Conclusion
L'évolution sans cesse des migrations de populations
dans l'arrondissement d'Ikpinlè, se justifie d'une part par ses
caractéristiques géographiques et son sol qui est favorable au
développement des activités agro-pastorales. Ikpinlè, de
part ses caractéristiques socio-culturelles constitue, malgré les
problèmes socio-économiques et culturels qui freinent son
développement, un pole d'acceuil pour les étrangers. Sur les 154
ménages enquêtés, 127 personnes immigrées soit 41 %
représentent la population active à Ikpinlè. Les
résultats de nos investigations ont montré que les
immigrés d'Ikpinlè sont constitués de Nigériens 10
%, de Ahoussa 07 %, de Ouémè 15 % et de Mahi 08 %. Mais les
autochtones de Ikpinlè vont de plus en plus dans d'autres villes du
Bénin et à l'extérieur à la recherche du travail,
de formation et pour des raisons sociologiques. Ces autochtones qui quittent
leur localité pour ailleurs constituent d'une part un frein et d'autre
part un atout considérable à explorer pour le
développement de cet arrondissement.
Pour faire de ces mouvements, une opportunité de
développement, des conditions sine qua non s'imposent. Il s'agit :
de recueillir des informations utiles sur le rôle économique des
composantes des populations rurales ; de canaliser les investissements
vers le développement rural ; d'améliorer l'accès des
populations rurales aux ressources productives, telles que la terre, le
crédit et les technologies adaptées afin d'augmenter la
production et la consommation des cultures vivrières ; de
promouvoir et développer les techniques agricoles adaptées aux
agriculteurs au niveau de la production, de l'après-récolte, de
la transformation, de la conservation et de la commercialisation ;
d'orienter les investissements et infrastructures de la commune vers
l'éducation, la formation et l'alphabétisation des jeunes
garçons, jeunes filles surtout dans les zones les plus affectées
par l'exode-rural ; de développer et renforcer les activités
de recherche et de collecte d'informations sur les conditions socioculturelles
et économiques affectant les populations rurales ; de
développer les activités de formation, de sensibilisation et
d'information sur la problématique populations-migration, à
l'adresse des couches les plus touchées ; d'offrir aux enfants
exclus du système scolaire formel une alternative
d'alphabétisation et d'apprentissage pour une meilleure insertion plus
tard dans le tissu économique.
De nombreux problèmes entravent le bon
déroulement des activités des immigrants au nombre desquels le
coût élevé des tarifs douaniers. Ce qui les amène
parfois à contourner les circuits douaniers. De même le coût
élevé des taxes et impôts, ainsi que la concurrence avec
des autochtones qui s'illustrent progressivement dans le même secteur
d'activité que les immigrants.
Pour que la mairie puisse tirer le maximum de revenu de
l'immigration des Nigérians, il faut le recensement des immigrants
exerçant à Ikpinlè, l'inscription de ceux-ci au registre
de commerce ainsi que l'organisation des séances d'information, de
sensibilisation et de formation à leur intention.
Dans le cadre des prochains travaux de recherche, il sera
procédé à l'approfondissement des connaissances sur les
mouvements migratoires dans le département du plateau.
Par conséquent, les actions doivent être
menées simultanément en direction des deux composantes
(autochtones et allochtones) pour atteindre la vision de l'arrondissement en
2025.
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