UNIVERSITE DE PORTO-NOVO _
(UP)
**********
Faculté des Lettres, Arts et Sciences
Humaines
(FLASH)
**********
Département de Géographie et
Aménagement du Territoire
(DGAT)
**********
LABORATOIRE D'ETUDES DES DYNAMIQUES URBAINES ET
REGIONALES
(LEDUR)
*****
Mémoire de maîtrise
Option : Géographie Humaine et
Economique
IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES MOUVEMENTS MIGRATOIRES
DANS L'ARRONDISSEMENT D'IKPINLE (COMMUNE D'ADJA-OUERE)
Présenté par :
SEIDOU Abdel Hack B. A.
Sous la direction du :
Dr. Germain GONZALLO
Maître de Conférences à l'UAC
Soutenu le ......./......./2016
Sommaire
|
|
Dédicace
...............................................................................
...
|
03
|
Remerciements...........................................................................
|
04
|
Sigles et
Acronymes...................................................................
|
05
|
Résumé
...................................................................................
|
06
|
Abstract
....................................................................................
|
06
|
Introduction
............................................................................
|
07
|
Chapitre I : Cadre théorique et
méthodologique de l'étude..................
|
09
|
1.1.
Problématique................................................................
|
09
|
1.2. Approche
méthodologique...................................................
|
15
|
Chapitre II : Atouts et contraintes liées au
développement des mouvements migratoire dans l'arrondissement
d'Ikpinlè....................................
|
22
|
2.1. Cadre
géographique................................................................
|
22
|
2.2. Différentes formes de migration à
Ikpinlè .....................................
|
33
|
2.3. Causes et Ampleurs des migrations de populations dans
l'arrondissement
d'Ikpinlè.....................................................................................
|
42
|
Chapitre III : Impacts socio-économiques des
migrations de populations sur le développement dans l'arrondissement
d'Ikpinlè...................................
|
45
|
3.1. Impacts des activités des immigrants sur le
développement de l'arrondissement
d'Ikpinlè.........................................................................................
|
45
|
3.2. Impacts négatifs des migrations de populations
....................................
|
51
|
3.3. Immigration
pastorale....................................................................
|
54
|
3.4.
Suggestions.................................................................................
|
56
|
Conclusion.......................................................................................
|
58
|
Bibliographie....................................................................................
|
60
|
Liste des
figures......................................................................................
|
64
|
Liste des
tableaux.................................................................................
|
65
|
Liste des
photos...................................................................................
Liste des
planches.................................................................................
|
66
67
|
Annexes.............................................................................................
|
68
|
Table des
matières................................................................................
|
77
|
Dédicace
A
* mon père SEIDOU Daouda, qui a eu
l'idée de m'envoyer à l'école et de me supporter
jusqu'à ce jour. Ce travail est le prix de ses efforts soutenus.
* ma mère ADEBIYI Antoinette, ma raison
d'être, tu m'as très tôt appris le sens de
l'autodétermination et tu t'es battue à corps et à cri
pour ma réussite. Ton souci majeur est de faire de moi un homme utile
à la société. Reçois ici ma profonde affection.
Remerciements
C'est le lieu de manifester notre gratitude :
Ø au Dr. Germain GONZALLO,
Maître de Conférences des Universités au DGAT/UAC qui,
malgré ses multiples occupations nous a fait l'honneur de conduire ce
travail à terme ;
Ø à tous nos formateurs et
particulièrement les enseignants du département de
Géographie et Aménagement du territoire (DGAT). Recevez ici notre
vive reconnaissance pour les efforts que vous avez consentis pour nous donner
un enseignement de qualité ;
Ø au Dr. Sandé ZANNOU, pour ses conseils tout
au long de ce travail
Ø à mes soeurs, SEIDOU Manzidath, SEIDOU
Sophiath, SEIDOU Kalidath, pour leur soutien constant et permanent.
Ø à Monsieur Romuald A. FAKEYE Professeur
certifié d'Histoire-Géographie au Lycée Béhanzin
pour son accompagnement et ses sages conseils.
Ø A tout le personnel de la mairie
d'Adja-ouèrè en particulier le chef service et le Chef
d'Arrondissement d'Ikpinlè.
Ø A tous mes camarades d'amphi qui m'ont
encouragé dans la rédaction de ce mémoire. Qu'ils en
soient remerciés ici.
Sigle et Acronymes
CeRPA
|
:
|
Centre Régional pour la Promotion de l'Agriculture
|
CMMI
|
:
|
Commission Mondiale de Migration Internationale
|
CODA
|
:
|
Complexe Oléagineux de Grand Agonvy
|
CTA
|
:
|
Centre Technique pour l'Agriculture
|
FAO
|
:
|
Food and Agriculture Organisation (Organisation des Nations
Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)
|
GIFS
|
:
|
Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols
|
IFAD
|
:
|
International Fund of Agriculture Development
|
INSAE
|
:
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
|
IRD
|
:
|
Institut de Recherche pour le Développement
|
IRHO
|
:
|
Institut de Recherches des Huiles et Oléagineux
|
LARD
|
:
|
Laboratoire d'Aménagement Régional et
Développement
|
NISER
|
:
|
Institute of Social and Economic Research
|
OIM
|
:
|
Organisation Internationale pour les Migrations
|
OIT
|
:
|
Organisation Internationale du Travail
|
PARBCC
|
:
|
Projet de Renforcement des capacités des Acteurs Ruraux
Béninois face aux Changements Climatiques
|
PDC
|
:
|
Plan de Développement Communal
|
PIB
|
:
|
Produit Intérieur Brut
|
PNB
|
:
|
Produit National Brut
|
RCPA
|
:
|
Responsable Communal pour la Promotion Agricole
|
RGPH
|
:
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
|
RN
|
:
|
Route Nationale
|
UNESCO
|
:
|
Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la
Culture
|
UNICEF
|
:
|
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
|
URCAR
|
:
|
Union Régionale des Coopératives
d'Aménagement Rurale
|
Résumé
L'étude sur les mouvements migratoires n'est pas sans
conséquences sur la population. Les migrations affectent, d'une part, le
développement intégré de l'arrondissement d'Ikpinlè
et d'autre part, ils influencent le mode de vie des populations autochtones.
La démarche méthodologique utilisée
comprend la collecte et le traitement des données, et l'analyse des
résultats grâce au modèle SWOT.
Les résultats obtenus montrent que 85 % des migrations
à Ikpinlè sont des migrants économiques. Ces mouvements
(départ et arrivée), sont une potentialité du
développement. Ainsi, en 2014 les taxes perçues auprès des
immigrants représentent 2 % du budget communal. Ces mouvements
participent à la vulgarisation des langues locales et
génèrent des taxes et impôts pour l'arrondissement soit 25
% de l'économie local selon le résultat des recherches du
terrain. Les contraintes qui entravent le bon déroulement des
activités des immigrants sont les tracasseries douanières, le
coût élevé des taxes et impôts ainsi que la
concurrence. Face à cette situation, les autorités promettent une
meilleure organisation des activités des immigrants et une
amélioration de leurs prestations, il faut mettre en place une cellule
d'accompagnement chargée du suivi et de l'installation des
immigrants.
Mots clés: Ikpinlè, migration,
échanges commerciaux, atouts économiques, population.
Abstract:
The study on the migratory movements is not without
consequences on the population. The migrations affect, on one hand, the
development integrated of the district of Ikpinlè and on the other hand,
they influence the lifestyle of the aboriginal population.
The used methodological approach (initiative) includes the
collection and the data processing, and the analysis of the results (profits)
thanks to the model SWOT.
The obtained results (profits) show that 85 % of the
migrations to Ikpinlè are economic migrants. These movements (departure
and arrival), is a potentiality of the development. So, in 2014 taxes perceived
(collected) with the immigrants represent 2 % of the municipal budget. These
movements participate in the popularization of the local languages (tongues)
and generate taxes and taxes for the district that is local 25 % of the economy
according to the result (profit) of the searches (researches) for the ground.
The constraints which hinder the good progress of the activities of the
immigrants are the customs harassments. The high cost of taxes and taxes as
well as the competition (competitors). In the face of(in front of) this
situation, the authorities promise a better organization of the activities of
the immigrants and an improvement of their services(performances), it is
necessary to set up a cell(unit) of support(accompaniment) in charge of the
follow-up and the installation of the immigrant.
Keywords: Ikpinlè,
migration; trade; economic assets; population.
Introduction
Inséparables de l'histoire de l'humanité et
du peuplement des cinq continents, les migrations font, depuis le
début des années 2000, l'objet d'une attention
particulière des acteurs du développement tant dans leur
caractère interne qu'international. La population des villes,
notamment, a été multipliée par 10 entre 1900 et 2000
et 40 % de cet accroissement sont liés aux migrations
internes. Au niveau international, les migrations attirent toujours plus
de candidats formant une communauté de 200 millions de personnes
en mouvement, ayant décidé (ou non) d'expérimenter une
vie hors de leurs pays de naissance. Ces mobilités rendent le monde
globalisé toujours plus interdépendant. Elles mettent en
lumière des inégalités socio-économiques et
démographiques grandissantes, à l'échelle locale comme
internationale.
En Afrique, le taux de croissance de la population urbaine
est de 3,97 % contre 0,34 % pour l'Europe (PNUD, 2005). Selon Moriconie -
Ebrard (1993), cité par Bocquerier (2003), le nombre de citadins des
pays en voie de développement a dépassé celui des pays
développés vers 1973, et l'écart ne cesse de se
creuser.
Avant la période coloniale, les migrations avaient
généralement lieu à l'intérieur des aires
culturelles homogènes ou à l'intérieur des zones
d'influences des différents royaumes ou chefferies, pour des raisons de
sécurité (Bavi, 1996). Avec l'avènement de la
colonisation, la disparition des barrières existantes entre les zones
d'influences des chefferies traditionnelles a favorisé la libre
circulation des biens et des personnes aussi bien à l'intérieur
qu'au-delà des frontières des Etats actuels (Havet, 1986).
Indifférentes aux frontières politiques et aux zones
monétaires, trois aires d'échanges sont aujourd'hui identifiables
à l'échelle de la partie occidentale du continent africain.
Celles-ci sont animées par des groupes ethniques dont les traditions
commerçantes se sont professionnalisées au fil des siècles
: le bloc central est contrôlé par les groupes Fan et Dioula. Il
est articulé autour de la Côte-d'Ivoire, du Ghana, du Togo, du
Burkina Faso, de l'est du Mali et a pour principal moteur le commerce du
bétail ; le secteur ouest, qui correspond peu ou prou à la
Sénégambie historique, fonctionne à l'image de la zone de
contact entre le sahel et la savane. Il est structuré autour du groupe
Mandingue également désigné sous le terme de Dioula et
enfin le pôle du Golfe du Bénin (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger,
Bénin) est contrôlé par trois groupes : les
Haoussa-Kanouri, les Ibo dont le centre actif est Cotonou et les Yoruba qui
développent leurs activités jusqu'au Sénégal (Fall,
2003).
Ces mouvements massifs occasionnent des impacts aussi bien
positifs que négatifs sur le développement du site d'accueil. En
effet, le développement d'un milieu étant lié à sa
société, on admet sans équivoque que toutes
activités menées par les migrants vont engendrer une influence
sur les ressources mobilisées par la communauté. En outre, la
gestion des ressources naturelles sera influencée du fait de
l'occupation de l'espace par les migrants (Agodo, 2009).
A l'échelle du Bénin, cette dynamique est
orientée vers les pays voisins dont le Nigeria avec qui les relations
commerciales sont très anciennes. Elles remontent probablement à
la période du commerce caravanier (Alé cité par Dossia,
2010). Au nombre des communes béninoises ayant encore des liens
commerciaux avec le Nigeria se trouve la commune d'Adja-Ouèrè.
C'est pour apprécier l'ampleur de ces mouvements et évaluer les
effets socio-économiques des mouvements migratoires dans
l'arrondissement d'Ikpinlè (commune d'Adja-Ouèrè) que le
présent sujet intitulé « Impacts
socio-économiques des mouvements migratoires dans l'arrondissement
d'Ikpinlè» a été choisi.
Il s'articule autour de trois chapitres dont le premier porte
sur la revue de littérature, la problématique et l'approche
méthodologique ; le deuxième chapitre aborde les atouts et
contraintes liés au développement des mouvements migratoires dans
l'arrondissement d'Ikpinle ; et le troisième fait état des
impacts socio-économique des mouvements migratoires sur le
développement de l'arrondissement d'Ipkinlè et les
suggestions.
CHAPITRE I : Cadre théorique et approche
méthodologique
Ce chapitre présente le cadre théorique et la
démarche méthodologique qui ont permis d'aborder correctement le
sujet.
1.1. Problématique
Avec la mondialisation, le nombre de personnes qui vivent en
dehors de leurs pays d'origine a fortement augmenté au cours des
dernières décennies (Gauthier, 1996). En 2005, la commission
mondiale sur les migrations internationales estime qu'il y a sur la
planète, près de 200 millions de migrants soit 3 % de la
population mondiale. La trajectoire migratoire a souvent pour origine les pays
du Sud et comme destination les pays du Nord d'une part et entre les pays du
Sud d'autre part (PNUD, 2005). Dans cette dernière catégorie de
migration, on note les migrations nationales et sous régionales. La
principale raison des départs de ces migrants est non seulement l'espoir
de trouver de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes mais
également pour leurs familles restées au pays et ou au village
car, dans de très nombreux cas, ils continueront de soutenir
financièrement ces dernières (Adépoju, 2002).
En Afrique sub-saharienne, où près de 50 % des
personnes gagnent moins d'un dollar par jour (PNUD, 2000), la migration de
travail est devenue un moyen de subsistance pour plusieurs familles. Selon Daum
(1998), la migration leur apparait comme la seule stratégie possible
d'autonomisation. Le pays d'accueil est alors davantage considéré
comme un espace de travail qu'un espace de résidence (Fall, 2003).
D'après des études socio-économiques
menées par le gouvernement béninois en 2002, les
catégories sociales les plus touchées par la pauvreté sont
les femmes et les artisans du monde rural, les agriculteurs sans terre et les
habitants des zones enclavées, les orphelins, les enfants
abandonnés, les filles mères, les enfants
déscolarisés ou employés comme domestique, les jeunes
déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées ou
âgées sans soutien.
Dans ce dynamisme de pauvreté, l'habitat
béninois a toujours été mobile avec des départs et
des arrivées sans cesse (Gauthier, 1996). La population varie non
seulement par l'accroissement naturel, mais aussi par des mouvements
migratoires. Chaque jour, il y a des naissances et de changement de domicile
à la recherche d'un bien être. Pour contourner les
difficultés, les personnes naissantes choisissent les migrations comme
étant une solution salutaire.
Cependant, les migrations de population sont
d'actualité dans les pays du tiers monde et particulièrement dans
les zones rurales. De nombreux ruraux quittent leurs localités où
règnent la misère et le sous-emploi pour aller vivre dans les
grandes villes, dans les grandes agglomérations ou existent les
possibilités d'amélioration de leur condition de vie (Jeuda 111,
2001). Au Bénin et particulièrement dans les milieux ruraux
notamment l'arrondissement d'Ikpinlè, les populations migrent de
façon régulière des villes nationales, vers les pays de
l'Afrique Occidentale pour échapper à la misère. De la
même manière, d'autres populations qui, soit sont
confrontées à des difficultés d'ordre naturel et humain
dans leur communauté soit à des difficultés
socio-économiques et culturelles viennent en grand nombre dans
l'arrondissement pour s'y installer.
Ces mouvements de populations ne sont pas sans
conséquences. Ils affectent, d'une part, le développement de
l'arrondissement d'Ikpinlè et d'autre part, le mode de vie des
populations autochtones.
Cela amène à poser la question de savoir si les
mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè constituent-ils
un frein au développement ?
Pour y apporter des éléments de réponse,
des hypothèses ont été formulées.
1.1.1. Hypothèses
- Il existe d'importants mouvements migratoires dans
l'arrondissement d'Ikpinlè.
- Il existe plusieurs facteurs qui suscitent les migrations
des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.
- Les immigrants contribuent au développement
socio-économique de l'arrondissement d'Ikpinlè.
Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs de
recherche ont été fixés.
1.1.2. Objectifs de recherche
L'objectif global de cette recherche est d'étudier les
impacts socio-économiques des mouvements migratoires dans
l'arrondissement d'Ikpinlè.
De manière spécifique, il s'agit de :
- identifer les types de migration des populations dans
l'arrondissement d'Ikpinlè ;
- identifier les causes fondamentales de ces migrations dans
l'arrondissement d'Ikpinlè ;
- analyser les impacts des migrations sur le
développement socio-économique de l'arrondissement.
Pour être plus explicite dans notre démarche, une
clarification de quelques concepts est nécessaire.
1.1.3. Clarification des concepts
La clarification des
concepts présente le sens des différents mots clés et
expressions utilisés dans le document en vue de leur
compréhension.
Migration
Selon George et Verger (2007), une migration est un ensemble
de déplacements ayant pour effet de transférer la
résidence des intéressés d'un certain lieu d'origine ou
lieu de départ à un certain lieu de destination ou lieu
d'arrivée. Levy et Lussault (2006), souligne que « l'emploi
scientifique du terme doit privilégier un sens restreint associant
nécessairement les paramètres principaux suivants : un
déplacement qui doit être marqué par le franchissement
d'une échelle d'espace, des acteurs du champ migratoire qui sont les
migrants et tous ceux qui assurent la possibilité de migrer (passeurs,
transporteurs, hôtes, employeurs), la résidence et l'habitat ainsi
que la vie quotidienne du migrant ».
Dans ce travail, la migration est l'ensemble des mouvements
(arrivée et départ) dans l'arrondissement d'Ikpinlè.
Immigration
Selon le nouveau Petit Robert de la langue française
(2009), « l'immigration consiste à l'entrée dans un pays de
personnes non autochtones qui viennent s'établir
généralement pour trouver un emploi ». Il s'applique aux
personnes à qui les autorités de l'immigration ont accordé
le droit de résider en permanence.
Cependant, dans la majorité des cas, les populations
n'attendent guère cette autorisation avant leur établissement.
Par conséquent, les immigrants sont classés selon la
période d'immigration dans le but de faire la distinction entre les
personnes arrivées récemment et celles y résidant depuis
un certain nombre d'années (Monde et développement cité
par Dossia, 2010). Dans le cadre de cette étude, l'immigration
désigne l'entrée et l'établissement temporaire ou
définitif des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.
Impact
Le terme Impact est un terme général qui couvre
les implications aussi bien économiques, sociales, techniques, physiques
d'une activité ou d'un phénomène.
Les impacts socio-économiques sont synonymes d'effets
ou d'influences à la fois positives et négatives qu'engendrent
une activité ou un phénomène sur la vie sociale et
économique d'une communauté.
Dans le présent travail, il désigne l'ensemble
des répercussions des mouvements migratoires sur la vie sociale et
économique des populations dans l'arrondissement d'Ikpinlè.
1.1.4. Etat des connaissances
Les migrations de populations ont fait objet d'étude
dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités dans le
monde en général et en Afrique plus particulièrement au
Bénin.
Badie (2009), perçoit la migration comme un fait
social, un bien public mondial et estime que la migration peut être
accompagnée et transformée, dès lors qu'on joue en
même temps sur les conditions de sa production et de son
institutionnalisation. L'une et l'autre s'inscrivent dans un jeu
coopératif d'autant plus performant qu'il inclut tous les partenaires :
l'État d'origine, l'État d'accueil, les migrants eux-mêmes,
considérés comme acteurs sociaux transnationaux et
insérés dans leur propre environnement communautaire et familial.
Aussi, considère-t-il la migration comme un bien public mondial dans la
mesure où si, par exemple, l'Europe représente 32 % du PIB
mondial et seulement 6 % de la population du globe, elle devient
évidemment un pôle de migration. Si d'ici 2020, l'Italie perd 3
millions d'actifs et que le Nigeria en gagne 25 millions, le jeune
nigérian se trouvera exposé à une contrainte sociale
migratoire. Aujourd'hui, elles répondent de 56 % de la croissance
démographique des pays développés, et jusqu'à 89 %
de celle de l'Europe, gravement affectée par le vieillissement de sa
population.
Babou (1994), met en exergue la contribution des
immigrés sénégalais sur l'économie de leur pays
d'origine. Il rapporte que de mai 1993 date de l'ouverture de la branche
new-yorkaise de la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS) à
janvier 1994, elle a transféré environ 500 millions de F CFA vers
le Sénégal. De plus, de 909 clients au début de
l'année 1993, la banque comptait déjà en août 1994,
2500 clients. Le volume de transferts à cette période vers le
Sénégal culminait jusqu'à 43 millions de F CFA en une
journée. Durant les huit (08) premiers mois de l'année 1994, le
volume global des transferts était de 5,2 millions de dollars
américains soit plus de 02 milliards 700 millions de F CFA.
Lascoux (1994), estime que la connaissance des
phénomènes migratoires est imparfaite et les évaluations
chiffrées sont peu fiables et fait remarquer que l'observatoire des
migrations internationales de l'OCDE (Organisation de la Coopération et
du développement Economique) déplore périodiquement le
manque d'harmonisation des sources statistiques. Elle affirme que «le flou
qui préside aux débats sur les migrations internationales joue
sur la méconnaissance et entretient les fantasmes des opinions publiques
dans les pays d'accueil ». Parlant des flux migratoires, elle soutient
qu'ils soulignent les déséquilibres engendrés par le
développement inégal et par les écarts
considérables des évolutions démographiques. Elle
distingue trois types de migrations que sont les «migrations
pendulaires» qui conduisent les travailleurs à s'exiler quelques
mois pour un salaire décuplant leur revenu initial, et à revenir
chargés de biens de consommation dont la revente s'avère
lucrative. Les «migrations tournantes» qui se font à
l'échelle d'une région planétaire, d'un pays à
l'autre et au gré des événements. Les «migrations de
santé» qui se développent à la mesure des
progrès scientifiques des pays du nord et de la dégradation de la
situation sanitaire dans les pays du sud.
Igué (2008), analyse les migrations dans un contexte
national. L'ouvrage structuré en six chapitres allant de l'historique de
la migration béninoise à son impact socio-économique en
passant par les causes, donne l'appréciation quantitative et les
différentes formes d'organisation et d'insertion des Béninois
dans les pays d'accueil sans oublier les avantages que le Bénin tire en
retour. Il met l'accent sur les conditions d'émigration des
Béninois ainsi que leurs impacts dans les pays de départs que
dans les pays d'accueil.
Les facteurs justifiant l'immigration des étrangers au
Bénin sont multiples. Primo, la relance des activités
économiques dans les années 1990 en dépit de la
variabilité du taux de croissance économiques et des chocs
extérieurs que sont les crises énergétiques, alimentaires,
financière et économique. Secundo sur le plan politique, le
Bénin s'inscrit dans une perspective d'aspiration à l'état
de droit, la démocratie libérale et au rayonnement culturel. Le
maintien de façon permanente depuis 1990 d'un climat de paix et de
démocratie qui génère une confiance et incite les
étrangers à résider sur le territoire. Cette situation se
trouve renforcée par les crises politiques dans les pays voisins comme
le Togo et la Côte d'Ivoire en 2001. Tertio, l'hospitalité
béninoise, la porosité des frontières et le nombre
important des voies d'immigration, le brassage culturel et la difficulté
de différenciation des communautés linguistiques d'une
frontière à l'autre favorisent également les mouvements
d'immigrations. A cela s'ajoutent le nombre limité des agents de police
aux postes frontaliers et l'insuffisance des équipements de
contrôle aux frontières. D'après Igué 2008
cité par l'OIM, 2011.
Parmi les immigrants, ils existent ceux qui rentrent de
façon irrégulière sur le territoire national ou font
entrer des marchandises de manière frauduleuse. Ils empruntent les
routes d'immigration irrégulière; à l'est les principaux
axes d'immigration sont Idigny-Ilaro, Idigny-Ilesha, Idigny-Abéokuta,
Idiroko-Abéokuta, Kraké-Nigeria, Owodé-Nigeria,
Igolo-Nigeria. A l'ouest on peut citer les axes Pira-Togo,
Tchetti-Atakpamé, Hila-condji-Lomé Aplahoué-Togo. Au nord
les axes Doso-Malanville, Porga-Burkina-Faso (OIM, 2011).
Ce sont autant d'avis antérieurs sur les questions
migratoires qui nous ont éclairés sur les orientations à
donner à notre travail de recherche.
Pour conduire cette étude, une approche
méthodologique a été adoptée.
1.2. Approche Méthodologique
La démarche méthodologique présente les
matériels utilisés, les différentes méthodes
utilisées pour la collecte des données, leur traitement et
l'analyse des résultats.
1.2.1. Données
utilisées
Diverses données sont utilisées. Il s'agit
des :
- données démographiques obtenues à
l'INSAE, qui ont permis de caractériser l'évolution de la
population ;
- données d'occupation du sol de la ville
d'Ikpinlè qui ont permis de montrer la progression spatiale de 2002
à 2012 (INSAE).
- données climatologiques (hauteurs de pluie)
disponible à ASECNA qui ont permis d'apprécier la hauteur de
pluie dans l'arrondissement d'Ikpinlè ;
1.2.2. Données Collectées
La collecte de données a été faite en
deux phases.
- La recherche documentaire ;
- L'enquête de terrain.
1.2.2.1. Recherche documentaire
Au cours de cette phase, les parutions et les ouvrages qui ont
eu à aborder la problématique de la dynamique des mouvements
migratoires ont été consultés.
Le tableau I présente la synthèse de la
recherche documentaire.
Tableau I : la recherche
documentaire
Bibliothèques et centres
documentation
|
Nature des documents
|
Types d'informations recueillies
|
Centre de documentation de la FLASH
|
Mémoires et thèses
|
Migration de population, causes et conséquences
|
Bibliothèque centrale de l'UAC
|
Articles, rapports, livres, ouvrages généraux
|
Informations relatives à la méthodologie de
rédaction de mémoire de maîtrise, méthodologie de
recherche en science humaine, définition de termes et concepts
|
LEDUR
|
Rapports, livres, mémoires et thèses
|
Information générale et à
caractère méthodologique spécifique aux mouvements
migratoires au Bénin
|
INSAE
|
Articles, annuaires, fascicule, études et
publications
|
Statistiques agricoles, démographie
|
CeCPA
|
Rapports
|
Informations sur les activités
génératrices de revenus, apports des institutions aux
populations
|
Site Web de l'UNICEF, CRDI, Plan BENIN, Google...
|
Rapports, articles.
|
Méthodologie de recherche, en science humaine ;
stratégie de lutte contre les migrations clandestines.
|
Mairie d'Adja-Ouèrè
|
PDC Adja-Ouèrè
|
Informations générales liées à la
gestion des infrastructures sociocommunautaires, l'apport de la mairie aux
immigrés dans la commune d'Adja-ouère.
|
Source : Enquête de terrain
décembre, 2015
L'analyse du tableau I montre que plusieurs centres de
documentation ont été visités et plusieurs informations
ont été recueillies. Ces données sont
complétées par celles recueillies sur le terrain à travers
les enquêtes par questionnaire, les observations directes et les
entretiens.
1.2.2.2. Enquête de terrain
Ici, les entretiens sont réalisés avec des
personnes ressources identifiées et choisies en fonction de leur
degré d'implication dans les mouvements de la population de
l'arrondissement d'Ikpinlè.
Elle a permis de collecter de façon organisée
les informations. Un échantillonnage a été
élaboré à cet effet.
Ø Echantillonnage
L'échantillonnage a été
réalisé suivant les méthodes de choix aléatoire
et raisonné. Ainsi, sur choix raisonné, certains composants de la
population ont été choisis. Il s'agit des ménages, du
chef d'arrondissement, des chefs de village et des autorités en charges
des migrations. Pour quantifier ces groupes cibles, les critères
suivants ont été retenus :
· être un chef de ménage ou son
représentant ;
· être une autorité municipale dont les
activités se rapportent à la question des migrations.
La taille de l'échantillon est déterminée
par la formule suivante : T= M x F
Avec : T= la taille de
l'échantillon ;
M= l'effectif total des ménages du
village choisi (3075)
F= le taux de sondage fixé de
façon arbitraire à 5 %.
Avec : T= la taille de
l'échantillon ;
T = 3075 x 5/100 = 153,75
154 ménages
Au total, l'échantillon est composé de cent
cinquante quatre (154) ménages repartis dans les huit quartiers de
l'arrondissement d'Ikpinlè. Compte tenu des critères de
sélection des personnes interrogées, il a été
retenu d'enquêter 154 ménages dans les huit quartiers choisis. La
répartition de l'échantillon est présentée dans le
tableau II.
Tableau II: Récapitulatif des usagers
et ménages enquêtés dans l'arrondissement et quartier de
ville
Arrondissements
|
Villages
|
Nombres de ménages
|
Echantillon recherché
|
IKPINLE
|
Atan-Ewé
|
212
|
11
|
Atan-Ouignan
|
180
|
09
|
Fouditi
|
226
|
11
|
Igbo-Iroko
|
146
|
07
|
Ikpinlè
|
1417
|
71
|
Ilako
|
136
|
07
|
Igbo-Oro
|
154
|
08
|
Itabolarinwa
|
604
|
30
|
|
Total
|
3075
|
154
|
Source: INSAE, 2002 et enquête de
terrain, décembre 2015
L'examen du tableau montre que les villages d'Ikpinlè
et Itabolarinwa ont été plus visés à cause de leur
effectif. La taille de l'échantillon choisi est de 154 ménages
soit 5 % de l'ensemble des ménages de ces huit (08) villages. Pour
répartir les 154 ménages entre les huit villages, il a
été procédé à la multiplication du taux de
sondage par le nombre de ménages.
En plus de cet échantillon, d'autres catégories
de personnes ont été choisies, selon leur importance pour notre
travail. Ainsi, un guide d'entretien a été
adressé :
- au chef service chargé du suivi des populations
à Ikpinlè ;
- à huit (08) chefs des quartiers de ville ;
- aux immigrants résidents ;
- aux autochtones résidents ;
- aux responsables administratifs et des collectivités
locales de l'arrondissement d'Ikpinlè.
Plusieurs techniques et outils ont permis de collecter les
données.
v Techniques et outils de collecte
Ø Techniques de collecte
La réalisation des investigations en milieu
d'étude a nécessité l'utilisation de deux techniques de
collecte des données à savoir : enquêtes par
questionnaire et des entretiens.
· Enquête par questionnaire
Les questionnaires élaborés sur la base des
différentes thématiques de l'étude ont été
administrés aux ménages retenus dans notre étude. Ces
questionnaires ont permis d'avoir des éléments
d'appréciation sur les émigrés résidents et
immigrants résidents.
· Entretiens
L'entretien individuel est réalisé au moyen d'un
guide d'entretien avec les chefs des quartiers, les chefs de ménages des
autochtones et des immigrants résidents. Au cours de ces entretiens, les
questions liées aux activités socio-économiques, et aux
difficultés rencontrées ont été abordées.
· Observations directes
L'observation directe sur le terrain est faite à l'aide
d'une grille d'observation. Les visites exploratoires ont été
exécutées à plusieurs reprises sur le secteur
d'étude pour observer le mode d'occupation des espaces et de voir la
nature et l'état des infrastructures érigées. Elle a
permis d'analyser la manière dont les terres sont occupées et
d'appréhender les problèmes liés à la gestion des
terres sur la vie économique de la ville. Les autres phases de descente
sur le terrain ont renforcé lesdites observations.
Ø Outils et matériels de collecte
d'information
Pour les enquêtes de terrain, trois outils ont
été utilisés pour recueillir les informations. Il s'agit
de :
ü guide d'entretien utilisé pour recueillir les
informations auprès des autorités à divers niveaux ;
ü questionnaires pour obtenir des informations
spécifiques auprès des ménages
enquêtés ;
ü un appareil photo numérique pour la prise de
vues.
1.2.3. Traitement des données
Il consiste à un examen attentif et méthodique
des données afin d'apporter des réponses aux questions
posées par nos recherches. Dans le cadre de la présente
étude, il a été procédé au
dépouillement manuel des données collectées, ensuite au
traitement par des méthodes qualitatives et quantitatives.
Les logiciels Microsoft Word 2007 ont été
utilisés pour la saisie et le traitement des textes et Microsoft Excel
2007 pour la réalisation des graphes, courbes et diagrammes. Pour
comprendre le phénomène migratoire dans l'arrondissement
d'Ikpinlè, il est important de connaitre l'historique des migrants et
les facteurs justifiant l'immigration des populations.
1.2.4. Analyse des résultats
Facteurs internes
Facteurs
Externes
Forces
Opportunités
Menaces
Faiblesses
L'analyse qui a été faite dans notre
étude a permis de mettre en évidence une série
d'éléments qui sont à l'origine des mouvements migratoires
et qui contribue efficacement à la croissance et au développement
local. A cet effet, le modèle SWOT a été utilisé.
La démarche d'analyse des résultats est inscrite dans la logique
de ce modèle SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities et Threats). La
figure 1 présente le modèle SWOT utilisé.
Figure 1 : Schéma du
modèle SWOT
La recherche est axée sur l'analyse des forces,
faiblesses, opportunités et menaces qui pèsent sur les mouvements
migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè.
Cette approche méthodologique a permis d'obtenir des
résultats qui sont présentés dans les chapitres qui vont
suivre.
Chapitre II : Atouts et contraintes liés au
développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement
d'Ikpinlè
Ce chapitre présente la situation géographique
de la zone d'étude, les facteurs physiques et humains liés aux
manifestations des mouvements migratoires dans l'arrondissement, les
différentes formes de migration à Ikpinlè et enfin, les
causes et ampleurs des migrations de populations dans cet arrondissement.
2.1. Cadre géographique
2.1.1. Facteurs physiques
2.1.1.1. Situation géographique de
l'arrondissement
Situé dans le bas-Bénin, plus
précisément dans le département du plateau,
l'arrondissement d'Ikpinlè fait partie intégrante de la commune
d'Adja-Ouèrè (figure 2). Il est localisé
géographiquement dans le Sud-Est du Bénin entre 6°27' et
6°39' de latitude nord et entre 2°43' et 2°53' de longitude est.
Administrativement, il est limité au Sud par la commune de
Sakété, au Nord Est par l'arrondissement d'Oko-Akaré,
à l'Ouest par l'arrondissement de Tatonnoukon et au Nord-Ouest par celui
d'Adja-Ouèrè. Il couvre une superficie de 98 km².
L'arrondissement urbain d'Ikpinlè compte huit (08) quartiers de ville
qui sont : Atan-Ewé, Atan-Ouignan, Fouditi Igbo-Iroko,
Ikpinlè, Ilako, Igbo-Oro, Itabolarinwa et compte 22.277 habitants
(INSAE, RGPH4 2013).
La figure 2 ci-dessous
présente la situation géographique et administrative de
l'arrondissement d'Ikpinlè dans la commune.
Arrondissement d'Ikpinlè

Figure 2: Situation géographique et administrative
d'Ikpinlè
2.1.1.2. Relief
L'ensemble de la commune d'Adja-Ouèrè se situe
sur le plateau de Pobè. Elle présente une surface subhorizontale
inclinée vers la commune de Pobè, éventrée par une
série de vallées entre l'arrondissement d'Ikpinlè et la
commune d'Adja-Ouèrè centre d'une part et l'arrondissement de
Tatonnoukon d'autre part. Généralement, ces vallées
à fond plat sont peu exploitées. (Mairie
Adja-ouèrè, 2008).
L'absence d'un relief accidenté est un atout certain
pour l'installation humaine. Ce relief contribue au développement de
l'arrondissement et la population vaque aux activités agricoles
à cause de la fertilité des sols.
Le climat et le réseau hydrographique du milieu sont
aussi des facteurs qui conditionnent l'implantation continue de la population
à Ikpinlè.
2.1.1.3. Sols
On rencontre dans la commune d'Adja-Ouèrè
plusieurs types de sols. Mais la quasi-totalité de l'arrondissement
d'Ikpinlè est occupée par les sols ferralitiques (Fatoumbi,
2008). Ces sols sont favorables à l'agriculture.
Sur le plan de leur utilisation en agriculture, ce sont
d'excellents supports culturaux. La meilleure façon de les exploiter est
l'implantation de cultures pérennes à enracinements profonds.
Ces sols suscitent chez les paysans l'engouement au travail et l'arrivée
des immigrants.
2.1.1.4. Végétation
La végétation à Ikpinlè est
fortement menacée par les actions anthropiques. Elle est composée
de savanes arborées et arbustives dans lesquelles on trouve quelques
îlots de forêts. Les espèces les plus dominantes sont :
Danielliaoliveri, Isoberliniadoka, Parkiabiglobosa, Vitellariaparadoxa,
Chlorophoraexcelsa, Detariummicrocarpus, Imperatacylindrica,
Adansoniadigitata, Mangiferaindica, Acacia Papaya, teckona grandis
(PDC Adja-Ouèrè, 2004). Les nombreux arbres de même que les
herbes qui composent cette végétation finissent toujours par se
transformer en déchets qui rendent insalubres l'environnement. Cette végétation permet à la
population d'acquérir des terres pour mener leurs activités. Cela
constitue un atout pour l'installation des populations d'autres
localités en quêtes de parcelles pour mener leurs
activités.
2.1.1.5. Climat et hydrographie
L'arrondissement d'Ikpinlè jouit d'un climat de type
subéquatorial semblable à celui de Pobè. Les
températures y sont élevées. Les maxima se situent en mars
(29°C) et les minima en août (24°C) (Adam et Boko, 1993).
L'amplitude thermique annuelle est faible, inférieure à 5°C,
alors que l'amplitude thermique journalière est supérieure
à 10°C. Quatre saisons se succèdent dans l'année. De
mars à juillet, c'est la grande saison des pluies et d'août
à début septembre, c'est la récession
pluviométrique avec une faible pluviosité. Elle est suivie de la
petite saison des pluies qui s'étale sur les mois de septembre et
d'octobre. De novembre à mars, c'est la grande saison sèche
caractérisée par l'absence des pluies. La pluviométrie
annuelle varie entre 1100 et 1200 mm (Mairie Adja-Ouèrè,
2011-2015). La pluviométrie moyenne calculée sur la
période 1961-2000 est d'environ 1117 mm/an (figure 3).

Figure 3:
Variations interannuelles des totaux pluviométriques entre 1961 et
2000
Source : ASECNA 2014, Station de
Pobè
La figure 3 ci-dessus présente
les variations interannuelles des totaux pluviométriques entre 1961 et
2000 à Ikpinlè et permet de constater que la localité est
marquée par une forte variabilité pluviométrique qui se
présente sous la forme d'une alternance d'années
déficitaires et excédentaires. Ces conditions climatiques
favorisent le développement des activités agricoles dans
l'arrondissement.

Figure 4 :
Variabilité pluviométrique entre 1961-2000
Source : ASECNA, 2014
La figure 4 ci-dessus montre l'évolution des
années déficitaires, moyennes et excédentaires dans la
série pluviométrique sur la période 1961-2000. On a
enregistré dans ce milieu 35 % d'années déficitaires, 35 %
d'années moyennes et 30 % d'années excédentaires sur la
même période. Ces facteurs climatiques favorisent
l'évolution des activités agricoles dans la région et donc
permet aux étrangers voulant s'adonner aux activités agricoles de
venir s'installer à Ipkinlè pour mener à bien leurs
activités.
2.1.2. Facteurs humains
Le processus de mise en place de la population à
Ikpinlè, tient compte des traits caractéristiques des habitants
de la localité, de son dynamisme démographique et
économique. Le processus de mise en place des principaux groupes
socioculturels est fort complexe.
Le site d'Adja-Ouèrè était la
propriété des habitants appartenant à la grande aire
culturelle Adja Tado. Ce sont eux, chefs de terre, qui ont accueilli les
nouveaux migrants d'origine Yoruba ou Nagot venus d'Ifè à l'est.
Cette migration très ancienne (XIIe-XIIIe
siècle) s'est stabilisée vers les années 1900.
Ikpinlè est un arrondissement marqué par les effets des
mouvements migratoires. Ces migrations ont permis l'installation de quelques
groupes ethniques tels que : les Nagot, les Holli, les Wémè,
les Fon et les Adja. Ces derniers seront rejoints ensuite par des Mahis
(PDC Adja-ouèrè, 2008).
2.1.2.1. Mise en place de la
population
En tenant compte des informations recueillies sur le terrain
et celles collectées dans les centres de documentation, l'immigration
dans la commune d'Adja-Ouèrè est facilement perceptible dans
l'arrondissement d'Ikpinlè qui est le principal centre commercial. En
dehors des autochtones Nagot, il y a essentiellement les Wémè
venus des régions de Bonou, Affamè et Autres, des Mahis venus de
Ouinhi, Covè, Zangnannado, des Gouns venus de Porto-Novo et environs,
des Adja venus du Mono-Couffo et des Ibos venus du Nigeria. On rencontre
également d'autres immigrants venus d'un peu partout du pays et qui
travaillent dans le secteur public, ce qui confère l'aspect cosmopolite
à l'arrondissement d'Ikpinlè (PDC Adja-ouèrè,
2008).
2.1.2.2. Historique des migrants
Selon les références historiques (cahier des
villes et villages Département Plateau, Direction des Etudes
Démographiques, Mai 2004), le Bénin a été une
véritable terre d'immigration de groupes sociaux et culturels, un
creuset de grandes civilisations africaines : Adja de Tado au Togo, Yoruba
d'Oyo au Nigeria, Dendi venus du Mali (Guingnido cité par INSAE,
2003).
Le peuplement du plateau de
Pobè/Adja-Ouèrè/Sakété a été
effectué par des courants migratoires Fon et Yoruba d'importance
inégale et à partir de différents foyers suivant des axes
convergents à l'intérieur du plateau. Les motifs de ces
migrations (guerres et colonisation de terres neuves) expliquent
l'ancienneté ou le caractère récent du peuplement dans ce
secteur. On distingue quatre courants que sont : le courant migratoire
Yoruba-Holli, qui malgré son confinement dans la dépression
d'Issaba a gagné le plateau de Pobè sous l'influence de la
poussée démographique et par vagues migratoires successives vers
le début de l'ère coloniale. La colonisation agricole du plateau
de Pobè par les Holli a été marquée par une
progression certes lente, mais continue suivant l'axe Nord-Sud (INSAE,
2008).
Le courant migratoire Fon-Adja : les rivalités
incessantes entre les yoruba et les Fon ont été à
l'origine de nombreuses guerres et razzia qui ont provoqué, dans le
courant du XIXème siècle, d'importants déplacements de
populations réfugiées dans des sites d'accès très
difficile, lieux sûrs pour les fugitifs. Ces mouvements ont abouti, soit
à la constitution d'importants établissements humains sur la
frange occidentale du plateau de Sakété-Pobè, soit
à des incursions parfois très avancées de populations
d'origine Adja dans les zones où prédominait le groupe ethnique
Yoruba. Les points de départ de tous ces courants migratoires
étaient localisés sur les plateaux d'Abomey et de Zagnanado
(INSAE, 2008).
Le courant migratoire Yoruba du Nigeria : ce courant
migratoire a eu pour champs de théâtre, la deuxième
moitié du secteur oriental du plateau de Pobè-Kétou,
à l'est de la rivière d'Aguidi. Le royaume d'Ifangnin,
considéré comme la première étape, serait
créé entre 1630 et 1700 pour servir d'avant-poste militaire au
temps de la conquête du Dahomey par l'Alafin-Ojigi. Le peuplement de ce
secteur a été alimenté par les Yoruba venus d'Oyo, et par
des éléments Egba et Egbado refoulés vers l'ouest lors de
la guerre d'Owu en 1620. Ifangnin a été le point de départ
de plusieurs vagues migratoires qui ont conduit à la fondation
d'Ikpédjilé, de Kôbédjô, d'Owodé et
d'Akpéchi par des agriculteurs colons (INSAE, 2008).
Les mouvements d'immigration récente sont plus
perceptibles car on peut constater l'arrivée des autres ethnies. Il
s'agit essentiellement des Mahis venus de Ouinhi, Covè, Zagnannado ; des
Gouns venus de Porto-Novo et banlieue, des Adja venus du Mono-Couffo et des
Ibos venus du Nigeria. On rencontre également d'autres immigrants venus
d'un peu partout du pays qui exercent beaucoup plus dans l'Administration
publique ou privée. Ce qui confère l'aspect cosmopolite à
la commune (PDC Adja-ouèrè, 2005).
Les immigrants nigérians résidant dans la
commune d'Adja-ouèrè en général et Ikpinlè
en particulier sont issus de différents Etats de la République
Fédérale du Nigeria.
2.1.2.3. Dynamique
migratoire
D'un taux d'accroissement de 3,08 %, la population
d'Ikpinlè a connu une évolution démographique
spectaculaire dans le temps. Son effectif était de 12001 habitants en
1992, 15504 habitants en 2002, 18587 habitants en 2012 et environ 28 856
habitants en 2015 selon les estimations des calculs issus de l'enquête de
terrain.
La figure 5 présente l'évolution des
populations de l'arrondissement d'Ikpinlè de 1992 à 2020.

Figure 5:Evolution de la population
d'Ikpinlè de 1992 à 2020
Source : INSAE, 2012 et résultat
de calcul, décembre 2015.
L'analyse de la figure 5 traduit le phénomène de
la poussée démographique à Ikpinlè où, en
1992 la population passe de 12.001 habitants à 37.470 habitants en
2020. Cela traduit également qu'Ikpinlè enregistre un nombre
important des immigrations. Sur cette figure, on observe deux importants piques
respectivement à Ita -Bolarinwa et Ikpinlè en 2012 et 2015
comparativement aux autres localités.
La position géographique de cet arrondissement, sa
traversée par la RN3, l'implantation de l'huilerie, la fertilité
du sol, la jeunesse de la population, la main d'oeuvre disponible et la
présence du marché régional d'Ikpinlè sont des
facteurs déterminants de l'évolution démographique de
cette localité.
Cet afflut de la population appelle des mesures
d'accompagnement pour l'amélioration de leurs conditions d'accès
aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable,
assainissement).
L'implantation du Complexe Oléagineux d'Agonvy à
Ikpinlè a fait apparaître un nombre important de migrants. La
planche ci-dessous montre l'usine d'huilerie d'Agonvy qui attire certains
immigrants à Ikpinlè.


Planche 01 : Complexe Oléagineux
d'Agonvy d'Ikpinlè
Prise de vue: SEIDOU, janvier 2015
Les deux photos de la planche 01
traduisent l'un des facteurs qui a contribué à la croissance
démographique d'Ikpinlè. Les jeunes en quête du
mieux-être sont obligées de se déplacer vers ce complexe
Agonvy qui dispose de plus de 15 hectares de palmeraie. Une fois la demande est
acceptée ils finissent par s'installer définitivement. Par
contre, d'autres quittent les localités environnantes pour venir
travailler et retournent dans la soirée. Ce complexe attire la main
d'oeuvre et contribue d'une manière ou d'une autre à la
poussée démographique de la population d'Ikpinlè à
cause de tous ces migrants.
2.1.2.4. Situation socio-économique de la zone
d'étude
A Ikpinlè, on retrouve les groupes
ethniques suivants: les Nagot, les Holli les Mahi, les Wémè,
les Fon et autres (PDC Adja-ouèrè ,2002).Ces groupes ethniques se
sont répartis dans la localité mais surtout en familles. Les
familles sont de type élargi fondées sur la polygamie. L'homme
est le chef de ménage et ses femmes doivent se soumettre à lui et
s'occuper du ménage avant de faire tout autre travail. Dans les
périphériques de la ville d'Ikpinlè, les populations
habitent dans des maisons ou cases qui sont disposées les unes à
côté des autres. Elles sont sans clôture et construites en
terre de barre, de briques ou de claies dont les toits sont couverts de paille
ou de feuilles de tôles. Elles ont une forme rectangulaire. Dans ces
maisons ou cases, aucun système d'assainissement n'est prévu. Les
habitants jettent n'importe comment les ordures ménagères dans la
cour et y versent les eaux usées. De plus, la disposition des
habitations ne respecte aucune norme d'aménagement du territoire. Mais
contrairement aux zones éloignées du centre ville, les maisons
situées au coeur de la ville obéissent aux normes
élémentaires d'urbanisme. Elles sont pour la plupart construites
en briques et sont clôturées. Les maisons de haut standing y sont
construites.
Mais, dans le cadre de cette étude, elle permet de
connaitre les différents groupes sociaux qui fréquentent
Ikpinlè et de savoir lesquels sont installés
définitivement.
La population d'Ikpinlè est essentiellement rurale. Les
principales activités économiques sont : l'agriculture, le
commerce, l'élevage et la transformation des produits agricoles tels que
le manioc, la noix de palme, le mais et l'arachide. Plus de 80 % des habitants
sont des cultivateurs. Ils cultivent du maïs, du manioc, du sésame,
de la patate douce, du haricot, de l'arachide, et disposent également de
palmeraies...Cette agriculture est avant tout une agriculture de subsistance
(CeRPA Adja-ouèrè, 2008).
Le commerce dans l'arrondissement d'Ikpinlè s'active
autour des produits agricoles ou de leurs dérivées (Maïs,
tomates, Niébé, gari, etc..), des produits d'élevage
(surtout la volaille) et de la vente en gros ou au détail des produits
manufacturés sans oublier le commerce de l'essence frelaté
(Kpayo) qui est aussi une activité très rependue dans la
ville. Le circuit de commercialisation autour des différents
marchés repose sur un système original de pré-collecte et
de rapprochement aux sites des marchés (Rapport de la Mairie, 2008).
Dans l'arrondissement d'Ikpinlè, l'élevage est
très peu développé. En ce qui concerne la transformation
des produits agricoles, on peut dire qu'elle constitue une activité non
négligeable dans le milieu. Les hommes s'adonnent surtout à
l'extraction du vin de palme et la préparation de l'alcool
communément appelé « sodabi ». Quant
aux femmes, elles préparent de l'huile de palme et fabriquent à
partir du manioc du gari, du tapioka. Ce sont ces produits très
recherchés dans certaines communes et qui attirent certains
commerçants vers Ikpinlè pour s'en procurer afin de servir leur
localité (enquête de terrain).
Le secteur tertiaire notamment le commerce informel, occupe
une place de choix dans cette économie. Avec la proximité du
Nigeria, Ikpinlè dispose de nombreuses opportunités d'affaires.
Ainsi l'immigration des Ibos, des Zarmas, des Haoussa vers Ikpinlè est
justifiée. Sur les 60 % rencontrés le cadre de cette
étude, 45 % des immigrants étrangers auprès desquels
l'enquête a été menée estiment que la raison de leur
immigration est d'ordre économique. Ils sont à la recherche de
l'autonomisation, des moyens nécessaires à
l'épanouissement et à l'insertion sociale, la sécurisation
matérielle et financière de la famille restée au pays.
Les deux photos de la planche 02 ci-dessous montrant le champ
de maïs et de manioc représente la propriété d'un
immigrant de wémè.
Planche 02 : Champ de mais et de manioc
à Ipkinlè
Prise de vue: SEIDOU, janvier 2015


Il s'agit sur les photos de la planche 02 ci-dessus, du champ
d'un immigrant qui depuis quinze ans s'est installé
définitivement à Ikpinlè. Il trouve la ville
d'Ikpinlè très favorable à l'agriculture à cause de
la fertilité du sol, du climat avec un taux de pluviométrie non
négligeable, de l'accueil de la population et le niveau de vie moin
élevé.
2.2. Différentes formes de migration à
Ikpinlè
2.2.1. Exode rural
Migration de ruraux vers les villes et les régions
industrielles, l'exode rural se manifeste dans l'arrondissement
d'Ikpinlè depuis l'arrivée des colons sur le territoire
dahoméen. Les populations quittent leurs localités dans l'espoir
d'une vie meilleure et lorsque les possibilités que leur offre leur
environnement immédiat ne répondent pas à leurs
aspirations (Jeuda, 2004). L'arrondissement d'Ikpinlè étant
rurale à plus de 80 % (Mairie d'Adja-Ouèrè, 2002), ne
dispose pas des mêmes potentialités économiques que
certains arrondissements du Bénin comme celles de Porto-Novo, de
Bohicon, de Cotonou, de Parakou... Dans le souci d'un mieux etre et de faire
des profits, une frange de populations de l'arrondissement d'Ikpinlè se
rend dans ces communes notamment dans les centres villes ou parfois dans leurs
périphéries à la recherche de bien-être.
2.2.2. Exode scolaire et professionnel
L'exode scolaire et professionnel est le déplacement
des jeunes d'une zone rurale vers des villes pour poursuivre leur étude,
pour apprendre ou pour exercer un métier. Cet exode concerne les
enfants, les jeunes et les adultes. Certains parents restés au village
envoient leurs enfants auprès de leurs frères ou amis pour
être scolarisés à cause du manque d'écoles et
d'enseignants qualifiés dans beaucoup de villages de l'arrondissement
d'Ikpinlè. Nos travaux ont révélé que 20 % des
enfants des ménages ciblés par l'étude vont
fréquenter ou apprendre un métier en dehors de l'arrondissement
d'Ikpinlè. Trente(30) ménages qui comptent environs 225 individus
dont plus de 70 enfants et environ 100 scolarisés et non scolarisables
ont été visités. Par ailleurs, l'arrondissement
d'Ikpinlè ne dispose pas assez de collèges à second Cycle
ni assez d'établissements privés de second cycle où les
apprenants peuvent continuer leurs études après le BEPC
(Résultat enquête de terrain, 2014).
A côté de ce type de migration, on note
également celui à caractère professionnel. Beaucoup de
jeunes fuyant les contraintes du milieu rural, préfèrent aller en
ville pour apprendre un métier. En effet, sur les ateliers
installés dans les grandes villes telles que Porto-Novo, Cotonou,
Covè, Bohicon, 20 % des apprentis sont originaires de l'arrondissement
d'Ikpinlè. Les métiers qui attirent ces jeunes sont surtout la
taillerie, la coiffure, la menuiserie, la maçonnerie, l'imprimerie, la
réparation des appareils frigorifiques, la peinture, vulcanisateur etc.
(Mairie d'Adja-Ouèrè, 2002)
2.2.3. Migrations internationales.
Comme les migrations nationales, les migrations
internationales connaissent un essor très important dans
l'arrondissement d'Ikpinlè. En effet, le poids économique de
certains pays de la sous région dont notamment le Nigeria, le Gabon, le
Ghana et la Côte d'ivoire constitue une raison fondamentale des
déplacements sans cesse que connaissent les populations de
l'arrondissement d'Ikpinlè. Dans les quartiers de ville parcourus, ce
sont surtout les jeunes qui font le déplacement vers les pays de la
sous-région. Mais il faut noter que depuis plus d'une dizaine
d'années, c'est au Nigeria que certains jeunes vont faire les travaux
champêtres tout en abandonnant leur territoire.
Après avoir pris le goût de l'aventure des
migrations qui ont secoué la communauté béninoise dans les
années 1970, les populations de l'arrondissement continuent leur
aventure vers le Nigeria pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Ces jeunes
gens (garçons et filles), adultes (hommes et femmes) travaillent pour la
plupart dans les champs de manioc, de maïs de sorgho et des plantations
(canne à sucre, caféier...) dans les ménages et bar
restaurant pour ce qui concerne les filles et femmes. Les travailleurs en
provenance d'Ikpinlè sont localisés dans les régions
d'Oyo, Ibadan, Ogbomosho, etc.
Des enquêtes réalisées sur la zone
d'étude, il ressort qu'il y a une proportion importante de personnes qui
travaillent dans les champs (45 %) et une petite proportion dans les autres
secteurs (50 %). En effet, la proportion des migrants internationaux par
secteur d'activité est présentée par la figure 6. Les 5 %
sont répartis dans d'autres secteurs.

Figure 6: Répartition des
émigrants par secteur d'activités
Source: Travaux de terrain mars
2015.
L'examen de la figure 6, montre la répartition des
activités des émigrants à Ikpinlè qui varie d'un
secteur à un autre. Mais le secteur qui enregistre le plus de
travailleur est l'agriculture (45 %), s'en suit le taxi moto (20 %) et les
travaux de ménage (15 %). Alors, les émigrants d'Ikpinlè
se retrouvent en majorité dans le domaine agricole (45 %) et en plus
dans le taxi moto (20 %).
2.2.4. Immigration dans l'arrondissement
d'Ikpinlè
L'immigration dans l'arrondissement d'Ikpinlè peut se
présenter sous deux principales formes. Il s'agit de :
l'immigration commerciale et l'immigration administrative.
2.2.4.1. Immigration liée au
commerce.
Cette forme d'immigration se manifeste de plus en plus dans la
commune d'Adja-ouèrè en particulier dans l'arrondissement
d'Ikpinlè depuis des décennies. En effet, depuis plusieurs
années, Ikpinlè enregistre plusieurs étrangers qui
s'installent pour des fins commerciales. Il s'agit principalement des nationaux
qui viennent de tous les départements du pays et des internationaux
venus des pays voisins. De ces derniers on enregistre le plus grand nombre des
nigériens (Zarma 10 %) et nigérians (Ibo, Ahoussa 25 %) et ceci
sur les 71 enquêtés à Ipkinlè. Ces immigrants
mènent principalement des activités liées à la
vente de tissus, des pièces détachées, des plastiques, des
paires de chaussures, des matériaux de construction...
Les deux photos de la planche 03 ci-dessous montrent quelques
activités pratiquées par les immigrants à
Ikpinlè.


Planche 03 : Boutique de pièces
détachées appartenant à Ibo du Nigéria et Atelier
de fripperie appartenant à des Zarmas du Niger au Marché
d'Ikpinlè
Prise de vue: SEIDOU , janvier 2015


Planche 04 : Etalage de tissus et
boutique de pièces détachées au marché de
Mowodani
Prise de vue: SEIDOU , janvier 2015
Les différentes photos de la planche 04 ci-dessus
montrent la présence de deux immigrants (Ibo et Zarma) dans le
marché d'Ikpinlè dans l'exercice de leurs activités. Cela
témoigne qu'il y a effectivement la présence des étrangers
qui résident à Ikpinlè. De même, les photos 7 et 8
traduisent respectivement la boutique d'un Pobéens qui vend les
pièces détachées et l'étalage d'un Porto-Novien qui
vend les tissus qui se sont définitivement installé à
Ikpinlè à cause de leurs activités quotidiennes. Ils
jugent l'arrondissement d'Ipkinlè très favorable aux
activités commerciales.
2.2.4.2. Immigration liée aux activités
administratives.
Elle concerne en majorité la fonction d'enseignant,
d'agents d'administrations, des forces de l'ordre (policiers, gendarmes,
douaniers). Ces nationaux après plusieurs années d'exercice de
leur fonction finissent par s'installer pour ne retourner chez eux que pendant
les vacances, les périodes de fête ou la retraite. Au cours de nos
travaux de recherches sur les 154 ménages enquêtés on
dénombre enseignants (88), gendarmes, policiers et douaniers (15), les
agents de bureaux (23) qui sont des immigrants qui ont construits et qui vivent
à Ikpinlè.
2.2.5. Migrations et répartition de la
population
La mobilité humaine peut favoriser une
répartition de populations entre zones plus ou moins riches du point
de vue socio-économique ou des ressources naturelles et peut
s'avérer vectrice d'équilibre entre zones plus ou moins
porteuses d'opportunités. Ces mobilités ne s'effectuent
néanmoins pas toujours vers des zones d'accueil capables de les
absorber, notamment au niveau urbain. Les migrations internes peuvent
ainsi dans certaines situations participer à
l'accélération du phénomène de
désintégration sociale ou de bidonvilisation (UN Habitat,
2009). Dans la localité d'Ikpinlè, l'immigration est de plus en
plus un lieu d'expression de demande d'emploi afin de satisfaire les besoins
liés à leur statut. De même, les immigrants
rencontrés ont avoué qu'ils participent à la gestion de
leur localité par le paiement de taxe (500 F ou 1000 F, 2000 F voire
5.000 F par mois selon les activités) et à des cotisations en
tant que parents d'écoliers ou élèves (1.000 F ou 2000 F)
pour aider les écoles à fonctionner.
2.2.5.1. Formation ou apprentissage
L'installation d'un nouvel immigrant à Ikpinlè
est précédée par une formation (initiation pour
connaître le milieu), c'est-à-dire un Ibo ou un Zarma ou Ahoussa
qui vient à Ikpinlè reste au côté de ses
prédécesseurs avant d'être totalement libre de ses
mouvements (Résultat d'enquête de terrain, décembre 2014).
En effet, pour maîtriser les rouages du secteur et les contraintes du
milieu, les nouveaux immigrants se font former auprès d'un
aîné ou d'un frère issu de la même région. La
durée moyenne de la formation est de 5 ans. C'est après cette
formation qu'il peut choisir se sédentariser dans une localité de
son choix. La formation consiste à aider son patron dans la vente des
produits dans une boutique ou à travers la ville. Au bout de cinq
années, il acquiert des connaissances sur le marketing commercial, la
gestion de stocks, la comptabilité, ainsi que la gestion d'une mini-
entreprise. Ces connaissances acquises auprès des aînés
sont de véritables clés de succès dans la vie de
l'immigrant. La formation prend en compte l'autonomisation de l'apprenti dans
la mesure où le patron aide l'immigrant à s'installer à
son propre compte en lui constituant un fonds de commerce.
Après l'étape de la formation, les nouveaux
patrons peuvent choisir de s'établir temporairement ou
définitivement dans une localité.
La figure 7 ci-dessous nous montre la répartition des
immigrants à Ikpinlè selon leur durée de séjour
dans l'arrondissement.

Figure 7: Répartition des immigrants selon la
durée du séjour
Source : INSAE, 2012.
L'examen de la figure 7 montre que 60 % des immigrants ont
avoué que la durée de leur séjour est temporaire. Pour ces
immigrants, le milieu d'origine est le meilleur endroit pour vivre en toute
quiétude. Dans cette catégorie, on retrouve les
célibataires ainsi que des mariés ayant leurs familles au
Nigeria. Les immigrants saisonniers (27 %) sont généralement les
vendeurs ambulants et sont nombreux pendant les périodes de fêtes.
Les immigrants ayant choisis de rester définitivement (13 %) à
Ikpinlè sont en majorité ceux ayant épousé des
femmes dans le milieu créant ainsi des foyers et scolarisent les
enfants. Les deux photos de la planche 05 ci-dessous montrent les
activités quotidiennes des immigrants dans l'arrondissement
d'Ikpinlè.

Planche 05 : Articles des immigrants dans
des brouettes à Ikpinlè
Prise de vue: SEIDOU , janvier 2015
L'examen des deux photos de la planche 05 ci-dessus traduit
quelques articles disposés soigneusement dans une brouette avec laquelle
les quatre (04) migrants circulent à travers les artères de la
ville et quartier de ville. On les rencontre dans tous les coins de rue et dans
les marchés d'Ikpinlè. Certains immigrants s'illustrent dans la
vente des posters des stars du football international, de la musique ou les
acteurs des feuilletons ou de séries-cinéma, des produits
électroniques et électroménagers. Ils offrent un service
de proximité aux populations car ils peuvent aller de ménage en
ménage pour proposer leurs articles qui sont parfois moins
chèrs.
2.2.5.2. Migrations et emploi
La flexibilité actuelle des travailleurs migrants et
les modes de mobilité accélérés permettent de
répondre à des besoins évolutifs des marchés de
l'emploi nationaux. Cette flexibilité peut toutefois entraîner
des infractions aux législations internationales du travail. Certains
migrants, particulièrement vulnérables, travaillent de
façon non protégée dans l'illégalité, et
à des salaires très faibles, quand ils sont
payés. Cette situation est préjudiciable à
l'intégration de ces migrants dans leurs sociétés
d'accueil ou à leur éventuelle réinsertion dans leur
localité d'origine lors de leur retour. Dans le cadre de cette
étude au sein de cette catégorie, on distingue les migrants
indépendants et les apprentis. Les migrants indépendants sont les
immigrants qui se sont mis à leur propre compte. Ce sont des
commerçants qui font appel rarement à la main d'oeuvre locale
pour faire fonctionner leurs entreprises. 85 % des migrants
enquêtés sont des migrants économiques. Les apprentis sont
les employés des migrants économiques. Ils sont pour la plupart
issus de la même région que leurs patrons et son à la
recherche du bien-être.
2.2.6. Autres facteurs d'accompagnement
Ils sont constitués essentiellement des facteurs
liés au foncier, aux soins sanitaires. La commune
d'Adja-Ouèrè, par sa densité démographique de 27,20
habitants /km² favorise d'une part l'arrivée massive des
populations étrangères et d'autre part le départ des
autochtones vers l'intérieur du Bénin et vers d'autres pays. La
croissance démographique a réduit les espaces cultivables de
certains ménages qui sont contraints de migrer vers d'autres zones plus
reculées où les conditions de vie sont meilleures. Ainsi
l'évolution des terres cultivables est inversement proportionnelle
à la croissance démographique. Face à cette
réduction continue des terres cultivables dans certaines zones
d'Ikpinlè, beaucoup de jeunes ne disposent plus d'espaces cultivables
suffisants pour satisfaire leurs besoins et ceux de leurs familles. Ceci les
oblige à aller s'installer auprès de leurs frères ou amis
qui sont dans les villes.
L'installation des citadins dans les quartiers et villages
périphériques entraîne une réduction des aires de
culture. Ainsi, le `'transfert démographique'' des noyaux anciens des
agglomérations de l'arrondissement d'Ikpinlè entraîne un
recul des terres agricoles de cet arrondissement.
Les terres agricoles diminuent par l'extension spatiale de la
ville avec l'installation des nouvelles habitations dans les quartiers et
villages périphériques. Selon le CENATEL (2008), la superficie
des agglomérations est passée de 254 ha en 1992 soit un
pourcentage d'occupation de 3,83 % à 737 ha en 2008 soit un
pourcentage de 10,11 %. La superficie des agglomérations a presque
triplé en l'espace de 20 ans. Dans le même temps, la superficie de
la mosaïque de cultures et habitation à dominance cultures est
passée de 3933 ha à 4403 ha pour la même période.
Elle ne représente alors que 72,33 % de la superficie totale au niveau
de l'arrondissement d'Ikpinlè.
Les résultats des enquêtes sur le terrain
montrent qu'il n'existe plus de grande proportion de terres agricoles
cultivables dans l'arrondissement d'Ikpinlè. Lorsque les
propriétaires terriens sont en difficultés financières,
ils sont obligés de se rapprocher des nantis de la ville pour leur faire
des propositions de vente de terre. Les opérateurs économiques de
la localité vont au secours des propriétaires lorsqu'ils sont en
difficultés et sont obligés de prendre ces terres aux prix qui
leur convient. Mais comme contrainte, il s'agit de l'absence d'espace de
loisirs pour les jeunes, manque des aires de jeux, et absence des parcs
d'attraction etc.
A travers ces différentes études, les atouts et
contraintes liées au développement des mouvements migratoires
dans l'arrondissement d'Ikpinlè sont nombreux et l'importance de chacun
varie selon le cas. Mais c'est surtout leur combinaison ou interaction qui peut
mieux expliquer le phénomène. Ainsi il est important d'examiner
les causes et l'ampleur des migrations de population dans l'arrondissement
d'Ikpinlè.
2.3. Causes et ampleurs des migrations de populations
dans l'arrondissement d'Ikpinlè.
Les causes des migrations de population dans l'arrondissement
d'Ikpinlè sont multiples. Elles se manifestent par l'émigration,
l'immigration et l'exode rural etc.
2.3.1. Emigration
Le départ des populations de l'arrondissement
d'Ikpinlè vers l'extérieur se manifeste de deux manières :
il s'agit des niveaux national et international.
Dans cette étude, l'accent est mis d'abord sur les
mouvements internes des populations et ensuite sur les mouvements externes. Les
mouvements internes concernent essentiellement les déplacements
momentanés ou définitifs des populations à
l'intérieur du pays. Les mouvements externes sont ceux qui se
manifestent entre Ikpinlè et les pays voisins. En effet, la migration
humaine devient de plus en plus importante dans les zones rurales de
l'arrondissement et touche particulièrement des adultes, des femmes, des
jeunes et des enfants de moins de vingt ans. Le tableau ci-dessous montre les
branches d'activités où exercent les immigrants ainsi que les
émigrants.
Tableau III : Branche d'activité
économique exercée par les migrants occupants de 10 ans et
plus
Immigration
|
Emigration
|
Branche d'activité
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Non déclaré
|
1643
|
841
|
802
|
1251
|
540
|
711
|
Agriculture,
Pêche, chasse
|
45,5
|
22,4
|
23,1
|
25,7
|
11,6
|
14,1
|
Industrie extractive
|
0,2
|
0,1
|
0,1
|
0,5
|
0,3
|
0,2
|
Industrie manufacturière
|
12,8
|
7,1
|
5,7
|
17,2
|
9,5
|
7,7
|
BTP(Bâtiment Travaux Publics)
|
1,5
|
1,5
|
0,0
|
2,2
|
2,2
|
0,0
|
Commerce et restauration
|
23,3
|
7,7
|
15,6
|
31,8
|
6,6
|
25,2
|
Transport et communication
|
3,2
|
3,2
|
0,0
|
4,1
|
4,1
|
0,0
|
Banque et assurance
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,2
|
0,0
|
0,2
|
Autres services
|
13,3
|
9,1
|
4,3
|
18,1
|
8,6
|
9,6
|
Source : INSAE (RGPH 2002)
L'examen du tableau III montre que cet arrondissement à
reçu en 2002 plus d'immigrants (1643) que d'émigrants (1251). De
plus les immigrants à Ikpinlè sont concentrés dans
l'agriculture (45,5), dans le commerce et restauration (23.3) et enfin dans
l'industrie (12,8). Ces mouvements contribuent au développement de la
localité.
2.3.2. Quelques caractéristiques des
migrants
Les immigrants internes dans Ikpinlè sont en
majorité des femmes : 52,8 % de femmes contre 47,2 % d'hommes. Il
n'en est pas ainsi pour toutes les provenances. Elles sont plus nombreuses
à quitter le plateau (56,5 % contre 43,5 % pour les hommes). (INSAE,
2002).
Quant à l'émigration des ressortissants
d'Ikpinlè, elle est globalement dominée par les femmes (58,1 %)
contre (41,9 %). Les femmes qui quittent Ikpinlè pour le plateau sont
plus nombreuses que les hommes (58,9 % contre 41,1 % pour les hommes). Parmi
les migrants vers Porto-Novo, on compte plus de femmes (58,9 %) contre 41,1 %
pour les hommes.
Les immigrants travaillent surtout dans trois branches
d'activité économique : agriculture, élevage,
pêche et chasse (45,5 %), le commerce et la restauration (23,3 %), les
autres services (13,3 %).
L'industrie étant encore embryonnaire au Bénin,
les émigrants se retrouvent plus dans les mêmes branches : le
commerce et la restauration (31,8 %), l'Agriculture, Elevage, Pêche et
Chasse (25,7 %), les autres services (18,1 %).
(Mairie d'Adja-Ouèrè, 2002).
Au terme de ce chapitre, il convient de retenir que le
développement des mouvements migratoires dans l'arrondissement
d'Ikpinlè se manifeste à travers l'immigration et
l'émigration. L'immigration dans l'arrondissement d'Ikpinlè se
développe à travers les activités commerciales et celle
administratives. Quant à l'émigration, elle se manifeste de deux
manières : il s'agit des niveaux national et international. Les
mouvements internes concernent essentiellement les déplacements
momentanés ou définitifs des populations à
l'extérieur du pays et ceux externes sont ceux qui se manifestent entre
Ikpinlè et les pays voisins.
La question qu'on se pose est de savoir quels sont les impacts
socio-économiques de ces mouvements migratoires sur le
développement de l'arrondissement d'Ikpinlè ?
Chapitre III : Impacts
socio-économiques des mouvements migratoires sur le développement
de l'arrondissement de Ikpinlè et suggestions
Les mouvements de populations dans l'arrondissement
d'Ikpinlè ont des impacts significatifs sur le développement. Ces
impacts se font sentir dans les deux aspects de migrations.
3.1. Impacts des activités des immigrants sur
le développement de l'arrondissement d'Ikpinlè
Les conséquences des immigrations sur le
développement de l'arrondissement concernent : les aspects
socio-économiques, la sécurité alimentaire, les
échangent commerciaux, l'éducation, la formation et
l'économie.
3.1.1. Aspects socio-économiques
L'immigration rend Ikpinlè cosmopolite à travers
un brassage culturel entre plusieurs ethnies. Elle ouvre davantage la ville
à l'intensification des échanges commerciaux. Malgré leur
installation dans les quartiers populaires, l'intégration des immigrants
dans la société à Ikpinlè reste superficielle. Les
rapports avec les autochtones se limitent aux relations commerciales.
Les enquêtes de terrain montrent que les logements
habités par les immigrants à Ikpinlè deviennent de plus en
plus chers (une chambre et séjour : 8.000 F voire 10.000 F; deux
chambres et un séjour : 15.000 F voir 25.000 F) sont loin
d'être les plus décents. Les célibataires habitent dans les
entrées-couchées ou à la rigueur dans une chambre un salon
et peuvent rester à 2 ou 3 dans la même chambre.
Par contre les mariés vivent en couple dans une chambre
un salon.
Néanmoins pour certains immigrants, notamment les
apprentis, les boutiques servent parfois de lieu de vente et de dortoirs. Il
s'agit pour eux de maximiser leur profit mais également un moyen pour
surveiller leurs produits. 60 % des personnes enquêtées
mentionnent que les immigrants participent à la flambée des prix
des logements. Ces étrangers après plusieurs années de
services ou de travail injectent des bénéfices qu'ils ont dans la
construction des maisons, des écoles, des hangars de marché, des
puits, des routes et dans le social. Plusieurs cadres étrangers ont
investi dans le commerce, la construction des cliniques, des écoles
privées, d'unité villageoise de santé,
d'églises.
3.1.2. Sécurité alimentaire
Elle est l'un des paramètres prédominants dans
la caractérisation du développement des peuples. Elle se
manifeste globalement par l'autosuffisance alimentaire dans la quantité
et la qualité (disponibilité et diversité en
denrées alimentaires cultivés).
Originellement, la région d'Ikpinlè s'est
spécialisée dans les cultures de rentes et vivrières.
Aujourd'hui cette région est inféodée des cultures telles
que le palmier à huile, le manioc, tomate, piment, taro etc. Ces
nouvelles cultures devenues aujourd'hui vulgaires ont été
introduites par les colons agricoles immigrants (du nord et du sud du pays)
(PDC Adja-Ouèrè, 2002).
Cette diversité des denrées alimentaires a
amélioré à un moment donné les habitudes
alimentaires des populations autochtones d'Ikpinlè qui ont pu combattre
la malnutrition, car les agriculteurs ont introduit de nouvelles et
différentes cultures dans les habitudes culturales ; ces cultures
constituent un atout considérable pour la sécurité
alimentaire dans la commune en particulier pour l'arrondissement et les
excédents sont convoyés sur le marché afin de desservir
les populations environnantes. C'est le cas du manioc considérablement
cultivé par les agriculteurs immigrant. Les photos de la planche 06
ci-dessous illustrent les principaux produits agricoles dans le marché
d'Ikpinlè.


Planche 06 : Sacs de manioc et paniers de
noix de palme prêts pour la vente au marché d'Ikpinlè
Prise de vue : SEIDOU , janvier 2015
Ces sacs de manioc et les paniers de noix de palme sont
exposés sur le marché sur demandes des bonnes femmes venues des
localités environnantes. Sur ces produits la mairie
prélève des taxes pour entretenir les marchés.
Pour de nombreux clients les immigrants leurs offrent des
services de proximité et sont pour la plupart satisfaits des prestations
de ces derniers.
3.1.3. Echanges commerciaux
Les échanges commerciaux sont beaucoup plus
pratiqués par les immigrants. Ils se font à travers le petit
commerce de divers puis par l'installation sur les marchés locaux. Ce
sont surtout les épouses des fonctionnaires de l'administration publique
et les hommes antérieurement moulés dans les régions
à vocation commerciale du pays (Goun, Adja, yoruba...) qui s'adonnent
à ces activités. On enregistre également des
étrangers des pays limitrophes tels que le Nigeria, le Niger, le Togo,
le Ghana, etc. Les étalages renferment surtout les produits de
consommation de première nécessité et importés tels
que le sucre, le lait, les produits de toilette, les épices de cuisine,
les pièces détachées d'auto et moto, les produits
pharmaceutiques, des friperies, des tissus, des plastiques, des jouets etc. ces
immigrants se déplacent de marché en marché pour
écouler leurs marchandises. Les photos de la planche 07 ci-dessous
montrent quelques activités quotidiennes des immigrants.


Planche 07 : Etalage de divers au
marché d'Ikpinlè et au marché de Mowodani
Prise de vue : SEIDOU , janvier
2015
L'observation des deux photos de la planche 07 montre surtout
les produits de consommation de première nécessité et
importés tels que le sucre, le lait, les produits de toilette, les
épices de cuisine, les pièces détachées d'engins
à deux roues, les produits pharmaceutiques, des ustensiles de cuisine,
les plastiques etc.
Dans l'exercice de leurs activités les immigrés
subissent des contraintes qui entravent le bon déroulement de leur
commerce.
De façon unanime, ils estiment que leurs
activités sont moins profitables de jour en jour et expriment leur
indignation face à certains propriétaires qui ne cessent de
brandir la menace d'une augmentation du loyer et des frais de boutiques. Ils
estiment qu'ils payent plus cher que les autochtones. A cela, s'ajoutent les
tracasseries douanières et le coût élevé des frais
de dédouanement. Ceci amène certains immigrants nigérians
à contourner le circuit douanier et à faire rentrer
frauduleusement des produits sur le territoire communal. Les commerçants
nigérians doivent faire également face à la concurrence
d'abord entre eux mais également avec de nombreux autochtones qui
commencent à s'illustrer dans le secteur. Grâce aux
activités des immigrants la mairie perçoit des taxes sur les
différentes activités que mènent ces derniers. Cela permet
à la mairie de renflouer aussi sa caisse. De plus, pour les clients
auprès desquels l'enquête a été menée, les
prix des articles chez les immigrants sont plus abordables que chez les
autochtones qui exercent la même activité. La figure 10 montre
l'appréciation des prix par les clients.
Prix des produits
Fréquence (%)

Figure 8 : Prix des produits des
migrants sur les marchés en pourcentage
Source : Résultat enquête
de terrain, janvier 2016
L'analyse de la figure 8 ci-dessus montre que 57 % des clients
enquêtés estiment que le prix des articles immigrants est moins
cher contre 28 % qui le trouvent très chers.
Cette dernière catégorie concerne les clients
qui ont l'habitude d'effectuer des séjours au Nigeria soit pour
travailler soit pour une quelconque cause. Ils comparent ainsi le prix des
articles sur le marché nigérian à celui du Bénin
sans prendre en compte le paramètre coût du transport et les taxes
douanières.
L'intérêt de cette figure permet à la
population d'être soulagé dans le choix des produits selon les
prix.
3.1.4. Education / Formation.
La plupart des villages et quartier de ville sur lesquels
porte notre étude, disposent de peu d'infrastructures scolaires et
sociocommunautaires pour garantir la formation professionnelle et l'instruction
des jeunes et élèves. De ce fait, plusieurs jeunes et
élèves sont envoyés dans les villes et
agglomérations où existent des structures plus performantes de
formation. En effet, soucieux de la qualité de l'enseignement de leurs
enfants, certains parents préfèrent s'installer ou envoyer leurs
enfants dans des établissements privés ou publics des grands
centres urbains où sont concentrés la plupart des meilleurs
formateurs du pays. De même, certains jeunes déscolarisés
ne trouvant pas sur place les carrières qu'ils ambitionnent embrasser
sont donc obligés de s'orienter vers les villes pour se faire former. Il
s'agit en l'occurrence des formations dans les métiers comme plans
bâtiments, mécanique, menuiserie, plomberie, froid, vitrerie, etc.
c'est ainsi que l'on dénombre d'important ressortissants
d'Ikpinlè à l'intérieur comme à l'extérieur
du Bénin.
En plus il faut noter que les émigrants qui pour des
raisons diverses se retrouvent au village ont des comportements purement et
simplement différents de celui des personnes restées au village.
Ceci donne l'envie à d'autres personnes d'aller en ville pour
bénéficier de cette formation et de cette civilisation qui rend
autant de service à la communauté. De notre étude, il
ressort que les personnes ayant passé un peu de temps dans les villes
sont les plus civilisés et les plus ouvertes à des
opportunités. Elles sont les plus éveillées et sont aptes
à affronter toutes les opportunités qui s'offrent à eux et
contribuent énormément au développement de leur
localité à travers les initiatives individuelles ou
collectives.
Plusieurs personnes ayant passé leur temps en ville
pour des formations sont venus s'installer dans la commune pour créer
des ateliers de formation et des centres de formation des jeunes et adultes qui
sont aujourd'hui fonctionnels.
3.1.5. Economie
L'émigration apporte une part importante dans la
croissance économique de la commune, en particulier dans
l'arrondissement d'Ikpinlè. En effet, la plupart des fils de
l'arrondissement d'Ikpinlè migrés vers les villes et pays
environnants stabilisent leur situation sociale et réalisent peu
à peu des économies substantielles (femmes 58,9 % contre 41,1 %
pour les hommes). Devenues consistantes, ces ressources mobilisées sont
ramenées chez eux et réinvesties dans plusieurs pôles
d'intérêt contribuant ainsi à l'épanouissement de
leur localité. Il s'agit notamment des constructions d'habitations
(personnelles et locations), l'achat de motos, de parcelles et domaines,
installation des boutiques ou supermarchés, installation de petite
entreprise. En plus, certains plus nantis jouent le rôle d'usuriers de la
localité. Ces investissements accordent soit le prestige soit le profit
pécuniaire qui renforce le développement de la localité.
Les photos de la planche 08 ci-dessous sont les fruits des
réalisations des émigrants revenus au bercail.


Planche 08 : Une pompe motrice et une
maison de haut standig construits par des émigrants à Mowodani
Prise de vue: SEIDOU, janvier
2015
Ces différentes photos de la planche 08
représentent les réalisations des ressortissants d'Ikpinlè
après leur séjour à l'exterieur. Le fruit de leurs efforts
durant plusieurs années constribuent à de lourdes investissements
dans la localité.
3.2. Impacts négatifs des migrations de
populations.
Les impacts négatifs des migrations se font sentir dans
l'immigration et l'émigration des populations. Il s'agit ici des impacts
d'ordre social et environnemental.
3.2.1.
Impacts d'ordre social
L'entrée et la sortie des étrangers entrainent
surtout les conflits réguliers, les transhumants, et les agriculteurs,
autochtones. En outre, on enregistre des cas d'insécurité et la
recrudescence des maladies surtout celles sexuellement transmissibles. Les
migrants (immigrants et émigrants) apportent souvent des maladies
sexuellement transmissibles (IST, SIDA) des infections qui se répandent
dans l'arrondissement d'Ikpinlè et l'usage des stupéfiants. Les
résultats des enquêtes permettent de dire qu'en 2014, le centre de
santé d'Ikpinlè a enregistré 02 cas de sida qui ont
été envoyé au centre hospitalier de Pobé. De ce
fait pour des raisons de sécurité sociale, ils sont craints par
les populations en place.
Sur des pistes rurales on constate les braquages sans cesse.
Plusieurs cas (en 2015, 6 braquages et 2 viols) (Source gendarmerie
Adja-ouèrè) de cet acte inhumain ont été
enregistrés par les populations d'Igbo oro et de Fouditi. Par ailleurs,
certains jeunes qui vont travailler au Nigeria, à leur retour apportent
avec eux de nouvelles pratiques qui sont propres à la communauté
nigériane. Ils apportent un mode de vie tout nouveau qui ne
répond pas à la tradition locale. Ainsi on semble aboutir
à un rejet systématique de la tradition. Pour le fils, le
père cesse d'être le point de référence
nécessaire ; sa parole de géniteur n'a presque plus d'effet
puisque le fils va impunément contre la volonté de ses parents.
Le respect de la hiérarchie est bafoué et le droit
d'aînesse jadis reconnu et respecté est mis en cause. On assiste
donc à la détérioration des liens conjugaux dont la
conséquence malheureuse reste les fréquents divorces qui
s'observent au sein de la société. Les émigrants et
surtout ceux qui aspirent pour le travail au Nigeria, laissent derrière
eux une masse importante de charge aux parents restés au village. Les
femmes et enfants sont abandonnés sans aucune mesure de
sécurité et la charge revient au chef de famille et des parents.
Dans ces conditions plusieurs victimes ont été
enregistrées. Les enfants meurent à cause de manque de soin, les
femmes meurent en travail à cause de manque de moyen. Au centre de
santé de l'arrondissement d'Ikpinlè nous avons enregistré
certains cas de femmes porteuses de grossesses qui sont abandonnées par
les parents du mari qui est au Nigeria. Les travailleurs migrants à leur
retour parfois sont vides de tout et constituent en plus des charges
familiales, des cas sociaux pour la communauté. Soit ils reviennent tout
fatigués et mourants, soit ils reviennent avec des problèmes.
Dans les gendarmeries nous avons enregistré des cas de plaintes contre
les émigrants vers le Nigeria ou le Gabon. Dans les villages, il y a
désormais les intermédiaires dans le trafic des enfants qui font
des promesses aux parents d'enfants qui les leur confient. Après
plusieurs mois de travail, les enfants reviennent bredouilles. D'après
les informations reçues, l'esprit malfaisant est le principal fait
caractérisant la plupart des travailleurs au retour du Nigeria. En
effet, nombreux sont des jeunes qui reviennent du Nigeria riches de pouvoirs
maléfiques. Dans les villages depuis l'introduction de ce
phénomène, on enregistre plusieurs cas d'envoûtement, de
menace, d'intimidation et de toute pratiques antisociales pouvant nuire
à la vie de l'homme.
Il faut noter que depuis plusieurs années,
l'arrondissement d'Ikpinlè est considéré comme pourvoyeur
d'enfants travailleurs et enfants postés communément
appelé « Vidomegon ». Ce
phénomène constitue un impact social des migrations de
populations. En effet les adultes émigrants se déplacent souvent
avec des enfants de moins de 10 ans. Ces enfants sont sortis des classes
d'école ou non avec des promesses mielleuses aux parents. Ils sont
placés à l'intérieur comme à l'extérieur du
pays auprès des tuteurs et tutrices pour fin d'exploitation.
Les conséquences du trafic ou d'exploitation des
enfants sont particulièrement pernicieuses et variées, en
particulier les répercussions qu'il induit sur la vie entière des
enfants.
3.2.2.
Impacts d'ordre environnemental.
Les zones inondables ou en voie de
désertification engendrent par exemple des flux de
déplacés environnementaux (Gemenne, 2007 ; UNEP, 2008). Les
changements climatiques et leurs implications sur la dégradation des
environnements locaux pourraient accélérer ces tendances,
affectant par exemple les lieux de vie des urbains côtiers (Warner,
2009).
A Ikpinlè, il est difficile de respirer de l'air pur.
Ceci est du à l'insalubrité qui règne dans la ville. Les
groupements ou associations des femmes productrices du gari et tapioka
salissent l'environnement. Les pressions exercées sur les sols culturaux
et ressources naturelles sont l'oeuvre de la dégradation de
l'environnement. Il est très difficile de circuler à
Ikpinlè pendant la saison pluvieuse. Ainsi les
prélèvements opérés sur les ressources naturelles
(végétation, eau) et la surexploitation des sols cultivables
excèdent déjà la capacité de renouvèlement
par endroit ; en conséquence, l'écosystème est en
voie de dégradation avancée. La déforestation et la
désertification s'étendent de plus en plus sur la commune en
particulier à Ikpinlè. Elles ont pour causes fondamentales
l'exploitation intense et excessive des terres agricoles, l'usage des bois de
chauffe, l'exploitation des ressources forestières pour le charbon, la
pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis, la mauvaise
gestion des terres agricoles le surpâturage et le phénomène
de transhumance.
De même, d'ici vingt ans les étrangers
deviendront les propriétaires terriens à Ikpinlè. Et les
autochtones seront obligés d'aller racheter ces mêmes terrains
vendus par leur parent à un prix plus élevé. Ce qui peut
entrainer des litiges à ne plus en finir.
Les deux photos de la planche 09 ci-dessous traduisent
l'exploitation intense et excessive des espèces
végétales.


Planche 09 : Troupeaux de boeuf dans les
champs à Ikpinlè et sacs de charbon au marché
d'Ikpinlè
Prise de vue: SEIDOU H. , janvier 2015
L'examen de la photo à gauche de la planche montre
l'effet de la transhumance de peulh qui traversent Ikpinlè avec les
boeuf détruisant ainsi les champs et produits agricoles qui entrainent
des situation très difficile à gérer par les
autorités administratives. De même, la seconde photo à
droite de la planche 09 ci-dessus traduit l'esxploitation abusive des
ressources ligneuses de la localité à des fin économiques
pour satisfaire les besoins quotidiens. Ces photos sont liés aux
migrations car au cours des recherches sur le terrain certains immigrants ont
dévoilé ces situations.
3.3. Immigration pastorale
L'immigration pastorale regroupe l'élevage
sédentaire et la transhumance.
- L'élevage sédentaire.
Dans l'arrondissement d'Ikpinlè,il y a plusieurs
ménages qui pratiquent ce type d'élevage. Il s'agit bien
sûr des peuhls, et certains autochtones. Lors de nos enquêtes sur
le terrain, nous avons recensé 13 ménages parmi les 154
enquêtés à Ipkinlè. Ce type d'élevage se
pratique dans tous les arrondissements mais il est plus dense dans celui
d'Ikpinlè et de Mowodani qui regroupent respectivement 5 et 8
ménages qui pratiquent ces activités.
L'élevage est majoritairement pratiqué par les
Peulh surtout à l'ouest de la commune. On dénombre plus de 150
têtes de bovins et d'ovins. L'élevage domestique (caprins, ovins
porcins et volailles) complète l'agriculture ; mais est faiblement
associé à l'agriculture (photo 01).
- La transhumance peuhl.
Cette forme d'élevage entre temps très
importante, devient de moins en moins importante par rapport aux années
antérieures où on les remarque dans toutes les contrées de
la commune d'Adja-Ouèrè. Aujourd'hui ils sont
détestés et craints par les populations compte tenu des pratiques
anti-sociales dont ils font objet. Les zones de pâturage
créées dans le cadre de l'élevage et les couloirs de
transhumance ne sont malheureusement pas respectées ; ce qui
entraîne parfois des conflits sanglants entre éleveurs et
agriculteurs.

Photo 01 : Troupeaux de boeuf dans
les champs à Ikpinlè
Prise de vue : SEIDOU, janvier 2015
3.4. Suggestions
Les actions à entreprendre en vue de permettre aux
immigrés d'exercer en toute légalité et de jouer
pleinement leur rôle dans le développement socioéconomique
de la commune sont multiples.
Pour améliorer les prestations des immigrants et
permettre à la population de tirer le maximum de profit, les actions
à entreprendre au plan local sont les suivantes.
Recensement des immigrants
Dans l'optique de connaître le nombre d'immigrant
exerçant à Ikpinlè, un recensement exhaustif des
immigrants résidant et exerçant une activité à
Ikpinlè s'avère indispensable. A cet effet, la mairie peut
créer une cellule dont la mission sera :
- d'aider la mairie pour le recensement des immigrants ;
-
fournir des données relatives à la situation des immigrants
;
- porter aux autorités les difficultés que rencontrent les
immigrants,
- collaborer avec la mairie dans la collecte des taxes et
impôts.
Pour faire fonctionner cette cellule, la mairie peut la doter
d'un siège et d'un budget pour son fonctionnement afin de lui permettre
d'accomplir sa mission.
Inscription des immigrants au registre du
commerce
Pour que la mairie puisse tirer le maximum de revenu de
l'immigration dans l'arrondissement il faut que les immigrants soient inscrits
au registre du commerce. Vu qu'ils sont réticents à mener les
démarches, la mairie doit crée des conditions de facilitation
pour l'obtention du registre du commerce. A cet effet, la mairie peut :
- aider les immigrants dans la constitution des dossiers pour
l'obtention du registre de commerce ;
- assurer la collecte des dossiers
d'inscription au registre de commerce auprès des immigrants ;
-
assurer le transfert des dossiers aux autorités compétentes
;
- prendre en charge 50 % des frais d'établissement du registre de
commerce ;
- suivre les dossiers jusqu'à la délivrance du
registre de commerce.
Organisation des séances d'information de
sensibilisation et de formation
La mairie doit organiser des séances d'information et
de formation à l'endroit des immigrants. Les différentes
séances d'informations seront consacrées à la
vulgarisation des potentialités dont dispose la commune ainsi que les
réformes de la mairie. Dans le but de la dynamisation des relations
commerciales entre Ikpinlè et les autres communes du plateau, toutes les
dispositions et décisions prises par la mairie devront être
communiquées aux immigrants pour amendement avant d'être
adoptées.
Les autorités communales peuvent organiser à
l'intention des immigrants des séances de formation sur la gestion d'une
micro-entreprise ainsi que sur la notion de la fiscalité.
Conclusion
L'évolution sans cesse des migrations de populations
dans l'arrondissement d'Ikpinlè, se justifie d'une part par ses
caractéristiques géographiques et son sol qui est favorable au
développement des activités agro-pastorales. Ikpinlè, de
part ses caractéristiques socio-culturelles constitue, malgré les
problèmes socio-économiques et culturels qui freinent son
développement, un pole d'acceuil pour les étrangers. Sur les 154
ménages enquêtés, 127 personnes immigrées soit 41 %
représentent la population active à Ikpinlè. Les
résultats de nos investigations ont montré que les
immigrés d'Ikpinlè sont constitués de Nigériens 10
%, de Ahoussa 07 %, de Ouémè 15 % et de Mahi 08 %. Mais les
autochtones de Ikpinlè vont de plus en plus dans d'autres villes du
Bénin et à l'extérieur à la recherche du travail,
de formation et pour des raisons sociologiques. Ces autochtones qui quittent
leur localité pour ailleurs constituent d'une part un frein et d'autre
part un atout considérable à explorer pour le
développement de cet arrondissement.
Pour faire de ces mouvements, une opportunité de
développement, des conditions sine qua non s'imposent. Il s'agit :
de recueillir des informations utiles sur le rôle économique des
composantes des populations rurales ; de canaliser les investissements
vers le développement rural ; d'améliorer l'accès des
populations rurales aux ressources productives, telles que la terre, le
crédit et les technologies adaptées afin d'augmenter la
production et la consommation des cultures vivrières ; de
promouvoir et développer les techniques agricoles adaptées aux
agriculteurs au niveau de la production, de l'après-récolte, de
la transformation, de la conservation et de la commercialisation ;
d'orienter les investissements et infrastructures de la commune vers
l'éducation, la formation et l'alphabétisation des jeunes
garçons, jeunes filles surtout dans les zones les plus affectées
par l'exode-rural ; de développer et renforcer les activités
de recherche et de collecte d'informations sur les conditions socioculturelles
et économiques affectant les populations rurales ; de
développer les activités de formation, de sensibilisation et
d'information sur la problématique populations-migration, à
l'adresse des couches les plus touchées ; d'offrir aux enfants
exclus du système scolaire formel une alternative
d'alphabétisation et d'apprentissage pour une meilleure insertion plus
tard dans le tissu économique.
De nombreux problèmes entravent le bon
déroulement des activités des immigrants au nombre desquels le
coût élevé des tarifs douaniers. Ce qui les amène
parfois à contourner les circuits douaniers. De même le coût
élevé des taxes et impôts, ainsi que la concurrence avec
des autochtones qui s'illustrent progressivement dans le même secteur
d'activité que les immigrants.
Pour que la mairie puisse tirer le maximum de revenu de
l'immigration des Nigérians, il faut le recensement des immigrants
exerçant à Ikpinlè, l'inscription de ceux-ci au registre
de commerce ainsi que l'organisation des séances d'information, de
sensibilisation et de formation à leur intention.
Dans le cadre des prochains travaux de recherche, il sera
procédé à l'approfondissement des connaissances sur les
mouvements migratoires dans le département du plateau.
Par conséquent, les actions doivent être
menées simultanément en direction des deux composantes
(autochtones et allochtones) pour atteindre la vision de l'arrondissement en
2025.
Bibliographie
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leurs impacts socio - économiques en pays Maxi dans le Zou Nord,
Mémoire de Maîtrise de Géographie, FLASH, UNB, 157 p.
Liste des figures
|
|
Figure 1 : Schéma du
modèle SWOT..................................................
Figure 2 : Situation géographique
et administrative d'Ikpinlè.....................
|
20
23
|
Figure 3 : Variations interannuelles des
totaux pluviométriques entre 1961 et
2000
...............................................................................
|
25
|
Figure 4:Variabilité
pluviométrique entre 1961-2000..................................
|
26
|
Figure 5 : Evolutions de la population
d'Ikpinlè de 1992 à 2020................
|
29
|
Figure 6 : Répartition des
émigrants par secteur d'activité........................
|
35
|
Figure 7 : Répartition des
immigrants selon la durée du séjour...................
Figure 8 : Prix des produits des
migrants sur les marchés en pourcentage......
|
39
48
|
Liste des tableaux
|
|
Tableau I : Recherche
documentaire................................................
|
16
|
Tableau II : Récapitulatif des
usagers et ménages enquêtés dans l'arrondissement et
quartier de ville...................................................
|
18
|
Tableau III : Branche d'activité
économique exercée par les migrants occupants de 10 ans et plus
..................................................................................
|
43
|
|
|
Liste des Photos
Photo 01 : Troupeaux de boeuf dans les
champs à Ikpinlè..............................
55
|
|
30
Planche 01 : Complexe Oléagineux
d'Agonvy d'Ikpinlè.................................
33
Planche 02 : Champ de mais et de manioc
à Ikpinlè................................
|
|
Planche 03 : Boutique de pièces
détachées appartenant à Ibo du Nigeria et atelier de
friperie appartenant à des Zarmas du Niger au marché
d'Ikpinlè......
Planche 04 : Etalage de tissu et
boutique de pièces détachées au marché de
Mowodani....................................................................................
|
37
37
|
Planche 05 : Articles des immigrants dans
des brouettes à Ikpinlè..................
Planche 06 : Sacs de manioc et paniers
de noix de palme prêts pour la vente au marché
d'Ikpinlè............................................................................
Planche 07 : Etalage de divers au
marché d'Ikpinlè et au marché de
Mowodani....................................................................................
|
41
46
47
|
Planche 08 : Une pompe motrice et une
maison de haut standing construits par des émigrants à
Mowodani...............................................................
|
51
|
Planche 09 : Troupeaux de boeuf dans les
champs à Ikpinlè et sacs de charbon au marché
d'Ikpinlè.........................................................................
|
54
|
ANNEXES
QUESTIONNAIRE D'ENTRETIEN
Ce questionnaire s'inscrire dans le cadre des recherches
que nous faisons sur les impacts socio-économiques des mouvements
migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè en géographie pour
l'obtention de Maîtrise.
Groupe cible : les Immigrants
1.
Arrondissement........................................................................................
2. Village/
quartier.......................................................................................
3. Nom et
Prénom.........................................................................................
4.
Age.......................................................................................................
5. Ethnie ou
Nationalité...................................................................................
6. Quand êtes vous arrivé dans l'arrondissement
d'Ikpinlè ?......................................................
................................................................................................................
7. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui
Non
Si oui ; quand et pourquoi
?.........................................................................................................
.................................................................................................................
Si non ;
pourquoi ?........................................................................................................................
..................................................................................................................
8. Quelle appréciation faite- vous de votre
séjour dans l'arrondissement
d'Ikpinlè ?..................
.................................................................................................................
9. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de
vie depuis que vous y êtes ?
Oui Non
Si oui ; comment et à partir de quel
moment ?............................................................................
..................................................................................................................
Si non ;
pourquoi ?........................................................................................................................
.................................................................................................................
11. Rencontrez vous souvent des problèmes d'ordre
régionaliste/ ethnique/ raciste ?
Oui Non
Si oui ; comment les résolvez-vous ?
12. Connaissez-vous l'émigration des
populations ?
Oui Non
Si oui ; affecte- t- il les populations dans
l'arrondissement
d'Ikpinlè ?.......................................
..................................................................................................................
13. Quelle est la couche et tranche d'âge la plus
affecté ?............................................................
14. Quelles sont les conséquences de ce
phénomène sur le développement socio
économique dans l'arrondissement
d'Ikpinlè ?.................................................................................................
..............................................................................................................................................................................................................................
15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations de
l'arrondissement d'Ikpinlè ?
.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Questionnaire
Ce questionnaire s'inscrire dans le cadre des recherches
que nous faisons sur les impacts socio-économiques des
mouvements migratoires dans l'arrondissement d'Ikpinlè en
géographie pour l'obtention de Maîtrise.
Groupe cible : Les autochtones
résidents lettrés.
1.
Arrondissement........................................................................................
2. Village/
quartier.......................................................................................
3. Nom et
Prénom.........................................................................................
4.
Age.......................................................................................................
5. Ethnie ou
Nationalité...................................................................................
6. Connaissez- vous la migration de
population ?....................................................
...............................................................................................................
7. Comment se manifeste t- elle dans l'arrondissement
d'Ikpinlè ?............................................
..............................................................................................................................................................................................................................
8. Comment vivez-vous l'immigration des populations dans votre
localité ?.............................
..............................................................................................................................................................................................................................
9. Quelles relations avez-vous avec les immigrants dans
votre localité?...................................
..............................................................................................................................................................................................................................
10. Quels impacts les activités des immigrants
ont-elles sur la vie socio-économique de votre localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
11. Quels bénéfices tirez-vous de leur
séjour dans votre localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
12. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts
négatifs de l'immigration dans votre localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
13. Comment vivez-vous l'émigration dans votre
localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14. Quelles relations avez-vous avec les émigrants de
votre localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
15. Pourquoi n'avez - vous pas émigré comme les
autres ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
16. Quels impacts l'émigration des populations a-t-elle
sur la vie socio-économique de votre localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
17. Quels bénéfices tirez-vous de
l'émigration des populations de votre localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
18. Quelles solutions préconisez-vous aux impacts
négatifs de l'émigration des populations de votre
localité ?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Guide d'entretien
1.
Arrondissement........................................................................................
2. Village/
quartier.......................................................................................
3. Nom et
Prénom.........................................................................................
4.
Age.......................................................................................................
5. Ethnie ou
Nationalité...................................................................................
Quand avez vous quitté votre localité ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2. Pensez-vous repartir chez vous ? Oui Non
Si oui ; quand et pourquoi ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Si non ; pourquoi ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
3. Quelle appréciation faite- vous de votre séjour
à l'étranger ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4. Avez- vous constaté un changement dans votre mode de
vie depuis que vous y êtes ? Oui Non
Si oui ; comment et à partir de quel moment ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Si non ; pourquoi ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. Quelle activités menez- vous ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
12. Connaissez-vous d'autres personnes venant dans
l'arrondissement d'Ikpinlè ?
Oui Non
Si oui ; que font elles et où sont - elles?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
13. Combien gagnez-vous par mois ou par jour ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14. Où et comment investissez vous vos
bénéfices ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
15. Quels conseils prodiguez-vous aux populations
d'Ikpinlè ?
.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci
Guide d'entretien
Groupe cible : Les autochtones
résidents non lettrés
Guide d'entretien
1.
Arrondissement........................................................................................
2. Village/
quartier.......................................................................................
3. Nom et
Prénom.........................................................................................
4.
Age.......................................................................................................
5. Ethnie ou
Nationalité................................................................................
a. Emigration
Causes..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Manifestation...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Destination des populations de la localité.
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Activités menées.
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Conséquences de l'émigration sur la
localité.
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Aspects positifs.
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Aspects négatifs
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Populations affectées et proportion
Enfants garçons
Enfants filles
Adultes hommes
Adultes femmes
- Solutions proposées aux impacts négatifs.
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
b- Immigration
Causes...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Manifestation.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Destination des populations de la localité.
.....................................................................................................................................................................................................................................
- Activités menées.
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Conséquences de l'immigration sur la localité.
....................................................................................................................................................................................................................................
Aspects
positifs..............................................................................................
..................................................................................................................
Aspects
négatifs...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
- Populations affectées et proportion
Enfants garçons
Enfants filles
Adultes hommes
Adultes femmes
- Solutions proposées aux impacts négatifs.
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci
Arrondissement
|
Population
|
1992
|
2002
|
2012
|
2015
|
Atan-Ewé
|
1132
|
1288
|
1466
|
2276
|
Atan-Ouignan
|
1192
|
964
|
1041
|
1616
|
Fouditi
|
1028
|
1330
|
1515
|
2352
|
Igbo-Iroko
|
888
|
641
|
730
|
1133
|
Igbo-Oro,
|
810
|
876
|
997
|
1548
|
Ikpinlè
|
4040
|
7348
|
8368
|
12991
|
Ilako
|
546
|
600
|
683
|
1061
|
Itabolarinwa
|
2365
|
3325
|
3787
|
5879
|
Total arrondissement
|
12001
|
15504
|
18587
|
28856
|
Tableau: Elément démographique
de l'arrondissement d'Ikpinlè de 1992 à 2015
Source : Travaux de terrain 2015
Tableau: Elément démographique
de l'arrondissement d'Ikpinlè de 1992 à 2020
Arrondissement
|
Population
|
1992
|
2002
|
2012
|
2015
|
2020
|
Atan-Ewé
|
1132
|
1288
|
1466
|
2276
|
2955
|
Atan-Ouignan
|
1192
|
964
|
1041
|
1616
|
2099
|
Fouditi
|
1028
|
1330
|
1515
|
2352
|
3054
|
Igbo-Iroko
|
888
|
641
|
730
|
1133
|
1471
|
Igbo-Oro,
|
810
|
876
|
997
|
1548
|
2010
|
Ikpinlè
|
4040
|
7348
|
8368
|
12991
|
16869
|
Ilako
|
546
|
600
|
683
|
1061
|
1378
|
Itabolarinwa
|
2365
|
3325
|
3787
|
5879
|
7634
|
Total arrondissement
|
12001
|
15504
|
18587
|
28856
|
37470
|
Source : Travaux de terrain 2015
|
|
Table des matières
Sommaire
................................................................................02Dédicace.
................................................................................03Remerciements..........................................................................04Sigles
et
Acronymes....................................................................05Résumé
..................................................................................06Abstract:
.................................................................................06Introduction.............................................................................07Chapitre
I : Cadre théorique et approche
méthodologique........................091.1.
Problématique...................................................................091.1.1.
Hypothèses.......................................................................101.1.1.2.
Objectifs........................................................................111.1.1.3.
Clarification des
concepts....................................................111.1.1.4. Etat des
connaissances......................................................121.2.
Approche
Méthodologique......................................................15
1.2.1. Données
Utilisées...............................................................
15
1.2.2. Données
Collectées............................................................
161.2.2.1. Recherche
documentaire...................................................161.2.2.2.
Enquête de
terrain...........................................................171.2.3.
Traitement des
données.........................................................201.2.4.
Analyse des
résultats............................................................20Chapitre
II : Atouts et contraintes liés au développement des
mouvements migratoires dans l'arrondissement
d'Ikpinlè........................................
222.1. Cadre
géographique............................................................222.1.1.
Facteurs
physiques...............................................................222.1.1.1.
Situation
géographique........................................................222.1.1.2.
Relief............................................................................242.1.1.3.
Sols...............................................................................242.1.1.4.
Végétation.......................................................................242.1.1.5.
Climat et
hydrographie.........................................................252.1.2.
Facteurs
humains..................................................................262.1.2.1.
Mise en place de la
population.................................................272.1.2.2.
Historique des
migrants........................................................272.1.2.3.
Dynamique
migratoire..........................................................292.1.2.4.
Situation
socio-économique...................................................312.2
Différentes formes de migration à
Ikpinlè........................................332.2.1 Exode
rural.........................................................................332.2.2
Exode scolaire et
professionnel..................................................342.2.3
Migrations
internationales........................................................342.2.4
Immigration dans l'arrondissement
d'Ikpinlè..................................362.2.4.1 Immigration
liée au
commerce.................................................362.2.4.2 Immigration
liée aux activités
administratives........................................37
2.2.5 Migrations et répartition de la
population.....................................
372.2.5.1 Formation ou
apprentissage....................................................382.2.5.2
Migrations et
emploi............................................................402.2.6
Autres facteurs
d'accompagnement.............................................412.3 Causes et
ampleurs des migrations de populations dans l'arrondissement
d'Ikpinlè....................................................................................
422.3.1
Emigration...........................................................................422.3.2
Quelques caractéristiques des
migrants......................................... 43Chapitre III : Impacts
socio-économiques des mouvements migrations sur le développement
de l'arrondissement d'Ikpinlè et suggestions.......................
453.1. Impacts des activités des immigrants sur le
développement de l'arrondissement
d'Ikpinlè...............................................................
453.1.1. Aspects
socio-économiques......................................................453.1.2
Sécurité
alimentaire...............................................................46
3.1.3 Echanges
commerciaux............................................................
47
3.1.4. Education /
formation.............................................................
49
3.1.5.
Economie.........................................................................
50
3.2. Impacts négatifs des migrations de
populations................................
51
3.2.1 Impacts d'ordre
social............................................................
51
3.2.2. Impacts d'ordre
environnemental..............................................
53
3.3. Immigration
pastorale..........................................................
543.4.
Suggestions.....................................................................56Conclusion.................................................................................58
Bibliographie..............................................................................
60Liste des
figures..........................................................................64Liste
des
tableaux........................................................................65Liste
des
photos..........................................................................66Liste
des
planches........................................................................67Annexe....................................................................................68Table
des
matières.....................................................................77
|
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