ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
ET DE MAGISTRATURE
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BURKINA
FASO Unité-Progrès-Justice
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DEPARTEMENT
GESTION DES SERVICES SOCIO-ECONOMIQUES
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Mémoire de fin de cycle
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso2.png)
EFFETS DE L'OUVERTURE COMMERCIALE SUR
LA
CROISSANCE ECONOMIQUE DU BURKINA
FASO.
Présenté et soutenu publiquement par
: MANO Yempabou Landry Clotaire
Pour l'obtention du diplôme de :
Conseillers des affaires économiques
Mention : Très bien
Jury :
du développement, Yacouba TRAORE :
Président
, Mahamoudou DAYAMBA , Manbila
BANCE
|
: Directeur de mémoire : Membre
|
Analyste économiste, socio- économiste
Conseiller des affaires économiques Conseiller
des affaires économiques
Promotion 2013-2015
ENAM 03 BP 7024 Ouagadougou 03
E-mail:
enam@cenatrin.bf Téléphone: (226)
25.31.42.64/65 Télécopie: (226) 25 30 66 11
AVERTISSEMENT
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso3.png)
i
« L'École Nationale d'Administration et de
Magistrature (ENAM) n'entend donner aucune approbation ou improbation aux
opinions émises dans ce mémoire. Elles doivent être
considérées comme propres à son auteur ».
DEDICACE
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso4.png)
II
A toute ma famille pour son indéfectible
soutien.
REMERCIEMENTS
Pour l'aboutissement de ce travail, nous tenons à
saluer la contribution multiforme des personnes morales et physiques suivantes
:
s" M. DAYAMBA Mahamadou, notre Directeur de
Mémoire pour sa constante disponibilité et son sens du travail
bien fait ;
s" La Direction de l'ENAM, l'ensemble du personnel et le corps
professoral pour les efforts consentis à l'aboutissement de notre
formation ;
s" L'ensemble du personnel de la DGC et
particulièrement notre maitre de stage M. OUEDRAOGO Souleymane ;
s" M. KONATÉ et M. BILGO Boubacar pour leurs conseils
de praticiens avisés ;
s" Les institutions internationales (BM, CCI) et nationales
(INSD, DGEP, MESS) pour le libre accès aux données statistiques
;
s" Nos amis et camarades de promotion pour leur franche
collaboration. Que vous soyez à Dakar, à Abidjan ou à
Ouagadougou, recevez en ces lignes toute notre gratitude.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso5.png)
iii
Merci à tous et que Dieu vous bénisse
!
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso6.png)
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF
|
Augmented Dickey-Fuller
|
APE
|
Accords de Partenariat Économique
|
ARCH
|
AutoRegressive Conditionnal Heteroscedasticity
|
BM
|
Banque Mondiale
|
BNT
|
Barrière Non Tarifaire
|
CCI
|
Centre de Commerce International
|
CEDEAO
|
Communauté Économique Des États de l'Afrique
de l'Ouest
|
CSLP
|
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
|
CV
|
Critical Value
|
DGC
|
Direction Générale du Commerce
|
FMI
|
Fonds Monétaire International
|
IDE
|
Investissement Direct Étranger
|
INSD
|
Institut National de la Statistique et de la
Démographie
|
M
|
Importations
|
MCO
|
Moindres Carrés Ordinaires
|
OCDE
|
Organisation de Coopération et de Développement
Économiques
|
OMC
|
Organisation Mondiale du Commerce
|
PAS
|
Programme d'Ajustement Structurel
|
PD
|
Pays Développés
|
PED
|
Pays en Développement
|
PGF
|
Productivité Globale des Facteurs
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PMA
|
Pays les Moins Avancés
|
PNB
|
Produit National Brut
|
R&D
|
Recherche et Développement
|
TEC
|
Tarif Extérieur Commun
|
UEMOA
|
Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine
|
X
|
Exportations
|
WDI
|
World Development Indicator
|
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso7.png)
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Comparaison des taux d'ouverture commerciale de 1994
à 2013. 29
Tableau 2 : Part en % des cinq premiers produits d'importation
dans le total des
importations de biens de 2009 à 2013. 34 Tableau 3 :
Part en % des cinq premiers produits d'exportation dans le total des
exportations de biens de 2009 à 2013. 35 Tableau 4 :
Part en % des dix premiers partenaires à l'exportation de 2001 à
2014 36 Tableau 5 : Part en % des dix premiers partenaires à
l'importation de 2001 à 2014 37
Tableau 6 : Résumé des tests de
stationnarité 43
Tableau 7 : Test de cointégration 44
Tableau 8 : Estimation du modèle à correction
d'erreur 46
Tableau 9 : Test d'autocorrélation 48
Tableau 10 : Correction de l'autocorrélation 49
Tableau 11 : Test
d'hétéroscédasticité 50
Tableau 12 : Test de causalité 50
Tableau 13 : Matrice des élasticités 51
LISTE DES GRAPHIQUES
Figure 1 : Évolution du taux de croissance annuel moyen
par quinquennat de 1960 à
2010. 21 Figure 2 : Évolution du degré
d'ouverture commerciale du Burkina Faso de 1960 à
2012 27 Figure 3 : Évolution des transferts courants et
de l'aide au développement de 1960 à
1980 28
Figure 4 : Évolution du solde commercial de 1960 à
2012 33
Figure 5 : Test de normalité des erreurs 47
Figure 6 : Test de stabilité 47
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso8.png)
1
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iv
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES v
SOMMAIRE 1
Introduction générale 2
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL ET ANALYSE DE
L'ÉVOLUTION DE LA
CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET DE L'OUVERTURE
COMMERCIALE 6
Chapitre I : Cadre conceptuel de l'ouverture commerciale
et de la croissance
économique 7
Section I : Concepts de l'ouverture commerciale et de la
croissance
économique. 7
Section II : Théories de la relation entre
ouverture et croissance
économique. 14
Chapitre II : Analyse de l'évolution de la
croissance économique et
de l'ouverture commerciale du Burkina Faso 21
Section I : Analyse de la dynamique économique
21
Section II : Évolution de l'ouverture
commerciale du Burkina Faso 24
PARTIE II : STRUCTURE DU COMMERCE EXTÉRIEUR ET
EFFETS DE
L'OUVERTURE SUR LA CROISSANCE 31
Chapitre I : Environnement des échanges
extérieurs 32
Section I : Analyse du solde commercial
32
Section II : Partenaires commerciaux
36
CHAPITRE II : Étude empirique 39
Section I : Aspects méthodologiques et cadre
opératoire 39
Section II : Interprétation des
résultats et suggestions 50
Conclusion Générale 55
Références bibliographiques 56
Table des matières 59
ANNEXES I
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso9.png)
2
Introduction générale
Après la seconde guerre mondiale, les politiques
économiques étaient marquées par deux tendances majeures.
D'une part, on note la suppression progressive des barrières
commerciales des économies industrialisées. Ces politiques
reposaient sur l'idée selon laquelle le libre-échange est non
seulement une force pour la prospérité économique des
nations, mais aussi pour la promotion de la paix (Krugman et Obstfeld,
2009).
D'autre part, les politiques économiques de bon nombre
de pays en développement (PED) à l'exception de certains pays du
Sud-est asiatique ont été conditionnées par la croyance
que la clé du développement résidait dans la constitution
d'un secteur manufacturier puissant, et que le meilleur moyen de créer
un tel secteur était de protéger les industries locales de la
concurrence internationale notamment par des politiques de substitution aux
importations 1 . Parallèlement les pays asiatiques (Japon,
Hong Kong, Corée du Sud, Singapour...) se sont davantage ouverts au
commerce mondial et aux capitaux étrangers.
Toutefois au début des années 1980, après
les chocs pétroliers de 1973 et 1979 et la crise de la dette de 1982,
les pays qui avaient mis en place des politiques d'ouverture ont connu une
croissance économique soutenue et ont mieux résisté
à différents chocs économiques tandis que les pays qui
avaient opté pour le protectionnisme ont vu leurs revenus baisser. C'est
dans ce contexte de surendettement et de déséquilibres
économiques que certains PED ont dû adopter des programmes
d'ajustement structurel (PAS) sous la supervision de la Banque Mondiale (BM) et
du Fonds Monétaire International (FMI). Beaucoup de pays (les pays
africains et d'Amérique latine) ont, par la même occasion,
entamé des réformes commerciales visant à
libéraliser leur commerce extérieur et à réduire
les distorsions des prix ; la finalité de ces programmes étant de
réduire leurs déséquilibres budgétaires et
commerciaux.
Cependant, une décennie2 après la
mise en place de ces réformes, le bilan est resté très
mitigé : un article du FMI publié en novembre 2001 sous le
thème « libéralisation
1 Produire au niveau national ce qui était
autrefois importé grâce à l'utilisation des ressources
locales ou à défaut faire recours aux IDE.
2 L'adoption des PAS en Afrique a
débuté dans les années 1980. Il faudra attendre les
années 1990 pour que la quasi-totalité des pays pauvres y
adhèrent. La décennie se décompte ici à partir de
1990.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso10.png)
3
du commerce mondial et pays en développement »
révèle que pour environ soixante quinze (75) économies en
développement et en transition, dont la quasi-totalité des pays
les moins avancés (PMA), les résultats ont été
moins satisfaisants. Ces pays ont vu leur part dans le commerce mondial
décliner substantiellement. Contrairement aux pays qui ont réussi
leur intégration, ils dépendent de façon
disproportionnée de la production et de l'exportation de produits de
base traditionnels dont les cours mondiaux ont une tendance baissière.
Les politiques économiques visant la promotion des échanges
commerciaux n'ont donc pas donné les résultats escomptés
dans le contexte africain. Pourtant, elles continuent d'être suivies par
différents États et sont, même, vivement encouragées
par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). La question qui se pose est de
savoir pourquoi les politiques d'ouverture qui ont réussi en
Amérique du Nord, en Europe et même en Asie du Sud-est n'ont pas
fonctionné efficacement ailleurs ? Une plus grande ouverture aux
échanges internationaux peut -elle créer une dynamique de
croissance pour un pays en développement comme le Burkina Faso ?
Ces questions méritent une attention
particulière dans la mesure où le Burkina Faso s'est
engagé sur la voie de la libéralisation depuis 1991 avec
l'adoption des PAS, l'intégration à l'Union Économique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) en 1994 et à l'OMC en 1995. La
tendance à l'ouverture de l'économie burkinabè est aussi
marquée par de multiples accords commerciaux bilatéraux et
multilatéraux à l'instar des APE (Accords de Partenariat
Économique) en cours de négociation. Au-delà de ces faits,
l'ouverture au reste du monde est considérée comme une
stratégie pour promouvoir le commerce extérieur du pays ; en
témoigne son inscription dans le référentiel central de la
politique économique 2011-2015 (Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable : SCADD)
notamment en son axe stratégique I intitulé :
développement des piliers de la croissance
accélérée.
Jusqu'à une date récente, les travaux qui ont
étudié pour les PED la relation ouverture-croissance
étaient pratiquement unanimes au sujet des effets positifs de la
libéralisation sur la croissance et le développement
économique. L'ouverture sur l'extérieur devrait assurer une
meilleure allocation des ressources et favoriser une orientation des
investissements vers les secteurs exportateurs. Elle devrait à terme se
traduire par une relance des dynamiques de croissance et une insertion plus
compétitive des économies en développement dans le
processus de globalisation.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso11.png)
4
Toutefois, le consensus sur la relation entre l'ouverture
commerciale et la croissance économique a commencé, depuis une
quinzaine d'années (1999), à faire l'objet d'importants
débats et controverses dans le champ de l'économie de
développement. Francisco Rodriguez et Dani Rodrik dans un article paru
en 1999 portent un regard critique sur les principaux travaux qui stipulent
l'existence d'une forte corrélation positive entre l'ouverture sur
l'extérieur et la croissance économique dans les PED. Ils
suggèrent que les choix méthodologiques et les séries
empiriques utilisées aient exercé une influence
prépondérante sur la nature des résultats et
particulièrement sur la conclusion d'une relation positive entre
l'ouverture au commerce et la croissance. Ils insistent sur les limites des
méthodes utilisées par les différents auteurs, et font
l'hypothèse que cette relation n'est pas aussi évidente qu'on a
eu tendance à le croire durant les dernières années. La
contribution de Francisco Rodriguez et Dani Rodrik s'est attaquée
à une question que plusieurs économistes pensaient
définitivement réglée. Elle a le mérite de relancer
le débat sur l'une des questions les plus importantes de la
littérature économique (Berrached, 2013).
Notre étude s'inscrit dans ce débat et cherche
particulièrement à apporter à partir de
l'expérience de développement du Burkina Faso quelques
éléments de réponses sur les rapports entre la
libéralisation des échanges et la croissance
économique.
L'objectif général de ce travail est donc de
tester empiriquement les effets de l'ouverture commerciale sur la croissance de
l'économie burkinabè.
De façon spécifique, il s'agira :
- de déterminer les conditions dans lesquelles l'ouverture
est facteur de croissance ;
- d'apprécier l'influence du degré d'ouverture
de l'économie sur la croissance sur l'horizon temporel 1990-2012.
Pour ce faire nous formulons les hypothèses suivantes :
- le Burkina Faso ne profite pas pleinement de ses
échanges extérieurs ;
- l'ouverture commerciale influence positivement la croissance
économique du
Burkina Faso.
Au niveau méthodologique, nous avons choisi d'analyser
le degré d'ouverture commerciale du pays par rapport au volume global de
ses échanges et non par
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso12.png)
5
rapport à ses orientations économiques pour
prendre en compte l'ensemble des nouvelles formes de protection non tarifaires
à savoir les quotas d'importations et d'exportations, les
barrières sanitaires et phytosanitaires qui se répercutent en
dernier ressort sur le volume des échanges. De ce fait l'indicateur
d'ouverture retenu est le taux d'ouverture commerciale traduit par la formule
suivante : moyenne des exportations et des importations divisée par le
PIB. Cet indicateur offre l'avantage d'être statistiquement quantifiable
pour permettre une modélisation économétrique même
si plusieurs critiques lui sont adressées, entre autres, le risque d'une
mauvaise spécification du fait de l'endogénéité des
variables du coefficient. Pour quantifier la croissance économique,
l'indicateur retenu est le PIB réel. Les estimations
économétriques seront effectuées par la méthode des
moindres carrés à l'aide du logiciel économétrique
EVIEWS 8. Pour ce faire, des données statistiques recueillies à
l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), au
Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS),
à la Direction Générale du Commerce (DGC) et sur les
serveurs de la BM et du CCI seront utilisées.
Cette contribution sera articulée autour de deux
parties subdivisées chacune en deux chapitres. Dans la première
partie, il sera question du cadre conceptuel et de l'analyse de
l'évolution de la croissance économique et de l'ouverture
commerciale. Dans la seconde et dernière partie, nous examinerons la
structure du commerce extérieur burkinabè et analyserons
empiriquement les effets de l'ouverture sur la croissance tout en formulant des
propositions.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso13.png)
6
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL ET ANALYSE DE
L'ÉVOLUTION DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET DE L'OUVERTURE
COMMERCIALE
Dans cette partie, il est passé en revue, dans le
premier chapitre, le cadre conceptuel de l'ouverture commerciale et de la
croissance économique. Dans le deuxième chapitre, il est
procédé à l'analyse de l'évolution de la croissance
économique et de l'ouverture commerciale.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso14.png)
7
Chapitre I : Cadre conceptuel de l'ouverture
commerciale et de la croissance économique
Ce chapitre présente les éléments
conceptuels de l'ouverture commerciale et de la croissance économique en
section I et passe en revue quelques théories mettant en relation
l'ouverture et la croissance économique en section II.
Section I : Concepts de l'ouverture commerciale et de
la croissance
économique.
Les notions d'ouverture commerciale et de croissance
économique sont cernées dans cette section.
Paragraphe I : Cadre conceptuel de l'ouverture
commerciale.
Le cadre conceptuel concerne la définition de
l'ouverture commerciale et ses indicateurs de mesure.
A- Définition de l'ouverture commerciale
De façon générale, l'ouverture d'un pays
traduit l'intensité de ses relations avec le reste du monde. Elle
englobe une dimension tant bien culturelle qu'économique.
Appliquée au champ de l'économie, elle désigne le
résultat d'un processus visant à réduire les
barrières aux échanges économiques entre nations. Pour
Joseph Stiglitz, l'ouverture économique ne se traduit pas seulement par
l'intensité des échanges internationaux. Elle prend aussi en
compte la capacité d'accueil des firmes multinationales
étrangères en accordant des avantages notamment fiscaux et
administratifs. De façon plus large, l'ouverture économique
renferme la notion de libéralisation financière et commerciale.
La libéralisation financière s'entend dans le sens de la libre
circulation des capitaux. La libéralisation commerciale quant à
elle, est un ensemble de politiques intérieures3 et
extérieures4 visant à faire disparaître les
obstacles au commerce en vue d'augmenter les échanges commerciaux. C'est
dans ce sens que l'on parle de libéralisation commerciale interne et
externe.
3 Limitation du contrôle des pouvoirs publics
sur les marchés nationaux et l'adoption par ces pouvoirs publics des
réglementations internationales relatives aux échanges
commerciaux
4 Élimination ou assouplissement des entraves
tarifaires et non tarifaires entre les pays
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso15.png)
8
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso16.png)
9
La notion d'ouverture commerciale est beaucoup plus proche du
concept de libéralisation commerciale externe dans la mesure où
un pays ouvert au commerce international aura tendance à n'opposer que
de faibles barrières à la pénétration de son
marché. Stiglitz (2007) précise toutefois que l'ouverture
commerciale est la situation où un pays n'oppose que de faibles
barrières aux importations. Il la distingue de la libéralisation
commerciale externe qui n'est autre que le processus de réduction de ces
barrières. L'ouverture commerciale serait donc le résultat de la
libéralisation commerciale externe.
B- Les indicateurs de mesure de l'ouverture
commerciale
Dans la littérature économique, l'ouverture
commerciale a été mesurée de diverses façons. On
distingue à cet effet deux grandes catégories d'indicateurs : les
indicateurs d'ouverture absolue et les indicateurs d'ouverture relative.
1- Indicateurs d'ouverture absolue
Ces indicateurs sont traditionnellement les plus
utilisés. Ils visent à évaluer directement le niveau
d'ouverture d'une économie au commerce extérieur soit en
observant le résultat des échanges par un ratio d'ouverture, soit
en évaluant directement les mesures de protection mises en oeuvre dans
le pays considéré.
a- Degré d'ouverture
Le degré d'ouverture d'un pays mesure la place que
tient le reste du monde dans son économie. Il mesure le niveau de la
contrainte extérieure et est obtenu par le rapport de la valeur des
échanges extérieurs sur le PIB. De façon explicite on a :
Degré
d'ouverture5=100*[~~~~~~~~i~~+Importation]/PIB.
2
Il est facile à calculer. Ce qui justifie d'ailleurs le
fait qu'il soit plus utilisé dans les études empiriques. Ce ratio
présente aussi l'avantage de tenir compte de l'ensemble des nouvelles
formes de protection non tarifaire, et de ce point de vue, l'histoire
récente des politiques commerciales plaide en faveur de son utilisation
(Blancheton, 2004). Toutefois, ce ratio n'est pas exempt de critiques. En
effet, d'un point de vue comptable, il s'agit du rapport d'une production
(X+M)/2 sur une valeur ajoutée (PIB).
5 Certains auteurs utilisent (exportation/PIB)*100 ou
100*(exportation+importation)/PIB
Par conséquent, les grands pays exportateurs dont le
simple ratio X/PIB dépasse parfois 100% (Hong Kong, Singapour), se
trouvent favorisés.
En outre, un ratio élevé peut aussi être
la conséquence de politiques peu libérales qui agissent en sens
contraire. Un pays qui, par exemple, restreint ses importations et encourage
ses exportations apparaîtra, à ratio similaire, aussi ouvert qu'un
pays qui pratique une politique commerciale plus neutre. Aussi, un pays
importateur de biens intermédiaires élaborés et
exportateurs de produits finals ou quasi-finals, est moins
prédisposé au protectionnisme que les pays importateurs de biens
finals.
Enfin la critique majeure et rédhibitoire est selon
Pritchett (1996), le fait que cet indicateur dépend d'une multitude de
variables qui sont indépendantes des politiques commerciales comme la
taille de la population6, la configuration
géographique7, les dotations en ressources8
etc.
b- Mesure directe et évaluations qualitatives et
subjectives
Certains auteurs proposent une autre méthode qui
consiste à saisir directement les mesures restrictives de politiques
commerciales. Il s'agit de mesurer les barrières tarifaires (tarifs
moyens) et non tarifaires.
Toutefois, les mesures directes n'apparaissent pas toujours
comme les indicateurs les plus significatifs pour expliquer le volume des
échanges d'un pays (Serranito, 1999). Les relever pose, en effet, un
certain nombre de problèmes d'interprétation.
En ce qui concerne les tarifs, la moyenne proposée
n'est pas, en général, pondérée par les parts de
commerce. L'indicateur favorise donc les pays qui imposent fortement les
quelques produits qu'ils importent en grande quantité et fait
apparaître comme plus fermés les pays qui maintiennent une
protection forte sur des secteurs marginaux. Pour éviter les
conséquences de cette non pondération, d'autres études
retiennent la part des recettes tarifaires dans le PNB (ou dans les
importations). Edwards (1992), notamment, prend en compte le ratio des droits
de douane et des subventions à l'exportation sur le volume total du
commerce. Mais il s'agit là encore d'un mauvais indicateur d'ouverture
puisqu'un pays complètement fermé et ne
6 Les grandes économies sont en
général moins ouvertes car plus une économie est
étendue, plus elle se suffit à elle même.
7 Plus une économie est proche d'un
pôle commercial, plus elle sera ouverte et un pays non enclavé
aura aussi une économie plus ouverte
8 Les pays détenteurs de ressources naturelles
abondantes auront davantage une économie ouverte
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso17.png)
10
percevant donc aucune recette, apparaîtra comme
parfaitement ouvert sur ce critère. À contrario, les pays
indiqués comme les plus fermés seront ceux qui maximisent leurs
recettes fiscales (avec des importations peu élastiques aux prix
intérieurs), sans pour autant mener nécessairement une politique
commerciale fermée.
Le risque que certains pays compensent la baisse de leurs
barrières tarifaires par le durcissement des barrières non
tarifaires (BNT) voire les accords d'autolimitation, quotas, licences
d'importation implique que ces dernières entrent dans
l'appréciation directe de la politique commerciale. Pourtant, dans les
régressions qui visent à expliquer les flux des échanges,
les BNT donnent des résultats fréquemment décevants :
signe inattendu, coefficient faible et peu significatif (Pritchett, 1996).
Sachs et Warner (1995) définissent un ensemble de
critères pour caractériser l'ouverture des pays. Ils
considèrent un pays comme fermé s'il présente au moins une
des cinq caractéristiques suivantes :
> les barrières non tarifaires couvrant 40% ou plus
du commerce total ; > les droits de douane moyens supérieurs ou
égale à 40% ;
> le taux de change sur le marché noir avec une
prime de 20% ou plus par rapport au taux de change officiel en moyenne durant
la période ;
> un système économique socialiste (les
auteurs n'en fournissent pas de définition précise mais
soulignent que cet indicateur couvre des pays tels que la Pologne et la Hongrie
qui se sont appuyés sur un système de planification
centrale9 pour protéger leur économie, plutôt
que sur des droits de douane) et
> un monopole d'État sur les produits d'exportation.
Par conséquent, une économie est
considérée comme ouverte si aucune de ces cinq conditions n'est
valable.
Des méthodes alternatives consistent à
l'utilisation d'indices synthétiques pour apprécier l'ouverture
commerciale. Certaines organisations publient un indice qui est la somme des
scores obtenus par un pays sur plusieurs critères d'ouverture. A ce
titre on distingue l'indice EMAI (Emerging Market Access Index) construit
à partir de
9 L'économie socialiste de marché
était le système économique mis en place par ces
États dans les années 1969.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso18.png)
11
16 critères d'ouverture commerciale et l'indice de
liberté économique de la fondation Héritage utilisant dix
critères dont la politique commerciale.
2- Indicateurs d'ouverture
relative
Ces méthodes visent à apprécier
l'ouverture par rapport à une "norme" construite ou constatée
dans un pays ou une zone de référence. L'écart entre la
valeur constatée dans ce pays et cette norme révèlerait le
niveau d'ouverture du pays. Si la première catégorie
d'indicateurs d'ouverture relative apprécie l'ensemble des distorsions
que les interventions publiques sont censées introduire, la seconde
quantifie l'influence de ces politiques sur les seuls flux commerciaux.
a- Indices de distorsion
Un indice de distorsion est un indicateur qui permet de capter
l'ampleur des mesures protectionnistes dans la politique commerciale d'un pays.
L'un des indices les plus connus et utilisés dans la littérature
est l'indice de distorsion de Dollar (1992).
Dollar va proposer un indicateur simplifié en se basant
sur le niveau des prix relatifs de différents pays. Cet indicateur vise
à établir une comparaison du niveau des distorsions commerciales
en prenant pour référence le niveau des prix des
États-Unis (USA). Tout écart positif existant entre les prix
domestiques d'un pays donné et ceux du pays de référence
(multiplié par le taux de change) est synonyme de distorsion
commerciale.
L'indicateur se base donc sur deux éléments, la
variation des prix et le taux de change. Il donne le niveau des prix relatifs
selon la formule suivante :
"usa
oÙ Pr est l'indice des prix relatifs,
° le taux de change nominal de la monnaie locale en dollar ($
us),
Pr = 100 * ° "~
Pi l'indice des prix à la consommation du pays (i), Pusa
est l'indice des prix aux États-Unis.
Cet indicateur présente le niveau des prix relatifs
entre différents pays mais pourrait aussi servir à calculer le
taux de change réel bilatéral entre un pays et les
États-Unis
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso19.png)
12
Il donne pour des pays, dont les échanges commerciaux
ne subissent pas de restrictions, un niveau de prix proche ou égal
à celui des États-Unis, soit 100%. Ce qui amène l'auteur
à conclure que les pays dont les indices de prix sont proches de ceux
des États-Unis sont ouverts au commerce, alors que les pays dont
l'indicateur s'éloigne de l'idéal (100%), ont des prix distordus,
synonyme d'absence de politiques d'ouverture commerciale.
b- Évaluation de l'ouverture par les
résidus
Chenery et Syrquin(1989) et Guillaumont (1994 ; 2000),
notamment, ont proposé de contrôler les flux d'échange par
des variables structurelles indépendantes de la politique commerciale.
L'écart entre le volume constaté du commerce et celui
prévu à partir du modèle de référence
devient alors l'indicateur d'ouverture. Si ce résidu, est positif
(commerce constaté > commerce prévu) le pays est
considéré comme ouvert et inversement. L'indicateur d'ouverture
est alors un indicateur relatif : un pays n'est ouvert (ou fermé) que
relativement à ce qui peut être observé pour l'ensemble des
pays. On peut admettre que les travaux empiriques qui utilisent cette
méthode ne puissent prétendre conclure que sur l'avantage (ou
l'inconvénient) de s'ouvrir davantage (ou moins) que les autres. Ils ne
diront rien sur une relation monotone entre le degré d'ouverture absolue
et le taux de croissance et, a fortiori, ne permettront pas non plus
d'établir le degré d'ouverture "optimale".
Au regard de tous ces indicateurs de l'ouverture commerciale,
nous avons opté dans le cadre de cette étude pour l'utilisation
d'un indicateur d'ouverture absolue à savoir le degré d'ouverture
commerciale pour des raisons précédemment
évoquées.
Paragraphe II : Cadre conceptuel de la croissance
économique
Il s'agit dans ce paragraphe, de définir la croissance
économique et d'énoncer ses indicateurs de mesure.
A- Définition de la croissance
économique
Si dans le langage courant on emploie le terme
«croissance» dans le cadre d'évolution à court terme,
les économistes l'utilisent conventionnellement pour décrire une
augmentation de la production sur le long terme. La croissance
économique serait donc un phénomène de longue
période, différente de l'expansion,
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso20.png)
13
terme utilisé dans l'analyse des fluctuations et des
cycles. Ainsi pour l'économiste français François Perroux,
la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global en terme réel. La définition de Simon Kuznets va
au-delà et affirme qu'il y a croissance lorsque la croissance du PIB est
supérieure à la croissance de la population.
Toutefois, la croissance économique n'est pas à
confondre au progrès et au développement économique. Il y
a une distinction fondamentale qui les sépare. Le progrès est la
propagation aux moindres coûts humains et à grande vitesse de la
nouveauté au sein d'un réseau d'activités
économiques dont le sens, la signification devient accessible à
tous. Le développement économique quant à lui a davantage
d'implications. Outre une augmentation des revenus par habitant, celui-ci
implique des changements fondamentaux dans la structure de l'économie.
Selon F. Perroux, le développement est la combinaison des changements
mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte à faire
croître, cumulativement et durablement, son produit réel
global.
Dans le cadre de cette étude, il est retenu comme
concept de « croissance économique », l'augmentation des
quantités de biens et services produits dans une économie au
cours d'une année, c'est-à-dire la croissance du PIB.
B- Indicateurs de la croissance économique.
La croissance économique est généralement
mesurée par des indicateurs économiques dont le plus courant est
le PIB. Il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production.
Il est un agrégat représentant le résultat final de
l'activité de production des unités résidentes. C'est un
indicateur de référence pour un pays. Afin d'effectuer des
comparaisons internationales, on utilise la Parité de Pouvoir d'Achat
(PPA) qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de
référence. Pour comparer la situation d'un pays à des
époques différentes, on peut également raisonner en
monnaie constante. L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure
de la croissance économique. Plusieurs critiques sont formulées
à son égard : d'abord, il ne mesure pas ou mesure mal
l'économie informelle. Une part importante non déclarée
des transactions est ainsi perdue pour les statistiques comme le fisc.
Même s'il prend en compte la production des activités
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso21.png)
14
non marchandes, il ne mesure pas l'activité de
production domestique (ménages, potagers, etc.)
Ensuite, le PIB ne mesure que les apports de valeur
ajoutée dans l'immédiat (sur une année). Les effets de
long terme, notamment dans des services tels que l'éducation ou la
santé, sont peu ou mal comptabilisés à travers leur impact
sur la production. Il ne mesure que la valeur ajoutée produite par les
agents économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les
transferts de ressources internationales, alors que ces derniers
représentent souvent une part importante de la richesse nationale.
Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées
et non la richesse possédée, par un pays, sans distinguer les
effets positifs ou négatifs sur le bien-être collectif. Par
exemple, une catastrophe naturelle, qui détruit de la richesse, va
pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction
qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la
destruction antérieure, ni le coût du financement de la
reconstruction.
Au titre des autres indicateurs pouvant mesurer la croissance
économique on note entre autres le produit national brut (PNB)
tombé en désuétude et l'indice de développement
humain (IDH) indicateur composite du Programme des Nations-Unis pour le
Développement (PNUD) plus utilisé pour saisir le niveau de
développement économique. Le PIB sera donc dans le cadre de cette
étude, l'indicateur retenu pour mesurer la croissance
économique.
Section II : Théories de la relation entre
ouverture et croissance économique.
Les études économiques ont beaucoup enrichi la
littérature sur la relation ouverture commerciale-croissance
économique. Dans cette partie nous aborderons d'abord les études
théoriques sur la question avant d'examiner les travaux empiriques
réalisés.
Paragraphe I : Études théoriques
Les contributions sur la relation ouverture au commerce
international-croissance économique trouvent leurs fondements dans les
théories du commerce international et de la croissance
économique.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso22.png)
15
L'intérêt sur la question remonte au
XIXème siècle avec l'émergence de la
théorie traditionnelle du commerce international. Fondée sur le
paradigme de la concurrence pure et parfaite et les rendements d'échelle
constants, la théorie traditionnelle prône l'ouverture des
économies car celle-ci permet d'augmenter la production domestique. En
orientant ses ressources vers les secteurs d'activités où il
détient un avantage absolu (Adam' Smith), un avantage comparatif (David
Ricardo) ou qui utilisent de manière intensive le facteur dont il est le
plus fortement doté (capital, travail qualifié ou travail non
qualifié : théorème de Heckscher, Ohlin, Samuelson), un
pays ouvert réalise des gains de productivité favorables à
la croissance économique. Cette vision rompt avec la pensée
mercantiliste de l'époque qui considère le commerce international
comme un jeu à somme nulle, c'est-à-dire une pratique dans
laquelle une nation ne se développe qu'au détriment d'une
autre.
Constatant l'échec des théories traditionnelles
dans l'explication des échanges entre pays de niveau de
développement similaire, des échanges intra branches et du
rôle des firmes multinationales dans les échanges internationaux,
de nouvelles théories du commerce international vont émerger dans
les années 1970 sous l'impulsion de Brander, Spencer et Krugman. Ces
théories se fondent sur les principes de la concurrence imparfaite et
des rendements d'échelle croissants qui postulent des économies
d'échelle et des externalités technologiques liées
à l'ouverture. Dès lors les gains de l'ouverture vont quitter le
cadre statique pour devenir de plus en plus dynamique. Parallèlement aux
études sur le commerce international, les études sur la
croissance économique ont connu également une progression.
A la suite des analyses de Ricardo (1817) sur le commerce
international, plusieurs auteurs se sont penchés sur la question de
l'origine de la croissance économique. Ils considèrent que la
production est une fonction du travail, du capital, de la terre et leurs
productivités.
Pour les théoriciens de la croissance exogène
issus du modèle de Solow (1957), cette productivité est
captée par le progrès technologique qu'ils considèrent
exogène10 dans le long terme. Partant de l'hypothèse
du taux d'épargne constant dans le court terme et du rendement marginal
décroissant de l'investissement, ils montrent que l'économie se
trouve permanemment entre deux états : un état de
10 Le progrès technique n'est pas
expliqué mais est considéré comme une donnée dont
on ne peut modifier ; telle « une manne tombée du ciel »
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso23.png)
16
départ marqué par une faiblesse du capital
physique et un état final où le capital physique est abondant.
C'est seulement pendant cette phase de transition que la politique commerciale
peut jouer un rôle d'accélérateur en accroissant le stock
de capital physique, moteur de la croissance. L'une des implications de ce
modèle est la convergence économique des nations11.
Toutefois face à l'absence de convergence entre pays en
développement (PED) et pays développés (PD), de nouvelles
théories de la croissance économique à savoir les
théories de la croissance endogène vont émerger vers la
fin des années 1970. Les théories de la croissance
endogène postulent que le changement technologique est endogène
car celui-ci émane du désir de profit des industriels qui
investissent dans les activités de recherche et de développement
(R&D). Ils remettent ainsi en cause la décroissance de la
productivité du capital physique en mettant en avant deux
phénomènes : d'une part l'existence de facteurs de production qui
ne connaissent pas de bornes à leur accumulation et
considérés comme moteurs potentiels de la croissance et d'autre
part l'existence d'effets externes au cours du processus de production.
A partir des années 1990, les études sur le
commerce international et la croissance économique jusqu'alors
menées séparément vont connaitre un rapprochement. La
fusion entre la théorie de la croissance endogène et la nouvelle
théorie du commerce international offre ainsi un nouveau cadre d'analyse
pertinent des effets de l'ouverture sur la croissance économique.
Plusieurs études théoriques majeures seront
effectuées au cours de cette période. Feenstra (1990) et Grossman
et Helpman (1990) affirment qu'il existe deux effets opposés de
l'ouverture sur la croissance. D'un côté, l'ouverture commerciale
accroît la taille du marché et donc incite les firmes à
investir pour bénéficier des économies d'échelle et
de l'autre côté, l'ouverture intensifie la concurrence et
réduit donc l'incitation à innover. Dans ces conditions un petit
pays aura tendance à innover moins à long terme qu'en situation
d'autarcie. Ces deux effets s'annulent pour un grand pays.
PAGE (1991) note que l'ouverture est censée agir
à travers deux modes d'ajustement. Non seulement elle permet aux
entreprises déjà efficientes d'allouer
11 L'hypothèse de convergence correspond
à l'idée que les pays en voie de développement
évoluent rapidement et finissent par arriver à un niveau
quasi-égal à celui des pays développés
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso24.png)
17
correctement leurs ressources grâce aux signaux du
marché, mais elle contribue également à renforcer
l'efficacité interne de celles qui sont défaillantes, moins aptes
à répondre aux lois du marché.
Grossman et Helpman (1991) démontrent à nouveau
que l'ouverture permet d'augmenter les importations domestiques de biens et
services qui incluent de nouvelles technologies. Grâce à
l'apprentissage par la pratique et le transfert de technologies, le pays
connait un progrès technologique, sa production devient plus efficiente
et sa productivité augmente. On s'attend alors à ce que les
économies les plus ouvertes croissent à un rythme plus rapide que
celles protectionnistes. Cependant, les auteurs rajoutent que ces gains
dépendent de plusieurs facteurs, dont la situation initiale. Cette
dernière détermine la nature de la spécialisation du pays
dans le long terme et donc son taux de croissance. L'ouverture d'une petite
économie peut la conduire à se spécialiser dans un secteur
de faible croissance, contribuant plutôt à laisser le pays dans le
sous développement. Dans ce cas, le pays devrait adopter des politiques
protectionnistes durant les premières étapes de son
développement, pour ensuite opter pour des politiques d'ouverture
appropriées. Cette vision est en phase avec la théorie de
l'industrie naissante.
Selon l'étude de Levine et Renelt (1992), la relation
de causalité entre l'ouverture et la croissance se fait à travers
l'investissement. Si l'ouverture au commerce international permet
l'accès à des biens d'investissement, cela mènera à
une croissance de long terme. Un pays libéralisant ses échanges
s'attirera des flux d'investissement étranger. Cependant, cela risque
d'engendrer une baisse de l'investissement domestique due à une plus
forte concurrence internationale.
Grossman et Helpman (1992) avancent par ailleurs qu'un pays
protégeant son économie peut stimuler sa croissance
économique. Cela est possible dans le cas où l'intervention
gouvernementale encourage l'investissement domestique selon les avantages
comparatifs du pays.
Aubin (1994) prolongeant les travaux de Rivera-Batiz et Romer
(1991) montre que les gains de l'ouverture en termes de croissance sont
beaucoup plus importants lorsqu'il existe une coordination des politiques
économiques entre pays. C'est-à-dire une intervention publique
recherchant l'optimum non pas dans le cadre des économies prises
séparément mais dans le cadre de leur union. Dans ce sens,
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso25.png)
18
l'intégration des marchés ne suffit pas pour
obtenir une croissance optimale mais doit être accompagnée d'une
intégration des politiques économiques.
Selon Harrison (1995) les arguments théoriques relatifs
aux gains provenant de l'ouverture commerciale sont traditionnellement
liés à l'efficience allocative, dans les pays détenteurs
d'avantages comparatifs.
Pour Krugman et Obstfeld (1995), en présence de
rendements croissants, un pays plus efficient peut en effet ne pas pouvoir
entrer sur le marché d'un produit du fait de la présence d'un
second pays qui dispose d'une rente de situation sur ce produit.
Fontagné et Guerin (1997) ont indiqué que les
conditions internes déterminent les résultats de l'ouverture d'un
pays. Si le pays dispose de certaines conditions (capital humain
qualifié, bonnes institutions, etc.), l'ouverture commerciale joue un
rôle catalyseur sur la croissance en activant l'économie face aux
chocs extérieurs.
En résumé, les travaux théoriques n'ont
pas réussi à trancher définitivement sur un effet
favorable ou défavorable de l'ouverture sur la croissance
économique. Ils se résument à indiquer les canaux par
lesquels elle peut favoriser ou entraver la croissance. De plus, les
résultats de chaque modèle dépendent fortement de sa
structure et de ses hypothèses. Le débat reste donc ouvert sur ce
point auquel les études empiriques tentent d'apporter des
éléments de réponse.
Paragraphe II : Études empiriques
L'étude économétrique du lien
ouverture-croissance a connu également une grande vogue dans les
années 1990. Dollar (1992), Barro et Sala-I-Martin (1995), Sachs et
Warner (1995), Edwards (1998) et Greenaway et al. (1998), en utilisant des
régressions en coupe transversale, ont trouvé que les distorsions
dues à l'intervention de l'État au niveau du commerce menaient
à de faibles taux de croissance.
Ben-David (1993) et Sachs et Warner (1995) ont par ailleurs
démontré que c'est seulement dans les économies ouvertes
qu'on pouvait observer une convergence inconditionnelle. Sachs et Warner (1995)
estiment des équations de croissance sur la période 1970-1989
pour 122 pays tirés de la base internationale construite par Summers et
Heston (1991). Ils trouvent que les pays menant des politiques d'ouverture ont
cru à un rythme de 4,5% par an dans les années 1970 et 1980 et
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso26.png)
19
qu'en revanche, les pays relativement fermés avaient un
taux de croissance de seulement 0,7%. Ils notent toutefois qu'une relation
robuste est difficile à trouver et à justifier.
Frankel et Romer (1999) utilisent une méthode à
variables instrumentales incluant des caractéristiques
géographiques, et confirment que le commerce international a un impact
important et significatif sur la croissance.
Harrison (1996) arrive à des conclusions similaires en
utilisant une variété d'indicateurs d'ouverture. En
procédant à différentes méthodes d'estimations
(coupe transversale, effets fixes, moyenne sur cinq ans, premières
différences), les résultats obtenus suggèrent une relation
positive entre le degré d'ouverture et la croissance. Toutefois ce ne
sont pas toutes les mesures d'ouverture qui furent significatives,
malgré le fait qu'elles furent pour la plupart de signe positif.
Des travaux réalisés au moyen des techniques de
cointégration ont aussi montré que la croissance est tirée
par la technologie et induite par l'ouverture commerciale. En effet, les
travaux de Coe et Helpman (1995) sur un échantillon de 22 pays
industriels ont montré que la productivité globale des facteurs
(PGF) d'un pays dépend non seulement de son propre stock de capital en
R&D mais aussi de celui de ses partenaires commerciaux et par
conséquent de son degré d'ouverture.
En ce qui concerne les études réalisées
sur les pays en développement, on peut notamment retenir l'article de
Sébastien Edward (1998) qui a étudié le lien entre
l'ouverture commerciale et la croissance entre 1980 et 1990. Il a testé
la robustesse de neuf (9) mesures de l'ouverture commerciale sur la croissance
de la productivité totale des facteurs. Les mesures retenues sont entre
autres l'indice de Warner Sachs, celui d'Edward Leamers, l'indice de distorsion
commerciale formulée par la fondation Héritage. Il a
régressé ces différentes mesures de l'ouverture, en
calculant la moyenne des dix années de productivité totale des
facteurs pour 93 pays développés et en voie de
développement. Il trouve que six des neuf mesures de l'ouverture sont
statistiquement significatives et ont le signe attendu.
La contribution majeure émane sans doute de Rodriguez
et Rodrik (1999) qui sont venus critiquer et remettre en question les
résultats de quatre études importantes. Les auteurs ont
établi que la corrélation positive entre l'ouverture et la
croissance
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso27.png)
20
trouvée dans les travaux de Dollar (1992), Ben-David
(1993), Sachs et Warner (1995) et Edward (1998) n'était pas robuste.
Leurs méthodologies furent remises en question, car les indicateurs de
mesure de l'ouverture commerciale utilisés pouvaient être
lourdement critiqués et qu'il manquait des variables de contrôle
importantes pouvant avoir un effet déterminant sur la croissance.
Jin (2004) a analysé le co-mouvement entre l'ouverture
et la croissance pour 17 provinces et 3 municipalités chinoises.
L'auteur voulait vérifier si la relation ouverture-croissance
était également valide au niveau provincial, et si on pouvait
déceler une différence entre les provinces côtières
et celles enclavées. Les résultats obtenus sont ceux qui
étaient attendus : l'effet pour les provinces côtières est
de signe positif et significatif pour quatre d'entre elles, et négatif
pour la majorité des provinces enclavées.
Noguer et Siscart (2005) menant une étude sur un
échantillon de 98 pays, aboutissent à une relation positive entre
le commerce international et la croissance économique.
En résumé, les travaux empiriques ont abouti
à un consensus sur les effets positifs de l'ouverture sur la croissance.
Cependant, ces travaux laissent un sentiment d'insatisfaction lié aux
indicateurs retenus pour mesurer l'ouverture et notamment aux méthodes
économétriques utilisées qui ne permettent pas de
contrôler d'une façon rigoureuse les biais liés à
l'hétérogénéité individuelle.
Si les études théoriques sont restées sur
un effet ambigu de l'ouverture sur la croissance, cela n'a pas
été le cas des investigations empiriques. En effet, la plupart
des travaux empiriques concluent pour un résultat positif de l'ouverture
sur la croissance économique. Mais ce lien n'est pas automatique et
nécessite un environnement économique interne et externe
favorable. Les gouvernements des pays asiatiques ont su combiner les politiques
d'ouverture commerciale avec des politiques industrielles interventionnistes.
Quelle est la politique commerciale du Burkina Faso? Comment a
évolué son degré d'ouverture et quelle corrélation
entretient-il avec la politique commerciale? Toutes ces questions feront entre
autres l'objet du chapitre II.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso28.png)
21
Chapitre II : Analyse de l'évolution de la
croissance économique et de l'ouverture commerciale du Burkina Faso
Pour connaître la manière dont les indicateurs,
commercial et économique ont évolué, nous
procéderons à l'analyse de la croissance de l'économie
burkinabè en section I et à celle de l'évolution de
l'ouverture commerciale en section II.
Section I : Analyse de la dynamique
économique
Cette section se consacre à l'analyse de
l'évolution du PIB réel de 1960 à 2010.
La mesure du PIB a un caractère nominal. La hausse du
PIB peut être le résultat d'une augmentation des prix, les
quantités des biens et services restant inchangées. Il convient
donc d'utiliser le PIB réel qui autorise une approche en termes de
volume.
Le graphique ci-dessous représente l'évolution
du PIB réel (base 100 en 2005). Les données sont issues de la
base de données des comptes nationaux de la BM et fichiers de
données des comptes nationaux de l'Organisation de Coopération et
de Développement Économiques (OCDE).
Figure 1 : Évolution du taux de
croissance annuel moyen par quinquennat de 1960 à
2010.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso29.png)
4%
8%
0%
7%
6%
5%
3%
2%
1%
Source : l'auteur à partir des données de la
BM (WDI, 2013)
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso30.png)
22
De façon générale, le PIB réel a
connu une croissance annuelle moyenne de 4,20% sur l'ensemble de la
période 1960-2010. Cela traduit le dynamisme de l'économie
burkinabè. Quatre phases se dégagent de l'observation du trend.
Il s'agit respectivement des périodes 1960-1965 à 1980-1985 ;
1980-1985 à 1985-1990 ; 1985-1990 à 1995-2000 et 1995-2000
à 2005-2010.
De l'histoire des grandes politiques économiques du
Burkina Faso, on retient trois périodes à savoir la
période ante-PAS (1960-1990), la période PAS (1990-2000) et la
période post-PAS (2000 à nos jours).
Les deux premières phases de l'évolution du PIB
réel s'insèrent dans la période ante-PAS marquée
globalement par une croissance économique erratique due en partie
à un secteur industriel, des sociétés d'État et des
banques en difficultés. Toutefois les bonnes performances agricoles et
le faible niveau d'inflation et d'arriérés de paiement ont permis
de réaliser une croissance positive quoique en deçà de la
moyenne de 4,2%. La faible croissance sur la première phase (19601985)
peut être attribuée dans un premier temps à une gestion
hasardeuse de l'économie compte tenu de l'insuffisance de ressources
humaines au lendemain des indépendances et ensuite à la gestion
rigoureuse des finances publiques12 connue sous le sobriquet de
« garangose ». La seconde phase (1985-1990) retrace les
séquelles de la révolution du 4 août 1983. Ce fut une
période d'auto ajustement pour un développement auto
centré, basé sur les ressources internes du pays («
consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons »).
La politique de substitution aux importations clairement affichée a
été également renforcée au moment de la
révolution. Toutefois au cours de la période
révolutionnaire, les conditions sanitaires se sont nettement
améliorées à travers les campagnes de vaccination et
d'immunisation contre de nombreuses maladies ainsi que par la construction
collective de nombreux Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS).
Des résultats probants ont été obtenus : le nombre
d'habitants pour un médecin est passé de 37.000 en 1980 à
30.500 en 1986 et l'espérance de vie s'est améliorée de 37
ans en 1960 à 48 ans en 1988 (Kaboré, 2011). Des efforts ont
été faits également dans le domaine de l'éducation.
La chute du taux de croissance du PIB réel sur le quinquennat 1985-1990
peut, en partie, être expliquée par ces
12 La gestion à l'équilibre permet sans
doute d'assainir les finances publiques mais n'est pas toujours compatible avec
les objectifs de développement.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso31.png)
23
lourds investissements dans les secteurs sociaux dont les
effets sur la croissance se manifestent à moyen ou à long terme.
Par ailleurs, ce fut également une période de rectification dans
la mesure où juste après le coup d'État du 15 octobre 1987
on a assisté à un renouveau de la politique économique
marquée par un contexte beaucoup plus libéral.
La troisième phase (1985-1990 à 1995-2000)
s'inscrit globalement dans la période PAS des grandes politiques
économiques. Elle est marquée par la mise en place d'un ensemble
de programmes (politiques macro-économiques, politiques de
régulation, réformes du secteur financier et des
sociétés d'État, politiques sectorielles) insufflés
par la BM et le FMI. Ce dynamisme s'est traduit par une croissance continue du
PIB réel qui a atteint son maximum de 6,74% sur le quinquennat
1995-2000. Toutefois les économistes s'accordent sur le fait que la
croissance économique réalisée au cours de cette
période a été appauvrissante. En effet, l'incidence de la
pauvreté est passée de 44,5% en 1994 à 45,3% en 1998 pour
atteindre 46,4% en 2003 (Données d'enquêtes-INSD). Une explication
plausible serait la mauvaise répartition des fruits de la croissance
entre les différentes couches sociales. En délaissant les
investissements sociaux jugés budgétivores et peu productifs ou
du moins en les rationalisant, les PAS ont contribué à
dégrader les conditions de vie des plus pauvres au profit d'une
minorité d'opérateurs économiques.
La quatrième phase (1995-2000 à 2005-2010) est
quant à elle marquée par la mise en place d'une stratégie
nationale (le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP)) qui s'inscrit dans le contexte général de la
période post-PAS. En s'appuyant sur quatre axes
stratégiques13, le CSLP tente de remédier à la
pauvreté afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD) en 2015. Selon l'enquête 2009-2010 de
l'INSD, l'incidence de la pauvreté s'est établie à 43,9%
en 2009 (contre 46,4% en 2003).
13 Les 4 axes stratégiques :
accélérer la croissance et la fonder sur l'équité ;
garantir l'accès des pauvres aux services sociaux de base ;
élargir les opportunités en matière d'emploi et
activités génératrices de revenus pour les pauvres et
promouvoir une bonne gouvernance.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso32.png)
24
Section II : Évolution de l'ouverture
commerciale du Burkina Faso
Pour mieux apprécier les tendances à l'ouverture
de l'économie burkinabè, cette section se consacre dans un
premier temps à l'analyse de la politique commerciale et dans un second
temps à l'examen de la dynamique du taux d'ouverture.
Paragraphe I : Politique commerciale du Burkina Faso
Selon le dictionnaire des sciences
économiques14, la politique commerciale désigne
l'action des pouvoirs publics sur les échanges extérieurs du
pays. Il peut s'agir de la mise en place de dispositifs visant à
protéger le marché national de la concurrence extérieure
(le protectionnisme) ou bien au contraire à réduire cette
protection (le libre-échange). Elle peut également consister
à mettre en place une politique industrielle en faveur d'un secteur
d'activités (la politique commerciale stratégique). La politique
commerciale s'inscrit donc dans le cadre général de la politique
économique.
L'analyse de l'évolution de la politique commerciale du
Burkina Faso fait ressortir une caractéristique principale : le passage
d'une politique fortement administrée (19601990) à une politique
libérale à partir de 1991.
Durant la période 1960-1990 le marché
intérieur a été fortement protégé avec
l'institution de licences, de contingentements, de quotas, de distinctions des
origines des produits, etc. Cette politique protectionniste a été
renforcée pour certains produits pendant la période
révolutionnaire. Conformément à la théorie de
l'industrie naissante, l'objectif recherché était de permettre
aux nouvelles entreprises de mieux appréhender le marché
intérieur, de le maitriser afin de mieux intégrer le
marché mondial et être prêtes pour la concurrence
étrangère. La politique commerciale qui prévaut à
cette période s'inscrit dans la stratégie de développement
par substitution aux importations menée en général dans le
monde en développement. Cette politique consiste d'abord à
identifier les besoins essentiels de l'économie nationale ; ensuite il a
été nécessaire de s'assurer de la capacité des
producteurs locaux à prendre le relais ou plus simplement de s'assurer
de la disponibilité des industriels étrangers à fournir
les équipements et l'expertise nécessaire pour développer
une
14 Alain Beitone et al. (2013)
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso33.png)
25
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso34.png)
26
industrie locale. Enfin, il fallait protéger
l'économie pour permettre aux entreprises qui sont dans l'enfance de
grandir et d'impulser la croissance économique.
Ainsi à la fin des années 1980, le Burkina Faso
se singularise par une politique extrêmement protectionniste qui a
même contribué à l'inadaptation des activités
industrielles et artisanales. En effet, à partir de 1973, période
de tensions inflationnistes dues au premier choc pétrolier, les
autorités ont cherché à contrôler les prix à
travers divers instruments (homologation des prix, contrôle des marges
bénéficiaires). L'État a même procédé
directement à des ventes de biens de consommation de masse par le biais
de la Société Voltaïque du Commerce (SOVOLCOM). En mars
1977, une ordonnance prévoit la règlementation étroite et
rigide des prix et des marges pour les produits importés. A partir
d'octobre 1983, les barrières protectionnistes ont été
considérablement renforcées y compris vis-à-vis des
produits originaires de la Communauté Économique des États
de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui ne bénéficiaient quasiment
plus de traitement préférentiel. Des quotas d'importation ont
porté sur de nombreuses productions locales à l'instar des piles,
les pneumatiques, le caoutchouc-mousse, le carrelage etc. Des autorisations
préalables d'importations ont également été
instituées pour les produits de consommation courante et des
autorisations spéciales d'importations (ASI) pour les médicaments
et les produits dangereux. Courant 1986-1987 des dispositions ont
été prises pour interdire l'importation de fruits et
légumes. Ces mesures ont d'ailleurs entrainé la perte d'une bonne
partie de la récolte de karité en raison des rétorsions
des partenaires commerciaux.
A partir des années 1991 suite à la persistance
de la crise financière (crise de la dette) des années 1980, le
Burkina Faso va négocier un programme d'ajustement structurel avec les
institutions de Bretton Woods. Ce programme vise à assainir les finances
publiques, réduire le poids de l'État dans l'économie et
une déréglementation progressive des activités. Le
processus de désengagement de l'État des secteurs productifs et
la privatisation des entreprises publiques et parapubliques ont pour corollaire
la libéralisation commerciale interne et externe. Le cadre des
activités économiques défini par les PAS consiste depuis
1991, à rechercher par le libre arbitrage du marché, une
meilleure allocation des ressources productives. Cela passe pour l'essentiel
par le retour à la vérité des prix, le retour au libre jeu
de la concurrence, la création d'un environnement économique
sain, propice
à la prospérité des activités
économiques. Plusieurs réformes libérales vont être
opérées durant cette période.
A partir de Janvier 1994 avec la création de l'UEMOA,
le Burkina Faso met désormais l'accent sur les politiques de l'Union. La
politique commerciale du pays consistera pour l'essentiel, en la mise en
application de la règlementation de l'UEMOA. A cet effet, un Tarif
Extérieur Commun (TEC)15 a été institué
en 1997 et un code communautaire des douanes en 2001.
Le Burkina Faso intègre l'OMC en 1995 et
réaffirme ainsi sa position en faveur d'une plus grande
libéralisation commerciale. En effet, l'OMC est l'organisation
internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce
international entre les pays. Son but est d'aider, par la réduction
d'obstacles au libre-échange, les producteurs de marchandises et de
services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs
activités.
L'entrée en vigueur du TEC-CEDEAO et l'imminente
ratification des APE marqueront également des étapes importantes
dans l'histoire de l'ouverture commerciale du pays. En effet, par l'adoption de
ce tarif en 2015, les biens et services pourront circuler librement dans
l'espace commun et les importations en provenance des pays tiers devront
s'affranchir par contre d'un prélèvement douanier uniforme dans
tous les pays membres. La nouvelle problématique que pose les APE pour
le pays est quant à elle, la réciprocité des avantages car
le Burkina Faso bénéficiait depuis le 5 mars 2001 de l'initiative
« tous sauf les armes16 (TSA)».
D'une politique commerciale initialement protectionniste, le
Burkina Faso a basculé dans le libre-échange à partir de
1991. Comment a évolué son taux d'ouverture commerciale
censé capter les effets de ces politiques commerciales ?
Paragraphe II : Dynamique du taux d'ouverture
commerciale
Le taux d'ouverture17 est l'indicateur
habituellement utilisé pour mesurer le degré
d'internationalisation des économies. Il peut être défini
par plusieurs formules mais
15 Le TEC désigne le taux de
prélèvement sur les importations en provenance des pays tiers de
l'UEMOA
16 Avantage commercial accordé par l'UE
à 49 PMA qui supprime quotas et tarifs à l'entrée du
marché européen, à l'exception des armes, sur les
exportations de ces PMA.
17 Les notions taux d'ouverture, degré
d'ouverture, ratio d'ouverture traduisent la même
réalité.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso35.png)
27
nous avons retenu la moyenne des exportations et importations
rapportée au PIB. C'est la formule la plus utilisée dans les
dictionnaires et revues économiques.
A- Évolution temporelle du degré
d'ouverture
Le graphique ci-dessous retrace l'évolution du
degré d'ouverture de l'économie burkinabè de 1960 à
2012. Les données sont issues de la base de données des comptes
nationaux de la BM et fichiers de données des comptes nationaux de
l'OCDE.
Figure 2 : Évolution du degré
d'ouverture commerciale du Burkina Faso de 1960 à
2012
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso36.png)
35
30
25
20
15
10
0
5
1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984
1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
Ouv
Source : l'auteur à partir des données de la
BM (WDI, 2013)
Globalement, on observe une croissance du degré
d'ouverture de l'économie. Cela est en phase avec la politique
commerciale menée car initialement protectionniste elle est devenue
progressivement libérale à partir de 1991. En effet, le
degré d'ouverture s'est établi à un niveau plus bas sur la
période 1960-1990 comparativement à sa valeur sur la
période 1991-2012. Le taux d'ouverture moyen est passé de 15,11%
entre 1960-1990 à 18,75% sur la période 1991-2012.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso37.png)
28
On peut retenir trois phases d'évolution de
l'observation de l'allure de la courbe. La première phase va de 1960
à 1980, la seconde de 1980 à 1991 et la dernière de 1991
à 2012.
Sur la période 1960-1980, la courbe est globalement
croissante avec un taux d'ouverture moyen de 13,21% oscillant entre 7,16% et
20,1%. Cependant, la tendance croissante du degré d'ouverture durant
cette période laisse croire à un assouplissement progressif des
mesures protectionnistes. L'histoire de la politique commerciale nous renseigne
que le protectionnisme s'est par contre progressivement renforcé
jusqu'à la période révolutionnaire. Ce paradoxe peut
s'expliquer par le fait que le degré d'ouverture d'une économie
ne dépend pas seulement de l'orientation de sa politique commerciale. En
effet, Guillaumont (2001) montre que le taux d'ouverture dépend aussi et
surtout de variables structurelles dont celles généralement
identifiées sont la dimension de l'économie (captée par la
taille de la population), le niveau de développement (produit par
tête), les ressources naturelles notamment minières, les flux
d'aide et les transferts nets de l'étranger. Le graphique ci-dessous
retrace l'évolution de ces deux dernières grandeurs de 1960
à 1980.
Figure 3 : Évolution des transferts
courants et de l'aide au développement de 1960 à
1980
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso38.png)
0,00E-i-00$
2,50E-i-08$
2,00E-i-08$
5,00E-i-07$
1,50E-i-08$
1,00E-i-08$
1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978
1980
Aide publique au développement nette reçue
($ US courants)
Transferts courants nets de l'étranger ($ US
courants)
Source : l'auteur à partir des données de la
BM (WDI, 2013)
On note donc sur l'ensemble de la période une
croissance continue de l'aide publique au développement et des
transferts courants nets de l'étranger. Toute
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso39.png)
29
chose qui contribue à expliquer la croissance du
degré d'ouverture sur une période protectionniste.
La seconde phase de l'évolution du taux d'ouverture
correspond à la période 19801991. Elle s'inscrit globalement dans
le contexte révolutionnaire où les mesures protectionnistes se
sont renforcées. On constate une baisse du degré d'ouverture
quittant de 20,1% en 1980 à 16,9% en 1991. Sur cette période la
politique commerciale est donc en phase avec l'évolution du taux
d'ouverture.
La troisième phase est celle de la période
1991-2012. C'est l'époque libérale marquée par l'adoption
des PAS, l'ouverture par l'intégration économique et les accords
commerciaux multilatéraux et bilatéraux. Le degré
d'ouverture a globalement suivi la politique commerciale en débutant par
une croissance en dents de scie entre 1991-2005 pour prendre finalement
l'allure d'une courbe exponentielle entre 20052012.
En résumé, le taux d'ouverture commerciale du
Burkina Faso a connu trois phases dans son évolution et a suivi
globalement la dynamique de la politique commerciale du pays. Toutefois notre
analyse sera incomplète si une comparaison entre ce taux et celui
d'autres pays n'est pas effectuée.
B- Comparaison entre le taux d'ouverture du Burkina et
celui d'autres
nations
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution du taux
d'ouverture du Burkina (en %) comparativement à celle d'autres nations
sur deux grandes périodes. La moyenne du taux d'ouverture a
été calculée sur chaque période pour chaque
entité économique.
Tableau 1 : Comparaison des taux
d'ouverture commerciale de 1994 à 2013.
Période
Pays
|
1994-2004
|
2005-2013
|
Hong Kong
|
141,69
|
207,59
|
Luxembourg
|
117,93
|
166,89
|
France
|
24,45
|
27,68
|
États-Unis
|
11,45
|
14,15
|
Afrique Subsaharienne
|
29,66
|
32,68
|
UEMOA
|
30,12
|
33,27
|
Burkina Faso
|
17,97
|
21,11
|
Source : l'auteur à partir des données de la
BM (WDI, 2013)
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso40.png)
30
Globalement, le taux d'ouverture est croissant d'une
période à l'autre pour toutes les entités
économiques. Cela confirme l'extraversion croissante des
économies du fait de la mondialisation. La Chine de Hong Kong et le
Luxembourg réalisent les scores les plus élevés. La France
et les États-Unis ont par contre des taux d'ouverture relativement
faibles. Ces écarts peuvent être expliqués par le dynamisme
des différentes économies et par l'influence des facteurs
structurels précédemment identifiés sur le taux
d'ouverture.
Le degré d'ouverture du Burkina Faso est toutefois en
deçà de celui des pays de l'Afrique subsaharienne et de la
moyenne des pays de l'UEMOA qui présentent pourtant des
caractéristiques similaires. Toute chose qui permet de conclure que le
pays a un faible taux d'ouverture par rapport au reste du monde.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso41.png)
31
PARTIE II : STRUCTURE DU COMMERCE EXTÉRIEUR ET
EFFETS
DE L'OUVERTURE SUR LA CROISSANCE
Dans cette deuxième partie, le premier chapitre est
consacré à l'étude de l'environnement des échanges
extérieurs et le second à l'étude empirique.
Chapitre I : Environnement des échanges
extérieurs
L'analyse du solde commercial et des partenaires commerciaux
est abordée dans ce chapitre.
Section I : Analyse du solde commercial
Le solde commercial est la différence, en termes de
valeur monétaire, entre les exportations et les importations de biens
18 ou de biens et services dans une économie sur une
période donnée (en général l'année). On
parle aussi de balance commerciale. Il est une composante de la balance
courante19, elle-même partie intégrante de la balance
des paiements20. Mieux, c'est l'un des soldes les plus importants de
la balance des paiements dans la mesure où il permet de mesurer les
effets des phénomènes économiques ou des changements de
politique économique.
Le graphique suivant retrace l'évolution de la balance
commerciale, de la balance des biens et celle des services du Burkina Faso sur
la période 1960-2012.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso42.png)
32
18 Selon la comptabilité nationale
française
19 Solde commercial+solde du compte revenus et
transferts courants
20 Balance courante+solde du compte capital et
opérations financières
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso43.png)
33
Figure 4 : Évolution du solde commercial
de 1960 à 2012
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso44.png)
x 100 000 000 $ US
-10
-12
-14
-16
-2
-4
-6
-8
4
0
2
Balance B&S ($ US courants) Balance B ($ US courants) Balance
S ($ US courants)
1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984
1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
Source : l'auteur à partir des données de la
BM (WDI 2013)
Dans l'ensemble, il ressort du graphique que la balance
commerciale du Burkina Faso au cours de la période étudiée
est déficitaire. Ce déficit est même croissant (7,87% de
croissance annuelle moyenne) de 1960 à 2008 où il atteint sa
valeur maximale de 1 379 552 813 $ US. A partir de 2008, il amorce une
décroissance annuelle moyenne de 14,81% pour atteindre la valeur 726 401
192 $ en 2012.
Deux agrégats concourent à l'explication du
déficit du solde commercial. Il s'agit de la balance des services d'une
part et celle des biens d'autre part.
La balance des services est la différence entre les
exportations et les importations de services durant l'année. Elle
connait dans l'ensemble un déficit assez modéré avec par
moment des périodes excédentaires. Le commerce des services
représente en moyenne 22.87% de la valeur des échanges de biens
et services. C'est sans doute pour cette raison que la courbe du solde
commercial est quasiment confondue à celle de la balance des biens.
La balance des biens est la différence entre les
exportations et les importations de produits durant l'année. Elle est
déficitaire sur toute la période d'étude et influence
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso45.png)
34
fortement la balance commerciale. En effet, les taux de
couverture21 ont fluctué entre 12,59% et 68,23% et la moyenne
s'est établie à 34,58%, traduisant le fait que la valeur des
importations de biens a toujours surpassé celle des exportations. La
période 1960-2008 se singularise par un accroissement du déficit
avec une vitesse annuelle moyenne de 11,77%. A partir de 2008, la balance des
biens connait une amélioration. Le déficit amorce une
décroissance annuelle moyenne de 6,4% jusqu'en 2012. Le faible niveau du
solde les premières années (1960-1973) est en partie imputable
à la faiblesse des échanges commerciaux et surtout des
exportations au lendemain de l'indépendance. Le plus grand
déficit enregistré en 2008 est quant à lui imputable
à la crise économique marquée par un
renchérissement des importations. Concernant la structure des
échanges de biens, les tableaux suivants renseignent sur la composition
des cinq premiers produits d'importation et d'exportation du Burkina Faso de
2009 à 2013.
Tableau 2 : Part en % des cinq premiers
produits d'importation dans le total des importations de biens de 2009
à 2013.
Années
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Moyenne
|
Produits
|
Huiles et préparations de
pétrole
|
20,17
|
19,69
|
20,86
|
23,09
|
22,63
|
21,29
|
Médicaments
|
4,31
|
3,72
|
4,62
|
2,92
|
4,25
|
3,96
|
Riz
|
3,34
|
2,95
|
3,67
|
3,37
|
3,01
|
3,27
|
Ciments hydrauliques
|
3,35
|
3,42
|
2,85
|
2,72
|
2,61
|
2,99
|
Voitures de tourisme et autres
véhicule
|
3,26
|
3,22
|
2,94
|
2,49
|
2,39
|
2,86
|
Part total dans les importations
|
34,43
|
33,00
|
34,94
|
34,59
|
34,89
|
34,37
|
Source : Direction Générale du Commerce
(DGC), 2014
21 Le taux de couverture est le rapport
exportations/importations multiplié par 100. Lorsqu'il est
inférieur à 100%, il traduit une balance déficitaire. Dans
le cas contraire la balance est dite excédentaire.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso46.png)
35
Tableau 3 : Part en % des cinq premiers
produits d'exportation dans le total des exportations de biens de 2009
à 2013.
Année
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Moyenne
|
Produits
|
Or non monétaire
|
46,25
|
67,12
|
76,74
|
72,49
|
63,03
|
65,13
|
Coton
|
28,51
|
16,97
|
11,31
|
13,48
|
18,65
|
17,78
|
Graines de sésame
|
5,45
|
4,26
|
2,41
|
4,05
|
6,85
|
4,60
|
Noix de cajou
|
0,31
|
0,59
|
2,62
|
1,51
|
2,21
|
1,45
|
Graine de karité
|
1,45
|
1,12
|
1,34
|
0,91
|
1,85
|
1,33
|
Part totale dans les exportations
|
81,97
|
90,06
|
94,42
|
92,44
|
92,59
|
90,29
|
Source : DGC, 2014.
Il ressort que les importations de marchandises sont assez
diversifiées (les cinq premières importations représentent
en moyenne moins de 35% de la valeur totale des importations sur le
quinquennat) et que les exportations par contre sont très peu
diversifiées. Les cinq produits représentent en moyenne 90,3% de
la valeur totale des exportations. Par ailleurs, en partant de la
catégorisation des marchandises en quatre grands groupes à savoir
les produits primaires, les produits manufacturés de base et produits
mixtes, les biens intermédiaires et biens d'équipement, les biens
de consommation ; on constate que les cinq premières importations sont
constituées en moyenne de 71,46% de produits primaires (hydrocarbures et
riz), 19,84% de biens de consommation ( médicaments, voitures de
tourisme et autres véhicules) et 8,7% de produits manufacturés de
base et produits mixtes (ciments hydrauliques). Les cinq premières
exportations sont entièrement des produits primaires. Sur ces points,
les études théoriques renseignent que les gains à
l'ouverture pour un pays en développement passent par les transferts de
technologie contenus dans les biens importés et qu'une politique
commerciale stratégique peut s'avérer nécessaire pour
inverser la tendance à la spécialisation dans des secteurs
à faible croissance comme le commerce des produits primaires. Le Burkina
Faso doit donc mieux saisir les opportunités de l'ouverture en important
davantage des biens intermédiaires et d'équipement à
l'image des moteurs industriels, machines-outils, matériels agricoles et
de transport, machines de construction.... Cela passe aussi par une plus grande
diversification et la valorisation des produits d'exportations.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso47.png)
36
Section II : Partenaires commerciaux
Les partenaires commerciaux désignent ici les pays qui
entretiennent des rapports commerciaux avec le Burkina Faso. Il s'agit aussi
bien des partenaires à l'exportation que ceux à l'importation.
Seul le commerce de marchandises sera retenu22 ici.
Le tableau suivant renseigne sur la part en pourcentage (%) des
exportations totales des dix premiers partenaires à l'exportation.
Tableau 4 : Part en % des dix premiers
partenaires à l'exportation de 2001 à 2014
Années
Pays
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Moyenne
|
Suisse
|
30
|
10,3
|
4,1
|
9,9
|
9,4
|
27,9
|
40,1
|
55,4
|
63,5
|
69,2
|
66,6
|
52,2
|
50
|
37,58
|
Togo
|
1,2
|
4
|
49
|
46,9
|
41
|
4,6
|
2,2
|
0,8
|
1,1
|
0,6
|
0,6
|
0,8
|
1,6
|
11,88
|
France
|
22,7
|
46,2
|
4,7
|
7,1
|
9,8
|
13,9
|
8,9
|
5,2
|
2,3
|
2,4
|
2,3
|
2,9
|
4,1
|
10,19
|
Ghana
|
2,4
|
2,8
|
27
|
16,9
|
16,6
|
9,1
|
4,1
|
4,2
|
2,7
|
2,1
|
1,8
|
2,1
|
2,5
|
7,25
|
Singapour
|
6,4
|
5,4
|
0
|
0,2
|
2,2
|
7,4
|
11,3
|
11,8
|
4,9
|
4,7
|
4,9
|
5,2
|
6,8
|
5,48
|
Côte d'Ivoire
|
7,5
|
7,3
|
2
|
8,8
|
10,5
|
4
|
5,3
|
2
|
1,5
|
1
|
0,9
|
2,3
|
5,2
|
4,48
|
Afrique du Sud
|
0,5
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
11,2
|
10,3
|
10,4
|
5,4
|
4
|
3,22
|
Mali
|
4,1
|
3,3
|
3,7
|
0,8
|
1,8
|
2,6
|
2,2
|
1,2
|
0,9
|
0,4
|
0,6
|
6,6
|
8,8
|
2,85
|
Belgique
|
4,1
|
4
|
0,5
|
0,1
|
1,4
|
9,7
|
4,1
|
4,1
|
1,4
|
2,2
|
0,1
|
0,2
|
1,1
|
2,54
|
Niger
|
5,2
|
2,1
|
3,7
|
3,8
|
2,3
|
2,3
|
2,8
|
3
|
1,8
|
0,6
|
0,5
|
1,3
|
1,6
|
2,38
|
Total
|
84,1
|
85,4
|
94,7
|
94,5
|
95
|
81,5
|
81
|
87,7
|
91,3
|
93,5
|
88,8
|
79
|
85,7
|
87,86
|
Source : Trade Map (Calculs du CCI sur la
base des statistiques de UN COMTRADE)
Il ressort que la Suisse, premier partenaire absorbe en
moyenne plus du tiers des exportations (37,58%) et que trois pays (Suisse,
Togo, France) détiennent ensemble plus de la moitié des parts
(59,65%). Cela traduit la forte dépendance des exportations
Burkinabè à l'égard de ces partenaires et dénote
par conséquent une certaine vulnérabilité. Par ailleurs,
les dix premiers partenaires détiennent en moyenne sur la période
2001-2014 près de 87,86% des parts. Toute chose qui confirme la faible
diversité des clients du Burkina Faso. Une analyse dynamique nous permet
de remarquer que seulement quatre des dix partenaires (Suisse, Singapour,
Afrique du Sud, Mali) ont eu des parts croissantes du premier septennat
(2001-2007) au second 23 . Le tableau renseigne également que
cinq des dix partenaires (Togo, Ghana, Cote d'ivoire, Mali, Niger) sont des
pays limitrophes du Burkina Faso. Cela est appréciable et peut
s'expliquer en partie par l'appartenance
22 Ceci s'explique par l'indisponibilité de
données sur les partenaires au commerce des services
23 Évalué sur la base de la moyenne des
parts par septennat
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso48.png)
37
de la quasi-totalité de ces pays à l'espace
UEMOA. Cependant cette situation peut traduire aussi les difficultés
d'écoulement des produits locaux au delà des frontières
sous régionales. Sur ce point il est nécessaire de rappeler que
malgré les opportunités offertes par la loi « African Growth
and Opportunity Act24 » (AGOA), le Burkina Faso arrive à
peine à accroitre ses exportations vers les États-Unis. Des dix
premiers partenaires à l'exportation, le coefficient de variation (issu
de la distribution des parts) le plus élevé est celui du Togo
(156,6%) et le plus faible celui du Niger (53,52%).Toute chose qui nous permet
de déduire que le Niger est le partenaire à l'exportation le plus
stable25 sur la période 2001-2014.
Le tableau qui suit représente l'évolution des
parts détenues par les dix premiers partenaires à l'importation
du Burkina Faso.
Tableau 5 : Part en % des dix premiers
partenaires à l'importation de 2001 à 2014
Années
Pays
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Moyenne
|
France
|
21
|
22,3
|
21,6
|
21,3
|
18,7
|
15,3
|
13,8
|
12,8
|
10,3
|
12,1
|
9
|
8,6
|
11,1
|
15,22
|
Côte d'Ivoire
|
20,3
|
19,9
|
8,8
|
14,4
|
17,9
|
17
|
15,4
|
14,5
|
16
|
10,7
|
9,7
|
8,9
|
16,9
|
14,65
|
Chine
|
4,6
|
4,3
|
2,7
|
4
|
2,7
|
8,3
|
9,7
|
9,8
|
9,7
|
9,8
|
9,3
|
9,7
|
9
|
7,20
|
Togo
|
3,3
|
3,3
|
18,1
|
13,4
|
11,2
|
3,9
|
3,9
|
4,3
|
4,5
|
3,9
|
4,8
|
4,2
|
12,1
|
6,99
|
États-Unis
|
4
|
3,2
|
2
|
2,2
|
2,6
|
6,6
|
5,7
|
4,9
|
4
|
4,3
|
5,2
|
6,2
|
2,3
|
4,09
|
Inde
|
1,2
|
2,4
|
2,3
|
1,7
|
2,7
|
6,4
|
5,9
|
4,4
|
2,8
|
3,7
|
3,5
|
4,7
|
3,5
|
3,48
|
Ghana
|
1,2
|
1,2
|
3,8
|
2,7
|
5,8
|
3,6
|
4,6
|
2,8
|
2,7
|
2,7
|
3
|
3
|
5,8
|
3,30
|
Pays-Bas
|
1,9
|
2,2
|
1,4
|
1,3
|
1
|
2,6
|
3,4
|
5,3
|
4,4
|
4
|
3
|
8,6
|
1,3
|
3,11
|
Belgique
|
1,9
|
3,5
|
5,6
|
5,3
|
4,1
|
2,5
|
2,5
|
3,2
|
2,1
|
1,7
|
1,8
|
2,9
|
2,9
|
3,08
|
Allemagne
|
3,3
|
3,1
|
3,1
|
2,3
|
1,6
|
2,4
|
2
|
3,2
|
4
|
3,9
|
3,4
|
3,6
|
1,9
|
2,91
|
Total
|
62,7
|
65,4
|
69,4
|
68,8
|
68,3
|
68,6
|
66,9
|
65,2
|
60,5
|
56,8
|
52,7
|
60,4
|
66,8
|
64,03
|
Source : Trade Map (Calculs du CCI sur la
base des statistiques de UN COMTRADE)
De façon générale, les importations en
provenance des dix principaux partenaires représentent en moyenne 64,03%
de la valeur totale des importations sur la période observée.
Cette concentration des échanges traduit la faible diversité des
partenaires commerciaux du Burkina Faso. Deux pays, à savoir la France
et la Côte d'Ivoire, détiennent près de 30% des parts.
L'analyse dynamique révèle que des pays comme la Chine, les
Pays-Bas et l'Inde ont vu leur part croitre du premier au
24 L'AGOA est une préférence
supplémentaire offerte par les USA aux pays de l'Afrique au sud du
Sahara depuis le 18 mai 2000 dans le cadre du Système
Généralisé de Préférences (SGP)
établi en 1976. Ainsi près de 6485 produits peuvent être
exportés aux USA par les pays éligibles en franchise de droits et
taxes. Le Burkina Faso en bénéficie depuis le 10 décembre
2004.
25 Dont les parts varient peu
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso49.png)
38
second septennat, au détriment de la France, du Togo et
de la Côte d'Ivoire qui enregistrent les plus grandes baisses.
Selon les études empiriques (confère Coe et
Helpman, 1995), les gains à l'ouverture d'un pays dépendent non
seulement de son propre stock en Recherche et Développement (R&D),
mais aussi de celui de ses partenaires commerciaux. L'étude des
partenaires commerciaux du Burkina Faso nous aura permis de savoir que le pays
commerce avec des partenaires à haut niveau de R&D à l'instar
des États-Unis, la Chine, l'Allemagne, la France, ou de façon
plus large, à niveau de R&D supérieur au sien. Cela est
appréciable car devrait favoriser le transfert de technologie
nécessaire à l'accroissement de la productivité. Par
contre, l'étude a révélé aussi que les partenaires
commerciaux du Burkina Faso, surtout ceux à l'exportation, sont peu
diversifiés. Cela peut porter préjudice à
l'économie nationale en cas de chocs économiques affectant ces
derniers.
Au terme de ce chapitre, nous retenons que le solde des
échanges extérieurs du Burkina Faso est structurellement
déficitaire avec des exportations peu diversifiées et
constituées essentiellement de produits primaires. Ses partenaires
commerciaux sont aussi peu diversifiés, ceux à l'exportation sont
majoritairement membres de l'espace commun de l'UEMOA. Pour toutes ces raisons
nous pouvons conclure que le Burkina Faso ne tire pas pleinement profit de ses
échanges extérieurs, confirmant ainsi la première
hypothèse de notre étude. Le chapitre qui suit aura lui pour
ambition, de vérifier la seconde hypothèse selon laquelle
l'ouverture commerciale influence positivement la croissance économique
du Burkina Faso.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso50.png)
39
CHAPITRE II : Étude empirique
Dans ce chapitre, il sera question de procéder à
une vérification empirique de l'hypothèse 2 de notre
étude. Pour ce faire nous allons d'abord présenter les
méthodes et techniques d'analyse. Ensuite il s'agira
d'interpréter les résultats et faire des propositions.
Section I : Aspects méthodologiques et cadre
opératoire
La définition du modèle
économétrique et ses variables d'une part et la méthode de
collecte des données et son traitement d'autre part, seront
abordés ici.
Paragraphe I : Modèle et variables
Pour analyser les effets de l'ouverture commerciale sur la
croissance économique, l'étude adopte une méthodologie qui
repose sur un modèle de séries temporelles. Le cadre
théorique qui sert de référence est la théorie de
la croissance endogène car depuis les années 80, les
économistes ont souligné le rôle non négligeable du
capital humain dans l'explication de la croissance. Un certain nombre de
travaux théoriques portant sur le sujet, proposent des modèles
d'apprentissage par la pratique. Ils trouvent en général un effet
négatif de l'ouverture sur la croissance. En revanche, des travaux dans
les pays développés, fondés sur un modèle
d'innovation à la Romer (1990), trouvent un résultat positif des
effets de l'ouverture sur la croissance. Fort de ce constat, nous utiliserons
la fonction de production agrégée à capital humain de
Romer (1997) dans lequel est introduit un vecteur de variables de politique
économique pour prendre en compte les effets de la politique commerciale
. Le modèle économique de départ est donc une fonction de
production générale de la forme suivante :
Y=KáHâV?(AL)1-(á+â+?)
avec á>0, â>0, et á+â<1.
Y : PIB réel,
K : Capital physique, H : Capital humain,
V : Vecteur de variables de politique économique ayant
un impact sur la production à travers la PGF,
AL : Quantité de travail effectif dont : A :
Progrès technique et L : Facteur travail
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso51.png)
40
Par composition du modèle initial avec la fonction
logarithme26, on obtient la fonction log-linéaire suivante :
Log Y = áLogK+3LogH+rLogV+ [1-(á+3+r)]LogAL
Conformément à certaines études
empiriques27, le vecteur de variables de politique économique
ayant un impact sur la production à travers la PGF, peut être
appréhendé par le taux d'ouverture commerciale (Ouv) et les
Investissements Directs Étrangers (IDE) ; d'où V= f (Ouv,
IDE)28.
Par ajustement et après simplification de la fonction
log-linéaire, on aboutit au modèle économétrique
suivant :
Log(PIBt)= á0+á1Log(kt) + á2Log(ht) +
á3Log(Ouvt) + á4Log(Idet) + á5Log(Popt) + et
avec :
PIBt : Produit réel à la période t;
Kt : Capital physique;
ht : Capital humain;
Ouvt : Ouverture commerciale;
Idet : Flux net des investissements directs étrangers dans
le PIB ;
Popt : Population active;
Ct : Terme aléatoire.
Ainsi, les variables du modèle peuvent être
décrites comme suit :
> La variable endogène ou expliquée Il s'agit
ici du logarithme du PIB réel.
> Les variables exogènes ou explicatives
Le capital physique
Le capital physique29 est l'ensemble du capital que
possèdent les entreprises d'un pays et qui leur sert à produire
des biens ou des services. Il est constitué de biens immobiliers, et de
matériels de production (biens durables, etc.). Concernant sa
26 L'introduction du logarithme (ici le logarithme
népérien) permet non seulement de linéariser
l'équation afin de pouvoir estimer les coefficients du modèle par
les MCO mais aussi de faciliter l'interprétation (en terme
d'élasticité)
27 Doucouré (2004) ; Coulibaly (2007) ; Soulama
(2010)
28 f(Ouv,IDE) peut être
spécifié sous la forme Ouva1IDEa2 pour
tenir compte de l'interaction entre les IDE et le commerce extérieur
(confère Mansouri, 2009)
29 Appelé aussi capital productif ou capital
technique
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso52.png)
41
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso53.png)
42
mesure, une difficulté persiste à savoir
qu'aucune série temporelle sur le stock de capital physique n'est
directement disponible. Le capital physique est approximé ici par la
valeur de la formation brute du capital fixe. La formation brute du capital
fixe comme proxy du stock de capital physique a été
utilisée dans plusieurs études30.
Le capital humain
Le capital humain est défini dans la théorie
économique comme étant l'investissement réalisé en
l'Homme en vue d'accroitre les capacités d'amélioration de son
revenu. A ce titre, il renferme non seulement l'éducation, mais aussi la
santé. Nous allons prendre en compte uniquement l'aspect
éducation. De prime abord, il est logique de penser que plus le niveau
d'éducation de la population est élevé, plus grande est la
croissance économique. L'augmentation de la part de la population active
ayant au moins un niveau de scolarisation secondaire est supposée
influer positivement sur la croissance économique (Lucas, 1988 ; Romer,
1990). Barro (1997) soutient par ailleurs que l'investissement en capital
humain, surtout la scolarisation secondaire et supérieure, est d'un
effet franchement positif sur la croissance économique. La
littérature économique propose diverses méthodes pour
mesurer le capital humain. L'indicateur le plus approprié de
l'investissement en capital humain est sans doute la part du PIB allouée
à la formation de ce capital. Dans la pratique on utilise comme proxy du
capital humain, les taux de scolarisation dans l'enseignement primaire,
secondaire ou supérieur. On peut aussi utiliser le nombre moyen
d'années de scolarisation de la population de vingt cinq (25) ans et
plus. Dans le cadre de cette étude, la variable capital humain sera
captée à travers les taux de scolarisation au secondaire car un
certain niveau de connaissance est requis pour absorber la technologie
étrangère incluse dans les biens importés.
Le degré d'ouverture commerciale
Le degré d'ouverture commerciale peut être
perçu par plusieurs indicateurs comme vu dans le chapitre I de la
première partie. Cette étude retient la moitié du volume
des échanges dans le PIB.
L'investissement direct étranger
L'ouverture d'une économie se caractérise aussi
par sa capacité à attirer les firmes multinationales en leur
accordant certains avantages fiscaux et administratifs. Ces firmes sont des
canaux de transmission des nouvelles technologies de production.
30 Voir Barro, 1999 ; Balasubramanyam et al. 1996 ;
Kahpaiboon, 2004
Pour tenir compte de l'investissement direct étranger,
il semble nécessaire de représenter cette variable par le taux
d'investissement direct étranger dans le PIB.
La population active
La quantité de travail fournie dans une économie
est proportionnelle à sa population active. Cette dernière est
supposée influer positivement sur la production, avec un effet de seuil
selon la théorie microéconomique des rendements marginaux
décroissants.
Paragraphe II : Méthode de collecte et traitement
des données
La présente étude utilise des données
secondaires. Toutes les données sont issues de la base de données
World Development Indicators (WDI) 2013 de la BM, excepté celles sur le
capital humain qui sont issues des statistiques du Ministère des
Enseignements Secondaire et Supérieure (MESS) du Burkina Faso. Les
données couvrent la période 1990-2012, soit 23 ans.
Dans le souci d'une bonne régression, il est
nécessaire de prendre certaines précautions. Pour ce faire nous
allons effectuer successivement un certain nombre de tests statistiques tout en
apportant les correctifs nécessaires afin de parvenir à
l'estimation des coefficients du modèle retenu. De ce modèle, des
tests post-estimation seront aussi effectués afin de certifier sa
validité.
+ Tests pré-estimation
V' Test de stationnarité des variables
Les séries macroéconomiques sont en
général non stationnaires. Il convient donc de les rendre
stationnaires avant l'estimation des coefficients du modèle par la
méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) qui ne s'applique
qu'aux séries stationnaires. Une série chronologique est
stationnaire si elle est la réalisation d'un processus stationnaire.
Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni
saisonnalité et plus généralement, aucun facteur
évoluant avec le temps. Autrement dit, un processus stochastique Xt est
stationnaire si :
-E(Xt)=E(Xt+h)=u ? t et ? h, c'est-à-dire la moyenne
est constante et indépendante du temps ;
-La variance est finie et indépendante du temps ;
-La fonction d'autocovariance cov(Xt,Xt+h) est
indépendante du temps.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso54.png)
43
Parmi les tests de détection de racine unitaire, on
distingue essentiellement celui de Dickey et Fuller et celui de Phillips et
Perron. Nous allons utiliser ici le test de Dickey et Fuller augmenté
(ADF) pour prendre en compte l'hypothèse d'autocorrélation des
erreurs.
Les hypothèses, nulle et alternative se présentent
comme suit :
H0 : le processus est non stationnaire (présence de racine
unitaire) H1 : le processus est stationnaire
La règle de décision consiste à comparer
la valeur ADF à celle critique (CV). Si ADF<CV, on accepte
l'hypothèse de stationnarité de la série. On peut aussi
lire tout simplement la valeur de la probabilité (prob) correspondante
et effectuer une comparaison avec un seuil donné (1%, 5% ou 10%). Dans
ce cas, si prob<5%, on accepte l'hypothèse de
stationnarité.
Le tableau suivant résume les résultats du test
de stationnarité : les résultats obtenus sur EVIEWS sont, quant
à eux, présentés en annexe 2.
Tableau 6 : Résumé des tests de
stationnarité
Variables (en log)
|
test en niveau
|
Test en différence première
|
PIB
|
Non stationnaire
|
Stationnaire
|
Capital physique
|
Non stationnaire
|
Stationnaire
|
Capital humain
|
Non stationnaire
|
Stationnaire
|
Ouverture commerciale
|
Non stationnaire
|
Stationnaire
|
Investissement étranger
|
Stationnaire
|
Stationnaire
|
Population active
|
Stationnaire
|
Stationnaire
|
Source : nos estimations à partir de EVIEWS 8.
Il ressort du tableau que les variables du modèle n'ont
pas le même ordre d'intégration. Seuls l'investissement direct
étranger et la population active sont stationnaires à niveau.
Nous allons donc tester la cointégration à l'aide de la technique
de Johansen (1988).
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso55.png)
44
V' Test de cointégration
L'existence d'une relation de long terme entre des variables
individuellement non stationnaire est à la base de la théorie de
la cointégration. Cette théorie permet d'étudier des
séries non stationnaires mais dont une combinaison linéaire est
stationnaire. Le but de ce test est donc de détecter si les variables
possédant une racine unitaire ont une tendance stochastique commune.
Soient les hypothèses suivantes :
H0 : absence de cointégration
H1 : présence de vecteur cointégrant
La règle de décision consiste à comparer
le ratio de vraisemblance à la valeur critique (CV). Si le ratio de
vraisemblance est supérieur à la valeur critique, on accepte
l'hypothèse de cointégration ; sinon on la rejette. On peut aussi
comparer la probabilité correspondante (prob) au seuil retenu (1%, 5% ou
10%). Dans ce cas si prob<5%, on accepte l'hypothèse de
cointégration, sinon on la rejette. Sur EVIEWS, on dispose de plusieurs
options. L'hypothèse de cointégration est admise si le test est
concluant pour au moins une des options.
Tableau 7 : Test de cointégration
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
Hypothesized Trace 0.05
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value
|
Prob.**
|
None * 0.587831 44.64499 40.17493
|
0.0166
|
At most 1 * 0.486594 26.03225 24.27596
|
0.0298
|
At most 2 0.417551 12.03179 12.32090
|
0.0559
|
At most 3 0.031909 0.681020 4.129906
|
0.4688
|
Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
Source : estimation de l'auteur sur EVIEWS 8
Le tableau montre que le rang de cointégration vaut
deux (2) au seuil de 5%. On accepte donc l'hypothèse de
cointégration des quatre variables non stationnaires à niveau.
Une fois la stationnarité et la cointégration admises, nous
pouvons passer à l'estimation des coefficients du modèle.
v Estimation des coefficients du modèle : modèle
à correction d'erreur31
Plusieurs méthodes d'estimation d'un modèle
à correction d'erreur sont proposées dans la littérature.
Il s'agit notamment de la méthode en deux (2) étapes d'Engle et
Granger (1987) et celle en une seule étape de Hendry (1995). La
procédure en deux étapes, bien que la plus utilisée dans
les études empiriques, présente un certain nombre de
défauts parmi lesquels figure, la non prise en compte dans l'estimation
de l'équation de long terme, de l'information potentielle contenue dans
la dynamique de court terme. En tenant compte du niveau d'intégration
des variables, le modèle à correction d'erreur à la Hendry
se présente comme suit :
D(lnyt)= á0 +
á1D(lnkt) + á2D(lnht) +
á3D(lnOuvt) + á4lnIdet +
á5lnPopt + á6lnyt-1
+ á7lnkt-1 +
á8lnht-1 +
á9lnOuvt-1 + et
D(xt)= xt-xt-1 est l'opérateur de
différence première. Les coefficients á1,
á2, et á3 représentent
les élasticités de court terme. Les élasticités de
long terme sont données par : á4,
á5,
-á7/á6
;-á8/á6
;-á9/á6.
á6 est le coefficient de correction
d'erreur. Il doit être négatif, inférieur à
l'unité en valeur absolue et significatif. Il indique la vitesse
d'ajustement de la variable PIB réel pour retourner à
l'équilibre de long terme suite à un choc.
Le tableau suivant résume les résultats de
l'estimation des coefficients du modèle à
correction d'erreur.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso56.png)
45
31 Les séries non stationnaires étant
cointégrées, il convient d'effectuer une représentation
à correction d'erreur. En cas de non cointégration, la
représentation devrait s'écrire sous forme vectorielle
autorégressive (VAR) en différence première.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso57.png)
46
Tableau 8 : Estimation du modèle à
correction d'erreur
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-10.57497
|
3.759823 -2.812624
|
0.0157
|
D(LNH)
|
-0.238811
|
0.134145 -1.780242
|
0.1003
|
LNIDE
|
-0.007278
|
0.004874 -1.493214
|
0.1612
|
D(LNK)
|
0.092898
|
0.049909 1.861360
|
0.0874
|
D(LNOUV)
|
-0.024071
|
0.052432 -0.459090
|
0.6544
|
LNPOP_ACT
|
1.486770
|
0.457561 3.249339
|
0.0070
|
LNY(-1)
|
-0.596670
|
0.197054 -3.027948
|
0.0105
|
LNH(-1)
|
-0.268119
|
0.146661 -1.828154
|
0.0925
|
LNK(-1)
|
0.053259
|
0.053378 0.997767
|
0.3381
|
LNOUV(-1)
|
0.139614
|
0.053961 2.587308
|
0.0238
|
R-squared
|
0.748676
|
Mean dependent var
|
0.055865
|
Adjusted R-squared
|
0.560182
|
S.D. dependent var
|
0.026587
|
S.E. of regression
|
0.017632
|
Akaike info criterion
|
-4.935200
|
Sum squared resid
|
0.003731
|
Schwarz criterion
|
-4.439272
|
Log likelihood
|
64.28720
|
Hannan-Quinn criter.
|
-4.818375
|
F-statistic
|
3.971894
|
Durbin-Watson stat
|
2.567055
|
Prob(F-statistic)
|
0.014691
|
|
|
Source : nos estimations à partir de EVIEWS 8.
On retient que le modèle a un coefficient de
détermination acceptable (R2 ajusté= 56,02%). Le test
de Fisher indique par ailleurs que les coefficients du modèle à
correction d'erreur sont globalement significatifs (au seuil de 5%)
malgré quelques faibles significativités individuelles que
révèlent les statistiques de Student. Enfin, la force de rappel
vers l'équilibre (á6) est inférieure à
l'unité en valeur absolue et est négative et significative. Le
modèle à correction d'erreur est donc valide. Nous allons par la
suite procéder aux tests post-estimation.
+ Tests post-estimation
V' Test de normalité des erreurs
L'hypothèse de normalité des termes d'erreur
joue un rôle essentiel car elle va préciser la distribution
statistique des estimateurs. C'est donc grâce à cette
hypothèse que l'inférence statistique peut se réaliser.
Elle peut être testée sur les variables du modèle ou sur
les résidus. Nous utiliserons la statistique de Jarque et Bera pour
effectuer ce test sur les résidus.
Soient les hypothèses suivantes :
H0 : °t suit une loi normale N(m,a)
H1 : °t ne suit pas une loi normale N(m,a)
On n'accepte l'hypothèse de normalité au seuil
de 5% que si la statistique de Jarque-Bera est inférieure à 5,99
(ou tout simplement si prob>5%).
Figure 5 : Test de normalité des
erreurs
Series: Residuals Sample 1991 2012 Observations 22
Mean
|
-9.16e-16
|
Median
|
-0.000591
|
Maximum
|
0.023360
|
Minimum
|
-0.022328
|
Std. Dev.
|
0.013329
|
Skewness
|
0.109476
|
Kurtosis
|
2.215229
|
Jarque-Bera
|
0.608489
|
Probability
|
0.737681
|
5 4 3 2 1 0
|
|
|
-0.02 -0.01 0.00 0.01 0.02
|
Source : nos estimations à partir de EVIEWS Les
erreurs sont donc normalement distribuées.
V' Test de stabilité
Ce test vise à vérifier la stabilité des
coefficients du modèle dans le temps, au fin de prévision. On
distingue le test de Chow (1960) et celui de Brown-Durbin-Ewans (1975). Nous
allons effectuer le test Cusum de Brown-Durbin-Ewans qui offre l'avantage
d'étudier la stabilité sans définir à priori une
date de rupture sur les coefficients. Le test Cusum permet de détecter
les instabilités structurelles et le test Cusum carré, les
instabilités ponctuelles et globalement il y'a instabilité si la
courbe coupe le corridor (en rouge).
Figure 6 : Test de stabilité
CUSUM 5% Significance
CUSUM of Squares 5% Significance
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso61.png)
47
Source : nos estimations à partir de EVIEWS.
Le modèle est donc ponctuellement et structurellement
stable.
V' Test d'autocorrélation des erreurs
Il existe plusieurs tests d'autocorrélation. Les plus
utilisés sont : le test de Durbin-
Watson et celui de Breusch-Godfrey. Nous utiliserons ici le test
de Breusch-Godfrey.
Le test de Durbin-Watson32 est inapproprié
à cause de l'existence de variables décalées dans le
modèle.
Soient les hypothèses suivantes : H0 : Erreurs non
corrélées
H1 : Erreurs corrélées
On accepte l'hypothèse H0 si la valeur de la
probabilité est supérieure à 5%, sinon on la rejette. On
obtient par EVIEWS le tableau suivant :
Tableau 9 : Test d'autocorrélation
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 2.605531 Prob. F(2,10) 0.1228
Obs*R-squared 7.536841 Prob. Chi-Square(2) 0.0231
Source : l'auteur à partir de EVIEWS
Les probabilités ne sont pas toutes supérieures
à 5%. On accepte donc l'hypothèse d'autocorrélation des
erreurs.
Cochrane-Orcutt propose une méthode
d'estimation des paramètres qui doit être utilisée en cas
de corrélation des erreurs. En appliquant ce correctif au modèle
à correction d'erreur, on obtient le tableau suivant :
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso62.png)
48
32 Excepté le test du h de Durbin(1971) qui
peut aussi être utilisé.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso63.png)
49
Tableau 10 : Correction de
l'autocorrélation
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-12.57727
|
2.827403 -4.448346
|
0.0010
|
D(LNH)
|
-0.223620
|
0.124560 -1.795277
|
0.1001
|
LNIDE
|
-0.005159
|
0.005857 -0.880754
|
0.3973
|
D(LNK)
|
0.093616
|
0.054662 1.712635
|
0.1148
|
D(LNOUV)
|
0.034401
|
0.052241 0.658499
|
0.5238
|
LNPOP_ACT
|
1.419603
|
0.411143 3.452818
|
0.0054
|
LNY(-1)
|
-0.462694
|
0.184591 -2.506586
|
0.0292
|
LNH(-1)
|
-0.405314
|
0.098453 -4.116842
|
0.0017
|
LNK(-1)
|
0.066540
|
0.030609 2.173888
|
0.0524
|
LNOUV(-1)
|
0.194500
|
0.044496 4.371222
|
0.0011
|
MA(1)
|
-0.999974
|
0.240302 -4.161321
|
0.0016
|
R-squared
|
0.885286
|
Mean dependent var
|
0.055865
|
Adjusted R-squared
|
0.781001
|
S.D. dependent var
|
0.026587
|
S.E. of regression
|
0.012442
|
Akaike info criterion
|
-5.628597
|
Sum squared resid
|
0.001703
|
Schwarz criterion
|
-5.083076
|
Log likelihood
|
72.91456
|
Hannan-Quinn criter.
|
-5.500088
|
F-statistic
|
8.489092
|
Durbin-Watson stat
|
2.502637
|
Prob(F-statistic)
|
0.000735
|
|
|
Inverted MA Roots
|
1.00
|
|
|
Source : nos estimations à partir de EVIEWS
Le coefficient associé à la variable MA(1) est
significatif. La correction de l'autocorrélation des erreurs est donc
acceptée. On note au passage une amélioration sensible du
coefficient de détermination ajusté qui passe de 56,02% à
78,1%. Le signe du coefficient de la variable Ouverture à court terme a
été également corrigé.
V' Test d'homocédasticité des erreurs.
Le test d'homocédasticité vise à attester
la constance de la variance des erreurs dans le temps. On distingue le test
d'hétéroscédasticité de White et le test
AutoRegressive Conditionnal Heteroscedasticity (ARCH). Nous utiliserons ici le
test ARCH.
Soient les hypothèses suivantes : H0 : Erreurs
homocédastiques ; H1 : Erreurs
hétéroscédastiques.
Si la probabilité correspondante est supérieure
à 5%, on accepte l'hypothèse H0 ; sinon on la rejette.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso64.png)
50
Tableau 11 : Test
d'hétéroscédasticité
Heteroskedasticity Test: ARCH
F-statistic 0.472119 Prob. F(3,15) 0.7062
Obs*R-squared 1.639265 Prob. Chi-Square(3) 0.6505
Source : nos estimations à partir de EVIEWS. Les
erreurs sont donc homocédastiques.
V' Test de causalité
La causalité entre les variables peut être
testée à l'aide de la méthode de Granger. Nous allons
vérifier ici l'existence d'une relation de causalité entre la
variable expliquée (PIB réel) du modèle et la variable
explicative d'intérêt à savoir l'ouverture commerciale.
Soient les étapes et les hypothèses suivantes :
Étape 1 : H0 : ln(ouv) ne cause pas ln(PIB) ; H1 :
ln(ouv) cause ln (PIB).
Étape 2 : H0 : ln(PIB) ne cause pas ln(ouv) ; H1 :
ln(PIB) cause ln(ouv).
Dans toutes les étapes l'hypothèse nulle n'est
acceptée que si la probabilité correspondante est
supérieure à 5%, sinon elle est rejetée au profit de
H1.
Tableau 12 : Test de causalité
Null Hypothesis: Obs F-Statistic Prob.
LNOUV does not Granger Cause LNY 22 7.65433 0.0123
LNY does not Granger Cause LNOUV 2.92792 0.1033
Source : l'auteur à partir de EVIEWS
Le tableau révèle l'existence d'une
causalité unilatérale : celle exercée par l'ouverture
commerciale sur le PIB réel.
Section II : Interprétation des résultats
et suggestions
Il s'agira ici d'interpréter les résultats du
modèle et faire des propositions.
Paragraphe I : Interprétation des
résultats
Soit la matrice des élasticités de court et de
long terme par rapport au PIB réel suivante :
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso65.png)
51
Tableau 13 : Matrice des
élasticités
Variables (en log)
|
Élasticités de court terme
|
Élasticités de long terme
|
Capital physique
|
0,09
|
0,14*
|
Capital humain
|
-0,22
|
-0,88***
|
Ouverture commerciale
|
0,03
|
0,42***
|
Investissement étranger
|
-
|
-0,005
|
Population active
|
-
|
1,42***
|
Source : l'auteur à partir des résultats de
l'estimation
***, **,
* représentent la significativité aux seuils
respectifs de 1%, 5% et 10%.
Le tableau montre que le capital physique, l'ouverture
commerciale et la population active contribuent positivement à la
croissance économique. Seuls l'investissement étranger et le
capital humain agissent négativement sur le PIB réel. On note par
ailleurs que les coefficients sont plus significatifs et plus importants
à long terme qu'à court terme. C'est le cas notamment pour les
variables, capital humain, ouverture commerciale et population active.
De façon spécifique, une hausse du capital
physique de 1% entraine une hausse du PIB réel de 0,09% à court
terme et de 0,14% à long terme. Cela corrobore la thèse du
fondamentalisme du capital prônée par les théoriciens de la
croissance exogène. Son signe est donc celui attendu.
Une hausse du capital humain de 1% entraine une baisse du PIB
réel de 0,22% à court terme et de 0,88% à long terme.
Selon la théorie économique, l'investissement en capital humain
améliore le niveau de productivité de la société.
Toute chose qui est censée agir positivement sur la croissance. Son
signe n'est donc pas celui attendu. Toutefois, ce même résultat
négatif a été trouvé par Berthélemy et al.
(1997), et Abessolo (2005) dans leurs études sur les PED. Dessus (2000)
justifie cela par la mauvaise qualité du système éducatif
dans les PED : la scolarisation massive de la population s'est faite au
détriment de la qualité de l'éducation. Au Burkina Faso,
du fait de l'inadéquation du capital humain disponible avec la demande
sur le marché du travail, se développe le phénomène
du chômage des
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso66.png)
52
diplômés. Ces derniers deviennent des charges
supplémentaires, tirant ainsi vers le bas, le revenu moyen par
ménage.
Une hausse du degré d'ouverture commerciale de 1%
entraine une croissance du PIB réel de 0,03% à court terme et de
0,42% à long terme. Ces effets positifs et significatifs notamment
à long terme, montrent le rôle combien important de l'ouverture
commerciale dans le processus de croissance. L'hypothèse 2 de notre
étude, selon laquelle l'ouverture commerciale influence positivement la
croissance économique, est donc confirmée.
Une hausse du taux d'investissement direct étranger de
1% entraine une baisse de la croissance de 0,005% à long terme.
L'investissement direct étranger influence donc faiblement et
négativement la croissance économique. La faible influence peut
être expliquée par la faiblesse du taux d'IDE, la moyenne des taux
sur la période étant de 0,62%. Quant au sens de l'influence, il
est en partie imputable au faible niveau du capital humain. En effet des
études empiriques menées par Blomstrom et al. (1992) montrent que
l'impact des IDE sur la croissance peut se révéler négatif
dans les pays dotés d'un faible niveau de capital humain. Pour
Borensztein, De Gregorio et Lee (1998), l'IDE n'a d'impact positif, que si le
niveau de scolarisation de la population dépasse un seuil donné.
La moyenne des taux bruts de scolarisation au secondaire du Burkina Faso se
situe au niveau de 14,69% sur la période d'étude. Cette situation
pourrait donc expliquer la contribution négative de l'IDE sur la
croissance.
Enfin, une augmentation de la population active de 1% entraine
à long terme une hausse du PIB réel de 1,42%. C'est la variable
du modèle qui influence le plus la croissance économique. Les
résultats sont conformes à la théorie économique
puisque pour les théoriciens de la croissance exogène, la
quantité de travail est considérée comme facteur de
production.
Paragraphe II : Propositions de mesures pour réduire
le déficit commercial et accroitre les effets positifs de
l'ouverture.
Les différentes propositions sont faites sur la base
des hypothèses de l'étude et au vu des résultats de
l'estimation.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso67.png)
53
Selon la première hypothèse de notre travail, le
Burkina Faso ne bénéficie pas pleinement de ses échanges
extérieurs. Cette hypothèse a été confirmée
par l'analyse du solde commercial et des partenaires commerciaux
effectuée dans le chapitre précédent. Il est ressorti que
le solde commercial est structurellement déficitaire et que ce
déficit est plus marqué dans le commerce des marchandises. Les
produits exportés sont essentiellement primaires et peu
diversifiés. Les importations, elles, sont assez diversifiées
mais restent majoritairement orientées vers des biens non durables. Les
partenaires commerciaux sont, eux aussi, peu diversifiés. Des actions
étant déjà menées dans le sens de la
diversification et de la valorisation des produits d'exportation, nous ne
pouvons que proposer le renforcement des capacités des institutions s'y
attelant. La participation du pays dans les foires internationales, la
promotion de la diplomatie commerciale33 sont autant de pistes
à explorer pour résoudre le problème de la diversification
des partenaires commerciaux. Il est tout aussi utile d'attirer l'attention des
autorités sur la nature des principaux produits importés. La
forte importation de produits comme le riz est selon certains experts notamment
Yaméogo (2005), la résultante de la faible capacité de
l'offre nationale à répondre à une demande de plus en plus
croissante. En prenant des mesures pour stimuler la production
(aménagement de terres cultivables, facilitation de l'accès
à l'eau, meilleur encadrement des riziculteurs...), l'État pourra
contribuer activement à la réduction du déficit
commercial. Par ailleurs, à travers un allègement fiscal sur les
importations de biens d'équipement, on peut favoriser le transfert de
technologie nécessaire au développement industriel.
La seconde hypothèse est que l'ouverture commerciale
influence positivement la croissance économique. Elle a
été vérifiée par l'étude empirique du lien
ouverture-croissance menée dans ce chapitre. Il est ressorti que
l'ouverture a des effets positifs à court terme et à long terme
sur la croissance, avec un effet beaucoup plus marqué à long
terme. La tendance à l'ouverture de l'économie burkinabè
est donc justifiée. Pour agir positivement et directement sur
l'ouverture commerciale, le gouvernement peut actionner les leviers suivants :
les exportations (accroissement), les importations (accroissement), les
barrières au commerce (réduction). Toutefois l'ouverture doit
33 On entend par là, l'ensemble des moyens
et instruments diplomatiques destinés à promouvoir l'image de la
nation auprès des investisseurs étrangers, à soutenir et
encourager les activités des entreprises à l'étranger,
à faciliter la conclusion de contrats internationaux ou le transfert
d'activités, ou encore à ouvrir des marchés
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso68.png)
54
être prudente car ses effets bénéfiques
n'apparaissent pas de manière automatique. En effet d'autres
éléments comme le profil des exportations et des importations,
les politiques fiscales rentrent aussi en compte. Pour l'heure, le Burkina Faso
gagnerait à développer de nouvelles sources de
spécialisation.
Les résultats de l'estimation nous renseignent que pour
une croissance soutenue, des variables comme la population active, le capital
humain, le capital physique et l'investissement direct étranger sont
aussi à prendre en compte. L'État peut agir sur : la population
active en rendant flexible le marché du travail ; le capital humain en
améliorant la qualité du système éducatif et
l'accès aux soins de santé ; le capital physique en
améliorant l'accès aux biens d'équipement ;
l'investissement direct étranger par l'attractivité du
système juridique et le développement du système
financier.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso69.png)
55
Conclusion Générale
L'objectif du présent mémoire était
d'apprécier les effets de l'ouverture commerciale sur la croissance
économique du Burkina Faso. Pour ce faire, les hypothèses
suivantes ont été testées : notre pays ne
bénéficie pas pleinement de ses échanges extérieurs
; l'ouverture commerciale influence positivement la croissance
économique du pays. L'analyse de l'environnement des échanges
extérieurs nous a permis de confirmer la première
hypothèse. Quant à la seconde, elle a été
confirmée par l'étude économétrique du lien
ouverture-croissance sur la période 1990-2012. Toute chose qui nous a
conduit à faire des propositions pour réduire le déficit
et accroitre les effets positifs de l'ouverture commerciale.
Il s'agit entre autres mesures, d'accélérer la
diversification et la valorisation des produits d'exportations par le
renforcement des capacités des institutions du commerce extérieur
(DGC, APEX, Chambre de commerce, Conseil Burkinabè des chargeurs...) ;
de promouvoir la diplomatie commerciale et participer aux foires
internationales ; d'accroitre les capacités de production locale de
grands produits d'importation comme le riz et alléger la
fiscalité sur les importations de biens d'équipements ; de
procéder prudemment à l'ouverture et investir davantage sur le
capital humain.
Au terme de cette étude, des imperfections demeurent.
En effet dans l'analyse de l'environnement des échanges
extérieurs du Burkina Faso, l'étude s'est limitée à
l'examen du solde commercial et des partenaires commerciaux. De plus, le
modèle utilisé pour apprécier les effets de l'ouverture
exclut l'hypothèse de la corrélation sérielle
(multicolinéarité entre les variables explicatives). Il aurait
fallu un modèle linéaire à équations
simultanées ou mieux, un modèle d'équilibre
général calculable pour bien cerner les effets de l'ouverture
commerciale sur la croissance économique. C'est pourquoi cette
étude mérite d'être prolongée non seulement dans la
démarche scientifique mais aussi dans la thématique car de plus
en plus, l'ouverture tend à s'imposer aux économies nationales.
Il est donc indispensable pour toutes les nations de promouvoir le «
compétitivisme ». Des études macroéconomiques
approfondies sur les créneaux porteurs de l'économie ou de nature
microéconomique sur l'efficience de l'offre d'un bien ou service
particulier permettront au Burkina Faso de mieux s'inscrire dans cette
dynamique.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso70.png)
56
Références bibliographiques
I- Ouvrages généraux
1- Beitone, A.; Cazorla, A.; Dollo, C. et Drai, A-M, (2013),
« Dictionnaire de science économique », tome I, Paris, Armand
Colin, 528 pages
2- Krugman, P. et Obstfeld, M. (2009), « Économie
internationale », 8è édition, France, Pearson
Éducation, 744 pages
II- Ouvrages spécialisés
1- Grossman, G., Helpman, E. (1991): «Innovation and
Growth in the Global Economy», MIT Press, Cambridge, MA, 375 pages
2- Ricardo, D. (1817), « On the principles of political
economy and taxation », 3è edition 1821, Batoche Books, Kitchner,
Ontario, 2001.
3- Stiglitz, J.et Charlton, A. (2007) « Pour un commerce
mondial plus juste » Paris : Arthème Fayard, 413 pages
III- Mémoires
1- Berrached, A. (2013). « Ouverture commerciale et
croissance économique dans les pays du Sud et de l'Est de la
méditerranée ». Mémoire de MAGISTER. Recherche :
Économie de l'intégration régionale. Université
d'Oran, 112 pages.
2- Coulibaly, K. (2007). « Ouverture commerciale et
croissance économique au Sénégal ». DEA PTCI.
Recherche : Macroéconomie appliquée. Université Cheikh
Anta Diop de Dakar, 77 pages.
3- Doucouré, O. (2004) « Ouverture commerciale et
croissance économique : le cas du Mali ». DEA PTCI. Recherche :
Macroéconomie appliquée. Université Cheikh Anta Diop de
Dakar, 87 pages.
4- Soulama, Y. (2010). « Impact de l'ouverture commerciale
sur la croissance économique du Burkina Faso ». DEA NPTCI.
Recherche : Macroéconomie appliquée. Université Ouaga II
de Ouagadougou, 54 pages.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso71.png)
57
IV- Articles
1- Aubin, C. (1994). « Croissance endogène et
coopération internationale ». Revue d'Économie politique.
104 (1)
2- Barro et Sala-I-Martin, X (1997), « Technological
Diffusion, convergence and growth». Journal of Economic Growth, Vol .2.
3- Ben-David, D. (1993), «equalizing exchange: trade
liberalization and income convergence», The quarterly journal of
Economics, 108 (3)
4- Borensztein, E. J De Gregorio and JW Lee (1998), «How
Does Foreign Direct Investment Affect Growth» Journal of International
Economics, Vol.45, No.1, 115135.
5- Dollar, D. (1992), «Outward-oriented Developing
Economies really do grow more rapidly: evidence from 95 LDCs, 1976-1985»,
Economic Development and Culture Change, vol.40, 523-544.
6- Edwards, S. (1992),»Trade orientation, distortions and
growth in Developing Countries», journal of Development Economics
7- Edwards, S. (1998),»Openness, productivity and growth:
what do we really know?» The Economic journal, vol 108, p 383-398.
8- Fontagne, L. et Guerin, J-L. (1997), « L'ouverture,
catalyseur de la croissance », Économie internationale,
p.135-167.
9- Levine, R. and Renelt, D. (1992),»A sensitivity of
cross-country growth regression», The American Economic Review, September,
vol.82, n°4, p 942-963
10- Pritchett, L. (1996), « Measuring Outward Orientation
in LDCs Can IT Be Done? », Journal of Development Economics, Vol 49, Issue
2, p 407 -437
11- Romer, P. (1990), «Endogenous Technological
Change.» Journal of Political Economy, 98, (5), 71-102.
12- Sachs, J. and Warner, A. (1995),»Economic reform and
the process of global integration», Brooking Paper on Economic Activity,
1: 1-95.
13- Sala-I-Martin, X. (1994),»Cross-sectional regressions
and the empirics of economic journal, Volume 102, Issue 412.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso72.png)
58
V- Dossiers, rapports et autres
1- Abessolo, Y. (2005), « ouverture commerciale: condition
de la contribution effective du capital humain à la croissance
économique des pays en développement ». Document de
travail.
2- Berthelemy, J-C ; Dessus, S et Varoudakis, A. (1997), «
capital humain, ouverture extérieure et croissance : estimation sur
données de panel d'un modèle à coefficients variables
». Document de travail n°121.
3- Bertrand, B. (2004), « Ouverture commerciale, croissance
et développement : malentendus et ambigüités des
débats », Le concept de développement en débat, GRES,
16-17 septembre 2004, Université Montesquieu-Bordeaux IV, 11 p.
4- Blomstrom, M., Lipsey, R. and Zejan, M. (1992): «What
Explains Developing Country Growth?» NBER Working Paper, No. 4132
5- Kaboré, D. (2011), « Les grandes politiques
économiques du Burkina Faso de 1960 à nos jours », CEDRES,
20-24 juin 2011, Ouagadougou, 41 p.
6- Mansouri, B. (2009), « Effets des IDE et de l'ouverture
commerciale sur la croissance économique au Maroc », Promouvoir le
développement dans une ère de crises financière et
économique, CEA, 9-11 novembre 2009 à Addis-Abeba,
21 p.
7- Rodriguez, F and Rodrik, D. (1999), «Trade policy and
economic growth: a skeptic's guide to the cross-national evidence», NBER
working Paper No.7081
8- Yaméogo, R. (2005), «Étude sur les
créneaux porteurs au Burkina Faso», Rapport au METJ, Ouagadougou,
226 p.
VI- Webographie
1- Centre de Commerce International (CCI), Trade Map [en
ligne] (consulté le 04/03/2015),
http://www.trademap.org/Index.aspx?lang=fr.
2- World Bank, WDI 2013/ Data [en ligne] (consulté le
04/03/2015),
http://data.worldbank.org/data-catalog/world-development-indicators/wdi-2013.
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso73.png)
59
Table des matières
AVERTISSEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iv
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES v
SOMMAIRE 1
Introduction générale 2
PARTIE I: CADRE CONCEPTUEL ET ANALYSE DE
L'ÉVOLUTION DE LA
CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET DE L'OUVERTURE
COMMERCIALE 6
Chapitre I : Cadre conceptuel de l'ouverture
commerciale et de la croissance
économique 7
Section I : Concepts de l'ouverture commerciale et de
la croissance
économique. 7
Paragraphe I : Cadre conceptuel de l'ouverture
commerciale. 7
A- Définition de l'ouverture commerciale
7
B- Les indicateurs de mesure de l'ouverture commerciale
8
1- Indicateurs d'ouverture absolue 8
a- Degré d'ouverture 8
b- Mesure directe et évaluations qualitatives et
subjectives 9
2- Indicateurs d'ouverture relative
11
a- Indices de distorsion 11
b- Évaluation de l'ouverture par les
résidus 12
Paragraphe II : Cadre conceptuel de la croissance
économique 12
A- Définition de la croissance
économique 12
B- Indicateurs de la croissance
économique. 13
Section II : Théories de la relation entre
ouverture et croissance
économique. 14
Paragraphe I : Études
théoriques 14
Paragraphe II : Études
empiriques 18
Chapitre II : Analyse de l'évolution de la
croissance économique et
de l'ouverture commerciale du Burkina Faso 21
Section I : Analyse de la dynamique
économique 21
Section II : Évolution de l'ouverture
commerciale du Burkina Faso 24
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso74.png)
60
Paragraphe I : Politique commerciale du Burkina Faso
24
Paragraphe II : Dynamique du taux d'ouverture
commerciale 26
A- Évolution temporelle du degré
d'ouverture 27
B- Comparaison entre le taux d'ouverture du Burkina et
celui
d'autres nations 29
PARTIE II : STRUCTURE DU COMMERCE EXTÉRIEUR ET
EFFETS DE
L'OUVERTURE SUR LA CROISSANCE 31
Chapitre I : Environnement des échanges
extérieurs 32
Section I : Analyse du solde commercial
32
Section II : Partenaires commerciaux
36
CHAPITRE II : Étude empirique 39
Section I : Aspects méthodologiques et cadre
opératoire 39
Paragraphe I : Modèle et variables
39
Paragraphe II : Méthode de collecte et
traitement des données 42
Section II : Interprétation des
résultats et suggestions 50
Paragraphe I : Interprétation des
résultats 50
Paragraphe II : Propositions de mesures pour
réduire le déficit
commercial et accroitre les effets positifs de
l'ouverture. 52
Conclusion Générale 55
Références bibliographiques 56
Table des matières 59
ANNEXES I
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso75.png)
I
ANNEXES
Annexe 1 : Base de données de l'étude
économétrique
Année
|
Lny
|
Lnk
|
Lnh
|
LnOuv
|
LnIde
|
LnPop act
|
1990
|
21,5874304
|
19,7338487
|
2,04122033
|
2,87420428
|
4,21093551
|
15,1703256
|
1991
|
21,6742499
|
19,8694687
|
2,07944154
|
2,82720227
|
4,00734773
|
15,1955217
|
1992
|
21,6765743
|
19,8255985
|
2,1517622
|
2,65232663
|
1,97357547
|
15,2226807
|
1993
|
21,7106026
|
19,7912987
|
2,2104698
|
2,69547425
|
1,99294702
|
15,2504679
|
1994
|
21,723667
|
19,9961519
|
2,26799365
|
2,97627475
|
0,03115171
|
15,2787132
|
1995
|
21,7792566
|
19,9057662
|
2,32336763
|
3,01424661
|
0,88539519
|
15,3072907
|
1996
|
21,8837494
|
19,9902451
|
2,36743607
|
2,94917244
|
0,46634871
|
15,3361682
|
1997
|
21,9450029
|
20,1285105
|
2,3997118
|
2,92896243
|
0,91883386
|
15,3653337
|
1998
|
22,0155333
|
20,1383219
|
2,41054223
|
3,01895511
|
1,85072828
|
15,3947222
|
1999
|
22,0869622
|
20,0962243
|
2,47148363
|
2,81913532
|
-1,3359317
|
15,4242688
|
2000
|
22,1052639
|
20,0619356
|
2,48490665
|
2,84096609
|
0,11729415
|
15,4539335
|
2001
|
22,16904
|
20,1941386
|
2,49732917
|
2,78406119
|
1,12143416
|
15,4836901
|
2002
|
22,2191986
|
20,3965724
|
2,56648664
|
2,73673181
|
-0,6909386
|
15,5135511
|
2003
|
22,2943292
|
20,5405099
|
2,66374994
|
2,73217414
|
0,31050232
|
15,5447632
|
2004
|
22,3381399
|
20,6432216
|
2,74277364
|
2,92123996
|
-2,5364991
|
15,5749885
|
2005
|
22,4212107
|
20,7960392
|
2,75366071
|
2,87739119
|
0,04718633
|
15,6054661
|
2006
|
22,486697
|
20,8128432
|
2,82137889
|
2,90713176
|
0,36001674
|
15,6373874
|
2007
|
22,522124
|
20,8958068
|
2,97041447
|
2,87654131
|
1,13645587
|
15,6683328
|
2008
|
22,5785044
|
20,9893041
|
3,00071982
|
2,89827813
|
-0,926705
|
15,6994976
|
2009
|
22,6077276
|
21,1381928
|
3,10009229
|
3,00580722
|
0,39168014
|
15,7320727
|
2010
|
22,6841301
|
21,2003868
|
3,17387846
|
3,04282655
|
0,86353209
|
15,7636529
|
2011
|
22,7253688
|
21,116807
|
3,24649099
|
3,21326387
|
0,32344779
|
15,7942191
|
2012
|
22,8164648
|
21,3164815
|
3,3638416
|
3,42991109
|
1,12168765
|
15,8261423
|
Source : données de la BM (WDI, 2013) et du MESS
> Test sur PIB réel
Null Hypothesis: LNY has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.635448
|
0.2696
|
Test critical values: 1% level -4.440739
5% level -3.632896
10% level -3.254671
|
|
|
|
> Test sur capital physique
Null Hypothesis: LNK has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.056166
|
0.5402
|
Test critical values: 1% level -4.440739
5% level -3.632896
10% level -3.254671
|
|
|
|
> Test sur capital humain
Null Hypothesis: LNH has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.163534
|
0.9896
|
Test critical values: 1% level -4.440739
5% level -3.632896
10% level -3.254671
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(LNY) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
|
t-Statistic Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.160056 0.0025
|
Test critical values: 1% level
5% level 10% level
|
-4.467895
-3.644963
-3.261452
|
|
|
Null Hypothesis: D(LNK) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.008388
|
0.0033
|
Test critical values: 1% level -4.467895
5% level -3.644963
10% level -3.261452
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(LNH) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.514215
|
0.0091
|
Test critical values: 1% level -4.467895
5% level -3.644963
10% level -3.261452
|
|
|
|
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso76.png)
II
Annexe 2 : Les tests de stationnarité (à gauche en
niveau et à droite en différence 1re)
> Test sur ouverture commerciale
Null Hypothesis: LNOUV has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.879119
|
0.9408
|
Test critical values: 1% level -4.440739
5% level -3.632896
10% level -3.254671
|
|
|
|
> Test sur investissement direct étranger
Null Hypothesis: LNIDE has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.716642
|
0.0426
|
Test critical values: 1% level -4.440739
5% level -3.632896
10% level -3.254671
|
|
|
|
> Test sur population active
Null Hypothesis: LNPOP_ACT has a unit root Exogenous: Constant,
Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.274081
|
0.0141
|
Test critical values: 1% level -4.440739
5% level -3.632896
10% level -3.254671
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(LNOUV) has a unit root Exogenous: Constant,
Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.957881
|
0.0275
|
Test critical values: 1% level -4.467895
5% level -3.644963
10% level -3.261452
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(LNIDE) has a unit root Exogenous: Constant,
Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.510548
|
0.0098
|
Test critical values: 1% level -4.498307
5% level -3.658446
10% level -3.268973
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(LNPOP_ACT) has a unit root Exogenous:
Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.893299
|
0.0042
|
Test critical values: 1% level
5% level 10% level
|
-4.467895
-3.644963
-3.261452
|
|
|
|
|
![](Effets-de-l-ouverture-commerciale-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso77.png)
III
|
|