à‰quilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine( Télécharger le fichier original )par Alfred Lushimba Université de Lubumbashi - Licence 2016 |
CHAPITRE IV : L'EQUILIBRE GEOPOLITIQUE ENTRE LA CHINE ET LES ETATS-UNIS D'AMERIQUELorsqu'on considère lesrelations sino-américaines, on fait allusion aux relations de concurrence et coopération entre les deux Etats(les États-Unis et la République populaire de Chine). Bien des spécialistes appuient que ces relations sont actuellement complexes et à multiples facettes: ni alliés ni ennemis, mais quand même deux surpuissances et économies entrelacées. L'établissement américain ne considère pas la République populaire de Chine comme un adversaire, mais un concurrent dans certains domaines et un partenaire dans d'autres. Cependant, sous autres cieux, La Chine est dans les esprits des américains.On dit que son excédent commercial croissant, ses progrès technologiques rapides et l'utilisation plus offensive de ses ressources la faisaient désormais apparaître aux États-Unis moins comme un partenaire et plus comme un rival, voire comme une menace pour demain. L'économie ne peut d'ailleurs plus être considérée isolément : les ambitions spatiales, la modernisation des forces armées ou la conduite de manoeuvres militaires audacieuses soulèvent de fortes questions sur la stratégie chinoise. Mais cette lecture appartient à l'histoire appuyée par l'école réaliste qui se réfère au fait que la relation sino-américaine est pourtant empreinte d'une ambiguïté fondamentale. C'est en particulier le cas et depuis longtemps concernant Taiwan? l'enjeu le plus fondamental pour les deux partenaires. De toute évidence, notre étude abordera cette étude sous angle néo-idéaliste, considérant par ailleurs que la Chine déploie toutes les armes du soft power, défini par Joseph Nye comme « la capacité d'obtenir ce que l'on veut par l'attraction plus que par la coercition ». Cela lui permet d'étendre rapidement son influence régionale ce qui pourrait à terme réduire d'autant celle des États-Unis. Une idée qui pousse ses alliés américains à entrer dans la danse, mettant d'abord de côté toutes les options du pouvoir dur, dit hard power, sur lequel ils se sont longtemps penchés. SECTION I : LA DONNE ECONOMICO-FINANCIERE§1. La politique américaine face à la diplomatie gagnant-gagnant de la chineLa Chine adopte une diplomatie économique gagnant-gagnant qui vise à stimuler la prospérité nationale et à créer et partager des opportunités avec le reste du monde. Un rapport approuvé en novembre 2012 par le 18e Congrès du Parti communiste chinois a souligné la coopération gagnant-gagnant comme étant une caractéristique importante de la diplomatie chinoise pour les cinq prochaines années. "Nous devons accroître la sensibilisation au sujet des êtres humains appartenant à une communauté de destin commun", a indiqué le rapport. "Un pays doit tenir compte des préoccupations légitimes des autres pays lorsqu'il poursuit ses propres intérêts, et doit promouvoir le développement commun de tous les pays tout en favorisant son propre développement"143(*). Un compromis sur les relations commerciales sino-américaines et la réévaluation prudente de la monnaie chinoise est possible et probable. Le plus sensible est ailleurs. Tant que l'Amérique ne cherchera pas sérieusement à toucher au régime politique chinois, à forcer le pouvoir chinois à se réformer, d'importantes relations non-antagonistes peuvent se développer sur une base de donnant-donnant. Le président chinois Xi jinping a voulu que la Chine désire travailler avec les États-Unis pour adhérer aux principes de non-conflit, de non-confrontation, de respect mutuel et de coopération gagnant-gagnant ; pour élargir de manière constante la coopération aux niveaux bilatéral, régional et mondial ; et pour gérer les différends et les dossiers sensibles par des moyens constructifs, afin de s'assurer que les liens bilatéraux avanceront toujours sur la bonne voie. La politique chinoise d'attraction de leur allié américain s'est nettement réalisée avec le président X i jinping prévoyait un plan consolidation des relations avec les USA, résumé en six (6) points. Accent mis sur les échanges économiques et des investissements, principal moteur de relations pacifiques entre les deux qui allaient avoir lieu dans les prochaines rencontres entre les deux présidents. Ces six points sont : - Les deux parties devraient maintenir une communication et des échanges étroits à tous les niveaux. Les principaux mécanismes bilatéraux, tels que le Dialogue stratégique et économique (SE&D) et la Consultation de haut niveau sino-américaine sur les échanges entre les peuples (CPE) devraient être pleinement opérationnels. - Les deux pays devraient élargir et approfondir la coopération pragmatique dans différents domaines, dont l'économie, le commerce, l'armée, la lutte antiterrorisme, l'application de la loi, l'énergie, l'environnement et les infrastructures. - La Chine et les États-Unis devraient promouvoir les échanges entre les peuples et consolider la base sociale des relations bilatérales. - Les deux pays devraient respecter leurs différences en matière d'histoire, de culture, de tradition et de système social, ainsi qu'en matière de voie de développement et de stade de développement, et apprendre l'un de l'autre. - Les deux parties devraient approfondir le dialogue et la coopération dans les affaires en Asie-Pacifique. - Ils devraient répondre conjointement aux défis régionaux et mondiaux, enrichir les connotations stratégiques de leurs relations et offrir davantage de biens publics à la communauté internationale. La Chine et les États-Unis ont convenu de poursuivre les efforts pour construire entre eux un nouveau modèle de relations entre grandes puissances. Notant que la relation sino-américaine est l'une des relations bilatérales les plus importantes du monde, M. Xi a promis de la faire avancer sur la bonne voie144(*). Depuis l'établissement des relations diplomatiques il y a bien des années, les relations sino-américaines sont toujours allées de l'avant et ont atteint un développement historique, a-t-il ajouté. M. Xi a déclaré que depuis que lui et M. Obama ont atteint un consensus sur la construction d'un nouveau genre de relations entre grandes puissances pour leurs deux pays lors du Sommet d'Annenberg en juin 2013, les liens bilatéraux n'ont cessé de progresser, apportant de nombreux bénéfices aux deux nations et au monde. M. Obama a indiqué que les États-Unis et la Chine partagent des intérêts communs sur de nombreux dossiers et ont fait des progrès importants dans la coopération dans de nombreux domaines. La partie américaine a remercié la Chine pour son rôle important dans des domaines tels que la dénucléarisation de la péninsule coréenne et la reconstruction de l'Afghanistan, a indiqué M. Obama, ajoutant que son pays est disposé à maintenir une coordination étroite avec la Chine dans ces domaines. Le président américain a également appelé les États-Unis et la Chine à renforcer la coopération dans des domaines tels que le changement climatique, la santé et la lutte contre la contrebande d'animaux et de plantes sauvages. Avant de se rendre dans la capitale américaine, M. Xi a conclu une visite chargée de deux jours et demie à Seattle, où il a mis en avant une proposition en quatre points sur le développement d'un nouveau modèle de relations entre grandes puissances pour la Chine et les États-Unis. Bobo Lo en qui a fait ses études sur le triangle stratégique (Chine, Etats-Unis et Russie), accorde plus l'importance aux relations sino-américaines qui sont plus rapprochées au détriment de celles de la Russie en vers ces deux derniers. Il l'affirme en disant que, bien que la chine ait le même intérêt que la Russie à contenir la Puissance américaine, elle montre peu de propension à faire partie d'un rééquilibrecompétitif. Cela ne reflète pas tant une vision bienveillante du monde que la conscience d'avoir beaucoup à perdre en se laissant entrainer au jeu géopolitique. Pour l'essentiel des trois décennies coulantes, la Chine a limité son ambition de rivaliser avec les Etats-Unis. Les dirigeants successifs : Deng Xiaoping, Jiang Zemin, Hu Jintao et voire aujourd'hui Xi jinping, se sont toujours efforcés d'accroitre la qualité de l'étendue de leur relation avec Washington145(*). Toutes fois, en poursuivant avec les analyses de cet auteur, malgré la convoitise des autres puissances envers elle (notamment la Russie qui tient à tout prix craché sur la soupe entre les relations sino-américaine de façon d'attirer l'attention de la Chine à elle), la position de la Chine peut être résumée ainsi : « s'allier avec le plus fort ». Même si beaucoup à Pékin pensent que les Etats-Unis, même sous Obama, sont déterminés à contenir la Chine, ils reconnaissent son statut de partenaire indispensable, dit l'auteur. Les Etats-Unis représentent de loin la plus grande source de technologies de pointe ; une part du lion (selon les estimations, 1,5 à 1,6 trillion de dollars) des avoirs financiers mondiaux chinois est investie aux Etats-Unis ; c'est le deuxième partenaire commercial de la Chine, juste derrière l'UE ; les chinois en fin reconnaissent tacitement qu'une Amérique forte garantit la stabilité internationale, y compris en Asie du Nord-Est où sa présence aide à contenir un Japon potentiellement nationaliste, sans même parler de la Corée du Nord imprévisible. Une Amérique confiante en elle, mais sans excès, est une clé du « monde harmonieux » souhaité par Pékin. Les relations économiques et commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis, comme disent certains analystes, sont essentielles,tant en termes de produits et services qu'en valeur. En 2008, le déficit américain avec la Chine s'élevait à 266 milliards. Par ailleurs, les excédents financiers chinois, au moins 680 milliards de dollars de ses réserves étant investies en bons du trésor américain, sont un sujet d'une extrême sensibilité pour les deux parties, ce qui explique notamment les visites à Pékin de Hillary Clinton et Timothy Geithner dans les tout premiers moins de l'Administrations Obama. Ce que l'Institut français des relations internationales qualifie dans Ramsès 2010 de « fantasmede G2 », expliquant au moins l'urgence d'une reprise des contacts bilatéraux début 2009. Et la procédure de revue des investissements étrangers aux Etats-Unis, Commitee of Foreign Investissements in United States (CFUIS), figurait en excellente place dans l'agenda des discussions bilatérales à Washington début août 2009. L'accession de la Chine à l'OMC fin 2001 met en oeuvre un calendrier d'ouverture progressive sur une période de cinq ans de secteurs d'activités aux investissements étrangers, notamment dans les domaines bancaire et financier, mais aussi dans le commerce de gros et de détail, l'assurance, l'import-export et les télécommunications146(*). L'économie chinoise connaît une croissance forte et régulière depuis 1992. Depuis 1999 et au moins jusqu'à 2003-2004, ce grand pays a été et reste la seule zone importante de croissance dans un monde en stagnation, ce qui a accéléré le rattrapage chinois. Les besoins de la population chinoise sont immenses et les réserves de main d'oeuvre à bon marché aussi. La moitié environ des investissements du monde riche dans les pays en voie de développement va en Chine depuis douze ans. Le PIB chinois, aujourd'hui le sixième du monde, pourrait dépasser dans quelques années ceux de la France et du Royaume-Uni. Dans ses échanges commerciaux courants, la Chine a fait en 2002 un excédent de plus de cent milliards de dollars sur les Etats-Unis, bien qu'elle n'en reconnaisse qu'un tiers en jouant sur le statut de Hong Kong. Elle accumule des réserves en devises probablement supérieures à 360 milliards en 2003. Il est donc naturel que les milieux économiques américains, japonais, européens et d'autres partenaires importants dénoncent une sous-évaluation du yuan (ou renminbi), qui est maintenu artificiellement par le gouvernement chinois à proximité de 8,28 yuan pour 1 dollar US. Une vague de réclamation sur ce thème s'est déclenchée à nouveau en septembre 2003, à la suite d'une offensive des industriels américains au début de la campagne présidentielle pour novembre 2004. * 143 http://french.beijingreview.com.cn/zt/txt/2013-11/25/content_589636.htm: consulté le 24 mai, 2016, 2heures 19minutes * 144 http://www.vietcombank.com.vn: consulté le 24 mai, 2016, 2heures 19minutes * 145 Lo, B., La Russie, la Chine et les Etats-Unis: quel avenir pour ce triangle stratégique?, Paris, éd. Ifri, 2010, p. 17 * 146Lo, B., op.cit., p.17 |
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