§3. L'appui aux autres structures (associations et ONG
locales) de protection des enfants
Nous suggérons au gouvernement en particulier,
d'appuyer les différentes O.N.G. locales qui constituent des cadres
proches dont les actions sont susceptibles de contribuer à
l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu. Ceci puisque
« les activités de protection de l'enfance nécessitent
beaucoup plus de travaux de terrain et de techniques appropriées avec
des moyens importants et un personnel formé capable de travailler avec
et pour les enfants » 151. Pratiquement, le gouvernement doit
subventionner ces ONG et créer (ou renforcer) un cadre de collaboration
avec elles en dehors de la division des affaires sociales et celle du genre,
famille et enfant en vue de monter des politiques d'action capables de faire
face aux problèmes liés aux enfants en province du Sud-Kivu. Le
parlement d'enfants serait peut-être mieux placé à ce
sujet. Beaucoup de projets en matière de P.E. échouent
peut-être puisque élaborés dans des bureaux par des
personnes prétendant connaître les réels problèmes
des enfants, alors qu'en réalité ils n'en connaissent pas
grand-chose. Pourtant, tout projet de développement est un travail de
terrain (et non de bureau), et son élaboration doit tenir compte des
besoins réels des bénéficiaires, lesquels besoins sont
identifiés par des travaux de terrain. C'est pour cette raison qu'il
convient de définir et évaluer la pauvreté des enfants car
« ... les interventions à mener doivent se fonder sur la
façon dont les enfants vivent la pauvreté » 152.
En ce sens, il conviendrait d' « impliquer la société civile
dans le processus de vulgarisation des droits »153 et de lui
accorder des moyens nécessaires à ce sujet.
Non seulement la société civile, mais
également d'autres structures susmentionnées. Par ailleurs, nous
ne devons pas ignorer que la famille constitue une structure importante de
protection de l'enfance et « constitue même la première ligne
de défense des enfants »154. C'est ainsi que nous
appuyons l'idée selon laquelle la promotion de la famille155
dans le cadre de la lutte contre la pauvreté contribuerait à
l'amélioration de la situation des enfants au Sud-Kivu.
150 UNITED NATIONS INTERNATIONAL CHILDREN EMERGENCY FOUND,
Op.cit., p. 39.
151 L. LUKWANGOMO, Op.cit.,
152 UNITED NATIONS INTERNATIONAL CHILDREN EMERGENCY FOUND,
Op.cit., p. 15.
153 MINISTERE DU PLAN DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO,
Op.cit., p. 118.
154 UNITED NATIONS INTERNATIONAL CHILDREN EMERGENCY FOUND,
Op.cit., p. 15.
155 Idem
63
§4. Le contrôle et le suivi par les donateurs
(dont l'UNICEF) de l'usage rationnel des moyens mis à la disposition du
gouvernement pour le compte des enfants
La mise en place des mécanismes efficaces de
contrôle et de suivi de la coopération entre le gouvernement,
l'UNICEF et les autres ONG et structures d'appui à la protection des
enfants serait un aspect important pour l'amélioration de la situation
des enfants au Sud-Kivu. C'est dans ce cadre que nous suggérons à
l'UNICEF de mettre en place un cadre de suivi et de contrôle des moyens
mis à la disposition du gouvernement au service de l'enfance. Ceci
permettrait la transparence dans la gestion des fonds destinés aux
services de l'enfance. Nous ne rejetons pas non plus la proposition selon
laquelle il conviendrait de « contribuer au rapprochement des services
administratifs de la population, ainsi que de rétablir la paix,
l'unité nationale et la bonne gouvernance »156 pour
améliorer la situation des enfants dans cette contrée.
Nous suggérons enfin à la communauté
internationale d'accorder des moyens suffisants à l'UNICEF en vue de le
pousser à réaliser sa mission avec succès non seulement au
Sud-Kivu mais également partout en R.D.C. Cette même
communauté devrait aider le gouvernement de la R.D.C. à
résoudre les conflits armés en répétition sur le
territoire national et en particulier aux Nord et Sud-Kivu du fait que
l'insécurité influe sérieusement sur la situation des
enfants comme souligné plus haut. A ce sujet, « la création
des forces armées de la R.D.C. professionnelles, capables et
responsables de leurs actes demeure un objectif de la plus haute importance
pour établir la sécurité, la stabilité et
l'autorité légitime de l'Etat dans l'Est du pays » 157.
156 MINISTERE DU PLAN DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO,
Op.cit., p. 118.
157 CONSEIL DE SECURITE DE L'ORGANISATION DES NATIONS-UNIES,
Op.cit., pp. 19 et 20.
64
|