CHAPITRE IV. DISCUSSION
La présente étude avait pour objectif de
décrire le profil épidémiologique, clinique et
paraclinique des maladies rhumatismales dans la zone de santé de
Gombe-Matadi. Nos résultats indiquent principalement que la
prévalence globale des maladies rhumatismales est de 49,5% de la
population d'étude. L'arthrose est la maladie la plus fréquente,
suivie des maladies abarticulaires, alors que la goutte et les rhumatismes
infectieux sont rares. Les femmes sont les plus touchées par les
rhumatismes et l'âge moyen des patients est de 48,9#177;16,9 ans.
4.1. Des données
épidémiologiques
Sur les 1500 personnes enquêtées, les
hommes représentaient 50,7%. Cette légère
prédominance masculine nous a quelque peu surpris étant
donné que toutes les études menées dans la population
avaient montré que les femmes étaient plus nombreuses que les
hommes (149, 152, 153). Il est possible que le caractère religieux de la
cité de N'kamba, où plusieurs personnes viennent en
pélerinage, joue un rôle dans cette répartition,
étant donné que les hommes sont plus prompts et plus libres de
s'y rendre et même de s'y installer pour une assez longue période.
Ils peuvent de ce fait, modifier la démographie des villages
environnants où plusieurs kimbanguistes s'installent.
La rareté des personnes ayant atteint le
niveau d'étude supérieur est, à notre avis, liée
à l'absence des formations d'enseignement supérieur et
universitaire, ainsi que le manque de débouchées
professionnelles. Ainsi, les autochtones qui obtiennent leur diplôme
d'Etat doivent quitter leur village pour poursuivre leurs études et
à la fin de celles-ci, ils doivent chercher un emploi en ville.
La prédominance des ressortissants du
Bas-Congo s'explique simplement par le fait que l'étude a
été menée dans cette province.
La prévalence des maladies rhumatismales
observées dans la présente étude est supérieure
à celle rapportée par Guillemin F et al. (5) et Menkes
CJ (8) en Europe, Murphy L et al. (10) aux USA, Bennet et al.
(48) au Chili, au Brésil et au Mexique, par Davatchi F et al.
(109) en Iran urbain et Mody GM et al. (98-9) en Afrique du Sud.
Néanmoins, cette prévalence globale est inferieure à
celle rapportée par Davatchi et al. (108) au Cuba et en Iran
rural qui ont rapporté respectivement des prévalences de 58% et
de 66,6%. La prédominance du sexe féminin est en accord avec les
études antérieures conduites dans notre milieu par Bwanahali et
al. (30) et par Malemba et Mbuyi-Muamba (32).
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