BURKINA FASO
Ministère de l'Enseignement Supérieur, de
la Recherche Scientifique et de l'Innovation (MRSI)
Unité - Progrès - Justice
Conseil National de l'Enseignement Catholique
(CNEC)
Université Saint Thomas d'Aquin (USTA)/
Université Catholique de Lille (UCL)
Faculté des Sciences Economique et de Gestion
(FASEG)
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Pour l'obtention du Master Banque Finance
THEME DE MEMOIRE : L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER
DES FOURNISSEURS LOCAUX DE BIENS ET SERVICES : CAS DU SECTEUR MINIER
BURKINABE
Présenté et soutenu publiquement par:
************
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël
Sous la direction du :
Docteur TOE Mamadou Enseignant Chercheur
Université Ouaga 2 Année Académique
2012-2014
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de
Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
SOMMAIRE
SOMMAIRE I
LISTE DES TRAVAUX III
LISTE DES FIGURES III
DEDICACE IV
REMERCIEMENTS V
AVANT-PROPOS VI
RESUME VII
ABSTRACT VIII
LISTE DES ACRONYMES & ABREVIATIONS IX
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ACCOMPAGNEMENT
FINANCIER
DES FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX 4
1.1. L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES FOURNISSEURS
LOCAUX 4
1.1.1. LA PROBLÉMATIQUE 4
1.1.2. LES QUESTIONS ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 6
1.1.3. LES OBJECTIFS DE RECHERCHE 6
1.1.4. LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 7
1.1.5. L'INTÉRÊT DE L'ÉTUDE 7
1.2. LA REVUE DE LA LITTERATURE 7
1.2.1. LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION 8
1.2.2. LA THÉORIE DE L'AGENCE 9
1.2.3. LA THÉORIE ÉCONOMIQUE DE LA CONFIANCE
10
1.2.4. L'ACCES AU FINANCEMENT PAR LES FOURNISSEURS LOCAUX
SELON LA THÉORIE DE LA
CONFIANCE 11
1.3. PLAN DE L'ETUDE 12
CHAPITRE 2: LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LA METHODOLOGIE
DE
L'ETUDE 14
2.1. PRESENTATION DU SECTEUR MINIER DU BURKINA FASO
14
2.1.1. LE POTENTIEL MINIER 14
2.1.2. LES TITRES ET AUTORISATIONS DÉLIVRÉS
15
2.1.3. LA PRODUCTION MINIÈRE 15
2.2. LE SECTEUR MINIER BURKINABE : LES ACTEURS ET
PROCESSUS 17
2.2.1. LES ACTEURS 17
2.2.2. LE CYCLE D'UN PROJET MINIER 17
2.3. DEFINITION DES CONCEPTS 18
2.3.1. DÉFINITION DU CONCEPT « ACHAT LOCAL »
18
2.3.2. DÉFINITION DU CONCEPT « PME » 18
2.4. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 19
2.4.1. ORIENTATION MÉTHODOLOGIQUE 19
I
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
2.4.2. LA MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE 19
CHAPITRE 3 : LES MOTIVATIONS ET LES RÉTICENCES
DES SOCIETES
MINIÈRES 23
3.1. LES MOTIVATIONS DES COMPAGNIES MINIÈRES
23
3.1.1. LA CONTRIBUTION DES INSTITUTIONS RÉGIONALES ET
INTERNATIONALES 23
3.1.2. LA POLITIQUE DE RESPONSABILITÉ SOCIALE (RSE) DES
ENTREPRISES MINIÈRES 24
3.1.3. L'OPTIMISATION DE LA CHAINE D'APPROVISIONNEMENT 24
3.2. LES RÉTICENCES DES ENTREPRISES
MINIÈRES 25
3.2.1. LE MANQUE DE PROFESSIONNALISME DES FOURNISSEURS LOCAUX
25
3.2.2. LE PROCESSUS DE PASSATION ET D'EXÉCUTION DES
MARCHÉS DANS LES SOCIÉTÉS
MINIÈRES 26
CHAPITRE 4: LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DE CREDIT
AUX
FOURNISSEURS LOCAUX EN BIENS ET SERVICES MINIERS
29
4.1. LA GESTION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURE A LA
BABF 29
4.1.1. LES CAUTIONS SUR MARCHÉS OU GARANTIES À
PREMIÈRES DEMANDES 29
4.1.2. LE PROCESSUS DE MISE EN PLACE DU CRÉDIT PAR
SIGNATURE 30
4.2. LE MANQUE DE STRUCTURATION ET L'INSUFFISANCE DE
FONDS PROPRES DES
FOURNISSEURS LOCAUX 31
4.2.1. LE MANQUE DE STRUCTURATION DES FOURNISSEURS LOCAUX
31
4.2.2. L'INSUFFISANCE DE FONDS PROPRES 32
4.3. LA SECURISATION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURES
33
4.3.1. L'ASYMÉTRIE D'INFORMATION ENTRE FOURNISSEURS
LOCAUX ET BANQUES 33
4.3.2. LA SÉCURISATION DES CRÉANCES FOURNISSEURS
LOCAUX PAR LES BANQUES 33
4.3.3. LE MARCHÉS DES GARANTIES BANCAIRES AU BURKINA
FASO 34
CHAPITRE 5 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
37
5.1. DISCUSSIONS DES RESULTATS 37
5.2. RECOMMANDATIONS 43
5.2.1. RECOMMANDATIONS AUX SOCIÉTÉS
MINIÈRES 43
5.2.2. RECOMMANDATIONS AUX FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX 43
5.2.3. RECOMMANDATIONS AUX BANQUES 44
5.3. PLAN D'ACTIONS À METTRE EN OEUVRE
44
CONCLUSION GENERALE 49
BIBLIOGRAPHIE 52
ANNEXES 58
II
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
LISTE DES TRAVAUX
TABLEAU 1: SITUATION DES TITRES ET AUTORISATIONS 15
TABLEAU 2: EVOLUTION DE LA PRODUCTION MINIERE AU BURKINA FASO
16
TABLEAU 3: PLAN D'ACTION DES SOCIETES MINIERES 45
TABLEAU 4: PLAN D'ACTION DES FOURNISSEURS LOCAUX 46
TABLEAU 5: PLAN D'ACTION DES BANQUES 47
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1: CARTE MINIERE DU BURKINA FASO 14
III
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
DEDICACE
Au Seigneur Jésus Christ A mon Père A
ma Mère A mes frères et soeurs, Alexandre, Yolande, Isabelle,
Judicaël, et Oscar A Pierrette qui repose dans la lumière de
Jésus- Christ A mon épouse Léa et à mes fils Jason,
Mason et Milton.
IV
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
REMERCIEMENTS
Ce mémoire de fin d'études n'aurait pas vu le
jour sans la contribution de plusieurs personnes dont les conseils ont
été précieux pour la réalisation de ce travail.
Sont particulièrement nommées les responsables suivantes :
Les responsables logistiques et des approvisionnements des
sociétés minières enquêtées, la
chargée de Communication de la Chambre des Mines du Burkina Faso, le
Coordonnateur de l'ABSM, les gestionnaires de crédits des banques et,
enfin les responsables des fournisseurs locaux, pour leur disponibilité
et pour avoir offert leur cadre pour que cette étude puisse voir le
jour.
Mes remerciements s'adressent à la
3ème promotion de Master Banque Finance de l'USTA
pour l'esprit d'équipe et le dynamisme dont chacun a fait montre au
cours de ce parcours périlleux.
Les remerciements sont également formulés
à l'endroit de mon encadreur pédagogique le Docteur
TOE Mamadou qui a toujours rappelé les
éléments importants et réorienté le sujet. Il a su,
grâce à sa rigueur scientifique, montrer le chemin qui a conduit
à la réalisation de ce document de valeur et a permis de relever
toutes les bonnes questions.
Une mention spéciale est faite au coordonnateur de
Master Banque Finance de l'USTA qui, également a su, avec la rigueur, la
maitrise, la bonne ambiance, et les encouragements réguliers,
accompagner la rédaction de ce mémoire. Il s'agit notamment de
Pr. BAYALA B. Serge.
Mes remerciements vont enfin à mon ami pour la
compréhension, le soutien et l'accompagnement sur le plan
méthodologique pendant ces moments éprouvants. Une pensée
profonde est formulée l'endroit de M. Der Eric
SOMDA.
Tous, soyez-en remerciés !
L'auteur demeure seul comptable des erreurs et imperfections
qui pourraient être relevées dans le présent document.
V
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
AVANT-PROPOS
Le présent mémoire rentre dans le cadre de
l'obtention du diplôme de fin d'études du cycle de Master en
Faculté de Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de
l'Université Saint Thomas d'Aquin (USTA) au Burkina Faso en partenariat
avec l'Université Catholique de Lille (UCL) en France. L'option de ce
master étant Banque Finance.
L'idée de réaliser une telle étude est
venue du constat que l'approvisionnement local des biens et services est devenu
un levier de croissance sur le plan économique au Burkina Faso,
pourtant, les entreprises minières sont enclines à
s'approvisionner au niveau international. L'un des problèmes
identifiés, en lien avec cet état des faits est que les
fournisseurs miniers locaux rencontrent de sérieuses difficultés
quand à se faire accompagner par le système bancaire.
Cette étude se veut être une contribution devant
permettre la mise en relief des différents obstacles au financement des
fournisseurs miniers locaux au Burkina Faso. Elle contribue également
à la définition de pistes et moyens pouvant conduire les
entreprises burkinabé à tirer le meilleur parti de
l'approvisionnement local des biens et services du secteur des mines. Ainsi,
les solutions proposées pourront lever ces obstacles liés aux
difficultés de l'accompagnement financier des entreprises locales qui
fournissent des biens et services aux compagnies minières.
Néanmoins, il faut relever que des difficultés
n'ont pas manqué. En effet, ces difficultés concernent
particulièrement la disponibilité de données fiables et
actuelles du terrain. Elles concernent également la disponibilité
des responsables des différentes entités interviewés.
Cette situation nous a amené à nous contenter aussi des
entretiens informels que nous avons pu avoir avec quelques
spécialistes.
VT
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
RESUME
Depuis quelques années, l'Afrique de l'Ouest et
particulièrement le Burkina Faso est devenu une destination de choix
pour les investisseurs étrangers à cause du sous-sol
potentiellement riche en minerais. En effet, des multinationales exploitent
industriellement des gisements de minerais au Burkina Faso entrainant des
effets positifs induits sur l'économie de la nation. Les entreprises
minières constituant de vastes enclaves territoriales consomment
d'énormément quantité de biens et services. Par la
stratégie de l'externalisation et encouragée par des politiques
de responsabilités sociétales, elles achètent de grandes
quantités des biens et services avec d'autres entreprises. Seulement, le
constat est que la majorité écrasante des achats
opérés par les mines se fait avec les fournisseurs
étrangers au détriment des fournisseurs locaux et, pour plusieurs
raisons, dont la question du financement des entreprises nationales. Ce
mémoire discute des difficultés d'accompagnement financier des
entreprises nationales impliquées dans la chaine d'approvisionnement
dans les compagnies minières au Burkina Faso.
MOTS CLES :
Fournisseurs locaux, achats locaux, confiance, engagement par
signature, garanties bancaire, fonds de garanties.
VII
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
ABSTRACT
For the recent years, West Africa and especially Burkina Faso
has become a destination of choice for foreign investors due to the potentially
rich subsoil minerals. Indeed, multinationals exploit industrial mineral
deposits in Burkina Faso resulting positive effects induced on the nation's
economy. Mining companies constituting the vast territorial enclaves consume
enormous amount of goods and services. The strategy of outsourcing, encouraged
by social responsibilities policies they purchase large quantities of goods and
services with other businesses. Only the fact is that the overwhelming majority
of purchases by mining is done with foreign suppliers to the detriment of local
suppliers and, for several reasons, including the issue of financing of
domestic enterprises. This brief discusses the financial support difficulties
domestic enterprises involved in the supply chain in mining companies in
Burkina Faso
KEY WORDS:
Local suppliers, local purchases, trust, commitment by
signing, bank guarantees, guarantee funds
VIII
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
LISTE DES ACRONYMES & ABREVIATIONS
ABSM: Alliance des Fournisseurs
Burkinabè de Biens et Services Miniers
BABF : Banque Atlantique du Burkina Faso
BAD: Banque Africaine de
Développement
BMC: Burkina Mining Company
BUMIGEB : Bureau des mines et de la
géologie du Burkina
CGA : Centre de Gestion Agrée
CEDEAO: Communauté Economique Des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
DGMG: Direction Générale des
Mines et de la Géologie du Burkina Faso
EDP: Economic Development Parteners
F-GARI : Fonds de Garantie des Investissements
Privés en Afrique de l'Ouest
IFU: Identifiant Financier Unique
MEBF : Maison de l'Entreprise du Burkina
Faso
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances du Burkina Faso
OCDE: Organisation de Coopération et
de Développement Économiques
OHADA: Organisation pour l'harmonisation en
Afrique du droit des Affaires
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PME: Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
PTF : Partenaire Technique et Financier
RCCM : Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier
RIB : Relevé d'Identité
Bancaire
RSE : Responsabilité Sociétale
des Entreprises
SA : Société Anonyme
SARL : Sociétés A
Responsabilité Limitée
SCADD : Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable
SEMAFO : Société d'exploitation
Minière d'Afrique de l'Ouest
SMB : Société des Mines de
Belahourou
SOFIGIB : Société
Financière de Garantie Interbancaire du Burkina
TPE : Très Petite Entreprise
UEMOA: Union Economique et Monétaire
Ouest Africain.
IX
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
INTRODUCTION GENERALE
X
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Bien que souvent en marge de la globalisation, le boom du
secteur minier constaté depuis le début des années 2000 en
Afrique, lui confère une place de choix. Face à une demande en
ressources minérales de plus en plus croissante due à la
montée en puissance des pays émergents, l'Afrique peu
explorée et peu exploitée est devenue un pôle d'attraction
pour les investisseurs étrangers. En effet, l'Afrique subsaharienne et,
en particulier l'Afrique de l'Ouest demeure une destination de choix pour les
investissements directs étrangers. Ainsi, « environ 60% des
ressources minérales découvertes dans le monde au cours des 10
dernières années sont dans des pays non membres de l'OCDE, et 25%
de celles-ci sont en Afrique subsaharienne » (Banque Mondiale,
2014).
Depuis les années 1990, la valorisation du sous-sol de
la zone ouest africaine a entrainé un essor important du secteur des
mines, caractérisée par une hausse sans cesse des investissements
dans l'industrie minière. En effet, des efforts en matière de
respect des principes de bonne gouvernance au niveau politique, social,
économique et environnemental ont été consentis par les
gouvernements au titre du secteur minier. Pour (Maréchal, 2011) «
le développement durable- économique, social et
environnemental- du secteur minier africain dépend essentiellement de la
mise en place des pratiques de bonne gouvernance au niveau national,
régional, voire international ». C'est ainsi que des
politiques minières nationales accueillantes et attractives des pays
à fort potentialité minière de la sous-région ont
été révisées en vue d'attirer plus d'investisseurs
étrangers. Des facilités ont alors, été
intégrées dans le cadre législatif et fiscal de ces pays
sous l'impulsion des partenaires au développement. Les codes respectifs
des investissements, des mines, des impôts et des douanes des pays ont
été revus afin de rendre le secteur minier de l'espace
communautaire plus attractif. Des codes miniers équilibrés mis en
place entre 1990 et 2015, et préservant les intérêts de
tous (Etat, communautés locales, investisseurs etc.) dans les pays de
l'UEMOA, ont mis l'accent non seulement sur la fiscalité à savoir
les redevances minières, les royalties etc. mais aussi sur la gestion
des titres. Par ailleurs, il faut relever que le développement du
secteur minier africain passe par un développement progressif des
infrastructures ainsi que par le renforcement des capacités locales
desdits pays.
Depuis quelques années, le secteur minier
burkinabé est considéré comme étant l'un des plus
dynamiques en Afrique. Ce secteur relativement jeune et peu
expérimenté est en pleine
1
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
croissance et, plus particulièrement pour celui de
l'or. Aujourd'hui, le Burkina Faso est le 2ème pays africain et le
29e mondial dans le classement des Etats de la planète sur
l'attractivité de leur secteur minier en 20151. Aussi, le
compte rendu du conseil des ministres du 1er avril 2015 a
montré que le Burkina Faso a exporté à la date du 31
décembre 2014, 143 944 tonnes métriques de concentré de
zinc et produit 3 803,74 tonnes de concentré de plomb. La production
aurifère en hausse est passée de 32,527 tonnes d'or métal
en 2013 à 36,503 tonnes en 2014, soit un taux d'accroissement de 12%.
A partir de 2009, l'activité d'exploitation
minière, dominée par une production industrielle est
considéré comme la première mamelle de l'économie
burkinabè aux côtés du coton et de l'élevage. Les
agrégats macroéconomiques du pays montrent aussi que, la
contribution du secteur à la formation du PIB représentait 20 %
en 20122. En conséquence, ce secteur est devenu
extrêmement important pour la croissance, le développement et la
réduction de la pauvreté au Burkina Faso. Autrement, il contribue
incontestablement à la réponse aux objectifs visés par la
Stratégie de Croissance Accélérée et de
Développement Durable (SCADD), qui s'inspire des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD), définis par le
Système des Nations Unis. Au regard du potentiel minier important du
Burkina Faso, on constate un afflux important d'investisseurs étrangers
à la recherche de permis d'exploitation de minerais. Un nombre important
d'entreprises minières étrangères s'y est installé
pour faire affaire. Certaines sont en phase d'exploration ou de recherche et
d'autres à un stade plus avancé : en phase d'exploitation.
De toute évidence, le secteur minier a un impact
important sur le développement socio-économique du Burkina Faso.
L'activité minière animée essentiellement par les
multinationales a des effets induits sur le social, l'environnement et
l'économie, et se traduisent par des enjeux. Ces enjeux sont souvent
à l'origine de conflits entre sociétés minières et
communautés locales, notamment en ce qui concerne la chaîne
d'approvisionnement industrielle, dépendante des ressources produites
sur le site minier. Néanmoins, comme toute organisation qui
évolue dans un environnement, les compagnies minières au Burkina
Faso sont en relation d'affaire avec plusieurs parties prenantes (stakeholders)
: Etat, salariés, communauté, fournisseurs etc.
1 Rapport Institut Fraser (Canada) 2015
2 Source: DGMD
2
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CHAPITRE I :
LE CADRE THEORIQUE DE
L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES
FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX
3
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CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ACCOMPAGNEMENT
FINANCIER DES FOURNISSEURS MINIERS LOCAUX
Ce chapitre aborde le cadre théorique de l'étude
et s'organise autour de trois (03) sections essentielles. La première
présente la problématique, les questions de recherche, les
objectifs, les hypothèses et l'intérêt de l'étude
(1.1.). La seconde présente la revue de la littérature (1.2.) et
enfin la troisième, le plan de l'etude (1.3.).
1.1. L'ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES FOURNISSEURS
LOCAUX
Cette première section du premier chapitre est
articulée autour de quatre sous-sections. Il s'agit d'abord de la
problématique de l'étude (1.1.1), ensuite des questions de
recherche (1.1.2.), des objectifs de recherche (1.1.3), des hypothèses
de recherche (1.1.4.) et, enfin de l'intérêt de l'étude
(1.1.5.)
1.1.1. La problématique
Les compagnies minières évoluent dans un
contexte de globalisation à l'instar d'autres multinationales,
caractérisées par l'ouverture des marchés. En effet, ces
entreprises ont recourt à des stratégies de recentrage ou
d'externalisation pour renforcer leur rentabilité économique.
Cela se traduit non seulement, par la sous-traitance ou par l'externalisation
d'un nombre important de leurs activités, notamment l'achat de biens et
services, mais aussi par la prise en compte des impacts sociaux et
environnementaux pour ainsi renforcer leur légitimité dans leur
domaine de compétences.
Les sociétés minières sait-on,
constituent de vastes enclaves territoriales fortement consommatrices de biens
et services (Bambara, 2012), et par conséquent achètent
d'énormes quantités de biens et services auprès de tiers,
notamment les entreprises. Les mines s'inscrivent dans cette dynamique
d'externalisation car cela revient à faire le choix d'une structure
organisationnelle qui consiste à se procurer un service qui a
déjà été produit en interne, alors se pose-t-on la
question du «make or buy» (Walker et Weber, 1984 ; Walker et Poppo,
1991). L'externalisation implique aussi un transfert vers le prestataire des
actifs qui sous-tendaient l'activité, se traduisant ainsi par la
formation d'un contrat. En tout état de cause, l'externalisation d'une
activité confère un pouvoir au prestataire et, en contrepartie
elle introduit une dépendance chez l'entreprise externalisatrice. Enfin,
elle s'inscrit dans la logique de la théorie de la dépendance des
ressources (Pfeffer et Salancik, 1978), dans la mesure où les PME
n'étant pas autosuffisantes, elles sont par conséquent, fortement
dépendantes des grandes entreprises sur le
4
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
plan économique. Malgré la stratégie
d'externalisation, on constate que la proportion de l'approvisionnement en
biens et services auprès des entreprises nationales par les compagnies
minières demeure très faible dans les pays de l'Afrique de
l'Ouest. Une étude commanditée par la Banque Mondiale sur
l'approvisionnement local minier au Libéria et au Burkina Faso montre
que 90% de l'approvisionnement du secteur minier est assuré par des
entreprises étrangères, (KAISER-EDP, 2014). Poursuivant son
analyse sur la demande agrégée en biens et services miniers au
Burkina Faso, ce consultant a évalué l'ensemble des achats du
secteur à $2 milliards entre 2010 et 2012, avec une progression
impressionnante du potentiel des achats futurs. Pourtant, « l'achat
local dans l'industrie minière est considéré comme un
important levier de croissance (Union Africaine, 2009 ; World Bank, 2012 ;
Banque Africaine de Développement, 2012) notamment de par son «
envergure » et sa capacité à « créer la
masse critique nécessaire pour établir d'autres domaines
» (Commission Economique pour l'Afrique, 2011 p 119) » (Bambara,
2013).
Dans le but d'apporter une réponse à ce
problème, la Banque Mondiale, l'Ambassade du Canada au Burkina Faso,
ainsi que la Chambre des Mines du Burkina Faso (CMB) se sont penchées
sur la question. A cet effet, une étude sur « la fourniture de
biens et services par les entreprises locales aux compagnies minières
opérant au Burkina Faso : état des lieux et perspectives »
(Damiba, 2014) fut commanditée afin de comprendre pourquoi les
fournisseurs locaux ne tiraient pas le meilleur parti de la croissance du
secteur minier au Burkina Faso. Plusieurs facteurs sont à l'origine de
ce problème, il s'agit notamment de la jeunesse du secteur minier
burkinabè, des formalités et lourdeurs administratives, de
l'insuffisance de communication entre les différents acteurs miniers, de
l'indisponibilité d'informations sur les besoins miniers, du manque de
répertoire de fournisseurs locaux, de l'absence d'une bourse de
sous-traitants, du non-respect des délais de paiement des factures, du
refus par certaines mines de signer un contrat d'engagement etc.
En marge des raisons évoquées, nous avons
identifié lors du forum national sur les achats locaux du secteur minier
tenu à Ouagadougou en 2014, que le faible taux de l'approvisionnement
local en biens et services miniers au Burkina Faso est fortement lié aux
difficultés d'accès au financement. Néanmoins, il faut
relever que ce problème n'est pas spécifique aux PME fournisseurs
du secteur des mines, mais aussi un problème général aux
PME Burkinabè. En tout état de cause, l'accès au
financement constitue une contrainte majeure pour 75 % des PME au Burkina Faso
(Banque Mondiale, 2013). Pourtant, les banques apparaissent
indéniablement
5
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
dans le système financier, comme étant les
principaux bailleurs de fonds des PME, en raison du faible développement
du marché financier régional ainsi que la faible culture
financière des agents économiques. Ainsi, se pose-t-on la
question suivante : Pourquoi les fournisseurs locaux de biens et services
aux mines sont-ils sujets au rationnement du crédit bancaire ?
Etant entendu que l'approvisionnement local minier est devenu un enjeu
économique et suscite beaucoup d'espoir pour le développement
social et économique du peuple Burkinabé.
1.1.2. Les questions et objectifs de recherche
Elles se déclinent en question de recherche et en
sous-questions.
? La question de recherche
Dès lors que la problématique globale de
l'étude est posée, nous nous efforcerons d'apporter des
réponses idoines à la question principale suivante:
Comment contribuer au renforcement de l'accompagnement financier des
fournisseurs locaux de biens et services aux compagnies minières au
Burkina Faso ?
? Les sous-questions
Les sous-questions y attachées à la question de
recherche sont les suivantes :
o Quels sont les forces et facteurs à l'oeuvre
dans le processus de financement des fournisseurs locaux dans le secteur
minier?
o Les fournisseurs locaux de biens et services aux
sociétés minières sont-ils sujets au rationnement du
crédit par signature ?
o Les banques perçoivent-elles l'environnement
judiciaire comme un risque limitant l'offre de crédit aux fournisseurs
locaux?
1.1.3. Les objectifs de recherche
Dans cette sous-section il sera question de définir
l'objectif global de l'étude ainsi que les
objectifs spécifiques y rattachés.
? L'objectif global de l'étude
L'objectif global de cette étude est de comprendre les
facteurs limitant l'accès au financement
des fournisseurs locaux des biens et services aux compagnies
minières au Burkina Faso.
? Les objectifs spécifiques
Plus spécifiquement, il s'agira de :
? Déduire les motivations et les
réticences des compagnies minières à sous-traiter la
fourniture locale de biens et services avec les entreprises nationales.
6
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
? Identifier et analyser les difficultés de
l'accès au financement des entreprises nationales qui fournissent des
biens et services aux mines.
? Identifier et proposer des solutions à
même de résoudre le problème de l'accès au
financement des fournisseurs miniers locaux.
1.1.4. Les hypothèses de recherche
Les hypothèses de recherches se résument comme
suit :
? Les coûts élevés de transactions
expliquent les réticences des compagnies minières à
acquérir des biens et services au niveau local.
? La faible transparence de l'information
financière limite l'accès des fournisseurs locaux au
crédit par signature.
? Les mécanismes de garantie ne sont pas
utilisés de façon optimale pour sécuriser les
créances des fournisseurs locaux.
1.1.5. L'intérêt de l'étude
La présente étude est utile à tout point
de vue. Premièrement, l'intérêt de cette étude
réside en notre développement personnel. Elle sanctionne en
effet, notre parcours de Maître en Banque Finance. Deuxièmement,
la revue de la littérature n'a pas fait cas d'études
académiques sur le sujet. Par conséquent, ce travail de fin de
cycle enrichira la littérature dans le domaine de l'accompagnement
financier des fournisseurs locaux. Enfin, troisièmement, ce
mémoire permettra d'une part aux fournisseurs locaux de comprendre les
causes profondes du rationnement du crédit bancaire, duquel ils sont
sujets, tout en leur offrant des stratégies pour améliorer leur
accessibilité au financement bancaire. D'autre part, il permettra aux
banques de mieux comprendre les enjeux économiques liés à
la fourniture locale de biens et services dans le secteur minier. Enfin, ce
mémoire permettra aux entreprises minières de développer
des outils pour relever le taux de l'approvisionnement local des biens et
services.
La problématique telle que posée dans cette
étude met en lien trois (03) acteurs principaux qui sont: les compagnies
minières, les fournisseurs locaux, et les banques. Ainsi, une
démarche méthodologique appropriée permettrait l'atteinte
des objectifs de recherche préconisés.
1.2. LA REVUE DE LA LITTERATURE
La problématique posée est abordée
à partir de l'approche contractuelle. La première sous-section
expose la théorie des coûts de transaction (1.2.1), la seconde, la
théorie de l'agence (1.2.2) la troisième, la théorie
économique de la confiance (1.2.3) et enfin, l'accompagnement financier
des fournisseurs locaux dans la théorie de la confiance (1.2.4).
7
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
1.2.1. La théorie des coûts de
transaction
La théorie des coûts de transaction mise en
lumière par (Coase, 1937) a été développée
par (Williamson, 1975,1985). Cette théorie, éclaire la lanterne
des agents économiques en matière de contrats et d'organisations.
Williamson définit les coûts de transaction, comme « les
coûts engendrés (ou pouvant l'être) par les échanges
contractuels de biens ou services entre firmes». Il analyse en effet,
les coûts de transaction comme la somme des coûts ex ante
de négociation et d'élaboration du contrat mettant en lien
deux entités, et des coûts ex post d'exécution, de
mise en vigueur et de modification du contrat. Autrement, la signature d'un
contrat implique nécessairement des coûts, imputables à
l'information imparfaite et aux comportements de rationalité
limitée et d'opportunisme des agents économiques. Ainsi, des
mécanismes de réduction de risques sont développés
pour contraindre les agents économiques à respecter leurs
engagements. Ces mécanismes sont intentionnels ou spontanés.
L'analyse du risque dans le cadre du financement des
fournisseurs locaux affecte non seulement les sociétés
minières mais aussi les institutions financières du fait de
l'information incomplète et des comportements opportunistes des acteurs.
L'analyse de cette théorie montre qu'elle ne prend en compte que la
transaction comme unité d'analyse et la spécificité des
actifs supports de la transaction. Néanmoins, cette théorie a vu
la critique de plusieurs auteurs. La majorité des critiques portent
notamment sur les fondements théoriques. Ces auteurs pensent que cette
théorie met plus l'accent sur l'opportunisme des agents
économiques que la confiance et la réputation (Goshal et Moran,
1996, Donaldson, 1995). En marge de celles-ci, d'autres critiques ont
porté sur la non-prise en compte de l'incertitude de façon
combinée avec la spécificité (Sutcliffe et Zaheer, 1998,
Slater et Spencer, 2000, Klein, 2004) de même que sur
l'ambiguïté de la mesure des coûts de transactions.
Les trois (03) entités étudiées
entretiennent une relation du type triangulaire : «
Société Minière-Fournisseur Local et Banque
». On en déduit alors deux (02) unités d'analyse. La
première est : « Société Minière et
Fournisseur Local » et la seconde : « Banque et Fournisseur
Local ». En effet, dans le cas de la première unité
d'analyse, si l'on considère que les mines achètent une part
importante de ses biens et services avec les fournisseurs locaux, ce qui se
matérialise par la formation d'un contrat. L'effet d'entrainement c'est
que le contrat engendre deux types de coûts du point de vue de la
théorie. Il s'agit des coûts liés à la
négociation du contrat, ainsi que des coûts y relatifs à sa
modification. Pour réduire ainsi les coûts de transaction, la mine
va mettre en place des mécanismes de surveillance. Ces mécanismes
peuvent être intentionnels (justification de documents administratifs de
l'entreprise, des marchés similaires réalisés, la
localisation de l'entreprise, etc.) ou spontanés (justification de
lignes de crédit, rapport d'audit
8
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
etc.). D'autre part, dans la seconde unité d'analyse,
le financement du marché minier engendre également des
coûts de transaction entre banques et fournisseurs locaux, similaires aux
coûts issus du contrat de la première unité d'analyse. En
conclusion, on pourrait affirmer que les fournisseurs locaux s'en trouvent
doublement affectés par la théorie des coûts de
transaction. Nonobstant cela, cette théorie se focalisant sur l'individu
n'aborde pas la question de l'asymétrie d'information. Pourtant, la
théorie des coûts d'agence privilégie la question de
l'asymétrie d'information et les conflits d'intérêts. Ces
deux théories sont similaires du point de vue de l'analyse du risque
relatif aux approches contractuelles, mais le recours à la
théorie de l'agence est utile pour notre étude.
1.2.2. La théorie de l'agence
La théorie de l'agence est développée
par (Meckling, Jensen, 1976). Elle tire son nom de la relation d'agence qui lie
le « principal » à l'« agent ». Le
mandataire ayant le pouvoir d'agir au nom du principal. L'origine de cette
théorie émane de la démarche d' (Alchian, Demsetz 1972).
Ces auteurs dans la théorie des droits de propriété
définissent la firme comme un noeud de contrats « nexus of
contracts ». Cette théorie engendre la notion de coût
d'agence qui conduit naturellement à la question de l'asymétrie
d'information et des conflits d'intérêts entre cocontractants.
Dans le cadre de cette théorie deux (02) problèmes sont
susceptibles de se produire. Le premier problème lié à
cette théorie est la sélection adverse, ex ante à
la signature du contrat entre les parties donc, suppose que l'agent dispose
d'informations que le principal n'en dispose. Il peut donc les dissimuler avant
d'apposer sa signature. Le second problème est le hasard moral,
ex post à la signature du contrat où le principal n'est jamais
assuré que l'agent mettra tout en oeuvre pour exécuter le contrat
et poursuivra des objectifs qui lui sont assignés. Il est
postérieur à la passation des contrats.
En application à notre étude, cette
théorie s'applique aussi bien, à la première unité
d'analyse qu'à la seconde. En partant de la première unité
d'analyse « société minière et fournisseur local
», le principal (société minière) va proposer un
contrat de prestations dont le paiement sera au moins égal au
bénéfice qu'aurait eu l'agent (fournisseur local) et, qui
accepte. Alors, des coûts d'agence vont naitre consécutivement
à la formation du contrat. Pour ainsi réduire les coûts
d'agence, la banque va demander fournisseur local de lui transmettre des
informations fiables sur sa situation réelle.
L'application de cette théorie à la seconde
unité d'analyse « banque et fournisseur local »,
conduit le principal (banque) à demander à l'agent (fournisseur
local) de révéler sa situation réelle par la transmission
d'informations fiables, dans le cas où un contrat de financement doit
9
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
être formulée entre ces deux (02)
entités. Dans cette relation triangulaire «
Société Minier-Fournisseur Local et Banque », le
fournisseur local joue doublement le rôle de l'agent.
Pour revenir sur terre, la société
minière pour réduire le problème de sélection
adverse va s'assurer de la capacité du fournisseur local à
satisfaire à ses exigences en demandant des informations telles que :
l'IFU, le RCCM, les références similaires du marchés
déjà exécutés, la capacité à fournir
un service après-vente etc. Dans le cas où un contrat de
prestation est signé entre les deux (02) entités et doit faire
l'objet de financement, la banque s'assurera d'un minimum de garanties. Elle va
en effet, demander au fournisseur local des informations sur sa situation
financière, notamment les états financiers certifiés, des
rapports de commissaires aux comptes etc. En plus, des visites terrains peuvent
être réalisées. Enfin, une fois ces informations
disponibles, pour réduire le risque d'aléa moral la
société minière tout comme la banque peuvent demander des
garanties réelles au fournisseur local en vue de le contraindre au
respect de ses engagements.
Les théories respectives des coûts de
transactions et des coûts d'agences répondent aux besoins de notre
l'étude. Néanmoins, nous pensons qu'une « institution
invisible » (Kenneth, 1968) gouverne cette transaction triangulaire
qu'il faut explorer: la confiance.
1.2.3. La théorie économique de la
confiance
De nos jours, la confiance suscite un renouveau conceptuel.
Pendant longtemps, les économistes ont considéré la
confiance comme un concept peu opératoire en dehors des
procédures contractuelles habituelles, malgré l'incertitude
grandissante. La confiance se définie comme une relation
d'échange, régie par une norme de réciprocité qui
repose sur l'association intime de la délégation et de la
croyance (Karpik, 1996). Selon la théorie libérale d'Adam Smith
« la main invisible » l'individu n'est animé que de
l'intérêt personnel ; l'homo oeconomicus, par
conséquent, il n'a pas d'objectif social. La théorie de jeux non
coopératifs pour laquelle la confiance n'existe point, admet
néanmoins « une hypothèse d'individualisme extrême
et cherche à identifier les conditions qui permettent malgré tout
une coopération efficace » (Kreps, 1991). Mais, faire
confiance signifie aussi courir le risque de se faire trahir et (Boissin, 1999)
pense que « la recherche de son intérêt peut même
conduire l'agent à utiliser la ruse, la dupe ou la duperie en vue de
maximiser son gain dans l'échange ». Ainsi, même si
l'hypothèse de l'opportunisme des agents économiques est
déterminante, la confiance devient néanmoins un moyen de
réduction des coûts de transactions du fait de l'asymétrie
d'informations. (Thuderoz, 1999) soutient dans le
même chapitre que « le calcul, la confiance et
l'intérêt personnel deviennent conciliables ».
10
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
Ces différents développements peuvent-ils
éclairer notre lanterne ? Pour arrimer cette théorie à
notre étude, on peut affirmer que cette théorie s'applique
très bien à nos deux (02) unités d'analyse. En
considérant que les fournisseurs locaux sont fortement
dépendantes économiquement des sociétés
minières qui sont leurs donneurs d'ordres, les sociétés
minières par stratégie, externalisent une importante partie de
leurs activités avec les fournisseurs locaux par une approche
contractuelle. Pourtant, aucun contrat ne peut prendre en compte tous les
aspects de couverture du risque. Autrement, un contrat comporte des
informations manquantes, qui sont résolues par la confiance. De
même, on note que la confiance occupe une place de choix entre la banque
et ses clients dans le cadre de l'accès au financement. En somme, des
trois (03) théories économiques énoncées, nous
pensons que notre sujet cadre mieux avec la théorie économique de
la confiance.
1.2.4. L'accès au financement par les fournisseurs
locaux selon la théorie de la confiance
Dans la littérature, nous n'avons pas rencontré
d'études qui abordent de façon spécifique la
problématique de l'accompagnement financier des fournisseurs miniers
locaux selon la théorie économique de la confiance. Un ensemble
d'éléments caractérise le concept de la confiance dans les
relations inter-entreprises. Ainsi, la confiance apparait comme un vecteur pour
« cimenter » une relation (Fattam, Paché 2014)
ensuite, un réducteur de coûts et enfin un réducteur de
conflit.
? La confiance, une synovie dans les relations
inter-entreprises
En rappel, notre étude met en relation trois (03)
acteurs principaux, autrement une relation tripartite. De cette relation on en
déduit deux (02) unités de transaction. La première met en
lien les entreprises minières et les fournisseurs locaux et la seconde,
les institutions financières et les fournisseurs locaux. Les approches
contractuelles sont à la première loge de ces unités de
transactions: le contrat. Néanmoins, les approches contractuelles
mettent en exergue la problématique de l'incomplétude des
contrats et (Williamson, 1993) formalise cette idée en langage
économique : du fait de l'incomplétude des contrats, la confiance
entre individus se substitue à l'information manquante. Au regard de ce
qui précède, la confiance s'identifie à la synovie
dans une relation d'échanges inter-organisationnelles. Elle doit
par conséquent être régulièrement construite,
déconstruite et reconstruite entre les différents acteurs.
? La confiance, un réducteur de
coûts dans les transactions
Il y a une relation inverse entre la confiance et les
coûts de négociation de contrats. En effet, plus la confiance
s'enracine dans les relations inter-entreprises, moins les coûts de
négociations de contrat augmentent. Alors, se justifie la
réduction des tentations opportunismes des
11
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3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
partenaires (Williamson, 1975). En application à notre
thème, il est logique que si la confiance s'enracine d'une part entre
sociétés minières et fournisseurs locaux, et d'autre part,
entre banques et fournisseurs locaux moins des garanties contractuelles et
matérielles sont demandées aux fournisseurs locaux. On en
déduit alors que la confiance atténue les asymétries
d'informations inhérentes à l'échange en permettant un
partage plus ouvert et plus transparent de l'information (Zaheer & al.
1998).
? La confiance, un réducteur de
conflits
Des échanges régulièrement construites,
déconstruites et reconstruites ont pour synovie la confiance. Cela
s'explique par une formalisation d'accords transcendant à la fois
d'éventuels conflits d'intérêts, des divergences de buts et
des asymétries relatives à la gestion des opérations
(Madhok, 1995). A l'oppose, faire confiance signifie aussi courir le risque de
se faire trahir et, pour (Coleman, 1988) la trahison de confiance dans les
relations d'affaires sera sanctionné économiquement et
socialement de manière plus ou moins sévère. La confiance
se positionne alors comme une vertu lorsqu'elle facilite les relations
inter-entreprises. Elle permet en effet, de réduire la vision
court-termisme, dont l'objectif est d'en tirer des avantages immédiats
dans les affaires pour ainsi privilégier une vision long-termisme des
contrats plus durables et plus stables. En définitive, on en conclut que
la confiance est un ingrédient capital dans les relations d'affaires
entre les trois(03) acteurs cités dans notre étude. Que ce soit
dans la chaîne d'approvisionnement minier ou dans la recherche de
financement, la confiance réduit les incertitudes liées aux
échanges. Elle estompe au fur et à mesure les
intérêts individuels pour ainsi aboutir à la formulation
des solutions mutuellement avantageuses entre les partenaires. Dans le cas type
de notre étude, il convient de se poser la question de savoir comment
instaurer un climat de confiance entre les sociétés
minières et les fournisseurs locaux d'une part, et entre les
fournisseurs locaux et les banques d'autre part, de sorte à construire
un capital social solide pour renforcer les transactions, notamment
l'accès au financement des fournisseurs locaux.
1.3. PLAN DE L'ETUDE
Une réponse appropriée à la
problématique posée, impose l'énoncé d'un plan
d'étude clair. Pour ce faire, nous déclinerons le présent
mémoire en cinq (05) chapitres. Le premier aborde la question de
l'accompagnement financier des fournisseurs locaux. Le second définie le
cadre institutionnel et méthodologique de l'étude. Les
troisième et quatrième chapitres livrent les résultats de
l'étude. Enfin le cinquième chapitre analyse les résultats
de l'étude et propose une esquisse de solutions à la
problématique posée.
12
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
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CHAPITRE 2:
LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LA
METHODOLOGIE DE L'ETUDE
13
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CHAPITRE 2: LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LA
METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Dans ce chapitre, nous aborderons dans un premier temps la
présentation du secteur minier Burkinabé (2.1.), dans un second
temps les acteurs et le processus (2.2.) et enfin, troisièmement la
définition des concepts et la méthodologie de l'étude
(2.3.).
2.1. PRESENTATION DU SECTEUR MINIER DU BURKINA
FASO
La présentation du secteur minier Burkinabé est
articulée autour de trois (03) sous-sections. Il s'agit d'abord du
potentiel minier existant (2.1.1), ensuite des titres et autorisations
d'exploitations accordés (2.1.2) et, enfin la production minière
(2.1.3).
2.1.1. Le potentiel minier
Le sous-sol Burkinabé regorge d'un potentiel minier
considérable. En effet, les travaux du BUMIGEB mettent en exergue
l'importance des ressources naturelles existantes sur toute l'étendue du
territoire. La figure ci-dessus indique la carte minière du Burkina
Faso.
Figure 1: Carte Minière du Burkina
Faso
Source: Chambre des Mines du Burkina Faso, Revue annuelle
2014
14
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2.1.2. Les titres et autorisations
délivrés
Le tableau ci-après indique la situation des titres et
autorisations délivrés jusqu'en mars 2016.
Tableau 1: Situation des titres et
autorisations
TYPE
|
2016
|
Permis de recherche
|
311
|
Permis d'exploitation industrielle
|
11
|
Permis d'exploitation artisanale
semi-mécanisée
|
36
|
Autorisation d'exploitation artisanale
traditionnelle
|
51
|
Autorisation d'exploitation des carrières
|
65
|
Demandes en instance
|
474
|
|
Source : Compte rendu du Conseil des ministres
Burkinabé du 30 mars 2016 2.1.3. La Production
minière
Deux modes de production minière existent au Burkina
Faso. Il s'agit d'une part de la production artisanale et d'autre part par une
production industrielle.
? L'exploitation minière artisanale
. L'exploitation minière artisanale est en pleine
expansion au Burkina Faso depuis une décennie. La caractéristique
principale de cette activité est l'anarchie. L'Etat Burkinabé n'a
pu règlementer véritablement ce mode d'exploitation.
Néanmoins, cette activité est considérée comme un
mal nécessaire au regard du nombre d'acteurs impliqués dans la
chaine de production et des populations riveraines qui en tire un avantage
économique direct. Ce secteur a produit 972,898 kg d'or en 2012, 431.63
kg en 20133. Selon les statistiques de la DGMG, il était
attendu une production moyenne de 1000 kg par an de 2014 à 2016.
? L'exploitation industrielle .
En mars 2016, on a dénombrait au Burkina Faso 18 permis
d'exploitation industrielle de grandes mines, dont 11 mines en production, 04
en construction, 03 mines en arrêt de production4. La
production aurifère se chiffrait à 36,503 tonnes en 2014 contre
32,527 tonnes en 2013. Par ailleurs, il était attendu une production
d'or métal de 33, 038 tonnes en 2015. Les mêmes sources indiquent
que le Burkina Faso a enregistré une production de 143 944 tonnes
métriques de concentré de zinc et produit 3 803,74 tonnes de
concentré de plomb. Le tableau ci-après indique
l'évolution de la production minière au Burkina Faso.
3 CMB, revue annuelle 2014
4 Compte rendu du Conseil des ministres
Burkinabé du 30 mars 2016
15
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Tableau 2: Evolution de la production
minière au Burkina Faso
Mines
|
|
|
Réalisations
|
|
|
|
Prévisions
|
|
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
|
|
362,864
|
1 044,369
|
3 045,340
|
3 949,610
|
4 092,956
|
3 916,678
|
4 325,000
|
4 300,000
|
4 300,000
|
4 300,000
|
Youga (BMC)
|
|
1 372,98
|
1 935,795
|
2 575,610
|
2 739,560
|
2 818,909
|
2 612,694
|
2 581,591
|
2 488,280
|
2 488,280
|
Mana (SEMAFO-BF)
|
|
2 314,967
|
4 746,995
|
5 621,854
|
5 851,475
|
5 302,718
|
5 442,988
|
4 869,875
|
5 285,604
|
5 285,604
|
Kalsaka (KalsakaMining)
|
|
307,040
|
1 886,369
|
2 541,328
|
2 447,876
|
1 841,625
|
919,000
|
919,000
|
919,000
|
919,000
|
Inata (SMB-SA)
|
|
|
|
4 284,100
|
5 050,040
|
4 341,520
|
4 198,975
|
3 110,352
|
3 110,352
|
3 110,352
|
Essakane (Essakane SA)
|
|
|
|
3 504,657
|
11 911,054
|
10 848,786
|
9 026,460
|
10 456,724
|
13 235,637
|
12 620,005
|
Bissa (Bissa Gold SA)
|
|
|
|
|
|
|
3 500,000
|
3 500,000
|
3 500,000
|
3 500,000
|
Pinsapo Gold SA
|
|
|
|
|
|
100,057
|
|
|
|
|
Guiro (STREMCO SA)
|
|
|
|
|
39,004
|
25,441
|
200,000
|
200,000
|
200,000
|
200,000
|
Total Production industrielle or (kg)
|
|
5 039,361
|
11 614,499
|
22 477,159
|
32 131,965
|
29 195,734
|
30 225,117
|
29 937,542
|
33 038,874
|
32 423,242
|
Production Artisanale or (kg)
|
362,864
|
442,844
|
535,099
|
599,841
|
468,035
|
972,898
|
1 000,000
|
1 000,000
|
1 000,000
|
1 000,000
|
Production Totale d'or (kg)
|
362,864
|
5 482,205
|
12 149,598
|
23 077,000
|
32 600,000
|
30 168,633
|
31 225,117
|
30 937,542
|
34 038,874
|
33 423,242
|
Kiéré (Burkina Manganèse-SA) (tonnes de
manganèse brut)
|
|
|
|
57 355,00
|
49 714,590
|
|
|
|
|
|
Perkoa (Nantou Mining-SA) concentré de zinc (tonnes)
|
|
|
|
|
|
|
45 000,000
|
45 000,000
|
45 000,000
|
45 000,000
|
|
Source : DGMG
16
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2.2. LE SECTEUR MINIER BURKINABE : LES ACTEURS ET
PROCESSUS
Dans cette section deux (02) sous-sections seront
exposés. Le premier définit les acteurs du système minier
Burkinabé (2.2.1) et le second le cycle d'exploitation
minière.
2.2.1. Les acteurs
Plusieurs acteurs sont impliqués dans le
système minier. Tout d'abord, il y a l'Etat Burkinabé,
propriétaire des ressources naturelles qui a libéralisé le
secteur. La seconde catégorie d'acteurs constitue les investisseurs qui
apportent les capitaux pour l'exploration ou la réalisation du projet
minier : les sociétés minières. La troisième
catégorie d'acteurs constitue les autres entreprises clientes des mines,
notamment les professionnels de la fourniture locale de biens et services
miniers. Puis, il y a les professionnels de la finance notamment les banques.
Enfin, les partenaires au développement et les organisations de la
société civile. En définitive, les fournisseurs locaux,
les minières et les banques seront les principaux acteurs de notre
étude.
2.2.2. Le cycle d'un projet minier
Cinq (05) phases jalonnent la vie d'un projet minier. Ces phases
sont :
? La phase d'exploration : elle
conduit à la découverte des gisements économiques. Elle
est la plus risquée de l'activité minière car les
entreprises doivent lever le financement sur le marché boursier. Cette
phase est continue sur toute la période de la vie de la mine.
? La phase d'évaluation du gisement minier
qui dure entre trois (03) et huit (08) ans consiste à
réaliser l'étude de faisabilité en vue de la levée
des financements afin de développer la mine. Cette phase consiste
à déterminer la quantité potentielle des minerais
exploitables.
? La phase de développement de la mine
: c'est la phase de construction des infrastructures et
des complexes d'exploitation. Les dépenses d'investissement se
réalisent généralement sur une période de deux (02)
à trois (03) ans.
? La phase de production des
minerais. Elle s'étend généralement sur une période
de quinze (15) à trente (30) ans. Pendant cette phase, de nouveaux
investissements peuvent être réalisés en vue de prolonger
la durée de vie de la mine.
? La phase de
clôture5 : Une fois la phase
de production terminée, le projet rentre dans la phase de
réhabilitation du site pour aboutir finalement à la fermeture du
site.
5 Cette phase est exclue de la présente
étude
17
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
2.3. DEFINITION DES CONCEPTS
Il sera question dans cette section d'exposer les concepts
clés de l'étude. En effet, deux concepts clés seront
définis dans cette section. Il s'agit du concept de l' « achat
local » et celui de la « PME ».
2.3.1. Définition du concept « achat local
»
Il n'y pas d'approche commune sur ce concept de l'achat
local, Ce concept renvoie en effet à un ensemble de
questionnements. Ainsi, le concept de l'achat local fait-il
référence à une question géographique ? À la
participation des nationaux au capital de la PME ? À la création
de valeur ajoutée par la PME ?
L'approche « approvisionnement local »
développée par le consultant Sud-Africain KAISER-EDP tient compte
les priorités sur le plan socio-économique et législatif.
En effet, elle définit le concept « local » suivant
trois critères importants. Le premier est la zone géographique de
l'entreprise, le second la participation des nationaux au capital de la
société et enfin troisièmement la valeur ajoutée en
ce qui concerne la production locale en biens et services. Somme toute, pour
les besoins de notre étude, l'approche de KAISER-EDP sera
considérée.
2.3.2. Définition du concept « PME »
Il y a autant de définitions du concept PME qu'il y a
d'experts. Les PME représentent près de 80% de la population des
entreprises dans l'espace UEMOA6. La PME Burkinabè
étant l'une des entités principales de notre étude, son
concept nécessite aussi des éclaircissements. A l'instar de la
définition du concept « achat local », le concept «
PME » suscite aussi des questions. Ainsi, la notion de PME
renvoie-t-elle au nombre de salariés ? Se définie-t-elle selon du
chiffre d'affaire ou du total bilan ?
L'UEMOA dans la charte des PME défini la PME en
fonction de l'effectif, du niveau d'investissement et du chiffre d'affaire.
L'article 2 de cette charte « entend par PME, toute personne physique
ou morale, productrice de biens et/ou services marchands, immatriculée
au registre du commerce ou des métiers selon les pays, qui est
totalement autonome et dont l'effectif ne dépasse pas deux cent (200)
employés permanents et le chiffre d'affaires hors taxes annuel
n'excède pas un milliard (1 000 000 000) de F CFA, avec un niveau
d'investissement inférieur ou égal à deux cent cinquante
millions (250 000 000) F CFA ». Le gouvernement du Burkina Faso a
ratifié cette charte, conduisant la Chambre de Commerce du
6 Charte des PME de l'UEMOA
18
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
Burkina Faso a adopté la définition de l'UEMOA.
En tout état de cause, l'expression fournisseur minier local est
synonyme à l'expression PME dans notre étude.
2.4. METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Pour atteindre les objectifs de recherche visée, nous
définirons d'abord les grandes orientations méthodologiques de
l'étude (2.4.1) suivi de la méthodologie proprement dite de
l'étude (2.4.2.).
2.4.1. Orientation méthodologique
Cette étude vise à explorer les
difficultés d'accès au financement des fournisseurs locaux
impliqués dans la supply chain management dans les entreprises
minières au Burkina Faso. Elle devrait permettre aux acteurs de disposer
des moyens pour mieux comprendre les difficultés du sujet et prendre les
décisions objectives qui siéent. Notre démarche partira
des développements des aspects théoriques pour aboutir aux
aspects pratiques :
? Les théories économiques
développées permettront de mener une analyse rigoureuse,
cohérente et conduira à corroborer ou infirmer les conclusions de
recherches.
? Les aspects pratiques du mémoire consistent à
réaliser un diagnostic et une analyse sur les difficultés de
l'heure en lien avec l'accès au financement des fournisseurs locaux des
biens et services aux mines. Cette phase pratique permettra de lever les
obstacles liés à la problématique.
? Enfin, nous proposerons une ébauche de solutions au
problème qui mine l'accès au financement des fournisseurs locaux.
Aussi, un plan d'action en sera élaboré.
2.4.2. La méthodologie de l'étude
L'approche méthodologique de cette recherche est
basée sur trois (03) aspects. Tout d'abord, nous aborderons les
techniques de collecte de données, suivi de l'analyse des données
récoltées et enfin l'échantillonnage.
? Les techniques de collecte de
données
Les techniques de collecte des données de
l'étude passent par plusieurs étapes. L'observation directe est
la première étape, suivie de la revue documentaire, et enfin
d'une interview des acteurs.
o L'observation directe
A la suite de rencontres organisées au niveau
régional sur la question cruciale de l'approvisionnement local des biens
et services aux compagnies minières, auxquelles nous
19
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
avons pris part à titre personnel, nous avons pu
observer que les fournisseurs locaux impliqués dans la chaîne
d'approvisionnement minière rencontraient des difficultés
liées au financement des marchés. Une première rencontre
s'est tenue à Ouagadougou le 8 avril 2014. La seconde en
République de Côte d'Ivoire, du 24 au 27 juin 2014. Les
informations récoltées nous ont permis de mieux cerner le
problème et de les consigner sous la forme de notes.
o La revue documentaire
L'objectif de la revue documentaire est d'identifier tout
document permettant d'appréhender les bases théoriques qui
sous-tendent notre sujet. Cette collecte de données a consisté
d'une part, en une identification des documents internes des acteurs
impliqués. D'autre part, nous avons eu accès à la
documentation des bibliothèques respectives de l'USTA, la Banque
Mondiale, l'UEMOA etc. Enfin, nous avons collecté des informations par
l'internet.
o L'interview
Pour conduire l'étude, nous avons opté de
réaliser des entretiens directs avec les trois (03) acteurs principaux
concernés. Pour ce faire, trois (03) guides d'entretien ont
été élaborés et administrés. Le premier est
administré au premier responsable ou au chargé des finances des
fournisseurs locaux. Le second est administré au responsable en charge
des approvisionnements et de la logistique dans les mines. Enfin, le
troisième aux chargés du crédit dans les banques.
? Analyse des données
L'objectif de l'analyse des données nous a permis de
confronter les informations recueillies lors de l'observation directe, à
l'administration des questionnaires et à la revue documentaire. Il
s'agissait de déceler les écarts qui pourraient en
résulter entre les informations du terrain et des informations
recueillies lors de l'observation directe. Aussi, une confrontation des
hypothèses sera faite avec les données sous l'éclairage de
théories économiques énoncées. Les données
récoltées sont traitées par des méthodes
statistiques avec le logiciel de base Excel 2013.
? L'échantillonnage
Etant donné que notre étude met en lien
plusieurs acteurs, l'échantillon qui en a été
constitué a porté sur les trois (03) acteurs principaux. En
effet, un échantillon de dix (10) entreprises qui fournissent de biens
et services miniers est constitué. Ensuite, un panel de six (06)
sociétés minières, en mode production industrielle a
été constitué. Enfin nous avons constitué un
échantillon de quatre (04) banques commerciales. Une enquête est
aussi réalisée auprès de la SOFIGIB.
20
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
Dans le but de vérifier nos hypothèses et de
répondre à la question centrale de recherche, nous allons
présenter les résultats de l'étude à partir des
chapitres trois (03) et quatre (04). Ainsi, le troisième chapitre porte
sur les motivations et les réticences des entreprises minières
à externaliser la fourniture locale de biens et services et, le
quatrième sur les déterminants de l'offre de crédit
bancaire aux fournisseurs locaux.
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
CHAPITRE 3:
LES MOTIVATIONS ET LES RETICENCES DES
SOCIETES MINIERES
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
CHAPITRE 3 : LES MOTIVATIONS ET LES RÉTICENCES
DES SOCIETES MINIÈRES
Ce troisième chapitre porte sur la première
unité d'analyse, notamment « Société
Minière et Fournisseur Local ». Deux sections (02) seront
abordées dans ce chapitre. La première va déduire les
motivations des sociétés minières (3.1.) et la seconde les
réticences (3.2.) de celles-ci, à externaliser la fourniture de
biens et services avec les entreprises nationales.
3.1. LES MOTIVATIONS DES COMPAGNIES MINIÈRES
Dans cette section, il sera question de déduire la
contribution des institutions régionales et internationales (3.1.1),
ensuite de la politique RSE dans les minières (3.1.2) et, enfin de
l'optimisation de la chaîne d'approvisionnement (3.1.3).
3.1.1. La contribution des institutions régionales
et internationales
Depuis ces dernières années, l'achat local est
devenu une préoccupation pour les institutions internationales,
régionales, et nationales. En effet, la promotion de l'achat local dans
l'industrie minière est devenue aujourd'hui un instrument de
développement des pays Africains. Depuis 2003, l'UEMOA à travers
son règlement minier n°18/2003/CM/UEMOA prenait une longueur
d'avance, en encourageant des compagnies minières à «
utiliser autant que possible les services et matières d'origines
communautaires, les produits fabriqués ou vendus dans l'union dans la
mesure où ces services et produits sont disponibles, à des
conditions compétitives de prix, de qualité, de garantie et de
délai de livraison7». A partir de 2009, l'Union
Africaine, dans sa vision minière donne de la matière aux
sociétés minières pour «établir davantage
de liens avec les économies et les populations qui l'entourent »
de sorte à créer des « pôles d'entreprises et
de compétitivité qui doivent se substituer aux enclaves
minières» (Bambara, Bah). Dans le même registre
et dans la même période, la directive minière de la CEDEAO
N° C/DIR3/D5/D9, encourage les opérateurs miniers à «
accorder des préférences sur les matériaux, produits,
agences de prestations de services, appartenant à un citoyen dudit Etat
membre, et/ou aux entreprises publiques des Etats membres8
». Récemment, en 2014, la Banque Mondiale dans le cadre de son
projet d'appui à l'approvisionnement local dans le secteur minier en
Afrique de l'Ouest a élaboré un guide pour booster l'achat local
dans ladite zone et «...entend promouvoir une approche multipartite
dans laquelle chaque acteur a un rôle et des responsabilités bien
définis ». Enfin, à l'échelle nationale le
nouveau code minier adopté en 2015, en son article 101
7 Article 14 du code minier de l'UEMOA
8 L'article 11 alinéa 5 de la directive CEDEAO
n° C/DIR3/D5/D9
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3ème Promotion Master Banque Finance
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
encourage les titulaires de titres miniers et sous-traitants
à « accorder la préférence aux entreprises
burkinabè pour tout contrat de prestations de services ou de fournitures
de biens ». Mieux, le même article indique qu' « il
est adopté une politique nationale assortie d'une stratégie de
développement et de promotion de la fourniture locale au profit du
secteur minier ».
3.1.2. La politique de responsabilité sociale (RSE)
des entreprises minières
Les résultats obtenus de l'enquête montrent que
plus de 75% des sociétés minières ont
élaboré de manière formelle une politique de
développement durable au profit des communautés.
Néanmoins, la pratique RSE est très courante dans le secteur
minier au Burkina Faso. A cet effet, 100% des responsables miniers
interviewés affirment disposer d'une politique de promotion d'achat
local, et la plupart ont mis en place des comités RSE. Un responsable
logistique d'une mine Canadienne rapporte que « la promotion des
achats locaux s'inscrit en droite ligne des engagements pris par notre
société avec le gouvernement Canadien en matière RSE
». Aussi, ajoute-t-il que « de toutes les façons, si
nous ne prenons pas le devant en promouvant l'achat local, nous y serons
forcé un jour ! ». Un autre responsable logistique abondant
dans le même sens affirme que « nous sommes en terre
étrangère et on peut nous mettre à la porte à tout
moment... ». Par ailleurs, les fournisseurs locaux quant à eux
sont unanimes que la politique d'achat local développée par les
mines est une grande opportunité en elle-même. Néanmoins,
ils reprochent aux mines d'acheter plus avec les fournisseurs étrangers.
Ainsi, selon un responsable financier d'un sous-traitant « les mines
facilitent l'achat au niveau international, elles consentent d'office une
avance aux fournisseurs étrangers ».
3.1.3. L'optimisation de la chaine d'approvisionnement
De façon empirique, il est admis que le stock est
couteux à l'entreprise. En effet, les sociétés
minières sont conscientes qu'il n'est pas rationnel de toujours stocker
des biens sur une longue durée. A cet effet, un logisticien affirme que
« le stock, c'est de l'argent ! », pour ainsi dire que
stocker des biens, implique tout naturellement des coûts de gestion,
autrement une immobilisation de ressources conduisant à une perte de
l'argent. Aussi, les mines reconnaissent les avantages directs liés
à la constitution des stocks par les fournisseurs locaux. « Nos
délais de livraison au niveau international pour certaines commandes
sont en moyenne de cinq (5) mois. En revanche, il sont de un (1) mois au niveau
local», rapporte un responsable logistique. En conclusion,
l'approvisionnement au niveau local génère des
bénéfices en ce qu'il réduit les risques de ruptures de
stocks et des délais de livraison longs.
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
3.2. LES RÉTICENCES DES ENTREPRISES
MINIÈRES
Les réticences des entreprises minières
s'articulent autour de trois (03) sous-sections. Il s'agit premièrement
du manque de professionnalisme des fournisseurs locaux (3.2.1). Secondairement,
du non-respect des exigences des entreprises minières (3.2.2) et, enfin
du non-respect des procédures d'achats de biens et services (3.2.3).
3.2.1. Le manque de professionnalisme des fournisseurs
locaux
En enquêtant les entreprises minières issues de
notre échantillon, les responsables logistiques sont unanimes qu'un
grand nombre de fournisseurs locaux manque de professionnalisme. Dans un
premier temps, les statistiques montrent que plus de 75% des fournisseurs
locaux manquent de formation et d'information en matière minière.
En effet, ces fournisseurs n'ont pas une bonne connaissance du secteur minier
en ce qui concerne son cycle de développement, sa mobilisation de
ressources, ses normes et standards utilisés etc. Toute chose qui rend
difficile la collaboration. Dans ce sens, un responsable logistique se pose la
question suivante : « on se demande parfois, si les fournisseurs
locaux savent ce que c'est qu'une mine ». Néanmoins, il faut
aussi relever que « les mines communiquent très peu !...en tant
que fournisseur, notre porte d'entrée est bien entendu le service
approvisionnement », rapporte un responsable financier.
Secondairement, les résultats de l'enquête menée
auprès des entreprises minières s'articulent autour de trois (03)
principales exigences. Ces exigences sont à trois niveaux :
administratif technique et financière. Ainsi, l'enquête montre que
plus de 80% des entreprises minières sont unanimes que ces exigences
sont difficilement satisfaites par les fournisseurs locaux.
Sur le plan administratif, les sociétés
minières pensent qu'un nombre important de fournisseurs locaux
évoluent dans le secteur informel, surtout ceux qui travaillent de
façon ponctuelle avec la mine. Il ressort en effet de notre étude
que certains fournisseurs locaux ne sont ni enregistrés au RCCM, ni au
fisc, et n'utilisent pas non plus les services bancaires. D'autres, n'ont
même pas d'adresse physique fiable, ni de magasin de stockage. A cet
effet, une logisticienne d'une mine rapporte qu'« il y a des
fournisseurs dont l'entreprise se résume à leur moyen de
locomotion et leurs deux ou trois téléphones portables !».
Aussi, l'enquête montre que les fournisseurs locaux ne communiquent
pas suffisamment, par conséquent ils ne sont pas proactifs quand ils
sont contactés pour des consultations restreintes. « Les heures
d'ouvertures et de fermetures ne sont pas toujours respectées aussi, les
réponses aux mails transmis ne sont pas promptes etc. »
affirme un acheteur.
Sur le plan technique, les enquêtes montrent
que deux (02) reproches fondamentaux sont faits aux fournisseurs locaux par
plus de 70% des entreprises minières. Ces reproches sont le manque
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de professionnalisme dans l'élaboration des offres
techniques et financières et, le non-respect des critères
d'achats. A cet effet, les offres techniques et financières transmises
à la suite d'une consultation restreinte est souvent truffées
d'erreurs, ce qui est à l'origine de rejets d'un nombre important
d'offres. Ainsi, « il arrive très souvent que des écarts
énormes soient constatés entre les spécifications
techniques prévues et celles proposées». Il ressort
aussi que les critères d'achats dans les mines ne sont pas toujours
satisfaits par les fournisseurs locaux, ce qui bien entendu est à
l'origine parfois de tension. Trois (03) critères sont utilisés
dans les achats miniers.
? le critère
qualité, objet très souvent de
contestations est rarement accompli selon les
mines. En revanche, les fournisseurs locaux pensent le
contraire.
? Le critère de la quantité
est aussi problématique et selon un responsable minier,
« les fournisseurs locaux n'ont pas de capacité de
planification efficiente de leurs stocks pour faire face à la demande
». Par contre un responsable financier d'un sous-traitant local pense
que « les fournisseurs sont capables de répondre aux besoins
des sociétés pourvus que les quantités prévues
soient connues d'avance ».
? Enfin, sur la question des
coûts unitaires, les enquêtes montrent
que plus 70% des sociétés minières soulignent que les
coûts unitaires proposés généralement par les
fournisseurs locaux sont au-dessus de la moyenne, car selon eux « le
minier est très riche !» rapporte un responsable logistique.
Pourtant, les fournisseurs locaux pensent ces coûts unitaires sont
justifiés dans la mesure où ils importent en toutes taxes
comprises (TTC), comparativement aux mines qui jouissent d'avantages fiscaux
quand elles importent elles-mêmes.
3.2.2. Le processus de passation et d'exécution des
marchés dans les sociétés minières
Malgré les similitudes des procédures de
passation des marchés dans les mines, chaque entreprise minière
selon sa vision et de ses priorités définit ses procédures
de passation des marchés. Nous partirons alors du cas de la
société SEMAFO S.A pour illustrer les procédures d'achats
dans les mines. Ces procédures s'articulent autour de six (06) grands
points.
? La porte d'entrée des achats dans la
société minière est le département en
charge des achats. Il ressort des procédures que ce département
constitue la principale source d'informations sur les achats dans la
société. Ainsi, un acheteur de cette société
rapporte que « chez nous l'acheteur est l'interlocuteur direct des
fournisseurs ».
? Les intervenants dans le processus d'achats
sont de deux (02) types. Il s'agit des intervenants internes et
externes. Les expressions des besoins sont formulées et traitées
par les requérants internes de la société. Les
intervenants externes qualifiés de passifs
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sont aussi impliqués dans le processus d'achat. Il
s'agit de l'Etat Burkinabé, de la Chambre des Mines et des entreprises
ayant produits les attestations de bonne fin.
? La pré-qualification des fournisseurs
concerne les nouveaux fournisseurs. Ceux-ci doivent remplir un
ensemble de conditions, pour ainsi figurer dans la base de données des
fournisseurs. Ainsi, en fonction des besoins et des spécialités
de chaque fournisseur, des consultations restreintes sont organisés.
? Les méthodes d'acquisitions
prévoient plusieurs méthodes d'approvisionnement ou
de réapprovisionnement. Les méthodes habituellement
utilisées sont l'appel d'offre restreint applicable aux fournisseurs
pré-qualifiés, l'appel d'offres ouvert à tous les
fournisseurs, et enfin la méthode du gré à gré.
? L'analyse des offres et l'attribution du
marché sont réalisées par un comité
mis en place. Des critères traditionnels du triptyque «
quantité, qualité, prix » fondent cette analyse.
Au-delà de ces critères des enquêtes sont souvent
réalisées et un logisticien rapporte qu' « avant la
décision d'attribution du marché, il arrive des fois que nous
menons des investigations afin de minimiser les risques».
? L'exécution des marchés
requiert des fournisseurs locaux de disposer d'une
capacité financière suffisante pour exécuter les
marchés afin d'éviter les préfinancements. Pourtant, la
majorité des fournisseurs locaux manque de fonds propres. Le recours
à l'endettement devient une alternative. Les résultats de notre
étude montrent que malgré la situation de liquidité des
mines, elles ne consentent pas systématiquement des avances garanties
par des cautions bancaires. A cet effet, un logisticien d'une mine affirme que
« chez nous, c'est au fournisseur de négocier les avances en
contrepartie d'une caution bancaire. Nos responsables étudient les
requêtes et décident ». Néanmoins « les
cautions bancaires sont utilisés à partir d'un seuil minimum de
dix millions de FCFA pour les marchés locaux» relève un
comptable d'une mine.
Les résultats sur les motivations et les
réticences des entreprises minières à l'externalisation de
la fourniture avec les entreprises nationales étant
étudiées et disponibles, le chapitre qui suit, va livrer les
résultats sur les déterminants de l'offre de crédit
bancaire aux fournisseurs locaux. Ainsi, ce chapitre sera articulé
autour des sections suivantes : la gestion des engagements par signature, le
manque de structuration et de fonds propres des fournisseurs locaux et, enfin
la sécurisation des engagements par signature.
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CHAPITRE 4:
LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DE CREDIT
AUX FOURNISSEURS LOCAUX EN BIENS ET
SERVICES MINIERS
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CHAPITRE 4: LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DE CREDIT AUX
FOURNISSEURS LOCAUX EN BIENS ET SERVICES MINIERS
Ce quatrième chapitre livre les réponses sur la
seconde unité d'analyse « Banque et Fournisseur Local
». En effet, une fois le contrat signé entre la mine et le
fournisseur local, la contrainte qui s'impose alors à ce dernier est
l'accompagnement financier. Dans ce chapitre il sera question de livrables sur
les résultats sur les déterminants de l'offre de crédit
bancaire aux fournisseurs locaux. Toutefois, les résultats portent
l'offre de crédit par signature notamment les cautions bancaires. Ainsi,
dans la première section nous aborderons la gestion des engagements par
signature à partir du cas de la BABF (4.1.), la seconde, l'absence de
structuration et l'insuffisance de fonds propres des fournisseurs locaux
(4.2.). Enfin, la question de la sécurisation des créances
(4.3).
4.1. LA GESTION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURE A LA
BABF
Les résultats de notre enquête partent du cas de
la BABF pour traiter de cette section. Dans un premier temps nous aborderons
les cautions sur marchés ou des garanties à premières
demande (4.1.1.) et dans un seconds temps le processus de mise en place du
crédit par signature (4.1.2.)
4.1.1. Les cautions sur marchés ou garanties
à premières demandes
Au sens juridique du terme, une caution sur marchés est
un contrat ou un engagement par lequel une personne appelée caution
s'engage personnellement envers une autre à exécuter l'obligation
de son débiteur au cas où celui-ci n'y satisferait pas par
lui-même, pour un montant déterminé. Encore appelés
engagements par signatures, les cautions sont régies par l'acte uniforme
du 17 avril 1997 portant organisation des suretés de l'Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) et le règlement
n°15/2002/CMIUEMOA relatif aux systèmes de paiement dans les
états membres. On dénombre quatre (04) types de caution:
? La caution de garantie de soumission
est généralement exigée par la
maîtrise d'ouvrage déléguée à l'entreprise
afin de s'assurer de sa capacité de réaliser l'ouvrage
proposé.
? La caution d'avance de démarrage
représente d'une part un besoin de financement pour
l'entreprise en vue de démarrer les prestations. D'autre part, elle
constitue une couverture de risque lié au fonds avancés par la
maitrise d'ouvrage déléguée.
? La caution de retenue de garantie
permet de couvrir les risques techniques liés à la
livraison des travaux. Elle représente une fraction de chaque
décompte qui sera reversée à l'entrepreneur lors du
dernier paiement du montant du contrat. Elle peut être
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
remplacée par une garantie bancaire. Son
intérêt est de couvrir les malfaçons inhérentes
à la réalisation des prestations durant la période de
garantie et permet de soulager la trésorerie de l'entreprise.
? La caution de bonne fin ou de bonne
exécution garantit la maîtrise d'ouvrage en cas
d'inexécution ou de mauvaise exécution du contrat. Sa
durée de validité court jusqu'à la réception
définitive du marché.
4.1.2. Le processus de mise en place du crédit par
signature
D'une manière générale, la mise en place
des crédits par signature aux entreprises fait l'objet d'une
étude similaire à celui des crédits par caisse. En effet,
la demande de crédit est faite à l'initiative du client,
signée et adressée chargé de compte de la banque. La
demande devrait alors fournir des informations tels que : (i) le type de
caution sollicitée ; (ii) l'objet de la caution ; (iii) le nom du
bénéficiaire ; (iv) le montant de la caution sollicitée.
Une fois les informations de base collectées, la banque procède
au traitement du dossier et ensuite met en place du crédit.
? Le traitement de la demande de crédit par signature
. Les informations collectées sont
consignées dans une fiche et transmises à la cellule caution de
la banque. Un formulaire interne est ensuite renseigné. Les informations
relatives à la disponibilité de lignes de crédit ainsi que
les échéances en cours sont analysées.
? Analyse de la fiche .
Acheminée au chargé de comptes, ce dernier l'analyse et
évalue le niveau de risque lié à la demande de
crédit. Pour alors se prémunir des risques éventuels qui
pourraient survenir, la banque pourrait demander un dépôt de 25
à 100% du montant de la caution demandée ou, d'un nantissement
sur un dépôt à terme etc.
? La mise en place du crédit par signature
. La fiche d'informations signée, elle est
retournée à la cellule caution pour la mise en place du
crédit. Ce crédit se matérialise par un texte de caution
issu soit de la banque, soit du bénéficiaire.
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4.2. LE MANQUE DE STRUCTURATION ET L'INSUFFISANCE DE
FONDS PROPRES DES FOURNISSEURS LOCAUX
Cette section aborde dans un premier temps le manque de
structuration des fournisseurs locaux (4.2.1.) et ensuite l'insuffisance de
leurs fonds propres (4.2.2.).
4.2.1. Le manque de structuration des fournisseurs
locaux
Dans cette sous-section il sera question d'aborder le
management dans les entreprises locales, suivi de leur système de
contrôle mis en place et enfin de la vision des dirigeants.
? Le management des fournisseurs locaux
: Il ressort de notre étude que plus de 90% des
entreprises nationales qui fournissent des biens et services aux mines ont un
statut juridique de SARL. Ces entreprises sont en majorité
dominées par un actionnaire unique. En ce qui concerne la prise de
décision, l'étude montre que les décisions sont prises
à 80% par le dirigeant. Concernant le niveau de connaissance des
responsables sur le secteur minier, il ressort que 75% de responsables de ces
entreprises qui fournissent des biens et services aux mines ont une
connaissance embryonnaire de ce secteur. En revanche plus 60% de ces dirigeants
ont un niveau universitaire. En tout état de cause, l'éducation
financière des dirigeants n'est pas toujours au rendez-vous. Enfin,
moins de 50% d'entre eux ont bénéficié d'une formation en
gestion des entreprises.
? Le système de contrôle interne et
externe : dans ce chapitre, il ressort de notre
étude que plus de 75% des fournisseurs locaux ne font pas
vérifier leurs comptes par des experts indépendants. D'ailleurs,
très peu d'entre eux ont mis en place un dispositif de contrôle
interne au sein de leurs entreprises. Les raisons avancées c'est que
d'une part les coûts de ces services sont élevés. D'autre
part, les responsables de ces entreprises ne semblent pas comprendre
l'importance du système de contrôle. Un responsable financier d'un
fournisseur local rapporte en ces termes que « les coûts des
commissariats aux comptes ainsi que des audits sont très chers pour nos
entreprises ». L'enquête montre aussi que moins de 30% de ces
entreprises ont élaboré et mis en application un manuel de
procédures administratives financières et comptables.
? L'absence de vision : En
étudiant les banques, il apparait qu'un nombre important de fournisseurs
locaux se sont constitués de manière impulsive sans au
préalable réaliser des études de marchés. A cet
effet, un chargé de compte illustrait cela en ces termes : « le
fait par exemple qu'un proche est recruté en qualité de directeur
administratif et financier ou d'acheteur dans une mine est une occasion pour
faire affaire ; devenir alors un fournisseur minier !». Dans le
même chapitre, un autre agent de crédit affirmait
31
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
que « certaines entreprises de commerce
général ont dû changer leur objet social afin de l'adapter
au secteur minier, car pour elles les mines sont liquides et, pourtant il y a
des règles du jeu...». En tout état de cause, cette
attitude impulsive des fournisseurs locaux plombe leur vision.
4.2.2. L'insuffisance de fonds propres
Les raisons qui sous-tendent la faiblesse des fonds propres
s'expliquent d'une part, par la structure de la propriété de
l'entreprise et d'autre part, par la réalisation du chiffre.
? La structure de la propriété des
fournisseurs miniers : En enquêtant les banques et
les mines, il ressort que la majorité des fournisseurs locaux
évoluent dans l'informel. Les statuts juridiques couramment
rencontrés sont des entreprises individuelles, des SARL unipersonnelle,
ou des SARL avec un nombre d'actionnaires très limitées. Les SA
étant rares. A la question de savoir si la recapitalisation constitue
une alternative au financement, il nous est revenu que plus de 75% d'entre eux
sont restés septiques. L'ouverture du capital se présente en
effet pour ces entreprises comme un risque de perte de contrôle de
l'entreprise. Ainsi, un chef d'entreprise affirmait que l'ouverture du capital
«dépendra avec qui et dans quelles conditions ».
? La réalisation du chiffre d'affaire
: Sur cette question, les résultats de
l'enquête montrent que les fournisseurs locaux présentent des
difficultés dans la prévision et la réalisation du chiffre
d'affaire. Leurs besoins de financement sont souvent mal évalués,
ce qui rend difficile les remboursements des crédits. Alors, «
les avances sollicitées dans le cadre des marchés miniers
sont souvent supérieurs aux besoins réels», affirme un
agent de banque. En conséquence, cette mauvaise évaluation du
chiffre d'affaire ne peut qu'entrainer des effets négatifs sur les
objectifs de rentabilités à terme, étant étendu que
cela plombe l'avenir de l'entreprise. Aussi, il apparait visiblement que la
faiblesse des fonds propres traduit les difficultés de ces derniers
à présenter des garanties suffisantes. Corroborant dans ce sens,
un agent de crédit affirme que « certains fournisseurs miniers
détenant un bon de commande et sollicitent un crédit n'ont
absolument rien, rien ! ».
32
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
4.3. LA SECURISATION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURES
Des éléments de réponses consignés
dans cette partie traitent d'une part sur la question de l'asymétrie
informationnelle entre fournisseurs miniers locaux et banques (4.3.1) et
d'autre part sur la sécurisation des crédits (4.3.2).
4.3.1. L'asymétrie d'information entre fournisseurs
locaux et banques
D'une manière unanime il résulte de
l'étude que selon les banques, l'une des grandes difficultés des
fournisseurs locaux réside dans la transmission des informations de base
telles que les documents légaux, les états financiers fiables
etc. En effet, elles affirment que les états financiers transmis par les
fournisseurs locaux ne sont pas toujours conforment aux normes prescrites par
l'OHADA. Un agent de crédit confirme que pour des raisons diverses,
« Il y a des fournisseurs miniers qui élaborent annuellement
trois (03) états financiers différents : Un bilan pour
soi-même, un autre pour l'administration fiscale, et enfin un bilan pour
les banques ». dans le registre, ajoute un autre agent qu'«
un fournisseur qui ne dispose pas d'états financiers est d'office
exclu du financement, dès l'entrevue avec le banquier ».
Pourtant, la MEBF pour pallier cette problématique a mis en place un
Centre de Gestion Agréé (CGA) dont l'une des missions est la
tenue de la comptabilité des petites entreprises.
Il ressort enfin de l'enquête que les fournisseurs
locaux ont un problème d'adressage. Les coordonnées transmises ne
sont pas toujours fiables et « il est souvent difficile de localiser
certains d'entre eux » affirme un agent de crédit. Toutefois,
les banques sont convaincues que l'asymétrie d'information est
très forte dans ce milieu car les informations transmises ne sont pas
toujours transparentes.
4.3.2. La sécurisation des créances
fournisseurs locaux par les banques
La faiblesse de la capacité managériale ainsi
que l'insuffisance des fonds propres et le contexte de forte asymétrie
information expliquent la prudence des institutions financières
vis-à-vis des entreprises nationales qui fournissent des biens et
services aux mines. En effet, les banques étudiées ont toujours
recours à une politique de sécurisation de leurs créances
pour minimiser les risques de défaut. A ce sujet, un agent de
crédit indiquait que : « chez nous, comme partout dans les
autres banques de l'UEMOA, la politique d'offre de crédit est assujetti
à la présentation de garanties ». Néanmoins, la
réalisation de ces garanties est parfois un chemin de croix pour les
banques. En général, les garanties présentées par
les fournisseurs locaux en dehors des terrains et immeubles, qui jouissent d'un
titre foncier n'ont pas une valeur marchande sure, car ces biens sont
difficilement cessibles. Les procédures de recouvrement des
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
créances litigeuses sont longues, et par
conséquent couteuses. Aussi, malgré les reformes de l'OHADA, le
système judiciaire au Burkina Faso n'est pas très efficace pour
contraindre les fournisseurs locaux. Ainsi, « les décisions de
justice prennent du temps, en moyenne 1.5 ans » rapporte un agent de
crédit. Par ailleurs, « il y a des lenteurs judicaires
imputables aux multiples renvois des audiences sur de longues périodes
» ajoute un autre. Ainsi, certains débiteurs exploitent les
faiblesses du système et organise leur insolvabilité.
4.3.3. Le marchés des garanties bancaires au Burkina
Faso
Il ressort clairement de notre étude que des
mécanismes de garantie existent et quelques-uns sont logés au
sein des banques, ce qui leur confère une expérience dans la
gestion de ceux-ci. En effet, les mécanismes les plus connus sont
premièrement le Fonds de Garantie des Investissements Privés en
Afrique de l'Ouest (F-GARI) mis en place par la CEDEAO, dont l'objectif
consiste à aider au développement du secteur privé par un
mécanisme exclusif de garanties consenties aux banques et
établissements financiers. Selon le rapport 2013 du fonds, le coût
de la garantie proposé est composé d'un taux de commission flat
(droit d'entrée du promoteur et payable une fois) égal à
1,5% du montant de la garantie sollicitée, et d'un taux de commission de
garantie de 1,5% à 2,5% l'an. La durée du financement est
comprise entre 2 à 15 ans et couvre un montant dont la contre-valeur est
égale à 50 millions de FCFA. Enfin, ce fonds partage 60% du
risque de crédit. Deuxièmement, il y a la SOFIGIB au plan
national. Son objectif est d'apporter des garanties pour des crédits
à court, moyen et long terme consentis par les institutions
financières à des entreprises de plusieurs secteurs
d'activités dont les mines et légalement installées au
Burkina Faso. Pour être éligible au financement, la
SOFIGIB9 exige que le montant minimum du financement soit de 3
millions. Ensuite, il est ensuite requis un apport personnel de 15% du montant
du projet. Aussi, celui-ci doit payer une commission flat de 1.25% du montant
du dossier de crédit, 0,75% du montant du dossier comme frais
d'étude du dossier avec un plancher de 75 000 F/CFA. La durée
maximale du financement est de 10 ans et couvre 70% du risque supporté
par la banque. Néanmoins, il en résulte que ces mécanismes
sont peu utilisés, car très peu de dossiers sont aboutis. En
2013, le taux d'approbation des garanties des F-GARI au Burkina Faso est de
14,81%. Ce taux est encore plus bas lorsqu'il est approuvé de
l'intérieur du pays soit 11,63%10. En ce qui concerne la
SOFIGIB, nous n'avons pas pu disposer de donnés quantifiables relatives
au taux d'approbation
9 SOFIGIB « Une solution pour le financement des
PME/PMI » Publi-reportage du 19 septembre
2011. www.fasonet.bf.
10 « Fonds de Garantie des Investissements Privés en
Afrique de l'Ouest » Rapport Annuel 2013.
34
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
des garanties dans le temps. A ce sujet, une responsable de
cette société rapporte que « l'indicateur de performance
chez nous s'exprime plutôt en termes de dossiers bancables et non en
terme taux d'approbation des dossiers de demande de garantie ». Dans
le cas où, le dossier de demande de garantie est transmis à la
SOFIGIB par une banque, on peut conclure toute chose égale par ailleurs
que le dossier est d'office bancable puisqu'il est déjà
étudié par tous les services concernés de la banque. En
tout état de cause, l'étude de ce dossier est
systématiquement reprise par la SOFIGIB afin de s'assurer que le risque
de défaut est minimisé. Ainsi, « lorsque nous recevons
un dossier à partir d'une banque, nous reprenons l'instruction. Nous
circularisons par exemple l'ensemble des banques et établissements
financiers en vue d'un renseignement bancaire. Ceci dans le but de nous assurer
que le client ne traine pas un passif lourd » ajoute-t-il. Aussi, les
dossiers transmis à la SOFIGIB sont énormes surtout lorsque la
publicité est faite mais très peu sont approuvés,
Néanmoins, même si pour l'heure la SOFIGIB n'a pas encore
développé un engagement par signatures en vue de couvrir d'autres
garanties a première demande émises par les banques au profit des
demandeurs, Il n'en demeure pas moins que les banques aient un besoin
d'approfondissement de leurs connaissances sur ces fonds. Ainsi, un agent de
crédit d'une banque rapporte qu'«il importe que les
chargés d'affaires des banques approfondissent leur connaissances sur ce
mécanisme de financement par la maitrise des procédures de
montage de dossiers ». En revanche, le fonds de garantie de la
SOFIGIB est assez bien connu des banques locales. Seulement, le coût de
la garantie semble élevé pour les clients et les délais
sont longs. Un agent de crédit affirmait alors que « dans le
cas où le dossier de garantie du promoteur est transmis à la
banque par la SOFIGIB, celle-ci est obligée de reprendre l'instruction.
L'effet d'entrainement c'est que les délais de traitement des dossiers
s'allongent.» Conséquence, le taux de rejet est très
élevé. Pourtant, le Directeur de cette société a un
avis contraire. Il affirme en effet qu'« à la différence
de la garantie hypothécaire, la garantie SOFIGIB est moins chère
et rapide à mettre en place contrairement à ce que nous entendons
de temps en temps que SOFIGIB est chère11 ».
Selon les résultats de notre étude, il apparait
clairement que les difficultés d'accès au financement des
fournisseurs locaux sont inhérentes d'une part au manque de
capacité et, à la non satisfaction des exigences des
minières. D'autre part, elles sont liées à la
sécurisation des créances. Ainsi, le chapitre suivant discute les
résultats obtenus et propose une esquisse de solutions en vue
d'améliorer l'accès au financement bancaire des fournisseurs
locaux. Enfin, un plan d'action en sera proposé pour la mise oeuvre.
11 SOFIGIB « Une solution pour le financement des
PME/PMI » Publi-reportage du 19 septembre
2011. www.fasonet.bf.
35
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
CHAPITRE 5 :
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
CHAPITRE 5 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
L'objectif poursuivi dans ce chapitre est de réaliser
d'une part l'analyse des résultats obtenus du terrain en comparaison des
théories énoncées, les données de base disponibles
et, de confirmer ou d'infirmer les hypothèses émises dans la
problématique (6.1). D'autre part, il s'agira de formuler des
recommandations à l'endroit des acteurs impliqués (6.2.).
5.1. DISCUSSIONS DES RESULTATS
Cette première partie de l'analyse des résultats
part de la première unité d'analyse, précédemment
définie notamment « Société Minière et
Fournisseur Local ». Il ressort dans un premier temps que les
motivations des entreprises minières à l'externalisation de la
fourniture au niveau local sont insufflées par la communauté
internationale. Ces motivations se traduisent concrètement sur le
terrain par une démarche volontaire à travers la promotion de la
politique RSE, qui s'inscrit ainsi dans une approche tridimensionnelle du
développement ; l'économique, le social et
l'environnemental. Un des aspects importants de cette politique
étant le développement de l'achat local. Pour faciliter la
relation mines-fournisseurs locaux. Les entreprises nationales sont
encouragées à promouvoir à leur tour les valeurs RSE en
leur sein et Selon Tidiane Barry12 « il est très
important que les fournisseurs locaux de biens et services se hissent à
ces standards pour épouser les principes de Responsabilité
Sociale des Minières». Il apparait donc clairement, que le
respect de valeurs RSE à travers la bonne gouvernance d'entreprise est
un facteur de renforcement de la confiance dans les transactions
interentreprises. Alors, la recherche de « la licence sociale
d'opérer » (Bambara, Bah) devient un facteur de
développement de la politique d'achat local. Néanmoins, (Daouda,
2014) pense qu'« au regard de la réalité sur le terrain,
il pourrait s'avérer légitime de se demander si l'engagement des
entreprises à devenir socialement responsable est sincère
». Autrement, l'on pourrait penser que la promotion de l'achat local
minier apparait comme une contrainte, voire une obligation qui
s'impose aux mines, étant entendu que toute entreprise évolue
dans l'optique de rationalité économique et de maximisation du
profit, tout chose égale par ailleurs. Cette assertion est
confirmée par un logisticien qui estime que « de toutes les
façons, si nous ne prenons pas le devant en promouvant l'achat local,
nous y serons forcé un jour ! ». Un autre renchérie et
pense que « nous sommes en terre étrangère, et on peut
nous mettre à la porte à
12 Tidiane Barry, Directeur des Affaires Corporatives
: « Les fournisseurs miniers se doivent d'adopter les principes d'une
bonne gouvernance d'entreprise »
Lefaso.net, juin 2015.
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
tout moment». Les récents mouvements
d'humeur des populations aux alentours de la mine de TAPARKO en avril 2016
confirment les propos de ce logisticien.
Il ressort aussi de l'étude que les fournisseurs locaux
manquent de professionnalisme et cela s'explique par l'absence de culture
minière, le manque de capacités techniques financières, la
non maitrise des procédures d'achats des mines etc. Aussi,
l'étude révèle que la prise en compte des engagements par
signature notamment les cautions a première demande n'est pas
systématique dans les contrats élaborés par les mines et,
soumis aux fournisseurs locaux. Or, avec les fournisseurs étrangers, la
pratique est différente. Le constat est fait par (Damiba, 2014) est que
« pour presque toutes les commandes passées avec les
fournisseurs étrangers, les compagnies minières consentent des
avances à la signature du contrat et soldent le reste à la
livraison ». Pourquoi alors une telle discrimination? La
théorie économique pourrait fournir des éléments de
réponses. En effet, dans les relations inter-entreprises, il est admis
que la confiance s'apparente à la synovie, elle est alors
identifiée comme étant le « ciment »
relationnel qui permet d'éviter une contractualisation trop
formalisée (Fattam, Paché, 2014), dans la mesure où «
elle se substitue à l'information manquante du fait de
l'incomplétude des contrats » (Willamson, 1993). En outre, la
confiance réduit les coûts de transaction et transcende les
conflits de même que les divergences entre les parties prenantes. En
plus, la confiance « atténuerait les asymétries
d'informations inhérentes à l'échange en permettant un
partage plus ouvert et plus transparent de l'information » (Zaheer
& al. 1998). En somme, la théorie économique
établie une corrélation entre la confiance et les coûts de
négociation. Il en résulte alors que « la confiance
inter-organisationnelle et les coûts de transaction sont inversement
proportionnels » (Zaheer et al, 1998).
Pour l'heure, en Afrique de l'Ouest et particulièrement
au Burkina Faso, 90% de l'approvisionnement dans les sociétés
minières se fait avec les fournisseurs étrangers13,
pourtant dans les relations inter-entreprises, la confiance est
considérée comme étant l'autre moitié d'un contrat,
c'est-à-dire la substitution à l'information manquante. Alors se
pose-t-on la question de savoir s'il s'agit de la même
problématique de confiance que nous abordons. (Paldam, 2007) aborde dans
un autre sens cette problématique à partir d'une étude sur
la confiance généralisée dans 188 pays et affirme que
« le niveau de confiance varie très fortement entre les pays,
de presque 0 % à 70 %14 ». Il conclut alors que le
niveau de confiance contient
13 L'approvisionnement local, enjeu du secteur minier
Africain, Rédaction Financial Afrik, juin 2014
14 Etude de la confiance généralisée dans
la World Values Survey
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
un élément « culturel »
dès lors que les groupes de pays se dégagent pour former des
ensembles relativement homogènes. Pour résumer, (Nannestad, 2008)
dégage quatre grands déterminants potentiels dans la
littérature qui sont : l'explication civique, l'explication
institutionnelle, l'explication culturelle et enfin l'explication par la
diversité et l'inégalité. Sur le terrain, le constat est
assez clair, on remarque que la majorité des entreprises minières
au Burkina Faso sont de nationalité Nord-Américaine de même
que notre échantillon. Paldam confirme ces résultats et affirme
que le niveau de confiance est très fort en Amérique du Nord.
Dans la mesure où, les groupes de pays se dégagent pour former
des ensembles relativement homogènes en termes de niveau de confiance
expliquerait le niveau très bas de l'approvisionnement local minier au
Burkina Faso. Aussi, la bonne connaissance du secteur minier par les
fournisseurs étrangers, couplée à l'historique des bonnes
relations entretenues avec les mines en place leur confère un avantage
comparatif par rapport aux fournisseurs locaux Burkinabé, qui sont
d'ailleurs sont en apprentissage. Ces fournisseurs étrangers du fait de
leurs fortes capacités et leur professionnalisme
bénéficient tout naturellement de la confiance des banques au
niveau international. En tout état de cause, cela leur confère la
capacité de lever par conséquent des fonds au niveau
international pour répondre efficacement à la demande des
entreprises minières en termes d'approvisionnement en biens et services.
Enfin, il faut relever que la confiance est au coeur des «
institutions invisibles », avec les principes éthiques et
moraux (Arrow 1974). En conclusion, nous confirmons partiellement
l'hypothèse selon laquelle les coûts élevés de
transactions expliquent les réticences des compagnies minières
à acquérir des biens et services au niveau local.
Secondairement, les résultats de l'étude ont
porté sur les déterminants de l'offre de crédit bancaire
part de la seconde unité d'analyse« Banque et Fournisseur Local
». Tout d'abord, il ressort que les fournisseurs locaux à
l'instar des PME ne sont pas structurés. De façon
générale, nous avons pu constater que les dirigeants de ces
entreprises ont un style managérial du type autocratique. Le dirigeant
de l'entreprise étant pratiquement le seul à prendre les
décisions. (CGA, 2012) confirme ces résultat en ce sens que le
mode de management pratiqué dans les entreprises au Burkina Faso est de
style autoritaire. Aussi, ce centre renchérit et ajoute que «
les dirigeants de ces structures sont plus des propriétaires que des
managers ». Cette caractéristique de l'entrepreneur
Burkinabé résulte des rapports socio-culturels qui influencent
leurs comportements et qui du même coup impactent la gestion de
l'entreprise. Un tel comportement du commandant à bord de l'entreprise
n'est pas sans conséquence, car de telles décisions ne peuvent
échapper aux erreurs surtout lorsque s'agit de questions techniques.
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
L'étude révèle aussi que les informations
financières transmises par les fournisseurs locaux dans le cadre de la
demande de crédit notamment les états financiers annuels ne sont
pas crédibles. Ce manque de crédibilité des états
financiers annuels trouvent son explication d'une part dans les
décisions spontanées de l'entrepreneur Burkinabè, la non
maitrise de l'activité minière à parfaire etc. D'autre
part « les PME sont des structures qui s'offrent difficilement une
assistance, du fait de leur faible capacité financière
» (CGA, 2012). En définitive la question de la transparence
dans la gestion des affaires financières dans ces entreprises se pose
avec acuité, car il ressort que les fournisseurs locaux sont enclins
à dissimuler l'information financière. En plus, (Leffileur, 2009)
pense que « les entrepreneurs peuvent trouver un intérêt
à diffuser une information financière très restreinte,
voire erronée, afin d'échapper à la fiscalité
». Toutefois, cette absence de transparence ne peut que renforcer
l'asymétrie informationnelle entre banque et fournisseurs locaux.
Il ressort ensuite de l'étude que les fonds propres des
fournisseurs locaux sont faibles. En effet, il nous est revenu des
enquêtes que, la majorité écrasante des entreprises
burkinabé qui offrent des biens et services aux mines ne sont pas
enclines à recapitaliser leur entreprise pour renforcer leur fonds
propres. Pourtant, l'étude réalisée par (Derreumaux, 2009)
montre que la faiblesse généralisée des fonds propres des
PME constitue une des premières préoccupations pour les banques
dans la décision de financement. Dans tous les cas, les études
soutiennent que l'individualisme en matière de gains est remarquable
chez les opérateurs économiques Burkinabè. Ainsi, (Bayala.
2002) illustre bien cet état d'esprit qui prévaut en politique
dans la société Burkinabé et qui se ressent dans le milieu
des affaires. Il illustre cela par le concept du «Tuuk
Guili15 », qui signifie « s'accaparer de tout !
». Le dirigeant d'entreprise veut tout pour lui seul. Ainsi, «
une ouverture de capital entraînerait une perte certaine de certains
avantages dont jouit le dirigeant, car il sera désormais astreint
à une obligation de transparence » ajoute-t-il. Ce
caractère individualiste se retrouve également chez des
fournisseurs locaux qui demeurent sceptiques quant à l'ouverture du
capital de leurs entreprises, surtout avec des réponses du genre
l'ouverture du capital de l'entreprise «dépendra avec qui et
dans quelles conditions », donc un problème de confiance.
Enfin, au regard de ce qui précède, les ingrédients
réunis renforcent le contexte de forte asymétrie d'information
entre banques et fournisseurs
15 L'expression provient d'une des langues nationales du Burkina
Faso : le Mooré, signifie «s'accaparer de tout».
40
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
locaux. Toutefois, ce contexte altère le capital
confiance, considéré selon (Fattam, Paché 2014) comme un
vecteur pour « cimenter » dans une relation. Une fois
renforcée, celle-ci devient un réducteur de coût de
transaction et de conflit entre les organisations. En conséquence,
la faible transparence de l'information financière limite
l'accès des fournisseurs locaux au crédit par signature
Enfin troisièmement, le contexte de forte
asymétrie d'information impose aux banques une gestion rigoureuse des
risques associés à l'offre de crédits par signature aux
fournisseurs locaux surtout quand on sait que la banque est par excellence un
milieu très risqué, et se présente comme une
réponse naturelle à l'information asymétrique (Leland et
Pyle, 1976). En effet, l'octroi d'une caution à premier demande sera
assujetti à la présentation de garanties réelles que les
fournisseurs locaux satisfont difficilement. Ainsi, la question suivante se
pose. Pourquoi le système bancaire n'assouplie pas ses conditions de
financement aux fournisseurs locaux afin de s'adapter à nouvelle
économie porteuse? Nous pensons qu'il y a un déficit de confiance
entre la banque et fournisseurs locaux. Toutefois, (Willamson, 1993) donne une
interprétation économique de la confiance. Il affirme que du fait
de l'incomplétude des contrats, la confiance entre individus se
substitue à l'information manquante. (Zaheer et al, 1998)
abondant dans le même sens et concluent que « la confiance
inter-organisationnelle et les coûts de transaction sont inversement
proportionnels ». Ainsi, à mesure que le capital confiance
entre banques et fournisseurs locaux s'enracine, les coûts de
transactions se réduisent et limite ainsi les conflits.
Aussi, on constate que les banques ont des difficultés
dans la réalisation des garanties bancaires. Ces difficultés sont
aussi inhérentes à l'environnement juridique, malgré les
progrès de l'OHADA sur le recouvrement des créances. Les limites
du système judiciaire Burkinabè rendent difficile la
récupération de créances en souffrances à cause des
délais trop long, notamment la lenteur administrative, les
possibilités de renvois des audiences etc... Selon (SAMB. 2012) «
les établissements bancaires estiment aussi que les magistrats n'ont
pas une formation spécialisée en matière bancaire et
financière, ce qui ne leur permet pas de comprendre les
spécificités de ce secteur ». Néanmoins, nous
pensons que les procédures d'octroi de crédits ne sont pas
adaptées aux informations financières modestes des fournisseurs
locaux. De plus, les banques ont une faible capacité d'innovation en
termes de garanties acceptables, malgré la création de valeur et
la contribution du secteur minier Burkinabé à travers la
fourniture locale. L'étude montre aussi que des mécanismes de
garanties existent notamment le F-GARI mise en place par la CEDEAO et le fonds
SOFIGIB au niveau local
etc. et se
41
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
présentent comme des alternatives de financement pour
les fournisseurs locaux. Malheureusement le constat est tout autre. Le taux
d'utilisation des fonds garantie est faible et « la profession
bancaire au travers de la Fédération des Associations
Professionnelles des Banques et Etablissements Financiers est consciente des
efforts à accomplir pour mieux diffuser les techniques de garantie
existantes et améliorer l'offre de garantie » (Horus et Oseo,
2011). En conséquence, les résultats de l'étude confirment
l'hypothèse 3 selon laquelle les mécanismes de garantie ne
sont pas utilisés de façon optimale pour sécuriser les
créances des fournisseurs locaux.
Somme toute, pour renforcer la confiance entre les acteurs
impliqués dans la problématique suscitée, le secteur
minier Burkinabé au regard de sa jeunesse doit s'inscrire dans une
dynamique d'apprentissage organisationnel. En effet, l'apprentissage
organisationnel se définit comme « un processus collectif
d'acquisition et d'élaboration de connaissances et de pratiques
participant au remodelage permanent de l'organisation »
(V-Inès de La Ville, 1998). Il faut noter que sur le terrain minier
Burkinabé, il y a d'une part, les vastes enclaves territoriales à
fortes capacités qui évoluent selon des normes et standards
internationaux et d'autre part, un État et des communautés
locales à faibles capacités qui, d'ailleurs apprennent
progressivement des multinationales. Selon cette théorie, les
différentes configurations de l'apprentissage organisationnel sont
résumées en deux points possibles. Il s'agit de la source
d'apprentissage ainsi que l'élément déclencheur de
l'apprentissage (Fréderic Leroy, 2000). Ces configurations sont fonction
de l'environnement, de l'entreprise et du partenaire.
Dans le cas de notre étude, les parties prenantes
telles l'Etat Burkinabé, les sociétés minières, les
fournisseurs locaux, les banques, etc. tirent leurs sources d'apprentissage
mutuelles de l'environnement économique, technologique, concurrentiels
etc. Elles apprennent aussi par elles-mêmes en fonction de leur propre
expérience, de l'innovation, des erreurs passées etc...
l'apprentissage peut enfin se faire d'un partenaire, par des alliances, des
fusions, des acquisitions, des transferts de technologie, des clients, des
fournisseurs etc.
Les éléments déclencheurs de
l'apprentissage organisationnel s'expliquent, d'une part, par les changements
dans l'environnement notamment l'implantation d'entreprises du type nouveau :
les minières jouissant d'une expertise dans l'exploration et
l'exploitation minière dans le paysage des entreprises Burkinabé.
Ils s'expliquent aussi par les mauvaises performances, les
répétitions et dysfonctionnements, l'absence d'innovation,
enregistrés par les acteurs locaux impliqués dans la chaine
d'approvisionnement. D'autre part, par une différence organisationnelle
entre les acteurs, les compétences visées avec les entreprises
minières.
42
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
5.2. RECOMMANDATIONS
Cette étude resterait incomplète si des
recommandations ne sont pas formulées. En effet, la résultante de
cette relation triangulaire doit être construite, reconstruite et
déconstruite autour de la relation de confiance. Pour renforcer ce
capital confiance, nous formulerons dans un premier temps, des recommandations
à l'endroit des sociétés minières (5.2.1),
secondairement aux fournisseurs locaux (5.2.2.) et, enfin troisièmement,
aux banques (5.2.3).
5.2.1. Recommandations aux sociétés
minières
Les recommandations suivantes sont faites à l'endroit des
sociétés minières :
· Créer une base de données
fiable des fournisseurs locaux au niveau national : Il
s'agira d'élaborer un fichier central des entreprises nationales
spécialisées dans la fourniture de biens et services aux mines.
Ce fichier sera la résultante des répertoires des
différentes sociétés minières et se devra
d'être accessible.
· Mettre en place un portail
électronique accessible au marché minier Burkinabé
: Il s'agit-là de créer un portail
électronique accessible à tous les acteurs notamment, un site web
et, régulièrement mis à jour. Ainsi, les appels d'offres,
les manifestations d'intérêts, les résultats de
sélections des fournisseurs, etc. y seront publiés.
· Elaborer annuellement un plan de passation
des marchés centralisé du secteur : Chaque
société minière se devra de réaliser annuellement
un plan de passation des marchés. Ces plans seront centralisés
par la Chambre des Mines du Burkina Faso.
· Prendre en compte les engagements par
signature dans les contrats : Assouplir les
procédures de passation des marchés de sorte à
intégrer de manière systématique des engagements par
signatures dans les contrats, tout en définissant un seuil minimum.
5.2.2. Recommandations aux fournisseurs miniers locaux
Les recommandations ci-après sont formulées
à l'endroit des fournisseurs locaux sont:
· Approfondir les connaissances sur le
secteur des mines : Organiser des sessions annuelles de formation
de base sur les mines au profit des fournisseurs locaux. Cette formation doit
être accompagnée de visites annuelles guidées est
recommandées.
· Structurer les professions
: Il s'agit pour les fournisseurs locaux d'adopter le
principe de bonne gouvernance d'entreprise ainsi que le respect des normes
RSE.
· Mettre en place un programme d'assistance
technique en finance : Recruter cinq (05) spécialistes en
finance pour apporter un appui conseil au quotidien aux fournisseurs locaux
dans le montage des dossiers de crédits et des plans d'affaire.
43
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
Recruter un intermédiaire en opérations
bancaires et en services de paiements (|IOBSP) en vue d'assister les
fournisseurs locaux dans les opérations de rachat des crédits
auprès des banques.
? Mettre en place des groupes de caution solidaire
: Créer de groupes de caution solidaire au sein des
fournisseurs locaux en vue d'apporter une réponse efficace aux
difficultés de l'offre de crédit bancaire.
? Militer pour la mise en place d'un fonds de
garantie spécifique : Renforcer les efforts de
consolidations du fonds de garantie de la SOFIGIB et du F-GARI pour garantir
les crédits des fournisseurs locaux. En outre, il s'agira de
réaliser un plaidoyer auprès de l'Etat et des partenaires au
développement pour de la création d'un fonds de garantie
spécifique dédié à la fourniture locale.
5.2.3. Recommandations aux banques
Les recommandations ci-après sont formulées
à l'endroit des banques :
? Mettre en place un guichet dédié
spécifiquement aux fournisseurs locaux : Stratifier le
département PME de sorte à mettre en place un guichet
spécial pour les entreprises locales qui offrent des biens et services
aux mines au Burkina Faso.
? Réviser les outils et procédures
d'octroi de crédits : Commanditer une étude pour
réviser les outils et procédures d'octroi de crédit en vue
de les adapter aux informations financières modestes des fournisseurs
locaux. En outre il s'agira aussi de réorienter la politique de
crédit en vue d'un renforcement des lignes de crédit à
cette clientèle type.
? Faciliter l'accès des fournisseurs locaux
aux mécanismes innovant de financement : Faciliter
l'accès des fournisseurs locaux aux mécanismes innovants de
financement, tels que les garanties interbancaires (SOFIGIB et F-GARI), la
finance islamique etc.
5.3. PLAN D'ACTIONS À METTRE EN OEUVRE
Les recommandations étant formulées, il est
logique qu'elles soient traduites en plan d'actions claires. Ce plan d'actions
est réalisé en fonction des trois (03) acteurs clés
impliqués dans la fourniture locale de biens et services miniers au
Burkina Faso. Il définit dans le temps, les actions à mener, les
responsables chargés de la mise en oeuvre et, le budget
prévisionnel16 .
44
16 Les Budgets inscrits sont à titre
indicatif.
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
5.3.1. Plan d'action à mettre oeuvre par les
sociétés minières
Le tableau ci-après récapitule le plan d'action
à mettre en oeuvre par les compagnies minières au Burkina
Faso.
Tableau 3: Plan d'action des
sociétés minières
N°
|
Recommandations
|
Responsable
|
Délais
|
Plan d'action à mettre en oeuvre
|
Budget (fcfa)
|
1
|
Créer une base de
données fiable des
fournisseurs locaux au niveau national.
|
La Chambre des
Mines du Burkina Faso.
|
Immédiat
|
o Mettre en place un cadre de concertation avec toutes les
parties prenantes et définir les modalités pratiques pour la
création de cette base de données ;
o Recruter un consultant pour créer et centraliser le
répertoire des fournisseurs locaux;
o Centraliser la base de données sur une plateforme
informatique accessible.
|
50 000 000
|
2
|
Mettre en place un portail électronique accessible au
le marché minier Burkinabè.
|
La Chambre des
Mines du Burkina Faso.
|
Immédiat
|
o Créer un site web pour les marchés du secteur
des mines au Burkina Faso ;
o Mettre à jour régulièrement le site
internet;
o Diffuser régulièrement les opportunités
du secteur;
o Diffuser les résultats d'évaluation des
appels d'offres du secteur.
|
25 000 000
|
3
|
Elaborer annuellement un
plan de passation des
marchés centralisé du secteur
|
La Chambre des
Mines du Burkina Faso.
|
Annuel
|
o Elaborer annuellement un plan de passation des
marchés par société minière ;
o Centraliser annuellement les plans de passation des
marchés ;
o Réviser périodiquement les plans d'achat, le cas
échéant ;
o Rendre accessible les plans d'achats à l'aide du
portail électronique ;
o S'assurer de la mise à jour régulière du
site.
|
25 000 000
|
4
|
Prendre en compte les
engagements par
signature dans les contrats.
|
Les sociétés
minières
|
Immédiat
|
o Définir des seuils dans les procédures de
passation des marchés ;
o Intégrer de façon systématique les
cautions à première demandes dans les contrats;
|
5 000 000
|
Total
|
105 000 000
|
|
Sources : Nous même
45
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
5.3.2. Plan d'action à mettre oeuvre par les
fournisseurs miniers locaux
Le tableau ci-après résume les actions à
mettre en oeuvre par les entreprises nationales Burkinabè dans le
temps.
Tableau 4: Plan d'action des fournisseurs
locaux
N°
|
Recommandations
|
Responsable
|
Délais
|
Plan d'action à mettre en oeuvre
|
Budget (fcfa)
|
1
|
Approfondir les connaissances sur le secteur des mines
|
L'ABSM
|
Immédiat
|
o Initier en concertation avec la CMB annuellement des visites
guidées et des journées portes ouvertes dans les mines au profit
des fournisseurs locaux;
o Organiser des cours de base pour les fournisseurs locaux.
|
200 000 000
|
2
|
Structurer les professions
|
Les fournisseurs
locaux
|
Immédiat
|
o Etre en phase avec les principes RSE, notamment les exigences
administratives, techniques et financières des sociétés
minières ;
o Respecter les normes imposées par les mines ;
o Renforcer l'éducation financière des
fournisseurs par la formation;
o Assainir les comptes des entreprises, par la transmission de
données comptables et financières fiables.
|
300 000 000
|
3
|
Mettre en place un programme
d'assistance technique en finance
|
L'ABSM
|
Immédiat
|
o Recruter cinq (05) consultants permanents
spécialistes en finance pour accompagner les fournisseurs locaux dans
le montage des dossiers de crédits et l'élaboration de plans
d'affaire ;
o Utiliser les services du CGA de la MEBF en vue d'assurer la
qualité des états financiers.
o Recruter un intermédiaire en opérations
bancaires et en services de paiements (|IOBSP) en vue d'assister les
fournisseurs locaux dans les opérations de rachat des crédits
auprès des banques.
|
500 000 000
|
4
|
Mettre en place des groupes de caution solidaire
|
L'ABSM
|
Immédiat
|
o Créer les groupes de caution solidaire;
o Former les acteurs sur le fonctionnement de la caution
solidaire;
o Assister techniquement les pairs en cas de difficultés
;
o Réaliser des audits des projets par les pairs.
|
100 000 000
|
5
|
Militer pour la mise en place d'un fonds de garantie
|
L'ABSM
|
Annuel
|
o Réaliser un plaidoyer pour renforcer les efforts de
consolidation du fonds de garantie de la SOFIGIB et du F-GARI au profit des
fournisseurs locaux ;
o Réaliser un plaidoyer auprès de l'Etat et des
PTF pour la mise en place d'un fonds de garantie spécifique à
la fourniture locale minière ;
o Mettre à la disposition des institutions
financières des lignes de crédit spécifiques aux
fournisseurs locaux;
|
10 000 000 000
|
Total
|
11 100 000 000
|
|
Sources : Nous même
46
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
5.3.3. Plan d'action à mettre oeuvre par les
banques
Le tableau ci-après résume les actions à
mettre en oeuvre par les banques au Burkina Faso.
Tableau 5: Plan d'action des banques
N°
|
Recommandations
|
Responsable
|
Délais
|
Plan d'action à mettre en oeuvre
|
Budget (fcfa)
|
1
|
Mettre en place un guichet
dédié spécifiquement aux fournisseurs
locaux
|
Les Institutions
Financiers
|
Immédiat
|
o Sous-segmenter le marché des PME de sorte à
particulariser les fournisseurs locaux ;
o Former les agents de crédit sur la
problématique de financement des entreprise qui fournissent des biens et
services aux mines ;
o Spécialiser des agents de crédits sur la
question.
|
50 000 000
|
2
|
Réviser les outils et
procédures d'octroi de crédits.
|
Les Institutions
Financiers
|
Immédiat
|
o Commanditer une étude pour réviser les outils
et procédures d'octroi de crédit aux fournisseurs locaux ;
o Mettre en place une ligne de crédit au profit des
fournisseurs miniers.
|
50 000 000
|
3
|
Faciliter l'accès des
fournisseurs miniers locaux aux mécanismes innovant de
financement.
|
Les Institutions
Financiers
|
Immédiat
|
o Mettre à la disposition des fournisseurs locaux les
produits de la finance islamique ;
o Faciliter l'accès des fournisseurs locaux aux fonds
de la SOFIGIB et du F-GARI.
o Militer pour que la SOFIGIB développe des produits
pour garantir la caution à première demande ;
o Former les agents de crédit sur les nouveaux
mécanismes de financement notamment les fonds de garantie.
|
100 000 000
|
|
Total
|
200 000 000
|
Sources : Nous même
47
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de
Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
CONCLUSION GENERALE
48
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux de
Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
CONCLUSION GENERALE
Depuis une décennie, on assiste à un afflux
important d'investisseurs en Afrique et particulièrement au Burkina Faso
dans le domaine des mines. En effet, le secteur minier Burkinabé s'est
développé de façon exponentielle depuis quelques
années et se caractérise par son dynamisme en Afrique de l'Ouest.
Des facilités ont été intégrées dans la
législation burkinabè en vue d'attirer davantage d'investisseurs
dans le secteur. On y dénombre alors, d'une part plus d'une dizaine de
mines en production industrielle et d'autre part, des mines en construction ou
des sites en phase exploratoire. L'avènement de ces multinationales
impactent positivement l'économie du pays au point que les indicateurs
de croissances économiques passent progressivement au vert, relevant du
même coup le taux de croissance économique du pays. Aujourd'hui,
le secteur minier se présente comme étant la première
mamelle de l'économie burkinabè. Aussi, les
sociétés minières constituent de vastes enclaves
territoriales qui consomment d'énormes quantités de biens et
services en achetant avec d'autres entreprises. Néanmoins, nous avons
constaté que 90% de l'approvisionnement dans le secteur minier
était réalisé avec des fournisseurs étrangers au
détriment des entreprises nationales Burkinabé. Ainsi, plusieurs
raisons ont été évoquées pour justifier cet
état des faits, en ce que le taux de la fourniture locale au Burkina
Faso qui demeure très faible. Le problème principal en lien avec
cette problématique générale ci-dessus, objet de notre
étude était que, même si les fournisseurs locaux disposent
d'un contrat de prestations de services dument signé avec la mine,
malgré les réticences de celle-ci, ils se retrouvent
néanmoins, confrontés à la problématique de
l'accompagnement bancaire, à cause de leurs faibles capacités. La
question principale de notre recherche était de savoir
comment renforcer l'accompagnement financier des fournisseurs
locaux de biens et services aux compagnies minières au Burkina Faso ?
Cette question a été rattachée à un
corpus de trois (03) hypothèses qui devraient être
vérifiées sur le terrain. Les premiers résultats de
l'étude relatifs à la première unité d'analyse
« Société Minière-Fournisseur Local »
ont portés sur les motivations et les réticences des entreprises
minières à contractualiser avec les fournisseurs locaux. Les
résultats obtenus ont confirmé partiellement la première
hypothèse à savoir que les coûts élevés
de transactions expliquent les réticences des compagnies minières
à acquérir des biens et services au niveau local. Les
seconds résultats résultent de la seconde unité d'analyse
« Banque- Fournisseur Local » portaient sur
déterminants de l'offre de crédit bancaire aux fournisseurs
miniers au Burkina Faso. Ces résultats ont permis de confirmer
également la seconde hypothèse qui était que la faible
transparence de l'information financière limite l'accès des
fournisseurs locaux au crédit par
49
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
signature. Par ailleurs, ces résultats ont
confirmé également la dernière hypothèse selon
laquelle les mécanismes de garantie ne sont pas utilisés de
façon optimale pour sécuriser les créances des
fournisseurs locaux. Il faut relever que ces hypothèses ont
été vérifiées sur la base de la théorie
de la confiance.
Ce travail de fin de cycle sanctionne bien entendu le niveau
de Master en Banque Finance et est utile à tout point de vue. Par
conséquent, il renforce non seulement la littérature
académique mais aussi, il a permis de formuler des recommandations dans
le but de proposer des esquisses de solutions sur la préoccupation de
l'accompagnement financier des PME, fournisseurs des
biens et services aux compagnies minières au Burkina
Faso. Ainsi, douze (12) recommandations principales ont effet
formulées à l'ensemble des trois acteurs principaux
impliqués dans l'étude. En effet, quatre (04) recommandations ont
été formulées à l'ensemble des
sociétés minières, cinq (05) à l' endroit des
fournisseurs locaux et enfin, trois (03) aux banques. En marge des
recommandations formulées, un plan d'action a été
élaboré en vue de faciliter la mise en oeuvre.
En tout état de cause, ce travail a connu des limites.
La première limite réside en l'absence d'ouvrages scientifiques
suffisant traitant de la question de l'accompagnement financier des
fournisseurs locaux de biens et services miniers. Deuxièmement, nous
avons été confrontés aux difficultés d'accès
aux statistiques minières et bancaires.
Somme toute, le problème étudié a
donné l'occasion de proposer une esquisse de solutions aux
différents acteurs impliqués dans la chaine d'approvisionnement,
au regard des situations perturbées par les risques de sélection
adverse et de hasard moral, dans le cas de la relation de sous-traitance.
Ainsi, la théorie des incitations qui, selon (Perrot, 1992)
désigne « l'ensemble des méthodes et des concepts qui
permettent d'analyser des situations dans lesquelles non seulement les agents
n'observent pas parfaitement toutes les caractéristiques de leur
environnement, mais encore où l'information est asymétrique
» devrait conduire l'Etat Burkinabé à prendre un
ensemble de mesures incitatives a l'instar d'autres pays à tradition
minière comme le Ghana, l'Angola, le Brésil, l'Afrique du Sud
etc. pour régler la question de l'approvisionnement local minier. Ainsi,
se pose-t-on la question de savoir pourquoi, le gouvernement
Burkinabè ne renforcerait-il pas le fonds de garantie de la SOFIGIB par
un fonds spécifique, en vue de pallier les difficultés de
financement que vivent les fournisseurs miniers locaux ?
L'aventure minière demeure longue et une attention
particulière mérite d'être portée sur ce secteur.
50
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
BIBLIOGRAPHIE
51
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
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54
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L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
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55
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3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
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56
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
ANNEXES
57
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
ANNEXES
Annexe n°1 : Questionnaire d'enquête sur les
sociétés minières
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX ENTREPRISES
MINIERES
|
N°
|
DESIGNATIONS
|
CATEGORIES ET MODALITES
|
A1
|
Raison sociale de l'entreprise
|
|
A2
|
Forme juridique de l'entreprise
|
Entreprise individuel (1) SARL (2)
SA (3) Autres (4)
|
A3
|
Personne enquêtée
|
Directeur (1) Employé (2)
|
A4
|
Contact
|
E-mail:...
Tel:...
|
A-LES PROCEDURES
|
B1
|
Votre société dispose-t-elle de
directives/procédures de passation des marchés
?
|
Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)
|
B2
|
Vos procédures d'acquisition de biens et services
sont-elles connues des fournisseurs miniers?
|
Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)
|
B3
|
Elaborez-vous périodiquement un
votre plan d'achat pour la société?
|
Trimestriel (1) Semestriel (2)
Annuel (3) Triennal (4)
Quinquennal (5) N'existe pas (5)
|
B4
|
Si oui, le plan d'achat est-il accessible aux fournisseurs
?
|
Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)
|
B5
|
Quel est la porte d'entrée de la passation des
marchés ?
|
Le service achat (1) Par internet (2)
la chambre des mines (3) Autre (4)...
|
B6
|
Les offres sont-ils publiés ? Si oui, par quel moyen
?
|
Une revue spécialisée (1)
la presse locale (2) Autre (3)...
|
B7
|
Des seuils définissent-ils les achats locaux des biens
et services miniers dans votre société ?
|
Oui (1) Non (2)
Si oui lesquels...
|
B8
|
Votre société dispose-t-elle d'une
base de données de fournisseurs ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sait Pas (3)
|
B-LES MOTIVATIONS
|
C1
|
Quelles sont les raisons qui vous motivent à
contractualiser avec les PME locales pour la fourniture de biens et services
?
|
Les accords internationaux (1) RSE (2)
La gestion des stocks (3) Autre (4)...
|
C-LES RETICENCES
|
D1
|
les achats locaux ?
|
Quels objectifs poursuivez-vous dans
|
D2
|
justifient-elles vos réticences de
contractualiser avec les fournisseurs locaux ?
|
Les exigences administratives
|
58
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
D3
|
Les capacités techniques des
fournisseurs locaux justifient-elles vos réticences
de contractualiser avec eux ?
|
|
|
|
D4
|
Les capacités financières des PME
sont-elles justifient-elles vos réticences de
contractualiser avec les PME ?
|
|
|
|
D5
|
Acceptez-vous d'avancer de l'argent aux PME en contrepartie de
cautions bancaires ?
|
Oui (1)
Si non pourquoi ?
|
Non
|
(2)
|
59
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
Annexe n°2 : Questionnaire d'enquête
à l'endroit des fournisseurs miniers locaux
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX FOURNISSEURS
LOCAUX
|
N°
|
DESIGNATIONS
|
CATEGORIES ET MODALITES
|
A1
|
Raison sociale
|
|
A2
|
Forme juridique de l'entreprise
|
Entreprise individuel (1) SARL (2)
SA (3) Autres (4)
|
A3
|
Personne enquêtée
|
Directeur (1) Employé (2)
|
A4
|
Contact
|
E-mail: Tel:
|
A5
|
Secteur d'activité
|
Commerce général (1) Industrie (2)
Services (3) Artisanat (4)
Agriculture (5) Autres (6)
|
A6
|
Activité principale
|
.
|
A7
|
Effectif de l'entreprise
|
1-10 salariés (1) 11-50 salariés (2)
51-100 salariés (3) 101-200 salariés (4)
|
A8
|
Nombre d'année d'existence
|
Moins d'un an (1) Entre 1-5 ans (2)
Plus de cinq ans (3)
|
A-GOUVERNANCE ET CAPACITES TECHNIQUES
|
B1
|
Organigramme et définition des postes
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
|
B2
|
Disposez-vous d'un manuel de procédures administratives
financières et comptables
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
|
B3
|
Niveau d'instruction de l'équipe de direction
(préciser pour chaque responsable)
|
Scolaire (1) Bac+1 (2) Bac+2 (3)
Bac+3 (4) Bac+4 (5) Bac+5 (6) Bac+7 (7)
|
B4
|
Prise de décision
|
CA (1) DG (2)
L'actionnaire principal (3)
Autre (préciser) (4) .
|
B5
|
Quelle est votre connaissance du secteur minier, les
différents cycles d'exploitation et les aspects administratifs ?
|
Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)
Assez (4) Elevé (5)
|
B6
|
Les biens et services livrés aux mines respectent-ils
selon vous le critère qualité ?
|
Oui (1) Non (2)
Ne sais Pas (3)
|
B7
|
Les biens et services livrés aux mines respectent-ils
selon vous le critère quantité ?
|
Oui (1) Non (2)
Ne sais Pas (3)
|
B8
|
Les biens et services livrés aux mines respectent-ils
selon vous le critère prix ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
Commentaire
|
B9
|
L'organisation possède un nombre adéquat de
collaborateurs techniques
|
Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)
Assez (4) Elevé (5)
|
60
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
|
pour appuyer la prestation de
services ?
|
|
B10
|
L'équipe technique est-elle composée
de compétence professionnelle
variée, notamment cadres en
prestation de services, des
gestionnaires, des spécialistes et d'autres experts
?
|
Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)
Assez (4) Elevé (5)
|
B11
|
Un personnel technique est-il affecté à chaque
domaine technique ?
|
Aucun (1) Peu (2) Moyen (3)
Assez (4) Elevé (5)
|
B-ACCES A L'INFORMATION MINIERE
|
C1
|
Avez-vous accès à l'information sur les
marchés miniers ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
|
|
Comment avez-vous accès à
l'information sur les appels d'offres du secteur minier ?
|
Internet (1) Presse écrite (2) Radio (3)
Service achat (4) Consul. restreinte (5)
Revue spécialisée (6) Autre (7)
|
C3
|
Les procédures d'acquisition de biens
et services miniers sont-elles accessibles ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
|
C-ACCES AU SERVICES FINANCIERS
|
D1
|
Disposez-vous pour chaque marché d'un contrat en bonne et
due forme signé pas les parties ?
|
Bon de commande (1) Lettre de
commande (2) Contrat (3)
Autre (4)
|
D2
|
Les Sociétés minières vous
consentent-elles des avances garanties par des cautions
bancaires ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
Si non pourquoi ?
|
D3
|
difficultés pendant la passation et l'exécution
des marchés miniers?
|
Quels ont été les principales
|
D4
|
Vos comptes sont-ils certifiés ?
|
Commissaires aux comptes (1)
Centre de gestion agréé (2)
Ne sait pas (3)
|
D5
|
Votre comptabilité respecte-t-elle les normes de
l'OHADA ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
|
D6
|
Selon vous, les banques disposent- elles d'une unité
spécialisée pour les fournisseurs miniers locaux des biens et
services ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
|
D7
|
Le coût du crédit est-il élevé
selon vous ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
|
D8
|
Etes-vous prêt à ouvrir le capital de votre
entreprise pour financer vos activités ?
|
Oui (1) Non (2) Ne sais Pas (3)
Pourquoi ?
|
D9
|
Avez-vous accès à
l'accompagnement financier via les organismes suivants?
|
Banque (1) Org.de Microcrédit (2)
Fonds de cautionnement mutuel (3)
Fonds spécifique de l'Etat (4)
Autofinancement (5) Autres (6)
|
61
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
D10
|
Avez-vous connaissance de de
l'existence de l'existence de fonds de garantie interbancaire
?
|
Oui (1) Non
Pourquoi ?
|
(2)
|
Ne sais Pas (3)
|
D11
|
Avez-vous déjà fait garantir votre crédit
par un fonds de garantie ?
|
Oui (1) Non
Pourquoi ?
|
(2)
|
Ne sais Pas
|
(3)
|
D12
|
Pensez-vous que les conditions des fonds de garantie sont souples
?
|
Oui (1) Non
Pourquoi ?
|
(2)
|
Ne sais Pas
|
(3)
|
62
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
Annexe n°3 : Questionnaire d'enquête sur les
banques
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX BANQUES
|
N°
|
DESIGNATIONS
|
CATEGORIES ET MODALITES
|
A1
|
Raison sociale
|
|
A2
|
Personne enquêtée
|
Directeur (1) Employé (2)
|
A3
|
Contact
|
E-mail: Tel:
|
A-ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES FOURNISSEURS
LOCAUX
|
B1
|
services miniers ?
|
Que pensez-vous de la structuration
des fournisseurs locaux de biens et
|
B2
|
|
Que pensez-vous de la gouvernance
d'entreprise des fournisseurs locaux ?
|
B3
|
prétendre à un crédit ?
|
Les fournisseurs locaux disposent-ils
de fonds propres suffisants pour
|
B4
|
informations financières fiables
habituellement requises ?
|
Selon vous les fournisseurs miniers
locaux transmettent-ils des
|
B5
|
normes prescrites par l'OHADA?
|
Les états financiers des fournisseurs
miniers locaux respectent-ils les
|
B6
|
sollicitent les concours bancaires sont-ils certifiés
par un commissaire aux comptes ou les centres de gestion
agréés?
|
Les comptes de la majorité des
fournisseurs miniers locaux qui
|
B7
|
les fournisseurs miniers locaux sont-elles fiables ?
|
Les garanties bancaires proposées par
|
B8
|
fournisseurs miniers locaux?
|
Que pensez-vous du coût de traitement
des dossiers de dossiers de crédit aux
|
B9
|
banque et les fournisseurs miniers locaux?
|
Quelle relation existe-t-il entre votre
|
B10
|
spécialisé pour accompagner les
PME ?
|
Votre banque a-t-elle un département
|
B11
|
dédiée aux PME, est ce que votre banque l'a-t-elle
segmenté afin qu'il
|
Si vous disposez d'un département
|
63
ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
|
réponde aux attentes fournisseurs
miniers locaux?
|
|
B12
|
doit-il jouer selon vous pour améliorer
l'accompagnement des fournisseurs miniers locaux?
|
Quel rôle et comment l'Etat Burkinabè
|
B13
|
miniers locaux peuvent trouver entre
eux des mécanismes qui leur permettent de limiter
les risques et bénéficier de l'accompagnent financier des banques
?
|
Pensez-vous que les fournisseurs
|
B14
|
financement de la SOFIGIB et du F-des fournisseurs miniers locaux
?
|
Utilisez-vous les mécanismes de
GARI pour contre garantir les crédits
|
B15
|
financement des fournisseurs miniers locaux ?
|
Quelles solutions préconisées pour le
|
64
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3ème Promotion Master Banque Finance
|