DEDICACES
- A ma mère FOLLY Hounnougbé et à mon
père DOSSOU-AGOIN Comlan Pierre qui ont su semer en nous leurs enfants
le goût du savoir. Que ce travail soit pour vous l'expression de ma
gratitude et le fruit de vos multiples sacrifices
- A monsieur AMOUSSOU Joseph et AMOUSSOU Catherine qui
constituent pour moi un exemple et un modèle de comportement
Koffi Thomas DOSSOU-AGOIN
- A mes parents SOHE Elisabeth et AGOSSOU Epiphane pour tout
les sacrifices consentis pour ma réussite.
- A mes frères et soeurs Estelle Marcelle Ephraïm
et Michée pour leur soutien indéfectible
Finagnon Jacques Fabrice AGOSSOU
REMERCIEMENTS
Nous voudrions exprimer ici notre vive et profonde gratitude
à notre maître de mémoire Dr Honorat SATOGUINA pour avoir
accepté de diriger le présent travail et pour s'y être
impliqué véritablement malgré ses multiples occupations.
Sa rigueur et son sens pratique d'encadrement nous ont été d'un
précieux apport.
Nos remerciements vont également à
l'endroit :
- Des membres de jury qui ont accepté contribuer
à l'amélioration de ce document
- De tous les enseignants de la FASEG qui ont contribué
à notre formation et à notre réussite
- De nos frères soeurs et cousins qui durant tous ces
moments difficiles nous ont accompagné et soutenu sans rien
espérer en retour
Nos sincères remerciements à Arnauld,
Fortuné, Lucresse, David, Lookman, lazare, Hubert, Gérard,
Christophe, et aux frères GRIMAUD da SILVA
Tous nos remerciements à nos camarades d'amphi.
Et à tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce document
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Augmented Dickey Fuller
ASECNA : Agence pour la
Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à
Madagascar
BM : Banque Mondiale
CCNUCC : Convention-Cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques
Climatiques
CNUED : Conférence des Nations
Unies sur l'Environnement et le Développement Durable
E : consommation
d'Engrais
EPA : Environmental Protection
Agency
FAO : Food and Agriculture
Organization
FIDA : Fond International pour le
Développement de l'Agriculture
GES : Gaz à Effet de
Serre
GIEC : Groupe Intergouvernemental
d'Experts sur l'évolution du climat.
IPCC : Intergovernmental Panel
on Climate Change
MCO : Moindre Carré
Ordinaire
MEHU : Ministère de
l'environnement de l'habitat et de l'urbanisme
MEPN : Ministère de
l'environnement et de la protection de la nature
OMD : Objectifs du
Millénaire pour le Développement
OMM : Organisation Mondiale de la
Météorologie
PA : Population Agricole
PANA : Programme d'Action National
aux fins de l'Adaptation aux changements
PNUD : Programme des Nations Unies
pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies
pour l'Environnement
PP : Précipitation
saison sèche
PS : Précipitation
saison Pluvieuse
TP : Température saison
Pluvieuse
TR : Tracteur
TS : Températures
saison Sèche
VA : Valeur Ajoutée
agricole
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Adaptation par
output 13
Graphique 2 : adaptation par innovation 13
Graphique 3 : Effet d'un choc d'offre sur
le prix d'un bien agricole 40
Graphique 4 : Evolution de la valeur ajoutée
agricole à l'hectare de 1975 à 2008 43
Graphique 5 : Evolution des machines agricoles
à l'hectare de 1975 à 2008 44
Graphique 6 : Evolution des populations
agricoles à l'hectare 45
Graphique 7 : analyse comparée de
la valeur ajoutée et des températures 46
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Résultat des tests
de stationnarité des variables 33
Tableau 2 : Résultat du modèle
de long terme 33
Tableau 3 : Résultat de
stationnarité du résidu 40
Tableau 4 : Résultat du modèle
dynamique de court terme 43
Tableau 5 : Impact futur du changement
climatique sur l'agriculture 44
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL 3
SECTION1 : CADRE THEORIQUE 3
SECTION 2 : CADRE CONCEPTUEL 3
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE 21
SECTION 1 : REVUE DE LITTERATURE
21
SECTION 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 33
CHAPITRE 3: ETUDE EMPIRIQUE 43
SECTION 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE
43
SECTION 2 : VERIFICATION DES CONDITIONS
PREALABLES ET RESULTAT DE L'ESTIMATION DU MODELE 46
SECTION 3 : INTERPRETATION DES RESULTATS
ET RECOMMANDATION 54
CONCLUSION 43
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 58
INTRODUCTION
Depuis l'époque préindustrielle, au
18è siècle, par ses activités, l'Homme
libère dans l'atmosphère terrestre un certain nombre de gaz
à effet de serre qui en s'ajoutant au autres gaz à effet de serre
présent naturellement provoquent un réchauffement de la terre. Ce
phénomène climatique extrême qui, menace l'homme, ses
moyens de subsistances et son milieu de vie constitue une préoccupation
de toute la communauté internationale. Il n'est pas possible de stopper
ou d'inverser en un laps de temps les changements climatiques leurs
conséquences étant planétaires et perverses. Les
sociétés peuvent réagir en s'adaptant à leurs
effets et en réduisant les émissions de gaz à effet de
serre. Les mesures envisageables dépendent des décisions prises
à l'échelle internationale voire nationale. Dans ce contexte, il
a été élaboré lors de la Convention Cadre des
Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) tenue en 1992 à Rio,
la réponse de la communauté internationale à cette menace
d'envergure mondiale. En effet, les études montrent que les changements
climatiques auront d'impact sur tous les secteurs de la vie économique.
Cependant, ces impacts diffèrent selon les zones géographiques et
selon les pays tant par leurs effets que par leur ampleur. C'est cet
état de fait que la FAO souligne en ces termes : « les
impacts potentiels des changements climatiques pourraient bien sûr
être catastrophiques dans certains cas mais bénéfiques dans
d'autres. L'agriculture est considérée comme le secteur le plus
vulnérable à cause de sa dépendance naturelle au climat
car ce sont dans une grande mesure les conditions
météorologiques : température, lumière et eau
qui déterminent la capacité des populations à cultiver
suffisamment d'aliment pour eux-mêmes et leurs animaux (FAO, 2007). De ce
point de vue l'influence des changements climatiques sur l'agriculture des pays
en développement sera non négligeable car elle est en grande
partie une agriculture pluviale dans ces pays. Certaines études montrent
également que l'impact du changement climatique sur le rendement
agricole diffère selon la culture considérée. Ainsi donc,
l'impact du changement climatique sur le revenu agricole pourrait être
aussi bien positif que négatif. Considérant la place importante
qu'occupe l'agriculture dans l'économie béninoise et sa
sensibilité potentielle au climat, cette étude cherche à
comprendre comment elle va subir, réagir et s'adapter à la
nouvelle condition qu'impose le climat. Pour ce faire nous structurons le
présent travail en trois chapitres :
Le premier chapitre intitulé « cadre
conceptuel et théorique » aborde la problématique du
changement climatique en définissant les concepts qui lui sont
rattachés puis passe en revue les principales mobilisations autour de la
question. Le second titré « revue de littérature et
méthodologie de recherche » s'intéresse d'abord
à la question du changement climatique vu comme bien public et aux
principaux modèles utilisés dans l'évaluation des impacts
du changement climatique sur l'agriculture puis ensuite expose la
méthodologie utilisée dans le cadre de ce travail. Dans le
dernier chapitre qui a pour titre « étude
empirique » nous présentons les différents
résultats des estimations, les interprétations ainsi que les
propositions de politiques. Enfin nous achevons ce travail par une conclusion
générale.
CHAPITRE 1 : CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Ce premier chapitre comprend deux sections. La première
présente les fondements sur lesquels repose la présente
étude à savoir le cadre théorique, la deuxième est
consacrée au cadre conceptuel c'est à dire à la
clarification des principaux concepts relatifs au changement climatique, ainsi
qu'à l'instrument économique le plus souvent utilisé dans
les négociations internationales sur le climat.
SECTION1 : CADRE THEORIQUE
Cette section comprend deux paragraphes. Le premier pose la
problématique et l'intérêt de l'étude tandis que le
second met l'accent sur les objectifs et hypothèses.
PARAGRAPHE 1 : Problématique
et Intérêt de l'étude
A/ PROBLEMATIQUE
Au cours des dernières décennies, il s'est
développée une préoccupation croissante relative à
une crise aigüe que traverse le monde .Crise qui se manifeste par une
variation de la pluviométrie ayant pour corollaire des
pénuries d'eau ou des inondations, des décalages saisonniers, une
hausse du niveau de la mer et des températures...Ces problèmes,
qualifiés de changement climatique sont les plus importants et les plus
urgents de tous les problèmes environnementaux, l'un des plus grands
défis que doit relever la communauté internationale. Le
changement climatique est en effet susceptible d'avoir de lourdes
conséquences sur bon nombre de secteurs. Ainsi, les observations
effectuées sur tous les continents et sur la plupart des océans
prouvent que de nombreux systèmes naturels sont affectés par les
changements climatiques régionaux, en particulier les augmentations de
température (GIEC 2OO7). Les études réalisées dans
ce domaine montrent que l'agriculture et la pèche, le secteur des
ressources d'eau et leur gestion, des écosystèmes, de la
nourriture, de la finance et de l'assurance, de la santé et de
l'énergie, des fibres et produits forestiers sont durablement
affectés par l'évolution du climat. Des changements climatiques
auront, à terme, des conséquences non négligeables sur la
production, la consommation et le commerce de biens agricoles. L'impact de
l'évolution des variables climatiques sur l'offre agricole est
aujourd'hui une certitude. Si une grande majorité des études
n'envisagent pas de rupture à l'échelle globale de
l'équilibre offre/demande de biens agricoles, elles s'accordent sur une
transformation importante de la géographie de la production, avec des
risques aggravés pour la sécurité alimentaire des zones
vulnérables, notamment le continent Africain où la modification
des variables climatiques dans le scénario du changement climatique
pourrait remettre en cause l'existence même d'économie de
subsistance.
Les résultats d'un grand nombre d'études
d'impact du changement de climat sur la production potentielle des cultures
révèlent que ce sont les régions tropicales qui
souffriraient le plus des conséquences négatives.
L'Afrique, en particulier l'Afrique de l'ouest s'inscrit donc dans cette carte
de vulnérabilité. Selon GIEC (2007) les projections indiquent que
vers l'an 2020, 75 à 250 millions de personnes seront exposées
à un stress hydrique accru en raison du changement climatique. Dans de
nombreux pays et régions d'Afrique, on s'attend à ce que la
production agricole et l'accès à la nourriture soient
sérieusement compromis par la variabilité et l'évolution
du climat. Les zones propices à l'agriculture, la durée des
saisons de végétation et le potentiel de production vont
certainement diminuer, particulièrement en marge des zones arides et
semi-arides. La sécurité alimentaire du continent sera encore
plus menacée qu'aujourd'hui et la malnutrition aggravée. Dans
certains pays le rendement agricole dépendant de l'irrigation par les
eaux pluviales pourraient diminuer de 50 % vers 2020. L'approvisionnement local
sera vraisemblablement touché par une diminution des ressources
piscicoles dans les grands lacs, en raison de l'élévation des
températures, et pourrait être aggravé par la
surexploitation. Pour la FAO (2007) l'agriculture est le secteur le plus
affecté par le changement des régimes climatiques et sera de
plus en plus vulnérable à l'avenir. Les résultats de ses
études indiquent que les systèmes agricoles des pays en voie de
développement sont vulnérables au changement climatique, du fait
qu'ils reposent sur une utilisation moins intensive des capitaux et des
technologies et se trouvent habituellement dans des zones climatiques qui ont
déjà tendance à être trop chaude et qui risquent de
le devenir encore. Quant aux résultats des études agronomiques,
ils indiquent que le réchauffement de la planète à lui
seul pourrait réduire les rendements de la plupart des cultures dans les
pays en voie de développement.
Le Bénin n'est pas en marge des effets néfastes
de ces changements climatiques. En effet selon Issa (1995) et Ogouwalé
(2004), un stress thermique supplémentaire et des sols plus secs
risquent de réduire les rendements dans les différentes
régions agro écologiques. En outre, la multiplication et
l'expansion des insectes nuisibles de culture en raison des changements
climatiques viendront aggraver le risque de perte post-récoltes. Les
risques alimentaires sont énormes et les populations les plus
vulnérables sont les paysans, les démunis ruraux et urbains, etc.
(GIEC, 2001 ;FAO,2002 cité par HOUSSOU-GOE,2008).Face à
cette situation qui pourrait affecter la stabilité de la production
agro-pastorale, réduire les recettes d'exportation, fragiliser
l'économie du pays, il urge, surtout pour les pays en
développement de réaliser des études sur les impacts des
changements climatiques à divers niveaux en vue de trouver des
stratégies adéquates pouvant faciliter les adaptations aux
changements climatiques et réduire les risques inhérents à
ce phénomène. Dans ce contexte, plusieurs questions ont
suscité notre attention à savoir :
- Quels sont les risques climatiques qui affectent
l'agriculture béninoise ?
- Quels est l'impact prévisionnel des changements
climatiques sur les revenus agricoles ?
- Quelles sont les stratégies qu'il faut adopter pour
réduire les effets des changements climatiques ?
C'est pour apporter des essais de réponses à ces
quelques interrogations que nous avons décidé de mener la
présente étude portant sur le thème «
impact économique des changements climatiques
sur l'agriculture béninoise ». Elle tente
d'évaluer la sensibilité des revenus agricoles béninois
par rapport au climat en utilisant une analyse Ricardienne de la valeur
ajoutée.
B/ Intérêt de l'étude
Le secteur agricole, occupe une part
importante dans la production nationale des pays subsahariens en particulier au
Bénin où il représente environ 36% du PIB. Il en ressort
qu'une grande partie de la population béninoise vit de l'agriculture. La
grande sensibilité du secteur agricole engendre énormément
d'inquiétude quant à la capacité de l'agriculture
béninoise à satisfaire les besoins alimentaires de la population
dans un contexte de changement climatique. L'agriculture béninoise du
fait du manque d'infrastructure nécessaire à la production, est
essentiellement pluviale. Ceci la rend ainsi tributaire de l'évolution
climatique. Il en ressort que les modifications du climat pourraient lui porter
un coup dur lorsqu'on sait que pour une variation de 1,5 à 3°C de
température, nous pouvons assister à une diminution de 15
à 18% des précipitations, notamment en zone intertropicale
africaine (Hougton et al,1990 ; Parry, 1996). De même les
projections réalisées d'une part par Ogouwalé (2006)
montrent qu'à l'horizon 2050 la hausse de température serait de
1,5°C dans le Bénin méridional et dépasserait
2°C dans le Bénin central, entrainant ainsi une forte perturbation
des saisons agricoles et d'autre part par Hougton et al, 1990 ; Issa, 1995
prévoient une baisse des rendements des cultures dans les
différentes zones du Bénin. Cette situation pourrait engendrer
des problèmes d'insécurité alimentaire voire des
conséquences socio-économiques liés à la baisse des
revenus agricoles. D'un point de vue économique, devant les signes
annonciateurs d'un changement climatique, il urge de comprendre en quoi cette
altération du climat va affecter le système de production
agricole béninois et ultimement le bien être de la population dans
le futur.
PARAGRAPHE 2 : Objectifs et Hypothèses de
recherche
A/ Objectifs de recherche
L'objectif général de cette recherche est
d'évaluer les effets du changement climatique sur la production agricole
au Bénin.
De façon spécifique, il s'agira de :
ü Evaluer l'impact des précipitations sur la
production agricole
ü Evaluer l'impact des températures sur les
rendements agricoles
ü Mesurer l'effet d'une variation des
précipitations et des températures sur le revenu agricole
B/ Hypothèses de recherche
Pour atteindre les objectifs fixés, les
hypothèses suivantes ont été formulées
ü les précipitations ont une influence positive
et significative sur la production agricole
ü La température a un effet négatif sur les
rendements agricoles
ü Une variation des variables climatiques affecte
négativement le revenu agricole
SECTION 2 : CADRE CONCEPTUEL
PARAGRAPHE 1 : CLARIFICATION DES PRINCIPAUX CONCEPTS
A/ Notion de changement climatique
Au sens plus étroit le climat désigne
généralement le ·temps moyen· ; il s'agit
précisément d'une description statistique en fonction de la
moyenne et de la variabilité de grandeurs pertinentes sur des
périodes variant de quelques mois à des milliers, voire à
des millions d'années (la période classique, définie par
l'Organisation Météorologique Mondiale, est de 30 ans).Ces
grandeurs sont le plus souvent des variables de surface telles que la
température les précipitations et le vent (HOUSSOU-GOE, 2008).
Dans un sens plus large le climat est la description statistique de
l'état du système climatique. Un changement climatique correspond
à une variation statistiquement significative de l'état moyen du
climat ou de sa variabilité, persistant pendant une période
prolongée (de la décennie aux millions d'année). De
manière simple, il faut entendre par changement climatique la
différence entre deux états comparables du climat. Ces
changements peuvent être dus à des processus intrinsèques
à la terre, à des influences extérieures, ou plus
récemment aux activités humaines.
Le changement climatique anthropique est le fait des
émissions des gaz à effet de serre engendrées par les
activités humaines modifiant la composition de l'atmosphère de la
planète. A cette évolution viennent s'ajouter les variations
naturelles du climat. Dans les travaux du GIEC le terme « changement
climatique » fait référence à tout changement
climatique dans le temps qu'il soit dû à la variabilité
naturelle ou aux activités humaines. Au contraire dans la convention
cadre des nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) le terme
désigne uniquement les changements dus aux activités humaines. La
Convention-cadre utilise le terme « variabilité
climatique » pour désigner tout changement d'origine
naturelle.
Précipitations : apport d'eau
parvenant au sol sous forme liquide (pluie ou rosée) en provenance
direct ou indirect de la condensation de la vapeur d'eau
atmosphérique.
Température : degré de
chaleur ou de froid qui se manifeste dans un lieu
B/ Causes des changements climatiques
Les changements climatiques sont perçus aujourd'hui
comme l'une des menaces les plus graves qui pèsent sur la
durabilité de l'environnement mondial pour le
21èmesiècle (MEHU, 2003). Ces changements sont
principalement dus à une concentration de plus en plus
élevée des gaz à effet de serre (CO2,
CH4, N2O, HFC, PFC et SF6) dans
l'atmosphère, ce qui induit un réchauffement global. Les
scientifiques ont démontré que les activités humaines
générées depuis la révolution industrielle,
notamment l'utilisation des combustibles fossiles et le changement
d'affectation des terres sont à l'origine d'une concentration
atmosphérique accrue des gaz à effet de serre, qui emprisonnent
plus de chaleur dans l'atmosphère et déséquilibrent le
bilan énergétique du système Terre-atmosphère (FAO,
2OO7). Spore (2008) dans sa publication du mois d'Août apporte plus
d'information sur ces gaz à effet de serre (GES). En effet le principal
GES est le dioxyde de carbone ou CO2, qui représente plus de
70% des GES d'origine humaine. Six milliards de tonnes proviennent de la
combustion des énergies fossiles, essentiellement le pétrole,
dans l'industrie et le transport. Les pays occidentaux en sont les plus gros
émetteurs, les USA en tête. Mais ils sont en passe d'être
rattrapés par les pays émergents : la Chine et l'inde. S'y
ajoute, 1,6 milliard de tonnes provenant de la déforestation dans les
pays du sud. Une forêt qui brule libère du carbone alors que,
quand les arbres poussent ils en stockent. De même, le labour
libère le carbone stocké dans le sol. Le pire, selon les
recherches les plus récentes, est que plus la planète se
réchauffe, moins les plantes absorbent le CO2, et plus la
température terrestre augmente. C'est dans la production de
méthane (CH4), le second GES le plus important, que les
activités agricoles jouent le plus grand rôle, même s'il est
difficile de quantifier ces rejets avec précision. Les bovins qui
ruminent et rejettent des gaz dans l'atmosphère émettent
près de 100 millions de tonnes de méthane par an. Bien que petit,
les termites produisent chaque année entre 15 et 35 millions de tonnes
de méthane. Ils arrivent à ce résultat surprenant en
faisant fermenter les matériaux végétaux de la forêt
tropicale dans leurs intestins à l'aide des bactéries qui y sont
présentes.
Cependant, le plus grand danger pour la planète est la
fonte du permafrost. Ces sols des zones arctiques, en se dégelant,
pourraient rejeter dans l'atmosphère des milliards de tonnes de
méthane et de CO2. Enfin, le protoxyde d'azote ou oxyde
nitreux (N2O, 16% des émissions de GES) résulte de
l'agriculture intensive (notamment de l'utilisation d'engrais), de la
déforestation et de procédés chimiques comme les
aérosols.
C/ Concept de vulnérabilité
Pour GIEC (2007), la vulnérabilité est le
degré de capacité d'un système de faire face ou non aux
effets néfastes du changement climatique (y compris la
variabilité climatique et les extrêmes). Elle désigne ainsi
la mesure dans laquelle un système est sensible ou incapable de faire
face aux effets néfastes des changements climatiques, qu'il s'agisse de
la variabilité climatique ou des exercices météorologiques
(Nielson et al. 2002). La variabilité dépend du caractère,
de l'ampleur du rythme du changement climatique, des variations auxquelles le
système est exposé, de sa sensibilité et de sa
capacité d'adaptation (GIEC 2007). Dans cette étude, la
vulnérabilité fait référence à toute la
gamme de facteurs qui exposent les populations aux effets néfaste de la
variabilité et des changements climatiques du fait des contraintes
bioclimatiques subies par les ressources dont elles dépendent. Le
degré de variabilité pour un individu, un ménage ou un
groupe de personne est déterminé par son exposition aux facteurs
de risque et son aptitude à affronter les situations de crises agro
climatiques
D/ Concept de risque climatique
En agro climatologie, le risque se caractérise par la
fréquence d'apparition d'un évènement climatique ou
biologique qui peut être préjudiciable au développement
(Houndénou, 1999). Dans ce cas le risque peut être la
sécheresse climatique, les cyclones, les coups de vents, les
excès ou déficit de température, l'attaque des cultures
par des ravageurs. Le risque climatique peut être défini comme la
probabilité d'avoir des pluies insuffisantes qui induisent la perte de
tout ou une partie de la récolte (Eldin, 1989). Ainsi le risque induit
une notion de lourdes conséquences. En agriculture Boussard (1979)
définit le risque comme la variance des revenus des agriculteurs dus aux
aléas climatiques.
E/ Changements climatiques et objectifs du millénaire
pour le développement
Les changements climatiques représentent une nouvelle
menace qui vient s'ajouter aux risques existants. Ils interagissent avec les
risques et les amplifient, soumettant ainsi à des tensions
supplémentaires les moyens d'existence et les stratégies de
survie des populations pauvres. En 2000, les dirigeants de 189 nations ont
adopté la déclaration du millénaire, dont découlent
les huit (8) objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Les changements climatiques compromettent la réalisation des OMD ainsi
que des stratégies nationales d'éradication de la pauvreté
et de développement durable. De façon plus spécifique, la
réalisation de l'objectif 1 des OMD (réduire l'extrême
pauvreté et la faim) pourrait être entravée par les baisses
de productivités et l'insécurité alimentaire qui
découleront des manifestations des changements climatiques.
L'augmentation de la prévalence de certaines maladies (dont le paludisme
et la dengue), la recrudescence des maladies liées à la chaleur
la raréfaction de l'eau potable pour les ménages sont autant
d'obstacles à l'atteinte des objectifs 4,5 et 6 relatif à la
santé humaine. Quant à la réalisation de l'objectif 2
(assurer une éducation primaire pour tous), le lien est beaucoup plus
indirect. En effet, la perte d'actif ou de moyen du fait des catastrophes
(inondation et sécheresse) pourrait conduire à
l'impossibilité d'éducation des enfants à plein temps. Sur
le plan de la promotion de l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes (objectif 3), les changements climatiques devront
creuser les inégalités entre homme et femme. Ceci est dû au
fait que les femmes, dépendantes de l'exploitation des ressources
naturelles, deviendraient plus vulnérables car ces ressources
s'épuiseront véritablement. Sur un autre plan, la perte de la
biodiversité et la dégradation de l'environnement qui se
profilent du fait des conditions climatiques de plus en plus difficiles sont
autant de freins à la réalisation de l'objectif 7 (assurer un
environnement durable). A moins de prendre des mesures concrètes et
urgentes pour réduire la vulnérabilité et améliorer
la capacité d'adaptation des populations pauvres, et d intégrer
ces actions dans les stratégies nationales, il sera difficile
d'atteindre certains OMD d'ici 2015.
F/ Adaptation au changement climatique
En faisant l'hypothèse que les changements climatiques
vont apporter avec eux des modifications majeures dans l'équilibre
climatique qui d'une manière ou d'une autre vont affecter les revenus
agricoles, il est tout à fait logique de penser que l'agriculteur se
dotera d'outils et de stratégies d'adaptation qui vont lui permettre de
réduire le risque d'impact négatif du climat. Smit, Mc Nabb et
Smither (1996) cité par da Silva L. en sondant un groupe
représentatif d'agriculteurs en Ontario sur une période de six
ans s'aperçoivent que la plupart des agriculteurs sont conscients de
l'influence du climat sur leur activité mais que peu d'entre eux
entreprennent des stratégies d'adaptation en réponse au
climat.
André et Bryant, 2001 ; Skinner et al, 2001
(cité par da Silva L.) en utilisant des sondages ou des groupes de
discussion en sont venu à la conclusion que la réaction des
agriculteurs face au stress imposé par le climat sur les
activités agricoles ne fait partie que d'un plus grand processus de
décision découlant d'une stratégie globale de gestion de
risque. Ainsi rationnellement l'agriculteur qui tente de maximiser ses profits
d'exploitation face à un changement du climat évalue la gamme
complète des stratégies d'adaptation qui s'offrent à lui
et choisit la ou les options qui maximisent son bien être. Par exemple il
lui est possible de modifier l'utilisation de fertilisants et de pesticides, de
diversifier ses cultures et son entreprise, de modifier la gestion de sa terre
et de l'eau, de devancer les moments de plantation, d'adopter de nouvelle
technologie, d'introduire l'irrigation dans ses champs ou carrément de
changer de culture. Ces résultats entrent en ligne avec d'autres qui
révèlent que :
Au Bangladesh, les agricultrices construisent des jardins
flottants : des radeaux de jacinthe sur lesquels il est possible de
cultiver des légumes dans les régions inondables.
Au Sri Lanka, les fermiers expérimentent avec des
variétés de riz capable de résister à l'intrusion
saline et à la réduction de la quantité d'eau.
Dans l'optique de minimiser l'impact des changements
climatiques, plusieurs tentatives ont été mise en oeuvre afin de
réduire l'émission des gaz à effet de serre et
développer les activités et pratiques visant à
réduire notre vulnérabilité aux impacts possibles. La
convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et
le protocole de Kyoto exigent que les parties tiennent également compte
de l'adaptation aux changements climatiques. Le protocole de Kyoto par exemple
stipule que les parties doivent « faciliter une adaptation
appropriée à ces changements ». Selon PNUD 2007, les
populations des pays les plus pauvres devront faire face aux
conséquences d'un climat en évolution. Même si les
gouvernements du nord ont les moyens financiers, technologiques et humains de
répondre aux risques auxquels sont confrontés leurs citoyens, les
options des pays en voie de développement sont beaucoup plus
restreintes. Dans les pays les plus pauvres, l'adaptation est largement une
question d'effort, d'autonomie et d'initiative personnelle. Des millions de
personnes disposant à peine de ressources suffisantes pour alimenter,
vêtir et abriter leurs familles sont contraintes d'affecter des fonds et
leur travail à des mesures d'adaptation. Dans le secteur de
l'agriculture l'adaptation requiert l'utilisation de bonne pratique agricole,
forestière et en matière de pêche, pour faire face à
des conditions environnementales changeantes et plus rudes.
Le concept d'adaptation peut donc être compris comme
l'ajustement des systèmes humains face à un nouvel environnement
ou un environnement changeant. L'adaptation aux changements climatiques indique
l'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à
des stimuli climatiques présents ou futur ou à leurs effets, afin
d'atténuer leurs effets néfastes ou d'exploiter les
opportunités bénéfiques (GIEC, 2001). Cette adaptation se
résume à un ensemble de réajustements opérés
ou auto-opérés à l'intérieur des systèmes
naturels et humains, en réponse curative ou préventive aux
stimuli climatiques actuels ou futurs ou à leurs effets en vue
d'atténuer leurs nuisances ou d'en tirer opportunément profit
(Issa, 1995). Les figures suivantes illustrent deux façons
d'adaptations.
Profit culture 1 culture 2
Profit
A C Culture 3
B
D
T1 T2
T3 Température
T1 T2
Graphique 1 : Adaptation par output
Graphique 2 : adaptation par innovation
Sur le graphique 1, à T1 l'agriculteur
réalise la culture 1 et engrange un profit A. à T2 il
est indifférent entre la culture 1et 2. A T3 il
réalise la culture 2 pour un profit C. Si par contre l'agriculteur ne
peut pas modifier ses cultures, à T3 il continuera à
réaliser la culture 1 et devra se contenter d'un profit D au lieu d'un
profit C qui est plus élevé. La ligne foncée
représente la relation d'équilibre de long terme entre
température et profit, c'est-à-dire l'utilisation la plus
rentable de la terre en fonction de la température (graphique
présenté par Mendelsohn, Nordhaus et Shaw, 1994). Sur le
graphique 2 en revanche l'adaptation consiste en une amélioration de la
productivité des cultures exploitées antérieurement au
réchauffement climatique.
G/ Concept de capacité d'adaptation
C'est la capacité d'ajustement d'un système face
aux changements climatiques (y compris à la variabilité
climatique et aux extrêmes climatiques) afin d'atténuer les
dommages potentiels, d'exploiter les opportunités ou de faire face aux
conséquences (GIEC 2007). La capacité d'adaptation du
système humain constitue donc l'aptitude d'une communauté
à planifier, à se préparer pour faciliter et mettre en
oeuvre des mesures d'adaptation en tenant compte de ses atouts
économiques,
H/ Réflexions et événements liés
aux changements climatiques
Il existe aujourd'hui un ensemble de preuves scientifiques
aboutissant à un monde en train de se réchauffer et à une
évolution du climat (GIEC, 2007). Des mesures réalisées
par la communauté scientifique internationale indiquent une hausse de
la température moyenne mondiale de l'ordre de 0,56 à 0,92°C
entre 1906 et 2005. Onze des quinze dernières années (1995-2010)
figurent parmi les douze années les plus chaudes depuis 1850, date
à laquelle ont commencé les relevés instrumentaux de la
température à la surface de la terre. Bien que les scientifiques
ne puissent expliquer avec certitude les raisons de cette tendance au
réchauffement, tout porte à croire qu'elle est liée
à l'accumulation dans l'atmosphère de dioxyde de carbone CO2
émis par la combustion des combustibles fossiles, comme le
charbon, le pétrole et le gaz naturel. Le réchauffement
causé par les activités de l'homme est aussi connu sous le nom
d'effet de serre. Fait inquiétant, les scientifiques s'accordent
à penser que dans l'hypothèse, qui pourrait bien se
révéler exact d'un doublement de l'équivalent
CO2 de l'ensemble des gaz à effet de serre,
l'atmosphère terrestre devrait encore se réchauffer de 1,4
à 5,8°C de 1990 à 2100 (IPCC). Ce serait un grand
bouleversement puisque, jamais la surface terrestre n'aurait connu une
température aussi élevée depuis que l'homme à
commencé de labourer la terre. Qu'il soit d'origine naturelle ou
humaine, le réchauffement prévu est considéré comme
l'une des plus graves menaces environnementales de notre époque, en
raison des impacts qu'il pourrait avoir sur toute la planète. Les
craintes toujours plus vives suscitées vers le milieu des années
70 par l'éventualité de changements climatiques provoqués
par l'homme sont à l'origine du regard différent porté
aujourd'hui sur le climat. Un certain nombre d'événements
extrêmes ont contribué à cette prise de conscience.
1972 : grave sécheresse en union
soviétique ; épisode el Nino au large des côtes
péruviennes.
1974 : réduction drastique de la production
alimentaire en Inde suite aux aléas climatiques.
1975 : vague de froid au Brésil ayant
endommagé les plantations de café.
1978 : grave sécheresse dans le sud-ouest du
Congo-Brazzaville ; réduction importante de la production
alimentaire et des niveaux des cours d'eaux du Kouilou du Niara de la Nianga,
de la Bouenza.
Vers les années 80, les catastrophes
météorologiques se firent plus courantes sur tous les continents
avec cette grave sécheresse qui toucha 34 pays au début des
années 80. La terre elle-même venait de donner un
sévère avertissement à l'humanité suite aux
atteintes graves sur l'environnement. La variabilité naturelle du climat
aurait pu à elle seule expliquer chacun des phénomènes,
mais leur nombre et leur fréquences sur une courte période ont
laissé penser à d'autres causes. Trois facteurs venaient
renforcer les craintes à cet égard : l'augmentation des
quantités de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre
présents dans l'atmosphère, les menaces pesant sur la couche
d'ozone. Enfin, la croissance démographique et la consommation accrue
d'énergie et de ressource agricole qui en résulte. Face à
la problématique du changement climatique, on assiste au début
des années 80 à la mobilisation de la communauté
internationale.
1979 : première conférence mondiale sur le
climat ; l'organisation météorologique mondiale (OMM), le
conseil international des unions scientifiques (CIUS) et le Programme des
Nations Unies Pour l'environnement (PNUE) lancent le programme climatologique
mondial (PCM) pour répondre à l'attente grandissante d'une
meilleure compréhension (OMM, N° 912)
1985 : conférence de Vienne sur la
convention-cadre pour la protection de la couche d'ozone.
1987 : protocole de Montréal sur les substances
qui détruisent la couche d'ozone.
1988 : création du groupe d'expert
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) par l'OMM et le
PNUE.
1989 : mise en place de la veille de l'atmosphère
globale (VAG) pour surveiller la composition de l'atmosphère ;
l'OMM et le PNUE entament la procédure qui a mené aux
négociations d'une convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques et convoquent la première réunion du
comité intergouvernemental de négociation en 1991.
1990 : deuxième conférence mondiale sur le
climat débouchant sur l'établissement du système mondial
d'observation du climat (SMOC) ; début de la décennie
internationale de prévention des catastrophes naturelles ; parution
du premier rapport d'évaluation du GIEC.
1992 : conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement durable (CNUED)-sommet de la terre,
débouchant sur le programme « Action 21 »
reconnaissance du climat comme patrimoine commun de l'humanité et
consensus sur la nécessité de le protéger ; Adoption
de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) ; mis en oeuvre du système mondial d'observation du climat
(SMOC).
1993 : négociation de la convention des Nations
Unies sur la lutte contre la désertification ; établissement
du système mondial d'observation du cycle hydrologique (WHYCOS)
1994 : institutionnalisation de la pratique consistant
à publier chaque année un rapport sur l'état du climat
tant à l'échelon mondiale que régional par l'organisation
météorologique mondiale.
1997 : la conférence de KYOTO fixe les objectifs
et un calendrier de réduction des émissions de gaz à effet
de serre. C'est un programme de lutte contre le changement climatique
ratifié par 175 pays ; il arrive à expiration début
2013.
2001 : troisième rapport d'évaluation du
GIEC.
2002 : sommet mondial pour le développement
durable à Johannesburg.
2008 : quatrième rapport d'évaluation du
GIEC.
2009 : Sommet de l'ONU sur le changement climatique.
2010 : Le 16è sommet de l'ONU
consacré au changement climatique à Cancun.
2011 : sommet de l'ONU consacré au climat à
Durban.
GIEC et ses
attributs
Le GIEC a été créé en novembre
1998 à la demande du G7 (aujourd'hui G20) à travers deux
organismes de l'ONU : l'OMM et le PNUE. Le GIEC a pour mission
d'évaluer sans parti pris et de façon méthodique, claire
et objective les informations d'ordre scientifique, technique et
socio-économique qui sont nécessaire pour mieux comprendre les
fondements scientifiques des risques liés au changement climatique
d'origine humaine, cerner plus précisément les
conséquences possibles de ce changement et envisager
d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation. Il
n'a pas pour mandat d'entreprendre des travaux de recherche ni de suivre
l'évolution des variables climatologiques ou d'autre paramètres
pertinents. Ses évaluations sont principalement fondées sur les
publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est
largement reconnue. L'une des principales activités du GIEC consiste
à procéder, à intervalle régulier, à une
évaluation de l'état des connaissances spéciaux et des
documents techniques sur des sujets qui nécessitent des informations et
des avis scientifiques indépendants et contribue en outre à la
mise en oeuvre de la convention-cadres des Nations Unies sur le changement
climatique (CCNUCC) par ces travaux sur les méthodes à appliquer
pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre.
PARAGRAPHE 2 : Engagements internationaux et changement
climatique au Bénin
A/ les premiers symptômes de changement climatique au
Bénin
Selon les premières études effectuées sur
le climat au Bénin (Ogouwalé, 2004 ; Houndénou,
1999), des modifications sont constatés au niveau de la
température, des pluies et des vents :
- Une baisse générale de la pluviosité
moyenne d'environ 15 à 20 pour cent selon la zone avec une
réduction d'amplitude annuelle moyenne des hauteurs totales de pluies de
180 mm (le barbé et al, MEPN, 2009)
- Une intensification des sécheresses qui se sont
produites pendant la même période, notamment dans les
années 1970 et1980
- Des pluies violentes au début de saison pluvieuse,
atteignant fréquemment une intensité supérieure à
100 mm/heure, ce qui favorise l'inondation et l'érosion des sols mal
protégés (MEPN, 2008)
- Le démarrage tardif de la saison de pluie et le
retrait précoce de la mousson (Lawin, 2007).
Au centre et au nord du Bénin, la sécheresse,
les pluies tardives et violentes et les inondations constituent les risques
climatiques régionaux par ordre décroissant d'importance. Dans le
sud Bénin, les risques climatiques régionaux sont les
inondations, les pluies violentes et tardives et la sécheresse par ordre
décroissant d'importance. Les groupes sociaux les plus exposés
sont les plus petits exploitants agricoles, les pêcheurs et les
éleveurs (MEPN, 2006).
Les secteurs les plus affectés par les changements
climatiques sont ceux des ressources en eau, de l'énergie, des zones
côtières de la santé, de l'agriculture et de la foresterie
(MEPN, 2006). Les travaux réalisés sur la base des observations
hydrauliques de longue durée ont montré :
- Une diminution des ressources en eau de surface au niveau
des principaux bassins (30 à 40%) (le barbé et al)
- Des étrillages de plus en plus sévères
avec de fréquents arrêts des écoulements ;
- Un déficit de remplissage de la plupart des retenues
des barrages avec comme impacts socio-économiques, la diminution du
niveau d'alimentation en eau des villes ;
Une réduction de la production halieutique une
intrusion saline à l'intérieure des eaux douces et menace la
biodiversité.
B/ Les engagements internationaux et les efforts du
Bénin
Il a été établi en 1972 la Convention
Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), pour
organiser la réponse de la communauté internationale à
cette menace d'envergure mondiale. Ce traité entré en
vigueur le 21mars 1994, a pour objectif ultime de stabiliser les GES dans
l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation
anthropique dangereuse du système climatique.
Le protocole d'application de la convention a
été signé à Kyoto en décembre 1997. Il est
entré en vigueur depuis février 2005 et instaure des engagements
chiffrés de limitation ou de réduction des émissions de
GES pour 35 pays dits industrialisés. Ces pays figurent à
l'annexe 1 du protocole et ont l'obligation de réduire leurs
émissions de GES de 5,2% par rapport au niveau de 1990, entre les
années 2008 et 2012.
Les pays en développement n'ont pas d'engagements
chiffrés de réduction de leurs émissions car ils ne sont
pas responsables, au même titre que les pays industrialisés, de
l'effet de serre renforcé. Mais ils sont plus vulnérables aux
changements climatiques
Le Bénin a signé et ratifié la CCNUCC
respectivement le 13 juin 1992 et le 30 juin 1994. Il a ratifié le
protocole de Kyoto le 16 novembre 2001. La principale activité
exécutée dans le cadre de la mise en oeuvre de la CCNUCC au plan
national se résume comme suit :
· Elaboration de la stratégie nationale de la mise
en oeuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (2003). Ce document de stratégie présente,
après un diagnostic des impacts du changement climatique dans
différents secteurs d'activités, des mesures d'atténuation
et d'adaptation qu'il convient de mettre en oeuvre ;
· Elaboration de la communication nationale initiale sur
les changements climatiques (2001) qui a établi que les régions
méridionales du pays sont soumises à des inondations
récurrentes et à l'érosion côtière, pendant
que la sécheresse est demeurée le risque climatique majeur dans
la région septentrionale ;
· Mise en oeuvre de mesures pilotes d'adaptation au
nord-ouest du Bénin (2006-2007) ;
· Elaboration du programme d'action nationale aux fins de
l'adaptation au changement climatique. Ce programme a identifié les
besoins les plus urgents et immédiats du Bénin en matière
d'adaptation aux changements climatiques. Les secteurs prioritaires
identifiés concernent l'agriculture, la foresterie, les ressources en
eau, l'énergie, la santé et les zones
côtières ;
Des efforts en cours pour la prise en compte de la question
des changements climatiques dans le projet de développement ;
· Elaboration de la deuxième communication
nationale sur les changements climatiques au Bénin (2008-2010)
· Adoption du décret n°2OO3-142 du 30 avril
2003 portant création du Comité National sur les Changements
Climatiques (CNCC). Le CNCC est chargé du suivi et de l'appui à
la mise en oeuvre de la CCNUCC et de ses instruments juridiques dont le
processus de Kyoto.
CHAPITRE 2 : REVUE DE
LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
La revue de littérature et la méthodologie de
recherche font l'objet de ce chapitre structuré en deux sections. La
première section est consacrée à la revue de
littérature tandis que la seconde est destinée à la
méthodologie de recherche.
SECTION 1 : Revue de littérature
PARAGRAPHE 1 : Revue théorique
Quand on s'intéresse à l'environnement, on peut
s'intéresser d'un côté aux biens et services fournis par la
nature et qui sont disponibles à tous : le paysage, les zones
humides ou l'air...et d'un autre côté, on peut aussi
s'intéresser aux problèmes de pollution qui sont
générés par les activités humaines : les
pluies acides. En économie ces deux axes de réflexions font appel
à des concepts standards : concernant le premier thème, les
biens dont la consommation est collective sont dits des biens publics.
Concernant le deuxième thème, on parle d'externalité pour
identifier les conséquences de l'action d'un individu sur un autre. Ces
deux notions ne sont pas prises en compte par le marché et les biens
publics ne sont pas alloués par le marché. Dans cette partie
après avoir défini les biens publics et ses
caractéristiques ainsi que la notion d'externalité, nous
discuterons des instruments de la politique climatique et leur
efficacité.
A/ Biens publics ou collectifs et l'inefficacité du
marché
1/ Les biens publics ou
collectifs
Un bien public ou collectif selon Samuelson (1954) est un bien
dont la consommation est collective : il est accessible à tous et
sa consommation par un individu n'entraine pas une moindre disponibilité
pour les autres. Un bien collectif s'oppose au bien privé, pour lequel,
au contraire, la consommation totale se divise entre les différents
usagers et la consommation d'un individu prive un autre individu de
l'utilisation du même bien. Chaque individu consomme donc une partie
xi qu'il s'est procuré. En d'autre terme
on a
. Les biens publics ne respectent pas ce principe. Ils sont
consommés à part égale :
Ils sont en principe non rivaux et non exclusifs. Nous allons nous
intéresser à un bien public particulier : le climat. On
remarque qu'il s'agit bien d'un bien public puisque ni le principe de
rivalité ni celui d'exclusion par les prix ne peut être
vérifié pour un tel bien. Il est qualifié de bien public
mondial puisqu'il est disponible non seulement au niveau local ou national mais
aussi dans le monde entier. La jouissance d'un climat stable par un pays
n'empêche pas les autres d'en bénéficier. De même Les
émissions de gaz à effet de serre responsable des changements
climatiques produisent les mêmes effets, quelque soit le pays
d'où elles proviennent. Chacune des propriétés des biens
publics renvoie à une source d'inefficacité du marché
spécifique. L'absence d'incitation à produire liée au
comportement de passager clandestin et le rationnement sous-optimal des
consommateurs en présence de coût d'encombrement nul.
La main invisible tenue en échec par les
biens non exclusifs
Le problème principal que posent les biens non
exclusifs est celui du manque d'incitation des entrepreneurs à les
produire. Ils savent à l'avance qu'ils auront du mal à se faire
payer. En effet, ils n'ont aucun moyen de priver d'utilisation les usagers qui
ne rémunèrent pas leurs services. Les consommateurs sont peu
enclins à payer puisque rien ne les y oblige. La conséquence est
que le marché ne produira pas les biens non exclusifs en
quantités suffisantes. La cause de cette défaillance du
marché réside dans ce qu'il est convenu d'appeler le comportement
de passager clandestin. Il s'agit d'un individu qui déclare ne pas
souhaiter tel ou tel bien public, afin d'éviter de participer à
son- financement. Tout en sachant que dès l'instant où existe ce
bien public, il pourra en bénéficier, au même titre que
ceux qui ont manifesté le souhait. Généralement ce
raisonnement à N individus conduit finalement au refus de produire le
dit bien public. Nous sommes dans une situation qui met en échec la main
invisible puisque le comportement rationnel d'agents uniquement
préoccupés de leurs intérêts ne parvient pas
à un équilibre qui maximise le bien être collectif.
Une autorité publique doit donc se substituer pour
réaliser l'allocation efficace des ressources. Le moyen pratique
recommandé pour y parvenir consiste à financer la production des
biens à partir des fonds publics, mais rien n'empêche cette
dernière de déléguer la production proprement dite
à une entreprise privée (la décision de faire ou de faire
faire n'est pas liée au caractère non excludable du bien. Le
choix entre un service ministériel, un établissement public
à caractère administratif ou industriel et une concession de
service public déléguée à une entreprise
privée relève de considération organisationnelle).
Inefficacité du marché en
présence de bien non rivaux
La non rivalité est la propriété qu'un
bien puisse être consommé simultanément par plusieurs
personnes sans que la quantité consommée par l'une diminue les
quantités disponibles pour les autres. Les biens comme
l'éclairage public, la défense nationale remplissent cette
propriété. La non rivalité peut se décliner de deux
autres manières en disant que chaque utilisateur consomme la même
unité de bien, ou bien en disant qu'un consommateur additionnel du bien
n'entraine pas des nuisances d'encombrement. Quelle que soit la formulation
retenue, la conséquence de la non rivalité en termes
économiques est la même : le coût marginal pour servir
un utilisateur supplémentaire est nul. C'est cette
propriété économique qui est à l'origine d'une
autre défaillance du marché en présence d'un bien
collectif : le rationnement sous-optimal.
2/ Inefficacité du
marché concernant les externalités
L'analyse des externalités a été
notamment menée par Cecil Pigou dès 1932.une externalité
désigne une situation où les activités d'un (ou de
plusieurs) agent(s) économique(s) ont des conséquences sur le
bien-être (au sens large) d'autres agents, sans qu'il y ait des
échanges ou des transactions entre eux. Lorsque ces conséquences
sont bénéfiques, on dit que l'externalité est
positive ; elle est négative dans le cas contraire (Guerrien,
2005). Pigou (1932) cité par Faucheux et al (1995) définit pour
la première fois l'externalité comme un défaut de
marché entre les fonctions d'utilité individuelles. Il insiste
sur le caractère hors marché de l'effet :
« l'essence du phénomène est qu'une personne A en
même temps qu'elle fournit à une autre personne B un service
déterminé pour lequel elle reçoit un paiement, procure par
la même occasion des avantages ou des inconvénients d'une nature
tel qu'un paiement ne puisse être imposé à ceux qui en
bénéficient ni une compensation prélevée au profit
de ceux qui en souffrent ». Une illustration donnée par Pigou
(1932) est l'exemple des incendies de forets provoqués par les
locomotives à vapeur. Le passage des trains est profitable aux voyageurs
et aux compagnies, mais les escarbilles peuvent mettre le feu aux parcelles
boisées le long des lignes et entrainer ainsi un sinistre
préjudiciable aux propriétaires forestiers, acteurs qui ne
participent pas à l'échange du service ferroviaire. Pour Pigou
(1932) l'économie ou la déséconomie externe est
analysée en termes de divergence entre coût privé et
coût social. Quand le produit social d'une activité est
supérieur au produit privé de cette activité, se manifeste
une externalité positive ou d'économie externe. Quand le
coût social lié à une activité est supérieur
au coût privé supporté par cette activité, se
manifeste une externalité négative ou déséconomie
externe. Il est clair qu'en matière d'économie de l'environnement
ce sont les effets externes négatifs qui permettent de
représenter les phénomènes de nuisance et de pollution.
L'externalité environnementale négative désigne les
situations de pollution, d'altération de ressources naturelles, de
destruction de paysages, de perte en biodiversité, de nuisances
environnementales diverses..., dès lors que les situations en question
affectent le bien-être d'individus, et sans que cette perte de bien soit
compensée au travers d'un mécanisme marchand.
Les différentes solutions aux
externalités
Les pouvoirs publics peuvent intervenir de
deux façons différentes. Pour bien le comprendre, nous allons
prendre l'exemple d'une usine qui génère des nuisances de bruit
importantes qui gêne le voisinage.
· La méthode autoritaire
L'Etat peut décider de décréter un seuil
maximal de bruit à ne pas dépasser. Ainsi le problème de
ces externalités est réglé. En revanche, un tel
règlement peut poser des problèmes rédhibitoires aux
entreprises qui, de par leur activité sont obligées de
dépasser le niveau sonore et risque d'entrainer l'abandon de ces
activités. Par ailleurs, les réglementations ne résolvent
pas le problème posé par les externalités positives. La
solution autoritaire ne permet donc pas de se rapprocher de l'optimum et encore
moins de l'atteindre.
· Les taxes et subventions
Pigouviennes
Plutôt que d'exiger ou d'interdire, l'Etat peut
intervenir de façon que le calcul rationne des agents économiques
intègrent les externalités. Il faut pour cela faire en sorte que
le coût privé qui entre dans le calcul des agents soit le
même que le vrai coût de l'activité (coût social)
grâce à la mise en oeuvre de taxes dans le cas
d'externalités négatives et de subvention dans le cas
d'externalités positives. Ainsi l'usine qui génère des
nuisances de bruit importantes se verra dans l'obligation de payer un
impôt qu'elle intègrera dans son calcul de coût. Le
coût marginal augmentant du fait des taxes, l'entreprise réduira
sa production (et par conséquent sa nuisance).
B/ Les instruments de politique climatique et leur
efficacité
Revenons aux instruments de la politique climatique. Ils sont
de deux types : les instruments réglementaires, comme par exemple les
normes en matière d'habitat imposées par les lois Grenelle en
France, et les instruments économiques que sont les taxes et les
marchés de permis d'émissions négociables, et leurs
variantes (par exemple, marché de permis avec prix plafond ou prix
plancher). Les normes contraignent alors que les taxes et
marchés de permis incitent à réduire les
émissions de GES. Ils y parviennent en donnant un prix à un bien
qui auparavant n'en avait pas : le carbone émis dans
l'atmosphère. Ce faisant, ils incitent bien les émetteurs
à réduire leurs émissions, tant que le prix des
émissions, c'est-à-dire la taxe ou le prix des permis, est plus
élevé que l'avantage économique qu'elles leur procurent.
Par opposition, les normes ont ceci de sympathiquement trompeur que le
coût qu'elles font peser sur ceux qui doivent les appliquer (en quelque
sorte le prix des émissions) est caché, du moins au premier
abord. Ces arguments incitent à considérer les normes avec
précaution. Pour la plupart des économistes, elles sont de bons
instruments dans quelques situations particulières, mais, en
règle générale, les instruments incitatifs sont
préférables, car ils sont plus efficaces au sens
où ils permettent d'atteindre une réduction d'émissions
donnée à moindre coût.
La taxe donne directement un prix aux émissions. Le
marché de permis leur donne un prix de façon indirecte, puisque
ce prix résulte de l'équilibre du marché et est ainsi le
reflet de la quantité totale de permis d'émissions mis sur le
marché. En théorie, ces deux méthodes pour donner un prix
aux émissions sont équivalentes quand l'information du
régulateur est parfaite, ce qui lui permet de calibrer de façon
appropriée les instruments, et que divers coûts sont
négligés. En réalité, l'information n'est pas
parfaite et les coûts que néglige volontiers la théorie
peuvent être très importants.
Par définition, le marché de permis permet de
contrôler avec certitude le niveau total d'émissions, alors que la
taxe permet de contrôler le coût d'une réduction des
émissions. Quand l'information est imparfaite, on
préfèrera un marché de permis s'il est important de
contrôler avec précision les émissions, ce qui est le cas
quand le dommage marginal augmente très rapidement avec le niveau
d'émission. Si en revanche il semble plus important de ne pas encourir
des coûts de réduction des émissions trop
élevés par rapport aux dommages évités, ce qui est
le cas quand le coût marginal de la réduction des émissions
augmente très rapidement avec le niveau de réduction des
émissions, l'avantage sera à la taxe. Les études
empiriques disponibles suggèrent qu'en ce qui concerne le changement
climatique on serait plutôt dans le second cas, ce qui donne un avantage
à la taxe. Cependant, quand l'objectif est un niveau de concentration
à ne pas dépasser, l'avantage du marché de permis est de
pouvoir contrôler les émissions de manière beaucoup plus
précise.
Quant aux coûts que la théorie néglige
souvent, ce sont d'abord les coûts administratifs. Quel est l'instrument
le plus coûteux à mettre en place concrètement ?
Probablement le marché de permis, car les gouvernements ont une grande
expérience dans le prélèvement de taxes et
possèdent déjà les structures administratives
appropriées. Ce sont ensuite les coûts induits par le marchandage
politique. Les lobbys cherchent à obtenir à la fois un plafond
d'émissions élevé et une allocation de permis gratuite
dans le cas du marché de permis, des exemptions partielles ou totales
dans le cas d'une taxe. Quel est l'instrument qui se prête le plus
facilement au jeu des lobbys ? La réponse n'est pas simple, mais
l'expérience montre que les lobbys savent s'adapter aux deux
instruments. Enfin, un coût potentiellement très important est le
coût de la volatilité du prix des permis. Cette volatilité
est néfaste car elle induit un brouillage du signal-prix transmis
à l'économie, ce qui évidemment n'est pas favorable
à la bonne orientation des choix d'investissement de long terme et de la
recherche.
Ces choix d'investissement sont, des déterminants pour
le long terme. Les instruments de la politique climatique doivent permettre
d'infléchir les comportements des agents dans le sens de la diminution
des émissions de carbone, mais ils doivent également orienter la
recherche et l'innovation dans la bonne direction, celle du
développement des énergies non carbonées et des
technologies et produits verts. Sur ce point, la théorie ne permet pas
de dégager un avantage absolu à l'un des deux instruments, taxe
ou marché de permis.
Les économistes ont beaucoup écrit sur ces
sujets, depuis longtemps. Mais peut-être se sont-ils trop
focalisés sur l'efficacité des instruments et leur pouvoir
incitatif, alors que les faits montrent de façon indiscutable que la
mise en place d'une politique crédible de lutte contre le changement
climatique achoppe sur une question de distribution des efforts, que se soit au
niveau mondial ou au niveau national.
Paragraphe 2 : Revue empirique
A / les modèles d'estimations
Deux modèles à considération
économique ont été souvent employés dans la
littérature afin de mesurer les impacts du changement climatique sur
l'agriculture : l'approche fonction de production et l'approche
Ricardienne. Elles se différencient principalement par leur
méthodologie qui s'oriente d'un côté vers l'agronomie et de
l'autre vers l'économie.
La première nous permet de modéliser une
exploitation agricole ou une culture. Elle représente la réponse
agronomique des cultures spécifiques et des variétés des
cultures ainsi que le déroulement des opérations dans
l'exploitation agricole, des choix de cultures, et de la manière avec
laquelle les décisions affectent les couts et les revenus agricoles. Les
cultures sont développées dans des arrangements de champs ou des
laboratoires qui simulent différents climats et différents
niveaux de CO2. Les études qui ont employé cette
approche incluent celles d'Adam Smith et al (1990), Kaiser et al (1993), Reilly
et al (1994), Rosenzweig et Iglesias (1994), Rosenzweig et Parry (1990). Ces
simulations offrent une représentation idéalisée de
l'opération culturale et de l'exploitation agricole qui tend à
donner des résultats forts différents des conditions du monde
réel. De plus avec cette approche, il est difficile de modéliser
le niveau d'adaptation de l'exploitant. En effet d'innombrable
possibilités d'aplations sont disponibles pour l'agriculteur tels
que : changement de périodes de semis, de variétés de
culture, de moyen de laboure et d'irrigation. Les inclure tous serait
pratiquement non faisable. Partant de cette faiblesse du modèle agro
économique, Mendelshon et al (1994) ont développé
l'approche Ricardienne, qui, au lieu de considérer les rendements de
certaines cultures, examine l'influence du climat sur le revenu net
(productivité future de la terre actualisée) ou la valeur de la
terre. Le principe est de régresser la performance de l'exploitation
agricole représenté par le revenu net sur l'ensemble des facteurs
environnementaux, les inputs traditionnels (terre et travail), et le
système de soutient. Ceci permettra de mesurer la contribution marginale
de chaque facteur et de détecter les effets du changement climatique
à long terme sur le revenu net. Contrairement à l'approche agro
économique, celle-ci prend en compte les adaptations de l'exploitant.
Les bénéfices et les couts d'adaptation sont incorporés
automatiquement par la valeur agricole de la terre ou le revenu net. Cette
méthode a permis de constater dans les pays où elle a
été appliquée que les impacts de température plus
élevée sur l'agriculture ont évolué de
catastrophique à salutaire d'où l'importance de la
considération de l'adaptation dans les études d'impact du
changement climatique sur l'agriculture pour diminuer le biais de la
surestimation des impacts.
Les chercheurs employant chacune de ces méthodes
existantes conviennent généralement que le niveau auquel les
agriculteurs arrivent à s'adapter aux nouvelles conditions climatiques
peut être important. Les modèles agro économiques doivent
explicitement modéliser l'adaptation. L'analyse doit pouvoir
déterminer quelle adaptation est économiquement souhaitable
à travers les expériences établies dans les laboratoires.
Dans la pratique il est difficile de faire de telle détermination, et
aussi elles sont en grande partie de manière ad hoc. L'adaptation
implique un changement de pratique agricole en réponse à un
changement des conditions climatiques. Elle inclut des changements de
procédures de gestions telles que la synchronisation de l'ensemencement
et la moisson, l'intensification des intrants et le changement des
variétés de culture. Naturellement l'adaptation suppose que les
agriculteurs ont accès aux pratiques et à des technologies
alternatives. La technique Ricardienne permet d'étudier les
conséquences du changement climatique tout en intégrant les
mesures d'adaptation. Pour cette raison, nous utiliserons la méthode
Ricardienne dans ce travail
B/ Impact négatif des variables climatiques sur
l'agriculture
Environmental Protection Agency (EPA) : en 1989, l'agence
de protection environnementale aux Etats Unis fournit une importante
étude sur l'impact du dédoublement des émissions du
CO2 sur l'agriculture américaine. Cette étude
basée sur le modèle agro économique identifie une perte
comprise entre 6 et 34 millions de dollars en absence de l'effet fertilisant du
CO2. En cas de réalisation de l'effet fertilisant du
CO2, l'impact des variables climatiques sur l'agriculture
américaine dans le contexte du changement climatique est estimé
entre -10 et + 10 millions de dollars.
Deux analyses élaborées par Rosenzweig et Parry
(1992) d'un coté et Darwing et al de l'autre ont réunit la
majeure partie des pays du monde. Ces analyses ont limité
l'évidence empirique dans les pays en voie de développement. En
effet les premiers ont limité leur enquête aux grains et les
seconds se sont basés sur des écosystèmes typiquement
représentatifs. Cependant il est clair que le changement climatique
n'aurait pas les mêmes effets sur les systèmes agricoles du monde.
Ces analyses mettent en lumière la prédominance des effets
négatifs du réchauffement climatique sur l'agriculture.
A.Nefzi et F.Buzidi (1998), dans leurs travaux
intitulés « Evaluation de l'impact économique du changement
climatique sur l'agriculture au Maghreb« réalisé en 1998,
reposant sur une base de données relatives au 5 pays du Maghreb qui
couvre une période de 1974à 2005 et utilisant l'analyse
ricardienne de la valeur ajoutée agricole, estime qu'une augmentation de
la température et/ou de précipitation à des effets
négatifs sur la valeur ajoutée agricole maghrébine.
Kurukulasuriya et Mendelshon (2007) : examine l'impact du
changement climatique sur les terres cultivées en Afrique, en utilisant
une analyse transversale Ricardienne et se basant sur des données
concernant des fermes et issus d'une étude regroupant 11 pays et plus de
9500 fermiers. Ils régressent le revenu annuel net sur les variables
climat et autres. L'étude confirme que le climat actuel affecte les
revenus nets des fermes dans toute l'Afrique. Lorsqu'on applique ces
résultats au climat futur éventuel on s'aperçoit que les
fermes situées sur les terres sèches sont particulièrement
sensibles au climat. Même à partir de 2020, le changement pourrait
influer de manière extrêmement négative sur les zones
actuellement chaudes et arides. A partir de 2100, les revenus nets des cultures
sur des terres sèches pourraient augmenter de 51% si le
réchauffement est doux et humide, mais baisserait de 43% si les futurs
climats s'avèrent chauds et secs. Les revenus nets des cultures
provenant des fermes actuelles irriguées ont de fortes chances
d'être moins affectés.
M. Ouédraogo (2008) utilisant l'approche Ricardienne et
la théorie de la rente foncière conclut que les scenarii de
diminution des précipitations et/ou d'augmentation de température
seront très dommageables à l'agriculture au Burkina du fait des
conditions climatiques.
Ginet (2009) ; utilise le modèle VAR structurel
pour juger de la vulnérabilité des secteurs réels de 4
pays méditerranéens (Algérie, France, Tunisie, Turquie)
aux phénomènes climatiques extrêmes. L'analyse
révèle que l'ensemble des pays de l'échantillon
connaît d'ores et déjà des pertes économiques
importantes qui ne vont cesser de s'accentuer du fait de la tendance futur du
changement climatique (réchauffement climatique).
L'international Food Policy Research Institut of Adaptation
(IFPRI), a publié un bilan pessimiste dans son dernier rapport
intitulé « climate change impact on agriculture and costs of
adaptation ».en se basant sur le scénario A2 du 4è
rapport d'évaluation du GIEC, IFPRI a mobilisé
l'évaluation de rendements agricoles sous l'effet du changement
climatique. Les résultats obtenus indiquent que les pays en
développement seront probablement les plus impactés et pourraient
voir leur rendement chuté de 20 à 35%.
Pilo Mikémina (2011) la étudié l'impact
des changements climatiques sur l'agriculture au Togo en utilisant des
données en séries temporelles sur la période 1971-2004.
Ses résultats montrent qu'à long terme (2070-2099) l'impact sur
le revenu agricole est estimé entre -27 et -14% relativement à
celle de 2004 entrainant un coût entre 5% et 10% du PIB.
Les études précédentes prédisent
que l'évaluation des variables climatiques dans le contexte du
changement climatique sera non bénéfique au revenu agricole.
Cependant certains travaux fournissent des résultats contraires.
C/ Impacts positifs des changements climatiques
Des papiers de 1992 (Tobey, Reilly et al. 1992) et 1994
(Reilly, Hohmann et al. 1994) ont conclu que les impacts du changement
climatique sur l'agriculture seraient, dans certains cas, positifs et seraient
gérables à l'échelle mondiale. Le réchauffement
climatique ne devrait pas sérieusement perturbé les
marchés agricoles mondiaux. Les effets d'un revenu négatif dans
les régions céréalières tempérées
compensés par des ajustements interrégionaux dans la production
et la consommation. Un premier postulat clé stipule qu'une partie des
pertes de production due aux températures et précipitations
serait compensé par l'effet fertilisant du CO2. Un second
postulat clé mentionne qu'une libération des échanges
commerciaux agricoles engendrerait un système agricole plus
résistant face aux incertitudes climatiques. Une publication de 2004,
largement citée, (Parry. Rosenzweig et al. 2004 : 66), basé
sur une modélisation plus complexe du climat et de l'agriculture
utilisant les résultats du 3è rapport du GIEC (AR3) a
été encore relativement optimiste concernant la production
mondiale de biens alimentaires mais avec davantage d'avertissement que dans les
précédentes publications. «... les expériences
combinées du modèle et du scénario démontrent que
le monde semble en grande partie capable de subvenir à ses besoins selon
les scénarios SRES jusqu'à la fin de ce siècle. Ceci
s'explique car la production des pays développés profite
généralement du changement climatique, compensant les baisses
prévisionnelles des pays en développement. Alors que la
production mondiale parait stable, des variations régionales dans les
rendements des récoltes s'annoncent de plus en plus marqué avec
le temps, jusqu' en polarisant de manière significative les effets avec
les hausses substantielles du risque de famine dans les pays les plus pauvres.
Et cela particulièrement dans le cas de scénarios à forte
inégalité (AIFI et A2) «. ces résultats sont
fortement influencés par les conséquences
présumées de la fertilisation au CO2 de plus de 10%
pour le blé, le riz, et le germe de soja, et de 5% pour le maïs.
Sans effet fertilisant du CO2, le pronostic est plus
réservé. Une étude de 2007(Reilly, Paltsev et al. 2007),
qui simule la réponse agricole au changement climatique et
intègre des effets économiques d'équilibre
général, trouve que les rendements augmenteraient probablement
dans toutes les régions, avec des profits moins importants dans les
régions tempérées que dans les modèles
précédents, ces résultats sont fortement
conditionnés par l'effet fertilisant du CO2. De plus, les
hypothèses concernant le comportement biologique des récoltes
face au changement climatique et autre modification sont assez importantes.
G. Bélanger et A. Bootsman ont aussi mené des
études sur l'impact du changement climatique sur l'agriculture. Ils se
sont intéressés au Québec. Ils ont calculé pour
cela les indices agro économiques pour la période de 1961
à 1990 (période de référence) et pour deux
périodes futures pour 21 stations climatiques représentatives des
régions agricoles au Québec. Les scénarii pour les
périodes futures sont fondés sur les données sorties du
modèle de circulation générale (MCG) du Canada. Les
données climatiques de références utilisées pour
cette étude porte sur la moyenne mensuelle de 30 ans de
température maximale et minimale quotidienne moyenne et des
précipitations totales pour la période 1961 à 1990
calculée pour les 21 stations climatiques du Québec . Ils
parviennent aux conclusions suivantes :
Les conditions climatiques prédites devraient permettre
d'envisager la culture de maïs et du soya dans certaines régions
où elle ne l'est pas actuellement au cours de la période 2040
à 2070. Pour les régions où la culture du maïs est
déjà possible, les rendements au cours des 50 prochaines
années devraient augmenter considérablement. On note deux
interrogations majeures en évaluant ces études. La
première porte sur l'importance capitale des bienfaits de la
fertilisation au CO2 l'atténuation des effets de la
température et des précipitations liées au changement
climatique. Néanmoins, un rapport récent basé sur des
expériences de fertilisation au CO2 menées en plein
champs (long, Ainsworth et al. 2006) révèle que les effets en
plein air sont environ 50% inférieurs aux expériences
menées en milieu clos. Un autre rapport (Zavala, Castel et al. 2008)
démontre qu'un niveau plus élevé de CO2 dans
l'atmosphère diminue la résistance des plantes de soja aux
scarabées japonais et des racines du maïs à la
chrysomèle. Ainsi, les bienfaits actuels sur les champs de la
fertilisation au CO2 restent incertains. En second lieu, ces
résultats dépendent tous d'un système de commerce de plus
en plus ouvert, où les déficits liés au climat dans
certaines régions peuvent être compensés par des
importations. Le récent échec du cycle de Doha soulève des
doutes quant à l'éventuelle mise en place de ces flux
commerciaux. Ainsi, si l'environnement s'ouvre autant que les
modélisations le prévoient, il restera à déterminer
si les baisses de la production agricoles liée au climat et les baisses
des exportations de certaines régions peuvent être
compensées par les hausses production dans l'autre région.
SECTION 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Dans cette section nous présentons dans un premier
temps la méthodologie que nous utilisons de façon explicite et
ensuite nous nous intéressons à la description des variables
utilisées.
PARAGRAPHE1 : METHODE D'ANALYSE
L'analyse sera basée sur le modèle ricardien du
fait qu'il tient compte du niveau de l'adaptation contrairement au
modèle agro économique. Pour ce faire nous présentons dans
un premier temps le modèle ricardien ensuite nous faisons cas de
l'adaptation de ce modèle à notre contexte.
A/ SPECIFICATION DU MODELE
Selon le modèle ricardien, la fonction de production de
l'exploitant peut être exprimée comme fonction des variables
exogènes des intrants et des moyens de production. Les variables
exogènes inclurent les caractéristiques du sol et du climat,
associées à l'exploitation agricole, ainsi que les
rémunérations nettes (prix, subventions) associées aux
activités agricoles. Les variables endogènes inclurent le
travail, le capital (le matériel et équipement), les grains les
fertilisants et bien d'autres intrants déterminant les ressources et
capacités de production. Les caractéristiques de l'exploitant
agricole peuvent aussi avoir une importante contribution au processus de
production. Ainsi la fonction de profit s'écrit comme suit :
(1)
Où j= 1,2,....n
est le prix de la culture j ;
est la fonction de production de la culture j, Z le vecteur des
variables climatiques, m est le vecteur des caractéristiques
exogènes à l'exploitation agricole,
est le vecteur des inputs associés à l'activité de
production j et W le vecteur des prix des inputs. Maximisant le profit, chaque
producteur choisit les inputs Xj satisfaisant les conditions suivantes
étant donné les facteurs exogènes.
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin13.png)
Le vecteur d'input optimal qui en résulte peut
être noté comme suit :
. Ainsi si les activités de production et les inputs qui
procurent la production la plus élevée sont choisis, le revenu
net (le profit) résultant serait seulement fonction des variables
exogènes à l'exploitation.
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin16.png)
A l'équilibre, la production peut être
considérée comme incorporant les choix optimums des produits et
des intrants. Ce qui implique que les impacts climatiques calculés (
à partir de l'équilibre ci-dessus est la réponse
optimale des agriculteurs au climat, au sol et aux autres facteurs. Nous
reconnaissons avec Mendelshon, Nordhaus et shaw que les variables climatiques
prennent une forme quadratique dans le modèle de régression du
fait de la non linéarité de l'effet du changement climatique sur
l'agriculture et que les prix sont uniformes à travers les
périodes. Soient C conditions climatiques et L caractéristiques
exogènes à l'exploitation, la fonction de profit peut alors
s'écrire comme suit :
(2)
Où
sont respectivement des paramètres des variables climatiques et
autres variables exogènes. Dans ce modèle, l'impact des
changements climatiques est donné par la variation du profit
résultant des variations de la température et des
précipitations (donc par la modification des variables climatiques)
où C0 représente les conditions climatiques
initiales et C1 les conditions climatiques finales.
B/ Adaptation du modèle ricardien au contexte
d'étude
Le modèle ricardien tel que exposé suppose
implicitement que la variation du revenu net est indépendante des
facteurs endogènes à l'exploitation. La combinaison de facteurs
endogènes d'une période à l'autre n'influe donc pas sur le
revenu net à l'hectare durant la période de l'étude car
étant constante. Cette hypothèse implicite nous paraît
irréaliste dans le contexte de notre étude. En effet les paysans
béninois étant en majorité constitués de population
pauvre, sont soumis à des contraintes surtout à la contrainte
financière ; ce qui occasionne une variation des inputs par hectare
d'une saison agricole à l'autre. Par conséquent, les variations
du revenu agricole à l'hectare ne sauraient être attribuées
uniquement aux variables exogènes, mais aussi aux variables
endogènes. Ceci justifie l'introduction de nouvelles variables dans
l'équation (2) pour tenir compte de ces faiblesses. Dans un premier
temps nous introduisons la quantité d'engrais par hectare (E) en tonne
métrique. En ce qui concerne le facteur travail, nous retenons la
variable PA défini comme le nombre d'agriculteur à l'hectare.
L'introduction de cette variable est motivée par l'idée qu'un
nombre élevé d'agriculteurs à l'hectare permettra un
meilleur rendement dans la mesure où elle contribue à un respect
du calendrier cultural. En effet, un bon rendement est tributaire
également de la tenue des activités agricoles à
tant : le semis, le laboure, le sarclage, l'épandage d'engrais la
récolte...sont des activités agricoles dont le respect des dates
respectives d'exécution peut s'avérer crucial pour un rendement
conséquent et partant un revenu élevé. Dans la plupart des
cas, ces dates ne sont pas respectées parce que, d'un côté
les paysans n'ont pas les moyens nécessaires pour faire appel à
la main d'oeuvre salariée ; de l'autre, la superficie qu'ils
exploitent est trop importante pour qu'ils puissent tenir toutes les
activités agricoles à tant sans faire recours à la main
d'oeuvre extérieure.
Le vecteur m inclus dans le cadre de la plupart des
études qui ont employé cette méthode la superficie
irriguée, la technique agricole, la vulgarisation, la qualité du
sol. Seul quelques uns de ces facteurs nous paraissent pertinents dans le
contexte béninois. En effet, la pratique de l'irrigation au bénin
est encore embryonnaire, et aussi la vulgarisation reste marginale. Par contre
en ce qui concerne la technique agricole, la culture attelée est
pratiquée dans certaines localités ainsi que le laboure par
tracteur.
Pour capter l'impact des techniques agricoles, nous
introduisons dans l'équation à estimer la variable Tr qui
reflète le nombre de tracteurs par hectare. L'équation se
présente donc comme suit :
(3)
Où
désigne les saisons ;
est la température moyenne annuelle pour la saison j ;
désigne les précipitations moyennes annuelles
pour la saison j ; Tr, E et PA les variables précédemment
annoncées et
un terme d'erreur. Nous supposons que
suit une loi normale centrée réduite N (0 ; 1).
Notre travail consiste dans un premier temps à estimer
l'équation (3). Ensuite nous choisissons un horizon temporel puis enfin
déterminer l'impact global de la température et des
précipitations sur la variable dépendante qui est
équivalent à l'impact du changement climatique dans notre
étude. L'estimation du modèle spécifié se
déroule en plusieurs étapes :
· Identification de l'ordre d'intégration
de DICKEY et FULLER
Avant tout traitement économétrique il convient
de s'assurer de la stationnarité des variables. Une série
chronologique est stationnaire si sa variance et son espérance restent
inchangées au cours du temps. En d'autre terme la série
stationnaire ne comporte ni tendance, ni saisonnalité. DICKEY et FULLER
(1979 : 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de
détecter l'existence d'une tendance mais aussi la bonne manière
de stationnariser une série. Le test de racine indique l'ordre
d'intégration des séries. Il en découle donc qu'une
série est intégrée d'ordre 1 s'il convient de la
différencier une fois avant de la stationnariser. Il est important de
rappeler que le choix porté sur DIKEY FULLER Augmented se justifie par
le fait qu'il tient compte d'une éventuelle autocorrelation des termes
d'erreurs.
· Test de cointégration d'Engle-Granger et
le modèle à correction d'erreur
L'analyse de la cointégration permet
d'appréhender clairement la relation entre deux variables. Les
séries
et
sont cointégrées si et seulement si ces séries
sont affectées de même ordre d'intégration. Une combinaison
linéaire de ces séries permet de ramener à une
série d'ordre d'intégration inférieur. La
cointégration d'Engle-Granger est une méthode à double
étape :
Etape 1 : la relation de long terme est
estimée par la méthode des moindres carrés ordinaires
(MCO). Le résidu de la régression est ensuite soumis au test de
stationnarité. Le processus est intégré si le
résidu est stationnaire. Dans le cas contraire les séries ont
des trajectoires divergentes et n'admettent pas de relation de long terme.
Etape 2 : si l'hypothèse est
retenue, on estime le modèle à correction d'erreur (MCE). Engle
et Granger (1987) ont montré à travers le théorème
de la représentation de Granger que toutes les séries
cointégrées peuvent être représentées par un
MCE qui permet de corriger les écarts afin de converger vers
l'équilibre de long terme et en même temps de connaître les
comportements de court terme.
· Test de cointégration de
Johansen
Il permet par la méthode de maximum de vraisemblance de
tester l'existence d'une relation de long terme dans les séries
temporelles stationnaire et d'obtenir tous les vecteurs de cointégration
dans un cadre multi varié. Contrairement à l'approche d'Engle et
Granger qui ne tient compte que d'une relation de cointégration, celle
de Johansen paraît plus attrayante lorsqu'on veut tester la
cointégration dans un système de plusieurs variables. Ce test est
basé sur deux approches :
· La première, appelée statistique de la
trace, teste l'existence d'au moins n vecteurs de cointégration dans un
système comportant N-n variables.
· La seconde dénommée statistique de la
valeur propre maximale, teste s'il existe exactement n vecteurs de
cointégration contre l'alternative de n+1 vecteurs.
· Test de normalité de
JARQUE-BERA
Il est utile de vérifier dans un travail de recherche,
la normalité des erreurs surtout pour le calcul des intervalles de
confiance et aussi pour effectuer les tests de student sur les
paramètres. Le test de Jarque-Bera (1984) fondé sur la notion de
Skewness (asymétrie) et de Kurtois (aplatissement), permet de
vérifier la normalité d'une distribution statistique.
· Test de BREUSH-GODFREY
Ce test fondé sur un test de Fisher de nullité
des coefficients (F-statistique) ou de multiplicateur de Lagrange
(nR2) permet de tester une autocorélation d'un ordre
supérieur à 1. L'idée générale de ce test
réside dans la recherche d'une relation significative entre le
résidu et ce même résidu décalée au seuil de
5%.
· Test de significativité
Les variables significatives retenues dans le cadre de
l'étude peuvent être non significatives dans l'explication de la
variable dépendante du modèle. Ainsi à partir du
modèle de long terme estimé par les MCO, la
significativité de chacune des variables est déterminée
par la lecture des probabilités critiques qui seront inférieure
à 5% ou les « t-statistic » supérieures
à 1,96. Quand à la significativité globale du
modèle, elle est déterminée à travers la valeur
Prob (F-statistic) qui doit être inférieure à 5%.
· Test d'homoscédasticité de
White
Le texte d'homoscédasticité est utile dans la
mesure où il permet de détecter et de corriger
l'hétéroscédasticité des erreurs. Plusieurs tests
existent pour la détection de
l'hétéroscédasticité des erreurs mais nous retenons
celui de White. Le test de White est fondé sur une relation
significative entre le carré du résidu et une ou plusieurs
variables explicatives en niveau et au carré au sein d'une
équation de régression. Le modèle est
homoscédastique si la probabilité est supérieure à
5%. Il est hétéroscédastique dans le cas contraire
· Le CUSUM (Cumulative Sum)
Il est fondé sur la somme cumulée des
résidus récursifs et permet d'étudier la stabilité
des équations de régressions au cours du temps. Si les
coefficients sont stables, alors les résidus récursifs doivent
rester dans l'intervalle défini au seuil de confiance de 5%. Dans le cas
contraire le modèle est réputée instable.
· Le CUSUM SQ (Cumulative Sum Square)
Il est fondé sur la somme cumulée du
carré des résidus récursifs et permet de détecter
des modifications aléatoires (ponctuelles) dans le comportement du
modèle. Si les coefficients sont stables au cours du temps, alors les
résidus récursifs carrés doivent rester dans l'intervalle
de confiance. L'estimation du modèle se fera à l'aide du logiciel
Eviews 5
C/ hypothèse d'équilibre partiel
Un des postulats des modèles économiques qui
étudient l'impact des changements climatiques sur l'agriculture concerne
leur approche du type équilibre partiel qui suppose que le prix relatif
des produits agricoles sera constant dans le temps. Les critiques font
états que l'analyse en équilibre partiel peut mener à des
estimations biaisées puisque cette méthode tend à
sous-estimer les dommages et surestime les bénéfices. Plus
spécifiquement ce que cline (1996) critique dans sa réponse au
modèle ricardien de Mendelshon, Nordhaus et Shaw (1994), est que la
modélisation permet aux agriculteurs de modifier la fonction de leur
terre (par exemple de la culture de blé vers la culture de maïs)
sans toutefois que ceux-ci soient à l'affût des nouveaux prix du
blé versus le maïs suite aux changements climatiques. En effet, il
est possible que le climat ait augmenté de manière importante la
valeur du blé par rapport à la valeur du maïs, en raison
d'un choc d'offre par exemple, et que l'agriculteur n'en étant pas
conscient base son choix de culture simplement sur le changement de
productivité de chacune des cultures dans le nouveau climat. En omettant
de considérer la variation des prix relatifs, l'utilisation d'un
équilibre partiel cause donc nécessairement un biais dans
l'estimation. Mendelshon et Nordhaus (1996), ont répliqué aux
critiques en calculant l'ampleur approximative du biais causée par cette
faiblesse de leur modèle. Ils en sont venus à la conclusion que
plus l'offre de produits agricoles est élastique plus le biais de
l'estimation sera petit. Egalement, ils ont trouvé que plus l'impact des
changements climatiques sur les quantités était petit plus le
biais s'approchera de zéro (Mendelshon et Nordhaus (1996), Mendelshon,
Nordhaus et Shaw (1999). Pour bien saisir l'ampleur de ce biais il faut d'abord
comprendre comment se dessine la courbe d'offre des produits agricoles à
long terme. Pour ce faire imaginons, un choc dans le climat qui affecte
négativement la quantité produite. La courbe d'offre se
déplace vers la gauche. SCT , SINITIAL
, PCT, PINITIAL, PLT, QCT,
QINITIALet QLT représentent
respectivement l'offre de court terme, l'offre initiale, le prix de court
terme, le prix initial, le prix de long terme, la quantité de court
terme, la quantité initiale et la quantité de long terme.
Prix SCT
Sinitiale
SCT Sinitiale
PCT
PCT
Pinitial
PLT
QCT Q initiale
QCT QLT
Quantité
Graphique 3 : Effet d'un choc d'offre sur le prix
d'un bien agricole
A court terme, l'offre étant complètement
inélastique en raison du délai entre la semence et la
récolte, l'agriculteur ne peut modifier sa quantité produite et
les prix s'envolent à PCT. Cependant, à long terme,
les agriculteurs (existants et nouveaux) répondent au signal
lancé par l'augmentation dans le prix relatif face aux autres biens
agricoles et accroissent leur production, augmentant l'offre et ramenant du
même coup le prix au niveau initial PLT. Suivant cette logique
il est tout à fait raisonnable de poser que les changements dans le prix
à long terme est inférieur à celui de court terme et qu'il
est même peut être égale à zéro. C'est donc
dire que la courbe d'offre de produits agricoles est beaucoup plus
élastique à long terme qu'à court terme, réduisant
ainsi, selon Mendelshon et Nordhaus (1996), le biais de l'estimation vers
zéro. De manière plus théorique, considérons
l'équation de profit d'un agriculteur représentatif qui produit
une certaine culture, et qui comme dans notre modèle, n'a pas la
possibilité de changer de cultures en réponse aux variations de
court terme du climat :
(4)
Où p, q et c représentent respectivement les
prix, la quantité et les coûts. Les prix et les coûts sont
fonction de la quantité. La quantité est fonction du climat z,
puisque celui-ci affecte directement les rendements annuels. Maintenant,
considérons la réponse du profit de l'agriculteur face à
un changement dans le climat :
(5)
Le premier terme mesure le changement dans les prix en
réponse au choc dans le climat multiplié par l'effet du climat
sur la quantité, lui-même multiplié par le niveau initial
de quantité produite. Nous avons montré
précédemment qu'un choc d'offre
qui affecte négativement (positivement) fait grimper (chuter) le
prix à court terme, mais qu'à long terme les prix devraient
retourner, du moins partiellement vers le niveau initial. C'est donc dire
qu'à long terme
, que le premier terme est égal à zéro ce qui
confirme l'hypothèse d'un équilibre partiel. Le deuxième
terme de l'équation (5) mesure le changement de profit (prix -
coût marginal) causé par le changement dans le climat à
travers l'effet du climat sur les quantités. Il mesure ainsi le
changement dans la productivité de l'activité agricole et
représente l'effet à long terme des changements climatiques sur
les profits agricoles en maintenant constant les choix de cultures.
Paragraphe 2 : Présentation des données de
l'étude
Pour estimer l'équation (3), nous utilisons des
données en série temporelle sur la période 1975 à
2008. Si le modèle ricardien utilise le revenu net agricole, il est
à noter que dans le contexte béninois, il n'existe pas de
données relative à cette variable. Pour cette raison nous allons
approcher le revenu net par la valeur ajoutée agricole. Les
données relatives à cette variable sont disponibles au niveau de
la banque mondiale. Toutes les données relatives aux autres variables
proviennent également de la base de données de la banque mondiale
hormis les données relatives aux précipitations et aux
températures qui nous ont été fournies par l'Agence pour
la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et
à Madagascar, BENIN. Nous avons pu rassembler les informations quasi
complètes sur les variables retenues. Concernant les données
climatiques le BENIN dispose de six stations qui relèvent le niveau des
températures et des précipitations. Seulement six stations sont
retenues dans le cadre de cette étude. Il s'agit des stations de
Cotonou, de Bohicon, de Kandi, de Natitingou, de Parakou et celle de
Savè. Ces stations sont retenues parce qu'elles fournissent des
données complètes relatives à la période
d'étude, couvrent tout le BENIN et sont les plus utilisées dans
les études climatiques au BENIN.
Les impacts des projections climatiques
prévus pour notre région
Nous considérons les projections de température
et de précipitation réalisé par GIEC sur l'Afrique de
l'ouest à l'horizon 2080/2099 à l'aide des modèles UK89 et
CCCM. Elles ont été effectuées sur une base
saisonnière et par comparaison avec les moyennes de la période
1980-1999. Dans la plupart des pays de la zone, les précipitations sont
prévues à la baisse. Cette diminution serait de 5 à 10%
à l'horizon 2080/99 d'après les modèles magicc-schegen
(scénario « IS92a » du GIEC, 2007). Pour ce qui est
des températures, l'augmentation pourrait varier d'ici à 2100 de
0.2°C à 5.8°C selon les régions. Globalement les zones
les plus chaudes auront tendance à plus se réchauffer que les
autres. Ces différentes prévisions seront Utilisées pour
simuler le climat futur du BENIN. En utilisant ces données, il sera
question d'estimer la valeur ajoutée agricole dans ces nouvelles
conditions climatiques. Pour ce faire nous ajoutons les changements de
température prévue par le modèle à la
température de référence et nous multiplions la base de
précipitation par les pourcentages de diminution prévue par le
modèle climatique. Cela nous donne un nouveau climat C1. Nous calculons
la valeur ajoutée des conditions climatiques actuelles C0 (correspondant
à la dernière année disponible dans notre base de
données) et de chaque nouveau climat. En soustrayant la valeur
ajoutée estimée
de celle actuelle
nous pouvons obtenir la modification de la valeur du revenu net. En
fait Le changement de bien être résultant d'un changement
climatique de l'état C0 à C1 est mesuré par :
Avec
l'impact global de la température et des précipitations
sur le revenu agricole.
CHAPITRE 3:
ETUDE EMPIRIQUE
/
La première section de ce chapitre est consacrée
à l'analyse descriptive, la deuxième quant à elle expose
les conditions préalables et les résultats de l'estimation du
modèle. Dans la troisième section il sera question
d'interpréter les résultats et faire des recommandations.
SECTION 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE
PARAGRAPHE 1 : Analyse statistique des variables
A/ Analyse de l'évolution de la valeur ajoutée
agricole à l'hectare
Graphique 4 : Evolution de la valeur ajoutée
agricole à l'hectare de 1975 à 2008
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin57.png)
Source : Construit par les auteurs
à partir des données de la BM (2010)
Ce graphique montre que La valeur ajoutée agricole
à l'hectare a connu depuis 1975 une croissance progressive. Cette
croissance est caractérisée par une fluctuation tournant autour
d'une moyenne de 825$ avec un minimum de 870 et un maximum de 1685. Par
ailleurs les années 1980 et 1982 ont connu les plus faibles valeurs
respectivement 866,6523 et 890,9383. Ces années correspondent à
des années de faible précipitation moyenne de la saison pluvieuse
de 713,6 et 517,71 ; ce qui laisse entrevoir l'hypothèse de l'effet
positif qu'exerce les précipitations sur la valeur ajoutée
agricole.
Graphique 5 : Evolution des machines agricoles à
l'hectare de 1975 à 2008
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin58.png)
Source : Construit par les auteurs
à partir des données de la BM (2010)
Nous remarquons que le nombre de machines agricole à
l'hectare est très faible et tourne autour d'une moyenne de 0.006tr/ha,
ce qui dénote du caractère encore manuel de l'agriculture
béninoise. L'acquisition des machines agricoles effectuée par le
Bénin bien qu'insuffisante est restée stable, avant de connaitre
dans les années 1990 une relative baisse, qui pourrait être due
à la crise économique qu'a connue le Bénin dans cette
période. Mais dans les années 2000 jusqu'à la fin de la
période de notre étude, la variable machine agricole à
connu une certaine progression.
Graphique 6 : Evolution des populations agricoles
à l'hectare
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin59.png)
Source : Construit par les auteurs
à partir des données de la BM (2010)
Depuis l'indépendance le secteur agricole est
demeuré le pourvoyeur d'emploi au Bénin. Ainsi donc de 1975
à 1989 la population a connu une hausse progressive pour connaitre par
la suite de 1989 à 1999 une décroissance qui pourrait être
le résultat de la crise économique et politique qu'a connue le
Bénin dans les années 1990.A partir de 2000 le niveau de
population agricole par hectare s'est amélioré pour atteindre
environ 3,5pers/ha.
PARAGRAPHE 2 : Analyse comparée des valeurs
ajoutées et précipitations
Graphique 7 : Analyse
comparée des valeurs ajoutées et précipitations
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin60.png)
Source : Construit par les auteurs
à partir des données de la BM et de l'ASECNA (2010)
Le graphique précédent montre l'évolution
simultanée de la valeur ajoutée et les précipitations
moyennes annuelles sur les périodes 1975-2008. L'examen de ce graphique
révèle que les précipitations moyennes annuelles
connaissent une évolution en dent de scie et paraissent stationnaires
alors que celle de la valeur ajoutée agricole indique une tendance
haussière. La période 1975-1989 suggère que les
précipitations moyennes annuelles et la valeur ajoutée agricole
ont connu une même évolution avec des taux de croissance de
précipitations moyennes annuelles moins élevés que ceux
des valeurs ajoutées. En revanche l'évolution de la valeur
ajoutée au cours des périodes 1990-2008 semble être
différente de celle des précipitations. Ceci implique
l'importance d'autres facteurs dans la formation des rendements agricoles tels
que les engrais, les pesticides, l'introduction de nouvelles
variétés de cultures, la fertilité des sols et d'autres
facteurs écologiques.
SECTION 2 : Vérification des conditions
préalables et résultats de l'estimation du modèle
Paragraphe 1 : Vérification des conditions
préalables à l'estimation du modèle
A/ Etude de la stationnarité des variables
Plusieurs tests sont utilisés pour déterminer la
stationnarité des variables d'un modèle. Dickey et Fuller
(1979 ; 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de
détecter l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la
bonne manière de stationnariser une série. Nous utilisons le test
de stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF). L'alternative
d'hypothèse qui se présente à l'issu du test est la
suivante :
Ho : Présence de Racine unitaire
(série non stationnaire)
H1 : Absence de racine unitaire (série
stationnaire)
La statistique est automatiquement fournie par le logiciel
Eviews.
ADF: ADF Test Statistic (Test de Dickey Fuller
Augmenté)
CV: Critical value (valeur critique)
Si ADF est supérieur à la valeur critique de
Mackinon, alors Ho est acceptée. Par conséquent
la série est non stationnaire. Dans le cas contraire
H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité de
la série. Les tests sont appliquées en niveau, en
différence première ou seconde au cas où il y aurait
présence de racine unitaire à ce premier stade.
Tableau 1 : Résultat des tests de
stationnarité (valeur critique au seuil de 5%)
Variables
|
Valeur critique d'ADF
|
Valeur théorique (5%)
|
Ordre d'intégration
|
Observation
|
VA
|
-6,12
|
-2,98
|
1
|
Non stationnaire
|
E
|
-5,38
|
-1,95
|
1
|
Non stationnaire
|
PA
|
-3,02
|
-1,95
|
1
|
Non stationnaire
|
PP
|
-5,09
|
-2,97
|
0
|
Stationnaire
|
PS
|
-5,52
|
-2,95
|
0
|
Stationnaire
|
TP
|
-3,71
|
-2,97
|
0
|
Stationnaire
|
TS
|
-4,11
|
-2,98
|
0
|
Stationnaire
|
TR
|
-3,9
|
-2,97
|
1
|
Non stationnaire
|
Source : Construit par les auteurs
à partir des résultats du test sous Eviews
Les résultats du tableau précédent nous
donnent des informations suivantes : Les variables valeur ajoutée
agricole, consommation d'engrais, population agricole ont un ordre
d'intégration égale à 1. Les séries correspondant
à ces variables sont par conséquent non stationnaires. Par
contre, les séries correspondant aux variables climatiques ont un ordre
d'intégration égale à 0. Elles sont donc
stationnaires.
Puisque nos variables ne sont pas tous stationnaires en
niveau, toute régression sur ces dernières court le risque d'une
régression fallacieuse car il existe une possibilité de
cointégration entre ces variables. L'idée sous-jacente d'une
possible existence d'une relation de cointégration entre les
différentes variables de notre modèle est la suivante : A
court terme, elles auraient une évolution divergente (elles sont non
stationnaires), mais elles vont évoluer ensemble à long terme. Si
tel est le cas alors il existe une relation stable entre ces variables à
long terme. Pour s'assurer de l'existence ou non de la cointégration,
nous réalisons le test de cointégration de Johansen.
B/ Test de cointégration de Johansen
Hypothèse du test :
H0 : pas de relation de
cointégration.
H1 : il existe au moins une relation de
cointégration.
On ne rejette pas l'hypothèse H1 d'existence
d'une relation de cointégration si le ratio de vraisemblance est
supérieur à la valeur critique.
Les résultats indiquent l'existence de 4 relations de
cointégration entre les différentes chroniques du modèle.
L'utilisation du modèle à correction d'erreur (MCE) pour la
régression est plus adaptée pour des raisons
précédemment évoquées. (cf. Annexe 3).
Paragraphe 2 : Résultat de l'estimation du
modèle
L'estimation du MCE se fait en deux étapes dont la
première correspond à la dynamique de long terme tandis que la
seconde représente celle de court terme.
A/ Modèle de long terme
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin61.png)
Avec:
VA : valeur ajoutée agricole
TP : Température saison pluvieuse
TS : Température saison sèche
PP : Précipitation saison pluvieuse
PS : Précipitation saison sèche
TR: Machines agricoles
PA : Population agricole
E : Consommation d'engrais
Tableau 2 :
Résultat d'estimation du modèle de long terme
Variables
|
Coefficients
|
Std Error
|
t-statistic
|
Prob
|
C
|
56668,08
|
34864,19
|
1,625395
|
0,1215
|
E
|
21,30009
|
10,01236
|
2,127381
|
0,0475
|
PA
|
303,7259
|
72,74682
|
4,175109
|
0,0006
|
PP2
|
-0,003620
|
0,001267
|
-2,858369
|
0,0104
|
PP
|
5,159853
|
1,944796
|
2,653159
|
0,0162
|
PS
|
2,064615
|
1,614520
|
1,278779
|
0,2172
|
PS2
|
-0,003084
|
0,002084
|
-1,479798
|
0,1562
|
TP
|
-244,8948
|
277,7836
|
-0,881603
|
0,3896
|
TP2
|
5,179316
|
5,645418
|
6,917437
|
0,3710
|
TR
|
128829,8
|
17856,03
|
7,214917
|
0,0000
|
TS
|
-4659,273
|
2915,596
|
-1,598052
|
0,1274
|
TS2
|
95,43422
|
59,05216
|
1,616100
|
0,1235
|
R2
0,958521
F-statistic
37,81369
Prob(F-statistic)
0,000000
|
Source : Construit par les
auteurs à partir des résultats du test sous Eviews
· Qualité de la
régression :
R2 = 0.958521
indique que la qualité de la régression du
modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire que la valeur
ajoutée agricole est expliquée à 96% par les variables
explicatives du modèle.
· Etude de la significativité globale des
coefficients
Les coefficients sont globalement significatifs car la
probabilité de la statistique de Fisher est égale à
0.000000.
Après l'estimation du modèle, nous
procédons aux différents tests de validation du modèle de
long terme.
v Test de validation du modèle de long
terme
· Etude de la normalité :
Test de Jarque Bera (1984)
Le test d'hypothèse est le suivant :
H0 : les erreurs suivent une loi normale
N(m,
)
H1 : les erreurs ne suivent pas une loi
normale N(m,
)
On accepte H0 si la valeur de la
probabilité de Jarque Bera est supérieure à 5% et on
accepte H1 dans le cas contraire. Nous notons que les
résidus du test sont normaux. En effet, Jarque Bera (1,316243) est
inférieure à 5,99 (cf. annexe 5)
· Test d'omission d'une variable importante (Test
de Ramsey)
Ramsey considère que la plupart des mauvaises
spécifications résulte du fait que les erreurs ne sont pas
souvent nulles en moyenne ou si le modèle d'omission de variables
importantes.
H0 : le modèle est bien
spécifié
H1 : le modèle est mal
spécifié
En effectuant le test on voit que la probabilité
attachée à la statistique de cette étude est 0,560746
(voir annexe 5) supérieure à 5%. D'où le modèle
à long terme est très bien spécifié.
· Test
d'hétéroscédasticité de White
Le modèle est homoscédastique si la
probabilité de la statistique de Fisher est supérieure à
5%. Il est hétéroscédastique dans le cas contraire. Le
résultat montre que la probabilité de la statistique de Fisher
(0,687795) est supérieure à 5%. Les erreurs sont donc
homoscédastiques.
· Test d'auto corrélation des erreurs
(Test de Breush-Godfrey)
Pour vérifier si les erreurs sont auto
corrélées ou non, nous avons réalisé le test de
Breush- Godfrey. La statistique de Breush-Godfrey donnée par BG =
nR2 suit un khi- deux à p degré de liberté,
avec :
p : nombre de retard des résidus
n : nombre d'observations
R2 : coefficient de détermination
L'hypothèse de non corrélation des erreurs est
acceptée si la probabilité est supérieure à 5%. La
probabilité de la statistique de Fisher (0,148449) étant
supérieure à 5% nous pouvons dire que les erreurs ne sont pas
auto corrélées. (cf. annexe 5)
· Test de Cusum et Cusum Carré
Le test de Cusum et Cusum carré confirme la
stabilité du modèle car la courbe ne sort pas du corridor
(détail en annexe 5).
· Test de stationnarité des résidus
et du modèle de long terme et implication
Tableau 3 : Résultat du test de
stationnarité du résidu
Valeur empirique d'ADF
|
-3,569646
|
Valeur critique à 5%
|
-1,95
|
Degré d'intégration
|
0
|
Source : Construit par les
auteurs à partir des résultats du test sous Eviews
La valeur empirique d'ADF est inférieure à la
valeur critique au seuil de 5% et le degré d'intégration est
nul ; les résidus sont donc stationnaires en niveau. Nous pouvons
maintenant estimer le modèle de court terme (cf. annexe 2)
B/ Modèle de court terme
La dynamique de court terme est représentée par
l'équation suivante :
Où D est l'opérateur de différence
première et RESID01 les résidus de l'équation de long
terme.
Tableau 4: Résultat d'estimation
du modèle dynamique de court terme
Variables
|
coefficients
|
Std-Error
|
t-Statistic
|
Prob
|
C
|
26612.79
|
31047.11
|
0.857175
|
0.4040
|
D(E)
|
2.208998
|
11.32831
|
0.194998
|
0.8478
|
D(TR)
|
-42423.56
|
116241.7
|
-0.364960
|
0.7199
|
D(PA)
|
124.3418
|
166.4517
|
0.747014
|
0.4659
|
PP
|
3.705726
|
1.654658
|
2.239572
|
0.0397
|
PS
|
2.185224
|
1.270450
|
1.720039
|
0.1047
|
PS2
|
-0.003198
|
0.001680
|
-1.904261
|
0.0750
|
TP
|
103.8308
|
231.6443
|
0.448234
|
0.6600
|
TS
|
-2443.419
|
2583.168
|
-0.945900
|
0.3583
|
TP2
|
-2.203685
|
4.670647
|
-0.471816
|
0.6434
|
TS2
|
50.46188
|
52.19962
|
0.966710
|
0.3481
|
PP2
|
-0.002436
|
0.001077
|
-2.261823
|
0.0380
|
RESID01(-1)
|
-0.109584
|
0.267369
|
-2.409860
|
0.0273
|
R2
0,653469
F-stat
11,06298
Prob(F-stat)
0,000800
|
Source : Construit par les
auteurs à partir des résultats du test sous Eviews
Le modèle est globalement significatif à 5%
(Prob (F-statistic)=0,000<0.05). La variation de la valeur ajoutée
agricole entre deux années successives serait expliquée à
65% environ par le modèle. Le coefficient associé au terme
d'erreur (force de rappel à l'équilibre) est négatif. Il
existe bien un mécanisme à correction d'erreur, le modèle
à correction d'erreur est donc valable. On peut donc effectuer tous les
tests classiques puis ensuite l'utiliser à des fins de
prévision.
v Test de validation du modèle
· Test de la normalité :
(Test de Jarque Bera)
La valeur de la probabilité 0,946762 (voir annexe 7)
est supérieure à 5%. On accepte Ho. Par suite, nous
pouvons dire que les erreurs suivent une loi normale.
· Test d'omission d'une variable (test
de Ramsey)
La valeur de la probabilité attachée à la
statistique à cette étude est 0,219871 (cf. annexe 7)
supérieure à 5%. D'où le modèle de court terme ne
souffre d'omission de variables importantes.
· Test
d'hétéroscédasticité de white
La valeur de la probabilité obtenue 0,977785 est
supérieur à 5%. Nous pouvons conclure que les erreurs sont
homoscédastiques
· Test d'auto corrélation des erreurs
(Test de Breush-Godfrey)
La probabilité de la statistique de Fisher (0,478177)
est supérieure à 5% nous pouvons donc dire que les erreurs ne
sont pas auto corrélées. (cf. annexe 7)
· Test de Cusum et Cusum Carré
Le test de Cusum et Cusum carré confirme la
stabilité du modèle car la courbe ne sort pas du corridor
(détail en annexe 7).
Impact des projections des variables climatiques
sur le rendement agricole
Considérons le scénario de changement climatique
effectué par le GIEC sur l'Afrique de l'ouest à l'horizon 2100.
Soit une hausse de 1,4 à 5,8°C pour les températures et une
baisse de 5 à 10% pour les précipitations. Comment se
répercute ce changement climatique sur les rendements agricoles ?
Nous savons que le rendement agricole engendré par le changement
climatique à l'instant t est égale à :
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin68.png)
Et que les rendements agricoles au temps t+n c'est
à dire lorsque viendra les changements climatiques est égale
à :
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin69.png)
La différence est donc égale à :
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin70.png)
En remplaçant les coefficients par les coefficients
estimés cela nous donne le résultat suivant (confère
annexe 8) :
Tableau 5 : impact futur du changement
climatique sur la valeur ajoutée agricole
|
Baisse des précipitations de 5%
|
Baisse des précipitations de 10%
|
Variation de la valeur ajoutée à l'hectare
|
- 176,76
|
-359,08
|
Variation de la valeur ajoutée en pourcentage
|
- 10,77
|
-21,87
|
SECTION 3 : Interprétation des résultats et
recommandations
Paragraphe 1 : Interprétation des résultats
de l'estimation
A/ Interprétation du coefficient de correction
d'erreur (force de rappel)
Le coefficient associé au terme d'erreur
retardée (-0,1095) est négatif. Il existe bien un
mécanisme à correction d'erreur. A long terme les
déséquilibres entre la valeur ajoutée agricole à
l'hectare, les ménages agricoles, les précipitations moyennes et
températures moyennes de la saison pluvieuse, les précipitations
moyennes et températures moyennes de la saison sèche ont des
évolutions similaires. L'inverse du coefficient de la force de rappel(1/
-0,1095) traduit la vitesse à laquelle le déséquilibre
entre le niveau désiré et effectif de la valeur ajoutée
agricole à l'hectare (revenu agricole à l'hectare) est
résorbée dans l'année qui suit un choc.
B/ Interprétation du coefficient des variables
explicative
Les résultats de l'étude empirique
démontrent que de toutes les variables explicatives, seuls la population
agricole (PA), les précipitations des saisons pluvieuses (PP) et les
tracteurs expliquent la valeur ajoutée agricole.
L'observation des résultats nous permet de constater
que les précipitations exercent une influence positive et significative
à court et à long terme sur le revenu agricole. En effet,
à long terme 1 mm d'eau de plus accroit le revenu agricole de 5,16
dollars alors qu'elle n'augmente que de 3,70 dollars à court terme. Il
s'ensuit la validation de notre première hypothèse. Par contre le
coefficient du carré des précipitations est significativement
négatif. Ce qui indique que le revenu agricole est une fonction concave
des précipitations. Ceci est également conforme à
l'intuition car à partir d'un certain seuil les précipitations
ont une influence négative sur le revenu agricole du fait des
inondations.
Ces résultats confirment l'idée d'après
laquelle les précipitations influenceraient positivement et
significativement les revenus agricoles tant que leur niveau restera en
deçà du seuil. Toutes fois nous observons une certaine faiblesse
au niveau du coefficient de court terme comparativement à celui de long
terme. Cette faiblesse est due au fait qu'à court terme le Bénin
dispose de très peu de stratégies d'adaptation pour accroitre les
revenus agricoles afin de compenser les pertes occasionnées par la
variation des précipitations, mais à long terme, il mettra en
place toute une gamme de stratégies qui permettrait d'augmenter le
revenu agricole quand bien même le niveau des précipitations
diminuerait. Les coefficients des variables températures ne sont pas
significatifs. Notre seconde hypothèse n'est donc pas validée.
En ce qui concerne les variables de contrôle, le
résultat des estimations empiriques nous révèle qu'elles
exercent une influence positive et significative sur le revenu agricole
seulement à long terme. En effet, à court terme les tracteurs et
la main d'oeuvre déployés dans le secteur agricole sont peu
suffisants pour accroître la valeur ajoutée agricole mais à
long terme l'introduction de nouvelles technologies agricoles et
l'amélioration de la main d'oeuvre permettraient d'accroitre la valeur
ajoutée agricole. Plus précisément l'augmentation d'un
tracteur pour 1000ha augmenterait la valeur ajoutée agricole de 128,829
dollars tandis que l'augmentation d'une unité de la main d'oeuvre
permettrait d'accroitre le revenu agricole de 303,72 dollars. La
quantité d'engrais influence le revenu agricole seulement à long
terme. Une tonne de plus entrainerait un accroissement de la valeur
ajoutée agricole de 21,30 dollars. Ce résultat un peu surprenant
pourrait être expliqué comme suit : la culture de terres
fertiles à court terme expliquerait le fait que l'engrais ne soit pas
déterminant alors qu'à long terme l'exploitation des terres moins
fertiles serait à l'origine de l'inversement de cette tendance.
D/ Impact du changement climatique sur le revenu agricole
Le tableau 5 indique que le revenu agricole sera
affecté négativement par le changement climatique. En effet le
revenu agricole subirait une baisse comprise entre - 359,08 et - 176,76 ($
constant 2000) relativement à celui de 2008 soit en pourcentage une
baisse comprise entre -21,87 et -10,77. Baisse causée par la diminution
des précipitations. Ces dernières analyses qui valident la
dernière hypothèse de notre étude sont conformes à
ce que l'on pourrait y penser en raison du faible niveau de
précipitation moyenne par saison pluvieuse. Cependant il est clair que
l'agriculture ne gagnera pas forcément dans une précipitation
surabondante même si l'accroissement des précipitations lui est
bénéfique. L'impact des précipitations sur le revenu
agricole étant positif, toutes les projections climatiques indiquant une
baisse de précipitation pour l'Afrique de l'ouest constituent donc une
confirmation des effets négatifs que les changements climatiques auront
sur le revenu agricole au Bénin.
E/ Limites de l'étude
L'évaluation économique de l'impact des
changements climatiques souffre de nombreuses difficultés qui imposent
des limites à l'interprétation des résultats. Par ce que
notre modèle pour capturer la notion du climat utilise une unique
variable précipitation et température sur l'ensemble du
territoire national, alors qu'il y a une
hétérogénéité de climat qui a cours au Benin
à savoir: le climat bénénien (subéquatorial) qui
règne au sud jusqu'à la latitude de Savè, le climat sud
soudanien qui couvre la région du nord jusqu'à la latitude de
Bembèrèkè puis le climat atacorien couvrant la
région nord-ouest du pays.
En outre l'incertitude qui entoure les scénarii
uniformes de l'IPCC (GIEC) sur l'Afrique limite la connaissance précise
qu'on peut avoir des impacts du changement climatique sur le revenu agricole au
Benin.
La non disponibilité des données agricoles
relative à chaque zone agro-écologique du bénin, la prise
en compte de la technologie comme une constante limitent le choix des
modèles économétriques introduisent des faiblesses dans
les résultats de ces derniers.
Notre étude présente certaines limites qui
pourraient être levées par les études à venir. En
effet elle considère la technologie comme une constante ainsi que la
main d'oeuvre agricole et les superficies de terre cultivée. Aussi la
majeure partie des agriculteurs utilisent encore des outils rudimentaires tels
que la houe qui ne sont pas pris en compte par le modèle.
L'évolution de la technologie pourrait donc permettre aux agriculteurs
de réduire voire d'éliminer les pertes économiques
prévues et ainsi tirer profit du changement climatique qui devient
dès lors une opportunité. C'est cette thèse que soutient
l'approche de l'adaptation par innovation. Cette insuffisance est liée
à la faiblesse des modèles économétriques à
prendre en compte cette considération. La seconde limite est liée
au fait que l'étude utilise des scénarii uniformes de l'IPCC
(GIEC) sur l'Afrique de l'ouest pour faire la simulation des impacts du
changement climatique sur le revenu agricole au Bénin. L'horizon de
prévision choisi est relativement éloigné (2100).
Prévoir des impacts économiques, biologiques ou de tout autre
événement pour une si longue période est une tâche
difficile et liée à un nombre élevés
d'incertitudes. Les résultats de notre étude sont liés
à deux incertitudes majeures : biologique et technologique. Les
résultats et implications rapportés ici devraient être
envisagés comme suggestifs d'effets potentiels de changement climatique
sur le revenu agricole au Bénin.
Paragraphe 2 : Recommandations
Des résultats de notre étude, il en ressort
qu'il aura une baisse tendancielle du revenu agricole dans le future du fait du
changement climatique, alors que l'agriculture occupe une grande partie de la
population béninoise. Il est impératif que l'Etat béninois
mette en place un ensemble de politique qui permettrait de rendre viable le
secteur agricole dans ce contexte de changement climatique à moyen et
long terme. La viabilisation de secteur agricole passe d'abord par la mise en
place d'une structure météorologique capable d'informer chaque
année les agriculteurs sur les calendriers agricoles (sarclage,
semis...) de différentes cultures.
L'Etat béninois devrait promouvoir
l'installation des laboratoires pouvant mener des études permettant
d'une part de déterminer la vulnérabilité de chaque
culture en vu de vulgariser les cultures les moins vulnérables et
d'autre part de développer de nouvelles variétés de
semences à cycle court, permettant d'adapter les cultures au
raccourcissement des saisons culturales.
Pour réduire la détérioration du
bien être de la population agricole qui résulterait de la baisse
du revenu agricole, l'Etat béninois doit favoriser la mise en place
d'une ligne de crédit destinée aux agriculteurs pour diversifier
leurs sources de revenu en prévision des mauvaises récoltes
Dans une vision de long terme l'Etat doit mettre en
place un système d'irrigation efficace pour faire face au changement
climatique et construire des barrages pour contenir les montées des eaux
et cours d'eaux qui seront plus fréquentes.
CONCLUSION
Le secteur agricole, est l'un des secteurs vitaux de
l'économie Béninoise. Il occupe 70% de la population et contribue
pour plus de 30% en moyenne au produit intérieur brut (PIB).
Malgré son importance économique, le développement de
l'agriculture au Bénin est entravé par plusieurs facteurs tant
sur le plan climatique que sur le plan biologique et surtout sur le plan des
infrastructures. Avec toutes ces limites dont souffre l'agriculture, il va de
soi qu'on se pose la question de savoir comment va se comporter l'agriculture
au Bénin dans un contexte de changement climatique ? C'est dans le
souci d'apporter une réponse à cette question que nous avons
mené notre recherche sur l'impact du changement climatique sur
l'agriculture béninoise. En s'appuyant sur l'analyse ricardienne
développée par Mendelsohn et al (1993), l'étude montre que
l'impact du changement climatique sur l'agriculture au Bénin est
susceptible d'être négatif à long terme. En retenant
l'horizon 2100, l'impact du changement climatique sur la valeur ajoutée
agricole par hectare et par ricochet sur le revenu agricole par hectare est
estimé à -365,53$ soit -21,87% par rapport à sa valeur de
2008. Par conséquent toute, c'est toute l'économie qui sera
touchée par le changement climatique. Il urge donc de mettre en place
des politiques et stratégies adéquates pouvant faciliter
l'adaptation au changement climatique.
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http ://www.grida.no/climate/ipcc-tar/vol4/french/204.htm/pdf/wg3sum.pdf
www.africa-adapt.net/.../IFPRI%20soil%20nutrition%20-%20FR.pdf
www.banquemondiale.org
www.banquemondialebenin.orgANNEXE
1 : Liste des variables utilisées
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin71.png)
ANNEXE 2 : Test de
stationnarité
Test sur VA
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin72.png)
Test sur TR
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin73.png)
Test sur E
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin74.png)
Test sur PA
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin75.png)
Test sur PP
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin76.png)
Test sur PS
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin77.png)
Test sur TP
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin78.png)
Test sur TS
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin79.png)
Test sur le résidu de long terme
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin80.png)
ANNEXE 3 : Test de Cointégration
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin81.png)
ANNEXE 4 : Modèle de long
terme
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin82.png)
ANNEXE 5 : Test de validation du modèle
de long terme
Test de JARQUE-BERRA
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin83.png)
Test de BREUSH-GODFREY![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin84.png)
Test de WHITE
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin85.png)
Test de CUSUM
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin86.png)
Test de CUSUM CARRE
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin87.png)
Test de RAMSEY
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin88.png)
ANNEXE 6 : Modèle de court terme
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin89.png)
ANNEXE 7 : Test de validation du modèle de
court terme
Test de normalité de JARQUE-BERRA
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin90.png)
Test de BREUSH-GODFREY
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin91.png)
Test de WHITE
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin92.png)
Test de RAMSEY
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin93.png)
Test de CUSUM
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin94.png)
Test de CUSUM SQ
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin95.png)
ANNEXE 8 : Calcul de l'impact du changement
climatique
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin96.png)
Les variables TP TS et PS ne sont pas significatives
elles ne sont donc pas retenues par le modèle. Le calcul s'effectue en
tenant seulement compte des modifications de PP.
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin97.png)
PP2008= 903.45
-pour une baisse de 5%
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin99.png)
0,002436 (2*903,45 + (-45,17)2 ) = -176,76
Soit (-176,76/1641,262)*100 = -10,77%
-pour une baisse de 10%
![](Impact-economique-du-changement-climatique-sur-l-agriculture-au-Benin103.png)
0,002436(2*903,45 + (-90,45)2) = -359
Soit (-359/1641,262)*100 = -21,87%
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
3
SECTION1 : CADRE THEORIQUE
3
PARAGRAPHE 1 : Problématique et
Intérêt de l'étude
3
A/ PROBLEMATIQUE
3
CHAPITRE 1 :
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
3
B/ Intérêt de l'étude
5
PARAGRAPHE 2 : Objectifs et Hypothèses
de recherche
6
A/ Objectifs de recherche
6
B/ Hypothèses de recherche
7
SECTION 2 : CADRE CONCEPTUEL
7
PARAGRAPHE 1 : CLARIFICATION DES PRINCIPAUX
CONCEPTS
7
A/ Notion de changement climatique
7
B/ Causes des changements climatiques
8
C/ Concept de vulnérabilité
9
D/ Concept de risque climatique
9
E/ Changements climatiques et objectifs du
millénaire pour le développement
10
F/ Adaptation au changement climatique
11
Graphique 1 : Adaptation par output
Graphique 2 : adaptation par innovation
13
G/ Concept de capacité d'adaptation
13
H/ Réflexions et événements
liés aux changements climatiques
14
PARAGRAPHE 2 : Engagements internationaux et
changement climatique au Bénin
17
A/ les premiers symptômes de changement
climatique au Bénin
17
B/ Les engagements internationaux et les efforts du
Bénin
18
CHAPITRE 2:REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE... 21
SECTION 1 : Revue de littérature
21
PARAGRAPHE 1 : Revue théorique
21
A/ Biens publics ou collectifs et
l'inefficacité du marché
21
B/ Les instruments de politique climatique et leur
efficacité
25
Paragraphe 2 : Revue empirique
27
A / les modèles d'estimations
27
B/ Impact négatif des variables climatiques
sur l'agriculture
29
C/ Impacts positifs des changements climatiques
31
SECTION 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
33
PARAGRAPHE1 : METHODE D'ANALYSE
33
A/ SPECIFICATION DU MODELE
33
B/ Adaptation du modèle ricardien au
contexte d'étude
34
C/ hypothèse d'équilibre partiel
38
Graphique 3 : Effet d'un choc d'offre sur le
prix d'un bien agricole
40
Paragraphe 2 : Présentation des
données de l'étude
41
CHAPITRE 3:
ETUDE EMPIRIQUE
43
SECTION 1 : ANALYSE DESCRIPTIVE
43
PARAGRAPHE 1 : Analyse statistique des
variables
43
A/ Analyse de l'évolution de la valeur
ajoutée agricole à l'hectare
43
Graphique 4 : Evolution de la valeur
ajoutée agricole à l'hectare de 1975 à 2008
43
Graphique 5 : Evolution des machines agricoles
à l'hectare de 1975 à 2008
44
Graphique 6 : Evolution des populations
agricoles à l'hectare
45
PARAGRAPHE 2 : Analyse comparée des
valeurs ajoutées et précipitations
46
Graphique 7 : Analyse comparée des
valeurs ajoutées et précipitations
46
SECTION 2 : Vérification des conditions
préalables et résultats de l'estimation du modèle
47
Paragraphe 1 : Vérification des
conditions préalables à l'estimation du modèle
47
A/ Etude de la stationnarité des
variables
47
B/ Test de cointégration de Johansen
48
Paragraphe 2 : Résultat de l'estimation
du modèle
49
A/ Modèle de long terme
49
B/ Modèle de court terme
52
SECTION 3 : Interprétation des
résultats et recommandations
55
Paragraphe 1 : Interprétation des
résultats de l'estimation
55
A/ Interprétation du coefficient de
correction d'erreur (force de rappel)
55
B/ Interprétation du coefficient des
variables explicative
55
D/ Impact du changement climatique sur le revenu
agricole
57
E/ Limites de l'étude
58
Paragraphe 2 : Recommandations
59
CONCLUSION......................................................................................................................................................59
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
61