UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF
DSCHANG
***********
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF
CAMEROON
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FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF
SCIENCE
***********
Paix-Travail-Patrie
Peace-Work-Fatherland
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DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOMEDICALES DEPARTMENT OF
BIOMEDICAL SCIENCES
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA
MOUSTIQUAIRE
IMPREGNEE D'INSECTICIDE A LONGUE DUREE D'ACTION
(MILDA) DANS
LE DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme
de Master Professionnel en Epidémiologie
et Santé Publique.
Par
NKAMEDJIE PETE Patrick Martial
Matricule: CM04-08SCI4153
Licencié en Sciences
Biomédicales
Directeurs
Dr ZAMBOU Benjamain Dr SANOU SOBZE Martin
Superviseur
Dr SIMO Gustave Chargé de cours
Juillet 2014
NKAMEDJIE PETE PATRICK
[i]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES i
DEDICACE iv
REMERCIEMENTS v
LISTE ALPHABETIQUE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi
LISTE DES FIGURES vii
LISTE DES TABLEAUX viii
RESUME ix
ABSTRACT x
INTRODUCTION 1
1. REVUE DE LA LITTERATURE 3
1.1 Aperçu sur la MILDA. 3
1.1.2 Modes d'action de la MILDA. 3
1.1.3 Impactes de la MILDA sur les maladies autres que le
Paludisme. 3
1.1.4 Types d'insecticides et effets secondairees 4
1.2 Parasites du paludisme. 4
1.3 Cycle biologique des plasmodies 5
1.3.1. Cycle du Plasmodium chez le moustique (phase
sexuée ou sporogonie) 6
1.3.2 Cycle du Plasmodium chez l'homme (phase
asexuée ou schizogonie) 6
1.4 Manifestations cliniques du paludisme 10
1.4.1 Primo invasion et accès palustre simple 10
1.4.2 Accès pernicieux ou neuropaludisme 11
1.4.3 Paludisme viscéral évolutif 11
1.5 Paludisme chez l'enfant de moins de cinq ans 11
1.6 Paludisme chez la femme enceinte 12
1.7 Diagnostique du paludisme 12
1.7.1 Diagnostic par microscopie (goutte épaisse ou
frottis sanguin) 12
1.7.2 Test de diagnostic rapide (TDR) 13
1.7.3 Antigènes détectables par le TDR 13
1.7.4 Fonctionnement du TDR 13
1.7.5 Interprétation des résultats du TDR 13
NKAMEDJIE PETE PATRICK [ii]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.7.6 Performance du TDR 14
1.7.7 Limites du TDR 14
1.7.8 Autres méthodes de diagnostic du paludisme 15
1.8 Traitement du Paludisme 16
1.9 Moustiques et types de vecteurs 17
1.9.1 Espèces du complexe Anopheles gambiae 18
1.9.2 Espèces du groupe Anopheles funestus 20
1.9.3 Espèces du complexe Anopheles nili 20
1.10 Bio-écologie des anophèles 21
1.10.1 Phase aquatique et stades pré-imaginaux 21
1.10.2 Phase aérienne ou imaginale 22
1.11 Homme et Immunité 25
1.11.1 Immunité naturelle 26
1.11.2 Immunité acquise 26
1.12 Prévention du Paludisme 27
1.13 Facies/profil épidémiologique du paludisme au
Cameroun 27
1.14 Fardeau du Paludisme 30
1.15 Le partenariat RBM 31
2. MATERIELS ET METHODE 32
2.1 Type d'étude 32
2.2 Cadre d'étude/Présentation du site
d'étude 32
2.3 Population de l'étude 32
2.4 Critères d'inclusion 33
2.5 Critères d'exclusion 33
2.6 L'échantillonnage 33
2.7 Méthode de calcul de la taille d'échantillon
33
2.8 Procédure de collecte de données 34
2.9 Contrôle qualité des données 34
2.10 Traitement et analyse des données 35
2.11 Considérations Ethiques 36
NKAMEDJIE PETE PATRICK [iii]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
3. RESULTATS 37
3.1 Caractéristiques sociodémographiques des
sujets d'étude 37
3.2 Couverture en MILDA 40
3.3 Perception sur la MILDA 42
3.4 Taux d'utilisation de la MILDA 43
3.5 Caractéristiques sociodémographiques et
utilisation de la MILDA 46
3.6 Caractéristiques des habitats et utilisation de la
MILDA 47
3.7 Déterminants saisonniers de l'utilisation de la
MILDA 48
3.8 Utilisation de la MILDA, Incidence de la fièvre et
Itinéraires Thérapeutiques 49
Discussion 50
Conclusion et Recommandations 54
Références Bibliographiques 58
Annexes 67
Annexe I : Lettre Académique adressée au CSSD en
vue de l'obtention de l'Autorisation
Administrative 67
Annexe II : Autorisation de recherche du CSSD de la Mifi 68
Annexe III : Questionnaire utilisé lors de la collecte
de données 69
Annexe IV : Notices de Consentement Eclairé
utilisée pendant la collecte des données 72
Annexe V : Etapes du développement de l'Anophele,
vecteur du Paludisme 74
Annexe VI : Interprétation du TDR 75
Annexe VII : Etalage des differents types de MILDA 76
Annexe VIII : Carte Sanitaire de la Région de l'Ouest
et du D.S de la Mifi 77
NKAMEDJIE PETE PATRICK [iv]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
DEDICACE
Je dédie ce travail :
A mes parents ; M. NKAMEDJIE Maurice et Mme NKAMEDJIE PATOU
Monique.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [v]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail de thèse depuis la
rédaction de protocole jusqu'à la rédaction du
mémoire a bénéficié du soutient financier et
psychologique de plusieurs personnes donc je leur suis redevable. Je leur
exprime ici toute ma gratitude et ma reconnaissance. Cette gratitude s'adresse
aussi particulièrement à :
A Dieu tout puissant pour les nombreuses grâces donc
j'ai bénéficié et qui m'ont permis de mener à bien
ce travail.
Au Docteur SIMO Gustave pour son encadrement, son suivi, ses
conseils et orientation.
Au Docteur ZAMBOU Benjamain qui en plus de nous avoir
dispensé les cours théoriques a consacré une grande partie
de son temps à m'encadrer durant le stage de master II. Le succès
de ce travail est également le résultat de sa rigueur dans la
direction de ce mémoire, de ses nombreux conseils, et sa revu
critique.
Au Docteur SANOU Martin qui malgré ses multiples
occupations a pu trouver du temps pour me fournir un suivi académique et
aussi une orientation quant aux les perspectives et opportunités sur le
plan professionnel.
A tous les enseignants du Département des Sciences
Biomédicales de la Faculté des Sciences de l'université de
Dschang qui depuis la première année consacrent leur
précieux temps à nous dispenser des cours théorique et
à nous orienter.
A M. ABOMABO Moise, Mme TUEKAM Elizabeth et Mme WANDJI
Françoise en souvenir des moments agréables passés au jour
le jour auprès de vous pendant notre stage à l'URLP Ouest.
A tout étudiant du département des Sciences
biomédicales de l'université de Dschang en particulier mes
promotionnaires pour leur engagement lors des travaux d'équipe.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [vi]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACT : Artemisinine Combined Therapy.
A.S : Aire de Santé.
CPN : Consultation Prénatale.
D.S : District de Santé.
FS : Formation Sanitaire
IEC : Information Education Communication.
MINSANTE : Ministère de la Santé Publique.
MILDA : Moustiquaire Imprégnée d'Insecticide
à Longue Durée d'Action.
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
ONU : Organisation des Nations Unies.
OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
PECADOM : Prise en Charge à Domicile.
PID : Pulvérisation Intradomiciliare.
PNLP : Programme National de lutte Contre le Paludisme.
RBM : Roll Back Malaria.
SUFI : Scaling up Malaria Control for Impact.
TDR : Test de Diagnostique Rapide.
TIC : Technologie de l'Information et de la Communication.
TPI : Traitement Préventif Intermittent.
UNDP : Programme des Nations Unies pour le
Développement.
UNICEF : Fonds des Nations unies pour l'enfance.
URLP : Unité Régionale de Lutte Contre le
Paludisme.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [vii]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Cycle biologique de reproduction
du Plasmodium spp 9
Figure 2 : Répartition des vecteurs
principaux du paludisme en Afrique 19
Figure 3 : Répartition des vecteurs
secondaires du paludisme en Afrique 21
Figure 4 : Cycle de développement du
vecteur de la malaria 25
Figure 5 : Durée de transmission du
Paludisme 29
Figure 6 : Statu matrimonial des
enquêtés 38
Figure 7 : Niveau d'étude des chefs de
famille 39
Figure 8 : Profession des participants 40
Figure 9 : Couverture moyenne en MILDA par
personne dans les A.S 41
Figure 10 : Taux d'utilisation moyen et par
aire de santé 44
Figure 11 : Taux d'utilisation des la MILDA
chez les femmes enceintes par aires de
santé échantillonnée 45
NKAMEDJIE PETE PATRICK [viii]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Durée du cycle
endo-érythrocytaire 7
Tableau II : Doses d'antipaludéen
selon l'âge et le poids 16
Tableau III : Variables et paramètres
statistiques d'analyse 35
Tableau IV : Répartition des
ménages selon les aires de santé 37
Tableau V : Répartition des
ménages enquêtés selon le sexe et l'âge 37
Tableau VI : Niveau d'étude des
participants 38
Tableau VII : Possesion de MILDA 40
Tableau VIII : Couverture moyenne par zone
41
Tableau IX : Couverture en MILDA chez les
femmes enceintes et les moins de 5 ans 42
Tableau X : Perception sur
l'efficacité de la MILDA 42
Tableau XI : Proportion de personnes
familières avec le terme MILDA 43
Tableau XII : Idée sur le processus de
ré-imprégnation de la MILDA 43
Tableau XIII : Taux d'utilisation de la MILDA
chez les moins de 5 ans par aire de santé 45
Tableau XIV : Taux d'utilisation d'autres
status matrimoniaux par rapport au Célibataires 46
Tableau XV : Taux d'utilisation de la
MILDA/Profession du chef de ménage 47
Tableau XVI : Maison plafonnées et
possédants des fenêtres couverts par des grillages 47
Tableau XVII : Proportion de ménages
entourés de gite d'eau 47
Tableau XVIII : Usage de la MILDA en fonction
de la saison 48
NKAMEDJIE PETE PATRICK [ix]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
RESUME
Le paludisme reste la maladie infectieuse la plus
répandu dans le monde avec des coûts humain et
socioéconomiques considérables. L'efficacité de la lutte
contre cette maladie repose sur les outils de prévention notamment la
Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d'Action
(MILDA). L'objectif de cette étude consistait à identifier les
déterminants de l'utilisation de la MILDA dans le District de
Santé (D.S) de la Mifi, Ouest Cameroun. Cette étude transversale
descriptive et analytique s'est déroulée de janvier à
avril 2014 dans sept aires de santé. Les données
collectées lors d'une interview en face à face à l'aide
d'un questionnaire standard auprès des ménages fut saisie et
l'analysées grâce au logiciel Epi Info version 3.5.3 et Excel.
Des 317 ménages interrogés, l'âge moyen
des participants était 33,23 (SD=10.80) ans avec une prédominance
féminine (85.2%). Le D.S enregistre une couverture moyenne de 1 MILDA
pour 3,3 personnes (inférieur aux recommandations de l'OMS) suivi d'un
faible taux d'utilisation (78%). Dans les ménages ayant un enfant de 0
à 5 ans le taux d'utilisation (TU) augment de 1,3%. Par rapport à
l'habitat, la présence de plafond dans certains ménage diminue le
TU de 2,5% tandis que la présence de gites larvaires augmente celui-ci
de 16,6% (P-value=0.03). En saison sèche, 86,8% (n=207/239) des
participants dorment peu sous la MILDA ; les raison étant : la chaleur
(57,60%), la diminution du flux de moustique (39,90%) et le fait que la MILDA
soit étouffante (2,5%).
L'utilisation correcte de la MILDA par les populations repose
sur une approche communicationnelle méthodique ciblant les
communautés. Dans un contexte de situation endémique, les axes
stratégiques de communication et de promotion de la MILDA, de
sensibilisation sur l'hygiène environnementale, sur la voie de
transmission de paludisme serraient des atouts pour un contrôle et une
diminution significative de la morbidité et mortalité
liées à cette pathologie.
Mots clés : Déterminants,
Moustiquaire Imprégnée d'Insecticide à Longue Durée
d'Action, Paludisme, Cameroun.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [x]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
ABSTRACT
Malaria remains the most widely spread infectious disease with
important human and socioeconomic costs. Effective fight against this disease
relies on preventive tools particularly the Long Lasting Impregnated Bed Net
(LLIBN). This study aimed at identifying the determinants of LLIBN in the Mifi
health district located in the western region; Cameroon. This cross sectional
descriptive and analytic study took place in seven health areas from January to
April 2014. The data collected during a face to face interview via a standard
household questionnaire was entered and analysed with the help of EPI- Info
software version 3.5.3 and Excel.
Out of the 317 households surveyed, the average age of
participants was 33.23 (SD = 10.80) years with a female predominance (85.2 %).
The health district has an average coverage of 1 LLIBN for 3.3 people (far
below the WHO recommendations) followed by a low utilization rate (78%). The
presence of a child 0-5 years increased the utilization rate (UR) by 1.3%.
Concerning households caracteristics, the presence of ceiling in some household
decreases the UR 2.5% while the presence of vector breeding sites led to its
increase by 16.6 % (P-value = 0.03). During the dry season, 86 8% (n=207/239)
of participants sleep little under LLIBN; various reasons being: excessive heat
(57.60 %), decreased mosquito density (39, 90%) and the fact that LLIBN are
suffocating (2.5%).
The proper use of LLIBN by the local population relies on a
systematic communicative approach targeting communities. In a context of
endemic setting, the strategic lines of IBN promotion, communication and
promotion of LLIBN, education on environmental hygiene and malaria transmission
cycle remain key points for the control and the reduction of morbidity and
mortality associated to this illness.
Key words: Determinants, Long Lasting Impregnated Bed
Net, Malaria, Cameroon.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [1]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Le paludisme, maladie causée par un hématozoaire
du genre Plasmodium constitue un problème majeur de
santé publique dont près de 50% de la population mondiale est
à risque (WHO, 2013). On enregistre chaque année 300-500 million
de nouveaux cas avec environ 1,5 à 2,7 millions de décès
parmi lesquels 1 million d'enfants de moins de 5 ans (Akilimali, 2008).
Près de 90% de ces cas de paludisme surviennent en Afrique subsaharienne
et concernent principalement les femmes enceintes et les enfants de moins de 5
ans (WHO, 2004).
Au Cameroun, tous les habitants sont exposés à
cette maladie qui contribue à 40-45% des consultations médicales,
46% de toutes les admissions à l'hôpital, 30% à 35% des
décès chez les adultes, 40% de la morbidité des enfants de
moins de 5 ans, 11% de morbidité chez les femmes enceintes et 17,55% de
la mortalité totale dans les formations sanitaires. De tous les
décès dus au paludisme, la proportion d'enfants de moins de 5 ans
est estimée à 62%. La maladie consomme également à
elle seule 40% du budget des ménages alloué à la
santé (PNLP, 2011, 2012). Le paludisme constitue non seulement un frein
au développement sanitaire des pays atteints, mais aussi
économique car un déficit de croissance annuelle pouvant
atteindre 1,3% dans certains pays du continent Africain est attribuable au
paludisme. De plus, la perte de productivité qu'on impute au paludisme
coûte aux pays africains quelque 12 milliards de dollars US par an
(Banque Mondiale, 2009).
La mise en oeuvre de stratégies de lutte efficaces et
pérennes s'avère donc impératif afin de réduire le
poids sanitaire et économique attribuable à cette maladie. Cette
lutte s'appui sur 2 principales axes : la prévention et la prise en
charge.
La prise en charge s'effectue à base d'antipaludiques
adaptés selon la gravité du cas et l'âge. La
prévention quand à elle fait appel au traitement préventif
intermittent (TPI) administré aux femmes enceintes et surtout
l'empêchement du contact homme-vecteur par l'intermédiaire de la
Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d'Action
(MILDA) (PSNLP, 2011).
Cependant cette outil qui pourtant demeure l'une des armes les
plus efficaces dans la lutte contre le paludisme en Afrique subsaharienne,
compte tenu de son caractère endémique, connait des
difficultés quant à son utilisation. Le type de logement, le
niveau d'éducation, la perception sur le paludisme et la MILDA, la
taille du ménage, la profession, la tranche d'âge de personnes
dans le
NKAMEDJIE PETE PATRICK [2]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
ménage ainsi que les caractéristiques de
l'environnement ont été identifiés comme des potentiels
facteurs pouvant entraver l'usage correcte de la moustiquaire
(Viviane et al., 2012). Ainsi, la
conception de cette étude part de l'hypothèse selon laquelle
l'utilisation de la MILDA est liée à plusieurs
déterminants (socioéconomiques, environnementaux...).
L'objectif général de cette étude
était d'identifier les différents déterminants de
l'utilisation de la MILDA dans le district de santé de la MIFI. Pour ce
faire, les objectifs spécifiques consistaient à :
? Déterminer la couverture du district en MILDA.
? Déterminer le taux d'utilisation de la MILDA.
? Evaluer la perception des populations sur la MILDA.
? Identifier les facteurs liés au type d'habitat et
à l'environnement pouvant influencer
l'utilisation de la MILDA.
? Déterminer l'incidence du paludisme les trois mois
précédant l'enquête et identifier les itinéraires
thérapeutiques.
Cette enquête de ménage a pour perspective de
fournir des informations nécessaires à la planification et mise
en oeuvre des interventions efficaces visant à accroitre
l'adhésion à la MILDA afin de réduire l'impact du
paludisme et par conséquent contribuer suffisamment à l'atteinte
des OMD 4, 5, 6 et partiellement à d'autres OMD.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [3]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Le paludisme est une maladie parasitaire
endémo-épidémique, due à des hématozoaires
(Plasmodium) inoculés dans le sang de l'homme par la
piqûre des moustiques femelles (Anopheles) et se manifestant par
des accès de fièvre intermittents (Allassane, 2013). Le paludisme
met en jeu trois acteurs : un parasite (protozoaire), un vecteur (le moustique
anophèle) et un réservoir (l'homme).
1. Revue de la liitérature
1.1 Aperçu sur la MILDA
Les MILDA sont des outils fabriqués à partir de
matériaux synthétiques tels que le polyester ou polythène.
Les fibres sont imbibées d'insecticide ou cette dernière est
incorporée dans les fibres durant le processus de fabrication. Selon
l'OMS, une MILDA doit retenir son efficacité biologique sans
ré-imprégnation après au moins 20 lavages standard dans
des conditions de laboratoire et pendant 3 ans dans des conditions de
terrain.
1.1.2 Modes d'action de la MILDA.
Les Moustiquaires agissent comme une barrière physique
pour empêcher les moustiques vecteurs d'accéder aux usagers
servant ainsi de protection individuel contre les personnes qui en font usage.
Les différents insecticides utilisés pour imprégner les
moustiquaires possèdent une action excito-répulsif qui ajoute une
barrière chimique, augmentant ainsi l'efficacité protective de la
MILDA. En réduisant la densité vectorielle, les MILDA
utilisées par la majorité de la population cible offrent une
protection totale de la communauté y inclus ceux qui ne s'en servent pas
(Binka et al., 1998 ; Hawley et al., 2003).
1.1.3 Impactes sur des maladies autres que le
paludisme.
Il a été prouvé dans de nombreuses
études que la MILDA est efficace sur des vecteurs impliqués dans
la transmission d'autres pathologies tels que la leishmaniose (Reyburn et
al., 2000), l'encéphalite Japonaise (Dapeng et al., 1994),
la filariose lymphatique et la maladie de Chagas (Fumiya et al.,
2001). Les MILDA protègent aussi contre les nuisances des moustiques,
tuent les poux et les punaises ce qui pourrait considérablement
contribuer à son acceptation (Sampath et al., 1998).
NKAMEDJIE PETE PATRICK [4]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.1.4 Types d'insecticides et effets secondaires
La WHOPES (World Health Organisation Pesticide Evaluation
Scheme), organe chargée de l'évaluation et de la certification
des produits devant être utilisés dans la lutte anti-vectorielle a
approuvée plusieurs insecticides parmi lesquels
l'Alpha-cyperméthrin, la Deltaméthrin et la Lambda-cyhalothrin
qui sont utilisées lors du processus d'imprégnation de la MILDA
à l'usine de fabrication. Ces produits quoique bénéfiques
compte tenu du fait qu'ils augmentent l'efficacité de la MILDA ne sont
pas sans conséquences sur la santé des utilisateurs car elles
peuvent causer des allergies respiratoire une fois inhalé par certaines
personnes présentant une hypersensibilité ou des allergies
topiques se manifestant par des urticaires et un prurit (Philip, 2007).
1.2 Parasites du paludisme.
Caractéristiques des plasmodies
Sur les 123 espèces du genre Plasmodium
répertoriées, cinq sont pathogènes pour l'homme.
Celles-ci suivent la position systématique ci-dessous :
Règne : Animal
Embranchement : Sporozoaires
Phyllum : Apicomplexa
Classe : Coccidia
Sous classe : Haematozoae
Ordre : Haemosporididae
Famille : Plasmodidae
Genre : Plasmodium
Espèces : falciparum ; vivax
;ovale; malariae; knowlesi
L'infection à P. falciparum est
localisée dans les climats tropicaux africains, asiatiques,
sud-américains et océaniques. P. falciparum (Welch,
1897) est dotée d'un antigène HRP2 (Histidin Rich Protein 2),
d'une enzyme spécifique isomère de la Lactate
Déshydrogénase (pLDH). La proportion des globules rouges
infectés (parasitémie) est supérieure à 5 %. Des
possibilités d'infections multiples sont envisageables. La taille et la
forme des globules rouges parasités sont normales. Les anneaux sont
présents dans le sang périphérique (Dembo et al.,
2006). En plus d'être la plus dominante en Afrique, c'est l'espèce
la plus pathogène responsable d'environ 80 % de tous les
NKAMEDJIE PETE PATRICK [5]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
cas de paludisme ainsi que de 90 % des décès.
Plasmodium vivax (Grassi & Felleti,
1890) possède une enzyme spécifique et non spécifique,
isomère de la Lactate Déshydrogénase (LDH). La
parasitémie est comprise entre 2 et 5 % des globules rouges. Les
globules rouges parasités sont 2 fois plus larges que les normaux avec
une forme ovale. Les anneaux occupent tout le cytoplasme du globule rouge et
sont visibles (Garcia, 2007). Cette espèce se trouve en Asie du Sud-Est,
Amérique du Sud, Océanie et par conséquent n'a pas encore
été identifié au Cameroun. Il existe quelques foyers en
Afrique de l'Est et en Afrique Subsaharienne.
Plasmodium ovale (Stephens, 1922) a une enzyme
isomère de la LDH commune aux quatre autres espèces. La
parasitémie excède en général rarement 2 %. La
majorité (60 %) des globules rouges parasités sont large et ovale
tandis que 20 % ont des formes irrégulières. Les
mérozoïtes en rosette, occupent trois-quarts du volume des globules
rouges (Garcia, 2007). L'espèce est surtout présente en zone
intertropicale africaine.
Plasmodium malariae (Laveran, 1881) possède
l'enzyme LDH commune aux autres espèces.
La parasitémie est inférieure à 2 %. Les
globules rouges parasités ont une forme normale, mais sont souvent de
petite taille. Les mérozoïtes en rosette occupent toute la surface
du globule rouge avec au centre un pigment marron-vert bien visible (Garcia,
2007). Elle est inégalement répartie dans le monde.
Plasmodium knowlesi (Sinton & Mulligan,
1932) est le 5ème parasite du paludisme chez l'homme (Figtree et
al., 2010) . Elle possède la pLDH (Cutchan et al., 2008).
La parasitémie est souvent supérieure à 5 000
parasites/ìl de sang (<2 %) et à les mêmes
caractéristiques que P. malariae (Singh &
Daneshvar, 2010). Elle est présente dans le Sud-Est de l'Asie.
1.3 Cycle biologique des plasmodies
Tous les plasmodies possèdent des cycles biologiques
similaires composés de deux phases. La première phase de
développement du Plasmodium dite sexuée ou sporogonie se
déroule chez le moustique (hôte définitif) et la seconde
dite asexuée ou schizogonie a lieu chez l'homme
considéré
NKAMEDJIE PETE PATRICK [6]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
comme hôte intermédiaire (Mazier, 1991).
1.3.1. Cycle du Plasmodium chez le moustique (phase
sexuée ou sporogonie)
A la suite d'un repas sanguin sur un sujet infecté,
l'anophèle femelle aspire les gamétocytes mâles et femelles
(Figure 1). Une fois dans l'estomac du moustique, ils se différencient
en gamètes. Le gamète mâle subit plusieurs divisions
nucléaires fournissant huit microgamètes flagellés.
Ceux-ci fécondent le gamète femelle donnant un zygote
appelé ookinète.
L'ookinète traverse la membrane intestinale, s'enkyste
puis se transforme en oocyste tirant son nutriment dans l'hémolymphe
(Mack & Vanderberg, 2010). Cette brève étape
diploïde s'achève par une division méiotique et est suivie
par plusieurs milliers de mitoses qui conduisent au développement de
sporozoïtes. Ces éléments mobiles et haploïdes
libérés par l'éclatement de l'oocyste migrent à
travers l'hémolymphe, vers les glandes salivaires du moustique. La
reproduction sexuée du parasite chez l'anophèle constitue une
étape obligatoire du cycle biologique du parasite et contribue à
la diversité génétique des populations de P.
falciparum. La durée de ce cycle varie de 10 à 12 jours, en
fonction de la température extérieure (Noden et al.,
1995) et des espèces en cause.
1.3.2 Cycle du Plasmodium chez l'homme (phase
asexuée ou schizogonie)
1.3.2.1 Cycle exo-érythrocytaire
Une fois inoculés à l'homme lors de la prise de
repas sanguin d'une femelle d'anophèle infecté, les
sporozoïtes circulent dans les capillaires sanguins afin d'atteindre les
hépatocytes. La conformation haploïde du parasite chez son
hôte (que l'on peut considérer comme une niche écologique)
permet l'expression rapide, voire immédiate, d'un nouveau
phénotype, et l'émergence rapide d'une nouvelle population mieux
adaptée à son environnement. L'attraction des sporozoïtes
par les cellules hépatiques se fait par l'interaction entre les
protéines du sporozoïte et les protéo-glycanes à la
surface des cellules phagocytaires de Schüffner. Ces dernières sont
utilisées par le sporozoïte pour traverser la couche cellulaire
sinusoïdale des hépatocytes (Pradel et al., 2002). Dans
l'hépatocyte, le sporozoïte forme une vacuole parasitophore au sein
de laquelle il se développe en repoussant en périphérie le
noyau de la cellule. Ainsi, une masse multi-nucléée
appelée schizonte
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exo-érythrocytaire se forme et conduit à la
libération de plusieurs mérozoïtes dans la circulation
sanguine. Certains schizontes restent au stade d'hypnozoïte
indétectable (Sumon et al., 2006) et ils sont responsables des
rechutes et des accès de réviviscences schizogoniques. Ce stade
est généralement induit par P. vivax et P.
ovale.
1.3.2.2 Cycle Endo-érythocytaire
L'apparition des symptômes, d'intensité variable,
à lieu au cours de cette phase. Les mérozoïtes
libérés dans la circulation sanguine infecteront les
érythrocytes. A l'intérieur des hématies infectées,
le mérozoïte se différencie en anneau puis en
trophozoïte qui est le siège d'importantes activités
métaboliques. Le trophozoïte possède une volumineuse vacuole
nutritive qui refoule le noyau à la périphérie du
cytoplasme. Cette vacuole nutritive parasitaire se remplit progressivement de
produits de dégradation de l'hémoglobine, le pigment malarique ou
hémozoïne (Danis & Mochet, 1991). Des saccules se
détachent de cette vacuole et migrent vers la membrane
érythrocytaire avec laquelle ils fusionnent. Des organites (granulations
de Schüffner chez P. ovale et P. vivax ou tâches
de Mäurer chez P. falciparum) assurent le transport du
matériel parasitaire dans le cytoplasme des hématies (Tableau 1).
Dans le cas de P. falciparum, ce matériel parasitaire semble
entrer dans la composition des ?Knobs», qui sont des
protubérances observées sur la membrane plasmique des globules
rouges parasités. Elles seraient déterminantes dans
l'adhérence aux cellules endothéliales des vaisseaux du cerveau
et la genèse de l'accès pernicieux (Danis & Mochet,
1991).
Tableau I : Durée du cycle
Endo-érythrocytaire
Caractéristiques
|
P. falciparum
|
P.malaria
|
P.ovale
|
P.vivax
|
P.knowlesi
|
Durée du cycle en heures.
|
36-48
|
72
|
48
|
48
|
24
|
Nombre de
mérozoïtes libérés.
|
16-32
|
6-12
|
8-16
|
12-24
|
10-14
|
Stades dans le Sang périphérique.
|
Stades en anneau, peu de gamétocytes
|
En anneau, trophozoïtes et schizontes matures.
|
Tous les stades présents.
|
Tous les stades présents.
|
En anneau, trophozoïtes et schizontes matures.
|
Source : (Garcia, 2007)
NKAMEDJIE PETE PATRICK [8]
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Le trophozoïte se développe, grossit et son noyau
se divise. Il donne alors naissance au schizonte endo-érythrocytaire
dont les noyaux disposés régulièrement en amas forment des
?corps en rosace». L'hématie éclate et
déverse les mérozoïtes dans le sang. Chaque
mérozoïte libéré parasite un nouvel
érythrocyte. Ainsi, de nombreux cycles érythrocytaires sont
déclenchés. La lyse des hématies parasitées par les
schizontes mûrs est synchronisée et contemporaine des accès
fébriles liés à la présence de
l'hémozoïne dans la circulation sanguine. La durée de
l'ensemble de ce cycle et le nombre de mérozoïte
libéré varie d'une espèce à l'autre (Tableau 1).
Après plusieurs cycles schizogoniques asexués, certains
schizontes endo-érythrocytaires se différencient en
éléments uninucléés sexués mâles ou
femelles, ce sont les gamétocytes. Les gamétocytes peuvent
être retrouvés dans le sang 10-11 jours après la
première fièvre due à P. falciparum, 7 jours pour
P. vivax, et à n'importe quel moment avec P. ovale ou
P. malariae (Kenzie et al., 2007). A la suite d'une nouvelle
piqûre par un anophèle, les gamétocytes mâles et
femelles sont ingérés avec le repas sanguin.
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Figure 1. Cycle biologique de reproduction du
Plasmodiumspp. (Allassane, 2012)
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1.4 Manifestations cliniques du paludisme
L'expression et la gravité des manifestations cliniques
dépendent du parasite (espèce plasmodiale et parasitémie)
et de son hôte (pool génétique et immunité).
1.4.1 Primo invasion et accès palustre simple
L'incubation dure de 7 à 20 jours, sans symptômes
apparents. L'apparition d'une fièvre continue est
précédée par l'invasion (Garcia, 2007). Les signes
cliniques se manifestent par des problèmes gastriques (manque
d'appétit, douleurs abdominales, nausées, parfois vomissements,
diarrhées) associés aux maux de tête. A l'examen clinique,
le foie (surtout chez l'enfant) est volumineux, la rate est normale, les urines
sont rares, foncées et peuvent contenir des protéines.
La primo-invasion peut disparaître spontanément
après plusieurs épisodes fébriles. Dans le cas contraire,
elle évolue vers l'accès palustre simple. Cela correspond aux
réviviscences schizogoniques avec une fièvre tierce maligne
à P. falciparum ou bénigne à P. vivax,
P. ovale ou une fièvre quarte bénigne à P.
malariae (Garcia, 2007) et continue à P. knowlesi (Singh
& Daneshvar, 2010).
Elle se distingue par :
- La sensation de froid avec frissons intenses,
céphalées et vomissements, pendant 1 à 2 heures ;
- La fièvre d'ascension rapide à 40°C ou
plus ; le pouls est très rapide ou lent et le malade présente un
état de pâleur ; et
- La sensation de malaise intense. Cette période dure
de 1 à 4 heures. Les sueurs sont profuses laissant le patient
courbaturé.
Cet accès se répète, tous les 2 ou 3
jours selon l'espèce plasmodiale, pendant environ une dizaine de jours.
Il peut, soit donner lieu ultérieurement à quelques rechutes
similaires, plus ou moins éloignées (P. malariae, P. ovale et
P. vivax) soit évoluer à tout instant vers l'accès
pernicieux (P. falciparum) (Saade, 2005 ; Debacker, 2005).
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1.4.2 Accès pernicieux ou neuropaludisme
Apanage de P. falciparum, cet accès
représente la forme maligne du paludisme. Il survient soit brusquement,
soit après d'autres manifestations palustres non reconnues comme telles,
où le traitement est inadapté ou tardif. Le malade peut
être victime d'un coma d'intensité variable, souvent profond
associé à une fièvre élevée (>38°C).
Parfois il s'accompagne de convulsions. A l'examen clinique la sudation est
abondante, la respiration est bruyante accompagnée de ronflement, le
pouls rapide. Un ictère peut s'observer. En l'absence de traitement en
urgence l'évolution se fait rapidement vers la mort (Saade, 2005).
1.4.3 Paludisme viscéral évolutif
C'est la forme subaiguë ou chronique d'infections
à P. vivax et à P. falciparum. Il s'observe
lors d'infestations parasitaires répétées en zone
d'endémie. Les sujets en début d'acquisition de l'immunité
sont les plus concernés. Cependant, cela devient de plus en plus
fréquent, chez des sujets exposés se soumettant
régulièrement à une prophylaxie par une molécule
à laquelle les hématozoaires sont résistants. Les signes
cliniques sont caractérisés par une anémie, parfois
intense et une augmentation constante du volume de la rate (Garcia, 2007). On
distingue aussi la fièvre bilieuse hémoglobinurique qui ne
constitue pas une manifestation spécifique du paludisme mais
plutôt un syndrome d'immuno-allergie. Elle survient chez un ancien
paludéen à P. falciparum.
1.5 Paludisme chez l'enfant de moins de cinq ans.
Les signes de danger en plus de ceux cité plus haut
comportent l'incapacité de boire ou de tété, la
léthargie, l'anémie et la malnutrition sévère
(Diallo, 2009). Les critères de gravité de l'OMS n'ont pas
été évalués chez l'enfant voyageur. En pratique les
signes de gravité les plus importants sont neurologiques : convulsions
et troubles de conscience. Toute convulsion fébrile chez un enfant au
retour d'une zone d'endémie palustre doit faire évoquer un
accès palustre grave. Il faut aussi se méfier des formes
trompeuses particulièrement fréquentes chez l'enfant :
inconstance de la fièvre, troubles digestifs dominant le tableau
clinique, tableau abdominal pseudo-chirurgical (ANOFEL, 2007).
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1.6 Paludisme chez la femme enceinte.
Tout cas de paludisme chez la femme enceinte est grave avec un
double risque: -Risque d'accès grave chez la mère qui se
manifeste par une fièvre, une anémie.
-Risque pour le foetus : faible poids à la naissance,
avortement spontané, accouchement prématuré et mort in
utero (ANOFEL, 2007 ; Diallo, 2009).
Il convient donc de traiter en urgence tout accès
palustre chez une femme enceinte par de la quinine et des molécules
à base d'ACT. En revanche il faut savoir que le risque
d'hypoglycémie au cours de l'accès à P.
falciparum, majoré par la quinine, est plus fréquent chez la
femme enceinte. (ANOFEL, 2007).
1.7 Diagnostique du paludisme
Deux procédés sont couramment utilisés au
Cameroun pour le diagnostique du
paludisme.il s'agit de la microscopie
et du TDR, les autres moyens étant très peu utilisés.
1.7.1 Diagnostic par microscopie (Goutte Epaisse ou Frottis
Sanguin)
Le diagnostic par microscopie optique est la méthode
conventionnelle et standard pour détecter et identifier les parasites du
paludisme. Méthode établie pour le laboratoire, elle consiste
à l'examen attentif par un expert en microscopie d'une goutte
épaisse ou d'un frottis sanguin. Cette méthode a pour avantage
d'être sensible. Lorsqu'elle est opérée par des techniciens
qualifiés et attentifs, le frottis sanguin (FS) permet de
détecter des densités parasitaires de 100-200 parasites/ul de
sang et la goutte épaisse (GE) des densités encore plus faibles
(5-10 parasites/ul de sang) (Castelli & Carosi, 1997). Elle donne
des renseignements sur les espèces plasmodiales en cause et
précise la présence des anneaux. De plus, les densités
parasitaires peuvent être quantifiées (par rapport au ratio de
parasites par le nombre de leucocytes ou globules rouges). Ces quantifications
sont nécessaires pour détecter l'hyper parasitémie (qui
peut être associée au paludisme grave) ou pour évaluer la
réponse parasitologique à la chimiothérapie (WHO, 1999).
Les inconvénients majeurs de la microscopie sont la demande d'une main
d'oeuvre qualifiée et du temps. Elle exige habituellement au moins 60
min à partir du prélèvement jusqu'au résultat. Elle
est exigeante en matériels (réactifs, microscopes) et impossible
dans les zones sans électricité.
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DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
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1.7.2 Test de diagnostic rapide (TDR)
Au début des années 1990, une avancée
majeure a été faite dans la recherche du Plasmodium dans
le sang par l'utilisation des TDR (Shiff et al., 1993). Ces tests sont
basés sur la détection des antigènes produits par des
parasites du paludisme dans une petite quantité (5-15ul) de sang
lysé, en utilisant des méthodes immuno-chromatographique (WHO,
1999). Le plus souvent, ils emploient une bande de jauge ou un test portant des
anticorps monoclonaux dirigés contre les antigènes du parasite
cible. Les tests peuvent être effectués en 15 min environ.
Plusieurs kits commerciaux sont actuellement disponibles.
1.7.3 Antigènes détectables par le TDR
HRP2 est un antigène abondant, soluble, stable à
la chaleur. Il est présent dans le cytoplasme et la membrane des
érythrocytes infectés et serait impliqué dans la
détoxification de l'hème (Bell et al., 2006).
La lactate déshydrogénase (LDH) est une enzyme
glycolytique soluble, exprimée à concentration
élevée au cours de la phase asexuée des parasites du
paludisme (Piper et al., 1999). Elle utilise le 3-acétyl
pyridine adénine dinucléotide NAD (APAD) comme coenzyme dans la
principale réaction de formation du pyruvate à partir de lactate
(Makler & Hinrichs, 1993). En culture in vitro comme dans le plasma des
patients infectés déterminés par microscopie,
l'activité de la LDH du Plasmodium (pLDH) serait en
corrélation avec la densité du parasite. L'aldolase du
Plasmodium est une enzyme de la glycolyse du parasite exprimée
par les stades sanguins de P. falciparum ainsi que ceux des autres
parasites du paludisme (Makler et al., 1993).
1.7.4 Fonctionnement du TDR
Quelques microlitres de sang et la solution tampon
placés sur la bande ou dans les puits correspondants, sont
mélangés avec l'anticorps marqué puis l'ensemble migre le
long de la bande vers les lignes contenant l'anticorps lié. Si
l'antigène est présent, certains anticorps marqués seront
emprisonnés sur la ligne test. L'excédent d'anticorps
marqués est piégé sur la ligne contrôle (WHO,
2004).
1.7.5 Interprétation des résultats du TDR
Le diagnostic du paludisme doit tenir compte à la fois
des résultats du TDR et de l'état clinique du patient. Un
résultat négatif ne signifie pas toujours l'absence de paludisme,
parce que la
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DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
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densité parasitaire pourrait être insuffisante
pour donner une réponse positive ou le TDR pourrait être
endommagé. Dans ce cas, sa sensibilité est réduite. Aussi,
il se pourrait que le patient souffre du paludisme causé par d'autres
espèces plasmodiales non détectables par le TDR. Cependant, un
résultat positif ne signifie pas nécessairement présence
d'une infection palustre, parce que l'antigène pourrait être
détecté après la mort du parasite. La présence des
gamétocytes non pathogènes ou la présence d'autres
substances dans l'organisme pourrait donner des faux positifs. De
surcroît, la présence des parasites chez un individu pourrait ne
pas avoir d'effet à cause de son immunité. C'est pourquoi,
quelque soit le résultat du TDR un protocole de traitement (WHO, 2004)
adapté à la zone, devrait être mis en place pour permettre
une meilleure gestion des cas de paludisme.
1.7.6 Performance du TDR
La sensibilité du TDR peut atteindre 95% lorsque les
densités parasitaires de P. falciparum sont supérieures
à 100 parasites par ul de sang (Abda et al., 2012). En dessous
du niveau de 100 parasites/ul de sang, la sensibilité diminue de
façon marquée (Praveen et al., 2008). Concernant, la
spécificité, elle est élevée variant entre 95 et 98
% (Abda et al., 2012). Les TDR sont plus faciles à
réaliser que toutes les autres techniques de diagnostic du paludisme.
Les agents de santé avec un minimum de compétence peuvent
être formés aux techniques de réalisation du TDR et
l'appliquer correctement (Ratsimbasoa et al., 2012).
1.7.7 Limites du TDR
Les TDR qui ciblent HRP2 de P. falciparum ne
conviennent pas au diagnostic des cas de paludisme importés de
régions où P. falciparum n'est pas nécessairement
l'espèce la plus répandue (Mason et al., 2002). Les
tests détectant HRP2 peuvent être positifs pendant 7-14 jours
suivant la chimiothérapie même lorsque les patients n'ont plus de
symptômes ou de la parasitémie (Abda et al., 2012). Il
pourrait donner des résultats à confusion en ce qui concerne
l'évaluation des échecs du traitement, ou la résistance
aux médicaments (WHO, 1999). Les TDR ne sont pas quantitatifs. Les kits
qui permettent de détecter à la fois P. falciparum et
les espèces non-falciparum ne peuvent pas faire la différence
entre P. vivax, P. ovale et P. malariae. Ils ne font pas la
distinction entre une infection pure à P. falciparum et des
infections mixtes qui comprennent P. falciparum (Abda et al.,
2012).
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DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Par ailleurs, les TDR qui détectent les
antigènes produits par les gamétocytes (comme pLDH) peuvent
donner des résultats positifs lorsque les gamétocytes sont
présents après élimination du parasite. Les
gamétocytes ne sont pas pathogènes, et les gamétocytes de
P. falciparum peuvent persister après la chimiothérapie
sans impliquer une résistance aux médicaments. Ces
résultats positifs de TDR peuvent donc conduire à de fausses
interprétations (faux positifs) et un traitement inutile de personnes
qui ne souffrent pas de paludisme.
1.7.8 Autres méthodes de diagnostic du paludisme
D'autres méthodes de diagnostic sont disponibles, mais
elles ne sont pas aussi appropriées pour une application large comme la
microscopie ou les TDR et sont impropres à l'utilisation dans la gestion
régulière de la maladie. Il y a entre autres :
La réaction de polymérisation en chaîne
(PCR) (Snounou et al., 1993) qui est une méthode de biologie
moléculaire d'amplification génique (ADN ou ARN) in vitro. Elle
permet de copier en grand nombre (avec un facteur de multiplication de l'ordre
du milliard), une séquence d'ADN ou d'ARN connue. L'objectif est de
confirmer une infection palustre comme celle à P. knowlesi.
Elle permet une différenciation de souches et elle est
réservée essentiellement à l'étude des mutations et
des gènes impliqués dans la résistance. La PCR est plus
sensible et plus spécifique que toutes les autres techniques. Elle exige
toutefois une procédure d'endurance qui nécessite un
matériel spécialisé et coûteux, des conditions
strictes de laboratoire, ainsi que du matériel et des réactifs,
qui ne sont pas souvent disponibles. Des tests voisins de la PCR utilisant la
technique d'amplification isotherme sont en développement. Les
méthodes LAMP (Loop-Mediated Isothermal Amplification) et NASBA (Nucleic
Acid Sequence-Based Amplification) sont les plus étudiées pour le
diagnostic du paludisme (Corday & Richards, 2012 ; Polley et
al., 2010).
La microscopie utilisant des fluoro-chromes comme l'acridine
orange sur des échantillons de sang centrifugé (Quantitative
Buffy Coat : QBC®) est sensible (Baird et al., 2010). Elle est
basée sur la capacité de l'acridine orange à colorer les
cellules contenant l'acide nucléique (Rieckmann et al., 1989).
En bref, un tube à hématocrite contenant un anticoagulant et le
colorant orange acridine est rempli de sang du patient (55-65 ul) obtenu en
piquant le doigt du patient. Après l'insertion d'un flotteur, le tube
à hématocrite est centrifugé à 12 000 g pendant 5
min et immédiatement observé grâce à un microscope
à lumière ultraviolette. Les composants cellulaires du sang dans
le tube tels que les plaquettes, les lymphocytes, les granulocytes et les
érythrocytes
NKAMEDJIE PETE PATRICK [16]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
sont séparés. Cette technique est capable de
détecter rapidement et précisément les parasites, mais un
problème sera toujours posé dans certaines régions
où les microscopes à fluorescence et la formation adéquate
pour leur utilisation ne sont pas disponibles.
L'électrophorèse qui est une méthode
utilisée en biochimie et en biologie moléculaire pour
séparer l'ADN, l'ARN ou des protéines en fonction de leur taille.
Elle est basée sur la séparation des acides nucléiques
chargés négativement sous l'effet d'un champ
électrique.
Cette séparation s'effectue à travers la matrice
du gel d'agarose : les molécules de plus petite taille se
déplacent plus rapidement et migreront plus loin que les
molécules de taille supérieure (Takwen, 2012). Elle est
coûteuse et nécessite un équipement spécial et des
fournitures (tubes à centrifuger et centrifugeuse, les sources
lumineuses spéciales et les filtres).
1.8 Traitement du Paludisme
En 2004, le Cameroun a adopté une politique
thérapeutique basée sur la combinaison
Artésunate-Amodiaquine (ACT) pour le traitement du paludisme simple
(EDS-MICS, 2011). Cette dernière existe en quatre présentations ;
chacune correspondant à une tranche d'âge (PNLP,
2011).
Tableau II : Doses d'Antipaludéens selon
l'âge et le poids
Doses
|
Tranche d'âge
|
Posologie
|
3 comprimés dosés chacun à 25mg
d'artésunate + 67, 5mg d'amodiaquine.
|
Nourisson : 4,5kg-8kg ou âgé de 2-11 mois.
|
1 comprimé en une prise pendant 3 jours.
|
3 comprimés dosés chacun à 50mg
d'artésunate + 135mg d'amodiaquine.
|
Petit enfant 9 à17 kg ou âgé
de 1 à 5 ans.
|
1 comprimé en une prise pendant 3 jours.
|
3 comprimés dosés chacun à 100mg
d'artésunate + 270mg d'amodiaquine.
|
Enfant 18 à 35 kg ou âgé de 6 à 13
ans.
|
1 comprimé en une prise pendant 3 jours.
|
6 comprimés dosés chacun à 100mg
d'artésunate + 270mg d'amodiaquine.
|
Adolescent, Adulte 36 Kg ou âgé de 14 ans et
plus.
|
2 comprimés en une prise pendant 3 jours.
|
La quinine reste encore active sur la majorité des
souches plasmodiales existant au Cameroun et est par conséquent l'un des
antipaludiques indiqués dans la prise en charge des urgences, des cas
graves de paludisme y compris la femme enceinte. Il existe cependant
aujourd'hui d'autres options pour la prise en charge des formes graves du
paludisme telles que les formes parentérales des dérivés
de
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DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
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l'artémisinine (l'artésunate et l'artémether
injectable) (PSNLP, 2011 ; EDS-MICS, 2011).
1.9 Moustiques et types de vecteurs
Le paludisme est transmis d'un être humain
paludéen à un autre (sain) par les piqûres de la femelle de
moustiques anophèles. Les moustiques vecteurs du paludisme sont tous
particulièrement actifs pendant la nuit entre 21 heures et 5-6 heures.
Les pics d'activité des anophèles africains vecteurs du paludisme
arrivent d'abord vers 1 heure du matin puis vers 5-6 heures; ces horaires sont
plus ou moins décalés selon les espèces vectrices, c'est
la variabilité interspécifique (Lundwall et al., 2005).
Le vol des anophèles est silencieux, insonore, et sa piqûre est
indolore et non urticante, le dormeur n'étant pas dérangé
par des bruits de vol (Pages et al., 2007). Les anophèles ont
besoin d'eaux propres et calmes pour la ponte et le développement de
cycle de vie depuis les oeufs jusqu'au stade d'adultes. Contrairement aux
anophèles, les autres types de moustiques peuvent vivre dans des eaux
sales et dans les ordures qui sont d'ailleurs fréquentes dans les
agglomérations humaines. Leur vol est brouillant et les piqûres
sont douloureuses. Malheureusement, il est difficile pour la population de
faire la distinction entre les anophèles et les autres types de
moustiques qui transmettent d'autres maladies, notamment la fièvre
jaune, la dingue, etc (Memain, 2010).
En Afrique Subsaharienne les espèces anopheliennes
ayant un intérêt médical ont la position
systématique suivante :
Règne : Animal
Embranchement : Arthropodes
Classe : Insectes
Sous classe : Ptérigotes
Ordre : Diptères
Sous ordre : Nématocères
Famille : Culicidae
Sous famille : Anophelinae
Genre :Anopheles
Sous genre : Cellia
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DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
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1.9.1 Espèces du complexe Anopheles gambiae
Ces espèces ont une morphologie très semblable.
La différentiation à l'intérieur du complexe est
basée sur des critères cytogénétiques. Il comprend
huit espèces : Anopheles gambiae s.s. (sensus stricto) (Giles,
1902), Anophele sarabiensis (Patton, 1905), Anopheles
quadriannulatus A et B (Théobald, 1911), Anopheles bwambae
(White, 1985), Anopheles melas (Théobald, 1903),
Anopheles merus (Doenitz, 1902), Anopheles comorensis
(Brunhes, le Goff & Geoffroy 1997).
A. gambiae s.s. et A. arabiensis sont les
espèces les plus répandues en Afrique Subsaharienne et
constituent d'excellents vecteurs du paludisme. Les formes chromosomiques
d'A. gambiae s.s. sont regroupées en deux types
moléculaires : M et S.
Dans les régions de savane, les deux formes sont
différentiables par leurs réarrangements chromosomiques. Les
individus de forme «M» correspondent à la forme chromosomique
Mopti et ceux de «S» à la forme chromosomique Savane ou
Bamako. Dans un environnement aride, la forme M (temps de survie moyen 22,2 h)
est plus résistante que la forme S (temps de survie moyen 17,6 h) et les
femelles sont plus résistantes que les mâles (Lee et al.,
2009). La résistance à la dessiccation des espèces
anopheliennes jouerait un rôle important dans leur distribution
(Benedict et al., 2010). Les larves d'Anopheles se
rencontrent généralement dans les gîtes ensoleillés,
claires, turbides ou pollués (Zezé, 1991). Cependant elles sont
retrouvées de plus en plus dans les points d'eau ombragés,
à courant rapide et alcalin (Zézé, 1991) et les
rizières irriguées (koudou et al., 2007).
A.arabiensis est considérée comme une
espèce de savane sèche et de forêt boisée
clairsemée. Les Les gîtes larvaires sont identiques à ceux
d'A. gambiae (Sinka et al., 2007). Elle résiste plus
à la dessiccation que la forme S d'A. gambiae s.s. (Grey
& Bradley, 2005).
A. melas et A. merus sont des espèces
que l'on rencontre dans les eaux saumâtres du littoral Atlantique et de
l'Océan Indien d'Afrique. La zoophilie très marquée de ces
deux espèces fait d'elles de médiocres vecteurs du paludisme
humain (WHO, 1999).
NKAMEDJIE PETE PATRICK [19]
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Figure 2. Répartition des vecteurs
principaux du paludisme en Afrique (Sinka et al., 2012).
A. bwambae se rencontre dans les eaux
marécageuses minéralisées d'origine géothermale de
la forêt de Semliki à la frontière de la République
Démocratique du Congo et de l'Ouganda. Bien qu'anthropophiles et bons
vecteurs du paludisme, les adultes de cette espèce ont rarement des
contacts avec l'homme (WHO, 1999).
A. quadriannulatus a une répartition
limitée en Ethiopie et sur l'île de Zanzibar. Elle n'intervient
pas dans la transmission du paludisme, car elle est zoophile stricte (WHO,
1999).
A. comorensis est une espèce proche d'A.
arabiensis et d'A. gambiae retrouvée essentiellement sur
l'archipel des Comores. Cette espèce, bien qu'agressive pour l'homme,
est sans importance médicale à cause de son extrême
rareté.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [20]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.9.2 Espèces du groupe Anopheles funestus
Anopheles funestus est très répandue
dans toute l'Afrique Subsaharienne et à Madagascar. Le groupe est
composé de plusieurs sous-groupes dont celui d'A. funestus qui
comprend : A. funestus s.s. (Giles, 1900), A. vaneedeni
(Gillies & Coetzee 1987), A. aruni (Sobti 1968), A.
parensis (Gillies 1962), A. confusus (Evans & Leeson 1935).
Seul A. funestus s.s a une importance médicale. Elle est moins
abondante en zone de forêt et beaucoup plus présente en zone de
savane (WHO, 1999). On rencontre cette espèce en zone de montagnes
à des altitudes variant entre 1500 et 2000m (Robert &
Carnevale, 1984). Elle se nourrit du sang humain et parfois du sang d'autres
mammifères (Dia et al., 2001). Ses gîtes larvaires sont
des points d'eau larges et semi permanents tels que les marécages, les
étangs et la bordure des lacs (Sinka et al., 2010). Elles ont
été récemment retrouvées en abondance dans les
cultures de riz (Koudou et al., 2007). Cette espèce est
particulièrement abondante en fin de saison pluvieuse et pendant la
saison sèche (WHO, 1999).
1.9.3 Espèces du complexe Anopheles nili
Ces espèces sont abondantes en Afrique intertropicale
(Figure 3) et joue généralement le rôle de vecteurs
secondaires. Le complexe est composé de 4 espèces qui sont:
A. nili s.s. (Théobald 1904), A. somalicus (Rivola
& Holstein 1957), A. carnevalaei (Brunhes Goff & Geoffroy,
1999), A.ovengensis (Awono et al., 2004). Les larves d'A.
nili s.s. sont rencontrées essentiellement dans la
végétation, le long des rivières et en bordure des zones
ombragées le long des fleuves.
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Figure 3. Répartition des vecteurs
secondaires du paludisme en Afrique. (Sinka & al., 2012).
Anopheles moucheti (Evans, 1925)
Espèce de la série Myzomyia, elle est
fréquente en forêt équatoriale (Figure 3). Les larves sont
retrouvées aux abords des rivières à faible courant et
souvent dans des eaux turbides avec la présence de salade d'eau (Pistia
spp.). Son lieu de prédilection se trouve aux alentours des habitations
humaines car c'est une espèce très endophagique (Sinka et
al., 2010).
1.10 Bio-écologie des anophèles
1.10.1 Phase aquatique et stades pré-imaginaux
1.10.1.1 OEufs : Long de 0,6 à
0,8 mm, ils sont incurvés et munis de flotteurs latéraux remplis
d'air.
Ils sont isolés à la surface de l'eau.
L'éclosion a lieu en moyenne au bout de 36 à 48 heures.
Cette durée est réduite pour les espèces qui
pondent dans les eaux temporaires. Les oeufs de la
NKAMEDJIE PETE PATRICK [21]
NKAMEDJIE PETE PATRICK [22]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
plupart des espèces ne résistent pas à la
dessiccation.
1.10.1.2 Larves : Au stade I, la
larve mesure 1 à 2 mm à l'éclosion. La larve atteint le
stade IV après 3 mues successives et mesure environ 12 à 15 mm.
Les larves d'anophèles vivent dans les eaux calmes et sont
détritiphages. Elles se nourrissent près de la surface de l'eau.
Les larves sont exclusivement aquatiques (Figure 4). Cependant, elles doivent
remonter à la surface de l'eau pour respirer l'air atmosphérique
par leurs spirales dorsales. Ainsi, pour permettre une meilleure respiration,
la surface de l'eau ne doit pas être recouverte par un film de
végétation ou par des produits chimiques. La durée de
développement larvaire est très variable suivant les
espèces. A. gambiae accomplit son cycle pré-imaginal en
20-30 jours et se développe dans des collections d'eau ombragées
où la végétation aquatique dressée pourrait
être un abri contre les prédateurs. Quant à A. funestus
le développement se fait dans des retenues d'eaux profondes,
ombragées, à caractère plus ou moins permanent avec une
végétation émergente ou flottante, à faible
salinité et riche en matières organiques (Hamon et al.,
2007).
1.10.1.3 Nymphes : La nymphose se
produit à la fin du stade larvaire. La cuticule de la larve se fend
dorsalement et laisse échapper la nymphe. Elle est très mobile,
ne se nourrit pas mais respire l'air atmosphérique par des trompettes
situées sur le céphalothorax. Le stade nymphal dure souvent moins
de 48 heures et abouti à la libération de l'imago.
1.10.2 Phase aérienne ou imaginale
Emergence et accouplement : La biologie de l'adulte est
orientée vers la fonction de reproduction qui requiert à la fois
des comportements et une nutrition appropriée.
Après l'émergence, l'exosquelette se durcit et
les organes reproducteurs deviennent progressivement fonctionnels, après
un repos de 12 à 24 heures pour les femelles et de 3 jours pour les
mâles (Mochet & carnaval, 1991). Les besoins
énergétiques des mâles et des femelles sont satisfaits par
la prise de repas de jus sucré. Après le 3ème
jour de vie imaginale, les mâles forment un essaim au crépuscule,
puis s'accouplent avec des femelles âgées de 1 à 2 jours.
La femelle n'est fécondée qu'une fois car plusieurs accouplements
auraient une influence négative sur sa longévité (Dao
et al., 2010). Il a été montré que la proportion
de deux hydrocarbones (n-heneicosane et n-tricosane) composante de la cuticule
des moustiques baisse en fonction de l'âge et après un
NKAMEDJIE PETE PATRICK [23]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
accouplement chez les femelles d'A. gambiae mais
demeure inchangée chez le mâle après l'accouplement
(Polerstock et al., 2002). Après l'accouplement, les
spermatozoïdes sont stockés dans la spermathèque puis
fécondent les ovocytes lors de leur passage dans l'oviducte.
1.10.2.1 Cycle gonotrophique : Le
cycle gonotrophique ou trophogonique est la succession des
phénomènes physiologiques qui se produisent chez le moustique
entre deux repas de sang successifs (Robert, 2001). Selon le même auteur,
on distingue trois phases (recherche de l'hôte et sa piqûre par la
femelle à jeun, digestion du sang concomitante à la maturation
ovarienne et recherche du lieu de ponte de la femelle
gravide).
1.10.2.2 Recherche de l'hôte :
La femelle à jeun se met de nuit à la recherche
d'un hôte pour la prise de sang. Il existe des composantes de l'odeur
humaine stimulant les récepteurs d'A. gambiae et pourraient
être impliquées dans le processus de reconnaissance de l'homme
(Pages et al., 2010). Entre autre, les stimuli olfactifs tels que
l'indole qui est la composante principale des émanations humaines
retrouvées à la fois dans la sueur (30 % des substances
volatiles) et le souffle (Kostelc et al., 2000). Elles interviennent
à longue et moyenne distance tandis qu'à courte distance, la
chaleur de l'hôte humain, l'humidité corporelle et divers facteurs
visuels interviendraient (Mochet & Carnavale, 1991). La tendance
à piquer l'homme est l'anthropophilie et la tendance à piquer les
animaux est la zoophilie.
1.10.2.3 Maturation ovarienne : La
digestion du sang est immédiate à la fin du repas sanguin et dure
une quarantaine d'heure. L'un des éléments importants de cette
digestion est la formation d'une membrane péritrophique. C'est une
enveloppe chitineuse qui est secrétée immédiatement
après le repas sanguin et va progressivement envelopper et comprimer le
sang. Les cellules entourant cette membrane péritrophique jouent un
rôle essentiel dans la sécrétion d'enzymes digestifs
(Terra, 2001). Cette digestion est synchronisée avec le
développement des ovaires dont le volume augmente significativement. Ce
développement peut être suivi en examinant la morphologie externe
de l'abdomen de la femelle. Le volume des résidus sanguins (de couleur
rouge/brune) décroît tandis que celui des oeufs en cour de
développement (de couleur blanche) croît. Les femelles pares
nécessitent un seul repas de sang pour élaborer
complètement une ponte. Les femelles nullipares ont parfois besoin de
deux repas de sang pour achever le développement ovarien (Molez et
al., 1998). Alors, elles présentent un stade prégravide.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [24]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.10.2.4 Recherche du lieu de ponte et la ponte :
Une fois les oeufs matures, la femelle se met en quête de
gîtes favorables à la ponte (Figure 4). Comme pour la recherche de
l'hôte, des stimuli olfactifs sont perçus à distance par la
femelle et lui permettent de localiser les gîtes (Ogbunugafor &
Sumba, 2008). Le 3-methylindole (Syed & Leal, 2009) et l'indole (Lindh
et al., 2008) sont des substances volatiles des sites d'oviposition
entrainant la pose des oeufs. A courte distance, les caractéristiques
physicochimiques de l'eau sont analysées. La ponte a
généralement lieu peu après le crépuscule. Un
nouveau cycle débute après la ponte. La durée du cycle
trophogonique est bien connue pour les vecteurs d'Afrique tropicale. Elle varie
entre 2 et 3 jours pour les femelles pares, suivant les espèces et les
saisons. Pour les nullipares, il est plus long, jusqu'à 5 jours, du fait
de la phase prégravide.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [25]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Stade I, Stade II, Stade III, Stade : IV =
Différents stades larvaires.
Figure 4 : Cycle de développement du
vecteur de la malaria. (Allasanne, 2012)
1.11 Homme et Immunité
Les personnes les plus à risque du paludisme sont les
enfants de 7 mois à 7 ans, les femmes enceintes (surtout les
primigestes) les personnes de tous âges dans les zones impaludées
à faible transmission, les voyageurs en provenance de régions
faiblement ou non impaludées(les
NKAMEDJIE PETE PATRICK [26]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
voyageurs non immuns), les enfants drépanocytaires, les
personnes de tous âges revenant dans des zones à forte
transmission après plus de 12 mois d'absence et les voyageurs dont
l'état immunitaire ne peut les protéger contre le paludisme
(Memain, 2010 ; Diallo, 2009). Il existe cependant 2 type d'immunités
face à cette maladie.
1.11.1 Immunité naturelle
Bien qu'encore imparfaitement connus, il existe très
probablement des facteurs génétiques conférant à
certains sujets une immunité naturelle, au moins partielle. On
évoque des facteurs érythrocytaires : trait drépanocytaire
(sujet AS), groupe sanguin Duffy négatif, et des facteurs non
érythrocytaires : groupe HLA, polymorphisme de la réponse immune,
facteurs ethniques ...
1.11.2 Immunité acquise
Elle joue incontestablement un rôle essentiel dans le
paludisme. Cette immunité s'acquiert progressivement en situation
d'exposition continue. Cette immunité n'est pas stérilisante
(elle n'empêche pas d'être de nouveau contaminé) et ne
permet pas de se débarrasser totalement du parasite. En revanche, elle
empêche progressivement la survenue de formes cliniques graves. Cela
explique qu'en zone de transmission intense, les jeunes enfants payent le plus
lourd tribut de la maladie (à partir de l'âge de 4 mois lorsque la
protection maternelle transmise s'amenuise). Progressivement le risque
d'accès grave diminue alors que le sujet tolère des
parasitémies de plus en plus importantes tout en restant cliniquement
asymptomatique. En zone de transmission intense il est exceptionnel qu'un sujet
adulte décède du paludisme. Cette immunité est donc «
non stérilisante », fonction de l'espèce, et ne se
développe qu'après une longue période d'exposition
ininterrompue. Elle est transmissible (nouveau-nés). En revanche elle
n'est jamais totale et jamais définitive donc labile et disparaît
en 12 à 24 mois chez le sujet immun qui quitte la zone d'endémie,
chez la femme enceinte au 2e et 3e trimestre de la grossesse et chez le
splénectomisé (ANOFEL, 2007 ; Memain, 2010).
En raison des caractéristiques de cette protection, on
utilise plus volontiers le terme d'état de prémunition
plutôt que d'immunité. Bien évidemment un sujet n'ayant
jamais vécu en zone d'endémie (voyageur, expatrié
récent) est totalement exposé au risque de paludisme grave, quel
que soit son âge (ANOFEL, 2007 ).
NKAMEDJIE PETE PATRICK [27]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.12 Prévention du Paludisme:
La prévention est axée sur la réduction
de la transmission en luttant contre les moustiques vecteurs. Les moyens
préventifs essentiels contre le paludisme sont:
-L'utilisation des moustiquaires à imprégnation
durable d'insecticides
-Empêchement de la reproduction des moustiques, qui
consiste à éliminer les gîtes larvaires, à drainer
les dépressions de terrain, à introduire des espèces de
poissons qui se nourrissent de larves de moustiques, à répandre
dans l'eau des insecticides qui tuent les gîtes larvaires de moustiques.
-Destruction des moustiques adultes en utilisant les pulvérisations
d'insecticides à effet rémanent à l'intérieur des
habitations.
D'autres méthodes peuvent venir localement
compléter ces interventions fondamentales (diminution des gîtes
larvaires en faisant disparaître les points d'eau stagnante par
exemple)
-La chimio prophylaxie : chez la femme enceinte et les
personnes ne vivant pas dans les zones endémiques peuvent se
prémunir contre le paludisme.
1.13 Facies/profil épidémiologique du
paludisme au Cameroun
Au Cameroun, le paludisme demeure l'endémie majeure et
la première cause de morbidité et de mortalité dans les
groupes les plus vulnérables, à savoir les enfants de moins de
cinq ans et les femmes enceintes. Les statistiques sanitaires
révèlent qu'il est responsable de 24 % du total des
décès dans les formations sanitaires, de 40 % à 45 % des
consultations médicales et de 30 % des hospitalisations. Par ailleurs,
52 % des consultations chez les enfants de moins de 5 ans sont dues au
paludisme simple et grave (PNLP, Rapport 2011). D'après l'ECAM3, le
paludisme est aussi la cause de 26 % des absences en milieu professionnel et de
40 % des dépenses de santé des ménages.
1.13.1 Epidémiologie du paludisme au Cameroun et
défis opérationnels
Le paludisme reste un problème majeur de santé
publique au Cameroun. On distingue trois principaux faciès
épidémiologiques liés aux variations géo
climatiques (faciès soudano-sahélien, la grande savane de plateau
intérieur, la grande forêt équatoriale). Les conditions
climatiques existantes sont favorables au développement des vecteurs et
des parasites. Plasmodium falciparum est l'espèce plasmodiale
la plus fréquente, secondée par P. malariae et P.
ovale.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [28]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.13.2 Morbidité et mortalité liées au
paludisme
Le paludisme constitue la première cause de
morbidité dans le pays. Bien qu'il existe au Cameroun quelques zones
où le paludisme est encore hyper-endémique (surtout en milieu de
forêt), le niveau d'endémicité du paludisme s'est
stabilisé et est devenu méso-endémique grâce
à l'amélioration du mode de vie des populations, aux mesures
d'hygiène et d'assainissement et à une plus grande
accessibilité aux services de santé. En zone urbaine, le
paludisme est hypo-endémique.
1.13.3 Vecteurs et transmission
Parmi les 48 espèces d'anophèles (Hervy et
al., 1998) observées au Cameroun, 13 sont vecteurs du paludisme. Il
s'agit de : Anopheles gambiae s.s., A. funestus, A.
moucheti, A. arabiensis, A. nili, A. hancocki,
A. paludis, A. marshalli, A. coustani, A.
wellcomei, A. ovengensis, A. ziemanni et A.
pharoensis. Le complexe A. gambiae qui joue un rôle
clé dans la transmission du paludisme en Afrique est constitué de
3 vecteurs dont A. gambiae s.s., A. arabiensis et A.
melas (Fontenille & Simard, 2004). Cette dernière
espèce, présente uniquement dans la côte, n'a cependant pas
été retrouvée infectée au Cameroun bien qu'elle
assure ailleurs en Afrique la transmission du paludisme (Antonio et
al., 2006). La fréquence d'A. Gambiae s.s. diminue
progressivement de la forêt vers la savane et le sahel, et inversement
pour A. Arabiensis (PNLP, 2002). L'espèce A. gambiae
s.s. se subdivise en deux entités appelées formes
moléculaires M et S. La forme M prédomine dans la région
littorale (Wondji et al., 2005).
La dynamique de la transmission se fait suivant les 3
principales modalités ci-dessous, les quelles sont cartographiée
sur la figure 3 :
-Transmission continue dans la zone forestière du sud
où les taux d'inoculation sont de l'ordre d'une centaine de
piqûres infectantes par homme par mois ;
-Transmission saisonnière longue (6 à 9 mois)
dans les zones de l'intérieur du pays (Plateaux de l'Ouest et Adamaoua)
: la transmission est intense pendant la période pluvieuse et peut
atteindre une vingtaine de piqûres infectantes par homme par mois ;
-Transmission saisonnière courte (3 à 4 mois)
dans la zone soudano sahélienne des régions du Nord et de
l'Extrême-Nord où les taux d'inoculation sont, durant la courte
saison des pluies, en moyenne de 10 piqûres infectantes par homme par
mois.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [29]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
La distribution géographique de la transmission du
paludisme montre que la maladie est endémique pendant toute
l'année sur une bonne partie du territoire, c'est-à-dire que la
durée de transmission est estimée à 7-12 mois. Quand la
saison de transmission dure si longtemps, la prévalence de la maladie et
le risque de la contracter restent élevés. Les exceptions
à cette longue durée de transmission se trouvent dans les
régions septentrionales où la transmission est saisonnière
(durée de transmission estimée à 1-3 mois), et dans les
régions montagneuses vers l'Ouest du pays où il y a très
peu ou pas de transmission (PSNLP, 2011).
Figure 5 : Durée de transmission du
paludisme au Cameroun (INS., 2012).
NKAMEDJIE PETE PATRICK [30]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.14 Fardeau du Paludisme
On compte chaque année au moins 300 millions de cas
aigus de paludisme dans le monde, et plus d'un million de décès.
Environ 90% de ces décès suite à cette maladie surviennent
en Afrique ou elle représente également 10% de la charge totale
de morbidité du continent. Le paludisme est la principale cause de
mortalité chez les jeunes enfants en particulier les moins de cinq ans
en Afrique (20%). Il est responsable de 40% des dépenses de santé
publique, de 30-50% des admissions dans les hôpitaux et de pas moins de
50% des consultations externes dans les zones de forte transmission. (RBM,
2010). Ces chiffres s'expliquent notamment par la détérioration
des systèmes de santé, la résistance accrue des parasites
aux médicaments et des vecteurs aux insecticides, les guerres qui
perturbent le fonctionnement normal du système de santé et
l'organisation de la riposte, l'augmentation de la température
entraîne aussi la propagation de nombreuses maladies parasitaires par
l'intermédiaire des moustiques, la densification de la population, la
déforestation, les travaux d'aménagement hydriques,
l'humidité et la pluie. (Memain, 2010). En plus de la
perte de vie, le paludisme constitue aussi un handicape à
l'éducation des enfants et au développement social, par
l'absentéisme et les infirmités neurologiques associées
aux formes graves de la maladie. Environ un enfant sur dix souffrira de
troubles neurologiques après un paludisme cérébral, que ce
soit l'épilepsie, des troubles d'apprentissage, des changements de
comportement, la perte de coordination ou des troubles de la parole. Ces
troubles peuvent entraîner un inconfort physique et conduire à la
stigmatisation dans la communauté. (RBM, 2010 ; Memain, 2010). Le
paludisme est connu comme étant à la fois une maladie de la
pauvreté et une cause de pauvreté. Le fardeau économique
conséquent à cette maladie est énorme entrainant une
faible croissance économique des pays de forte transmission
comparée à celle des pays sans paludisme. Les économistes
imputent au paludisme une perte de productivité aux pays Africain
s'élevant à quelques 12 milliards USD par an et un déficit
de croissance annuelle pouvant atteindre 1,3% dans certains pays du continent
(Banque Mondiale, 2009). Au fil des années, l'écart se creuse
entre le PIB des pays selon qu'ils sont touchés ou non par le paludisme
et c'est la croissance économique de toute la région qui est
pénalisée (RBM, 2010). L'élimination du paludisme est
« un fruit qui pend à la branche depuis longtemps » et qui
pourrait en un rien de temps avoir un impact énorme sur la santé.
Il est possible de réduire le nombre de cas de paludisme en interrompant
la transmission mais pour ce faire, il faut que suffisamment de gens aient
accès aux outils efficaces de lutte contre la maladie (il faut par
exemple qu'en même temps 80 pour cent des ménages
possèdent
NKAMEDJIE PETE PATRICK [31]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
et utilisent des moustiquaires traitées). On s'attend
à ce que SUFI (Scaling up Malaria Control for Impact) sauve 3,5 millions
de vies (Banque Mondiale, 2009).
1.15 Le partenariat ROLL BACK MALARIA (RBM).
En 1998, le Partenariat mondial pour faire reculer le
paludisme (RBM) fut créé, à l'initiative de l'Organisation
mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations-Unies pour l'enfance
(UNICEF), du Programme des Nations-Unies pour le développement (UNDP),
et de la Banque mondiale, pour servir de plateforme de mobilisation des
ressources et d'action et coordonner les efforts mondiaux de lutte contre le
paludisme. Ce Partenariat cherche à éliminer tous les obstacles
à l'usage généralisé et permanent de ces
interventions et de tous autres moyens efficaces. Ces obstacles sont le
coût prohibitif des interventions en considération des revenus
très faibles de ceux qui sont le plus affectés, la
capacité du moustique et du parasite de développer des
résistances aux insecticides et aux médicaments, et la
nécessité pour les populations et les systèmes d'adopter
et de conserver de nouvelles habitudes (Banque Mondiale, 2009). En
collaboration avec les gouvernements, d'autres organismes de
développement, des ONG et des entreprises privées, RBM s'efforce
de réduire le coût humain et socioéconomique du
paludisme.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [32]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
2. MATERIELS ET METHODE
2.1 Type d'étude
L'étude était de type transversal descriptif
dans un premier temps durant la quelle il est question de ressortir et de
quantifier les différentes variables. Dans un second temps, il
était question de ressortir les diverses associations existantes entre
les variables. La durée de l'étude collecte à
été de 4 mois (janvier à avril 2014) pendant lesquels
l'autorisation du Chef Service Santé du District (CSSD) fut obtenue, les
données collectées et analysées.
2.2 Présentation du site d'étude.
Bordé par les Districts de Santé (D.S) de MBouda
au Nord, Kouoptamo au Nord-Est, Batcham et Peka Michel (partie Ouest),
Bamendjou (Sud-Ouest), Bandjoun (Sud-Est) et Foumbot à l'est ; le
district de santé de la Mifi se trouve au coeur de la région de
l'ouest Cameroun. Située à une altitude moyenne supérieure
à 1100m, cette région forme une zone couverte par de riches
terres volcaniques favorables à l'agriculture (café,
maraîchers, etc.). La végétation y est moins dense et le
climat ici est de type équatorien marqué plus
précisément par une longue période de pluies (9 mois) et
une saison sèche (PSNLP, 2011) favorable à l'éclosion de
toutes sortes d'activités. De plus, la forte densité de
peuplement par rapport à la moyenne nationale en fait une des
premières zones d'émigration (INS, 2012).
Le D.S de la Mifi s'étant sur une superficie de 402
km2 et couvre 3 arrondissements à savoir Bafoussam I,
Bafoussam II et Bafoussam III. A caractère urbain prédominant
(75%), la population de ce milieu estimé à 191671habitants se
recrute dans 8 Aires de Santé (A.S) : Djeleng, Famla, Kamkop, King
place, Kouogouo, Lafé, Tyo, Yagou. Les habitants des zones rurales moins
nombreuses (75317) sont situés dans 12 A.S : Djiétcha,
Bayé, Famtchouet, Batoukop, Badiembou, Tocket, Kongso, keuleu, wouong,
Bapi, Tchada et Djunang. La population de ce district est cosmopolite
exerçant l'agriculture comme principale activité et source de
revenu. Cependant, d'autres métiers informels tels que le petit commerce
et l'artisanat sont exercé par les autochtones (Anonyme, SSD Mifi).
2.3 Population de l'étude
Population source =Population total du district de santé
de la Mifi.
Population cible=Ménages situés dans les aires de
santé sélectionnées suivant un mode aléatoire.
La population échantillonnée fut obtenue de la
population cible.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [33]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
2.4 Critères d'inclusion
-Ménages situés dans les aires
sélectionnées pour l'enquête.
-Personnes ayant librement données leur consentement afin
de participer.
2.5 Critères d'exclusion
-Ménages situés en dehors des aires
sélectionnées pour l'enquête.
-Personnes ayant refusés de donner leur consentement afin
de participer.
2.6 L'échantillonnage
Cette procédure s'est déroulée suivant un
mode aléatoire depuis la sélection des aires de santé
jusqu'au ménages à interroger ; ceci dans le but d'optimiser la
représentativité et de limité ainsi les biais de
sélection. Les aires de santé ont premièrement
été stratifiées comme étant rurale ou urbaine,
procédé après lequel huit A.S ont été
identifiées comme étant urbaines et douze aires classées
comme rurales. Compte tenu de la contrainte financière, trois A.S
urbaines et quatre A.S rurales ont été retenues dans le cadre de
l'étude.
Les itinéraires au sein des aires de santé
furent sélectionnées d'après la méthode pile ou
face. Le nombre de ménages à interroger dans chaque aire de
santé s'est fait et tenant compte de la population totale de l'aire. Une
fois dans rue, les ménages furent sélectionnés de part et
d'autre celle-ci selon une démarche décrite en « zig-zag
».
2.7 Méthode de calcul de la taille
d'échantillon
La formule recommandée par l'Organisation des Nations
Unies pour la détermination de la taille de l'échantillon pour la
mise en oeuvre d'une enquête auprès des ménages est la
suivante: nh = (z2) (r) (1 - r) (f) (k) / (p) (n) (e2),
Où
nh: taille de l'échantillon
z: statistique définissant l'intervalle de confiance de
95% (z = 1,96)
r: une estimation de l'indicateur clé : Taux d'utilisation
de la MILDA au Cameroun = 39%.
(MINSANTE, 2013)
f: effet due à la méthode d'échantillonnage
= 0,16
NKAMEDJIE PETE PATRICK [34]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
k: multiplicateur visant à prendre en
considération le taux de non-réponse (donnée f = 10% nous
obtenons k = 1,1)
P:. Proportion de la population représentée par
la population cible sur laquelle est basé le paramètre r. Il est
calculé en fonction des résultats du recensement
général précédent. Mais dans ce cas, P = proportion
d'enfants <5 ans (18%) et les femmes enceintes (5%).
fi: taille moyenne des ménages (dans la plupart des pays
du tiers monde = 6)
e: erreur limite à ne pas dépasser. Il est
conseillé de fixer à 10% r qui est e = 0, 10r = 0,0369 0,023.
Prenant en considération la valeur recommandée pour
les pays sous-développés, nous avons
nh = (1,96) 2 (0,14) (1 - 0,14) (0,16) (1,1) / (0,23) (6) (0,014)
2
= 302 ménages
2.8 Procédure de collecte de données.
Afin de réduire les coûts de déplacement,
l'interview des participants s'est déroulé les jours et les
heures de la journée (lundi à vendredi ; 8h-12h) durant
lesquelles les habitants des ménages sont le plus disponibles.
Après l'obtention du consentement du chef de famille ou d'un
représentant légal, un questionnaire était
administré dans un entretient en face à face avec ce dernier. La
durée de l'entretient était de 15 à 20 minutes par
ménage. Le remplissage du questionnaire était suivi par de brefs
conseils sur l'importance de dormir quotidiennement sous la MILDA et son
entretien.
2.9 Contrôle qualité des
données
L'un des points essentiels dans la démarche pour
collecter les données de bonne qualité à consisté
à s'assurer que celui chargé de la collecte est bien
imprégné du sujet. Toutefois, une fois la journée
terminée une revue systématique des questionnaires était
effectuée dans le but de déceler d'éventuelles erreurs
dans le remplissage. Il était question de s'assurer que tous les champs
sont correctement remplis et que les données reportées sont
cohérentes. Tout questionnaire ne remplissant pas les critères
cité ci-dessus fut éliminé du lot et non pris en compte
lors de la phase de traitement et d'analyse des données.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [35]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
2.10 Traitement et analyse des données
Un large éventail d'informations non exclusives sur la
couverture, le taux d'utilisation, les déterminants
sociodémographiques et culturels de l'utilisation des MILDA fut
collectés. Les questionnaires avec des données manquantes ou
incohérentes furent éliminés du lot et par
conséquent non pris en compte lors de l'analyse. L'entré et
l'analyse des ont été effectué à l'aide du logiciel
d'analyse EPI info version 3.5. Grace à Microsoft Office Word et Excel,
il était possible d'obtenir les graphiques.
La première phase d'analyse était descriptive et
de ce fait a permis de ressortir les fréquences et moyennes de divers
variables et de faire la comparaison entre les aires rurales et urbaines.
Ainsi, les données sur la disponibilité de la MILDA, le taux
d'utilisation général et par les personnes cibles (femmes
enceintes et enfants de moins de 5ans), la perception de la MILDA et
l'incidence du paludisme durant les 3 mois précédents le jour de
l'interview ont été obtenus.
Lors de la seconde phase d'analyse, il était question
d'établir la relation existante entre les différentes variables
et le taux d'utilisation de la MILDA dans le but d'expliquer ce dernier. Pour y
parvenir, le test de Chi 2 s'est révélé être
l'idéal ; avec une valeur P ou P-value fixée à 5%. Toute
P-value supérieur à 5% fut considérer comme
statistiquement non significatif. Une comparaison entre les aires de
santé dites urbaines et rurales à également
été effectuée.
Tableau III : Variables et paramètres
statistiques d'analyse.
Variable Paramètre(s) statistique(s)
pour l'analyse
Couverture en MILDA Proportions
Taux d'utilisation Proportions
Perceptions sur la MILDA Fréquences, proportions
Facteurs climatique et Fréquences, proportion,
environnementaux associés à régression
linéaire simple
l'utilisation de la MILDA
Utilisation de la MILDA et incidence du paludisme.
|
Fréquences, proportion, régression linéaire
simple
|
NKAMEDJIE PETE PATRICK [36]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
2.11 Considérations Ethiques
Les données de cette étude ont été
collectées à partir des sujets humains les exposant ainsi
à certains risques, les principaux étant la violation de
l'autonomie des participants et la rupture de confidentialité sur les
informations personnelles. Pour pallier à ce problème, les
personnes interviewés lors de cette études étaient celles
ayant atteint l'âge de la majorité et librement consentis. Afin de
protéger les données personnelles des participants, les
questionnaires ont été anonymes et la base de données
codée limitant ainsi l'accès. Le protocole de cette étude
à été sous l'appréciation du Département des
Sciences Biomédicales de l'Université de Dschang et du Chef
Service de Santé de District de la Mifi. La protection des participants
de cette étude s'appui sur les textes règlementaires tels que le
code de NUREMBERG, le Guide International pour les Etudes
Epidémiologiques (CIOMS), le rapport de BELMOND et la déclaration
de HELSINKI. Les personnes interviewées lors de cette enquête ont
eut comme avantage des conseils sur l'entretient de la MILDA et les bienfaits
de cet outil. En plus de présenter cette étude durant la
séance de soutenance orale, elle serra publier dans des revues locales
ainsi que des journaux scientifiques dans le but de rendre les résultats
accessibles et utilisables pour la conception d'éventuels plans de lutte
contre le paludisme.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [37]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
3. RESULTATS
3.1 CARATERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES DES SUJETS
D'ETUDE
Au total, sur les 325 participants interpellés lors de
cette étude, 317 ont volontairement répondu au questionnaire ;
soit un taux de participation de 97,5%. Avant la descente sur le terrain, le
nombre de ménages à visiter fut déterminé en tenant
compte de la population de l'aire comme le montre le tableau ci-dessous.
Tableau IV : Répartition des ménages selon
les aires de santé.
Aire de Santé
|
Catégorie de l'aire
|
Population
(2014)
|
Nombre de ménage à
échantillonnés
|
Nombre de
ménages effectivement échantillonnés
|
BADIEMBOU
|
Rurale
|
11150
|
25
|
25
|
DJELENG
|
Urbaine
|
47036
|
105
|
105
|
BATOUKOP
|
Rurale
|
7065
|
16
|
20
|
LAFE
|
Urbaine
|
19447
|
43
|
43
|
TOCKET
|
Rurale
|
7539
|
17
|
22
|
TYO
|
Urbaine
|
35828
|
80
|
80
|
WOUONG
|
Rurale
|
7765
|
17
|
22
|
Total
|
---
|
135830
|
302
|
317
|
On remarque que l'aire de santé de Djeleng est celle
qui est la plus représentée parce que sa population est la plus
élevée par rapport aux autres aires. Ayant jugé que le
nombre de ménage à interviewer dans les aires de santé de
Batoukop, Tocket et Woung était petit et donc pas assez
représentatifs leurs chiffres ont été revus à la
hausse lors de la collecte.
Tout individu appartenant à l'un des deux sexes et
ayant atteint l'âge de la majorité selon la constitution du
Cameroun (21 ans) était automatiquement interviewé une fois le
libre consentement de ce dernier obtenu.
Tableau V : Répartition des représentants
des ménages enquêtés selon le sexe
Sexe
|
Fréquence
|
Proportion
|
Femme
|
270
|
85,2%
|
Homme
|
47
|
14,8%
|
Total
|
317
|
100%
|
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Le sexe féminin est majoritaire donnant un sexe ratio
de 5.8 en faveur des femmes. La moyenne d'âge des participants
était de 33,23 ans (SD= 10,80). Le plus jeune est âgé de 21
ans tandis que l'âge maximum est de 70 ans.
La majeure partie de nos répondants (58,10%)
était mariés contre une faible proportion (0.90%) ayant
divorcé. Cependant, dans le but d'éviter de toucher la
sensibilité des participant ce qui se solderait par un échec des
l'interview, aucun différence n'est faite par rapport au type de mariage
(traditionnel, religieux, officiel). 82% (n=260) de tous les participants
étaient les mères de famille, 72, 3% des hommes (n=34)
étaient les chefs de famille et 7.3% (n=23) un statut autre que ces
deux.
1,80%
8,10%
14,00%
17,10%
58,10%
0,90%
Célibataire Concubinage Divorcé Marié
séparé Veuf/veuve
NKAMEDJIE PETE PATRICK [38]
Figure 6 : Statu matrimonial des
enquêtés.
Comme l'indique le tableau VI, nous constatons qu'en moyenne,
la majorité des participants a fait le secondaire (53,60%) contre une
minorité qui a affirmé n'avoir jamais été à
l'école (8,5%). Nous notons cependant que les participants
interrogés en zones urbaines sont plus instruits que ceux
résidant en zones rurales.
Tableau VI: Niveau d'étude des
participants.
Niveau d'étude
|
Aires Urbaines
|
Aires Rurale
|
Moyenne du district
|
Aucun
|
9,5%
|
6,8%
|
8 ,50%
|
Primaire
|
25,9%
|
36,4%
|
29,80%
|
Secondaire
|
54,4%
|
52,3%
|
53,60%
|
Supérieur
|
10,2%
|
4,5%
|
8,10%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
De même, les représentants de ménages
enquêtés ont pour la plus part fait le secondaire (47,70% en
moyenne) avec des différences existant entre le milieu urbain et
rural.
60,00%
3,90%
4,90%
36,60%
37,00%
47,70%
43,20%
11,80%
10,80%
50,00%
40,00%
Proportion
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
District de Santé
Aire de Santé Urbaine Aire de Santé Rurale
Aucun Primaire Secondaire Supérieure
Niveau d'étude
NKAMEDJIE PETE PATRICK [39]
Figure 7 : Niveau d'étude des chefs de famille des
ménages enquêtés
Les données recueilis lors de cette enquete revellent
le caractère divers des métiers exercés par les personnes
interrogées lors de cette étude. Les femmes constituant la grande
part des interviewés, ont affirmées etre des
ménagères (34,7% ; n=100) pour la pluspart. Le D.S de la Mifi
étant caractérisé par la présence de plantations et
champs ; 15,3% (n= 49) pratiquent l'agriculture qui demeure leur principale
source de revenus.
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
3,4%
34,7%
15,3%
19,1%
10,2%
14,4%
3,0%
Autre Coiffeur commerçant Couturier Fonctionnaire
Ménagère Cultivateur
NKAMEDJIE PETE PATRICK [40]
Figure 8 : Profession des participants
En moyenne, 5,68 soit 6 personnes habitent dans chaque
ménage. Les données revellent qu'il n'exsite pas de difference
statistiquement significative (P-value = 0,94) entre la zones urbaines (5,67)
et rurales (5,69).
3.2 COUVERTURE EN MILDA
Pour que les habitants des ménages se servent de la
MILDA comme outil de lutte contre le paludisme, il faut que ceux-ci la possede
au preéalable. Le tableau VII et la figure 11 nous donnent un
apperçu de la couverture en moustiquares imprégnées.
Tableau VII: Possesion de MILDA.
Possession d'au moins une MILDA par le ménage
Effectif Pourcentage
Oui 239 75,4%
Non 78 24,6%
Total 317 100,0%
Des 239 ménages disposant d'au moins une MILDA, 153 se
situent en zone urbaine contre 86 en milieu rural.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [41]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
6
5,45
5
5
Nombre de personnes pour 1 MILDA.
3,75
4
3,3
3
3
2
1
0
2,6 2,7
Lafe
Tyo
Tocket
Wouong
Djeleng
Batoukop
Aire de santé
Badiembou
Figure 9 : Couverture moyenne en MILDA par personne dans
les A.S
L'observation de la figure ci-dessus montre que A.S de Tocket
(1 MILDA pour 2,6 personnes) est celle qui présente la plus haute
couverture en MILDA par ménage tandis l'aire de santé de
Badiembou (5,45 personnes pour 1 MILDA) possède la couverture la plus
faible. Il en ressort donc qu'aucune aire de santé dans le D.S de la
Mifi n'a atteint la couverture universelle en MILDA recommandée par
l'OMS (1.8 personnes pour une MILDA) ni celle fixée par le MINSANTE du
Cameroun (2,2 personnes pour 1 MILDA).
Une analyse approfondie des données
récoltées dans le cadre de cette investigation nous mène
à une conclusion selon laquelle la couverture en moustiquaires
imprégnées dans le DS de la Mifi diffère selon la zone ou
l'on se trouve.
Tableau VIII: Couverture moyenne par zone.
Nombre de personnes pour une MILDA.
D.S 3,33
Milieu urbain 3,15 P-value=0 .35
Milieu rural 3,53
Plusieurs moyens d'obtention de la MILDA ont été
identifiés lors de cette investigation. 94, 30% des participants ont dit
avoir obtenu la MILDA lors de la campagne de distribution de 2011. Une
NKAMEDJIE PETE PATRICK [42]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
proportion assez importante (41,30%) de personnes dont les
ménages disposent d'une MILDA au moins a affirmés s'être
procuré la MILDA en l'achetant. Après l'accouchement et pendant
les Consultations Prénatales (CPN) dans les formations sanitaires du
district, la proportion de ceux bénéficiant du don gratuit d'une
moustiquaire s'élève à 40%. Une minorité de
personnes (37,20%) ayant participé à cette enquête a
mentionné le fait d'avoir reçu la MILDA d'un proche.
Chez les femmes enceintes et les enfants de 0-5 ans qui
constituent l'une des principales cibles quand aux interventions de lutte
contre l'infection au Plamosdium, on constate que la couverture en
MILDA est largement satisfaisante ; on peut parler de couverture universelle
pour ces groupes. Le D.S enregistre 35,9 moustiquaires pour 10 femmes enceintes
tandis que chez les enfants de 05 ans, la couverture moyenne est de 9,8 MILDA
pour 10 (98%).
Tableau IX: Couverture en MILDA chez les femmes
enceintes et les enfants de moins de 5 ans.
Cible Zone Nbre de MILDA pour 10
Femmes / Enfants
Femme enceintes Urbaine 36,12
Rurale 35,55
Enfants de moins de 5ans
Urbaine 10,46
Rurale 8,88
En observant scrupuleusement le tableau, il en ressort que
toutes les zones du D.S de la Mifi ont atteint la couverture universelle en
MILDA chez les 2 groupes les plus vulnérables de la malaria.
3.3 PERCEPTION SUR LA MILDA
Lors de la discussion avec nos participants, la
majorité a reconnu l'efficacité de la MILDA tant dans la
protection contre les piqures de moustiques que l'élimination de ces
derniers une fois qu'ils se déposaient dessus ; et par conséquent
la réduction des épisodes de paludisme.
Tableau X: Perception sur l'efficacité de la
MILDA.
MILDA efficace Effectif Proportion (%)
Oui 307 96,9
Non 10 3,1
Total 317 100
NKAMEDJIE PETE PATRICK [43]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
En dehors du terme courant « moustiquaire », on note
que plus de trois quart des personnes recrutés dans le cadre de cette
étude sont familiers avec l'appellation « moustiquaire
imprégnée à longue durée d'action » ou
MILDA.
Tableau XI : Proportion de personnes familières
avec le terme MILDA.
Familier avec le terme MILDA Effectif Proportion
(%)
Oui 270 85,4
Non 46 14,6
Total 316 100,0
Par rapport au processus de ré-imprégnation, il
n'existe qu'une minorité persuadée du fait que les MILDA ne
peuvent pas être imbibées d'insecticide à nouveau. Pour
environ trois quart des personnes enquêtées, les MILDA peuvent
être ré-imprégnées ; la durée de
l'efficacité après la ré-imprégnation variant de 1
mois à 3 ans (x= 6,64 mois). Néanmoins, 10,3% (n=24) de ceux qui
croient possible la ré-imprégnation de la MILDA a affirmé
n'avoir aucune idée sur la longueur de l'efficacité de celle- ci
après le traitement.
Tableau XII : Idée sur le processus de
ré-imprégnation de la MILDA.
Ré-imprégnation possible Effectif
Proportion (%)
Oui 233 74
Non 16 5,2
Aucune idée 66 20,8
Total 315 100
3.4 TAUX D'UTILISATION DE LA MILDA
La disponibilité de la MILDA est un facteur
déterminant de l'utilisation, l'analyse des données de cette
étude montre que le taux d'utilisation moyen de la MILDA par les
personnes habitants dans les ménages possédant au moins une MILDA
(n=239) est de 78%.
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1
88,38%
0,9
0,8
76,13% 73,85%
0,7
81,57% 77,81% 78,32%
64,77%
Taux d'utilisation
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
Tocket
Tyo
Lafé
Wouong
Djeleng
Batoukop
Badiembou
NKAMEDJIE PETE PATRICK [44]
Aire de santé
Figure 10 : Taux d'utilisation moyen et par aire de
santé.
L'utilisation de la MILDA dans un ménage est
définie comme la proportion de personnes ayant dormis en dessous la nuit
précédant l'interview (MINSANTE, INS., 2013). Le graphique laisse
clairement voir que le taux d'utilisation de la MILDA est plus
élevé dans l'A.S de Wouong (88,38%) qui est située en
périphérie. L'A.S on l'on enregistre le taux d'utilisation (TU)
le plus faible dans le district est l'aire de santé de Tyo connue comme
étant urbaine. Toutefois il existe une différence mais non
significative (P-value = 0,08) quant au taux d'utilisation entre le milieu
urbain (73,82%) et rural (76,86%).
En moyenne, on a enregistré un taux d'utilisation de
77,64% chez les enfants de moins de 5 ans habitant dans les ménages
couverts par la MILDA.
Il existe des différences quant aux taux d'utilisation
de la moustiquaire imprégnée dans les aires visitées
(Tableau XIII). Nous constatons ici que le taux d'utilisation est plus faible
dans l'A.S de Woung qui portant possède le taux d'utilisation global le
plus élevé dans le district. Par contre, l'A.S de Tocket est
celle ou les enfants de moins de 5 ans ont plus dormis sous une MILDA la nuit
précédant le jour de l'interview.
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Tableau XIII: Taux d'utilisation de la MILDA chez les
moins de 5 ans par aire de santé.
A.S TU(%) Catégorie de TU(%)
l'aire
Djeleng 48,35 Urbaine
Lafé 71,15
Tyo 52,00
77,61
Badiembou 48,35
Batoukop 69,44
|
Rurale 77,68
|
Tocket 73,6
|
|
Wouong 42,8
|
|
Chez les femmes enceintes résidants dans les
ménages disposant au moins d'une MILDA, le taux d'utilisation moyen est
de 72,73% (n=37/51) avec des différences pouvant atteindre les 50% dans
les A.S.
42,86%
50,00%
100,00%
100,00%
50,00%
83,33%
100,00%
Badiembou Djeleng Batoukop Lafé
Tocket
Tyo Wouong
NKAMEDJIE PETE PATRICK [45]
Figure 11 : Taux d'utilisation de la MILDA chez les
femmes enceintes par A.S échantillonnée
Lorsque l'on effectue une comparaison de ce même
indicateur après le regroupement des A.S dans les deux catégories
rurale et urbaine, nous constatons qu'il existe une différence. Ce taux
est s'élève à 77,27% ; (n=25/33) en dans les A.S urbaines
contre 63,70% ; (n=11/17) pour les aires rurales.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [46]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
3.5 CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET UTILISATION
DE LA MILDA.
Le niveau d'étude des responsables de famille apparait
comme un facteur associé ou non à l'utilisation de la
moustiquaire. On note des taux d'utilisation supérieur mais non
significatifs de 31,3% et de 24,8% (P-value= 0,17 et 0,08) dans les
ménages ou les chefs ont un niveau d'étude du primaire et du
lycée respectivement par rapport aux maisons ou le responsable n'a
jamais été à l'école. Par ailleurs, dans les
ménages où les chefs ont fait des études
supérieures le taux d'utilisation est de 11,8% supérieur aux
foyers donc le chef n'a aucun niveau d'étude. Cette différence
est toutefois non statistiquement significatif (P-value=0,55).
La méthode de régression linéaire
révèle aussi que l'utilisation de la MILDA dépend du
nombre d'enfant de 0 à 5 ans résidants dans le ménage.
Ainsi, pour une augmentation d'un enfant âgé de 0 à 5 ans
dans une maison, une croissance non significative (P-value=0,58) de 1,3% du
taux d'utilisation est observée.
Le statut matrimonial apparait aussi comme un facteur
influençant l'utilisation de la MILDA. Par rapport aux
célibataires, les foyers ou les habitants vivent en concubinage ont un
taux d'utilisation de la MILDA supérieur de 3% mais non significatif.
Cependant, les concessions ou les tenant sont veufs ou veuves enregistrent les
plus faibles taux d'utilisation de la moustiquaire (15,5% en moins) par rapport
à celles dont les occupants sont célibataires.
Tableau XIV : Taux d'utilisation d'autres statu
matrimonial par rapport au Célibataire.
Statu matrimonial Coefficient/pourcentage
P-Value
Concubinage 0,003 0,97
Divorcé -0,052 0,86
Marié 0,074 0,39
Séparé -0,125 0,62
veuf/Veuve -0,155 0,22
D'après le tableau XV, il en ressort que l'utilisation
de la MILDA est plus élevée (de 33,9% ) chez les chefs de
ménage exerçant le métier de couturier par rapport aux
responsables de ménages ayant des professions autres que celles
mentionnées dans le tableau. Les habitants des maisons où les
fonctionnaires sont chef de famille enregistrent un taux d'utilisation de 20,9%
en moins en comparaison avec ceux donc le tenant exerce une activité
autre.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [47]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Tableau XV : Taux d'utilisation de la MILDA /Profession
du chef de ménage.
Profession du chef de ménage Coefficient
P-Value
Commerçant/autre -0,070 0,41
Couturier/autre 0,339 0,42
Cultivateur /autre -0,146 0,11
Fonctionnaire /autre -0,209 0,05
De nombreuses études montrent qu'en plus de la
perception sur le paludisme et la moustiquaire, la formation sur l'accrochage
pourrait accroitre l'utilisation. Pour les populations du district de
santé de la Mifi, la formation sur la méthode d'accrochage de la
MILDA entraine une augmentation statistiquement non significative
(P-value=0,07) de taux d'utilisation de 11,6%.
3.6 CARACTERISTIQUES DES HABITATS ET UTILISATION DE LA
MILDA.
L'observation des ménages lors de cette recherche
montre que la majorité des ménages disposent d'un plafond.
Cependant, la proportion de ménages ne disposant pas de plafond est plus
élevée dans la ville (74,30%) comparé à la campagne
(55,80%).
Tableau XVI : Maison plafonnées et
possédant des fenêtres couvertes de grillages.
Maison plafonnée Effectif Proportion
(%)
Oui 213 67,4
Non 103 32,6
Total 316 100
Dans les foyers disposant d'un plafond, on a observé
que les occupants font moins usage de la MILDA (2,5% ; P-value=0,67) que les
maisons qui en sont dépourvues.
Sur les 317 ménages enquêtés, seul ceux
situés en milieu urbain 1,4% (n= 4/301) possèdent des
fenêtres couvertes par des grillages pour diminuer l'influx du vecteur du
paludisme.
Lors de la phase d'observation des ménages et leurs
alentours, il a été constaté que certains
possédaient des gites larvaires autours au sein ou à
l'intérieur de la concession.
Tableau XVII : Proportion de ménages
entourés de gites d'eau.
|
Effectifs
|
Proportion (%)
|
|
|
D.S
|
87
|
27,5
|
0
|
|
Milieu urbain
|
96
|
30,4
|
0
|
P-value=0 .35
|
Milieu rural
|
78
|
22,5
|
0
|
|
NKAMEDJIE PETE PATRICK [48]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Il a été constaté que 50,9% des
ménages possédaient dans leurs concessions un puits non couvert.
Ce pourcentage est de 53,4% (n= 39/73) en milieu urbain contre 45,5%(n=15/33)
en zone rurale. (P-value= 0,44).
Une analyse des données recueillis montrent que la
présence de gites larvaires près d'une maison augmente le taux
d'utilisation de la MILDA de 16,6%. Un taux statistiquement significatif
(P-value=0,03).
Cependant, la présence d'un puits couvert au sein d'une
concession diminue de 1,4% (P-value=0,86) le taux d'utilisation de la MILDA.
3.7 DETERMINANTS SAISONIERS DE L'UTILISATION DE LA
MILDA.
Il existe une relation entre l'utilisation de la MILDA et la
saison de l'année. Dans 49,7% des ménages, les habitants font
usage de la MILDA en fonction de la saison. La saison sèche par rapport
à la saison des pluies étant identifiée comme celle durant
laquelle les personnes dorment peu sous une moustiquaire (86,8%).
Tableau XVIII : Usage de la MILDA en fonction de la
saison.
Période durant la quelle vous ne dormez sous la
MILDA Fréquence Proportion (%)
Oui 119 49,8
Non 120 50,2
Total 239 100
Plusieurs raisons ont été évoquées
pour justifier la non utilisation de la MILDA pendant cette saison ; la
première tient du fait que les températures sont hautes lors de
la saison sèche et la moustiquaire empêche la libre circulation de
l'aire et par conséquent augmente d'avantage la chaleur (57,60% ;
n=138/239). De plus, certaines personnes (2,5%) estiment que la moustiquaire
est étouffante en saison sèche. D'après 39,90% (n=95/239)
de ménages interrogés, les sites de reproduction de moustiques
(mares d'eau) connaissent une diminution lors de la saison sèche
entrainant par conséquent une réduction du nombre
d'anophèles femelles servant ainsi de raison pour ne pas faire usage de
la MILDA.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [49]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Plus encore, la négligence ; justificatif non
associé au climat compte parmi les raisons de la non utilisation de
MILDA dans 2,1% (n= 5/239), en plus de ceux citées ci-dessus. Une faible
proportion soit 0.8% (2/239) a mentionné que la MILDA leur fessait
tousser.
3.8 UTILISATION DE LA MILDA, INCIDENCE DE LA FIEVRE ET
ITINERAIRES THERAPEUTIQUES
Au cours de l'enquête, au moins un cas de fièvre
avait été détecté les 3 mois
précédant le jour de l'interview dans 57,0% des ménages ;
la tranche d'âge la plus touchée demeurant celle des enfants de 0
à 5ans soit 48,41% des personnes impliquées. Suivant ces
épisodes de fièvres, les occupants de la plus part des
ménages (95,0%) se rendaient en premier dans des pharmacies de la rue
pour le traitement. Les pharmacies modernes autres que celles des formations
sanitaires, le traitement à domicile, le recours à une formation
sanitaire représentaient les itinéraires thérapeutiques
prioritaires dans 78%, 65% et 13,6% des ménages respectivement. Dans les
ménages utilisant la MILDA, le pourcentage des cas de fièvre
enregistrés les trois mois précédant le jour de
l'interview est en moyenne de 5,3% (P-value=0,36) inferieure aux ménages
qui ne s'en servent pas.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [50]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1. Sur les limites de l'étude
Cette étude s'est déroulée dans 7 aires
de santé du DS de la Mifi. En principe, les A.S qualifiées
d'urbaines disposent d'une composante rurale mais suite au manque de
matériel adéquat, il n'était pas possible de
délimité avec précision les zone urbain et rurales au sein
de ces aires. Ainsi, la non prise en compte de cette procédure de
stratification dans les A.S avant la sélection des ménages pour
l'interview pourrait entrainer des biais sur la qualité des
résultats obtenus.
Le fait de posséder la MILDA ne garantie en aucune
façon son utilisation. Dire qu'une personne fait usage de la MILDA
signifie qu'elle dort dessous tous les jours quelque soit les circonstances.
Pour s'assurer que ceci est fait, il faut vérifier tous les soirs une
fois celui-ci couché. La population est consciente du fait que les
moustiquaires qui leur sont remis doivent être utilisées et par
conséquent vous répondra toujours par un « Oui »
lorsque la question de savoir si l'on s'en est servi la nuit dernière
est posée. Compte tenu donc du fait que nous ne disposons d'aucun moyen
pour vérifier l'exactitude des réponses relatives à cette
question, nous sommes obligés de nous fier uniquement à ce que
disent les enquêtés. Une telle approche est susceptible
d'entrainer des biais de réponse qui par la suite conduirait à de
conclusion pas très exacte quant au taux d'utilisation.
Le climat au Cameroun est composé de deux principales
saisons ; la saison des pluies et la saison sèche. Partant du constat
selon lequel la densité des moustiques varie en fonction la saison et
par conséquent l'utilisation des MILDA (Baume et
al., 2009, Viviane et al., 2012 ), l'exactitude sur le taux
d'utilisation de la MILDA lors de cette enquête aurait été
meilleure si la collecte de données s'était
déroulée pendant les deux saisons.
2. Sur la perception de la moustiquaire par la
population
Les bruits et les piqûres douloureuses des moustiques
qui empêchent les populations d'avoir un sommeil tranquille constituent
généralement leurs préoccupations majeures et non la
capacité de ces moustiques à transmettre le paludisme. La triade
«piqûres - bruits - troubles du sommeil» qui domine la
conception des populations et est attestée dans plusieurs études
réalisées en Côte d'Ivoire, en Ouganda, en Tanzanie, en
Gambie, au Cameroun, au Ghana, en République Démocratique du
Congo (Doannio, 2006). Ces nuisances leur servent également
d'indicateurs de la présence de ces moustiques dans leur milieu. Les
populations dans le cadre de cette investigation reconnaissent
l'efficacité de la MILDA dans la prévention du paludisme.
Toutefois, la perception et la mise en pratique ne vont pas toujours ensemble,
une situation
NKAMEDJIE PETE PATRICK [51]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
témoignant du fait que les messages
élaborés et/ou les voies de sensibilisation jusque là
utilisés sont peu efficaces pour produire l'effet attendu (Memain,
2010).
3. Sur la couverture en MILDA et les moyens
d'obtention.
En dehors de l'aire de santé de Tocket qui apparait
ici comme une exception car elle possède la couverture la plus
élevé en MILDA (1 MILDA pour 2,6 personnes), les aires de
santé rurales enregistrent les taux de couverture les plus faibles. Lors
de cette étude, certains enquêtés situés dans ces
aires ont mentionné que les moustiquaires distribuées lors de
campagne de gratuité de 2011 n'étaient pas arrivées dans
les formations sanitaires proches et par conséquent il fallait se
révéler très tôt le matin pour aller s'aligner afin
d'espérer recevoir une ; « Il faillait que je me réveille
à 4 heure pour aller m'aligner » à mentionnée l'une
des participantes lors de l'interview. Ainsi, l'inaccessibilité
géographique de ces aires de santé apparait comme un facteur
expliquant la différence de couverture avec les aires urbaines, car en
l'absence de route, les moustiquaires qui étaient destinées aux
populations rurales ne parviennent pas à ces derniers.
La grande partie des personnes possédant au moins une
MILDA (94,30%) ont mentionnés avoir bénéficié de la
campagne de distribution massive de 2011. Néanmoins, 41 ,30% ; une
proportion importante a mentionné s'être procurées en
l'achetant ; ceci durant les périodes suivants ayant la campagne alors
que destiné à la gratuité. Une interview un peu plus
approfondie révèle que le prix moyen est de 2000 Fcfa et que
ceux-ci se rendaient au marché ou chez un particulier. Compte tenu du
fait que la barrière financière constitue un obstacle à la
possession de la moustiquaire comme le souligne de nombreuses études
(Obinna et al., 2012 ; Banque Mondiale, 2009), il est évident
qu'une telle gestion a des impactes importants ; car avoir une MILDA devient
fonction du statut social, des relations que l'on possède et aussi bien
des revenus financiers.
4. Sur l'utilisation de la MILDA et les
raisons
Dans plusieurs enquêtes, il a été
constaté que plus les personnes sont instruis, moins ils prennent les
dispositions pour lutter contre les maladies car ils pensent tout maitriser.
Tel est le cas dans cette étude ; le taux scolarisation étant
généralement élevé en milieu urbain pourrait
expliquer pourquoi le taux d'utilisation de la moustiquaire est faible. Les
enfants de 0 à 5 ans en plus des femmes enceintes constituent le groupe
le plus vulnérable au paludisme et par conséquent la principale
cible des interventions. Les données laissent paraitre un fait
général
NKAMEDJIE PETE PATRICK [52]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
selon lequel la présence des d'enfants cibles serait un
facteur favorisant l'utilisation de la moustiquaire. Ceci peut s'expliquer
comme dans des enquêtes similaires (Sibhatu et al., 2012 ;
Viviane et al., 2012) par le fait que les messages diffuser à
travers les média et la sensibilisation dans les formations sanitaires
sur la vulnérabilité des enfants aurait suscité une prise
de conscience chez les parents, couplé à la peur de perde un
enfant conduiraient les parents à protéger leurs enfants en
premier. Toutefois, compte tenu du fait que la couverture universelle constitue
l'un des l'objectifs clés dans la stratégies mondiale de lutte
contre le paludisme (RBM, 2014) , le faible taux d'utilisation chez les
personnes appartenant à d'autres tranches d'âge pourrait
contribuer à perpétuer la transmission du paludisme une fois
ceux-ci malades (Viviane et al., 2012).
En dépit du fait que le district de santé de la
Mifi se situe dans une zone à transmission continue sur toute
l'année (PSNLP, 2011), il en ressort comme dans de nombreuses
études (Darriet, 2007, Dickson & al., 2013) que
l'utilisation de la moustiquaire est fonction de la saison de l'année ;
généralement faible lors qu'il fait chaud ou lorsqu'il y a
diminution des sites de reproduction du vecteur du paludisme. Pour que la MILDA
soit efficace dans la lutte contre le paludisme, il faut que 80% de la
population soit couvert et l'utilise (RBM, 2014 ; Banque mondiale, 2009).
L'utilisation de la MILDA ici signifie dormir en dessous tous les jours quelque
soit le climat. Il est ainsi important de s'y habituer car contrairement
à certains déterminants modifiables qui interviennent dans la
dynamique de la transmission, on a très peu de contrôle sur le
climat et dépendre ainsi de celui pour se servir de sa moustiquaire
n'est pas une approche pouvant fournir de bon résultat dans la lutte
contre le paludisme.
Nos résultats suggèrent également une
association entre l'augmentation du taux d'utilisation de la MILDA et les
caractéristiques de la maison. Le plafond constitue non seulement un
élément d'ordre esthétique pour une maison, mais il
réduit aussi l'afflux de moustique dans la maison (Dickson et
al., 2013). La présence de certains moustiques non anophèles
crée des bruits désagréables qui troublent le sommeil et
quoique beaucoup de personnes pense que le moustique à l'origine de ce
bruit est l'anophèle, l'augmentation du taux d'utilisation suite
à ce bruit nuisible réduit quand même le contact de l'homme
avec le vecteur du paludisme.
Les gites d'eau et la présence de puits non couvert
constituent par excellence des milieux de reproduction pour le vecteur de la
malaria. Ainsi, prévoir un couvercle pour les puits et drainer les eaux
stagnantes contribuent à réduire la densité des
moustiques. Après analyse des données
NKAMEDJIE PETE PATRICK [53]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
récoltées lors de cette étude, il en
ressort que dans les ménages disposants ou entourés de gites
d'eau les habitants font peu usage de la MILDA.
En plus des éléments cités plus haut, la
pédologie et le climat peuvent influer sur le cycle de reproduction du
moustique. Les zones situées où les sols ont un pouvoir de
rétention d'eau (sols argileux) ont tendance à être
entourées de mares d'eau qui sont des milieux propices pour le
développement des larves de moustiques. La pluviométrie quant
à elle détermine la disponibilité d'eau ; milieu de ponte
pour les anophèles femelles. Cependant, le district de santé de
la Mifi se trouve dans la zone à transmission continue de l'ouest
Cameroun (PSNLP, 2011) ce qui implique que la variation de la densité du
vecteur varie peu selon les saisons et que l'utilisation de la MILDA devrait
par conséquent être de même. Les données indiquent le
contraire ; et les personnes enquêtées utilisent la MILDA en
fonction de la saison avec des raisons variées. Ceci témoigne du
fait que les populations restent sous informer sur l'infection au plasmodium et
privilégie le confort à la protection. La conception d'une
stratégie avec un accent sur la sensibilisation continue de mass dans le
but de susciter d'avantage la prise de conscience serrait un acquis dans la
lutte contre la morbidité, la mortalité et le poids socio
économique que constitue le paludisme.
A l'instar de plusieurs autres, cette enquête contribue
à prouver l'efficacité de la MILDA dans la prévention
contre l'infection plasmodiale (Deus et al., 2013). L'un des
principaux signes de la malaria étant la fièvre, les
données recueillis lors de cette enquête montre que les habitants
se servant de la MILDA ont en moyenne 5,3% de chance en moins d'être
victime du paludisme par rapport à ceux qui ne s'en servent pas.
L'optimisation de l'utilisation de cette barrière physique contre
pourrait se faire par le biais de la vulgarisation avec l'aide du personnel de
santé et surtout la stimulation de la prise de conscience et
l'application de bonnes pratiques par l'information.
En plus de tous les manquements cité plus hauts, le
phénomène d'automédication apparait ici comme un
défis majeur car 95% des personnes se rendaient en premier chez un
vendeur à la sauvette suite à la survenu de la fièvre.
Cette pratique comporte de nombreuses conséquences car elle favorise
l'apparition de souches résistantes de plasmodium au
différents antipaludéens ce qui complique d'avantage la prise en
charge du paludisme.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [54]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
La définition et l'opérationnalisation des
stratégies efficaces par les états, les organismes tels que
l'OMS, l'implication du personnels de santé et les perceptions et
pratiques constituent des éléments essentiels dans la lutte
contre les maladies ; le paludisme en particulier. Le control et
l'élimination du paludisme par le biais de la MILDA ; arme efficace de
lutte contre la malaria repose sur 2 facteurs : la possession et l'utilisation
de cette dernière qui malheureusement présente des manquements
dans le D.S de la Mifi. Plus encore, le taux d'utilisation qui reste faible
dans une population donc la couverture ne répond déjà pas
aux normes de l'OMS ne permet pas de réduire de manière papable
les cas de mortalité et morbidité associée à
l'infection au plasmodium.
Compte tenu du fait que les moeurs et la perception
déterminent les pratiques quotidiennes d'une population, la
communication en santé reste incontestablement un axe clé dans le
succès d'un plan stratégique de lutte contre le paludisme. Il est
donc questions dans ce cadre, d'élaboré un canevas de
sensibilisation qui prenne en compte les éléments du contexte
local tel que les langues les plus parlées et les canaux d'information
les plus consultés. Cette activité devrait interpeller non
seulement tous les acteurs de la santé mais aussi les organisations
exerçant une activité ayant un impact au sein de la
communauté. Il est également d'une nécessité
absolue de prendre des mesures pérennes pour s'assurer qu'en plus de la
sensibilisation, le problème de l'inaccessibilité
financière et géographique auxquelles les populations font face
quant à la MILDA est définitivement résolu.
Cette étude a permis non seulement de faire un pas en
avant par rapport à la situation de la MILDA dans le D.S de la Mifi,
mais évalue de façon indirecte les stratégies de lutte
contre le paludisme avec une attention particulière sur la
communication. Focaliser en grande partie sur l'aspect quantitatif, ce type
d'étude présent certes des lacunes pour une investigation
approfondie et devrait par conséquent être supplée par des
études purement qualitatives et à large échelle afin de
fournir des résultats permettant une compréhension plus
approfondie de la situation afin de mieux définir et réorienter
les axes du plan de lutte.
Cependant certaines recommandations pourraient permettre
d'améliorer la situation de la MILDA non seulement au niveau local mais
aussi national.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [55]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
La nécessité de capitaliser tous les
efforts de lutte antipaludique de tous partenaires
Une lutte efficace contre le paludisme nécessite que
les moyens utilisés par tous les acteurs soient uniformes (types de
moustiquaires et d'insecticides, coûts, messages) et respectent les
Directives Nationales de lutte contre le paludisme qui s'inspirent des
recommandations de l'OMS. Les résultats issus de ces activités
doivent aussi être régulièrement communiqués au PNLP
qui est le centre national de responsabilité et de coordination pour
leur partage au niveau de tous les utilisateurs.
L'utilisation des acquis et de la participation
communautaire par le niveau central
Les acquis de la lutte antipaludique antérieure doivent
servir de fondement pour la mise en oeuvre de stratégies actuelles. Ces
éléments de base issus de la mise en oeuvre nationale des grandes
orientations mondiales de lutte contre le paludisme existent et attendent leur
redynamisation. L'implication des communautés devra constituer le fer de
lance pour la pérennisation des actions. La création d'un cadre
de gestion des actions communes (formation, sensibilisation, études,
évaluation) seraient souhaitable, chaque programme y jouant les
rôles qui sont les siens.
Le P NLP doit renforcer son rôle de leader dans le
domaine de la lutte contre le paludisme. Pour se faire, il devra :
- Impliquer et responsabiliser pleinement les médecins
chefs de districts sanitaires et les autres professionnels de santé
placés sous leur responsabilité à travers une
véritable contractualisation des objectifs, des moyens et des
résultats ;
- Adapter les messages de sensibilisation aux
réalités doivent être certes scientifiques mais aussi
contextuelles en tenant compte des besoins et des préoccupations des
populations.
- Renforcer le suivi et la supervision des districts sanitaires
;
- Mettre en place un système de motivation des
personnels en charge de la promotion des moustiquaires imprégnées
;
NKAMEDJIE PETE PATRICK [56]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
- Évaluer régulièrement la situation du
paludisme au niveau de tous les districts en tenant compte des efforts
accomplis par chaque acteur afin d'identifier les déterminants de
l'utilisation des moustiquaires imprégnées ;
- Les différents programmes de santé doivent
chercher à mettre en commun leurs moyens (financiers, logistiques,
humains) pour atténuer l'effet de leurs insuffisances (surveillance
épidémiologique, formation, édition des supports de
sensibilisation) par le biais de l'organisation conjointe d'ateliers.
- Il n'est pas possible d'espérer les objectifs et de
continuer à mener une lutte pérenne en fondant nos espoirs sur
des financements externes. De ce fait, il est impératif de mettre en
place un système de pérennisation des moustiquaires pour appuyer
le Fonds mondial qui servira de relais lorsque l'appui du Fonds prendra fin
;
- Organiser une lutte impliquant d'autres Ministères du
Gouvernement tel que le ministère de la planification territoriale, de
l'urbanisation et d'autres partenaires dans le cadre d'un plan d'action commun
avec une mise en commun des moyens (humains, matériels, financiers,
logistiques) dans ce contexte de ressources rares ;
- Organiser des évaluations annuelles avec
reconnaissances des efforts des acteurs méritants.
Aux médecins chefs de districts
sanitaires
- Elaborer des plans de district tenant compte des
spécificités de contraintes et d'opportunités locales ;
- Accorder une place de choix aux supervisions des formations
sanitaires de leurs aires car ces supervisions permettent de suivre la mise en
place des activités et d'encourager les professionnels de terrain, de
détecter à temps les difficultés éventuelles et
d'encourager ces professionnels de santé ;
- Cultiver le sens d'initiatives locales et
d'autoévaluation pour répondre aux objectifs attendus de ces
personnelles.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [57]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Aux autres professionnels de santé
En tant que principaux acteurs de la santé et
modèles de santé pour les populations, les autres professionnels
de santé des districts doivent :
- Appliquer les recommandations du Ministère de la
Santé en donnant l'exemple, ce qui pourra encourager les populations qui
les observent à utiliser massivement les moustiquaires
imprégnées ;
- Initier des actions préventives et promotionnelles,
notamment en faveur de l'utilisation des moustiquaires imprégnées
; le paludisme étant la principale cause de morbidité, cette
action permettra de réduire le nombre de consultations et les charges
quotidiennes de travail des personnels ;
- Connaître les besoins communautaires, identifier et
susciter l'intérêt des leaders qui pourraient appuyer leurs
activités de sensibilisation ;
- Distribuer les moustiquaires aux populations en tenant
compte des recommandations du ministère, de la population la plus
vulnérables. Vendre la moustiquaire sensée être remise
gratuitement, la donner à des personnes parce-ce que ce sont des
connaissances ou parce qu'ils ont la même appartenance ethnique que nous
ne permet pas une couverture effective car ces derniers se retrouvent parfois
avec des moustiquaires stockées dans leurs valises ne servant à
rien alors que d'autres habitants n'en disposent pas.
Aux populations
- Les bruits et les piqûres des moustiques ne peuvent
s'appliquer aux anophèles car leur vol est silencieux, leurs
piqûres non douloureuses et non prurigineuses, leur présence ne
saurait être détectée. Les autres types de moustiques font
du bruit et ont des piqûres douloureuses. Ces types de moustiques
transmettent d'autres maladies également dangereuses.
- Accrocher la MILDA et dormi dessous tous les jours quelque
soit le climat et ne pas la revendre, car utiliser les moustiquaires a un
double avantage : d'une part, éviter les bruits et les piqûres
(douloureuses ou non) des moustiques pour dormir tranquillement, d'autre part,
réduire les maladies liées aux moustiques en particulier le
paludisme, les décès évitables et les souffrances
humaines, augmenter le temps de travail, réduire les dépenses de
santé et réaliser ainsi des économies.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [58]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
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DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Annexe I : Lettre Académique
adressée au CSSD en vue de l'obtention de l'autorisation
administrative
NKAMEDJIE PETE PATRICK [67]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Annexe II : Autorisation du CSSD de la Mifi.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [68]
NKAMEDJIE PETE PATRICK [69]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Annexe III : Questionnaire utilisé lors
de la collecte des données.
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE
DE LA MIFI
Date : _ _/ __ /____
Aire de santé Quartier/bloc..... Code du questionnaire
I-Données sociodémographiques
1-Sexe de l'enquêté M |__| F |__| 2- Age
(années) |____|
3-Statu dans le ménage : Père de famille|__|
Mère de famille|__| Autre (préciser)
4-Niveau d'étude répondant : Aucun|__| primaire|__|
lycée |__| Supérieur|__|
5-Profession répondant: Ménagère|__|
Commerçant (e)|__| cultivateur (trice)|__|
Couturière|__| Fonctionnaire|__| Autre
(préciser)
6-Statu matrimonial : Marié|__| Divorcé|__|
Célibataire|__| Veuf/veuve|__| Séparé|__|
Concubinage|__|
7-Nbre de personnes dans le ménage|__| 8-
Nbre d'enfants de moins de 5 ans|__| Nbre femmes
enceintes|__|
9-Revenu financiers du ménage :| |FCFA
10-Niveau d'étude chef de ménage : Aucun|__|
primaire|__| lycée |__| Supérieur|__|
11-Profession chef de ménage : Ménagère|__|
Commerçant (e)|__| cultivateur (trice)|__|
Couturière|__| Fonctionnaire|__| Autre
(préciser)
II-perception/connaissances
1-Avez-vous entendu parler de la moustiquaire
imprégnée ? OUI |__| NON |__|
2-A quoi sert-elle selon vous ?
3-Selon vous est ce qu'elle
est efficace ? OUI|__| NON |__|
4-D'après vous, une MILDA neuve est efficace pendant
combien de temps (années)|____| Aucune idée |__|
5-Pensez vous qu'elle peut être ré-imprégner
? OUI|__| NON |__| Aucune idée |__|
6-Si oui, après combien de temps (mois) ?|______| Aucune
idée |__|
NKAMEDJIE PETE PATRICK [70]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
III-Accès à la
moustiquaire/utilisation
1-Disposer de la (des) moustiquaires
imprégnée(s) d'insecticide ? OUI |__|NON |__|
2-Si oui, Comment l'avez/les avez-vous eut ? Durant la
campagne de distribution gratuite de 2011|__|
Lors des CPN|__| J'ai acheté au CS/ hôpital|__|
Une connaissance m'a offert|__|
Autre(précisez)
3-Nombre de moustiquaires dans le ménage | |
4-Combien de personnes ont dormis sous la moustiquaire la nuit
dernière ? |___|
5-Formé pour l'accrochage ? OUI |__| NON|__|
6-S'il y a des personnes qui n'ont-ils pas dormis sous la
moustiquaire la nuit dernière quelles sont
les raison?
i
ii
7-Parmi ces personnes, préciser : Nbre
enfants de moins de 5 ans|__| Nbre Femmes enceinte|__|
8-Si la principal raison est la non couverture du /des lit(s),
pourquoi ces lits ne sont ils pas
couverts ?
9-Si le ménage ne dispose d'aucune MILDA,
préciser pourquoi,
10-Y a-t-il des moustiquaire (s) non utilisée dans le
ménage OUI |__| NON|__|
11-Si oui, donner la/les raison(s)
12-Y a t'il une période durant la quelle vous n'utiliser
pas ou dormez moins sous la MILDA ? OUI|__| NON|__|
13-Si oui, laquelle ?
14- Pourquoi ?
IV-Habitat, Hygiène environnementale.
1-La maison est plafonnée ? OUI|__| NON |__|
2-Les fenêtres sont couvertes par les grillages ?
OUI|__|NON |__|
3-Matériaux principal de construction : planches|__|Brick/
parpaings|__| Autre
(préciser)|__|
4-Existe-il des gites autours de la maison (observer) ? OUI|__|
NON|__|
5-Si oui, quelle est sa nature ? Flaques d'eau |__| Bac à
ordures|__| Caniveau mal
entretenu/rigole|__| Vieux Pneus|__|
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
6-Existence d'un puits dans la concession OUI|__|NON|__| 7-Si
oui, ce puits est il couvert ? OUI|__|NON|__|
V-Incidence de la malaria durant les trois (03)
derniers mois
1-Y a t'il eut des cas de paludisme dans le ménage les
trois mois précédents ? OUI|__|NON |__| 2-Si oui, quel
étaient la/les personne(s) touchée(s) et son/leurs
âge(s)
|
|
|
|
|
|
Age (année)
|
|
|
|
|
|
Itinéraires thérapeutique par ordre croissant (1,
2,
3 )
|
Hôpital/ CS
|
|
|
|
|
|
Guérisseur traditionnel
|
|
|
|
|
|
A domicile (tisane)
|
|
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|
|
Pharmacie de la rue
|
|
|
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|
|
|
Pharmacie moderne
|
|
|
|
|
|
Décès (1=oui, non=0)
|
|
|
|
|
|
NKAMEDJIE PETE PATRICK [71]
FIN : Madame/ monsieur/ mademoiselle je vous
remercie pour votre participation.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [72]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Annexe IV : Notices de Consentement
Eclairé utilisées pendant la collecte des données.
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE
DE LA MIFI
NOTICE DE CONSENTEMENT ECLAIRE Bonjour
monsieur/madame/mademoiselle,
Je me nomme .
Je suis enquêteur. Mon équipe et moi sous la
supervision de l'université de Dschang travaillons dans le district de
santé de la MIFI et notre étude porte sur les différents
facteurs responsables de la sous utilisation de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide. Ceci implique donc, que nous allons
collecter quelques informations relatives à la possession de la MILDA,
votre perception sur ce dernier ainsi votre habitat et ses alentours, les
épisodes de paludisme et personnes concernées lors des 3 mois
passés. Cette étude ne prévoit aucun avantage pour les
participants, toutefois les bénéfices que vous et votre
communauté pourront en tiré de cette étude est
l'amélioration de la disponibilité des MILDA et des
séances de sensibilisation dans la communauté axés sur les
nombreuses avantages liés son l'utilisation. Ceci sera fais de une fois
les données collectées, analysées et les résultats
interprétés et transmisse à la hiérarchie
supérieure.
Nous voulons également vous informé qu'en
participant à notre étude, vous risquer une vulgarisation de vos
informations personnelles mais, nous vous rassurons que des mesures appropries
ont été misses en place pour la protection de vos données
ceci par l'anonymat de votre fiches et l'attribution de codes à la base
de données pour limiter l'accès.
Nous tenons bien entendu à vous informer que vous
êtes libre d'y participer ou non mais sachez toutefois que les
données que nous obtiendront de vous et les mesures prises par la suite
contribueront en plus de l'amélioration du niveau de santé de
votre famille mais à long terme pourrai améliorer votre
qualité et niveau de vie.
En cas de questions quelconque sur l'étude noue vous
prions de bien vouloir contacter le 74 04 36 18 au quel répond
l'investigateur principal.
Signature de l'enquêteur
Moi l'enquêté j'accepte de participer.
Je Signe
Je refuse de signer
NKAMEDJIE PETE PATRICK [73]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
DETERMINANTS OF LONG LASTING IMPREGNATED BED NET
USAGE IN THE MIFI
HEALTH DISTRICT
INFORMED CONSENT FORM Good Morning
Sir/Madame,
My names are
I am an investigator. Under the supervision of the university
of Dschang, my team and I are in charge of carrying out a survey in the Mifi
heath district focusing on the various determinants of long lasting insecticide
impregnated mosquito nets usge .As such, we require some informations which we
kindly invite you related to the possession, your knowledge and perception of
LLIIN.We shall also observe and collect some data on your surroundings, malaria
incidence during the previous 3 months and people affected.This study provides
no advantage for the participants; nevertheless, the succeptible benefits that
your community and you can get from this survey is the improvement of
accessibility to and community sensitisations campaigns on its use and the
associated advantages.This will de done once the data are collected, analysed,
interpreted and the findings transmitted to the upper hierarchy.
We also wish to inform you that by participating in this study
you run the risk of exposure of personal data; but appriopriate mesures have
been taken to ensure your data are protected.This includes anonimity of
collection tools and encrypting of the database to limite access.
Moreover, you should also note that you are free to
participate or not; however the data obtained from you and the measures taken
shall not only improve your family's level of health but on a long run could
improve living standard.
Feel free to call the following phone number in case you have
any qualm related to this investigation: 74043618 (principal investigator).
Investigator's signature I, the repondent accept to
participate.
Signature
Don't want to sign
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Annexe V : Etapes du développement de
l'Anophèle, vecteur du Paludisme.
OEufs D'Anophèles OEufs
d'Anophèles. Mode de vie exclusivement
aquatique, vie du moustique au stade larvaire est
inférieure à 10 jours
NKAMEDJIE PETE PATRICK [74]
Nymphe qui n'a pu sortir du stade Nymphe Le stade de nymphe dure
encore
Larvaire. 2 à 3 jours dans l'eau.
Femelle Anophèle adulte se gorgeant de sang
NKAMEDJIE PETE PATRICK [75]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Annexe VI : Interprétation du TDR.
TDR et interprétation. (PNLP, 2011)
NKAMEDJIE PETE PATRICK [76]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Annexe VII : Etalage des différents types
de MILDA.
Etalage de la MILDA MILDA Rectangulaire étalée.
MILDA circulaire étalée. Enfant cible dormant
paisiblement sous une
. MILDA
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
NKAMEDJIE PETE PATRICK [77]
Annexe VIII: Carte Sanitaire de la Région
de l'Ouest et du D.S de la Mifi.