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INTRODUCTION GENERALE
La politique économique s'est sensiblement modifiée
avec la pensée Keynésienne. Désormais, l'Etat peut
intervenir sur les marchés afin d'en modifier les équilibres. Il
possède pour ce faire plusieurs instruments dont la politique
monétaire, qui est l'ensemble d'arbitrages effectués par les
autorités monétaires en vue de contrôler la croissance et
la quantité monétaire en circulation, la politique
monétaire agit sur le coût ou sur le montant de la monnaie, dans
le but de réguler l'évolution globale de l'économie, son
efficacité suppose la capacité qu'elle possède d'atteindre
les objectifs finals lui assignés(Greffe, 1987, P. 9).
Néanmoins des débats anciens entre
Monétaristes et Keynésiens sur l'efficacité de la
politique monétaire renaissent sous une forme nouvelle entre nouveaux
classiques et nouveaux Keynésiens, ce qui donne une importance aux
études sur l'efficacité de la politique monétaire.
En effet, la divergence majeure entre Monétaristes et
Keynésiens concernant la neutralité (non neutralité)
vis-à-vis des variables réelles, fait l'objet du débat
entre les deux courants. Pour les Monétaristes, la neutralité de
la monnaie sur les variables réelles implique que la politique
monétaire doit être affectée à la stabilité
de prix. Par contre, le Keynésianisme tout en admettant la non
neutralité de la monnaie privilégie le niveau de production.
Entre nouvelle école classique et nouveaux keynésiens, ce
débat se prolonge par la critique des nouveaux classiques. Ceux-ci, en
invoquant le rôle des anticipations rationnelles, radicalisent le message
d'inefficacité de toute politique économique en
générale et en particulier de la politique monétaire sur
les variables réelles. Les anticipations rationnelles supposent que les
agents économiques ne sont pas passifs. Ils anticipent des
décisions et des actions des autorités de sorte que l'application
des politiques macroéconomiques aboutit aux faits contraires de ceux
attendus (Greffe, 1987, P 241).
S'opposant à cette pensée, les nouveaux
Keynésiens montrent qu'en dépit d'anticipation, la politique
monétaire conserve toute son efficacité sur les variables
réelles. Cette efficacité est due par la rigidité des prix
et de salaires nominaux à la baisse. Grâce à cette
rigidité, la relance monétaire est suivie par
l'amélioration du
2
volume d'encaissement réelles et par conséquent, le
revenu aussi s'accroit (Cabannes, 1994, pp 49-51).
Dès lors, il y a clivage entre efficacité de la
politique monétaire. Le débat théorique se déplace
alors sur un terrain empirique afin de vérifier si les actions des
autorités monétaires sont capables d'atteindre les objectifs
finals leurs assignés.
La théorie macroéconomique élaborée
dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale a
sous-estimé le rôle des facteurs monétaires dans la vie
économique. Paradoxalement, cette théorie qui se voulait
keynésienne oubliait ainsi l'un des enseignements fondamentaux de
KEYNES, hérité de WICKSELL, qui intégrait la monnaie dans
l'analyse des phénomènes réels (économiques). Or,
dans le même temps, l'inflation imposait au pouvoir public des politiques
qui étaient mal mesurées dans l'ensemble de ses interventions
visant l'octroie de crédit à l'économie, le bien
être social et la croissance économique sont apparus comme des
freins au développement économique. Ainsi, actuellement l'analyse
de la théorie et la politique économique s'accordent mieux pour
considérer la reforme monétaire comme un élément
décisif de la relance de l'activité économique nationale
et internationale (Encyclopie Universalis, 2010).
En effet, le développement réel et quantifié
d'un pays est le fait de plusieurs interactions d'agents et des secteurs
économiques. Les pays dits en voie de développement en
général et ceux de l'Afrique en particulier éprouvent de
nombreuses difficultés dans l'évaluation de l'effort national au
sens du développement économique.
De ce qui précède, une meilleure allocation des
ressources financières à l'économie nationale permet de
quantifier tant soit peu la production de chaque secteur économique.
Toutefois, la valeur monétaire d'un pays mérite une prise
d'attention particulière de part et d'autre dans l'économie
moderne.
En Afrique, nous assistons à des mutations du
système monétaire et bancaire dû à la
négligence des Etats dans leurs responsabilités inhérentes
à leur souveraineté monétaire (Jacquerot et Raffinot,
1993, p18).
3
Cependant, « l'économie de la République
démocratique du Congo est le prototype d'une petite économie
ouverte en proie, à des fréquents déséquilibres
internes et externes. » (F. Kubuya kalala, 1998, p21).
Ces diverses situations caractérisaient l'économie
congolaise avant chaque reforme monétaire opérée (celle de
1983, 1993 et en fin celle de 1998) en RDC, la baisse drastique de la
production, le développement de l'économie informelle ; les
déficits chroniques du budget de l'Etat, financés essentiellement
par l'émission incontrôlée de la monnaie, lesquelles ont
occasionné l'hyperinflation dans les années avant 1998 et
aggravés la précarité des conditions de vie de la
population ; la désarticulation du système des finances et la
faillite de plusieurs établissements de crédit, et surtout le non
contrôle des crédits accordés à l'économie
nationale ; l'éclatement de l'espace monétaire nationale et en
fin la multiplicité des taux de change.
Face à cette ampleur des déséquilibres et
à la profondeur de la crise, le gouvernement par le biais de la BCC
décidait d'opérer des reformes monétaires comprises comme
un ensemble de mesures successives et coordonnées visant à
assainir l'environnement économique et financier du pays. Par la suite,
cette politique des reformes monétaires opérée poursuivait
dans chacune d'elles l'un ou l'autre objectifs à savoir :
«l'adhésion aux régimes de change flottant ; la
libéralisation de la réglementation des échanges ; la
restauration et la redynamisation du système de paiement comme le
souhaite la banque centrale qui est certes une condition sine qua none pour la
reprise de la croissance qui doit être accompagnée d'action
concrète du gouvernement dans les domaines d'action économique,
fiscale, administrative et politique afin de consolider la stabilité
macroéconomique et rassurer les investissements ; la liquidation des
arriérés dues aux fonctionnaires de l'Etat par l'augmentation des
rémunérations au sein de la fonction publique, l'apurement de la
dette intérieure, l'utilisation de la monnaie scripturale dans les
transactions commerciales et autres, ainsi que la relance du crédit
à l'économie ; le déploiement des efforts
considérables par le gouvernement dans le domaine fiscal afin d'une part
d'augmenter les ressources budgétaires, et d'autre part, de
préserver la stabilité macroéconomique, et en fin que ces
reformes monétaires opérées en 1983, 1993 et 1998
créent les conditions d'une amélioration de la qualité de
vie des populations
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(bien être social) grâce notamment aux impulsions qui
induiront l'augmentation de paiement, la restructuration des banques et la
relance de la production »( F. Kubuya kalala,1998, p 23-24).
De ce qui précède, la question qui nous interpelle
pour cette étude est la suivante :
? La politique des reformes monétaires (par la variation
des taux de l'encaisse monétaire de la BCC) a-t-elle des effets sur la
croissance économique ?
Partant de cette problématique, notre hypothèse qui
est une réponse provisoire, nous disons que la politique
monétaire stimulerait partiellement la croissance économique en
RDC à long terme mais ceci ne se justifie pas à court terme ;
ceci s'explique par le fait qu'en RDC, il est dévolu à la
politique monétaire l'objectif final d'assurer la stabilité des
prix. En effet, les statuts de la BCC stipulent à l'article deux que la
banque a pour objet essentiel de maintenir la stabilité monétaire
par la politique de crédit et de change favorable au
développement équilibré de l'économie, sans nuire
à la politique économique générale du gouvernement
central. Mais la RDC doit faire face aux multiples défis dont cette
politique, n'a pas réussie à les relever totalement par le biais
de notre étude, entre autre :
? L'absence du marché financier et l'effondrement du
système bancaire ? Le niveau de la production qui se replie à
celui des années soixante-dix ? Le financement monétaire des
déficits budgétaires
? La perte continue de la valeur de la monnaie nationale. Etc.
C'est dans ce cadre que les autorités appliquent des
politiques qui influent sur la masse monétaire. Il nécessite
alors une évaluation des actions des autorités monétaires
afin de connaitre leur incidence sur l'économie, il est donc question de
savoir si la politique monétaire via l'encaisse monétaire a des
effets en RDC.
Pour être anti-inflationniste, la politique
monétaire devrait être mise en oeuvre de façon à
réduire efficacement les dépenses. Il importe alors qu'une
politique monétaire soit entreprise. En effet, la contraction
monétaire augmentant le taux d'intérêt, freine les
investissements ce qui diminue la demande agrégée. C'est cette
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baisse de la demande globale qui constitue le moteur de la
variation négative des prix. Notre hypothèse ne peut être
confirmée que grâce à une étude empirique.
Notre étude se propose de montrer que la politique
monétaire mise en oeuvre en RDC depuis 1983 jusqu'en 2007 à pour
objet de remédier aux différents maux détériorant
la situation macroéconomique du pays, principalement l'inflation n'a pas
été efficace. Ses effets serait liée d'une part, au fait
que l'instabilité des prix qui n'est pas entièrement d'origine
monétaire et d'autre part, aux problèmes spécifiques de
conduite de cette politique dans le contexte précis de la RDC.
Ainsi, pour parvenir à la vérification de notre
hypothèse, notre étude fera appel à la méthode
quantitative axée sur les méthodes économétriques
et statistiques qui nous permettrons le traitement des données
empiriques par le logiciel économétrique EVIEWS 3.1 appuyé
par la technique documentaire pour nous permettre de consulter les
différents rapports de la BCC, le rapport de la BM et différentes
documentations ayant trait à notre étude.
Notre étude revêt un intérêt tant sur
le plan théorique que sur le plan pratique, il permet de vérifier
d'abord, un certain nombre des théories économiques à
travers certains faits économique, en suite, sur le plan pratique, il
permet d'analyser les effets de cette politique après les reformes
monétaires opérées en 1983, 1993 et 1998 sur la croissance
économique afin de soumettre aux grands décideurs politiques les
bonnes orientations sur la politique monétaire en RDC.
A cet effet, le travail se subdivise en trois chapitres qui sont
:
? Cadre théorique et conceptuel,
? Reformes monétaires opérées en RDC et
approche méthodologique et ? La présentation et
interprétation des résultats
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CHAP I. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
I.1 CADRE DEFINITIONNEL
I.1.1 Reforme monétaire
La reforme monétaire est une transformation des
structures monétaires qui se réalise à travers le
changement de l'appellation des signes monétaires et ou à travers
la définition de l'unité monétaire (J. M. KEYNES,
1923).
En plus, elle est comprise comme une politique de
restructuration économique dépendant de l'ensemble des actions
économiques et sociales des pouvoirs publics concernant la monnaie.
Abordant toujours dans le même sens, le Prof KABUYA K.
parle d'un ensemble des mesures d'ajustement économique ayant au centre
une manipulation de la monnaie (Christine NAMEGABE B., 2006).
Une reforme monétaire ne consiste donc pas seulement
à échanger une nouvelle monnaie contre l'ancienne à un
taux arbitrairement fixe, elle entraine une restructuration profonde de toute
l'économie.
En effet, la politique monétaire est un ensemble des
mesures mise en oeuvre, moyens de paiement central (par le biais de la BC) pour
déterminer le volume des moyens de paiements et pour ajuster ce volume
aux besoins du marché (BRAUN A., 1999).
Dans ce cadre nous pouvons définir les taux
d'intérêts directeurs comme des taux pratiqués par la BC
dans le cadre d'opérations de refinancement et en finançant les
autres Banques. En agissant sur ces taux, la BC influence le cout de
liquidité bancaire et surtout, elle transmet au marché
monétaire des informations sur les orientations de la politique
monétaire.
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I.1.2 La croissance économique
La définition de la croissance économique ne
fait pas l'objet d'une unanimité auprès de divers auteurs
économiques. Quelques aspects définitionnels ci-après se
dégagent de considérations des économistes quant à
la caractéristique de ce concept :
La croissance économique est un processus quantitatif
qui traduit, pour un système productif, l'accroissement de son produit
intérieur brut (H., NGOA, 2007);
La croissance économique c'est l'augmentation durable
en terme réel (volume ou en quantité) d'un indicateur de la
performance qui est le PIB (ABESSOLO Y., 2008) ;
Selon SIMON KUZNET, la croissance économique d'un pays
peut être définie comme une hausse de long terme de sa
capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse
élargie des biens économiques. Cette capacité étant
basée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels
et idéologiques qu'elle requiert.
La croissance désigne l'évolution annuelle,
exprimée en pourcentage du PIB et PNB, d'où ;
? La croissance extensive qui est l'augmentation des
quantités de facteurs de production (culture de nouvelles terres,
ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère
des créations d'emplois.
? Par contre, la croissance intensive est l'augmentation par
des gains de productivité de la production à volume de facteurs
de production identiques, notamment sans création d'emplois
supplémentaires.
? Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement
une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance
démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par
habitant diminue.
D'une manière générale, la croissance
correspond, pour une notion, à une augmentation soutenue et durable
pendant une période suffisamment longue de la production de biens et de
services appréhendée par des indicateurs comme le PIB et PNB.
Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat
économique, la croissance n'est qu'une composante du
développement qui est une notion plus
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abstraire et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans
développement et inversement.
Différentes visions de la croissance chez certains
économistes (Encyclopédie Universalis, 2010) :
? Adam SMITH : dans « Richesse », il
développe les premiers éléments de la théorie de la
croissance prenant sa source dans la division du travail, la croissance lui
apparait comme illimitée.
? Thomas Robert MALTHUS ; la croissance de la population est
plus rapide que celle la production de la terre, conduit à des famines
qui permettent de rétablir, à court terme, le bon rapport entre
les deux ... jusqu'à ce que l'écart entre population et
production de la terre provoque une nouvelle crise.
? David RICARDO ; pour faire face à la croissance de la
population de nouvelles terres doivent être cultivées. Or
celles-ci ont un rendement décroissant (les meilleures étant
déjà utilisées). Il s'ensuit inéluctablement
à long terme un état stationnaire.
? Karl MARX pour lui, l'accumulation du capital permet
à ce dernier de se substituer au travail, l'augmentation du
chômage et de la baisse des salaires qui en découlent, provoquent
une baisse de la consommation et du taux de profit et par conséquent de
la croissance.
? John Maynard KEYNES insiste sur le rôle de l'Etat qui,
par les investissements publics, peut relancer l'économie en jouant sur
la demande et favoriser la croissance.
I.2 CONTROVERSES THEORIQUES ET STRATEGIQUES DE POLITIQUE
MONETAIRE (DOUZOUNET M., 2009)
Nous présentons d'une part dans ce point une revue de
la littérature recensant les controverses théoriques sur
l'efficacité de la politique monétaire en matière de
croissance ; et d'autre part les stratégies de la politique
monétaire pratiquée par la BCC.
9
I.2.1 Politique monétaire et croissance
économique : une revue de la littérature
Sur le plan théorique, la question du rôle de la
politique monétaire et plus généralement des unions
monétaires en matière de croissance continue de soulever
d'importants débats opposants les sceptiques aux optimistes.
I.2.1.1 La thèse des sceptiques en faveur d'une
relation limitée
La thèse de sceptiques est très ancienne,
principalement partagée par les monétaristes MILTON FRIEDMAN et
par quelques économistes comme William POOLE. Ce dernier à
l'occasion de 43è congrès de l'Association Nationale
Américaine des Economistes d'Entreprises en septembre 2001 sur le
thème « Relance de la croissance économique : Que peut faire
et que ne peut pas faire la politique monétaire? » avait repris le
discours prononcé par MILTON FRIEDMAN, que le seul but de la politique
monétaire est de veiller à la stabilité des prix, en
évitant toute action contra-cyclique sur le marché, susceptible
de perturber ces derniers, tant l'incertitude pèse sur le délais
d'action de la politique.
POOLE reprend ce point de vue à son compte, en
rappelant que selon FRIEDMAN, la politique monétaire n'affecte que les
variables nominales telles que les taux d'intérêts nominaux ou le
niveau des prix. Les effets d'impacts sur les niveaux ou les taux de croissance
de ces variables. En conséquence, la BC ne peut espérer
être efficace en recherchant pour cible, la valeur d'une quelconque
variable réelle, car les effets d'impact sur les variables
réelles comme le PIB ou le taux de chômage, sont par nature
transitoire et très aléatoires.
Précisant son point de vue personnel, POOLE conclut
qu'en effet, même s'il est possible d'entamer une action de correction
des fluctuations cyclique d'activité. Il convient qu'une telle action ne
vienne pas compromettre l'objectif des stabilités des prix, que seule la
BC est à mesure de réaliser. C'est pourquoi la prudence exige de
ne pas définir des objectifs de croissance ou de chômage, car non
seulement on ne fait rien de ce que serait le taux de croissance
d'équilibre de longue période, mais on ne sait rien non plus du
taux de chômage compatible avec l'équilibre du marché de
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travail à long terme. Donc une action de relance par la
monnaie, risque de conduire à une épouvantable erreur de
politique économique.
Daniel THORNTON, un des principaux responsables de la Reserve
Fédérale dans l'Etat de Saint-Louis, se pose aussi la question si
la politique monétaire est-elle encore efficace. Pour le cas
Américain, l'auteur répond par la négative à cette
question, lorsque du moins il considère les périodes de
récession. Il remarque que la Reserve Fédérale a
réduit le niveau du taux effectif sur les fonds. C'est-à-dire
qu'au cours du dernière période, la réserve
fédérale a même anticipé la récession en
réduisant le taux effectif sur les fonds fédéraux qui
constitue son principal instrument de politique monétaire, bien avant
que l'activité ne parvienne au sommet du cycle conjoncturel. Pourtant,
la réponse de l'économiste Américain ajoute TRORNTON,
apparait pour le moins Américain en dépit d'une théorie
aussi bien en ce qui concerne la récession que pour la récession
actuelle, en comparaison avec la réponse de l'économie lors des
récessions observées avant la 2è Guerre Mondiale, aux
variations des instruments de la politique monétaire.
Comment dans ces conditions expliquer la faiblesse des effets
de la politique monétaire sur l'activité réelle ?
Plusieurs explications sont envisageables, mais nous retenons celle qui nous
semble accessible et compréhensible pour tout lecteur. L'explication
donnée est relative à l'asymétrie entre la réponse
de l'économie à des augmentations de taux d'intérêt
et celle qu'elle enregistre suite à des baisses de taux
d'intérêt.
En effet, à court terme, la politique monétaire
affecte l'activité réelle via son effet sur le prix, or si la
rigidité des prix est plus forte lorsqu'ils baissent que lorsqu'ils
augmentent, les effets du resserrement monétaire vont se refléter
davantage sur l'activité que sur les prix, et ce par opposition aux
effets d'une politique monétaire expansive. Cette asymétrie
d'ajustement des prix étant notamment à relier à
l'impossibilité pour les firmes privées de diminuer les salaires,
lorsque notamment les contrats de travail comportent des clauses
d'indexation.
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La faiblesse de la réponse de l'économie aux
variations à la baisse de taux d'intérêt ne provient-elle
pas tout simplement de ce que la croissance constitue un
phénomène réel, par opposition à l'inflation qui
serait un phénomène monétaire.
SIDRAUSKI(1967) prend quant à lui la position
diamétralement opposée aux travaux de TOBIN, il suppose que la
monnaie entre dans la composition de la fonction d'utilité des
ménages car elle fournit un flux de services issus de sa
détention. Les résultats conduisent à déterminer la
super neutralité de la monnaie. La monnaie dans ce cas n'aurait aucun
effet ni à court terme, ni à long terme car elle ne serait pas
susceptible de jouer sur le niveau et l'évolution du PIB.
Ces analyses sceptiques du rôle de la politique
monétaire en matière de croissance n'est pas du point de vue de
tous les théoriciens. Ce qui convient de présenter la
thèse des optimistes en faveur d'une relation avérée.
I.2.1.2 La thèse des optimistes en faveur d'une
relation avérée
La thèse des optimistes également ancienne,
puisque relative chez les néo-keynésiens comme James TOBIN, ou
même des néo-classiques circonstatiellement comme Paul Anthony
SAMUELSON ou Robert SOLOW, a la possibilité de pratiquer du pilotage
fin, tant que l'ajustement des anticipations inflationnistes des
activités. Cette thèse a été renouvelée dans
la période récente. On admet ici avec John VICKERS (2000) suivant
le bon enseignement de SOLOW, que la croissance de la production réelle
est spécifiquement un phénomène de long terme (composante
transitoire), résultat de la croissance du nombre d'heures
travaillées, du stock de capital ou de la main d'oeuvre suivant son
degré moyen de qualification. Néanmoins, l'amélioration de
la répartition des facteurs travail et capital, une meilleure
explication des économies d'échelle, comme le processus
d'innovation et la diffusion à grande échelle de technologies
efficaces et de méthodes de travail renouvelées affectent les
mouvements transitoires de l'activité (composante transitoire). Dans ces
conditions, se soumettre à une règle fixe qu'elle soit relative
à un agrégat monétaire bien relié à
l'activité en valeur comme chez FRIEDMAN, ou à un niveau de taux
d'intérêt nominal à court terme bien en phase avec les taux
d'intérêt d'équilibre global à long terme
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chez John TAYLOR, interdit de saisir des opportunités
d'utilisation plus intensive des capacités de production pour
améliorer le bien être à court terme.
Tout en partageant avec les sceptiques la
nécessité d'assigner l'objectif de stabilité des prix
à la politique monétaire, ces auteurs tirent cependant parti des
développements contemporains sur les sources de croissance
endogène, découlant alternativement de l'innovation technologique
ou du commerce extérieur (Fränkel JEFFREY et ROMER David, 1999),
dans un contexte de libre échange régional ou les
stratégies de diversification et de spécialisation absolue sont
mise en concurrence (KRUGMAN Paul, 1993), ou dans un contexte d'union
monétaire, pour affirmer le potentiel d'efficacité des unions
monétaires sur la croissance à partir des conclusions
suivantes.
Notons que dans le contexte des économies par la
stabilité des prix, la BC crée les conditions d'une croissance
économique saine, solide et durable impliquant la création
d'emplois et donc la réduction du chômage, par l'entremise de
trois canaux fonctionnels, dynamiques et simultanés.
I.2.2 Différents instruments de la politique
monétaire appliqués par la BC
Les instruments de la politique monétaire sont
l'ensemble des éléments sur lesquels peut intervenir la Banque
Centrale pour modifier l'environnement monétaire. Par extension, ils
recouvrent aussi les objectifs opératoires à court terme, qui
consiste par l'ensemble à fixer les taux directeurs. Aujourd'hui ces
taux d'intérêt à court terme sont les principaux
instruments de la politique monétaire.
Il n'en a pas toujours été ainsi : avant la
libéralisation financière qui a eu lieu au cours des
années quatre vingt dans la plupart des pays, la politique
monétaire consistait à contrôler directement
l'évolution de l'encaisse monétaire et du crédit, les taux
restant inertes étant considérés comme une simple
résultante. (J. ADDA, 1995)
Dans la pratique seuls les taux d'escompte et /ou à
taux du marché monétaire sont des taux directement fixés
par les banques centrales et peuvent véritablement être
considérés comme des instruments. (DEMAROLLE et QUINET., 1996
Cité par BENASSY et Al., 2003)
13
I.2.2.1 Qualité des instruments de la politique
monétaire : la question des transmissions de la politique
Les canaux de transmission de la politique monétaire
sont des processus très complexes. Les effets de variation de taux
d'intérêt sur les variables macroéconomiques ne sont pas
systématique, ils dépendent de l'état de l'économie
et des anticipations des agents ; par ailleurs, ils ne s'exercent qu'avec des
délais assez longs, généralement évalués en
quatre et six trimestres (C. GUINAUDEAU, GUSHCHINA, NAVARRO, VIZZAVONA,
cité par Kako NUBUPRO, 2003).
On distingue traditionnellement trois canaux de transmission de
la politique monétaire :
· Canal du taux d'intérêt
Une variation du taux d'intérêt produit trois
types d'effets sur les variables réelles de l'économie.
Un effet de substitution : l'arbitrage entre
consommation et épargne se modifie, le taux d'intérêt
exprime donc le prix de la détention de liquidités. Ainsi dans le
cas d'une hausse du taux d'intérêt par exemple, les agents
économiques vont substituer une part de leur consommation à
l'épargne devenue plus rémunératrice.
Un effet de revenu : en imaginant une hausse du
taux d'intérêt, les effets vont être contraires, selon que
l'agent est créditeur ou débiteur. L'agent créditeur verra
son épargne mieux rémunérée, il sera donc plus
riche et c'est sans modifier son comportement, l'agent débiteur verra
augmenter le prix de sa dette.
Un effet de richesse : la hausse des taux
d'intérêt fait baisser les cours de certains titres et les agents
qui voient ainsi la valeur de leur patrimoine diminuée, réduisent
leurs consommations.
· Canal de crédit
La hausse des taux d'intérêt directeurs de la
banque centrale conduit les banques à accroître les taux
d'intérêt débiteurs, mais aussi à rationner le
crédit en raison de la montée des risques liés à
des charges d'intérêt plus élevés. La hausse des
taux d'intérêt, du fait de l'asymétrie d'information,
risque de produire aussi un aléa moral (les « bons emprunteurs
» renoncent à leurs demandes de crédits et les «
mauvais risques» continuent à s'endetter) cette situation pousse
aussi les banques à réduire leur offre de crédit. Ainsi
les contraintes d'accès au crédit de certains agents,
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ménages ou petites et moyennes entreprises (PME), peuvent
donner lieu à des changements importants dans la transmission d'une
politique monétaire par le taux d'intérêt.
En effet, si les agents sont contraints dans leurs demandes
de crédit, pourra susciter une baisse de demande de crédit
bancaire, mais s'il y a une situation initiale, un excès de demande,
cette hausse ne se traduira pas nécessairement par une baisse des
crédits distribués.
De nombreuses études ont été
menées, liées au canal de crédit (BERNANKE et BLINDER,
1992) et (BARRAN et Al., 1995) montrent en effet, qu'une hausse du taux
d'intérêt n'est généralement pas suivie
immédiatement d'une baisse du crédit bancaire.
· Canal du taux de change
La hausse des taux d'intérêt entraîne, toute
chose restante égale par ailleurs, une appréciation du taux de
change qui mène à une dégradation des termes de
l'échange (le pays concerné est moins
compétitif) qui conduit des agents résidents à acheter
davantage à l'étranger et moins au producteurs domestiques.
(GUIVANDEA et Al., 2007)
I.2.1.2 Objectifs de la politique de reforme
monétaire
Cette politique monétaire est le sous ensemble de la
politique économique. A ce titre il peut contribuer à atteindre
du carré magique :
? La croissance
? Plein emploi
? Stabilité de prix
? Equilibre extérieur
Pendant les trente glorieuses, la politique monétaire
étant considérée, combinée dans le cadre de la
politique mixte visant à maintenir l'économie sur un sentier de
la croissance, de plein emploi compatible avec une stabilité des prix et
un équilibre extérieur (A.BENASSY et Al., 2003)
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Cependant, depuis le début des années quatre
vingt, on a assisté à un recentrage de la politique
monétaire sur l'objectif de la stabilité des prix. Sous
l'influence de la monnaie, on considère en effet que l'inflation
résulte d'une création excessive de monnaie et qu'il appartient
à la banque centrale de se consacrer à la maîtrise de la
croissance des agrégats monétaires (DICTIONNAIRE ECONOMIQUE,
éd. 2007).
Parmi les objectifs de la politique monétaire
appliqués par la banque centrale pour stabiliser une économie et
faire une relance des activités économiques, nous retenons :
a. Objectifs intermédiaires
Pour atteindre les objectifs de la stabilité de prix,
la banque centrale détermine les objectifs intermédiaires qui
peuvent porter sur la croissance d'un agrégat et/ou sur le niveau du
taux d'intérêt.
Par exemple, en Europe avec l'union monétaire, la
banque centrale européenne (BCE) a comme objectif intermédiaire
la croissance de l'agrégat monétaire qui doit être
compatible aux taux d'inflation à 2%. (A.BENASSY et Al., 2003)
b. Objectifs ultimes
Les objectifs ultimes de la politique monétaire sont
inscrits dans les statuts des Banques Centrales et varient selon les pays. Il
est vrai que depuis le début des années quatre vingt, la lutte
contre l'inflation est devenue un objectif prioritaire de la politique
monétaire, ou du moins affiché comme tel.
Par exemple, le principal objectif ultime dans le cas de la
Banque Centrale Européenne (BCE), est la stabilité des prix dans
la zone euro ; cependant, dans une optique stratégique, la
réalisation de ces objectifs ultimes peut se trouver facilitée
par la fixation d'objectifs intermédiaires qui leurs sont liés,
et sur lesquels les Banques Centrales ont davantage de prise. Par exemple, les
agrégats de masse monétaire ou le taux de change peuvent
être utilisés comme objectifs intermédiaires.
Sur le plan empirique en outre, il semble utile et pertinent
de distinguer les influences du taux d'intérêt à court
terme aux influences du taux d'intérêt à long
16
Les années de la théorie économique ont
aussi contribué à l'attention portée sur la lutte contre
l'inflation et la récession économique. Les modèles
à anticipation rationnelle ont accrédité l'idée
selon laquelle l'inflation n'a pas d'effet bénéfique sur la
croissance. A long terme, plus l'inflation ne réduit pas le
chômage (on dit que la courbe de Philips est verticale).
Seule l'inflation non anticipée peut avoir un effet sur
la croissance, en faisant baisser les salaires réels. Mais l'inflation
ne peut pas être durablement sous estimée. Dans ces conditions, il
y a intérêt à lutter contre l'inflation puisque la
croissance de long terme n'en sera pas affectée. La plus part des
économistes admettent aujourd'hui ces résultats sur l'absence
d'effets de long terme de l'inflation.
Cependant, il y a un débat sur les effets de court
terme et sur le niveau d'inflation à atteindre. Pour (AKERLOF et Al.,
1997 Cité par A. BENASSY et Al., 2003) l'inflation permet aux
entreprises de faire baisser à court terme les salaires réels
tout en faisant progresser les salaires nominaux, ce qui a un effet expansif
sur l'offre ; cela est impossible lorsque l'inflation est nulle et difficile
quand elle est trop basse.
En outre, une inflation trop basse limite la conduite de la
politique monétaire, en freinant la baisse des taux
d'intérêt (FMI, 1999).
I.3 REVUE DE LA LITTERATURE EMPIRIQUE
Sur le plan empirique, signalons à cet effet que les
taux d'intérêt appliqués par les banques centrales
constituent les principaux instruments de la politique monétaire pour
réguler le niveau des prix et d'activité économique.
(LEXIQUE ECONOMIQUE., 8e Edition.)
L'impact de ces derniers fait l'objet de nombreuses
études appliquées tant sur les pays développés que
sur les pays en voie de développement. Et elles ont été
motivées à la fois par les nécessités des reformes
monétaires ainsi que les différents changements
économiques et financiers intervenus au fil des années.
17
terme qui ont d'effets sur la croissance économique.
(Revue Economique de l'OCDE, n° 25, 1995).
La politique monétaire axée sur les taux
d'intérêt directeurs exerce une influence significative sur le
secteur réel, il convient simplement de s'assurer de la bonne
transmission de cette variation de taux d'intérêt. (K. NUBUKPO,
2003)
Les effets de la politique économique agissent
davantage qu'on ne supposerait autrement, à travers les effets directs
des variations du stock de monnaie sur la dépense, et plutôt moins
à travers les effets indicateurs sur le taux d'intérêt, par
conséquent sur l'investissement, par là sur le revenu et sur le
niveau général de prix.
Le taux d'intérêt à long terme est un
déterminant des décisions d'épargne et d'investissement
à long terme, et son influence sur les dépenses des entreprises,
l'investissement des ménages et la consommation des biens durables
jouent un rôle fondamental dans le cycle de l'activité
économique et dans l'assurance des politiques économiques d'un
pays. (Adrian ORR et Al., 1995)
I.3.1. Taux d'intérêt après la
politique de reforme monétaire-inflation
Les travaux empiriques ont souvent recherché le lien
entre les taux appliqués par les banques centrales et l'inflation d'un
pays après une restructuration profonde de la monnaie.
On en est arrivé à distinguer certains
enseignements d'analyses de travaux :
? En ce qui concerne l'inflation dans un modèle de
correction d'erreur étudié par K. NUBUPKO l'impact d'une
variation du taux du marché monétaire est significative à
court terme et présente le signe attendu dans l'Union Monétaire
d'Ouest d'Afrique prise globalement. Une augmentation du taux du marché
monétaire provoque une baisse significative de l'inflation dans
l'ensemble des pays de l'Union. En revanche, le taux de prise en pension exerce
un impact significatif contraire au sens attendu, aussi bien à court
terme qu'à long terme, dans l'ensemble des pays U.E.M.A.O à
l'exception du Bénin et du Niger. En effet, dans ces deux pays, une
augmentation du taux de prise en pension
18
engendre à long terme, une diminution significative de
l'inflation. Cependant, la réponse d'inflation à une variation
des taux d'intérêt directeurs dans l'U.E.M.O.A (-0,02), se
révèle beaucoup plus faible que celle obtenue par KAHN et KNIGHT
(1991, p. 55) qui s'élève à 0,33. (NUBUKPO K., 2003)
y' De manière générale, il ressort des
estimations effectuées que l'inflation importée constitue un
déterminant important de l'inflation au sein de l'U.E.M.O.A
(élasticité de 0,13). Ce résultat corrobore les
conclusions de L. DOE et M. DIALLO (1997) qui indiquent à propos de
l'U.E.M.O.A, que « l'évolution de l'inflation dans les Etats
reflète étroitement celle de l'inflation en France ».
y' En revanche, il est paradoxal que l'inflation
importée soit significative à court terme, seulement dans les cas
du Burkina et de l'Union prise dans son ensemble. De même, dans trois
pays, Burkina, Mali, Sénégal, l'inflation importée ne
ressort pas significative à long terme et ceci n'a pas trouvé
pour l'heure, une explication possible (K. NUBUKPO 2003).
Ces analyses nous viennent de Cote d'Ivoire de O. SAMBA
MAMADOU (1998) dans le cadre du modèle « Promes-Cote d'Ivoire
» il a observé pendant cinq ans (à partir de données
annuelles) et de A. DIAGNE et F. DOUCOURE (2000) qui trouvent à partir
de modélisation VAR que dans le cas de la Cote d'Ivoire, « la
réaction du taux d'inflation suite à un choc sur le taux
d'intérêt est instantané : les prix baissent fortement
dès que le choc est opéré ». Alors qu'en France et
dans les pays regroupés au sein de G11ou un choc monétaire a un
effet tardif sur les prix (un an et demi à deux ans) mais l'effet
subsiste longtemps (de six ans) (GERLACH et SMETS 1995, CORTET 1998 cité
par DOUZOUNET M, 2009)
Toutefois, les deux auteurs (SAMBA et DIAGNE) notent une forte
hausse des prix entre première et troisième période.
L'effet se stabilise à partir de la première année, ce qui
diffère sensiblement des résultats obtenus dans le cadre du
modèle « PROMES-Côte d'Ivoire ».
Ces analyses par la suite nous proviennent de K. NUBUKPO, il a
utilisé la méthode de la modélisation VAR, où les
taux d'intérêt directeurs de la BCEAO engendrent dans tous les
pays de l'UEMOA une diminution de l'inflation. « Le résultat
attendu, montre que les économies de l'Union réagissent
positivement aux décisions
19
des autorités monétaires. Dans le cas
spécifique de la Cote d'Ivoire, la réponse
désinflationniste à un choc positif sur les taux directeurs de la
BCEAO, très rapide est maximale au bout de la première
période. Les prix remontent ensuite rapidement aux deuxièmes et
troisièmes périodes et retrouvent progressivement, puis
dépassent légèrement leur niveau initial au bout de trois
ans. Le retour de l'inflation à son niveau de long terme s'effectue au
bout de six ans.
I.3.2. Taux d'intérêt directeur-croissance
économique
Les travaux empiriques ont souvent recherché le lien
entre le taux d'intérêt et la croissance économique d'un
pays après une restructuration profonde de la monnaie.
On en est arrivé à distinguer quelques analyses
pratiques :
y' K. NUBUKPO dans la modélisation de correction
d'erreur, où l'estimation de l'équation de croissance
révèle l'existence d'un impact significatif mais relativement
faible, à court et long terme, des décisions de politique de taux
d'intérêt de la B .C.E.A.O sur le rythme de l'activité dans
la zone. En effet, à court terme, une relation significative et
négative existe entre la variation du taux du marché des pays,
à l'exception du Niger. A long terme, c'est le taux de prise en pension
qui exerce un effet significatif dans le sens attendu sur la croissance
économique, à la fois dans l'Union prise globalement et dans les
pays pris individuellement, à l'exception notable de la Côte
d'Ivoire. En effet, dans ce dernier pays, c'est l'impact du taux du
marché monétaire qui reste significatif à long terme sur
la croissance. L'intensité de l'effet de la politique de taux
d'intérêt de la B.C.E.A.O sur la croissance se
révèle néanmoins faible, (Avec -0,002 pour le taux du
marché monétaire et -0,003 pour le taux de prise en pension). Ce
résultat est conforme aux prédictions théoriques et aux
observations empiriques de KAHN et KNIGHT (1991) qui trouvent une
réponse de la croissance à la variation de l'offre de monnaie
dans les pays en développement de 0,043. (K. NUBUPKO, 2003)
y' A partir d'un modèle PROMES-Côte d'Ivoire, a
simulé l'Impact de la variation du taux du marché
monétaire et de la pension sur l'inflation à la croissance en
Côte-d'Ivoire, en se fondant sur deux scénarios alternatifs, une
hausse de
20
trois points du taux de prises en pension et une hausse de
même ampleur du marché monétaire. Il ressort des
simulations effectuées, qu'une hausse du taux du marché
monétaire exerce un effet désinflationniste plus important que
celui d'une hausse du taux de prise en pension. De même, l'impact de
l'augmentation du taux de marché monétaire sur la croissance
économique est plus marqué que celui du taux de pension.
(DOUZOUNET M, 1998)
En effet, le groupe de travaux conclut qu'un choc positif sur
les taux d'intérêt directeurs de la BCEAO se traduit par un effet
négatif sur la croissance économique « alors que les
résultats obtenus en France et dans le pays du G11 indiquent pour leur
part, que le délai de réaction de la croissance du PIB
réel est positif est supérieur à celui observé dans
l'U.E.M.O.A mais avec un effet qui s'amortit plus vite » (COUSSERAN et P.
FISTER 1996, Banque de France, 1998 cité par K. NUBUPKO) et l'inflation
au sein de l'Union Monétaire des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(U.E.M.A.O). Toutefois, cet effet demeure relativement faible et
différencié suivant les pays de l'Union. Ainsi, (K. NUBUKPO
Novembre 2003), utilise la méthode de HENRY en une étape vue la
petitesse de l'échantillon prise trimestriellement du 1e trimestre 1989
au dernier trimestre 1999 (K. NUBUKPO. 2003).
21
CHAP.II REFORMES MONETAIRES OPEREES EN RDC ET
APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Dans le présent chapitre, nous allons passer en revue
toutes les reformes monétaires opérées en RDC en premier
lieu et en second lieu, nous allons spécifier les modèles de
notre étude et en fin nous présenterons la démarche
méthodologique ou nous analyserons les variables tant expliquées
qu'explicatives.
I. LES REFORME MONETAIRES AU CONGO
En général, les opérations qui ont
été qualifiées de « reformes monétaires »
au Congo ont comporté un ou plusieurs de ces éléments ;
? La modification de parité externe de la monnaie
nationale
? L'émission d'une nouvelle unité
monétaire
? Le retrait avec ou sans substitution, partiellement ou
totalement des signes monétaires existants
Le blocage temporaire ou définitif d'une partie
considérable des moyens de payement
Soulignons qu'à peine sorti de l'ère coloniale,
le Congo indépendant était contrait déjà de
procéder en 1961, à une reforme monétaire digne
d'intérêt est celle intervenue en novembre 1963.
I.1 Reforme monétaire de novembre 1963
a) Causes
Dès le départ, les finances publiques du jeunes
Etat Congolais étaient placées dans un environnement peu
favorable à cause notamment des charges de consommation et
d'amortissement de la dette publique qui s'étaient
considérablement alourdis au cours des années 1950 sous
l'administration coloniale.
A partir de 1957, les problèmes financiers de l'Etat se
firent aigus, car ses charges courantes ne firent que croitre, tandis que ses
recettes ordinaires plafonnaient ou même diminuaient, ... la conjonction
de l'accroissement des charges
22
courantes et de la stagnation du revenu imposable obligeait
les pouvoirs publics à faire face à un déficit structurel
des finances, même en l'absence d'accidents graves. En sens de ce lourd
héritage, la situation financière du pays s'est
dégradée au cours des trois premières années de
l'indépendance. D'une part, le pouvoir central affaibli par les
sécessions au Katanga et du Sud-Kasaï n'était plus en mesure
d'accéder aux recettes fiscales provenant de ces deux riches provinces
minières, et sa désorganisation administrative l'empêchait
davantage de mobiliser de recettes conséquentes. D'autre part, les
multiples revendications corporatives et aspiratoires sociales, suscite au
lendemain de l'indépendance, ont donné lieu è des
nombreuses promotions et augmentations salariales intempestives tant dans
l'armée que la fonction publique.
Inévitablement, il a fallu recourir au financement
monétaire pour épargner les déficits publics,
créant de fait les principales considérations permissives de
l'inflation au Congo.
b) Objectifs
La reforme monétaire de novembre 1963 visait
essentiellement è transférer les ressources de circulants
spéculatifs non seulement è l'Etat par l'impôt mais aussi
secteurs productifs exportateurs industriels, agriculteurs par les biais des
prix relatifs. Cette première dévaluation officielle survenue
après cette date de fait ou indirecte de novembre 1961, n'avait
réussi ni à corriger l'orientation consommatrice de
l'économie Congolaise.
En outre, la dévaluation susmentionnée avait
été accompagnée de hausses
généralisées des salaires, et leur couverture
assurée par d'importantes avances de la banque centrale.
Les réserves de charge avaient fortement fondu
aggravant ainsi l'état d'approvisionnement du pays. La hausse
subséquente des prix acheva de faire sauter l'indice de stabilisation
monétaire entrepris en novembre 1963. C'est dans ce contexte que s'est
imposée une autre reforme monétaire.
23
c) les conséquences
En plus, comme résultat de ce qui
précède, dans le premier temps, les poussées
inflationniste se restreignent d'une part en raison de la diminution de la
demande résultant de la compression des dépenses publiques et de
la création de nouvelles liquidités publiques procurées
par l'établissement d'un double taux de change et d'autres part comme
conséquence d'un certain accroissement de l'offre.
La réduction de l'écart entre le taux officiel
et parallèle sur le marché des changes freina les fraudes
è l'importation et à l'exportation, la situation du Franc s'en
trouva redressée.
Des événements malheureux annoncèrent
l'échec de la première tentative de stabilisation ; l'extension
de la rébellion en 1964 aggrava la détérioration de la
production intérieure et conduit les pouvoirs publics à augmenter
les dépenses publiques affectées à la consommation sous
formes de salaires.
Des nouvelles pressions inflationnistes s'aggravèrent
et leur permanence fut à l'origine de la reforme du 23 juin 1967.
I.2 Reforme monétaire de juin 1967
Cette reforme s'est caractérisée
particulièrement par :
? La création d'une nouvelle unité
monétaire, le Zaïre s'échangeant contre 100Fc soit 2 dollars
américains ;
? La suppression du double taux de change instauré en 1963
;
? L'assouplissement considérable des formations
d'importation et l'abandon du système de répartitions
administratives de quotas.
a) Objectifs et conséquences de la reforme de
1967
Cette opération de redressement monétaire fut
préparée plus longuement que la précédente, soit
pendant plus d'une année. Elle bénéficia de circonstances
politiques et économiques infiniment plus favorables.
En outre le laxisme croissant dans redressement
monétaire. Une longue série de dévaluations habilement
camouflées sous le prétexte du relâchement du Zaïre
-
24
Politiquement parlant, le pays avait retrouvé son
unité, le pouvoir de Mobutu était à son apogée, et
l'administration publique relativement outillée pour appliquer un
programme économique et financier. Sur le plan économique, la
remontée de cours de cuivre, principale source des recettes fiscales et
en devises fut sans conteste l'atout majeur. Le Congo reçut l'assurance
aussi du FMI d'accéder à un crédit « stand by »
de 27 millions de dollars américains qui ne seront finalement pas
utilisés.
Les mesures monétaires de 1967 visaient des objectifs
similaires à ceux de la reforme de 1963 ; rétablir
l'équilibre des finances publiques, faire disparaitre les circuits
spéculatifs et transférer les ressources à l'Etat et aux
secteurs produits, créant ainsi les conditions de relance des
exportations et des investissements. La situation de finances publiques se
redressa immédiatement après la reformes monétaire de
1967. Les avoirs extérieurs passèrent de 45,6 millions de dollars
américains en juin 1967 à 170,4 millions de dollars en
décembre 1968 grâce aux effets de la dévaluation sur le
commerce extérieur et grâce aux cours mondiaux
élevés du cuivre. Le stock monétaire passa de 84 ,6
millions de Zaïre (soit l'équivalent de 1692 millions de dollars)
à 135,4 millions de Zaïre (Soit l'équivalent de 270,8
millions de dollars) dans les dix huit mois qui suivirent la reforme ; cette
expansion des liquidités était imputables presque exclusivement
à l'augmentation des avoirs extérieurs.
b) Apogée et déclin de cette reforme
L'économie Congolaise ayant
bénéficié des effets favorables de la reforme de 1967 en
particulier au niveau du secteur agricole d'exportation et dans l'industrie
minière, verra cependant sa croissance s'estomper dans les années
1970 à la suite notamment du retournement de la conjoncture
internationale( chute des cours des produits d'exportations et hausse
vertigineuse des prix du pétrole) et des retombées
négatives sur l'investissement, des mesures économiques dites de
« zaïrianisation » et de « radicalisation »
édictée en 1973-1974.
25
monnaie ou DTS va ainsi s'installer à partir de mars
1976, comme le montre le tableau ci-après. C'est la période
« dévaluation en cascade ».
Tableau n° 01 Modifications
intervenues à la parité monétaire entre le 1er
janvier 1968 et le 22 février 1980
DATES
|
VARIATIONS
|
01 janvier 1968
|
1Z=2$ US= 100FB
|
21 décembre 1971
|
1Z=2$ US= 88,22FB
|
12 mars 1976
|
1Z= 1DTS= 1,16$US= 44,89FB
|
31 mars 1978
|
1Z= 1DTS= 1,33$US= 37,03FB
|
01 novembre 1978
|
1Z= 0,9DTS= 1,21$us= 30,34FB
|
15 décembre 1978
|
1Z= 0,97$US= 29,29FB
|
21 décembre 1978
|
1Z=-=0,99$us=28,74FB
|
02 janvier 1979
|
1Z=0,05DTS= 0,65$US=18,76FB
|
27 août 1979
|
1Z=0,05DTS= 0,66$US=14,30FB
|
22 février 1980
|
1Z= 0,26DTS= 0,34$us= 10,19FB
|
Source : KIKASSA M., op. Cite p. 30
A l'époque, la République du Zaïre
évoluait dans le contexte des taux de change fixes ; ce qui comportait
pour elle en tant que pays membre du FMI, l'obligation non seulement de
définir la parité officielle de sa monnaie mais surtout d'en
préserver la valeur par des inventions ponctuelles sur le marché
des changes. Le dollar américain a servi de référence
initiale dans la fixation de la parité externe du Zaïre monnaie
(1Z= 2 dollars US lors de la reforme monétaire de 1967).
L'amenuisement progressif des réserves de change
officielles ne permettait plus aux autorités monétaires de
maintenir fixe le taux de change officiel.
Dans l'entre temps, le Zaïre monnaie subissait ainsi des
baisses induites par les dévaluations du dollar américain. Il
sied de rappeler que le DTS défini comme un panier de principales
devises y compris le dollar américain s'est imposé comme
l'unité de compte au sein du FMI depuis la décision
américaine du 15 août 1971 décrétant
l'inconvertibilité du dollar par rapport à l'or
monétaire.
26
Aussi, le rattachement du Zaïre-monnaie au DTS
était-il perçu officiellement au Zaïre à
l'époque comme une façon d'atténuer le sou bressant de la
monnaie nationale au moment où les pays industrialisés
décidaient à la suite des accords dits de Jamaïque en
janvier 1976 de laisser flotter carrément leurs monnaies.
I.3 Reforme monétaire du 12 mars 1976
Cette troisième reforme monétaire S'est
opérée sous le rattachement du Zaïre au DTS (1Z=1DTS), qui
valait à l'époque 1,17 dollar US. Par rapport à la
parité antérieure de 1Z=2$US, cet alignement avait
comporté une dévaluation de la monnaie nationale de l'ordre de
42%.
L'opération s'était inscrite dans un processus
de mise en place d'un programme de stabilisation appuyé par FMI. Ce
programme comme celui qui succéder en 1977, n'a pas donné les
résultats qu'on entendait sauf au niveau de finances publiques et de
l'expansion des liquidités que des paiements.
I.4 Reforme monétaire de décembre 1979
La quatrième reforme monétaire est celle de
décembre 1979. A cette occasion, il fut procédé à
la démonétisation des billets de 5Z et 10Z et à leur
remplacement par d'autres billets de mêmes valeurs faciales. En
même temps, il fut question d'opérer une importante
déflation des moyens de paiement sans autant affecter la valeur externe
de la monnaie nationale.
L'échange manuel pour les particuliers devait se
limiter à 3000Z (dont 50% à verser en compte bancaire) pour les
entreprises de grande taille. Dans un premier temps, ces avoirs en compte
à vue étaient disponibles à concurrence de 10% tandis que
le reste serait progressivement libéré suivant les besoins de
l'économie.
Par certains de ces aspects, la démonétisation
de décembre 1979 a fait penser à « l'opération Gutt
» d'assainissement monétaire menée en Belgique en 1944 au
moment de la libération.
27
La démonétisation intervenue au Congo en 1979,
loin de s'intégrer comme « opération Gutt » dans un
vaste champ de mesures visant la stabilisation de l'économie, voulait
cependant répondre à une situation ponctuelle ; décourager
la détention à des fins spéculatives des coupures à
valeurs faciales élevées et épargner une partie des
liquidités.
En janvier 1980, soit un mois après la
démonétisation et la décision de geler les
liquidités, on assistait à une reprise figurante des
émissions monétaires ; témoignage assez éloquent de
l'échec même de l'opération et de son incapacité
à différer la dévaluation de 30% qui surviendra en
février 1980
I.5 Reforme monétaire de septembre 1983
La cinquième grande opération de redressement
monétaire fut la reforme du régime des changes intervenue en
septembre 1983. Elle comportait trois principaux objectifs :
V' La modification de taux de change ;
V' L'adhésion au régime des taux flottants
;
V' Et la libéralisation de la
réglementation des échanges.
Dans ce régime, le cours des monnaies était
censé se déterminer librement sur le marché interbancaire
des changes.
La révision décidée de la parité
de 1Z=0,1575DTS en vigueur depuis le 22 juillet 1981 à 1Z=0
,03542DTS.
Un ensemble des mesures a accompagné cette reforme du
régime des changes concernant le budget, le crédit, les prix et
le salaire en vue de contenir l'expansion de la demande interne notamment :
V' La majoration des prix des produits
pétroliers, ainsi que les tarifs des services publics ;
V' L'ajustement des taux d'intérêt et la
libéralisation du taux appliqués par les banques commerciales
;
28
y' La limitation à 40% de l'augmentation de la masse
monétaire globale des rémunérations des fonctionnaires.
Jusqu'à la fin de l'année 1983, le Zaïre ne
s'était que très lentement déprécié par
rapport au dollar américain. L'écart entre le taux du
marché officiel et celui du marché parallèle
s'était progressivement réduit grâce à une
amélioration des rapports en devises par certaine libéralisation
des échanges extérieurs . Les mesures de septembre 1983
s'étaient inscrites dans ce cadre d'un programme d'ajustement
économique et financier qui, en fin d'exercice avait reçu le
soutien du FMI.
Après la reforme de 1983, la politique monétaire
est demeurée prudente et avait pour objectif de contenir le niveau
d'inflation tout en permettant une certaine relance de l'économie. Pour
atteindre ce but, des mesures tendant à contrôler la
liquidité de l'économie ont été poursuivies. Elles
portaient essentiellement sur l'encadrement direct des crédits, le
coût de refinancement des banques auprès de la banque du
Zaïre, le mécanisme de réserve obligatoire et les taux
d'intérêt débiteur. Les modalités de distributions
des crédits avaient été assouplies par
l'élimination du sous-plafond global.
De ce fait, les banques avaient commencé à
disposer d'un pouvoir discrétionnaire en matière de
sélection des bénéficiaires et de répartition
sectorielle de leurs interventions.
Deux autres programmes seront initiés en 1987 et 1988,
et puis interrompues par la suite à cause de leur exécution non
satisfaisante au regard de critères de performance édictés
par le FMI.
I.6 Reforme monétaire d'octobre 1993
Le diagnostic de l'économie Congolaise qui sous-tend
généralement les reformes monétaires est invariable :
y' Dégradation prononcée de l'activité de
production ;
y' Détérioration des finances publique ;
29
V' Aggravation de l'inflation ;
V' Précarité des réserves de
changes ;
V' Accumulation des arriérés du service de
la dette extérieure.
Mais cette pénultième reforme monétaire
procédait surtout d'un double constant
nouveau et plus alarmant à savoir :
o La profonde modification intervenue dans la structure de la
masse monétaire à la suite d'un gonflement malsain des
dépôts bancaires
o Et l'incapacité croissante des banques à
répondre aux demandes de retrait de fond exprimées par la
clientèle.
Au lieu de s'attaquer à ces problèmes tout
à fait spécifiques, l'autorité monétaire avait
assigné à la reforme monétaire de 1993 des objectifs
à la fois multiples et contradictoires
? Réduire fortement le niveau de l'inflation par la
résomption partielle des liquidités
? Réajuster la parité externe par l'empressions
des signes monétaires, faciliter la comptabilisation de six zéros
sur les billets existants et leur remplacement par d'autres
dénominations (la parité interne était de 1NZ=3000000Z)
? Créer un environnement économique favorable
à la relance de l'activité économique.
Au plan de l'exécution de cette reforme
monétaire, plusieurs erreurs techniques fatales furent commises, et des
mesure d'encadrement totalement irrationnelles appliquées.
En effet, l'absence de sous multiples annoncée de
l'unité monétaire avait permis aux vendeurs de ramener
automatiquement à la hauteur de 1NZ soit l'équivalent de 3000000Z
tous les prix des articles valent moins de cette somme exprimée dans
l'ancienne unité monétaire. Par ailleurs, le gouvernement avait
fixé à quatre semaines la période d'échange des
anciens billets contre les nouveau signes monétaires sans pour autant
pouvoir approvisionner tout l'intérieur de pays en quantité
suffisante de ces billets.
Cette méprise est sans doute l'une des principales
causes de fractionnements de l'espace monétaire national en deux :
30
? L'un usant des billets libellé « Nouveau
Zaïres » et
? L'autre rejetant ceux-ci au profit des zaïres
démonétisé
Aucun contrôle strict exercé sur l'expansion de
liquidités à la veille de la reforme monétaire sur la
circulation de ces encaisses et au 26 novembre 1993, soit 35 jours plus tard,
cette composante s'élevait à 70%
L'absence d'assainissement des finances publiques s'est
avérée plus fatale pour le bon déroulement de cette
reforme.
La fixation par le gouvernement du taux de change de 1dollr
US=3NZ le jour de La reforme monétaire et la projection annoncée
de ce taux à 1 dollar US= 15 NZ à la fin décembre 1993,
laissaient clairement entrevoir aux yeux du publics que la banque centrale ne
disposait pas de moyens nécessaires pour maintenir longtemps le premier
taux. Une telle attitude ne pouvait que favoriser la spéculation et les
anticipations à l'endroit du cours de la monnaie nationale.
Bien plus, dans sa tentative d'encadrer la reforme
monétaire, le gouvernement a pratiqué une véritable
politique de répression des marchés des changes, de blocages de
prix des produits et des denrées de première
nécessité et même intimité des négociants en
diamants d'exploitation artisanale. Ce dirigisme qui cadre très peu
l'option officielle de libéralisation des pris et de taux de change,
prise depuis 1983, n'a fait que transmettre de mauvais signaux aux
marchés.
D'où l'emballement des prix et l'envol des taux de
changes. Tout compte fait, la reforme monétaire 1993 s'était
opérée dans un contexte très peu propice : insuffisante de
concentration technique, précipitation dans l'exécution,
agitations et surenchères politique autour de l'idée même
de reforme monétaire, grave pénurie de devises et absence d'appui
financier extérieur. La suppression des six zéros sur les
anciennes dénominations et changement des signes monétaires
auront été seuls marques visibles de cette reforme tant
décriée.
31
I.7 Reforme monétaire de juin 1998
a) Nécessité d'un programme d'ajustement
économique
L'organe technique du gouvernement dans le domaine
monétaire qui est la BCC n'y est pas allée par d'autres voies
pour constater que le changement politique intervenu dans le pays depuis le
mois de mais 1997 ayant entrainé également le changement du nom
de pays devrait impliquer le changement de l'unité monétaire dont
le nom était associé à celui du pays. Il en est de
même de la démonétisation de l'institut d'émission
reprise sur les billets de banque.
Bien plus, au regard de la situation économique qui
prévalait en 1997, il devenait plus urgent pour gouvernement
d'entreprendre des mesures correctives au travers d'un programme d'ajustement
économique comportant deux volets : la stabilisation monétaire
à court terme et la relance de l'économie à moyen
terme.
En effet, les indicateurs macroéconomique de dix
dernières années attestent que l'économie congolaise ploie
sous l'effet des déséquilibres fondamentaux en dépit des
diverses mesures de redressements mis en oeuvre. La banque centrale a
estimé à l'époque que le PIB a reculée de 42,9%
entre 1990 et 1994 ; cette tendance à la baisse ne s'est que très
légèrement estompée en 1995-1996 avant de se poursuivre en
1997.
Les déficits budgétaires ont été
financés pour l'essentiel par la création monétaire en
1994 soit après la reforme monétaire d'octobre 1993, l'expansion
monétaire a été de 10322,2% avant d'être
ramenée à 308,8% en 1995 et 471% en 1996.
Par ailleurs, l'inflation est demeurée très vive
: le niveau le plus élevé a été atteint en 1994
avec un taux annuel de 9,769% contre 370% et 753% en 1995 et 1996
respectivement.
Dans le secteur monétaire, il a été
épinglé d'une part la démonétisation progressive de
l'économie, le rapport masse monétaire ; PIB étant
tombé à 4,3% en 1997 contre une moyenne de 10% au cours des
années antérieures. D'autre part, les
32
chèques subissaient une forte décote dans les
transactions consacrant ainsi la rupture de la parité entre la monnaie
fiduciaire et la monnaie scripturale.
Les banques elles mêmes étaient en proie à
une forte désintermédiation financière, tandis que l'on
assistait à la montée en flèche de la « dollarisation
», signe pas trop évident de la confiance
généralisée envers la monnaie nationale.
Tableau n°2 : Evaluation de la
décote de la monnaie scripturale (nombre de NZ en cheque pour 1NZ en
espèce)
Mois
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Janvier
|
1
|
12
|
2
|
3,5
|
1
|
3
|
Février
|
1
|
16
|
10
|
3,4
|
1
|
3
|
Mars
|
1
|
18
|
10
|
1,2
|
1
|
4
|
Avril
|
2
|
30
|
6
|
1,2
|
1
|
8
|
Mais
|
2,5
|
60
|
16
|
1,1
|
1
|
1,1
|
Juin
|
3
|
170
|
4
|
1,15
|
1
|
1
|
Juillet
|
3,5
|
80
|
3
|
1,08
|
1
|
1
|
Août
|
4,5
|
50
|
1,5
|
1,10
|
1
|
1
|
Septembre
|
5,5
|
30
|
1,5
|
1,18
|
1
|
1
|
Octobre
|
6
|
1
|
1,4
|
1,02
|
1
|
1
|
Novembre
|
6,5
|
1
|
1,2
|
1,0
|
1
|
1
|
Décembre
|
1,1
|
1,5
|
1,9
|
1,0
|
3
|
1
|
Source : KABUYA K., MATATA P., op cite p.53
Dans ce contexte de la décote de nouveau zaïre en
cheque, la reforme monétaire du 30 juin 1998 a culminée par la
mise en circulation d'une nouvelle unité monétaire le «
Franc congolais », visant particulièrement à casser
l'hyperinflation, à combattre la dollarisation de l'économie,
à rétablir le système général des paiements
y compris l'usage des chèques, en réunifiant l'espace
monétaire national et en réduisant la disparité de taux de
change à travers le pays.
33
Un des traits majeurs de cette reforme monétaire a
consisté à la neutralisation d'une partie de dépôts
bancaire à vue, préalablement déflatés par leur
transformation en titre de créances, sur le système bancaire.
Cette opération a permis de faire immédiatement la décote
de la monnaie scripturale par rapport à la masse fiduciaire tel que
constatée mensuellement depuis 1992 jusqu'à 1997.
Dans ce contexte, une reforme monétaire s'imposait
particulièrement ;
+ Au plan politique, elle devait adapter l'appellation de
l'unité monétaire au
changement de la démonétisation du pays et de
l'institut d'émission
+ Au plan économique, elle visait :
+ Assainir l'environnement monétaire et financier
caractérisé par la persistance
de l'hyperinflation, la désarticulation du système
des paiements et la
multiplicité des taux de change,
+ Stabiliser la monnaie et unifier l'espace monétaire
national,
+ Accroitre le taux de liquidité en vue de financer
l'économie et
+ Favoriser la relance des activités de production.
b) Contexte du lancement du Franc Congolais
Le lancement du Franc Congolais n'était que l'ultime
étape de l'ensemble de mesures faisant parler d'un programme
d'ajustement économique et d'assainissement monétaire. Plusieurs
actions préalables ont été menées entre autre mais
1997 et juin 1998, en vue de stabiliser la monnaie, de restaurer
l'éventail fiduciaire, d'unifier progressivement l'espace
monétaire national et de réduire la disparité des taux de
change entre les différentes places.
La parité interne a été fixée
à 1 FC pour respectivement 100000N et 14000000NZ. Les anciens signes
monétaires en Zaïres et Nouveaux Zaïres conserveront leur
cours légal, avec pouvoir libératoire illimité, jusqu'au
30 juin 1999. La parité externe a été initialement
établie à 1$US pour 1,38FC et a fluctué par la suite selon
les forces du marché. Le délai d'échange devrait se
poursuivre aux seuls guiches du siège de la BCC ou de ses directions et
agences en provinces jusqu'au 31 décembre 1999.
34
Le franc congolais a été mis en circulation dans
toutes les provinces à la fois. Le lancement de ce dernier a
été précédé par une campagne de
sensibilisation qui avait pour objet d'informer le public sur les objectifs de
la reforme monétaire, le délai et les conditions de
l'échange ainsi que d'enregistrer ses appréhensions, ses attentes
et ses suggestions éventuelles.
En autre, l'opération devait permettre d'identifier les
infrastructures devant servir à l'échange afin d'en
évaluer les capacités de stockage et les conditions de
sécurités. L'harmonisation de l'éventail fiduciaire a
été obtenue d'une part par le retrait des coupures de 500000NZ et
1000000NZ de couleur verte et orange.
En vue de rétablir la convertibilité au pair de
la monnaie scripturale, la BCC a procédée à la
déflation au taux de 4,8% des dépôts bancaires excessifs et
en leur transformation en dépôts à terme.
En définitif, depuis les années 1960, la RDC a
connu seize dévaluation (reconnaissance officielle de la diminution de
la valeur d'une monnaie en régime de change fixe) et d'une seule
démonétisation en 1979 (remplacement des billets de 5 et 10Z par
d'autres billets de 5 et 10Z ayant d'autres caractéristiques).
II. APPROCHE METHODOLOGIQUE
Dans ce point, il est question d'expliquer la manière
dont nous allons procéder pour atteindre les résultats de nos
analyses. La méthodologie retenue s'inspire de l'approche de Pool(1970)
cite par MALLAYE D. (2009) qui insiste sur la dimension stochastique et
présente un modèle qui offre un cadre a partir du quel on pourra
mesure l'ampleur particulière des effets de la politique
monétaire et accessoirement de la politique budgétaire sur
l'activité économique.
Pour ce faire, nous allons présenter dans la
première partie la spécificité du modèle et dans le
second point les variables retenues dans les modèles
35
II.1 Spécification du modèle
A travers une approche économétrique, il va
ressortir de ce point la démarche procédurale à suivre
pour analyser la pertinence des effets de la politique monétaire en
RDC.
Notre attention sera de prime a bord focalisée sur la
forme théorique du modèle et par la suite au modèle
empirique a des fins d'estimation.
II.1.1 Le modèle théorique
Deux thèses s'affrontent généralement
dans la littérature relative à l'efficacité de la
politique macroéconomique sur les variables réelles, les
thèses Keynésienne et monétariste.
L'analyse Keynésienne en remettant en cause les
hypothèses de la théories quantitatives de ses
prédécesseurs classiques, relatives au plein-emploi et la
constance de la vitesse de circulation de la monnaie fait apparaitre des
équilibres de sous-emploi, fait-on appel à une action de relance
budgétaire et / ou monétaire. L'approche monétariste
soutient qu'à court terme, les variations de la quantité de
monnaie peuvent avoir des effets temporaires réels a couse de la
rigidité initiale des prix.
En outre, la politique budgétaire est inefficace du
fait essentiellement de ses risques d'éviction.
Cependant, à long terme, sous hypothèse de
flexibilité des prix de marche de travail, les variations de la masse
monétaire n'ont d'effet que sur le niveau général de prix.
La production de l'emploi ne sont pas affectes.
Au delà de l'aspect théorique, les thèses
Keynésiennes et monétaristes ont surtout alimentés de
nombreuses études, notamment au sein de la Federal Reserve Bank qui ont
développé et estimé un modèle connu sous le nom du
modèle de saint Louis, qui exprime la variation de la dépense
totale courante en fonction des variations de l'offre de monnaie et des
dépenses publiques. Le résultat fondamental qui se dégage
est que l'impact de la politique monétaire est plus important, plus
rapide et plus prévisible que celui de la politique budgétaire
(MALLAYE D., 2009)
36
II.1.2 Le modèle empirique
Le modèle empirique à estimer s'inspire de la
version modifiée du modèle de saint Louis (Bynoe, 1994,
Koné, 2000) cité par MALLAYE étant donné que
celle-ci fait l'objet de travaux empiriques, notamment pour les pays en
développement. Le modèle exprime en termes de variance le produit
intérieur brut(PIB), l'encaisse monétaire (EM), de
l'investissement total (INVT) et du taux d'importation (TIMP).
A l'instar de MALLAYE (2009) et contrairement aux autres
travaux basés principalement sur une analyse en terme nominal,
l'étude adopte une démarche en trois étapes qui consiste
à estimer le modèle en utilisant les variables exprimées
d'abord en terme nominaux et en suite statistiquement comparés aux
effets nominaux pour faire ressortir indirectement le rôle de l'inflation
dont la maitrise constitue l'objectif principal de la politique
monétaire depuis les années marquant les reformes
monétaires en RD Congo (ici nous prenons les années en
études 19832007).
La spécification adoptée est sous la forme
linéaire suivante :
Y= &+&EM+&INVT+&TIMP+E 0 1 2
3
Avec: -Y est le taux de croissance du PIB
-EM est le taux de croissance de l'encaisse monétaire
réel ou nominal
-INVT est le taux de croissance des investissements totaux
réels ou nominaux
-TIMP est le taux de croissance des importations réelles
ou nominales
A la suite, le modèle général
s'écrit respectivement en termes nominal et réel sous les formes
suivantes :
Y= EM+INVT+TIMP 0 1 2 3 & & & &
(1)
Yr= EMr+INVTr+TIMPr 0 1 2 3 b b b b (2)
En Somme, la démarche empirique consistera a:
37
? Vérifier si les coefficients &1, &2, &3
d'une part, et les coefficients b1, b2, b3 d'autre part, sont positifs et
significatifs ;
? Comparer les élasticités de la variation du
PIB nominal et du PIB réel par rapport aux variables monétaires
et budgétaires ainsi que des importations et faire ressortir les
différences d'effets.
S'agissant des tests individuels, on pourra conclure en cas de
non rejet d'hypothèse que les effets de la politique monétaire
sur la variation du PIBR et PIBN sont identiques. En cas de rejet
d'hypothèse, les effets réels sont supérieurs ou
inferieurs aux effets nominaux. Dans le premier cas, il s'agirait d'un effet de
croissance réelle avec une stabilité des prix alors que le second
cas concernerait un effet potentiellement inflationniste.
II.3 PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
Trois types des variables explicatives sont considères,
en termes nominaux et réels : les variables monétaires,
budgétaires et extérieures. Dans la plupart des cas les variables
réelles sont obtenues en appliquant aux variables nominales le
déflateur du PIB. Les variables monétaires sont extraites des
différents rapports de la BCC et les autres sont directement
tirées des statistiques du FMI vérifiées sur la
publication de world indicators.
II.3.1 Les variables expliquées
Dans ce point, nous allons utiliser deux ratios
différents pour capturer l'impact de la variation des taux directeurs
(EM) après reformes monétaires sur le PIB.
Le produit intérieur brut (PIB)
La croissance économique d'un pays est
matérialisée par une augmentation sur une longue période,
à partir de trois grandeurs (revenu national, PIB, en supposant que la
croissance du PIB est fonction positive de l'offre excédentaire
d'encaisse réelle et du gap de production où de l'excès de
capacité et vice versa).
38
D'où, l'évolution du PIB réel de la RDC
après la politique de trois pénultièmes reformes
monétaires se présente sur ce graphique :
Graphique n°2 évolution du PIB PIBR : Produit
Intérieur Brut
Sources : FMI
Pendant plus de deux décennies, l'objectif principal
des dirigeants de la RDC consistait en une exploitation des ressources
naturelles et la recherche d'une économie de rente,
indépendamment des conséquences économiques pour le pays.
Le résultat de cette politique a été un déclin
continu de la croissance de l'économie. Pendant les années 1980
le taux de croissance moyen était modeste, 1,8% par an passant à
5,1% dans les années 1990.
A cet effet, le PIB de la RDC avant la reforme
monétaire de 1983 avait subi un recul de 3% en 1982, le PIB en terme
réel a enregistré un taux de croissance de 1,3% en 1983 et 2,7%
en 1984. La croissance du PIBR est imputable à l'expansion du secteur
minier, à l'amélioration sensible de la production agricole au
regain d'activité de l'industrie manufacturière et au bon
comportement du secteur service (RAPPORT ANNUEL BZ 1984). Notons que la
croissance du PIBR n'a pas sensiblement été constatée avec
une légère amélioration jusqu'en 1994 après la
reforme monétaire de 1993, où le taux s'est
amélioré à 9,7% en 1994 ; 9,8% en 1995, 9,7% en 1996 et
9,2% EN 1997.
Qui plus est, la reforme monétaire de juin 1998
envisageant la relance de l'activité économique, a
été fragilisée par la guerre et les troubles politiques,
l'économie a été stabilisée et a connu une tendance
négative du PIB redressée. La
Cependant, nous récapitulons toutes l'évolution
relative à la formation brute du capital fixe en RDC après les
reformes monétaires dans le graphique ci-après :
39
croissance du PIB en terme réel passée de 6% en
2003 et à 6,5% en 2005. En autre, entre 2002 et 2005, on a
assisté à une hausse du PIB par habitant ainsi qu'une baisse du
taux d'inflation, du déficit budgétaire de l'Etat et du
déficit de la balance des paiements. La situation macroéconomique
de la RDC s'est alors en général améliorée.
Cette croissance est restée concentrée
principalement sur les secteurs des mines et des communications et que cette
croissance reste fragile et ne peut donc encore soutenir un
développement durable de l'économie nationale et réduire
la pauvreté en RDC.
L'évolution de part la contribution des
différents secteurs au PIB devra traduire la poursuite de la
transformation progressive de l'économie. D'après les projections
ci-dessous, la part du secteur primaire a été réduite
à 51% en 2008, la part du secteur secondaire était de 14,1% en
2008 ; tandis que celle du secteur tertiaire a connue une augmentation à
32,1%, ce qui ramène à conclure que la croissance
économique en 2008 était de 6%.
II.3.2 Les variables explicatives
Pour notre étude, trois principaux facteurs
susceptibles d'influencer l'inflation et la croissance économique en RDC
ont été retenus : l'investissement total (INVT), le taux de
l'encaisse monétaire (EM) et l'indice de prix à l'importation
(TIPM).
a) Investissement total (INVT)
L'investissement en tant qu'une formation brute du capital
fixe détermine profondément les structures et l'évolution
de la conjoncture d'une économie. La politique monétaire
envisagée influence significativement à court terme et ou
à long terme sur l'investissement d'un pays.
40
Graphique n°3 évolution de l'investissement entre
1983 et 2007 INVT : Taux des investissements
Source : CD-ROM Banque Mondiale
Notons en effet qu'après la reforme monétaire de
1983 le taux d'investissement en terme réel a doublé en 1984, et
la part importante de ce pourcentage a été financée par
les ressources étrangères spécifiques et les
investissements privés ont connu un regain d'activité en 1984
avec 100 projets dont 35 ont été mis en exécution (RAPPORT
BZ 1983-1984). En 1985 après la reforme monétaire de 1983, les
stratégies mises au point par la banque centrale consistait à
regrouper deux axes principaux; d'une part le programme de stabilisation et
d'autre part, le programme d'investissement public. Le programme de
stabilisation était constitué d'un trait de mesures dont
l'application pouvant aboutir à un certain nombre d'ajustements d'ordre
économique et financier. Et le programme d'investissement consistait
dans un ensemble de projet d'investissement dont l'Etat et les entreprises
publiques étaient promoteurs (RAPPORT BZ 1985).
Cependant, les taux de formation brute du capital fixe
s'étaient comportés après la reforme monétaire de
1993 de cette allure en 1994, 1995, 1996 et 1997 de 7% ; 9,17% ; 12,8% et 8,85%
respectivement.
En effet, les investissements et les épargnes en part
du PIR ont montré une tendance ascendante depuis la reforme
monétaire économique de juin 1998. En 1999, l'épargne
nationale brute était de 5% du PIB, est montée à 15%, six
ans plus tard, soit trois fois la valeur plus grande. Les chiffres des
investissements sont
L'offre de monnaie résulte des demandes de
crédits des entreprises, de l'Etat, des entrées d'or et de
devises, du comportement des banques, de la politique
41
comparables : 4,1% du PIB en 1999 et 21,5% six ans plus tard.
Ce qui nous montre que la politique monétaire menée à 1998
serait plus bénéfique à la reprise des activités
économiques dans l'ensemble. En effet, le taux d'investissement, qui
n'était que de 7,6% du PIB en 2001, s'élevait à 18,5% du
PIB en 2004, ce qui constitue le principal facteur de la croissance. Ainsi, les
capitaux en terme de formation brute du capital ont évolué de
9,1% ; 12,6% ; 18,5% ; 14,1% ; 18,1% et 23,7% respectivement des 2001 à
2007.
b) Encaisse monétaire (EM)
C'est un taux à partir du quel la banque centrale offre
des capitaux sur le marché une fois pour une durée en un montant
déterminé par elle (LEXIQUE D'ECONOMIE 8e,e
éd.).
De ce fait, la BC en dispose pour agir sur le marché
monétaire afin de financer les activités économiques.
Ce taux du marché monétaire se retrace sur le
graphique suivant :
Graphique n°5 Evolution de l'encaisse monétaire entre
1983 et 2007. Indice de l'encaisse monétaire (en %)
Source : Rapports de la BZ et BCC 1984, 1985, 1986 et
2003-2004
Différents condensés d'information
statistique
42
monétaire. Nous remarquons que le taux en call money
après reforme monétaire a facilité les investisseurs pour
financer leurs activités économiques raison pour la quelle nous
constatons la pente ascendante de la courbe d'investissement, c'est à
partir de la reforme de 1993 que nous constatons une montée de ce taux
qui diminuant le taux d'investissement. En autre, nous constatons que la BCC
qui disposait un taux d'intérêt supérieur à 27%
après 1998, ce qui empêchait les agents économiques de
demander la monnaie ; c'est pourquoi la courbe en raison de 125% année
1999 et 140% année 2000.
C'est juste après une restructuration profonde de
l'économie Congolaise avec objectif de s'engager dans le cadre du DSRP
qu'on a mené des actions prioritaires allant dans le sens de la relance
de l'activité économique en soutenant les secteurs porteurs de la
croissance afin de mettre fin au spirale de la pauvreté. C'est pourquoi
en effet, les taux d'offre de monnaie a baissé jusqu'à 13% en
2003 ; 19% en 2004 et nageait autour de 33,8%, 36,8% et 32,7% pour les
années 2005, 2006 et 2007.
En général, nous ne constatons que le taux de
croissance de l'offre de monnaie pendant cet intervalle de temps s'avère
significatif avec environs 43,5%.
c) Taux de l'indice de prix à l'importation
(TIPM)
Le choix porté à cette variable est du fait que
certaines instabilités économiques dans les pays en voie de
développement sont dues aux prix des biens ou services
importés.
De ce fait, l'évolution de l'indice de prix à
l'importation en RDC représenté dans ce graphique ci-dessous:
Graphique n° 6 L'évolution de l'indice de prix
à l'importation de 1983 à 2007
IPM : indice des prix à l'importation
43
Source : différents rapports de la banque centrale
Condensé statistique d'information de la BCC
L'appréciation du dollar et le taux
d'intérêt élevé pratiqué par les Etats-Unis
ont provoqués une hausse des prix des biens importés au
zaïre au cours de la période de 1983, leur indice s'est
élevé à 514% en 1984 contre un accroissement de 8,9%
enregistré en 1983.
En effet, l'indice de prix à l'importation s'est
situé à 540,2 en 1985 contre 541 en 1984, représentant un
accroissement de 50%. Cette évolution est expliquée par les
coûts de facteurs de production encours par les pays initialisés
(RAPPORT BZ 1985).
En 1993, cet indice serait déjà à 40,4%,
en 1994 jusqu'en 2001 a connu une légère variation à 113,4
avec une diminution continue jusqu'en 2007.
En conclusion, signalons que les impératifs et les
déterminants de la croissance économique en RDC durant ces trois
dernières décennies ont été marqués par une
profonde dégradation des indicateurs socio-économiques. Pour
prendre la mesure de cette situation, le PIBR n'a enregistré rien que de
1990 jusqu'en 2000 une baise cumulée de 43,4% alors que la population du
pays s'est globalement accrue de 46,3. Le PIB par habitant qui se chiffrait
à 145,9$US en 1992 est tombé à 71,6$US. La destruction du
tissu économique consécutive aux pillages des années 1991
et 1993 a été un tournant décisif dans l'évolution
de la situation économique du pays. L'arrêt de la
coopération structurelle au début des années 1990 s'est
traduit par un tarissement privé et le taux d'investissement brut de
l'économie qui se situait à 13% en 1990 est tombé à
4, 4% en 2000. La situation des finances publiques au cours de la
période allant de 1990 à 2000 s'est caractérisée
par d'importants déficits couverts en grande partie par les avances de
la banque au trésor. Sous cette impulsion du crédit de l'Etat,
les liquidités monétaires s'accroissent sans commune mesure avec
les besoins réels de l'économie, soumettant ainsi celle-ci
à l'hyperinflation. Le niveau record d'inflation a été
atteint en 1994 avec un taux de 9796,9% entre 1999 et 2000, ce taux annuel
moyen d'inflation a été de 511%.
44
Au plan extérieur, la RDC accusait un déficit
insoutenable de la balance de paiement ainsi que l'accumulation des
arriérés des services de la dette. Les réserves
internationales disponibles ne représentaient quelques importations des
biens et services non facteurs en fin 2000. La dette extérieure a
atteint 280% du PIB à cette année avec des arriérés
constituant 75% du montant de la dette, soit près de 13 milliards de
dollars américains dont plus de 9 milliards en
arriérés.
III. METHODE D'ESTIMATION
Plusieurs tests seront utilisés pour s'assurer de la
qualité de nos estimations et de la robustesse de nos résultats ;
il s'agit notamment des tests de stationnarité et de
cointégration.
III.1 Le test de stationnarité
La satisfaction au test de stationnarité des variables
constitue la condition sine qua none pour l'application de la méthode
des moindres carrés ordinaire et travailler avec des variables non
stationnaires conduits a des régressions fallacieuses ou artificielles
(superius régression) et des interprétations no cohérentes
(JONHSTON et DINARDO, 1997).
Notre première étape est donc de tester la
stationnarité de nos variables à travers le test conventionnel
d'Augmented Dickey-Fuller (ADF) dont les valeurs ont été
comparées aux valeurs critiques tabulées par Mackinnon.
Le niveau approprié du décalage dans la
régression ADF a été choisi en comparant les niveaux par
le critère d'information AKAIKE (AIC). L'idée est de tester
l'hypothèse nulle d'existence d'une racine unitaire dans les
séries contre l'hypothèse alternative d'absence d'une racine
unitaire et donc de stationnarité des données. Le rejet de
l'hypothèse alternative conduit à vérifier si les
variables non stationnaires sont intégrées.
45
III.2 Test de cointégration
La seconde étape après l'identification de
l'ordre d'intégration sera de vérifier si les variables non
stationnaires étaient cointegrées. Le test de JOHANSEN sera
utilisé à cet effet, il permettra d'identifier l'existence d'une
relation de long terme entre deux ou plusieurs variables du modèle.
Si les variables retenues étaient cointegrées,
la spécification par un modèle à correction d'erreur
serait alors imposée. En effet, conformément au
théorème de représentation de GRANGER (1987), toutes
séries cointegrées peuvent être représentées
par un modèle à correction d'erreur (ECM) qui donne la dynamique
de court terme du poids des variations des taux appliquées par la BCC en
RDC.
Ainsi, l'estimation de la relation de long terme de ces taux
sera faite par la méthode des moindres carrés ordinaires sur base
du logiciel Econometric views (Eviews 3.1)
De ce fait, les résultats du test de
stationnarité, présentés en résume dans le tableau
N° 1, sont obtenus par le logiciel Eviews 3.1
46
CHAP III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
L'intérêt de ce chapitre est de présenter
les résultats des tests et d'interpréter les résultats par
l'approche économétrique d'une part et de formuler les
recommandations de politiques économiques qui en découlent
d'autre part.
III.1. PRESENTATION DES RESULTATS
Nous exposons les résultats dans cette section auxquels
nous avons aboutis après application de différents tests sur les
modèles empiriques de la politique des reformes monétaires en
RDC.
Nous commençons par expliquer le test de
stationnarité ainsi que celui de cointégration de nos variables
avant de présenter ceux effectuées sur le modèle de long
terme et modèle à correction d'erreur.
III.1.1. Test de stationnarité
En effet, pour procéder à l'application des
méthodes économétriques classiques, nous avons
effectué le test de stationnarité sur toutes les variables du
modèle (PIBR, EM, TIPM, INVT). Il s'agit donc de s'assurer que tout choc
tendant à éloigner ces variables déclenchera des
mécanismes qui les ramèneront tendanciellement vers leurs valeurs
moyennes.
Pour étudier la stationnarité on recourt a trois
types de test : test de Dickey-Fuller, de Dickey-Fuller Augmenté et test
de Phillips-Peron. Comme les limites du test DF sont complétées
par ADF de Dickey-Fuller (1981) pour vérifier la stationnarité
des variables.
Mais, avant d'en arriver là, il est nécessaire
de déterminer le nombre de retards à prendre a compte pour chaque
variable. Le nombre est déterminé grâce au test d'Akaike et
de Schwarz. A ce propos, c'est le retard p qui minimise les critères qui
sera retenu.
47
Tableau n° 3 : Résultats du test de
stationnarité
Séries
|
Constante
|
Trend
|
Valeur
|
Valeurs critiques
|
CONCLUSION
|
1%
|
5%
|
DPIB
|
OUI
|
NON
|
-
3.489330
|
-
3.7667
|
-
3.0038
|
I(I)
|
DTIMP
|
OUI
|
NON
|
-
3.283703
|
-
3.7667
|
-
3.0038
|
I(1)
|
DEM
|
OUI
|
NON
|
-
3.193714
|
-
3.7667
|
-
3.0038
|
I(1)
|
DINVT
|
OUI
|
OUI
|
-
4.323651
|
-
4.4415
|
-
3.6330
|
I(1)
|
Source : nos résultats sous Eviews
Au regard de ce test, toutes les variables du modèle
(PIB, EM, TIMP, INVT) ne sont pas stationnaires en niveau. Il en est de
même de celles de l'équation de la croissance. Elles suivent un
processus stochastique évoluant avec le temps et ne deviennent
stationnaires qu'en les différenciant une fois. La présence d'une
racine unitaire pour ces séries du modèle justifie le recours au
test de cointégration.
III.1.2. Le test de cointégration
Comme l'écrit Bourbonnais (1998) cité par NGONGO
Muganza (2005-2006), l'analyse de la cointégration permet identifier
clairement la relation véritable entre deux (ou plusieurs) variables en
recherchant existante d'un vecteur de cointégration et en
éliminant son effet les cas échéant. Dou le tableau
suivant.
48
Tableau n 4: TEST DE COINTEGATION DE Johansen
Eigen value
|
Like lihood
|
Valeur
critique à 5%
|
Valeur
critique à 1%
|
Hypothèse sur le Nombre économétrique
|
0.989456
|
219.6224
|
47.21
|
54.46
|
Aucun**
|
0.946274
|
2114.9214
|
29.68
|
35.65
|
At Most 1**
|
0.855760
|
47.67282
|
15.41
|
20.04
|
At Most 2**
|
0.127556
|
3.138510
|
3.76
|
6.65
|
At Most 3
|
*(**) signifie rejet de l'hypothèse à 5% et (1%)
Source: Estimation des données sous Eviews
L'approche d'Engel et Granger porte sur le test de racine
unitaire de résidu. A partir du moment où les séries sont
cointegrées de même ordre, on peut estimer par les moindres
carrés ordinaires la relation de long terme entre les variables.
L'estimation par les moindres carrés ordinaire permet de calculer le
résidu. Si ce résidu est stationnaire, a niveau bien sur l
hypothèse d'une cointégration, c'est-à-dire de relation de
long terme, entre les variables est acceptée.
L'approche de Johansen, quant a elle, permet par la
méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existante d'une relation
de long terme dans la série temporelle et d'obtenir tous les vecteurs de
cointégration dans un cadre multi varié. Contrairement a
l'approche de Engel et Granger qui ne tient compte que d'une seule relation de
cointégration, celle de Johansen apparait plus attrayante lorsqu'on veut
tester la cointégration dans un système de plusieurs variables
(NUBUPKO, 2003).
Le test de cointégration effectué sur les
séries qui se sont avérées non stationnaires à
niveau commence par la détermination de la longueur de décalage
à incorporer (AKITOBY et CINYABUGUMA, 2004). Ainsi, nous avons
basé la sélection du meilleur retard sur le test du ratio de
vraisemblance du modèle réduit intégré dans Eviews
partant de 1 à 4 retards.
49
Tableau n° 5 : Résultats du
modèle de la croissance du test de cointégration
Depend variable : LPIB Méthod: Least Squares Date:
12/22/10 Time: 14:32 Sample: 1983 2007 Included observations: 25
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
15.95673
|
0.569390
|
28.02424
|
0.0000
|
LEM
|
0.170123
|
0.023608
|
7.206289
|
0.0000
|
LINVT
|
-0.289312
|
0.015491
|
-18.67670
|
0.0000
|
LTIMP
|
0.012965
|
0.024463
|
0.529991
|
0.6020
|
ET
|
1.001612
|
0.012907
|
77.60201
|
0.0000
|
R-squared
|
0.996904
|
Mean dependent var
|
|
14.34463
|
Adjusted R- squared
|
0.996285
|
S.D. dependent var
|
|
0.959761
|
S.E. of regression
|
0.058498
|
Akaike info criterion
|
|
-2.662794
|
Sum squared resid
|
0.068440
|
Schwarz criterion
|
|
-2.419018
|
Log likelihood
|
38.28492
|
F-statistic
|
|
1610.089
|
Durbin-Watson stat
|
1.314425
|
Prob (F-statistic)
|
|
0.000000
|
Source : nos résultats sous Eviews
50
Le test de ratio de vraisemblance indique la présence
d'une équation de cointégration au seuil de 5 % dans le second
modèle.
Les résultats de ces deux modèles nous
conduisent à l'estimation d'un modèle vectoriel à
correction d'erreur qui nous donnera la dynamique de CT du poids de la
politique de reforme monétaire en RDC.
Celle-ci est faite par la méthode en deux étapes
préconisées par ENGLE et GRANGER (BOURBONNAIS, 1998). Ces auteurs
montrent qu'en présence des chroniques cointegrées, les
estimateurs de moindres carrés sont alors consistants et convergent
rapidement vers la vraie valeur des paramètres.
? La première étape consiste à estimer la
relation à Long Terme sans tenir compte de la dynamique de Court
Terme.
? La deuxième étape consiste à
récupérer les résidus de la relation de Long Terme pour
estimer le modèle à correction d'erreur qui donne la dynamique de
Court Terme
Nous venons de constater seules deux variables sont
statistiquement significativement, il s'agit des variables de politique
monétaire et de politique budgétaire, qui par ailleurs,
présentent les signes attendus. L'investissement total quant a lui na
aucun effet significatif sur le PIBR d'après nos résultats,
pourtant il l'avait sur le PIBN.
Une fois de plus, l'effet de la politique monétaire domine
celui de la politique budgétaire. Les effets fixes semblent indiquer la
présence de spécificités propres à la RD Congo dans
l'explication de la croissance
L'objet du présent sous point est de comparer et de
tester statistiquement les différences entre les effets nominaux et les
effets réels de la politique monétaire, pour faire ressortir
indirectement le phénomène de l'inflation dont la maitrise
constitue un objectif principal de la politique macroéconomique de la RD
Congo. La comparaison est faite en considérant individuellement les
coefficients nominaux et réels de la variable de l'encaisse
monétaire dans l'équation d'équilibre du PIB nominal et
réel.
51
Les probabilités statistiques indiquent le rejet
d'hypothèse nulle d'Egalite des coefficients. Ainsi, le coefficient b
est statistiquement différent de &. En outre, ce qui traduit le fait
que la politique monétaire ait contribué à alimenter une
croissance inflationniste. Plus simplement, la politique monétaire a
contribué plus à générer une dynamique
inflationniste qu'une dynamique d'expansion soutenue du produit en volume.
III.2. ESTIMATION DES MODELES DE LONG TERME
Nous allons présenter par la suite les résultats
de chacune de nos variables dépendantes ou endogènes, la
politique monétaire sur l'inflation et la politique monétaire de
la croissance économique.
III.2.1. Modèle à Long Terme de l'impact
de la politique monétaire sur la croissance
Notre modèle de départ est :
LPIB C LEM LINVT LTIMP ET
Equation destimation est :
LPIB= C(1)+ C(2)*LEM+ C(3)*LINVT+ C(4)*LTIMP+
C(5)*E
Substituted coefficients :
LPIB = 15.9567266+0.1701227975*LEM -
0.2893122482*LINVT+
0.01296519839*LTIMP+ 1.001612138*ET
Les tests donnent les résultats suivants :
? Le test de RESET sur la forme fonctionnelle indique
que l'hypothèse nulle ne peut être rejetée, ce qui implique
que la spécification du modèle est valable1.
Toutefois, l'existence des données aberrantes pour la variable PIBR e a
été
1 La probabilité associée à la
statistique de Fisher ainsi qu'au ratio du log vraisemblance sont largement
supérieures au seuil de 5%. Elles s'élèvent respectivement
à 56,51% et 50,37%.
2 La probabilité de la statistique de Fisher
et celle du Multiplicateur de Lagrange sont supérieures au seuil de 5%
(respectivement 35,28% et 25,50%), indiquant le rejet de l'hypothèse
alternative d'autocorrélation des erreurs.
52
corrigée par l'introduction d'une variable indicatrice
qui prend la valeur 1 entre 1993 et 1996 d'intervalle de temps et 0
ailleurs.
? Le test de BREUSH -GODGREY ne laisse pas entrevoir
l'existence d'une dépendance sérielle des erreurs.2
? Le test de WHITE montre que les erreurs du modèle de
croissance sont homoscédastiques au seuil de 5% : la probabilité
du Multiplicateur de Lagrange (5, 76%) est supérieure au seuil de
signification.
? La statistique de JARQUE-BERA ne rejette pas
l'hypothèse nulle de normalité des résidus du
modèle : sa probabilité (82,1%) est supérieure au seuil de
signification.
Ainsi, après l'application de tous les tests
nécessaires, notre modèle à Long Terme de la politique
monétaire sur la croissance économique se présente comme
suit :
R squared=0.996904 Squared adjust=0.996285 DW=1.314425
F-Stat=16.1 Prob=0.000000
Les valeurs ci-haut représentent la
significativité des variables. Alors que dans l'équation R
squared montre que l'encaisse monétaire influence à 99% le PIB,
les variables indépendantes expliques à 99% la demande de la
monnaie.
Dans cette deuxième section, nous interpréterons
d'abord les résultats des modèles à Long Terme avant
d'analyser ceux obtenus par les modèles à correction d'erreur.
III.2.2. Interprétation du modèle
à Long Terme
Pour la politique des reformes monétaires en RDC, le
coefficient R2 ajusté montre que les équations du
modèle à long terme expliquent 78 % des variations des prix et
39% de la croissance du PIB. Ainsi, les parts des variances expliquées
pour le premier modèle sont satisfaisantes contrairement au
deuxième modèle
Nous devons signaler que seuls deux variables sont
53
a. l'encaisse monétaire
Le taux du marché monétaire a des effets
significatifs sur la croissance économique en RDC, apparu avec un signe
attendu au seuil de 5 %. Alors toute diminution à long terme d'un
pourcent du taux d'intérêt du marché monétaire
entraîne une augmentation du PIB de 0,54%.
Signalons en effet, que le taux de l'encaisse monétaire
étant un taux avec lequel la Banque Centrale agit avec des capitaux sur
le marché, constatons qu'en RDC, toute diminution du taux
monétaire entraînait un taux de la croissance
économique.
L'impact d'une variation de l'encaisse monétaire est
significatif à long terme ; par contre il présente un signe
inattendu en République Démocratique du Congo. Son coefficient
montre qu'une augmentation d'un % du taux d'intérêt du
marché monétaire entraîne une augmentation de 1,07% du taux
d'inflation domestique.
En effet, bien que cette augmentation se montre
théoriquement exceptionnelle, elle reste tout de même en
conformité avec la situation empirique de l'économie congolaise
dont la forte dollarisation limite l'efficacité des instruments dont la
banque centrale dispose pour stabiliser le prix. En effet les agents
économiques ont un arbitrage entre la monnaie nationale et le dollar qui
se veut plus liquide que la première et à ce titre l'augmentation
de l'encaisse monétaire peut, au lieu de diminuer l'inflation,
augmentait le volume de transaction en devise et ainsi agir à la
croissance.
Le manque de confiance en monnaie nationale pousse les
opérateurs à dépenser plus qu'ils ont suffisamment des
liquides à la suite d'une baisse du taux d'intérêt
Par ailleurs, les travaux empiriques de certains auteurs (dont
GUINAUDEAU, GUSCHCHINA, NAVARO et VIZZAVARO, 2007) soulignent que le taux
d'intérêt de l'encaisse monétaire, pour certaines
économies surtout dollarisées, des banques centrales agissent
dans le sens inverse comme dans notre cas sur l'évolution de l'encaisse
monétaire : dans ce cas, toute chose restant égale par ailleurs,
plus les taux d'intérêt sont bas dans une économie
dollarisées, plus l'encaisse monétaire tend à baisser
ainsi que le niveau d'inflation intérieure.
54
En outre, la variable qualitative s'avère significative
au seuil de 5%. Toute variation d'un % de la variable Dummy entraîne une
augmentation de 2,11%. De ce fait, toute augmentation des nouvelles grosses
coupures entraînerait une inflation supplémentaire de 2,11% sur la
hausse des prix attendue, chaque fois que la politique monétaire est
anticipée sa significativité indique que les fortes variations du
niveau d'inflation en RDC entre 1993 et 1996 sont tributaires du recours massif
à la politique de la planche à billets qui a
caractérisé l'espace monétaire du pays durant cette
période.
En outre, le système bancaire a été
marqué par une crise de liquidité aigue, laquelle a
accentué la désintermédiation pour la bonne application de
la politique monétaire en RDC, c'est ainsi que le niveau
élevé du taux d'inflation au début des années 92
s'explique par un accroissement de liquidité et par des anticipations
liées à l'annonce de la mise en circulation des coupures à
valeur fiscale élevée. (KABUYA, 1998)
Dans les pays de l'U.E.M.O.A, la prise en compte de la
dévaluation du Franc CFA, les répercutions de la crise politique
malienne de 1991, l'atonie de l'offre au Togo en 1999 sur fond de crise
politique, la grave crise de trésorerie du Niger en 1992 qui s'est
traduite par des arriérés de salaires et une contraction forte de
la demande ont justifié l'introduction d'une variable muette dans le
modèle d'inflation et sa répercussion sur la hausse des niveaux
des prix dans certains pays de l'union. (NUBUPKO, 2003).
c. L'indice du produit intérieur brut
L'indice de Produit Intérieur Brut influence
significativement le taux de l'inflation en RDC. L'élasticité du
PIBR par rapport à l'investissement est de -0.93, ce qui signifie qu'une
augmentation d'un % de l'indice du PIB entraîne une diminution de 0,93%
du taux d'investissement de la RDC.
En RDC, nous constatons que l'augmentation du produit
intérieur brut gonfle doublement la demande de monnaie successivement
pour le motif de transaction et pour le motif de précaution
entraînant à ce titre une diminution presque de même ordre
du niveau de l'inflation pour une offre de monnaie donnée.
55
Les études économiques antérieures
appuient cette situation dans la mesure où dans une politique
économique entraînant une modification de la quantité de
monnaie consécutive à la hausse de la demande présente
dans l'économie se traduit par un changement du niveau
général des prix et induit des modifications permanentes des
variables réelles tels que la production ou encore le chômage et
inverse est possible. Une variation de la quantité de monnaie en
circulation représente donc, en fin de compte une modification de
l'unité de compte qui laisse toutes les autres variables
modifiées. (MALLAYE D., 2009).
d. L'indice de prix à
l'importation(TIMP)
En première vue, L'indice de prix à
l'importation n'influence pas significativement l'inflation en RDC.
Conformément aux résultats de nos estimations, en RDC l'inflation
n'a pas été un phénomène à
géométrie variable importé de l'extérieur : elle
est essentiellement due au recours incontrôlé de l'émission
de la monnaie en vue du financement des dépenses publiques
(rémunération des fonctionnaires de l'Etat, investissements
publics des prestiges...), cette politique est en grande partie responsable des
déséquilibres actuels du système financier congolais.
Toutefois, il nous semble absurde que ces résultats
nous éloignent de la réalité que présente la
balance commerciale toujours déficitaire et qui induit
inévitablement la présence d'une inflation importée en
RDC. En notre sens, ces chiffrent perdent de vue la réalité
étant donné que ces importations échappent
complètement aux manoeuvres des autorités monétaires dont
les instruments manoeuvrent la monnaie nationale est loin les devises
extérieurs sur base desquelles la valeur des importations est en
général indexée.
Il ressort que le taux d'investissement total réel est
significativement sur la croissance économique au seuil de 5 % et apparu
avec un signe inattendu c'est-à-dire toute variation négative du
taux d'investissement total réel d'un pourcent a des effets
négatifs sur la croissance économique de -0.27%.Cela s'explique
en RDC, par le fait qu'à chaque fois que le taux d'intérêt
du marché monétaire haussait, les opérateurs
économiques ne demandaient plus de liquidité aux banques
56
commerciales pour financer leurs activités respectives,
ce qui n'entraînait pas une croissance des investissements en RDC.
Le pouvoir explicatif de nos relations de court terme est
satisfaisant pour le modèle de l'inflation et non satisfait pour le
modèle de la croissance respectivement de 62,88 % et 31.46 %. De ce
fait, les parts des variances à court terme ne sont pas satisfaisantes
pour le premier modèle.
Le taux du marché monétaire influence
significativement le taux d'inflation en RDC, et il présente un signe
non attendu pour la RDC. Ce qui signifie qu'à court terme, une
montée d'un pourcent du taux de l'encaisse monétaire fait
accroître le taux d'inflation de 1.05%. Cependant, les effets du
modèle à long terme se confirment pour ce modèle de
dynamique à court terme.
L'indice de prix à l'importation n'est
d'influencé qu'au seuil de 10 % mais non au seuil attendu, et il
présente un signe négatif à court terme ; pour dire que
quand l'indice de prix d'importation augmente d'un pourcent en RDC, le taux
d'inflation diminue de 0,59 % au seuil de 10 % pendant qu'au seuil de 5 % il
n'exerce aucun effet.
La variable DUMMY a influencé significativement
à court terme le taux d'inflation en RDC, il présente un signe
positif. Ainsi chaque fois que cette variable muette évoluait d'un %, le
taux d'inflation en RDC augmentait de 2,38% au seuil de 5 %. En effet, le Franc
Congolais est toujours très faible et le taux de change avec le dollar
très volatil. Toute augmentation inattendue des dépenses
publiques à court terme financée par la création
monétaire diminuera la confiance du public congolais à la devise
nationale en faveur de dollars américain, causant une
dépréciation du Franc Congolais qui alimentera l'inflation.
Constatons en fin que, le PIB n'a aucune influence sur le taux
d'inflation en RDC à court terme. Toutes les variables sur la croissance
économique n'ont pas été significatives à court
terme au seuil attendu, c'est-à-dire chaque fois que la politique
monétaire en RDC était envisagée ces effets
n'étaient pas influents sur la relance de l'activité
économique à court terme.
57
L'encaisse monétaire n'a pas influencé la
croissance économique d'autant plus qu'il agit par
l'intermédiaire du financement des investissements dont les
conséquences exigent un certain temps ou un délai
généralement long pour le cas constaté en RDC.
En suite celle de 1993 :
58
CONCLUSION
La présente étude s'est proposé
d'analyser les effets de la politique des reformes monétaires sur la
croissance économique en RDC.
Les prédictions de notre étude reposaient sur
l'hypothèse selon laquelle il est des effets statistiques significatifs
entre le taux de l'encaisse monétaire de la BCC sur la croissance du PIB
et d'autres variables économiques pertinentes. Ainsi, l'approche
économétrique a été privilégiée pour
mettre en évidence l'existence et l'ampleur de ce lien et
déterminer le niveau à partir de la variation de la politique
monétaire sur certaines variables macroéconomiques.
Cependant, les diverses situations caractérisaient
l'économie congolaise avant chaque reforme monétaire entre autres
: la baisse drastique de la production, le développement de
l'économie informelle ; les déficits chroniques du budget de
l'Etat financé essentiellement par l'émission
incontrôlée de la monnaie, lesquelles ont occasionné
l'hyperinflation autours des années 1998 et aggravés la
précarité de condition de vie de la population ; la
désarticulation du système financier et la faillite de plusieurs
établissements de crédit, et surtout le non contrôle des
crédits accordés à l'économie nationale;
l'éclatement de l'espace monétaire national et en fin la
multiplicité du taux de change.
Eu regard, ces déséquilibres économiques
en RDC, toutes les reformes monétaires amorcées visaient entre
autres :
D'abord celle de 1983 :
? L'ajustement des taux d'intérêt débiteur et
la libération du taux appliqué par les banques commerciales ;
? La limitation de l'augmentation de la masse monétaire
globale des rémunérations des fonctionnaires ;
? La majoration des prix des produits pétroliers, ainsi
que des services publics ;
59
· Réduire fortement le niveau de l'inflation par
la résorption partielle des liquidités ;
· Réajuster la parité externe par
l'empressions des signes monétaires ;
· Créer un environnement économique
favorable à la relance de l'activité économique.
· Aligner les dépenses de l'Etat sur les
recettes, étant donné que la gestion des finances publiques est
restée caractérisée, durant cette période par des
dérèglements importants nécessitant, pour le financement
du déficit budgétaire, des avances de la Banque Centrale.
En fin celle de 1998 qui avait un double objectifs : ? Au
plan politique ;
Elle devait adapter l'appellation de l'unité
monétaire au changement de la dénomination du pays et
l'institution d'émission
? Au plan économique, elle visait :
· L'unification de l'espace monétaire ;
· La stabilité des prix intérieurs et du taux
de change ;
· La réduction de la disparité des taux de
change à travers le pays ;
· Le rétablissement du système des
paiements
· La restructuration du système bancaire ;
· L'institution d'une nouvelle unité
monétaire.
Partant de ces causes et objectifs susmentionnés, nous
nous sommes proposés comme question du problème :
1. La politique des reformes monétaires (la variation
des taux de l'encaisse monétaire de la BCC) a-t-elle des effets sur la
croissance économique en RD Congo?
Ayant fait recours aux techniques documentaires pour consulter
les différents rapports de la BCC, CD-ROM 2004 BM pour savoir les
pourquoi des reformes monétaires en RDC, nous ont permises de
récolter les données et la méthode
60
quantitative axée sur les techniques
économétriques nous a permise tant soit peu de mesure les faits
économiques en étude.
En fin, après étude et analyse de la politique
des reformes monétaires en République Démocratique du
Congo, les résultats suivant ont été aboutis :
De ce qui précède, notre hypothèse selon
laquelle, la politique des reformes monétaires en RDC sur la croissance,
nous avons observé qu'une diminution d'un % du taux de l'encaisse
monétaire induit un taux de croissance économique de 0.55%, ce
qui confirme notre hypothèse relative aux effets positifs de la
politique de reforme monétaire sur la croissance économique
à long terme, par contre, nous avons constaté que
l'investissement en RD Congo qui, est constitué des investissement
public et privé ont des effets négatifs sur la croissance du PIB,
ceci s'explique par le fait que l'investissement public est presqu'inexistante,
en le combinant avec l'investissement privé nous avons trouvé un
coefficient de -29%, ce qui n'est pas un bon signe pour un pays.
Cependant, le paramètre relatif pour le modèle
à court terme n'étant pas significativement diffèrent du
seuil attendu, la politique monétaire en RDC durant la période
étudiée n'a aucune influence sur sa croissance économique,
nous en déduisons que notre hypothèse est confirmée pour
le long terme et infirmé pour le court terme.
En tout état de cause, nous recommandons aux
autorités monétaires et à la Banque Centrale du Congo ce
qui suit :
o De recourir aux mécanismes de transmissions des
chocs exogènes au secteur monétaire et financier tel que nous les
avons explicités dans la partie théorie de ce travail, qui sont
notamment ; le canal du taux d'intérêt, le canal du crédit
et le canal du taux de change pour mieux appliquer la politique
monétaire en RDC.
o D'adopter des mesures idoines (correctives) pour le
caractère « hors banque » du secteur bancaire dominant en RDC
afin que toute politique monétaire envisagée par les
autorités monétaires et la Banque Centrale
61
habilitée ; ait des effets pertinents sur la
stabilité des prix et l'activité économique.
o Que l'indépendance de la Banque Centrale limite les
droits du gouvernement de financer son déficit par la création
monétaire et que le gouvernement ait des instruments financiers pour
financer son déficit et cela la force à avoir un excédent
dans la balance primaire pour compenser ses déficits du service de la
dette afin que la politique monétaire soit garantie à court comme
à long terme.
Pour clore notre travail, il sied de signaler que nous ne
pouvons nous prévaloir avoir épuisé la substance de ce
sujet. Nous nous mettons en disposition pour toutes les remarques ou suggestion
ayant trait à la fiabilité de notre recherche.
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