1.14 Fardeau du Paludisme
On compte chaque année au moins 300 millions de cas
aigus de paludisme dans le monde, et plus d'un million de décès.
Environ 90% de ces décès suite à cette maladie surviennent
en Afrique ou elle représente également 10% de la charge totale
de morbidité du continent. Le paludisme est la principale cause de
mortalité chez les jeunes enfants en particulier les moins de cinq ans
en Afrique (20%). Il est responsable de 40% des dépenses de santé
publique, de 30-50% des admissions dans les hôpitaux et de pas moins de
50% des consultations externes dans les zones de forte transmission. (RBM,
2010). Ces chiffres s'expliquent notamment par la détérioration
des systèmes de santé, la résistance accrue des parasites
aux médicaments et des vecteurs aux insecticides, les guerres qui
perturbent le fonctionnement normal du système de santé et
l'organisation de la riposte, l'augmentation de la température
entraîne aussi la propagation de nombreuses maladies parasitaires par
l'intermédiaire des moustiques, la densification de la population, la
déforestation, les travaux d'aménagement hydriques,
l'humidité et la pluie. (Memain, 2010). En plus de la
perte de vie, le paludisme constitue aussi un handicape à
l'éducation des enfants et au développement social, par
l'absentéisme et les infirmités neurologiques associées
aux formes graves de la maladie. Environ un enfant sur dix souffrira de
troubles neurologiques après un paludisme cérébral, que ce
soit l'épilepsie, des troubles d'apprentissage, des changements de
comportement, la perte de coordination ou des troubles de la parole. Ces
troubles peuvent entraîner un inconfort physique et conduire à la
stigmatisation dans la communauté. (RBM, 2010 ; Memain, 2010). Le
paludisme est connu comme étant à la fois une maladie de la
pauvreté et une cause de pauvreté. Le fardeau économique
conséquent à cette maladie est énorme entrainant une
faible croissance économique des pays de forte transmission
comparée à celle des pays sans paludisme. Les économistes
imputent au paludisme une perte de productivité aux pays Africain
s'élevant à quelques 12 milliards USD par an et un déficit
de croissance annuelle pouvant atteindre 1,3% dans certains pays du continent
(Banque Mondiale, 2009). Au fil des années, l'écart se creuse
entre le PIB des pays selon qu'ils sont touchés ou non par le paludisme
et c'est la croissance économique de toute la région qui est
pénalisée (RBM, 2010). L'élimination du paludisme est
« un fruit qui pend à la branche depuis longtemps » et qui
pourrait en un rien de temps avoir un impact énorme sur la santé.
Il est possible de réduire le nombre de cas de paludisme en interrompant
la transmission mais pour ce faire, il faut que suffisamment de gens aient
accès aux outils efficaces de lutte contre la maladie (il faut par
exemple qu'en même temps 80 pour cent des ménages
possèdent
NKAMEDJIE PETE PATRICK [31]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
et utilisent des moustiquaires traitées). On s'attend
à ce que SUFI (Scaling up Malaria Control for Impact) sauve 3,5 millions
de vies (Banque Mondiale, 2009).
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