Ecole Nationale de Formation Sociale
République Togolaise
B.P. 1745 Tél. : 22.25.55.42 / 22.25.02.07
Travail-Liberté-Patrie
RAPPORT DE STAGE
EXPLORATOIRE EN MILIEU URBAIN
EFFECTUE AU CENTRE DE SANTE D'AMOUTIVE
DU 18 AU 29 AOUT 2014
Présenté par : Sous l'encadrement
de :
HodénouALOGNON KPENOUMmeSéfako
HOUESSOUet
Première année Cycle IIMmeAdjoDéla
DZEZE
Option : Tronc commun
Agents de promotion sociale
2013-2014
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. LA MONOGRAPHIE DU MILEU
A- Etude de la population d'Amoutivé P.03
B- Les habitats et installations domestiques P.05
C- Les transports et accidents P.09
D- La santé P.11
E- Les infrastructures économiques et les
équipements socioculturels P.13
II. L'EQUIPE SOCIALE
A- Le personnel du centre social d'Amoutivé et son secteur
d'action P.15
B- Les domaines de l'action sociale et les moyensd'actionde
l'équipe sociale P.15
C- Les difficultés rencontrées par l'équipe
sociale P.17
CONCLUSION
Ø ANNEXE
INTRODUCTION
Le stage est une période d'études pratiques dont
les aspirants à certaines professions doivent justifier pour être
admis à les exercer. Il constitue une phase pratique et fondamentale qui
rentre dans la formation complète de l'apprenant. C'est dans cette
visée que nous, étudiants de la première année du
cycle II de l'Ecole Nationale de Formation Sociale (ENFS), avons
effectué un stage exploratoire en milieu urbain en vue d'explorer ledit
milieu dans une optique de l'action sociale.
Ce stage a duré deux (02) semaines et s'est
déroulé du 18 au 29 août 2014. Nous l'avons
effectué au centre de santé du cantond'Amoutivé qui
héberge le service social. Ce stage a donc été une
opportunité pour nous d'explorer les conditions de vie en milieu urbain,
de faire la monographie de la zone, de nous familiariser avec l'équipe
sociale et le travail social, de repérer les méthodologies d'une
intervention sociale professionnelle et les différentes prestations de
service offertes aux populations ainsi que les différents acteurs
impliqués.
En vue de rendre compte de manière fidèle et
analytique des activités menées lors du stage, il conviendrait de
présenter l'équipe sociale (II) après avoir
développé les différents domaines de la monographie (I)
d'Amoutivé. Au niveau de la monographie, un accent particulier sera mis
sur la population et les infrastructures économiques et
socioculturelles, parce qu'elles constituent indéniablement des facteurs
de développement du milieu.
I. LA MONOGRAPHIE DU MILEU
A. Etude de la population d'Amoutivé
Amoutivé est un canton qui est composé de
sept (07) quartiers à savoir :Amoutivé
lui-même, Doulassamé, Biosse,Bassadji,
Lomnava, Apéyéyémé et
Kpéhénou.Il est limité au nord par le quartier
Tokoin séparé du canton par la lagune de Bè, au sud par
les quartiers Adobokome et Aguiakome, à l'est par le quartier Bè
et à l'ouest par le quartier Hanoukopé. Il est sous
l'autorité du chef canton TogbuiDadjiéAdjalle Michel
AGBOLI VI. Le canton d'Amoutivéest une localité
importante de par sa superficie et sa population. L'effectif de sa population
est estimé à environ 81900 habitants. Au niveau de la
configuration ou de la composition de la population, nous avons
observéqu'elle est d'une extrême jeunesse et qu'elle regorge un
nombre important de femmes.
Il est à noter que la population qui réside dans
le canton d'Amoutivé est cosmopolite. En effet, les habitants de la
localité venant de divers horizons, le canton est peuplé d'une
multitude d'ethnies dont quelques-unes sont les Ewé, les Mina, les
Kotokoli, les Kabyè, et les étrangers. S'agissant des
étrangers, nous avons constaté dans le milieu la présence
des personnes d'origines malienne, béninoise, nigérienne,
nigériane, ghanéenne et burkinabè. C'est d'ailleurs ces
étrangers (Haoussa) et les Ewé qui constituent
les ethnies dominantes dans la localité.
La présence des étrangers à
Amoutivé dénote leur désir ardent de vivre dans un milieu
propice au commerce, étant donné que le canton est une zone
hautement commerciale, compte tenu de sa situation géographique. En
effet, Amoutivé fait partie du centre-ville de Lomé et est bien
placé pour effectuer des actes de commerce en raison de sa
proximité du grand marché d'Adawlato (Assigamé). La
dominance des éwé est due au statut d'autochtones que
revêtent ceux-ci. Etant les premiers à s'installer dans la zone,
leur croissance numérique est assez remarquable. Ce qui justifie leur
effectif qui est d'ailleurs plus élevé que celui des autres
ethnies.
Parlant des activités principales dans le milieu, la
plus dominante reste logiquement le commerce. En dehors du commerce, y
sont exercées d'autres activités non moins importantes que sont
les activités temporaires et spontanées
(communément appelées ``business''ou ``by
day'') et l'artisanat. L'artisanat est exercé par les
autochtones parce qu'il reste un héritage que ceux-ci ont reçu de
leurs ascendants. Quant aux activités temporaires et spontanées,
elles deviennent de plus en plus courantes, par manque d'emploi.
Interrogés à ce propos parce que plus touchés par le
problème d'emploi, huit (08) sur dix (10) jeunes de la localité
pensent que cette situation est due au «désengagement des
autorités politiques».
L'artisanat, il faut le souligner, n'est exercé qu'au
niveau primaire donc aujourd'hui peu productif et les produits artisanaux sont,
selon les artisans dans le milieu,« peu sollicités par la
population ». Les commerçants de leur côté
estiment que le montant de leur chiffre d'affaire baisse au jour le jour. Force
est de constater que certaines personnes font de la location des maisons qu'ils
ont héritées de leurs parents, leur seule activité
professionnelle.Toutes ces activités ont logiquement un lien
étroit avec le niveau de vie précaire du quartier.
L'évolution de la population d'Amoutivés'observe
aussi bien sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. On constate un
accroissement rapide de la population en nombre. Cette situation influence
l'évolution qualitative des habitants qui vivent dans des conditions
dégradantes dues au fort taux de croissance. Nous avons attiré
l'attention des habitants sur la situation et nous leur avons donné
d'amples explications sur le planning familial. Le taux de mortalité qui
est assez élevé révèle également cette
évolution contrastée sur le plan qualitatif. Aussi faudra-t-il
noter que l'évolution démographique observée est
liée aux migrations tant internes (exode rural surtout) qu'externes, ce
qui crée logiquement un entremêlementdes ethnies dans le
milieu.
Ces différentesethnies présentes à
Amoutivé développent et entretiennent entre elles de bonnes
relations. Des habitants soutiennent que leur hospitalité constitue la
base de cette bonne entente qui, il faut le préciser, est visibledans
les quartiers et dans les maisons. Dans les quartiers, des personnes d'ethnies
différentes peuvent s'associer très facilement pour effectuer un
travail ou collaborer ensemble. Dans les maisons, il est
généralementobservé une ambiance conviviale et fraternelle
entre les colocataires ou les habitants. Cette situation a une influence
positive parce qu'elle favorise le développement sur divers plans et
assure le bien-être social, individuel et collectif. Néanmoins,
des accrochages et différends fondés en partie sur des
considérations ethniques sont décelables de rares fois,
instaurant de ce fait une atmosphère de tension et de méfiance
entre les personnes ou populations concernées. Ces situations
d'incompréhension s'observent « entre les autochtones et les
étrangers généralement d'origine béninoise ou
nigériane», nous ont confié quelques habitants du
quartier. Les relations en ces moments, loin d'être normales, deviennent
difficiles et peu harmonieuses surtout sur le plan de la collaboration; mais
elles sont heureusement éphémères.
Le logement fait partie des besoins fondamentaux de chaque
personne et tout individu souhaite avoir une habitation décente. C'est
ce lien indissociable et évident entre la population et l'habitat qui
justifie la nécessité de nous appesantir sur les habitats et les
installations domestiques d'Amoutivé.
B. Les habitats et installations domestiques à
Amoutivé
Le canton d'Amoutivé étant un centre-ville et
une zone commerciale, le nombre de personnes qui y vivent est
pléthorique. La conséquence qui en découle est le fait
qu'une chambre soit généralement habitée par plusieurs
personnes. En effet, d'après nos recherches et investigations dans les
diverses habitations du milieu, il est bien rare de voir une seule personne
vivre dans une chambre. Nous avons constaté que la moyenne du nombre de
personnes vivant dans une chambre est comprise entre quatre (04) et six (06)
personnes. Nous avons donc jugé nécessaire de recueillir l'avis
de la population sur les probables causes de cette situation.Nous avons
interrogé une vingtaine d'habitants à ce propos et tous pensent
que le manque de moyens financiers en est la cause. Il est toutefois
important de préciser que près de 40% d'entre eux
expliquent la situation par le fait que les frais de location seraient
exorbitants :paiement d'une somme minimale de 8000 FCFApar mois
pour la location d'une chambre et versement d'une somme qui équivaut en
moyenne au cumul des loyers de12 mois au titre d'avance. Les
autres (60%) s'attardent plus sur le fait que leur gain ou le revenu qu'ils
tirent de leur commerce et d'autres activités ne leur permet pas de
supporter ces frais, pour être moins nombreux dans une chambre. Et c'est
pour cette raison qu'ils se voient, disent-ils, dans
« l'obligation de s'associer à quatre, cinq ou six
personnes pour pouvoir payer aisément le loyer à la fin du
mois ». Cela s'observe plus chez les jeunes non mariés.
Lorsqu'il arrive qu'une personne ne trouve pas une autre avec qui elle peut
s'associer, elle demeure sous les hangars jusqu'à ce qu'elle ne trouve
une alternative. Par ailleurs, il est évoqué une autre raison
selon laquelle les habitants du milieu passent la majeure partie de leur temps
hors de leurs logis, occupés par des activités commerciales
durant toute la journée. Pour ceux-ci, les chambres ne jouent pas plus
qu'un rôle de dortoir.
Hormis quelques habitats de fortune qui sont présents
dans certains coins du canton d'Amoutivé, nous pouvons direque les
constructions dans le milieu sont de type moderne. Les maisons sont
construites en briques et couvertes soit de tôles, soit de tuiles, soit
de dalle. Les habitations se présentent sous diverses formes. Sur ce
plan, nous distinguons les habitats simples et les maisons à
étages. Mais parce que Amoutivé est un vieux quartier de la ville
de Lomé, la plupart des constructions qu'on y trouve sont assez vieilles
et altérées, et donc peu confortables.
Les murs des maisons comportent en effet de nombreuses
fissures et les toits sont en mauvais état. On dénombre dans les
quartiers comme Biosse, Doulassamé, et
Apéyéyémé, des agglutinations de maisons
dépourvues de véritables voies aérées entre elles.
Il existe même des voies publiques qui s'arrêtent
complètement devant des habitations.
Les eaux usées sont versées dans les caniveaux
pour ceux dont les habitations se trouvent au bord des routes bitumées
et dans la rue pour ceux qui résident dans les agglomérations.
Nous avons constaté que les caniveaux dégagent de mauvaises
odeurs rendant l'atmosphère invivable à certains moments de la
journée. Nous avons compris que ces odeurs proviennent du mauvais usage
de ces caniveaux par les habitants. D'ailleurs, plusieurs personnes avec
lesquelles nous nous sommes entretenus à ce sujet nous ont fait
comprendre que ce n'est pas seulement les eaux usées qui sont
versées dans les rigoles mais aussi des ordures et des matières
solides susceptibles de les boucher(voir fig. 4). Nous avons donc attiré
l'attention de la population sur les conséquences découlant du
mauvais usage des caniveaux en leur expliquant que cela est source de
nombreuses maladies telles que le paludisme, le choléra, etc. Aussi les
avons-nous conviés à ne verser que les eaux usées dans les
caniveaux et de mettre tout ce qui est particule dans la poubelle.Chaque
ménage ou chaque concession dispose d'une poubelle dans laquelle sont
versées les ordures ménagères. Celles-ci sont
ramassées par des agents collecteurs d'ordures de la mairie ou non, qui
sont payés par les habitants. Après leur ramassage, les
collecteurs déversent les ordures sur une décharge près de
la lagune.Nombreuses sont les poubelles qui ne sont pas couvertes dans les
quartiers et qui constituent donc des nids de mouches et d'autres insectes
nuisibles. Notre proposition est que la population opte pour des poubelles
dotées de couvercles (voir fig. 1et 2 ci-dessous).
Figure 1:Beaucoup de gensutilisent ces
poubelles Figure 2: L'usage des poubelles de ce type
qui sont peu hygiéniques. dans le quartier
est à encourager.
Etant donné que les caniveaux se trouvent à la
devanture des maisons qui sont au bord des routes et constituant ainsi des
trottoirs aux piétons, nous avons suggéré que tous
utilisent un dispositif assez simple pour faire évacuer l'eau sans la
répandre à la surface des trottoirs (voir fig.3 ci-après).
Pour ceux qui évacuent les eaux usées dans les rues
séparant les habitations, nous leur avons proposé de les
emmagasiner durant la journée et de les déverser le soir dans les
caniveaux. Nous trouvons que l'adoption de cette habitude par la population est
très importante parce qu'elle permet de rendre les voies plus
praticables, surtout pendant la saison des pluies.
Figure 3: Seulement une poignée de
personnesFigure 4: Les habitants doivent abandonner
cette
évacuent les eaux usées par ce moyen
pourtant mauvaise habitude de déposer des objets en
très commodes. plastique dans les
caniveaux.
Des projets d'aménagement ont été
exécutés dans le canton deux années auparavant. Ces
projets ont consisté au bitumage et à la réhabilitation
des routes principales qui existent dans le quartier ainsi qu'au
réaménagement des caniveaux. Pour entretenir ces infrastructures,
la mairie de Lomé procède périodiquement à des
séances de curage de ces caniveaux et au balayage des routes. Ces
activités sont également assurées par les CDQ à
l'instar de CDIA (Comité de Développement Intégral
d'Amoutivé) et CODEBA (Comité de Développement de
Bassadji). Les groupements de la localité s'organisent de leur
côté pour assainir les latrines publiques. Par ailleurs, la
population est certaine qu'il y aura d'autres projets
d'aménagementtrès prochainement avec la volonté du
gouvernement. Notre exhortation à leur endroit est que chacun fasse ce
qui est de son pouvoir pour améliorer (aménager) son milieu de
vie.
L'habitat est confronté à plusieurs
problèmes. Parmi ces problèmes nous avons la
vétusté des constructions dont mention a été faite
précédemment. Comme indicateurs nous pouvons parler des dalles
qui coulent, des tôles rouillées et des murs
dégradés et lézardés (fig. 5). Cette situation est
due au manque de moyens financiers pour assurer l'entretien des installations
domestiques. Un autre problème non pas des moindres est celui du
logement (location des chambres). En effet, il n'est pas du tout facile de
trouver une chambre à Amoutivé, la demande étant
supérieure à l'offre. Aussi, l'urbanisation est-elle mal faite
à certains endroits comme Lomnava, Biosse,
Apéyéyémé. De tous les problèmes liés
à l'habitat, le plus préoccupant reste l'insalubrité du
milieu. Elle est plus rendue visible par la présence d'ilots insalubres
dans le canton (voir fig. 6). Nous ne pouvons passer sous silence le fait que
plusieurs habitations ne soient pas dotées de latrines privées
personnelles. Les propriétaires des maisons préfèrent
construire à la place des latrines, des chambres qui leur permettront de
percevoir des loyers à chaque fin de mois. C'est ce manque que viennent
combler les latrines publiques installées dans les quartiers les plus
concernés (Amoutivé, Biosse,
Apéyéyémé).
Illustration de quelques problèmes de
l'habitat:
Figure 5: Les constructions à Amoutivé
sont en Figure 6: La présence de ces îlots
affiche
majorité vieilles et dégradées.
l'aspectinsalubre du milieu.
Les habitats ou groupes d'habitats sont séparés
par des voies, généralement publiques qui facilitent le
déplacement de la population, et ceci par le biais des moyens de
transport. L'étude du domaine des transports et accidents revêt
alors un intérêt particulier.
C. Les transports et accidents
En ce qui concerne les transports, les moyens les plus
utilisés dans le milieu sont les voitures et les
motos. Le recours assez fréquent à ces moyens s'explique par
leurs coûts moyens accessibles à la population et leur
rapidité. A part les voitures et les motos, les vélos sont aussi
utilisés par la population.
Il existe une ligne d'autobus, notamment celle de la SOTRAL
qui intervient dans le transport en commun dans la ville de Lomé. Cette
ligne passe par la rue de France et l'avenue Maman N'danida qui comportent
chacune deux arrêts. Elle est exploitée par les bus qui font les
trajets Rex-Sagboville, Rex-Adétikopé et Rex-Kégué.
Les stations de taxis n'existent quasiment pas à Amoutivé, et
pour pallier ce manque, les conducteurs de taxis érigent
occasionnellement une station au niveau du carrefour Dékon. Il existe
par ailleurs une station de bus de la société de transport
``STS'' derrière le centre de santé d'Amoutivé.
De tous les moyens de transport, les motos-taxis sont plus
sollicitées ces dernières années parce qu'ils permettent
aux clients d'aller plus vite à la destination voulue et à un
coût abordable. C'est également ce dernier aspect (coût peu
élevé) qui explique le fait que les habitants
préfèrent prendre les bus SOTRAL lorsqu'ils doivent effectuer des
déplacements entre le centre ville et les quartiers
périphériques de Lomé; et ce, au détriment des
taxis.
En ce qui concerne les accidents, Amoutivé n'en
connaît pas de façon régulière. Et cela est dû
à la réhabilitation des routes principales qui sont finalement
dépourvues de trous. Les accidents de circulation se produisent souvent
sur le boulevard du 13 janvier et au niveau du grand rond point de
Dékon. On dénombre en moyenne deux (02) cas d'accidents par
semaine. Ces accidents ont pour cause l'érection anarchique des
stations par les conducteurs de taxis, conséquence de l'inexistence de
station dans le milieu. Ils sont aussi dus, d'une part à l'excès
de vitesse et au non-respect des feux tricolores par les conducteurs, et
d'autre part à l'imprudence des autres usagers de la route. Face
à ces accidents, les habitants de la localité souhaitent que
l'Etat mette à leur disposition des stations de taxis et qu'il veille
à ce que les policiers soient présents au niveau des feux
tricolores durant toute la journée afin de faciliter la circulation aux
usagers. En complément, nous aimerions que les autorités tant
politiques qu'administratives utilisent les moyens adéquats pour
éduquer, informer et sensibiliser la population en matière de
prévention routière, dans le but de réduire le risque
d'accident.
Toute personne, qu'elle se déplace ou non, se voit
confrontée en permanence à d'éventuels problèmes de
santé. Et cette réalité reste le socle des politiques qui
sont adoptées dans le but de promouvoir la santé de la
population.
D. La santé
Le canton d'Amoutivé dispose d'un centre de
santé public non loin du marché d'Amoutivé. Le personnel
de ce centre est composé de trois (03) assistants médicaux, de
six (06) accoucheuses, de quatre (04) sages-femmes, de quatre (04)
infirmières et de trois (03) pharmaciens. En dehors de ce centre, il
existe des unités de soins comme :un cabinet de prothèse
dentaire sur la rue de France, le centre médical
``Catalunya'' situé au siège de la croix rouge
togolaise, le cabinet de secours médical
« OnlyBelieve » sur la rue de Paris. On y
dénombre également des cabinets médicaux et cliniques
dont les principaux sont :le cabinet médical ``La
Providence'' à Apéyéyéme, la clinique
``Saint Michel'' du docteur TSIKPLONOU (Amoutivé), le cabinet
médical ``Bon Berger'' sur la route Tapounte et la clinique
médico-chirurgicale du docteur ASEMPA.
A part ces différentes structures de santé, il y
a des installations sanitaires dans le canton. Il s'agit essentiellement des
latrines communautaires.Amoutivé en compte trois:les latrines
d'Amoutivé ZOGBE N°I, d'Amoutivé AGLOME
et de Danguipé. Elles sont toutes en bon état et doivent
cet état à l'entretien dont elles font l'objet. En effet, chacune
de ces latrines communautaires est gérée par un CDQ.
L'accès de toute personne est subordonné au paiement de
25F et la somme perçue par jour varie de vingt-cinq mille
(25000) à trente mille francs (30000 FCFA). C'est donc cette somme qui
permet d'assurer l'entretien des latrines et d'effectuer d'autres travaux dans
le milieu. C'est une gestion similaire qu'on constate au niveau des kiosques
à eau.
En dehors des centres de santé, la prise en charge des
problèmes de santé est assurée par quelques praticiens en
activité dans le milieu. On y trouve un infirmier qui aide la
population en matière de soins généraux, une
sage-femme qui fait les accouchements et les consultations pré et
post-natales, tous deux résidant dans le quartier Amoutivé. Il y
aussi un assistant médical en fonction au CHU SylvanusOlympio
et demeurant à Doulassamé, qui est spécialisé dans
la chirurgie.
Les centres de santé jouent un rôle primordial
dans la prise en charge des problèmes de santé dans le secteur.
Elles interviennent aussi bien dans le traitement des maladies dont souffrent
les populations que dans le domaine du conseil et la sensibilisation. Sur ce
dernier plan, il est à noter que des séances de sensibilisation
et d'information sont organisées à l'endroit des patients tous
les lundis et vendredis au centre de santé
d'Amoutivé. Quant aux praticiens, ils jouent un rôle
complémentaire puisqu'ils n'interviennent généralement que
pendant les week-ends ou les moments de repos. Qu'il s'agisse des structures de
santé ou de praticiens, nous devons reconnaître que leurs
activités concourent au bien-être physique des habitants
d'Amoutivé. Dans l'ensemble, la population est satisfaite des services
qui leur sont offerts dans les différentes structures de
santé.
Pour rester dans un état de complet bien-être, un
individu bien portant sur le plan physique doit l'être aussi sur les
plans économique et social. C'est ce qui nous amène à nous
focaliser sur les infrastructures économiques et les équipements
socioculturels du canton.
E. Les infrastructures économiques et les
équipements socioculturels
Les infrastructures économiques occupent une place de
choix dans le développement économique d'un milieu. Le canton
d'Amoutivé dispose de deux (2)marchés :le marché
d'Amoutivé sis dans ledit quartier et le marché
St Michel situé à Lomnava. Ils sont bien
situés géographiquement, ce qui permet aux usagers de les
fréquenter habituellement. Hormis les marchés, on trouve à
Amoutivé un nombre assez important d'infrastructures économiques.
Au niveau des commerces, il existe de grandes boutiques et de grands magasins
à l'instar du supermarché RAMCO, de la boutique HAOJUE, etc. Sont
aussi présentes des coopératives comme FUCEC (IMF le papillon),
NAFA, Coopec la prospérité et des services de tontine.
Contrairement aux grands magasins et grandes boutiques qu'on
retrouvegénéralement sur les routes principales (Rue de France,
Avenue Maman N'danida,...), de petites boutiques et des buvettes sont
repérables dans toutes les ruelles du canton. On y trouve aussi le
groupement des femmes du marché d'Amoutivé qui oeuvrent
pour la promotion de leurs activités économiques. De part et
d'autre des voies qui se joignent au carrefour Dékon, s'installent
durant la journée des étalages occasionnels, où se vendent
des appareils électroniques et électroménagers de tout
genre à des prix abordables. Des institutions financières comme
l'UTB et ECOBANK sont dans le milieu (sur boulevard 13 janvier).
Néanmoins, les habitants d'Amoutivé ont recours aux services de
certaines banques (BSIC,...) proches d'eux, même si elles ne sont pas
situées géographiquement dans le milieu. Toutes ces structures
financières permettent aux commerçantes de faire des
épargnes et des prêts en vue d'augmenter leur chiffre
d'affaire.
Les équipements socioculturels jouent un rôle non
négligeable dans la vie de l'homme, parce qu'ils contribuent largement
à l'épanouissement de tout humain. C'est donc ce rôle que
jouent les équipements qui sont implantés dans le milieu. Il faut
toutefois préciser que certains d'entre eux sont en nombre insuffisant
et que d'autres sont quasi inexistants. Ainsi, le milieu dispose d'un centre
social qui est celui d'Amoutivé sis dans l'enceinte du centre de
santé. Aussi a-t-il en son sein le centre communautaire de Bè
qui, par ses services, supplée aux services offerts par le centre social
d'Amoutivé dans certaines zones. Les dancings et les salles de
vidéoclubs sont quant à eux nombreux, contrairement aux salles
de spectacles et de cinémas dont l'installation est souhaitée par
la population. Même si leur existence ne fait aucun doute, les salles de
spectacles et de fêtes ne sont souvent rencontrées que dans les
hôtels de la place. Parlant de ces hôtels, on peut citer entre
autres MASS-DOSS hôtel, Legend hôtel, etc.
Chaque quartier qui compose le canton d'Amoutivé
possède une place publique qui devrait faire office d'un lieu de
réunion des habitants. Seulement, la plupart de ces places publiques
sont peu importantes du point de vue de leur superficie. Selon une dizaine de
personnes qui se sont prononcées à ce sujet, cela est la
résultante de «la cupidité des autochtones»
qui s'étaient adonnés à la vente des parcelles de ces
espaces réservés. Ceci a créé dans le milieu un
manque d'espace pour la tenue de certaines réunions publiques.
Il n'existe pas de bibliothèque publique ou des salles
de lecture dans le milieu. Cependant, une bibliothèque se retrouve dans
l'enceinte de l'Eglise ``Notre Dame des Apôtres'' à
Doulassamé.Amoutivé ne dispose pas non plus de terrain de sports.
Cela n'empêche quand même pas ses habitants de former un club de
sports informel qui leur permet de se retrouver chaque samedi matin pour des
activités physiques et sportives.
Malheureusement, il arrive que certaines installations qui
sont censées apporter du soulagement à la population deviennent
plutôt une gêne pour elle. C'est le cas des salles de
vidéoclubs, des bars et buvettes qui créent des nuisances par le
bruit de leur sonorisation à certaines heures. Sur ce plan, une ou des
décisions administratives doivent être prises pour
réglementer l'exercice de ces activités. Il est souhaitable que
l'Etat pense et procède à l'installation des infrastructures
inexistantes dans le milieu.
Vous trouverez ci-joint en annexe la carte du secteur sur
laquelle figureront ces infrastructures décelables dans le milieu.
L'étude des différents domaines de la
monographie étant exécutée, abordons à
présent le second thème de notre stage, notamment l'équipe
sociale.
II. L'EQUIPE SOCIALE
A. Le personnel du centre social d'Amoutivé et
son secteur d'action
Le personnel du centre social d'Amoutivé est une
équipe composée de trois (03) agents sociaux qui sont toutes des
femmes. Il s'agit nommément de Mme TOUGON Pirénam,
Mme DZEZE AdjoDéla et de Mme HOUESSOU
HodéwaSéfako qui est la responsable du centre. Il faut
souligner qu'elles sont toutes les trois des agents de promotion sociale
formées à l'Ecole Nationale de Formation Sociale (ENFS-TOGO).
L'équipe sociale couvre pratiquement tout le canton
d'Amoutivé situé dans le 3e arrondissement de la ville
de Lomé. Ledit canton est composé de sept quartiers dont les noms
ont été mentionnés plus haut (Amoutivé, Biosse,
Doulassamé, Lomnava, Apéyéyémé,
Kpéhénou et Bassadji).
L'équipe intervient dans plusieurs domaines de l'action
sociale et avec des moyens d'action qu'il convient d'explorer.
B. Les domaines de l'action sociale et les moyens
d'action de l'équipe sociale
L'action sociale est invitée dans trois grands domaines
qui sont :
· La protection sociale
· Le développement communautaire.
· La promotion de la femme.
Dans le domaine de la protection sociale,l'équipe
reçoit des cas, les traite et les suit, si besoin il y a. Elle
intervient au niveau de l'aide aux indigents et au niveau de la protection de
l'enfant.
Il faut préciser que parce que l'équipe sociale
cohabite avec le personnel du centre de santé d'Amoutivé, elle
offre habituellement de l'aide dans le domaine de la santé. Cette aide
consiste en la couverture généralement partielle des frais de
soins médicaux administrés à un patient. Il s'agit souvent
d'une aide conditionnée. En effet, en dehors des cas d'urgence, elle
n'est apportée qu'aux personnes (malades) qui vivent dans le secteur
d'action de l'équipe sociale, qui formulent la demande d'aide et qui ne
disposent vraiment pas de ressources pur couvrir ces frais. L'équipe
procède à la prise en charge sociale et psychosociale (conseils,
soutien moral, réinsertion sociale) des cas et à leur
référencement si nécessaire. Il s'agit essentiellement des
cas de conflits conjugaux, de troubles de comportements et autres.
Au niveau de la protection des enfants, les agents sociaux
apportent aux enfants malades des indigents de l'aide qui leur permet de
recevoir le traitement (analyses, achat de médicaments,...) avant tout
règlement à la caisse du centre de santé. Ils
sensibilisent également les femmes sur l'éducation des enfants.
L'équipe reçoit des enfants, des fugués ou des enfants de
rue. Dans ces cas, elle les dirige vers le CROPERDI où ils ne
peuvent séjourner que 72 heures au plus et où il leur sera
trouvé soit un centre d'accueil, soit une famille d'accueil. C'est par
ce processus qu'une fillette a pu intégrer un centre d'accueil ces
derniers mois, grâce au suivi des agents de l'action sociale.Ces derniers
peuvent toutefois procéder elles-mêmes à la recherche des
parents pour la réintégration des enfants dans leurs familles,si
les circonstances l'exigent. Le personnel travaille en collaboration avec
l'UNICEF (Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance) et participe avec les CDQ
à des ateliers dont les thématiques portent sur la protection des
enfants.
Dans le domaine du développement communautaire, il est
à noter que les travailleurs sociaux participent à la
sensibilisation de la population dans les quartiers et au centre. Cette
sensibilisation est faite suivant un calendrier dressé chaque semestre
au niveau du service de santé. Par ailleurs, avec la création du
ministère chargé du développement à la base et de
l'emploi des jeunes, l'équipe sociale n'est plus souvent
sollicitée par les CDQ dans le cadre de leurs différentes
activités. Mais le personnel apporte toujours son savoir-faire aux
populations pour la mise en place ou le renouvellement des comités de
développement. L'exemple le plus récent est celui du
renouvellement du bureau exécutif du comité de
développement de Bassadji. Tous les quartiers sont dotés de CDQ
avec lequel les agents travaillent pour le développement de la
localité. D'autres groupements comme AFEMA (Association des
Femmes d'Amoutivé), COSAGA (Comité des Sages
d'Amoutivé), CFA (Comité des Femmes d'Amoutivé),
COSAN (Comité de Santé) collaborent aussi avec
l'équipe sociale.
S'agissant de la promotion de la femme, l'équipe
travaille en symbiose avec les commissions chargées de la protection de
la femme au sein des CDQ pour mener des activités allant dans ce sens.
Des organisations et associations de femmes comme WILDAF TOGO et GF2D viennent
en appui au service social dans l'organisation des causeries-débats pour
les femmes. Le ministère de l'action sociale, de la promotion de la
femme et de l'alphabétisation organise, par l'entremise de la direction
générale de la promotion de la femme, des ateliers pour les
femmes responsables. Ces ateliers sont organisés dans le but principal
d'aider les femmes dans la promotion de leurs activités.
Pour mener à bien ses différentes
activités, l'équipe du centre social d'Amoutivé utilise
des moyens aussi bien techniques que financiers. Sur le plan technique, le
personnel s'appui essentiellement sur ses compétences professionnelles
acquises dans le domaine social. Au niveau financier, il
bénéficie d'un fonds mis à sa disposition par
Comité de Gestion (COGES) du centre de santé d'Amoutivé.
C'est cette somme qui sert à aider les indigents qui viennent se faire
soigner.
Toutes ces différentes prestations qu'offre le
personnel de l'action sociale à la population d'Amoutivé ne se
font pas sans difficultés.
C. Les difficultés rencontrées par
l'équipe sociale
Selon l'équipe sociale, le manque accru de moyens
techniques et surtout financiers constitue sa difficulté majeure. A cela
s'ajoutent l'absence presque totale des moyens d'aide aux personnes
nécessiteuses et le manque de matériels de bureau
adéquats, pourtant indispensables pour le travail. Ne disposant pas de
vivres et de non-vivres, la prise en charge des cas sociaux s'avère
difficile. On en déduit que les actions du service social sont souvent
limitées, certaines se révèlent même
irréalisables bien qu'elles soient réalistes. Une autre
difficulté à laquelle est confronté le personnel de
l'action sociale est le manque d'espace devant servir à l'exercice de
certaines activités (sensibilisations, formations,...). Néanmoins
l'équipe sociale s'efforce à utiliser les moyens de bord pour
satisfaire la population.
CONCLUSION
Le stage exploratoire en milieu urbain a été
pour nous une occasion de nous assurer de notre capacité à
intégrer la population urbaine, et à collaborer avec elle. Ilnous
a permis de toucher du doigt certaines réalités que nous avons
jusqu'ici ignorées ou minimisées. Nous avons pu aussi nous
familiariser avec l'équipe sociale et suivre de près les
différentes prestations de service qu'offre le centre social aux
populations vivant dans une zone urbaine.
Somme toute, grâce à ce stage, nous sommes
arrivés à effectuer une comparaison entre les
réalités sociales d'un milieu hautement urbanisé et celles
d'une zone rurale dont l'exploration a été faite
antérieurement. Les buts fixés ont été atteints et
les attentes des uns et des autres relatives aux apports du stage ont
été comblées. Les connaissances ou expériences
acquises au cours des deux semaines de stage se sont
révélées bénéfiques pour nous, et nous ne
pouvons qu'exprimer notre satisfaction pour son bon déroulement et sa
réussite.
Toutefois, quelques soucis ont été
relevés sur le plan organisationnel; et nous souhaiterions que
l'administration de l'école informe en temps réelles encadreurs
sur la date du déroulement des différents stages qu'elle
organisera prochainement.
C'est le lieu de remercier l'école et ses dirigeants
pour les efforts consentis à notre égard et nos encadreurs qui
nous ont formés et accompagnés tout au long de cette
expérience professionnelle avec beaucoup de patience et de
pédagogie.Nos remerciements vont également au personnel du centre
de santé d'Amoutivé et nos informateurs pour leur
hospitalité et leur gentillesse,et à tous ceux qui, de
près ou de loin, ont oeuvré pour faire de ce stage un moment
très profitable.
ANNEXE