de corrélation de Kendall montre que la durée
d'accélération et le temps du moment de force ne sont pas
corrélés significativement à p< 0,05, avec les valeurs
du 5JT Rapporté à la masse corporelle, à la vitesse lente
(60°/s).
En revanche, le moment de force maximale (r= 0,6 ; p<
0,05) et la puissance moyenne (r= 0,38 ; p< 0,05) sont
corrélés positivement et significativement avec ces derniers pour
la même vitesse.
III-2- À vitesse rapide (180°/s) :
II-2-1- Le five-jump test absolu :
|
Vitesse rapide (180°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Performance du 5JT Absolu
|
Coefficient de corrélation de Kendall
|
r = 0,14
|
r = -0,06
|
r = 0,14
|
r = 0,14
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS
|
NS
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ; TMF : Temps de Moment
de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
r : Coefficient de corrélation par le test de
Kendall ;
NS : Différence statiquement Non
Significative
Tableau n°11 : Étude de la
corrélation entre les paramètres isocinétiques à
vitesse rapide (180°/s) et les performances au five-jump test
absolu.
À la vitesse rapide (180°/s) en
isocinétisme, l'étude de la corrélation par le test non
paramétrique de Kendall, entre les quatre paramètres
isocinétiques choisis à savoir le moment de force maximale, la
durée d'accélération, le temps du moment de force et la
puissance moyenne, et les performances du 5JT Absolu montre qu'il n'existe
aucune relation significative à p< 0,05.
III-2-2- Le five-jump test relatif :
|
Vitesse rapide (180°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Valeurs du 5JT Relatif
|
Coefficient de corrélation de Kendall
|
r = -0,07
|
r = -0,08
|
r = 0,06
|
r = -0,1
|
Signification à p<0.05
|
NS
|
NS
|
NS
|
NS
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ; TMF : Temps du Moment
de Force ;
PM : Puissance Moyenne ;
r : Coefficient de corrélation par le test de
Kendall ;
NS : Différence statiquement Non
Significative
Tableau n°12 : Étude de la
corrélation entre les paramètres isocinétiques à
vitesse rapide (180°/s) et les performances au five-jump test
relatif.
D'après les données du tableau n°12, le
test de corrélation de Kendall montre que le moment de force maximale,
la durée d'accélération, le temps du moment de force et la
puissance moyenne ne sont pas corrélé significativement à
p< 0,05 avec les valeurs du 5JT Relatif, à la vitesse angulaire
rapide (180°/s) du test isocinétique.
III-2-3- Le five-jump test rapporté à la
masse corporelle :
|
Vitesse rapide (180°/s)
|
MFM
|
DA
|
TMF
|
PM
|
Valeurs du 5JT Rapporté à la masse
corporelle
|
Coefficient de corrélation de Kendall
|
r = 0,4
|
r = 0,30
|
r = -0,37
|
r = 0,35
|
Signification à p<0.05
|
S
|
NS
|
NS*
|
NS*
|
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ; PM : Puissance
Moyenne ;
TMF : Temps de Moment de Force ;
r : Coefficient de corrélation par le test de
Kendall ;
NS : Différence statiquement Non
Significative ; S : Différence statiquement
Significative ;
NS* : Tendance de signification
Tableau n°13 : Étude de la
corrélation entre les paramètres isocinétiques à
vitesse rapide (180°/s) et les performances au five-jump test
rapporté à la masse corporelle.
Pour la vitesse rapide (180°/s) de l'évaluation
isocinétique, le test non paramétrique de corrélation de
Kendall montre qu'il n'existe aucune relation significative à p< 0,05
entre la durée d'accélération d'un côté et
les valeurs du 5JT Rapporté à la masse corporelle d'un autre
côté. Le moment de force maximal est corrélé
significativement et positivement (r= 0,4 ; p < 0,05) avec ce
même paramètre du 5JT.
De plus, le test de Kendall signale une tendance de
signification de corrélation très proche du seuil p< 0,05,
entre les deux paramètres isocinétiques restants et les valeurs
du 5JT Rapporté à la masse corporelle, toujours à la
même vitesse rapide de 180°/s.
IV- Synthèse des principaux
résultats :
|
60°/s
|
180°/s
|
5JT Ab
|
5JT Rel.
|
5JT×mc
|
5JT Ab
|
5JT rel.
|
5JT×mc
|
MFM
|
|
|
|
|
S
r = 0,6
|
S
Z = 2,08
|
|
|
|
|
S
r = 0,4
|
NS*
|
PM
|
|
|
|
|
S
r = 0,38
|
|
|
|
|
|
NS*
|
|
DA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
S
Z = 2,13
|
TMF
|
|
|
S
r = -0,37
|
S
Z = 2,31
|
|
|
|
|
|
|
NS*
|
S
Z = 2,45
|
5JT Ab : 5JT Absolu ; 5JT
Rel. : 5JT Relatif ; 5JT×mc : 5JT
rapporté au poids ;
MFM : Moment de Force
Maximale ; DA : Durée
d'Accélération ; PM : Puissance
Moyenne ;
TMF : Temps de Moment de Force ;
r : Coefficient de corrélation par le test de
Kendall ;
Z : Indice de comparaison par le test de
Mann-Whitney ; S : Différence statiquement
Significative ;
NS* : Tendance de signification ;
Tableau n°14 : Tableau
récapitulatif des résultats de comparaison et de
corrélation.
L'étude synthétique et récapitulative des
résultats montre qu'au niveau de la comparaison statistique par le test
non paramétrique de Mann-Whitney, les différences sont en
majorité statiquement significatives à p< 0,05 des
paramètres du moment de force maximale, de la puissance moyenne et un
peu moins du temps de moment de force, pour les deux vitesses lente et rapide
(60°/s et 180°/s) entre les taekwondoïstes possédant les
meilleures valeurs au 5JT rapporté à leurs masses corporelles, et
ceux ayant les valeurs moindres.
Nous constatons des corrélations significatives
à p< 0,05, essentiellement entre le moment de force et la puissance
moyenne d'une part, et les valeurs du 5JT rapportées au poids corporel
pour les deux vitesses isocinétiques du test. La durée
d'accélération est corrélé positivement à
cette même variable pour la vitesse rapide de 180°/s.
Discussion
I- Comparaison des paramètres
isocinétiques aux vitesses choisies :
L'influence des qualités de force sur les
éléments de la performance athlétique peut
s'étudier par l'intermédiaire de l'évaluation
isocinétique. Les protocoles d'études sont encore à ce
jour, extrêmement variables selon les auteurs et le mode d'exploration
choisi (Rochcongar, 2004). Dans notre étude, le choix des vitesses lente
(60°/s) et rapide (180°/s) pour mettre en relation la force
isocinétique concentrique et la force explosive, provient du fait que
dans l'ensemble, les auteurs (Rochcongar, 2004) utilisent une vitesse dite
lente (30°/seconde, ou le plus souvent 60°/seconde) et une ou
plusieurs vitesses dites rapides (180°/seconde et/ou 240°/seconde).
Pour ces dernières, il existe une corrélation satisfaisante entre
le pic de force et le pourcentage de fibres rapides (Thorstensson et al.,
1976). D'autant plus, la littérature scientifique propose qu'à
vitesse lente le nombre de mouvements ne dépasse toutefois jamais cinq
répétitions, pour cause de fatigue locale et qu'à vitesse
rapide, les chiffres varient entre cinq et dix répétitions
(Rochcongar, 2004), d'où le choix du nombre de répétitions
dans ce travail. En outre, dans le cadre de la pathologie, Sapega (1990)
propose qu'un déficit inférieur de 10 %, par rapport au
côté sain peut être considéré comme
négligeable. Un déficit compris entre 10 et 20 % peut être
pathologique. Au-delà de 20 % il est très probablement anormal.
De ce fait, le choix du membre préférentiel s'appui sur le fait
que le déficit entre les deux côtés était
inférieur à 10% pour toute notre population, ce qui autoriserait
l'utilisation d'un membre au choix.
Bien que le moment maximal de force (peak torque) est
de loin le paramètre isocinétique le plus utilisé et le
plus reproductible (Rochcongar, 2004), nous avons choisi des paramètres
isocinétiques en rapport avec ce dernier, qui nous permettraient de
mieux étudier la relation qui pourrait exister entre la force
isocinétique des extenseurs du genou et la force explosive. Ces
paramètres sont : la puissance moyenne, temps du moment de force et
la durée d'accélération.
En réalisant la comparaison des paramètres
isocinétiques étudiés entre les taekwondoïstes ayant
obtenus les meilleures valeurs au 5JT (absolu, relatif et rapporté
à la masse corporelle) et ceux ayant des valeurs moins bonnes, nous
constatons que la puissance moyenne, de part son augmentation avec
l'élévation de la vitesse isocinétique du test à
60°/s puis à 180°/s (Larrat et al., 2007), ne semble pas
être statiquement significative. D'autre part, la comparaison du moment
de force maximale présente une différence significative à
p< 0,05 pour le 5JT rapporté à la masse corporelle à la
vitesse lente (60°/s) et une tendance de signification proche du seuil de
significativité p< 0,05 à la vitesse rapide (180°/s).
Ceci pourrait être expliqué par le fait que la performance en 5JT
dépend surtout de la force explosive des sujets et que le poids du corps
peut être considéré comme un facteur limitant de cette
performance (Challis, 2004 ; Chamari et al., 2008) d'autant plus que la
force maximale ne s'observe qu'à la vitesse angulaire la plus lente
(Larrat et al., 2007). Il n'existe pas en revanche une différence
significative de la comparaison de ces deux paramètres
isocinétiques dans le cas des taekwondoïstes les plus performants
au 5JT absolu et relatif avec ceux moins performants.
Par ailleurs, les paramètres isocinétiques
choisis et liés au temps sont la durée
d'accélération et le temps du moment de force. Ce dernier
correspond au temps requis pour atteindre le « peak
torque » lors des répétitions. Ces deux
paramètres, à vitesse lente (60°/s), des taekwondoïstes
les plus performants au 5JT relatif sont statistiquement meilleurs que ceux
moins performants.
D'autre part, la comparaison de ces deux paramètres
isocinétiques des athlètes ayant des valeurs
élevées au 5JT rapporté au poids, à la vitesse
rapide (180°/s), avec leurs coéquipier ayant des valeurs moins
bonnes, montre aussi une différence significative à p< 0,05.
De ce fait, au fur et à mesure que la vitesse du mouvement augmente, les
individus ayant un plus haut pourcentage de fibres rapides de type II (donc une
éventuelle masse musculaire considérée) produisent un plus
grand moment maximal et inversement un plus petit temps du moment de force,
d'où l'avantage des individus à grand pourcentage en fibres
rapides de type II pour produire des mouvements à hautes vitesses
articulaires (Larrat, 2007).
En outre, Chamari et al. (2008) ont trouvé une relation
entre l'expression relative du 5JT et le temps d'accélération des
extenseurs du genou dans l'épreuve isocinétique. Ceci implique
que la longueur des membres inférieurs influe la performance en 5JT. Ils
recommandent l'utilisation de ce test pour l'évaluation de la force
explosive des muscles des membres inférieurs.
D'un autre côté, et pour les deux vitesses
choisies du test isocinétique, il n'existe aucune différence
significative à p< 0,05 en comparant les valeurs de tous les
paramètres isocinétiques entre les taekwondoïstes les plus
performants au five-jump test absolu et ceux moins performants. En
effet, les performances de la force en valeur absolue sont moins
interprétables et elles sont liées à la surface de section
musculaire du quadriceps pour les extenseurs afin d'être plus
précis. De plus, la force développée par un groupe
musculaire est proportionnelle à sa surface de section, grandeur qui
peut être mesurée à l'aide d'imagerie obtenue par
scanographie ou par résonance magnétique nucléaire (Akima
et al., 2004) et dont l'accès à ces types de manipulations est
très difficile dans le cadre de ce travail. Donc il est certain que les
caractéristiques anthropométriques influencent les mesures et
sous-tendent l'intérêt de les exprimer en valeur absolue et en
valeur normalisée par le poids du corps et ceci est en conformité
avec les travaux de Dauty et al. (2002), Jidovtseff et al. (2005), Larrat et
al. (2007), Zouita et al. (2007) et Chamari et al. (2008).
II- Relation entre les paramètres
isocinétiques et le 5JT :
Comme toute discipline sportive, le Taekwondo
compétitif est caractérisé par une nature physiologique
spécifique qui est développée grâce aux exigences de
la discipline elle-même. C'est un sport dynamique qui se base sur des
coups de pieds très puissants (Roosen et al., 2007). Outre l'arsenal
technico-tactique que doit posséder le compétiteur, la vitesse et
la force de l'attaque sont toutes les deux des facteurs importants pour
réussir en compétition et garantir l'efficacité des
offensives portées vers l'adversaire (Roosen et al., 2006).
Le plus souvent, ces deux qualités sont
évaluées chez les taekwondoïstes de compétition de
haut niveau pour estimer leur niveau de préparation, afin de leur
élaborer des programmes d'entraînement appropriés. Pour se
faire, les entraîneurs et les préparateurs physiques utilisent des
tests de laboratoire et/ou de terrain différents. L'évaluation de
la force et la puissance musculaire des membres inférieurs notamment les
extenseurs du genou en mode de concentration isotonique ou même
isocinétique ont fait l'objet de multiples recherches (Wilson et al.
1995 ; Jameson et al. 1997 ; Petschnig et al., 1998 ; Le Gall et
al., 1999 ; Bouhlel et al., 2005 ; Larrat et al., 2007)
étudiant la relation entre la force isocinétique et les
différents types de saut pour différentes
spécialités (Dauty et al., 2001 ; Jidovtseff et al.,
2005 ; Mouelhi et al., 2007 ; Chamari et al. 2008).
Toutefois, peu d'études ont porté un
intérêt à l'évaluation isocinétique
concentrique des extenseurs du genou pour une population de pratiquants de
Taekwondo (notamment le taekwondo de compétition), et aucun travail de
recherche n'a étudié la relation entre la force
isocinétique et la force explosive des muscles antérieurs de la
cuisse pour des taekwondoïstes. Notre travail a essayé de chercher
donc la relation qui pourrait exister entre ces deux types de force pour des
compétiteurs de l'élite nationale tunisienne de taekwondo de
compétition, autrement dit de trouver les corrélations qui
pouvaient paraître entre les paramètres de la force
isocinétique concentrique des extenseurs du genou et les performances
(absolues, relatives et rapportées à la masse corporelle) de la
détente horizontale, mesurées par le five jump-test.
D'après nos résultats, le moment de force
maximal est corrélé significativement avec le 5JT rapporté
à la masse corporelle pour les deux vitesses lente et rapide du test. En
effet, plusieurs auteurs rapportent une importante corrélation entre le
pic de force (peak torque) et différents sauts chez des sujets sains et
sportifs (Princivero et al., 1997 ; Augustsson et al., 1998). Aussi, une
étude d'Ozcakar et al. (2003), stipule qu'il semble exister une relation
significative entre la force des extenseurs mesurés à vitesse
lente et les performances de sauts. Ce résultat a été
confirmé avant par Augustsson et al. (1998) à la vitesse lente
60°/s choisie aussi dans notre évaluation. De plus, Salibar et al.
(2001) ont recherché une corrélation entre la force
mesurée sur le mode isocinétique concentrique et le saut chez des
spécialistes de football australien et de faibles corrélations
ont été retrouvées entre la force et le saut.
Les corrélations significatives avec la force
concentrique des extenseurs du genou à vitesse lente pour notre
population sont en conformité avec l'étude de Jidovtseff et al.
(2005) qui suggèrent que le niveau athlétique d'un groupe de
sportifs confirmés, lors de l'épreuve du terrain (la performance
en saut), semble dépendre non seulement de la force quadricipitale
maximale mais aussi d'une chaîne musculaire travaillant en synergie. Ces
corrélations sont d'autant plus significatives lorsque les performances
de la force (isocinétique et explosive) sont rapportés au poids
du corps (Dauty et al., 2001. Jidovtseff et al., 2005 ; Zouita et al.,
2007).
Cependant, il existe aussi des corrélations
significatives à vitesses angulaires lente 60°/s et rapide
180°/s entre la puissance moyenne et le 5JT rapporté à la
masse corporelle. Nous avons observé une augmentation de la puissance
musculaire développée chez tous les taekwondoïstes qui est
linéaire au niveau des extenseurs du genou, pendant le test pour ces
deux vitesses. Ce résultat est en accord avec le travail de Larrat et
al. (2007) réalisé auprès des joueurs professionnels de
rugby. Ils signalent tout de même une diminution des valeurs de puissance
en Watts d'autant plus que la vitesse angulaire augmente à partir de la
vitesse de 180°/s. Nous savons que la puissance musculaire est
égale à la force (N.m) multipliée par la vitesse (sec), et
selon ces auteurs, l'augmentation de la puissance est plus rapide lorsque le
mouvement est lent et elle est moins rapide lorsque le mouvement est rapide.
D'après le modèle de Huxley (1957), plus la vitesse de
raccourcissement des sarcomères musculaires augmente et plus la
proportion de ponts d'union actine - myosine au sein du muscle diminue.
Dès lors, la baisse des valeurs de puissance diminue avec l'augmentation
de la vitesse du test, ce qui traduit une diminution de la contraction
musculaire pour les muscles extenseurs du genou (Larrat et al., 2007). En
outre, la notion du poids est déterminante dans la performance car
contrairement à l'épreuve isocinétique, le 5JT est une
activité où le sujet porte son poids et doit le déplacer
et l'élever ; la masse corporelle globale intervient donc comme
facteur limitant la performance au saut (Vandewalle et al., 1987 ; Bouhlel
et al., 2005). C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas trouvé de
corrélations significatives entre les deux paramètres
isocinétiques à savoir le moment de force maximal et la puissance
moyenne, et le 5JT absolu et relatif.
Rappelons dans ce contexte que la notion de la puissance est
prédéterminante dans la pratique du taekwondo de
compétition. Les attaques avec les techniques de pieds doivent
être très rapides et brèves dans le temps (Roosen et al.,
2006). Estimer les temps de réaction (rétrocontrôle) et
d'offensive, pour déterminer la vitesse d'attaque du taekwondoïste,
est très utile pour les entraineurs de la discipline (Chiu et al.,
2007), afin de pouvoir ajuster leur programme d'entraînement
orienté vers la haute performance. Néanmoins, nous n'avons pas
trouvé de corrélation significative entre la durée
d'accélération et les variables du 5JT pour les deux vitesses
choisies du test 60°/s et 180°/s. Il se pourrait qu'à vitesses
plus rapides et supérieures à 180°/s, des
corrélations peuvent être enregistrées, cas des
footballeurs à la vitesse de 240°/s (Chamari et al., 2008). De
plus, le temps de moment force est inversement corrélé
significativement avec le 5JT relatif à la vitesse de 60°/s ce qui
permettrait de constater que la longueur du membre inférieure influence
la performance au 5JT, et de prédire l'utilisation de ce dernier pour
évaluer la puissance des foulées donc des membres
inférieurs.
Cependant, les paramètres isocinétiques
liés au temps sont très peu étudiés dans la
littérature. La variable du temps semble être alors,
prédéterminante pour les sports de combat en
général et le taekwondo en particulier. De plus, le mouvement en
physiologie humaine n'est en aucun cas isocinétique. Il est
réalisé à des vitesses nettement supérieures
à celles que l'on peut programmer sur un dynamomètre
isocinétique, tout particulièrement lors de la réalisation
du geste sportif qui nécessite des vitesses supérieures à
1000 °/seconde (Rochcongar, 2004) donc des durées très
brèves. Il est fort probable que, plus le temps d'exécution d'une
technique d'attaque est court, plus la qualité proprioceptive du
taekwondoïste est grande et meilleure sera sa performance en
compétition.
Conclusion et Perspectives
Dans le domaine du sport, l'évaluation de la force
permet d'établir des niveaux d'aptitude physiques et des plans
d'entraînement pour quantifier les déséquilibres
musculaires afin de les pallier en vu d'une meilleure performance.
En taekwondo de compétition, l'évaluation de la
puissance des muscles des membres inférieurs est primordiale et
exigée, en se référant à la nature et aux exigences
de la discipline elle-même. Notre travail a porté donc, sur la
relation entre la force isocinétique et la force explosive des
extenseurs du genou chez des taekwondoïstes élites de
l'équipe nationale tunisienne.
Nos résultats confirment notre hypothèse.
L'évaluation de la force isocinétique et de la force explosive
des extenseurs du genou permettent de révéler que, la
performance dans la détente horizontale chez des taekwondoïstes
élites, est liée et corrélée aux paramètres
de la force isocinétique concentrique de ces muscles. En effet, nous
avons pu montrer que le moment de force maximale et la puissance moyenne sont
corrélées à la performance du five-jump test
rapporté à la masse corporelle du sportif, pour les deux vitesses
angulaires isocinétiques lente et rapide (60°/s et 180°/s) de
notre test. De plus, de fortes corrélations ont été
signalé entre ces deux paramètres isocinétiques et la
masse individuelle du sujet ce qui montre que ce dernier doit être pris
en considération lors des évaluations de la force
isocinétique et/ou explosive des membres inférieurs, d'autant
plus qu'il se présente comme un facteur limitant la performance au
saut.
La comparaison intergroupe des paramètres
isocinétiques entre les taekwondoïstes les plus performants au 5JT
(absolu, relatif et rapporté au poids) et ceux moins performants a
montré que les différences sont généralement
significatives, à vitesses lente (60°/s) et rapide (180°/s),
lorsque les valeurs du five-jump test sont relatives à la taille du
membre inférieur et rapportés à la masse corporelle
individuelle, tant pour le moment de force maximale que la durée
d'accélération et le temps du moment de force. Ce résultat
nous autoriserait de déduire que, la taille des membres
inférieurs et la masse corporelle du sportif sont déterminantes
dans la performance du 5JT ainsi que l'épreuve isocinétique aux
vitesses choisies.
Notre étude nous a permis d'étudier la relation
entre la force isocinétique concentrique et la force explosive des
extenseurs du genou chez des Taekwondoïstes de l'équipe nationale
tunisienne en étudiant la corrélation entre des paramètres
isocinétiques et des variables du five-jump test.
Nos résultats sont préliminaires et peuvent
être enrichis par des études ultérieures en prenant en
compte :
- La variation des vitesses angulaires isocinétiques
sur la relation entre les paramètres de la force isocinétique
concentrique choisis et les performances de la détente horizontale des
extenseurs du genou, en sollicitant des vitesses de plus en plus rapides afin
de s'approcher le plus possible du geste sportif.
- Selon des données de la littérature, il
semblerait intéressant de rapporter les valeurs des paramètres
isocinétiques au poids corporel individuel ou, afin d'être plus
précis, à la surface de section musculaire du quadriceps pour les
extenseurs du genou.
- Sachant que certain paramètres de
l'isocinétisme semblent varier avec la vitesse angulaire du test
isocinétique, tel que le moment de force maximale, la puissance moyenne
et le ratio Ischio-jambiers/Quadriceps comme l'indique plusieurs travaux de
recherche, est-il vrai d'admettre cette variation pour la durée
d'accélération et le temps du moment de force ? d'autant
plus que l'étude de ces deux paramètres isocinétiques,
peut porter un intérêt pour l'évaluation de la
sensibilité proprioceptive chez des sportifs confirmés.
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