II.4 Nécessité d'une relance
économique au Cameroun
L'économie camerounaise a beaucoup de mal à
décoller depuis pratiquement le début des années 2000,
comme on a pu le constater précédemment. Le taux de croissance
piétine en raison de l'absence de catalyseur car ses deux grandes
composantes que sont l'investissement (FBCF et variations de stocks) et la
consommation (publique et privée) n'évoluent pas
véritablement. De plus, le sous-emploi demeure une véritable
préoccupation, son taux était estimé à 75,8% en
2005. La croissance économique reste donc très fragile au
Cameroun, la production pétrolière a considérablement
baissé et le contexte international est loin d'être favorable. En
effet, avec l'instabilité permanente des cours des matières
premières et du pétrole en particulier, la crise alimentaire de
2008 qui a d'ailleurs conduit aux émeutes de février de cette
même année, et la crise économique de 2008 qui a
engendré la crise de l'endettement actuelle dans les pays occidentaux,
il y a ainsi nécessité de revoir le modèle de
développement du Cameroun. Dans cette perspective, il est primordial que
l'Etat s'engage davantage dans la vie économique afin de la booster et
de la redynamiser. L'interventionnisme de l'Etat doit viser à
établir les bases économiques solides à travers des
mesures de relance économique bien étudiées, qui
permettraient de répondre aux défis de développement et
d'apporter des solutions appropriées aux différents chocs
internationaux.
De ce chapitre, il ressort que les heures de gloire du
Cameroun semblent correspondre exactement avec les périodes de fort taux
d'investissement. La chute du taux de croissance du PIB à partir de 1987
coïncide avec la baisse du taux d'investissement public et global, et la
reprise après la dévaluation de 1994 colle aussi avec une
légère hausse du taux d'investissement public et global. Par
ailleurs, des forts taux d'investissement semblent avoir des effets
négatifs sur l'inflation et sur le solde de la balance commerciale.
Même si la consommation finale des ménages ne semble pas avoir
été utilisée dans le passé à des fins de
politique de croissance économique, on constate tout de même que
non seulement elle reste
Mesures alternatives de relance économique par les
dépenses publiques au Cameroun
très largement la plus grosse composante du PIB (plus
de 72%), mais aussi elle semble avoir été positivement
influencée par la revalorisation des salaires des fonctionnaires en
2008, puisque sa part dans le PIB a cru de près de 4% après cette
décision gouvernementale. Aussi, les faibles croissances qu'enregistre
le Cameroun depuis 2003 et qui ne permettent pas de résorber
significativement la pauvreté, combinées à un niveau de
sous-emploi qui reste élevé, montrent clairement la
nécessité d'une intervention de l'Etat à travers des
mesures de relance économique bien étudiées
(théorie keynésienne). L'élaboration de telles mesures de
relance nécessite de faire des simulations d'impacts pour en choisir le
contenu, à l'aide notamment d'un modèle d'équilibre
général calculable.
Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT
2011 34 SIKUBE TAKAMGNO Célestin
Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT
2011 35 SIKUBE TAKAMGNO Célestin
Mesures alternatives de relance économique par les
dépenses publiques au Cameroun
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