Section III. DES ACTIONS DE PROTECTION DE L'ENFANCE
APPUYEES PAR
L'UNICEF
Comme signalé dans les lignes
précédentes, l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu a pour
rôle d'accompagner les services techniques du gouvernement dans leurs
actions de protection des enfants. Cela veut dire qu'il n'a pas pour rôle
de planifier seul les activités relatives à la protection de
l'enfance au risque de se substituer à l'Etat congolais.
Par conséquent, il ressort que la protection de
l'enfance en R.D.C. relève du ministère des affaires sociales
aussi bien au niveau national que provincial. La division provinciale des
affaires sociales en constitue l'organe technique. C'est cette division qui
conçoit les activités à réaliser en matière
de protection des enfants sur le plan provincial.
Les programmes et projets conçus sont approuvés
par la division du plan qui transmet les rapports au ministère de
tutelle. Une fois validées, les activités sont
réalisées par les différents services du gouvernement en
fonction des domaines d'intervention (l'inspection
67 CARREFOUR DES ENFANTS DU CONGO, Op.cit.,
p. 4.
68 INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE/SUD-KIVU,
Op. cit., p. 26.
35
provinciale de l'enseignement primaire, secondaire et
professionnel en matière d'éducation ; l'inspection provinciale
de la santé en matière de santé ; la division provinciale
des affaires sociales ; l'inspection provinciale de la police, etc.). C'est au
stade de la mise en oeuvre des projets que s'observe l'intervention de
l'UNICEF. Ainsi, cette section tente de passer en revue certaines
activités réalisées par les différents services
techniques du gouvernement avec l'appui de l'UNICEF/bureau de liaison de Bukavu
en matière de protection des enfants au Sud-Kivu, d'abord sur les plans
social et sanitaire (§1) et, ensuite, sur les plans juridique et
éducatif (§2).
§1. Du point de vue socio-sanitaire
Sur le plan socio-sanitaire, l'UNICEF/bureau de liaison de
Bukavu a réalisé plusieurs activités en matière de
protection des enfants au Sud-Kivu. Celles-ci concernent essentiellement la
période de trois ans : 2007 69, 2008 70 et 2009
71 . Elles ont concerné successivement l'identification des
enfants souvent accusés de sorcellerie dans la société, la
récolte des informations relatives aux violences sexuelles faites aux
enfants, la formation sur la participation et le développement des
adolescents, le recensement des OEV ainsi que leur soutien, le recensement des
enfants en situation particulièrement difficile, le renforcement des
compétences du personnel d'encadrement d'enfants, l'apprentissage des
métiers aux enfants, l'exécution du projet développement
intégral du jeune enfant, l'assistance psychosociale, les campagnes de
supplémentation en vitamine A et de déparasitage, la lutte contre
le SIDA, la vaccination des enfants, le suivi de la croissance des enfants, la
prise en charge des enfants malnutris, etc.
A. L'identification des enfants accusés de
sorcellerie
A travers la province, l'UNICEF a appuyé les
activités d'identification des enfants accusés de sorcellerie en
vue de leur protection. En 2007 par exemple, ces activités ont fait
état d'un total de 21 personnes accusées de sorcellerie. Le
constat est que sur ces 21 personnes, 20 sont des enfants de 0 à 19 ans
; et le taux le plus élevé concerne les enfants de
69 INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE/SUD-KIVU,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données statistiques
de l'année 2007, Bukavu, décembre 2008, pp. 6-29.
70 INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE/SUD-KIVU,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données statistiques
de l'année 2008, N° 003, Bukavu, août 2009, pp. 2-43.
71 INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE/SUD-KIVU,
Bulletin des indicateurs sociaux du Sud-Kivu : données statistiques
de l'année 2009, N°005, Bukavu, octobre 2010, pp. 5-52.
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10 à 14 ans (12 sur 21, soit 57,14%). Le tableau
n°1 en annexe de ce travail corrobore cette affirmation.
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