Annexe 18 : Livret d'information sur les techniques
alternatives, pour la gestion des eaux
pluviales
Chaussées à structure
réservoir
Ce dispositif permet de stocker les eaux pluviales et de
réguler leur déversement, pour une maîtrise des risques
d'inondations (Figure 46). L'infiltration se fait à l'aide d'un
revêtement de surface drainant ou d'un système de drains.
L'évacuation se fait quant à elle au travers de l'infiltration
dans le sol et/ou de manière régulée vers un exutoire
(Figure 47).
Figure 46 : Chaussée réservoir permettant de
limiter l'inondation de la voirie (Conseil régional
Rhône-Alpes,
2006)
Figure 47 : Coupe explicative du dispositif de type
chaussée réservoir (Conseil régional Rhône-Alpes,
2006)
Il permet également de réduire la
fréquence des travaux d'adaptation de dimensionnement des réseaux
de collecte et donc de baisser indirectement les coûts qui y sont
liés.
En plus de cela, ce dispositif est bénéfique
d'un point de vue écologique, car il filtre les polluants au fur et
à mesure de leur pénétration dans la structure
réservoir.
108
Cette technique nécessite un choix rigoureux de
matériaux concassés, mais qui sont disponibles localement
(circuits-courts). Elle permet aussi un traitement paysagé varié
et durable. Il faut cependant veiller à maintenir la porosité de
l'enrobé, par un lavage à haute pression avec aspiration
simultanée. Un entretien régulier s'impose alors, d'autant plus
qu'il supporte la circulation routière, source d'apport non
négligeable d'impuretés (Figure 48).
Points forts
|
Points faibles
|
Insertion facile (même en milieu urbain
|
Risque de pollution (trafic routier)
|
dense)
|
Entretien régulier (pour éviter le
|
Aucune emprise foncière
|
colmatage)
|
Bon comportement vis-à-vis de la pollution
|
Pas d'infiltration si présence d'une nappe à
|
Pour les enrobés drainants : réduction du
|
moins d'1 m de profondeur
|
bruit de roulement, augmentation de
|
Coût parfois élevé
|
l'adhérence, réduction des projections
|
Faible développement de la végétation
|
d'eau et formation de verglas (sécurité
|
environnante
|
routière), pas de flaque d'eau (confort
|
Pour les enrobés drainants : à proscrire
|
piétons)
|
pour les giratoires/virages serrés et si les
|
Avantage lié à l'infiltration : contribue
à
l'alimentation de la nappe
|
apports de sédiments fins sont importants
|
Précautions : conception plus rigoureuse
que les chaussées classiques, respect des dimensions de la
|
conception, éviter le risque de colmatage, curage des
drains fréquent (entretien nécessaire)
|
Figure 48 : Points fort et points faibles des
chaussées réservoirs (Compilation de données)
Noues et tranchées
Elles correspondent à une sorte de fossé peu
profond et large, végétalisées, qui recueillent
provisoirement l'eau, soit pour l'évacuer via un trop-plein, soit pour
l'évaporer (évapotranspiration) ou pour l'infiltrer sur place,
permettant ainsi la reconstitution des nappes phréatiques (Figure
49).
109
Figure 49 : Illustrations de plusieurs formes de noues
(Conseil régional Rhône-Alpes, 2006)
L'eau peut être amenée par des canalisations ou par
ruissellement direct. Elle est ensuite évacuée par infiltration
et/ou de manière régulée vers un exutoire (Figure 50).
Figure 50 : Coupe du dispositif de type tranchée
(Conseil régional Rhône-Alpes, 2006)
Ce dispositif est assez efficace pour piéger et
dégrader les polluants, tout en s'intégrant dans les
aménagements, surtout le long des voiries (Figure 51).
110
Points forts
|
Points faibles
|
Bonne intégration paysagère (nouvelles
|
Entretien régulier (tonte, déchets)
|
conceptions urbaines)
|
indispensable pour éviter le colmatage
|
Usages multiples possibles
|
et la stagnation des eaux
|
Coût peu élevé
|
Pas d'infiltration si nappe à moins d' 1 m
|
Intéressant vis-à-vis de la pollution
|
de profondeur
|
Faible emprise foncière
|
|
Avantages liés à l'infiltration : pas besoin
d'exutoire (selon capacité du sol), contribue
à l'alimentation de la nappe
|
|
Précautions : respecter les dimensions
de conception, cloisonnement sur site pentu pour optimiser le
|
stockage, éviter le colmatage au cours du chantier, ne
pas compacter le sol, éviter l'érosion via une
|
mise en eau précoce
|
Figure 51 : Points fort et points faibles des
noues/tranchées (Compilation de données)
Puits d'infiltration (micro-technique)
Cette installation de profondeur plus ou moins importante
évacue les eaux pluviales directement dans le sol ou le sous-sol (Figure
52). Elle ne s'applique que sur de petites surfaces, comme les lotissements,
mais permet une multiplication des ouvrages ponctuels sur l'ensemble du site
(pour les eaux de toitures par exemple). Ce dispositif est la plupart du temps
alimenté par des drains ou directement par le ruissellement. On peut
également remplir les puits de matériaux (galets ou structures
alvéolaires) dans l'optique de dépolluer les eaux avant de les
infiltrer dans le sol, ce qui est d'ailleurs fortement recommandé.
Sa conception simple et sa faible emprise foncière en
fait un dispositif tout à fait adapté pour les quartiers
pavillonnaires regroupant maisons et jardins (Figure 53).
111
Figure 52 : Illustration d'un puit d'infiltration et coupe
explicative (Conseil régional Rhône-Alpes, 2006)
Points forts
|
Points faibles
|
Conception simple
|
Entretien régulier spécifique (pour
éviter
|
Contexte d'utilisation large
|
le colmatage)
|
Faible emprise foncière
|
Garantir une distance d'au moins 1 m
|
Coût faible
|
entre le fond du puit et la nappe (pour
|
Pas de contrainte topographique majeure
|
limiter les risques de pollution)
|
Bonne intégration dans l'aménagement
|
Informations/sensibilisation nécessaire
|
(adapté à la taille de la parcelle)
|
(grand public)
|
Avantages liés à l'infiltration : pas besoin
|
Pas d'infiltration si nappe à moins d' 1 m
|
d'autre exutoire, contribue à l'alimentation de la
nappe
|
de profondeur
|
Réduction à la source de la pollution
|
|
Précautions : bonne connaissance du
sol/sous-sol, respect des dimensions de la conception, vérifier la
|
capacité de vidange (essais préalables),
éviter les risques de colmatage, prévoir l'accès à
l'ouvrage pour
|
l'entretien régulier
|
Figure 53 : Points fort et points faibles des puits
d'infiltration (Compilation de données)
Bassins de retenue ou bassins d'infiltration
Ce type d'ouvrages permet à la fois de stocker l'eau, mais
aussi de la décanter avant qu'elle ne soit infiltrée dans le
sol.
112
La fonction de piégeage des polluants est donc ici
très importante. Celle-ci peut se faire par un
dégrillage53 grossier (plastique, feuille), puis par
décantation des pollutions particulaires. On peut également
procéder à une épuration naturelle, grâce aux
espèces végétales comme les phragmites ou les
roselières, au niveau des bassins en eau ou des zones humides.
Il existe plusieurs types de bassins de retenue :
? Les bassins en eau, permanent ou non (Figure 54) : ils sont
utilisés dans beaucoup de pays, quel que soit le climat ou le niveau de
développement (Marsalek & Chocat, 2001 ; Baptista &
al., 2005). Les bassins en eau sont inondés très
ponctuellement et partiellement en fonction des pluies. Ils permettent
essentiellement d'intercepter les eaux pluviales. L'alimentation de ce
dispositif peut être systématique ou seulement en cas de
saturation du réseau (système de dérivation). Il permet
ensuite de restituer des eaux vers le réseau principal ou le milieu
naturel. Ce dernier consomme plus d'espace que le bassin à sec, à
cause du volume de stockage disponible réduit par la lame d'eau dans le
bassin au début de l'évènement. En revanche, il a
l'avantage de pouvoir être utilisé comme un outil
d'éducation à l'environnement.
? Les bassins dits « à secs > ou «
à ciel ouvert > (Figure 54) : ils ont une double fonction, à
savoir à la fois le stockage des eaux pluviales, mais également
un usage collectif. En effet, ils peuvent servir de terrains de sport, de
parkings, de squares, ou encore de jardins publics.
? Les bassins enterrés (Figure 55) : ils sont la
plupart du temps construits en béton et reliés par des
canalisations surdimensionnées. Ils sont alimentés par les eaux
pluviales d'un réseau séparatif. Ils peuvent également
être alimentés par les eaux d'infiltration via l'utilisation d'une
structure alvéolaire.
Les bassins à ciel ouvert ont l'inconvénient de
nécessiter une assez grande surface au sol, contrairement aux bassins
enterrés. En revanche, ils sont plus faciles à mettre en place et
coûtent aussi nettement moins cher (Figure 56).
53 Action destinée à piéger
les matières volumineuses et les déchets de toutes sortes
contenus dans le chenal d'admission d'un ouvrage hydraulique, pour permettre
leur extraction en benne et leur évacuation en décharge (Actu
Environnement)
113
Figure 54 : Illustrations de bassins de retenue en eau et
à sec, avec leur coupe explicative (Conseil régional
Rhône-Alpes, 2006)
Figure 55 : Illustration d'un bassin enterré et
coupe explicative (
http://www.hamon-watersolutions.com
&
http://fr.graf.info)
114
Points forts
|
Points faibles
|
Sécurité hydrologique (stockage important)
|
Entretien régulier indispensable (limiter le
|
Bon comportement par rapport à la
|
risque de colmatage)
|
pollution
|
Pas d'infiltration en présence d'une nappe
|
· Pour les bassins à ciel ouvert :
|
à moins d'1m de profondeur
|
possibilité de création de zones
|
· Pour les bassins à ciel ouvert :
|
humides, mise en oeuvre assez
|
emprise foncière importante
|
facile et bien maîtrisée, réserve
|
(conception multifonction qui
|
incendie/arrosage
|
permet de limiter les coûts
|
· Pour les bassins enterrés : aucune
|
associés), prétraitement
|
emprise foncière, pas besoin
|
nécessaire pour limiter les risques
|
d'exutoire (selon capacité du sol)
|
de colmatage, dégradation
|
· Avantage lié à l'infiltration :
|
fréquentes
|
contribue à l'alimentation de la
|
· Dans les bassins en eau : niveau
|
nappe
|
d'eau minimal à maintenir en
période sèches.
|
|
· Pour les bassins enterrés :
|
|
ouvrages très techniques, coûts
élevés, prévoir l'accessibilité
à l'ouvrage pour l'entretien
|
Précautions : problème de
colmatage des ouvrages d'infiltration : dépôts de particules fines
qui
|
s'accumulent en surface et dans les interstices de la zone
d'infiltration (formation d'un biofilm de surface
|
qui peut aggraver le phénomène)
|
|
Figure 56 : Points fort et points faibles des bassins de
retenue (Compilation de données)
Toitures et terrasses
végétalisées
Les toitures et les terrasses
végétalisées sont particulièrement
intéressantes, car elles possèdent une efficacité double.
En effet, elles peuvent à la fois permettre de lutter contre l'ICU, en
améliorant le confort thermique urbain, mais aussi contribuer à
la gestion des eaux pluviales, en ralentissant le ruissellement le plus
tôt possible et en stockant temporairement l'eau au niveau des toits.
Cette technique, plutôt esthétique, bénéficie de
nombreux choix architecturaux qui peuvent être intéressants et
amener les citoyens et les aménageurs à faire la démarche.
Sa conception reste néanmoins assez technique (Figure 57).
115
Figure 57 : Coupe d'un dispositif de type toiture
végétalisée (Grand Lyon, 2008)
Deux types de dispositif : extensif et
intensif
Il existe deux types de végétalisation sur les
terrasses et les toitures (Figure 58) : la végétalisation
qualifiée « d'extensive » regroupe les végétaux
de plus petite taille qui sont généralement
implémentées pour leurs performances thermiques,
énergétiques et hydrologiques (Wark & Wark, 2003), tout en
améliorant également l'esthétique du bâtiment. La
végétalisation dite « semi-intensives ou intensives »
est plus complexe et plus coûteuse à mettre en place, ainsi
qu'à entretenir, car elle concerne l'utilisation de
végétaux bien plus imposants. Il est donc primordial de bien
choisir la végétation en fonction du type de support et de la
surcharge occasionnée par le type de végétation.
116
Figure 58 : Végétalisation extensive à
gauche (
http://www.topterrasse.fr)
et végétalisation intensive à droite (
http://www.durovray-etancheite.com)
L'avantage principal de ces techniques est qu'elles
n'utilisent pas d'espace au sol, ce qui est particulièrement
intéressant pour les quartiers où la création de parcs est
difficile. De plus, tout comme les techniques alternatives pour la gestion des
eaux pluviales, il est encore nécessaire d'informer les professionnels
et les usagers des caractéristiques et des bénéfices de
ces structures, qui sont souvent mal renseignés (Figure 59 & 60).
117
Extensive
|
Intensive
|
Couche végétale/substrat
|
Mince (2-15 cm)
|
Importante (>15 cm)
|
Surcharge
|
45-150 kg/m2
|
100 kg/m2 à plusieurs tonnes
|
Support admissible
|
Béton, acier, bois
|
Béton
|
Pente maximale
|
30%
|
5%
|
Applications
|
Neuf, réhabilitation (souvent
sans renfort de structure),
remplacement du
système d'étanchéité
|
Neuf, réhabilitation (souvent
avec renfort de structure),
remplacement du
système d'étanchéité
|
Superficie
|
Toutes
|
Petites-moyennes
|
Investissement total
|
360-2700 €/m2
|
180-380 €/m2
|
Coûts
supplémentaires possibles
|
18-35 €/m2 ? système d'irrigation
35-80 €/ml ? mise ne place de clôture et
garde-fous
|
Bénéfices
|
Gestion de l'eau : -5 à -10%
Isolation thermique :
-15 à -25% d'économie (climatisation)
-2l de mazout/m2/an soit -1€/m2/an
(chauffage)
Biodiversité, esthétisme et attractivité de
la ville (données non
chiffrables)
|
Entretien
|
Visite annuelle, arrosage
optionnel en période de longue sécheresse et selon
système
|
Entretien régulier, arrosage
indispensable
|
Rétention eaux pluviales
|
10-100 l/m2
|
100 à ... ? l/m (1 cm d'eau/m2 = 10 l)
|
Durabilité
|
1.5-2 fois plus
|
1.5-2 fois plus
|
Accessibilité
|
Visites d'entretien
|
Loisirs, jardinage
|
Couche végétale
|
Substrat léger à dominante
minérale à « hors sol » par feutre
non tissé
|
Terre végétale naturelle
éventuellement allégée
|
Plantes
|
Choix varié mais restreint :
· Graminées (herbe sauvage, aromatique)
· Prairies fleuries (fleurs sauvages)
· Sédums (plantes grasses/cirées)
· Mousses
· Couvre sols (trèfle)
· Vivaces adaptés
|
Grand choix :
· Gazon
· Plantations arbustives/vivaces
· Arbres de tailles adaptées
|
|
Figure 59 : Caractéristiques des deux types de
végétalisation sur toitures/terrasses
végétalisées (d'après l'Agence Rheinert,
modifié)
118
Avantages
|
Inconvénients
|
Amélioration qualité de l'air (filtration
|
Conditions d'installations plus ou moins
|
naturelle des végétaux, stockage du
|
contraignantes (structure suffisamment
|
CO2 par photosynthèse, réduction GES)
|
forte du toit, étanchéité parfaite,
pente
|
Apport de biodiversité dans des zones
|
faible)
|
non propices à la base
|
Savoir-faire (aide d'une entreprise)
|
Atténuation de l'ICU
|
Intégration et cohabitation plus difficile avec
|
Isolation thermique (meilleur que les
|
des panneaux photovoltaïques qui doivent
|
tuiles, les ardoises ou el gravier et
|
être intégrés à la toiture pour
pouvoir
|
réduction des consommations
|
bénéficier du tarif rachat de
l'électricité le
|
d'énergie)
|
plus avantageux
|
Réduction de la température intérieure
|
Intégration et cohabitation plus difficile avec
|
des bâtiments
|
des panneaux solaires thermiques qui sont
|
Réduction du risque d'inondation et de
|
généralement posés sur la toiture
(prévoir
|
pollution (stockage/ drainage eaux
|
des châssis et parfaire
l'étanchéité)
|
pluviales, évapotranspiration,
réduction du ruissellement, épuration)
|
Système d'arrosage en période
chaude/sèche parfois nécessaire (selon les
|
Réduction/atténuation du bruit
|
espèces retenues)
|
extérieur et des nuisances sonores
|
Pas d'aide sous forme de crédit d'impôt
|
Amélioration de la durée de vie du toit
|
(discussions en cours pour un « bonus
|
(protection ultraviolet)
|
écologique »)
|
Esthétisme, originalité, effet
|
Prix des toitures denses en moyenne 4-5 fois
|
psychologique
|
plus cher qu'un toit normal
|
Ajout de valeur immobilière
|
Nécessite un accès pour l'entretien
|
Reconstitution d'un maillage
|
Rétention d'eau (si dispositif en parallèle de
|
écologique ou de corridors (abeilles)
|
récupération des eaux de pluie)
|
|
Mise en oeuvre complexe
|
|
Aspect « abandonné » en hiver
|
|
Figure 60 : Avantages et inconvénients des
toitures/terrasses végétalisées (Acqualys (2015), Cosgrove
& Spino et Piron
(2013), modifié)
119
Une étude menée par le cabinet Ernst & Young
a permis de démontrer un surcoût de 1.38 % sur le budget total du
projet pour la mise en place d'un ensemble de 3 bâtiments type R+2,
représentant 1 600 m2 de surfaces construites et une
végétalisation extensive sur 60% de la surface des toits.
Si l'investissement peut parfois être onéreux,
il existe un financement dans certaines communes, à hauteur de 20
à 80% du montant HT des travaux de végétalisation des
toitures, après validation du cahier des charges, avec un plafond qui
s'élève à 60 €/m2 (exemple du Conseil
Général des Hauts-de-Seine).
Limites des techniques alternatives
Bien que ces techniques semblent désormais
indispensables dans le traitement des eaux pluviales, il existe encore quelques
inconvénients quant à leur gestion. En effet, plusieurs
organismes ou administrations peuvent prendre part cette dernière, ce
qui a tendance à complexifier les choses (Chocat & al.,
2008). Par exemple, un parc public utilisé comme un ouvrage de stockage
voit son financement et son exploitation partagés entre le service en
charge de l'assainissement et celui en charge des espaces verts. Seulement, ces
services ont des budgets différents et n'appartiennent pas au même
organisme de manière générale, ce qui peut être
source de problèmes. De plus, les conditions de bonne gestion ne sont
pas forcément les mêmes pour toutes les fonctions. L'accès
au public à une zone infiltrante peut par exemple conduire au tassement
du sol et à une diminution de cette capacité infiltrante qui est
recherchée initialement.
Enfin, on peut noter une difficulté
supplémentaire liée à la perception du public, qui craint
en majorité l'idée de voir l'eau revenir en surface ou même
de voir se développer une végétation « non
contrôlée » (Chocat & al., 2008). Il y a donc un
réel travail de pédagogie à mener de front, entre les
spécialistes et les acteurs politiques du territoire.
Prix des différents dispositifs
Ce tableau récapitulatif (Figure 61), issu d'une
compilation d'un maximum de données, permet d'avoir une meilleure
idée des prix des différentes techniques alternatives, vues au
cours de cette partie. Ces derniers intéressent tout
particulièrement les collectivités, qui font de plus en plus
attention à l'argent qu'elles investissent. Les valeurs exprimées
ci-dessous donnent une notion des coûts envisagés pour chaque
technique. On ajoutera néanmoins qu'il est difficile d'estimer le
coût des différentes installations, qui dépendent
également des caractéristiques physiques du site où elles
sont implantées. Enfin, il faut garder à l'esprit que certaines
méthodes nécessitent un suivi régulier qui peut se
traduire par un coût d'entretien supplémentaire non
négligeable sur le long terme.
120
Technique
Prix
|
Application
|
Entretien/nettoyage
|
Noues
|
Déplacement d'engin : 300-400€
Terrassement/évacuation : 10€/m3
Fourniture et pose : 60-100€/m linéaire
Engazonnement : 1-2€/m linéaire
|
Lotissement Long des voiries
|
Curage tous les 10 ans
Entretien type espaces verts
Attention à
l'encombrement par les
feuilles mortes en automne
|
Fossés/tranchées
|
25-80€/m3 d'eau stockée
|
Lotissement Long des voiries
En pied de bâtiment
|
Suivant la structure de la surface
|
Chaussées réservoir
|
240-290€/m linéaire de chaussée
|
Voirie Trottoirs parkings
|
Curage régulier (par
semestre)
0.15-0.75€/m3/an
(durée de vie de l'enrobée de 10 à 15
ans)
|
Bassin sec
|
30-120€/m3 d'eau stockée
|
Tous types
d'aménagement
|
0.3-1.5€/m3
|
Bassin en eau
|
30-120€/m3 d'eau stockée
|
Aménagements
urbains de grande taille
|
0.15-0.45€/m3
|
Bassin enterré
|
300-600€/m3 d'eau stockée
(conduites surdimensionnées)
300-500€/m3 d'eau stockée (structure
alvéolaire)
800-1500€/m3 d'eau stockée (parois en
béton)
|
Tous types
d'aménagement
|
3€/m2 de surface (HT)
|
Puit d'infiltration
|
5€/m2 de surface assainie 1500€ pour un
puit de 2m/2m
|
Parcelle privée voirie
|
1.5€/m2 de surface
assainie
|
Toiture végétalisée
|
20€/m2 (extensives) +100€/m2
(intensive)
|
Toiture plate ou en pente
|
Nettoyage des dépôts Prévoir
accessibilité
|
|
Figure 61 : Prix, support d'application et entretien des
différents dispositifs pour la gestion des eaux
pluviales (Chéron & Puzenat (2004), ADOPTA, DREAL Pays de la
Loire, modifié)
|