« C'est possible de refaire de la Gécamines
l'entreprise performante qu'elle fut jadis. »
Extrait du discours d'investiture du
PCA/GECAMINES
YUMA MULIMBI Albert en 2012
Au comité stratégique,
Ala Direction des Ressources Humaines,
Et à tout le personnel de la
Gécamines.
SIGLES ET ABREVIATIONS
1. ADG : Administrateur Délégué
Général
2. CSK : Comité Spécial du Katanga
3. DG : Directeur Général ou Direction
générale
4. DIRH : Direction des Ressources Humaines
5. DOP : Dispense (Temporaire) de l'Obligation de
Prester
6. DRH : Directeur des Ressources Humaines
7. EIC : Etat Indépendant du Congo
8. FRH : Fonction Ressources Humaines
9. GECAMINES : Générale des Carrières et
des Mines
10. GPE (GPPE) : Gestion Prévisionnelle (et
Préventive) des Emplois
11. GPEC : Gestion Prévisionnelle des Emplois et des
Compétences
12. GPS : Gestion Prévisionnelle Sociale
13. GRH : Gestion des Ressources Humaines
14. GSRH : Gestion Stratégique des Ressources
Humaines
15. LCAG : Learned, Christensen, Andrews, Guth (Auteurs
concepteurs de l'analyse SWOT)
16. MRH : Management des Ressources Humaines
17. R&D : Recherche et Développement
18. RH : Ressources Humaines
19. SA : Société Anonyme
20. SARL : Société par Action à
Responsabilité Limitée
21. SIRH : Système d'Information Ressources
Humaines
22. SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats
(Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces)
23. TCL : Tanganyika Concession Limited
24. UMH-K : Union Minière du Haut-Katanga
REMERCIEMENTS
Nous avons appris que l'on ne donne que ce qu'on a. Mais, l'on
doit se réserver de croire que ce que l'on possède est la
meilleure des choses. La nature humaine étant imparfaite, son oeuvre
l'est aussi. Ce mémoire est une oeuvre à parfaire. Quoi qu'il en
soit, il doit être considéré à juste titre comme
l'aboutissement d'un travailde longue à laine et le fruit d'un sacrifice
communautaire.
Mais, celui à qui nous devons tout c'est notre Dieu,
cause première de toute existence. Il est notre source de vie,
d'intelligence et d'harmonie. Que pour son amour incommensurable, l'honneur et
la gloire lui reviennent d'éternité en éternité.
En effet, il serait ingrat de notre part de ne pas reconnaitre
les mérites des différentes personnes sans lesquelles cette
étude serait une lettre morte.
Nos respectueux remerciements s'adressent premièrement
au professeur Adalbert MUKALAY SANGO, pour sa sagesse et son engagement avec
lesquels il a tenu la direction de ce mémoire.
Nous remercions deuxièmement les autorités de
l'Institut Supérieur d'Etudes Sociales, en sigle ISES et, d'une
manière singulière, le corps professoral pour tous les efforts
déployés en vue de nous assurer une formation
intégrante.
Nous sommesinfiniment reconnaissant envers nos responsables
Pasteur MALOBA MULUME WA UMBA John, NGOY NTUMBA Jolie, MWENZE NUMBI Mamie,
MUKALAY WA MWILA Joséphine et ILUNGA WA NKULU Bardonie. Que Dieu vous
bénisse pour tous les sacrifices consentis durant notre parcourt
académique.
Nous ne saurons passer sous silence les membres de notre
famille biologique. Merci à vous Lyse NUMBI et Reagan NUMBI. Merci
à toi grand-mère Jacqueline KABANGE BUMBI, mère d'une
grande génération. Merci à toute la famille MALOBA MULUME,
à la famille NGOY TSHIKALA, à la famille NKULU WA NKULU, à
la famille SIMBI NGOY et à vous tous, membres de la famille
élargie. Votreprésence à mes côtés donne un
sens à ma vie.
Nous remercions également nos ainés, amis et
compagnons de lutteEnrique BABA, Fabrice MUKENDI, Franck MASAKA, Ranvall
BARAKA, Sam NTAMBWE, Martin MBAYA, Lucky KAZADI, Jamal MUKADI,Grace KALUMBA,
Joël YUMBA, Sylvie WALOBELA, Pamela KAMAMA, Francine NGIAMA, Jessica AMULI
et Elisabeth BINTI.
Enfin, nombreux sont ceux qui, de loin ou de près, nous
ont assisté spirituellement, moralement oumatériellement. Pour
tous vos bienfaits, trouvez ici l'expression de notre profonde gratitude.
Shaddy KASONGO NUMBI
INTRODUCTION GENERALE
1. PRESENTATION DU SUJET
Les changements fondamentaux émis par l'environnement
transforment les structures économiques de par le monde. Les
évolutions technologiques, les mutations culturelles, les
bouleversements politiques et la mondialisation influencent de plus en plus les
modes de gestion des organisations. En outre, le marché annonce bien
aussi une concurrence acharnée avec l'entrée en puissance des
multinationales dans la compétition économique. Les entreprises
doivent ainsi faire face à un environnement turbulent où le mot
d'ordre sera désormais : la compétition et l'incertitude.
Les gestionnaires sont obligés de repenser les nouveaux
équilibres dans leurs stratégies managériales pour
maintenir, voire accélérer, le développement
socioéconomique de leurs organisations. Or, la seule façon d'y
parvenir c'est de mobiliser les ressources internes dans tous leurs
aspects ; le souci étant de créer des organisations
flexibles. De ce fait, il s'annonce l'obligation de recourir à un cadre
d'analyse centré sur l'étude et l'imagination des nouveaux
avantages compétitifs.
Mais, au regard de l'expérience, les chercheurs ont
argué que : « peu de ressources traditionnelles offrent
l'avantage concurrentiels, tandis que les Ressources Humaines (RH)
possèdent la valeur requise pour aider l'organisation à obtenir
un avantage concurrentiel durable »1(*). « Le travail rentable devient [à cet
effet] l'apanage du facteur humain »2(*) qui, désormais, apparait comme une ressource
inépuisable, flexible et incontournable. Ce point de vue vient faire de
la Gestion des Ressources Humaines (GRH) le pivot de l'organisation.
Le management se tourne alors vers l'homme, pilier de
l'organisation, et s'attache à développer ses talents, à
mobiliser ses compétences et à capitaliser son savoir pour les
mettre au service de l'entreprise. Désormais, toute stratégie
managériale qui se veut efficace devrait tenir compte du fait que son
succèsdépend de la manière dont sont gérées
les ressources humaines.
C'est dans cette perspective que nous abordons cette
étude intitulée : « Stratégie
managériale et gestion des ressources humaines », et
dont le cadre recherche est la Générale des Carrières et
des Mines (GECAMINES Sa).
2. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
L'organisation d'une recherche scientifique est toujours
motivée par plusieurs raisons. Il en est de même pour
l'intérêt qu'il suscite. Ces raisons peuvent bien être
« les motivations personnelles, les enseignements reçus
pendant les études, le degré d'avancement de la discipline dont
relève l'étude menée, etc. »3(*). Nous sommes loin de nous en
écarter.
Mais aussi, nous avons fixé notre attention sur ce
thème pour répondre aux réalités alarmantes qui
déciment aujourd'hui les entreprises publiques en RDC. Le constat est
qu'elles entretiennent des effectifs pléthoriques, vieux et abattus, qui
nécessitent un réajustement en termes de qualité et de
quantité.
C'est pourquoi nous situons l'intérêt de notre
travail à trois niveaux :
Sur le plan personnel
Ce labeur nous permettra de vérifier, de corriger et
d'approfondir nos connaissances théoriques à travers son ancrage
dans le questionnement de la réalité du terrain. Il nous
permettra aussi et surtout d'acquérir un solide bagage lexicologique,
susceptible de nous propulser dans les grands débats sur le management
des ressources humaines.
Sur le plan social
Ce travail tente de résoudre le problème de
sureffectif et du vieillissement de la main d'oeuvre que connait la
Gécamines. Pour y parvenir, cette étude propose que la
sociétéprocèdeavec d'une part, la planification
stratégique des ressources humaines, d'autre part la Gestion
Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC).Ces deux
outils permettront de déterminer avec précision la nature, le
nombre et l'évolution possible des emplois et des postes, dans le long,
moyen et court termes, ainsi que le profil de leurs occupants.
Sur le plan scientifique
Notre étude cherche à montrer le bien
fondé des théories de la contingence, du cerveau et de la
ressource dans le contexte du réajustement stratégique des RH
à la Gécamines. Cet enchevêtrement théorique
permettra de sortir un modèle scientifique standard permettant
d'intervenir là où pareil cas se ferait sentir. En soi, ce
modèle est ancré tantôt dans la prise en compte de
l'adaptabilité et de l'incertitude, tantôt dans la recherche de la
rationalité et de l'intuition dans la prise de décision de la
part des dirigeants.
Au-delà de ses limites, cette étude propose une
réflexion mature et une théorie à jour sur la GRH. Elle
servira donc aux chercheurs en management, d'une part d'outil d'explication,
d'autre part de corpus essentiel de renseignement. Par ailleurs, elle s'ouvre
à un large public qui voudrait, à titre informatif, explorer le
monde du management.
3. ETAT DE LA QUESTION
Généralement, dans une recherche scientifique,
on ne part pas de rien. Tout thème d'étude s'inscrit dans un
courant de recherche bien déterminé. Le chercheur
avéré cherche à savoir quel est son cadre
théorique, quels sont les auteurs auxquels se référer,
quelles sont les connaissances établies, quelles autres études
ont été conduites sur le même sujet. On dressera à
cet effet un état de la question.
L'état de la question est « un inventaire
détaillé des travaux antérieurs qui servira
d'arrière-fond référentiel à
l'enquête »4(*). Il est aussi « le dégagement du
niveau où se trouve le débat scientifique »5(*). Mais, la définition qui
nous semble achevée est celle que propose KAPENDA TSHITEKA. Selon
lui : « l'état de la question consiste à recenser
les travaux antérieurs, leurs orientations et synthèses et permet
au chercheur de dégager la nouveauté ou l'orientation nouvelle et
personnelle de sa recherche »6(*).
En nous alignant dans le même ordre d'idée,
l'état de la question nous permet d'opérer un passage en revue de
la littérature existante autour de notre thème d'étude.
Les particularités de cette littérature nous permettrons ainsi de
marquer la spécificité de notre recherche, en vue d'en
dégager une orientation nouvelle.
La problématique de l'alignement stratégique a
déjà fait l'objet d'importantes réflexions. Cependant, les
analyses tout autour ont été orientées vers des cas
quelque peu particuliers. Nous citons entre autres, le cas de :
· KEHRI Samir7(*), dans son mémoire, s'est attaché
à comprendre les raisons et les enjeux d'une nécessaire alliance
de la GRH à la stratégie de l'entreprise algérienne.
Après analyse, il aboutit à la conclusion que
l'intégration stratégique des RH est tributaire à la
taille de l'entreprise, à l'existence d'une structure (direction)
dédiée aux RH et à l'existence d'un système de
communication sociale.
· Jean-Michel BRUNNER8(*), dans sa thèse, articule sa
problématique autour de trois grandes interrogations dont la plus
intéressante a été de savoir comment les entreprises
romandes (suisses), ayant adopté une approche stratégique des RH
l'on mise en oeuvre. Après étude, il tire la conclusion selon
laquelle ces entreprises ont réussi à développer des
compétences de haut niveau et emploient des spécialistes à
même de faire face à la plupart des problèmes
spécifiques. Mais, au finish, l'auteur fait remarquer que la gestion des
compétences, le management culturaliste, la communication et le projet
d'entreprise sont autant des pièces encore isolées qu'il faut
réunir pour parler d'une réelle intégration
stratégique des RH dans ces entreprises.
· KAYUMBA MUTENGATENGA9(*), dans son étude, s'est attaché à
vérifier le style de leadership (en tant que stratégie
managériale des RH) fréquemment appliqué dans l'entreprise
MULYKAP et son influence sur la GRH. Dans ses conclusions, l'auteur affirme que
le style autocratique y est sensiblement appliqué. Ce style
écarte, selon ses propres mots, la loi de la grégarité
sociale et de la factualité évènementielle occasionnant
ainsi les vols, les détournements ainsi que le départ des agents
qualifiés.La GRH est loin d'être efficace au sein de cette
entreprise.
Notre étude se tourne vers une action de plus en plus
pragmatique. Elle se propose de raisonner sur le processus d'alignement des RH
sur la stratégie globale à la Gécamines. Explicitement,
nous tenterons de remettre en cause l'effectif pléthorique entretenu par
la Gécamines afin d'axer la procédure sur la planification
stratégique des RH et la GPEC. Il nous semble évident que ces
outils soient les facteurs de base du réajustement stratégique de
cette firme.
4. PROBLEMATIQUE ET
HYPOTHESES
Problématique
La problématique correspond à
l' « ensemble des problèmes se posant sur un sujet
déterminé »10(*). Très souvent, le problème se
résume en une ou plusieurs questions qui guideront l'étude.
La Gécamines traverse une période de crise
aigüe. Elle flotte dans une zone de contre-performance
caractérisée par l'amortissement de l'outil de production, le
déficit chronique de la trésorerie, la déficience du
transport et des approvisionnements ainsi que l'emploi d'un effectif
pléthorique11(*).Le
délabrement de l'entreprise est surtout signalé par un
déséquilibre accru entre la production et les dépenses
liées à la main d'oeuvre. Le constat a montré qu'il existe
« une demande accrue des sièges en personnel qualifié
et des frais énormes par rapport au personnel en
place »12(*).
Cette situation entre en contradiction avec le niveau actuel des
activités de production et des unités en état de
rentabilité. De cette façon, le réajustement des
effectifs, tant au niveau de la qualité que de la quantité
s'avère incontournable pour espérer relever le niveau de
l'entreprise.
La problématique décrite ci-dessus vient
éventuellement susciter une réflexion sur le réajustement
stratégique des effectifs à la Gécamines. Nous chercherons
donc à étudier :
- Comment peut-on aligner les ressources humaines
sur la stratégie générale de manière à
permettre la relève et la performance de la
Gécamines ?
Hypothèses
L'hypothèse est : « une proposition
résultant d'une observation et que l'on soumet au contrôle de
l'expérience ou que l'on vérifie par
déduction »13(*). Autrement dit, elle est « une solution
provisoire qu'on avance à une question de la recherche et qui doit
être confirmée ou infirmée par le processus de
recherche »14(*).
Pour ce qui nous concerne, une hypothèse correspond
à une estimation approximative de la réalité qu'examine un
chercheur, qui sert de repère et de guide avant l'enquête. Mais,
une étude scientifique doit, au demeurant, se focaliser sur une
recherche approfondie d'objectivité. Raison pour laquelle une
hypothèse se doit d'être sinon rationnelle, du moins régie
par certaines « qualités d'ordre
sémantique »15(*).
Ainsi donc, en dépit de notre souci constant
d'objectivité et de neutralité, nous ne pouvons décrire
une aussi grande réalité libre de toute interprétation.
Nous soumettons notre recherche au crédit de ces trois
convictions :
- Hypothèse 1 : L'alignement
stratégique des RH dépendrait du degré de
compénétration entre la stratégie globale et la
stratégie RH.
Selon l'intelligence de cette hypothèse, le
degré de compénétration de deux stratégies doit
être strictement supérieur. Toutefois, ce raisonnement ne pourra
être possible que si et seulement si la collaboration entre la Direction
Générale (DG) et la Direction des Ressources Humaines (DIRH)
devenait très rapprochée. Avec toute évidence,
l'idée implique l'intégration du Directeur des Ressources
Humaines (DRH) au comité stratégique de l'entreprise.
- Hypothèse 2 : L'alignement
stratégique des RH réussi mettrait au centre la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences dans le but de
créer une organisation apprenante et flexible.
Cette conviction est une réponse au problème du
glissement et vieillissement de la main d'oeuvre que connait la
Gécamines. L'entreprise est obligée de préparer la
relève mais elle va se heurter au problème de pénurie de
la main d'oeuvre qualifiée. A ce titre, il lui faudra établir une
prévision portant non seulement sur la nature et les évolutions
des postes, mais aussi et surtout sur le profil de leurs occupants.
- Hypothèse 3 : La promotion
d'une nouvelle culture d'entreprise serait aussi un moyen
privilégié pour faire admettre le nouveau rôle
stratégique des RH, tant aux dirigeants qu'aux managers
opérationnels.
Cette hypothèse ouvre le débat sur la
problématique de l'empouvoirement des hommes et/ou la
décentralisation de la prise de décision. La
société aura besoin de prédisposer sa culture au nouveau
rôle stratégique des RH ; mais, ce rôle exige un
renforcement de pouvoir et de responsabilité aux cadres
opérationnels, ce qui est quasiment un tabou pour la plupart des
dirigeants.
5. METHODOLOGIE ET
TECHNIQUES
Méthodologie du
travail
Dans une vision plus globale, la méthode est entendue
comme étant : « un ensemble organisé des
procédés mis en oeuvre afin d'atteindre l'objectif que
l'étudiant s'est assigné dans son travail »16(*). Mais, d'une façon plus
précise, une méthodologie de recherche est une procédure
logique qui fixe le processus et les formes de raisonnement devant rendre
accessible la réalité à saisir dans une étude
scientifique donnée.
L'adoption d'une méthodologie dans une recherche
scientifique n'est pas facultative. C'est une obligation pour tous les
chercheurs qui organise une telle entreprise. La méthode permet au
chercheur d'atteindre l'objectif qu'il s'est assigné dans son travail.
Sans elle son étude serait gratuite. Partant de cette conception, nous
nous proposons de faire recours à la méthode
systémique pour expliquer la réalité qui fait
l'objet de notre analyse.
En soi, la méthode systémique est fondée
sur le postulat selon lequel l'organisation est perçue comme un
système :Selon Joël DE ROSNAY, le système est
« un ensemble d'éléments en interaction dynamique,
organisé en fonction d'un but »17(*). Une définition plus
complète de BERTALANFFY L.V. présente le système comme
« un complexe d'éléments en
interaction »18(*). Ces deux définitions convergent autour de
deux principes essentiels de la systémique : la
complexité et l'interaction.Mais, la définition
généralement admise stipule aussi qu' « un
système est un ensemble d'éléments qui interagissent entre
eux et qui échangent de l'information avec
l'extérieur »19(*). Cette conception vient adjoindre aux deux concepts
l'idée de la rétroaction.
Ainsi donc, nous allons nous attacher à
appréhender l'approche systémique, en tant que méthode de
recherche, au travers de ses trois principes de base : la
complexité, l'interaction et la rétroaction.
· La complexité nous fait penser
à un désordre bien organisé. Ce principe stipule qu'un
système comprend un certain nombre d'éléments,
régis par plusieurs types de relations qui les lient. Cet
enchevêtrement de relations indissociables fait appel à ce que
l'on a désigné par totalité ou globalité, ceci
signifie que « le tout est plus que la somme des parties ».
Le système répond à la formule
« 2+2=5 », ce que certains qualifie de
synergie.
La Gécamines est saisie, en fait, comme une structure
complexe, constituée de plusieurs parties interagissant qui concourent
à la production d'une action commune. Ainsi, le conseil
d'administration, le comité de gestion et les grandes directions
hiérarchiques forment un tout plus puissant que leur addition. Leur
action constitue une synergie ; c'est-à-dire un mélange des
forces indissociables qui conduisent vers l'atteinte des objectifs.
· L'interaction est l'un des principes
explicatifs le plus important de la systémique. Elle vient en effet
compléter le principe de la globalité en ce sens qu'elle
étudie, au niveau élémentaire, les relations entre les
constituants du système. L'interaction se réduit à un jeu
de force. La relation entre constituants se traduit par un rapport d'influence
ou d'échanges portant aussi bien sur des stratégies ;
d'énergies et d'informations. De la capacité d'interaction
dépendra la performance de l'ensemble.
La DIRH, reconnue comme élément interagissant
dans le système, influence l'activité des autres directions et
celle de l'entreprise par ricochet. L'influence se traduit surtout à
travers les échanges stratégiques qui ont lieu à
l'occasion des opérations internes et professionnelles.Avec
l'interaction, il est donc possible de croire en l'alignement
stratégique des RH et facile d'expliquer le pourquoi du renforcement des
liens entre la Direction Générale et la DIRH. Les deux directions
doivent s'influencer et interagir avec les autres.
· La rétroaction s'explique par
le caractère rigide du système. En soi, le système n'est
pas une entité opaque parce qu'il évolue au sein d'un
environnement avec lequel il est en interaction permanent. Il héberge
pour cela des variables d'entrées et des variables de sorties : les
variables d'entrées sont sous l'influence de l'environnement du
système et les sorties résultent de son activité interne.
On appelle alors boucle de rétroaction (en anglais feedback) tout
mécanisme permettant de renvoyer à l'entrée du
système des éléments sous forme de données ou
d'informations, dépendant directement de la sortie. Il existe deux types
de boucles :
- Les boucles positives (ou explosive) sur lesquelles
repose la dynamique du changement ;
- Les boucles négatives (ou stabilisatrices) sur
lesquelles reposent l'équilibre et la stabilité du
système.
L'environnement de la Gécamines est en pleine mutation.
Son équilibre dépend aussi de sa capacité à
s'adapter au changement social. De ce fait, il faut admettre que
l'intégration stratégique des RH subit l'influence des variables
d'entrées (culture, niveau et cout de vie, réalités
politiques...) et se maintient grâce aux valeurs internes (culture des
dirigeants et de l'organisation, moyens économiques, conventions...). La
rétroaction nous permet ainsi de répertorier les
éléments favorables et défavorables à
l'intégration stratégique des RH.
Techniques de recherche
En des termes simples, une technique de recherche est un
ensemble « des instruments, des procédées
opératoires permettant la récolte des données sur
terrain »20(*).
Autrement dit, les techniques de recherche sont des moyens tant
matériels qu'intellectuels, mis en exergue par un chercheur pour
accéder aux informations qu'il recherche.
Pour la mise au point de ce travail, l'assemblage des
données a été rendu possible par les techniques
suivantes : la documentation, le questionnaire et l'interview.
La documentation
Elle est par définition une opération qui
consiste à analyser les documents dans le but de récolter les
données recherchées. Dans le cadre de notre recherche, nous avons
eu à consulter des ouvrages, des revues et articles, des dictionnaires,
des travaux de recherche ainsi que des sites web pour une accumulation
d'informations.
Le questionnaire
Le questionnaire consiste en l'élaboration d'un
ensemble des questions écrites, claires et précises, soumis
à la population enquêtée et faisant l'objet d'une
préoccupation scientifique données. Nous avons soumis à
nos enquêtés des listes des questions écrites, sous forme
d'examen, qu'ils devraient remplir dans le strict respect des indications
fournies.
L'interview
L'interview consiste en un rapport de communication verbale
entre deux parties, l'enquêteur et l'enquêté, qui permet
à l'enquêteur de recueillir certaines informations en rapport avec
son objet d'étude. Ainsi, par souci de précision au
questionnaire, nous avons été en contact avec certains agents
Gécamines, et avec certaines personnes mieux informées sur la
situation de cette entreprise.
6. DELIMITATION DU
SUJET
Pour éviter toutes sortes d'imprécisions, il
nous a sembléimpérieux de circonscrire les rayons de notre
étude, et cela du point de vue temporel et spatial.
Délimitation
temporelle
Notre étude couvre la période allant de 2002
à 2006. Cette période a vu la Gécamines réduire
sensiblement les effectifs de sa main d'oeuvre et relever, quoique timidement,
le niveau de sa production. Elle s'avère donc une période propice
autour de laquelle cette étude conviendrait de
réfléchir.
Délimitation
spatiale
Nos investigations sont basées sur la
Gécamines/Groupe sud, précisément sur la DIRH, à
Lubumbashi. Nous avons voulu réfléchir sur la Gécamines
compte tenu de son importance sur l'échiquier économique de notre
pays.Le redressement de cette société serait, à notre
avis, un atout pour pouvoir booster la croissance économique et
réduire, par la même occasion, la pauvreté en RDC. Les
prouesses réalisées par la Gécamines, notamment vers les
années 60 et 70, ont eu des répercussions très favorables
sur l'économie nationale et le niveau social de la population. Cela va
sans dire.
7. PLAN SOMMAIRE
Notre travail portera, en plus de l'introduction et de la
conclusion (générales), sur trois grandes articulations.
Il débutera avec une étude approfondie de la
stratégie et de la GRH et une esquisse des théories de la
contingence, du cerveau et de la ressource (Chapitre 1).
Ensuite, il cheminera avec une enquête managériale menée
à la Gécamines, qui aura pour but de présenter
l'entreprise et de vérifier nos hypothèses (Chapitre
2). Après et finalement, il décrira le processus
d'alignement stratégique des RH, les possibilités et les
conditions de cette intégration à la Gécamines ainsi que
son implication sur la performance de l'entreprise (Chapitre
3).
Mais, il faut retenir qu'il sera joint en annexe un petit
glossaire des concepts utilisés fréquemment dans le domaine du
Management des Ressources Humaines (MRH), afin de faciliter la
compréhension de cet ouvrage.
CHAPITRE 1: CONSIDERATIONS
GENERALES
INTRODUCTION PATIELLE
La Gestion des Ressources Humaines est une science issue de
plusieurs champs disciplinaires. Elle est traversée par des notions
théoriques et conceptuelles dérivant d'un peu partout.
L'économie, le droit, la psychologie et la sociologie sont autant des
disciplines fondamentales qui lui donnent le ton. Mais alors, une étude
rigoureuse dans un domaine aussi complexe est obligatoirement sensée
faire le contour des concepts et théories en vogue, en vue d'une bonne
fixation des idées.
Ce chapitre se propose, en premier lieu, d'étudier les
notions essentielles sur la stratégie et la gestion des ressources
humaines ; et, en second lieu, de montrer l'importance des théories
de la contingence, du cerveau et de la ressource dans l'alignement
stratégique des ressources humaines. Comme on peut le constater, il ne
se préoccupera pas de définir les concepts auxiliaires au sujet
en étude, ce qui par contre sera fait dans le petit glossaire que nous
proposons en annexe.
SECTION I : APPROCHE
CONCEPTUELLE
Cette section s'articule autour des trois points essentiels.
Elle commence par une étude rapprochée de la stratégie,
s'en suit une description synthétique de la GRH et finalement
s'achève avec un effort de rapprochement entre la GRH et la
stratégie.
I.1. NOTIONS SUR LA
STRATEGIE
La stratégie est une matière,
théoriquement et pratiquement vaste, qui fait l'objet des grands
volumes, pour les auteurs en gestion, et des travaux de long à laine,
pour les dirigeants d'entreprises. Elle suscite également
d'études approfondies pour la formation en management et c'est sans
doute du fil à retordre aux étudiants. Il est donc impossible de
l'étudier ici dans toute sa parcimonie. Nous allons simplement nous
attacher à reprendre les notions essentielles et surtout celles proches
et sensibles à l'objet sous examen.
I.1.1. Définition de la stratégie
La stratégie est une discipline qui a été
cernée par plusieurs auteurs. Les figures les plus en vue sont entre
autres : Alfred CHANDLER en 1962, Igor ANSOFF en 1965, Michael PORTER en
1982,DESREUMAUX en 1992, Michel MARCHESNAY en 1993 (et en 2004),
Frédéric LEROY en 2012 et Gerry JOHNSON en 2014, etc.
Autant qu'il y a d'auteurs, autant il existe des
définitions. Nous proposons ici un lot des définitions les plus
admises avec l'intention de dégager les enjeux les plus fondamentaux
d'une stratégie efficace.
- Selon Alfred CHANDLER : « la stratégie
consiste à déterminer les objectifs et les buts fondamentaux
à long terme d'une organisation, puis à choisir les modes
d'action et d'allocation des ressources qui lui permettront d'atteindre ces
buts, ces objectifs »21(*).
- Selon Igor ANSOFF : « la stratégie est
la conception que la firme se fait de ses activités, spécifiant
son taux de progression, les champs de son expansion et ses directions, les
forces à exploiter et le profit à
réaliser »22(*).
- Selon Michael PORTER : « la stratégie,
face à la concurrence, est une combinaison d'objectifs que s'efforce
d'atteindre la firme et des moyens par lesquels elle cherche à les
atteindre »23(*).
- Pour DESREUMAUX : « La stratégie est l'ensemble
des actions spécifiques devant permettre d'atteindre les buts et
objectifs en s'inscrivant dans le cadre de missions et de la politique
générale de l'entreprise. »24(*).
- Selon Michel MARCHESNAY : « la
stratégie est l'ensemble constitué par les réflexions, les
décisions, les actions ayant pour objet de déterminer les buts
généraux, puis les objectifs, de fixer le choix des moyens pour
réaliser ces buts, de mettre en oeuvre les actions et les
activités en conséquence, de contrôler les performances
attachées à cette exécution et à la
réalisation des buts »25(*).
- Selon Frédéric
LEROY : « la stratégie est la fixation d'objectifs
en fonction de la configuration de l'environnement et des ressources
disponibles dans l'organisation, puis l'allocation de ces ressources afin
d'obtenir un avantage concurrentiel durable et
défendable »26(*).
- Selon Gerry JOHNSON : « la stratégie
est la direction à long terme d'une organisation »27(*).
Les définitions reprises ci-dessus se recoupent autour
de trois enjeux requis pour une stratégie efficace. Les dits enjeux
sont :
a. La recherche d'un modèle de création de
valeur (modèle économique) pour assurer des profits durables
à l'entreprise.
b. La mise en place des moyens pour éviter
l'imitation de ce modèle de création de valeur par les
concurrents, afin de dégager un avantage concurrentiel.
c. Le déploiement de ce modèle sur un
périmètre créateur de valeur (environnement,
marché).
La stratégie dans une entreprise a donc pour objectif
de créer un avantage concurrentiel : dégager un profit
durablement supérieur à celui des concurrents, par et à
travers une mise en correspondance entre les ressources et compétences
de l'organisation et les menaces et les opportunités de son
environnement.
C'est pourquoi, en parlant des ressources (les ressources
humaines en premier), BESSEYRE DES HORST propose une définition
valorisante de la stratégie que nous plaçons, d'ailleurs,
à la première loge dans cette étude et qui peut être
reprise en ce terme : « la stratégie est avant tout
perçu comme un processus du management de l'entreprise...consistant en
un ensemble des décisions...relatives au diagnostic des ressources,
à la formation des objectif généraux et au choix parmi les
options possibles...consistant en un ensemble d'actions concernant tout autant
le domaine interne..., impliquant la participation de personnes qui peut
varier... »28(*).
I.1.2. Origine de la stratégie
Le terme « stratégie »
dérive du grec « strategos », construit
à partir de « stratos » qui veut dire
armée et « ageîn » qui signifie
conduire.
Au Ve siècle, l'expression strategos
signifiait « commandement d'une armée » ou,
lorsqu'on parlait d'un « strategos »
(stratège), cela renvoyait à l' « aptitude
à commander une armée, aux qualités d'un
général » et à la « manoeuvre ou ruse
de guerre ». Cette expression est passée en latin sous la
forme « strategia » avec le sens du
« gouvernement militaire d'une province romaine ». Mais en
français, Lawrence Friedman29(*) rapporte que c'est le Lieutenant-colonel Joly de
Maizeroy qui a proposé le terme « stratégie »
en 1771, après avoir essayé avec « la
stratégique » sur le modèle de « la
tactique » et « la logistique » comme
« art du général ». L'on attache
traditionnellement à ce terme (stratégie) quelques grands
théoriciens de la guerre : SUN TSU avec son « art de la
guerre » au Ve siècle AV. J.C., et Nicolas
MACHIAVEL avec ses oeuvres « Le prince » en 1532 et
« L'art de la guerre » en 1521.
La stratégie dont question était
réservée au seul service de l'armée, son émergence
dans la gestion des entreprises est beaucoup plus récente. Tout commence
vers les années cinquante, lorsque les entreprises américaines
cherchèrent des éléments de réflexion pour
développer leurs activités, et crurent en trouver dans les
théories militaires sur la conduite des campagnes de guerres et de
batailles. Il eut ainsi une multitude d'ouvrage sur l'art de la guerre
appliqué aux affaires, ce qui explique même les affinités
entre la stratégie militaire et la
stratégie d'entreprise. Les observations tirées
sur ces affinités sont les suivantes30(*) :
- L'image guerrière donne lieu à des nombreuses
expressions (guerre de prix, capitaine d'industrie, campagne promotionnelle,
warketing, etc.) sans réelle réflexion de fond.
- L'on observe certaines analogies entre la conduite des
affaires et celle des batailles : d'abord sur la relation entre les
forces respectives (les ressources de l'organisation, l'avantage
concurrentiel), l'état de terrain et les conditions d'engagement (le
positionnement concurrentiel) ; ensuite, sur les conditions de
déroulement de la bataille ou de la guerre (manoeuvre tactique).
Toutefois, l'objection fondamentale est que, dans la guerre
des affaires, il ne s'agit généralement pas de détruire le
concurrent (les forces du marché s'en chargent).
- Les affinités sont en fait beaucoup plus fortes dans
les deux cas suivants : d'une part, lorsque la stratégie de
l'entreprise est une stratégie d'élimination directe des
concurrents, ou lorsque l'environnement est fortement hostile ; d'autre
part, lorsque la guerre militaire n'a pas pour but l'anéantissement de
l'adversaire, ou lorsque les batailles sont conduites sans rechercher la
victoire totale (la guerre du golf, les guérillas en donnent des
nombreux exemples).
Dans le domaine de gestion, les notions de base de la
stratégie ont étéjetées par Edith PENROSE en 1959.
Cependant, Alfred CHANDLER a été le premier à utiliser,
selon certaines sources, le concept stratégie dans un contexte purement
managérial, et cela dans son ouvrage « Strategy and
structure », paru en 1962. L'avancée de ces études a
été relayée par la création d'un cours de
« Business Policy » (politique d'affaires) à
l'université de Harvard au milieu des années soixante et aussi
par la création, au cours de cette même période, d'un
cabinet de conseil en stratégie que l'on a dénommé le
« Boston Consulting Group » (BCG), aux USA.
L'évolution des recherches en stratégie
d'entreprise, notamment à partir des années soixante, et
l'implication des économistes dans ce domaine qui s'est
révélé intéressant, a permis aux dirigeants
d'acquérir des outils d'aide à la prise de décision. Le
premier outil connu est le modèle LCAG. Cet outil sera largement enrichi
grâce aux améliorations apportées par les grands chercheurs
en stratégie comme STRATEGOR, ANSOFF, PORTER, MINTZBERG, BARNEY etc., et
grâce aux recherches réalisées par les cabinets de conseil
en stratégie du type BCG, McKinsey ou Arthur D. Little.
D'une manière brève, les Etats-Unis peuvent
être considérés comme le berceau de la stratégie,
à la fois en tant que théorie et pratique en gestion des
entreprises.
I.1.3. Elaboration de la stratégie
Le modèle d'élaboration de la stratégie
d'une entreprise dépend d'une école de pensée à
une autre. Pour les entreprises, il dépend surtout des circonstances
dans lesquelles elles évoluent et du marché auquel elles doivent
faire face. Mais, quelles que soient les divergences procédurales et
contextuelles, la logique de la démarche stratégique reste
souvent la même.
Selon Henry MINTZBERG, il est possible de distinguer dix
écoles de pensée en stratégie. Le tableau ci-dessous en
donne plus de détails.
Tableau 1.1. : Ecoles de pensée en
stratégie
No
|
ECOLES DE PENSEE
|
CE QUI DICTE LES CHOIX
|
COEUR D'ANALYSE
|
1
|
Ecole de la méthode
|
L'environnement
|
Modèle SWOT
Matrice BCG
|
2
|
Ecole du positionnement
|
Les forces de la concurrence
|
Modèle de 5 forces de la concurrence de M. PORTER
|
3
|
Ecole de la planification
|
L'adéquation avec les scénarios
d'évolution
|
Analyse de l'information
|
4
|
Ecole entrepreneuriale
|
Les ressources et compétences disponibles
|
La vision du dirigeant
|
5
|
Ecole cognitive
|
La rationalité limitée des acteurs
|
Décisions
|
6
|
Ecole de l'apprentissage
|
Les connaissances
|
Capacité à apprendre
|
7
|
Ecole du pouvoir
|
La politique
|
Lobbying, coalitions, négociation, intrigues
|
8
|
Ecole culturelle
|
La culture
|
Présupposés implicites
|
9
|
Ecole environnementale
|
La survie du plus adapté
|
Conditions d'évolution
|
10
|
Ecole des configurations
|
Les facteurs de contingence
|
Configurations organisationnelles d'Henry MINTZBERG
|
Source : MINTZBERG H. et alii, Safari
en pays stratégie. L'exploration des courants de la pensée
stratégique (2e éd.), Paris, Pearson, 2009, p. 496
Pour nous épargner de toute cette litanie
théorique, nous nous proposons d'explorer le modèle classique de
la planification stratégique, avec comme outil de base l'analyse SWOT.
Mais, compte tenu des limites de ce modèle, lesquelles l'on rendu
vétuste, nous serons forcé de l'enrichir avec le modèle de
Michael PORTER.
A. LE MODELE LCAG (ou analyse SWOT)
Ce modèle a été élaboré par
quatre professeurs de l'université de Harvard vers les années
soixante-cinq : Learned, Christensen, Andrews et Guth, d'où le
sigle LCAG. Il est également désigné « analyse
SWOT ». Le SWOT est un acronyme des termes anglais : Strengths
(forces), Weaknesses (faiblesse), Opportunities (opportunités) et
Threats (menaces) ; et il constitue le premier outil d'aide à la
formulation stratégique.
· Principes du modèle LCAG
Le modèle LCAG est basé sur deux concepts
clés qui sont : l'idée de la « compétence
distinctive » et le concept de la « stratégie de
secteur d'activité ». Ce modèle offre un processus
logique reparti en cinq phases :
1) Evaluation externe
- Indentification des menaces et des opportunités
dans l'environnement ;
- Indentification des facteurs clés de
succès.
2) Evaluation interne
- Identification des forces et faiblesses de l'entreprise
par rapport à la concurrence et par rapport au temps ;
- Indentification des compétences distinctives par
rapport à la concurrence.
3) Création et évaluation des toutes les
possibilités d'action (=stratégie)
4) Eclaircissement des valeurs de l'environnement
(responsabilité sociale de l'entreprise) et des valeurs
managériales (dirigeants)
5) Choix des manoeuvres stratégiques en fonction des
ressources et mise en oeuvre des stratégies
Schéma 1.1. : Le modèle LCAG
(Raisonnement et démarche
ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT Identification des
opportunités et des menaces
Formulation de la stratégie Définition des
activités, objectifs, voies et moyens
DIAGNOSTIC DE L'ENTREPRISEIndentification des
forces et des faiblesses, Compétences distinctives
RECENCEMENT ET EVALUATION DES POSSIBILITES
D'ACTION
- Avantages/Inconvénients
- Risques/Résultats
- Compatibilité/Incompatibilité
Valeurs de l'environnement Responsabilité de
l'entreprise
Valeurs managériales Objectifs généraux
des dirigeants
251656192 (1)(2)
(4) (3) (4)
(5)
Source : SALMA BARDAK E., Cours de
stratégie d'entreprise, ISET DJERBA, p. 42
- L'analyse externe : vise à
détecter les opportunités et les menaces de l'environnement. Elle
porte sur l'environnement général (environnement
démographique, économique, institutionnel, naturel, technologique
et culturel) et l'univers concurrentiel. Les opportunités correspondent
en effet à des tendances favorables qui ouvrent des nouvelles
perspectives de développement dont l'entreprise pourrait tirer profit.
Les menaces désignent par contre des problèmes posés par
une transformation de l'environnement qui, en l'absence d'une réponse
stratégique appropriée, peuvent détériorer la
position de l'entreprise.
- L'analyse interne (ou le diagnostic de
l'entreprise) : vise à identifier les points forts et faibles de
l'entreprise. Pour cela, il convient notamment d'examiner les ressources de
l'entreprise, ses activités et ses performances. Les forces
correspondent aux facteurs qui permettent à l'entreprise de
réussir que ses concurrents. Cependant, les faiblesses désignent
les domaines où l'entreprise est susceptible d'afficher des
difficultés par rapport à la concurrence.
Ainsi donc, selon le modèle LCAG ou la matrice SWOT,
l'entreprise doit dans un premier temps confronter ses forces et faiblesses aux
opportunités et aux menaces de l'environnement. Cette action permet aux
dirigeants d'identifier des choix stratégique pertinents. Ce
modèle a l'avantage d'être intéressant en raison de sa
logique. Il peut ainsi s'appliquer à une situation simple et en
même temps contribuer à schématiser simplement une
situation complexe dans une formulation stratégique tout aussi simple et
compréhensible.
En outre, les éléments de ce modèle
doivent être bien compris pour pouvoir élaborer des
hypothèses d'action réalistes et pertinentes. Au cas contraire,
il sera facile pour l'analyste de tomber dans des erreurs qui peuvent porter
atteinte à la vie de l'entreprise. C'est pourquoi, les auteurs ont
proposé un schéma synthétique de l'analyse SWOT que nous
reprenons ci-dessous.
· Variables du modèle LCAG
1. Variables externes
(opportunités et menaces)
Les variables externes retenus dans ce modèle
sont :
- Les changements sociétaux : changement
des gouts du client, évolution démographique.
- Les changements politiques : nouvelle
législation, nouvelles priorités en matière
d'application.
- Les changements économiques : taux
d'intérêt, taux de change, changement dans les revenus
individuels.
- Les changements concurrentiels : adoption des
nouvelles technologies, nouveaux concurrents, variation des prix, nouveaux
produits.
- Les changements en matière
d'approvisionnement : changement des couts, changement de l'offre,
changement du nombre des fournisseurs.
- Les changements du marché : nouvelles
utilisations du produit, nouveaux marchés, obsolescence du produits.
Schéma 1.2. : Synthèse du
modèle LCAG
DIAGNOSTIC EXTERNEMarché, Concurrence
économique et sociale
DIAGNOSTIC INTERNECompétences,
Métiers, Motivations
251657216
Contraintes/OpportunitésForces/Faiblesses
Objectifs
Stratégies possibles
Choix
Mise en oeuvre
Source : SALMA BARDAK E., Op. Cit., p.
40
2. Variables internes (forces et
faiblesses)
Les variables qui aident au diagnostic interne sont :
- Le marketing : qualité du produit,
gammes, différenciation, part de marché, services...
- La recherche et développement
(R&D) : capacités de la R&D sur les produits, sur les
processus, capacités d'usines pilotes.
- Système de gestion de l'information :
rapidité et réactivité, qualité de l'information,
capacité d'expansion.
- L'équipe de direction :
compétences, esprit d'équipe, expérience, coordination de
l'effort.
- Les opérations : contrôle des
matières premières, capacité de production, gestion des
stocks, contrôle de la qualité, installation des
équipements.
- Les finances : puissance financière,
puissance opérationnelle ; ratios de bilan, rapports avec les
actionnaires.
- Les Ressources Humaines : système de
gestion, compétences du personnel, taux de rotation, moral,
développement du personnel.
· Limites du modèle LCAG
Le modèle LCAG représente un processus d'analyse
très riche, logique et complexe, en dépit de sa
simplicité. Mais, il a été beaucoup contesté par
certains auteurs contemporains sur le fait que son caractère rationnel
et simpliste empêche le développement des
« stratégies émergentes ». Henry
MINTZBERG31(*) a
été le premier scientifique à avoir
systématiquement brocardé ce modèle. Pour lui, la
rationalité doit laisser place à l'intuition dans la prise de
décision. Ses études enseignent que l'environnement est instable
et donc, pour être performant, il ne serait pas mieux d'être
logique mais plutôt flexible ; s'adapter. En fait, l'analyse SWOT
ne montre pas aussi clairement comment obtenir un avantage concurrentiel. Il
pourrait donc être considéré comme le point de
départ d'une discussion sur la manière dont la stratégie
proposée au sein de l'entreprise pourrait être mise en
oeuvre.
B. LE MODELE DE M. PORTER (ou modèle de cinq forces du
jeu concurrentiel)
En réponse aux limites accusées par ce que
Mintzberg qualifie d'« école de la conception »,
c'est-à-dire l'analyse SWOT, Michael PORTER a proposé
déjà vers les années quatre-vingt-deux un modèle
d'analyse concurrentiel très intéressant. Michael PORTER est
professeur et chercheur à l'université de Harvard aux USA.
· Principes de base du modèle de M.
PORTER
L'analyse concurrentielle proposée par PORTER repose
sur une série de quatre étapes suivantes :
1) La première étape consiste à
déterminer l' « aire de jeu », que
l'on parle de l'industrie, de secteur ou de segment stratégique. La
notion de secteur est concrètement constituée par l'ensemble des
firmes mettant en place des produits fortement substituables.
2) La deuxième étape vise à
mettre sur pied une stratégie qui aura pour objectif d'obtenir, au sein
du secteur, un avantage concurrentiel décisif, durable et
défendable en agissant sur les forces caractéristiques du
secteur. De ce fait, il sera indispensable d'identifier les forces qui
conditionnent le jeu concurrentiel qui sont, selon PORTER, au nombre de
cinq.
3) La troisième étape consiste en une
mise au point d'une « tactique de jeu »
susceptible d'aider l'entreprise à reconfigurer sa chaine de valeur,
c'est-à-dire internaliser les contraintes extérieurs.
4) La quatrième enfin cherche à choisir
une « stratégie générique »,
dictée par les facteurs clés de succès
repérés dans l'environnement et par la capacité de la
firme à la maitriser. Michael PORTER mentionne qu'une entreprise dispose
généralement de trois grands types de stratégies pour
lutter contre les forces de la concurrence.
· Les cinq forces du jeu
concurrentiel
Le chercheur a relevé cinq forces principales qui
permettent de comprendre le jeu concurrentiel et sa dynamique. Nous allons
tenter ici de les expliquer d'une manière synthétique, mais pour
mieux comprendre cela voici comment l'auteur les présente
schématiquement sur la page suivante.
1. Rivalité entre les concurrents
existants(existing firms)
Cette rivalité concerne les concurrents actuels
évoluant dans un même secteur. Dans ce contexte, la lutte s'engage
sous forme de campagne publicitaire ou de baisse de prix. C'est souvent une
concurrence qui se solde au profit des clients ; mais évidemment au
détriment de la rentabilité des concurrents existants.
L'entreprise doit de ce fait identifier les facteurs de la pression
concurrentielle. Nous pouvons en retenir sept : le nombre important des
concurrents, la taille des concurrents, le taux de croissance du marché,
la faible différenciation des produits, le produit périssable
entrainant des baisses de prix, les couts fixes élevés et la
difficulté de changer l'activité.
Schéma 1.3. : Les cinq forces du jeu
concurrentiel de M. PORTER
ENTRANTS POTENTIELS
CONCURRENCE DU SECTEUR
Rivalité entre les firmes existantes
SUBSTITUTS
FOURNISSEURS
CLIENTS
251658240
Menace de nouveaux entrants
Pouvoir de négociation des Négociation
avec les clients
Fournisseurs
Menace des produits
ou services de substitution
Source : GHERTMAN M., Management
stratégique de l'entreprise, Paris, 5e éd. Que
sais-je ? PUF (1ere éd. En 1989), 2006, p. 20
2. Menace d'entrants potentiels (new
entrants)
Les entrants potentiels constituent une menace parce qu'ils
cherchent à capter une part significative de marché. Un premier
type d'entrants potentiels provient des entreprises existantes : il s'agit
fréquemment des ingénieurs ou spécialistes financiers
tenté de quitter leur employeur pour créer leur propre
entreprise. Le deuxième type d'entrants potentiels est constitué
par des entreprises actives dans les secteurs voisins, qui envisagent
d'accéder dans des nouveaux secteurs.
3. Rapport avec les
fournisseurs(suppliers)
Toute entreprise a des fournisseurs avec lesquels elle
entretient des transactions importantes pour accomplir ses activités.
Le danger avec ce type de relation se fait sentir lorsque le pouvoir de
négociation des fournisseurs devient très élevé sur
le reste de la filière, créant ainsi une sorte de
dépendance. Cette dépendance peut être due à des
causes techniques (brevets), à des causes commerciales (position de
franchise, licence, concession), à des causes juridiques (contrats
à long terme liant le client au fournisseur), à des causes
financières (endettement élevés vis-à-vis du
fournisseur).
4. Négociation avec les
clients(buyers)
La puissance des clients, lorsqu'ils sont peu nombreux ou de
grande taille, se traduit par des exigences en matière de prix, de
qualité, de délai de livraison et de service qui pèsent
sur la rentabilité et la croissance de l'entreprise.
5. Menace des produits de substitution ou service de
substitution(substituts)
Les produits et/ou les services de substitution sont d'autant
plus menaçant parce qu'ils offrent un rapport de qualité, de
service et de prix souvent favorable aux clients. Actuellement, ce sont les
développements des nouvelles technologies qui rendent les menaces plus
sérieuses.
Il faut toutefois signaler que certains auteurs ajoutent
à ces cinq forces une sixième : « le
pouvoir publique » (government). Ils estiment que
l'Etat, les collectivités locales, les agences de régulation, les
organisations internationales, etc. influencent et peuvent affecter chacune de
ces cinq forces. Pour preuve, la politique et la législation
conditionnent la manière dont chacune de ces forces s'exerce sur le
marché.
Bref, l'analyse concurrentielle proposée ici permet de
mesurer l'attrait moyen du secteur et d'isoler les principaux facteurs
clés de succès, véritables variables stratégiques
que l'entreprise se doit de maitriser pour assurer son avenir. Mais, la
procédure ne s'arrête pas là parce que les dirigeants,
après avoir fait cette analyse, doivent arrêter des
stratégies pour affronter et maitriser la concurrence. C'est ainsi que
PORTER propose les stratégies génériques.
· Les stratégies
génériques
Les stratégies génériques sont les
différentes stratégies concurrentielles (en anglais business
stratégies) qu'une entreprise peut déployer sur chacun de ses DAS
(Domaine D'activité Stratégique) afin d'y obtenir un avantage
concurrentiel. Un DAS est une « partie des champs de bataille
sur lequel l'entreprise a positionné un segment stratégique,
c'est-à-dire regroupement d'unité de
l'entreprise »32(*). Les stratégies génériques sont
regroupées en trois catégories :
1. La stratégie de domination par les
coûts
Elle consiste à proposer une offre de même valeur
perçue que celle des concurrents, mais un à prix inférieur
(raison pour laquelle on la qualifie également de
« stratégie de prix »).
Elle nécessite de réduire les couts en
optimisant les différentes étapes de production, mais plus
largement en s'appuyant sur l'effet de l'expérience (baisse du
coût unitaire marginal avec l'augmentation du volume cumulé de
production, obtenu notamment par les économies d'échelle ou
l'effet d'apprentissage). Lorsqu'elle s'appuie sur l'expérience, la
stratégie de domination par les coûts est appelée
« stratégie de volume ».
2. La stratégie de
différentiation
Elle consiste à proposer une offre ayant des
caractéristiques différentes de celle de la concurrence. Il
existe deux types de différenciation :
- La sophistication : qui consiste à
proposer une offre très spéciale, mais à la vendre
à un prix plus élevé. L'idéal consiste à
augmenter le prix plus que le coût afin de générer un
profit supérieur (elle est aussi dite différenciation vers le
haut).
- L'épuration : qui en outre consiste
à proposer une offre moins élaborer que l'offre spéciale,
mais vendue à un prix moins élevé. L'idéal consiste
alors à réduire le cout plus que le prix afin de
générer un profit supérieur (elle est aussi dite
différenciation vers le bas).
3. La stratégie de focalisation ou
spécialisation
Elle consiste à centrer l'essentiel de ses efforts sur
un segment de marché de petite taille, afin d'éviter
l'affrontement avec les plus puissants concurrents. On parle alors
également de « stratégie de niche ». Cela
conduit à choisir sur ce créneau une stratégie de
domination par le coût ou de différenciation.
I.1.4. Typologies de décisions
stratégiques
Les typologies de décisions stratégiques ont
été bien distinguées par Herbert SIMON33(*). L'auteur les classifie en
trois : les décisions programmées, semi-programmées
et non programmables.
A. Les décisions programmées
Dans ce type de décision, le problème à
résoudre est bien délimité. On dispose de toutes les
informations nécessaires pour aboutir à une solution. Pour cela,
on a recours à un modèle rationnel, logique, qui donne la
solution optimale, toutes choses égales par ailleurs.
On procède ainsi selon une séquence
« I.M.C. ».
- Intelligence du problème et
recueil d'informations pertinentes ;
- Modélisation du problème
avec choix du modèle de décision ;
- Choix optimal résultant de
l'utilisation du modèle.
Les décisions programmées se trouvent dans les
opérations courantes de l'entreprise. Ce sont des décisions
répétitives, déclenchées par des stimuli simples,
nécessitant des informations peu complexes pour aboutir à un
choix précis. Pour ce type de décisions, l'ordinateur peut se
substituer à l'operateur dans la majeurepartie des cas (par exemple une
opération bancaire instrumentale). Tous s'appuient sur la relation de
cause à effet.
B. Les décisions semi-programmées
Ces décisions sont de type intermédiaire. Elles
sont rencontrées fréquemment par les cadres d'entreprise. Ici, ce
sont les outils et les techniques de gestion qui constituent en fait des outils
d'aide à la décision. Dans les décisions
semi-programmées, c'est le rôle du jugement ; souvent
appuyé sur l'expérience antérieur qui est très
important. C'est pourquoi, certaines de ces décisions sont suffisamment
répétitives, précises sur la nature des choix,
approvisionnées en informations pertinentes pour tendre vers la
programmation. En revanche, certaines restent trop incertaines et trop
complexes, et se rapprochent des décisions non programmables.
C. Les décisions non programmables
Ces décisions présentent les
caractéristiques suivantes :un grand degré d'incertitude, un
grand degré de complexité et un degré d'indécision
dans la nature du problème.Il en résulte que ce type de
décision :
- Repose sur le processus mental du
décideur ; c'est lui qui va choisir les informations
pertinentes, décrypter la situation, détecter les
problèmes et sentir les choix qui semblent opportuns, avec ses propres
schémas mentaux.
- Implique un rôle majeur de l'intuition ;
celle-ci est une aptitude mentale qui fait que l'on sente que telle
décision ou solution est « bonne »,
« appropriée »,
« satisfaisante », etc. L'intuition repose sur les
caractéristiques propre du décideur que certains estiment
innées (le « flaire » propre à certains
décideurs), d'autres acquises (expérience du manager).
- Enfin, implique un processus complexe ; fait
d'essais et d'erreurs, de centrage progressif sur le problème et de
retours en arrière. Ce processus doit largement à
l'apprentissage.
En dehors de ces décisions stratégiques, il
existe un autre type de décisions dites
« opérationnelles », qu'il faut naturellement
distinguer du premier type. Une décision stratégique est celle
arrêtée par le sommet stratégique, ayant des implications
lourdes et peu réversibles sur le développement à moyen et
long terme de l'entreprise. Par contre, une décision
opérationnelle émane de la tactique ou du cadre
opérationnel, ayant un impact moyen ou faible et une durée
courtermiste dans sa mise en oeuvre. Le tableau suivant distingue les deux
types de décisions.
Tableau 1.2. : Décisions stratégiques
et décisions opérationnelles
CARACTERISTIQUES
|
DECISIONS STRATEGIQUES
|
DECISION OPERATIONNELLES
|
Impact
|
Global, toute l'entreprise
|
Limité, un service
|
Durée de préparation et de mise en oeuvre
|
Longue
|
Courte
|
Réversibilité
|
Difficile et couteuse
|
Aisée
|
Dimensions à intégrer
|
Multiples
|
Peu nombreuses
|
Environnement et temps
|
Variables
|
Contrainte
|
Objectifs
|
Souvent flous
|
Plutôt claires
|
Répétitivité
|
Nulle
|
Forte
|
Structuration des processus de décision
|
Faible
|
Algorithmique
|
Niveau hiérarchique
|
Direction uniquement
|
Tous les niveaux
|
Nature de la décision
|
Création des potentiels nouveaux
|
Exploration des potentiels existants
|
Compétences requises
|
Divergence, créativité
|
Convergence, rigueur
|
Source : KEHRI Samir, Op. Cit., p. 96
I.2. NOTIONS SUR LA GRH
Pour jouer pleinement leur rôle et accomplir leurs
missions, les entreprises ont besoins des acteurs compétents
auprès des qui elles doivent fournir un travail strictement
organisé et facilement réalisable. Et, l'outil par excellence
pour arriver à cette fin n'est rien d'autre que la Gestion des
Ressources Humaines. Pour comprendre à fond ce raisonnement, il est
important de connaitre, avant tout, ce qu'est la GRH, comment a-t-elle
évolué, quelles sont ses missions et ses activités et
comment se structure-t-elle en tant que fonction dans une entreprise.
Voilà ce qui fera l'objet de ce point.
I.2.1. Définition de la GRH
Les définitions de la GRH sont
généralement nombreuses. Elles peuvent diverger dans le
vocabulaire mais se recoupent toujours, gardant ainsi le même sens. La
définition retenue dans le langage courant, c'est-à-dire celle
que l'on attribue à aucun auteur, présente la GRH comme
« l'ensemble des activités qui permettent à une
organisation de disposer des ressources humaines correspondant à ses
besoins en quantité et en qualité »34(*).
Une définition plus technique présente la GRH
comme étant : « une fonction de l'entreprise qui vise
à obtenir une adéquation efficace et maintenue dans le temps
entre ses salariés et ses emplois, en termes d'effectifs, de
qualification et de motivation. Elle a pour objectif l'optimisation continue
des compétences au service de la stratégie de l'entreprise, dans
la définition de laquelle elle intervient »35(*).
En dépit de toutes ces considérations
constructives, nous ne pouvons pas nousempêcherde proposer aussi une
définition. Nous entendons en fait par GRH : un
ensemble des politiques, des stratégies et des pratiques de nature
sociologique, psychologiques et économique que l'on attache à la
gestion des hommes dans une entreprise pour permettre l'acquisition, la
motivation, le développement et la conservation d'une main d'oeuvre
compétente et suffisante.
I.2.2. Evolution de la GRH
La GRH est la fonction la plus jeune de toutes les grandes
fonctions de l'entreprise, notamment les fonctions production, finance et
marketing. Contrairement aux autres, elle a connu une évolution
très rapide et très profonde qui lui a même valu une place
de choix dans le management des organisations.
L'évolution de la Fonction Ressources Humaines (FRH) a
été décrite pour la première fois, et de
manière convaincante, par Jean Fombone en 2001. Cependant, en 2013,
Jean-Marie PERETTI36(*)vient enrichir le débat avec plus des
détails. Ce dernier distingue quatre grandes phases de
l'évolution de la FRH : l'émergence de la fonction
(1850-1944), les trente glorieuses (1945-1974), la professionnalisation de la
fonction (1975-2000) et l'époque du DRH, partenaire d'affaires (à
partir de 2000).
A. L'EMERGENCE DE LA FONCTION (1850-1944)
· Avant 1914
SelonFombone J. que rapporte PERETTI, le rôle de chef du
personnel à cette époque était réellement
joué par le patron lui-même ou un mandataire assisté par un
comptable pour la paie. Dans les entreprises à grande effectif existait
un secrétariat général prenant en charge l'administration
générale comprenant le personnel. L'émergence de la
fonction est tardive car même Fayol ne l'a pas mentionné dans ses
six fonctions managériales, à part quelques aspects seulement
intégrés dans la fonction administrative et
sécurité (sécurité du travail et
hygiène).
· De la guerre à 1936
La fonction Personnel apparait dans les entreprises. Son
apparition est provoquée par le développement des lois sociales,
le renforcement des syndicats et les nouveaux besoins de gestion du personnel
liés au recrutement et à l'apprentissage. Mais, elle n'est pas
encore bien structurée.
· De 1936 à la guerre
Les grevés, le renforcement syndical et le
développement de la législation continue à s'amplifier.
Par le souci d'harmoniser les relations Patron-ouvrier, les entreprises vont
sentir le besoin de créer une direction pouvant s'occuper de la gestion
du personnel. La fonction se structure mais n'a que pour mission :
l'embauche, la paie et l'administration des délégués.
B. LES TRENTE GLORIEUSES (1945-1974)
Cette période est caractérisée par
l'amplification des principes de l'Organisation Scientifique du Travail (OST),
la simplification du travail, des produits, la hausse du pouvoir d'achat et de
niveau de vie, le plein emploi et le manque du personnel.
· De 1945 à 1965
La fonction commence à se professionnaliser suite
justement à l'accroissement de la population salariée, à
l'humanisation et la sécurisation du cadre réglementaire, aux
idées et théories des grands auteurs comme Elton Mayo, Likert,
Argyris, Douglas McGregor, Abraham Maslow et Herzberg. Mais, à cette
phase les responsables de la fonction sont des ingénieurs et sont
désignés « chef du personnel ou directeur du
personnel ».
· De 1965 à 1975
Le contexte est marqué par l'entrée dans la vie
active des « baby-boomers » (enfants née
après la guerre et dont la formation était solide par rapport
à la génération précédente), l'expansion des
courants socioculturels, l'évolution du cadre réglementaire et
l'émergence de la responsabilité sociale dû à la
complexité causée par l'aspirationdes nouveaux jeunes. La
fonction élargit alors sa mission sociale.
C. LA PROFESSIONNALISATION DE LA FONCTION (1975-2000)
Cette période a vu la fonction ressources humaines
acquérir un professionnalisme très prononcé jusqu'à
revêtir d'un rôle stratégique et prédominant dans
l'entreprise. Les éléments qui entrent en ligne de compte dans
cette professionnalisation sont notamment :
· L'évolution du cadre réglementaire qui
atteint un niveau de maturité très avancé et très
professionnel ;
· Certains défis modifiant profondément les
enjeux de la GRH : il s'agit précisément des mutations
technologiques, des incertitudes économiques, des évolutions
démographiques, de l'internationalisation, de l'amélioration de
l'image d'entreprise, de l'évolution des relations avec les partenaires
sociaux, de l'évolution des courants socioculturels et de
l'émergence des nouveaux modes de management ;
· L'émergence d'une nouvelle approche de la
fonction : l'appellation passe de la « fonction
personnel » à la « fonction Ressources
Humaines ». Ce changement d'appellation est évidemment la
conséquence d'un changement de perspective car c'est à cette
époque que la conception de l'homme en tant que coût laisse place
à la conception de l'homme en tant que ressource dont il faut optimiser
l'utilisation. La FRH acquiert alors le statut de grande fonction
stratégique et la mission du DRH se définit ainsi sur trois
objectifs :
- Adéquation qualitative et quantitative des RH aux
besoins actuels et futurs de l'entreprise ;
- Intégration des objectifs de rentabilité
et de développent de l'entreprise avec l'objectif de
développement des RH ;
- Optimisation de la GRH afin de participer aux objectifs
globaux.
Mais en pratique, la dimension stratégique de la
fonction de la fonction réside, déjà vers les
années nonante, dans la décentralisation des missions
opérationnelles : un partage où tous les responsables
opérationnels deviennent « Tous DRH ».
D. LE DRH, PARTENAIRE D'AFFAIRES (à partir de 2000)
Cette époque voit la fonction revaloriser sa mission en
deux temps : d'une part, le DRH apparait comme « partenaire
d'affaire », d'autre part il s'annonce en tant que responsable des
« Ressources Humaines de proximité ».
· Le partenaire d'affaires (Business
Partner)
Le DRH devient un responsable qui anticipe et conseille les
dirigeants et les managers opérationnels sur les solutions pour la GRH
en réponse aux enjeux du business. L'accent pour ce type de management
est souvent mis sur l'ajustement des RH et des compétences aux besoins
de l'entité.
Mais, ce rôle le fait parfois apparaitre comme les
financiers et non celui du développement des hommes et de leur
engagement. C'est ainsi que ce modèle va accuser des limites dans le
contexte de crise de 2008 à 2012, qui a conduit à revaloriser le
RH de proximité.
· Le responsable des « RH de
proximité »
C'est un modèle dont la revalorisation est en cours,
qui répond au constat tiré de la crise. Ce type de management
doit permettre de répondre aux attentes toujours plus fortes
d'équité et de reconnaissance des salariés. Il met en
oeuvre une stratégie RH centrée sur la gestion individuelle et le
développement des talents.
En résumé, l'émergence, la structuration,
la professionnalisation et l'extension de la fonction Ressources Humaines ont
été rendu possible en grande partie par l'évolution du
cadre réglementaire, le contexte socioéconomique et politique
ainsi que l'évolution démographique au sein des entreprises,
causée en fait par les besoins économiques des firmes.
I.2.3. Missions de la GRH
La gestion des ressources humaines poursuit quatre missions
essentielles, selon ULRICH37(*), que l'on peut orienter sur le présent ou le
futur, ou focaliser sur les hommes ou le processus.
A. Administrer efficacement
Les directions centralisées, lourdes et peu
réactives, ont laissé place à des organisations
décentralisées, plus proche de terrain, plus mobilisatrices et
réactives. Les effectifs de la fonction RH se sont réduits et
leur niveau de compétence et d'expertise s'est développé.
Ainsi donc, les efforts d'administration des RH doivent permettre un
déploiement des moyens pour mieux répondre aux attentes des
clients internes de la fonction et créer plus de valeur.
Schéma 1.4. : Les missions de la
GRH
251659264Orientation sur le futur, la
stratégie
Mise en oeuvre Favoriser
de la stratégie le changement
Focalisation Focalisation
sur le processus sur les
personnes
Administrer Développer
Efficacement l'engagement des salariés
Orientation sur le présent, le quotidien,
l'opérationnel
Source : PERETTI, Op. Cit., p.
34
B. Développer la motivation des salaries
Les salariés doivent être
considérés comme des clients internes dont la satisfaction est
essentielle pour la réussite de l'entreprise. Il faut connaitre leurs
attentes, leurs besoins d'équité, d'employabilité,
d'épanouissement, d'éthique et d'écoute. Ces cinq
éléments retiennent l'attention de l'entreprise car ils
conditionnent son développement durable.
C. Favoriser le changement
La FRH consacre une part importante de son activité
à encourager les comportements nouveaux plus efficaces, à mettre
en place une culture de changement et de transformation. Elle apporte son appui
à la ligne hiérarchique car la réussite du changement
repose sur la prise en compte en amont de la dimension RH.
D. Mettre en oeuvrela stratégie
Pour être un partenaire stratégique, la FRH doit
aider l'entreprise d'atteindre ses objectifs et faire en sorte que la
stratégie RH supporte la stratégie de l'entreprise. Elle doit
dissuader l'entreprise à faire des choix
« court-termistes », destructeurs de valeurs sur le moyen
et long terme. Ici, le DRH apparait comme l'homme du développement
durable et le défenseur de la performance globale.
I.2.4. Activités de la Direction des Ressources
Humaines
Pour accomplir son rôle, la FRH a besoin d'une structure
bien organisée, capable de regrouper des activités selon leur
nature. Les activités principales qu'il faut retenir sont les
suivantes :
A. L'administration du personnel
Cette rubrique comprend les activités
ci-dessous :
- L'application des dispositions légales,
conventionnelles et réglementaires et les mesures qui accompagnent la
mise en oeuvre des décisions RH ;
- L'administration courante (enregistrement et suivi des
dossiers individuels) ;
- La tenue des documents imposés par la
réglementation ;
- Le développement de l'outil informatique de la
fonction ;
- L'administration des rémunérations ;
- Le calcul des charges sociales ;
- Le calcul et la répartition des avantages sociaux.
B. La gestion des RH et des couts inclus
Il s'agit notamment de (du) :
- La prévision des besoins quantitatifs et
qualitatifs ;
- Recrutement ;
- L'évaluation des emplois/postes ;
- L'évaluation des personnes ;
- La promotion et mutation (mobilité) ;
- Le suivi des rémunérations ;
- La budgétisation du cout de personnel ;
- La recherche des couts.
C. La formation
Elle s'occupe de l'organisation des actions de formation pour
permettre le développement des compétences et le renforcement des
capacités.
D. Le développement social
Il concerne les activités telles que :
- La reconfiguration de l'organisation de travail ;
- La définition des postes et de la gestion des
compétences ;
- L'adaptation du personnel aux nouvelles
technologies ;
- Le cercle de qualité ;
- L'intéressement.
E. L'information et la communication
Elles cherchent à définir une politique
d'information cohérente avec les objectifs et le choix de l'entreprise,
à utiliser la voie hiérarchique pour diffuser les
informations.
F. L'amélioration des conditions de travail
Le DRH a un rôle défini par des textes qui
orientent son action auprès du comité d'entreprise, comité
d'hygiène, de sécurité, des conditions de travail, etc.
G. Les relations sociales
Elles sont celles entretenues à titre individuel, avec
les syndicats ou plus largement conduites à des négociations
collectives.
H. Le conseil à la hiérarchie dans la gestion
du personnel
Regroupe les activités suivantes :
- Les procédures et les méthodes de gestion du
personnel ;
- Traitement des cas individuels ;
- Solution des problèmes collectifs
I. Les relations externes
Elles concernent les relations entretenues avec l'inspection
du travail, sécurité sociale, conseil des prudhommes et avocats,
police, enseignement (universités ou centre de formation).
I.3. RAPROCHEMENT ENTRE LA GRH
ET LA STRATEGIE
Le concept « stratégie » est de
plus en plus fréquemment associé à celui de
« Gestion des Ressources Humaines ». Cela s'explique par la
nécessité, dans les organisations, d'avoir une vision plus
globale de la GRH et de l'intégrer aux principaux enjeux
organisationnels. C'est ainsi que l'on parle actuellement de la
« Gestion Stratégique des Ressources
Humaines » (GSRH), qui est une nouvelle approche en GRH.
La GSRH : « comprend toutes les
décisions et les actions relatives au management des employés,
à tous les niveaux de l'organisation, et dirigées vers la
création d'un avantage concurrentiel durable »38(*). C'est en fait un ensemble
d'actions qui « concerne les moyens d'ajustement de la GRH au contenu
des stratégie de l'entreprise »39(*). Elle se base, selon
SCHULER40(*), sur trois
les éléments fondamentaux :
- L'intégration des activités de GRH aux
principaux objectifs de la firme ;
- La cohérence entre les politiques de GRH et les
autres politiques organisationnelles ;
- La présence de ces pratiques de GRH dans
l'exécution quotidienne des activités de production.
La GSRH est ainsi traversée par deux notions
fondamentales que sont : la planification stratégique des
ressources humaines et la conception des hommes comme une
« RessourcesStratégique », indispensable
à la réalisation de l'avantage compétitif. Ces notions
renvoient concrètement à la gestion quantitative et qualitative
des personnes avec comme défi majeur : préserver
l'équilibre compétitif de l'organisation. Raison pour laquelle
l'on parle incessamment du « DRH
stratège ».
Le DRH stratège est celui qui participe à la
définition de la stratégie de l'entreprise, qui veille à
la prise en amont des conséquences RH sur les décisions prises,
qui veille à la cohérence de la stratégie RH avec celle de
l'entreprise et à la cohérence des pratiques de GRH entre elles,
de manière à accompagner efficacement la stratégie
définie au sommet stratégique. Le tableau ci-dessous illustre un
mariage entre les stratégies de PORTER et la stratégie RH.
Tableau 1.3. : Fit entre stratégies de M.
PORTER et stratégie RH
STRATEGIE
|
CARACTERISTIQUES ORGANISATIONNELLES
|
MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
|
Domination par les coûts
|
Investissement en capital
Supervision des salariés
Control des coûts
Distribution peu couteuse
Organisation centralisée
|
Accent sur l'efficacité de la production
Description précise des emplois
Accent mis sur les qualifications et les capacités
Formation spécifique
Utilisation des évaluations de performances comme un
outil de contrôle
|
Différenciation
|
Développement du marketing
Organisation réputée pour la qualité ou un
leadership technique
Attraction des personnes très qualifiées,
créatives
|
Accent sur l'innovation, la flexibilité
Emploi peu spécialisé
Recrutement externe
Formation à destination des équipes de travail
Individualisation de la rémunération
Evaluation de performance comme outil de
développement
|
Spécialisation
|
Mélange d'avantage coût et de
différenciation
|
Mélange des pratiques précédentes
|
Source : Maxime Moreno ; Op. Cit.,
p. 12
SECTION II :
APPROCHES THEORIQUES
L'approche de Gestion Stratégique des Ressources
Humaines cherche à mettre sur pied un modèle cohérent des
pratiques RH, capable d'amener les employés à travailler dans le
sens des priorités de l'entreprise. Cette conception fait appel à
ce que l'on a désigné par « alignement
stratégique des Ressources Humaines ».
En effet, plusieurs théories tentent d'expliquer et de
démontrer le rôle stratégique que revêt actuellement
la « Ressource Humaine », rendant ainsi possible
et indiscutable l'alignement stratégique des RH. Dans le cadre de cette
étude, nous retiendrons trois théories : la théorie
de la contingence, la théorie du cerveau et la théorie de la
ressource.
II.1. THEORIE DE LA
CONTINGENCE
II.1.1. Définition
La théorie de la contingence est une approche qui a
connu une évolution certaine depuis les trente-cinq dernières
années. Cernée par les études de BURNS et STAKLER en
1961, de WOODWARD en 1965, cette théorie s'est développée
à partir des écrits de Paul LAWRENCE et de Jay LORCH en 1969,
GALBRAITH en 1977, MILES et SNOW en 1978 et Henry MINTZBERG en 1979.
La contingence part du raisonnement selon lequel
l'efficacité d'un mode de gestion et d'organisation d'une
firmedépend strictement du contexte environnemental. Les entreprises
performantes sont celles qui ont réussi à adapter leurs
politiques aux circonstances actuelles, maitrisant ainsi les changements et la
turbulenceconcurrentielle.
II.1.2. Postulat
La théorie de la contingence articule son raisonnement
autour de certains principes dont voici les plus pertinents41(*) :
- Tous les modèles d'organisation peuvent donner, selon
le cas, des résultats soit satisfaisants soit décevants ; il
faut les appliquer à bon escient, de manière pertinente. Ce qui
réussitdans telle organisation peut conduire à l'échec
dans une autre. Aucun système à priori n'a plus
d'efficacité que d'autres. Il n'y a pas de modèle idéal
prétendu universellement valable ;
- Aucune structure centralisée ou
décentralisée, aucun système de gestion ne donne de
l'efficacité, seule la pertinence compte ;
- L'approche systémique est l'axe principal de la
théorie de contingence. L'identification des divers
sous-systèmes ; financier, administratif, technique et humain,
constitue une des préoccupations majeures dans la perspective de
l'application de cette approche. Elle stipule que la méthode qui
s'applique dans une situation peut ne pas l'être dans l'autre, car les
situations diffèrent. Tout dépend de tout.
- La loi de la contingence s'apparente autour des
théories de la relativité. Le message émis par ces
théories est claire : aucune solution n'est totale ni parfaite,
tout dépend des circonstances dans lesquelles on se trouve à un
moment donné.
II.1.3. Apport de la théorie dans la gestion
stratégique des ressources humaines
La contingence s'explique largement dans le contexte de
gestion stratégique des ressources humaines. Elle permet, en effet, de
relativiser les pratiques de la GRH au contexte organisationnel et d'adapter
ces dernières aux contingents de l'environnement. Le principe en est
qu'il existe aucun argument justifiant l'existence des meilleurs pratiques de
la GRHuniversellement valables. Plusieurs éléments influencent
les stratégies RH et conditionnent parfois leur mise en oeuvre (c'est le
cas de la culture des individus, baisse ou hausse du niveau de vie,
technologies...). Tout dépend donc de tout.
II.2. THEORIE DU CERVEAU
II.2.1. Définition
Cette théorie n'est pas à confondre avec la
théorie du cerveau triunique qui, très biologiste, balise trois
strates de développement anatomique et fonctionnel du cerveau humain. La
théorie du cerveau dont question ici confond le fonctionnement d'une
organisation à celui du cerveau humain. Elle tire son inspiration de la
largesse et des limites de la « théorie de prise
décision » dont l'initiateur se trouve être Herbert
SIMON.En soi, cette théorie a été plus propulsé par
SENGE42(*) vers les
années nonante (1991).
II.2.2. Postulat
La théorie du cerveau réfléchit autour de
deux grands axes :
- L'organisation est un cerveau qui traite des informations.
Les bureaucrates prennent leurs décisions en traitant les données
selon des règles appropriées, le comité stratégique
prépare des lignes de conduite et des projets qui constituent ensuite,
pour d'autres membres, un point de référence. Ainsi donc, les
organisations sont comme des systèmes d'information, de communication et
de prise de décision qui emmagasinent et traitent des données en
plusieurs endroits simultanément. Le processus ainsi enclenché,
donne naissance à l'ordre et à la configuration.
- La théorie de prise de décision amène
à comprendre les organisations comme des espèces de
« cerveau institutionnalisé » qui fragmentent,
routinisent et limitent le processus de prise des décisions afin de les
rendre gouvernables. Mais, cette conception, limitée sur la
rationalité, aura comme conséquence la considération des
organisations comme des « cerveaux apprenants » dans la
nouvelle théorie du cerveau. Cette nouvelle conception vise à ce
que les organisations apprenantes soient capables d' « apprendre
et d'apprendre » à travers un renforcement des
compétences et une décentralisation de prise de
décision.
II.2.3. Apport de la théorie dans la gestion
stratégique des ressources humaines
Pour parvenir à asseoir le rôle
stratégique de la GRH, le principe qui semble difficilement
accepté est beaucoup plus l'empouvoirement (ou le renforcement du
pouvoir). Pour permettre à l'organisation de s'adapter, il faut la
rendre capable d'apprendre au jour le jour afin de favoriser des nouvelles
idées. Mais, il est impossible de créer des institutions
apprenantes si au départ l'homme, cerveau de l'organisation, ne jouit
pas d'un pouvoir pouvant le rendre capable de réfléchir et
d'émettre des avis nouveaux et bâtisseurs. En effet, l'image du
cerveau en GSRH permet de montrer le caractère obligatoire de
l'empouvoirement des hommes à tous les niveaux et de la
responsabilisation des RH. Mais, la lutte de la valorisation des RH ne
s'arrête pas ici car la théorie de la ressource ci-dessous vient
enfoncer le clou.
II.3. THEORIE DE LA
RESSOURCE
II.3.1. Définition
Prenant essentiellement ancrage dans les faiblesses de la
théorie des coûts, la théorie de la ressource
(désormais notée TRC : Théorie des Ressources et des
Compétences) regroupe plusieurs branches dont la principale et la plus
ancienne, la « Resource Based View », a
été cernée par WERNERFELT en 1984 et BARNEY en 1986. Cette
théorie a la conviction que la profitabilité des firmes
émane également des ressources intrinsèques et non pas
seulement du secteur.
II.3.2. Postulat
La perspective basée sur la ressource, telle que
présentée par BARNEY lui-même, propose deux
hypothèses pour l'étude des sources d'avantage
concurrentiel :
- Premièrement, ce modèle
suppose que les entreprises d'une même industrie peuvent avoir des
ressources stratégiques hétérogènes. En d'autres
termes, les ressources peuvent être relativement
différenciées d'une entreprise à l'autre, même si
ces dernières sont dans le même secteur ;
- Deuxièmement, ce modèle
suppose que ces ressources (internes) peuvent ne pas être mobiles (ou
limitées) entre les entreprises, donc que
l'hétérogénéité dans les ressources peut
être durable.
L'auteur distingue trois catégories de
ressources : le capital physique (installations et
équipements), le capital humain (main d'oeuvre) et le
capital organisationnel (structures et système de
gestion). Son étude enseigne que ces ressources ne sont pas susceptibles
de procurer toutes l'avantage concurrentiel car, pour avoir ce potentiel, il
faut recouvrir quatre critères :
- La ressource doit créer et ajouter de la valeur
à l'entreprise ;
- La ressource doit être rare ;
- La ressource doit être difficilement ou
imparfaitement imitable ;
- La ressource doit être non substituable ou
irremplaçable.
II.3.3. Apport de la théorie dans la gestion
stratégique des ressources humaines
La théorie de la ressource est pour beaucoup dans la
GSRH. En accordant plus de notoriété à la ressource
humaine, la seule en mesure de répondre aux quatre critères de
compétitivité, cette théorie vise à
développer l'efficacité collective des employés par et
à travers la création d'un avantage concurrentiel durable, au
moyen des agents hautement qualifiés et hautement impliqués.
Outre la création d'un avantage concurrentiel fondé sur les RH,
cette théorie permet de ne considérer l'entreprise et sa
stratégie non plus à travers son portefeuille d'activité
(produits/marché), mais à travers ses ressources internes,
considérablement les RH. Cette considération renforce et rend
possible le nouveau rôle stratégique des RH.
En gros, les trois approches théoriques
susmentionnées constituent, à notre avis, un modèle
théorique pouvant permettre d'étudier, de façon
détaillée, le rôle actuel de la GRH au sein des entreprises
publiques congolaises en général, et à la Gécamines
en particulier. Ce modèle aidera surement à relever certaines
failles et irrégularités qui constitueront d'office des points de
départ pour une étude des faisabilités d'une quelconque
intégration stratégique des RH.
CONCLUSION PARTIELLE
A l'issue de ce chapitre, nous avons pu mettre en relief les
grandes étapes de l'évolution de la GRH ainsi que les origines de
la stratégie et son émergence dans le management des entreprises.
Nous avons insisté sur le fait que ces deux notions sont intimement
liées en ce sens que la qualité de leur fusion détermine
l'échec ou la réussite dans la compétition
économique de l'entreprise. Ainsi, pour réaliser un avantage
concurrentiel, un modèle théorique basé sur la GSRH a
été proposé.
La démarche en question a été axée
sur un triple raisonnement. La première réflexion a montré
que la GSRH est dominée par un modèle contingentiel et/ou
contextuel permettant une certaine flexibilité, clé
d'adaptabilité du système à son environnement. La seconde
préconise l'obligation de l'empouvoirement des hommes avec pour objectif
la création des entreprises intelligentes qui apprennent au quotidien et
qui font aussi apprendre grâce à l'homme, le cerveau de
l'organisation. Enfin, la troisième réflexion, axée sur le
management par les ressources, cherche à valoriser la Ressource Humaine
en incarnant dans la GSRH une recherche approfondie de la motivation et du
développement de la main d'oeuvre, facteur premier de l'avantage
concurrentiel.
Bref, le premier chapitre pose les jalons pour une analyse
systématique des RH à la Gécamines, et une étude
des possibilités pour l'alignement stratégique des RH au sein de
cette firme. L'enquête managériale aura ainsi trouvé un
ensemble des axes scientifiques sur lesquels il faudra articuler ses recherches
et analyses.
CHAPITRE 2 : ENQUETE
MANAGERIALE
INTRODUCTION PARTIELLE
La particularité d'un travail de recherche
réside dans le fait qu'il porte généralement sur une
étude de terrain ; c'est-à-dire un examen approfondi de la
réalité sociale. Etant donné que notre travail soit une
recherche de ce genre, cette partie a été réservée
principalement pour répondre à cette exigence.
Le présent chapitre, consacré à
l'enquête managériale, a pour objet de présenter clairement
notre champ empirique et de vérifier nos hypothèses de recherche
précédemment énoncées.
SECTION I :
PRESENTATION DE LA GECAMINES
La société Gécamines comporte une
structure fortement complexe et couvre des larges espaces géographiques
au niveau national, particulièrement dans la province du Katanga. Nous,
tacherons de montrer dans cette section sa situation géographique,
historique, juridique et fonctionnelle.
I.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET
HISTORIQUE
I.1.1. Situation géographique
Le siège social de la Gécamines est situé
au numéro 419 du boulevard Kamanyola, à Lubumbashi dans la
province du Katanga. L'entreprise a des agences, des bureaux de
représentation, des sièges d'exploitation diverses à tous
autres lieux. La société a des représentations notamment
à Likasi, Kolwezi, Kinshasa, Bruxelles, Johannesburg et à
Ndola.
Outre ces représentations, lesquelles permettent
à l'entreprise d'avoir des informations en rapport avec la production,
les conditions du marché et même en rapport avec la politique
économique en général ; l'espace Gécamines
s'étend sur une superficie d'environ 34.000 kilomètres
carrés. Elle est composée de trois grandes unités de
production, à savoir :
- Le groupe sud dont les gisements se
concentrent autour des usines de Lubumbashi. Celles-ci traitent les minerais de
cuivre provenant des usines de Kipushi ;
- Le groupe centre : le centre des
activités de ce groupe se localise à Likasi. On y trouve les
usines métallurgiques les plus importantes de la société.
Elles traitent les minerais en provenance de Kambove et Kakanda ;
- Le groupe ouest : il se situe à
Kolwezi et ses environs. Le groupe ouest comporte plusieurs gisements dont ceux
de Kamoto, Luilu, Lwena...
Il faut toutefois signaler que la Gécamines a fait des
cessions importantes sur son espace géographique à partir de
2002, suite précisément à la libéralisation du
secteur minier et à l'incapacité de l'entreprise à les
exploiter seul.
I.1.2. Situation historique
Depuis sa création jusqu'à nos jours, la
Gécamines a connu beaucoup de modification dans son évolution.
L'histoire de l'entreprise est marquée tantôt par des
époques de gloire, tantôt parcelles de misère. Il pourrait
en effet être superflu de reprendre avec détails toutes les phases
historiques de cette société ; raison pour laquelle nous ne
ferons qu'un survol sur les grands traits de son évolution.
L'histoire de la Gécamines remonte au
XVIesiècle lorsque l'industrie du cuivre florissait
déjà dans la région du Katanga avec ceux qu'on appelait
« Mangeurs de cuivre ». Ceminerai avait même
fait l'objet de l'échange international et intercontinental car une
importante quantité de ce métal, provenant du Katanga,
était localisée à l'ouest de la côte atlantique, en
Angola, au nord en route vers la Cote d'Ivoire et le Ghana, à la cote de
l'océan Indien et, de là, il était exporté en
Europe.
Mais, l'histoire proprement dite commence lorsque les accords
de Berlin octroyèrent en don, au roi Léopold II de Belgique, une
concession territoriale au coeur de l'Afrique. Le roi la baptisa l'Etat
Indépendant du Congo(E.I.C). Compte tenu de sa grandeur, L'E.I.C
exigeait des sommes colossales pour êtremis en valeur. Mais, à
l'époque le roi avait enregistré des dettes qui ne lui
permettaient pas de répondre à cette urgente priorité.
C'est ainsi, pour attirer les investisseurs, le roi Léopold II, avec
l'aide de son royaume, organisa des expéditions afin de dévoiler
les richesses minières de l'E .I.C.
Ainsi, après plusieurs expéditions, en
l'occurrence celle de Jules CORNET en 1882 au Katanga, on réalisa des
bons gisements du cuivre qui suscitèrent la convoitise des
investisseurs. Et, grâce l'apport de leurs capitaux privés, il fut
créé, le 15 Avril 1891, la Compagnie du Katanga pour
l'exploitation du sol et du sous-sol du Katanga.
Pour résoudre certains problèmes fonciers,
l'Etat Indépendant du Congo, ensemble avec la compagnie du Katanga
signèrent des accords pour la cession d'un territoire en vue de
l'exploitation minière. Un comité de gestion vu le jour le 19
juin 1900 : nommé Comité Spécial du Katanga (C.S.K),
Celui-ci confia à la Tanganyika Concession Limited (T.C.L),
créée le 20 janvier 1899, la mission de faire des investigations
en vue de l'exploitation minière du Katanga. Ces travaux aboutirent, le
18 novembre 1901, à la découverte de nombreux gisements de cuivre
à Musonoi et à Kolwezi. Ce qui a permis la création, par
le décret n° 14-73 signé par le roi Léopard II, le
dimanche 28 octobre 1906, d'une société dénommée
Union Minière du Haut-Katanga (UMH-K). Les actionnaires pour cette
oeuvre furent l'E.I.C, le C.S.K et le T.C.L.
Cette nouvelle entreprise avait l'exercice des droits miniers
et des autres droits accessoires. C'est-à-dire que l'Union
Minière du Haut-Katanga pouvait créer des établissements
de commerce et d'industries et effectuer toutes les opérations utiles
à but social. Mais, à cette époque, son siège
social se trouvait au Congo tandis que son siège administratif
était en Belgique.
Après son accession à l'indépendance, le
Congo devenu Zaïre puis devenu Congo signa deux ordonnances-loi
importantes le 07 janvier 1966 : la première exigeait le transfert au
Zaïre des sièges sociaux et administratifs des
sociétés ayant leurs sièges d'exploitation au Zaïre ;
la seconde, « la loi Bakajika » (selon laquelle le sol et le
sous-sol appartiennent à l'Etat), résiliait toutes les
concessions et cessions accordées antérieurement à
l'accession du pays à l'indépendance le 30 juin 1960, aux
entreprise privées.
Suite au refus de l'UMH-K de se plier aux exigences de ces
deux ordonnances-loi, le Zaïre repris ses droits et, par une ordonnance
présidentielle signé le premier janvier 1967, l'Etat retira
l'autorisation de constitution de UMH-K et s'attribua tous les biens et meubles
appartenant à cette société et ses filiales. Ce fut la fin
de l'UMH-K.
Après cette lutte farouche où les congolais
voulaient jouir de l'indépendance économique, il naîtra, de
par la volonté du président Mobutu, une société
nationale chargée d'assurer la succession de l'UMH-K. Ainsi l'ordonnance
loi n° 67-01 signée le 02 janvier 1967 créa la
Générale Congolaise des Minerais (GECOMIN). Elle fut ainsi une
société dotée de la personnalité juridique et
soumise au contrôle du chef de l'Etat.
Depuis le 14 septembre 1972, la société devient
la Générale des Carrières et des Mines (GECAMINES),
à la suite des dispositions générales applicables aux
entreprises publiques qui ont signé le nouveau statut de l'entreprise.
Elle est devenue une entreprise publique par l'ordonnance-loi n° 78/002
du 06 janvier 1978. En outre, la société avait adoptée, au
cours de son évolution, d'autres formes de statut notamment la
« GECAMINES HOLDIND », laquelle a été
éphémère. Actuellement, la Gécamines est une
Société Anonyme Unipersonnelle ayant pour actionnaire unique
l'Etat congolais (donc la RDC).
I.2. STATUT ET OBJET
SOCIAL
I.2.1. Statut de la Gécamines
La Gécamines est une entreprise publique
créée par décret-loi No 049 du 7 Novembre 1978 en
application de la loi No 78-002 du 6 Janvier 1978 portant dispositions
générales applicables aux entreprises publiques et est
transformée par l'article 4 de la loi No 08/007 du 7 juillet 2008 et par
le décret No 09/12 du 24 Avril 2009, en une société par
actions à responsabilité limitée (Sarl). Mais,
récemment, soit le 14 Septembre 2014, la Gécamines a
été transformée en Société Anonyme
unipersonnel, en abrégé GECAMINES SA. La société a
pour actionnaire unique la République Démocratique du Congo et
est régie par les lois et règlements régissant les
sociétés anonymes, sous réserve des lois et
règlements spécifiques ou dérogatoire.
I.2.2. Objet social de la Gécamines
Nonobstant les modifications connues au cours de son
évolution, la Gécamines a gardé les objectifs presque
identiques. Il convient de signaler toutefois qu'un objectif relatif aux
partenariats et aux jointes-ventures signés par l'entreprise, s'est
sensiblement fait remarqué ces sept dernières années. En
tout, l'objet social de la Gécamines se résume de la
manière suivante :
- La prospection, la recherche et l'exploitation des
gisements miniers ;
- Le traitement des substances minérales provenant
de ces gisements ainsi que la transformation des produits provenant de ce
traitement ;
- La commercialisation et la vente des substances
minérales, tant à l'état brut qu'après traitement,
et des produits de transformation ;
- La société pourra aussi
s'intéresser par voie d'apport, souscription, fusion, participation
financière, ou sous toute autre forme, dans des sociétés
ou entreprises ayants un objet similaire ou connexe au sien, ou de nature
à faciliter, développer directement ou indirectement son
activité, et d'une manière plus générale, dans
toutes opérations commerciale, industrielles, financières,
mobilières ou immobilières pouvant se rattacher directement ou
indirectement, en totalité ou en partie, à l'un quelconque des
objets précités ou à tous objets similaires ou connexes et
susceptibles d'en faciliter ou d'en favoriser le développement, la
réalisation ou l'extension ;
- La société pourra également
s'intéresser aux activités de développement notamment dans
les secteurs de l'élevage et de l'agriculture dans
l'intérêt de la société et ses environs et toutes
autres activités connexes.
I.3. FOCTIONNEMENT ET
ORGANIGRAMME
I.3.1. Fonctionnement organisationnel
Nous avons déjà fait remarquer que la
Gécamines comporte une structure organisationnelle fortement
complexe. Elle comprend beaucoup de de grandes directions
hiérarchiques, maintes départements et divisions. Nous ne
parlerons pas de la multitude des services au kilomètre
carré ; néanmoins, nous retiendrons simplement que la
structure de la Gécamines est composée : du Conseil
d'administration, du comité de gestion et des Grandes
directions hiérarchiques.
a. Le conseil d'administration43(*)
La Gécamines est administrée par un Conseil
d'Administration d'un minimum de trois membres et d'un maximum de neuf membres.
Le Conseil d'Administration représente l'entreprise vis-à-vis des
tiers, à travers son président (le PCA).
En cours de vie sociale, les administrateurs sont
nommés ou renouvelés par l'Assemblé Général
Ordinaire. La durée de leurs fonctions est de quatre années
renouvelables. Ces fonctions prennent fin lors de l'assemblée ordinaire
qui statue sur les comptes de l'exercice écoulé et tenu dans
l'année au cours de laquelle expire leur mandat. Les administrateurs
sont rééligibles mais, ils peuvent être
révoqués à tout moment par l'assemblée
générale ordinaire pour faute constatée dans l'exercice de
leur mandat.
Le conseil d'administration se réunit trimestriellement
et chaque fois que l'intérêt de la société l'exige,
sur convocation du président. Il ne délibère valablement
que si la moitié au moins des administrateurs est présente ou
représentée. Les décisions sont prises à la
majorité absolue des membres. Et, en cas de partage des voix, la voix du
président de séance est prépondérante.
Le conseil d'administration est investi des pouvoirs les plus
étendus pour agir en toute circonstance au nom de la
société. Il les exerce dans la limite de l'objet social et sous
réserve des pouvoirs expressément attribués par la loi et
les statuts aux assemblés d'actionnaires.
Il a notamment les pouvoirs suivants :
- Il précise les objectifs de la
société et l'orientation qui doit être donnée
à son administration ;
- Il exerce un contrôle permanent de la gestion
assurée, selon le mode de direction retenu, par l'administrateur
délégué ;
- Il arrête les comptes de chaque
exercice ;
- Il détermine, par périodes annuelles, des
indicateurs quantitatifs et qualitatifs permettant d'évaluer les
performances de la société ainsi que de ses
dirigeants ;
- Il approuve les primes sur la base des résultats
atteints conformément aux textes en vigueur ;
- Il confie à un ou plusieurs de ses membres des
taches spécifiques en cas de besoin.
Le conseil d'administration arrête également les
états financiers de synthèses et le rapport de gestion sur les
activités de la société qui sont soumis à
l'approbation de l'Assemblée Général Ordinaire. Enfin, il
faut noter qu'il est considéré comme le sommet stratégique
de l'entreprise.
b. Le Comité de gestion
Le comité de gestion44(*) est composé des membres qui sont :
- Administrateur Délégué
Général (ADG) ;
- Administrateur Délégué
Général Adjoint (ADGA) ;
- Administrateur Directeur Technique (ADT) ;
- Administrateur Directeur Financier (ADF) ;
- Administrateur Directeur Financier Adjoint
(ADFA) ;
- Représentant du personnel.
L'ADG est nommé par le président de la
république. Ensemble avec l'ADT, l'ADF et les deux
délégués adjoints, ils sont de droit membres du conseil
d'administration. L'ADG préside le comité de gestion ;
celui-ci peut délibérer ou statuer valablement que si au moins
trois membres sont présents. Les décisions sont prises à
la majorité des voix, en cas de partage, la vois de l'ADG est
prépondérante.
Le comité de gestion veille à l'exécution
des décisions du conseil d'administration et assure, dans la limite du
pouvoir qui lui a été délégué, la gestion
des affaires courantes de l'entreprise. Il prépare les comptes
économiques et financiers de l'entreprise. Il peut à son tour
conférer des délégations du pouvoir à un ou
plusieurs agents de l'entreprise. Le comité de gestion se réunit
au moins une fois par semaine et toutes les fois que l'intérêt de
la société l'exige.
c. Les grandes directions hiérarchiques
Elles sont chargées d'appliquer journellement, et
chacune en ce qui lui concerne, les décisions prises par le
comité de gestion. Elles sont les suivantes :
- Direction Technique (D.T) ;
- Direction Exécutive des opérations du groupe
Ouest (DXO) ;
- Direction Exécutive des opérations du groupe
Centre (DXC) ;
- Direction Exécutive des opérations du groupe
Sud (DXS) ;
- Direction Commerciale(DCO) ;
- Direction Financière(DFI) ;
- Direction des Ressources Humaines (DRH) ;
- Direction des Stratégies de
Matériels(DSMAT) ;
- Direction des Participants(DAP) ;
- Direction de l'Audit Interne (AI) ;
- Direction des Approvisionnements et Transport(DAT) ;
- Direction de Planification, Recherche et
Développement (PRD) ;
- Direction de Contrôle
Général(CTG) ;
- Direction de Trésorerie
Générale(TRG) ;
- Direction du Secrétariat
Général(SG) ;
- Direction de Centres de Profits (CPR).
d. Les partenariats et jointes-ventures de la
Gécamines
La configuration actuelle de la Gécamines Sa dispose
qu'elle exploite des domaines miniers en partenariat avec les tiers
investisseurs. La société prend des participations dans le
capital social des entreprises qui exploitent ses domaines miniers. Ces
partenariats minier en production sont présentement au nombre de neuf.
Mais, il faut ajouter que la société a aussi des partenariats non
miniers. Les tableaux ci-dessous indiquent la dénomination des
sociétés qui ont signé des partenariats avec la
Gécamines Sa.
Tableau 2.1. : Partenariats miniers de la
Gécamines
No
|
PARTENARIAT EN PRODUCTION
|
SIGLE
|
1
|
Tenke Fungurume Mining
|
TFM Sarl
|
2
|
Kamoto Cooper Company
|
KCC Sarl
|
3
|
Groupement pour le Traitement de Terril de Lubumbashi
|
GTL Sarl
|
4
|
Société pour le Traitement du Terril de
Lubumbashi
|
STL Sprl
|
5
|
Boss Mining
|
BM Sprl
|
6
|
Ruashi Mining
|
RM Sprl
|
7
|
Compagnie Minière du Sud Katanga
|
CMSK Sprl
|
8
|
Kisanfu Mining
|
KIMIN Sprl
|
9
|
Société d'Exploitation de Kipoy
|
SEK Sprl
|
Source : GECAMINES Sarl, Nouveau
dépliant, Juillet 2012
Tableau 2.2. : Partenariats non miniers de la
Gécamines
No
|
PARTENARIAT
|
SIGLE
|
1
|
Ciment et Matériaux du Katanga
|
CIMENKAT Sarl
|
2
|
La Grande Cimenterie du Katanga
|
GCK Sprl
|
3
|
Société Immobilier du Congo
|
SIMCO Sprl
|
4
|
Société Générale de
Télécommunication
|
SOGETEL Sprl
|
5
|
Société Financière de
Développement
|
SOFIDE Sprl
|
Source : GECAMINES Sarl, Nouveau
dépliant, Juillet 2012
I.3.2. Organigrammes
Nous présentons ici deux organigrammes :
l'organigramme général de la Gécamines et l'organigramme
de la direction des Ressources Humaines.
a.
DEPART.SERVICES
ADM. OUEST
DEPART.
VENTES
DEP. COMIT.
SUIVI COMM.
STOCKS
DIRECTION COMMERCIALE
CONSEIL D'ADMINISTRATION
COMITE DE GESTION
DIRECTION GENERALE ADG-ADGA
DIRECTION CENTRE DE PROFITS
DIRECTION EXECUTIVE OUEST
DIRECTION EXECUTIVE CENTRE
DIRECTION EXECUTIVE SUD
DIRECTION APPROS ET TRANSPORTS
DIRECTION STRATEGIES DU MATERIEL
ATTACHE A LA DIRECTION TECHNIQUE
DIRECTION PLANIF. RECH. DEVELOPPEMENT
DIRECTION DES PARTICPATS
SECRETARIAT GENERAL
DIRECTION TECNIQHE
DIRECTION TECHNIQUE ADJOINTE
DIRECTION FINANCIERE
DIRECTION AUDITE INTERNE
DELEGUE A KMC
DEP. DEVELOPPEMENT DES PARTEMENTS
DEP SUIVI & EVALUATION DES PARTENARIATS
DEP INFOMATIQUE
ATTACHE DU SG
DEP. JURIDIQUE
REPRES. DG KIN.
REPRES. DG BRU
REPRES. JHB
DEPART. APPOS PERSONNEL
DEPART. AGRO-PASTORAL
DEPART. MINOTERIES
DIRECTION TRESORERIE GENERALE
DIRECTION CONTROLE GENERAL
DIRECTION RESSOURCES HUMAINES
DIRECTION CONTROLE GENERAL
SIEGE LUENA
DIRECTION EXECUT. ADJ. MINES
DIRECTION EXECUT. ADJ. METAL
SIEGEMIN. KAMOTO
SIEGE KZI MINES
DEPART.
TECHN. GROUPE
DIRECTION EXECUT.
ADJ. CENTRE
SIEGE LUILU
SIEGE USINES
DE ZINC KZI
SIEGE CTR KZI
SIEGE CTR
KAMOTO
DEP. ATELIERS
CENTRE PANDA
DIRECTION EXECUTIVE CENTRE
DEP.ETUDES MINIERES
DEP. ETUDES MIN.
& MATER.
DEP. SUIVI & RECH.
MATER. & NLLES
ORIENT.
DEP.ATELIERS
DE L'OUEST
SIEGE LAMIN. &
GEST. PROGRAM.
DEP.ETUDES GEOLOGIQUES
DEP.GENIE MIN.
& SONDAGE
DEPARTEMENT
DEVELOPPEMENT
DEP. PLANIF. &
GEST. PROGRAM.
DEP. ETUDES
METALLURGIQUES
DEP. NLLES
ORIENTATIONS
DEPART.
TECHNIQUE
DEP. HYGIENE &
SECURITE TRAV.
DEP. NGERIE
ELECTRIQUE
DEPART.
COMPTAB.
DEP. PLANIF.
BUDGETAIRE
DEP.COORD. SCES.
FINANC.& CONTR.
GEST.
DEP. CONTR.
GESTION SUD
DEP. CONTR
GESTION CENTR.
DEP. ETUDES
ARCH. & CONST
DEPART. GEST.STOCK
DEP.FINANCE &.
TRESORERIE
DEP. ADM.
FINANCES
DEP. AUDITE
ADM. CENTRE
DEP.AUDITE EXPLOITATION
DEP.AUDITE SPECIALISES
DEP. CONTR
GESTION OUEST
DEP. ADM.
CENTR. R H
DEP. PROCED.
ADM &REL.IND
DEP. GEST.
QUAL.. DEV. RH
DEP. STRAT. ENS.
GIEN.& TEC.
DEP. PROGR.
MEDICO-SOC.
SIEGE MIN.
KVE/KDA
SIEGE USINES
SHITURU
SIEGE CALC.
CHAUX-CIMENT
DEP. TECHN.
GROUPE
DEP. SERVICES
ADM CENTRE
DEP. GEST.
STOCKS
DEPART. ACHATS
DEPART. TRANSPORTS
SIEGE MIN.
KIPUSHI
DEP. MET.
GROUPR SUD
DEP. TECHN. GROUPE
DEP. ATELIERS &
GARAGE L'SHI
DEP. SERVICES
ADM SUD
251653120Organigramme général de la
Gécamines
Source : Ordre Officiel
b. DIVISION ENSEIGNEMENT GENERAL
CHARGES ENSEIGNEIM TECHNIQUE
SERVICE GESTION ADMINISTR.
SUD
OUEST
HOPITAL CENTRE
SUD
OUEST
SERV. GES. MEDICALE CENTRE
DIVISION ETUDES ET PROC. ADMINISTRAT.
DIVISION RELATIONS INDUSTRIELLES.
SERVICE GES. PROC. ADM.
SERVICE ETUDES CONTENT.
SERVICE RELATIONS SYNDICALES
SERVICE ETUDES ET STATISTIQUE
DIVISION TECHNICO MEDICALE
DIVISION QALIF. TRAV. ET PERSONLNEL
DIVISION FORM. ET DEV. RESS. HUM.
SUD
DIVISION COORD. ACTV. SOCIOPROF.
DIVISION PHARMACIES ET HYGIENNE
SERVICE FORM.MANAG. EXPLOITATION
SERVICE FORM. TECH. ELECTROMEC
SERVICE FORM. TECH. EXP. MIN. MET.
SERVICE DEV. FORMAT. MANAGEMT.
SERVICE ETUDES ORG. ET GES. EMPLOIS
CENTRE FORMATION INTER SIEGES
SERVICE GES. EFFECT. ET INFOS STRAT
SERVICE PLACEM. EVAL. ORIENT. PROF.
SERVICE GES. QUALIF. ET COMPET.
SERVICE COORD. MEDEC. DU TRAVAIL
INSTITUT MEDICAL UKARIMU
INSTITUT MEDICAL ZAIDI
OUEST
DIVISION MEDICALE CENTRE
SUD
OUEST
CLINIQUE CENTRE
DIVISION SALAIRES PERSONNEL
SERVICE GESTION AVANTAGES
SERVICE GEST. ADM. PERSONNEL
SERVICE ETUD. CONTR. ET REL INFO
SERVICE COMPTABILITE BUDJET
SERVICE PAIE MOE
SERVICE PAIE CADRES
DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES
SERVICE DE GESTION DU PERSONNEL
SECRETARIAT
DPT. PROGRAMMES MEDICO-SOCIAUX
DPT. GESTION QUALIF. ET DEV. RESSOURCES HUMAINES
DPT. PROCEDURES ADM. ET REL. INDUSTR.
DPT. STRATEGIES ENS. GEN. ET TECH.
DPT. ADMINISTRATION DES RESSOURCES HUMAINES
SERVICE ADMINISTRT. SCOLAIRE
SERVICE INSP. ET PERF. ENS. GENER.
SERVICE ETUDES PEDAGOGIQ.
DIVISION CONTRAT DU PERSO.
251663360Organigramme de la DIRH
Source : Direction des RH
251662336
I.4. ACTIVITES
INDUSTRIELLES
I.4.1. Production des métaux
D'une manière générale, la production des
métaux à la Gécamines comporte cinq opérations
importantes :
- La prospection : consiste à
mener une étude géologique d'un terrain en vue de
déterminer ou de découvrir sa richesse minérale ;
- L'extraction minière : consiste
à extraire le minerais de la terre ;
- La concentration : consiste à
éliminer le maximum d'impureté pour obtenir un minerais
concentré ;
- L'extraction métallurgique :
consiste à traiter le concentré pour en extraire le
métal ;
- Le raffinage : consiste à
raffiner le métal pour le rendre le plus pur possible.
Schéma 2.1. : Processus de production à
la Gécamines
CONCENTRATION
RAFFINAGE
PROSPECTION
EXTRACTION METALLURGIQUE
EXTRACTION MINIERE
Cathodes de CUIVRE et de COBALT
VENTE
251655168
Source : GECAMINES Sarl, Nouveau
dépliant, juillet 2012
I.4.2. Installations auxiliaires
1. Usines chimique de Shituru
Elles comprennent une usine de production d'acide sulfurique,
une usine d'hydrolyse d'huile utilisée dans la concentration des
minerais oxydés, et une usine de fabrication de produits plastiques
(InduPlast).
2. Carrières et usines de Kakontwe
Un gisement du calcaire est exploité dans ces
carrières et la plus grande partie du calcaire obtenue sert à
produire la chaux, nécessaire aux opérations
métallurgiques. A proximité de ces carrières fonctionnent
une usine à chaux et une usine à ciment.
3. Charbonnages de Luena
Les charbonnages de Luena exploitent un gisement de charbon
d'origine lacustre. Le principal usage de ce charbon a été
jusqu'à présent la chauffe des fours à chaux et des fours
à ciment.
SECTION II :
ORGANISATION DE L'ENQUETE
L'objectif de cette section est de montrer le but visé
par notre enquête, la nature des questions formulées à
cette fin ainsi que la détermination de l'échantillon sur
laquelle seront concentrées nos investigations.
II.1. DEFINITION ET BUT DE
L'ENQUETE
II.1.1. Définition de l'enquête
L'enquête, c'est d'abord : « une
procédure civile ou judiciaire qui passe par l'interrogation des
témoins, le recueil d'informations à des sources diverses, le
repérage d'indices et des recoupements autour du cas à
traiter »45(*).
L'enquête est largement utilisée dans le domaine
de des sciences sociales. Elle touche à plusieurs applications,
notamment à la recherche scientifique, comme c'est le cas dans ce
travail. Pour ce faire, elle est conduite avec un grand souci de rigueur
méthodologique afin de réduire la part de subjectivité du
chercheur. C'est ainsi que nous la définissons comme étant
une recherche des vérités scientifiques,
auprès des témoins oculaires et auriculaires, reposant sur des
questions réfléchies et strictement articulées autour
d'une problématique pour l'accumulation des informations
recherchées.
II.1.2. But de l'enquête
L'enquête permet de disposer d'informations
difficilement accessibles dans la société. Elle peut
naturellement avoir pour objectif de connaitre l'état d'esprit d'une
population ou son comportement, d'aider à la prise de décision en
étudiant le besoin, d'évaluer les effets d'une action ou de
tester des hypothèses dans le cadre d'une recherche46(*).
Cette enquête a pour but de vérifier nos
hypothèses de recherche. Au moyen d'une
« analyse-diagnostic », elle cherchera concrètement
à prouver si l'alignement stratégique des RH à la
Gécamines dépend d'abord de la compénétration entre
la stratégie globale et la stratégie RH, ensuite de la GPEC et
aussi, enfin, de la promotion d'une nouvelle culture centrée sur
l'empouvoirement.
II.2. ELABORATION DU
QUESTIONNAIRE
Pour nous permettre d'effectuer une enquête
complète, réellement objective et scientifique, nous avons
élaboré un questionnaire de 24 questions, réparties
en deux catégories : les questions d'indentification et les
questions d'opinions.
a. Les questions d'indentification
Elles ont pour objectif fondamental l'indentification des
individus composant l'échantillon de la recherche. Cette indentification
se fera sur base de l'âge, du sexe, de l'état-civil, du niveau
d'étude, de la catégorie socioprofessionnelle et de
l'ancienneté.
b. Les questions d'opinions
Elles ont pour vocation l'analyse de la réalité
sociale mise en étude par le chercheur. Elles consistent à
prélever divers points de vue des enquêtés afin de
constituer des opinions qui seront mise en confrontation avec les
hypothèses.
Les questions de l'enquête ont été toutes
reformulées sous formes des questions à éventail de
réponses. Peu d'entre elles sont des questions fermées. Les
questions ouvertes ont été réservées, quant
à elle, à l'interview car exigeant un temps d'explication plus ou
moins long.
En effet, nous devons retenir que les questions à
éventail de réponses, autrement dit « questions
à choix multiple », sont formulées de manière
à dresser une liste d'assertions, parmi lesquelles
l'enquêté doit scrupuleusement choisir la vrai réponse. Par
contre, les questions fermées sont celles qui ne laissent pas d'autres
choix aux enquêté que de répondre par
« Oui » ou « Non » ou par
« Vrai » ou « Faux ».
II.3. CONSTITUTION DE
L'ECHANTILLON
La validité d'une enquête, dans le cadre d'une
recherche scientifique, dépend en grande partie de la
représentativité de son échantillon de recherche. Un
échantillon non représentatif tend à mettre en doute les
résultats issus de l'enquête. C'est pourquoi, l'échantillon
est habituellement défini comme étant : « une
fraction représentative d'un certain type de la
population »47(*).
Les effectifs de la main d'oeuvre à la Gécamines
s'évaluent actuellement à plus ou moins 9.000 agents. Mais, il
serait pratiquement absurde de vouloir atteindre une aussi grande couche de la
population. Nous avons jugé raisonnable de tirer notre
échantillon uniquement à la DIRH, pour des raisons
ci-après :
- La problématique abordée dans ce travail
relève plus du travail des cadres que des exécutants. La DIRH
emploie plus des cadres que des exécutants ;
- La dite direction se trouve placée au premier
plan pour connaitre la situation des RH au sein de l'entreprise ;
- Les membres de la DIRH détiendraient des
précisions afférentes à la politique RH de la
société en ce sens que cette dernière émanerait
éventuellement de cette direction.
Pour ce faire, nous considérons pour population
mère les agents de la DIRH/Gécamines/Groupe Sud. Leur effectif
s'estime, après les départs enregistrés en Janvier 2015,
à plus ou moins 282 agents48(*). En effet, pour trouver notre échantillon,
nous avons pris un taux sondage de ¼, soit 25% de la population
mère.
Soit le rapport T=n/Nest appelé taux
de sondage :
- N désigne l'effectif total des
agents Gécamines ;
- T le taux de sondage ;
- nla taille de l'échantillon.
Ainsi le taux de sondage est de :
Si N =
282 ;T=¼ ;n= ?
s.
SECTION III :
DEPOUILLEMENT ET INTERPRETATIONDES RESULTATS
A l'issu de notre enquête, nous avons
récolté des données que nous avons pris soins de
mentionner dans des tableaux et d'interpréter en vue d'apporter plus
d'explications au problème étudié.
Les résultats de notre enquête seront
dépouillés en deux phases : la première phase
concernera l'identification des personnes, sujet d'enquêtes ; tandis
que la seconde phase portera sur l'explication de leurs opinions. Avant de
clôturer notre enquête, nous tacherons de confronter les
résultats obtenus aux hypothèses de départ.
III.1. QUESTIONS
D'INDENTIFICATION
Au cours de notre enquête, nous avons fait usage de cinq
questions pour identifier nos enquêtés. Cette identification a
été faite sur base de l'âge, du sexe ou genre, de
l'état-civil, de la catégorie socioprofessionnelle et de
l'ancienneté. Voici comment se présentent les
résultats :
1. A quelle tranche d'âge
appartenez-vous ?
Tableau 2.3. : Age des travailleurs
TRANCHES D'AGE
|
EFFECTIF
|
%
|
20-24
|
-
|
-
|
25-29
|
-
|
-
|
30-34
|
-
|
-
|
35-39
|
5
|
7
|
40-44
|
5
|
7
|
45-49
|
15
|
22
|
50-54
|
25
|
36
|
55 ans et plus
|
20
|
28
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Les résultats affichés dans ce tableau montrent
que 36% des sujets sur notre échantillon ont l'âge qui varie entre
50 et 54 ans, 28% des sujets ont l'âge qui varie entre 55 ans et plus,
22% ont l'âge qui varie entre 45 et 49 ans, 7% ont l'âge qui varie
entre 45 et 49 ans et 7% autres ont l'âge qui varie 35 et 39 ans. Ces
résultats prouvent à suffisance que la main d'oeuvre de la
Gécamines est vieillissante.
2. De quel genre êtes-vous ?
Tableau 2.4. : Genre des travailleurs
GENRE DES TRAVAILLEURS
|
EFFECTIF
|
%
|
Masculin
|
55
|
78
|
Féminin
|
15
|
22
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Le présent tableau indique que 78% des sujets sur notre
échantillon sont de sexe masculin et 22% des sujets sont de sexe
féminin. Ceci veut dire tout simplement que les hommes sont majoritaires
par rapport aux femmes à la Gécamines.
3. Quelle est votre
état-civil ?
Tableau 2.5. : Etat-civil des
travailleurs
ETAT-CIVIL
|
EFFECTIF
|
%
|
Célibataire
|
-
|
-
|
Marié(e)
|
40
|
57
|
Divorcé(e)
|
5
|
7
|
Veuf (Ve)
|
25
|
36
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Ce tableau montre que 57% des sujets sur notre
échantillon sont mariés, 36% des sujets sont veufs, 7% sont
divorcés. Aucun sujet n'est célibataire. Il faut donc admettre
que la population de la Gécamines est en majorité responsable des
familles. Pratiquement tout le monde est marié et aurait eu des
enfants.
4. A quelle catégorie socioprofessionnelle
faite-vous partir ?
Tableau 2.6. : Catégorie
socioprofessionnelle des agents
CATEGORIE SOCIOPROFESSIONNELLE
|
EFFECTIF
|
%
|
Main d'oeuvre cadre(MOC)
|
60
|
86
|
Main d'oeuvre d'exécution(MOE)
|
10
|
14
|
TOTAL
|
70
|
100
|
En examinant ce tableau, on s'aperçoit que 86% des
sujets sur notre échantillon font partir de la main d'oeuvre cadre
(MOC), et 14% des sujets sont main d'oeuvre d'exécution (MOE). Ces
résultats montrent que la plupart des agents à la DIRH sont des
cadres de direction.
5. A quelle tranche d'ancienneté
appartenez-vous ?
Tableau 2.7. : Ancienneté professionnelle
des travailleurs
TRANCHE D'ANCIENNETE
|
EFFECTIF
|
%
|
0-4
|
-
|
-
|
5-9
|
-
|
-
|
10-14
|
8
|
11
|
15-19
|
15
|
22
|
20-24
|
35
|
50
|
25 ans et plus
|
12
|
17
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Les résultats repris dans ce tableau démontrent
que 50% des sujets sur notre échantillon ont une ancienneté qui
varie entre 20 et 24 ans, 22% des sujets ont une ancienneté comprise
entre 15 et 19 ans, 17% des sujets ont une ancienneté comprise entre 25
ans et plus et enfin 11% des sujets ont une ancienneté qui varie entre
10 et 14 ans de service. Ces résultats nous font croire que les agents
de la DIRH ont en général passé beaucoup d'années
au sein de l'entreprise. Ce sont des agents expérimentés et bien
familiarisés à la société.
III.2. QUESTIONS
D'OPINIONS
Les questions d'opinions nous ont permis d'analyser la
politique RH de la Gécamines. Les résultats issus de ces
questions nous permettrons de vérifier nos hypothèses et de voir
dans quelles conditions il sera possible de procéder au
réajustement stratégique des RH à la Gécamines.
A. Questions liées à la politique de
recrutement
1. La Gécamines organise-t-elle le
recrutement des travailleurs ?
Tableau 2.8. : Avis sur l'organisation du
recrutement
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Oui
|
70
|
100
|
Non
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Tous les sujets, soit 100% de notre échantillon, ont
affirmé que la Gécamines recrute des nouveaux candidats.
2. Le type de recrutement suivant est d'application
à la Gécamines :
Tableau 2.9. : Type de recrutement
appliqué à la Gécamines
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Recrutement interne
|
10
|
14
|
Recrutement externe
|
8
|
12
|
Les deux assertions
|
52
|
74
|
TOTAL
|
70
|
100
|
En lisant ce tableau, nous remarquons que 74% des sujets sur
notre échantillon ont affirmé que la Gécamines applique
deux types de recrutement : le recrutement interne et le recrutement
externe. Mais, 14% des sujets ont précisé que l'entreprise
procède plus avec le recrutement interne. Enfin, 12% des sujets ont
contredit la dernière opinion. Pour eux, la société
procède avec le recrutement externe. En effet, le constat
général montre que la Gécamines recourt, avant tout, au
recrutement interne ; au cas où elle ne parvient pas à
trouver les compétences recherchées, l'entreprise se tourne alors
vers le recrutement externe.
3. Quelle catégorie est plus visée par
le recrutement à la Gécamines ?
Tableau 2.10. : Catégorie
socioprofessionnelle visée par le recrutement
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Main d'oeuvre cadre (MOC)
|
10
|
14
|
Main d'oeuvre d'exécution (MOE)
|
5
|
8
|
Les deux assertions
|
55
|
78
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Ce tableau nous fait voir que 78% des sujets sur notre
échantillon déclarent que le recrutement à la
Gécamines est organisé tant pour les MOC que pour les MOE.
Certains sujets, soit 14% de notre échantillon, insiste que le
recrutement est plus orienté aux MOC. Mais, 8% des sujets disent, pour
leur part, qu'il vise plus les MOE. Ces résultats laissent croire, en
fait, que les MOC ont légère ascendance dans le recrutement sur
les MOE.
4. Quel objectif vise-t-on dans le recrutement
à la Gécamines ?
Tableau 2.11. : Objectif visé par le
recrutement
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Acquisition des nouvelles connaissances
|
-
|
-
|
Adaptation aux nouvelles évolutions
|
-
|
-
|
Rajeunissement de la main d'oeuvre
|
68
|
97
|
Les trois assertions
|
2
|
3
|
Autres
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Selon les résultats repris dans ce tableau, 97% des
sujets sur notre échantillon pensent que la Gécamines recrute
avec l'objectif de rajeunir sa main d'oeuvre. En outre, 3% des sujets
expliquent que l'objectif du recrutement à la Gécamines serait
à la fois de rajeunir la main d'oeuvre, d'acquérir des nouvelles
connaissances et d'adapter l'entreprise aux nouvelles évolutions.
En claire, les résultats de ce tableau montrent que la
Gécamines recrute avec l'objectif de renouveler sa main d'oeuvre en vue
d'assurer la relève.
B. Questions liées à la politique de
rémunération
5. Sur base de quel élément la
Gécamines fixe-t-elle la rémunération ?
Tableau 2.12. : Elément de fixation de la
rémunération
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Compétences
|
15
|
22
|
Ancienneté
|
10
|
14
|
Législation
|
35
|
50
|
Les trois assertions
|
10
|
14
|
Autres
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Les résultats repris dans ce tableau affichent quatre
grandes opinions : l'opinion de 50% des sujets sur notre
échantillon affirme que la Gécamines recourt aux dispositions
légales pour fixer la rémunération ; l'opinion de 22%
des sujets montre que c'est la compétence qui détermine la
rémunération. Pour les autres, soit 14% des sujets, c'est
l'ancienneté qui détermine la rémunération. Mais,
au finish, l'opinion de 14% encore des sujets a opté pour toutes les
trois opinions précitées. En effet, pour trancher ce partage,
nous pouvons noternéanmoins que la Gécamines fixe la
rémunération en respectant ou en observant les dispositions
légales.
6. La rémunération actuelle
motive-t-elle les travailleurs ?
Tableau 2.13. : Motivation des
travailleurs
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Oui
|
-
|
-
|
Non
|
42
|
60
|
Abstention
|
28
|
40
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Les renseignements donnés dans ce tableau indiquent que
60% des sujets sur notre échantillon pensent que la
rémunération octroyée à la Gécamines ne
motive pas les travailleurs. Mais, 40% des sujets se sont réservé
de s'exprimer sur ce sujet. Au regard de ces résultats, nous pouvons
conclure que les agents de la Gécamines ne sont pas certainement
motivés.
7. Quels sont les éléments constitutifs
de la rémunération à la
Gécamines ?
Tableau 2.14. : Eléments constitutifs de
la rémunération
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Eléments prévus par la législation
|
70
|
100
|
Autres
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
En lisant ce tableau, nous remarquons que 100% des sujets sur
notre échantillon sont d'accord que la rémunération
octroyée à la Gécamines comprend des
éléments conformes à ceux prévus par la
législation en vigueur en RDC.
8. Quelles difficultés rencontre la
Gécamines pour rémunérer ses agents ?
Tableau 2.15. : Difficultés
rencontrées dans la rémunération
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Insuffisance financière
|
-
|
-
|
Sureffectif
|
25
|
36
|
Improductivité
|
-
|
-
|
Les trois assertions
|
45
|
64
|
Autres
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Les informations inscrites dans ce tableau montrent que 64%
des sujets sur notre échantillon pensent que les difficultés
rencontrées dans la rémunération à la
Gécamines sont dues suite à l'insuffisance financière, au
sureffectif et à l'improductivité de l'entreprise. Par contre,
36% des sujets pensent que cela est tout simplement dû au sureffectif.
Cesrésultats laissent croire que
lepléthorepèseraiténormément dans les
dépenses de la Gécamines.
C. Questions liées à la politique de formation
et d'évaluation personnel
9. Quelle catégorie d'agents est
fréquemment visée par la formation ?
Tableau 2.16. : Catégorie d'agents la plus
visée par la formation
OPNIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Main d'oeuvre cadre (MOC)
|
-
|
-
|
Main d'oeuvre d'exécution (MOE)
|
-
|
-
|
Les deux assertions
|
70
|
100
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Selon les résultats repris dans ce tableau, toutes les
catégories socioprofessionnelles sont concernées par la
formation. Cette opinion émane de 100% des sujets sur notre
échantillon. Nous pouvons ainsi comprendre que la Gécamines
cherche, tant soit peu, à renforcer les compétences de sa main
d'oeuvre.
10. La formation du personnel à la
Gécamines est assurée par :
Tableau 2.17. : Formateurs du
personnel
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Formateurs internes
|
-
|
-
|
Formateurs externes
|
-
|
-
|
Les deux assertions
|
70
|
100
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Au regard du tableau ci-dessous, nous pouvons constater que
100% des sujets sur notre échantillon confirment que la formation
à la Gécamines est assurée, parfois, par les formateurs
internes, parfois par les formateurs internes. Nous pouvons donc conclure que
le choix des formateurs à la Gécamines dépendrait du
besoin et de la nature de la formation.
11. Sur quel critère la Gécamines
s'appuie-t-elle pour évaluer son personnel ?
Tableau 2.18. : Critères
d'évaluation du personnel
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Critère individuel
|
-
|
-
|
Critère collectif
|
-
|
-
|
Les deux assertions
|
70
|
100
|
Autres
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Ce tableau indique que 100% des sujets sur notre
échantillon sont d'accord que l'évaluation à la
Gécamines s'effectue sur base du critère individuel et du
critère collectif. C'est-à-dire que l'entreprise ne
récompense pas seulement le mérite individuel, mais
également le mérite collectif.
12. L'impact, actuellement, de la formation et de
l'évaluation du personnel sur la productivité à la
Gécamines est :
Tableau 2.19. : Impact de la formation et de
l'évaluation sur la productivité
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Positif
|
15
|
21
|
Moyen
|
40
|
58
|
Négatif
|
15
|
21
|
TOTAL
|
70
|
100
|
En lisant ce tableau, nous remarquons que la majorité
des sujets sur notre échantillon, soit 58%, confirme que l'impact de la
formation et de l'évaluation sur la productivité est moyen. En
outre, 21% des sujets disent que l'impact est positif et 21% autres disent
qu'il est négatif. Nous pouvons admettre, de ce fait, que l'impact de la
formation et de l'évaluation sur la productivité n'est pas du
tout pertinent.
D. Questions liées à la gestion de
carrière
13. Quel est l'âge fixé pour la
retraite ?
Tableau 2.20. : Age fixé pour la
retraite
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
65 ans hommes et 60 ans femmes
|
70
|
100
|
60 ans hommes et 55ans femmes
|
-
|
-
|
55 ans hommes et 50 ans femmes
|
-
|
-
|
Autres
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Ce tableau démontre que l'âge fixé pour la
retraite à la Gécamines est de 65 ans pour les hommes et 60 ans
pour les femmes. Cette opinion a été donnée par 100% des
sujets sur notre échantillon. L'âge fixé pour la retraite
est normal et légal.
14. Quels sont les critères requis pour
être promu à la Gécamines ?
Tableau 2.21. : Critère de promotion
professionnel
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Ancienneté et expérience
|
-
|
-
|
Performance et rendement individuel
|
-
|
-
|
Performance et rendement collectif
|
-
|
-
|
Les trois assertions
|
70
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Conformément aux résultats repris dans ce
tableau, 100% des sujets sur notre échantillon affirment que les
critères de promotion à la Gécamines sont :
l'ancienneté et l'expérience, la performance et le rendement
individuel ainsi que la performance et le rendement collectif.
15. La mobilité des agents est-elle bien
assurée par l'entreprise ?
Tableau 2.22. : Assurance de la
mobilité
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Oui
|
40
|
57
|
Non
|
10
|
14
|
Abstention
|
20
|
28
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Ce tableau montre que 57% des sujets sur notre
échantillon soutiennent que la Gécamines assure correctement la
mobilité des agents. L'opinion de 28% des personnes s'abstient mais 14%
des sujets estiment que l'entreprise n'assure pas bien la mobilité des
agents. La Gécamines assure la mobilité des agents mais cette
dernière serait régie par des critères subjectifs.
16. La Gécamines octroie-t-elle le
décompte final dans le délai requis ?
Tableau 2.23. : Délai d'octroi du
décompte final
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Oui
|
-
|
|
Non
|
65
|
93
|
Abstention
|
5
|
7
|
TOTAL
|
70
|
100
|
En lisant ces résultats, on s'aperçoit que 93%
des sujets sur notre échantillon confirment que la Gécamines
n'octroie pas le décompte final dans le délai requis. En outre,
7% des sujets s'abstiennent de donner leur opinion. L'entreprise doit avoir
des dettes envers son personnel retraité. En effet, une telle situation
découragerait les départs.
17. Comment gère-t-on le conflit à la
Gécamines ?
Tableau 2.23. : Gestion et résolution des
conflits
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Par négociation
|
70
|
100
|
Par médiation
|
-
|
-
|
Autres
|
-
|
-
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Tous les sujets, soit 100% de l'échantillon,
déclarent, selon les informations ci-dessus, que la négociation
est le mode le plus utilisé pour résoudre le conflit à la
Gécamines. Cette opinion montre que les délégués
syndicaux jouent pleinement leur rôle.
18. Quelle est la difficulté qui empêche
la communication entre chef et subalterne ?
Tableau 2.24. : Difficulté qui
empêche la communication entre chef et subalterne
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Orgueil
|
|
|
Indisponibilité du chef
|
|
|
Négligence du subalterne
|
|
|
Les trois assertions
|
|
|
Autres
|
|
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Les résultats repris dans ce tableau montrent que 54%
des sujets sur notre échantillon pensent que la communication entre chef
et subalterne n'est pas bien tenue suite à l'orgueil des agents dans le
milieu professionnel, à l'indisponibilité du chef et à la
négligence du subalterne. Mais, 46% des sujets estiment qu'il existe
d'autres raisons qui empêchent la communication à la
Gécamines. Ces informations prouvent à suffisance que le
leadership de la Gécamines souffre d'un manque de collaboration.
19. La discrimination (raciale, tribale et de genre)
se fait-elle sentir dans le milieu socioprofessionnel de la
Gécamines ?
Tableau 2.25. : Discrimination dans le milieu
professionnel
OPINIONS
|
EFFECTIF
|
%
|
Oui
|
45
|
64
|
Non
|
5
|
8
|
Abstention
|
25
|
28
|
TOTAL
|
70
|
100
|
Ce tableau indique que 64% des sujets sur notre
échantillon affirment que la discrimination dans le milieu professionnel
est une vraie réalité. Certains sujets, soit 28% de
l'échantillon, se sont abstenu à la question. Par contre, 8%
des sujets ont rejeté l'existence de la discrimination à la
Gécamines. Mais, l'évidence de ces résultats semble
approuver la première opinion, selon laquelle la discrimination existe
réellement à la Gécamines.
III.3. CROISEMENT ENTRE
HYPOTHESES DU TRAVAIL ET RESULTATS DE L'ENQUETE
L'enquête menée à la Gécamines nous
a conduit à tirer les conclusions suivantes :
- La Gécamines prévoit un renouvellement de sa
main d'oeuvre à travers le rajeunissement des effectifs (Tableau
2.8 ; Tableau 2.9 ; Tableau 2.10 ; Tableau
2.11.) ;
- L'entretient d'un effectif pléthorique ne permet pas
à la Gécamines de motiver correctement ses travailleurs
(Tableau 2.13 ; Tableau 2.14) ;
- Malgré le souci constant de renforcer les
compétences de la main d'oeuvre, la Gécamines ne parvient
toujours pas à relancer sa production ou à accroitre sa
productivité (Tableau 2.15. ; Tableau 2.16 ; Tableau
2.17. ; Tableau 2.18) ;
- La Gécamines assure un bon suivie de la
carrière des agents, mais son leadership souffre d'une insuffisance de
collaboration qui serait due à des conceptions subjectives et
discriminatoires (Tableau 2.19. ; Tableau 2.20. ; Tableau
2.21. ; Tableau 2.22. ; Tableau 2.23. ; Tableau 2.24. ;
Tableau 2.25.).
En effet, les résultats de l'enquête montrent,
grâce à la première et la deuxième conclusion, que
la Gécamines se trouve dans l'obligation de procéder à un
réajustement quantitatif et qualitatif de sa main d'oeuvre. Ce
réajustement implique indiscutablement le rapprochement entre la
direction des RH et le comité directeur (ou stratégique) de
l'entreprise. Le renforcement de la collaboration entre ces deux instances doit
permettre la prise en compte des exigences de la politique de l'entreprise dans
la GRH (validation de la première hypothèse).
La troisième conclusion montre que la gestion des
compétences mise en place par la Gécamines ne parvient pas
à accroitre sa productivité. L'entreprise se trouve dans le
besoin de mettre sur pied un outil stratégique capable de lui procurer
un avantage économique. Ainsi, étant cité le projet du
réajustement stratégique, la GPEC se trouve être une
réponse à la gestion des compétences (validation
de la deuxième hypothèse).
L'insuffisance de la collaboration qui serait issue, selon la
quatrième conclusion, à des conceptions subjectives et
discriminatoires, constitue la preuve d'un mauvais style de commandement. Il
s'y dégage alors l'importance de promouvoir une nouvelle culture de
commandement axée, selon ce contexte, sur la libéralisation du
pouvoir et la responsabilisation des hommes.Cette culture aidera à
pacifier les relations socioprofessionnelles, à rationaliser les
conceptions et à valoriser chacun au sein de l'entreprise
(validation de la troisième hypothèse).
En bref, en se référant à la
vérification ci-dessus, nos hypothèses de départ ont
été valablement vérifiées par les résultats
de l'enquête. Voilà, en fait, ce qui prouve que ce travail n'a pas
été une conception fictive. Il est réellement le fruit
d'une recherche pragmatique.
CONCLUSION PARTIELLE
Au terme de ce chapitre, nous devons retenir que la
Gécamines est actuellement une société anonyme
unipersonnelle, en abrégé GECAMINES SA. En dépit de son
état actuel, elle demeure l'une des plus importantes
sociétés en RDC. Ses objectifs, son administration et ses
activités, très remarquables, font d'elle une
société de rend mondiale.
En effet, l'objectif de ce chapitre a été de
vérifier nos hypothèses de recherches. Nous avons su prouver que
l'alignement stratégique des RH doit tenir compte de trois
éléments : le rapprochement de la DIRH au comité
stratégique en vue d'un meilleur réajustement quantitatif et
qualitatif des effectifs ; l'intervention de la GPEC dans la gestion des
compétences afin d'assurer une bonne relève et, enfin, la
promotion d'une culture d'empouvoirement des hommes visant le
développement des hommes et de l'entreprise.
En conclusion, nos hypothèses ont été
vérifiées et validées par les résultats de la
recherche. La partie suivante aura ainsi trouvé des atouts pour
déployer en des termes clairs, la démarche de l'alignement
stratégique des RH. Il sera aussi possible de démontrer la
retombée de ce processus sur la performance de l'entreprise.
CHAPITRE 3 :
ALIGNEMENT DE LA GESTION DES RESOURCES HUMAINES SUR LA STRATEGIE DE
L'ENTREPRISE
INTRODUCTION PARTIELLE
L'enquête menée précédemment a
prouvé que l'alignement stratégique des RH à la
Gécaminesest fonction d'abord du rapprochement de la DIRH au
comité stratégique, ensuite de l'intervention de la GPEC dans la
gestion des compétences et, enfin, de la promotion d'une culture
d'empouvoirement des hommes. Ces éléments constituent un mix qui
va nous servir de référence pour produire un processus
détaillé de l'alignement stratégique.
Au cours de ce chapitre, il sera question de montrer de quelle
manière il est possible d'intégrer les RH sur la stratégie
globale, quelles sont les exigences pour réussir cette
intégration et quel en serait son incidence sur la performance de la
Gécamines.
SECTION I : PROCESSUS
D'ALIGNEMENT STRATEGIQUE DESRESSOURCES HUMAINES DANS UNE ENTREPRISE
Nous proposons un modèle d'alignement
stratégique axé sur deux démarches essentielles : la
planification stratégique des Ressources Humaines et la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences.
I.1. DEMARCHE BASEE SUR LA
PLANIFICATION STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES
La planification des Ressources Humaines constitue une
activité préliminaire de la GRH. En soi, elle est une action
palliative aux difficultés à faire des prévisions en
personnel et à maintenir un niveau adéquat des effectifs au sein
de l'entreprise.
Actuellement, la notion de la planification des RH revêt
un rôle stratégique au sein des organisations. Ces
dernières ont le défi, d'un coté de limiter les effectifs
de la main d'oeuvre pour assurer leur survie financière ; de
l'autre, assurer le développement des talents disponibles dans leur
créneaux d'activité pour espérer se distinguer face
à la concurrence.
Dans ce contexte, la capacité d'établir avec
précision les besoins quantitatifs et qualitatifs en main d'oeuvre
devient un élément crucial dans l'élaboration des
stratégies d'affaires de l'entreprise. Les dirigeants sont
obligés de faire recours à un certain nombre d'outils
managériaux dont la plus importante, la planification des RH,
relève de la GRH.
La planification des RH consiste en un ensemble
d'activités dont l'objectif est d'évaluer la demande et l'offre
du travail. La première étape consiste à examiner les
divers facteurs qui influencent l'offre de main d'oeuvre sur le marché
et à évaluer les besoins en personnel de l'organisation à
court, moyen et long termes. Ainsi, il sera possible de coordonner les efforts
pour disposer des ressources compétentes au bon endroit et au moment
opportun, le tout afin d'atteindre les objectifs organisationnels49(*).
I.1.1. Objectifs de la planification
stratégique des Ressources Humaines
Dans son nouveau rôle stratégique, la
planification des RH vise les objectifs suivants50(*) :
- Maximiser l'utilisation des RH et s'assurer de leur
développement continu ;
- Assurer la capacité de production
nécessaire pour soutenir les objectifs organisationnels ;
- Coordonner les activités des RH avec les
objectifs organisationnels ;
- Accroitre la productivité de
l'organisation.
I.1.2. Etapes de la planification stratégique
des Ressources Humaines
La procédure de la planification des RH peut varier
d'une entreprise à l'autre ; cependant, l'acheminement logique du
processus reste souvent le même. Nous retenons ici le modèle
proposé par ALIA Conseil et celui de la planification stratégique
des RH de Jean-Marie PERETTI.
a. Modèle de planification des Ressources Humaines de
ALIA Conseil
Le modèle de planification des RH proposé par ce
groupe est beaucoup reconnu à cause de son caractère
synthétique et de sa simplicité. Il porte sur cinq (5)
étapes déterminantes : la réflexion
stratégique, la prévision des besoins en RH, la prévision
de la disponibilité des RH, l'analyse des écarts et la
planification des actions.
Schéma 3.1. : Etapes de la planification
des RH
251660288
(2). Prévision des besoins
En RH
(1). Réflexion stratégique
Analyse de l'environnement,
Elaboration des objectifs(4). Analyse de
l'écart (5). Planification des actions RH
Organisationnels
(3). Prévision de la
Disponibilité des RH
Source : ALIA CONSEIL, Op. Cit.,
p. 12
· Etape 1 : Réflexion
stratégique : l'activité de réflexion
stratégique permet de faire le bilan de la situation actuelle, le bilan
qui s'effectue par l'analyse de l'environnement externe. L'opération
consiste à identifier les éléments qui influencerons le
développement de l'organisationnel et à établir un
diagnostic de l'environnement interne. L'organisation pourra alors constater
quels sont ses forces, ses avantages concurrentiels et les aspects qu'elle doit
améliorer.
· Etape 2 : Prévision des
besoins en Ressources Humaines : cette étape consiste
à identifier clairement le type de compétences et les ressources
nécessaires à l'entreprise ainsi que le moment le plus
approprié pour l'embauche du personnel afin de mettre en oeuvre les
actions qui permettront d'atteindre la situation idéale tout en
respectant l'échéance établie.
· Etape 3 : Prévision de la
disponibilité des Ressources Humaines : avant d'embaucher
les nouvelles ressources, il faut analyser la disponibilité de
l'effectif actuel.En évaluant les compétences et la
mobilité du personnel en place, il est possible de trouver des
employés en mesure de répondre aux nouveaux besoins ou qui,
grâce à un perfectionnement approprié, seraient en mesure
de le faire.
· Etape 4 : Analyse de
l'écart : une fois établis les besoins et les
disponibilités en main d'oeuvre, il faut comparer ces informations afin
de vérifier s'il existe des écarts. Cette étape consiste,
en fait, à mettre en perspective le nombre des postes prévus
(demande future) dans chaque catégorie d'emploi en tenant compte des
exigences qui y sont liées et du nombre d'employés susceptibles
d'y répondre (par avancement ou promotion). L'analyse permettra aussi de
déterminer s'il s'agit d'un écart quantitatif ou
qualitatif :
- On est en présence d'un écart quantitatif
lorsque soit le nombre d'emplois disponibles au sein de l'entreprise est
supérieur au nombre des personnes compétentes afin de pourvoir le
poste (manque de main d'oeuvre) ; soit le nombre des personnes
qualifiées est sensiblement supérieur au nombre des
postesà combler ou au besoin de l'entreprise (surplus de main
d'oeuvre).
- On est en présence d'un écart qualitatif
lorsque soit le personnel n'a pas les compétences et les
habilités nécessaires pour occuper les postes à
pourvoir ; soit le personnel est surqualifié par rapport aux postes
à pourvoir.
· Etape 5 : Planification des
actions liées aux Ressources Humaines : lorsque le type
d'écart est bien établi, il faut choisir les meilleures actions
à poser pour combler les postes. Ces actions peuvent
être :
- Pour l'écart quantitatif : embauche,
programme de recrutement interne ou externe, ou encore réduction (mise
en congé temporaire ou permanente) ;
- Pour l'écart qualitatif :
restructuration, évaluation de la performance, réaffectation
des Ressources Humaines, apprentissage, formation et perfectionnement.
Le modèle de la planification des RH ci-dessus est
facilement applicable dans les petites entreprises, négociable dans les
moyennes mais difficilement applicable (voire impossible) dans les grandes
entreprises. Cette limite est due au fait que ce modèle ne fait pas
ressortir, d'une manière assez claire, la complexité
d'éléments qui entrent en ligne de compte dans la planification
des RH au sein des grandes firmes. A ce sujet, le modèle de PERETTI
tente résoudre l'inédit.
b. Modèle de la démarche stratégique de
Jean-Marie PERETTI51(*)
La démarche stratégique de la planification des
RH tel qu'élaborée par PERETTI lui-même porte sur huit (8)
phases : le diagnostic, la formulation des objectifs, l'indentification
des options stratégiques, la gestion prévisionnelle des RH, le
choix des stratégies possibles, l'élaboration des plans
d'actions, l'exécution des plans d'actions et l'audit social. La
schématisation de ce processus est largement expliquée par la
figure ci-dessous :
· Phase du diagnostic : le
diagnostic stratégique s'effectue au niveau interne et externe :
- Le diagnostic externe porte sur l'analyse des
données sociales et économique au niveau de l'environnement de
l'entreprise ;
- Le diagnostic interne porte sur les données
sociales et technicoéconomiques au niveau des facteurs internes de
l'entreprise
Cette phase vise à déterminer les forces et
faiblesses de l'entreprise ainsi que les opportunités et menaces de
l'environnement en ce qui concerne la situation des RH.
· Phase de la formulation des
objectifs : elle consiste à mettre en place les objectifs
organisationnels et les objectifs spécifiques de la GRH qui devrons ipso
facto être en parfaite cohérence. L'étude entre les deux
stratégies s'impose.
· Phase d'identification des options
stratégiques : après la formulation des objectifs,
au niveau de l'organisation et de la GRH, il faut passer à la
détermination des stratégies pour les atteindre. Lesdites
stratégies seront des options provisoires qui feront l'objet d'une
réflexion avant le choix stratégique.
· Phase de la prévision :
elle porte sur la détermination des besoins et des
disponibilités en personnel au sein de l'entreprise. Cette phase
procède par la prévision et la simulation. La simulation consiste
à se rapprocher de la réalité en termes des besoins qui
souvent sera sanctionné par des « organigrammes
provisoires ». ceci facilitera ainsi le choix
stratégique.
· Phase du choix des stratégies
possibles : il s'agit de l'évaluation des capacités
qu'ont les stratégies à atteindre les objectifs, et de la
cohérence entre les stratégies organisationnels et celles des RH.
Ce test conduit alors à un choix présumé réaliste
et pertinent.
DEMARCHE STRATEGIQUE
Culture d'entreprise
DIAGNOSTIC EXTERNE
DIAGNOSTC INTERNE
Analyse de l'environnement
Analyse des facteurs
internes
FORMULATION DES OBJECTIFS
Quels objectifs généraux/Spécifiques de
GRH ?
INDENTIFICATION DES OPTIONS STRATEGIQUES
Quelles stratégies globales/Spécifiques dans le
domaine de GRH
GESTION PREVISIONNELLE DES RH CHOIX DES
STRATEGIES POSSIBLES
ELABORATION DES PLANS D'ACTIONS
EXECUTION DES PLANS D'ACTIONS
AUDIT SOCIAL
Contrôle et évaluation des actions
Analyse des données sociales
internes :
- Aspirations
- Potentiel qualitatif et quantitatif
- Projections
- Audit de la GRH
Analyse des données sociales
externes :
- Courants socioculturels
- Contexte socioéconomique
- Réglementation
- Référentiel international
Analyse des données technicoéconomiques
internes :
- Produits, marchés
- Technologie
- Situation financière
Analyse des données économiques
externes :
- Conjoncture
- Concurrence nationale et internationale
- Réglementation
- Technologie
251661312Schéma 3.2. : Planification
stratégique des Ressources Humaines (PRETTI, Op. Cit.,
p.51)
· Phase de l'élaboration des plans
d'actions : elle s'attache à dresser à
l'écrit toutes les actions qui doivent être menées par
l'organisation et par la DIRH.
· Phase d'exécution des plans
d'actions : cette phase renvoie à l'action,
c'est-à-dire la matérialisation ou l'application des
décisions arrêtées lors de la planification.
· Phase de l'audit social : elle
consiste en un contrôle et évaluation des résultats issus
des actions menées à la suite de la planification. Cette
évaluation a pour objectif de montrer si réellement les
stratégies et objectifs ressources humaines ont pu répondre aux
attentes de l'entreprise. Mais aussi, ce contrôle cherchera à
détecter toutes les irrégularités observées et
à évaluer la capacité des stratégies RH à
contenir les stratégies globales.
En gros, la planification stratégique des RH permet de
mettre sur pied une approche tant « proactive » que
« réactive » de la GRH. Cette pratique concerne
à la fois les solutions susceptibles de répondre aux
impératifs actuels qu'aux impératifs futures.C'est en ceci
même que se dévoile le bienfondé de la gestion
stratégique des RH. Une telle démarche rend de plus en plus
flexible l'organisation et accumule ses chances à pérenniser son
avantage concurrentiel. Elle rend plus proche la collaboration entre la
Direction Générale (DG) et la DIRH.
I.2. DEMARCHE BASEE SUR LA
GESTION PREVISIONNELLE DES EMPLOIS ET DES COMPETENCES (GPEC)
La conception de la GPEC date à près de 20 ans.
Elle a connu historiquement quatre phases dans son développement :
la première phase correspond aux années 60 où sont apparus
les premiers modèles de Gestion Prévisionnelle Sociale (GPS). La
seconde phase, au cours des années 1970/1980, correspond au
développement de la Gestion Prévisionnelle (et préventive)
des Emplois (GPE ; GPPE). La troisième phase, dans les
années 1990, a été marquée par la naissance, avec
un accent mis sur le concept compétence, de la GPEC en tant que tel.
La GPEC consiste, à partir d'une stratégie
définie en termes d'objectifs organisationnels, à élaborer
des plans d'actions destinées à neutraliser de façon
anticipée les inadéquations quantitatives et/ou qualitatives
entre les besoins futurs (emplois) et les ressources humaines
(compétences disponibles)52(*).
I.2.1. Etapes de la démarche de GPEC
La GPEC est une démarche qui s'inscrit dans une
dimension stratégique. Elle suppose de se projeter sur
l'évolution des emplois et de définir les besoins futures en
termes de compétences. Cette démarche relève en fait d'une
stratégie proactive mettant plus l'accent sur la qualité du
travail et la qualité du travailleur future. La représentation
ci-dessous nous permet de visualiser lesétapes de la GPEC.
Schéma 3.1. : Démarche de la
GPEC
251654144Ressources actuelles Ressources futures
Analyse des écarts Politique d'ajustement
Emplois actuels Emplois futurs
Source : Mallet cité par BARUEL
BENCHERQUI, Op. Cit., p. 2
En effet, on retrouve assez clairement dans la
conceptualisation proposées ci-dessus, une démarche que l'on
pourrait expliciter comme suit :
- On commence par une analyse des tendances et des
évolutions de l'environnement susceptibles d'influencer les RH ;
- On procède ensuite avec un diagnostic interne portant
sur l'inventaire des ressources disponibles (compétences) et sur la
définition des besoins actuels et futurs (emplois) ;
- Il s'en suit une analyse des écarts issus de la
confrontation « Ressources et emplois disponibles/besoins
futurs » ;
- Et enfin, on procède par la mise en oeuvre des plans
et scenarii successifs pour pallier ces décalages.
Mais, la GPEC a connu une évolution profonde à
l'heure actuelle. Elle est en ce jour caractérisée par une
démarche particulièrement complexe qui conjugue une double
problématique : sur le plan individuel et sur le plan
collectif53(*).
a. Sur le plan collectif
La GPEC s'appuie sur des outils tels que la nomenclature des
emplois, la projection des pyramides des âges (dont les typologies
essentielles sont : la poire écrasée, le ballon de rugby, le
champignon et la pelote des laine), la pyramide des qualifications et des
courbes de mobilité interne et externe. A ce niveau, la
méthodologie de la GPEC emprunte beaucoup à la
démographie.
b. Sur le plan individuel
La GPEC repose essentiellement sur le potentiel de
mobilité du personnel qui existe au sein de l'organisation. En fait, la
maitrise des savoir-faire à conserver et l'identification des besoins
d'évolution des compétences du travailleur sont les
préalables les plus déterminants de la GPEC.
En réalité, la mobilité qui est ici la
clé de voûte de la GPEC, est une expression de la
flexibilité organisationnelle. Et, la GPEC n'existe potentiellement que
dans l'hypothèse d'une organisation flexible, dans laquelle elle
apparait comme fil conducteur de l'adaptation de l'entreprise à son
environnement. La GPEC est systématiquement liées, comme son nom
l'indique, à la notion de gestion des compétences (Knowledges
Management). Le terme compétence renvoie à la combinaison,
selon Geneviève LACONO, des connaissances, savoir-faire,
expérience et comportements s'exerçant dans un contexte
précis. Et, c'est à l'entreprise de la repérer, de
l'évaluer, de la valider et de la faire évoluer.
I.2.2. Enjeux d'une démarche GPEC
La GPEC a pour objectif, sur le plan collectif, de
résoudre les problèmes relatifs à l'évolution des
métiers, des emplois, des compétences et des effectifs. Sur le
plan individuel, elle cherche d'assurer l'employabilité des
salariés durant leur parcours professionnel, dans le cadre d'un
environnement en pleine mutation.
De toute façon, les enjeux de la GPEC peuvent
être identifiés à deux niveaux : au niveau de
l'entreprise (collectif) et au niveau du salarié (individuel). Le
tableau en dessous résume ce qui précède.
Tableau 3.1. : Les enjeux de la GPEC
ENJEUX
|
AU NIVEAU DE L'ENTREPRISE
|
AU NIVEAU DES SALARIES
|
Enjeux démographiques
|
Maitrise des effectifs et des emplois
|
Visibilités des mutations et sécurisation de son
employabilité
|
Enjeux professionnels
|
Adaptation des compétences à l'évolution
des métiers
|
Développement du personnel et renforcement de son
employabilité
|
Enjeux sociaux
|
Préservation d'un bon bilan social
|
Utilisation de ses droits
|
Enjeux économiques
|
Sauvegarde de la productivité et de la
compétitivité
|
Reconnaissance et accroissement du rendement individuel
|
Source : Nous même, sur base des
théories sus énoncées
La GPEC est un outil capital dans l'alignement
stratégique des RH. Elle permet à la GRH de participer aux choix
politiques et stratégiques de la direction et faire peser, dans les
orientations prises, la dimension humaine. Son enjeux crucial est de rendre
flexible l'entreprise à travers ses ressources humaines, pour lui
permettre de répondre à l'instabilité de
l'environnement.
SECTION II : FACTEURS
ET CONDITIONS DE L'ALIGNEMENT STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES A LA
GECAMINES
Avant de déterminer les facteurs et les conditions de
l'alignement stratégique des RH à la Gécamines, il faut
d'abord mener une étude sur la politique RH de l'entreprise.
L'étude en question doit se faire en deux phases : nous allons en
premier lieu dresser les éléments matériels de la
politique RH de la Gécamines et deuxièmement, nous poserons un
diagnostic en vue de montrer les axes de l'alignement stratégique
proprement dit.
II.1. ELEMENTS MATERIELS
DE LA POLITIQUE RESSOURCES HUMAINES DE LA GECAMINES
Les éléments matériels de la politique RH
de la Gécamines ont été décrits d'une façon
mathématique lors du dépouillement des résultats
d'enquête. Nous allons essayer de les présenter ici d'une
façon théorique afin d'y apporter plus de précision.
La politique ressources humaines de la Gécamines peut
être présentée sur base de quatre fonctions pratiques de la
GRH : le recrutement, la rémunération, la formation et
l'évaluation et la gestion de carrière.
II.1.1. Politique de recrutement
Le recrutement est : « l'ensemble des
activités de recherche de la main d'oeuvre qui consiste à
informer les candidats potentiels, à l'interne ou à l'externe,
qu'un poste est vacant en vue de les inciter à offrir leurs services en
posant leur candidature »54(*).
La politique de recrutement à la Gécamines est
axée sur deux mesures : le recrutement interne et le recrutement
externe (Tableau 2.9.). Avant de procéder avec le
recrutement externe, l'entreprise commence d'abord par lancer l'offre au niveau
interne. Mais, si elle ne parvient pas à trouver le candidat
recherché, elle peut dans ce cas se tourner vers l'extérieur
(commentaire du Tableau 2.9.).
Le recrutement organisé au cours des années
antérieurs a plus visé la catégorie des cadres (MOC)
(Tableau 2.10.). L'entreprise a préconisé cela
dans le but de rajeunir sa main d'oeuvre (cadre)(Tableau
2.11.). Mais, il faut retenir que cette pratique connait beaucoup de
limites car la société prévoit, d'autre part, la
réduction des effectifs. Le recrutement pourrait donc apparaitre parfois
comme une contradiction face aux ambitions managériales de
l'entreprise.
II.1.2. Politique salariale
La politique salariale ou politique de
rémunération est l'ensemble des mesures économiques ou
sociales qu'une entreprise arrête pour gérer la
rémunération des employés. L'objectif ultime d'une
politique salariale est de créer un sentiment de reconnaissance et
d'équité pour les employés actuels et futurs55(*).
La politique salariale de la Gécamines prévoit
une rémunération composée des éléments
suivants56(*) : le salaire
de base, les commissions, les indemnités de congé, les
indemnités de vie chère, les primes, laparticipation au
bénéfice, la gratification, les indemnités de prestation
supplémentaire et les avantages en nature. L'entreprise octroie
également des avantages sociaux qui éventuellement ne font pas
partir de la rémunération.
En outre, nous avons constaté lors de l'enquête
que la rémunération octroyée à la Gécamines
ne parvient pas à motiver les travailleurs (Tableau
2.13.). L'entreprise ne parvient pas à répondre aux
besoins de tout le monde suit au surnombre des agents qu'elle enregistre dans
sa structure (Tableau 2.15.). Cela constitue l'une des
faiblesses de sa politique car l'efficacité d'une politique salariale
réside dans le fait qu'il doit : « satisfaire les
demandes des employés et la capacité de payer de
l'organisation »57(*).
II.1.3. Politique de formation et d'évaluation
du personnel
La formation est un investissement qui permet
« d'accroitre les compétences et la productivité de la
main d'oeuvre tout en augmentant la qualité du
travail »58(*).
Cependant, l'évaluation consiste à « analyser la
performance du personnel en misant sur le maintien de la satisfaction au
travail tout en favorisant la progression professionnelle et
personnelle »59(*). L'évaluation permet de souligner les points
positifs et d'aborder les éléments qui requièrent une
amélioration.
La Gécamines accorde une place de choix à la
formation de ses agents. Et, les actions de formation organisées
concernent toutes les catégories d'agents (Tableau
2.16.). L'entreprise utilise d'habitude les formateurs locaux pour
entreprendre ces actions, mais en cas de besoins, elle fait recours aux
formateurs externes (Tableau 2.17.).
Pour ce qui concerne l'évaluation des travailleurs, la
Gécamines s'appuie sur certains critères d'ordre professionnel.
Elle évalue sur base des critères individuels ou sur base des
critères collectifs (Tableau 2.18.).
L'évaluation constitue pour l'entreprise un facteur déterminant
de la promotion et de l'organisation des actions de formation. Mais, à
l'issu de notre enquête, les résultats ont montré que la
formation et l'évaluation ont un impact moyen sur la productivité
de l'entreprise (Tableau 2.19.). La politique adoptée
dans ces domaines ne permet pas d'accroitre sensiblement le niveau de
productivité.
II.1.4. Politique de gestion de carrière
La gestion de carrière est l'ensemble des pratiques qui
touchent à l'évaluation et le suivi de la carrière d'un
travailleur, depuis le jour de son engagement jusqu'à celui de sa
retraite.Depuis la mise en place de la politique de redressement, les
dirigeants de la Gécamines accordent beaucoup d'attention à la
retraite. Elle est prévue à 65 ans pour les hommes et à 60
ans pour les femmes (Tableau 2.20.). Durant leur
carrière, les agents Gécamines bénéficie
également de la promotion. Et, les critères pour être promu
sont entre autres : l'ancienneté, l'expérience, le rendement
individuel et le rendement ou performance collectif (Tableau
2.21.). Il en est demême pour la mobilité. L'entreprise
assure habituellement la mutation et la permutation des travailleurs au niveau
interne (Tableau 2.22.).
Mais, en faisant un retour sur l'enquête
managériale, nous avons pu relever certains points négatifs
liés à la gestion des ressources humaines.Le problème le
plus crucial se veut être celui de la difficulté de collaboration
entre les chefs et les subalternes. L'orgueil, l'indisponibilité du
chef, la négligence des subalternes sont autant des facteurs qui ne
permettent pas à l'entreprise d'avoir une bonne lisibilité sur la
coordination du travail (Tableau 2.25.). L'autre
problème concerne la discrimination qui est, selon l'opinion de certains
agents, une réalité présente au sein de l'entreprise. Il
faut ajouter à cela que la Gécamines n'octroie pas
régulièrement le décompte final aux travailleurs partants.
Certains doivent avoir quitté l'entreprise sans la
somme qui leur a été due (Tableau 2.26. et Tableau
2.23.). Du reste, l'entreprise maitrise parfaitement les conflits
socioprofessionnels en dépit des multiples tractations (Tableau
2.24.).
II.2. ALIGNEMENT STRATEGIQUE
DES RESSOURCES HUMAINES A LA GECAMINES
Pour s'assurer qu'il sera possible de procéder à
un alignement stratégique des RH réussi à la
Gécamines, il convient de déterminer les éléments
favorables et les contraintes ou les défis liés à ce
processus. Raison pour laquelle, nous avons décidé de poser un
diagnostic stratégique afin de répertorier les facteurs
avantageux pour la Gécamines et les conditions qu'elle devra observer
pour passer à l'intégration stratégique proprement dit.
II.2.1. Diagnostic de la politique Ressources Humaines
de la Gécamines (Analyse SWOT)
Nous allons poser notre diagnostic stratégique
grâce à l'analyse SWOT. Cet outil permettra de déterminer,
au niveau interne, les forces et les faiblesses de l'entreprise et de
répertorier, au niveau externe, les opportunités et les menaces
de l'environnement. Deux tableaux permettront de synthétiser cette
pratique.
Tableau 3.2. : Analyse interne des forces et
faiblesses de la politique RH de la Gécamines
POLITIQUE RESSOURCES HUMAINES
|
PERFORMANCE ACTUELLE
|
IMPORTANCE ACCORDEE
|
Très bonne
|
Assez bonne
|
Moyen
|
Assez mauvaise
|
Très mauvaise
|
Elevée
|
Moyenne
|
faible
|
Renouvellement de la main d'oeuvre
|
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
Formation et qualification des travailleurs
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
|
Motivation des équipes
|
|
|
|
|
x
|
|
|
x
|
Suivi et gestion de carrière
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
|
Flexibilité et capacité de réaction des
Ressources Humaines
|
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
Interprétation : Ce tableau
indique les forces et les faiblesses suivantes :
a. Forces
- La politique de formation et qualification des travailleurs
est assez bonne et a une priorité élevée au sein de
l'entreprise ;
- La politique de suivi et gestion de carrière est
assez bonne et a une priorité élevée au sein de
l'entreprise.
b. Faiblesses
- La politique de renouvellement de la main d'oeuvre est
actuellement moyenne et a une priorité moyenne au sein de l'entreprise
(alors qu'elle devrait s'activer) ;
- La motivation des équipes est très faible ou
mauvaise et a une faible priorité dans l'organisation ;
- La flexibilité et la capacité de
réaction des RH est moyenne et a une priorité faible au sein de
l'entreprise.
Tableau 3.3. : Analyse externe des
opportunités et menaces de la politique RH de la
Gécamines
FACTEUURS ENVIRONNEMENTAUX
|
ETAT ACTUEL
|
PRIORITE
|
Très fort
|
Assez fort
|
Moyen
|
Assez faible
|
Très faible
|
Elevée
|
Moyenne
|
Faible
|
Candidats potentiels qualifiés
|
x
|
|
|
|
|
x
|
|
|
Concurrence en main d'oeuvre dans le secteur minier
|
x
|
|
|
|
|
x
|
|
|
Adaptation des politiques RH à la nouvelle
technologie
|
|
|
|
|
x
|
|
|
x
|
Réduction des agents
|
x
|
|
|
|
|
x
|
|
|
Contrainte de la règlementation légale
|
|
|
x
|
|
|
|
x
|
|
Interprétation : Ce tableau
indique les opportunités et les menaces suivantes :
a. Opportunités
- La disponibilité des candidats potentiels
qualifiés est très forte et intéresse beaucoup
l'entreprise ;
- La réduction des agents est très forte et
intéresse beaucoup l'entreprise (la Gécamines a
cédé beaucoup d'agents dans les partenariats qu'elle a
signé récemment et a fait partir en retraite un bon nombre des
travailleurs) ;
- La contrainte de la législation est moyenne et ne
pose pas de problème à l'entreprise.
b. Menaces
- La concurrence en main d'oeuvre qualifié dans le
secteur minier est très forte et inquiète beaucoup
l'entreprise ;
- L'adaptation des politiques RH aux nouvelles technologies
est très faible et n'inquiète pas l'entreprise.
En bref, la Gécamines possède une force moyenne
et est capable de saisir plusieurs opportunités. Mais, elle renferme
autant des faiblesses et est secouée par des menaces incessantes. De ce
fait, l'entreprise doit se servir de ses forces pour exploiter les
opportunités qui s'offrent à elle et doit résoudre ses
faiblesses pour pouvoir limiter les risques des menaces.
II.2.2. Facteurs d'intégration
stratégique des Ressources Humaines
Les facteurs d'intégration stratégique sont des
atouts sur lesquels la Gécamines peut compter pour réussir
l'alignement stratégique des RH. Nous en retiendrons quatre :
l'emploi, l'organisation administrative, les moyens financiers et
l'expérience.
a. L'emploi
Le besoin de se doter une main d'oeuvre dans une entreprise
est naturellement liée à la disponibilité de l'emploi.
L'emploi est par définition : « un ensemble des
postes différents dans la pratique de chaque établissement, ou
même à l'intérieur d'un atelier, mais tel qu'un individu
qui occupe l'un d'entre eux peut aussi occuper les autres »60(*).
La Gécamines a besoins des hommes parce qu'elle
détient un emploi à leur offrir. Elle possède, en fait,
une grande réserve des ressources naturelles, une grande administration
et un marché plein d'opportunité qui demande la présence
des RH pour être productifs et valorisés. L'emploi et est un
facteur très important en GRH car il est celui sans lequel on ne peut
parler ni des RH, ni de l'entreprise elle-même.
b. L'organisation administrative
La gestion stratégique des RH est axée sur
l'alliance entre la politique générale et la politique RH de
l'entreprise. Mais, pour parler d'une politique RH, il faut qu'il existe au
sein de l'entreprise une structure dédiée à la gestion des
hommes de laquelle la politique en question doit émaner. Alors, les
entreprises qui n'ont pas une structure dédiée aux RH
connaitront, selon ce raisonnement, beaucoup de difficultés pour adopter
un tel mode de gestion.
Au même titre que les autres grandes
sociétés congolaises, la Gécamines dispose d'une
très grande administration qui a prévu une direction ayant en
charge la mission de gérer les RH. Son organisation constitue un grand
avantage pouvant lui permettre d'entreprendre sans trop d'erreursle processus
d'alignement stratégique des RH.
c. Les moyens financiers
Le postulat socioéconomique stipule qu'on ne peut rien
sans argent. Il est totalement impossible de réaliser un projet, quel
qu'il soit, si on ne dispose pas de fonds pour le financer. Le
réajustement stratégique des RH est un grand projet qui exige
l'engagement des fonds non les moindre.
Mais, la Gécamines dispose vraisemblablement des atouts
financiers pouvant lui permettre de répondre aux exigences de ce
processus. En dépit de la précarité présumée
de sa trésorerie, la Gécamines peut aussi miser sur les
prêts des banques, les financements gouvernementaux, les jointes-ventures
et les revenus annuels de production dont elle est
bénéficiaire.
d. L'expérience
Tout changement organisationnel est ressenti au départ
comme une coupure brutale de la stabilité. La quête d'une
situation favorable peut parfois êtreressentie comme un
déséquilibre difficile à remonter. Sur le plan
professionnel, la restructuration de l'entreprise est une pratique très
délicate qui, si elle est mal négociée, peut avoir des
répercussions très négatives sur la vie d'une
organisation.
La Gécamines a déjà connu un cas
similaire lors du premier Dispense Temporaire de l'Obligation de Prester (DOP)
en 1997. Cette politique qui visait la mise en congé technique des
plusieurs agents avait causé un désastre socioprofessionnel sans
précédent. Mais, nous croyons qu'elle aurait permis aux
dirigeants d'avoir plus de visibilité sur les effets que peut produire
la réduction des effectifs. Cette expérience laisse croire qu'il
y a plus de chance aujourd'hui à limiter le danger d'un nouveau
changement qui, d'ailleurs, est envisageable.
II.2.3. Conditions d'intégration
stratégique des Ressources Humaines
Les conditions d'intégration stratégique sont
des défis que la société doit relever afin de
réussir le réajustement stratégique de sa main d'oeuvre.
Ces conditions sont, entre autres : le réajustement quantitatif et
qualitatif des RH, le choix du secteur d'activité, le partage et
l'intégration technologique.
a. Réajustement quantitatif et qualitatif des
Ressources Humaines
Les dirigeants de la Gécamines ont commencé
depuis très longtemps la restructuration de la société.
Les travaux antérieurs ont abouti à une réduction des
effectifs et un relèvement de la production entre 2003 et 2006.
Les effectifs sont passés de « 12.428 agents,
en 2003, à 9.373, en 2006 »61(*). Cette situation a permis de relever la production
car les chiffres de production sont passés :
« pour le cuivre de 9.370 tonnes en 2003 à 24.201 tonnes
en 2006 ; pour le cobalt de 1.358 tonnes en 2003 à 749 tonnes en
2006 ; pour le zinc de 4.885 tonnes en 2003 à 12.836 tonnes en
2006 »62(*).
La réduction et le renouvellement des effectifs sont
absolument l'enjeu primordial dans le redressement de la Gécamines.
C'est une condition incontournable qui, seule, peut permettre à la
société de sortir de la crise.
b. Choix du secteur d'activité
La Gécamines oeuvre actuellement dans plusieurs
domaines. Elle se retrouve dans le secteur minier, le secteur de santé,
le secteur de l'éducation, le secteur agro-pastoral et le secteur de
communication (en partenariat). Ce patrimoine qui est souvent
considéré comme richesse constitue, sur le plan
managérial, une très grande faiblesse. L'engagement dans ce genre
de business constitue en fait une charge qui alourdit non seulement les
dépenses, mais aussi et surtout le fonctionnement de la structure
organisationnelle. Nous sommes à l'époque où
« les directions centralisées, lourdes et peu réactive,
ont laissé place à des organisations
décentralisées, plus proche de terrain, plus mobilisatrices et
réactives »63(*).
La Gécamines doit se focaliser sur un seul secteur
pouvant lui rapporter plus de bénéfices (éventuellement le
secteur minier). Pour les restes, l'entreprise peut recourir aux
Sous-traitances comme le font les autres grandes sociétés, en
l'occurrence TFM et RUASHI Mining.
c. Le partage
Les entreprises qui réussissent sont celles qui ont
accordé une importance capitale au leadership. La réussite est en
soi une vision que possède le leader et qu'il doit partager avec les
autres. De nos jours, on ne parle plus que des structures
décentralisées. Les structures centralisées sont
pratiquement devenu une conception dépassée.
Mais, en faisant un retour les études de HERSEY et
BLANCHARD64(*), on
apprendra que le style de commandement doit être choisi en fonction des
situations dans lesquelles se trouve l'organisation à un moment
donnée. Ces auteurs proposent un leadership situationnel centré
sur quatre styles de direction : le style directif, le style persuasif, le
style délatif et le style participatif.
Les dirigeants de la Gécamines devront choisir un style
de commandement fondé sur l'empouvoirement et la responsabilisation car
cela constitue en quelques sortes une prérogative pour assurer une
meilleure gestion stratégique des Ressources Humaines. L'objectif
à poursuivre doit être celui de faire de la GRH une fonction
partagée où tous les managers opérationnels seront, selon
PERETTI, « Tous DRH ».
d. Intégration technologique
Le progrès technique et technologique a
été d'un grand apport dans la modernisation des entreprises
contemporaines. Dans le cadre de la GRH, les Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC) ont permis de renforcer le
rôle stratégique de la fonction. Les spécialistes en GRH
nous parlent actuellement du SIRH (Système d`Information Ressources
Humaines) comme facteur clé de l'alignement stratégique des RH.
En effet, l'informatique a largement envahit le domaine de la GRH. Nous
traversons l'époque de l'E-recrutement (recrutement
via internet), de l'E-training (formation via
internet), de l'E-competences ou
« Réseau Social Talents »
(gestion des talents via la création des réseaux sociaux
internes).
La Gécamines connait particulièrement un grand
retard dans ce domaine. Au regard de la concurrence actuelle, cela constitue
l'une des plus grandes faiblesses de l'entreprise. La société
doit donc introduire la notion du Web dans sa GRH pour pouvoir s'élever
au standard des entreprises contemporaines. Les nouvelles technologies sont
pour la GRH les canaux les plus utiles de la communication.
En bref, la Gécamines évolue dans un
environnement où la concurrence a atteint un niveau très
élevé. La seule ressource qui peut lui permettre de s'adapter et
de lui procurer un avantage concurrentiel durable est la Ressource Humaine.
Pour ce faire, l'entreprise est obligée de valoriser les hommes qu'elle
emploie, à travers le renforcement des compétences, la motivation
et la responsabilisation.
Au-delà de ces considérations, elle doit songer
à réduire et à renouveler ses effectifs, à se
focaliser dans un seul secteur, à intégrer les nouvelles
technologies et à décentraliser sa structure. Cette nouvelle
façon de voir les choses constitue ce qu'on appelle Gestion
Stratégique des RH. La section suivante démontre ses avantages ou
son impact sur la performance de l'entreprise.
SECTION III :
RETOMBEE DE L'ALIGNEMENT STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES SUR LA PERFORMANCE
DE L'ENTREPRISE
L'alignement stratégique des RH (autrement dit gestion
stratégique des RH) est un mode de gestion qui consiste à prendre
en compte, dans la politique RH, les exigences de la politique
générale et à valoriser le potentiel humain dans
l'activité socioéconomique. Cette pratique est actuellement le
nouveau langage de la GRH. Elle entraine éventuellement une très
grande performance au sein des organisations.
Sur le plan professionnel, les entreprises modernes comme la
Gécamines, qui sont en passe d'attribuer à la GRH un rôle
stratégique, doivent nécessairement s'attendre à une
performance à trois niveaux : au niveau du management, au niveau de
l'économie et au niveau social.
III.1. PERFORMANCE
MANAGERIALE
Les entreprises qui mettent au centre de leur stratégie
la valorisation du potentiel humain ont pour la plupart la capacité de
faire une lecture nette du champ concurrentiel et de relever leurs
capacités intrinsèques. Ces entreprises parviennent à
adopter, grâce à une telle réflexion stratégique, un
système de gestion capable de leur procurer un avantage
compétitif durable.
Dans le contexte de l'instabilité environnementale, la
performance du management d'une entreprise se détermine sur base de sa
capacité à s'adapter au changement (sa flexibilité) et
à gérer ou relever les compétences des travailleurs. Et,
c'est justement sur base de ces repères qu'il faudra aussi
évaluer l'impact de l'alignement stratégique des RH sur le plan
managérial.
III.1.1. Développement des compétences
et motivation des travailleurs
Un constat général qui découle des
études portées antérieurement sur les entreprises de la
race taylorienne a montré que la sanction et la récompense
étaient les seuls moyens pour motiver les travailleurs. Mais, ayant
plaidé pour la valorisation et la considération du potentiel
humain, l'école des relations humaines a permis d'objecter contre cette
opinion. La nouvelle thèse met en évidence la
« responsabilisation » et les
« affinités » comme facteurs
déterminants de la motivation au travail. Nous allons nous attarder,
dans cette partie, sur la responsabilisation.
La responsabilisation relève de ce que Jean
BRILMAN65(*) a
désigné par « empouvoirement ». De
nos jours, il n'est plus question de dicter le changement mais de le rendre
possible. Cela signifie que les hommes n'ont plus besoins d'être
contraint, ils ont besoins d'être formés et orientés. Cette
nouvelle mission de la GRH relève de sa dimension stratégique.
En pratique, l'on suppose qu'un travailleur est en mesure de
réfléchir sur son travail, grâce à ses connaissances
et son expérience, et peut proposer des stratégies pour
l'accomplir en respectant les orientations qu'il a reçues. Cette
conception est quasiment un retour à la « théorie
Y » de McGregor. Dans le business actuel, « l'accent
est beaucoup mis sur la notion des compétences qui, seules, permettent
à l'organisation de se différencier de la concurrence et de
s'adapter à un environnement turbulent »66(*).
L'alignement stratégique des RH permet d'adopter un
management basé sur la gestion des compétences et la
décentralisation du pouvoir. L'enjeu est de faire de la GRH une fonction
partagée : « tout cadre de commandement doit participer
à la GRH ». A l'issu de ce mode de gestion, il est possible de
susciter l'intérêt des agents au travail, donc le motiver.
III.1.2. Maitrise du changement et de la
stabilité organisationnelle
Nous évoluons à l'époque où
l'incertitude est devenue la seule certitude. Tout change. Les dirigeants des
organisations se trouvent devant un nouveau défi àrelever pour
assurer la performance de leurs
organisations : « Maitriser le
changement ».
Depuis plusieurs années, le management a
été envisagé comme la recherche et la mise en place des
modèles universels pouvant répondre définitivement aux
problèmes de l'organisation. En revanche, cette conception a
été largement remise en question. La turbulence de
l'environnement ne permet pas de définir une politique
managériale stable et efficace. En toute connaissance de cause, les
théories développées récemment sur l'analyse
systémique et la contingence ont permis de comprendre que la gestion
d'une entreprise dépend du contexte dans lequel elle se trouve
impliquée. Son efficacité s'évalue sur base de sa
capacité à gérer le changement. Au cas contraire, elle
connaitrait des blocages.
La gestion stratégique des RH permet de créer
des organisations apprenantes en s'appuyant sur la gestion des
compétences et la responsabilisation dont on a fait mention
précédemment. C'est en fait grâce à son cerveau,
l'homme, que l'entreprise est en mesure d'apprendre. Ainsi, les financiers, les
ingénieurs, les techniciens, les administratifs et les informaticiens
seront à même de s'informer et de réfléchir sur les
nouvelles pratiques et méthodes de travail.
En bref, la stabilité organisationnelle est un
résultat issu de la maitrise du changement. C'est à la
quête des solutions spécifiques dans l'espace et dans le temps
qu'une entreprise assure son efficacité. La problématique de la
performance et de la pérennité organisationnelle trouve donc
solution dans la capacité de l'entreprise à évoluer,
à s'adapter.
La Gécamines court derrière un changement qui
risquerait de lui procurer soit un bonheur, soit encore un malheur. Mais, ce
changement est inévitable. Et, pour s'assurer qu'il sera
maitrisé, les managers doivent évaluer la qualité et la
performance du management qui doit être mise en place.
III.2. PERFORMANCE
ECONOMIQUE
Dans les entreprises à but lucratif, la DG attend de
toutes les directions la réduction du coût de fonctionnement. Et,
lorsqu'on se positionne dans le fonctionnement général, le
principe reste le même : minimiser les coûts pour maximiser
les recettes. Cette situation passe pour être la plus agréable et
la plus voulue par les managers.
La situation que connait la Gécamines est tout à
fait contradictoire. Les dépenses sont approximativement comparables
à ses recettes. Et, la charge la plus couteuse demeure la masse
salariale. Ainsi, étant donné que l'économie de la
société soit en plein crise, l'enjeu de l'alignement
stratégique des RH dans cette firme devrait, à notre avis,
permettre la relance de la production et limiter les couts liés à
la main d'oeuvre.
III.2.1. Relance de la production
Il est évident que les problèmes de la
production soient fréquemment liés aux facteurs tels que :
la qualité d'outils de production, le paquet d'investissement,
l'intégration des nouvelles technologies, les méthodes de
production et la qualité des matières premières, etc.
Mais, dans la plupart des cas, tous ces facteurs se trouvent sous la gestion de
l'homme.
La relance de la production n'est pas uniquement l'affaire des
ingénieurs et des techniciens. Elle concerne également les
managers. Les plus grands facteurs qui entrent en jeux sont aussi la motivation
et l'encadrement des RH. Afin de s'attendre à un rendement maximal,
l'entreprise doit s'assurer que les besoins des travailleurs ont
été satisfaits. Elle doit de même songer à les
former en vue d'assurer une gestion efficiente du patrimoine de production.
Le contexte de la Gécamines montre que la
société a été longtemps victime des cas de vols, de
détournements, d'indiscipline, d'irrationalité, etc. Cette
situation a été due suite justement à la
démotivation des travailleurs. Ainsi et alors, la gestion
stratégique des RH qui est un mode de gestion centré sur la
motivation et l'encadrement des hommes, se veut être la clé de
voûte pour sortir de cette crise. Les RH ont donc la capacité de
procurer une valeur ajoutée dans le processus de production à la
Gécamines. Il faut tout simplement les motiver et les encadrer.
III.2.2. Minimisation des coûts liés
à la main d'oeuvre
La main d'oeuvre est partout et en tout la charge la plus
couteuse, mais aussi la plus précieuse que possède une
entreprise. Ce dilemme qui traverse la réalité
socioéconomique est apparemment incontournable.
De toute façon, les recherches en sciences de gestion
ont permis de mettre sur pied des outils managériaux pouvant permettre
de minimiser les coûts liés à la masse salariale. Ces
outils ont permis à la fonction RH d'acquérir une dimension
stratégique. Il en existe plusieurs mais, dans le cadre de notre
recherche, nous avons arrêté deux outils essentiels : la
planification stratégique des RH et la GPEC.
Les deux outils précités peuvent permettre
à la Gécamines de limiter les dépenses de la main d'oeuvre
en trois phases : la réduction des effectifs, le renouvellement des
effectifs et le suivi de carrière.
a. La réduction des effectifs
La Gécamines enregistre une main d'oeuvre
pléthorique qui lui coute des dépenses énormes et pour
laquelle elle compte une dette importante. Pour relancer les activités,
la société est obligée de réduire les effectifs
soit en supprimant les emplois peu ou pas productif, soit en anticipant les
retraites. Cette politique permettra non seulement la minimisation des couts de
la masse salariale, mais aussi et surtout la restructuration de l'entreprise
toute entière.
b. Le renouvellement des effectifs
Les effectifs de la Gécamines sont vieillissants. Les
managers doivent prévoir un programme de renouvellement
stratégique afin d'éviter les retraites
généralisées qui risqueraient d'handicaper d'avantage la
société. Le renouvellement peut couter à l'embauche mais
il procure toujours de la valeur ajoutée dans un futur proche. Il faut
aussi ajouter que la jeunesse accuse rarement des problèmes de
santé, ce qui limite d'avantage les dépenses.
c. Le suivi de carrière
Le renouvellement de la main d'oeuvre déclenche
automatiquement la nécessité de mettre en place un plan de suivi
de carrière mettant l'accent sur la mobilité des nouveaux
travailleurs. Ce plan prévoit dans quelles conditions sera
assurée la mobilité des agents et détermine les
opportunités possibles de promotion. Il faut admettre que le suivi de
carrière aura pour objectif la conservation de la main d'oeuvre
qualifiée en vue de prévenir les dépenses liées au
recrutement, à l'inexpérience et à la
démotivation.
III.3. PERFORMANCE SOCIALE
L'entreprise n'est pas seulement une cellule économique
comme certains prétendent. Elle est aussi
un : « construit social, un système où se
joue un espace de liberté, une capacité d'action, une
volonté de bâtir un projet d'ensemble »67(*). L'entreprise évolue
dans un environnement qui détermine, dans une certaine mesure, les axes
de son développement. C'est pourquoi, en tant que tel, l'organisation
doit étendre ses actions jusqu'à songer à la satisfaction
de toute la communauté.
Actuellement, le succès dans les affaires ne
dépend plus uniquement des activités économiques ; il
est aussi fonction de l'image de l'entreprise. Dans sa dimension
stratégique, la GRH permet aux organisations d'améliorer leur
image de marque et de réaliser un bon bilan social.
En revenant sur la situation de la Gécamines,
l'entreprise se trouve face à un défi : améliorer son
image dans la société. A l'époque, la Gécamines
était le père et la mère (Gécamines njo baba,
Gécamines njomama) car elle jouait pleinement son rôle
social. Mais aujourd'hui, son image n'est plus la même. Il pourrait en
fait lui être difficile, avec une réputation sociale
négative, d'attirer une main d'oeuvre qualifiée. De ce fait,
l'entreprise se trouve dans l'obligation de valoriser ses RH et de promouvoir
l'emploi pour tenter de répondre à cette insuffisance.
III.3.1. Valorisation des Ressources Humaines
L'entreprise actuelle est marquée par le postulat selon
lequel le travail rentable est l'apanage du facteur humain, désormais
considéré non comme un cout mais une source de
créativité et de productivité. La reconnaissance des
potentialités de l'homme et de ses capacités d'adaptation et de
coopération n'est plus discutable. Rare et très évolutif,
la RH est sans doute l'élément décisif de la performance
d'une entreprise68(*).
Dans la perspective socioéconomique actuelle, seule la
ressource la plus rentable mérite d'être plus valorisée.
Etant donnée la détermination de l'homme dans l'entreprise, nous
sommes constamment renvoyé à l'idée que les organisations,
comme la Gécamines, sont appelées à mettre en place des
stratégies de rémunération, de prévention et de
sécurité très efficaces. Un tel management permettra de
conserver et d'attirer une main d'oeuvre qualifiée et d'améliorer
son image de marque.
III.3.2. Création d'emploi
En République Démocratique du Congo, le
chômage est devenu une chanson de tous les jours. Les plaintes de la
population tournent toujours autour de l'emploi. Le constat récent a
montré que les entreprises qui ont offert l'emploi dans des conditions
acceptables ont aujourd'hui réussi à perfectionner leur image de
marque. Ces entreprises sont actuellement celles qui attirent la convoitise des
jeunes diplômés et même des cadres de certaines
sociétés.
En résumant le raisonnement énoncé dans
ce travail, la Gécamines doit réduire et renouveler sa main
d'oeuvre pour espérer relancer ses activités. En effet,
l'entreprise se trouve dans la possibilité de pouvoir créer
l'emploi. Mais, c'est seulement si le recrutement sera régi par des
critères objectifs et rationnels que l'entreprise aura la chance de
montrer une bonne image et d'améliorer ainsi sa réputation dans
la société.
En gros, les effets positifs de l'alignement
stratégique des RH à la Gécamines ne sont pas à
démontrer. Il suffit d'utiliser les possibilités les plus larges
d'agencement de ce système, lesquelles ont été
décrit dans ce travail, pour expérimenter son bienfondé.
La balle est donc dans le camp des dirigeants de la Gécamines.
CONCLUSION PARTIELLE
La préoccupation fondamentale soulevée dans ce
chapitre a été de dégager un processus d'alignement
stratégique capable d'assurer à la Gécamines une grande
performance socioéconomique. Sur ce, deux démarches ont
été proposées : l'une a porté sur la
planification stratégique des RH, l'autre a été
axée sur la GPEC.
Mais, pour définir un processus de réajustement
stratégique des RH approprié au contexte de la Gécamines,
nous avons été contraint de poser un diagnostic sur sa politique
RH. Le diagnostic nous a prouvé, grâce à l'analyse SWOT,
que l'entreprise possède une performance moyenne pouvant lui permettre
d'exploiter les opportunités repérables dans l'environnement. Le
constat a aussi montré qu'elle est secouée par la menace
concurrentielle à cause des faiblesses ou retard qu'elle accuse en
GRH.
De ce fait, le processus d'alignement stratégique des
RH a été résumé en quatre défis
majeurs : réajuster quantitativement et qualitativement les
effectifs, choisir un secteur d'activité sur lequel se focaliser,
décentraliser le pouvoir pour faire de la GRH une fonction
partagée et adapter les pratiques de la GRH à l'évolution
technologique. Et, pour relever ce défi, nous avons montré que la
Gécamines peut miser sur ses forces : sa capacité à
créer l'emploi, la qualité de son organisation, la
pluralité de ses sources de financement et son expérience.
Enfin, nous avons montré que l'alignement
stratégique des RH réussi peut permettre à la
Gécamines de s'assurer une performance à trois niveaux : sur
le plan managérial, l'entreprise saura développer les
compétences des RH, motiver les équipes et s'adapter au
changement. Sur le plan économique, elle aura des atouts pour relancer
sa production et réduire les coûts de la masse salariale. Enfin,
sur le plan social, la société saura valoriser ses hommes et
créer l'emploi en vue d'améliorer son image de marque.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude, intitulée :
« Stratégie managériale et Gestion des
Ressources Humaines », a été orientée
à la Générale des Carrières et des Mines, en
abrégé GECAMINES Sa.La Gécamines
traverse, depuis très longtemps, une zone de contre-performance
caractérisée par l'amortissement de l'outil de production, le
déficit chronique de la trésorerie, la déficience du
transport et des approvisionnements ainsi que l'emploie d'un effectif
pléthorique. Mais, le délabrement de la société est
surtout signalé par un déséquilibre accru entre la
capacité de production et les effectifs de la main d'oeuvre. C'est
ainsi, pour réfléchir sur ce problème, nous avons voulu
orienter notre étude sur la question de savoir comment aligner les RH
sur la stratégie de l'entreprise de manière à permettre la
relève et la performance de la Gécamines.
Grace à un constat général et pour lancer
nos recherches, nous avons estimé que l'alignement stratégique
des RH à la Gécamines dépendrait du degré de
compénétration entre la stratégie globale et la
stratégie RH, de la mise au centre de la gestion prévisionnelle
des emplois et des compétences et de la promotion d'une nouvelle culture
pouvant faire admettre le nouveau rôle stratégique des RH.
Les exigences de la démarche systémique,
adoptée pour nous conduire aux résultats, nous ont
inclinés à ouvrir l'étude sur la conception de la
Gécamines comme étant un système. Et, c'est sur base des
principes de la complexité, de l'interaction et de la rétroaction
que nous avons pu comprendre que la Gécamines est composée des
comités et des directions qui interagissent entre eux et avec
l'environnement. Du degré de leur interaction et de leur
capacitéà s'adapter au changement dépendra la performance
de l'entreprise.
En effet, dans le but de vérifier nos
hypothèses, les techniques documentaire, du questionnaire et d'interview
nous ont permis de mener une enquête managériale très
engagée. Les résultats de cette enquête ont prouvé
que l'alignement stratégique des RH exige une forte
compénétration entre la politique RH et la politique
générale (autrement dit une étroite collaboration entre
les instances émettrices de ces deux politiques), la mise en place d'une
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ainsi que
la promotion d'une culture d'empouvoirement. Confirmant ainsi nos
hypothèses, ces résultats ont enclenché l'obligation de
déterminer un processus d'alignement stratégique des RH conforme
aux réalités organisationnelles de la Gécamines. Il a
fallu pour cela poser un diagnostic de la politique RH de l'entreprise.
Le diagnostic stratégique posé grâce
à l'analyse SWOT a montré que la politique RH de la
Gécamines possède une performance moyenne pouvant permettre
à la société d'exploiter les opportunités offert
par l'environnement. Il a encore montré que l'entreprise est
menacée à cause surtout des faiblesses ou retard qu'elle accuse
en GRH. Ainsi, en fonction de ce constat, nous avons proposé un
processus d'alignement stratégique des RH axé sur les
défis suivants : le réajustement quantitatif et qualitatif
des effectifs, le choix d'un secteur d'activité sur lequel se focaliser,
la décentralisation du pouvoir pour faire de la GRH une fonction
partagée et l'adaptation des pratiques GRH aux nouvelles technologies.
La réussite de ce processus devrait être évaluée sur
base de sa capacité à assumer une performance managériale,
économique et sociale de l'entreprise.
En résumé, notre travail a tourné autour
de trois grandes articulations.Il a débuté avec une étude
approfondie de la stratégie et de la GRH et une esquisse des
théories de la contingence, du cerveau et de la ressource
(Chapitre 1). Ensuite, il a cheminé avec une
enquête managériale menée à la Gécamines, qui
a eu pour but de présenter l'entreprise et de vérifier nos
hypothèses (Chapitre 2). Après et finalement, il
a décrit le processus d'alignement stratégique des RH, les
possibilités et les conditions de cette intégration à la
Gécamines ainsi que son implication sur la performance de l'entreprise
(Chapitre 3).
Enfin, nous devons noter que l'alignement stratégique
des RH constitue un atout important dans l'amélioration de la
performance organisationnelle. La performance étant jugée sur
base de la compétitivité et l'homme étant désormais
la ressource la plus compétitive, nous croyons donc que la GRH est
incontestablement devenue la plaque tournante de l'organisation.
Notre travail n'a pas été exhaustif, il a
traité l'essentiel. Beaucoup d'autres axes de la Gestion
Stratégique des Ressources Humaines n'ont pas pu être approfondis.
C'est le cas de la gestion du bilan social, de l'apport de l'informatique dans
la GRH ou encore de l'étude des styles commandement. Nous laissons ainsi
donc ces ouvertures à quiconque voudrait parfaire l'oeuvre qui a
été commencé.
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III. DOCUMENTS OFFICIELS
1. GECAMINES Sarl, Nouveau dépliant, juillet 2012
2. GECAMINES, Rapport Annuel : commentaire
général, 2003
3. GECAMINES, Rapport Annuel : commentaire
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4. GECAMINES, Rapport Annuel : commentaire
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5. GECAMINES, Rapport Annuel : commentaire
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6. Procuration collective No 057/MINPF/JDK/LMM/2013, in
journal Officiel de la RDC, Deuxième partie-No 11, 1erjuin
2013
IV. DICTIONNAIRES
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2. Le LAROUSSE illustré, Dictionnaire français,
Paris, Ed. Larousse, 2009
3. Le Robert pour Tous, Dictionnaire Français, Paris,
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4. PERETTI J.M., Dictionnaire des Ressources Humaines, Paris,
Vuibert (6eéd.), 2011
V. NOTES DES COURS
1. Ghaddab Nadia et Sourour Aouadi, cours de fonctions pratiques
de la Gestion des Ressources Humaines, Université Virtuelle de Tunis,
Tunisie, 2008
2. KAHENGA NGOY Cr., Cours d'Analyse descriptive et
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3. KAPEND NGUZ, Cours de management, Deuxième Graduat,
Gestion des Ressources Humaines, ISES/Lubumbashi, 2012
4. KAPENDA TSHITEKA, Cours de méthodes de recherche en
sciences sociales, Deuxième graduat/GRH, ISES/Lubumbashi, 2008
5. MALEMBA N'SAKILA G., Cours de méthodes de recherche en
sciences sociales, Deuxième graduat/GRH, ISES/Lubumbashi, 2013
6. MORENO M., cours GRH/IFSE sur proposition de Caroline MANVILLE
maitre de conférence GRH, IAE-UT1., s.d.
7. SALAMA BARDAK E., Cours de stratégie d'entreprise, ISET
DJERBA, s.d.
VI. TRAVAUX DE RECHERCHE
1. BRUNNER J.M., Intégration de la stratégie des
ressources humaines à la stratégie globale, Thèse de
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Université de Neutchatel, Suisse, 1991
2. KAYUMBA MUTENGATENGA, La stratégie
managériale des ressources humaines dans les P.M.E. Cas de
MULYKAP/Lubumbashi, Université de Lubumbashi (UNILU), 2011
3. KEHRI Samir, Problématique d'intégration
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Mémoire de Master, faculté des sciences économiques,
sciences commerciales et sciences de gestion, Université Mouloud Mammeri
de Tizi-Ouzu (UMMTO), Algérie, 2002
VII. WEBOGRAPHIE
1. www.google.com
2.
www.science-economique.blogspot.com
3. www.wikipédias.com
4. www.yahoo.com
ANNEXE
GLOSSAIRE DES CONCEPTS USUELS EN GRH
1. Aptitude : ensemble des
qualités physiques et intellectuelles, utilisées ou non, d'un
individu, susceptible d'être prise en compte dans sa vie professionnelle.
(PERETTI J.M., 2011).
2. Classification des emplois :
méthode qui consiste à définir des classes (correspondant
à différents niveaux d'exigences) en fonction de plusieurs
facteurs et à ranger chaque emploi dans la classe qui reflète le
mieux son niveau d'exigence. (PERETTI J.M., 2011).
3. Compétence professionnelle :
c'est une combinaison des connaissances, savoir-faire, expériences et
comportements s'exerçant dans un contexte précis. (LACONO G.,
2002).
4. Contexte concurrentiel : ensemble des
éléments déterminant l'état du secteur
économique dans lequel sa situe l'entreprise. (GARIBALDI G., 2001).
5. Culture d'entreprise : ensemble des
croyances communes et partagées au sein d'une entreprise et qui
s'exprime par des symboles tels que mythes, tabous, rites et soutenues par des
valeurs affirmées et supportées, apparemment par tous, mais pas
nécessairement mise en oeuvre. (GARIBALDI G., 2001).
6. Décision stratégique :
processus de définition d'un choix stratégique qui transforme la
position stratégique d'une entreprise. (GARIBALDI G., 2001).
7. Flexibilité : capacité
que possède une entreprise pour s'adapter, rapidement et à
moindre coût, aux évolutions du marché (ou de
l'environnement). (GARIBALDI G., 2001).
8. Gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences (GPEC) : c'est une démarche
d'ingénierie des RH qui consiste à concevoir, à mettre en
oeuvre et à contrôler des politiques et des pratiques visant
à réduire de façon anticipée les écarts
entre les besoins et les ressources de l'entreprise tant sur le plan
quantitatif (effectifs) que sur le plan qualitatif (compétences).
(PARLIER M. et GILBERT P., 1992, cité par LACONO G., 2002).
9. Image de l'entreprise :
représentation que se fait le marché d'une entreprise
donnée. (GARIBALDI G., 2001).
10. Intégration ou alignement
stratégique des Ressources Humaines : liaison
évident entre la stratégie RH et la stratégie globale,
caractérisée par le fait que la stratégie RH doit tenir
compte des impératifs de la stratégie globale pour la supporter
efficacement et, la stratégie globale doit analyser les champs des
possibilités ouvert par la stratégie RH. (PERETTI J.M., 2014).
11. Performance : indications
chiffrées caractérisant les possibilités optimales d'une
entreprise, d'un matériel, d'une machine, d'un véhicule, etc.
(LAROUSSE, 2009).
12. Planification stratégique des Ressources
Humaines : ensemble d'activités dont l'objectif est
d'évaluer la demande et l'offre du travail au sein de l'entreprise, en
fonction de ses objectifs socioéconomiques. (ALIA CONSEIL, 2013).
13. Planification stratégique :
procédure formalisée des décisions par laquelle
l'entreprise fixe les grands axes de développement, le choix des
segments stratégiques et leur allocation des ressources. (GARIBALDI G.,
2001).
14. Projet d'entreprise : expression de
l'ambition économique, de l'ambition et des valeurs auxquelles se
réfère l'entreprise. (GARIBALDI G., 2001).
15. Segment stratégique : ce sont
les unités de base stratégique de l'entreprise à partir
desquelles sont attribuées les stratégiques pour obtenir un
retour sur l'investissement. (GARIBALDI G., 2001).
16. Stratégie globale ou politique
générale ou stratégie d'entreprise : ligne
de conduite exprimée au plus haut niveau de l'entreprise, prenant en
compte la volonté des dirigeants et exprimant leur vision à terme
de l'entreprise. (GARIBALDI G., 2001).
17. Stratégie Ressources Humaines ou politique
Ressources Humaines : définition d'une ligne
cohérente servant de référence aux décisions RH
essentielles et engageant l'avenir au sein de l'organisation. (PERETI J.M.,
2011).
18. Stratégie : la
stratégie est la fixation d'objectifs en fonction de la configuration de
l'environnement et des ressources disponibles dans l'organisation, puis
l'allocation de ces ressources afin d'obtenir un avantage concurrentiel durable
et défendable. (LEROY F., 2012).
19. Système de
rémunération : ensemble des règles
permettant de déterminer pour chaque salarié et chaque
catégorie les différentes composantes de la
rémunération globale. (PERETTI J.M., 2011).
20. Technologie : application pratique
et mise en oeuvre des connaissances scientifiques et techniques
[émergentes] à la satisfaction d'un besoins sur le marché.
(GARIBALDI G., 2001).
21. Valeur ajoutée :
différence pour un produit (ou service), entre son prix de revient final
et les coûts d'approvisionnement. Elle représente
[également] le coût des autres activités de l'entreprise
pour ce produit. (GARIBALDI G., 2001).
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
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DEDICACE
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SIGLES ET ABREVIATIONS
III
REMMERCIEMENTS
IV
INTRODUCTION GENERALE
1
1. PRESENTATION DU SUJET
1
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
2
2.1. Sur le plan personnel
2
2.2. Sur le plan social
2
2.3. Sur le plan scientifique
3
3. ETAT DE LA QUESTION
3
4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
5
4.1. Problématique
5
4.2. Hypothèses
6
5. METHODOLOGIE ET TECHNIQUES
7
5.1. Méthodologie du travail
7
5.2. Techniques de recherche
9
6. DELIMITATION DU SUJET
10
6.1. Délimitation temporelle
11
6.2. Délimitation spatiale
11
7. PLAN SOMMAIRE
11
CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS GENERALES
12
INTRODUCTION PATIELLE
12
SECTION I : APPROCHE CONCEPTUELLE
12
I.1. NOTIONS SUR LA STRATEGIE
12
I.2. NOTIONS SUR LA GRH
29
I.3. RAPROCHEMENT ENTRE LA GRH ET LA
STRATEGIE
37
SECTION II : APPROCHES THEORIQUES
39
II.1. THEORIE DE LA CONTINGENCE
39
II.2. THEORIE DU CERVEAU
41
II.3. THEORIE DE LA RESSOURCE
42
CONCLUSION PARTIELLE
44
CHAPITRE 2 : ENQUETE MANAGERIALE
45
INTRODUCTION PARTIELLE
45
SECTION I : PRESENTATION DE LA GECAMINES
45
I.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET
HISTORIQUE
45
I.2. STATUT ET OBJET SOCIAL
48
I.3. FOCTIONNEMENT ET ORGANIGRAMME
49
I.4. ACTIVITES INDUSTRIELLES
57
SECTION II : ORGANISATION DE L'ENQUETE
58
II.1. DEFINITION ET BUT DE L'ENQUETE
58
II.2. ELABORATION DU QUESTIONNAIRE
59
II.3. CONSTITUTION DE L'ECHANTILLON
60
SECTION III : DEPOUILLEMENT ET
INTERPRETATIONDES RESULTATS
61
III.1. QUESTIONS D'INDENTIFICATION
62
III.2. QUESTIONS D'OPINIONS
64
III.3. CROISEMENT ENTRE HYPOTHESES DU
TRAVAIL ET RESULTATS DE L'ENQUETE
74
CONCLUSION PARTIELLE
75
CHAPITRE 3 : ALIGNEMENT DE LA GESTION DES
RESOURCES HUMAINES SUR LA STRATEGIE DE L'ENTREPRISE
76
INTRODUCTION PARTIELLE
76
SECTION I : PROCESSUS D'ALIGNEMENT STRATEGIQUE
DES RESSOURCES HUMAINES DANS UNE ENTREPRISE
76
I.1. DEMARCHE BASEE SUR LA PLANIFICATION
STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES
76
I.2. DEMARCHE BASEE SUR LA GESTION
PREVISIONNELLE DES EMPLOIS ET DES COMPETENCES (GPEC)
82
SECTION II : FACTEURS ET CONDITIONS DE
L'ALIGNEMENT STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES A LA GECAMINES
85
II.1. ELEMENTS MATERIELS DE LA POLITIQUE
RESSOURCES HUMAINES DE LA GECAMINES
86
II.2. ALIGNEMENT STRATEGIQUE DES RESSOURCES
HUMAINES A LA GECAMINES
89
SECTION III : RETOMBEE DE L'ALIGNEMENT
STRATEGIQUE DES RESSOURCES HUMAINES SUR LA PERFORMANCE DE L'ENTREPRISE
96
III.1. PERFORMANCE MANAGERIALE
96
III.2. PERFORMANCE ECONOMIQUE
98
III.3. PERFORMANCE SOCIALE
101
CONCLUSION PARTIELLE
103
CONCLUSION GENERALE
104
BIBLIOGRAPHIE
106
ANNEXE
110
TABLE DES MATIERES
112
* 1 Abdelwayad Ait R. et Mohamed
Bayad, « Gestion Stratégique des Ressources Humaines :
une étude longitudinale », in revue internationale sur le
travail et la société, vol. 5/Num. 2, 2007, p. 2
* 2 LE GALL J.M., Gestion
des ressources humaines, Paris, 6e éd. QS-J, PUF, 2002,
p. 6
* 3MULUMBATI NGASHA A.,
Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, Ed. Africa,
1980, p. 20
* 4BERTHIER N.G.., Les
techniques d'enquête en sciences sociales. Méthodes et exercices
corrigés, Paris, 4e éd. ARMAND COLIN, 2012, p.
49
* 5MALEMBA N'SAKILA G., Cours de
méthodes de recherche en sciences sociales, Deuxième graduat/GRH,
ISES/Lubumbashi, 2013
* 6KAPENDA TSHITEKA, Cours de
méthodes de recherche en sciences sociales, Deuxième graduat/GRH,
ISES/Lubumbashi, 2008
* 7KEHRI Samir,
Problématique d'intégration stratégique des ressources
humaines dans l'entreprise algérienne, Mémoire de Master,
faculté des sciences économiques, sciences commerciales et
sciences de gestion, Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzu (UMMTO),
Algérie, 2002
* 8 BRUNNER J.M..,
Intégration de la stratégie des ressources humaines à la
stratégie globale, Thèse de doctorat, Faculté de droit et
des sciences économiques, Université de Neutchatel, Suisse,
1991
* 9KAYUMBA MUTENGATENGA, La
stratégie managériale des ressources humaines dans les P.M.E. Cas
de MULYKAP/Lubumbashi, Université de Lubumbashi (UNILU), 2011
* 10Le Robert pour Tous,
Dictionnaire Français, Paris, 1994, p. 900
* 11 GECAMINES, Rapport Annuel
: commentaire général, 2004, p.7
* 12 GECAMINES, Rapport
Annuel : commentaire général, 2006, p.26
* 13Le LAROUSSE
illustré, Dictionnaire français, Paris, Ed. Larousse, 2009, p.
515
* 14YAO J., Méthodes
d'étude et de recherche en sciences économiques et sociales,
Paris, L'Harmattan, 2005, p. 53
* 15Les qualités
sémantiques d'une hypothèse sont bien décrites par Nicole
BERTHIER, Op. Cit., pp. 46-47
* 16BINDUNGWA Ibanda M.,
Comment élaborer un travail de fin de cycle ? Contenu et
étapes, Lubumbashi, Ed. Médiaspaul, 2009, p. 47
* 17DE ROSNAY J., La
macroscope ; vers une vision globale, Paris, Seuil, collection
points, 1975, p. 91
* 18BERTALANFFY L.V.,
Théories générales des systèmes, Paris,
Dunod, 1991, p. 53
* 19PLUYMAEKERS
J., « L'approche systémique en travail
social », in Les cahiers de l'actif, No 308/309, s.d, p. 30
* 20MULUMA A., Le guide du
chercheur en sciences sociales, Kinshasa, SOGEDES, 2003, p. 105
* 21 CHANDLER A.,
«strategy and structure» : chapter in the history of the
American Industrial Enterprise, SL, Beard Books, 1962, p. 480
* 22 ANSOFF I., Corporate
strategy, SL, McGraw-Hill, 1965, p. 241
* 23 PORTER M., Choix
stratégique et concurrence. Technique d'analyse des secteurs et de la
concurrence dans l'industrie, Paris, Economica, 1982, p. 426
* 24 DESREUMAUX A.,
Introduction à la gestion, Paris, Armand colin, 1992, p.22
* 25MARCHESNAY M.,
Management stratégique, SL, Les Editions de l'ADREG, 2004, p.
21
* 26LEROY F.,
Stratégie de l'entreprise, Paris, Dunod (3e
éd.), 2012, p. 128
* 27 JOHNSON G. et alii,
Stratégique, Paris, Pearson (10e éd.), 2014,
p. 672
* 28 BESSEYRE DE HORST C-H.,
Vers une gestion stratégique des Ressources Humaines, Paris,
Ed. D'organisation, 1988, p. 32
* 29 Lawrence Friedman,
cité dans un article de Flux Atom de Wikipédia,
« Stratégie d'entreprise », Février 2015.
* 30 Observations faites ici
par Michel MARCHESNAY, Op. Cit., p. 23
* 31 Pour approfondir les
critiques, lire Henry MINTZBERG, Grandeur et décadence de la
planification stratégique, Paris, Dunod, 1994.
* 32 GARIBALDI G.,
L'analyse stratégique, Paris, Ed. D'Organisation (3e
éd.), 2001, p. 19
* 33 SIMON H. rapporté
par MARCHESNAY M., Op. Cit., pp. 210-215
* 34Définition
empruntée à L. Cadin et alii, cité par Maxime MORENO,
cours GRH/IFSE sur proposition de Caroline MANVILLE maitre de conférence
GRH, IAE-UT1. L'auteur précise que cette définition appartient
au langage courant et n'est empruntée à aucun auteur.
* 35 LE GALL J.M., Op.
Cit., p. 5
* 36 PERETTI J.M.,
Ressources Humaines, Paris, Vuibert, 14e éd.,
2013
* 37 ULRICH cité par
PERETTI J.M., Op. Cit., p. 34
* 38Miller, cité par
BAYAD M. et alii, « Gestion stratégique des Ressources
Humaines : fondements et modèles », in Revue
internationale de travail, No1, Vol. 2, Janvier 2004, p. 76
* 39 Walker, cité par
BAYAD M. et alii, « Gestion stratégique des Ressources
Humaines : fondements et modèles », in Revue internationale de
travail, No1, Vol. 2, Janvier 2004, p. 76
* 40 Schuler, cité par
BAYAD M. et alii,« Gestion stratégique des Ressources Humaines
: fondements et modèles », in Revue internationale de travail,
No1, Vol. 2, Janvier 2004, p. 76
* 41 D'après KAPEND
NGUZ, Cours de management, Deuxième Graduat, Gestion des Ressources
Humaines, ISES/Lubumbashi, 2012
* 42 SENGE cité par
BRANGIER et alii, Les dimensions humaines du travail. Théories et
pratiques en psychologie du travail et des organisations, Nancy : PUN,
670p. ISBN : 2-86480-926-5, 2004. Sp.
* 43 Procuration collective No
057/MINPF/JDK/LMM/2013, in journal Officiel de la RDC, Deuxième
partie-No11, 1e juin 2013
* 44 La composition du
comité de gestion ci-dessus a été tirée du Rapport
Annuel de la Gécamines, Commentaire Général, 2006, p. 4
* 45 BERTHIER N.G., Op.
Cit., p. 11
* 46 BERTHIER N.G., Op.
Cit, p. 7
* 47 Dictionnaire
électronique ENCARTA, Microsoft Corporation, 2009
* 48 Nous avons eu de
difficulté pour connaitre le chiffre exact des agents de la DIRH suite
précisément aux départs enregistrés en Janvier
2015. Ce chiffre est une estimation approximative qui a été faite
par 12 agents cadres de la DIRH et 22 étudiants stagiaires
affectés à cette même direction. Les estimations ont
été faites entre le 20 Février et le 29 Avril 2015
à Lubumbashi.
* 49 ALIA Conseil,Guide de
gestion des Ressources Humaines, Québec, TECHNO Compétences,
2013, p. 11
* 50 ALIA Conseil,
Ibid., p. 12
* 51 PERETTI J.M, Op.
Cit., p. 51
* 52 CITEAU cité par
BARUEL BENCHERQUI D. et alii, in Cahiers de recherche PRISM-Sorbonne :
« une nouvelle dynamique pour la Gestion Prévisionnelle des
Emplois et des Compétences », No 41, 2010, p. 2
* 53 LACONO G., Gestion des
Ressources Humaines, Paris, Gualino Editeur, 2002, pp. 31-32
* 54 Ghaddab Nadia et Sourour
Aouadi, cours de fonctions pratiques de la Gestion des Ressources Humaines,
Université Virtuelle de Tunis, Tunisie, 2008
* 55 ALIA CONSEIL, Op.
Cit., p. 51
* 56 En se
référant au Tableau 2.14., la Gécamines
se réfère au code du travail pour fixer les
éléments de la rémunération
* 57 ALIA CONSEIL, Op.
Cit., p. 51
* 58 ALIA CONSEIL,
Id., p. 71
* 59 ALIA CONSEIL,
Ibid., p. 61
* 60 Rolle P. cité par
KAHENGA NGOY Cr., Cours d'Analyse descriptive et classification des emplois,
Troisième graduat, Gestion des Ressources Humaines, ISES/Lubumbashi,
2012-2013
* 61 GECAMINES, Rapports
annuels, 2003, 2004, 2005, 2006.
* 62 Idem
* 63 PERETTI JM, Op.
Cit., p. 34
* 64 La théorie du
leadership situationnel a été développée par HERSEY
et KEN BLANCHARD, cités par HELLRIEGEL D. et SLOCUM J.W., Management
des organisations, Paris, De Boeck (2e éd.), 2006,
sp.
* 65 BRILMAN J., Les
meilleures pratiques de management, Paris, Ed ; d'Organisation,
2005
* 66 LACONO G., Op.
Cit., p. 44
* 67 LACONO G., Op.
Cit., p. 9
* 68 Idée
développée de LE GALL JM., Op. Cit., p. 10
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