à‰quilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine( Télécharger le fichier original )par Alfred Lushimba Université de Lubumbashi - Licence 2016 |
§3. La république populaire de la Chine (Maoïste et post-Maoïste)3.1 Chine Maoïste Mao Zedong, communément appelé « Mao de la Chine », accède au pouvoir en 1949. Ses axes prioritaires de la politique étrangère sont : · le respect mutuel de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et des avantages mutuels Il avance comme idée lors de la deuxième session plénière du comité central du parti communiste chinois d'un « nouveau départ » d'après laquelle il faut mettre la maison en ordre avant d'éviter les hôtes. Il s'agit ici, comme nous l'a dit cet auteur, d'une rupture avec la politique étrangère de la République de Chine, qui, selon lui, paraissait sagassante. Désormais la RPC renonce à toutes les relations diplomatiques que le gouvernement du kuomintang avait établies avec les pays étrangers, y compris les traités signés et les missions diplomatiques accréditées. Les nouvelles relations diplomatiques devraient être construites avec d'autres pays sur base de principe de « respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et des avantages mutuels130(*). · Choix de l'alliance avec le camp socialiste dirigé par l'Union soviétique : Selon Mao, les Etats-Unis se tenaient sur le côté opposé au peuple chinois et le Koumintang soutenu dans le lancement de la guerre civile. En outre, après la naissance de la Chine nouvelle, les Etats-Unis ne se sont pas réconciliés avec leur défaite en Chine. Ils ont procédé à une intervention armée contre la Chine alors que l'Union soviétique a longtemps sympathisé et renforcé la révolution démocratique nationale du peuple chinois. · Indépendance d'intégrité territoriale et souveraineté : cas de Taiwan Cet axe est défini lorsque le comité national de la politique du peuple chinois de la conférence consultative tient sa première session à Beijing. Ce comité adopte le programme commun disposant que « le principe de la politique étrangère de la République populaire de Chine est la protection de l'indépendance, la liberté, l'intégrité, l'intégrité du territoire et la souveraineté du pays, le maintien de la paix durable et de la coopération amicale entre les peuples de tous les peuples de tous les pays et l'opposition à la politique impérialiste de l'agression et de guerre. Tandis que la question de Taiwan elle demeure la pierre angulaire de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RPC. En effet, à la suite de la guerre de Corée (1950) et l'intervention militaire de la Chine, fut-elle réalisée par des volontaires, selon la RPC. Le président Truman déclare le 27 juin 1950 : « l'ai ordonné à la septième flotte d'empêcher toute attaque contre Taiwan »131(*). 3.2 La Chine post-Maoïste a. sous Deng Xiaoping Il est inévitable de noter que, Deng Xiaoping est le grand réformateur, voire le précurseur de l'économie épatante de la Chine. Dans un collectif sous la direction d'AlainNonjon, ils pensent que, l'époque de Mao qui a été celle des grandes utopies avec le grand bond en avant entre 1958 et 1962 puis la révolution culturelle entre 1966 et 1969, se clôt à la mort de celui-ci en 1976. Un premier tournant en deux étapes (1978-1980 puis après 1992 avec le célèbre « enrichissez-vous ») fut pris par Deng qui a pris soin en mars 1979 toutefois, de baliserdes limites idéologiques à ne pas franchir. Ne sauraient être remis en cause ni le socialisme et le rôle dirigeant du PCC, ni le marxisme-léninisme et la pensée Mao Zedong132(*). A la suite des quatre modernisations (qui concernaient l'industrie et le commerce, l'éducation, l'organisation militaire et l'agriculture), dont l'un des aspects les plus spectaculaires fut le démantèlement des communes populaires ouvrant la voie à l'exploitation individuelle des terres, et qui furent suivies de la création de quatre zones économiques spéciales, la Chine s'engagea vers une économie « socialiste du marché » qui se traduisit par une réforme bancaire (au tour de la banque populaire de Chine), une réforme fiscale (création d'une TV), une réforme de la gestion des entreprises d'Etat officiellement privatisées alors que les charges sociales de la dan Wei étaient externalisées. Notons encore avec ces auteurs, avant de passer à l'analyse de la Chine de l'actuel président que, à la mort de Deng Xiaoping en 1997, la succession s'effectua sans heurtes à l'occasion du XVIe congrès avec l'avènement d'une équipe (président et premier ministre) qui y était préparé depuis plusieurs années. Par la suite, Jiang Zemin et Zhu Kongju (1997-2002) arrivèrent au pouvoir. Ils procédèrent à la privatisation du secteur d'Etat, reformèrent le système financier, lancèrent un vaste plan de modernisation des infrastructures, firent entrer la Chine à l'OMC et par là dans la mondialisation, alors que le PCC s'ouvrit aux entrepreneurs à l'occasion du 80e anniversaire du parti133(*). 3.4 Sous Xi Jinping En 2013, la Chine a procédé au remplacement de ses dirigeants. La personnalité de Xi Jinping semble plus assurée et plus décontractée que celle de Hu Jintao. Le ton aussi semble avoir changé en particulier avec l'adoption, de la thématique du rêve chinois supplantant celle du monde harmonieux. Xi Jinping et Li Keqiang le premier ministre, qui paraissent avoir la haute main sur la diplomatie chinoise renouent avec une tradition de la personnalisation de la politique étrangère qui remonte à Mao. Les premiers voyages ne marquent pas non plus des ruptures avec le choix des premiers voyages présidentiels : La Russie et l'Afrique (l'Afrique du Sud, la RDC, la Tanzanie) en mars 2013 avant, les Etats-Unis en juin 2013134(*). Alors que la question centrale qui se pose en Chine est celle d'une parité stratégique avec les Etats-Unis sans déboucher sur le conflit ouvert quand bien même les deux appareils militaires sont dressés l'un contre l'autre. Dans une approche réaliste, ces auteurs pensent que si la Chine dénonce la nouvelle politique au pivot américain, les Etats-Unis quant à eux dénoncent une politique régionale chinoise plus agressive. Xi jinping a introduit dans le langage de la diplomatie les termes nouveaux de « nouveau de relations avec les grandes puissances » et de « rêve chinois » qui traduisent la quête de la puissance, de la grandeur et de renouveau de la Chine. En ce qui concerne les trois nouvelles priorités, il s'agit d'abord de mieux protéger les ressortissants chinois à l'extérieur (83 millions de chinois sont sortis de la Chine en 2012). Il s'agit aussi, dans le domaine de la cybercriminalité de chercher une démarche plus coopérative dans le cadre de l'ONU ou par la conclusion d'un code de bonne conduite bilatérale avec les Etats-Unis. Il s'agit en fin de chercher à s'opposer aux initiatives occidentales pour une démocratisation du pays qui pourrait saper le régime135(*). Enfin, notons dans l'approche choisie pour l'étude de notre sujet, qui est l'approche néo-idéaliste que, la Chine de Xi jinping, devenue le premier exportateur mondial, est une Chine qui a encore gagné en puissance et en affirmation. La problématique à laquelle sont confrontés les nouveaux dirigeants chinois est identique à celle de l'équipe précédente, mais les problèmes sont sans doute plus aigus aussi bien en termes de conflit potentiel avec les Etats-Unis qu'avec ses voisins. * 130Idem, pp. 248-249 * 131 Mwayila, T., op.cit., p.250 * 132Nonjon, A., et alii, géopolitique des continents, Paris, éd. Ellipses, 2014, p. 581 * 133Idem, p. 582 * 134Nonjon, A., et alii, op.cit., p. 598 * 135Idem, pp. 598-599 |
|