4
INTRODUCTION
Le thème que nous nous proposons d'analyser s'intitule
« Le Centre National de Recherche Agronomique dans le développement
agricole de la Côte d'Ivoire de 1998 à 2008 ». Pourquoi ce
thème mérite t-il d'être traité ?
En effet ce choix qui relève de l'histoire des faits
économiques se justifie par deux considérations à savoir
une considération d'ordre personnel et une considération d'ordre
scientifique. En fait depuis le secondaire, nous avons toujours eu une passion
pour l'étude des fondements de l'économie ivoirienne. Et
aujourd'hui, à travers ce thème, nous avons la possibilité
d'étudier en partie cette économie.
Par ailleurs notre motivation s'inscrivant également
dans une considération d'ordre scientifique touche le domaine de la
recherche, particulièrement la recherche agronomique. La lutte contre la
pauvreté et la faim a toujours été l'une des
priorités des organismes internationaux et des États dans tout le
monde entier. Aujourd'hui, bien que de nombreuses personnes souffrent de la
faim, ces organismes1 ainsi que les dirigeants des États font
des efforts pour faire reculer et mettre un terme à ces fléaux
que constituent ces deux entités c'est-à-dire la pauvreté
et la faim. Pour mener à bien ce combat, la plupart des pays se sont
dotés d'un instrument de recherche en vue de développer leur
agriculture dans le but essentiel d'accroitre leurs productions agricoles. A
l'instar donc de ces pays, la Cote d'Ivoire qui est un pays situé en
Afrique occidentale subsaharienne a eu à accorder une place capitale
à la recherche agronomique puisque conscient que son économie
repose en majorité sur l'agriculture. Ainsi en Côte d'Ivoire
jusqu'à une période très récente, la recherche
agronomique au sens large était réalisée au sein de quatre
principales institutions : IDEFOR, IDESSA, CIRT pour la partie agroalimentaire
et le CRO pour la recherche sur les ressources halieutiques centrées sur
la productivité des écosystèmes lagunaires et
l'aquaculture. Ces structures de recherche agronomique ont enregistré
des résultats scientifiques significatifs et de portée mondiale
car leurs travaux de recherche ont permis à la Cote d'Ivoire d'occuper
de bons rangs africains ou mondiaux au niveau de la production de café,
de cacao, de palmier à huile, de coton, d'ananas, de banane et de
cultures vivrières.
1 Parmi ces organismes figure la FAO
5
Mais malheureusement, malgré ces résultats
significatifs au niveau de la recherche, la crise de 1980 a mis en
évidence les faiblesses de "l'appareil" national de recherche
agronomique. Ces faiblesses étaient d'ordre structurel2 et
d'ordre financier3 et méritaient donc d'être
corrigées. Par conséquent, ces structures de recherche
disparaissaient en fusionnant pour donner naissance en avril 1998 au Centre
National de Recherche Agronomique (CNRA). En outre, en 1998, date de la
création du Centre National de Recherche Agronomique, les productions
agricoles représentaient 23,4%4 du PIB de la Cote d'Ivoire.
Ensuite, le pays qui vivait une véritable récession
économique depuis les années 90 a subi des affres d'une crise
militaro-politique en septembre 2002. En dépit de ces
événements, l'économie ivoirienne est demeurée
solidement assise dans toute la sous-région au point que l'année
2008 qui marque la première décennie d'existence du CNRA, les
productions agricoles « représentaient 33% du produit
intérieur brut et 75% des recettes d'exportation »5.
Mais ce résultat ne se justifierait-il pas par l'existence du CNRA comme
moteur de recherche agronomique ?
En ce qui concerne les écrits sur notre thème,
ils n'existent presque pas. Nous avons pu consulter des documents du
Ministère de l'agriculture et des ressources animales parmi lesquels
figure L'agriculture ivoirienne à l'aube du XXIè
siècle6 qui donnent un aperçu de l'agriculture
ivoirienne en mettant en relief les objectifs de l'État
2 Il y avait tout d'abord une multiplicité et une
diversité des structures de recherche agronomique dont les modes de
fonctionnement sont variables et parfois très différents d'un
organisme à un autre. Ensuite les stations de recherche étaient
dispersées et parfois trop spécialisées pour
répondre efficacement aux besoins de développement d'autant plus
qu'elles ont été mises en place dans un contexte de rayonnement
régional voire international conférant à ces structures de
base une lourdeur et un poids que les seuls intérêts de la Cote
d'Ivoire ne pouvaient justifier. Aussi s'ajoute une duplication voire un
cloisonnement des actions ou programmes de recherche et enfin une couverture
scientifique insuffisante du territoire national.
3 Les ressources publiques affectées à la recherche
scientifique restant largement insuffisantes eu égard à la
vétusté des équipements et matériels scientifiques,
au non renouvellement des immobilisations et à la dévaluation du
Franc CFA, l'on assiste donc tout d'abord à une dépendance forte
à l'égard de l'extérieur pour le financement des
activités nationales de recherche. Aussi la diminution des ressources
propres consécutives à la vétusté et à la
dégradation des moyens de production des structures a conduit à
une réduction sensible voire un arrêt total des activités
de recherche.
4 Françoise WEYL et al, Atlas universalis des pays,
Paris, Éditions Encyclopaedia Universalis, aout 1999,198p, p. 48
5 Ibidem
6 REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE, Ministère de l'agriculture
et des ressources animales, L'agriculture ivoirienne à l'aube du
XXIè siècle, Abidjan, Ministère de l'agriculture et
des ressources animales, 1999,312p.
6
dans les différents secteurs agricoles ; le Plan
directeur du développement agricole 1992-20157 quant
à lui met en exergue les objectifs visés par l'État an
rapport avec la recherche agronomique. Ensuite L'agriculture en Côte
d'Ivoire8 de Sawadogo Abdoulaye fait ressortir les
caractéristiques de l'agriculture de la Côte d'Ivoire qui est
d'une part traditionnelle pour l'autoconsommation et d'autre part
destinée à l'exportation de ses produits. Enfin Yapo Yapi dans
son ouvrage Ruralité, agriculture et système de
développement9 en Côte d'Ivoire met en
évidence les principales orientations de la politique agricole de
l'État depuis 1990.
Ces ouvrages ne traitent pas notre thème, ou du moins
le traitent en partie. Des lacunes, qu'il nous revient donc de compléter
en axant notre analyse sur le rôle que le Centre national de recherche
agronomique a joué dans le développement agricole de la
Côte d'Ivoire de 1998 à 2008.
La plupart des organes de recherche agronomique comme
l'Institut National de Recherche Agronomique10 (INRA) en France
mènent leurs activités en vue d'accroitre la production des
cultures, d'améliorer leur qualité et d'augmenter les rendements
tout en maintenant la fertilité du sol. De ce fait, ne serait-ce pas sur
ce modèle que le CNRA aurait participé au développement
agricole de la Côte d'Ivoire au cours de cette décennie ? Ou
encore ne serait-ce pas en mettant en place des techniques adaptés au
milieu naturel ivoirien pour la gestion durable du sol ?
En un mot, Comment le Centre national de recherche
agronomique a-t-il participé au développement agricole de la
Côte d'Ivoire de 1998 à 2008 ?
7 REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE, Ministère de
l'agriculture et des ressources animales, Plan directeur du
développement agricole 1992-2015, Abidjan, Ministère
de l'agriculture et des ressources animales, 1997, 162p.
8 Abdoulaye SAWADOGO, L'agriculture en
Côte d'Ivoire, Paris, PUF, 1977, 368p.
9 Yapi YAPO, Ruralité, agriculture et
système de développement en Côte d'Ivoire,
Abidjan, ORSTOM, 1996, 25p.
10 Créé en 1946, doté en 1984 du
statut d'établissement public national à caractère
scientifique et technologique, il intervient dans la gestion des ressources
naturelles, l'amélioration des espèces animales et
végétales, la transformation des produits agricoles,
l'organisation des entreprises, des filières et des marchés
agroalimentaires.
7
Pour pouvoir mener à bien notre étude afin de
répondre à cette problématique, nous nous sommes rendus
dans des centres de recherche documentaire notamment au Centre Culturel
Français (CCF) et au Centre de Recherche et d'Actions pour la Paix
(CERAP). Mais nous n'avons pas eu des ouvrages abordant notre thème.
Face donc à cette faiblesse documentaire, nous nous sommes rendus
personnellement dans les locaux du siège du CNRA en vue d'avoir plus
d'informations sur les activités du centre. Et heureusement, nous avons
pu en avoir.
Pour bien utiliser les informations recueillies pour notre
travail, nous procéderons par le recoupement de ces informations. Nous
axerons plus notre analyse sur celles qui traitent des activités de
recherche du CNRA. En nous basant sur les objectifs que le CNRA veut atteindre,
nous ferons ressortir des techniques qu'il a mises en place, tout en illustrant
cela par des exemples.
A partir de tout ceci, notre étude se fera selon un
plan en deux parties. La première partie intitulée « Le CNRA
et l'orientation de ses recherches » se composera de la
présentation du CNRA d'une part et de l'orientation des recherches du
centre d'autre part. Quant à la deuxième partie dont le titre est
« Actions menées par le CNRA dans le développement agricole
de 1998 à 2008 » s'appréhende tout d'abord par les actions
du centre de 1999 à 2002 et enfin nous avons des activités du
centre sur la période de 2002 à 2008.
8
PREMIERE PARTIE: LE CNRA ET L'ORIENTATION DE SES
RECHERCHES
En Avril 1998, le Centre National de recherche agronomique voit
le jour. Ainsi comment se présente le centre ? (chapitre I), et dans
quels domaines ses recherches sont-ils orientés ? (chapitre II).
9
CHAPITRE I: PRESENTATION DU CNRA
Présenter le Centre national de recherche agronomique,
c'est dire d'une part les objectifs généraux de l'Etat ivoirien
et ainsi les missions du centre (I) et d'autre part montrer comment est-il
organisé (II).
I- LES OBJECTIFS GENERAUX DE L'ETAT ET LES MISSIONS DU
CNRA
Il s'agit ici de montrer les objectifs généraux
de l'Etat (1) et ainsi les missions du CNRA (2).
1- Objectifs généraux de l'Etat
Dans la plupart des économies, l'agriculture contribue
de deux façons particulièrement efficaces au développement
humain: en assurant la satisfaction des besoins nutritionnels et autres besoins
matériels élémentaires dans les régions rurales; et
en contribuant indirectement à leur satisfaction dans les zones
urbaines. Dans certaines économies en transition, les niveaux
nutritionnels sont suffisamment élevés pour ne plus constituer
une préoccupation, mais la satisfaction des autres besoins
matériels pose un véritable problème, compte tenu de la
pauvreté généralisée des régions rurales.
Dans de nombreux pays en développement comme la Côte d'Ivoire, les
niveaux nutritionnels laissent encore à désirer pour une partie
importante de la population rurale, bien qu'il faille reconnaître que la
part de la population mondiale vivant dans la pauvreté a nettement
baissé au cours des trois dernières décennies. Dans cette
même analyse qu'à l'ouverture de l'atelier de lancement du PNASA
II, S. E. Daniel Kablan Duncan11 prononçait : «
l'objectif final est de promouvoir une agriculture moderne diversifiée,
intensive, soucieuse de l'environnement et compétitive. »12
11 Il fut le premier ministre de la République de
Côte d'Ivoire
12 REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE, Ministère de l'agriculture
et des ressources animales, l'agriculture ivoirienne à l'aube du
XXIè siècle, Abidjan, Ministère de l'agriculture et
des ressources animales, 1999, p. 4
10
2- Les missions du CNRA
Les missions du CNRA dérivent ainsi des objectifs de
l'Etat de Cote d'ivoire inscrits dans le plan directeur du développement
agricole 1992-201513. Ainsi le CNRA a pour missions:
l Initier et exécuter des recherches en vue d'assurer
: - l'amélioration des cultures destinées à
l'exportation, l'amélioration de la productivité des cultures
vivrières indispensables à la sécurité alimentaire
et susceptibles, à terme,
de faire reculer la pauvreté de façon
significative ; - la promotion et le développement de nouveaux
produits exportables ; - l'intensification et la stabilisation des
systèmes d'élevage et de systèmes régionaux
à base de vivriers, en intégrant l'élevage et
l'introduction des différents arbres utilitaires, à travers une
modernisation de l'exploitation, par la gestion durable des sols, la gestion
intégrale des déprédateurs, la gestion des eaux, etc., la
mise au point de techniques respectant l'environnement14 et
adaptées aux besoins des producteurs ; - l'amélioration et la
diversification des produits d'origine animale ; - la dynamisation de la
recherche technologique, notamment la conservation, la transformation des
produits agricoles et l'adaptation de la petite technologie en milieu rural
;
l Mobiliser autour de la recherche agronomique nationale, au
plan financier comme au plan technique, les partenaires privés incluant
les OPA et l'Etat, afin de garantir et pérenniser ses ressources
financières et les compétences pour l'exécution des
activités ;
l Doter les services de la recherche agronomique d'une
capacité de propositions, de moyens humains, matériels et
financiers en rapport avec la demande ;
l Apporter un appui aux groupes sociaux les plus
vulnérables (femmes, petits exploitants, jeunes
déscolarisés, etc.) par la formation technique et professionnelle
aux métiers de la terre dans les centres de recherche et de production
spécialisés.
13 Il a pour objectifs principaux d'améliorer la
compétitivité, notamment par l'accroissement de la
productivité. Ensuite il vise la recherche de l'autosuffisance et la
sécurité alimentaire et enfin la réhabilitation du
patrimoine forestier
14Les sols souffrent des pratiques qui affectent ce
couvert tel que le défrichement agricole, feux de brousse...
L'opération consiste donc à apporter des remèdes efficaces
permettant d'arrêter le phénomène afin de veiller à
la fertilité des sols.
II- ORGANISATION DU CENTRE
11
Après avoir évoqué les circonstances dans
lesquelles le centre national de recherche agronomique est né, il sera
question ici d'évoquer son organisation (1) et les missions pour
lesquelles il a été mis en place en avril 1998 (2).
1- La structuration du centre
Le conseil d'administration est composé de 12 membres
dont 4 pour l'Etat, 8 appartiennent au secteur privé. La présence
du secteur privé permet d'influencer les orientations, la gestion et les
activités du centre en tenant compte des préoccupations des
paysans, des organisations professionnelles agricoles et de l'agro-industrie.
La représentation de l'Etat est assurée de la manière
suivante :
l Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique : 2 représentants ;
l Ministère de l'Economie et des Finances : 1
représentant ;
l Ministère de l'Agriculture: 1
représentant.
Le fonctionnement du CNRA régionale se fonde sur une
organisation à base régionale afin de faciliter une prise en
compte des réalités régionales et des
préoccupations du milieu rural. Ainsi les programmes de recherche sont
exécutés au sein de divers sites dont 13 stations de recherche, 2
laboratoires centraux, 4 points d'étude système, 20 points
d'observation et antennes d'élevage, 5 stations expérimentales et
de production.
12
2- Les sources de financement du centre et la gestion des
programmes de recherche
Étant une société à capital
social de 500 millions Frs CFA15, le CNRA tire son financement d'une
subvention annuelle d'équilibre financée par l'Etat, des
bailleurs de fond, des organismes professionnelles agricoles comme le Fonds
interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (FIRCA) dont le
rôle est « d'accompagner la recherche agronomique nationale par la
mobilisation de ressources adéquates et leur utilisation pour les
besoins des filières »16 et de ses propres ressources
propres. En effet, le CNRA dispose d'un patrimoine foncier mis à sa
disposition par l'Etat dont une partie est exploitée en production
agricole. Les spéculations exploitées permettent à
l'institut, de se procurer les ressources propres. Son autofinancement provient
également des conventions de recherche de travaux d'expertise et de la
vente de ses produits.
Par ailleurs le CNRA mène ses recherches
adaptées aux besoins des utilisateurs composés majoritairement de
paysans et de planteurs. Ainsi Yapi Yapo écrivait : « Les paysans
constituent le moteur du développement national ; ils sont notre
fierté, il ya longtemps qu'ils sont à la tâche, il est
temps, grand temps qu'ils soient à l'honneur. »17 En effet ces
programmes de recherche sont proposés à partir des orientations
nationales de développement en tenant compte des contraintes
identifiées au niveau de l'exploitation agricole. Ils sont ensuite
améliorés au cours d'échanges avec les chercheurs et
validés au cours d'un séminaire national regroupant les
responsables des ministères concernés, de la recherche, des
structures d'appui au développement , des organisations professionnelles
agricoles et des universités.
Le Centre national de recherche agronomique est
créé en 1998 en vue de répondre à une
préoccupation de politique agricole de l'Etat de Côte d'Ivoire
dont le but essentiel est d'améliorer la productivité agricole
tout en respectant l'environnement. Pour atteindre cet objectif principal, elle
bénéficie du soutien de l'Etat ivoirien et de d'autres
structures.
15 CNRA, Le CNRA en 1999, Abidjan, CNRA, mars 2001, 44
p., p. 2
16 FIRCA, « A la découverte du FIRCA, la
création du FIRCA : une longue marche de 10 ans », in Bulletin
d'informations du FIRCA, n° 00, avril 2007, p. 5
17 YAPO YAPI, Ruralité, agriculture et système
de développement en Côte d'Ivoire, Abidjan, ORSTOM, 1996, p.
5
13
CHAPITRE II: ORIENTATION DES RECHERCHES DU CNRA
Il est important de savoir dans quelles directions le Centre
national de recherche agronomique dirige ses recherches qui entrent dans le
cadre de l'amélioration et la diversification des productions agricoles
(I) et dans les systèmes de production et l'appui au
développement (II).
I- PRODUCTIONS AGRICOLES: AMELIORATION ET
DIVERSIFICATION
Quand on parle de productions agricoles, il est question des
productions végétales et animales. Ainsi il est bon de distinguer
l'amélioration de ces productions (1) et leur diversification par le
centre (2).
1- L'amélioration et la diversification des
productions végétales
Les productions végétales sont composées de
cultures annuelles et de cultures pérennes.
1.1- Au niveau des cultures pérennes
La production des cultures pérennes, destinée
pour une grande part à l'exportation, est assurée en Côte
d'Ivoire par quelques grandes plantations industrielles et par une multitude de
petites plantations villageoises. La recherche agronomique sur ces cultures a
été pendant longtemps le fait de plusieurs instituts de recherche
et stations d'expérimentation - instruments de la mise en oeuvre de la
politique de la recherche agronomique ivoirienne et qui intervenaient
principalement dans la zone forestière de la Côte d'Ivoire.
L'exportation de ces produits constitue une source importante de devises pour
la Côte d'Ivoire. Cependant, les marchés internationaux subissent
les aléas des cours des matières premières agricoles.
C'est pourquoi la diversification des productions est indispensable pour
répartir les risques encourus lors de la chute des cours de certaines
matières premières.
1.2- Au niveau des cultures annuelles
Les cultures annuelles comprennent principalement des
cultures de consommation locale dites cultures vivrières. Du fait de
l'exode rural qui entraîne une
14
demande accrue des consommateurs urbains, ces cultures tendent
de plus en plus à devenir des cultures de rente. Quant au cotonnier et
à la canne à sucre, plantes à culture annuelle, elles ont
une fonction commerciale et jouent un rôle moteur dans le
développement agricole du nord de la Côte d'Ivoire. Elles sont
cultivées soit sur de petites exploitations selon le système
traditionnel de cultures itinérantes, soit sur de grandes exploitations
selon un système de culture sédentaire.
Pour répondre à une demande en constante
progression due à une forte croissance démographique et à
une urbanisation accélérée, une intensification des
productions est indispensable. C'est pourquoi le CNRA a proposé d'y
orienter ses recherches.
2- L'amélioration et la diversification des
productions animales
La production animale est longtemps restée en marge du
développement agricole en Côte d'Ivoire, l'élevage moderne
n'étant pas dans les habitudes des populations rurales ivoiriennes.
L'élevage représente toujours une
activité secondaire pour l'économie ivoirienne. Pourtant, son
développement pourrait contribuer à assurer l'autosuffisance
alimentaire en protéines animales tout en créant de nouvelles
sources de revenus pour les paysans. Il permettrait également de
valoriser l'association agriculture-élevage dont les
bénéfices ne sont plus à vanter.
Le poisson est également une source de
protéines animales très appréciée des ivoiriens.
Là encore la production accuse un déficit important par rapport
aux besoins, ce qui rend la Côte d'Ivoire tributaire des importations. Le
CNRA s'intéresse donc à ce secteur.
II- SYSTEMES DE PRODUCTION ET APPUI AU
DEVELOPPEMENT
Le centre national de recherche agronomique oriente
également ses recherches vers les systèmes de production (1) et
vers l'appui au développement (2).
1- Les systèmes de production
La production agricole des pays africains au sud du Sahara,
et de la Côte d'Ivoire en particulier, a enregistré un
accroissement considérable au cours des dernières
15
décennies. Cette augmentation n'a été
possible que par une augmentation des superficies cultivées et non par
un accroissement des rendements.
L'agriculture traditionnelle, de type itinérant,
entraîne la destruction des formations végétales et une
dégradation de l'environnement caractérisée par une
fertilité réduite, un compactage de plus en plus important des
sols, une érosion insidieuse, une perturbation du régime
hydrique, etc.
La sécurité alimentaire et la sauvegarde de
l'environnement pourraient être compromises à terme sans une
transformation des systèmes de production traditionnels existants vers
des systèmes plus productifs et plus compétitifs. Par
conséquent le CNRA a décidé de porter ses orientations sur
ces systèmes.
2- L'appui au développement
Les recherches menées au sein du CNRA visent
particulièrement à lever les contraintes exprimées par les
utilisateurs. Elles doivent donc apporter des solutions aux
partenaires18 du CNRA. L'Agence nationale d'appui au
développement agricole (ANADER), chargée de la vulgarisation
agricole en Côte d'Ivoire, est donc un partenaire
privilégié du CNRA.
Le CNRA intervient dans l'appui au développement rural
par une approche de type participatif : « ne rien faire qui ne soit
pour et avec le paysan »19. Il ne s'agit plus pour la
recherche et la vulgarisation de réfléchir à la place du
paysan ou de faire de la recherche dans les exploitations des paysans sur des
thèmes dont la pertinence est évidente pour les chercheurs mais
pas toujours établie pour les paysans.
Soucieux de satisfaire les besoins des Ivoiriens, le centre
national de recherche agronomique oriente ses programmes de recherche dans
l'amélioration et la diversification des productions agricoles. Aussi
oriente-t-il ses recherches dans les systèmes de production et appuie le
développement agricole.
18 Il s'agit des entreprises du secteur agricole, des
agences de développement, organisations professionnelles
agricoles.
19 CNRA, Op. Cit., p. 31
16
Créé en avril 1998 d'une volonté
politique de l'Etat ivoirien c'est-à-dire lutter contre la
pauvreté et la faim, le Centre national de recherche agronomique s'est
assigné plusieurs missions dont la substance essentielle est l'
amélioration de la productivité agricole tout en respectant
l'environnement en vu de répondre aux besoins des acteurs agricoles.
Bénéficiant du soutien de l'Etat et de d'autres structures, le
centre fonctionne sur une base régionale et oriente essentiellement ses
programmes de recherche dans l'amélioration et la diversification des
productions agricoles. Il intervient également au niveau des
systèmes de production et appuie le développement agricole.
17
DEUXIEME PARTIE: ACTIONS MENEES PAR LE CNRA DANS LE
DEVELOPPEMENT AGRICOLE DE 1999 A 2008
Le centre national de recherche agronomique a mené plus
d'une quarantaine de programmes de recherche depuis sa date de création
en 1998 jusqu'en 2008. Dans cette partie, nous étudierons quelques unes
de ses actions. D'une part il sera question d'analyser des actions du CNRA de
1998 à 2002 (chapitre III) et d'autre part quelques unes de ses
activités de 2002 à 2008 (chapitre IV).
18
CHAPITRE III: ACTIONS DU CENTRE DE 1999 A 2002
Créé en avril 1998, c'est en 1999 que le centre
national de recherche agronomique commence réellement ses travaux de
recherche. Ainsi il mènera des activités sur la production
végétale et sur la production animale (I) d'une part et d'autre
part il s'intéressera aux systèmes de production et mettra
l'accent sur l'appui au développement (II).
I- ACTIONS DU CNRA SUR LA PRODUCTION VEGETALE ET
ANIMALE
Il est question ici d'analyser des actions du CNRA sur la
production végétale (1) et ensuite sur la production animale
(2).
1- Au niveau de la production végétale
Au niveau de la production végétale, le CNRA est
intervenu sur des cultures pérennes, des cultures annuelles et des
plantes maraîchères et protéagineuses.
1.1- Au niveau des cultures pérennes
Le CNRA a mené des actions sur le caféier, le
cacaoyer et le palmier à huile.
Concernant le caféier, depuis quelques années,
des travaux sont conduits pour déterminer quelles techniques permettent
d'améliorer la production du caféier Robusta. L'influence de deux
légumineuses arbustives, Gliricidiasepium et Albizzia guachaepele,
a été comparée à celle due à l'apport
d'urée. Les légumineuses sont plantées dans les
interlignes à la même densité que les caféiers et
sont élaguées tous les trois mois afin d'éviter l'ombrage
des caféiers. Les émondes sont utilisées pour pailler les
caféiers. La récolte de 1999 a montré une
amélioration de la production due à la présence des
légumineuses. Cette amélioration est légèrement
inférieure à celle due à l'apport
d'urée20. Ainsi « Le CNRA possède la plus grande
collection de caféiers Robusta au monde. Il vulgarise auprès des
producteurs ivoiriens sept clones de caféiers Robusta précoces
(production à partir de deux ans) et produisant 2,5 tonnes à
l'hectare par an.
20 1285 kg de café marchand à l'hectare
pour le témoin, 1 740 avec Glyricidia sepium,
1 684 avec Albizziaguachaepele et 1 892 avec le
traitement à l'urée
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
La nouvelle variété de café, Arabusta,
hybride entre le café Arabica et le café Robusta, dont
l'arôme et la saveur sont très appréciés, n'est pas
encore diffusée à grande »21.
Sur le cacaoyer, le centre a procédé à
la replantation sur jachère et a mis l'accent sur la pourriture brune.
En effet Un essai de replantation de cacaoyers sur jachère de deux ans
et sur jachère de trois ans améliorées par les
légumineuses arbustives Acacia mangium et Albizzialebbeck a
été mis en place en 199922. La plantation de cacaoyers
sur ces jachères est comparée à celle sur Chromolaena
odorata en association avec des bananiers. Le taux de couronnement des
cacaoyers six mois après plantation est plus élevé pour
les cacaoyers plantés sur jachère. La différence est plus
importante pour la jachère associée à Albizzia
que pour la jachère associée à Acacia mangium. Il
est en outre plus élevé lorsque la plantation a lieu sur
jachère de deux ans que lorsqu'elle a lieu sur jachère de trois
ans. Par ailleurs La diversité des agents de la pourriture brune des
cabosses du cacaoyer a été étudiée sur une
population de 279 souches récoltées à l'Est23,
au Centre et à l'Ouest de la cacaoyère ivoirienne. En ce qui
concerne les tests de résistance dans un diallèle triangulaire,
les résultats indiquent des effets hautement significatifs des facteurs
clone, famille et lot à l'intérieur des séries. L'effet
série, fortement marqué au niveau familial, disparaît au
niveau clonal. A l'intérieur des clones, l'effet du plant est
significatif. Les résultats montrent que la transmission de la
résistance du cacaoyer à P. palmivora se fait
principalement de manière additive. Les valeurs de
l'héritabilité au sens large et au sens strict sont de même
ordre de grandeur dans les deux séries. Ainsi « La recherche a
sélectionné douze hybrides caractérisés par leur
précocité (production à partir de trois ans au lieu de
cinq ans), leur rendement amélioré (2 tonnes par an à
l'hectare au lieu de 0,3 tonnes), la production de grosses fèves (88
fèves pour 100grammes) et une teneur en beurre élevée (56
%) »24.
Enfin sur le palmier à huile, l'accent a
été mis la fécondation artificielle et la multiplication
végétative. Au cours de l'année 1999, « 224
fécondations artificielles à blanc ont été
également réalisées afin de vérifier la
conformité du processus de
fécondation.la
tolérance à la fusariose. Trois tests ont été
réalisés sur 700 descendances.
21 CNRA, Op. cit., p. 5
22 Ibidem
23 Ibid.
24 CNRA, Op. cit., p. 5
Leurs taux d'infection ont varié entre 24 et 35 %.
Deux géniteurs tolérants ont été
identifiés.»25
1.2- Au niveau des cultures annuelles
Ici nous nous intéressons aux céréales
telles que le maïs et le sorgho, les plantes à racines et
tubercules telles que le manioc et l'igname et enfin le coton.
En ce qui concerne les céréales, «
l'objectif de la Côte d'Ivoire est d'accroître de 50% sa production
annuelle en maïs, mil et sorgho afin de satisfaire la demande
intérieure et la demande sous-régionale. Pour y parvenir, le CNRA
mène des activités sur la sélection de
variétés à haut rendement, résistantes aux insectes
et aux maladies et adaptées aux différentes zones
agro-écologiques, sur l'amélioration des techniques culturales et
sur la diffusion des résultats de recherche ».26 Ainsi
de nombreuses variétés de céréales27
très productives et s'adaptant aux conditions agro-écologiques
des régions de Côte d'Ivoire sont disponibles au CNRA. Des
itinéraires techniques performants mis au point permettent à ces
variétés d'exprimer leurs potentialités quels que soient
les systèmes de culture.
Par rapport aux plantes à racines telles que le manioc
et l'igname, une évaluation préliminaire d'hybrides et une
gestion de collection ont été réalisé
respectivement sur chaque espèce. En effet, deux essais
préliminaires de manioc ont été mis en place à la
station CNRA de Bouaké en 1997 et 1998. Vingt clones prometteurs ont
été sélectionnés du deuxième essai
préliminaire récolté 10 mois après plantation. Ces
clones présentent un meilleur équilibre entre la tolérance
à la mosaïque et la tubérisation. Ils produisent des racines
tubéreuses traçantes, non filiformes, sessiles et à
pédoncules courts. En outre, la collection des ignames (Dioscorera
sp) de la station des cultures vivrières du CNRA est
conservée au champ. Elle comporte environ 200 acquisitions.28
Pour la campagne 1999-2000, « l'on a enregistré une perte de 9,7 %
chez D. Cayenensis-D.
25CNRA, Op. cit., p. 9
26 Ibidem
27 Une variété de sorgho le Monogho a
été créé à la station de Ferké et a
eu de bon rendement.
28 Ces acquisitions sont composées
principalement de D. alata (110) et D. Cayenensis-D. rotundata
(62)
rotundata et aucune perte pour D.alata. Les
rendements potentiels ont varié de 1,8 à 24,7 tonnes à
l'hectare pour les D. Cayenensis-D. rotundata et de 3,2 à 44,2
tonnes à l'hectare pour D. alata.»29 Ainsi des
hybrides de manioc donnant des rendements élevés, des clones
tolérants à la mosaïque et adaptés à tous les
cycles culturaux font partie des collections dont dispose le CNRA. Plusieurs
d'entre eux répondent aux exigences agro-climatiques du territoire
national et expriment des performances agronomiques et des aptitudes à
la cuisson acceptables. Le CNRA « possède une collection d'igname
de plus de 300 génotypes au champ et sous forme de vitro plants
»30.
Enfin l'amélioration variétale du coton, depuis
plus de trente ans la principale source de revenus des agriculteurs des zones
de savane de Côte d'Ivoire a permis ces dernières décennies
une augmentation des rendements et une bonne réputation du coton
ivoirien sur les marchés internationaux. Mais l'évolution des
processus de filature exige maintenant une amélioration de la
qualité de la fibre, un défi relevé par le CNRA
grâce à l'efficacité du désherbage chimique. En
effet des travaux de désherbage sélectif et de
pré-levée du cotonnier ont été
réalisés dans les zones de production du coton en Côte
d'Ivoire. Le comportement biologique en plein champ et l'efficacité des
herbicides ont été évalués. Il a été
révélé que les herbicides globaux (glyphosate et
glyphosate + pendimethaline) permettent un contrôle effectif des
mauvaises herbes aux doses respectives. En vue de réduire l'incidence
économique et environnementale des pesticides, des travaux de gestion
raisonnée des mauvaises herbes du cotonnier ont confirmé
l'intérêt du traitement des lignes de semis du coton. Cette
technique augmente l'efficacité économique du traitement.
1.3- Sur des plantes maraîchères et
protéagineuses
Les légumes et protéagineux occupent une place
de choix dans l'alimentation des ivoiriens. La croissance de la population
urbaine entraîne une demande accrue des agglomérations. La
satisfaction de ces besoins nécessite une amélioration des
variétés et des techniques culturales ainsi qu'une meilleure
maîtrise des filières de commercialisation. Le CNRA a
travaillé sur les cultures maraîchères (la tomate,
29 CNRA, Op. cit., p.14
30 Idem, p.15
l'aubergine, le gombo, le piment, l'oignon et
l'échalote) et les cultures protéagineuses (le soja, le
niébé et l'arachide). Par exemple il a mené des actions de
lutte contre les parasites du gombo en mettant en place une nouvelle
formulation de la delta méthrine en comprimé
dénommée Decistab31 et testée en station
à Bouaké. Sur l'arachide également, trente accessions de
la collection variétale du CNRA ont été
évaluées pour leur réaction aux maladies et aux ravageurs.
L'essai a été réalisé en station dans les
conditions d'infestation naturelle. La cercosporiose foliaire et la rosette ont
été les principales maladies observées. Huit obtentions
ont montré un bon comportement à la cercosporiose. Cinq de ces
huit obtentions étaient indemnes de symptôme de la rosette.
1.4- Sur des fruitiers divers
La principale production fruitière au Nord de la
Côte d'Ivoire est celle de mangues dont l'exportation est passée
de « 2 500 tonnes en 1993 à 11 500 tonnes en 1999
»32.
Mais le CNRA s'intéresse également à
d'autres fruits exportés (anacarde, papaye, agrumes à essence) ou
commercialisés localement (agrumes de bouche, fraises, melons)
grâce à la mise au point d'un matériel
végétal performant et adapté, l'élaboration
d'itinéraires techniques est au programme, de même que
l'amélioration de la qualité des produits pour accroître
leur compétitivité sur les marchés internationaux. Ainsi
en zone de forêt, de nouvelles plantes ou de nouvelles
variétés ont été introduites : deux
variétés de grenadilles, des fruitiers divers (corossolier,
papayer, manguier). Une pépinière d'arbres fruitiers
aménagée à Azaguié produit « 40 000 à
55 000 plants par an »33. Des études de comportement de
manguier, papayer et agrumes ont permis de déterminer les premiers et
deuxième porte-greffes. En zone de savane, la mise au point de formules
de fertilisation et de normes d'association culturales ont permis l'extension
et l'amélioration des cultures. En outre dans le cadre de la politique
de diversification de ses exploitations agricoles, la Côte d'Ivoire
accorde une grande importance au développement des productions
fruitières (ananas, bananes et plantains) et plantes
31 La nouvelle formulation a été comparée
à Decis 12 CE. L'étude a montré que le Decistab peut
être utilisé contre les altises. Le Decistab est aussi efficace
que le Decis pour le contrôle des altises. Utilisé seul, le
Decistab s'avère inefficace pour le contrôle des pucerons.
32 CNRA, Op. cit., p. 10
33 Idem, p. 11
ornementales (fleurs, feuillages et plantes vertes). La
recherche agricole apporte son soutien à cette diversification à
travers un programme ayant pour objectifs l'amélioration des
variétés d'ananas, de banane et de plantain, la production
encontre saison du plantain, la connaissance des plantes ornementales (dont la
production est assurée presque exclusivement par des exploitants
isolés), la mise en oeuvre des systèmes34 de culture
performants et durables.
2- Au niveau de la production animale
Nous nous intéressons particulièrement aux
ruminants domestiques, au développement de l'aquaculture et de la
pêche continentale.
2.1- Sur les ruminants domestiques
« La production de viande et de lait en Côte
d'Ivoire représente respectivement 45 % et 6 % de la consommation.
»35 Pourtant, les ressources locales, au niveau
génétique comme au niveau alimentaire, permettent une
amélioration de la production. Ainsi l'on note tout d'abord une
amélioration des vaches laitières avec des sous-produits
industriels. En effet deux sous-produits industriels (son de blé et
tourteau de coton) ont été expérimentés dans
l'alimentation de vaches laitières des écofermes de la
périphérie de Bouaké. L'objectif de l'étude est de
déterminer la combinaison la plus efficiente des deux sous-produits pour
la ration alimentaire des vaches métisses en production laitière.
Comme acquis de cette étude, des sous-produits industriels
utilisés améliorent significativement les productions
laitières des vaches. Enfin les plantes fourragères36
sont un véritable apport pour les ruminants car celles-ci constituent la
principale ressource alimentaire de ces derniers.
2.2- Au niveau de l'aquaculture et de la pêche
continentale
34 Pour l'ananas, des systèmes d'associations et
de rotations avec les cultures vivrières sont déjà
introduits dans les exploitations villageoises.
35 CNRA, Op. cit., p. 20
36Les plantes fourragères revêtent
également un intérêt agronomique pour leur rôle dans
la préservation du sol, dans le maintien et la restauration de la
fertilité du sol.
La valorisation du potentiel hydrographique et
l'intensification de l'élevage en étang permettraient d'assurer
la couverture des besoins alimentaires en protéines animales des
ivoiriens. Les travaux37 concernent les principaux groupes de
poissons que sont les tilapias, les silures, le capitaine et le Labéo.
L'exploitation des ressources génétiques est une étape
importante de l'amélioration des performances zootechniques des poissons
d'élevage. A cet effet, une importante collecte de souches locales de
tilapias (Oreochromis niloticus) a été effectuée
sur trois bassins versants de la Côte d'Ivoire à
Béoumi(Bandama), Boundiali (Bagoué) et Bouna (Volta noire). Ainsi
« Le CNRA dispose d'importantes souches de tilapia. Les premiers
résultats indiquent que le capitaine peut être produit en
étang. Les performances zootechniques au stade larvaire et au stade
juvénile de deux espèces de silures sont connues. »38
II- LE CNRA DANS LES SYSTEMES DE PRODUCTION ET SON
APPUI AU
DEVELOPPEMENT
Ici il sera question de faire ressortir le rôle du CNRA
dans des systèmes de production (1) et ensuite mettre en évidence
son implication dans la recherche technologique et l'appui au
développement (2).
1- Actions du CNRA dans les systèmes de
production
Le CNRA intervient dans les systèmes de production en
zone de forêt, en zone de savane, en zone de bas-fond et aussi dans
l'amélioration des sols par l'agroforesterie.
1.1- Des systèmes de production en zone de
forêt
« L'agriculture itinérante a conduit à une
dégradation du milieu naturel et en particulier à une
réduction importante de la surface forestière dont la superficie
est passée de 14 millions d'hectares en 1960 à moins de 2,5
millions aujourd'hui, à une forte érosion sur les pentes qui ne
sont plus protégées et à une baisse du niveau de
fertilité des sols. »39 Des légumineuses
arborées ont été mis en place pour
régénérer la caféière.
37 Ils ont été réalisés avec des
collaborations extérieures : IRD, Université
d'Abobo-Adjamé
38 CNRA, Op. cit., p. 23
39 CNRA, Op. cit ,p. 25
Ainsi il a été question de restaurer le taux
d'azote des sols et de créer un microclimat favorable à
l'installation et au développement du caféier, des
légumineuses sont associées au caféier sur les
jachères à Chromolaenaodorata. Trois espèces
d'Albizzia (A. lebbeck. A. guachaepeleet A. adianthifolia) ont
été ainsi plantées en association avec le caféier,
cultures comparées avec une culture pure de café. Les
caféiers ont été plantés en 1996 et les
légumineuses en 199740.Trois ans après plantation, les
caféiers ont atteint les hauteurs les plus importantes dans les
associations avec A. lebbeck et A. guachaepele.
1.2- Des systèmes de production en zone de
savane
L'agriculture itinérante, les feux de brousse et la
collecte de bois de chauffe ont entraîné la disparition des
formations végétales. Celles-ci sont remplacées par des
jachères dégradées sur des sols de mauvaise
qualité, jachères qui produisent un microclimat non propice aux
cultures. C'est pourquoi le CNRA a eu à proposer des systèmes
culturaux améliorant la fertilité des sols et de
sélectionner des espèces à utiliser par les populations
comme biens et services par l'introduction de plantes de couverture dans les
systèmes de culture a permis d'établir une jachère de
courte durée pour la restauration de la fertilité et de lutter
contre les adventices.
1.3- Des systèmes de production en zone de
bas-fonds
L'érosion, la baisse de la fertilité et le
compactage des sols sont particulièrement sévères en
écologie pluviale, d'où l'intérêt des zones de
bas-fonds qui constituent des écosystèmes d'agriculture
sédentarisée.
Comprendre le fonctionnement des systèmes de
production en zone de bas-fonds, élaborer des technologies de gestion
des sols, de l'eau et des cultures et les transférer en milieu paysan a
fait partie du programme du CNRA. « Ainsi des prospections auprès
de riziculteurs de deux villages de Gagnoa ont permis de retenir une dizaine de
variétés qui ont évaluées au cours de
l'année 2000.»41
1.4- L'amélioration des sols par
l'agroforesterie
40 Idem, p. 26
41 Ibidem
Des systèmes agroforestiers ont été
testés. Les résultats ont permis de proposer des systèmes
de culture remplaçant l'agriculture itinérante sur brûlis.
Ces systèmes ont été basés sur l'agriculture en
couloirs avec des bandes de haies vives et des fruitiers utilisant les
espèces locales et exotiques d'arbres les mieux adaptées, et ils
ont permis l'augmentation et la stabilisation des rendements des cultures en
améliorant de façon durable la qualité des sols.
2- La recherche technologique et l'appui au
développement du CNRA
2.1- La recherche technologique
L'économie ivoirienne est actuellement basée
sur l'agriculture. Elle doit se diversifier en développant le secteur
secondaire. La politique de développement agricole tient de plus en plus
compte de la nécessité de promouvoir un secteur industriel.
Les activités de recherche technologique, jusque
là conduites par le Centre ivoirien de recherches technologiques, ont
été transférées au CNRA à partir de 1998 qui
a pour mission la dynamisation de la recherche technologique. La conservation,
la transformation des produits agricoles et l'adaptation de la petite
technologie en milieu rural - particulièrement celle diminuant la
pénibilité et améliorant la productivité du travail
- sont particulièrement concernées. Par exemple, pour
améliorer la qualité du caoutchouc, le CNRA a
élaboré des fiches technologiques des clones de Côte
d'Ivoire et la définition d'un outil de diagnostic des
propriétés technologiques du caoutchouc naturel ; cet outil a
permis de réduire la variabilité du caoutchouc naturel lors du
stockage et du traitement, de fournir des informations aux
sélectionneurs pour les guider dans leur choix, d'améliorer la
qualité du caoutchouc par l'obtention de lots homogènes. Aussi,
une variation saisonnière importante des propriétés
technologiques du caoutchouc a été mise en évidence, de
même qu'une variation en fonction de la zone écologique de
certaines propriétés42. « Au Sud-est (station de
Bimbresso), les valeurs obtenues sont plus élevées qu'au
Sud-ouest (Hévégo à San-Pédro).Une norme africaine
(SAR) pour la qualité du caoutchouc a été
élaborée. »43
2.2- L'appui au développement et la diffusion
de ses recherches
42 Il s'agit de la plasticité wallace initiale (Po),
l'indice de rétention de plasticité (PRI) et la viscosité
mooney (VM). Au Sud-Est (station de Bimbresso)
43 CNRA, Op. cit., p. 28
Concernant l'appui au développement, les recherches
menées au sein du CNRA visent particulièrement à lever les
contraintes exprimées par les utilisateurs. Elles doivent donc apporter
des solutions aux partenaires du CNRA c'est-à-dire des entreprises du
secteur agricole, des agences de développement, des organisations
professionnelles agricoles, etc. L'Agence nationale d'appui au
développement agricole (ANADER), chargée de la vulgarisation
agricole en Côte d'Ivoire, est donc un partenaire
privilégié du CNRA. L'objectif est d'intensifier les relations
triangulaires (agriculteurs, vulgarisateurs, chercheurs). Au cours de
rencontres de concertation - comités techniques régionaux (CTR)
et diagnostics participatifs -auxquelles chercheurs, vulgarisateurs et
agriculteurs participent activement, les contraintes du monde rural sont
identifiées et des solutions sont recherchées. Ainsi les
agriculteurs interviennent non seulement dans l'identification des contraintes
relatives à la gestion de l'exploitation, mais aussi dans la recherche
de solutions appropriées. Lorsque certaines de ces contraintes ne
trouvent pas de solution, elles sont traduites en thèmes de recherche.
Les thèmes retenus sont traités, selon leur nature, soit en
station de recherche, soit sur point d'observation, soit en milieu paysan ou
sur les sites d'adaptation de recherche systèmes (SARS). Ils peuvent
également être traités sous forme d'atelier mensuel de
revues de technologies (AMRT) : formation des techniciens à une
technologie, proposée par le CNRA en réponse à un
problème exposé par les paysans. Ainsi, en collaboration avec les
services spécialisés de l'ANADER, un vaste réseau d'essais
et tests a été installé en vue de rechercher les solutions
aux problèmes posés dans le contexte d'une agriculture durable.
La démarche participative permet aux paysans d'identifier
eux-mêmes leurs contraintes de production, puis de contribuer à la
recherche et à la mise en en oeuvre de solutions adaptées. Elle
incite les chercheurs à être directement à l'écoute
des préoccupations des paysans, à comprendre leurs
systèmes de production.
En outre, des résultats intéressants et
vulgarisables au niveau des activités44 scientifiques ont
été obtenus. De plus, 347 agents de l'ANADER ont
été formés par les chercheurs du CNRA en élevage et
en cultures vivrières, pérennes et maraîchères.
Ainsi « En 1999, les activités communes entre le CNRA et l'ANADER
se sont poursuivies selon
44 Ce sont la multiplication du plantain par vivo plants, le
bouturage sous tunnel de caféier, la technique de production de semences
de riz en milieu paysan, les variétés de riz à cycle court
en zone centre, la technique des haies vives épineuses pour lutter
contre la destruction des cultures par les animaux en divagation et le
séchoir solaire pour la conservation des produits de récolte
la méthode participative. De nombreux chercheurs du
CNRA ont ainsi été impliqués dans l'appui au
développement.»45
Quant à la diffusion de ses recherches, le CNRA
partage son expertise. C'est pourquoi, au cours de l'an
200146, la majorité des chercheurs du CNRA
a été impliquée dans les activités
organisées par les partenaires sous-régionaux et internationaux,
principalement les réseaux de recherche, les centres internationaux de
recherche, les organisations internationales, mais aussi les projets
régionaux et les systèmes nationaux de recherche agricole de la
sous-région. Aussi en 1999, l'on note une présence active et
remarquée du CNRA au SARA.47 En outre au niveau des
établissements d'enseignement, un accord de coopération
scientifique et technique avec l'Institut national de formation professionnelle
agricole qui regroupe toutes les écoles agricoles de Côte d'Ivoire
a vu le jour. Aussi le CNRA a appuyé le projet de Production durable de
cacao (PRODUCAO), dans le cadre de l'avenant n°3 signé au titre de
l'année 2001-2002, et qui concerne l'introduction des techniques
agroforestières et la fermentation du cacao. Deux propositions
d'études portant sur la qualité du café et du cacao ont
été élaborées et soumises à
l'Autorité de régulation du café et du cacao (ARCC) dans
le cadre d'un futur partenariat. Avec les filières hévéa,
palmier à huile et cocotier et avec l'Association nationale de
producteurs de Côte d'Ivoire (ANAPROCI), des discussions ont eu lieu en
vue de recenser les secteurs d'intervention du CNRA.
Dans le but d'assurer la sécurité alimentaire
et de faire du secteur agricole de la Côte d'Ivoire compétitif sur
le marché, dès sa création mais plus
précisément à partir de 1999, le Centre National de
Recherche Agronomique a mené diverses actions relatives à ses
missions. Ainsi dans le cadre des programmes d'amélioration et de
diversification des productions agricoles, le CNRA a créé des
variétés de cultures avec de bons
45 CNRA, Op. cit., p. 30
46 CNRA, Le CNRA en 2001, Abidjan, CNRA, juin 2002,
62p., p. 42
47 Le SARA 99 a été l'occasion d'une rencontre des
responsables des instituts de recherche de la sous-région, à
l'invitation du CNRA. Ces responsables ont ainsi participé aux
manifestations inscrites au programme du SARA, mais également à
une table ronde sur le thème : la recherche agronomique ivoirienne
restructurée pour un partenariat performant dynamique.
Différents sites de recherche du CNRA ont été
visités. Enfin, une réunion de synthèse a permis
d'énoncer les préoccupations des responsables concernant le
renforcement du partenariat entre les systèmes nationaux de recherche
agronomique d'Afrique occidentale et centrale. Dans la déclaration du 4
décembre, un appel a été lancé à toutes les
institutions de recherche agronomique de la sous région, membres du
CORAF en vue d'établir et de renforcer leurs relations de
coopération scientifique et technique.
rendements et de bonne qualité ainsi que
l'introduction de nouvelles plantes. Le centre a mené des actions de
lutte contre certaines maladies menaçant la productivité des
cultures. Par ailleurs le CNRA amis en place des techniques en place pour
augmenter les productions tout en veillant au respect de l'environnement. Il a
également mis en place des stratégies en vue d'augmenter les
productions animales surtout en s'intéressant aux espèces
aquatiques et en produisant une bonne alimentation pour les ruminants. La
recherche technologique et l'appui au développement n'ont pas
été négligés, car le CNRA a mis en place des
méthodes de conservation et de transformation des produits. Aussi en
partenariat avec l'ANADER, il a vulgarisé ses recherches dans le milieu
rural afin de répondre aux besoins des paysans. Il s'est
également impliqué dans des activités agricoles
sous-régionales et internationales en en vue d'échanges pour
mieux remplir son rôle sur le territoire national. En outre, il a
participé à la formation de jeunes intéressés au
métier de la terre. Mais à partir de septembre 2002, un conflit
armé voit le jour en Côte d'Ivoire. Qu'en sera-t-il des
activités du CNRA ?
29
CHAPITRE IV: DES ACTIVITES DU CENTRE DE 2002 A 2008
30
En septembre 2002, une grave crise militaro-politique menace
la Côte d'Ivoire. Tous les secteurs d'activités sont
bloqués, de même que les activités du CNRA qui ont
été interrompues au cours du dernier trimestre 2002 dans trois
directions régionales sur cinq (Korhogo, Bouaké,
Man).48 Au niveau humain le CNRA déplore la perte de deux
personnes. Quant au matériel roulant et autre, les pertes sont
énormes. Malgré cette situation très défavorable,
le CNRA a pu pour autant continuer ses activités jusqu'en 2008, et cela
a été possible grâce à la délocalisation
provisoire des programmes de recherche conduits sur ces sept stations. Ainsi se
sont poursuivis des programmes de recherche sur les productions
végétales et animales (I) d'une part, et d'autre part des
programmes de recherche sur des systèmes agraires de production sans
oublier l'appui au développement (II).
I- PRODUCTIONS VEGETALES ET ANIMALES: ACTIONS MENEES
PAR LE CNRA
Il revient ici de faire ressortir les techniques mises au point
par le CNRA au niveau de la production agricole (1) et au niveau de la
production animale (2).
1- Au niveau de la production végétale
Au niveau de la production végétale, le CNRA a
mené des activités sur des cultures d'exportation, des cultures
vivrières, des cultures maraîchères et
protéagineuses.
1.1- Sur des cultures d'exportation
L'agriculture ivoirienne est fortement centrée sur les
cultures d'exportation qui participent à hauteur de 20% 49du
produit intérieur brut national. Bien que dominées par le couple
café-cacao, ces cultures sont très diversifiées. Le
cocotier et la canne à sucre en sont des exemples types.
Sur sols sableux appauvris, Le CNRA a entrepris l'association
du cocotier à des légumineuses fixatrices d'azote
atmosphérique (Acacia mangium et A. auriculoformis). Cette association a
amélioré la fertilité du sol. Ensuite l'on observe que
le
48 Cela représente 7 stations de recherche et un
laboratoire central
49 CNRA, Le CNRA en 2004, Abidjan, CNRA, août
2005, 57p., p 16.
31
développement des cocotiers est beaucoup plus rapide
dans les traitements cocotier/litière/engrais. La circonférence
au collet des plants passe de 11 à 40centimètres en 20 mois,
alors qu'elle n'atteint que 20 centimètres en culture pure de
cocotier.
Au niveau de la canne à sucre, le CNRA a
procédé à une interaction entre l'irrigation et la fumure.
En effet un essai agronomique visant à étudier l'interaction
entre l'eau d'irrigation et la fumure a été conduit en
1ère et 2è repousses à la station de Ferké. L'effet
d'interaction sur les rendements n'a pas été significatif quel
que soit le stade auquel le rationnement hydrique a été
appliqué. En revanche, le rationnement de l'irrigation ou celui de la
fumure ont chacun induit une réduction significative des rendements, de
la longueur de tiges usinables à la récolte et des teneurs
foliaires en azote et en potassium.
1.2- Sur des cultures vivrières
Grâce à des conditions agro écologiques
variées, il existe en Côte d'Ivoire une grande diversité
des cultures vivrières. « La production vivrière nationale
estimée à 8,9 millions de tonnes en 1999, pour une superficie de
2 500 000 hectares, occupe plus de 2 300 000 actifs agricoles, majoritairement
féminins. Elle procure à l'économie ivoirienne un chiffre
d'affaire de plus de 700 milliards de francs CFA et représente 7% du PIB
»50. La production vivrière repose sur de petites
exploitations à faible productivité (60 % des exploitations de
vivriers n'excèdent pas 5 hectares).
Peu mécanisée, elle est extensive et utilise
des méthodes et techniques de production rudimentaire. Compte tenu de la
demande et du marché, la production
vivrière est appelée à se
développer. Ainsi le CNRA s'est beaucoup intéressé
à la culture du riz. En effet le riz est la première
céréale consommée en Côte d'Ivoire. Mais la
production nationale de riz blanchi ne représente que 40 à 50
%51 de la consommation nationale. Tout d'abord le centre s'est
tourné vers la pyriculariose52 en mettant au point de
variétés résistantes sélectionnées, la
structure de la population du champignon M.
50 CNRA, Op., cit. p.26
51 Ibidem
52 La pyriculariose, due au champignon
Magnaporthe grisea, est une des principales maladies
du riz en Côte d'Ivoire
32
grisea a été étudiée. Des
feuilles et des cous de plants de riz attaqués par la cette maladie ont
été prélevés dans les champs ; ceux-ci ont permis
d'obtenir 13 isolats appartenant à un groupe de race très
distinct des trois groupes mis en évidence dans les études
antérieures. En outre, les réactions des variétés
de riz Nerica 1 (Bonfani) et Nerica 2 (Kéah), en diffusion en Côte
d'Ivoire, ont été étudiées face à 40 isolats
de M. grisea représentant tous les groupes de races mis en
évidence. La variété Nerica 2 s'est montrée
résistante à tous les isolats tandis que la variété
Nerica 1 a été attaquée par huit des isolats
testés. Ces résultats sont permis de déterminer les zones
favorables à la culture de ces variétés.
Par ailleurs, une enquête a été
menée en milieu paysan, dans trois villages de la sous-préfecture
de Saïoua, au centre-ouest de la Côte d'Ivoire, pour évaluer
le niveau d'adoption des variétés améliorées
introduites par la recherche. L'enquête a montré que les nouvelles
variétés de riz les plus cultivées sont les
variétés Nerica 1 (Bonfani), Nerica 2 (Kéah), Wab
56-50(Gblagnin), Palawan et Idsa 85 (Guegbin).On constate que le processus
d'introduction, de diffusion et d'adoption des variétés nouvelles
de riz est un processus long et complexe.
1.3- Sur des cultures maraîchères et
protéagineuses
Dans la politique de diversification des productions
maraîchères et protéagineuses, le CNRA a mené des
études sur des variétés de soja. En effet, pour
sauvegarder les variétés, la culture de 37 variétés
de soja a exceptionnellement été menée à la station
de recherche de Gagnoa, en zone forestière. Ainsi « les rendements
enregistrés varient, dans les parcelles non inoculées, de 1,4
à 2,8 tonnes par hectare et, dans les parcelles inoculées, de
1,9à 3,6 tonnes par hectare. »53 Il est à
signaler l'augmentation de la durée du cycle par rapport à la
culture en zone de savane (Bouaké, Touba et Odienné).
2- Au niveau de la production animale
2.1- Sur les ruminants
53 CNRA, Op. cit., p. 31
33
34
Les productions animales occupent une place relativement
modeste, bien que
non négligeable, dans l'économie ivoirienne. En
effet « l'élevage représente 2 %
du produit intérieur brut et les productions
halieutiques 3,1%. »54 La Côte d'Ivoire
importe plus de la moitié de sa consommation en
protéines animales. Un déficit alimentaire dont il
fallait trouver des solutions en augmentant et en améliorant la
production. En conséquence, l'utilisation des bas-fonds pour la
production laitière a été soumise à un essai par
l'outil de recherche ivoirien. Ainsi donc les enquêtes, menées
auprès de chefs de groupes de 70 villages et de plus de 630 chefs de
ménages, sur les potentialités des bas-fonds pour la production
laitière ont été combinées puis analysées.
Elles ont permis de caractériser les potentiels, les opportunités
et les contraintes liés à l'utilisation des bas-fonds pour la
production laitière dans un système d'association agriculture -
élevage.
Par ailleurs, deux essais ont été menés
pour tester l'effet du maïs à haute qualité protéique
(QPM) dans l'alimentation animale. En fait des poussins de chair, nourris avec
un aliment à base de maïs QPM55, affichent au bout de
sept semaines près de 12056 grammes de plus que leurs
congénères nourris avec un aliment à base de maïs
ordinaire. L'indice de consommation est plus faible dans le lot consommant
l'aliment au maïs QPM que dans le lot consommant l'aliment à base
de maïs ordinaire. Cette différence ne peut être due
qu'à la qualité protéique du maïs QPM. Dans un test
mené dans une ferme privée, les deux types de maïs sont
utilisés dans l'alimentation de porcelets. Les résultats
provisoires indiquent un gain de poids moyen plus élevé chez les
animaux du lot nourri au maïs QPM que chez les porcelets nourris avec le
maïs ordinaire. La supériorité de l'aliment à base de
maïs QPM s'exprime également par un indice de consommation plus
faible que dans le lot des animaux nourris avec l'aliment à base de
maïs ordinaire.
2.2- L'aquaculture et la pêche
continentale
54CNRA, Op. cit. , p. 33
55 Comme le maïs ordinaire, il contient environ 10
% de protéines; mais sa teneur en deux acides aminés essentiels,
la lysine et le tryptophane, est plus élevée que celle du
maïs ordinaire.
56 CNRA, Op. cit, p. 34
Au niveau de l'aquaculture, une étude a
été menée sur le tilapia Oreochromis niloticus.
Le but de cette étude est de transférer en Afrique Sub-Saharienne
la technologie de sélection du tilapia Oreochromis
niloticusé prouvée aux Philippines. Au cours de visites
d'échanges avec le Water Research Institute(WRI), station d'Akosombo,
Ghana, point focal de cette étude, la collecte des poissons de la
troisième génération, élevés pendant 120
jours dans trois environnements différents (extensif, semi-intensif et
intensif), a été réalisée. L'analyse des
données collectées a permis de classer ces poissons selon le gain
génétique et de sélectionner les parents pour la
production de la génération suivante. Les parents
sélectionnés sont ensuite été croisés pour
produire des familles d'alevins.
Concernant la pêche continentale, une prospection des
différentes retenues d'eau a été réalisée
sur les bassins versants de la Mé, de l'Agnéby et du Banco. Des
échantillons de mollusques ont été collectés et
analysés pour une étude de la biodiversité.
II- SYSTEMES AGRAIRES DE PRODUCTION ET APPUI AU
DEVELOPPEMENT
Cette partie s'attellera à mettre en évidence
les systèmes de production et leurs acquis par centre (1) et le
rôle du CNRA dans la recherche technologique et son appui au
développement (2).
1- Des systèmes de production et leurs acquis
Le CNRA dans l'orientation de ses recherches sur les
systèmes de production, s'est tourné vers le système de
production riz-Cajanus d'une part, et sur la régénération
des légumineuses d'autre part.
En effet les pressions démographiques et
foncières induisant un raccourcissement de la durée des
jachères, il en résulte un développement important des
adventices dans les cultures et une baisse de rendement. L'introduction de la
légumineuse arbustive, Cajanus cajan, comme jachère de
courte durée, dans les systèmes à base de riz pluvial
pourrait contribuer à lever ces contraintes. Ainsi un essai a
été mis en place à la station de Gagnoa pour
vérifier cette hypothèse. En raison des conditions climatiques
qui ont prévalu au cours de la période qui a suivi
l'épiaison, les résultats ont porté sur la biomasse des
adventices 30 jours après le semis et sur la paille de riz produite. Le
poids moyen des adventices associés au riz a été
significativement réduit dans les cultures
35
après les jachères à Cajanus cajan
de 6 mois et de 12 mois par rapport au témoin, après
jachère naturelle. La réduction de la biomasse des adventices
dans les rotations Cajanus-riz met en évidence l'aptitude de la
légumineuse arbustive à contrôler l'enherbement. Cette
réduction de l'enherbement pourrait expliquer l'accroissement du poids
de la paille produite par les cultures après les jachères
à Cajanus comparativement à celui enregistré
après la jachère naturelle (698 kilos par hectare). Ces
résultats feront l'objet de confirmation.
Par ailleurs, « La forêt ivoirienne qui occupait
16 millions d'hectares, au début du 20è siècle et
s'étendait du littoral jusqu'au nord dans des régions
considérées aujourd'hui comme appartenant à la savane est
passée de 12 millions d'hectares en 1960 à moins de 3 millions
d'hectares, ce qui correspond à un rythme de déforestation
d'environ 200.000 hectares par an ».57 Les activités
agricoles constituent l'un des principaux facteurs de la destruction du couvert
forestier, comme en témoigne l'importante superficie des cultures
pérennes dans cette zone écologique. Afin de préserver les
ressources forestières et les équilibres écologiques, le
programme de recherche sur la forêt et l'environnement a
été mis en place. Il a pour objectif de mettre au point des
techniques de reboisement et de gestion du patrimoine forestier y compris la
sauvegarde et valorisation des plantes alimentaires non cultivées. Par
conséquent deux techniques de régénération des
légumineuses arborées ont été comparées : le
semis et le bouturage. Cette étude avait pour objectif de rechercher une
méthode de multiplication végétative qui
épargnerait au paysan les travaux liés à la
réalisation de pépinière. Les espèces
étudiées étaient : Acaciamangium, Acacia
auriculiformis, Albizialebbeck, Albizia guachaepele, Senna atomaria,Gliricidia
sepium, Pithelobium dulce et Ateleiaherbert smithii. Les
meilleurs taux de survie ont été enregistrés avec la
technique de semis qui « a donné des proportions de germination de
85 à 99%, notamment avec les espèces Albizia guachaepele,
Albizia lebbeck, Acacia mangium et Acacia auriculiformis. Avec le
bouturage, en revanche, les taux de survie ont varié entre 18et 48%.
Albizia guachaepele et Gliricidia sepium ont
présenté les meilleurs taux de reprise (48 %)
».58
57 CNRA, Op. cit., p. 38
58 CNRA, Op. cit.. p. 38
36
2- Rôle du CNRA dans la recherche technologique et
l'appui au développement
2.1- Le CNRA dans la recherche technologique
La recherche technologique s'est située d'une part sur
la maîtrise de l'eau et la gestion durable des sols ainsi que
l'amélioration de la fertilité du sol, et d'autre part sur la
conservation et la transformation des produits agricoles et du bois ainsi que
l'utilisation du tube cylindrique.
L'eau et les sols sont deux facteurs indispensables à
toute activité agricole. Mais on observe de plus en plus
l'irrégularité des précipitations, la baisse de la
pluviométrie et l'érosion hydrique. Sont également
à déplorer la baisse de la fertilité, la
dégradation et le tassement des sols. Les cultures continues, une forte
pression foncière, des itinéraires techniques non adaptés
en sont la cause. Tous ces facteurs nuisent à la durabilité, la
performance et la rentabilité de l'agriculture. Pour préserver
l'environnement et satisfaire les besoins d'une population en augmentation
constante, le CNRA a voulu développer le réflexe de la
maîtrise de l'eau et de la gestion durable des sols. Mais malheureusement
le programme59 de recherche sur la gestion durable des sols et la
maîtrise de l'eau qui devait mettre à la disposition des
chercheurs, en appui aux différents programmes de recherche, un service
commun d'analyses performant et diversifié apporter également un
appui scientifique et technique aux organisations professionnelles agricoles,
aux agro-industriels et aux organismes de développement, Basé
à Bouaké, a été fortement perturbé par le
conflit armé qui régnait en Côte d'Ivoire en septembre
2002.
En outre dans le programme d'amélioration de la
fertilité des sols, un essai d'association d'igname à une
légumineuse (niébé ou soja) a été
mené en station et chez onze paysans de la sous préfecture de
Gagnoa. Pour l'igname, « le rendement le plus élevé a
été obtenu en culture pure (9,55 tonnes par hectare) et le plus
faible en association avec le niébé (4,74 tonnes par hectare).
Les autres associations (igname / soja non inoculé et igname / soja
inoculé) ont donné des rendements intermédiaires. Au
59 Il avait pour objectif d'entreprendre des études sur
les paramètres de l'eau et du sol permettant de définir des
itinéraires techniques qui garantissent une gestion durable des
exploitations agricoles.
37
38
niveau des légumineuses, les rendements en grains les
plus élevés ont été obtenus avec la culture pure de
soja inoculé (1,97 tonne par hectare) et l'association
niébé / igname (1,05 tonne par hectare). Les rendements les plus
faibles ont été obtenus avec la culture pure de soja non
inoculé (1,05 tonne par hectare) et l'association soja non
inoculé / igname (0,44 tonne par hectare) »60.Les
différents taux de surface équivalente indiquent que
l'association igname / soja non inoculé est la plus efficace des
associations. L'association igname / soja inoculé est la moins
intéressante.
Par rapport à la conservation des produits agricoles,
l'exemple de la production d'ochratoxine A dans le café vert est
très intéressant. En effet, la qualité très moyenne
du café vert produit en Côte d'Ivoire, en particulier son taux
élevé d'ochratoxine A, toxine produite par les moisissures, peut
provoquer son rejet à l'exportation. Le niveau de contamination du
café, en fonction du type de séchoir et du délai de
stockage avant séchage, a été étudié. Les
champignons les plus abondants en début de séchage ont
été identifiés. L'importance de l'aire de séchage
et du brassage sur le développement des microorganismes a
été prouvée. Quant à la transformation des
produits, le bois d'acacia est illustre l'action du CNRA dans cette
activité. En fait les acacias d'origine australienne ont une croissance
rapide. Leur bois peut être transformé, par carbonisation, en
charbon de bois, très utilisé pour la cuisson des aliments en
Côte d'Ivoire. Une étude a été initiée pour
déterminer l'influence des conditions de conservation du bois des
acacias australiens sur la qualité de transformation par carbonisation
et pour montrer l'influence des caractéristiques intrinsèques de
chaque espèce sur la qualité du charbon de bois. Le bois des
espèces d'acacias étudiées (Acaciamangium, A.
auriculiformis, A. aulacocarpa etA. crassicarpa) a
été récolté début janvier 200461
à la station d'Anguédédou à proximité
d'Abidjan. Pour les quatre espèces étudiées, la
durée optimale de stockage après la coupe varie d'un à
deux mois. Au-delà de ce délai de conservation, sauf pour A.
auriciliformis, le rendement de carbonisation est affecté ainsi
que, éventuellement, la qualité du charbon de bois. Le charbon du
bois d' Acacia crassicarpa présente le plus faible taux de
cendres.
En outre la mise en place du tube cylindrique est très
promoteur pour l'étude des sols. En effet dans le cadre d'une
prospection pédologique ou d'une cartographie des sols, le
60 CNRA, Op. cit., p. 41
61 Idem, p. 44
pédologue procède d'abord à des sondages
de terrain qui permettent d'identifier les caractères morphologiques des
unités de sol et de définir les grandes unités de sol. Sur
les échantillons de sol ainsi prélevés, il est possible de
décrire les paramètres morphologiques62 mais aussi de
déterminer les paramètres hydriques et chimiques. De plus, la
résistance du cylindre à la pénétration permet
d'apprécier la compaction du sol. La profondeur d'apparition de
l'induration peut également être déterminée, Enfin,
le cylindre, adapté à tous les types de sols, permet un gain de
temps et est économique.
2.2- L'appui au développement
Dans le cadre à l'appui au développement, le
CNRA a diffusé ses travaux de recherche au public et entretient de ce
fait des relations avec les premiers acteurs du monde agricole que sont les
agriculteurs.
Au niveau de la diffusion de ses travaux, le CNRA en
collaboration avec l'université d'Abobo-Adjamé a publié la
revue63 Sciences et Nature afin de mettre à la
disposition des chercheurs de Côte d'Ivoire et de la sous-région
leurs travaux scientifiques. En plus, des fiches techniques sur les cultures et
les technologies mises au point par le CNRA ont été
publiées par ce dernier. En outre, le centre apparaît comme une
plate forme de coopération scientifique et technique. En fait au plan
national, des programmes d'appui au développement sont menés
à la demande des filières agricoles pour la prise en compte des
problèmes qui se posent sur le terrain. Sur cette réflexion,
Moussa Touré écrivait : « Trois ans qu'il existe, il a
réussi à mettre à la disposition des planteurs ses
résultats. [...] dans une convention passée avec la BCC, les
nouveaux itinéraires techniques établis seront
transférés aux producteurs.»64 Mais
malheureusement les besoins de recherche des organisations paysannes ne sont
qu'imparfaitement remontés vers la recherche. Les organisations
paysannes « estiment dans l'ensemble qu'elles ne sont que moyennement
satisfaites de la recherche en tant
62 Il s'agit de l'humidité, la texture, la structure, la
porosité, la nature et le pourcentage d'éléments
grossiers, le drainage, la couleur, la consistance, les racines
63 La revue a eu la reconnaissance scientifique du Conseil
africain et malgache pour l'enseignement supérieur CAMES. Elle a
été officiellement présentée à la
communauté scientifique nationale le 4 août 2005
64 Moussa TOURE, "Les résultats de recherche du CNRA
vendus en Amérique Latine" in Fraternité Matin, n°
11240 du 24 avril 2002, p. 3
39
que service.»65 Les relations entre la
recherche et les organisations de producteurs agricoles, regroupées au
sein de l'Association nationale des organisations professionnelles agricoles de
Côte d'Ivoire (ANOPACI), sont très peu formalisées. Plus de
la moitié des groupements ou associations n'entretiennent pas de
relations formelles avec la recherche. Pourtant, ces organisations utilisent
toutes à un degré ou à un autre les résultats de la
recherche. Le CNRA intervient également dans l'encadrement et la prise
en charge d'étudiants dans ses structures.
Au plan régional et international, le CNRA met en
place des mécanismes d'échange d'informations et de
décisions, identifie et met en oeuvre des projets au service du
développement agricole. Dans cette même réflexion, selon
Dr. Yo Tiémoko66: « tous les palmiers à huile
cultivés en Côte d'Ivoire sont la trouvaille du CNRA, qui vend
aussi ses résultats en Amérique du sud. »67
Le conflit armé de septembre 2002 n'épargnera
pas le CNRA. Mais malgré cela il continuait ses activités
notamment dans l'amélioration et la diversification des productions
agricoles d'une part, et d'autre part dans des systèmes de production et
l'appui au développement. Pour améliorer le rendement des
productions agricoles notamment des espèces végétales, le
CNRA a mis des techniques en place pour l'amélioration de la
fertilité du sol (exemple du cocotier), et a aussi a créé
des variétés résistantes aux maladies (le cas du riz).par
rapport aux productions animales, le centre a mené des études sur
l'alimentation des animaux (exemple des ruminants) et s'est
intéressé à la collection d'espèces aquatiques
(exemple du tilapia). En outre il a mis en place des techniques
adéquates afin de restituer le domaine forestier et procéda
à un programme de gestion durable des sols et la maîtrise de
l'eau, mais malheureusement le programme fut perturbé suite à la
crise militaro politique. En ce qui concerne son rôle dans la recherche
technologique, le CNRA a mis en place des méthodes de conservation des
produits agricoles (le cas de la production d'ochratoxine A. dans le
café vert) et a procédé également à la
transformation de produits (exemple de l'acacia australien en charbon de bois)
d'une part, et d'autre part a préconisé l'utilisation d'outils
techniques
65 CNRA, Le CNRA en 2008, Abidjan, CNRA, SD, p. 13
66 Il fut le Directeur général adjoint du CNRA
chargé des affaires scientifiques en 2002
67 Moussa TOURE, Art. cit. p. 3
comme le tube cylindrique. Par ailleurs, grâce à
la diffusion de ses travaux notamment par la publication de revues et de fiches
techniques sur les cultures ainsi que l'intérêt accordé au
milieu rural, il appuie le développement agricole.
Dans le but de répondre aux attentes de l'État
de Côte d'Ivoire, dès l'année 1999, le CNRA a mis en place
des programmes de recherche qui visaient l'amélioration et la
diversification des productions agricoles d'une part, et d'autre part ces
programmes s'articulaient autours des systèmes de production, la
recherche technologique et l'appui au développement. Perturbés en
septembre 2002 suite à la crise militaro-politique, ces programmes se
sont vus néanmoins poursuivre en grande partie.
40
CONCLUSION
41
Issu du regroupement des trois anciennes structures de
recherche agronomique (IDEFOR, IDESSA et CIRT), le Centre National de Recherche
Agronomique (CNRA) a été créé le 22 avril 1998. Il
s'agit d'une société anonyme à participation
financière publique minoritaire dont les missions essentielles sont
d'améliorer et de diversifier les productions agricoles tout en tenant
compte des préoccupations des acteurs du domaine agricole en vue de
répondre aux attentes d'un système plus rigoureux et proche des
spécificités régionales dans un contexte économique
de libéralisation accrue et soucieux de compétitivité.
Pour répondre à ces attentes, ou du moins aux missions qui lui
ont été assignées par l'État ivoirien, le CNRA a
entrepris de 1999 à 2008 des programmes de recherche qui se situaient
principalement autours de l'amélioration et la diversification des
productions agricoles d'un coté, et de l'autre ils touchaient des
systèmes agraires de production et l'appui au développement. En
vue d'assurer la sécurité alimentaire et de rendre les produits
agricoles plus compétitifs sur le marché international, le CNRA
s'est intéressé à presque toutes les cultures
(exportation, vivrières, fruits) en améliorant les productions
par la création de variétés produisant de bons rendements
ainsi que par la lutte contre des maladies responsables de faible
productivité et en mettant également en place des techniques
d'amélioration de la fertilité des sols. Aussi le CNRA a
introduit de nouvelles plantes surtout des plantes maraîchères et
des fruitiers dans le cadre de la diversification des productions. En ce qui
concerne les productions animales, l'appareil de recherche agronomique a mis en
place des techniques d'amélioration et d'augmentation des productions
notamment par l'utilisation de produits sous-industriels et, a porté un
véritable intérêt au développement de l'aquaculture
et à la pêche. Afin d'augmenter le rendement des produits
agricoles tout en conservant les propriétés physiques des sols,
des techniques notamment l'utilisation de légumineuses dans les cultures
ont été mis au point par l'établissement de recherche.
Aussi il s'est tourné vers l'agroforesterie en menant de
sérieuses études surtout pour la reconstitution du domaine
forestier. Par ailleurs toujours dans l'objectif de rendre les produits
ivoiriens plus compétitifs sur la scène international, le CNRA a
mené des recherches pour la conservation et la transformation de
produits agricoles. Outre ces activités, il a accordé un
intérêt particulier aux agriculteurs en tenant compte des
préoccupations de ces derniers dans ses recherches et aussi, en mettant
à la disposition de ceux-ci les résultats de ses recherches
grâce à son partenariat avec l'ANADER. Toujours dans l'appui au
développement, le CNRA met à la disposition de toute
personne ou organisme intéressé au
métier d'agriculteur son expertise par la diffusion de fiches techniques
sur les cultures et de revues scientifiques. En plus il fait la promotion des
produits agricoles ivoiriens sur le plan national et international.
Ainsi malgré la crise militaro-politique qui
débuta en septembre 2002, le CNRA a contribué
énormément au développement agricole de la Côte
d'Ivoire depuis en date de création en 1998 jusqu'en 2008.
La révolution verte68 fondée sur la
recherche agronomique a permis à de nombreux pays du sud-est asiatique
(Inde , Thaïlande, Philippines) qui étaient frappés
chroniquement par la faim de devenir autosuffisants alimentaires, et même
exportateurs de denrées alimentaires au point d'être sortir du
sous-développement et d'être considérés aujourd'hui
pays émergents. L'État de Côte d'Ivoire doit par
conséquent accorder un intérêt très capital à
la recherche agronomique par l'augmentation de sa participation
financière et en mettant des moyens suffisamment nécessaires au
service de cette recherche agronomique.
42
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
68 Elle avait pour objectif principal de faire disparaître
la famine dans les pays en développement.
43
I- SOURCES IMPRIMEES
1) Rapports
l CNRA, Le CNRA en 1999, Abidjan, CNRA, mars 2001, 44
p.
l CNRA, Le CNRA en 2001, Abidjan, CNRA, juin 2002, 62
p.
l CNRA, Le CNRA en 2002, Abidjan, CNRA, SD, 43 p.
l CNRA, Le CNRA en 2004, Abidjan, CNRA, Aout 2005, 57
p.
l CNRA, Le CNRA en 2005, Abidjan, CNRA, SD, 44 p.
l CNRA, Le CNRA en 2006, Abidjan, CNRA, SD, 44 p.
l CNRA, Le CNRA en 2007, Abidjan, CNRA, SD, 57 p.
l CNRA, Le CNRA en 2008, Abidjan, CNRA, SD, 43 p.
l TRAORE Kassoum, CNRA la recherche scientifique ivoirienne:
genèse du processus de la mise en place de son dispositif et
évolution de son système national, Abidjan, CNRA, avril
2004, 34 p.
2) Articles de journaux
l FIRCA," A la découverte du FIRCA, la création du
FIRCA: une longue marche de 10 ans", in Bulletin d'informations du FIRCA,
n° 00, avril, 2007, p. 5
l TOURE Moussa, « Les résultats de recherche du CNRA
vendus en Amérique Latine » dans Fraternité Matin,
n° 11240 du 24 avril 2002, p. 3
II- BIBLIOGRAPHIE
1) Instruments de travail
l BEAUD Michel, L'art de la thèse, Paris, La
découverte, janvier 2003, 200p.
l MAUBOURGET Patrice et al, Dictionnaire
encyclopédique Le Petit Larousse, Paris, Larousse, 1995, 1872 p.
l WEYL Françoise et al, Atlas universalis des pays,
Paris, Éditions Encyclopaedia Universalis, août 1999, 198
p.
44
2) Ouvrages généraux
l REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE, Ministère de l'agriculture
et des ressources animales, L'agriculture ivoirienne à l'aube du
XXIè siècle, Abidjan, Ministère de l'agriculture et
des ressources animales, 1997, 312 p.
l REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE, Ministère de l'agriculture
et des ressources animales, Plan directeur du développement agricole
1992-2015, Abidjan, Ministère de l'agriculture et des ressources
animales, 1997,162 p.
l SAWADOGO Abdoulaye, L'agriculture en Côte d'Ivoire,
Paris, PUF, 1997, 362 p.
l YAPO Yapi, Ruralité, agriculture et système
de développement en Côte d'Ivoire, Abidjan, ORSTOM, 1996, 25
p.
TABLE DES MATIERES
45
DEDICACES I
REMERCIEMENTS II
SIGLES ET ABREVIATIONS III
INTRODUCTION 4 PREMIERE PARTIE: LE CNRA ET L'ORIENTATION DE
SES
RECHERCHE 8
CHAPITRE I: PRESENTATION DU CNRA 9
I- LES OBJECTIFS GENERAUX DE L'ETAT ET LES MISSIONS DU
CNRA 9
1- Objectifs généraux de l'État 9
2- Les missions du CNRA 10
II- ORGANISATION DU CENTRE 11
1- La structuration du centre 11
2- Les sources de financement du centre et la gestion des
Programmes de recherche 12
CHAPITRE II: ORIENTATION DES RECHERCHES DU CNRA 13
I- PRODUCTIONS AGRICOLES: AMELIORATION ET
DIVERSIFICATION 13
1- L'amélioration et la diversification des productions
végétales 13
1.1- Au niveau des cultures
pérennes 13
1.2- Au niveau des cultures annuelles 13
2- L'amélioration et la diversification des productions
animales 14
46
II- SYSTEMES DE PRODUCTION ET APPUI AU DEVELOPPEMENT
14
1- Les systèmes de production 14
2- L'appui au développement
15 DEUXIEME PARTIE: ACTIONS MENEES PAR LE CNRA DANS LE
DEVELOPPEMENT AGRICOLE DE 1999 A 2008 17
CHAPITRE III: ACTIONS DU CENTRE DE 1999 A 2002 18
I- ACTIONS DU CNRA SUR LA PRODUCTION VEGETALE ET
ANIMALE 18
1- Au niveau de la production végétale 18
1.1- Au niveau des cultures pérennes 18
1.2- Au niveau des cultures annuelles 20
1.3- Sur des plantes maraîchères et
protéagineuses 21
1.4- Sur des fruitiers divers 22
2- Au niveau de la production animale 23
2.1- Sur les ruminants domestiques 23
2.2- Au niveau de l'aquaculture et de la pêche continentale
24
II- LE CNRA DANS LES SYSTEMES DE PRODUCTION ET SON
APPUI
AU DEVELOPPEMENT 24
1- Actions du CNRA dans les systèmes de production 24
1.1- Des systèmes de production en zone de forêt
24
1.2- Des systèmes de production en zone de savane 25
1.3- Des systèmes de production en zone de bas-fonds 25
1.4- L'amélioration des sols par l'agroforesterie
26
47
2- La recherche technologique et l'appui au
développement
du CNRA 26
2.1- La recherche technologique
26
2.2- L'appui au développement
et la diffusion de ses
recherches....27
CHAPITRE IV: DES ACTIVITES DU CENTRE DE 2002 A
2008 30
I- PRODUCTIONS VEGETALES ET ANIMALES: ACTIONS MENEE
PAR LE CNRA 30
1- Au niveau de la production végétale
....30
|
1.1- Sur des cultures d'exportation
|
30
|
1.2- Sur des cultures vivrières
|
31
|
1.3- Sur des cultures maraîchères
et protéagineuses
|
32
|
2- Au niveau de la production animale
|
33
|
2.1- Sur les ruminants
|
33
|
2.2- L'aquaculture et la pêche
continentale
|
34
|
II- SYSTEMES AGRAIRES DE PRODUCTION ET APPUI AU
|
|
DEVELOPPEMENT
34
|
|
1- Des systèmes de production
et leurs acquis
|
34
|
2- Rôle du CNRA dans la
recherche technologique et l'appui au
développement
|
36
|
|
2.1- Le CNRA dans la
recherche technologique
|
36
|
2.2- L'appui au développement
|
38
|
CONCLUSION
|
41
|
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
|
43
|
TABLE DES MATIERES
|
45
|
|