II- L'Égypte
Matrice de SWOT
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Forces
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Faiblesse
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- Stabilité politique retrouvée
- Secteur du tourisme à potentiel
- Maitrise de la dette extérieure
- Aides financières des monarchies du Golfe
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- Déficit public important
- Inégalités sociales et chômage
élevé
- Crise de change possible
- Système bancaire exposé directement à
la
dette publique
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Opportunités
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Menaces
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- Gendarme de la lutte contre le terrorisme
- Plan de relance économique
- Aide possible du FMI
- Soutien de la livre égyptienne
- Secteur bancaire rentable
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- Tensions sociales
- Manque de sécurité
- Mauvaise maitrise de l'inflation
- Évolution négative du déficit et risque
pour les banques
- Importantes importations en alimentaire
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Depuis l'élection en Juin 2014 du maréchal El
Sissi à la présidence, l'Égypte semble avoir
retrouvé enfin une stabilité politique. Par sa présence
remarquée et ses actions positives sur la scène internationale,
le pays est soutenu financièrement et politiquement par les monarchies
du Golfe, tout en maitrisant sa dette extérieure qui ne
représente que 20% du PIB égyptien. Les perspectives de cette
dette sont favorables, cette dernière ne devant pas évoluer dans
les prochaines années. Le secteur du tourisme, qui tire la croissance
vers le haut, repart gagnant de ces différents évènements.
En effet, les revenus de cette activité ont augmenté par rapport
à 2013 et l'année 2015 devrait être encore plus
bénéfique pour l'économie.
Par ailleurs, des problèmes sociaux subsistent en
Égypte. 40% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le
chômage s'élève à 13,3% de la population active en
2014. De plus, le déficit public reste important. Ces déficits se
sont accumulés depuis 2011 et les subventions à l'énergie,
malgré leurs diminutions, représentent tout de même 6% du
PIB. Ce déficit public atteint 90% du produit intérieur brute fin
2014 mais devrait encore augmenter suite au plan de relance économique
initié par le gouvernement. Cette dette colossale est, en plus,
détenue par les banques et donc, expose le système bancaire du
pays à un risque. Au niveau monétaire, la parité fixe
liant la livre égyptienne avec le dollar (USD) reste difficile à
effectuer, les réserves de changes étant faibles pour assurer cet
alignement. Les aides financières des monarchies alliées ont
permis la reconstitution de ces réserves. Cependant, la monnaie devrait
moins se déprécier dans l'avenir, les investisseurs ayant
gagnés en confiance sur le pays suite à sa stabilisation
politique.
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À l'avenir, la situation du pays peut encore
s'améliorer. En effet, l'Égypte se veut être le gendarme de
la lutte contre le terrorisme. Elle est désignée médiateur
du dossier israélo-palestinien et engage actuellement des actions contre
le terrorisme dans le désert du Sinaï. Sur le plan
économique, des projets de relance pourraient contribuer à la
croissance économique égyptienne. Ces plans de relance concernent
en particulier de grands projets d'infrastructure, comme la construction d'un
second canal de Suez. La politique économique égyptienne se veut
interventionniste pour booster la croissance via ses actions publiques. Ces
projets pourront compter sur une aide financière du FMI avec qui les
négociations ont repris récemment, sachant qu'elles
étaient rompues depuis 2012. Comme vu précédemment, la
dépréciation de la monnaie égyptienne devrait être
contenue grâce aux aides financières du Conseil de
Coopération du Golfe et surtout par le rétablissement de la
confiance des investisseurs étrangers. Enfin, le secteur bancaire
affiche de bonnes perspectives et enregistre une rentabilité
grandissante malgré une faible capitalisation.
Toutefois, certains éléments peuvent impacter
défavorablement l'économie du pays. Suite aux élections,
deux mouvements se distinguent et se confrontent : les islamistes et les
laïcs. Les partis radicaux, après avoir été mis de
côté par le gouvernement actuel, provoquent des attentats visant
les grandes institutions égyptiennes afin de faire pression au
régime actuel. Le manque de sécurité est donc un
problème et un frein pour les investisseurs souhaitant investir en
Égypte. Aussi, ces problèmes de sécurité impactent
les secteurs du tourisme et de l'industrie d'extraction. Le plan de relance
économique qui va permettre de soutenir la croissance, va aussi
engendrer la hausse du déficit budgétaire, en dépit d'une
baisse des subventions encore insuffisante. L'évolution de cette dette
expose davantage le système bancaire à un risque souverain. La
forte pression inflationniste diminue la consommation des ménages, et
cette consommation devrait ralentir progressivement au regard de
l'évolution de l'inflation. Déjà énoncées
auparavant, les réserves de change sont faibles, surtout pour une
population grandissante et dont les importations concernent principalement
leurs besoins alimentaires. La matrice ci-dessous expose les principaux
facteurs de risques et leurs influences, d'une part sur les marchés
financiers, d'autre part sur l'environnement des affaires.
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La matrice ci-dessous expose les principaux facteurs de
risques et leurs influences, d'une part sur les marchés financiers,
d'autre part sur l'environnement des affaires.
![](Analyse-des-opportunites-dinvestissement-sur-les-marches-financiers-des-pays-africains38.png)
III- Le Ghana
Matrice de SWOT
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Forces
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Faiblesse
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- Importantes richesses naturelles
- Gouvernement solide
- Assistance des institutionnelles
- Convoitise des investisseurs étrangers
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- Mauvaise gestion des déficits
- Dépendance aux exportations
- Infrastructures insuffisantes
- Système bancaire public dans le rouge
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Opportunités
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Menaces
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- Développement énergétique
- Programme de suivi avec le Fonds Monétaire
International
- Amélioration du climat des affaires
- Naissance de la West African Capital Market Integration
Council (WACMIC)
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- Décision de l'OPEP
- Tensions monétaires
- Echec des négociations en Côte d'Ivoire
- Climat social détérioré
- Tendances baissières des cours matières
premières
|
de
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Le pays possède d'importantes ressources naturelles
dont profite son économie. Principaux exportateurs de cacao et d'or, et
récemment suite à la découverte d'un gisement de
pétrole, exportateur de pétrole, la richesse du territoire
ghanéen provoque la convoitise des investisseurs. Le président
John Dramani Mahama et son parti le Congrès National Démocratique
ont créé une véritable stabilité politique,
démocratie qui rayonne dans la région comme une réussite
et conforte l'avis des investisseurs du Ghana. Sur le plan financier,
l'ancienne Côte de l'Or reçoit l'aide et l'assistance de grandes
institutions telles le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale
ou l'Union Européenne, ainsi que des pays comme la Chine ou bien les
Etats-Unis.
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En dépit de ressources non négligeable, la
mauvaise gestion des déficits freine les investissements
étrangers. La dette publique prend de l'ampleur, les recettes fiscales
étant faibles. Malgré que le pays ait instauré une taxe
sur les produits pétroliers en 2015, cette politique fiscale va
déplaire aux investisseurs et augmenter le déficit commercial. De
plus, le manque d'infrastructure ne permet pas le développement du pays
et ses exportations dépendent donc uniquement de ses ressources. Le
système bancaire public est aussi vivement critiqué. Ses lacunes
en termes de contrôles internes et le manque de réglementation du
secteur l'expose à un risque suite à la hausse de créances
douteuses et peut provoquer un déséquilibre au niveau national,
les banques possédant 20% des actifs du pays.
De bonnes opportunités se présentent pour le
Ghana. De grands projets devraient booster l'économie. Le secteur des
hydrocarbures contribuera à la croissance du PIB avec le
développement de l'exploitation du gisement sur le site de Jubilee en
dépit de problèmes techniques fréquents. Depuis fin 2014,
une usine de production de gaz a été créée à
Atuabo et va profiter au secteur manufacturier assurant leur approvisionnement
en électricité. Aussi, le suivi et l'assistance sur plusieurs
années du Fonds Monétaire International, avec son aide
financière versée en début d'année, va lui
permettre de réduire son endettement publique et rassure les
investisseurs. Sur le plan réglementaire, l'environnement des affaires a
été simplifié, les procédures administratives sont
plus rapides tout comme l'accessibilité au crédit. La naissance
de la West African Capital Market Integration Council est un tournant pour le
pays. En effet, cette plateforme commune, réunissant les bourses du
Nigéria, du Ghana, de la zone d'Union Economique et Financière
Ouest Africaine (UEMOA), va dynamiser davantage le marché en suscitant
l'intérêt des investisseurs et favoriser l'introduction en bourse
d'entreprise de grande taille et dont le besoin de capitaux est important, de
la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les
PME et TPE pourront profiter des places financières nationales, qui
existeront toujours, afin de lever des fonds.
Malheureusement, ses bonnes perspectives pourraient être
menacées sur différents point. Après la découverte
du champ de Jubilee dans la zone maritime frontalière avec la Côte
d'Ivoire, les négociations entre les deux Etats restent non abouties, au
point que le Ghana ait demandé l'intervention d'un arbitre des Nations
Unies dans ce dossier.
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Cependant, la tendance baissière de ses matières
premières, prépondérantes sur le territoire
ghanéen, ne nous conforte pas pour l'avenir. Le cours du pétrole
reste dépendant de l'Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole (OPEP) et de leurs décisions, tandis que la chute
progressive du cours de l'or depuis ces dernières décennies ne
devrait pas connaitre de rebond à l'avenir. Au niveau monétaire,
des tensions règnent sur le pays. L'accumulation des déficits
publics a provoqué la sortie importante de capitaux étrangers et
par conséquent, la dépréciation du Cedi. Sa valeur a
chuté de 26% par rapport au dollar (USD) en 2014. L'inflation reste
très élevée et la consommation des ménages ne cesse
de diminuer. Même si la croissance des ménages reste contenue et
que les cours des matières premières ne s'apprécient
guère, l'inflation demeurera alimenté par la hausse du prix des
importations liée à la dépréciation de la monnaie
ghanéenne. Le climat social se détériore aussi peu
à peu. Le programme d'assistance avec le FMI, engendrant des mesures
d'austérité alors que le pouvoir d'achat des habitants chute
considérablement, suscite le mécontentement de la population et
de grandes manifestations. Le gouvernement devra prendre en compte ces
éléments, le peuple ayant de grandes attentes quant à la
politique du pays. La matrice ci-dessous expose les principaux facteurs de
risques et leurs influences comme pour les pays précédents.
![](Analyse-des-opportunites-dinvestissement-sur-les-marches-financiers-des-pays-africains39.png)
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