Dans le cadre à l'appui au développement, le
CNRA a diffusé ses travaux de recherche au public et entretient de ce
fait des relations avec les premiers acteurs du monde agricole que sont les
agriculteurs.
Au niveau de la diffusion de ses travaux, le CNRA en
collaboration avec l'université d'Abobo-Adjamé a publié la
revue63 Sciences et Nature afin de mettre à la
disposition des chercheurs de Côte d'Ivoire et de la sous-région
leurs travaux scientifiques. En plus, des fiches techniques sur les cultures et
les technologies mises au point par le CNRA ont été
publiées par ce dernier. En outre, le centre apparaît comme une
plate forme de coopération scientifique et technique. En fait au plan
national, des programmes d'appui au développement sont menés
à la demande des filières agricoles pour la prise en compte des
problèmes qui se posent sur le terrain. Sur cette réflexion,
Moussa Touré écrivait : « Trois ans qu'il existe, il a
réussi à mettre à la disposition des planteurs ses
résultats. [...] dans une convention passée avec la BCC, les
nouveaux itinéraires techniques établis seront
transférés aux producteurs.»64 Mais
malheureusement les besoins de recherche des organisations paysannes ne sont
qu'imparfaitement remontés vers la recherche. Les organisations
paysannes « estiment dans l'ensemble qu'elles ne sont que moyennement
satisfaites de la recherche en tant
62 Il s'agit de l'humidité, la texture, la structure, la
porosité, la nature et le pourcentage d'éléments
grossiers, le drainage, la couleur, la consistance, les racines
63 La revue a eu la reconnaissance scientifique du Conseil
africain et malgache pour l'enseignement supérieur CAMES. Elle a
été officiellement présentée à la
communauté scientifique nationale le 4 août 2005
64 Moussa TOURE, "Les résultats de recherche du CNRA
vendus en Amérique Latine" in Fraternité Matin, n°
11240 du 24 avril 2002, p. 3
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que service.»65 Les relations entre la
recherche et les organisations de producteurs agricoles, regroupées au
sein de l'Association nationale des organisations professionnelles agricoles de
Côte d'Ivoire (ANOPACI), sont très peu formalisées. Plus de
la moitié des groupements ou associations n'entretiennent pas de
relations formelles avec la recherche. Pourtant, ces organisations utilisent
toutes à un degré ou à un autre les résultats de la
recherche. Le CNRA intervient également dans l'encadrement et la prise
en charge d'étudiants dans ses structures.
Au plan régional et international, le CNRA met en
place des mécanismes d'échange d'informations et de
décisions, identifie et met en oeuvre des projets au service du
développement agricole. Dans cette même réflexion, selon
Dr. Yo Tiémoko66: « tous les palmiers à huile
cultivés en Côte d'Ivoire sont la trouvaille du CNRA, qui vend
aussi ses résultats en Amérique du sud. »67
Le conflit armé de septembre 2002 n'épargnera
pas le CNRA. Mais malgré cela il continuait ses activités
notamment dans l'amélioration et la diversification des productions
agricoles d'une part, et d'autre part dans des systèmes de production et
l'appui au développement. Pour améliorer le rendement des
productions agricoles notamment des espèces végétales, le
CNRA a mis des techniques en place pour l'amélioration de la
fertilité du sol (exemple du cocotier), et a aussi a créé
des variétés résistantes aux maladies (le cas du riz).par
rapport aux productions animales, le centre a mené des études sur
l'alimentation des animaux (exemple des ruminants) et s'est
intéressé à la collection d'espèces aquatiques
(exemple du tilapia). En outre il a mis en place des techniques
adéquates afin de restituer le domaine forestier et procéda
à un programme de gestion durable des sols et la maîtrise de
l'eau, mais malheureusement le programme fut perturbé suite à la
crise militaro politique. En ce qui concerne son rôle dans la recherche
technologique, le CNRA a mis en place des méthodes de conservation des
produits agricoles (le cas de la production d'ochratoxine A. dans le
café vert) et a procédé également à la
transformation de produits (exemple de l'acacia australien en charbon de bois)
d'une part, et d'autre part a préconisé l'utilisation d'outils
techniques
65 CNRA, Le CNRA en 2008, Abidjan, CNRA, SD, p. 13
66 Il fut le Directeur général adjoint du CNRA
chargé des affaires scientifiques en 2002
67 Moussa TOURE, Art. cit. p. 3
comme le tube cylindrique. Par ailleurs, grâce à
la diffusion de ses travaux notamment par la publication de revues et de fiches
techniques sur les cultures ainsi que l'intérêt accordé au
milieu rural, il appuie le développement agricole.
Dans le but de répondre aux attentes de l'État
de Côte d'Ivoire, dès l'année 1999, le CNRA a mis en place
des programmes de recherche qui visaient l'amélioration et la
diversification des productions agricoles d'une part, et d'autre part ces
programmes s'articulaient autours des systèmes de production, la
recherche technologique et l'appui au développement. Perturbés en
septembre 2002 suite à la crise militaro-politique, ces programmes se
sont vus néanmoins poursuivre en grande partie.