INTRODUCTION GENERALE
1. Présentation du sujet
L'évolution du monde interétatique reste
marquée par des concurrences, rivalités, compétitions,
amitiés, adversités, etc. la géopolitique du monde
contemporain n'excluant pas au centre de ses analyses globales, les Etats
puissants qui trainent derrière eux le reste du monde, soit par leurs
véneilletés de puissance à dominer le monde, soit par les
attributs de soft-power. Ceci constitue l'importance de notre étude sur
« l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis
d'Amérique et la Chine ».
En effet, la portée de notre étude étant
presqu'étalée sur les enjeux globaux de la quête de la
puissance, exprimée en particulier en terme de l'équilibre
réel entre les Etats-Unis et la Chine, nous allons bel et bien nous
baser sur les différents aspects qui définissent chacun la
politique étrangère de l'un et de l'autre, parlant de ces deux
Etats. Tenant bien sûr compte de la prestation de chacun de ces 2 Etats
sur la scène internationale. Mais aussi, réalisant la
primauté de l'un sur l'autre dans un ou dans un autre domaine qui puisse
marquer sa particularité face à l'autre, voire face au monde
entier. Ainsi, les Etats-Unis étant une superpuissance ou encore une
hyperpuissance depuis la fin de la guerre froide où ils en sont sortis
vainqueurs avec bien évidemment la désintégration de
l'Union Républicaine Soviétique Socialiste, URSS en sigle, sont
actuellement confrontés à une compétition face à
laquelle se trouve la montée en puissance de l'Empire du milieu, qui est
la Chine. Celle-ci aussi avec ses ambitions de la quête de puissance,
cherchant à remettre en cause la suprématie de son rival, que
sont les Etats-Unis, pour promouvoir son éventuelle puissance. Nous
allons donc essayer d'établir un rapport d'égalité ou non,
des Etats qui font objet de notre étude, toute en nous fondant sur la
capacité de l'un et de l'autre, d'élargir sa zone d'influence
à travers le monde, prenant ainsi le contrôle du monde selon qu'il
dépend d'un aspect ou d'un autre
2. Choix et intérêt du sujet
1.1 Choix du sujet
WENU Becker qualifie cette étape en disant que
« c'est la première des exigences à laquelle le
chercheur est soumis, car, le choix du sujet détermine le meilleur
aboutissement de ses investigations. Les résultats détermineront
en effet des disponibles de la culture du chercheur et du domaine scientifique
dans lequel la recherche est mené1(*).
Le choix de notre sujet revêt à cet effet, d'un
caractère relatif à notre domaine de formation, car, comme le dit
SHOMBA KINYANGA Sylvain, « toute investigation part, toujours d'une
curiosité scientifique »2(*).
Ce sujet nous a paru très attrayant à cause de
son importance qu'il nous a présentée, notamment portant sur
l'aspect très important de notre discipline des Relations
Internationales, cet aspect c'est la
« géopolitique ».
1.2. Intérêt du sujet
Marcous BINDUNGWA définit l'intérêt du
sujet comme étant « l'avantage (ou l'utilité ou encore
le bénéfice) qu'on peut tirer de l'étude
réalisée3(*).
Ainsi, l'intérêt étant un avantage que
l'on tire à chaque travail réalisé comme l'a dit cet
auteur, nous allons diversifier ou subdiviser cet intérêt en trois
aspects essentiels, notamment :
· Sur le plan personnel ;
· Sur le plan scientifique et
· Sur le plan sociétal.
a. L'intérêt sur le plan personnel
Notre sujet présente une importance personnelle,
d'abord, parce que l'étude sur la quelle porte le sujet est très
important dans notre domaine d'apprentissage. Et nous permettra d'approfondir
davantage nos connaissances en matière de politique
étrangère de grandes puissances et de connaitre aussi des
stratégies et des conditions d'accession à la puissance, pour
avoir la maitrise en la matière pour s'en servir au besoin.
Ce sujet est de même, d'un intérêt
personnel parce qu'il nous permet de cerner le rapport existant entre les
Etats-Unis et la Chine. Il nous permet aussi de nous ouvrir des horizons et de
fermer certaines portes des préjugés sur le rapport existant
entre les deux puissances. Cette question est d'actualité en Relations
Internationales, car elle demeure incontournable dans chaque domaine de la vie
internationale de passer sans croiser l'une de ces puissances.
Nous dirions donc que l'intérêt personnel de
notre sujet d'étude peut se résumer en triple avantage :
Remplir un devoir académique, c'est-à-dire, dans
notre parcours universitaire, il est prévu de faire preuve des
connaissances acquises e rédigeant un mémoire de licence à
titre de fin de deuxième cycle, pour avoir le diplôme de licence
en Relations Internationales ;
Avoir le diplôme de licence, il s'agit ici d'un
certificat à nous remettre,pouvant nous donner la qualité
d'exercer un métier donné, sur base de notre capacité
scientifique.
Assourir notre curiosité sur une question
donnée, c'est-à-dire, au terme de notre étude, nous serons
doté d'un bagage nous permettant au préalable de comprendre
certains faits sans qu'on nous soit expliqué.
b. Intérêt sur le plan scientifique
Ce sujet sous étude est aussi intéressant sur le
plan scientifique, parce qu'il servira plusieurs fois à la lecture
à tout chercheur qui se livrera dans le domaine relatif au notre. Dans
ce cas, il est évident de noter que, notre sujet d'étude
revêt d'une spécificité particulière face aux autres
thèmes baptisés de même manière.
L'intérêt de notre sujet d'étude sur le plan scientifique
s'exprime au point où ce sujet contribuera aussi le plus et apportera un
plus sur les analyses déjà effectuées en rapport avec
cette étude. Il abordera quant à lui un aspect nouveau d'analyse
par rapport à ceux déjà élaborés par nos
prédécesseurs.
Nous pouvons en suite épingler l'intérêt
scientifique de notre sujet à quatre niveaux :
Au 1er niveau, il nous permettra de mettre les
données à la disposition d'autres chercheurs,
c'est-à-dire, quiconque voudrait s'engager à la recherche
scientifique se rapportant à notre domaine scientifique, peut s'y
intéresser ;
Au 2e niveau, c'est pour enrichir nos
bibliothèques, à fin de compléter les analyses importantes
et nécessaires au développement de nos bibliothèques,
susceptible à la recherche pertinente et de façon
permanente ;
Au 3e niveau c'est pour contribuer à la
science des Relations Internationales avec des lignes de lecture
appropriées et très spécifiques, différentes des
analyses anciennes faites par nos prédécesseurs. Ceci
étant, nous comblerons les vides dans certaines manières de lire
les choses, contribuant ainsi au jargon scientifique des Relations
Internationales ;
Au 4e niveau en fin, c'est pour participer au
débat scientifique à l'aide de notre construction de cet
édifice scientifique en cours d'évolution.
c. Intérêt sur le plan sociétal
L'intérêt de notre sujet sur le plan
sociétal est aussi un autre aspect des choses à aborder. En
effet, ce sujet révélant un triple intérêt, dont le
3e est sur le plan sociétal, va être un cadre de
lumière à la portée de tous. Il sera à la
portée des gouvernants, des étudiants, des populations de toutes
les couches confondues, pour se au moins d'une connaissance minimale ou
maximale afin de s'en servir au besoin voulu. Mais il sera plus livré
aussi dirigeants d'Etats : diplomates, ministres ou des grands
décideurs en matière de politique étrangère,
faisant un cadre de référence pour eux de savoir guider leurs
actions politiques en se réfèrent à celles des grandes
puissances pour aboutir au moins à des résultats positifs.
Il en est de même, dans la vie professionnelle. Car
l'apprentissage ne se limite pas seulement au simple fait de la théorie,
mais il nous sera appelé un jour à concilier la théorie
à la pratique. Ce cadre nous servira t servira aussi le monde, lorsqu'on
sera diplomate accrédité dans un pays quelconque, il nous servira
donc de savoir prendre position face à un Etat puissant dont on a
déjà connu les conduites en matières de la politique
étrangère.
3. Problématique et hypothèse
3.1. Problématique
Shomba Sylvain définit la problématique en
disant que : « la problématique signifie,
problème à résoudre par des procédés
scientifiques substantifs, la problématique désigne l'ensemble
des questions posées dans un domaine de recherche en vue de chercher des
solutions qui s'imposent4(*).
Marcous Bindingwa, lui dit : « la
problématique est la partie de l'introduction générale qui
pose le problème traité dans le travail sous forme d'un
questionnement. Sans se réduire à cette interrogation, elle est
toute une organisation littéraire autour de celle-ci5(*).
Selon Cislaru Claudel et Vlad, la problématique est
définie comme étant l'introduction du travail de recherche, car
elle permet de poser des jalons, de fixer des objectifs et d'attirer
l'attention du lecteur. C'est la problématique qui confère
l'identité même du travail de recherche entrepris6(*).
A notre retour, nous définissons la
problématique comme étant un problème que l'on pose,
auquel on soumettra une réponse provisoire à la suite. Et cette
réponse est dite provisoire parce qu'elle sera à affirmer ou
à infirmer à la suite d'une vérification.
Ainsi, nous référant à toutes ces
définitions, nous nous permettons de nous réaliser une
problématique propre à notre travail. En effet, vu les recherches
menées en élaboration du chantier à poursuivre dans notre
travail de finissage, analysons le rapport existant entre ces deux puissances.
Il demeure en fait plus d'orienter notre problématique sous l'angle de
rapport d'interdépendance entre les deux puissances
compétitivités. Ce rapport peut conduire à la persuasion
de l'un, de la puissance de l'autre. De ce fait, nous dirons en termes de
problématique que, comment se présente l'équilibre
géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine ?
3.2. Hypothèse
L'hypothèse est définie par Marcous Bindungwa
comme étant l'idée ou la pensée que l'on veut
défendre ou démontrer comme thèse tout au long du
travail7(*).
Wenu Becker quant à lui, entend par hypothèse,
une ou plusieurs propositions qui ne sont que des simples possibilités
formulées en guise de réponses provisoires
réservées aux préoccupations soulevées par la
problématique8(*)
De notre part, l'hypothèse est une réponse
provisoire soumise à la question posée antérieurement
comme problématique. Ainsi définie, notre hypothèse sera
bel et bien dégagée.
En effet, la fin de l'ancien système international
marqué par l'existence de la bipolarité, a engagé le monde
dans une nouvelle donne, il s'agit notamment de l'unipolarité et la
multipolarité. Mais l'unipolarité est plus remarquée avec
la victoire des Etats-Unis, même si le bloc communiste conduit par le
rival capitaliste, la victoire resta toujours certaine à ce dernier.
Après la décennie 1990, apparait la monté
en puissance des autres pays dits « émergents »,
dont la Chine est un élément remarquable. Celle-ci crée un
sentiment dialectique dans le chef des grandes puissances du moment, que sont
notamment les Etats. Car non seulement une menace pour eux, pouvant
compromettre leur leadership international, mais aussi une autre lecture de
voir les choses marcher pour consolider leur puissance. Ainsi, la zone
d'incertitude nait dans le chef des Etats-Unis.
Nous appuyons dans ce sens l'idée de cet auteur qui dit
qu'on a commencé à parler d'un basculement des Etats-Unis vers le
pacifique, mais le pacifique est océan toujours vide, sauf la
présence de Japon. Ce sont les façades américaines et
asiatiques qui qui donnent au pacifique son importance. Par ailleurs, l'essor
des géants indiens et chinois et le développement de l'Asie, ce
continent allait prendre une importance inégale avec la Chine. Il
devrait contenir 58% de la population mondiale et 40% du PIB mondial en
20309(*).
Avec tout ceci, la Chine devient une préoccupation de
tout le temps dans l'esprit des USA. Des coopérations commerciales,
économiques et financières prennent place entre les deux
protagonistes. Des fonds souverains chinois sont dans des banques
américaines, ce qui prouve à suffisance l'existence des liens
coopératifs entre ces deux puissances qui sont considérées
comme des portes étendards des autres Etats du monde. En termes donc
d'hypothèse, nous disons que l'équilibre entre les deux
puissances existe dans certains domaines et dans d'autres domaines la Chine
constitue encore un chantier face aux Etats-Unis.
4. Méthodes et techniques
4.1. Méthode
Le choix de la méthode demeure aussi essentiel dans
l'élaboration d'un travail scientifique. Notons avec Wenu Becker que ce
choix est indispensable dans la mesure où il garantira l'aboutissement
heureux de la recherche et, par conséquent, sa fiabilité, on
utilise les méthodes et techniques habituellement connues en sciences
humaines10(*).
Pour ce qui est de notre choix quant à la
méthode dans notre recherche au cours de notre étude, nous avons
préféré opter pour la méthode SYSTEMIQUE. Ce choix
nous est rationnel, car il nous permettra de dégager le rapport des
interactions qui existent entre les deux pays. Et ce rapport d'interactions est
traduit en termes d'interdépendance, faisant que ces deux Etats se
soutiennent mutuellement dans différents domaines, bien que dans
d'autres domaines l'attitude est assez distante.
4.2. Technique
Ronger Pinto et Madeleine Grawitz ont défini les
techniques comme étant des outils mis à la disposition de la
recherche et organisés par la méthode dans ce but11(*).
Ainsi, disons-nous, le choix d'une technique de recherche est
au centre de préoccupation des lignes de conduite que se fait un
chercheur qui se dit déterminé. Voilà pourquoi nous, de
notre part, nous pouvons définir la technique de recherche comme un
support scientifique permettant au chercheur de se ressourcer pour aboutir
à la finalité. Ceci étant, nous effectuons notre choix
prioritaire sur la technique dite DOCUMENTAIRE car, étant fiable et
indispensable en Relations Internationales. Ce choix est nécessaire
parce qu'il nous rapproche des champs d'investigation, étant
donné les moyens qui nous manquent pour recourir à la descente
sur terrain.
5. Délimitation du sujet
La délimitation du sujet permet à la
démonstration de la validité de l'étude menée dans
le temps et dans l'espace. Il est ainsi parce que toute étude à
mener doit être relative à la réalité contextuelle
d'un espace donné. C'est ainsi que la délimitation doit
être définie spatialement et temporellement.
5.1. Délimitation spatiale
Dans le cadre de notre sujet d'étude à mener,
nous avons ciblé comme d'ailleurs le sujet même
estintitulé « équilibre géopolitique entre les
Etats-Unis et la Chine », donc les Etats-Unis et la Chine comme notre
cadre spatial. Il nous est important de le définir comme ceci car, la
même étude peut-être menée sur d'autres espaces pour
ne pas donner les mêmes résultats. Voilà pourquoi il faut
toujours nous préciser l'espace dans lequel l'étude sera
limitée.
5.2. Délimitation temporelle
Ici comme nous venions de le montrer ci-haut, une étude
peut aussi être valide en tenant compte de sa validité dans le
temps, parce que généralement le temps étant large, il ne
nous permettra pas de recueillir les données lointaines régissant
le rapport entre les deux puissances.
Pour ce qui est d notre sujet d'étude, nous nous sommes
permis de le délimiter dans le temps, en considérant la
période de l'an 2000, jusqu'à la période de 2014. Notre
sujet d'étude sera valide dans cet espace de temps, parcequec'est
d'abord vers l'an 2000 que la Chine l'économie chinoise a pris de
l'élan, pouvant s'imposer face aux puissances occidentales et
américaines. Ensuite, nous avons préféré nous
limiter en 2014, parceque cette année est celle plus marquée par
les interactions tous azimuts, de tous ordres entre ces deux prétendues
superpuissances du moment. Cette année est celle qui nous sépare
de celle à partir de laquelle nous avons commencé notre
étude, par contre nous ne pouvons pas prétendre dépasser
en anticipant avec nos investigations, à cause de
l'indisponibilité des données récentes.
6. Etat de la question
L'Etat de la question consiste en la revue de la
littérature sur les études déjà menées par
nos prédécesseurs en rapport avec notre sujet d'étude sous
examen. Il sert à éviter le redire sur la question
déjà traitée. Il est une étape importante dans ce
sens qu'il conduit l'étude à aboutir sur les résultats
différents de ceux déjà trouvés.
Cislarus et Vlad disent que la revue de la littérature
se veut être spécifiquement orientée vers la formulation
d'une problématique et donc se propose de mettre en regard
différents travaux, de faire ressortir les points d'accords et de
désaccords ; bref, elle permet de bien formuler la
problématique et de faire ressortir l'originalité du travail de
recherche tout en le situant par rapport aux autres travaux existants12(*).
Wenu Becker, lui a défini l'état de la question
comme étant un inventaire des publications existantes dans le domaine de
recherche concerné ayant des implications directes ou indirectes avec
l'objet de l'étude13(*).
En ce qui concerne nos prédécesseurs ayant
examiné la même question, nous avons parcouru notre revue de la
littérature en interrogeant 5 auteurs qui ont aussi mené leurs
études sur les sujets en rapport avec le nôtre. En voici ces
auteurs :
1. Pascal BONIFACE en abordant la question
de « la géopolitique » et après avoir
montré l'évolution des Etats-Unis depuis leur statut de
superpuissance à la tête du monde dans plusieurs domaines,
arrivant même à changer de statut, en partant de la superpuissance
jusqu'à l'hyperpuissance. L'auteur montre comment le déclin
américain avait été prédit plusieurs fois dans le
passé, mais à tort. Il évoque l'an 1957 lors qu'URSS avait
pu lancer un SPOUTNIK relevant le défi de la conquête de l'espace.
Il ajoute encore en disant qu'ils les avaient été
également lorsque, à partir de la fin des années 1950 par
la mise au point des missiles intercontinentaux, les soviétiques pouvant
menacer le territoire américain, mettant fin à la sanctuarisation
dont ce dernier bénéficiait depuis la naissance du pays.
Il en était encore lors de l'enlisement de la guerre de
Vietnam, puis à la fin de la convertibilité de dollar en or entre
1971 et 1973, en 1979 après l'entrée des soviétiques en
Afghanistan et le renversement du Shar en Irak et à la fin des
années 1980 lorsque les industries automobiles et électroniques
japonaises donnaient le sentiment de tailler en pièces leurs homologues
américains.
Après avoir loué le leadership américain,
l'auteur se pose la question : « on peut donc se demander si
nouvelle annonce d'un déclin américain ne rejoindra pas les
précédentes ? »14(*).
L'idée générale sur la réponse
proposée par l'auteur en termes de l'hypothèse à sa
problématique, consiste à dire que, les Etats-Unis ont pris le
leadership au sortir de la guerre froide avant d'être en concurrence avec
l'URSS. L'effondrement de cette dernière crée l'illusion de
l'émergence d'un monde unipolaire, dominé par les seuls
Etats-Unis. Mais la globalisation et l'émergence d'un monde
marqué par l'accroissement d'autres puissances, ainsi que la
diversification des formes de la puissance, va faire voler en éclats
cette théorie.
Enconclusion, l'auteur pense en évoquant la question de
la redéfinition de la puissance, notamment américaine, que, la
puissance dure dite hard-power ou pouvoir de contrainte, ne suffit plus
aujourd'hui pour être une grandepuissance. Le pouvoir d'influence dit
soft-power est tout aussi nécessaire. Et que par obtention d'un soutien
politiquesur une basevolontaire, il est même plus efficace. Mais pour
être une véritable grande puissance, il faut pouvoir jouer sur les
deux tableaux.
Le constate que cet auteur a fait sur le sujet, est que
à chaque fois, note l'auteur, les Etats-Unis se sont toujours
relevés pour continuer à faire la course en tête.
Quant à la démarcation entre l'étude
faite par l'auteur et celle que nous allons devoir entamer, il s'avère
de dire que nous allons aborder cette question juste pour démontre
l'égalité ou l'inégalité entre les deux Etats
concernés.
2. Michel NAZET, quant à lui, il a soulevé la
question sous le thème« géopolitique et des Relations
Internationales », en se référant à la
dernière relève des dirigeants chinois (la 5e) qui
s'effectuait en septembre 2012 à l'occasion du XVIIIe
congrès du PCC, qui s'était déroulé avec un mois de
retard. La question porte sur fonds de scandales et inquiétudes sur la
pérennité du modèle économique et social chinois.
Ce modèle étant la cause de la puissance chinoise. Mais il se
pose en suite la question de savoir, « est-ce
justifié ? ».
En termes d'hypothèse, l'auteur se donne comme
réponse à la question, en disant que : « si la
Chine, devenue depuis 2009 la seconde puissance économique du monde
semble bien toujours plus conséquente, ses ambiguïtés et ses
fragilités sont malgré tout préoccupantes au point que son
avenir, en dépit des inflexions de la politique économique
chinoise, peut en effet sembler problématique15(*).
En conclusion, l'auteur dit que, aujourd'hui ne se pense pas
comme une puissance comme les autres mais comme une puissance en
capacité de régénérer le monde par la promotion
d'un système présenté comme concurrent des Etats-Unis.
3. Philippe MOREAU DEFAEGE, lui a consacré cette
étude sous le thème de « les équilibres
géopolitiques planétaires bouleversés ».
L'auteur analyse dans ses études, ce que nous pouvons appeler
« obstacles épineux » qui, selon lui, sont à
la base du déclin des Etats-Unis. C'est ainsi qu'il cite aussi la Chine
dans le troisième point qu'il intitule « égalité
de la puissance » : il évalue les évolutions de
XVIIIesiècle, tant les sociétés que le
système international. Ces évolutions inexorablement
remodelées par la vague de fond de la reconnaissance de
l'égalité, disposant des mêmes droits que les autres. Or
l'idée démocratique implique notamment l'égalité
des nations. Alors, comment lorsque l'on est la première puissance du
monde, accepter d'être mis à l'égalité avec le plus
petit des Etats16(*).
L'auteur poursuit en disant que les Etats-Unis sont le premier
promoteur des organisations internationales (notamment à l'issu de la
seconde guerre mondiale, constellation onusienne). Mais, comme tous les autres
colosses (Chine, Inde, Russie), ils supportent mal d'être mis en cause
par les « sans-grades » de la planète. Ainsi,
l'auteur évoque cinq épreuves décisives des USA, parmi
lesquelles la Chine principalement.
4. MEHDI TAJE, dans « la géopolitique de la
Chine : enjeux et défis », il soulève la question
de l'avenir de la Chine en ces termes : la Chine va-t-elle devenir une
grande puissance responsable, coopèrent activement à
l'établissement d'une sécurité régionale
concertée ou au contraire, deviendra-t-elle une super puissance
militaire visant à rétablir son hégémonie
historique sur l'Asie17(*).
L'auteur poursuit et se propose de dire qu'il se
réserve en pensant qu'il est difficile d'identifier avec certitude, les
réelles intentions chinoises. Selon lui, la Chine reste
imprévisible. Selon les chinois, il n'y a pas confusion possible entre
modernisation et occidentalisation. La Chine conserve son identité
culturelle tout en s'inscrivant dans la mondialisation des échanges.
Elle a comme priorité d'assurer le développement
économique du pays et en suite consolider la puissance régionale
sans recourir à la force ou à la confrontation directe. Mais ceci
n'exclut pas les moyens destinés au paraitre afin d'intimider et de
dissuader toute action qui remettrait en cause les actions des chinois. Pour
cela, les dirigeants chinois nourrissent l'ambition de recaler la Chine sur son
centre.
5. ZBIGNIEW BRZEZINSKI, lui pose la question de savoir, quelle
forme concrète et acceptable du point de vue américain, doit
revêtir la montée de la Chine en tant que puissance
régionale dominante et quelles limites doit-on fixer à ses
aspirations au statut de grande puissance globale. L'histoire de la Chine est
celle de la grandeur d'une nation, considérée par les chinois
comme le centre naturel du monde. L'auteur dit qu'elle occupe une place
centrale dans les affaires du monde où elle exerce de l'influence
à travers les cercles concentriques ; d'où elle attend que
les autres lui témoignent du respect. En effet, la Chine
considère les Etats-Unis comme le principal obstacle à sa
quête d'une prééminence mondiale, mais également
à l'affirmation de sa prédominance globale. Donc elle pense se
servir des Etats-Unis pour accéder à sa puissance18(*).
L'auteur poursuit en proposant comme réponse
consacré cette fois en la réponse américaine en disant
que, pour les Etats-Unis, il est impossible ou inévitable
d'empêcher que la Chine ne devienne une puissance globale. Car, dit-il,
les prévisions relatives à la Chine sont
généralement prometteuses, bien qu'il existe certains facteurs
d'incertitude tels que le rythme de la croissance économique et le
montant des investissements étrangers parmi le plus élevé
du monde. Mais la condition est que la Chine poursuive son unification et son
expansion, dont le retour de Hong-Kong, Macao, Taiwan. Toutes fois, ajoute
l'auteur, ceux qui prophétisent aujourd'hui l'invisible montée de
la Chine en tant que puissance globale commettent la même erreur de
raisonnement que celle commise pour le Japon il y a quelques années en
accordant la confiance aux statistiques.
Vu les analyses et les apports faits par nos
prédécesseurs, qui, chacun en ce qui le concerne, quant à
nous, il s'avère certain d'examiner ce sujet en référence
des relations d'interdépendance, teintées des interactions
évoluant dans un contexte de compétition dans certains domaines,
et dans d'autres domaines, évoluant dans une tendance des conflits
larvés. Ceci pour permettre la lecture partielle des rapports existants
entre ces pays, c'est-à-dire, une autre manière de voir les
choses, excluant la réalité ennemi-ennemi qui déboucherait
sur la guerre.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Etant donné la taille de notre sujet qui est large,
nous nous proposons de le subdiviser en quatre chapitres, entourés de
l'introduction et de la conclusion. Chacun de ces chapitres étant bien
sûr subdivisé à son tour en section, paragraphes, points et
sous points.
C'est dans cet ordre d'idées que nous allons consacrer
le premier chapitre en CONSIDERATIONS GENERALES, CADRE THEORIQUE ET EXPLICATIF
DES CONCEPTS ; le deuxième chapitre quant à lui, portera sur
l'APERCU GENERAL SUR LES ETATS-UNIS ; parlant du troisième
chapitre, il détaillera, à l'opposé du deuxième
chapitre, L'APERCU GENERAL SUR LA CHINE et quatrième et dernier
chapitre sera saisi en examen du sujet même d'étude, à
savoir, EQUILIBRE GEOPOLITIQUE ENTRE LES ETATS-UNIS ET LA CHINE (2000-2014).
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES, CADRE
THEORIQUE ET EXPLICATIF DE CONCEPTS
Le présent chapitre est le premier dans notre travail.
Il porte sur les généralités sur les notions de la
géopolitique. Ce concept « géopolitique »
fait partie intégrante de notre sujet d'étude, elle en est une
des composantes. Il constitue en quelque sorte la variable indépendante
dudit sujet. Ce chapitre dégagera le cadre théorique et
explicatif de concepts opératoires au courant de notre examen du sujet.
La théorie en tant que référence pour expliquer la nature
des interactions dans la posture de deux puissances qui font objet de notre
investigation.
SECTION I : CADRE THEORIQUE ET EXPLICATIF DE
CONCEPTS
Cette partie mettra aux prises les explications de certains
concepts clé de la géopolitique, mais aussi de la théorie
à adapter à notre étude. En effet, les Relations
Internationales sont une discipline à objet controversé,
c'est-à-dire, la spécificité de reconnue à chacune
des théories, à saisir les études des Relations
Internationales sous un aspect donné de la vie internationale. Toutes
fois, paix et guerre, sont le dual autour du quel gravitent les études
de Relations Internationales. Le cadre théorique devient en ce sens des
lunettes de lecture des phénomènes internationaux, selon qu'il
s'agit d'une ou de l'autre théorie à donner son importance au
phénomène concerné.
§1. Cadre théorique
Le cadre théorique s'inscrit toujours au
préalable comme étant l'une des étapes de la recherche
scientifique en Relations Internationales. Il constitue une étape
importante, car, expliquant la nature des rapports qui existent entre les Etats
et/ou entre les acteurs de relations internationales.
Bien des théories en Relations Internationales peuvent
expliquer chacune les faits internationaux en se fondant sur des grandes lignes
appropriées. Cependant, notons avec Mwayila Tshiyembe qu'il n'existe de
telles lois s'appliquant aux autres sphères de la réalité
sociale. En revanche, l'élaboration de telles théories
générales ou partielles comme éléments
heuristiques, comme cadres d'intelligibilitéest une démarche
utile et même indispensable au développement des théories
au sens strict, théories qui, elles ne peuvent avoir qu'une
portée et une validité locales19(*).
Il s'agit autrement, dans le cadre de notre travail
présent, d'une théorie au sens de la compréhension
braillardienne, qui est un simple cadre formel de conjoncture,
d'énoncé de possibilité, d'un cadre d'analyse qui, tel
qu'il est formulé, ne tiendra pas compte des critères
poppériens de la vérification et ne sera pas proprement parlant
scientifique, dans la mesure où, elle servirait d'un
élément heuristique ou d'un cadre d'intelligibilité tel
que défini ci-haut, devant permettre donc l'élaboration des
théories au sens strict20(*).
Partant de cela, force nous est d'adapter notre sujet
d'étude à la théorie néo-idéaliste de
l'interdépendance complexe prônée par Robert Keohane et
Joseph Nye dans leur oeuvre monumentale publiée dans les années
1970, intitulée « Power and interdependance », puis
dans « transnational relations and world politics »
publiée la même époque et qui ont dès lors
inondé les rayons de librairies et des bibliothèques des
études de Relations Internationales21(*).
En fait, les auteurs se sont appréhendés de
l'excès de zèle du réalisme qui accorde plus de
l'importance aux Etats comme les seuls acteurs de relations internationales.
Cette fois, les auteurs sont modérés dans leur discours quant aux
acteurs de relations internationales. Ils ajoutent à côté
des Etats, d'autres acteurs, notamment les firmes transnationales qui sont
créées par la volonté commune des Etats et sont entrain de
collaborer avec les Etats, harmonisant ainsi les rapports entre eux. Ils
participent aussi aux processus décisionnels par le biais de
l'élaboration de normes de droit international, accompagnent les Etats
et prennent aussi des décisions sur eux.
En bref, trois (3) points importants caractérisent la
théorie de l'interdépendance complexe sont:
· L'usage de nombreux canaux d'action entre
sociétés dans les échanges transnationaux et
transgouvernementaux ;
· L'absence de la hiérarchie claire dans le
traitement des affaires internationales ;
· Un déclin de l'usage de la force et du pouvoir
coercitif dans les relations internationales22(*).
Cette théorie va devoir expliquer les rapports
réjouissant les Etats-Unis et la Chine de façon globalisante,
tenant compte de cadre multilatéral au sein duquel ils se rapportent. Ce
rapport est aussi compétitionnel, la guerre étant rejetée
dans ce cadre. Les Etats sont par ailleurs, des adversaires qui cherchent, par
des relations d'interdépendance, réaliser leurs objectifs de
puissance sur la scène internationale.
Le soft-power de Joseph Nye vient compléter
cette idée de l'interdépendance complexe entre les acteurs. Les
Etats cherchent à conquérir le monde par le pouvoir de
séduction, un pouvoir doux, exprimé en termes de puissance
technologique, culturelle, industrielle, linguistique etc. d'où la
volonté des autres Etats par leur propre conviction, de s'approcher par
persuasion et par besoin nécessaire pour leur développement.
Le soft-power, s'opposera au hard-power, qui
met en exergue le pouvoir militaire comme étant un des paramètres
de puissance d'une nation, devant lui servir à la conquête du
monde. Comme étant un paramètre parmi tant d'autres qui est
défini comme facteur de puissance d'un Etat devant lui permettre
à s'imposer sur scène internationale.
§2. De la géopolitique
a. Origine de la géopolitique
L'historique de la géopolitique parait très
imprécis quant à son originalité. Car le concepteur du
terme même « géopolitique » ne
prétendait pas donner un sens large à l'étude même,
tel que le prétendent aujourd'hui les continuateurs. Cet auteur c'est
Leibniz vers les années 1679. Il a voulu en premier lieu, utiliser le
concept COSMOPOLITIQUE, qui était en quelque sorte élaboré
sous forme d'une encyclopédie. Il préféra à la
suite, parler de la géopolitique, car, il associe à son
étude, la géographie civile (humaine), l'histoire universelle
comme sous branches. Il s'intéressa aussi aux rivalités des
puissances et les rapports des forces internationaux. Il parla ainsi de la
géographie politique23(*).
b. Définition de la géopolitique
Outre la valeur accordée à Leibniz comme
père fondateur de la géopolitique, quelques définitions
peuvent être faites par différents précurseurs de la
géopolitique. Nous allons ainsi donner quelques définitions de la
géopolitique avec certains auteurs classiques.
Dans son oeuvre « l'Etat comme forme de la
vie », publiée dans les années 1916, Johan Rudolph
Kjellen que, c'est « la science de l'Etat en tant qu'organisme
géographique tel qu'il se manifeste dans l'espace »24(*).
Friedrich Ratzel quant à lui, définit la
géopolitique comme étant la science qui établit que les
caractéristiques et conditions géographiques et plus
spécialement les grands espaces, jouent un rôle décisif
dans la vie des Etats, et que, poursuit l'auteur en disant que l'individu et la
société humaine dépendent du sol sur lequel ils vivent
ayant son destin déterminé par la loi de la
géographie25(*).
Karl Haushofer, lui dit que la géopolitique est une
science nationale de l'Etat, une doctrine sur le déterminisme spatial de
tout le processus politique basé sur des larges fondations de la
géographie et notamment de la géographie politique26(*).
Yves Lacoste, spécialiste contemporain de la
géopolitique, considère de manière opérationnelle
et dans le cadre d'une vision plus large que le fondateur de la
géopolitique même, que, elle est l'étude des
différents types de rivalités de pouvoir sur les territoires. La
puissance se mesurant en fonction de potentialité territoriale et de la
capacité à se projeter à l'extérieur de ce
territoire et des distances de plus en plus grandes27(*).
Pascal Boniface précise que : « le terme
de géopolitique dont on fait de nos jours des multiples usages
désignant du fait tout ce qui concerne les rivalités de pouvoir
ou influence sur les territoires et populations qui y vivent :
rivalités entre des pouvoirs politiques de toutes sortes et pas
seulement des Etats, mais aussi entre des mouvements politiques ou des groupes
armés plus ou moins clandestins, les rivalités pour le
contrôle ou la domination du territoire de grande ou petite
taille28(*). Il combine la
science politique et la géographie pour en fin parler de la notion
commune de la géopolitique.
§3. Notions connexes de la géopolitique
Il st de confusion de constater une nette différence
entre les différentes disciplines dont le préfixe
« géo » est un élément de
rapprochement. En effet, nous distinguons beaucoup des disciplines qui, de par
leurs objectifs respectifs, se démarquent, puis se complètent,
considèrent leur finalité transposée dans la
considération des paramètres et facteurs saisis par la
géopolitique.
Nous distinguons à cet effet, la géopolitique de
la géostratégie, de la géo économie et de la
géographie politique. Toutes ces notions ont en commun, un
élément qui est l'étude de l'espace et ont pour la
finalité, l'utilité politique. La géopolitique
étant déjà définie, nous allons passer à la
saisie des autres concepts avoisinant, déjà cités
supra.
a. La géostratégie
Philippe Biyoya dit qu'elle est l'action stratégique de
la gestion des intérêts ou des nécessités
géopolitiques. Une stratégie de l'action ou l'art, après
avoir identifié l'ennemi, de soustraire un territoire ou une population
à son autorité. C'est aussi l'art de percevoir les constantes
géopolitiques d'une configuration spatiale29(*). L'auteur démontre
l'importance de la géostratégie dans la géopolitique.
Toutefois, les deux notions se nourrissent mutuellement et
prônent , la conquête de l'espace territorial autour des enjeux
géographiques.
b. La géoéconomie
Certes, la géoéconomie est une discipline
à compréhension spécifiée, mais elle reste toujours
attachée à la géopolitique comme étant une autre
étude des facteurs expliquant celle-ci.
Dans un collectif, « Que sais-je », sous
la direction de Pascal Gauchon et Jean-Marc Huissoud, qui est essentiellement
géopolitique, ces auteurs disent que c'est une discipline qui analyse
les relations entre la puissance économique, l'espace et le
monde30(*).
Ces auteurs reconnaissent la paternité de la discipline
à l'américain Edward N. Luttwak en 1990. Selon les auteurs,
Luttwak définit la géoéconomie comme étant
« la logique des conflits traduite dans la grammaire du
commerce ». selon lui, disent toujours ces auteurs, l'affrontement
militaire entre grandes puissances est devenue improbable depuis la bombe
atomique. L'arme économique se substitue donc largement à l'arme
militaire pour les Etats désireux d'asseoir leur puissance. Force est en
effet de constater que les sanctions économiques telles que l'embargo
sont de plus en plus utilisées31(*).
Quant au rapport existant entre la géopolitique et la
géoéconomie, ces auteurs attribuent la reconnaissance à la
plupart des auteurs, d'envisager l'approche géoéconomique comme
complémentaire de l'approche géopolitique. Il en est de
même, disons-nous, de rapport entre la géostratégie et la
géopolitique.
c. La géographie politique
Nous allons ici, devoir dégager comme
élément de distinction, la description. En effet, le professeur
MulambaMubiabo, dans le cours de géostratégie de première
licence, a distingué la géographie politique de la
géopolitique et de la géostratégie. Il a
évoqué la littérature ou description comme
démarche. Il donne l'exemple d'un Etat qui veut exploiter ses ressources
naturelles, en disant que cet Etat peut le faire seul sans aucune ambition des
autres Etats. L'Etat peut donc le faire à travers la
description32(*). Il
s'agit donc, de caractère géographique que présente un
espace territorial quelconque, jouant l'influence sur les décideurs
politiques internes. Ratzel est souvent cité lorsqu'il parle de la
géographie entant que facteur de l'influence de la politique d'un Etat.
Il dit que les conditions géographiques d'un pays déterminent la
politique de ce pays.
Mulamba dégage quatre notions de divergence entre ces
différences notions de « géo »,
savoir :
1. Le paradigme initial : Pour la
géostratégie, le paradigme initial tourne autour des
conflits ; pour la géographie politique, c'est la localisation de
l'espace à décrire ; tandisque pour la géopolitique,
on commence à observer le système socio-politique du pays.
2. La démarche : ici, pour la
géostratégie, la démarche à faire, ce sont des
manoeuvres militaires comme logique ; pour la géographie politique,
la démarche est culturelle et littéraire, c'est-à-dire,
étudier le comportement culturel de la communauté locale ;
quant à la géopolitique, la démarche s'observe par les
accords.
3. La problématique : en
géostratégie la problématique c'est la planification de
l'action avant la guerre, pour la géographie politique, la
problématique consiste à observer le rapport entre l'homme et
l'espace ; tandisque pour la géopolitique, c'est l'action politique
entre les acteurs.
4. La finalité : en géostratégie, la
finalité c'est la sécurité et la défense ; en
géographie politique, la finalité c'est la conservation et
l'aménagement du territoire ; tandis qu'en géopolitique, la
finalité est de jouer un rôle sur internationale,
c'est-à-dire, l'acquisition de la puissance.
SECTION II: LA GEOPOLITIQUE ET SES PARAMETRES EN
RELATIONS INTERNATIONALES
Retenons avec Jean Mbayo que, la géopolitique est
à la fois une méthode et une théorie d'analyse de
Relations Internationales. La première démarche lorsqu'on est en
face d'un élément international, est de l'analyser en tant que
phénomène. L'auteur voulait en fait parler de
l'appréhension de cet élément comme porteur du concept
d'internationalité. L'auteur poursuit en disant qu'il n'y a pas de
modèle type de comportement géopolitique. Selon lui, les crises,
les facteurs politiques, économiques, militaires, idéologiques ou
religieux qui sont souvent au centre de l'analyse des Relations
Internationales, sont aussi prépondérants33(*).
Les théories géopolitiques selon
BanyakuLuapeEputo, sont essentiellement axées sur les analyses et les
modèles de conceptualisation de l'espace politique mise en exergue
depuis plus d'un siècle34(*)
Nous admettons donc que, les Etats sont des entités
organiques en concurrence, qui croissent et déclinent, la
géopolitique devient alors un savoir opératoire pour les
dirigeants enclins à l'accroissement territorial plutôt qu'un
savoir scientifique35(*).
Très souvent, la notion de la géopolitique vient
éclairer les champs d'opérationnalité de relations
internationales. Elle sert de compréhension pratique du
déroulement de rapports d'interactions des Etats sur la scène
internationale.
En définissant la géopolitique en rapport avec
les Relations Internationales, en considérant les analyses
géopolitiques des auteurs classiques, certains paramètres sont
souvent mis en ligne de compte. Il s'agit entre autres de : la
conflictualité, spatialité ou territorialité et
impérialité ou impérialisme.
§1. La conflictualité
Le conflit est une réalité sociale, voire
sociétale. La vie est conflictuelle, car où se trouvent les
hommes ou les êtres vivants, la conflictualité fait son
apparition.
Cependant la géopolitique transposant la notion de la
conflictualité en Relations Internationales, elle a pour tâche la
plus privilégiée de mettre en évidence les origines des
conflits et les motivations des acteurs de Relations Internationales qui sont
à la base de conflit. Les conflits ont pour l'essentiel, trois sources
profondes, dit Jean Mbayo, à savoir : la lutte pour le
contrôle des espaces géographiques, la lutte pour la domination
idéologique, ethnique et/ou nationale36(*).
Ceci nous ramène à repenser la
géopolitique avec François Thual, qui met en exergue les
paramètres ci-après : tension, crise, conflit, guerre,
négociation, alliance... l'auteur, au tour de ces
évènements, se propose de se poser comme d'un le fait en
géopolitique, quatre questions réduites si souvent à la
compréhension de la préoccupation même de la
géopolitique :
· Qui veut quoi ?
· Avec qui ?
· Comment ?
· Pourquoi ?
Ces questionnements reviennent toujours dans les études
de la géopolitique, chacun se spécifiant selon l'aspect à
aborder. C'est comme qui dirai-je, la géopolitique cherche à
répondre à toutes ces questions. Ces questionnements permettent
d'identifier les acteurs, analyser leurs motivations, décrire leurs
intentions, repérer les alliances en voie de construction, que ce soit
au niveau local, régional, continental ou international. La
conflictualité est souvent confrontée à l'idée de
la domination. Les enjeux géoéconomiques entre les Etats sont
entrain de façonner davantage la conflictualité. L'esprit de
domination qui a eu plus d'ampleur durant la colonisation, changea et laissa la
place à d'autres formes de dominations avec la fin de la colonisation et
le début de la décolonisation. Le système international
marqué par la bipolarité inaugurait une autre forme de domination
du monde à la base de laquelle la conflictualité prit multiple
formes. Elle prit une forme larvée lorsque les puissances à la
tête de différents blocs ne s'affrontaient pas face à face,
mais indirectement aux moyens des idéologies et par antagonisme.Elle a
eu la forme manifeste lors des éclatements des guerres par procuration
entre les Etats dits satellites. Mais il est essentiel de souligner que toutes
les deux puissances ont joué la carte de domination du monde.
Retenons avec PhillippeBiyoya que, (les conflits des
communautés résumés, les théories de conflits se
consacrent à l'explication des causes des conflits et parfois aux voies
de leur gestion et de leur résolution. Il signale les théories
principales en la matière et cite notamment la POLEMOLOGIE OU LA
SOCIOLOGIE DE LA GUERRE, notions de Gaston Bouthoul37(*).
Cependant, le même auteur note que, « les
explications données aux causes des conflits en relations
internationales obéissent aux logiques ou visions majeurs ou dominantes
de relations internationales. Il poursuit en donnant un exemple de la
redéfinition des menaces à la sécurité des Etats
qui obéit de nos jours au triomphe de la mondialisation, qui
détrône ainsi les Etats au profit réseaux. Le terrorisme
international ainsi que les organisations terroristes passent pour des vraies
menaces traditionnelles d'ordres idéologiques entre les Etats ont
disparues avec la fin de la guerre froide. L'auteur évoque des nouvelles
menaces transnationales à la sécurité, soit humaine, soit
globale38(*).
En définitive, la notion de conflictualité est
au centre de la géopolitique. Les divergences communautaires font
à ce que la conflictualité ait un caractère permanent.
Pascal Boniface lui a évoqué les 10 défis
géopolitiques autour desquels la conflictualité est de nos jours
inévitable. Il s'agit de : terrorisme, prolifération
nucléaire, permanence de la guerre, réchauffement climatique,
choc de civilisation, les Etats faillis, les guerres de l'espace, les cybers
guerres, le retour à la piraterie, l'islamisme39(*).
§2. La spatialité ou territorialité
Considérant les définitions de la
géopolitique par les grands auteurs classiques et contemporains, entre
autres, Yves Lacoste, qui dit que « c'est l'étude des
différents types de rivalités de pouvoirs sur les
territoires », nous comprenons que les enjeux territoriaux ne sont
pas à négliger dans les études géopolitiques.
Pascal Boniface en parlant de guerres de l'espace comme un des
défis majeurs en géopolitique, il dit que « la
conquête de l'espace était perçue, par les
américains et les russes ou les soviétiques, comme un moyen de
pouvoir dominer l'autre puissance. La maitrise du point le plus haut, a
traditionnellement représenté un atout stratégique
décisif »40(*).
Jean Mbayo en parlant de la spatialité, a
distingué la territorialité classique, de la
territorialité spatiale et de la territorialité virtuelle. Il
précise à cet effet que la spatialité c'est tout d'abord
le territoire, c'est-à-dire terrestre, maritime et aérien. La
territorialité classique ne relevant pas de celle spatiale, l'espace
extra-terrestre aussi. L'auteur en distinguant les trois sortes de
territorialités, met en fait l'accent sur la territorialité
spatiale, en précisant que l'espace extra-terrestre est aujourd'hui
soumis au contrôle variable de puissances qui peuvent
matériellement l'utiliser civilement et militairement. Pour l'instant,
poursuit-il, le contrôle territorial classique qui ne peut que se
développer et s'approfondir. Le contrôle du territoire spatial
permet d'observer les autres, les écouter ou les frapper. Ce
contrôle du territoire spatial fragilise donc le territoire classique,
qui devient vulnérable surtout lorsque l'espace maritime et l'espace
aérien sont eux-mêmes dominés par une puissance adverse,
mais l'utilité pour une puissance de contrôler le territoire
spatial l'oblige à contrôler des territoires classiques. L'exemple
de la France qui est une puissance spatiale, est illustré par l'auteur,
car disposant de lancement des fusées, comme zones tampons41(*).
Le contrôle et la formation des territoires restent donc
l'enjeu majeur de la géopolitique. Selon Pascal Gauchon et Jean Marc
Huissoud, il existe dans la plupart des communautés, une
véritable demande de territoire que l'on ressent jusque dans les
cités de Banlieue : A. Chauprade, cité par les auteurs,
parle d'une « libido territoriale » et d'une
« territorialisation des identités », en disant
que ce sont là le fondement de la géopolitique. Selon cet auteur
précité, le territoire est plus qu'un enjeu : de par ses
caractéristiques, sa situation, les menaces qui pèsent sur lui,
il influence les communautés qui l'habitent. La géopolitique de
la Russie s'expliquerait par son ancrage dans un espace aux limites floues.
Menacé à l'Est comme à l'Ouest et enfermé au coeur
du continent par les verrous danois, turcs et japonais qui empêchent
l'accès aux mers chaudes. A. Chauprade cité par ces auteurs
appelle « territorialité, cette capacité d'influence du
territoire, acteur à part entier de la géopolitique42(*).
Précisons pour ce qui est de l'espace que, son
enclavement provoque des efforts d'isolement qui peuvent aboutir à des
phénomènes identiques à ceux provoqués par
l'insularité : endémisme et conservation de peuplements
reliques, dépendance économique et politique, pauvreté.
Les Etats enclavés sont parfois instrumentalisés dans les
relations internationales, disent ces auteurs. L'enclavement n'est cependant
pas une fatalité. La Suisse est l'un des pays les plus riches du monde,
le marquisart d'Autriche, longtemps dépourvu de toute frontière
maritime, a donné naissance à l'un des plus puissants empires
européens, qui n'est rien d'autre que la Suisse. C'est la preuve
même qu'il n'existe pas de déterminisme géographique
absolu43(*).
Signalons enfin que l'espace virtuel ou territorialité
virtuelle évoquée par Jean Mbayo et qui émerge dans les
domaines idéologique, financier, commercial ou humanitaire, constitue un
espace d'intervention des acteurs transnationaux, et il est virtuel avant qu'il
ne soit réel44(*).
§3. L'impérialité ou
l'impérialisme
Parler de l'étude de géopolitique sans toucher
l'impérialisme, ça ne vaut pas la peine. Car d'une façon
ou d'une autre, la recherche de la puissance en Relations Internationales se
passe au préalable par l'impérialité quelconque. Nous ne
sommes pas loin de ces auteurs qui définissent l'impérialisme
comme étant une doctrine qui considère que leur puissance
autorise certains Etats à étendre leur influence, voire leur
domination, en dehors de leurs frontières45(*).
En effet, comme dit Jean Mbayo, « l'extension de la
puissance au-delà d'un peuple conduit naturellement à la
constitution de l'empire46(*).
Etymologiquement le mot vient du terme
« empire », allusion faite à l'empire romain
désignant ainsi le colonialisme européen qui a
débuté au XVIe siècle et qui a connu son apogée
à la veille de la première guerre mondiale et faisant
éclater le monde en des grands empires. Le monde a alors vécu la
naissance de l'impérialité dont notamment l'empire britannique
etc. le mot émergea par la dénonciation des marxistes qui
étaient anti-occidentalistes et le plus grand dénonciateur c'est
Lénine, vers 1916, le père de la révolution de 1917 y
estimait que l'impérialisme découlait de la
nécessité pour le capitalisme de s'exporter dans des nouveaux
pays où il pourra restaurer ses profits, en baisse dans les vieux pays
industrialisés.
Notons cependant que, l'impérialisme dit occidental se
déguise avec la deuxième mondiale qui dégrada
l'économie européenne avec les
velléitésexpansionnistesd'Hitler Adolph. Il va renaitre
tardivement avec la fin de la guerre dite « la grande
guerre », qu'est la deuxième guerre mondiale, mais aussi avec
l'effondrement ou la désintégration de ex-URSS qui luttait contre
cet impérialisme au monde. Et cette renaissance va s'observer dans le
chef des Etats-Unis d'Amérique. En considérant sa forme du
néo-colonialisme, subsistent aujourd'hui des zones d'influence qui sont
autant des formes rémanentes d'empires passés, preuve que
l'impérialisme n'est pas mort, car même la Chine anciennement
dominée, se lance, elle aussi dans une nouvelle course47(*).
Disons avec Jean Mbayo en fin que, si le colonialisme avait
pour but la conquête et la possession de territoires outre-mer, ce
n'était pas seulement pour y exploiter par la force, des populations, il
s'agissait aussi de colonialismes rivaux les uns des autres qui se disputaient
des zones d'influence. De nos jours, depuis le lendemain de la seconde guerre
mondiale, au colonialisme des puissances européennes, a
succédé ce que l'auteur a dû appeler
« néo-colonialisme »48(*).
En poursuivant toujours avec Jean Mbayo, il dit que :
« l'impérialisme n'a pas toujours été
considéré comme incompatible avec la notion de la
démocratie », car si l'on rejette un regard dans la nuit des
temps, nous trouverons que, commençant par Athènes ayant
mené des politiques impérialistes à l'encontre des Etats
voisins, il n'a jamais été le cas. Par fois la démocratie
même a pu servir de catalyseur à des idéologies
impérialistes, dit l'auteur. Les promoteurs de ces idéologies
jugent que l'idéal démocratique dont ils se prévalent doit
être exporté par-delà les frontières, au moyen de
campagnes militaires si besoins est. L'exportation de valeurs
démocratiques a pu justifier différentes guerres de
conquêtes depuis la fin du XVIIIe siècle, en
particulier, lorsque les démocraties se sont développées
comme mode de gouvernement en occident, fin citation49(*).
Concluons donc ce paragraphe en disant que,
l'impérialisme peut-être compris autrement comme une domination
sur des espaces territoriaux des Etats tiers, par des puissances
considérables. Une puissance impériale est censée jouir
d'une supériorité donnée. A ce sujet, et en rapport avec
notre cadre théorique ci bien explicité supra, la théorie
de l'interdépendance complexe prônée par Joseph Nye et
notamment son idée de soft-power, expliquerait autrement
l'octroi de la puissance impériale des Etats, aux moyens de la
technologie, de la culture, du commerce ou des autres valeurs d'ordre
politico-juridique, telles que la démocratie, les droits de l'homme,
etc.
Eu égard à tous ceux-ci, nous disons que
l'impérialisme est donc au centre des analyses géopolitiques. Il
est un paramètre d'analyse géopolitique parmi tant d'autres. Il
n'est pas à confondre avec une dictature au sens ordinaire.
SECTION III. NOTIONS DE L'EQUILIBRE EN RELATIONS
INTERNATIONALES
Dans cette section, nous allons bel et bien devoir cerner le
concept « équilibre ». Ce concept fait partie de
composantes de notre sujet d'étude. Mais, il est important de noter que
cette partie ferait normalement objet de la deuxième section
déjà abordée. Il en serait ainsi car suivant la
présentation de notre sujet, le concept
« équilibre » précède celui de la
géopolitique, mais la prépondérance de ce dernier
(concept), force nous a été d'aborder cette question en premier
lieu. Si non, l'ordre ne l'emporte pas du tout.
En fait, la notion de l'équilibre en Relations
Internationales n'est pas à négliger, comme disait le
général Dégaule : « les Etats sont des
montres froids, qui n'ont pas d'amis, mais qui n'ont que
d'intérêts ». Donc la notion d'équilibre vient un
peu dans certaines situations atténuer l'animosité des Etats qui
cherchent à tout prix maximiser leurs intérêts, tout en
reniant ceux des autres.
Nous allons devoir catégoriser différents types
d'équilibres et cela va être résumé en paragraphe.
D'où chacun des paragraphes sera consacré à l'étude
d'une catégorie d'équilibre donnée.
§1. L'équilibre des forces
LabanaLasay'Abar note que, c'est le mécanisme de
régulation des relations internationales. Et qu'il s'agit d'une sorte de
guide de l'action qui entend empêcher l'hégémonie d'un Etat
trop fort. L'équilibre peut être établi de plusieurs
manières : la coalition pour résister à la
montée en puissance d'un Etat, la constitution d'un concert des nations,
le soutien aux Etats faibles contre un voisin trop fort50(*).
L'équilibre de force comme le dit Philippe Biyoya,
découle du caractère anarchique du système international.
Il est ainsi institué comme une structure décentralisée
destinée à assurer l'ordre. Historiquement, l'équilibre
des forces apparait en 1948 avec le traité de Westphalie :l'ordre
public européen reconnait la nouvelle réalité de
Bavière interdisant à la France d'annexer l'Espagne de peur de
bouleversement de l'équilibre des forces. Dans son acception politique,
c'est soit une réalité ou une volonté d'équilibre
dû à l'existence d'une politique d'équilibres des forces
qui requerraient de la sagesse51(*).
L'existence d'une notion dite de l'équilibre des forces
fait appel à quelques éléments importants, à
savoir : au moins deux Etats souverains, soit une multipolarité
limitée du système international. L'on va aller donc
jusqu'à quatre ou cinq Etats, pas plus. Elle fait aussi appel à
une frontière du système d'équilibre. Il ne s'applique pas
de façon générale et indiscriminée, il faut dresser
une carte ou des cartes des jeux de l'équilibre des forces. Elle fait en
fin appel à la croyance en la possibilité d'un calcul rationnel
des forces.
Il est très important de noter avec l'auteur que le bon
fonctionnement de l'équilibre des forces exige des conditions que voici,
toutes construites au tour de la qualité de la diplomatie :
ü La vigilance : ou la variable
informationnelle ;
ü La flexibilité : qui suppose le changement
d'alliance au nom de l'équilibre des forces, pas d'amitié, pas de
haine, l'homogénéité idéologique : les
puissances doivent partager les mêmes valeurs techniques et
culturelles ;
ü La modération : dans la guerre
(modération dans la réalisation des objectifs nationaux). Il
existe aussi, outre les éléments et conditions de
l'équilibre des forces précités, les moyens de
l'équilibre des forces ou les outils diplomatiques. Nous allons devoir
les distinguer selon qu'il s'agit de :
1. Entre grandes puissances : ici nous avons deux
moyens :
a. L'équilibre fondé sur la course aux
armements, soit sur la sécurité par la force nationale ;
b. L'équilibre multipolaire fondé sur la
diplomatie, soit la compensation externe obtenue par le jeu souple d'alliance,
de désalliance ou de réalliance ;
c. La guerre ;
d. L'intervention dans les affaires intérieures
faisables quelques fois, mais au fond contraire avec le but de
l'équilibre des forces, la sauvegarde de l'interdépendance.
2. Entre grandes puissances et petites puissances : ici
les outils diplomatiques de l'équilibre des forces entre les grandes
puissances et les petites puissances sont la neutralité ou le partage ou
encore l'intégration : cas de la Belgique en 1930. Les grandes
puissances imposent une neutralité armée, interdiction faite
à la petite puissance de jouer le jeu diplomatique52(*).
L'évolution du système international depuis les
temps jusqu'à nos jours est caractérisée par ce facteur
déterminant qui est l'équilibre des forces. En effet, la victoire
des puissances de l'alliance lors de la deuxième guerre mondiale, a
commencé par la coalition des forces de ces alliances. Ayant pour ennemi
commun les forces de l'axe, la victoire était certaine dans le camp
des alliées.
L'équilibre des forces est un concept synonyme de
l'équilibre des puissances. Cependant, ça dépend de
l'utilisateur du concept. Certains auteurs préfèrent utiliser
« l'équilibre des puissances ».
Mwayila Tshiyembe dit que, c'est l'une des idées forces
de l'approche réaliste. Il est considéré par une
majorité des réalistes comme la configuration la plus souhaitable
dans les Relations Internationales par opposition à
l'hégémonie et à l'unipolarité, car
l'équilibre des puissances seul est capable d'instaurer un minimum de
stabilité et de paix. Il repose sur la conviction que seul le pouvoir
limite le pouvoir, il renvoie à une situation telle qu'aucune puissance
ne puisse être dans une position prépondérante, lui
permettant de dicter sa loi aux autres. Son synonyme serait alors
« l'hégémonie »53(*).
Nous disons en fin que, l'équilibre des forces a servi
à la stabilité du monde durant la période de la guerre
froide. Même si cette stabilité n'a pas été
effective, mais du moins, certains Etats faibles ont su quand même
résister à l'hégémonie d'un ou d'un autre camp. On
a ainsi parlé de la guerre par procuration. Les Etats dits
« Satellites » se trouvaient capables de résister
devant une grande puissance grâce au soutien lui prêté par
l'autre puissance à celle adverse. Le cas de la guerre de Vietnam
servant d'exemple, mais aussi celui de la guerre de Corée, sont la
manifestation de cette résistance à l'hégémonie
américaine ou soviétique.
§2. L'équilibre stratégique
Très souvent la notion de l'équilibre intervient
toujours dans les études de Relations Internationales, s'agissant de
l'équilibre des forces ou des puissances, de l'équilibre
stratégique et de l'équilibre de terreur. Ces trois notions
s'avoisinent toujours et souvent se nourrissent. S'agissant de ces deux
dernières, elles sont très proches et parfois se
complètent. Nous avons quant à nous, préféré
les étudier séparément malgré qu'elles semblent
être une même notion et difficile à séparer.
Dans les écrits géopolitiques de Pascal Gauchon
et Jean-Marc Houissoud, lorsqu'ils expliquent les cent mots de la
géopolitique, ils n'en sont pas passés sans faire allusion
à la notion de l'équilibre stratégique. Ils expliquent
l'équilibre stratégique dans le sens de l'adversité, ils
disent que c'est une situation dans laquelle aucun acteur ne dispose d'un
avantage décisif certain sur ses adversaires54(*).
Selon ces auteurs, un équilibre peut, dans un sens
large (d'explication du concept équilibre), exister par l'existence de
moyens équivalents dans deux camps opposés, mais être aussi
en théorie induit par le territoire. Lorsqu'aucun des adversaires ne
peut espérer vaincre sur le terrain de l'autre.
En matière stratégique, le concept
d'équilibre a connu son ère de gloire du temps de la guerre
froide, sous le président Dwight D. Eisenhower. Il posait comme principe
que les Etats-Unis devraient à tout prix maintenir une parité des
moyens, notamment nucléaires, avec les soviétiques. C'est le
concept central de la notion de dissuasion.
Le maintien de cet équilibre est difficile dans la
mesure où il n'est pas seulement quantitatif, mais aussi
influencé par les évolutions techniques. Par ailleurs, il est
difficile de déterminer les conditions d'un équilibre global car
les moyens et les et les ressources de deux camps sont rarement
équivalents, les conceptions stratégiques différentes et
les conditions de l'affrontement variables. Il est compliqué aussi par
l'ignorance des moyens exacts de l'adversaire. Cela a valu à la course
aux armements, la qualification de « stratégie
névrotique » dans la théorie des relations
internationales. D'autres parlent « d'impuissance de la puissance de
la puissance », chacun devant assumer des dépenses militaires
considérables sans perspective de servir des arsenaux. La
supériorité militaire sans équivalent des Etats-Unis
depuis la fin de la guerre froide a conduit à une remise en cause de la
stratégie de l'équilibre. Ils cherchaient au contraire à
accentuer le déséquilibre en leur faveur à fin de
prévenir l'émergence d'une puissance concurrente. Allusion faite
à la Chine55(*).
La notion de l'équilibre stratégique est
tellement vaste, elle cherche son explication dans la détention des
armes concurrentes, et la stratégie de démonstration pour se
faire prévaloir. Ceci fera objet enfin, de notre dernier paragraphe.
§3. Equilibre de terreur
L'équilibre de terreur est principalement
caractérisé par un élément très important,
qui est la dissuasion. La dissuasion prône la paix par la peur. Dissuader
signifie convaincre les autres à ne pas nous attaquer. La peur
créée dans le chef de l'adversaire s'exprime par l'imagination
d'existence de la zone de destruction mutuelle assurée (DMA). Chacun des
camps ayant l'incertitude de la destruction totale de son adversaire, la
dissuasion nait56(*).
Généralement comme nous venons à peine de
l'expliquer, la dissuasion est une stratégie liée à la
possession de l'arme nucléaire. Elle peut s'entendre comme une
reformulation du célèbre adage de Julius Caesar, qui disait
que : « qui veut la paix prépare la guerre ».
il s'agissait avant tout de préserver la paixen montrant à
l'adversaire qu'un conflit serait sinon perdu d'avance, du moins
catastrophique. La détention d'un arsenal performant, la recherche
permanente de la supériorité technologique, mais aussi la
propagande, les négociations, voire les pressions et les menaces sont au
coeur de la dissuasion.
La dissuasion a fait ses preuves de la « diplomatie
au bord du gouffre » avec la Chine à celle de l'Europe en
passant par la crise des fusées à Cuba. Néanmoins, elle a
monté ses limites face à la prolifération nucléaire
(Israël, Inde, Pakistan, etc.) tandis que la rivalité permanente
entre les deux supergrands, a, sans cesse accentuée le risque de recours
au feu atomique. Dès lors, la condition de survie de la dissuasion a
résidé en un désarmement négocié, il s'agit
là des différents accords de limitations des armements
signés entre les deux blocs opposés de la guerre froide (SALT I
et SALT II). C'est à ce prix que les grandes puissances ont
conservé leur privilège militaire tout en réduisant les
risques d'un affrontement. Dans un monde complexe où chaque puissance
régionale réclame son droit à l'atome57(*).
Toutefois, la dissuasion qui est un élément
central de l'explication de l'équilibre de terreur, est à la fois
nécessaire pour la paix mondiale et extraordinaire.
CHAPITRE II : APERCU GENERAL SUR LES ETATS-UNIS
D'AMERIQUE
Le présent chapitre fera objet d'étude
générale sur les Etats-Unis. Il s'agit pour nous, de faire une
lecture superficielle sur la vie politique, économique, sociale, ainsi
que les fondements fondamentaux de a politique étrangère des USA,
en tant que grande puissance. Ceci nous permettra de bien baliser la piste
d'atterrissage de nos résultats attendus. Car, nous devons d'abord
connaitre ce que ce les Etats-Unis, son histoire, l'origine de sa puissance,
pour enfin comprendre sa posture aujourd'hui entant que super puissance, face
aux autres Etats qui prétendent aussi parvenir au statut de grandes
puissances.
SECTION I : PRESENTATION DES ETATS-UNIS
Cette section tournera autour de quatre paragraphes et
comportera outre les paragraphes, des points et des sous-points. Elle
détaillera aussi les différents aspects de la vie nationale des
Etats-Unis, sans tenir compte de rigueur de l'histoire très
lointaine.
§1. Historique
Outre la considération que, l'histoire des Etats-Unis
commença avec Christoph COLOMB, il est aisé de commencer avec une
petite histoire de peuplement américain.
En effet, les Etats-Unis sont une fondation de 13 colonies de
peuplement britanniques, venues de l'Europe à la recherche de bonheur.
Les Etats-Unis sont un des rares pays de la planète terre qui eusse des
vagues d'immigrations dans les temps jusqu'à nos jours. Les raisons du
genre des guerres de révolutions, des périodes de famine (en
Irlande), des persécutions, de l'intolérance religieuse, disons
donc que des désastres qui ont marqué l'Europe de cette
époque-là, conduisirent les hommes à voir les Etats-Unis
comme un bon milieu où vivre, à cause des espaces naturels
dotés de ressources potentielles et richesses naturelles. Prenons
à ce titre l'exemple évoqué par Douglas K. qui dit que,
« plus d'un million d'Irlandais ont émigré vers
l'Amérique entre 1846 et 1851, outre les statistiques anciennement
coloniales. Ils fuient la disette et les épidémies, dit l'auteur,
au cours de ces années qui ravageaient leurs pays. Au cours de la
même période, d'autres européens cherchèrent en
masse à échapper aux persécutions politiques. Notons avec
cet auteur que, les plus importants flots d'immigrants européens
arrivèrent entre 1900 et 1920, c'est en raison de la première
guerre mondiale58(*).
Cependant, les esclaves en font aussi sujets à ce
peuplement, les premiers arrivèrent un siècle plus tard, ils
étaient transportés en masse vers le nouveau monde par les
espagnols, et à la veille de la révolution américaine.
Disons donc qu'avant cette révolution, l'esclavagisme était
déjà solidement implanté dans ce qui allait bientôt
devenir les Etats-Unis d'Amérique. En termes des estimations, l'auteur
précise que, en 1776, en cinquième environ de la population, des
colonies anglaises d'Amérique était composé d'esclaves
noires. L'auteur précise que, en 1776, un cinquième environ de la
population, des colonies anglaises d'Amérique était
composé des esclaves noires.
a) De la population autochtone
L'Amérique avait été premièrement
occupée par les AMERINDIENS (Amérique-Inde), on a estimé
à environ 20 millions le nombre d'américains ayant du sang
indien. A côté des amérindiens, nous trouvons
également les esquimaux ou les aléoutes des îles
aléoutiennes provenant du pacifique. Tous ces autochtones furent
dominés par l'arrivée des immigrés de l'Europe la
tête emplie de légendes au sujet de cités immenses toutes
couvertes d'or. Les indiens d'Amérique en subirent les effets de la
colère de ceux-ci. Mais avec le temps, les hispaniques, qui ne sont rien
d'autre que l'ensemble des mexico-américains appelés autrement
« chicanons », les cubains, les portugais, etc.
caractérisèrent aussi la société
américain59(*).
Toutefois, pour ce qui est intéressant aussi dans ce
paragraphe, contribuant à l'idée de notre aboutissement, est que,
parlant de la puissance ici, ou de l'origine des origines de sa puissance, les
américains des Etats-Unis pensent que : « est
américain, tout individu qui satisfait aux exigences légales
relatives à la citoyenneté du pays et qui se considère
comme américain. Donc, du point de vue juridique ou effectif, ce que
veut dire « être américain », on se rend
compte que les anciennes appartenances auxquelles on se réfère et
qui vont souvent de soi dans d'autres pays touchant à la race, la
langue, la religion ou l'ascendance ancestrale sont devenues aux Etats-Unis des
éléments relativement mineurs.
b) De la création des Etats-Unis
Ce que nous pouvons retenir sur ce paragraphe ce que, en 1776,
les treize (13) colonies britanniques existant en Amérique furent l'une
et l'autre, elles cherchent à se rassembler, elles en arrivèrent
et se déclarèrent désormais une grande puissance du monde,
libre et indépendante. Ceci provoquant les britanniques qui
engagèrent la guerre de l'indépendance, dite autrement, guerre
révolutionnaire qui parta de 1776 jusque vers les années 1783.
Une nouvelle marche fut franchie avec la naissance de la nouvelle
république qui fit entrer dans les faits, dans les rêves et les
idéaux des quelques penseurs philosophes. Ce faisant, ils
envoyèrent une onde de choc à travers l'Atlantique : ils
décidaient en effet qu'ils avaient bel et bien le droit de choisir
eux-mêmes leur propre régime politique. A l'époque,
l'affirmation selon laquelle « un gouvernement ne devait son pouvoir
qu'au consentement des gouvernés » était totalement
d'avant-garde. Quelque chose de neuf venait d'apparaitre sous le soleil :
un système fondé, comme l'avait dit Abraham Lincoln, sur le
gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le
peuple »60(*).
Ainsi la naissance de ce gigantesque Etat existant au monde
sans précédent, il s'agit là, de la naissance des
Etats-Unis d'Amérique/United States of America, USA, en sigle.
§2. Situation géographique
Les Etats-Unis sont au départ, un pays
d'Amérique en tant que continent. Ils sont situés
géographiquement au Nord de ce continent, avec une superficie de
9363.353 km2 et une démographie de 250.000.000
d'habitants61(*).
2.1. Relief :
La partie principale des Etats-Unis est constituée de
plusieurs zones d'orientation générale Nord-Sud. L'Alaska et les
îles Hawaii représentant des entités géographiques
distinctes.
2.2. Les plaines côtières de l'Est :
Elles sont réduites à quelques îles au
Nord, elles s'élargissent progressivement vers le Sud où elles
constituent la plus grande partie de la Floride et rejoignent la plaine du
golfe du Mexique. Elles se terminent à l'Est par une côte basse,
l'écopée de vastes estuaires et prolongée par des
flèches littorales, elles viennent buter contre le bord du plateau
appalachien. Les Appalaches, ensemble montagneux en arc de cercle
orienté du Nord-Est au Sud-Ouest, constituent la plus grande partie de
la nouvelle Angleterre. Ils ont pour origine des plissements primaires aplanis
par l'érosion (relief appalachien) et sont couverts des
forêts62(*).
Faisant suite aux monts Adirondacks, ils comprennent les monts
Alleghany, le plateau du Cumberland et la BlueRidge, ils se prolongent au Sud
d'Atlanta par le Pledmont, ensemble de collines recouvertes d'argile rouge. Le
massif des Appalaches au relief arrondi et de faible altitude. Culmine au Nord
au mont Washington (1917) et au Sud au mont Mitchell (2037).
La région donne naissance à des nombreux
fleuves, dont les vallées fertiles servent de voies de
communication : Hudson, de la Ware, Potomac...
2.3 Plaine centrale :
Elle est comprise entre les Appalaches à l'Est, et les
Rocheuses à l'Ouest. Elle est drainée par le Mississippi et ses
affluents. La grande région de grands-lacs au Nord occupe une zone de
contact entre le bouclier canadien et les terrains primaires et secondaires
plissés qui le recouvrent au Sud. Elle constitue une véritable
mer intérieure de 245000 km2.
2.4 Le climat :
Malgré son extrême variété, due
à l'étendue du pays en latitude et aux différences
d'altitude et aux influences de courants océaniques de l'Atlantique et
du Pacifique, arrêtés par les Appalaches et par les Rocheuses, le
climat des Etats se définit essentiellement par la circulation sans
entrave dans l'axe Nord-Sud et par l'affrontement des masses d'air chaud et
humide de la zone tropicale et de l'air polaire froid et sec. La
Nouvelle-Angleterre et le centre-Est ont climat continental humide froid en
hiver avec d'importantes chutes de neige, frais en été. La
région de New-York, la plaine côtière et le Nord des
plaines centrales ont un climat tempéré humide, avec ses hivers
froids et des étés humides et chauds. Le Sud possède un
climat subtropical humide et chaud, avec cependant des brusques
refroidissements momentanés63(*).
§3. Situation politique
Il s'avère important de parler d'abord du texte
fondamental réjouissant le fonctionnement des institutions politiques
des Etats-Unis.
1. La constitution
La première constitution étasunienne
était résumée en articles de confédération
depuis 1781. Il devint vite que cette entente assez floue entre les Etats ne
répondait pas à la situation. Car, l'exécutif commun qui y
était ne disposait pas du tout des pouvoirs nécessaires en
matière de défense, du commerce et de fiscalité. C'est
ainsi que vers le mois de mai 1787, un autre document entièrement
nouveau vit le jour, il s'agit d'une constitution, mais officiellement
ratifiée par l'assemblée des Etats en 1789. C'est dans cette
constitution qu'on retrouve la structure de base du gouvernement
« trois branches séparées dont chacune dispose
vis-à-vis des autres « des freins et de
contrepoids » elle précise des pouvoirs et obligations de
chaque branche du gouvernement fédéral, tous les autres pouvoirs
et responsabilités étant dévolus aux Etats-Unis
membres64(*).
Le texte constitutionnel a fait l'objet d'amendements
successifs destinés à répondre à l'évolution
des choses, mais il n'en reste pas moins la loi suprême du pays. Que ce
soit au niveau fédéral à celui des Etats ou des
localités, tous les gouvernements et toutes les équipes
dirigeantes sont tenues de fonctionner dans le respect de ses stipulations. Aux
termes de la constitution, le pouvoir ultime n'est nullement confié au
président, à l'exécutif donc, ni au congrès,
branche législative donc, ni non plus à la cour suprême,
branche judiciaire, ni d'ailleurs comme c'est le cas dans tant d'autres pays,
à tel groupe ou à tel parti politique : dans les faits comme
dans l'esprit, ce pouvoir appartient à l'ensemble des américains
des Etats-Unis, comme d'ailleurs l'indique la première phase de la
constitution étasunienne : (« nous, le
peuple... »)65(*).
2. Le congrès
Le congrès qui est la branche législative du
système fédéral est composé du sénat et de
la chambre des représentants. Il y a 100 sénateurs, à
raison de deux par Etat. Ces sénateurs sont élus pour un mandat
de six ans et renouvelable par tiers les deux ans chacun d'eux
représente l'ensemble des habitants de son Etat et leurs
intérêts. La chambre compte 435 membres, élus tous les deux
ans pour un mandat qui est lui-même de deux ans. Chaque Etat est
divisé en circonscriptions électorales qui élisent chacune
un représentant. Le nombre de représentants d'un Etat est
proportionnel à sa population : c'est ainsi la Californie, qui est
un Etat le plus peuplé, a 52 représentants, alors que le Delaware
n'en a qu'un seul66(*).
Il faut cependant ne pas oublier que, le nombre de
sénateurs varie selon le nombre des Etats. C'est la question
d'actualisation, c'est-à-dire, s'il y a un Etat de plus qui s'ajoute au
système, automatiquement il y a aussi deux sénateurs qui doivent
s'ajouter.
Presque toutes les élections aux Etats-Unis se
déroulent selon la règle du « tout au
vainqueur » : candidat qui, dans une circonscription, obtient le
plus grand nombre de voix est déclaré vainqueur.
Le congrès édicte l'ensemble des lois et chacune
de deux chambres a le pouvoir de lancer des projets législatifs, tout
comme elle a le droit de voter contre un projet adopté par l'autre
chambre. Du fait qu'aucun projet ne peut devenir loi sans leur accord conjoint,
le compromis est la règle qui régit leur fonctionnement. C'est le
congrès qui décide en matière d'impôts et des
dépenses des fonds publics. C'est également lui qui
réglemente le commerce entre les Etats membres et avec les nations
étrangères. De lui, dépendent aussi les règles de
naturalisation applicables aux citoyens étrangers.
3. Le Président
Le président des Etats-Unis est élu tous les
quatre ans et son mandat est renouvelable une seule fois. A l'instar des
sénateurs et des représentants, il est élu directement par
le corps électoral à travers les grands électeurs de
chaque Etat. Autrement dit, il n'est pas choisi par le parti qui dispose du
plus grand nombre de sénateurs et de représentants. Cela signifie
que le président peut appartenir à tel parti et la
majorité du sénat ou de la chambre des représentants (ou
encore des deux à la fois) à tel autre. Pareil situation n'est
pas rare67(*).
Ainsi, même si l'un des deux grands partis peu renverser
la majorité à l'occasion des élections
intermédiaires, le président reste le président, quand
bien même son propre parti serait devenu minoritaire dans l'une ou
l'autre chambre. Il se peut qu'une telle circonstance amoindrisse sa
capacité à faire adopter ses projets de loi par le
congrès, mais ce genre de conséquence n'a rien
d'inéluctable. De toute façon, qu'il s'agisse des
problèmes intérieurs ou de politique étrangère, il
est rare que le président puisse compter sur le soutien automatique du
congrès, même si propre parti dispose de la majorité au
sénat comme à la chambre basse. Il doit user de persuasion et
faire admettre son point de vue par les représentants et par les
sénateurs. Il doit négocier et parvenir à des compromis.
Il y a ici une différence de taille entre le système
américain et celui où le chef élu d'une nation
représente le ou les parti (s) majoritaire (s), comme c'est le cas en
régime parlementaire.
L'exécutif est composé d'un certain nombre de
départements communément appelés ministères. Ces
départements sont actuellement ceux des affaires
étrangères (département d'Etat), du trésor, de la
défense, de la justice, de l'intérieur, de l'agriculture, du
commerce, du travail, de la santé et de des ressources humaines, du
logement et de l'urbanisme, de transports, de l'énergie, de
l'éducation et des anciens combattants ; crées par la loi,
tous couvrent des domaines bien précis comme leur dénominations
l'indique.
Le responsable de chacun de ces départements est
désigné par le président, sous réserve
d'approbation par le sénat, et aucun de ces
« secrétaires », comme on les appelle, ne peut
siéger au congrès ni occuper une autre fonction gouvernementale.
Chacun d'eux est directement responsable devant le président et ne reste
en poste qu'aussi longtemps que celui-ci veut bien l'y laisser. Mieux vaut les
considérer, par conséquent, comme des assistants et conseillers.
Lorsqu'ils se réunissent, ils forment le cabinet du président.
Certains présidents se sont beaucoup appuyés suer les avis
émanant de leur cabinet, d'autres très peu68(*).
4. La justice fédérale
C'est la troisième balance du gouvernement, en plus du
législatif (le congrès) et de l'exécutif (le
président), est constituée par le système judiciaire
fédéral, dont l'élément principal est la cour
suprême : chargée de veiller sur les deux autres branches,
elle décide de la constitutionnalité des lois et décisions
émanant de ces instances. Le congrès a le pouvoir de fixer le
nombre des juges qui y siègent, mais non celui de modifier les pouvoirs
de la cour suprême, qui les tient de la constitution elle-même. La
cour suprême est composée d'un président (chief justice) et
de huit magistrats assesseurs, qui sont désignés par le
président des Etats-Unis, mais dont la nomination doit être
ratifiée par le sénat. Une fois confirmés, ils sont
à vie juges de la cour suprême. Les décisions de celle-ci
sont sans appel et ne peuvent être codifiés ni par le
président ni par le congrès. Indépendamment d'elle, le
congrès a mis en place 11 cours d'appel fédérales et,
à l'écheloninférieur, 91 cours fédérales de
districts. La cour suprême est directement compétente dans
seulement deux types de procès : ceux où des diplomates
étrangers sont impliqués et ceux où dès l'une des
parties est un Etat de l'union. Dans tous les autres cas, elle n'est saisie que
sur la base d'appels émanant de tribunaux inférieurs69(*).
La cour choisit elle-même les affaires dont elle entend
se saisir, qui, pour la plupart posent un problème
d'interprétation de la constitution. Elle exerce en outre le
« contrôle de la constitutionnalité des
lois », c'est-à-dire qu'elle a le droit de déclarer
inconstitutionnelles les lois et les actes des pouvoirs publics, tant au
niveau local. Ce pouvoir a beau ne pas figurer dans la constitution, il s'est
établi avec le temps.
5. Les freins et les contrepoids
La constitution prévoit donc trois branches principales
pour le système gouvernemental, branches qui sont attribuées
à chacune se trouvent très précisément
équilibrés par ceux qui ont alloué aux deux autres :
chaque branche sert de frein aux autres à travers un contrôle
réciproque. Il s'agit d'empêcher que l'une quelconque des branches
ne s'approprie trop des pouvoirs ou n'abuse de ses prérogatives70(*).
Le congrès a le pouvoir de faire les lois, mais
à tout texte par lui voté, le président peut passer outre
à ce véto s'il réunit dans chacune des chambres une
majorité de deux tiers ; il peut également refuser
d'accorder les fonds réclamés par le président. Ce dernier
peut nommer las hauts responsables de son administration, mais sous
réserve de l'approbation du sénat. Il dispose aussi de pouvoir de
nommer tous les juges fédéraux, mais là encore, leur
nomination doit être ratifiée par le sénat. Chaque tribunal
a le droit de décider de la constitutionnalité de toutes les lois
issues du congrès et donc, si tel est son avis, les frapper
d'inconstitutionnalité.
Nous disons en fin que le système des freins et
contrepoids rend nécessaire la recherche du compromis, voire du
consensus. Ce recours est également essentiel à tous les autres
niveaux de l'organisation politique américaine. Un tel système
met la vie politique à l'abri des extrêmes : il interdira,
par exemple, à un nouveau président de bouleverser la politique
du pays selon son seul caprice. C'est bien pour quoi, dans l'esprit des
américains, le mot « gouvernement » englobe la
totalité du système, c'est-à-dire le président est
l'exécutif, mais aussi le congrès et le cours de justice. Il
s'ensuit que, dans la pratique, le président (et avec lui,
« l'administration ») n'est pas aussi puissant qu'on
l'imagine souvent à l'étranger. Si on le compare à
certains autres chefs d'Etats dans des pays où le gouvernement est
formé par le parti majoritaire, il a beaucoup moins de pouvoir71(*).
§4. Situation socio-économique
Les USA sont avant, et de loin, la première puissance
économique du monde (environ un quart de la production mondiale). Ils
sont classés en premier rang avec un produit intérieur brut de
5880 milliards dollars selon les statistiques estimés en 2001. Et le
deuxième pays c'est la Chine avec 2870 milliards de dollars72(*).Cependant les efforts
menés par les USA font à ce qu'en 2012 le PIB passe de 5880
à 16.198 milliards de dollars devant la Chine dont le PIB est de 8250
milliards de dollars, maintenant toujours sa place comme deuxième
après les USA.73(*)
4.1. L'industrie et l'agriculture : si la
compétence industrielle et technologique des américains est bien
connue, on ignore souvent, y compris aux Etats-Unis qu'ils sont aussi le
premier pays agricole du monde, 12% de la production mondiale du blé,
45% pour le maïs, 18% pour le coton, 10% pour l'ivoire et le sorgho. De
même, c'est aux fermiers et ranchers américains que le monde doit
14% de ses produits laitiers, 17% de toute sa viande. Les exportations ne
représentent qu'un dixième du produit national brut des
Etats-Unis, mais presqu'un cinquième de ce total est constitué
des produits agricoles.
4.2. Les migrations internes et urbanisation
Un autre fait démographique qui n'a cessé de
s'affermir depuis la fondation des USA concerne la migration, progressive, mais
continue des zones rurales vers les zones urbaines, des fermes et des petites
villes vers les agglomérations plus importantes et leurs banlieues. En
1880, comme nous le précise l'auteur, près de trois quart des
américains vivaient en zone rurale. Un siècle plus tard, on
retrouve la même position (75,2%), mais cette fois dans les zones
urbaines ou à proximité.
Notons avec cet auteur que seuls 20% des américains
vivent dans des villes de 500.000 habitants et plus. Ils sont près de 90
millions à résider dans des agglomérations de moins de
100.000 habitants. En 1990, quelque 19.000 villes avaient une population
inférieure à 50.000 personnes74(*).
SECTION II : FONDEMENT DE LA POLITIQUE ETRANGERE
DES ETATS-UNIS
La présente section mettre aux prises, le parcours de
la politique étrangère des Etats-Unis, tenant compte des sources
historiques d'inspiration de ladite politique étrangère des
Etats-Unis. Il s'agit des héritages fondamentaux de la politique
étrangère des USA. Il en sera ainsi pour essayer de comprendre
comment les USA en tant que puissance dominante, conçoivent le monde
contemporain en considérant les données passées qui ont
défini les rapports entre les USA et les autres Etats, puissants ou
non.
§1. Avant la première guerre mondiale
a. L'isolationnisme ou doctrine Monroe
L'isolationnisme autrement dit doctrine Monroe, est une
idée lancée parJames Monroe, alors président des
Etats-Unis des années 1817 à 1825. Cette doctrine veut exprimer
le retour sur soi des américains. Elle est définie dans un sens
large, puis dans un sens strict. Au premier niveau, dans un sens large donc,
l'isolationnisme s'étale sur tout le continent américain. Ici le
tenant de la théorie voyait le programme de renfermer l'Amérique
toute entière, qui ne devrait plus s'imixer dans les affaires
européennes surtout. L'Europe étant un continent belliqueux. Il
prônait le continent américain aux américains75(*).
Cependant, nous pouvons noter avec Mwayila Tshiyembe que
l'isolationnisme n'est qu'une forme déguisée de
l'interventionnisme ou de l'impérialisme limitée au continent
américain, géostratégiquementdécouplé de
l'Europe continentale et de ses visées impériales. Il s'agit en
filigrance, de défendre la thèse du continent américain
« chasse gardée des Etats-Unis d'Amérique ».
L'auteur précise dans ses idées, en détaillant la doctrine
Monroe, que, c'est une sorte d'impérialisme dirigé d'abord vers
l'Amérique latine qui donne lieu à une formulation
théorique avec le corollaire Roosevelt de la doctrine Monroe en
190476(*).
Toutefois, la conquête du monde par les Etats-Unis a
commencé par cette doctrine, l'idée a commencé par chez
soi en occupant le continent américain tout en brandissant
l'isolationnisme pour conquérirpar conviction des partenaires. Mais la
suite de l'isolationnisme a prouvé le contraire, car cette fois,
l'Amérique (les USA) aux américains (aux étasuniens). Ceci
est le deuxième niveau d'explication de l'isolationnisme. Les
américains sont restés en observance de cette doctrine,
jusqu'à ce qu'ils sont tombés victimes des attaques de la
première guerre mondiale, voire de la deuxième guerre mondiale.
Ils se sont accaparés de leurs intérêts
interaméricains tout en renonçant à toute à toute
immixtion dans les affaires intérieures. Mais, l'idée
n'étant pas suffisante pour la montée en puissance de leur Etat,
ils ont cependant préféré s'ouvrir au monde, à la
suite de deux guerres mondiales, pour consolider leur puissance et
l'étalerà l'échelle mondiale. Même si cela a fait
débat, mais du moins, ils ont renoncé à cette idée
qui n'avait qu'une portée limitée.
b. La destinée manifeste
La destinée manifeste des Etats-Unis constitue une
autre forme d'impérialisme, une autre source de la puissance
américaine. Selon les américains, ils ont reçu une mission
ultime et sacrée à cause de leur immensité. Ils sont
considérés comme étant un modèle auquel il faut
faire référence. La destinée manifeste consiste en ce que,
leurs valeurs sont à propager à travers le monde entier, car
étant des valeurs sacrées et prônant la liberté
humaine. Dieu aurait donc donné à cet Etat la mission de conduire
le monde pour l'amener à une stabilité uniformisée
à la tête de laquelle se trouve les Etats-Unis. Les valeurs que
les Etats-Unis doivent propager à travers le monde sont : la
démocratie, la libre-entreprise, les libertés etc.
Mwayila Tshiyembe dit que, c'est sur le postulat de la mission
civilisatrice des Etats-Unis, justifiée par leur modèle de
développement basé sur la démocratie libérale et la
foi chrétienne, que le publiciste américain, John O 'Sullivan,
directeur de la « democraticreview », créa le
concept de destinée manifeste. Il va de soi que la destinée
manifeste est une des variables structurelles de la politique
étrangère fondée sur la conviction que, le devoir
sacré des Etats-Unis, est d'exporter leurs valeurs aussi bien marchandes
que culturelles77(*).
Nous pensons que, c'est de cette idée de la
destinée manifeste, que les auteurs de l'interdépendance complexe
qui est la théorie adaptée à notre étude, se sont
référés pour parler ainsi de soft-power. Car,
l'idée principale ici est que, la conquête du monde peut aussi se
faire même doucement par des valeurs ou des idéologies. Même
si les auteurs de l'interdépendance ont développé cette
idée en ajoutant d'autres atouts, tels que : la technologie, la
culture, les échanges commerciaux, l'idée force, est de parvenir
à la puissance. Quant à nous, ce qui est important ici, c'est
l'étude de la politique étrangère des USA, la comprendre,
et comprendre ses fondements, parce que nous devons nous référer
à cette politique pour comprendre. Ce qui est donc essentiel ici, c'est
que les résultats de la puissance américaine, sont un ressort de
leur politique étrangère fondée sur différentes
doctrines prônées par différents présidents des
Etats-Unis d'Amérique chacun à son tour et selon ce qu'il
pense.
§2. Après la première guerre
mondiale
a) L'idéalisme
Il est une conception idéelle de Relations
Internationales. L'auteur rependu de l'idéalisme en Relations
Internationales, c'est Woodrow Wilson. Il avait une autre vision des relations
internationales par rapport à son prédécesseur
Théodore Roosevelt qui, lui avait engagé les Etats-Unis sur une
politique étrangère fondée sur le réalisme. Wilson,
alors président des Etats-Unis vers les années 1910, après
le mandat de Théodore Roosevelt, déclara autre chose, c'est la
vision idéaliste du monde. Selon lui, le monde « doit
être tel qu'il devrait être et non tel qu'il est ». c'est
un peu le contraire avec le réalisme rooseveltien qui prône la
conception du monde « tel qu'il est et non tel qu'il devrait
être ». D'ailleurs, Wilson s'attaqua à des grandes
lignes du réalisme dans ses déclarations politiques qui
définissaient sa politique étrangère.
Dans son discours du 22 janvier 1917 au sénat, le
président Wilson déclare ceci : « il doit y avoir,
non pas un équilibre des puissances, mais une communauté des
puissances ; non pas des rivalités organisées, mais une paix
commune organisée... ». Le fondement de sa politique
étrangère défini en termes d'idéalisme prend
l'inspiration au fait de la raison à la base de laquelle la
première guerre mondiale naquit. Il pense que, l'équilibre des
puissances a été à la base de l'éclatement de la
première guerre mondiale, car elle a procédé par une
diplomatie dite « secrète » qui a conduit bien des
Etats européens à signer des pactes d'alliances, les uns contre
les autres, chose qui a débouché à la guerre. D'où
il ne fallut plus demeurer dans cette même politique qui, en
elle-même contenait les germes de la fragilité du monde,
conduisant aux conflits larvés et se matérialiseront en suite. Il
suggère 14 points essentiels au tour desquels les Etats doivent se
mettre ensemble, entre autres ces points, il cite : la création
d'un système collectif d'agir ensemble pour la promotion de la paix
mondiale. Il s'agissait en fait de la naissance de la SDN
(Société des Nations). Celle-ci serait un cadre de
référence en matière de règlement des
différends78(*).
Wilson renforça la destinée manifeste
américaine, mais cette fois, il met en exergue la promotion des valeurs
démocratiques. Il pense que, la meilleure façon d'aboutir
à la paix commune st d'instaurer la démocratie, car les
démocraties ne se font pas la guerre. Il pense aussi bien que James
Monroe, que l'Amérique a reçu une mission messianique, qui est
cette de promouvoir les valeurs morales au monde. Il le dit dans un
discours : « je crois que Dieu a présidé à
la naissance de cette nation et que, nous sommes choisis pour montrer la voie
aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la
liberté ». Il veut la réalisation d'une paix durable et
étalée sous plusieurs branches : paix par l
démocratie, la paix par le marché, par la culture...
Selon Henry Kissinger, « c'est principalement
l'idéalisme Wilsonien qui a imprimé son rythme à la
politique américaine depuis sa présidence historiquement, et qui
inspire aujourd'hui encore »79(*).
b l'isolationnisme relatif de Wilson
la politique étrangère des USA était
aussi caractérisée par l'isolationnisme. Disons que le
président Théodore Roosevelt lui, en engageant le pays sur
l'option réaliste, il était déjà contre
l'isolationnisme, car il ouvrait déjà le pays au monde et que nul
ne peut prétendre vivre le réalisme en vivant dans l'autarcie.
Voilà comment et pourquoi l'arrivée au pouvoir de Wilson, tout au
début de son mandat, il recourût à l'isolationnisme.
Cependant, il est à noter que l'isolationnisme
wilsonien était relatif, car comme l'ont étudié certains
spécialistes, lorsque la guerre éclate, le 03 aout 1914 (la
première guerre mondiale), le président des USA souhaite observer
une stricte neutralité et maintenir l'unité nationale dont
l'isolationnisme est indispensable. Mais les provocations allemandes au
début de 1917, viennent à bout de l'espoirnourri par les
Etats-Unis d'un rétablissement de la paix par la négociation. Le
16 janvier 1917, le secrétaire d'Etat allemand des affaires
étrangères Arthur Zimmermann, adresse un télégramme
secret à l'ambassadeur allemand au Mexique, dans lequel il lui
suggère de préparer avec ce pays une alliance contre les USA. En
contrepartie, l'Allemagne lui promet une aide financière et la
restitution du Texas, du nouveau Mexique et de l'Arizona perdus lors de la
guerre de 1816-1848. Après des longues périodes, l'Allemagne, le
19 mars 1917 coule le Viligentia, il s'attaqua donc aux navires marchandes des
USA, qui ne s'étaient jamais engagés dans la guerre depuis son
début. Cela poussa la président américain de rompre avec
son ancienne tradition isolationniste et le 02 avril 1917, il demanda au
sénat de voter la déclaration de guerre. En état de cause,
dit, l'auteur, le mois d'avril 1917 peut sans doute être
considéré comme un tournant majeur de l'histoire des USA, car
pour la première fois, ils interviennent dans un conflit externe
à l'échelle mondiale. Leur puissante intervention hâte la
fin de la guerre et depuis lors, les USA ne cessent de jouer un international
de gendarme ou de police internationale déterminant, dont ils n'ont pu
se défaire malgré la tentative de repli dans l'entre-deux
guerres80(*).
Toutefois, à la suite des temps, Wilson montra
l'altitude assez lointaine de l'isolationnisme, car non seulement il engagea le
pays dans la guerre, mais aussi l'idée de l'idéalisme
résumée en termes de coopération le prouve aussi,
d'ailleurs il est celui qui a contribué à la création de
la SDN, et dans son esprit, les USA allaient aussi faire partie des membres
signataires du traité de paix de Versailles, fort malheureusement le
congrès lui refusa la ratification. Notons aussi que, l'isolationnisme
américain sous Wilson était une notion relative, car les USA
avaient des relations diplomatiques à cette époque-là avec
les autres Etats européens, notamment avec l'Allemagne, la
Grande-Bretagne, la France... d'ailleurs, l'histoire nous rappelle que lorsque
l'Allemagne commençait à menacer les navires américains,
le président américain rompt les relations diplomatiques avec
l'Allemagne vers le 1er février 1917. Et l'organisation
venant de naitre a connue des fragilités à cause de retrait d'une
cohorte des Etats, à la tête de laquelle se trouvent les
Etats-Unis, une puissance déjà très influente dans cette
affaire81(*).
§3. Avant et après la deuxième guerre
mondiale
Nous commençonsà étudier cette partie en
nous référent aux différents présidents qui se sont
suivis à la tête des Etats-Unis après la fin du mandat de
Wilson.
a. Le retour à la maison de Harding Waren
La campagne électorale de Harding Waren sous le slogan
« retour à la maison », a fait que celui-ci gagne.
Elu président de la république des USA en 1921. Waren en
utilisant ce slogan, il voulait exprimer le vouloir retourner des Etats-Unis
à l'isolationnisme, pour ce, la politique wilsonienne avait
échoué lamentablement, car elle a même amené
à la guerre. Voilà pourquoi il va même plus loin pour dire
« retour à la normale ». 0
La première étape de la politique de retour
à la normale de Waren a consisté à la signature de
traité de paix avec les pays ayant des différends avec les
Etats-Unis. C'est le cas notamment avec l'Allemagne et l'Autriche qui ont autre
fois poussé les Etats-Unis à s'engager dans la guerre. Il en est
ainsi, car le pays allait encore revivre son meilleur passé, d'où
il fallait au préalable terminer avec les européens qui ont
toujours été envoutés par l'esprit de guerre, au risque de
remettre encore en cause ses principes de la politique étrangère.
Cette signature eu lieu le 25 aout 1921 avec l'Allemagne, en signant aussi un
décret le 10 janvier 1923, mettant fin à l'occupation de
l'Allemagne. Malheureusement la mort l'emporta subitement et le
président Waren ne saura plus vivre pour continuer avec son idée.
Avant qu'il ne meure, le président Waren élabora deux plans
permettant la réduction de réparations de l'Allemagne, mais aussi
consistant à disponibiliser des prêts à l'Allemagne pour
s'acquitter des sanctions lui infligées en termes de réparations
avec les pays victimes de la guerre. Ces deux plans sont : le plan Dawes
en 1924 et le plan Young en 1928. Bien des traités furent signés
à partir de 1924 jusqu'en 1928 dans l'esprit toujours de voir
l'Amérique s'acquitter avec le monde extérieur, pour revenir
à ses traditions. Il s'agit entre autres, de traité de neuf
puissances, relatif au désarmement naval, en 1924, il s'agit aussi de la
signature en 1928 de pacte Briand-Kellog, mettant la guerre au loin82(*).
b. La politique étrangère de Franklin
Roosevelt
Franklin Roosevelt accède au pouvoir des Etats-Unis en
1993, dans un contexte compliqué de l'économie mondiale, il
s'agit de la crise économique mondiale qui prévalut depuis 1929
et qui continuait jusqu'aux années de son accession au pouvoir. Il n'a
plus de choix, l'idée de la continuité de l'isolationnisme parait
inefficace face aux problèmes économiques naissant. Sa politique
étrangère parait plus complexe, à la fois isolationniste,
interventionniste, bon voisinage et neutralité.
L'isolationnisme : Ici, il ne renonce pas, mais il
reste dans l'esprit de continuité de son prédécesseur, car
jouant et tenant compte des avancées déjà mises pour y
aboutir. Il cherche plutôt à redresser son économie pour
poursuivre avec cette politique83(*).
L'interventionnisme : c'est la première
option adoptée par Roosevelt au début de son mandat pour exprimer
le souci de l'Amérique à l'extérieur. Il est favorable aux
idées wilsoniennes. En 1933, il nomme Cordell Hull comme son
secrétaire d'Etat, car celui-ci est contre le protectionnisme
économique et le repli des Etats-Unis. Il va jusqu'à reconnaitre
l'URSS et établir les relations diplomatiques avec celle-ci.
La politique de bon voisinage good
neighborpolicy : c'est ici qu'il s'éloigne encore de la
doctrine Monroe de l'isolationnisme, car celle-ci consistait en une main mise
sur les Etats du continent américain. En décembre 1933, il signe
la convention de Montevideo sue les droits et devoirs des Etats, et renonce au
droit d'ingérence unilatérale dans les affaires
sud-américains. En 1934,il fera abroger l'amendement qui permettait
à Washington d'intervenir dans les affaires intérieures de Cuba.
Ils abandonnent donc le protectorat sur le Cuba issu de la guerre contre
l'Espagne. La même année, les marines quittent Haïti et le
congrès vote la transition vers l'indépendance des philippines
qui devient effective le 4 juillet 1946. En 1936, le droit d'intervention au
Panama est aboli, mettant fin au protectorat américain sur ce
pays84(*).
La neutralité : ici l'allusion est faite
aux Etats de l'Europe qui aimaient la guerre. Roosevelt signa le 31 aout 1935,
la loi sur la neutralité (neutralityact). Il interdit la livraison des
armes aux belligérants de la seconde guerre italo-éthiopienne,
mais aussi de la guerre civile en Espagne. Le 29 février il eu une autre
loi interdisant les prêts à faire aux belligérants85(*).
Ce que la neutralité exprimait, c'est tout simplement
le fait de ne pas voir la multiplicité de la guerre à travers le
monde, car la situation était déjà d'avance fragile,
d'où il fallait endiguer les éventuellescontinuités de
menaces.
c. L'entrée en guerre des Etats-Unis
Notons avec Tshiyembe que, lorsque la seconde guerre mondiale
est déclenchée en septembre 1939, Roosevelt rejeta la proposition
de neutralité et chercha les moyens d'aider les pays alliés de
l'Europe. Même si les raisons matérielles de l'implication des
Etats-Unis dans la guerre mondiale sont souvent évoquées entre
autres l'attaque de Pearl Harbour par le Japon, il est cependant évident
de dire que l'implication des Etats-Unis dans la deuxième guerre
mondiale résulte d'une préparation avant tout du président
Roosevelt de s'engager dans la guerre aux côtés de ses
alliés traditionnels (Grande Bretagne)86(*).
Disons en fin que la politique étrangère des
Etats-Unis a subie des changements et selon qu'il s'agissait des hommes d'Etat
qui animaient les institutions politiques américaines tour à
tour. Aujourd'hui il est aussi le cas, et la politique étrangère
américaine tire ses sources à celle d'hier. Elle est souvent
retrouvée dans les déclarations politiques, notamment les
discours, les points de presse, les allocutions, les décrets...
SECTION III. LES ETATS UNIS ET LA GUERRE FROIDE
Cette section fera objet d'étude de la politique
étrangère des Etats-Unis lors de la guerre froide. La politique
étrangère des Etats-Unis d'Amérique et sa puissance
à l'échelle mondiale aujourd'hui, est aussi, bel et bien
l'essorde sa victoire de la guerre froide. Même si nous ne pouvons pas
dire que la désintégration de l'URSS n'a pas été
causée par les Etats-Unis sur affrontement direct, mais quand même
la fin de l'ancien système international caractérisé par
la bipolarité, avait marqué le début d'une ère
nouvelle. C'est la primauté de la puissance américaine
jusqu'à nos jours, même si le système international, semble
aussi être complexe, c'est-à-dire, d'une part unipolaire et
d'autre part, multipolaire.
§1. Origines de la guerre froide
Si le feu de la deuxième guerre mondiale, a
été éteint par la victoire écrasante de puissances
de l'alliance, ses cendres continuent à s'allumer dans les
différents coins du monde. En effet, les origines de la guerre froide ne
sont pas à rechercher nulle part, si cen'est qu'à l'issu de leur
victoire (victoire de la grande alliance formalisée par les USA, l'URSS,
la Grande-Bretagne et la France).
Nous allons nous servir de cette question, que d'aucun
spécialiste des Relations Internationales ne se pose toujours au sujet
de la guerre froide, à savoir : « pourquoi, unies dans la
guerre, les grandes puissances se divisèrent dans la paix ?».
Nous allons devoir répondre à cette question avec les
spécialistes en matière, qui en dépit de plusieurs raisons
de la cause de la guerre froide, préfère souvent cibler les plus
grandes causes, entre autres, le problème allemand et l'expansion des
idéologies : communiste et capitaliste.
a. Le problème allemand au coeur de la guerre froide
Notons avec Maurice Vaisse que, lorsque anglais et
américain unifient leur zone le 17 décembre 1947, les
soviétiques protestent et réclament leur part de
réparation. En ce qui concerne le futur gouvernement de l'Allemagne, les
vues des anciens alliés sont encore plus divergentes. La France
désire une Allemagne très peu centralisée à
structure fédérale regroupant une douzaine de Landers. L'URSS au
contraire réclame un Etat très fortement centralisé et un
contrôle international de la Ruhn, où elle aurait sa part. Les
anglais et les américains se prononcèrent pour un gouvernement
fédéral fort, contrôlant les affaires
étrangères, l'économie et les finances. L'accord est
également impossible sur le traité de paix avec l'Autriche, car
les soviétiques réclament le contrôle d'une grande partie
de l'économie, ce que les occidentaux refusent. A la conférence
de Londres du 25 novembre au 18 décembre 1947, aucun progrès
n'est réalisé. Molotov impute les difficultés à la
« mauvaise foi » des occidentaux et refusecarrément
toutes leurs propositions. Il réclame l'organisation immédiate
d'un gouvernement central allemand. Décidément, le
problème allemand est devenu une pomme de discorde des anciens
alliés, et la question du statut de Berlin en est le point le plus
irritant87(*).
b. le problème du statut de Berlin et le Blocus
En réalité, les soviétiques, comme nous
l'analyse l'auteur, n'avaient pas admis comme une situation normale et
définitive le statut de Berlin, avec quatre zones d'occupation. Ils
considéraient que Berlin devrait faire partie de l'Allemagne de l'Est.
Ainsi, en mars 1948, le maréchal soviétique Sokolovski
décide d'arrêter les débats du conseil de contrôle
interallié et par des jours après, les soviétiques
annoncent qu'ils confient à des allemands de l'Est le contrôle de
l'accès à Berlin-Ouest. Devant le refus des occidentaux, toutes
les voies terrestres d'accès à Berlin. Mais une crise plus grave
se prépare. A la suite de leur unification, pour montrer leur
volonté d'unification, les trois puissances occidentales décident
de créer une monnaie commune, le deutsche mark (DM). Cette
réforme monétaire déplait aux soviétiques qui, par
mesure de rétorsion, organisent un blocus terrestre total. C'est
l'épreuve de la force88(*).
La création des Etats-Unis est immédiate. Ils
décident de ne pas accepter la situation de fait créée par
les soviétiques et de ravitailler Berlin-Ouest par un pont
aérien. Assurée à 95% par les américains, cette
opération va assurer pendant un an le ravitaillement de la ville et
contraindre les soviétiques d'ouvrir à nouveau les autoroutes et
les lignes de Chemin de fer qui permettraient de ravitailler Berlin-Ouest, avec
des contrôles soviétiques. Le conseil des ministres des affaires
étrangères, qui se réunit à Paris en mai-juin 1949,
sanctionne cet équilibre précaire. Berlin devient en fin un
symbole du combat pour la liberté. Voilà
l'élémentmatériel de la guerre froide.
b. L'expansion des idéologies :
Communisme
Cette lutte est souvent attribuée à l'union
soviétique comme provocatrice des expansions des idéologies
à travers les différents coins du monde, commençant par la
Chine. En effet, une fois conquise toute la Chine du Nord en octobre 1948, les
communistes entrent à Pékin le 22janvier 1949 et Shanghai le 25
mai. C'est ainsi que Tchang kai-Chek se réfugia dans l'île de
Formose et abandonne la Chine continentale à Mao Zedong qui proclama la
république Populaire de la Chine le 1er octobre 1949. C'est
la naissance d'un autre noeud de guerre froide en raison de l'opposition
idéologique entre les deux Chines symbolisée en deux camps. Du
coup, la situation est profondément modifiée en
Extrême-Orient où la RPC va désormais jouer un rôle
actif en Indochine et en Corée, c'est l'expansion du communisme à
travers l'Asie89(*).
§2. L'antagonisme idéologique et la
méfiance réciproque
Le présent paragraphe va démonter les sentiments
qui ont animé les deux superpuissances à demeurer dans une
position opposée, alors qu'elles sont issues d'un même fruit qui
est la victoire de la deuxième guerre mondiale.
Après avoir eu l'idée générale sur
l'origine de la guerre froide, nous nous mettons à étudier le
vouloir de chaque camp dans cette guerre idéologique. Notons ainsi avec
TshimpangaMatalaque, deux attitudes dans le chef de deux superpuissances ont
marqué cette période à la fois même qu'elles ont
servi de prétexte pour alimenter de plus en plus les conflits qui, n'eut
été l'essoufflement de l'URSS et le changement de sa politique
extérieure, à l'avènement au pouvoir de Mikail Gorbatchev,
aurait continué jusqu'à ces jours90(*).
1. L'antagonisme idéologique :
L'antagonisme idéologique entre les deux
superpuissances était l'un des ferma de la guerre froide. Le camp
capitaliste ou l'occident composé des pays de l'Europe occidentale, du
Canada, du Japon et de l'Australie sous la direction des Etats-Unis,
défendaient les économies du marché de la
démocratie libérale.
Alors que le camp communiste composé des pays de
l'Europe de l'Ouest, de la Chine, de la Corée du Nord, du Vietnam et du
Cuba, sous la conduite de l'URSS, défendait l'économie
planifiée à un système politique à parti
unique91(*).
Les deux superpuissances se soupçonnaient et voyaient
dans chaque action entreprise à l'autre, une provocation et
manifestation de mauvaise foi. Le fait que les USA prétendaient
être les portes étendards de liberté et du
libéralisme opposé au totalitarisme et au communisme que
défendait mordicus l'URSS, se considérant elle comme
chargée d'une mission de mettre fin à l'exploitation capitaliste
était en soi porteur de germe d'une méfiance de plus en plus
grandissante et d'un conflit latent qui a débouché finalement sur
la guerre froide.
L'antagonisme idéologique avait conduit les deux
superpuissances à déployer des stratégies pour faire
accepter leur idéologie comme la meilleure par rapport à l'autre
et la puissance qui imposerait son idéologie sur une région
déterminée, y avait la main mise et le contrôle. Cette
conquête de zone d'influence ramenait des dividendes, non seulement dans
le domaine stratégique et sécuritaire, mais aussi dans le secteur
de l'économie et de la culture. L'idéologie étant
elle-même en étroite symbiose avec la manière de penser,
laquelle ne marche pas éloigner de la culture même92(*).
2. La méfiance réciproque entre les deux
superpuissances
Les causes de la guerre froide étaient aussi à
chercher dans la méfiance réciproque entre les deux
superpuissances. En effet, menacée par la ruine de son économie
à cause de la guerre, l'URSS était obsédée par
l'idée de la reconstruction et concevait comme actionlégitime,
des réparations de dommage subit durant la guerre, le
démentiellement et le rapatriement des usines des pays
libérés par l'armée rouge. Mais aux USA, pays enrichi
à la faveur de la guerre, ce démantèlement était
perçu comme la preuve d'une volonté de mains mises de Moscou sur
ces pays libérés. Intéressé par le redressement
rapide des économies européennes, principale
débouchée de la production américaine, Washington voyait
dans le plan Marshall, le meilleur moyen d'éviter que, ne se reproduise
la crise des années 20, alors que Moscou, voyait dans ce plan la preuve
de la volonté hégémonique des USA sur l'Europe. Pour
l'URSS, cette proposition était une grave provocation. Le 22
février 1946, dans un télégramme de 80.000 mots, Georges
Kennan, alors ambassadeur des USA à Moscou, avertissait le
département d'Etat de l'hostilité soviétique en vers le
monde capitaliste et recommandait que les USA déploient des
stratégies de contention de l'expansion de la domination
soviétique au-delà des frontières de cet Etat.
C'était le début de la doctrine Truman selon laquelle les USA
devraient contenir l'avancée de la révolution communiste vers les
espaces libres jadis sous l'influence capitaliste93(*).
§3. La désintégration de l'URSS et la
fin de la guerre froide
Bien des auteurs ont évoqué les raisons à
la base de laquelle l'effondrement de l'empire communiste devenait
inévitable. Mais principalement les raisons les plus fatales de cette
chute sont d'ordre idéologique, économique et politique.
Tshimpanga en évoquant la raison politique il s'est
plus penché du côté des pays de l'union qui revendiquaient
leur autonomie. En effet, vers la fin des années 80, l'URSS était
confrontée à des vastes mouvements de revendication autonomistes,
beaucoup des peuples soviétiques découvrent qu'ils n'ont
été dans l'union que par la pesanteur de l'histoire,
c'est-à-dire, par la volonté des puissances qui sortaient
victorieuses au terme de la 2e guerre mondiale.
Les pays baltes (l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie)
annexés en 1940 par Staline Joseph avec la complicité d'Hitler,
étaient beaucoup plus avancés que les autres républiques
dans les revendications autonomistes. Les trois républiques
européennes de l'URSS (Ukraine, Moldavie, et Biélorussie)
réclamaient elles aussi leur droit à la différence. Il en
est de même de trois républiques du cocase, situées plus au
Nord de l'Union soviétique (la Géorgie, l'Arménie et
l'Azerbaïdjan)94(*).
C'est ainsi qu'à la fin de 1991, dit l'auteur,
l'éclatement de l'URSS était devenu évidente. 13 des 15
Etats formant l'URSS avaient abandonné l'union, la Russie restait
finalement seule et devenait l'Etat successeur qui finit par détenir la
majeur partie des forces économiques (usines, industries...),
l'autorité politique et tels moyens militaires de l'ancienne union
soviétique. La Russie héritait ainsi de la puissance
soviétique.
Maurice Vaisse quant à lui, en parlant de la
dislocation de l'empire soviétique, affirme que cette dislocation estdue
à une triple crise :
1. Crise idéologique : car le rôle dirigeant
du communisme est non seulement remis en cause, mais le PC russe se voit
même interdire toute activité après le putsch
marqué ;
2. Crise économique : en raison de la
désorganisation de l'économie soviétique qui a
été prise notamment par l'inflation, le déficit
budgétaire, l'endettement extérieur... ;
3. Crise politique : car l'engagement des réformes
démocratiques déstabilise le pouvoir soviétique et
démontre son incapacité à se réformer sans changer
radicalement de système : Mikail Gorbatchev, devenu
président de l'Union et apprécié à
l'étranger (prixNobel de la paix 1990), peine à arbitrer
l'affrontement entre conservateurs et partisans des reformes et doit abandonner
son poste de secrétaire général du PCU (Parti Communiste
de l'Union Soviétique)95(*).
La fin de la guerre froide est caractérisée par
plusieurs avènements selon que soutient l'auteur. Cependant certains
auteurs disent que la fin de la guerre froide a lieu en 1989, car, disent-ils,
c'est à cette année qu'il y a eu chute de mur de Berlin qui
était considéré comme symbole de la division du monde en
deux camps idéologistes. D'autres soutiennent que c'est 1992, car c'est
en cette année que l'URSS s'était effondrée, elle qui
alimentait de plus en plus ce conflit latent.
Notons avec Maurice vaisse que, il faut remonter à 1985
pour saisir les origines immédiates de la fantastique
accélération de l'histoire, évidente depuis 1989. En fait,
toutes les bases sur lesquelles le monde a vécu non seulement depuis
1945, mais même depuis 1917, sont ébranlées. Les
conséquences de la seconde guerre mondiale sont effacées ;
l'Allemagne unifiée et le Japon sont redevenusdes puissances. Le
communisme chancelle et l'économie du marché parait triompher
partout. L'union soviétique, craint à un repli
généralisé, éclate en plusieurs républiques.
A la faveur de la fin de la guerre froide, les tensions s'apaisent ; le
modèle occidental de la démocratie parlementaire s'étend,
mais avec la résurgence du fait national96(*).
Ainsi, se termine notre deuxième chapitre, nous disons
que la fin de la guerre froide a inauguré une ère nouvelle dans
les relations internationales. Le système international devient
décrispé, mais la victoire est certaine dans le camp capitaliste,
les USA peuvent désormais prendre la direction du monde en tant que
puissance dominante.
CHAPITRE III. APERCU GENERAL SUR LA CHINE
Le présent chapitre fera également objet d'une
analyse sur la Chine, dans le même ordre d'idée avec le
précèdent chapitre qui, lui a porté sur les Etats-Unis.
Nous ferons également l'élaboration superficielle de la vie de la
Chine, chose qui nous permettra, en comblant les deux précédents
chapitres, d'élaborer le quatrième et dernier chapitre. Il en est
ainsi, pour mieux fonder les bases de données pouvant servir à la
compréhension dudit denier chapitre.
SECTION I : PRESENTATION DE LA CHINE
Nous allons, dans cette section, devoir présenter la
Chine selon qu'il s'agit de principaux domaines de la vie nationale d'un Etat.
Nous allons ainsi dégager quatre (4) paragraphes dans cette section.
Chaque paragraphe portera sue l'aspect bien déterminé, il s'agit
d'une petite histoire de la Chine, sa situation géographique, sa
situation politique et de sa situation socio-économique.
§1. Historique de la Chine
Beaucoup d'auteurs ont situé la Chine dans les
années 6000, les autres dans les années 5000. Nous retenons avec
Mwayila Tshiyembe que, la Chine est un empire millénaire dont les traces
remontent à 6000 ans avant Jésus-Christ. Un empire multinational,
s'il en est, la Chine est une mosaïque des peuples, des cultures, des
langues, des religions, des territoires alternant paix et guerre comme
variables structurelle de la construction de l'Etat multinational et de ses
relations extérieures97(*).
L'auteur explique que, par la paix ou par la guerre, plusieurs
dynasties ont participé à la dialectique de construction,
déconstruction et reconstruction de l'empire de Chine, il y a de cela
6000 ans.
Le conflictualisme entant qu'idéologie, si non
philosophie de l'harmonie relationnelle entre gouvernants et gouvernés
ou code de l'homme honnête dans une société
hiérarchisée, est une des marques de fabrique de la culture
chinoise, dont l'enjeu est la maitrise des forces centrifuges à
l'intérieur par le taoïsme (recherche de l'harmonie homme/nature),
et à l'extérieur de l'empire soumis régulièrement
aux conquêtes, invasions, rebellions, sécession. L'ouverture de
l'empire sur l'extérieur, permet la mise en place d'un système
dynamique d'échange de biens et services (thé, épices,
soie porcelaire, opium, poudre, produits métalliques) des idées
et des religions par les commerçants, les voyageurs tel le
célèbre Marco Polo. La « route de soie » est
la courroie de transmission, si non, le pont entre l'Asie, l'Europe et
l'Afrique. Elle est au service du « commerce et échanges avec
d'autres pour l'amitié et à des fins de développement. En
un mot, dit l'auteur, ces échanges pourraient être
considérés comme les premiers exemples de l'engagement de la
Chine en matière de diplomatie de
développement »98(*).
La Chine connait au cours de son histoire, quelques
périodes impériales majeures : sous les Han (206 à
250), les sui (581-618) et les Tang (618-907), les Song (960-1279), les ming
(1367-1644). Par deux fois, la Chine toute entière est conquise :
au XIIIe siècle, par les mongols, lors de la foudroyante
expansion de ceux-ci sur la masse eurasiatique (dynastie yuan,
1279-1367) ; la seconde fois au XVIIe par les Mandchous qui
fondent la dynastie Qing (1644-1911) et se sinisent au point de reprendre tous
les objectifs impériaux de la géopolitique chinoise et
au-delà. L'avancée russe est bloquée au traité de
Nertchinsk (1689). Elle ne reprendra qu'au début du XIXe
siècle. Ce sont les manchous qui en finissent, au milieu de
XVIIIe siècle, avec les nomades, grâce au canon, comme
les russes deux siècles plutôt avec la prise de Kazan par Yvan le
terrible, qui mettait un terme à deux siècles et demi de
domination des mongols de la Horde d'or99(*).
Toujours avec GérardChaliand et Jean-Pierre Regneau qui
ont souligné les grandes lignes du paragraphe précédent,
nous ajoutons que, le déclin de la Chine commence dès la fin du
XVIIIe siècle. A partir de la guerrede l'opium (1840),
surclassée par l'occident, bientôt dépassée par le
Japon du Meiji, elle va des défaites en humiliations jusqu'à la
proclamation de la république (1912). Au cours des années 1920 et
1930, la réplique nationaliste combat souvent avec succès les
communistes, en ville comme à la campagne. Dès 1931, le Japon
impérial annexe le Mandchoukow, puis entame la conquête de la
Chine (1937-1945) ? Par la suite, de façon inattendue, les
communistes dirigés par Mao Zedong l'emportent (1949) et multiplient,
par volontarisme idéologique, les erreurs, notamment en matière
économique. Des changements importants sont institués dans les
années 1980 par Deng Xiaoping. Ils sont approfondis après
l'effondrement de l'URSS et contrairement à Mikail Gorbatchev qui
privilégie la Glasnost (démocratisation) sans se soucier d'abord
de la Pérestroïka (reconstruction économique), la direction
chinoise, sans rien abandonner des prérogatives politiques du parti
communiste, a énergétiquementoeuvré pour
accélérer la croissance économique. Toute porte à
croire que la Chine jouera un rôle croissant au cours des
décennies à venir100(*).
Nous disons selon les analyses faites par ces auteurs que, il
y a eu bien des siècles où la Chine était ne fut-ce qu'un
empire dominé maintes fois par des puissances étrangères,
c'est seulement vers 19e siècle, que les bases de sa
puissance sont fondées.
§2. Situation géographique de la Chine
Certains auteurs, comme nous l'avons montré supra,
situent la naissance de la Chine (au Nord, le long du fleuve jaune) en disant
qu'il y a de cela cinq mille ans.GérardChaliand et Jean-Pierre Regneau
précisent qu'elle s'étend par la suite vers le sud,
au-delà du fleuve Yangzi jusqu'à la mer de Chine
méridionale. Protégée, l'Est par le pacifique (les pirates
japonais ne viennent dangereux que vers le XVIe siècle), au
Sud-Est par la barrière himalayenne et le plateau du Tibet, dont les
populations ne furent offensives qu'entre les VIII et Xe
siècles, la Chine n'a très longtemps été
vulnérable que par le Nord. Tout au Sud, les montagnes et les jungles
d'Asie du Sud-Est sont des barrières plus formidables que les
déserts du Nord101(*).
La Chine, telle que nous la connaissons, est formée de
ses dix-huit provinces et de ses marches impériales : Tibet, le
Xinjiang, la Mongolie intérieure, ainsi que la Mandchourie. La Chine
septentrionale et la Chine du Sud s'articulent sur deux fleuves. Au Nord, le
fleuve jaune a été toujours nécessité un
système de digues, ses inondations étant catastrophiques. Au Sud,
le Yangzi, contrairement au fleuve jaune, est navigable.
3.1. Relief :
Marquée par des plissements calédoniens
Est-Ouest et hercyniens, la Chine n'a subi que fort peu les déformations
du Mésozoïque. Suite de bassins et plateaux enserrés entre
des hautes montagnes, le continent est construit en grandins descendant d'Ouest
en Est, dont le plateau tibétain (5000m) forme le plus haut pilier
(Tibet) encerclé par les monts d'Himalaya, du Kunlun et du Karakoram.
Des bassins (Djoungarie, Tarim, Qaidan) comportent des pressions : Turfan
(-154m) intercalées entre les blocs montagneux (Alqtai, Tian Shan). A
cet ensemble succédèrent les hauts plateaux d'Asie centrale
(Plateau mongol), ceux de la Chine du Sud (plateaux du Yunnan-Guizhou) et de la
Chine orientale (Zhaihang shan, les deux hinggan)102(*).
3.2. Plaines (200-600 m d'altitude) : elles bordent le
littoral du Nord au Sud : les plaines du Nord-Est (Nuomihe, liaohe,
sanjiang) sont fermés par les hinggan, les monts de Mandchourie
orientale prolongés par les collines de la Péninsule du Liao dong
(province de Liaoming) ; la grande plaine du Nord (comprenant notamment le
delta du Huang he), constituée principalement des rapports de ce fleuve,
et encadrée par les collines du Shandong, les plateaux de loess du
shanxi et du shaanxi, et le prolongement des monts Qinling. Des alluvions
calcaires et argileuses sont déposées par le fleuve Huang he. Les
Loess, dont l'épaisseur atteint 200 m, facilement érodé,
recouvre les plateaux du shanxi, du shaanxi et du Gansu.
Les plaines du bas et du moyen changjiang font suite au bassin
sédimentaire du Sichuan. Les larges vallées du Nord s'opposent
à celles du Sud-Est, étroites et profondément
encaissées. Le Sud comporte des massifs montagneux, au relief
appalachien, orientés Nord-Sud-Est-Ouest. La chaine des Nanling, celle
du Wuyi shan, parallèles à la côte, encadrent les provinces
du Guang dong et du Guang xi. La côte méridionale est
bordée d'îles, dont la plus grande est celle de Hainan.
§3. Situation socio-économique
3.1. La population
La principale ethnie, les han, qui représente 94% des
chinois se répartit surtout dans les grandes plaines de la Chine
orientale (12% de la superficie du pays abritent 60% de la population, soit 600
habitants/km2contre 8 habitants/km2 dans le Xinjiang).
Quant aux 55 ethnies minoritaires officiellement recensées, elles se
divisent entre peuples sino-tibétains (Hui, Tibétains,
sino-Thais, Miao-yao, tibéto-birmans). Cette disparité ethnique
a, de tout temps, représenté un problème pour l pouvoir
chinois communiste, notamment en quête d'un idéal d'unité.
Aussi la politique des « minorités nationales »
planifiée à Pékin depuis 1949, oscille-t-elle entre
l'assimilation à long terme par le développement
économique et culturel et l'intégration rapide et brutale. Par
exemple, le radicalisme des années du grand bond en avant et de la
révolution culturelle fut associé à l'emploi de la force.
A l'opposé, les violents accrochages frontaliers entre
soviétiques et chinois (860 tués, le 14 et le 15 mars 1969)
firent craindre à Pékin la russification des provinces du Nord et
favorisèrent une politique de conciliation et d'autonomie en
Mongolie-intérieure et au xinjiang. Plus, l'intervention
soviétique et afghane (novembre 1979) a réveillé un
nationalisme musulman dans l'Ouest de la Chine. Celle-ci a incité le
gouvernement chinois à considérer différemment le
développement des minorités (90% d'illettrisme contre 10% en
moyenne chez les han)103(*).
L'échec le plus flagrant de cette politique de
minorités concerne le Tibet dont les structures économiques ont
été ruinées à l'époque du grand bond en
avant, tandis que « l'éradication religieuse » de la
révolution culturelle a exacerbé l'hostilité contre les
han (Tibet). L'autre problème majeur auquel est confronté
Pékin tient à la croissance d'une population essentiellement
rurale (2/3 de la population) et très jeune (en 1987, 608 millions des
chinois avaient moins de 30 ans). Cette croissance démographique
compromet les efforts de développement économique de la politique
de l'enfant unique et du mariage tardif, inauguré en 1979, ne semble pas
être en mesure de faire respecter l'objectif de limitation de la
population à 1,2 milliards à la fin du siècle. Les
expériences de stérilisation forcée des hommes n'influent
guère sur la natalité, qui oscille régulièrement en
moyenne annuelle entre 18 et 21% depuis 1979.
3.2 L'économie
Deuxième producteur mondial du charbon après les
USA, la Chine le destine surtout à la consommation intérieure.
50% des gisements se trouve à l'Ouest (shaanxi), Henan). Le reste est
disséminé au Nord et Nord-Est. (Hei longjiang, Hebei,
Mongolie-intérieure). Les difficultés d'accès et la
mauvaise qualité du minerai rendent la production aléatoire
à long terme. La production du pétrole est importante et les
principaux champs sont situés au Nord-Est. A Daqing (bassin du Song
liao, Hei long jiang), au Nord à Shengli (bassin du Nord) et au
Nord-Ouest au tarim (xinjiang)104(*).
La puissance productive de l'atelier du monde
Avec un PIB de 8250 de dollars en 2012, la Chine est devenue
aujourd'hui la seconde puissance économique du monde derrière les
Etats-Unis dont le PIB est estimé à 16.198 milliards de dollars
et devant le Japon qui a un PIB de 5.984 milliards de dollars.
La liste des productions pour laquelle la Chine est
désormais au premier rang mondial fait la démonstration d'une
véritable remontée de filière bien qu'encore
inachevée.
Son excédent commercial qui est commercial qui est
actuellement de 156 milliards est un peu inférieur à celui de
l'Allemagne (218 milliards). Il alimente des réserves de change
estimées, fin 2013, à plus de 3500 milliards de dollars loin
devant celles de Japon (1.280 milliards), lui-même très loin
derrière ses suivants immédiats (Russie, Arabie Saoudite, Taiwan)
dont les réserves sont de l'ordre de 500 à 300 milliards de
dollars.
La Chine recèle au total environ 10% des
réserves pétrolières mondiales. L'exploitation a
commencé dans les années 1960 et le pays est devenu exportateur
en 1974 (en moyenne 25% de revenus annuels des exportations. Mais les gisements
sont de moins en moins rentables (15% de baisse de production annuelle) en
raison notamment de leur épuisement (surtout au Nord-Est) et des
coûts de production (difficultés de transport). Des concessions
d'exploitation sont excessives à Cheng Bei (golf de Bohai) et dans la
mer jaune (au large de shanghai). Les poches de gaz naturels sont au sichuan,
au Sud de l'île de Hainan et au Sud de la mer de Chine. Le minéral
de fer est assez pauvre et du minerais doit être importé pour
améliorer la qualité de l'acier, dont la Chine est le
quatrième producteur mondial. Le principal site sidérurgique est
Anshan (Liaonin). La production des métaux non ferreux, or, cuivre,
aluminium augmente de 10% par an depuis que le gouvernement a retiré aux
provinces l'autonomie d'exploitation (1989)105(*).
La production d'électricité place la Chine au
5e rang mondial, mais l'obsolescence de nombreux
générateurs et l'absence de réseaux interrégionaux
sont responsables d'une perte de 20% de la production annuelle des entreprises
industrielles. Le charbon compte pour 53% et l'hydroélectricité
pour 31% de la production. L'électricité nucléaire est
encore marginale (centrales de Daya Bay, Guangdong et de qishan, Shanghai).
Seuls 5% du potentiel hydroélectrique sont exploités. La Chine
est actuellement équipée d'environ 70 grands barrages,
principalement sur le changjiang dont les crues sont dévastatrices. Le
projet de 3 gorges nécessite, par exemple, le déplacement de
deux millions de personnes sur le huanghe. Les projets sont d'une telle ampleur
qu'ils impliquent la participation de la banque mondiale106(*).
Le modèle économique de la Chine
Au cours de six décennies d'existence de la RPC
(République Populaire de Chine) depuis sa fondation, quatre moments
principaux doivent être distingués. De 1949 à la date de sa
première construction en 1954, s'affrontent des mouvements
contradictoires, d'un côté, la violence inouïe du partage des
terres lors de réforme agraire en 1951. De l'autre, la fondation
d'institutions et des lois destinées à établir
« une démocratie nouvelle » (xinminzhu),
inédite dans l'histoire de la Chine. Cette constitution, d'inspiration
soviétique, n'en fut pas moins rendue caduque par plus de deux
décennies de révolutions totales (1951-1976) arrivée par
d'incessantes campagnes de mobilisation. Révolution
économique : grand bond en avant (1958), destiné à
« rattraper le développement industriel de
l'Angleterre », tourna à la catastrophe et provoqua des
famines. Révolution culturelle et sociale : les mouvements de cent
fleures (1957), furent marquées par la quête de l'homme nouveau
socialiste et une volonté d'éradication de la culture
traditionnelle107(*).
La mort de Mao, a certesrendu possible l'arrestation des
idéologies de cette guerre civile, dont la femme de Mao elle-même,
Jiang Qing, ainsi qu'une politique « de réforme et
d'ouverture »(gaigekaifang) initiée par Deng Xiaoping
(surnommé le petit Timonier) et les premiers cadres du parti
réhabilités à l'issu du XIe congrès en
décembre 1978. A la mort de grand leader, le pays est totalement
isolé de l'économie internationale et la croissance industrielle
est stoppée. Le nouveau pouvoir est confronté à une
population traumatisée et à des appels à la
démocratisation qui prennent forme lors du premier printemps de
Pékin en 1979. Resté fidèle au matérialisme
historique et au marxisme politique, Deng Xiaoping tente par tous les moyens de
préserver, voire de renforcer le système du parti en s'appuyant
sur la doctrine nouvelle, « la vérité par les
faits », tout en proposant une restructuration économique et
bureaucratique fondamentales.
La réflexion sur la conduite politique de Mao est
partielle mais en faisant progressivement entrer des techniciens
compétents « les experts » au sein du comité
central puis du bureau politique, les dignitaires sont atteints dans leurs
privilèges. S'il n'aboutit pas à une démocratisation, il
est important de noter que cet immense chantier de reformes
précède de plusieurs annéesla perestroïka de Mikail
Gorbatchev. De même, les évènements mondiaux de
l'année 1989, qui ont abouti à la chute du mur de Berlin, ont
commencé avec les manifestations du printemps de Pékin,
reprisées dans la nuit du 04 juin108(*).
Dès lors, la RPC n'a cessé de poursuivre une
transformation originale : la mort idéologique du parti n'a
conduit, ni à sa disparition, ni à celle du régime,
contrairement à ce qui s'est passé en URSS. L'article premier de
la dernière constitution chinoise promulguée en 1982
perpétue cette histoire en définissant toujours la Chine comme un
« Etat socialiste de dictature démocratique populaire,
dirigée par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des
ouvriers et des paysans. Le régime socialiste est le système
fondamental de la République populaire de Chine et il est interdit
à toute organisation ou tout individu de lui porter atteinte.
Une troisième phase dans l'histoire de la RPC s'engage
en 1992 avec la relance et l'affirmation par Deng Xiaoping, à l'occasion
de tourner dans le Sud du pays, du caractère inéluctable des
reformes. La quatrième période est marquée par
l'entrée de la Chine dans la globalisation avec l'accès à
l'organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 et par l'irruption de la
société dans la politique109(*).
En fin, disons-nous, a reforme chinoise entamée depuis
plus de trois décennies est trop longue pour être qualifiée
de transitoire. Celle-ci est caractérisée par d'innombrables
chevauchements, entre l'ancienne économie étatique et le
modèle marchand, le protectionnisme et le libre-échange, un
système juridique modernisé grâce en partie à la
coopération internationale et des pratiques quotidiennes de corruption
et d'arbitraire.
§4. Situation politique de la Chine
a. De la constitution chinoise
La première constitution chinoise a vu le jour en 1954.
Il est d'abord important de noter qu'il existe une différence entre la
constitution de la République de Chine, constitution des territoires
contrôlés par la République de Chine, communément
appelée Taiwan.
Le Mandarin Pinyin : ZhonghuaKenmingongheguoXianfa est la
loi constitutionnelle de la République populaire de Chine, la
quatrième de son histoire après celles de 1954, 1975 et celle de
1978. Adoptée par l'assemblée populaire nationale le 04
décembre 1982, elle fait l'objet de révisions en 1988, 1993,1999
et 2004 qui aboutissent à sa versionactuelle. La constitution
débute par un préambule et comprend 138 articles répartis
en quatre chapitres :
· Les principes généraux ;
· Les droits et les devoirs fondamentaux des
citoyens ;
· La structure de l'Etat (lui-même subdivisé
en sept sections) ;
· Le drapeau national, l'hymne nationale,
l'emblème national et la capitale.
Bien que toutes les organisations chinoises soient
censées être soumises à la constitution, l'absence de
pluralité de partis politiques autorise un contrôle unique de
celui-ci par le PCC. C'est en effet le PCC qui contrôle la
législation ou les amendements à la constitution en faisant des
propositions de l'ANP.
Toutefois, il n'y a aucun corps d'Etat pour faire respecter
l'application de la constitution bien que celle-ci dispose que,
l'assemblée nationale populaire et son comité permanent ont le
pouvoir de réviser les lois t les activités qui violent la
constitution, l'ANP qui ne se réunit qu'une fois par an et le
comité permanent qui n'est qu'un « tampon en
caoutchouc », n'ont pas de véritable rôle de
contrôle. Le document de 1982 reflète la détermination de
Deng Xiaoping d'établir les fonctions durables des institutions pour une
stabilité domestique permettant la modernisation de l'Etat. La nouvelle
constitution offre une base légale pour des changements profonds dans
les institutions sociales et économiques de la Chine et pour des
révisions profondes des structures et procédures
d'ungouvernement. Il existe quatre révisions majeures de la constitution
de 1982 par l'assemblée populaire nationale (assemblée populaire
nationale).
La plus grande partie de la constitution de la RPC est
copiée d'après celle de la constitution soviétique de
1936, mais contient des différences significatives. Par exemple, alors
que la constitution soviétique comprend un droit explicite de
succession, la constitution chinoise interdit explicitement la succession.
Tandis que la constitution la constitution soviétique crée
formellement un système fédéral, la constitution chinoise
crée un Etat multinationale unitaire.
La constitution de 1982 est un document hybride de 138
articles qui comprend de nombreuses dispositions de celle de 1978, mais en
apportant des changements inspirés de celle de 1954. En particulier, la
nouvelle constitution diminue l'emphase sur la lutte de classes et place la
priorité sur le développement et l'incorporation des
intérêts et contributions des groupes non partisans qui peuvent
jouer un rôle important dans la modernisation.
L'article premier de la constitution décrit la Chine
comme une « dictature démocratique du peuple », ce
qui veut dire que le système est fondé sur l'alliance des classes
ouvrières-ouvriers et paysans et dirigé par le parti communiste,
avant-garde de la classe ouvrière. Ailleurs, la constitution permet aux
groupes formant l'alliance de base, les partis démocratiques et les
organisations de masse, de jouer un rôle nouveau et vital. Elle met
l'accent sur la loi socialiste comme régulateur du pouvoir
politique110(*).
b. De l'amendement de 2004
La constitution amendée le 14 mars 2004 pour inclure
des garanties concernant la propriété privée
(« la priorité privée obtenue légalement ne peut
être violée ») et les droits de l'homme
(« l'Etat respecte et protège les droits de
l'homme »). La République populaire de Chine n'a pas
voté la déclaration universelle des droits de l'homme des
Nations-Unies en 1948 puisqu'à cette date, elle n'a pas encore
été proclamée. En revanche, la Chine a signé en
1998 le pacte international relatif aux droits civils et politiques, un accord
international qui représente des garanties juridiques, ce qui n'est pas
le cas de la déclaration universelle des droits de l'homme111(*).
Le président de la réplique populaire de la
Chine
Historique de la présidence
A l'origine, dans la constitution de 1954,le président
de la RPC devrait être très puissant, cumulant les fonctions de
chef de l'Etat et commandant en chef des forces armées. Le
président avait des pouvoirs spéciaux permettant de convoquer des
réunions d'urgence en cas de crise ou de problème pour la
sécurité nationale. Ce n'était pas un problème
durant les mandats de Mao Zedong comme chef d'Etat, car il cumulait aussi la
fonction de président du parti et de président de la commission
militaire centrale. Cependant quand Liu Shaoqi fut président, il devient
évident qu'il n'était qu'une potiche. L'exemple le plus notoire
du mépris de la position arriva durant la révolution culturelle
lorsque le président LiuiShaoqi fut destitué, arrêté
et humilié par les gardes rouges112(*).
Durant la période de 1969-1982, la présidence
fut abolie du fait de l'arrestation du président Liu Shaoqi. Les
fonctions associées à celles du chef de l'Etat furent transmises
au président de l'assemblée populaire nationale, dont le poste
demeurait honorifique. La raison exacte pour laquelle Mao Zedong refusa de
rétablir la présidence n'est pas claire, cependant on sait
maintenant que Mao ne voulait pas que la lutte politique qu'il avait avec Liu
Shaoqi soit reconnue comme tentative de revendication du titre de
président pour lui-même. Lin Biaole numéro deux de la Chine
à cette époque suggéra la réinstallation de la
position du président pour Mao et la position du vice-président
pour lui-même. Mao considéra que c'était une menace pour
son pouvoir, le vice-président pouvant lui succéder en cas de
décès. Au début des années 1980, il devint
évident que la Chine avait besoin d'une personne à la tête
de l'Etat113(*).
Saongching-ling veuve de Sun Yat-sen et ancienne
vice-présidente de la RPC, fut nommée présidente honoraire
de la RPC avant le vote de la constitution de 1982. Dans la constitution de
1982. Dans la constitution de 1982, le président était
perçu comme un chef d'Etat potiche, les pouvoirs étant dans les
mains du premier ministre et du secrétaire général du
parti communiste chinois qui étaient censés être deux
personnes différentes. Dans les faits, le personnage le plus important
du régime fut, de 1978 à 1992, Deng Xiaoping qui occupait les
postes officiels de président de la conférence consultative
politique du peuple chinois (1978-1983) puis de la commission militaire
centrale (1981-1990). Dans le projet de la constitution de 1982, le parti
devrait développer les politiques, l'Etat devrait les appliquer et le
pouvoir devrait être divisé pour éviter la formation d'un
culte de la personnalité comme cela avait été le cas sous
Mao.
Les évènements suivants donnèrent
à la position des pouvoirs plus étendus que prévus
initialement. En 1989 le président Yang Shang kun fut capable, en
coopération avec le président de la commission militaire
centrale, Deng Xiaoping, d'utiliser la fonction du président pour
déclarer la loi martiale à Pékin et permettre la pression
militaire des manifestations de la place Tiananmen. Ceci était en
parfaite opposition aux désirs du secrétaire
général du parti Zhao Ziyang et probablement à ceux de la
majorité du comité permanent du Poliburo du parti communiste
chinois.
Sélection, succession et exigences
Selon la constitution, l'assemblée populaire nationale
(APN), en théorie organe législatif, suprême, a le pouvoir
d'élire et de demettre le président. De par la loi, le
président doit être un citoyen chinois âgé d'au
moins. Le président ne peut pas exécuter plus de deux mandats, un
mandat étant équivalent à une session del'APN,
généralement cinq ans.
En théorie, le président en accord avec les
décisions prises par l'APN, a le pouvoir de mettre en oeuvre les lois.
Le président a aussi le pouvoir d nommer le premier ministre, les
ministres et les membres du conseil d'Etat, les ambassadeurs dans les pays
étrangers, les ministres et tous les présidents ,
secrétaires et trésoreries de comités législatifs.
Le président a le pouvoir d'émettre des décrets
spéciaux présidentiels, de déclarer l'état
d'urgence et de déclarer la guerre. Le président est
assisté par le vice-président114(*).
Dans le cas où le président meurt ou quitte sa
fonction, le vice-président le remplace automatiquement. Dans le cas
où le président ou le vice-président sont dans
l'incapacité jusqu'à l'élection d'un nouveau
président par l'APN.
Le président et l'Etat
Comme le président est le chef de l'Etat chinois, il
est responsable des relations extérieures de la Chine. Depuis le
début des années 1990, le président a été
en général responsable de l'établissement des politiques
générales laissant au premier ministre le soin de la mise en
oeuvre de ces politiques.
Le président et le parti
Depuis 1993 et la présidence de Jiang Zenim, le
président cumule traditionnellement son poste avec celui de
secrétaire général du parti communiste chinois. Hu Jintao
a succédé à Jiang Zenim à la tête du parti en
2002 et à celle de l'Etat en 2003.
Il est important pour le secrétaire
général, d'assoir son pouvoir en ajoutant celui de
président à sa collection de titres. Cela élimine toute
tension entre le chef du parti et le chef de l'Etat.
Le président et l'Armée
La relation entre le président, est un peu plus
trouble. Le potentiel de conflit est diminué lorsque, comme durant la
présidence de Jiang Zenim, le président est aussi le
président des commissions militaires centrales (CMC). Cependant, il y a
une source de conflit potentiel lors que ce n'est pas le cas comme en 2003
où le dirigeant communiste Hu Jintao fut élu président de
la république populaire sans être élu président de
la CMC. En principe, quand le président est aussi le secrétaire
général du parti, il devrait donner les ordres à la
commission centrale militaire du parti, qui seraient exécutables par la
commission centrale militaire de l'Etat. Cependant, nul ne sait comment ce
schéma fonctionnerait en cas de crise115(*).
Il y a eu de propositions pour changer constitutionnellement
le système de commande pour former un conseil national de
sécurité, inspiré du modèle américain du
« national securitycounsel », qui donnerait au
président un pouvoir non contesté sur les
« militaires » qui dépendaient du président
comme un autre ministère. Ces propositions pouvaient apparaitre comme
une attaque politique contre Jiang Zenim, alors président de la
commission militaire centrale. En septembre 2004, Jiang se retira du poste de
président de la CMC et le président Hu Jintao devint le seul
commandant en chef des forces armées116(*).
SECTION II. HISTORIQUE ET EVOLUTION DE LA CHINE
Cette section sera consacrée à l'étude de
régime politique de la Chine depuis l'empire jusqu'à la
république de nos jours. Il s'agit de cerner l'étapisation de la
Chine pour essayer de comprendre la période importante qui l'a servi
à émerger.
§1. La Chine impériale
La Chine impériale a été
caractérisée par différentes dynasties conquérantes
suivies de reculs et de désordres dont profitent les nomades. Notons
dans notre cadre d'étude présente que, trois dynasties vont plus
nous intéresser, il s'agit des : Dynastie des han, dynastie des
Tang et dynastie de Song.
1.1 la dynastie des han
Elle part de la période de -206 à 220. Elle est
perçue sous angle de géostratégie dirigée contre la
menace nomade. Gérard Chaliand et Jean-Pierre Regneau écrivent
qu'avant cette dynastie, la Chine a connue comme premier empereur Qin Shi
Huangdi qui fut aussi le précurseur de la lutte contre le nomadisme.
Après sa mort, éclate une période de troubles, mais le
système impérial institué par lui perdure malgré
tout pendant les deux millénaires à venir, après que les
Han le consolident117(*).
La dynastie des han ayant comme capitale Changan, reprit le
système instauré par le premier empereur, destiné à
contenir les aspirations de l'aristocratie en nommant des fonctionnaires
religieux sur leur mérite plutôt que leur naissance. Ce fut
l'oeuvre d'un empereur exceptionnel, Wudi (qui règne de -147 à
87) durant plus d'un demi-siècle. Celui-ci étend ses possessions
vers l'Ouest et le Nord-Ouest en contrôlant la route des oasis et vers
l'Ouest et le Nord-Ouest en contrôlant la route des oasis et vers le Sud.
Le premier empereur de Qin avait envoyé contre les Xiongnu (une grande
confédération formée à la fin du IIIe
siècle) une forte expédition. Les premiers empereurs Han
préfèrent user de politique conciliatrice. Peine perdue, les
Xiongnu attaquent l'Empire et parviennent à moins de deux cent
kilomètres de la capitale, Xian. L'empereur Wudi contre-attaque et
multiplie les offensives118(*).
Après une période de troubles, les han,
appelés autrement han orientaux reprennent la situation en main et
installèrent leur nouvelle capitale à Luoyang. L'empire ne
retrouve pas la grandeur de la première dynastie han, ni sa
prospérité économique, malgré quelques tentatives.
Il s'effondre après une nouvelle période de troubles, tandisque
la dynastie n'a plus que des empereurs faibles. Cependant, ruinés par
des troubles inferieurs et gouvernés par des souverains faibles, les
empires s'effondrent, soit par intervention extérieure, soit à
cause d'une insurrection d'envergure120(*).
1.2 la dynastie des Tang
Elle va de 618-907, elle est percée sous angle d'un
rayonnement global multiforme. La Chine réunifiée grâce
à la brève dynastie des Sui (581-618) est dirigée par une
dynastie exceptionnelle aux traditions militaires héritées des
nomades du Nord et des Etats qu'ils avaient formés. En effet, elle a
subi de multiples influences de populations ceppiques, turcophones ou
originaires de Mandchourie. L'administration du pays est
réorganisée. Les concours mandarinaux sont repris à une
échelle plus vaste qu'autrefois. On constate à cette
période une montée du bouddhisme qui est par la suite contre
battu par un retour au confucianisme121(*).
L'expansion vers l'Ouest se poursuit selon des voies
désormais classiques :couloir du Ganzu, contournement du Zarim par
les routes de la soie et poursuite, passé les monts du Pamir, vers le
Ferghana. Les chinois bénéficient d'une alliance avec les
ouigours (turcophones). L'empire Tang atteint Samarcande et même Herat.
Graduellement, le centre de gravité de la Chine passe du Nord vers le
Sud, économiquement et démographiquement.
En 751, des forces Tang subissent une défaite face aux
arabes et à leurs auxiliaires turcs Karluks à la rivière
Talas (Kazakhstan). La même année, la Chine est battue au Yunnam
par l'Etat Thai du Nan-Chab. Surtout la dynastie est fragilisée par la
considérable révolte menée par le général
Anlunshan (755-763) qui met en cause la puissance de l'aristocratie. Par
ailleurs, les tibétains, qui se sont renforcés, profitent des
troubles et menacent la capitale en 763. Ils mettent provisoirement fin
à la présence chinoise en Asie centrale en se rendant maitres du
corridor de Ganzhou en 791. Les Khitans s'emparent du Nord de la Chine et
fondent, sur ce modèle chinois, l'Etat rival de Liao. De façon
classique, ils sont, par la suite, victimes d'une nouvelle poussée
nomade. En Corée également les chinois doivent reculer. L'empire,
durant cette période difficile, se crispe et rejette les rapports
étrangers. Le poids politique et les intrigues des eunuriques à
la cour, affaiblissent le pouvoir incertain des deniers empereurs. C'est sous
les Tang que l'influence de la Chine est la plus grande en Asieorientale et
rayonne, entre autres, au Vietnam et au Japon par l'intermédiaire de la
Corée. Lorsque la dynastie Tang disparait, la Chine connait une
période de division, mais celle-ci, cette fois, est
brève122(*).
1.3 la dynastie des Song
Elle part de la période de 960 à 1279. Elle est
caractérisée par son renom d'une grande dynastie emportée
au Nord par des nomades et difficilement conquise jusqu'au Sud par les mongols.
L'unité est restaurée dans une Chine dont le poids
démographique et économique se situe désormais au Sud.
Aucun succès notable en politique
extérieure : l'Annam n'est pas réintégré dans
l'empire, aucun contrôle n'est exercé sur l'Asie centrale ou les
steppes du Nord. Cependant, le pouvoir central est convenablement
restauré et les seigneurs de guerre éliminés123(*).
§2. La Chine républicaine
Commençons par démontrer que la Chine cessa
d'être un empire à la suite des insurrections, causées par
des nationalistes ayant contesté la mauvaise politique qui avait
mené à des guerres d'opium eux fois de suite, mais aussi par la
défaite de la Chine face au Japon. En effet, la guerre de l'opium
asphyxia l'économie chinoise à cause de dommages payés
à la Grande Bretagne. La Chine perdra Hong-Kong et des sommes colossales
à l'issu de cette guerre qui avait été
déclarépar l'Empereur le 29 janvier 1841. Elle perdu au Taiwan y
compris les îles Pescadores et la presqu'île du Liaodong, lors de
la guerre avec le Japon, laquelle guerre était due à propos de
controverse sur la Corée, royaume se trouvant entre les deux empires. Ce
sont là les causes de la chute de l'empire chinois, lesquelles causes
contribuent grandement à l'émergence des mouvements
nationalistes.
En effet, les paysans en colère créent une
société secrète (yihetuan) opposée à la
présence étrangère, connue sous le nom de Boxers. Les
boxers comme le dit Mwayila Tshiyembe, se soulevèrent, envahirent les
missions catholiques, assiègent les légations
étrangères, tuent les prêtres ainsi que l'ambassadeur
allemand Von Ketteler. Les puissances étrangères présentes
en Chine depuis la guerre de l'opium réagissent aussitôt,
obligeant l'impératrice Cixi à s'enfuir de Pékin. Mais
malgré les dommages que la Chine devait encore de nouveau payer aux
puissances étrangères à cause des insurrections et
soulèvement, les rebellions des provinces se généralisent
et finissent en 1901 par des soulèvements populaires, dirigés par
le Tong Meng Hui (qui deviendra plus tard Kuomintang à la tête de
laquelle se trouve Sun Yat Sen. L'empire est en fin aboli et la
République de Chine proclamée, mettent ainsi fin à 2000
ans de domination impériale. La Mongolie extérieure prend de
même son indépendance, vers 1908125(*).
Le 25 décembre 1911, Sun Yat Sen est élu
président provisoire de la nouvelle république de Chine à
Nanking, contrôlant 16 de 22 provinces chinoises. Il en est ainsi car le
pouvoir impérial n'a pas totalement caputilé, il y a encore des
coins du pays qui soutiennent encore l'idée de l'empire. Le
1er janvier 1912, la première démocratie d'Asie voit
le jour sous la présidence de Sun Yat Sen. Son premier acte est de
demander à toutes les provinces de déléguer leurs
sénateurs à la constituante (l'assemblée nationale de la
république de Chine). Cette chambre élabore une constitution
provisoire ainsi que diverses lois pour la nouvelle république.
Toutefois, l'auteur souligne que le pouvoir de Sun-Yat-Sen
n'est pas effectif, car la résistance impériale des provinces du
Nord existe encore. D'où il fallait recourir à un grand chef
militaire du Nord Yuan Shikai qui contrôle et maitrise bien
l'armée du Nord. Celui-ci les conditionna d'être président
de la république, un accord est conclu et Yuan Shikai force l'empereur
à abdiquer. Sun Yat Sen tente de force à revenir au pouvoir, mais
en vain, il s'exila au Japon. Après la mort de Yuan Shikai en 1916, Sun
Yat Sen revint au pouvoir élu en 1921 comme président du
gouvernement national à Guangzhou126(*).
En 1923, il édicte trois principes du peuple et la
constitution de cinq Juans dont le but principal est d'établir la paix,
la liberté et l'égalité pour les citoyens de la Chine. Il
prôna l'idéal de fraternité universelle issue du
nationalisme du peuple, respect de la constitution (avec trois pouvoirs aux
quels il ajoute deux autres pour remédier aux faiblesses de la
démocratie occidentale, il prône également
l'égalité de classes sociales, rejetant ainsi le capitalisme et
la solution pour lui ici c'est l'étatisation des moyens de production,
pour contrer l'instabilité économique. Il repense l'armée
pour contrer les seigneurs de guerre, c'est pourquoi en 1924, il accepte l'aide
du parti communiste crée en 1921 et forme un gouvernement nationaliste
à canton. Il demande de même le soutien militaire à l'URSS
par le biais du Kuomintern, afin de conquérir les provinces rebelles et
de pacifier la Chine, mais il meurt en 1925, laissant son oeuvre
inachevée127(*).
Il faut noter qu'après la mort de Sun Yat Sen, il eut
des vagues des conflits entre Wang Jingwei qui le succéda et qui
était le chef de l'aile gauche au parti communiste d'une part, et Tchang
Kai-Chek qui dirigeait l'aile droite de Kuomintang. Ces deux personnages
s'accusaient mutuellement descomplots. Des soulèvements communistes se
succèdent, menés soit, par Zhou Enlai à Nauchang, soit par
Mao Zedongà Hunan et Jiangxi où il crée un gouvernement
des soviets. La troupe de Tchang-Kai-Chek écrase le soulèvement
te Mao réussit à s'en fuir128(*).
Dès lors, la Chine devint unthéâtre de
guerres de fractionet de soulèvement populaires des différents
camps. Mais la guerre qui eut lieu entre la Chine et le Japon (1931-1945)
réunit les différents protagonistes, qui, aidés par
l'URSS, écartèrent le danger.
Toutefois, le 21 janvier 1949, face aux désastres
militaires, Tchang-Kai-Chek démissionne de son poste de président
de la république pour tenter une négociation avec les
communistes, les pourparlers tournent court le 20 avril 1949. Le premier
octobre 1949, Mao au balcon de Tian an Mer, proclame officiellement à
Pékin la république populaire de Chine. Tchang Kai Tchek se
réfugie à Taiwan, désormais la république de
Chine.
A l'issu de la guerre, la Chine a deux Etats et deux
gouvernements : la République populaire de Chine avec Mao et la
République de Chine avec Tchang Kai Tchek. La guerre froide et la
politique de containement aidant, les Etats-Unis et l'URSS prennent faits et
causes pour les deux Etats. Aucun traité de paix n'est signé
entre les deux pays. Pékin considère Taiwan comme une province
rebelle, tandis que Taiwan n'affirme pas formellement son
indépendance129(*).
§3. La république populaire de la Chine
(Maoïste et post-Maoïste)
3.1 Chine Maoïste
Mao Zedong, communément appelé « Mao
de la Chine », accède au pouvoir en 1949. Ses axes
prioritaires de la politique étrangère sont :
· le respect mutuel de la souveraineté, de
l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et
des avantages mutuels
Il avance comme idée lors de la deuxième session
plénière du comité central du parti communiste chinois
d'un « nouveau départ » d'après laquelle il
faut mettre la maison en ordre avant d'éviter les hôtes. Il s'agit
ici, comme nous l'a dit cet auteur, d'une rupture avec la politique
étrangère de la République de Chine, qui, selon lui,
paraissait sagassante. Désormais la RPC renonce à toutes les
relations diplomatiques que le gouvernement du kuomintang avait établies
avec les pays étrangers, y compris les traités signés et
les missions diplomatiques accréditées. Les nouvelles relations
diplomatiques devraient être construites avec d'autres pays sur base de
principe de « respect mutuel de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et
des avantages mutuels130(*).
· Choix de l'alliance avec le camp socialiste
dirigé par l'Union soviétique :
Selon Mao, les Etats-Unis se tenaient sur le côté
opposé au peuple chinois et le Koumintang soutenu dans le lancement de
la guerre civile. En outre, après la naissance de la Chine nouvelle, les
Etats-Unis ne se sont pas réconciliés avec leur défaite en
Chine. Ils ont procédé à une intervention armée
contre la Chine alors que l'Union soviétique a longtemps
sympathisé et renforcé la révolution démocratique
nationale du peuple chinois.
· Indépendance d'intégrité
territoriale et souveraineté : cas de Taiwan
Cet axe est défini lorsque le comité national de
la politique du peuple chinois de la conférence consultative tient sa
première session à Beijing. Ce comité adopte le programme
commun disposant que « le principe de la politique
étrangère de la République populaire de Chine est la
protection de l'indépendance, la liberté,
l'intégrité, l'intégrité du territoire et la
souveraineté du pays, le maintien de la paix durable et de la
coopération amicale entre les peuples de tous les peuples de tous les
pays et l'opposition à la politique impérialiste de l'agression
et de guerre.
Tandis que la question de Taiwan elle demeure la pierre
angulaire de la souveraineté et de l'intégrité
territoriale de la RPC. En effet, à la suite de la guerre de
Corée (1950) et l'intervention militaire de la Chine, fut-elle
réalisée par des volontaires, selon la RPC. Le président
Truman déclare le 27 juin 1950 : « l'ai ordonné
à la septième flotte d'empêcher toute attaque contre
Taiwan »131(*).
3.2 La Chine post-Maoïste
a. sous Deng Xiaoping
Il est inévitable de noter que, Deng Xiaoping est le
grand réformateur, voire le précurseur de l'économie
épatante de la Chine.
Dans un collectif sous la direction d'AlainNonjon, ils pensent
que, l'époque de Mao qui a été celle des grandes utopies
avec le grand bond en avant entre 1958 et 1962 puis la révolution
culturelle entre 1966 et 1969, se clôt à la mort de celui-ci en
1976. Un premier tournant en deux étapes (1978-1980 puis après
1992 avec le célèbre « enrichissez-vous »)
fut pris par Deng qui a pris soin en mars 1979 toutefois, de baliserdes limites
idéologiques à ne pas franchir. Ne sauraient être remis en
cause ni le socialisme et le rôle dirigeant du PCC, ni le
marxisme-léninisme et la pensée Mao Zedong132(*).
A la suite des quatre modernisations (qui concernaient
l'industrie et le commerce, l'éducation, l'organisation militaire et
l'agriculture), dont l'un des aspects les plus spectaculaires fut le
démantèlement des communes populaires ouvrant la voie à
l'exploitation individuelle des terres, et qui furent suivies de la
création de quatre zones économiques spéciales, la Chine
s'engagea vers une économie « socialiste du
marché » qui se traduisit par une réforme bancaire (au
tour de la banque populaire de Chine), une réforme fiscale
(création d'une TV), une réforme de la gestion des entreprises
d'Etat officiellement privatisées alors que les charges sociales de la
dan Wei étaient externalisées.
Notons encore avec ces auteurs, avant de passer à
l'analyse de la Chine de l'actuel président que, à la mort de
Deng Xiaoping en 1997, la succession s'effectua sans heurtes à
l'occasion du XVIe congrès avec l'avènement d'une
équipe (président et premier ministre) qui y était
préparé depuis plusieurs années. Par la suite, Jiang
Zemin et Zhu Kongju (1997-2002) arrivèrent au pouvoir. Ils
procédèrent à la privatisation du secteur d'Etat,
reformèrent le système financier, lancèrent un vaste plan
de modernisation des infrastructures, firent entrer la Chine à l'OMC et
par là dans la mondialisation, alors que le PCC s'ouvrit aux
entrepreneurs à l'occasion du 80e anniversaire du
parti133(*).
3.4 Sous Xi Jinping
En 2013, la Chine a procédé au remplacement de
ses dirigeants. La personnalité de Xi Jinping semble plus assurée
et plus décontractée que celle de Hu Jintao. Le ton aussi semble
avoir changé en particulier avec l'adoption, de la thématique du
rêve chinois supplantant celle du monde harmonieux. Xi Jinping et Li
Keqiang le premier ministre, qui paraissent avoir la haute main sur la
diplomatie chinoise renouent avec une tradition de la personnalisation de la
politique étrangère qui remonte à Mao. Les premiers
voyages ne marquent pas non plus des ruptures avec le choix des premiers
voyages présidentiels : La Russie et l'Afrique (l'Afrique du Sud,
la RDC, la Tanzanie) en mars 2013 avant, les Etats-Unis en juin 2013134(*).
Alors que la question centrale qui se pose en Chine est celle
d'une parité stratégique avec les Etats-Unis sans
déboucher sur le conflit ouvert quand bien même les deux appareils
militaires sont dressés l'un contre l'autre.
Dans une approche réaliste, ces auteurs pensent que si
la Chine dénonce la nouvelle politique au pivot américain, les
Etats-Unis quant à eux dénoncent une politique régionale
chinoise plus agressive. Xi jinping a introduit dans le langage de la
diplomatie les termes nouveaux de « nouveau de relations avec les
grandes puissances » et de « rêve chinois »
qui traduisent la quête de la puissance, de la grandeur et de renouveau
de la Chine. En ce qui concerne les trois nouvelles priorités, il s'agit
d'abord de mieux protéger les ressortissants chinois à
l'extérieur (83 millions de chinois sont sortis de la Chine en 2012). Il
s'agit aussi, dans le domaine de la cybercriminalité de chercher une
démarche plus coopérative dans le cadre de l'ONU ou par la
conclusion d'un code de bonne conduite bilatérale avec les Etats-Unis.
Il s'agit en fin de chercher à s'opposer aux initiatives occidentales
pour une démocratisation du pays qui pourrait saper le
régime135(*).
Enfin, notons dans l'approche choisie pour l'étude de
notre sujet, qui est l'approche néo-idéaliste que, la Chine de Xi
jinping, devenue le premier exportateur mondial, est une Chine qui a encore
gagné en puissance et en affirmation. La problématique à
laquelle sont confrontés les nouveaux dirigeants chinois est identique
à celle de l'équipe précédente, mais les
problèmes sont sans doute plus aigus aussi bien en termes de conflit
potentiel avec les Etats-Unis qu'avec ses voisins.
SECTION III : LA CHINE DANS LES GUERRES
CIVILES
Nous allons dans cette section essayer de parler en passant,
de la Chine face à certaines situations belliqueuses qui l'ont
déstabilisé et at ayant des conséquences négatives
sur, soit son économie, soit sa politique. Force nous est certes de nous
atteler plus sur les guerres récentes, que ça soit internes ou
externes avec ses voisins.
§1. La Chine dans la guerre civile
Il nous serait important ici de parler « des guerres
civiles » considèrent la première et deuxième
civile, mais vu la pertinence de la deuxième guerre civile, nous allons
bel et bien nous limiter à analyser celle-ci. Nous allons nous limiter
sur elle à cause de ses conséquences sur la diplomatie chinoise
et ses partenaires.
Notons avec Tshiyembe que, dès 1945, les nouvelles
tensions se font jour. Une guerre civile da basse intensité recommence
dès la capitulation du Japon le 15 août 1945. Le
premierthéâtre des opérations est la Mandchourie, que
l'URSS a envahie en 1945. N'ayant pas des troupes en Mandchourie, Tchang Kai
Chek négocia avec l'URSS de peur que la région ne soit
occupée par les troupes du parti communiste chinois. Il demanda
également aux troupes japonaises en Mandchourie de ne pas remettre leurs
armes aux communistes et d'attendre l'arrivée des soldats du Kuomitang.
Le 15 aout 1945, la République de Chine signe un traité
d'alliance avec l'Union soviétique, prévoyant le retour de la
Mandchourie à la Chine et reconnaissant la souveraineté
soviétique à Part Artur. Les USA qui sympathisent avec Mao se
postent en médiateur entre les frères ennemis136(*).
Le général Marshall est nommé ambassadeur
des USA en Chine au mois de novembre 1945. Il souhaite la formation d'un
gouvernement de coalition communiste-nationaliste, afin d'éviter un
nouveau conflit ouvert en Chine. Mao et Chang Kai check négocient en
présence en présence du diplomate américain Patrick
J.Hurley mais sans résultat tangible sur la reconstruction pacifique du
pays. Une commission tripartite consultative est créée,
destinée à amener la paix en Chine, mais elle ne fonctionnera
jamais, à cause de la multiplication des incidents entre communistes et
nationalistes.
Pendant les pourparlers, un conflit éclate le 10
septembre 1945, soit 24 heures après la reddition officielle du Japon en
Chine. Les troupes nationalistes commandées par Yan Xisham, avancent sur
la place forte communiste du Shanxi, afin d'en prendre le contrôle. Les
troupes communistes conduites par Deng Xiaoping ripostent et affrontent les
nationalistes jusqu'en octobre, mettant hors combat treize divisions de
l'armée kuomintang et faisant 31000 prisonniers. Le conflit
dégénère en guerre ouverte à partir du mois de mars
jusqu'à la victoire des communistes dans le Gansu. Tchang Kai Check
bénéficie d'un soutien militaire américain. Toutefois, la
fin novembre 1948 et la fin janvier 1949, les communistes prennent le
contrôle de Pékin, Zian Jin et l'ensemble de la région dite
de la plaine de la Chine137(*).
§2. Le conflit sino-japonais au tour de Diaoyu Dao
L'île Diaoyu Dao et ses îles annexes sont
inséparables du territoire chinois. Elles constituent une partie
intégrante du territoire de la Chine autant au niveau historique que
géographique et juridique, et la Chine jouit d'une souveraineté
incontestable sur ces îles. L'occupation des Diaoyu Dao par le Japon
pendant la guerre sino-japonaise en 1985 est illégale et invalide.
Après la seconde guerre mondiale, en vertu des instruments juridiques
internationaux comme la déclaration du Caire et la déclaration de
Potsdam, les Diaoyu Dao ne peuvent en rien changer le fait que ces îles
appartiennent à la Chine. Depuis longtemps, le Japon a maintes fois
soulevé des problèmes sur la question de Diaoyu Dao.
2.1 Découverte de l'île par la Chine
Dans le temps anciens, les ancêtres chinois ont
découvert et nommé les Diaoyu Dao au cours de leurs
activités d'explicitement et de pêche en mer. Dans les documents
historiques de la Chine, l'île Diaoyu Dao est aussi appelée
Diaoyuyu ou Diaoyu Tai. La première mention historique des noms de Diao
Dao, ChiweiYu et d'autres îles peut être trouvé dans le
livre voyage avec un vent arrière (shunfeng xiang Song) publié en
1403 (la première année du règne de l'empereur Yongle de
la dynastie des Ming) a envoyé une mission diplomatique à Kyu
kyu. Au cours de cinq siècles qui suivirent jusqu'en 1866 (la
cinquième année du règne de l'empereur Zongzhi de la
dynastie des Qing), les cours impériales des dynasties des Ming et des
Qing ont envoyé des missions diplomatiques à Ryükyü et
les Diaoyu Dao étaient situées sur la note vers le
Ryukyu138(*).
2.2 L'expansion japonaise sur l'île
Le Japon a accéléré son expansion et son
agression à l'étranger après la restauration de Meiji. Il
a annexé le Ryükyü en 1879 et a changé leur nom comme
préfecture d'Okinawa. Peu de temps après, le Japon a
comploté pour s'emparer des Diaoyu Dao et à la fin dela guerre
sino-japonaise de 1894-1895, les a incluses en secret dans son territoire. Le
Japon a ensuite forcé la Chine à signer le traité
inégal de ShimonoseKi lui cédant l'île de Formose (Taiwan)
et toutes ses îles affiliées, y compris les Diaoyu Dao139(*).
Donc, les îles Diaoyu Dao font partie intégrante
du territoire chinois depuis l'antiquité, la Chine possède l
souveraineté incontestable. Depuis les années 1970, lors de la
normalisation des relations sino-japonaises et de la conclusion du
traité de paix et d'amitié entre la Chine et le Japon, les
dirigeants chinois et japonais précédents, agissant dans
l'intérêt général des relations bilatérales,
sont parvenues à une entente et un consensus pour mettre de
côté la question des Diaoyu Dao et la régler plus tard. Ces
dernières années, des marches unilatérales du Japon sur
les Diaoyu Dao, la soi-disant « nationalisation » en
particulier, ont gravement violé la souveraineté chinoise et se
sont écartées de l'entente et du consensus aux quels
étaient parvenus les dirigeants précédents. Cela a non
seulement gravement porté atteinte aux relations sino-japonaises, mais
aussi définie et nié la victoire de la guerre mondiale contre le
fascisme.
La Chine exhorte le Japon à respecter l'histoire et le
droit international, et à arrêter immédiatement tous les
actes lésant la souveraineté territoriale du pays (chinois). La
détermination et la volonté du gouvernement chinois pour
sauvegarder la souveraineté territoriale de la Chine sont
inébranlables, nous sommes résoluset en mesure de défendre
la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale du
pays.
§3. La Chine et le conflit au tour de Taiwan (conflit
sino-américain)
En septembre 1949, le comité national de la politique
du peuple chinois de la conférence consultative tient sa
première session à Beijing. Ce comité adopte le programme
commun disposant que « le principe de la politique
étrangère de la République populaire de Chine est la
protection de l'indépendance, la liberté,
l'intégrité du territoire et la souveraineté du pays, le
maintien de la paix durable et la souveraineté du pays, le maintien de
la paix durable et la coopération amicale entre les peuples de tous las
pays et l'opposition à la politique impérialiste de l'agression
et la guerre »140(*).
La question de Taiwan demeure la pierre angulaire de la
souveraineté et de l'intégrité territoriale de la
République populaire de Chine. En effet, à la suite de la guerre
de Corée (1950) et l'intervention militaire de la Chine, fut-elle
réalisée par des volontaires, selon la République
populaire de Chine, le président Truman déclare le 27 juin 1950
« j'ai ordonné à la septième flotte
d'empêcher toute attaque contre Taiwan ».
En décembre 1954, les USA signent un traité
sino-américain de défense mutuelle au terme duquel l'île de
Taiwan et l'archipel des Penghu sont placés sous la protection
américaine. Quelques années plus tard, l'assemblée
générale de l'ONU rétablit la République populaire
de chine comme membre du conseil de sécurité. La visite du
président Nixon à Pékin (1972) donne l'occasion aux deux
parties de publier un communiqué commun dans lequel il est écrit
que « les USA se rendent compte que les chinois de deux cotés
du détroit de Taiwan soutiennent qu'il n'y a qu'une seule Chine et que
Taiwan fait partie de la Chine ». Lors de l'établissement des
relations diplomatiques entre les deux pays le premier janvier 1979, le
communiqué commun énonce que « les Etats-Unis
d'Amérique reconnaissent le gouvernement de la République
populaire de la Chine comme l'unique gouvernement légal de la
Chine ». Pékin croit que s'en est fini de l'affaire de
Taiwan141(*).
Patatras! Trois mois après ce communiqué commun,
le congrès des Etats-Unis vote une loi « Taiwan relations
act » en vertu de laquelle le gouvernement des USA est
habilité à vendre les armes à caractère
défensif à Taiwan. Depuis, la République populaire de
Chine ne cesse de condamner les Etats-Unis, accusant la maison blanche de
pratiquer un double langage.
Le 14 mars 2005, la République populaire de Chine a
voté une loi dite « loi anti-sécession »
permettant à Pékin de pouvoir recourir à la force au cas
où l'indépendance formelle de Taiwan aura été
déclarée. La récupération de Hong-Kong en 1997 et
de Macao en 1999 s'inscrit en ligne droite de la sauvegarde de la
souveraineté et de l'intégrité territoriale de la
République populaire de Chine142(*).
Ce programme commun énonce également que
« la République populaire de Chine doit s'unir avec les pays
épris de paix et de liberté partout dans le monde, tout d'abord
l'URSS, toutes les démocraties populaires et toutes les nations
opprimées ».
CHAPITRE IV : L'EQUILIBRE GEOPOLITIQUE ENTRE LA
CHINE ET LES ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Lorsqu'on considère lesrelations
sino-américaines, on fait allusion aux relations de concurrence et
coopération entre les deux Etats(les
États-Unis
et la République populaire de Chine). Bien des spécialistes
appuient que ces relations sont actuellement complexes et à multiples
facettes: ni alliés ni ennemis, mais quand même deux surpuissances
et économies entrelacées. L'établissement américain
ne considère pas la République populaire de Chine comme un
adversaire, mais un concurrent dans certains domaines et un partenaire dans
d'autres.
Cependant, sous autres cieux, La Chine est dans les esprits
des américains.On dit que son excédent commercial croissant, ses
progrès technologiques rapides et l'utilisation plus offensive de ses
ressources la faisaient désormais apparaître aux États-Unis
moins comme un partenaire et plus comme un rival, voire comme une menace pour
demain. L'économie ne peut d'ailleurs plus être
considérée isolément : les ambitions spatiales, la
modernisation des forces armées ou la conduite de manoeuvres militaires
audacieuses soulèvent de fortes questions sur la stratégie
chinoise. Mais cette lecture appartient à l'histoire appuyée par
l'école réaliste qui se réfère au fait que la
relation sino-américaine est pourtant empreinte d'une
ambiguïté fondamentale. C'est en particulier le cas et depuis
longtemps concernant Taiwan? l'enjeu le plus fondamental pour les deux
partenaires.
De toute évidence, notre étude abordera cette
étude sous angle néo-idéaliste, considérant par
ailleurs que la Chine déploie toutes les armes du soft power,
défini par Joseph Nye comme « la capacité d'obtenir ce
que l'on veut par l'attraction plus que par la coercition ». Cela lui
permet d'étendre rapidement son influence régionale ce qui
pourrait à terme réduire d'autant celle des États-Unis.
Une idée qui pousse ses alliés américains à entrer
dans la danse, mettant d'abord de côté toutes les options du
pouvoir dur, dit hard power, sur lequel ils se sont longtemps penchés.
SECTION I : LA DONNE ECONOMICO-FINANCIERE
§1. La politique américaine face à la
diplomatie gagnant-gagnant de la chine
La Chine adopte une diplomatie économique
gagnant-gagnant qui vise à stimuler la prospérité
nationale et à créer et partager des opportunités avec le
reste du monde. Un rapport approuvé en novembre 2012 par le 18e
Congrès du Parti communiste chinois a souligné la
coopération gagnant-gagnant comme étant une
caractéristique importante de la diplomatie chinoise pour les cinq
prochaines années. "Nous devons accroître la sensibilisation au
sujet des êtres humains appartenant à une communauté de
destin commun", a indiqué le rapport. "Un pays doit tenir compte des
préoccupations légitimes des autres pays lorsqu'il poursuit ses
propres intérêts, et doit promouvoir le développement
commun de tous les pays tout en favorisant son propre
développement"143(*).
Un compromis sur les relations commerciales
sino-américaines et la réévaluation prudente de la monnaie
chinoise est possible et probable. Le plus sensible est ailleurs. Tant que
l'Amérique ne cherchera pas sérieusement à toucher au
régime politique chinois, à forcer le pouvoir chinois à se
réformer, d'importantes relations non-antagonistes peuvent se
développer sur une base de donnant-donnant. Le président chinois
Xi jinping a voulu que la Chine désire travailler avec les
États-Unis pour adhérer aux principes de non-conflit, de
non-confrontation, de respect mutuel et de coopération gagnant-gagnant ;
pour élargir de manière constante la coopération aux
niveaux bilatéral, régional et mondial ; et pour gérer les
différends et les dossiers sensibles par des moyens constructifs, afin
de s'assurer que les liens bilatéraux avanceront toujours sur la bonne
voie.
La politique chinoise d'attraction de leur allié
américain s'est nettement réalisée avec le
président X i jinping prévoyait un plan consolidation des
relations avec les USA, résumé en six (6) points. Accent mis sur
les échanges économiques et des investissements, principal moteur
de relations pacifiques entre les deux qui allaient avoir lieu dans les
prochaines rencontres entre les deux présidents. Ces six points
sont :
- Les deux parties devraient maintenir une communication et
des échanges étroits à tous les niveaux. Les principaux
mécanismes bilatéraux, tels que le Dialogue stratégique et
économique (SE&D) et la Consultation de haut niveau
sino-américaine sur les échanges entre les peuples (CPE)
devraient être pleinement opérationnels.
- Les deux pays devraient élargir et approfondir la
coopération pragmatique dans différents domaines, dont
l'économie, le commerce, l'armée, la lutte antiterrorisme,
l'application de la loi, l'énergie, l'environnement et les
infrastructures.
- La Chine et les États-Unis devraient promouvoir les
échanges entre les peuples et consolider la base sociale des relations
bilatérales.
- Les deux pays devraient respecter leurs différences
en matière d'histoire, de culture, de tradition et de système
social, ainsi qu'en matière de voie de développement et de stade
de développement, et apprendre l'un de l'autre.
- Les deux parties devraient approfondir le dialogue et la
coopération dans les affaires en Asie-Pacifique.
- Ils devraient répondre conjointement aux défis
régionaux et mondiaux, enrichir les connotations stratégiques de
leurs relations et offrir davantage de biens publics à la
communauté internationale.
La Chine et les États-Unis ont convenu de poursuivre
les efforts pour construire entre eux un nouveau modèle de relations
entre grandes puissances. Notant que la relation sino-américaine est
l'une des relations bilatérales les plus importantes du monde, M. Xi a
promis de la faire avancer sur la bonne voie144(*).
Depuis l'établissement des relations diplomatiques il y
a bien des années, les relations sino-américaines sont toujours
allées de l'avant et ont atteint un développement historique,
a-t-il ajouté.
M. Xi a déclaré que depuis que lui et M. Obama
ont atteint un consensus sur la construction d'un nouveau genre de relations
entre grandes puissances pour leurs deux pays lors du Sommet d'Annenberg en
juin 2013, les liens bilatéraux n'ont cessé de progresser,
apportant de nombreux bénéfices aux deux nations et au monde.
M. Obama a indiqué que les États-Unis et la
Chine partagent des intérêts communs sur de nombreux dossiers et
ont fait des progrès importants dans la coopération dans de
nombreux domaines.
La partie américaine a remercié la Chine pour
son rôle important dans des domaines tels que la
dénucléarisation de la péninsule coréenne et la
reconstruction de l'Afghanistan, a indiqué M. Obama, ajoutant que son
pays est disposé à maintenir une coordination étroite avec
la Chine dans ces domaines.
Le président américain a également
appelé les États-Unis et la Chine à renforcer la
coopération dans des domaines tels que le changement climatique, la
santé et la lutte contre la contrebande d'animaux et de plantes
sauvages.
Avant de se rendre dans la capitale américaine, M. Xi a
conclu une visite chargée de deux jours et demie à Seattle,
où il a mis en avant une proposition en quatre points sur le
développement d'un nouveau modèle de relations entre grandes
puissances pour la Chine et les États-Unis.
Bobo Lo en qui a fait ses études sur le triangle
stratégique (Chine, Etats-Unis et Russie), accorde plus l'importance aux
relations sino-américaines qui sont plus rapprochées au
détriment de celles de la Russie en vers ces deux derniers. Il l'affirme
en disant que, bien que la chine ait le même intérêt que la
Russie à contenir la Puissance américaine, elle montre peu de
propension à faire partie d'un
rééquilibrecompétitif. Cela ne reflète pas tant une
vision bienveillante du monde que la conscience d'avoir beaucoup à
perdre en se laissant entrainer au jeu géopolitique. Pour l'essentiel
des trois décennies coulantes, la Chine a limité son ambition de
rivaliser avec les Etats-Unis. Les dirigeants successifs : Deng Xiaoping,
Jiang Zemin, Hu Jintao et voire aujourd'hui Xi jinping, se sont toujours
efforcés d'accroitre la qualité de l'étendue de leur
relation avec Washington145(*).
Toutes fois, en poursuivant avec les analyses de cet auteur,
malgré la convoitise des autres puissances envers elle (notamment la
Russie qui tient à tout prix craché sur la soupe entre les
relations sino-américaine de façon d'attirer l'attention de la
Chine à elle), la position de la Chine peut être
résumée ainsi : « s'allier avec le plus
fort ». Même si beaucoup à Pékin pensent que les
Etats-Unis, même sous Obama, sont déterminés à
contenir la Chine, ils reconnaissent son statut de partenaire indispensable,
dit l'auteur. Les Etats-Unis représentent de loin la plus grande source
de technologies de pointe ; une part du lion (selon les estimations, 1,5
à 1,6 trillion de dollars) des avoirs financiers mondiaux chinois est
investie aux Etats-Unis ; c'est le deuxième partenaire commercial
de la Chine, juste derrière l'UE ; les chinois en fin reconnaissent
tacitement qu'une Amérique forte garantit la stabilité
internationale, y compris en Asie du Nord-Est où sa présence aide
à contenir un Japon potentiellement nationaliste, sans même parler
de la Corée du Nord imprévisible. Une Amérique confiante
en elle, mais sans excès, est une clé du « monde
harmonieux » souhaité par Pékin.
Les relations économiques et commerciaux entre la Chine
et les Etats-Unis, comme disent certains analystes, sont essentielles,tant en
termes de produits et services qu'en valeur. En 2008, le déficit
américain avec la Chine s'élevait à 266 milliards. Par
ailleurs, les excédents financiers chinois, au moins 680 milliards de
dollars de ses réserves étant investies en bons du trésor
américain, sont un sujet d'une extrême sensibilité pour les
deux parties, ce qui explique notamment les visites à Pékin de
Hillary Clinton et Timothy Geithner dans les tout premiers moins de
l'Administrations Obama. Ce que l'Institut français des relations
internationales qualifie dans Ramsès 2010 de « fantasmede
G2 », expliquant au moins l'urgence d'une reprise des contacts
bilatéraux début 2009. Et la procédure de revue des
investissements étrangers aux Etats-Unis, Commitee of Foreign
Investissements in United States (CFUIS), figurait en excellente place dans
l'agenda des discussions bilatérales à Washington début
août 2009. L'accession de la Chine à l'OMC fin 2001 met en oeuvre
un calendrier d'ouverture progressive sur une période de cinq ans de
secteurs d'activités aux investissements étrangers, notamment
dans les domaines bancaire et financier, mais aussi dans le commerce de gros et
de détail, l'assurance, l'import-export et les
télécommunications146(*).
L'économie chinoise connaît une croissance forte
et régulière depuis 1992. Depuis 1999 et au moins jusqu'à
2003-2004, ce grand pays a été et reste la seule zone importante
de croissance dans un monde en stagnation, ce qui a
accéléré le rattrapage chinois. Les besoins de la
population chinoise sont immenses et les réserves de main d'oeuvre
à bon marché aussi. La moitié environ des investissements
du monde riche dans les pays en voie de développement va en Chine depuis
douze ans. Le PIB chinois, aujourd'hui le sixième du monde, pourrait
dépasser dans quelques années ceux de la France et du
Royaume-Uni. Dans ses échanges commerciaux courants, la Chine a fait en
2002 un excédent de plus de cent milliards de dollars sur les
Etats-Unis, bien qu'elle n'en reconnaisse qu'un tiers en jouant sur le statut
de Hong Kong. Elle accumule des réserves en devises probablement
supérieures à 360 milliards en 2003.
Il est donc naturel que les milieux économiques
américains, japonais, européens et d'autres partenaires
importants dénoncent une sous-évaluation du yuan (ou renminbi),
qui est maintenu artificiellement par le gouvernement chinois à
proximité de 8,28 yuan pour 1 dollar US. Une vague de réclamation
sur ce thème s'est déclenchée à nouveau en
septembre 2003, à la suite d'une offensive des industriels
américains au début de la campagne présidentielle pour
novembre 2004.
§.2 l'émergence de blocs
économiques : une autre scène de conquête
La multiplication des enceintes internationales, notamment les
« G+ » censées réguler les relations
économiques et financières internationales et offrir une
participation toujours plus grande aux puissances émergentes dissimule
mal cette volonté sous-jacente de préserver un ordre mondial
défini par les occidentaux et menacé de transformations
profondes. Pour un réaliste comme l'ancien secrétaire d'Etat
américain Henry Kissinger, le G20 devrait incarner l'instrument
d'ajustement principal de ka communauté internationale à ce
nouvel ordre mondial. Il est en réalité paralysé par les
oppositions de fond et n'évolue que dans le registre du voeu pieux et
des grandes déclarations d'autosatisfaction, sans arriver à
déboucher sur des actions concrètes susceptibles de garantir la
sécurité mondiale, la stabilité financière et un
commerce ouvert. La communauté internationale est-elle capable de
s'organiser dans le monde multipolaire auquel aspirent la Chine et les autres
puissances émergentes?147(*).
Le vieux débat des études de relations
internationales sur la multipolarité renait ainsi à la faveur de
cette réalité crue qu'est l'apparition de nouveaux pôles de
puissances susceptibles dans un futur pas si lointain de rivaliser, voire se
substituer, avec le pôle Nord Atlantique. La puissance économique
est-elle en mesure de donner un avantage comparatif décisif à la
Chine face à la puissance globale américaine? La Chine pour sa
part, ne doit-elle pas aujourd'hui adapter sa stratégie à
l'échelle internationale et accepter de prendre de plus grandes
responsabilités pour promouvoir cette « société
internationale harmonieuse » qui est devenue l'axe central de sa
politique extérieure depuis 2004? Avec un PIB par habitant nominal
d'environ 4000 dollars et une population de 730 millions de paysans, peut-elle
réellement entrer de plain-pied cette communauté internationale
et jouer un rôle central à l'image des Etats-Unis?
C'est à cette multitude des questions
enchaînées que tente l'auteur à répondre en disant
qu'en réalité, ce n'est pas tant l'émergence de la Chine
ou des autres puissances qui menace la suprématie occidentale que la
faillite progressive d'un système libéral basé sur le
capitalisme financier et dont la principale erreur a été
d'oublier la valeur de l'homme. Le mouvement des indignés qui fait
actuellement tâche d'huile dans le monde développé et
s'insurge contre les dérives dévastatrices de ce modèle
économique témoigne d'une prise de conscience citoyenne des
limites de la gestion libérale. Cette quête des opinions publiques
occidentales d'un développement plus équilibré, plus
égalitaire, pourrait rencontrer à terme les aspirations chinoises
à une société harmonieuse. Il s'agit bien désormais
de la confrontation de deux types de sociétés. Comme le
soulignait un ambassadeur américain, « les emblèmes
actuels des Etats-Unis sont les bombardiers, les troupes au sol, et des drones
munis d'armes létales ». La Chine évoque toujours
davantage des tours et une multitude de grues, des ingénieurs et des
centenaires chargés de biens de consommation et autres. Les chinois
paient cash, livrent la marchandise contre de l'argent et n'exigent pas de
leurs partenaires commerciaux qu'ils se confrontent à leurs
préférences politiques ou les aident à promouvoir leur
agenda impérial, comme le faisaient autrefois les Etats-Unis.
L'intégration asiatique est tirée par les facteurs
économiques et financiers, pas politiques ou idéologiques.
Le cadre multilatéral
Le soft-balancing traduit le « jeu
diplomatico-stratégique », dit Magali Robert, que la Chine peut
être qualifiée en tant que telle. C'est-à-dire une
stratégie d'influence qui a recours à la diplomatie, aux
institutions internationales, au droit international et aux pressions
économiques, non pas dans le but de contrer une les Etats-Unis, mais de
lui complexifier la tâche et d'augmenter les coûts financiers et
politiques de ses sanctions. Concrètement, dit l'auteur, que, cela
traduit l'idée que Pékin renonce à l'expansion et à
l'hégémonie et privilégie les alliances avec les autres
puissances, notamment les USA
La Chine s'intègre peu à peu au monde, en
même temps, elle monte en puissance, fait entendre plus souvent et plus
fermement sa voix et ses intérêts et, en toute logique, s'efforce
de plus en plus d'influencer le cours des choses, que ce soit dans le cadre des
relations qu'elle entretient avec ses partenaires, et principalement les autres
grandes puissances, ou dans le cadre multilatéral des organisations
internationales interétatiques. Et premier chef, à l'ONU.
Dans les rapports avec les Etats-Unis, Jiang Zemin a toujours
esquivé ou limité le plus possible les affrontements. Il a
préféré une "diplomatie de grande puissance" posant la
Chine en pays responsable discutant d'égal à égal avec la
superpuissance américaine. Dans la direction du parti communiste
chinois, le courant de gauche opposé à ces attitudes est
resté minoritaire. Le premier ministre Zhu, pour sa part, a
favorisé indirectement les relations sino-américaines par son
réalisme économique et sa volonté réformatrice.
C'est lui notamment qui a le plus voulu l'adhésion (2001) de la Chine
à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), conçue à la
fois comme l'entrée dans la cour des grands et le moyen le plus
sûr de forcer les structures bureaucratiques et économiques
chinoises à accepter des réformes indispensables.
§3. Le soft-power chinois : une réponse au
hard-power américain
Alors que les USA cherche à contrecarrer la
montée en puissance de la Chineen cherchant à entourer l'entourer
avec des bases militaires et en conquérant plus l'Asie, notamment
l'United States Pacific Commanded qui dispose d'une série de bases qui
encerclent, la RPC et qui sont à l'heure actuelle en capacité de
contrôler l'essentiel des eaux du pacifique en dehors des eaux
territoritoriales chinoises ; l'Amérique d'Obama faisant l'annonce
d'une initiative diplomatique connue sous le nom de PIVOT (ou de rebalancing)
en Asie orientale qui vise de façon implicite à contrecarrer les
visées expansionnistes de la Chine, ils ont prévu de concentrer
l'essentiel de leurs moyens aéronavals dans le pacifique occidental. La
Chine, qui, elle, est en quête de la parité stratégique
avec les USA, fournis les efforts de compasser ses faiblesses par des moyens
pacifiques.
Elle, étale sa stratégie commerciale à la
portée planétaire. Il en est de même avec Pascal Gauchon
qui lui, remonte dans les temps pour situer cette puissance chinoise, en
appuyant que depuis la fin de la guerre froide, la diplomatie chinoise
évolue à nouveau : elle passe de la défense
étroite des intérêts nationaux et de la quête de
montée en puissance à la volonté de réaliser
l'harmonie universelle, dont le développement pacifique chinois serait
une des meilleures garanties. Elle semble renouer avec une sorte de soft-power.
Le débat sur la puissance a, ainsi, récemmentrebondi148(*).
En effet, après le 11 septembe2001, se dessine un
tournant sensible : la Chine est contrainte d'adopter un ton beaucoup plus
modéré et pacifique, nettement moins anti-américain. Elle
prend conscience des craintes nouvelles qu'elle suscite à
l'étranger et surtout à Washington. Le président Hu Jintao
le promettait : « la Chine ne sera jamais
hégémonique». Elle cherche à redevenir une grande
puissance au terme d'un processus d'ascension pacifique que le PCC a vendu au
reste du monde sous l'appellation moins anxiogène de
« développement pacifique ». Elle s'engage à
ne pas déstabiliser l'ordre international ni à opprimer ses
voisins. La diplomatie chinoise vise après 2001 à éviter
à tout prix les tensions : liant des partenariats avec les grandes
puissances régionales, comme avec l'Inde, en engageant les USA dans des
solidarités mutuelles (commerciales, diplomatiques...)149(*).
Jean-Pierre Cabestan, (dit l'auteur), parle ainsi d'une
« stratégie de contournement » de l'hyperpuissance
américaine150(*).
Un faisceau de facteurs économiques et géopolitiques
l'explique : l'insertion croissante de Chine dans la mondialisation, la
prise de conscience d'une plus grande dépendance extérieure,
notamment en matière énergétique et alimentaire, la
concurrence des puissances régionales en Asie, l'impasse diplomatique
dans la crise taiwanaise, l'implantation durable des Etats-Unis et de l'OTAN en
Asie centrale au nom de la guerre contre le terrorisme.
L'anti-américanisme des chinois a été mis en sourdine,
comme en témoigne sa faible opposition à la guerre en Irak
(2003). Son positionnement géopolitique se mondialise : dans chaque
région du monde, la « grande nation » veut
être présente en développant ses relations avec des pays ou
groupes de pays qui sont des pôles régionaux importants ou qui
sont riches en matières premières (si possible, les deux).
Déjà au début de l'année 2013, la
Chine est devenue la première puissance commerciale du monde. Les
exportations chinoises sont certes le fait de l'outsourcing, mais la Chine a su
aussi se doter de grandes sociétés même si elle ne comptait
encore en 2013 que deux entreprises multinationales parmi les trente
premières mondiales avec notamment la China Petroleum et la Chemical
(Sinopec) au quatrième rang mondial et petro china au 5e
rang. Toutefois, lors des dix dernières années le nombre de FMN
(Firmes Multinationales) chinoises du global 500 a été
multiplié par 5. Ces grandes sociétés chinoises, qui sont
pour la plupart nées de joint-ventures avec des sociétés
occidentales, sont présentes dans des secteurs très
variées (pétrolier, bancaire, agroalimentaire...)151(*).
La Chine ayant comme abutions de conquérir le monde
pour accéder à la puissance, commence par améliorer le
terrain par sa région, même si certains différends ne sont
pas à négliger avec ses voisins, force est de relever le
défis de la puissance régionale d'abord. D'où, ses
partenaires innégligeables sont asiatiques, mais comme dit Alain Nojon,
la Chine a étendu ses échanges à la planète
entière. Depuis quelques années déjà, elle a acquis
des mines en Afrique, notamment en Zambie, en République
Démocratique du Congo (RDC), et en Amérique latine notamment au
Pérou, au Chili,, au Cuba, au Brésil. Elle a de même
accédé au pétrole là où on l'y autorisait,
notamment au Venezuela, Equateur, Pérou, Soudan, Angola, Nigeria... Elle
a aussi acheté des terres, notamment en Philippines, Laos, Zimbabwe,
Russie, Cameroun... ces entreprises d'intérêts sont souvent
complétées par des prêts et la livraison
d'équipements de génie civil : routes, barrages etc. voire
par l'implantation d'usines pour l'exploitation des matières
premières et de plus en plus par une exportation croissante de biens de
consommation. Peu présente encore aux USA en raison d'échecs dans
sa politique de rachat d'entreprises (UNOCAL ou Hummer), elle semble
désormais intéressée par l'Europe, notamment la Hongrie,
la Bulgarie, la Roumanie, la France et les autres, où elle a investi en
particulier dans le port du Pirée appelé à devenir sa
plate-forme logistique vers la méditerranée et la mer noire.
Une grande puissance financière
Les réserves de change de la Chine ont
dépassé les 3100 milliards de dollars en 2012 et la Chine
détiendrait, selon le FMI, 32% des réserves mondiales de change.
Les surplus de la balance des paiements courants chinois alimentent, via la
banque centrale chinoise, la state administration of foreign exchange (SAFE)
qui gère les réserves de change dont le tiers est
constitué de bons du trésor américain et le reste de
participations diverses dans des sociétés
pétrolières (Total, BP, Shell) ou des sociétés
financières (Australia and Banking group... ces réserves
abordent aussi un fonds souverain, la China Invesment Corporation (CIC) dont
les disponibilités étaient fin 2010 de l'ordre de 410 milliards
de dollars et dont la logique première est financière152(*).
Ce fonds investi en Chine via Central Huijin qui est une
holding des banques d'Etat et participe à diverses
sociétés : ICBC, China Développement Bank qui peuvent
aussi détenir via d'autres structures comme la société
Chinalco des participations dans des sociétés
étrangères (Rio Tinto ou Barclays Bank). La CIC détient
par ailleurs de fortes participations dans le secteur financier
américain (Morgan Stanley, Bankstone), le secteur
énergétique, les matières premières et
l'immobilier...
SECTION II. LA CHINE ET LES ETATS-UNIS FACE A LA
QUESTION DU TERRORISME INTERNATIONAL ET LA PROLIFERATION NUCLEAIRE : UNE
VISION COMMUNE OU CONTRADICTOIRE
Les rapports entre la Chine et les Etats-Unis sont
fondés sur un petit nombre de questions prioritaires, sur lesquelles les
deux pays ont des intérêts convergents ou conciliables.
Rappelons-les par ordre d'importance.
§1. La position de la Chine face à la question
de l'Etat islamique et du terrorisme
a. L'alliance contre le terrorisme
international
Le premier de ces domaines est l'accord des deux gouvernements
pour lutter contre les organisations terroristes internationales,
c'est-à-dire dans une assez large mesure contre le radicalisme islamique
et contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) dans
tel ou tel pays. Sur ce sujet toutefois l'intérêt
stratégique des Etats-Unis est plus large que celui de la Chine. Les
Américains sont en guerre contre toutes les organisations dans le monde,
classées par eux-mêmes comme terroristes. Les Chinois ont des
visées plus régionales, concernant pour l'essentiel le Xinjiang,
l'Asie centrale et le monde turcophone, ainsi que, bien sûr, la Chine
elle-même, son environnement et ses prolongements
extérieurs153(*).
Cette différence n'interdit pas une large
coopération sino-américaine dans le champ du renseignement
anti-terroriste. La CIA a des contacts réguliers avec le
ministère chinois de la Sécurité d'Etat. Le FBI a pu
ouvrir un bureau de liaison à Pékin. Selon un accord
sino-américain signé le 29 juillet 2003, de petites
équipes d'inspecteurs des Douanes américaines coopèrent
désormais avec les contrôleurs chinois à Shanghai et
à Shenzhen pour vérifier, avant leur départ, le contenu
des containers à destination des ports américains. Les Etats-Unis
ont d'ailleurs déjà signé ce genre d'accord avec un assez
grand nombre de pays étrangers.
Pour ce qui touche à la prolifération des ADM,
les choses sont moins nettes. Du côté américain, on sait
depuis le discours sur l'état de l'Union de janvier 2002 que
l'administration Bush visait en priorité les trois "rogue States" de
"l'axe du mal", l'Irak, l'Iran et la Corée du nord. Du coté
chinois, la dénucléarisation (pacifique) de la Corée est
aussi un intérêt majeur, mais le sort de l'Irak a
évolué comme on sait sans qu'on y trouve trace d'ADM et
Pékin est, au minimum, neutre sur la limitation des programmes
nucléaires iraniens. Pour sa part, Washington ne peut pas employer la
force contre la Corée du nord tant que les opérations
lancées en Afghanistan et en Irak tournent à
l'enlisement154(*).
b. Contre le terrorisme
La Chine est donc entrée dans la grande alliance des
Etats contre le terrorisme international menée par les Etat-Unis. Un
refus l'aurait isolée et marginalisée, alors que
l'adhésion au contraire mettrait Pékin dans le courant principal
et faciliterait beaucoup ses rapports avec Washington. Il faut dire qu'à
Moscou Vladimir Poutine, le premier, avait pris une décision analogue
de rapprochement avec l'Amérique, sans grande concertation avec
Pékin. Les Chinois surpris voulaient aussi sauver, si possible
l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), une alliance encore
récente et peut-être déjà dépassée.
Cet épisode ouvrait en réalité un nouveau
chapitre dans les relations sino-américaines. Pékin se liait un
peu plus à l'Amérique, discrètement reconnue comme la
puissance mondiale dominante, probablement pour les dix ou vingt prochaines
années au minimum. Ceci impliquait, outre la volonté
confirmée d'éviter un affrontement armé entre les deux
pays et une coopération accrue dans le domaine du renseignement, une
attitude chinoise assez neutre face à toutes les initiatives de
l'administration Bush justifiées par la lutte contre le terrorisme
international et la prolifération des armes : en Afghanistan, Irak, Asie
centrale et du sud, en particulier. La crainte traditionnelle d'un
"encerclement" de la Chine était refoulée pour un certain
temps.
Ce rapprochement ne faisait toutefois pas disparaître
les préventions mutuelles. Les analystes américains
considèrent toujours, à moyen et long terme, la Chine comme une
menace montante. Et les stratèges chinois s'inquiètent quand
même du nouvel "encerclement" de leur pays : l'Amérique a
aujourd'hui, en effet, des alliances, des accords opérationnels, ou des
forces déployées, en Corée, au Japon et à Okinawa,
à Taiwan, aux Philippines, en Inde et au Pakistan, en Russie et en Asie
centrale, sans parler de la maitrise des mers, des airs et de l'espace.
§2. La prolifération nucléaire
La prolifération, reprochée à la Chine
par Washington, était un autre grand sujet de friction. L'administration
Clinton n'avait pas avancé beaucoup sur ce sujet. Les Chinois
avaient-ils promis verbalement de mettre fin à leur prolifération
nucléaire et balistique en Iran et au Pakistan? Pas tout à fait,
semble-t-il. Les Américains n'avaient obtenu là que des
résultats limités. Pékin envisageait quelques
demi-engagements. En matière de prolifération balistique, en
outre, la Chine restait sur des positions plus rigides : la fourniture au
Pakistan des missiles chinois M-11 de moyenne portée restait en balance
avec les ventes américaines d'avions F-16 et de missiles sol-air
à Taiwan. Or l'esprit du "Taiwan Relations Act" (TRA) de 1979
écartait tout marchandage de ce genre.
En 2002 pourtant, le climat change et c'est donnant, donnant :
en août, à la veille de la visite de Richard Armitage, la Chine
avait publié une réglementation des exportations de technologies
relatives aux missiles que Washington demandait en vain depuis longtemps. Elle
s'était engagée à le faire depuis novembre 2000, en
signant les accords internationaux MTCR (Missile technology control regime).
Mais Pékin s'abritait depuis lors derrière la
responsabilité de ses sociétés exportatrices, que
Washington avait fini par sanctionner dans l'été 2002, en les
coupant du marché américain. Les nouvelles règles
chinoises, en 24 articles, n'interdisaient pas totalement les exportations en
question, mais les soumettent désormais à l'autorisation
préalable et au contrôle de l'administration chinoise.
Pékin prend donc la responsabilité de ces exportations sensibles.
"C'est potentiellement un pas important" ont fait savoir les Américains,
qui ont quand même attendu d'en constater les effets sur le terrain pour
lever leurs sanctions155(*).
Corée du Nord: la crise rapproche
Américains et Chinois
Le besoin que les Américains ont de la Chine dans
l'affaire nord-coréenne et le ferme engagement diplomatique que
Pékin a accepté créent actuellement un lien fort entre les
deux capitales. Le grand événement de l'été 2003,
le retournement de la position de Pyong Yang le 31 juillet, est dû en
grande partie à la Chine. La Corée du nord exigeait jusque
là une négociation bilatérale avec les Etats-Unis et
refusait toute rencontre multilatérale, alors que Washington s'en tenait
à la conception inverse : pas de négociation bilatérale,
mais une conférence régionale, tous les pays voisins de la
Corée du nord étant intéressés à une
solution pacifique de la crise156(*).
Le jeudi 31 juillet 2003, les représentants de la
Corée du nord ont fait savoir aux Etats-Unis (à New York),
à la Corée du sud et à la Russie, que leur pays donnait
son accord à une négociation à six sur la crise
nucléaire, incluant des pourparlers directs entre Washington et Pyong
Yang. Les six sont les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, le Japon
et la Russie. Ce retournement de la position officielle de Pyong Yang faisait
suite aux efforts diplomatiques de la Chine depuis plusieurs semaines et, dans
une moindre mesure, aux contacts peu à peu convergents entre les cinq
interlocuteurs de Pyong Yang, à un resserrement du blocus des
exportations illégales de la Corée du nord (drogue, fausse
monnaie et armes), à une menace américaine de retrait du KEDO fin
août et aux manoeuvres de Moscou pour s'introduire dans le processus.
Sur le fond, on savait - en particulier depuis la brève
rencontre Etats-Unis/Corée du nord/Chine des 23-25 avril
(organisée par Pékin) - que Pyong Yang pourrait peut-être
renoncer à ses programmes proliférants d'armement
nucléaire et de missiles balistiques, en échange d'un solide
engagement américain de non-agression, ainsi que d'une assistance
alimentaire et énergétique probablement plus élevée
que dans l'accord-cadre de 1994. Mais cette possibilité reste
très théorique étant donnée la méfiance
profonde qui sépare Nord-Coréens, Américains et Japonais,
pour ne pas parler des autres partenaires. Empêtrés dans les
affaires du Proche et Moyen-Orient, les Américains sont bien
obligés, pour l'instant, de suivre ce cheminement diplomatique en Asie
du Nord-Est. Mais l'équipe du président Bush reste divisée
sur la voie à suivre et toutes les options restent ouvertes.
§3. Le triangle stratégique : Etats-Unis,
Russie et Chine
Le terme triangle stratégique trouve son origine dans
le système international marqué par la guerre froide. Un
programme élaboré par le président américain
Richard Nixon et son conseiller à la sécurité nationale
Henry Kissinger, avec le projet plus vaste en tête: triangle
centré sur l'équilibre des grandes puissances et des calculs
géopolitiques au sens large.
Pour mieux piger sur les lignes de ce triangle, Bobo Lo ayant
à sa direction une étude consacrée audit triangle. Il
précise que le terme même stratégique va au-delà des
seules capacités militaires nucléaires et leurs
caractéristiques (posture, dissuasion, etc.) et que l'expression se
réfère d'abord à l'influence globale d'un pays qui
comprend plusieurs dimensions. Un arsenal nucléaire est certainement un
atout stratégique, mais c'est également le cas de
l'autorité politique internationale, de la force économique, des
performances technologiques ou de l'influence des valeurs culturelles
normatives. Lorsqu'on traite de buts et de priorités, le terme
« stratégique » implique les concepts de
« structurel », « essentiel » et de
« long terme », à l'inverse de
« tactique » qui décrit des considérations
à court terme, généralement opportunistes.
Stratégique suppose une pensée planificatrice à long
terme, par opposition aux politiques réactives et ad hoc. Le terme sert
également à souligner le statut particulier des relations entre
les acteurs. La Russie par exemple, déclare systématiquement
qu'elle entretient des relations stratégiques avec la Chine, l'Inde et
l'UE157(*).
Cetauteur dit que même si, à force d'être
fréquemment employée, cette expression est galvaudée, elle
peut servir de « baromètre » des relations
bilatérales. En outre, stratégique mais non pas le partenariat
stratégique, est certainement un terme adéquat pour
caractériser les interactions distinctes existant entre les Etats-Unis
et la Chine, les Etats-Unis et la Russie, la Russie et la Chine. de
façon similaire, dit cet auteur, l'idée de triangle
stratégique va au-delà d'une relation nucléaire à
trois. En effet, le triangle nucléaire Russie-Etats-Unis est
déséquilibré. Etant donné l'asymétrie de
capacités entre, d'un côté, les deux superpuissances
nucléaires et de l'autre, la Chine.
La quasi-totalité des triangles sont virtuels, plus que
réels, et encore moins stratégiques. La Russie souhaiterait, par
exemple, exploiter la carte chinoise dans ses relations avec l'occident, tout
en utilisant ses relations avec le Japon, l'Inde ou les Etats-Unis afin de
contrebalancer l'émergence de la Chine, et ses relations avec l'Europe
pour contenir la puissance américaine. Ce ne sont là que des
projets mort-nés, naïfs et irréalistes. Un triangle
pertinent a besoin de trois côtés qui, à défaut
d'être égaux, soient suffisamment puissants et profondément
impliqués dans les relations trilatérales pour pouvoir les
influencer d'une manière significative. Dans le système
international contemporain ce type de triangle n'existe pas.
a. L'évolution du triangle
Le triangle stratégique entre la Russie, la Chine et
les Etats-Unis date de la décision prise par Mao Zedong, en 1949, de
pencher d'un côté vers l'URSS et contre les Etats-Unis. le choix
de Mao, en partie idéologique et historique, reflétait la
fraternité des liens entre les partis communistes soviétiques et
chinois. Cependant, sa motivation principale restait d'ordre pratique. La
dépendance de la République populaire de Chine à
l'égard de l'économie soviétique et de son assistance
militaire, ainsi que l'absence de pays protecteur alternatif lui laissaient peu
de choix. Par la suite, la guerre de Corée et l'intervention militaire
chinoise pour le compte de Pyongyang ont plongé la RPC et les Etats-Unis
dans l'hostilité pendant les deux décennies suivantes.
La confrontation stratégique sino-américaine ne
s'est toutefois pas traduite en relations triangulaires opérationnelles
entre Moscou, Pékin et Washington. Au moins trois raisons permettent de
l'expliquer : premièrement, au cours de la guerre froide, la
politique était essentiellement centrée sur la bipolarité
américano-soviétique. Le déséquilibre notable des
capacités politico-militaires entre les deux superpuissances et les
autres puissances, révélait l'absence de la principale condition
pour constituer un triangle stratégique : l'existence d'une
troisième partie influente158(*).
Deuxièmement, la profonde faiblesse chinoise
après un siècle d'humiliation sous la domination des puissances
étrangères ne lui avait guère permis de mener une
politique étrangère affirmée. Les principales
préoccupations de Mao demeuraient forcement nationales et comprenaient
la consolidation du gouvernement communiste. La reconstruction d'une
économie anéantie par des décennies de guerre civile et
d'occupation japonaise et la refondation des relations sociales. Mao n'avait ni
l'envie ni les moyens d'être un partenaire stratégique actif de
l'URSS contre les Etats-Unis. Même pendant la guerre de Corée
(1950-1953), la Chine a davantage agi selon ses propres intérêts,
inquiétudes sécuritaires sur la présence militaire
américaine en Asie du Nord-Est, affinités idéologiques
avec le régime de Kim II-Sung, que dans ceux de Moscou159(*).
Troisièmement, même durant leur âge d'or,
les relations sino-soviétiques ont été compliquées.
Alors que la RPC dépendait de l'aide soviétique pour la
reconstruction nationale, des tensions politiques sérieuses subsistaient
entre Moscou et Pékin. Celles-ci se sont considérablement
aggravées à la fin des années 1950, culminant en 1960 avec
le retrait de Chine par Nikita Khrouchtchev de 1390 conseillers
soviétiques. Les soupçons de la Chine sur les motivations
soviétiques et le mépris soviétiques vis-à-vis de
ce pays, perçu comme arrière, ont anéanti toute
possibilité de coordination stratégique efficace contre les
Etats-Unis.
En raison de ces contradictions, le triangle s'est
révélé une proposition davantage théorique que
pratique au cours des deux premières décennies de l'existence de
la RPC. Si jamais un triangle existait, il était constitué de
pôles antagonistes : pendant la plus grande partie de cette
période, la Chine, la Russie et les Etats-Unis ont fait preuve d'une
hostilité comparable chacun pour les deux autres. La probabilité
qu'une partie puisse en utiliser une autre pour faire pression sur la
troisième semblait donc faible.
b. Le renouveau du triangle
Après de décennies de désespoir sur
l'évolution du triangle, une nouvelle ère s'annonce avec des
faits marquants, faisant trait à un réfusionnement du triangle.
Bobo Lo écrit que, ces dernières années, le concept de
triangle a refait surface dans l'analyse des relations internationales et e,
particulier, des relations entre la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Cette
popularité renaissante est liée à la perception, depuis
l'automne 2008, que les trois pays sont plus égaux que jamais. A travers
sa gestion calamiteuse de la guerre d'Irak, l'administration Bush a
donné l'impression d'une Amérique affaiblie et guidée par
des prétentions démesurées. La Russie a tiré parti
d'une combinaison associant des prix du pétrole élevés, un
anti-américanisme rampant en Europe, une OTAN affaiblie et
divisée et une impression générale que le centre de la
puissance mondiale se déplaçait vers l'Est. Pour la
première fois depuis 1991, Moscou pouvait revendiquer un rôle
majeur dans les affaires internationales160(*).
Le changement le plus spectaculaire a été
l'ascension rapide de la Chine qui s'est traduit par une politique
extérieure plus affirmée. Dans la majeure partie des
années 1990, Pékin avait adopté une approche circonspecte,
tournée presque entièrement vers ses priorités
intérieures : modernisation économique et retour de Taiwan
dans le giron de Pékin. A la suite de la crise financière
asiatique de 1997-1998, la Chine est devenue plus active sur le plan
régional et a intensifié sa quête de ressources
énergétiques et de matières. En parallèle, elle a
cherché de nouveaux débouchés pour ses exportations de
produits manufacturés. Cependant, ce n'est qu'au tournant du
siècle que la Chine a commencé à élargir le champ
de sa politique étrangère et à devenir un membre
réellement influent de la communauté internationale.
Avec une Amérique affaiblie, une Russie renaissante et
une Chine de plus en plus confiante en elle-même, il n'est guère
surprenant que les idées de triangle stratégique aient refait
surface. Pour évaluer leur crédibilité, il faut
déterminer dans quelle mesure les politiques étrangères de
Moscou, Pékin et Washington s'appuient sur le triangle.
1. Les attentes de Moscou sur le triangle
Buté par ses objectifs de regagner son statut de grande
puissance, de redevenir un acteur indispensable dans le gestion de principaux
dossiers internationaux et de jouer une carte dans sa sphère
d'intérêts privilégiés, qui n'est rien d'autre que
l'espace soviétique, Moscou a conscience d'importantes limites de son
influence: ses capacités de projection de puissance n'égalent pas
celle de l'URSS161(*).
Par conséquent, la Russie de Poutine et Medvedev est
à la recherche de partenaires stratégiques qui l'aiderait
à contenir l'hégémonie américaine. Le choix est
très claire, la Chine est l'alliée la plus prometteuse dans cette
entreprise, à cause du fait de son processus de modernisation et de sa
mue en puissance mondiale; mais aussi ce choix est rationnel par rapport
à celui de l'UE, qui reste trop proche et dépendante des
Etats-Unis, trop divisée et insignifiante sur le plan politique pour
jouer un tel rôle. La Chine parcequ'elle partage aussi des valeurs
communes avec l'URSS: un Etat fort, capitalisme autoritaire et
résistance aux normes et pratiques occidentales.
La potion de Moscou en faveur d'un ordre mondial multipolaire
et du triangle est motivée par la perception d'un intérêt
stratégique. Moscou ne cherche pas tant à se dissocier de l'Ouest
qu'à redéfinir. Sur le long terme, selon la vision de Poutine, la
Russie doit devenir le troisième pôle du monde émergent
multipolaire, ou plutôt tripolaire. Elle conserverait une identité
stratégique distincte, « indépendante » et
contribuerait à garder l'équilibre entre les Etats-Unis et la
Chine, tout en restant un partenaire essentiel et égal pour les deux. La
concrétisation d'une telle vision permettrait l'accomplissement du
triangle dans sa forme la plus pure.
Cependant, des nombreux obstacles empêchent la
réalisation, les plus importants étant la transformation de la
Chine en acteur affirmé sur les plans régional et mondial, et le
déséquilibre croissant dans les relations sino-russes. Dans le
pire des scénarios pour Moscou, la Russie serait reléguée
au statut de « partenaire junior » de la Chine, des USA ou
de ces deux pays.
Enfin, l'occidentalo-centrisme de l'élite russe
constitue un obstacle majeur à une diplomatie triangulaire effective.
Cette tendance va bien au-delà d'affinités historiques,
civilisationnelles ou linguistiques. Alors que Moscou vante l'essor de l'Est,
de la Chine en particulier, elle continue de croire implicitement à la
perpétuation de la domination occidentale sur la scène
internationale. Les intérêts vitaux de la Russie sont
supposés être liés à l'occident. Le fait que les
préoccupations actuelles russes en matière de politique
étrangère concernent presque toutes l'occident n'est pas une
coïncidence: conclure un nouvel accord de désarmement
stratégique avec Washington, consolider la position dominante russe dans
l'ancien espace soviétique, affermir son rôle dans l'architecture
de sécurité européenne, empêcher
l'élargissement de l'OTAN et le déploiement de la défense
antimissile, renforcer le contrôle de Gazprom sur les exportations de gaz
et les pipelines vers l'Ouest, et jouer un rôle moteur à
côté des Etats-Unis dans les négociations sur le
nucléaire iranien.
2. Vue de Pékin sur le triangle
La Russie comme la Chine bien qu'ayant les mêmes
ambitions d'endiguer la puissance américaine, la Chine ne trouve pas du
tout intéressant le triangle. Maintes raisons lui en sont
concrètes. Pékin a en outre une conscience aigüe des limites
du partenariat sino-russe. La Russie et la Chine perçoivent très
différemment leur relation. Même si leurs objectifs
coïncident parfois, la plupart du temps ils divergent. Par exemple, le
régime chinois comprend que Moscou n'offrirait qu'un soutien politique
symbolique dans l'hypothèse d'une confrontation sino-américaine.
L'expérience des années récentes a montré où
se situaient les véritables priorités de Moscou. Poutine n'a pas
informé, encore moins consulté Pékin avant d'approuver le
déploiement de troupes américaines en Asie centrale après
le 11 septembre 2001. En 2002, Moscou a aussi accepté sans protester le
retrait américain du traité ABM de 1972. Plus
généralement, les dirigeants et chercheurs chinois se font peu
d'illusions concernant l'occidentalo-centrisme de l'élite russe.
Dès que les relations russes avec l'occident traversent une phase
difficile, Moscou joue la carte du « partenariat
stratégique » avec la Chine et d'autres acteurs non
occidentaux. En revanche, lors des phases d'améliorations des relations
avec les USA, par exemple, dans le sillage du 11 septembre ou aujourd'hui, avec
une nouvelle relance « reset button » proposée par
l'administration Obama, les relations sino-russes tendent à se
marginaliser.
Plus généralement, les chinois ont poursuivi une
politique d'inclusion stratégique plus que d'équilibre
stratégique. Leurs efforts pour être « amis avec tout le
monde » s'accordent totalement avec la logique d'un « monde
harmonieux ». La Chine est consciente des appréhensions que
suscitent son ascension et ses ambitions. Pékin s'est par
conséquent efforcé de s'engager à la fois avec l'occident
et l'orient, le monde développé et en voie de
développement. Le triangle stratégique est un cadre trop
étroit et restrictif pour une politique étrangère chinoise
qui préconise une approche compréhensive, multisectorielle des
relations internationales. Il conduirait Pékin à des choix trop
contraignants et non nécessaires à un moment où le
système mondial est en pleine évolution et où la Chine
possède le luxe de la flexibilité stratégique, tous les
Etats étant désireux de l'avoir pour alliée.
3. La perception américaine du triangle
L'attitude américaine face au triangle
stratégique varie de l'indifférence à l'ennui, en passant
par la peur et l'hostilité. L'époque où les Etats-Unis ont
grandement oeuvré à populariser le concept (dans les
années 1970) est révolue. Le contexte international et la
pensée stratégique américaine ont profondément
changé.
L'effondrement de l'URSS et l'incapacité
ultérieure de la Russie à se réinventer comme puissance
mondiale ont été les évènements les plus frappants.
Presque d'un seul coup, le triangle a perdu sa raison d'être. La Russie
restait une superpuissance nucléaire, mais cela importait bien moins
dans un monde où nature même de la puissance et de l'influence
avait été métamorphosée162(*).
Washington percevait dorénavant la menace russe en des
termes très différents; non plus comme un redoutable adversaire
stratégique, mais comme un Etat dont les dysfonctionnements le
menaçaient d'implosion. Dans ces conditions, la principale menace pour
la sécurité américaine et mondiale était la
faiblesse de la Russie : obsolescence des ogives nucléaires,
contrôle peu rigoureux des exportations d'armes de destruction massive,
revanchisme ultra-nationaliste et impérialiste, et politique
étrangère imprévisible.
Toutefois, la Russie n'est pas à écarter sur la
scène, la décision de l'administration Obama de
« remettre les compteurs à zéro » (press the
restbutton) dans les relations Etats-Unis-Russie reflète l'espoir que
Moscou peut contribuer de façon constructive à la
résolution de plusieurs dossiers préoccupant Washington :
désarmement, Iran, Afghanistan, contre-prolifération d'armes
nucléaires et sécurité européenne. Cependant, les
limites de la capacité russe à projeter sa puissance
au-delà de son voisinage, sans même espérer qu'elle le
fasse de façon à aider les intérêts
américains révèlent que Washington ne voit pas
l'utilité (ou la possibilité) de schémas triangulaires ou
d'autres schémas géopolitiques artificiels.
La raison majeure expliquant le manque d'intérêt
américain pour le triangle est l'essor de la Chine et sa transformation
en superpuissance émergente. Si la Chine a encore un long chemin
à parcourir avant de rivaliser avec les Etats-Unis, nombre
d'observateurs américains la perçoivent d'ores et
déjà comme le principal « autre » dans le
système international. Certains prévoient des tensions et
rivalités sino-américaines croissantes. D'autres, plus
optimistes, pensent que Pékin et Washington peuvent coopérer
efficacement pour gérer les problèmes régionaux et
mondiaux ; une telle pensée sous-entend l'idée très
discutée d'un G2. Ces deux scénarios, toutefois, envisagent un
monde essentiellement bipolaire, pas triangulaire. Leur idée
sous-jacente est que la Chine deviendra bientôt suffisamment puissante et
influente pour traiter d'égal à égal avec les Etats-Unis
(comme partenaire, challenger ou les deux), ce qui limiterait la
capacité russe à jouer le rôle qui rendrait pertinent le
triangle.
SECTION III. LA PRESENCE AMERICAINE EN ASIE ET LA
VISION CHINOISE DE LA CONQUETE DE LA REGION
Cette section sera consacrée à l'étude
des enjeux stratégiques dans le continent asiatique, autour desquels
l'adversité est plus concentréeentre les deux puissances en
cogitation. Il s'agit de rapport qui ne mène pas à un
affrontement direct, ni à un équilibre de terreur, mais
plutôt d'une recherche de leadership dans la zone, lequel leadership
serait étendu à travers la planète pour la Chine, et de la
création de zones d'influence pour aider les USA à contredire la
Chine, afin de continuer à jouer la carte de leader incontestable au
monde.
§1. La méfiance réciproque entre la
Chine et ses voisins : opportunité pour les USA
La Chine dans ses projets géopolitiques, vise à
jeter les bases les plus larges, en conquérant d'abord la zone
asiatique. Cependant, elle se trouve heurtée à des divergences
historiques avec ses voisins les plus proches, c'est un dilemme, doit-elle
poursuivre avec les défis lancés de reconquérir ses
espaces convoités ? Oupréserver les relations
apaisées dans la région pour promouvoir sa poursuite de puissance
par le soft-power. Le pacifique étant devenu une autre zone
stratégique où l'essentiel de relations internationales se passe,
les USA en tiennent profit de cet antagonisme pour endiguer l'avancée de
la Chine. Ils cherchent à coopérer avec les rivaux de celle-ci,
pour en régler le compte.
a. Dilemme pour la Chine
Nazet Michel, qui a consacré des études
importantes à ce sujet, la Chine considère la mer comme le
principal espace où elle peut manifester sa puissance sue des
régions traditionnellement sous sa suzeraineté, ce qui suscite
l'inquiétude et l'hostilité de la plupart de ses voisins en mer
jaune, en mer de Chine orientale où se situe Taiwan, en mer
méridionale163(*).
En mer jaune, les litiges qui opposent les deux Corées
et la Chine sont réglés de façon relativement
consensuelle. Les tensions sont plus fortes dans la mer de Chine orientale
(770.000 km2). Un premier conflit y oppose depuis le début
des années 2000 la Chine à la Corée du Sud à propos
d'un rocher à peine émergé, nommé Leodo par les
coréens et Suyanpar les chinois, alors qu'un second conflit y oppose la
Chine et le Japon pour un espace maritime de 210.000 km2 avec un
point de fixation matérialisé par les îles Senkaku/Diaoyu.
Ces 5 îles et 3 rochers, inhabités qui se trouvent sur une voie
de passage faisant face à la base américaine d'Okinawa, ont une
importance géopolitique considérable en raison notamment de la
présence d'importantes réserves d'hydrocarbures.
En mer de Chine méridionale (îles Spartleys et
Paracels), un conflit oppose la Chine et les Etats riverains. La zone a
été placée par la Chine sous la tutelle d'une
autorité administrative spécifique qui exige en particulier que
les bâtiments étrangers qui y croisent disposent d'une
autorisation chinoise.
Plus récemment, un conflit qui date de 1994 entre la
Chine et les Philippines à propos de l'atoll de Scarborough à 220
km au Nord-Ouest de ces dernières et à 1200 km des côtes
chinoises, a été réactive. Cet atoll ne recèle pas
d'hydrocarbures mais occupe une place stratégique en mer de Chine
méridionale. Les Philippines ont décidé de saisir un
tribunal arbitral dans le cadre de la convention des Nations Unies sur le droit
de la mer afin de les faire définir comme des rochers dépendant
de sa zone économique exclusive. La Chine qui revendique l'îlot au
titre de ses droits historiques y maintient des navires en permanence.
b. Opportunité pour les USA
Retenonsavec Pascal Boniface que, les USA, longtemps
tournés vers l'Atlantique, voient leurs intérêts se situer
désormais sur les rives du Pacifique. Au début des années
1980, avec l'accession au pourvoir de Ronald Reagan, ancien gouverneur de la
Californie, on a commencé à parler d'un basculement des
Etats-Unis vers le pacifique. Selon cette analyse, dit l'auteur, le centre du
monde, après avoir été situé en
Méditerranée puis dans l'Atlantique, se trouvait désormais
dans le pacifique. Avec l'essor des géants indiens et chinois et le
développement de l'Asie du Sud-Est, le continent asiatique allait
prendre une importance inégalée164(*).
L'Asie est le continent où se trouve le pays qui se
considérait comme le rival principal actuel ou à venir des USA,
la Chine. La relation sino-américaine est en passe de devenir une
relation bilatérale la plus importante pour Washington, faite des
rivalités stratégiques, de coopération et de
compétition économique. Retenons les USA se engager à se
rapprocher aux principaux rivaux de la Chine dans la zone, dont parmi tant
d'autresencore au-delà des alliances anciennes entretenues avec le Japon
et la Corée du Sud, sont tentés de créer une alliance
avec l'Inde. Elle est facilitée de par la comparaison possible faite
entre les deux régimes politiques (les plus grandes démocraties
du monde) ainsi que par l'existence d'une solide minorité indienne
établie aux Etats-Unis servant de pont entre les deux pays. Pour l'Inde,
l'alliance avec Washington est le moyen d'accélérer sa
reconnaissance comme sixième puissance mondiale. Pour les USA,
l'alliance avec l'Inde joue un rôle équivalent par rapport au
rival chinois à ce qu'avait été le rapprochement
sino-américain vis-à-vis du rival soviétique.
§2. L'influence américaine dans le
pacifique
Les Etats-Unis entendent rester ou redevenir ce qu'ils sont,
une puissance hégémonique et/ou indispensable qui, si elle n'est
plus gendarme du monde, a une capacité d'empêcher ce qui ne leur
convient pas. La Chine, en dépit de discours officiels
lénifiants, cherche sans doute à affirmer une
hégémonie dans sa propre région pour étendre en
suite progressivement sa sphère de domination et à terme
contrôler l'ensemble du système mondial165(*).
Aujourd'hui, la situation est la suivante : les USA ont
une domination stratégique écrasante dans la région. Ils
encerclent la Chine par leurs bases et leurs alliances quadrillent toute
l'Asie : traités de sécurité avec le Japon, Taiwan et
la Corée du Sud ; accords avec la Thaïlande, Singapour et les
Philippines en Asie du Sud-Est ; double alliance avec l'Inde et le
Pakistan en Asie du Sud ; présence en Afghanistan, au Kirghizstan
et en Ouzbékistan en Asie centrale.
En face, l'activisme chinois, qui repose sur leur importance
économique régionale, est plus limité. Il vise à
geler la péninsule coréenne et se déploie de façon
concurrente au Pakistan, en Asiecentrale ou jusqu'en Iran-Irak. C'est dans ce
contexte que la présence américaine dans la région donne
lieu à un désaccord. Les USA estiment que tout ce qui passe dans
le pacifique est une affaire américaine, alors que les chinois
soutiennent que toutes les questions locales doivent être
réglées sur une base bilatérale avec les nations
concernées et que, selon WenJiabao, des forces extérieures n'ont
pas à interférer.
Il n'en reste pas non plus que ce réengagement ne
suscite pas toujours l'enthousiasme dans la région. La proposition du
Vietnam et des Philippines lors de sommet de Bali, réunissant les
ministres des affaires étrangères de l'ASEAN en 2011 de
créer un front antichinois a été accueillie avec
tiédeur par les autres membres qui, conscients de leur dépendance
économique vis-à-vis de Pékin, ne souhaitent pas se
trouver pris en porte-à- faux entre les intérêts divergents
des deux puissances rivales.
Aujourd'hui, la Chine ne se pense pas comme une puissance
comme les autres, mais comme une puissance en capacité de
régénérer le monde par la promotion d'un système
présenté comme concurrent des Etats-Unis.
§3. Le contexte stratégique
Ce paragraphe va plus éclairer les situations de
relations dites ambiguës entre les deux puissances. C'est ici où il
convient de dire que les deux Etats à hégémonies en
gestation, peuvent ou pas se contredire du point de vue de contrôle du
monde. Bien des questions se posent s'agissant de rapport entre les USA et la
Chine, en ce qui concerne la résurgence de la nouvelle guerre froide.
Nous allons ainsi en apporter des réponses avec certains
spécialistes de Relations Internationales qui ont déjà
consacré des études importantes à ce sujet. Mais pour
aborder cette question, nous allons procéder à nous poser mille
et une questions avec Henry Kissinger, qui est un grand analyste sur la
question.
Cet auteur se pose une chaine des questions pour cerner la
quintessence de la situation même, en disant : « les
Etats-Unis doivent-ils chercher par tous les moyens possibles à
retarder l'émergence de la Chine au rang de grande puissance? Ou
doivent-ils s'efforcer d'instituer une structure asiatique ouverte à la
coopération avec tous les Etats, une structure qui ne reposerait pas sur
l'hypothèse de l'agressivité inhérente de tel ou tel ou
pays, mais serait en même temps assez souple pour résister
à toutes aspirations à l'hégémonie?166(*).
A la suite des idées de l'auteur, après ces
questions, il souligne que la Chine est le pays de la planète qui a
connu la plus longue histoire ininterrompue et elle a été
contrôlée par le dernier gouvernement à se dire communiste.
C'est l'Etat qui a le plus de chances de se poser en rival des Etats-Unis
à un moment quelconque du siècle nouveau. L'auteur pense quant
à ce, que cette situation puisse se présenter dans les vingt-cinq
ans à venir.
Il faut noter que le monde interactif actuel entre les deux
prétendus rivaux, est fort différent de celui de la guerre
froide. L'idéologie soviétique insistait sur son
applicabilité universelle, et jusqu'à Mikail Gorbatchev, tous les
dirigeants soviétiques avaient proclamé que leur objectif ultime
était le triomphe mondiale du communisme. La doctrine
Brejnevreflétait la détermination de Moscou à maintenir
les partis communistes au pouvoir, par la force au besoin, et l'Union
soviétique est intervenue militairement en Hongrie et en
Tchécoslovaquie, tout en menaçant d'en faire autant en Pologne et
indirectement en Chine. La direction communiste chinoise ne mène pas une
politique de ce genre à l'étranger et ne formule pas de telles
revendications universelles ; elle ne mène pas à la baguette
un réseau de partis communistes ou d'organisations extrémistes
déclarant leur allégeance à Pékin. Et elle ne remet
pas en question la structure intérieure d'autres Etats pour des motifs
idéologiques.
Disons avec cet auteur que, la politique chinoise est
patiente, elle s'inscrit dans le long terme. Le défi géopolitique
tel que le voit Pékin ne réside certainement pas dans la
conquête de pays voisins, l'objectif serait plutôt d'éviter
toute association de ceux-ci contre la Chine. Les dirigeants chinois n'ont
évidemment aucun intérêt à provoquer les
Etats-Unis, un pays extrêmement lointain et qui, historiquement, n'a
jamais menacé l'unité ni l'intégrité de la Chine.
Certes, dans leurs déclarations officielles, les chinois ne
ménagent pas leurs critiques contre les alliances militaires
américaines en Asie, ce qui pourrait donner à penser que leur
pays cherche, à longue échéance, à compromettre la
présence des Etats-Unis dans la région et à amoindrir leur
rôle. Mais il n'est pas besoin de croire à la bonne volonté
de la Chine ni à ses intentions pacifiques à long terme pour
conclure que la simple prudence empêchera ses dirigeants de prendre
à la légère le risque d'un conflit avec la puissance
militaire dominante du monde à cette étape de l'évolution
de leur pays. Ajoutons avec Kissinger que, les intérêts de la
Chine moderne dans le système économique international sont
immenses, plus importants que l'Union soviétique n'en a jamais eu, ce
qui lui donne d'excellentes raisons de ne pas remettre en cause le statu quo en
Asie.
Un conflit avec les USA permettrait à tous les pays qui
entourent la vaste périphérie de la Chine de poursuivre leurs
ambitions et de faire valoir leurs prétentions. Dans ces conditions, la
Chine serait bien avisée d'appliquer la maxime fondamentale de sa
politique traditionnelle : « opposer les barbares lointains aux
barbares les plus proches ». de ce point de vue, les USA se verraient
attribuer le rôle d'option géopolitique de la Chine et même
de filet de protection potentiel, et non celui d'ennemi juré. Dans
l'ensemble, la politique chinoise a suivi cette voie malgré quelques
vicissitudes, à propos de Taiwan essentiellement167(*).
Sur le plan armement
Il convient également de garder le sens de la mesure
lorsqu'on envisage que la Chine puisse défier militairement et
directement les Etats-Unis. L'URSSpossédait quelque 2500 vecteurs
stratégiques, dont certains étaient équipés
d'ogives multiples d'une haute précision potentielle. Une attaque tous
azimuts contre les USA était techniquement réalisable, et elle
était envisageable stratégiquement (bien qu'elle n'ait jamais
été vraisemblable). La force stratégique chinoise, qui se
limite à une trentaine des missiles à combustible liquide
équipés d'ogives uniques, et dont le lancement exige plusieurs
heures, ne permet pas d'opérationsoffensives. Et si, au cours des
prochaines décennies, les chinois font l'acquisition d'ogives multiples
pour équiper un nombre plus important de missiles à combustible
solide, une défense américaine anti-missile permettra
aisément de préserver l'équilibre168(*).
Quant aux forces terrestres chinoises, elles sont en mesure
d'assurer la défense de leur patrie par une stratégie d'usure,
mais elles ne se prêtent pas à des opérations offensives
prolongées contre un adversaire majeur. Ajoutons que sur
périphérie, la Chine se trouve dans une situation bien plus
périlleuse que celle de l'Union soviétique connaissait en Europe.
L'URSS menaçait des voisins faibles, incapables de résister aux
forces terrestres soviétiques, seules ou associées. La Chine est
confrontée à des voisins militairement redoutables, dont l'Inde,
le Vietnam, le Japon, la Russie et les deux Corées, autant de puissances
difficiles à écraser individuellement et qui le seraient bien
davantage encore si elles s'associaient. Cela suffit à inciter la
diplomatie chinoise à éviter de menacer tous ses voisins
simultanément.
Certes, lorsque la Chine aura développé ce
qu'elle appelle, sa « force nationale complète », sa
puissance militaire représentera une menace plus sérieuse. Mais
on peut penser que dans les décennies à venir, les USA concevront
des avantages diplomatiques, économiques et militaires qui leur
permettront de façonner l'avenir sans susciter un affrontement
préventif avec la Chine.
CONCLUSION GENERALE
La prééminence des études
géopolitiques en Relations Internationales mettant aux prises les Etats
qui ont un poids sur la gestion des affaires du monde, a marqué notre
motivation pour aborder cette étude dont le sujet est intitulé:
« l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la
Chine ». Il s'agit d'une étude entamée dans le cadre de
nos recherches scientifiques pour élaborer le présent travail.
Certes, nous en sommes enfin arrivés aux résultatsattendus,
cependant, force nous est, de donner en succincte, l'essentiel.
La question majeure autour de laquelle nous avons pu
déployer notre énergie pouressayer de répondre, le long de
nos recherches afin d'en arriver ainsi à l'élaboration du
présent travail se présente comme suit : « comment
se présente l'équilibre géopolitique entre les Etats-Unis
et la Chine? ».
L'hypothèse que nous avons réservé
à la question posée consiste à dire que les relations
entre les deux puissances sont ambiguës, c'est-à-dire d'un
côté la coopération et de l'autre côté, la
rivalité, l'adversité ou la compétition. Ce qui renvoie
aux résultats d'un monde où, dans domaine, l'une de ces
puissances prend de l'ascension sur l'autre et sur le monde, et l'autre
émerge dans un domaine donné et contrôle le monde dans ce
domaine-là. Il s'agit de la situation dans laquelle les Etats-Unis
cherchent à confirmer leur puissance, mais voyant la Chine comme
obstacle à contrecarrer ; tandis que la Chine elle, qui
prétend à la puissance de demain, n'exclut pas encore son
partenaire les USA, qui, s'ils sont précocement contrariés,
risqueraient réellement de se lever en ennemi contre les visées
leur puissance. Nous disons donc que l'équilibre entre les deux
puissances existe dans certains domaines et dans d'autres domaines la Chine
constitue encore un chantier face aux Etats-Unis.
Quant à la justification de notre hypothèse,
nous avons vite recouru à la méthode systémique, car,
définissant l'interaction entre les éléments, dans un
système évoluant sous influence de deux principaux Etats et qui
changent les domaines des autres et par conséquent,
l'interdépendance devient inévitable.
A cela, nous avons opté pour la technique documentaire,
qui a consisté pour nous, en une meilleure et incontournable au cours de
nos recherches. Cette technique est souvent plus fiable en Relations
Internationales, car à cause de complexité, ainsi que
conditionnalités que pose d'autres et à cause de valeurs lui
accordée par bien des auteurs spécialistes de Relations
Internationales. Pour ce, nous avons pu lire, les ouvrages, les articles, les
dictionnaires et Larousse, l'internet etc.
Le sujet de notre étude est plus vaste et vaut
même l'importance dans les études de Relations Internationales, il
englobe notamment différents domaines de vies des Etats, voire les
domaines sensibles qui octroient la puissance aux Etats. Ceci nous a valu la
possibilité de subdiviser notre travail en quatre chapitres, qui sont
justement entourés de l'introduction, ainsi que de la présente
conclusion.
Le premier chapitre de notre étude a été
consacré aux considérations générales, cadre
théorique et explicatif des concepts. Ce chapitre a été
quant à lui subdivisé en trois sections, chaque section
comprenant trois paragraphes. Chaque section et paragraphe était
spécifiquement détaillé sous baptême y
afférent. Dans ce chapitre, il a été question de passer en
l'explication du concept géopolitique qui est même la variable
indépendante du sujet examiné. Il s'est avéré
intéressant de donner l'origine du concept, le définir avec
différents auteurs classiques et modernes; de donner également
les différents paramètres de la géopolitique. Il s'est
également agi d'établir un rapport à effet entre le
concept même et les différents disciplines ou notions l'avoisinant
et caractérisés par le préfixe
« géo ». Nous avons dans ce chapitre
développé la compréhension de la géopolitique, en
tant qu'une discipline incontournable dans les études de Relations
Internationales et surtout lorsqu'on évoque le but ultime de la
conquête de puissance, de la domination du monde.
Mais il ne faut pas oublier le deuxième volet de ce
chapitre, qui, lui a porté sur le cadre théorique de notre
étude. C'est à ce niveau où nous nous sommes donné
la peine de bien inscrire notre étude sur une grille de lecture
donnée, s'agissant de différentes théories qui existe en
Relations Internationales, qui sont une étude à objet
controversé. Paix et guerre sont deux phénomènes
privilégiés dans les études de Relations Internationales,
et chaque théorie cherchant à saisir ces questions à sa
manière pour donner une compréhension quelconque, supposé
être l'objet même des études de Relations Internationales
à cette étude. C'est ainsi que nous avons adapté notre
sujet à la théorie néo-libérale, qui est
censée nous donner les résultats attendus sur l'équilibre
géopolitique entre les USA et la Chine, tablant sur des rapports des
conquêtes par des moyens pacifiques et non pas tendant à la
conquête tendant à déboucher sur les conflits ouverts comme
ce fut le de la guerre-froide.
Le deuxième chapitre de notre travail quant à
lui, est accès sur l'aperçu général sur les
Etats-Unis. D'aucuns le sait, la politique de puissance des USA est plus
puisé à l'extérieur, qu'à l'intérieur.
Jamais ils ont été appelés puissance lorsqu'ils se sont
enfermés sous prétexte de l'isolationnisme. Nous avons ainsi
principalement parcouru dans ce chapitre, les héritages fondamentaux de
la politique étrangère des USA. Il a été question
de comprendre l'historique du ressort de la puissance américaine de la
première guerre mondiale jusqu'à la fin de la guerre froide,
laquelle fin inaugurait déjà une ère nouvelle
marquée par l'unipolarité américaine avec l'essoufflement
de l'Union soviétique.
Nous avons également fait un passage en revue de la
situation politique, économique, sociale des USA. Il a été
question de comprendre le système politique américain, sa
constitution, les prérogatives du président de la
république et quelques institutions politiques de ce gigantesque Etat
dont le rayonnement est sans doute étonnant à travers le monde.
Nous avons de même accordé un peu d'attention à son
économie, les grandes productions américaines voire les domaines
dans lesquels les Etats-Unis ont eu à exceller pour se faire plus
entendre sur la scène internationale. Dans la situation sociale, nous
avons essayé de démontrer comment les Etats sont une colonie de
peuplement, caractérisés par une diversité de la
population dont la grande partie est venue de l'Europe. Il en est de même
de son historique, où nous avons montré comment les Etats-Unis se
sont érigés en une très grande nation, alors qu'ils ont
commencé à 13 colonies britanniques, occupées
premièrement par les amérindiens qui avec le temps n'ont pas
pu avoir la domination sur les venants de l'Europe. Il s'est tout simplement
agi de donner l'image de l'Etat qui a nécessité cette
étude à laquelle nous sommes soumis.
Parlant de la Chine, notre troisième chapitre a bel et
bien été abordé à son sujet, à savoir,
l'aperçu général sur la Chine. La Chine a
nécessité aussi une étude dans le même ordre
d'idées que les Etats-Unis, pour faciliter la compréhension de la
suite de notre travail qui est l'analyse même de la question sous examen.
Ce chapitre a éclairé la situation de la Chine,
partant de son histoire, c'est-à-dire de la Chine impériale,
à la République populaire de la Chine, qui fait débat
aujourd'hui à cause de la performance de son économie tous
azimuts, et dont le principal débouché est sans limite,
c'est-à-dire, à travers le monde pour un peu répondre
à la présence américaine à travers ses bases
militaires par tout au monde. Pour ce, nous avons vu aussi la situation
politique, sociale et économique de la Chine. Nous avons parcouru les
moments difficiles de cet Etat qui a traversé des difficultés,
des guerres civiles, guerre de l'opium, guerres internationales, des conflits
frontaliers avec ses voisins. Mais, nous avons aussi montré que c'est en
temps difficiles que la Chine a puenraciner sa puissance qu'elle a su projeter
sur des bases les plus larges, car son destin étant lié à
son histoire.
Le quatrième et dernier chapitre en fin a
été consacré à la saisie du sujetlui-même,
à savoir «l'équilibre géopolitique entre les
Etats-Unis et la Chine». Ce chapitre est même l'essentiel de nos
investigations, il a nous a servi d'éclairage sur la situation
géopolitique entre les USA et la Chine. il a été question
dans ce chapitre, d'élaborer les aspects dans lesquels les deux
protagonistes se rivalisent et les autres dans lesquels la posture est
enétroite symbiose. Vu le cadre théorique à l'aide duquel
ce sujet a été abordé, nous avons pu donner les situations
générales de ces deux Etats, s'agissant de déploiement des
efforts pour chacun des camps, de manifester la volonté de la main mise
sur les affaires du monde, en contradiction avec l'autre.
Toutefois, les relations entre les États-Unis et la
Chine sont loin d'être belliqueuses, à cause de
l'interdépendance sur des aspects sensibles entre les deux. La question
de Taiwan qui consisterait selon les autres en un élément
détonateur des conflits ouverts, n'est plus dans l'agenda, ce qui
importe, c'est que chacun s'accommode d'une situation que l'on peut rendre
moins pénible, mais qui n'autorise pas, pour le moment, de
règlement définitif.Qu'à cela s'ajoute, la Chine cherche
à contenir toute situation pouvant mettre en péril ses rapports
avec son incontournable allié que sont les USA. Force est donc,
d'admettre qu'elle a plutôt cherché à être
présente, partout où règne les intérêts
américains, mais sous couvert d'un engagement multilatéral. Sa
politique vise à créer un semi-climat de confiance qui permet de
masquer des avancées fortes ailleurs
Cependant, la Chine manifeste sa volonté de la
quête de la puissance de façon pacifique, elle veut manifester son
intention d'une puissance structurelle. En effet, l'émergence
économique de la Chine depuis une vingtaine d'années l'a
indiscutablement inscrite parmi les acteurs incontournables de la scène
mondiale. Seulement, cette montée en puissance de l'empire du milieu
dans le monde contemporain suscite des inquiétudes: bouleversement des
équilibres stratégiques, redéfinition des règles
économiques, remise en cause du système démocratique comme
seul système capable d'apporter la prospérité, etc. la
Chine a en effet tous les atouts d'une grande puissance et cette politique se
double d'une stratégie diplomatique et d'investissements massifs.
Du côté des USA, le multilatéralisme de
l'Administration Obama reflète, entre autre, une prise de conscience
plus grande des changements sur la scène internationale et de son
évolution vers plus d'égalité. Cependant, cette prise de
conscience n'équivaut pas à un empressement de revenir à
des arrangements plus traditionnels entre les deux grandespuissances. Au
contraire, la vraie question est de savoir comment les Etats-Unis peuvent agir
efficacement dans un environnement mondialisé et interdépendant.
Cela incite à des relations plus productives, non seulement avec les
grandes puissances comme la Chine, mais aussi avec une multitude de plus petits
Etats, d'institutions internationales et d'acteurs non étatiques.
Les résultatsauxquels nous sommes arrivés sont
résumésen ces termes: l'équilibre géopolitique
entre les Etats Unis d'Amérique et la Chine s'observe sur le fait que
l'ascension de la Chine au rang d'une puissance économique mondiale a
contrebalancé le leadership américain, qui, en dépit de sa
puissance à multiple facette, ne sait plus à lui seul
contrôler les affaires du monde et pressé à sortir de son
orbite. Il s'agit d'une lutte de puissance en affirmation pour une Chine
à des performances économiques et d'une résistance
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REVUE
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NOTES DES COURS
1. MulambaMubiabo, Félicien, notes de cours de
géostratégie, première licence Relations Internationales,
Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2014-2015.
2. Mwayila, T., condensé du cours de géopolitique,
première licence Relations internationales, Université de
Lubumbashi, 2014-2015.
3. TshimpangaMatala, K., notes de cours de l'histoire
diplomatique, deuxième graduat, Relations Internationales,
Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2012-2013.
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* 1Wenu, B., recherche
scientifique : théorie et pratique, Lubumbashi, éd.
Connaissance, 2014, p. 17
* 2Shomba, S.,
méthodologie et épistemologie de la recherche
scientifique, Kinshasa, éd. PUK, 2015, p.31
* 3Bindungwa, M., comment
élaborer un travail de fin de cycle, Kinshasa, éd.
Médiaspaul, 2008, p. 45
* 4Shomba, S., op.cit.,
p. 37
* 5Bindungwa, M.,
op.cit., p. 34
* 6Cislaru, C., et alii,
cités par Shomba, S., op.cit., pp. 31-32
* 7 Bindungwa, M.,
op.cit., p. 41
* 8Wenu, B., op.cit., p.
19
* 9 Boniface, P.,
Géopolitique, Paris, éd. Eyrolles, 2e
édition, 2014, p.p. 129-130.
* 10 Wenu, B., op.cit.,
p. 20
* 11 Pinto, R., et Grawitz, M.,
cités par Wenu, B., op.cit., p. 8
* 12Cislarus, G., et alii,
cités par Shomba, S., op.cit., p. 36
* 13 Wenu, B., op.cit.,
p. 19
* 14 Boniface, P.,
op.cit., pp. 123-124
* 15Nazet, M., comprendre
l'actualité : géopolitique et relations internationales,
Paris, éd. Ellipses marketing, 2014, pp. 301-303
* 16 Moreau Défarge, P.,
les Relations Internationales : questions mondiales, Paris,
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* 17 Mehdi, T.,
géopolitique de la Chine : enjeux et défis, Tunis,
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* 18Zbigniew, B., le grand
échiquier, Paris, éd. Bayard, 2001, p. 198
* 19 Mwayila, T., Politique
étrangère des grandes puissances, Paris, éd. Le
Harmattan, 2010, p.14
* 20 Braillard, P., cité
par Mwayila, T., op.cit., p.14
* 21 Mwayila, T.,
op.cit., p. 62
* 22
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/RelationsInternationales:
consulté le 29/01/2016, à 23h
* 23 Mwayila, T.,
condensé du cours de géopolitique, première licence
Relations internationales, Université de Lubumbashi, 2014-2015
* 24 Johan Kjellen, R.,
cité par Boniface, P., op.cit., p. 13
* 25 Ratzel, F., cité
par Boniface, P., op.cit., p. 13
* 26 Karl, H., cité par
Boniface, P., op.cit., p. 13
* 27 Lacoste, Y., cité
par Boniface, P., op.cit., p.13
* 28 Boniface, P.,
op.cit., pp. 14-15
* 29BiyoyaMakutu, P.,
comprendre les Relations Internationles , Kinshasa, éd.
Médiaspaul, 2015, p.134
* 30Gauchon, P., et alii,
les 100 mots de la géopolitique, Paris, éd. Puf, 2009, pp.
12-13
* 31Gauchon, P.,
op.cit., p.13
* 32MulambaMubiabo, F., notes
de cours de géostratégie, première licence Relations
Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2014-2015
* 33Mbayo, N., la
géopolitique à l'ère de la mondialisation et du printemps
arabe, Lubumbashi, éd. Cresa, 2012, p. 7
* 34BanyakuLuape, E.,
cité par MbayoNgoie, J., op.cit., p.16
* 35MbayoNgoie, J.,
op.cit., p. 22
* 36Idem, p. 29
* 37Biyoya, P., op.cit.,
pp. 82-83
* 38Biyoya, P., op.cit.,
pp. 82-83
* 39 Boniface, P.,
op.cit., pp. 43-48-75
* 40Idem, p. 65
* 41MbayoNgoie, J.,
op.cit., p. 34
* 42Gauchon, P., et alii,
op.cit., p.30
* 43Gauchon, P., et alii,
op.cit., p. 81
* 44Mbayo, Ngoie, J.,
op.cit., pp. 34-35
* 45Gauchon, P., et alii,
op.cit., p. 65
* 46Mbayo, Ngoie, J.,
op.cit., p.53
* 47Gauchon, P., et alii,
op.cit., p. 65
* 48Mbayo, Ngoie, J.,
op.cit., p. 56
* 49Mbayo, Ngoie, J.,
op.cit., p.58
* 50LabanaLasay', A., les
Relations Internationales, Kinshasa, éd. Médiaspaul, 2006, p.
67
* 51BiyoyaMakutu, P.,
op.cit., p. 132
* 52BiyoyaMakutu, P.,
op.cit., pp. 132-133
* 53 Mwayila, T.,
op.cit., p. 88
* 54Gauchon, P., et alii,
op.cit., pp. 24-25
* 55Gauchon, P., et alii,
op.cit., p.25
* 56MulambaMubiabo, F., notes
de cours de géostratégie, première licence Relations
Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2014-2015
* 57Gauchon, P., et alii,
op.cit., p. 60
* 58 Stevenson, D., la vie
et les institutions américaines, Paris, éd. Nouveaux
horizons, 2001, pp. 20-21
* 59Idem, p. 15
* 60Stevenson, D.,
op.cit.,p. 35
* 61 Larousse, Petit Robert,
éd. Robert, Paris, 2000, p. 686
* 62Idem, p. 688
* 63Larousse, Petit Robert,
op.cit., p. 689
* 64 Stevenson, D.,
op.cit., pp. 37-38
* 65Idem, p.40
* 66Ibidem, p. 41
* 67 Stevenson, D.,
op.cit., p. 40
* 68Stevenson, D.,
op.cit.,p. 40
* 69 Stevenson, D.,
op.cit., p. 41
* 70Idem, p. 41
* 71Stevenson, D.,
op.cit., p. 42
* 72 Larousse, nouveau memo,
Paris, éd. Cedex, 1999, p. 673
* 73 Nazet, M., op.cit.,
pp. 303
* 74 Steverson, D.,
op.cit., p. 27
* 75 Mwayila, T.,
op.cit., pp. 82-83
* 76Idem, p.83
* 77Mwayila, T.,
op.cit., p.89
* 78 Mwayila, T.,
op.cit., pp. 88-89
* 79 Kissinger, H., cité
par Mwayila, T., op.cit., p. 87
* 80 Mwayila, T.,
op.cit., pp. 88-89
* 81Mwayila, T.,
op.cit., p. 89
* 82 Mwayila, T.,
op.cit., pp. 90-91
* 83Idem, p. 91
* 84 Mwayila, T.,
op.cit., p. 92
* 85Idem, p. 92
* 86Mwayila, T.,
op.cit., p. 93
* 87Vaisse, M., les
Relations Internationales depuis 1945, Paris, éd. Armand colin,
2008, pp. 22-23
* 88Vaisse, M., op.cit.,
pp. 26-27
* 89Vaisse, M., op.cit.,
p. 28
* 90TshimpangaMatala, K., notes
de cours de l'histoire diplomatique, deuxième graduat, Relations
Internationales, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2012-2013
* 91Idem, 2012-2013
* 92TshimpangaMatala, K., cours
cité,inédit 2012-2013
* 93TshimpangaMatala, K., cours
cité, inédit
* 94Idem
* 95Vaisse, M. op.cit.,
p. 181
* 96 Maurice, V.,
op.cit., p. 169
* 97 Mwayila, T.,
op.cit., p. 235
* 98Mwayila, T.,
op.cit., pp. 235-236
* 99Chaliand, G. et Regneau,
J., géopolitique des empires : des pharaons à
l'impérium américain, Paris, éd. Arthaud, 2010, pp.
100-101-104
* 100Chaliand, G. et Regneau,
J., op.cit., p. 104
* 101Chaliand, G. et Regneau,
J., op.cit., p. 100
* 102 Dictionnaire le petit
robert, Paris, éd. Robert, 2000, p. 447
* 103 Dictionnaire petit
robert, dictionnaire déjà cité, pp. 448-450
* 104Idem, p.450
* 105Dictionnaire petit
robert, dictionnaire déjà cité,p. 450
* 106 Dictionnaire petit
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* 107
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* 108
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* 113idem
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* 116
http://Archives.cerium.ca/lesinstitutions-chinoises-une:
consulté le 24 mai 2016, à 01heures
* 117Chaliand, R., et Regneau,
J., op.cit., pp. 104-105-108
* 118119Chaliand, R., et
Regneau, J., op.cit., pp. 108
* 120 Idem, p. 108
* 121Chaliand, G., et Regneau,
J., op.cit., p. 108
* 122Idem, p. 110
* 123124Chaliand, R., et
Regneau, J., op.cit., p.110
* 125 Mwayila, T.,
op.cit., pp. 241-242
* 126Idem, p. 242
* 127Mwayila, T.,
op.cit., pp. 242-243
* 128Idem, p.243
* 129Mwayila, T.,
op.cit., p. 248
* 130Idem, pp.
248-249
* 131 Mwayila, T.,
op.cit., p.250
* 132Nonjon, A., et alii,
géopolitique des continents, Paris, éd. Ellipses, 2014, p.
581
* 133Idem, p. 582
* 134Nonjon, A., et alii,
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* 135Idem, pp.
598-599
* 136 Mwayila, T.,
op.cit., pp. 246-247
* 137Mwayila, T.,
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* 138
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* 139Idem
* 140 Mwayila, T.,
op.cit., p. 250
* 141Mwayila, T.,
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* 142Idem, p. 252
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* 145 Lo, B., La Russie, la
Chine et les Etats-Unis: quel avenir pour ce triangle stratégique?,
Paris, éd. Ifri, 2010, p. 17
* 146Lo, B., op.cit.,
p.17
* 147 Vairon, L.,
«menace» chinoise ou déclin de l'occident, in international,
n° 4156, Paris, éd. Etudes, décembre 2011, p. 590,
* 148Gauchon, P., et alii,
op.cit., p. 282
* 149Idem, p. 293
* 150 Cabestan, J-P.,
cité par Gauchon, P., op.cit., p. 393
* 151Nonjon, A., et alii,
op.cit., p. 583
* 152Nojon, A., et alii,
op.cit., p.584
* 153
http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm:
consulté le 24 mai 2016, à 2heures
* 154
http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm:
consulté le 24 mai 2016, à 2heures
* 155
http://www.diploweb.com/forum/eyraud.htm:
consulté le 24 mai 2016, à 2heures 15 minutes
* 156Idem,
consulté le 24 mai 2016, à 2heures 29 minutes
* 157 Lo, B., op.cit.,
p.7
* 158 Lo, B., op.cit.,
p. 9
* 159Fenby, J., cité
par Lo, B., op.cit., pp. 9-10
* 160 Lo, B., op.cit.,
p. 14
* 161 Lo, B., op.cit.,
pp.15-16
* 162Gaddis, J.L., cité
par Lo, B., op.cit., p.20
* 163Nazet, M.,
op.cit., p. 315
* 164 Boniface, P.,
op.cit., p. 129
* 165Nazet, M.,
op.cit., p.316
* 166 Kissinger, H., la
nouvelle puissance américaine, Paris, éd. Nouveaux horizons
fayard, 2003, p. 159
* 167 Kissinger, H.,
op.cit., pp. 160-161
* 168Idem, p. 60